tierspaypublications 92045 manifeste du tiers paysage

8/15/2019 Tierspaypublications 92045 Manifeste Du Tiers Paysage

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Manifeste du Tiers PaysageGilles Clément

« Fragment indécidé du jardin planétaire, le Tiers paysage est constitué de l'ensemble des lieux délaisséspar l'homme. Ces marges assemblent une diversité biologique qui n'est pas ce jour repertoriée commerichesse.

Tiers paysage renvoie tiers ! état "et non Tiers ! monde#. $space n'exprimant ni le pouvoir ni lasoumission au pouvoir.

%l se ré&re au pamphlet de (iesyes en )*+ -« u'est ! ce que le tiers!état / ! Tout.u'a 0 t ! il &ait jusqu' présent / ! 1ien.u'aspire 0 t 0 il devenir / ! uelque chose. 2

)


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Fragment indécidé du Jardin Planétaire

(ommaire

Table des matières

3$F%4%T%54(........................................................................................................................6% 0 51%7%4$...........................................................................................................................8%% 0 $T$439$........................................................................................................................:%%% 0 C;1;CT$1$..................................................................................................................*%< 0 (T;T9T........................................................................................................................)=< 0 $4>$9?.........................................................................................................................))


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DEFINITION

1e&uges pour la diversité, constitués par la somme des délaissés, des réserves et des ensembles primaires.

Be délaissé procde de l'abandon d'un terrain anciennement exploité. (on origine est multiple - agricole,industrielle, urbaine, touristique, etc. 3élaissé et &riche sont synonymes.

Ba réserve est un lieu non exploité). (on existence tient au hasard ou bien la di&&iculté d'accs qui rendl'exploitation impossible ou coteuse. $lle apparaGt par soustraction du territoire anthropisé.

Bes réserves existent de &ait "ensembles primaires# mais aussi par décision administrative.

Be caractre indécidé du Tiers paysage correspond l'évolution laissée l'ensemble des Htres biologiquesqui composent le territoire en l'absence de toute décision humaineE.

Be >ardin planétaire représente la plante comme un jardin. Be sentiment de &initude écologique &aitapparaGtre les limites de la biosphre comme l'enclos6 du vivant.

3iversité se ré&re au nombre d'espces vivantes distinctes parmi les animaux, les végétaux et les Htres

simples "bactéries, virus, etc.#, le nombre humain étant compris dans une seule et unique espce dont ladiversité s'exprime par les variétés ethniques et culturelles.

) $n peinture, la réserve est la portion du tableau non peinte.E Ba décision administrative de mise en réserve circonscrit le territoire de réserve sans altérer la mécanique propre

son évolution, elle entérine l'indécision humaine sur ce lieu.6 Be mot « jardin 2 vient du germanique 7arten, enclos.

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I ! O"IGINE

#e terme de Tiers $aysage na%t d&un regard $'rté sur le #im'usin

B'analyse du paysage de


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II ! ETEND(E

) 0 Bes ensembles primaires et les réserves concernent les espaces naturels.

E 0 Bes délaissés concernent tous les espaces. Ba ville, l'industrie, le tourisme produisent autant de délaissésque l'agriculture, la sylviculture et l'élevage.

6 0 Be délaissé est tributaire d'un mode de gestion mais il procde généralement du principe d'aménagementen tant qu'espace abandonné.

8 0 Tout aménagement génre un délaissé.

: 0 $n secteur rural les délaissés occupent les relie&s accidentés, incompatibles avec les machinesd'exploitation, et tous les reliquats directement liés l'aménagement - bordures de champs, haies, lisires,bords de route, etc.

N 0 $n secteur urbain ils correspondent des terrains en attente d'a&&ectation ou en attente d'exécution deprojets suspendus aux provisionnements budgétaires, aux décisions politiques. Bes délais, souvent longs,permettent aux &riches urbaines d'acquérir un couvert &orestier "&orHt des délaissés8#.

* 0 Ba ville produit d'autant plus de délaissés que son tissu est distendu. Bes délaissés du coeur des villessont petits et rares, ceux de la périphérie sont vastes et nombreux.

+ 0 B'espace rural produit d'autant plus de délaissés 0 et d'ensembles primaires 0 que son relie& estimportant. 3'autant moins que son relie& est &aible.

0 B'importance des territoires re&uges la diversité est directement liée la possibilité -. d'exploiter le sol mécaniquement en secteur rural J. de couvrir le sol e&&icacement en secteur urbain.

)= 0 $n toutes circonstances 0 aménagements ruraux, aménagements urbains 0 le relie& contribue l'étendue de la diversité, donc du Tiers paysage.

)) 0 Bes &rontires du Tiers paysage sont les &rontires du >ardin planétaire, limites de la biosphre.

8 B'étude « ForHt des délaissés 2 dirigée par DatricO Aouchain montre comment un territoire l'abandon devient unerichesse.

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III ! C)")CTE"E

Dar nature le Tiers paysage constitue un territoire pour les multiples espces ne trouvant place ailleurs. Bereliquat d'espces ne &igurant pas dans le Tiers paysage est représenté par les plantes cultivées, lesanimaux élevés, et les Htres dont l'existence dépend des cultures et des élevages:.

Bes espaces de diversité proviennent de trois origines distinctes - les ensembles primaires, les délaissés, lesréserves.

Bes ensembles primaires sont des espaces n'ayant jamais été soumis l'exploitation. %ls évoluent lentementou pas du tout. Bes espces qui s'y développent correspondent au niveau optimum de vie pour les conditionsdu milieu "climax#. uelques &orHts primaires existent encore dans le monde, les autres espaces primairesse répartissent en prairies alpines, landes climaciques, toundras "...#. Bes ensembles primaires sont unitairesd'aspect en dépit d'une diversité généralement &orte.

Bes délaissés résultent de l'abandon d'une activité. %ls évoluent naturellement vers un paysage secondaire.9ne &orHt secondaire peut provenir d'un délaissé. 9ne forte dynamique caractérise les paysagessecondaires. 9n jeune délaissé accueille rapidement des espces pionnires qui bientMt disparaissent aupro&it d'espces de plus en plus stables jusqu' l'obtention d'un équilibre. Bes paysages secondarisés sonthétérognes et chaotiques.

: Be coquelicot, plante des moissons, dépend des pratiques agricoles. %l apparaGt sur une terre retournée ou blessée.

Das ailleurs. ;vec les messicoles et les adventices des cultures, il appartient la série des herbes combattues, doncmenacées d'extinction mais douées d'un grand pouvoir de régénération.

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Les réserves sont des ensembles protégés de l'activité humaine, par décision. $nsembles jugés &ragiles ourares, riches d'une diversité en péril. 5u encore ensembles sacrés "interdits#, territoires des dieux, comme lesommet des montagnes indiennes, les espace « &adys 2 malgaches, les vallées « leyaOs 2 de Aali...

) 0 Bes réserves et les ensembles primaires se ressemblent. %l s'agit de climax , niveaux stables dont l'aspectse modi&ie peu dans le tempsN.

E 0 Bes ensembles primaires accueillent encore aujourd'hui la plus grande diversité planétaire.

6 0 Bes délaissés ne béné&icient jamais d'un statut de réserve. %ls accueillent des espces pionnières cycles rapides. Chacune d'elles prépare la venue des suivantes dont les cycles s'allongent jusqu' ce ques'installe une permanence.

8 0 B'apparition rapide, puis la disparition des espces pionnires au pro&it d'espces stables est constitutivedu délaissé - il &aut un terrain nu, dépourvu de concurrence, pour que s'installent les pionniers.

: 0 ;u &ur et mesure que se « &erme 2 le terrain, s'atténue la dynamique de conquHte. Ba vie des délaissésest courte*.

N 0 Chaque accident naturel contribue réouvrir un terrain &ermé. %l peut Htre considéré comme un recyclagedu délaissé sur lui!mHme, &aisant apparaGtre nouveau les espces pionnires +.

* 0 Ba &lore des délaissés n'est pas exclusive de son cortge naturel indigne. $lle accueille possiblementtoutes les &lores exotiques pionnires compatibles avec le milieu "biome#.

0 Ba &lore des ensembles primaires et des réserves est exclusive de toutes les autres. Tant que le milieumaintient sa propre &ermeture il interdit l'accs aux Htres exognes .

)= 0 Ba somme des délaissés constitue, par excellence, le territoire du brassage planétaire.

)) 0 Ba somme des milieux primaires constitue le seul territoire de résistance au brassage planétaire.

)E 0 Ba &abrique d'un délaissé, comme n'importe quel processus de secondarisation, s'accompagne d'uneperte de diversité d'espces stables. Dar&ois de &aIon irréversible.

)6 0 Ba résistance des milieux primaires correspond des situations d'isolement géographique. Be nombredes espces sur la plante est directement lié au nombre d'isolats.

)8 0 Ba variation des situations d'isolats au cours de la vie de la Terre s'accompagne de la variation dunombre des espces.

): 0 9ne pangée "continent unique# accueille moins d'espces que plusieurs continents séparésreprésentant la mHme sur&ace. Ba Terre a connu plusieurs dérives continentales et plusieurs assemblages"au moins cinq#.

)N 0 Ba &orme actuelle de la plante correspond un pic en terme d'espces.

N Be classement en réserve de milieux instables se justi&ie par la singularité des biotopes et des espces de cesécosystmes. 9ne tourbire se re&erme, un terril se boise dans un laps de temps court, par&ois l'échelle d'une viehumaine. Be paysage change, les espces aussi mais la succession des &acis et des Htres constitue autant decaractres originaux, autant de diversité.

* %l ne &aut pas quarante ans pour passer d'une &riche agricole un boisement dense.+ 9n chKblis laisse venir en &orHt des plantes de soleil. Bes digitales et les épilobes en épis ont animé les clairiresouvertes par Bothar ds le printemps E==E - Jardin des tempêtes "


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)* 0 B'activité humaine accélre le processus de rencontre menant la pangée, diminue le nombre d'isolatset, par suite, le nombre d'espces.

)+ 0 B'anthropisation planétaire toujours croissante entraGne la création de délaissés toujours plus nombreuxet d'ensembles primaires toujours plus réduits.

) 0 Ba phase ultime du processus conduit la disparition totale des milieux primaires, la généralisationdes milieux secondaires. Ba plante, en cet état, peut Htre assimilée un immense délaissé. Fonctionnant partir d'un nombre d'espces réduit, en équilibre avec l'activité humaine.

E= 0 B'inconnue est le nombre et la nature des espces issues du brassage planétaire supposées pouvoirvivre dans cet équilibre. $quilibre lui 0 mHme suspendu la variation du nombre des humains en action.

E) 0 Be Tiers paysage, territoire de diversité, est directement lié la démographie, sujet tabou.

+


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I* ! T)T(T

) 0 Be Tiers paysage se distribue sur des territoires dont les statuts o&&iciels sont variés, répondant desobjecti&s et des enjeux di&&érents, par&ois contradictoires.

E 0 9n territoire déclaré « réserve 2 d'un point de vue administrati& est assorti de protection, surveillance etsanctions. 9n bord de route, un délaissé urbain, ne &ont l'objet d'aucune protection. Bieux que l'on cherche réduire ou supprimer. Tous constituent néanmoins des réserves biologiques.

6 0 Bes enjeux propres du Tiers paysage se placent au 0 dessus "ou au 0 del# des enjeux territoriaux.

8 0 Ba réalité du Tiers paysage est d'ordre mental. $lle &onctionne avec la mobilité mHme du sujet traité -celui de la vie sur la plante. $lle coQncide avec les découpes administratives titre temporaire. $lle sepositionne dans le champ éthique du citoyen planétaire titre permanent.

: 0 Dar son contenu, par les enjeux que porte la diversité, par la nécessité de la préserver 0 ou d'enentretenir la dynamique 0 le Tiers paysage acquiert une dimension politique.

N 0 Be statut non 0 écrit mais avéré du Tiers paysage est d'ordre planétaire. Be maintien de son existence ne

dépend pas de sages mais d'une conscience collective.

* 0 Fragment partagé d'une conscience collective.


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* ! ENJE(+

#es en,eu- du Tiers $aysage s'nt les en,eu- de la di.ersité

) 0 Ba diversité s'exprime par le nombre des espèces sur la plante et par la variété des comportements.

E 0 Ba variété des comportements dépend de la latitude o&&erte chaque espce "liberté d'action# mais ausside l'amplitude biologique de chaque espce "capacité d'adaptation#.

6 0 Dour les sociétés humaines la variété des comportements se joue au sein d'une seule espce "Homosapiens#. $lle est tributaire de la culture dans laquelle chaque individu évolue.

8 0 $n théorie la diversité n'est pas &inie.

: 0 Be nombre 0 la quantité d'espces ou de comportements 0 augmente ou diminue en &onction desmodi&ications du milieu.

N 0 Be cataclysme "météorites, coulées volcaniques, guerres# conduit des diminutions massives et brutales

du nombre. Ba trans&ormation lente "glaciation, tropicalisation# conduit des substitutions d'espces, desdiminutions ou des augmentations progressives du nombre.

* 0 B'anthropisation planétaire comparée aux phénomnes naturels entraGne une diminution du nombreanalogue au cataclysme.

+ 0 B'uni&ormisation des pratiques anthropiques entraGne une diminution des variétés de comportement.

0 Face l'oscillation du nombre le Tiers paysage se positionne comme un territoire re&uge, situationpassive, et comme le lieu de l'invention possible, situation active.

)= 0 $n tant que réservoir de toutes les con&igurations génétiques planétaires, le Tiers paysage représente le&utur biologique.

)) 0 Toute altération létale du Tiers paysage compromet les chances d'inventions biologiques, oriente

l'évolution en diminuant d'autant le nombre de voies possibles.

)=


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)E 0 B'amplitude biologique des espces animales et végétales ne dépasse pas les capacités des biomesauxquels elles appartiennent)=.

)6 0 B'espce humaine ne suit pas les rgles d'assignation un biome qui lui serait &avorable "par exemple -une Rone climatique tempérée#. $lle &ranchit toutes les Rones climatiques.

)8 0 B'assistance des prothses "vHtements, maisons, véhicules...# augmente l'amplitude biologique naturellede l'espce humaine. $lle lui permet de couvrir la plante sous toutes les conditions de vie.

): 0 B'accroissement du nombre humain 0 la couverture planétaire 0 ne coQncide pas avec un accroissementdu nombre des comportements humains. B'e&&et du brassage culturel se traduit par une diminution des o&&resde comportement.

)N 0 Dour les espces animales et végétales, le brassage planétaire agit de &aIon sélective 0 disparition parmise en concurrence 0 et de &aIon dynamique - nouveaux comportements, hybridation, mutations, voirenouvelles espces.

)* 0 Ba couverture planétaire par le genre humain entraGne une diminution des sur&aces o&&ertes au Tierspaysage, donc la diversité.

)+ 0 Bes pertes massives en diversité ne viennent pas seulement des e&&ets induits du brassage planétaire )) mais aussi de la diminution des sur&aces o&&ertes pour son déploiement et des pratiques exercées sur cesmilieux.

) 0 Ba diversité 0 donc l'évolution du vivant 0 est directement tributaire du nombre humain, de l'activité etdes pratiques humaines.

E= 0 B'accroissement du nombre humain agit sur l'espace réservé au Tiers paysage.

E) 0 Bes pratiques d'exploitation planétaires agissent sur les substrats 0 eau, air, terre. $lles modi&ient lescapacités biologiques en les altérant. $lles diminuent les per&ormances du « moteur 2 biologique enproportion de l'énergie contraire)E déployée pour exploiter.

EE 0 Bes pratiques d'exploitation planétaires actuelles répondent massivement une économie de marchédéveloppée sur le mode libéral avec un objecti& de pro&it immédiat.

E6 0 B'économie de marché développée sur ce mode augmente la quantité des produits de consommation,implique un accroissement toujours plus grand des consommateurs, donc d'habitants.

E8 0 Ba pérennité du Tiers paysage 0 de la diversité, du &utur biologique 0 est liée au nombre humain etsurtout aux pratiques mises en oeuvre par ce nombre.

)= $xception &aite de quelques espces cosmopolites capables de &ranchir les limites climatiques, passer d'un biome l'autre "ex. - Pteris aquilina, la &ougre aigle, commune en $urope mais aussi présente sur tous les continents y comprisen Rone tropicale#.)) Be brassage planétaire met les Htres en concurrence de &aIon subite. Be temps de réponse ces con&rontationscoQncide avec une perte en espces "pression sélective#. Dlus le temps de réponse est long, plus grande est la perte.)E Toute énergie distribuée pour contraindre la nature peut Htre assimilée une énergie contraire. B'énergie contraire

s'oppose l'énergie propre dont dispose chaque Htre pour se développer. Bes pratiques réputées douces tentent deminimiser les dépenses d'énergie contraire et d'exploiter au mieux l'énergie propre.

))


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*I ! MO/I#ITE

#e Tiers $aysage0 siège de f'rtes dynami1ues0 c2ange de figure dans le tem$s

) 0 Dar le jeu des échanges internes -. dynamique naturelle d'accs au climax &orestier

E 0 Dar le jeu des échanges avec le milieu environnant -. une pression &orte du territoire anthropisé environnant "pratiques polluantes# entraGne une perte de diversitédans le Tiers paysage.

. une pression &aible du territoire anthropisé environnant "pratiques non polluantes# maintient une diversitééquilibrée en Tiers paysage qui peut in&luencer positivement l'environnement général.

)E


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6 0 Be Tiers paysage change de &orme et de proposition par le jeu du marché, jeu politique.

)6


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*II ! E*O#(TION

) 0 B'évolution territoriale du Tiers paysage coQncide avec l'évolution territoriale d'aménagement.

E 0 B'accroissement des villes et des axes de communication conduit l'accroissement du nombre desdélaissés.

6 0 B'augmentation du nombre des délaissés produits par l'aménagement du territoire ne conduit pastoujours un accroissement de sur&ace globale du Tiers paysage mais une plus grande &ragmentation decelui 0 ci.

8 0 Ba multiplicité des &ragments du Tiers paysage est un &acteur sélecti& de la diversité. (eules subsistentles espces dont le territoire biologique est compatible avec la sur&ace du &ragment.

: 0 Bes aménagements consécuti&s au développement conduisent un maillage du territoire, membraneurbaine.

N 0 ;ux abords des grandes cités l'urbanisation &erme les mailles. ;u plus loin des grandes cités les maillesdemeurent ouvertes.

)8


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*III ! EC3E##E

) 0 Be Tiers paysage est sans échelle.

E 0 %l couvre l'ensemble des écosystmes capables d'assurer le maintien d'une diversité.

6 0 9ne &orHt constitue un écosystme 9n lichen constitue un écosystme 9n rivage... 9ne écorce... 9ne montagne... 9n rocher...

9n nuage...

8 0 Bes instruments d'appréciation du Tiers paysage vont du satellite au microscope.

: 0 B'analyse des in&ormations obtenues partir des satellites donne, en particulier, l'activité de biomassepour une région donnée, expression d'une multitude imbriquée d'écosystmes.

N 0 B'analyse partir des microscopes donne, en particulier, l'énoncé des Htres les plus simples vivant ausein d'un écosystme.

* 0 Tous les instruments intermédiaires permettent l'inventaire des habitats, puis des habitants.

)N


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I+ ! "EP"EENT)TION ET #IMITE

) 0 Ba représentation du Tiers paysage dépend des possibilités d'en &ixer les limites géographiques.

E 0 Bes limites apparaissent aux &rontires des délaissés et des territoires exploités -

. lisire &orHt P agriculture ou ville J

. limite maquis P agriculture ou ville J

. limite garrigue P agriculture ou ville J

. limite landes P agriculture ou ville J

. limite &riche P agriculture ou ville.

6 0 Bes limites situées entre les délaissés récents et les délaissés anciens "&orHts issues de délaissés#demeurent indistinctes. 3u point de vue du Tiers paysage elles n'existent pas.

8 0 9n délaissé évolue vers la &orHt "sau& exception - landes climaciques, prairies de haute montagne,marais, etc.#. (es limites peuvent Htre con&ondues avec celles d'une &orHt gérée. 3u point de vue du Tierspaysage, ces limites existent.

: 0 9ne &orHt issue d'un délaissé comporte toujours une diversité supérieure une &orHt gérée.

N 0 9ne &orHt issue d'un délaissé appartient au Tiers paysage.

* 0 Ba &orHt climacique, les ensembles primaires, les délaissés évoluant vers la &orHt et les délaissés jeunespeuvent Htre cartographiés et représentés de la mHme &aIon au titre de territoires re&uges pour la diversité.

+ 0 Ba contiguQté des ensembles primaires et des délaissés o&&re la diversité une continuité territoriale.

)*


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0 Ba continuité territoriale apparaGt de &aIon massive dans le cas des « réserves 2 bien constituées oudans le cas de contiguQté des délaissés avec les réserves et les ensembles primaires. ;illeurs, elle apparaGtsous &orme de linéaments "corridors biologiques# - haies, bordures de champs, bordures de routes,ripisylves, ou encore sous &orme d'Gles.

)= 0 Ba taille du territoire d'accueil la diversité est un &acteur limitant du nombre des espces.

)) 0 Bes limites 0 inter&aces, canopées, lisires, orées, bordures 0 constituent en soi des épaisseursbiologiques. Beur richesse est souvent supérieure celle des milieux qu'elles séparent.

)E 0 Ba représentation des limites du Tiers paysage ne peut pas objectivement traduire leur épaisseur

biologique mais elle peut l'évoquer.

)+


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+ ! ")PPO"T )( TEMP

) 0 Be Tiers paysage évolue dans la dépendance biologique.

E 0 Ba dépendance biologique est d'autant plus complexe que les Htres en présence sont nombreux.

6 0 Bes échéances du programme qui en découlent sont modélisables mais imprévisibles dans le temps. %lest possible d'approcher les termes de l'évolution - &riche jeune, &riche armée, pré!pelouse, pelouse stable,tourbire ouverte, tourbire &ermée, etc. @ais il n'est pas possible d'en &ixer le calendrier avec précision, ni la&orme exacte.

8 0 B'avenir d'un systme sous dépendance biologique est, par nature, imprédictible.

: 0 B'évolution d'un systme sous dépendance biologique ne répond pas un programme calendaire établi,mais aux nécessités d'ajustement au milieu.

N 0 B'urgence d'un systme biologique n'est pas d'obtenir un résultat mais d'organiser pour lui des chancesd'existence.

* 0 3'un point de vue biologique exister correspond une per&ormance.

+ 0 Ba durée de la per&ormance est la durée de la vie de chaque Htre.

0 Ba durée de vie de chaque Htre est tributaire du systme dans lequel il se trouve mais aussi de sacon&iguration propre.

)= 0 Be Tiers paysage n'évolue pas selon des courbes temporelles simples mais selon les modélitésbiologiques du milieu.

)) 0 B'inconstance des systmes biologiques dans le temps correspond l'ajustement permanent de leurscomposants aux &luctuations du milieu.

)E 0 B'inconstance des systmes biologiques est un gage de résistance au temps.

)6 0 Tandis que l'évolution constante présente un risque d'e&&ondrement, l'évolution inconstante se déploiesans hiatus par rétablissements successi&s.

)


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)8 0 Be Tiers paysage est le sige d'une évolution globalement inconstante.

): 0 Ba majorité des espces d'un systme biologique libre "Tiers paysage# répond une évolutioninconstante par adaptations successives "trans&ormisme#. Bes espces "ou systmes# évolution constantedont la con&iguration se durcit au &il du temps sont soumises la pression sélective du milieu changeant.

)N 0 Be processus évoluti& constant menant aux chocs est de type darSinien. Be processus évoluti&inconstant accompagné de trans&ormations est de type lamarcOien.

)* 0 Be processus darSinien s'accompagne de changements violents et courts, le processus lamarcOien demodi&ications modulées et lentes.

)+ 0 Be processus général de l'évolution peut 0 Htre entendu comme une succession de phénomnes courtset lents "darSiniens et lamarcOiens# concernant les systmes.

) 0 Ce processus concerne aussi les espces prises individuellement. ;u sein d'un systme en évolutionlente il peut y avoir des cas isolés d'évolutions rapides par pression sélective.

E= 0 Ba dimension temporelle o&&erte au processus lamarcOien permet aux Htres con&rontés auxtrans&ormations du milieu de chercher des solutions nouvelles de vie.

E) 0 Dar son dispositi& hétérogne, son inconstance et sa démesure temporelle, le Tiers paysage apparaGtcomme le territoire de l'invention biologique.

E=


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+I ! ")PPO"T ) #) OCIETE

3u point de vue sociétal, le Tiers paysage est regardé comme -. un espace de nature "saisissement du Tiers paysage par l'institution#. un espace de loisir . un espace improducti& "délaissement du Tiers paysage par l'institution#. un espace sacré

) 0 Be saisissement du Tiers paysage par l'institution conduit -. dresser les critres positi&s J. &ixer les limites précises J. dé&inir les usages J. établir le statut juridique, les rgles de droit, de sécurité et d'assurances.

E 0 9n &ragment du Tiers paysage sous protection, élevé au rang de patrimoine national ou mondial, voit sonterritoire -. mis sous surveillance J. présenté en modle J. organisé pour ne pas changer dans le temps.

6 0 Ba &ixation du modle érigé en patrimoine condamne le Tiers paysage sa propre disparition.

8 0 Ba modi&ication des &ormes, la succession des espces, le mécanisme de l'évolution propres au Tierspaysage sont incompatibles avec la notion de patrimoine.

: 0 Be délaissement du Tiers paysage par l'institution coQncide avec -. un point de vue dévalorisant - &riche, délaissé, décombre, décharge, terrain vague, etc.. un point de vue moralisant - lieux sacrés, lieux interdits.

N 0 Be délaissement du Tiers paysage par l'institution ne modi&ie pas son devenir, il l'entretient.

* 0 Be délaissement du Tiers paysage par l'institution garantit le maintien et le déploiement de la diversité.

+ 0 Be délaissement du Tiers paysage par l'institution ne signi&ie pas délaissement absolu.

0 B'usage non institutionnel du Tiers paysage &ait partie des usages les plus anciens de l'espace.

)= 0 B'usager non institutionnel du Tiers paysage acquiert un statut partagé par tous les Htres composant ceterritoire. %l devient partie intégrante du systme évoluti&.

)) 0 Bes raisons du délaissement tiennent au regard porté par l'institution sur une catégorie de son territoire -. exploitation impossible ou irrationnelle J. exploitation non rentable J. espace destructuré, incommode, impraticable J. espace de rejet, de déchets, de marge J. espace d'insécurité J. espace non revendicable, privé d'espérance.

)E 0 Bes raisons du saisissement tiennent au mHme regard -. B'espace est 0 t 0 il porteur de projet /. Be projet est 0 il rentable /. Deut 0 on espérer une croissance, un développement /

)6 0 Be principe d'évolution anime le Tiers paysage.

)8 0 Bes principes d'évolution biologique et d'évolution économique ne sont pas superposables.

): 0 Croissance, développement, expriment la dynamique d'un systme économique en tantqu'accumulation.

)N 0 Croissance, développement, expriment la dynamique d'un systme biologique en tant quetrans&ormation.

E)


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)* 0 Be Tiers paysage, territoire électi& de la diversité, donc de l'évolution, &avorise l'invention, s'oppose l'accumulation.

EE


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+II ! ")PPO"T ) #) C(#T("E

) 0 Be Tiers paysage peut Htre considéré comme le &ragment partagé d'une conscience collective conditionde situer le partage au sein d'une mHme culture.

E 0 Be Tiers paysage apparaGt culturellement en ré&érence au territoire organisé et par opposition lui.

6 0 Ba &igure d'un territoire organisé varie selon les cultures)6.

8 0 $n toutes circonstances le Tiers paysage peut Htre regardé comme la part de notre espace de vie livrée l'inconscient. Dro&ondeurs oL les événements s'engrangent et se mani&estent de &aIon, en apparence,indécidée.

: 0 9n espace de vie privé de Tiers paysage serait comme un esprit privé de l'inconscient. Cette situationpar&aite, sans démon, n'existe dans aucune culture connue.

)6 Ba « chacra 2 amaRonienne, sorte de &orHt jardinée, peut 0 Htre lue comme un élément du Tiers paysage alors

qu'elle se présente pour les indignes comme un jardin. Dour un indien qui assimile le puma ou l'arbre un hommedéguisé en arbre ou en puma, le Tiers paysage peut n'avoir aucun sens.

E6


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M)NIFETE

"Chacune des phrases qui suit peut Htre envisagée sur le mode interrogati

. %nstruire l'esprit du non 0 &aire comme on instruit celui du &aire.

. $lever l'indécision hauteur politique. Ba mettre en balance avec le pouvoir.

. %maginer le projet comme un espace comprenant des réserves et des questions posées.

. Considérer le non 0 aménagement comme un principe vital par lequel tout aménagement se voit traversédes éclairs de la vie.

. ;pprocher la diversité avec étonnement.

ur l&étendue

. Considérer l'accroissement des espaces de Tiers paysage issus de l'aménagement comme le contre 0point nécessaire l'aménagement proprement dit.

. Drivilégier la création d'espaces de Tiers paysage de grande dimension a&in de couvrir l'étendue desespces capables d'y vivre et de s'y reproduire.

. Drévoir le couplage des délaissés aux réserves pour constituer des territoires de continuité biologique.

ur le caractère

. 1egarder le brassage planétaire 0 mécanique inhérente au Tiers paysage 0 comme un moteur del'évolution.

. $nseigner les moteurs de l'évolution comme on enseigne les langues, les sciences, les arts.

. %nstruire l'usager des précautions nécessaires la manipulation et l'exploitation des Htres dont il dépend.Ba &ragilité du systme tient la nature des pratiques et du nombre.

ur le statut

. $nvisager la dimension planétaire.

. Drotéger la dérglementation morale, sociale et politique du Tiers paysage.

. Drésenter le Tiers paysage, &ragment indécidé du >ardin planétaire, non comme un bien patrimonial, maiscomme un espace commun du &utur.

ur les en,eu-

. @aintenir ou augmenter la diversité par une pratique consentie du non 0 aménagement.

. $ngager un processus de requali&ication des substrats autorisant la vie 0 air, sol, eau 0 en modi&iant lespratiques périphériques aux espaces de Tiers paysage a&in de ne pas en altérer la dynamique et pour enespérer l'in&luence.

. $tablir une politique territoriale visant ne pas diminuer les portions existantes de Tiers paysage et mHme les augmenter.

ur la m'bilité et l&é.'luti'n

. Favoriser les dynamiques d'échange entre les milieux anthropisés et le Tiers paysage.

. 5rienter le jeu des échanges &onciers, des réa&&ectations et des dispositi&s de liaisons entre les pMles

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d'activité. 3essiner un maillage du territoire large et perméable.

. Créer autant de portes que nécessaire la communication entre eux.

ur l&éc2elle

. @ettre disposition les outils nécessaires l'appréhension du Tiers paysage.

. 1endre accessibles les images satellites, les images microscopiques.

. Favoriser la reconnaissance l'échelle habituelle du regard. ;pprendre nommer les Htres.

ur la re$résentati'n et les limites

. Considérer les limites comme une épaisseur et non comme un trait.

. $nvisager la marge comme un territoire d'investigation des richesses la rencontre de milieux di&&érents.

. Tenter l'imprécision et la pro&ondeur comme mode de représentation du Tiers paysage.

ur le ra$$'rt au tem$s

. $&&acer les échéances administratives, politiques, gestionnaires du territoire.

. 4e pas attendre - constater au jour le jour.

. 5&&rir au Tiers paysage la possibilité de se déployer selon un processus évoluti& inconstant, par laréinterprétation quotidienne des conditions changeantes du milieu.

ur le ra$$'rt 4 la s'ciété

. isser l'improductivité hauteur de politique.

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tierspaypublications 92045 manifeste du tiers paysage

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