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CASE STUDIES TIC ET AGRICULTURE Tirer les enseignements de l’expérience

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CASE STUDIES

TIC ET AGRICULTURETirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

Les TIC disposent drsquoun potentiel indeacuteniable pour renforcer

les chaicircnes de production et de valeur agricoles dans les

pays ACP Mais de nombreux efforts pour introduire les

TIC agrave cet effet nrsquoont pas eacuteteacute durables Que pouvons-nous

apprendre de ces expeacuteriences Les histoires relateacutees dans ce

livret soulignent agrave quel point il est important de comprendre

les utilisateurs viseacutes assurant la viabiliteacute eacuteconomique

la promotion inteacutegrale du service et veillant agrave ce que la

technologie offerte soit la solution adapteacutee au problegraveme raquo

Suite agrave un appel agrave contribution sur les projetsinitiatives non aboutis des TIC pour lrsquoagriculture le CTA a reccedilu pregraves de 30 propositions parmi lesquelles neuf ont eacuteteacute choisies pour des eacutetudes plus approfondies et traitant de cas couvrant la Cocircte drsquoIvoire la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Ghana Triniteacute-et-Tobago lrsquoOuganda la Zambie ainsi que trois cas issus du Kenya Les informations sont eacutegalement issues drsquoautres propositions soumises au CTA par les auteurs suivants lesquels nrsquoont finalement pas eacuteteacute inclus Godfrey Bukenya Ouganda Kibirige Kasujja Ouganda Yared Mammo Eacutethiopie Simon Ndungrsquou Kenya Albert Obeng Ghana Oscar Okumu Kenya et Segravemegravevo Tchaou Beacutenin

Michael Hailu

Directeur du CTA

TABLE DES MATIEgraveRES Coordination

Steacutephane Gambier CTABianca Beks CTA

reacutedaCtion

Andrew Shepherd Royaume-Uni

eacutedition

WRENmedia Royaume-Uni

reacutevision

Benjamin Addom CTA

ConCeption graphique

Steacutephanie Leroy France

Mise en page

Flame Design Afrique du Sud

traduCtion

cApStAn Belgique

releCture

Carole Salas Italie

iMpression

Pure Impression France

Creacutedits photo Page de couverture copy CTAQuatriegraveme de couverture copy Stephanie MalyonCIAT

CTA 2016 2212-6384

4 INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

6 LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jour

10 CHAPITRE 1

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demande

14 CHAPITRE 2

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement et drsquoutilisation

18 CHAPITRE 3

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples contenu simple

20 CHAPITRE 4

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

24 CHAPITRE 5

Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacute

28 CHAPITRE 6

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

30 CHAPITRE 7

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

34 CHAPITRE 8

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et sensibiliser agrave leur utilisation

36 CHAPITRE 9

Attribuer les responsabiliteacutes interneset externes

40 RESSOURCES CLEacuteScopy

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CTA

INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

Tout le monde est disposeacute partager ses reacuteussites mais nous sommes beaucoup moins nombreux agrave disposer drsquoassez de

confiance en soi pour partager nos eacutechecs Il ne devrait pourtant y avoir aucune honte agrave vivre des expeacuteriences et eacutechouer notamment en matiegravere de nouvelles technologies de la communication Comme Bill Gates fondateur de Microsoft lrsquoa deacuteclareacute laquo Il est bon de ceacuteleacutebrer le succegraves mais il est plus important de tenir compte des leccedilons de lrsquoeacutechec raquo Crsquoest dans cet esprit que le CTA a lanceacute un appel agrave contribution sur les projetsinitiatives non aboutis des TIC pour lrsquoagriculture projets qui semblaient prometteurs et ont reccedilu le soutien de tiers (gouvernements agences de bailleurs de fonds ou investisseurs du secteur priveacute) mais qui ne se sont pas concreacutetiseacutes

Environ 30 propositions ont eacuteteacute reccedilues parmi lesquelles neuf ont eacuteteacute choisies pour analyse et qui portaient sur des cas en Cocircte drsquoIvoire en Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC) au Ghana agrave Triniteacute-et-Tobago en Ouganda en Zambie ainsi que sur trois cas au Kenya Il srsquoagissait de projets preacutevoyant de lutter contre les lacunes identifieacutees dans le deacuteveloppement agricole telles qursquoune vulgarisation deacuteficiente une meacuteconnaissance des marcheacutes et une compreacutehension insuffisante des intrants La preacutesente publication se base principalement sur ces eacutetudes de cas mais elle utilise eacutegalement drsquoautres sources comme le Sourcebook sur les

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point

TIC dans lrsquoagriculture de la Banque mondiale ainsi que certaines propositions infructueuses soumises au CTA

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point Les TIC peuvent servir agrave mener des analyses du sol agrave utiliser des engrais agrave recevoir des conseils de vulgarisation et des preacutevisions meacuteteacuteorologiques agrave surveiller les nuisibles et les maladies agrave prendre des deacutecisions de commercialisation agrave deacutefinir la date des reacutecoltes agrave peser la production dans les champs agrave envoyer et recevoir des paiements y compris des creacutedits agrave surveiller la production pendant le transport et le stockage agrave ameacuteliorer le transport et la logistique du commerce de gros et de deacutetail et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute geacuteneacuterale de la gestion

Les eacutetudes de cas analyseacutees ci-apregraves abordent principalement des TIC apparaissant comme tout agrave fait inteacuteressantes pour les petits exploitants des pays ACP en proposant des informations relatives agrave la vulgarisation et la commercialisation Lrsquolaquo inteacuterecirct raquo se deacutefinit ici par rapport aux informations agrave fournir et agrave la capaciteacute des petits exploitants agrave utiliser et agrave payer ces TIC Si certains autres services preacutesentent parfois une valeur potentielle consideacuterable pour les petits agriculteurs la capaciteacute de ces derniers agrave les payer et celle des gouvernements agrave les proposer comme un laquo bien public raquo sont sujettes agrave caution malgreacute quelques succegraves reconnus

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Un agent local de vulgarisation conduit une eacutetude agrave lrsquoaide drsquoune tablette Mbuzi Village Tanzanie

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LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jourReposant agrave la fois sur des recherches effectueacutees pour le CTA et sur drsquoautres

sources les points suivants mettent lrsquoaccent sur les principaux problegravemes qui devraient ecirctre pris en compte lors de la conception lrsquointroduction et lrsquoapplication

agrave plus grande eacutechelle des projets TIC pour lrsquoagriculture

1 Impliquez tous les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demandeTrop souvent les deacuteveloppeurs cherchent agrave savoir si une application de technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) convient agrave un usage agricole sans eacutevaluer la demande au preacutealable Aucune conception de projet ne devrait ecirctre lanceacutee sans une consultation approfondie des utilisateurs preacutevus que ce soit les agriculteurs les neacutegociants ou les agents de vulgarisation Ces consultations devraient en premier lieu viser agrave identifier les besoins agricoles et ce nrsquoest qursquoapregraves cette phase que les deacuteveloppeurs du projet devraient estimer si ces besoins peuvent ecirctre satisfaits par les TIC Par ailleurs tant la demande que lrsquoimpact doivent ecirctre mesureacutes de faccedilon continue par un suivi et un controcircle rigoureux

2 Faites simpleOn remarque souvent une tendance agrave vouloir apporter toutes les informations et lrsquoassistance dont les agriculteurs pourraient avoir besoin ce qui peut conduire agrave des projets complexes oneacutereux irreacutealisables et non viables Les projets visant agrave communiquer des informations de vulgarisation par exemple se heurtent parfois agrave des difficulteacutes quant agrave lrsquoobtention drsquoun contenu adapteacute Une meilleure approche consisterait agrave

drsquoabord fournir des informations limiteacutees dans le but de reacutesoudre un problegraveme central puis agrave renforcer et deacutevelopper les services agrave plus grande eacutechelle si le projet pilote porte ses fruits

3 Ne vous engagez pas de faccedilon preacutematureacutee avec une solution TIC particuliegravereIl ne faut pas partir du principe qursquoil existe un besoin en TIC relativement nouvelles (comme les teacuteleacutephones mobiles etchellip) car dans certains cas elles ne repreacutesentent pas la meilleure solution aux problegravemes des agriculteurs Pour reacutesoudre certains probleacutematiques des TIC plus traditionnelles telles que la radio sont plus adapteacutees Dans drsquoautres cas encore un meacutelange de TIC innovantes et traditionnelles preacutesentera la meilleure solution Quelle que soit la solution proposeacutee il est essentiel qursquoelle soit baseacutee sur lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et la viabiliteacute et non pas uniquement sur son attrait et sa faisabiliteacute technique

4 Reacutesolvez les questions sociales relatives agrave lrsquoalphabeacutetisation et au genre degraves le deacutepartLrsquoutilisation des teacuteleacutephones mobiles et drsquoInternet est souvent entraveacutee par des problegravemes lieacutes tant agrave lrsquoanalphabeacutetisme qursquoagrave la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave utiliser la technologie Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens Gardez agrave lrsquoesprit que les femmes nrsquoont parfois pas le droit drsquoutiliser les technologies mecircme si elles sont souvent aptes agrave mieux utiliser

Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens

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lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

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Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

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agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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37

CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Les TIC disposent drsquoun potentiel indeacuteniable pour renforcer

les chaicircnes de production et de valeur agricoles dans les

pays ACP Mais de nombreux efforts pour introduire les

TIC agrave cet effet nrsquoont pas eacuteteacute durables Que pouvons-nous

apprendre de ces expeacuteriences Les histoires relateacutees dans ce

livret soulignent agrave quel point il est important de comprendre

les utilisateurs viseacutes assurant la viabiliteacute eacuteconomique

la promotion inteacutegrale du service et veillant agrave ce que la

technologie offerte soit la solution adapteacutee au problegraveme raquo

Suite agrave un appel agrave contribution sur les projetsinitiatives non aboutis des TIC pour lrsquoagriculture le CTA a reccedilu pregraves de 30 propositions parmi lesquelles neuf ont eacuteteacute choisies pour des eacutetudes plus approfondies et traitant de cas couvrant la Cocircte drsquoIvoire la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Ghana Triniteacute-et-Tobago lrsquoOuganda la Zambie ainsi que trois cas issus du Kenya Les informations sont eacutegalement issues drsquoautres propositions soumises au CTA par les auteurs suivants lesquels nrsquoont finalement pas eacuteteacute inclus Godfrey Bukenya Ouganda Kibirige Kasujja Ouganda Yared Mammo Eacutethiopie Simon Ndungrsquou Kenya Albert Obeng Ghana Oscar Okumu Kenya et Segravemegravevo Tchaou Beacutenin

Michael Hailu

Directeur du CTA

TABLE DES MATIEgraveRES Coordination

Steacutephane Gambier CTABianca Beks CTA

reacutedaCtion

Andrew Shepherd Royaume-Uni

eacutedition

WRENmedia Royaume-Uni

reacutevision

Benjamin Addom CTA

ConCeption graphique

Steacutephanie Leroy France

Mise en page

Flame Design Afrique du Sud

traduCtion

cApStAn Belgique

releCture

Carole Salas Italie

iMpression

Pure Impression France

Creacutedits photo Page de couverture copy CTAQuatriegraveme de couverture copy Stephanie MalyonCIAT

CTA 2016 2212-6384

4 INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

6 LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jour

10 CHAPITRE 1

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demande

14 CHAPITRE 2

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement et drsquoutilisation

18 CHAPITRE 3

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples contenu simple

20 CHAPITRE 4

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

24 CHAPITRE 5

Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacute

28 CHAPITRE 6

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

30 CHAPITRE 7

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

34 CHAPITRE 8

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et sensibiliser agrave leur utilisation

36 CHAPITRE 9

Attribuer les responsabiliteacutes interneset externes

40 RESSOURCES CLEacuteScopy

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INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

Tout le monde est disposeacute partager ses reacuteussites mais nous sommes beaucoup moins nombreux agrave disposer drsquoassez de

confiance en soi pour partager nos eacutechecs Il ne devrait pourtant y avoir aucune honte agrave vivre des expeacuteriences et eacutechouer notamment en matiegravere de nouvelles technologies de la communication Comme Bill Gates fondateur de Microsoft lrsquoa deacuteclareacute laquo Il est bon de ceacuteleacutebrer le succegraves mais il est plus important de tenir compte des leccedilons de lrsquoeacutechec raquo Crsquoest dans cet esprit que le CTA a lanceacute un appel agrave contribution sur les projetsinitiatives non aboutis des TIC pour lrsquoagriculture projets qui semblaient prometteurs et ont reccedilu le soutien de tiers (gouvernements agences de bailleurs de fonds ou investisseurs du secteur priveacute) mais qui ne se sont pas concreacutetiseacutes

Environ 30 propositions ont eacuteteacute reccedilues parmi lesquelles neuf ont eacuteteacute choisies pour analyse et qui portaient sur des cas en Cocircte drsquoIvoire en Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC) au Ghana agrave Triniteacute-et-Tobago en Ouganda en Zambie ainsi que sur trois cas au Kenya Il srsquoagissait de projets preacutevoyant de lutter contre les lacunes identifieacutees dans le deacuteveloppement agricole telles qursquoune vulgarisation deacuteficiente une meacuteconnaissance des marcheacutes et une compreacutehension insuffisante des intrants La preacutesente publication se base principalement sur ces eacutetudes de cas mais elle utilise eacutegalement drsquoautres sources comme le Sourcebook sur les

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point

TIC dans lrsquoagriculture de la Banque mondiale ainsi que certaines propositions infructueuses soumises au CTA

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point Les TIC peuvent servir agrave mener des analyses du sol agrave utiliser des engrais agrave recevoir des conseils de vulgarisation et des preacutevisions meacuteteacuteorologiques agrave surveiller les nuisibles et les maladies agrave prendre des deacutecisions de commercialisation agrave deacutefinir la date des reacutecoltes agrave peser la production dans les champs agrave envoyer et recevoir des paiements y compris des creacutedits agrave surveiller la production pendant le transport et le stockage agrave ameacuteliorer le transport et la logistique du commerce de gros et de deacutetail et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute geacuteneacuterale de la gestion

Les eacutetudes de cas analyseacutees ci-apregraves abordent principalement des TIC apparaissant comme tout agrave fait inteacuteressantes pour les petits exploitants des pays ACP en proposant des informations relatives agrave la vulgarisation et la commercialisation Lrsquolaquo inteacuterecirct raquo se deacutefinit ici par rapport aux informations agrave fournir et agrave la capaciteacute des petits exploitants agrave utiliser et agrave payer ces TIC Si certains autres services preacutesentent parfois une valeur potentielle consideacuterable pour les petits agriculteurs la capaciteacute de ces derniers agrave les payer et celle des gouvernements agrave les proposer comme un laquo bien public raquo sont sujettes agrave caution malgreacute quelques succegraves reconnus

4

Un agent local de vulgarisation conduit une eacutetude agrave lrsquoaide drsquoune tablette Mbuzi Village Tanzanie

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LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jourReposant agrave la fois sur des recherches effectueacutees pour le CTA et sur drsquoautres

sources les points suivants mettent lrsquoaccent sur les principaux problegravemes qui devraient ecirctre pris en compte lors de la conception lrsquointroduction et lrsquoapplication

agrave plus grande eacutechelle des projets TIC pour lrsquoagriculture

1 Impliquez tous les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demandeTrop souvent les deacuteveloppeurs cherchent agrave savoir si une application de technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) convient agrave un usage agricole sans eacutevaluer la demande au preacutealable Aucune conception de projet ne devrait ecirctre lanceacutee sans une consultation approfondie des utilisateurs preacutevus que ce soit les agriculteurs les neacutegociants ou les agents de vulgarisation Ces consultations devraient en premier lieu viser agrave identifier les besoins agricoles et ce nrsquoest qursquoapregraves cette phase que les deacuteveloppeurs du projet devraient estimer si ces besoins peuvent ecirctre satisfaits par les TIC Par ailleurs tant la demande que lrsquoimpact doivent ecirctre mesureacutes de faccedilon continue par un suivi et un controcircle rigoureux

2 Faites simpleOn remarque souvent une tendance agrave vouloir apporter toutes les informations et lrsquoassistance dont les agriculteurs pourraient avoir besoin ce qui peut conduire agrave des projets complexes oneacutereux irreacutealisables et non viables Les projets visant agrave communiquer des informations de vulgarisation par exemple se heurtent parfois agrave des difficulteacutes quant agrave lrsquoobtention drsquoun contenu adapteacute Une meilleure approche consisterait agrave

drsquoabord fournir des informations limiteacutees dans le but de reacutesoudre un problegraveme central puis agrave renforcer et deacutevelopper les services agrave plus grande eacutechelle si le projet pilote porte ses fruits

3 Ne vous engagez pas de faccedilon preacutematureacutee avec une solution TIC particuliegravereIl ne faut pas partir du principe qursquoil existe un besoin en TIC relativement nouvelles (comme les teacuteleacutephones mobiles etchellip) car dans certains cas elles ne repreacutesentent pas la meilleure solution aux problegravemes des agriculteurs Pour reacutesoudre certains probleacutematiques des TIC plus traditionnelles telles que la radio sont plus adapteacutees Dans drsquoautres cas encore un meacutelange de TIC innovantes et traditionnelles preacutesentera la meilleure solution Quelle que soit la solution proposeacutee il est essentiel qursquoelle soit baseacutee sur lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et la viabiliteacute et non pas uniquement sur son attrait et sa faisabiliteacute technique

4 Reacutesolvez les questions sociales relatives agrave lrsquoalphabeacutetisation et au genre degraves le deacutepartLrsquoutilisation des teacuteleacutephones mobiles et drsquoInternet est souvent entraveacutee par des problegravemes lieacutes tant agrave lrsquoanalphabeacutetisme qursquoagrave la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave utiliser la technologie Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens Gardez agrave lrsquoesprit que les femmes nrsquoont parfois pas le droit drsquoutiliser les technologies mecircme si elles sont souvent aptes agrave mieux utiliser

Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens

6

lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

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Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

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agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

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Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

TABLE DES MATIEgraveRES Coordination

Steacutephane Gambier CTABianca Beks CTA

reacutedaCtion

Andrew Shepherd Royaume-Uni

eacutedition

WRENmedia Royaume-Uni

reacutevision

Benjamin Addom CTA

ConCeption graphique

Steacutephanie Leroy France

Mise en page

Flame Design Afrique du Sud

traduCtion

cApStAn Belgique

releCture

Carole Salas Italie

iMpression

Pure Impression France

Creacutedits photo Page de couverture copy CTAQuatriegraveme de couverture copy Stephanie MalyonCIAT

CTA 2016 2212-6384

4 INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

6 LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jour

10 CHAPITRE 1

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demande

14 CHAPITRE 2

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement et drsquoutilisation

18 CHAPITRE 3

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples contenu simple

20 CHAPITRE 4

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

24 CHAPITRE 5

Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacute

28 CHAPITRE 6

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

30 CHAPITRE 7

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

34 CHAPITRE 8

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et sensibiliser agrave leur utilisation

36 CHAPITRE 9

Attribuer les responsabiliteacutes interneset externes

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CTA

INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

Tout le monde est disposeacute partager ses reacuteussites mais nous sommes beaucoup moins nombreux agrave disposer drsquoassez de

confiance en soi pour partager nos eacutechecs Il ne devrait pourtant y avoir aucune honte agrave vivre des expeacuteriences et eacutechouer notamment en matiegravere de nouvelles technologies de la communication Comme Bill Gates fondateur de Microsoft lrsquoa deacuteclareacute laquo Il est bon de ceacuteleacutebrer le succegraves mais il est plus important de tenir compte des leccedilons de lrsquoeacutechec raquo Crsquoest dans cet esprit que le CTA a lanceacute un appel agrave contribution sur les projetsinitiatives non aboutis des TIC pour lrsquoagriculture projets qui semblaient prometteurs et ont reccedilu le soutien de tiers (gouvernements agences de bailleurs de fonds ou investisseurs du secteur priveacute) mais qui ne se sont pas concreacutetiseacutes

Environ 30 propositions ont eacuteteacute reccedilues parmi lesquelles neuf ont eacuteteacute choisies pour analyse et qui portaient sur des cas en Cocircte drsquoIvoire en Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC) au Ghana agrave Triniteacute-et-Tobago en Ouganda en Zambie ainsi que sur trois cas au Kenya Il srsquoagissait de projets preacutevoyant de lutter contre les lacunes identifieacutees dans le deacuteveloppement agricole telles qursquoune vulgarisation deacuteficiente une meacuteconnaissance des marcheacutes et une compreacutehension insuffisante des intrants La preacutesente publication se base principalement sur ces eacutetudes de cas mais elle utilise eacutegalement drsquoautres sources comme le Sourcebook sur les

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point

TIC dans lrsquoagriculture de la Banque mondiale ainsi que certaines propositions infructueuses soumises au CTA

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point Les TIC peuvent servir agrave mener des analyses du sol agrave utiliser des engrais agrave recevoir des conseils de vulgarisation et des preacutevisions meacuteteacuteorologiques agrave surveiller les nuisibles et les maladies agrave prendre des deacutecisions de commercialisation agrave deacutefinir la date des reacutecoltes agrave peser la production dans les champs agrave envoyer et recevoir des paiements y compris des creacutedits agrave surveiller la production pendant le transport et le stockage agrave ameacuteliorer le transport et la logistique du commerce de gros et de deacutetail et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute geacuteneacuterale de la gestion

Les eacutetudes de cas analyseacutees ci-apregraves abordent principalement des TIC apparaissant comme tout agrave fait inteacuteressantes pour les petits exploitants des pays ACP en proposant des informations relatives agrave la vulgarisation et la commercialisation Lrsquolaquo inteacuterecirct raquo se deacutefinit ici par rapport aux informations agrave fournir et agrave la capaciteacute des petits exploitants agrave utiliser et agrave payer ces TIC Si certains autres services preacutesentent parfois une valeur potentielle consideacuterable pour les petits agriculteurs la capaciteacute de ces derniers agrave les payer et celle des gouvernements agrave les proposer comme un laquo bien public raquo sont sujettes agrave caution malgreacute quelques succegraves reconnus

4

Un agent local de vulgarisation conduit une eacutetude agrave lrsquoaide drsquoune tablette Mbuzi Village Tanzanie

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LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jourReposant agrave la fois sur des recherches effectueacutees pour le CTA et sur drsquoautres

sources les points suivants mettent lrsquoaccent sur les principaux problegravemes qui devraient ecirctre pris en compte lors de la conception lrsquointroduction et lrsquoapplication

agrave plus grande eacutechelle des projets TIC pour lrsquoagriculture

1 Impliquez tous les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demandeTrop souvent les deacuteveloppeurs cherchent agrave savoir si une application de technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) convient agrave un usage agricole sans eacutevaluer la demande au preacutealable Aucune conception de projet ne devrait ecirctre lanceacutee sans une consultation approfondie des utilisateurs preacutevus que ce soit les agriculteurs les neacutegociants ou les agents de vulgarisation Ces consultations devraient en premier lieu viser agrave identifier les besoins agricoles et ce nrsquoest qursquoapregraves cette phase que les deacuteveloppeurs du projet devraient estimer si ces besoins peuvent ecirctre satisfaits par les TIC Par ailleurs tant la demande que lrsquoimpact doivent ecirctre mesureacutes de faccedilon continue par un suivi et un controcircle rigoureux

2 Faites simpleOn remarque souvent une tendance agrave vouloir apporter toutes les informations et lrsquoassistance dont les agriculteurs pourraient avoir besoin ce qui peut conduire agrave des projets complexes oneacutereux irreacutealisables et non viables Les projets visant agrave communiquer des informations de vulgarisation par exemple se heurtent parfois agrave des difficulteacutes quant agrave lrsquoobtention drsquoun contenu adapteacute Une meilleure approche consisterait agrave

drsquoabord fournir des informations limiteacutees dans le but de reacutesoudre un problegraveme central puis agrave renforcer et deacutevelopper les services agrave plus grande eacutechelle si le projet pilote porte ses fruits

3 Ne vous engagez pas de faccedilon preacutematureacutee avec une solution TIC particuliegravereIl ne faut pas partir du principe qursquoil existe un besoin en TIC relativement nouvelles (comme les teacuteleacutephones mobiles etchellip) car dans certains cas elles ne repreacutesentent pas la meilleure solution aux problegravemes des agriculteurs Pour reacutesoudre certains probleacutematiques des TIC plus traditionnelles telles que la radio sont plus adapteacutees Dans drsquoautres cas encore un meacutelange de TIC innovantes et traditionnelles preacutesentera la meilleure solution Quelle que soit la solution proposeacutee il est essentiel qursquoelle soit baseacutee sur lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et la viabiliteacute et non pas uniquement sur son attrait et sa faisabiliteacute technique

4 Reacutesolvez les questions sociales relatives agrave lrsquoalphabeacutetisation et au genre degraves le deacutepartLrsquoutilisation des teacuteleacutephones mobiles et drsquoInternet est souvent entraveacutee par des problegravemes lieacutes tant agrave lrsquoanalphabeacutetisme qursquoagrave la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave utiliser la technologie Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens Gardez agrave lrsquoesprit que les femmes nrsquoont parfois pas le droit drsquoutiliser les technologies mecircme si elles sont souvent aptes agrave mieux utiliser

Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens

6

lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

8

Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

11

agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

12

CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

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Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

27

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

INTRODUCTION

Tirer les enseignements de lrsquoexpeacuterience

Tout le monde est disposeacute partager ses reacuteussites mais nous sommes beaucoup moins nombreux agrave disposer drsquoassez de

confiance en soi pour partager nos eacutechecs Il ne devrait pourtant y avoir aucune honte agrave vivre des expeacuteriences et eacutechouer notamment en matiegravere de nouvelles technologies de la communication Comme Bill Gates fondateur de Microsoft lrsquoa deacuteclareacute laquo Il est bon de ceacuteleacutebrer le succegraves mais il est plus important de tenir compte des leccedilons de lrsquoeacutechec raquo Crsquoest dans cet esprit que le CTA a lanceacute un appel agrave contribution sur les projetsinitiatives non aboutis des TIC pour lrsquoagriculture projets qui semblaient prometteurs et ont reccedilu le soutien de tiers (gouvernements agences de bailleurs de fonds ou investisseurs du secteur priveacute) mais qui ne se sont pas concreacutetiseacutes

Environ 30 propositions ont eacuteteacute reccedilues parmi lesquelles neuf ont eacuteteacute choisies pour analyse et qui portaient sur des cas en Cocircte drsquoIvoire en Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC) au Ghana agrave Triniteacute-et-Tobago en Ouganda en Zambie ainsi que sur trois cas au Kenya Il srsquoagissait de projets preacutevoyant de lutter contre les lacunes identifieacutees dans le deacuteveloppement agricole telles qursquoune vulgarisation deacuteficiente une meacuteconnaissance des marcheacutes et une compreacutehension insuffisante des intrants La preacutesente publication se base principalement sur ces eacutetudes de cas mais elle utilise eacutegalement drsquoautres sources comme le Sourcebook sur les

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point

TIC dans lrsquoagriculture de la Banque mondiale ainsi que certaines propositions infructueuses soumises au CTA

Le potentiel des TIC dans le deacuteveloppement agricole est presque infini et de nombreuses applications sont mises au point Les TIC peuvent servir agrave mener des analyses du sol agrave utiliser des engrais agrave recevoir des conseils de vulgarisation et des preacutevisions meacuteteacuteorologiques agrave surveiller les nuisibles et les maladies agrave prendre des deacutecisions de commercialisation agrave deacutefinir la date des reacutecoltes agrave peser la production dans les champs agrave envoyer et recevoir des paiements y compris des creacutedits agrave surveiller la production pendant le transport et le stockage agrave ameacuteliorer le transport et la logistique du commerce de gros et de deacutetail et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute geacuteneacuterale de la gestion

Les eacutetudes de cas analyseacutees ci-apregraves abordent principalement des TIC apparaissant comme tout agrave fait inteacuteressantes pour les petits exploitants des pays ACP en proposant des informations relatives agrave la vulgarisation et la commercialisation Lrsquolaquo inteacuterecirct raquo se deacutefinit ici par rapport aux informations agrave fournir et agrave la capaciteacute des petits exploitants agrave utiliser et agrave payer ces TIC Si certains autres services preacutesentent parfois une valeur potentielle consideacuterable pour les petits agriculteurs la capaciteacute de ces derniers agrave les payer et celle des gouvernements agrave les proposer comme un laquo bien public raquo sont sujettes agrave caution malgreacute quelques succegraves reconnus

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Un agent local de vulgarisation conduit une eacutetude agrave lrsquoaide drsquoune tablette Mbuzi Village Tanzanie

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LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jourReposant agrave la fois sur des recherches effectueacutees pour le CTA et sur drsquoautres

sources les points suivants mettent lrsquoaccent sur les principaux problegravemes qui devraient ecirctre pris en compte lors de la conception lrsquointroduction et lrsquoapplication

agrave plus grande eacutechelle des projets TIC pour lrsquoagriculture

1 Impliquez tous les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demandeTrop souvent les deacuteveloppeurs cherchent agrave savoir si une application de technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) convient agrave un usage agricole sans eacutevaluer la demande au preacutealable Aucune conception de projet ne devrait ecirctre lanceacutee sans une consultation approfondie des utilisateurs preacutevus que ce soit les agriculteurs les neacutegociants ou les agents de vulgarisation Ces consultations devraient en premier lieu viser agrave identifier les besoins agricoles et ce nrsquoest qursquoapregraves cette phase que les deacuteveloppeurs du projet devraient estimer si ces besoins peuvent ecirctre satisfaits par les TIC Par ailleurs tant la demande que lrsquoimpact doivent ecirctre mesureacutes de faccedilon continue par un suivi et un controcircle rigoureux

2 Faites simpleOn remarque souvent une tendance agrave vouloir apporter toutes les informations et lrsquoassistance dont les agriculteurs pourraient avoir besoin ce qui peut conduire agrave des projets complexes oneacutereux irreacutealisables et non viables Les projets visant agrave communiquer des informations de vulgarisation par exemple se heurtent parfois agrave des difficulteacutes quant agrave lrsquoobtention drsquoun contenu adapteacute Une meilleure approche consisterait agrave

drsquoabord fournir des informations limiteacutees dans le but de reacutesoudre un problegraveme central puis agrave renforcer et deacutevelopper les services agrave plus grande eacutechelle si le projet pilote porte ses fruits

3 Ne vous engagez pas de faccedilon preacutematureacutee avec une solution TIC particuliegravereIl ne faut pas partir du principe qursquoil existe un besoin en TIC relativement nouvelles (comme les teacuteleacutephones mobiles etchellip) car dans certains cas elles ne repreacutesentent pas la meilleure solution aux problegravemes des agriculteurs Pour reacutesoudre certains probleacutematiques des TIC plus traditionnelles telles que la radio sont plus adapteacutees Dans drsquoautres cas encore un meacutelange de TIC innovantes et traditionnelles preacutesentera la meilleure solution Quelle que soit la solution proposeacutee il est essentiel qursquoelle soit baseacutee sur lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et la viabiliteacute et non pas uniquement sur son attrait et sa faisabiliteacute technique

4 Reacutesolvez les questions sociales relatives agrave lrsquoalphabeacutetisation et au genre degraves le deacutepartLrsquoutilisation des teacuteleacutephones mobiles et drsquoInternet est souvent entraveacutee par des problegravemes lieacutes tant agrave lrsquoanalphabeacutetisme qursquoagrave la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave utiliser la technologie Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens Gardez agrave lrsquoesprit que les femmes nrsquoont parfois pas le droit drsquoutiliser les technologies mecircme si elles sont souvent aptes agrave mieux utiliser

Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens

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lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

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Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

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agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

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Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Un agent local de vulgarisation conduit une eacutetude agrave lrsquoaide drsquoune tablette Mbuzi Village Tanzanie

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LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jourReposant agrave la fois sur des recherches effectueacutees pour le CTA et sur drsquoautres

sources les points suivants mettent lrsquoaccent sur les principaux problegravemes qui devraient ecirctre pris en compte lors de la conception lrsquointroduction et lrsquoapplication

agrave plus grande eacutechelle des projets TIC pour lrsquoagriculture

1 Impliquez tous les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demandeTrop souvent les deacuteveloppeurs cherchent agrave savoir si une application de technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) convient agrave un usage agricole sans eacutevaluer la demande au preacutealable Aucune conception de projet ne devrait ecirctre lanceacutee sans une consultation approfondie des utilisateurs preacutevus que ce soit les agriculteurs les neacutegociants ou les agents de vulgarisation Ces consultations devraient en premier lieu viser agrave identifier les besoins agricoles et ce nrsquoest qursquoapregraves cette phase que les deacuteveloppeurs du projet devraient estimer si ces besoins peuvent ecirctre satisfaits par les TIC Par ailleurs tant la demande que lrsquoimpact doivent ecirctre mesureacutes de faccedilon continue par un suivi et un controcircle rigoureux

2 Faites simpleOn remarque souvent une tendance agrave vouloir apporter toutes les informations et lrsquoassistance dont les agriculteurs pourraient avoir besoin ce qui peut conduire agrave des projets complexes oneacutereux irreacutealisables et non viables Les projets visant agrave communiquer des informations de vulgarisation par exemple se heurtent parfois agrave des difficulteacutes quant agrave lrsquoobtention drsquoun contenu adapteacute Une meilleure approche consisterait agrave

drsquoabord fournir des informations limiteacutees dans le but de reacutesoudre un problegraveme central puis agrave renforcer et deacutevelopper les services agrave plus grande eacutechelle si le projet pilote porte ses fruits

3 Ne vous engagez pas de faccedilon preacutematureacutee avec une solution TIC particuliegravereIl ne faut pas partir du principe qursquoil existe un besoin en TIC relativement nouvelles (comme les teacuteleacutephones mobiles etchellip) car dans certains cas elles ne repreacutesentent pas la meilleure solution aux problegravemes des agriculteurs Pour reacutesoudre certains probleacutematiques des TIC plus traditionnelles telles que la radio sont plus adapteacutees Dans drsquoautres cas encore un meacutelange de TIC innovantes et traditionnelles preacutesentera la meilleure solution Quelle que soit la solution proposeacutee il est essentiel qursquoelle soit baseacutee sur lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et la viabiliteacute et non pas uniquement sur son attrait et sa faisabiliteacute technique

4 Reacutesolvez les questions sociales relatives agrave lrsquoalphabeacutetisation et au genre degraves le deacutepartLrsquoutilisation des teacuteleacutephones mobiles et drsquoInternet est souvent entraveacutee par des problegravemes lieacutes tant agrave lrsquoanalphabeacutetisme qursquoagrave la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave utiliser la technologie Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens Gardez agrave lrsquoesprit que les femmes nrsquoont parfois pas le droit drsquoutiliser les technologies mecircme si elles sont souvent aptes agrave mieux utiliser

Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens

6

lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

8

Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

11

agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

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Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

27

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les TIC au service de lrsquoagriculture neuf problegravemes agrave reacutesoudre degraves le premier jourReposant agrave la fois sur des recherches effectueacutees pour le CTA et sur drsquoautres

sources les points suivants mettent lrsquoaccent sur les principaux problegravemes qui devraient ecirctre pris en compte lors de la conception lrsquointroduction et lrsquoapplication

agrave plus grande eacutechelle des projets TIC pour lrsquoagriculture

1 Impliquez tous les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation de la demandeTrop souvent les deacuteveloppeurs cherchent agrave savoir si une application de technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) convient agrave un usage agricole sans eacutevaluer la demande au preacutealable Aucune conception de projet ne devrait ecirctre lanceacutee sans une consultation approfondie des utilisateurs preacutevus que ce soit les agriculteurs les neacutegociants ou les agents de vulgarisation Ces consultations devraient en premier lieu viser agrave identifier les besoins agricoles et ce nrsquoest qursquoapregraves cette phase que les deacuteveloppeurs du projet devraient estimer si ces besoins peuvent ecirctre satisfaits par les TIC Par ailleurs tant la demande que lrsquoimpact doivent ecirctre mesureacutes de faccedilon continue par un suivi et un controcircle rigoureux

2 Faites simpleOn remarque souvent une tendance agrave vouloir apporter toutes les informations et lrsquoassistance dont les agriculteurs pourraient avoir besoin ce qui peut conduire agrave des projets complexes oneacutereux irreacutealisables et non viables Les projets visant agrave communiquer des informations de vulgarisation par exemple se heurtent parfois agrave des difficulteacutes quant agrave lrsquoobtention drsquoun contenu adapteacute Une meilleure approche consisterait agrave

drsquoabord fournir des informations limiteacutees dans le but de reacutesoudre un problegraveme central puis agrave renforcer et deacutevelopper les services agrave plus grande eacutechelle si le projet pilote porte ses fruits

3 Ne vous engagez pas de faccedilon preacutematureacutee avec une solution TIC particuliegravereIl ne faut pas partir du principe qursquoil existe un besoin en TIC relativement nouvelles (comme les teacuteleacutephones mobiles etchellip) car dans certains cas elles ne repreacutesentent pas la meilleure solution aux problegravemes des agriculteurs Pour reacutesoudre certains probleacutematiques des TIC plus traditionnelles telles que la radio sont plus adapteacutees Dans drsquoautres cas encore un meacutelange de TIC innovantes et traditionnelles preacutesentera la meilleure solution Quelle que soit la solution proposeacutee il est essentiel qursquoelle soit baseacutee sur lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et la viabiliteacute et non pas uniquement sur son attrait et sa faisabiliteacute technique

4 Reacutesolvez les questions sociales relatives agrave lrsquoalphabeacutetisation et au genre degraves le deacutepartLrsquoutilisation des teacuteleacutephones mobiles et drsquoInternet est souvent entraveacutee par des problegravemes lieacutes tant agrave lrsquoanalphabeacutetisme qursquoagrave la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave utiliser la technologie Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens Gardez agrave lrsquoesprit que les femmes nrsquoont parfois pas le droit drsquoutiliser les technologies mecircme si elles sont souvent aptes agrave mieux utiliser

Il est essentiel de fournir des services dans des langues comprises par la plupart des gens

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lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

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Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

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agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

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Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

lrsquoinformation fournie que les hommes Il arrive que les communauteacutes utilisent des approches de partage des connaissances et drsquoinformation traditionnelles fortes et fonctionnent selon des relations commerciales baseacutees sur la confiance avec les neacutegociants des pratiques traditionnelles que les TIC pour lrsquoagriculture devraient encourager

5 Prenez en compte le coucirct du projetLes projets beacuteneacuteficiant de financements externes sont fatalement trop oneacutereux pour que les gouvernements puissent les financer une fois que les fonds des bailleurs de fonds se sont taris Ces derniers doivent rigoureusement examiner la capaciteacute de lrsquoorganisme drsquoaccueil agrave poursuivre la mise en œuvre des activiteacutes une fois le projet acheveacute Ils doivent concevoir des projets en tenant compte de leur viabiliteacute et pas

uniquement du fait qursquoil y a un certain budget agrave deacutepenser Les gouvernements doivent refuser le soutien des bailleurs de fonds srsquoils sentent que ces derniers ne peuvent pas garantir la peacuterenniteacute du projet Les strateacutegies de deacutesengagement doivent eacutegalement deacutefinir les successeurs des entreprises de conseil qui auront peut-ecirctre effectueacute une grande partie du travail initial de mise en œuvre

6 Travaillez avec les prestataires de services existantsIl est essentiel que le personnel de vulgarisation ne se sente pas menaceacute par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation requiert du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les

Lrsquoagent de vulgarisation Sia Minja recueille des donneacutees de reacutefeacuterence agrave Lushoto en Tanzanie afin drsquoinventorier la nature des sols dont disposent les fermiers

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9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

8

Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

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agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

9 Deacuteterminez les responsabiliteacutes pour la mise en œuvre du serviceIl arrive que les deacuteveloppeurs du projet conccediloivent un systegraveme tout en se preacuteoccupant peu de qui devra le mettre en œuvre Il est fondamental que les questions lieacutees aux opeacuterations et agrave la gestion soient clarifieacutees degraves le deacutepart et que le nouveau service puisse compter sur les compeacutetences des responsables de la mise en œuvre preacutevus et beacuteneacuteficie du soutien total de la direction Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP (Afrique Caraiumlbes et Pacifique) a en grande partie exploseacute car les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Cet eacutetat de fait souligne lrsquoimportance drsquoun environnement propice au deacuteveloppement Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial Elles peuvent aussi entraver la croissance du secteur des TIC en empecircchant lrsquoinnovation ou par exemple en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture en particulier les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant quant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et aider le personnel des services de vulgarisation sur le terrain et au siegravege agrave fonctionner plus efficacement

7 Eacutelaborez un laquo modegravele eacuteconomique raquo viableSouvent les speacutecialistes des technologies qui deacutecident de deacutevelopper des applications TIC pour lrsquoagriculture nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils auront peut-ecirctre besoin de conseils drsquoexperts pour estimer le beacuteneacutefice potentiel de leurs TIC avant que trop drsquoargent ne soit investi Il faut eacutetablir la maniegravere dont les services TIC geacuteneacutereront des revenus deacuteterminer si les beacuteneacuteficiaires doivent payer ou non pour utiliser les informations quelle somme ils sont precircts agrave payer les possibiliteacutes de contributions exteacuterieures et la faccedilon dont les coucircts seront controcircleacutes afin qursquoils srsquoalignent sur les revenus Les projets des gouvernements et bailleurs de fonds doivent eacutegalement disposer drsquoun modegravele eacuteconomique dans le but drsquoeacutevaluer la viabiliteacute potentielle

8 Ne faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformationNe faites pas lrsquoimpasse sur les exigences de formation de promotion et drsquoinformation Les budgets des projets sous-estiment immanquablement les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est primordiale agrave tous les niveaux des superviseurs du service jusqursquoagrave lrsquoagriculteur qui reccediloit lrsquoinformation ce qui peut entraicircner des coucircts consideacuterables notamment en termes de deacuteplacement Parallegravelement la promotion drsquoun service est essentielle pour le faire connaicirctre mais elle est souvent non comprise dans le budget

LECcedilONS DE DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

Les gouvernements doivent ecirctre conscients du fait que des reacuteglementations nouvelles ou existantes peuvent eacutegalement influencer lrsquoenvironnement commercial

8

Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

11

agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

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Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

27

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Des femmes et enfants de Mugeyo au Rwanda prennent part agrave une eacutetude visant agrave comprendre les liens existant entre agriculture et nutrition et deacuteterminer les causes preacutecises du retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans

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CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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10

Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

11

agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

12

CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

15

personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

16

CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

17

Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

18

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

19

Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

20

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

21

Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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TA

eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

22

CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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39

RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CHAPITRE 1

KenCall le premier centre drsquoappel du Kenya est situeacute dans la zone industrielle de Nairobi la capitale

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10

Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

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agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

18

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

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CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Tous les projets TIC pour lrsquoagriculture preacutesentent des objectifs solides Le projet en Ouganda (voir le Cas nordm 9) visait agrave

augmenter lrsquoefficaciteacute et la performance de lrsquoagriculture pour ameacuteliorer les moyens de subsistance la seacutecuriteacute alimentaire et la durabiliteacute Drsquoautres projets non aboutis avaient des objectifs similaires Mais le deacuteveloppement des projets impliquait rarement de parler aux agriculteurs neacutegociants et agents de vulgarisation Les eacutetudes de cas deacutemontraient communeacutement que les deacuteveloppeurs peut-ecirctre encourageacutes par le succegraves des TIC dans drsquoautres contextes dans les reacutegions rurales avaient tendance agrave ne se focaliser que sur ces technologies Dans certains cas cela les a ameneacutes agrave concevoir des applications ou systegravemes dont les utilisateurs nrsquoavaient pas vraiment besoin ou qursquoils ne pouvaient acqueacuterir Plusieurs ont eacutelaboreacute des solutions deacutemesureacutees qui visaient agrave faire beaucoup plus que ce qui eacutetait reacuteellement neacutecessaire Les autres ont conccedilu des systegravemes solides sur le plan technologique mais sans tout le contenu attendu

Les recherches de fonds meneacutees pour les cas eacutetudieacutes visaient geacuteneacuteralement agrave eacutevaluer la capaciteacute technique agrave utiliser les TIC (le

Impliquer les utilisateurs potentiels lors de lrsquoeacutevaluation

de la demandeUne erreur freacutequente a eacuteteacute de se concentrer sur la technologie plutocirct que le

problegraveme censeacute ecirctre reacutesolu Les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent partis du principe qursquoils connaissaient les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs et

autres acteurs du secteur sans pour autant les interroger

pourcentage drsquoagriculteurs posseacutedant un teacuteleacutephone mobile ou un smartphone la couverture reacuteseau et la connectiviteacute agrave Internethellip) plutocirct que les avantages apporteacutes par la technologie ou la capaciteacute des beacuteneacuteficiaires cibleacutes agrave lrsquoutiliser Certaines citations tireacutees des eacutetudes de cas le deacutemontrent

laquo Aucun de nous ne dispose drsquoune veacuteritable expeacuterience dans lrsquoagriculture mais agrave lrsquoeacutepoque nous avons vu une opportuniteacute pour une plus grande participation des TIC dans le secteur raquo laquo Nous avons voulu ecirctre trop ambitieux degraves le deacutebut raquo laquo Nous nrsquoavons pas compris les besoins des agriculteurs et ne les avons pas associeacutes au deacuteveloppement de lrsquoapplication raquo

Deux projets au Ghana (Cas nordm 2) preacutevoyaient drsquoutiliser les TIC pour aider les agriculteurs Un projet au Kenya non couvert par les eacutetudes de cas cherchait agrave mettre au point un systegraveme aidant les jeunes et les agriculteurs agrave acceacuteder agrave lrsquoinformation sur un large eacuteventail de sujets en rapport avec la technologie agricole et agrave eacutetablir des liens entre eux et des fournisseurs de technologie Vues les lacunes de nombreux services de vulgarisation il eacutetait reacutealiste de croire que les agriculteurs parviendraient difficilement

11

agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

16

CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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39

RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

agrave obtenir des informations Lrsquoeacutetendue de la couverture proposeacutee a neacuteanmoins geacuteneacutereacute de nombreuses complications et des coucircts significatifs

Il ressort des eacutetudes que pour certains types drsquoinformation et en particulier pour la vulgarisation agricole les agriculteurs preacutefeacuterent parler agrave des gens qursquoils connaissaient (vendeurs drsquointrants agents de vulgarisation) plutocirct que drsquoobtenir des informations de faccedilon anonyme par teacuteleacutephone ou SMS Le Cas nordm 1 donne un exemple un service visait agrave offrir des conseils par teacuteleacutephone mobile sur les varieacuteteacutes de maiumls adapteacutees mais les agriculteurs ont preacutefeacutereacute drsquoautres sources drsquoinformation Ils semblaient de plus douter de la raison pour laquelle le service eacutetait proposeacute

La supposition selon laquelle les vendeurs de semences cherchaient uniquement agrave vendre des semences difficiles agrave eacutecouler et non agrave aider les agriculteurs est lrsquoune des raisons expliquant la creacuteation du Seed ICT au Kenya De mecircme drsquoautres projets semblent ecirctre partis du point de vue que les agriculteurs eacutetaient exploiteacutes par les neacutegociants (les laquo intermeacutediaires raquo) Cette supposition selon laquelle les relations commerciales traditionnelles sont fondeacutees sur lrsquoexploitation a conduit plusieurs projets agrave contourner les intermeacutediaires en aidant les agriculteurs agrave identifier de nouveaux acheteurs ou annoncer la vente de produits en ligne par des moyens eacutelectroniques

Une grande partie des eacutechanges agricoles autour du monde est conduite par voie eacutelectronique et ce de faccedilon geacuteneacuteralement tregraves structureacutee Les eacutechanges eacutelectroniques neacutecessitent une entente commune entre lrsquoacheteur et le vendeur concernant la description du produit Si la

CHAPITRE 1 Eacutevaluation de la demande

plupart des pays ACP disposent de cateacutegories et de normes elles ne sont pas couramment utiliseacutees au niveau des petits exploitants Les deux parties doivent de plus ecirctre sucircres que la transaction sera meneacutee en toute honnecircteteacute Les bourses de marchandises sont la solution agrave ce problegraveme mais ne conviennent pas aux petits producteurs

En effet les petits neacutegociants srsquoapprovisionnant directement aupregraves des producteurs travaillent souvent dans une reacutegion limiteacutee ougrave des relations commerciales de longue date sont eacutetablies Ils sont peu susceptibles drsquoacheter leur marchandise au moyen des TIC sauf srsquoils peuvent ecirctre sucircrs que les marcheacutes passeacutes en ligne ou par teacuteleacutephone seront respecteacutes De mecircme savoir que les prix sont plus eacuteleveacutes agrave un endroit qui nrsquoest habituellement pas approvisionneacute par lrsquoexploitant a peu de valeur en raison des coucircts ou des risques associeacutes agrave lrsquoapprovisionnement de cet endroitSans recherches preacutealables suffisantes plusieurs projets ont fini par deacutecouvrir que pour les agriculteurs les relations de confiance lrsquoemportaient sur la possibiliteacute drsquoobtenir le meilleur prix Les projets ont eacutegalement rencontreacute un inteacuterecirct limiteacute de la part des neacutegociants en ce qui concerne la promotion de leurs activiteacutes par les TIC

En conclusion il est important que les deacuteveloppeurs drsquoapplications et de systegravemes TIC eacutevaluent preacuteciseacutement les besoins pour le service preacutevu Comment les agriculteurs et autres acteurs du secteur obtiennent-ils des informations aujourdrsquohui Sont-ils satisfaits de leurs sources drsquoinformation Que pensent-ils de lrsquoideacutee de fournir de lrsquoinformation et des conseils au moyen des TIC Quelles sont les TIC qui selon eux reacutepondraient le mieux agrave leurs besoins n

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CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

15

personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 1 Les services drsquoinformation SMS Maize Seed

La Kenya Seed Company (KSC) est un organisme gouvernemental parapublic qui effectue des recherches sur les semences agrave

haut rendement pour diverses cultures les deacuteveloppe et les commercialise Avant de mettre en place le service SMS Maize Seed il avait deacutejagrave adopteacute les TIC en proposant une ligne teacuteleacutephonique gratuite en utilisant les stations de radio FM et en offrant aux agriculteurs le service de transfert drsquoargent mobile kenyan M-Pesa

Le service par SMS a eacuteteacute eacutetabli afin drsquoaider les agriculteurs agrave deacutecider de la varieacuteteacute de maiumls agrave utiliser sur leur zone agroclimatique Les agriculteurs eacutetaient perturbeacutes par la promotion geacuteneacuterique et non speacutecifique au lieu de lrsquoentreprise de semences si bien qursquoils plantaient des varieacuteteacutes non adapteacutees agrave leur reacutegion Les TIC avaient deacutejagrave eacuteteacute utiliseacutees par drsquoautres pour fournir des conseils sur les varieacuteteacutes de semences au Kenya Un fournisseur de semences de coton avait utiliseacute le teacuteleacutephone mobile pour aider les agriculteurs agrave choisir la varieacuteteacute qui leur convenait et calculer la quantiteacute de graines agrave utiliser

La deacutecision drsquoutiliser les SMS a eacuteteacute motiveacutee par le fait que le Kenya preacutesente un taux drsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile eacuteleveacute et un reacuteseau couvrant la quasi-totaliteacute du pays

Lrsquoadoption du service a eacuteteacute deacutecevante En 2013 seules 2 000 demandes ont eacuteteacute reccedilues alors que le seuil de rentabiliteacute eacutetait de 24 000 Les agriculteurs nrsquoont pas compris comment utiliser le systegraveme Lrsquoanalphabeacutetisme posait eacutegalement problegraveme De plus le systegraveme eacutetait en anglais et non dans les langues locales La promotion du service eacutetait meneacutee par le siegravege social de la KSC et non par son propre personnel de vulgarisation ou par des agents de vulgarisation du gouvernement ce qui a geacuteneacutereacute un manque drsquoimplication dans le projet Enfin les agriculteurs ont remarqueacute que les recommandations sur le maiumls changeaient rarement et qursquoils pouvaient de toute maniegravere obtenir les informations dont ils avaient besoin dans les entrepocircts et aupregraves du personnel de vulgarisation de la KSC Ce service aurait davantage susciteacute lrsquointeacuterecirct srsquoil avait couvert un plus grand nombre de types de semences

Pays Kenya

Partie exeacutecutrice Kenya Seed Company (KSC)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2008

Source Wamweya Jacqueline W et Mary W Mutiga Government ICTs for Agriculture Lessons from the failed Maize Seed SMS Information Services in Kenya

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Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

15

personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

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CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Au Beacutenin des coupures de courant reacuteguliegraveres neacutecessitent lrsquoachat de reacutegulateurs de tension pour tout appareil eacutelectronique

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CHAPITRE 2

14

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

15

personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

16

CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

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CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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39

RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Prendre en compte les difficulteacutes techniques de deacuteveloppement

et drsquoutilisationQuand il srsquoagit du deacuteveloppement logiciel le programme existant deacutejagrave essayeacute et testeacute est souvent ignoreacute au profit drsquoun tout nouveau projet Les autres problegravemes

techniques rencontreacutes par les deacuteveloppeurs comprenaient la fourniture des eacutequipements la couverture reacuteseau la meacutediocriteacute des lignes teacuteleacutephoniques et de

lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute

Plusieurs eacutetudes de cas font eacutetat de difficulteacutes techniques rencontreacutees lors du deacuteveloppement du logiciel Dans lrsquoun de

ces cas agrave Triniteacute-et-Tobago (Cas nordm 3) le service proposeacute nrsquoa jamais eacuteteacute lanceacute parce que les problegravemes srsquoils nrsquoeacutetaient pas insurmontables nrsquoont pas pu ecirctre reacutesolus dans le temps imparti et avec les moyens disponibles Drsquoautres projets comme le Cas nordm 2 preacutesenteacute dans ce chapitre ont rencontreacute des problegravemes quant agrave la compatibiliteacute multiplateforme si bien que les services eacutetaient difficiles agrave lire sur teacuteleacutephone mobile Enfin un des cas eacutetudieacutes (Cas nordm 4) a laisseacute paraicirctre des relations difficiles avec la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications en raison des interruptions freacutequentes du service

Ce nrsquoest qursquoapregraves un travail et des deacutepenses consideacuterables que lrsquoon srsquoest rendu compte qursquoun projet de TIC conccedilu pour ameacuteliorer le suivi et lrsquoeacutevaluation des projets agricoles au Kenya (Cas nordm 6) eacutetait inadeacutequat pour les agents de vulgarisation Un problegraveme similaire a eacuteteacute signaleacute en Zambie (Cas nordm 8) lorsqursquoune plateforme qui fonctionnait bien au cours de la phase de test srsquoest reacuteveacuteleacutee inadapteacutee au moment de la peacuteriode pilote et nrsquoa donc pas eacuteteacute deacuteveloppeacutee

On a geacuteneacuteralement constateacute que lrsquoincapaciteacute agrave mettre au point un systegraveme adapteacute degraves le deacutebut drsquoun projet entraicircnait de nombreuses modifications et coucircts suppleacutementaires La refonte drsquoun systegraveme peut eacutegalement neacutecessiter une formation suppleacutementaire

Une caracteacuteristique commune des eacutetudes de cas est que les deacuteveloppeurs voulaient concevoir un logiciel innovant et non se baser sur des plateformes existantes Certes les plateformes TIC pour lrsquoagriculture qui ont deacutejagrave fait leurs preuves peuvent initialement sembler coucircteuses aux gouvernements et bailleurs de fonds mais elles ont drsquoautre part deacutejagrave reacutesolu certains problegravemes Elles peuvent par conseacutequent srsquoaveacuterer moins chegraveres et plus fonctionnelles que les logiciels cherchant agrave laquo reacuteinventer la roue raquo

Parmi les problegravemes rencontreacutes lieacutes agrave lrsquoeacutequipement figurent les deacutegacircts apporteacutes agrave un serveur en lrsquoabsence drsquoinstallation drsquoun onduleur et lrsquoachat drsquoordinateurs par un ministegravere avec une configuration infeacuterieure agrave celle recommandeacutee par les concepteurs du logiciel La fourniture drsquoeacutequipement preacutevue au stade de conception du projet nrsquoeacutetait parfois pas reacutealiseacutee si bien que le

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personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

16

CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

18

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

personnel sur le terrain se retrouvait avec des outils inadapteacutes lors de la mise en œuvre Il est parfois arriveacute que les machines soient fournies en nombre insuffisant ne laissant aucune solution de repli quand lrsquoune drsquoelles tombait en panne Mecircme quand du mateacuteriel adeacutequat eacutetait fourni (souvent par les bailleurs de fonds) les fonds ne suffisaient parfois pas pour couvrir les coucircts opeacuterationnels ce qui lagrave aussi causait des problegravemes Les bureaux gouvernementaux disposent par exemple parfois de beaux ordinateurs tous neufs mais nrsquoont pas les moyens de payer la connexion agrave Internet ou ils possegravedent des imprimantes flambant neuves mais ne peuvent pas se permettre drsquoacheter de lrsquoencre ou du papier

Mecircme si la couverture reacuteseau srsquoeacutetend rapidement certaines eacutetudes de cas ont indiqueacute que de nombreuses zones rurales drsquoAfrique restent mal couvertes Dans les pays disposant de plusieurs opeacuterateurs lrsquoun drsquoentre eux offrira une bonne couverture dans une reacutegion donneacutee et les autres une mauvaise Si les agriculteurs passent des appels sur drsquoautres reacuteseaux ils doivent payer plus cher mais si les TIC pour lrsquoagriculture rendent le service disponible sur tous les reacuteseaux il engage des frais suppleacutementaires

De plus les lignes fixes traditionnelles sont souvent de mauvaise qualiteacute ce qui a une influence sur la rapiditeacute de la connexion Internet Il est possible de surmonter ce problegraveme en connectant les ordinateurs agrave des reacuteseaux de teacuteleacutephonie mobile mais il srsquoagit drsquoune solution complexe et coucircteuse pour les gouvernements

Les deacuteveloppeurs doivent ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacute

ce qui risque de mettre des bacirctons dans les roues des services qui aident les agents de vulgarisation sur des applications Internet

Avec les freacutequentes coupures de courant les agriculteurs ont souvent des difficulteacutes agrave recharger leur teacuteleacutephone Les entrepreneurs offrent des services de chargement agrave lrsquoaide de batteries de voitures ou de panneaux solaires mais ces services sont souvent situeacutes trop loin des fermes Les exploitants agricoles laissent leur teacuteleacutephone eacuteteint jusqursquoagrave ce qursquoils veuillent passer un appel ce qui pourrait ecirctre un obstacle aux services qui laquo poussent raquo des appels vocaux Une avanceacutee relativement reacutecente peut venir agrave bout de certains de ces problegravemes Spark Africa a profiteacute de lrsquoutilisation reacutepandue du veacutelo au Kenya pour creacuteer un chargeur agrave bas coucirct pouvant ecirctre connecteacute agrave la dynamo du veacutelo

En conclusion si les TIC pour lrsquoagriculture doivent clairement favoriser lrsquoinnovation les deacuteveloppeurs doivent savoir qursquoil existe des solutions similaires sur lesquelles ils pourraient srsquoappuyer Ils doivent par ailleurs ecirctre pleinement conscients de la capaciteacute des futurs beacuteneacuteficiaires agrave utiliser leur logiciel et de lrsquoadeacutequation des systegravemes mateacuteriels et de communication disponibles afin de mettre en œuvre ce qui est proposeacuten

CHAPITRE 2 Prendre en compte les difficulteacutes techniques

16

CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

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Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

18

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

20

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

22

CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 2

Deux plateformes de vulgarisation ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees sur Internet au cours de la mecircme peacuteriode 2012-2013 au Ghana Lrsquoune

par lrsquoAgence allemande drsquoassistance technique GIZ dans le cadre drsquoun projet de deacuteveloppement agricole plus vaste au Ghana et lrsquoautre par la Banque mondiale Deux entreprises priveacutees distinctes drsquoAccra la capitale ont eacuteteacute chargeacutees du deacuteveloppement du logiciel

En deacutepit du fait que les deux projets preacutevoyaient la mise en œuvre de plateformes par la Direction des services de vulgarisation agricole (Directorate of Agricultural Extension Services DAES) du Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture ils eacutetaient remarquablement similaires dans leur conception Toutefois si le projet httpwwwe-extensionmofacomhome mettait principalement lrsquoaccent sur les services agrave destination des responsables de terrain le projet httpagricextensiongovgh srsquoadressait davantage aux agriculteurs Les deux sites devaient ecirctre consultables sur teacuteleacutephone mobile

Ces deux projets tregraves ambitieux devaient offrir des informations actualiseacutees sur les reacutecoltes la production de beacutetail et des pecirccheries ainsi que des preacutevisions meacuteteacuteorologiques et les prix du marcheacute

Ils devaient eacutegalement proposer une assistance teacuteleacutephonique que les agriculteurs pouvaient appeler pour obtenir des informations compleacutementaires des lettres drsquoinformation des brochures et affiches de vulgarisation une fonction de recherche efficace des videacuteos lrsquoenvoi bidirectionnel de SMS la reacuteponse vocale interactive (RVI) un forum en ligne et les coordonneacutees du personnel de vulgarisation De plus on espeacuterait que les plateformes permettent des envois massifs de SMS de vulgarisation

Mecircme si les deux sites eacutetaient toujours en ligne deacutebut 2015 ils ne contenaient pas beaucoup drsquoinformations utilisables De plus aucun projet nrsquoa reacuteussi agrave deacutevelopper une capaciteacute multiplateforme qui aurait permis drsquoacceacuteder aux sites par teacuteleacutephone mobile Plusieurs raisons ont eacuteteacute donneacutees agrave ces problegravemes notamment lrsquoeacutepuisement des fonds des bailleurs la mauvaise planification et la consultation insatisfaisante des utilisateurs preacutevus et un manque drsquoeacutevaluation preacutealable quant au deacuteveloppement et agrave la maintenance des informations du site et de qui en serait responsable

Pays Ghana

Parties exeacutecutrices Le Ministegravere de lrsquoalimentation et de lrsquoagriculture (Ministry of Food and Agriculture MoFa) la Socieacuteteacute allemande de coopeacuteration internationale (Deutsche Gesellschaft fuumlr Internationale Zusammenarbeit GIZ) la Banque mondiale

Type de service Sites Web centres drsquoappel (preacutevision) SMS et reacuteponse vocale interactive (RVI) (preacutevision)

Dureacutee Depuis 2012

Source Allavi Solomon E e-Extension Platform Development in Ghana Dwarfed from Inception

Plateformes de vulgarisation eacutelectroniques

17

Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

18

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

20

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Les projets preacutevoyant drsquoutiliser les TIC pour la vulgarisation agricole ont tous montreacute qursquoil fallait une base de donneacutees pouvant servir de

point de deacutepart agrave un site Web des messages texte des services de messagerie vocale interactive ou un centre drsquoappel Ils avaient tendance agrave partir du principe que le contenu serait facile agrave obtenir ce qui nrsquoa pas souvent eacuteteacute le cas En effet lrsquoinformation nrsquoeacutetait soit pas disponible soit uniquement accessible en anglais ou franccedilais

Le deacuteveloppement du contenu a eacuteteacute particuliegraverement difficile pour les projets dont le personnel ne disposait drsquoaucune expeacuterience agricole En effet comme mentionneacute dans le Cas nordm 3 une eacutequipe TIC a deacutecouvert qursquoelle eacutetait devenue victime du problegraveme qursquoelle essayait de reacutesoudre le manque drsquoinformation Presque tous les projets ont deacutemontreacute que la constitution de ressources drsquoinformation pertinentes demandait beaucoup de temps et drsquoargent et que le contenu concernant directement le pays nrsquoeacutetait pas facilement disponible sur Internet Pour certains cette prise de conscience a sonneacute la fin du projet Drsquoautres disposent toujours de sites Web en ligne sans contenu tregraves utile

Opter pour la faciliteacute agrave technologies simples

contenu simpleFournir des informations aux agriculteurs avec les TIC neacutecessite une base de

donneacutees facile drsquoaccegraves Cette derniegravere doit de plus exister dans des langues comprises par les agriculteurs Le deacuteveloppement du contenu peut constituer un

coucirct majeur souvent neacutegligeacute

Outre la fourniture drsquoinformations de vulgarisation plusieurs projets eacutetudieacutes preacutevoyaient eacutegalement de mettre agrave jour les ressources existantes afin de fournir des informations meacuteteacuteorologiques et sur les prix des marcheacutes Cependant rares sont ceux agrave y avoir reacuteussi

En conclusion la GSM Association recommande les caracteacuteristiques suivantes pour le deacuteveloppement de contenu dans les services agricoles mobiles Le contenu devrait ecirctre i) exploitable ndash les agriculteurs devraient pouvoir agir sur lrsquoinformation et le conseil fournis dans les capaciteacutes et contraintes de leur contexte de fonctionnement ii) disponible en temps utile ndash les informations et les services de conseil doivent ecirctre accessibles quand les agriculteurs en ont besoin iii) pertinent ndash les informations et les services de conseil doivent correspondre agrave la situation des agriculteurs sur le plan de la situation geacuteographique de la zone agroclimatique du cycle des reacutecoltes de lrsquoactiviteacute agricole et de la langue entre autres iv) de grande preacutecision et qualiteacute ndash la qualiteacute et la preacutecision de lrsquoinformation devraient ecirctre eacuteleveacutees et les services de conseil disponibles agrave tout moment afin que les agriculteurs prennent confiance en ce servicen

CHAPITRE 3

18

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CASE 3

Carib Cultivate a eacuteteacute creacuteeacute pour offrir aux agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago des informations sur la production de plusieurs

cultures sur des questions telles que les peacuteriodes de germination et de croissance les maladies courantes et les agents pathogegravenes les nuisibles et les pesticides et les engrais Malheureusement mecircme si cette ideacutee a remporteacute deux subventions octroyeacutees par concours le service doit encore ecirctre mis agrave la disposition de la communauteacute agricole

Les cinq deacuteveloppeurs de logiciel qui eacutetaient eacutetudiants en informatique preacutevoyaient de deacutevelopper un reacutepertoire de donneacutees agricoles en ligne En profitant de la disponibiliteacute bon marcheacute des reacuteseaux 3G et 4G du pays et de lrsquoutilisation reacutepandue des smartphones ils ont deacutecideacute de deacutevelopper une application qui serait utilisable sur des appareils fonctionnant sous Android et iOS (iPhone) Ils preacutevoyaient eacutegalement que lrsquoapplication permette la mise en cache afin que les agriculteurs puissent acceacuteder aux pages preacuteceacutedemment consulteacutees lorsqursquoils se trouvent hors de porteacutee drsquoun signal reacuteseau

En essayant drsquoamener le logiciel au stade de lancement les deacuteveloppeurs se sont heurteacutes agrave trois eacutecueils majeurs Ils eacutetaient premiegraverement victimes du problegraveme qursquoils essayaient de reacutesoudre En tentant de deacutevelopper du contenu sur des questions agricoles ils ont eu du mal agrave identifier les informations pertinentes pour les Caraiumlbes Nrsquoeacutetant pas agronomes ils ont fini par embaucher un consultant agricole pour srsquooccuper de ce travail mais mecircme dans ce cas les lacunes drsquoinformation restegraverent notables Deuxiegravemement les concepteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes drsquoordre technique agrave faire fonctionner lrsquointerface utilisateur Les deacutelais se sont accumuleacutes en partie agrave cause de leur perfectionnisme Ils se sont rendus compte au fil du temps que certaines fonctionnaliteacutes qursquoils avaient voulu inclure devaient ecirctre abandonneacutees comme par exemple le GPS Enfin en raison des difficulteacutes rencontreacutees Carib Cultivate a eacuteteacute releacutegueacute au second plan les deacuteveloppeurs eacutetant occupeacutes agrave drsquoautres tacircches

Pays Triniteacute-et-Tobago

Partie exeacutecutrice AgriWorks4u

Type de service Application pour teacuteleacutephone mobile

Dureacutee Depuis 2011

Source Bascombe Keron Issues in Mobile App Creation for Agriculture in Trinidad and Tobago

Carib Cult ivate un reacutepertoire en l igne de donneacutees agricoles

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Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

20

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

22

CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

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CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Les agriculteurs de Triniteacute-et-Tobago sont formeacutes agrave lrsquoutilisation des TIC en support de leur entreprise agricole

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CHAPITRE 4

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Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Renforcer les capaciteacutes des petits agriculteurs agrave lrsquoutilisation des TIC

La plupart des eacutetudes de cas mettent en exergue les difficulteacutes rencontreacutees par les agriculteurs en ce qui concerne lrsquousage des TIC On peut entre autres les reacutesumer agrave des contraintes agrave la fois de langue et de connaissances de base des TIC associeacutees

agrave des sensibiliteacutes culturelles

Lrsquoacircge moyen des agriculteurs augmente Se reposant souvent sur leurs enfants ou des voisins plus instruits pour les aider agrave

comprendre des messages texte ou courriels ils sont parfois reacuteticents agrave admettre leur analphabeacutetisme Les personnes de leur entourage sachant lire et eacutecrire ne sont de plus pas toujours lagrave quand ils en ont besoin Un autre problegraveme concerne la langue utiliseacutee Le Kenya compte 42 langues et la plupart des gens ne parlent ni le swahili ni lrsquoanglais

Les jeunes agriculteurs prennent la relegraveve de leurs parents et grands-parents on devrait donc assister agrave une hausse progressive de lrsquoalphabeacutetisation Il faudra cependant plusieurs deacutecennies pour que lrsquoanalphabeacutetisme ne soit plus un problegraveme majeur Drsquoici lagrave les TIC pour lrsquoagriculture devront savoir comment atteindre autant drsquoagriculteurs analphabegravetes que possible et parallegravelement srsquoassurer que les coucircts sont sous controcircle et le revenu optimiseacute On a par exemple reacutepondu agrave lrsquoanalphabeacutetisme en identifiant des leaders alphabeacutetiseacutes du monde agricole pouvant rechercher des informations ou recevoir des messages au nom drsquoun groupe drsquoagriculteurs Mais communiquer des informations agrave des groupes plutocirct qursquoagrave des individus reacuteduit les opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus

Les messages vocaux contournent eacutevidemment le problegraveme de lrsquoanalphabeacutetisme et ce mode de

reacuteception drsquoinformations obtient une nette preacutefeacuterence Toutefois lrsquoagriculteur recevant des messages vocaux doit les meacutemoriser (une difficulteacute en cas de message complexe) La voix est eacutegalement plus chegravere que les SMS et si les messages vocaux peuvent convenir pour remplacer des messages texte brefs ce nrsquoest pas le cas pour les longs messages de vulgarisation sur Internet pouvant ecirctre teacuteleacutechargeacutes sur un smartphone Agrave long terme les services devront ecirctre disponibles sur plusieurs canaux et un jour dans un centre drsquoappels car les agriculteurs appelleront pour obtenir des eacuteclaircissements et des informations compleacutementaires notamment en cas de problegraveme urgent

Le vieillissement geacuteneacuteral des agriculteurs est eacutegalement un problegraveme en ce qui concerne leur capaciteacute agrave utiliser le teacuteleacutephone mobile Mecircme si son usage srsquoest reacutecemment largement amplifieacute les donneacutees factuelles indiquent que les agriculteurs srsquoen servent principalement pour passer des appels vocaux traditionnels Certaines eacutetudes indiquent que les agriculteurs ont eacuteprouveacute des difficulteacutes agrave utiliser les TIC notamment en ce qui concerne les services interactifs les smartphones ou les sites Web Lrsquoune drsquoelle a souligneacute les problegravemes rencontreacutes par les agriculteurs pour se rappeler le numeacutero agrave appeler pour acceacuteder agrave un service des numeacuteros courts plus faciles agrave meacutemoriser auraient pu ecirctre acheteacutes aupregraves de la socieacuteteacute de teacuteleacutecommunications mais

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Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

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CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

27

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Les communauteacutes disposent de solides approches de partage des connaissances et celles-ci peuvent ecirctre eacutelaboreacutees par le deacuteveloppement de leur capaciteacute TIC pour lrsquoagriculture

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eacutetaient trop oneacutereux Un contact eacutetroit avec les opeacuterateurs de reacuteseau mobile afin drsquoexpliquer la finaliteacute de la requecircte pourrait reacutesoudre ce type de problegraveme

Une eacutetude a indiqueacute que les agriculteurs attribuaient des caracteacuteristiques mystiques ou spirituelles agrave Internet drsquoougrave leur reacuteticence agrave lrsquoutiliser Ou encore la crainte que les informations soient partageacutees avec le fisc ou drsquoautres services gouvernementaux

Eacutetant donneacute que lrsquoutilisation des TIC pour l rsquoagriculture est freacutequemment entraveacutee par l rsquoanalphabeacutetisme et l rsquo incapaciteacute des beacuteneacuteficiaires agrave utiliser la technologie il incombe drsquoadopter des solutions creacuteatives Il est essentiel de fournir des services en plusieurs langues Les

communauteacutes et organisations communautaires ont peut-ecirctre recours agrave leurs propres approches de partage du savoir qui pourraient servir de base au deacuteveloppement de leurs compeacutetences en TIC pour lrsquoagriculture n

CHAPITRE 4 Renforcer les capaciteacutes

22

CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

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Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

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Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 4

NrsquoKALOcirc a eacuteteacute fondeacute pour fournir des informations sur les marcheacutes agrave 23 000 producteurs de noix de cajou en Cocircte

drsquoIvoire Mis sur pied par une ONG RONGEAD il a opteacute pour diverses meacutethodes de diffusion lettres drsquoinformation hebdomadaires envoyeacutees par courriel et sur papier SMS hebdomadaire mise agrave disposition par teacuteleacutephone de personnel sur le terrain site Web (wwwnkalocom) laquo spots raquo sur 37 stations de radio FM locales service RVI pour les utilisateurs de teacuteleacutephone mobile

Le service de RVI eacutetait disponible en franccedilais et en dioula la langue locale Les appelants devaient ensuite choisir parmi cinq lieux agrave propos desquels ils souhaitaient recevoir des messages cibleacutes pour un coucirct drsquoenviron 040 euros pour un appel de deux minutes Des problegravemes ont toutefois eacuteteacute constateacutes dont des pannes techniques le coucirct eacuteleveacute pour obtenir un simple numeacutero que les agriculteurs devaient meacutemoriser le fait qursquoun seul reacuteseau teacuteleacutephonique eacutetait utiliseacute (ducirc en partie au manque de compatibiliteacute entre les systegravemes utiliseacutes par les diffeacuterentes entreprises et le coucirct du deacuteveloppement drsquoune RVI speacutecifique agrave chaque systegraveme) et la relation difficile avec lrsquoopeacuterateur qui compliquait le chargement des messages et lrsquoobtention de

statistiques drsquoutilisation Une eacutetude a de plus souligneacute que les agriculteurs preacutefeacuteraient en reacutealiteacute recevoir les informations des personnes qursquoils connaissaient Le service RVI a par conseacutequent eacuteteacute fermeacute et remplaceacute par un service tregraves appreacutecieacute qui en huit semaines a envoyeacute des messages automatiques enregistreacutes agrave environ 500 leaders agriculteurs Ce service a coucircteacute 4 600 euros mais RONGEAD nrsquoa agrave ce jour pas eacuteteacute en mesure de geacuteneacuterer des ressources pour un deacuteveloppement agrave grande eacutechelle

NrsquoKALOcirc qui signifie laquo je suis informeacute raquo en dioula a commenceacute sur des stations radio mais a eu du mal agrave geacuteneacuterer des revenus Il utilise aujourdrsquohui principalement la radio pour la promotion de services payants notamment un SMS hebdomadaire

Pays Cocircte drsquoIvoire

Parties exeacutecutrices NrsquoKALOcirc RONGEAD (ONG)

Type de service RVI SMS radio

Dureacutee Depuis 2011

Source Kedja Serge Lrsquoinformation sur les marcheacutes agricoles via le serveur vocal interactif NrsquoKALOcirc et les radios de proximiteacute ndash les limites d rsquoune approche innovante (Cocircte d rsquoIvoire)

Reacuteponse vocale interactive (RVI) et radio pour des informations sur les marcheacutes

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Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

24

Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

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sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Un client effectue un transfert drsquoargent mobile au centre de teacuteleacutephonie mobile Safaricom agrave Nairobi Kenya

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CHAPITRE 5

24

Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

25

sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

26

CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Eacutetudier les coucircts de la viabiliteacuteDe nombreux projets de deacuteveloppement et pas uniquement ceux en rapport avec les TIC pour lrsquoagriculture semblent reacuteussir degraves le deacutepart lorsque le bailleur de

fonds est impliqueacute activement mais les activiteacutes se poursuivent difficilement une fois le projet termineacute Les services gratuits proposeacutes aux agriculteurs sont souvent

particuliegraverement difficiles agrave peacuterenniser apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds La viabiliteacute doit impeacuterativement ecirctre prise en compte degraves le deacutebut de nrsquoimporte quel projet

La plupart des eacutetudes de cas eacutetaient des projets financeacutes par des bailleurs de fonds Les fonds alloueacutes eacutetaient parfois

consideacuterables Par exemple lrsquoeacutetude drsquoun centre drsquoappel mis en œuvre au Kenya (Cas nordm 5) a estimeacute que le projet avait coucircteacute environ 15 million drsquoeuros aux bailleurs de fonds Ce montant comprenait entre autres le salaire des 25 experts mis agrave disposition pour reacutepondre agrave des questions en ligne

Les bailleurs de fonds accordent geacuteneacuteralement leurs subventions en une seule fois au deacutebut du projet ou au mieux en deux ou trois fois Leur administration nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables Il est rarement possible de commencer sur une petite eacutechelle et avec des objectifs limiteacutes et passer agrave plus grande eacutechelle lorsque le projet porte ses fruits Les bailleurs de fonds peuvent absorber les coucircts au deacutebut drsquoun projet sans se preacuteoccuper de la faccedilon dont ces frais seront couverts agrave la fin du projet sinon en affirmant de faccedilon optimiste que le service sera alors rentable Les coucircts de personnel et drsquoexploitation sont couverts et les garanties reacutealistes que lrsquoagence qui met en œuvre le projet sera agrave mecircme de couvrir les frais par la suite sont rares Lrsquoeacutequipement est fourni sans se soucier de son remplacement futur

Tous les projets avaient en commun que les agences gouvernementales ou dans un cas une entreprise priveacutee nrsquoavaient pas les ressources pour continuer la mise en œuvre du service une fois les fonds des bailleurs eacutepuiseacutes ou ne consideacuteraient pas cette activiteacute comme une prioriteacute Mecircme si les projets TIC pour lrsquoagriculture sont souvent conccedilus pour reacutesoudre des problegravemes lieacutes agrave des limites de ressources comme des services de vulgarisation insuffisants les TIC ne peuvent pas surmonter les lacunes de financement existantes Au contraire les projets peuvent voir leurs coucircts augmenter agrave long terme

Les eacutetudes ont eacutegalement laisseacute paraicirctre que les activiteacutes auxiliaires neacutecessaires au fonctionnement des activiteacutes principales recevaient trop peu drsquoattention Par activiteacute auxiliaire lrsquoon entend par exemple le manque de fonds neacutecessaires pour former les agents de vulgarisation et leur permettre de former drsquoautres personnes agrave leur tour et lrsquoinsuffisance des ressources geacuteneacuterant le contenu requis pour le service planifieacute comme discuteacute au Chapitre 3

La motivation des agriculteurs agrave utiliser les services TIC deacutepend de la somme qursquoils doivent payer Un message SMS pour demander des renseignements peut coucircter 015 euros en Zambie alors qursquoun appel vers un service RVI en Cocircte drsquoIvoire coucircte plus du double Cela peut

25

sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

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CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

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Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

sembler bon marcheacute mais si on les rapporte au revenu quotidien de nombreux agriculteurs dans les pays en deacuteveloppement ces montants sont tregraves eacuteleveacutes et il faudra alors convaincre les agriculteurs que cela est justifieacute

Quand les projets TIC pour lrsquoagriculture choisissent initialement de fournir des informations gratuitement aux agriculteurs le

problegraveme srsquoaccentue quand le projet arrive agrave son terme et que les agriculteurs doivent alors se confronter avec le coucirct veacuteritable du service

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que la meilleure approche consiste agrave limiter le nombre drsquoactiviteacutes mises en œuvre et la quantiteacute de contenu geacutereacutee au deacutepart en laissant ouverte la possibiliteacute drsquoeacutetendre le service si lrsquoapplication initiale rencontre le succegraves et que les beacuteneacuteficiaires se montrent precircts agrave payer pour les informations Les bailleurs de fonds ont besoin de deacuteterminer de quelle maniegravere la mise en œuvre sera poursuivie une fois que le projet est termineacute Les deacuteveloppeurs TIC pour lrsquoagriculture doivent acqueacuterir un plus grand sens des affaires ou demander agrave des speacutecialistes comment rendre leurs ideacutees rentables n

Lrsquoadministration des bailleurs de fonds nrsquoest en regravegle geacuteneacuterale pas organiseacutee pour geacuterer des projets octroyant des ressources sur la base des enseignements tireacutes et laissant le temps neacutecessaire pour que les activiteacutes deviennent viables

Un homme tient son teacuteleacutephone mobile montrant une page de transaction argent mobile M-Pesa sur un marcheacute en plein air agrave Kibera au Kenya

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CHAPITRE 5 Eacutetudier les coucircts

26

CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

27

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

30

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 5

M-Kilimo a effectueacute des progregraves notables dans lrsquoidentification des besoins en informations des agriculteurs et srsquoest

pencheacute sur les moyens de structurer une activiteacute pour les satisfaire Apregraves le lancement reacuteussi du service notre prioriteacute pour lrsquoavenir sera de renforcer sa durabiliteacute et sa modulariteacute en ameacuteliorant la valeur pour tous (GSMA 2011)

M-Kilimo une ligne drsquoassistance aux agriculteurs kenyans a eacuteteacute lanceacutee en 2009 par KenCall un opeacuterateur de services de centres drsquoappel internationaux au Kenya financeacute par la Fondation Rockefeller par lrsquointermeacutediaire de la GSM Association KenCall a recruteacute une eacutequipe de 15 experts agricoles pour un service disponible de 7 heures agrave 23 heures tous les jours Ces experts qui reacutepondaient directement aux appels des agriculteurs devaient posseacuteder au minimum une licence en agronomie assortie drsquoau moins deux ans drsquoexpeacuterience sur le terrain Le service eacutetait fourni dans plusieurs langues locales et couvrait plusieurs domaines drsquoexpertise agricole

Le systegraveme visait agrave reacuteduire les lacunes dans la disponibiliteacute des services de vulgarisation au Kenya eacutetait disponible sur les trois reacuteseaux mobiles et

factureacute au tarif standard du reacuteseau Les appelants devaient fournir des informations concernant leur activiteacute afin drsquoameacuteliorer la qualiteacute de lrsquoaide leur eacutetant accordeacutee et constituer une base de donneacutees drsquoinformations sur les agriculteurs

En deacutepit des contraintes initiales notamment le coucirct eacuteleveacute du marketing et de la distribution pour un prestataire de services tiers M-Kilimo a rencontreacute beaucoup de succegraves agrave ses deacutebuts et comptait plus de 20 000 utilisateurs en 2010 Cependant quatre ans apregraves son eacutetablissement M-Kilimo ne fonctionnait plus Le coucirct de fonctionnement eacuteleveacute a empecirccheacute sa peacuterennisation une fois les financements des bailleurs de fonds eacutepuiseacutes Les possibiliteacutes de geacuteneacuterer un revenu en mettant les agriculteurs en rapport avec des entreprises inteacuteressantes pour eux telles que les fournisseurs drsquoengrais nrsquoont jamais eacuteteacute exploiteacutees KenCal nrsquoeacutetant pas en mesure drsquoagir comme un prestataire de services agrave valeur ajouteacutee (SVA) et ne pouvant ni fournir ni facturer de SMS la RVI ou drsquoautres canaux automatiseacutes les chances de recouvrer les coucircts de la ligne drsquoassistance eacutetaient tregraves minces

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices KenCall la Fondation Rockefeller GSMA mAgri

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Odhiambo Michael D et Tabitha A Omoga Failing to scale up in ICT for agriculture projects learning the lessons from the field ndash A case of M-Kilimo a farmer help line set in Kenya

M-Kil imo Une l igne drsquoassistance aux agriculteurs

27

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

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Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Travailler avec des services de vulgarisation traditionnels

Les services traditionnels de vulgarisation ont encore beaucoup agrave offrir Lrsquoobservation freacutequemment faite dans les eacutetudes de cas est que les agriculteurs

privileacutegient encore le contact personnel pour obtenir des informations Des ressources doivent par conseacutequent ecirctre octroyeacutees afin que les agents de vulgarisation

puissent pleinement utiliser les services TIC pour lrsquoagriculture disponibles

Il est essentiel que ces agents ne se sentent pas menaceacutes par lrsquointroduction des TIC La disponibiliteacute accrue de lrsquoinformation

neacutecessite du personnel qualifieacute en mesure drsquoaider les agriculteurs agrave utiliser cette mecircme information Les TIC utiliseacutees agrave des fins de vulgarisation ne devraient pas ecirctre conccedilues pour remplacer les meacutethodes de vulgarisation traditionnelles mais pour les compleacuteter et les aider agrave fonctionner plus efficacement Lrsquointeacutegration des TIC aux meacutethodes de vulgarisation existantes atteacutenuera les difficulteacutes lieacutees agrave lrsquoanalphabeacutetisme auxquelles se heurtent les approches qui court-circuitent les agents de vulgarisation

Il est eacutegalement essentiel de srsquoassurer que les agents de vulgarisation adhegraverent agrave un projet TIC pour lrsquoagriculture et obtiennent les ressources dont ils ont besoin pour le mettre en œuvre Si les agents de terrain manquent drsquoordinateurs et disposent de connexions Internet meacutediocres un service destineacute agrave leur fournir plus drsquoinformations mecircme srsquoil est bien conccedilu et mis en œuvre au siegravege social aura un impact limiteacute sur le terrain Mecircme srsquoil ne vise pas directement agrave soutenir les agriculteurs le projet de renforcement du suivi et de lrsquoeacutevaluation des projets de vulgarisation (Cas nordm 6) illustre

quelques-unes des difficulteacutes susceptibles drsquoecirctre rencontreacutees

Certaines eacutetudes de cas ont deacutemontreacute que les agriculteurs eacutetaient reacuteticents agrave utiliser lrsquoinformation transmise par teacuteleacutephone par une voix anonyme Eacutetaient particuliegraverement concerneacutes les services visant agrave mettre les agriculteurs en relation avec les marcheacutes ou mecircme agrave leur fournir des informations sur les marcheacutes Mais les agriculteurs eacutetaient eacutegalement reacuteserveacutes sur le fait de recevoir des informations de vulgarisation de cette maniegravere Il ressort de ces eacutetudes qursquoils preacutefeacuteraient largement obtenir des informations lors drsquoun contact en face agrave face ou en appelant des personnes qursquoils connaissaient deacutejagrave Dans un cas les agriculteurs eacutetaient apparemment hostiles agrave un service de mise en relation avec les marcheacutes par teacuteleacutephone parce qursquoils pensaient que ce service eacutetait conccedilu pour les duper Certaines des difficulteacutes peuvent ecirctre surmonteacutees en encourageant les organisations agricoles agrave devenir prestataires de services TIC pour lrsquoagriculture Il faudrait dans ce cas utiliser les voix de responsables drsquoorganisations agricoles qui seraient deacutejagrave bien connus des agriculteurs n

CHAPITRE 6

28

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 6

La phase 1 du NALEP (Programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage) a deacutemarreacute au Kenya en 2000 Ce programme

a adopteacute une strateacutegie de mobilisation de la communauteacute identifiant les cultures et le beacutetail prioritaires puis a creacuteeacute des groupes drsquointeacuterecirct commun et des groupes de vulgarisation La Phase 2 commenceacutee en 2006 a eacuteteacute eacutetendue pour couvrir la totaliteacute des 70 districts kenyans existant agrave lrsquoeacutepoque La Phase 1 ayant eacuteteacute critiqueacutee pour son manque de suivi adeacutequat il a donc eacuteteacute deacutecideacute pour la Phase 2 drsquointroduire un systegraveme de SampE baseacute sur les TIC

Le systegraveme choisi est rapidement devenu ingeacuterable La vaste quantiteacute drsquoinformation neacutecessaire est devenue impossible agrave geacuterer pour les agents de vulgarisation qui consideacuteraient le systegraveme comme un poids plutocirct que comme un outil drsquoameacutelioration de leur travail Peu drsquoentre eux savaient vraiment utiliser un ordinateur et la formation nrsquoavait pas suffi agrave combler cette lacune Malheureusement la formation a coiumlncideacute avec un redeacuteploiement massif du personnel du ministegravere de lrsquoAgriculture en 2006 Les ordinateurs eacutetaient uniquement disponibles au niveau des districts et pas du tout dans les divisions Les contraintes lieacutees au transport signifiaient que

le personnel parvenait difficilement agrave acceacuteder aux bureaux des districts pour saisir les donneacutees Les bureaux des districts disposaient drsquoun nombre insuffisant drsquoordinateurs pour le NALEP et ceux disponibles ne reacutepondaient pas aux exigences de configuration des concepteurs de logiciels De plus la refonte permanente des eacutecrans de saisie des donneacutees a abouti agrave un deacutecalage entre les exigences relatives agrave la saisie des donneacutees et les donneacutees reacuteellement collecteacutees sur le terrain Agrave cause de ces problegravemes ainsi que drsquoautres problegravemes logistiques aucun rapport de SampE nrsquoa eacuteteacute geacuteneacutereacute en temps voulu agrave lrsquoeacutechelon national Enfin en 2012 le nombre de districts du pays est passeacute de 70 agrave 256 ce qui a encore compliqueacute la collecte la saisie et la transmission des donneacutees

Suivi et eacutevaluat ion drsquoun projet de deacuteveloppement

Pays Kenya

Parties exeacutecutrices Le programme national de vulgarisation sur lrsquoagriculture et lrsquoeacutelevage (NALEP) et lrsquoAgence sueacutedoise de coopeacuteration internationale au deacuteveloppement (SIDA)

Type de service Ordinateurs et logiciels

Dureacutee 2000 ndash 2012

Source Thiga Moses M Failing to scale up in ICT for agriculture projects A Case Study of the NALEP Monitoring and Evaluation System Kenya

29

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Courtiers controcirclant le prix des haricots en Eacutethiopie

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CHAPITRE 7

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Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

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ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques viables

La plupart des experts des technologies nrsquoont pas vraiment le sens des affaires Ils ont parfois besoin de consulter un speacutecialiste avant drsquoinvestir une somme drsquoargent trop

importante Les questions suivantes meacuteritent drsquoecirctre examineacutees comment geacuteneacuterer un revenu Comment et combien facturer aux beacuteneacuteficiaires Quelles sont les contributions

exteacuterieures possibles Comment ajuster les coucircts en fonction des revenus

Si les services sur les TIC doivent recevoir un soutien continu des bailleurs de fonds et gouvernements il est primordial de

geacuteneacuterer un revenu La question de la couverture des coucircts est parfois ignoreacutee degraves le deacutepart ou relegraveve simplement du vœu pieux Le Cas nordm 7 en RDC en est un parfait exemple Les preacutevisions budgeacutetaires sont geacuteneacuteralement optimistes concernant lrsquousage des fonds et souvent effectueacutees sans consultation des utilisateurs potentiels Une eacutetude de cas a releveacute les propos de deacuteveloppeurs de projets

laquo Nous nrsquoavions pas de modegravele eacuteconomique Qui allait payer Combien leur facturer Comment allaient-ils payer Nous avons fini par nous rendre compte que les agriculteurs ne pouvaient pas payer raquo

Les jeunes deacuteveloppeurs drsquoapplications TIC des pays ACP doivent ecirctre assisteacutes en ce qui concerne lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques pour pouvoir commercialiser leurs services TIC pour lrsquoagriculture mais ces modegraveles ne sont pas faciles drsquoaccegraves Un service priveacute a indiqueacute qursquoil avait eacuteteacute dans lrsquoimpossibiliteacute drsquoidentifier les sources de conseils commerciaux et a suggeacutereacute que les pays ACP encouragent les services drsquoincubateurs drsquoentreprises afin de guider les jeunes deacuteveloppeurs

Plusieurs projets preacutevoyaient drsquoattirer des annonceurs mais ces derniers ne sont inteacuteresseacutes que lorsqursquoun public important peut ecirctre garanti Reconnaissant lrsquoincapaciteacute de nombreux petits agriculteurs agrave payer des informations certains services ont deacutecideacute drsquoadopter une approche en deux volets alliant informations simples gratuites et informations factureacutees Mais il srsquoest aveacutereacute que le nombre drsquoabonneacutes au service payant eacutetait tregraves limiteacute

Les premiers services drsquoinformation sur les marcheacutes (SIM) qui diffusaient les informations par le biais des journaux se sont heurteacutes agrave lrsquoanalphabeacutetisme et un mauvais systegraveme de distribution Les SIM ont par conseacutequent commenceacute agrave utiliser la radio mais les stations de radio nationales eacutetaient incapables de fournir des informations sur une large gamme de produits dans beaucoup drsquoendroits diffeacuterents Les stations FM se sont souvent reacuteveacuteleacutees trop oneacutereuses Les tentatives de geacuteneacuteration de revenu en sponsorisant la diffusion des prix ont rarement reacuteussi

Ainsi lrsquoarriveacutee des teacuteleacutephones mobiles permettant drsquoenvoyer des messages texte a rapidement eacuteteacute exploiteacutee par les SIM Elle a acceacuteleacutereacute la transmission des donneacutees et a permis de cibler les destinataires Mais les problegravemes

31

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

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CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

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CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

ont persisteacute Il manque encore un modegravele eacuteconomique permettant aux SIM de couvrir leurs coucircts agrave partir des frais factureacutes aux agriculteurs pour les meacutedias utiliseacutes

Lrsquoaccegraves eacutelargi aux teacuteleacutephones mobiles permet deacutesormais aux agriculteurs drsquoappeler les neacutegociants ou drsquoautres acheteurs pour connaicirctre les prix en vigueur Ces appels offrent eacutegalement lrsquoopportuniteacute de discuter de questions telles que la collectela livraison et les arrangements lieacutes aux paiements permettant agrave lrsquoagriculteur de deacutecider agrave qui vendre sur la base de plusieurs variables dont celle du prix Il nrsquoest par conseacutequent pas surprenant que certaines recherches reacutecentes laissent apparaicirctre un faible impact des services baseacutes sur SMS Aucune des eacutetudes de cas utiliseacutees pour ce rapport nrsquoa envisageacute cette approche SIM traditionnelle Le projet le plus proche eacutetait le projet NrsquoKALOcirc en Cocircte drsquoIvoire (Cas nordm 4) lequel proposait un service de messages texte aux cultivateurs de noix de cajou du pays avant de se rendre compte que le maximum de 160 caractegraveres dans un texte ne suffisait pas agrave transmettre prix et explications Crsquoest par conseacutequent lrsquoutilisation des messages vocaux cibleacutes sur un public plus restreint drsquoorganisations agricoles qui a eacuteteacute privileacutegieacute n

La Plateforme drsquoinnovation iHub Nairobi est un centre de communauteacute technologique qui met lrsquoaccent sur les jeunes entrepreneurs programmeurs concepteurs et chercheurs de lrsquoInternet et de la teacuteleacutephonie mobile

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CHAPITRE 7 Eacutelaborer des modegraveles eacuteconomiques

32

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

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Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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un

e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 7

Mobile Agribiz eacutetait un service drsquoassistance en ligne aux agriculteurs en RDC Il a eacuteteacute creacuteeacute par une eacutequipe de deacuteveloppeurs

en 2010 Apregraves son lancement les deacuteveloppeurs se sont rapidement rendus compte que leur service ne convenait pas aux petits exploitants du pays Tirant les leccedilons de cette expeacuterience ils ont remanieacute leur service avant de le lancer agrave nouveau en 2012 avec un certain succegraves

La premiegravere version de Mobile Agribiz eacutetait une application Internet qui visait agrave aider les agriculteurs agrave deacutecider quand planter leurs cultures et agrave identifier les cultures et varieacuteteacutes agrave planter en fonction de leur zone agroclimatique Elle preacutevoyait eacutegalement de mettre en relation agriculteurs et acheteurs Cependant seul un petit nombre drsquoagriculteurs a utiliseacute ce service 1 des agriculteurs de la reacutegion pilote laquelle compte 50 000 producteurs Les raisons de ce deacutesinteacuterecirct reposaient sur lrsquoexistence drsquoun seul cafeacute Internet dans la reacutegion le coucirct eacuteleveacute de lrsquoutilisation des ordinateurs lorsqursquoils eacutetaient disponibles et lrsquoanalphabeacutetisme de nombreux agriculteurs Le fait qursquoils devaient creacuteer un compte en ligne a eacutegalement eacuteveilleacute leurs soupccedilons sur le fait que les informations fournies arriveraient dans les mains des autoriteacutes Le deacuteveloppement du

contenu dans la langue locale pour ceux qui savaient lire et eacutecrire eacutetait compliqueacute car la plupart des documents nrsquoeacutetaient disponibles qursquoen anglais ou en franccedilais Le projet de mise en relation entre agriculteurs et acheteurs a eacutegalement susciteacute peu drsquointeacuterecirct chez les neacutegociants

Les deacuteveloppeurs ont admis qursquoils auraient ducirc commencer par consulter les agriculteurs afin de deacuteterminer leurs besoins Par ailleurs ils ne posseacutedaient pas de modegravele eacuteconomique nrsquoavaient pas drsquoideacutee claire qui facturer De quelle maniegravere Et pour quel montant Ils nrsquoavaient aucun plan concernant la commercialisation du service Ils ont constateacute qursquoil nrsquoexistait aucun incubateur drsquoentreprise en RDC pouvant offrir des conseils et crsquoest seulement apregraves avoir eacuteteacute soutenu par une organisation exteacuterieure de formation commerciale qursquoils ont su plus preacuteciseacutement ce qursquoils devaient faire

Pays Reacutepublique deacutemocratique du Congo (RDC)

Partie exeacutecutrice Initiative priveacutee

Type de service Internet

Dureacutee Depuis 2010

Source Mbunzama Narcisse Lrsquoanalyse de la probleacutematique de l rsquoeacutechec de l rsquoadoption de TIC pour l rsquoagriculture cas de la premiegravere version de Mobile Agrobusiness en Reacutepublique Deacutemocratique du Congo

Mobile Agribiz Soutien en l igne pour les agriculteurs

33

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

34

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

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Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Proposer des formations sur les outils les promouvoir et

sensibiliser agrave leur utilisationLes deacuteveloppeurs ne peuvent pas srsquoattendre agrave introduire un service TIC pour

lrsquoagriculture et que tous les beacuteneacuteficiaires preacutevus commencent agrave lrsquoutiliser immeacutediatement Les agriculteurs doivent drsquoabord savoir que ce service existe Ils

doivent ensuite savoir lrsquoutiliser comme ceux qui sont supposeacutes les conseiller

Les budgets des projets sous-estiment parfois les besoins en formation neacutecessaires pour que le service TIC

fonctionne quand ils ne les ignorent pas tout simplement La formation est neacutecessaire agrave tous les niveaux des personnes responsables de la supervision du service jusqursquoau personnel de terrain et aux agriculteurs qui en beacuteneacuteficient Cette formation peut repreacutesenter des coucircts consideacuterables notamment pour le temps de deacuteplacement neacutecessaire au personnel de vulgarisation pour atteindre les reacutegions rurales

Plusieurs projets ont rencontreacute des problegravemes en ce qui concerne les connaissances informatiques des personnes en charge de la mise en œuvre Il srsquoagissait principalement des agents de vulgarisation dans les milieux ruraux lesquels eacutetaient incapables drsquoutiliser lrsquoordinateur pour reacutecupeacuterer des conseils de vulgarisation agrave lrsquointention des agriculteurs Au Kenya (Cas nordm 1) une enquecircte de 2013 meneacutee aupregraves de 81 petits agriculteurs dans le district de Kakamega cinq ans plus tard a reacuteveacuteleacute que 84 drsquoentre eux ne connaissaient pas le service et ne lrsquoavaient donc jamais utiliseacute Les responsables de la KSC savaient que lrsquoapplication existait mais devaient

consulter des brochures pour obtenir des informations Les agents de vulgarisation agricole connaissaient le service mais maicirctrisaient mal les codes abreacutegeacutes et ne disposaient pas de brochures ou drsquoautres documents auxquels se reacutefeacuterer Dans le cas de la Zambie (Cas nordm 8) le personnel du siegravege censeacute reacutepondre aux questions des agriculteurs sur SMS rencontrait eacutegalement des difficulteacutes dans lrsquousage des TIC

Il est eacutegalement vital pour les services TIC pour lrsquoagriculture de faire lrsquoobjet drsquoune promotion digne de ce nom mais cet aspect eacutetait rarement budgeacuteteacute dans la plupart des cas signaleacutes Les agents de vulgarisation peuvent jouer un rocircle promotionnel important Par ailleurs la formation sur ce sujet pourrait ecirctre effectueacutee en mecircme temps que celle relative agrave lrsquoapplication des TIC En outre la promotion peut eacutegalement ecirctre effectueacutee par des organisations agricoles et au moyen de publiciteacutes radio mecircme si cela est parfois cher Lrsquoinstallation de stands dans les centres ruraux les jours de marcheacute ou dans les salons agricoles est un exemple drsquoapproche plus originale combinant formation et promotion n

CHAPITRE 8

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CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

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Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

copy J

enny

Mat

thew

sPa

nos

39

RESSOURCES CLEacuteS

copy C

TA

Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

41

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

Il ne

dev

rait

y avo

ir auc

un

e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 8

Profitant de la hausse rapide de lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile en Zambie les Services nationaux drsquoinformations agricoles (National

Agricultural Information Services NAIS) ont creacuteeacute un service aidant les agriculteurs agrave ecirctre en contact avec des speacutecialistes de leur secteur Le service par SMS tire ses origines des Radio Farm Forum Groups Les agriculteurs eacutecoutaient des eacutemissions radio sur lrsquoagriculture discutaient des contenus et envoyaient des commentaires et des questions par le biais de formulaires papier Cependant le retour eacutetait souvent long Le service SMS pilote eacutetait alors perccedilu comme un moyen drsquoacceacuteleacuterer le flux drsquoinformation

Les NAIS srsquoeacutetaient au deacutepart associeacutes agrave lrsquoInstitut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD) et agrave une entreprise zambienne de technologie appeleacutee SMSize (qui porte aujourdrsquohui le nom de Chibanje Mobile) afin de mettre en place un service auquel les agriculteurs pourraient envoyer des questions par SMS

Dans le message les agriculteurs devaient indiquer laquo NAIS un code de langue un espace puis la question raquo Un systegraveme aveacutereacute difficile dans un secteur marqueacute par un analphabeacutetisme eacuteleveacute La formation

des agriculteurs nrsquoa pas eu lieu car le personnel des NAIS ne disposait drsquoaucune ressource pour se deacuteplacer dans les reacutegions rurales Le manque de sensibilisation des agriculteurs agrave lrsquoexistence de la plateforme SMS des NAIS a eacutegalement eacuteteacute citeacute comme lrsquoune des raisons expliquant pourquoi ils ne lrsquoutilisaient pas

Les agriculteurs trouvaient eacutegalement que le coucirct des messages texte eacutetait trop eacuteleveacute Pour alleacuteger certains de ces problegravemes Connect for Change (C4C) le consortium drsquoIICD et son fournisseur de technologie preacutefeacutereacute Text to Change (TTC) ont tenteacute de stabiliser la technologie et lrsquoaspect utilisateur du service agrave la fin de lrsquoanneacutee 2013 et en 2014 Cependant les deacutefis lieacutes agrave lrsquoorganisation comme la reacuteactiviteacute de lrsquoeacutequipe NAIS envers les parties prenantes externes le manque de compeacutetences informatiques et la pression sur les ressources au sein des NAIS ont continueacute de menacer lrsquoexistence du service Le service SMS interactif NAIS fonctionne toujours sous sa forme actuelle avec le soutien de C4C mais la viabiliteacute du projet apregraves le deacutepart des bailleurs de fonds nrsquoest pas acquise

Pays Zambie

Parties exeacutecutrices Services nationaux drsquoinformations agricoles (NAIS) Institut international pour la communication et le deacuteveloppement (IICD)

Type de service SMS

Dureacutee Depuis 2011

Source Tembo Stephen et Jonathan Mwamba Challenges of scaling up the National Agriculture Information Service (NAIS) Short Messaging System (SMS) platform in Kasama district Northern Province Zambia

Des SMS pour la vulgarisat ion agricole

35

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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Torfi

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anos

37

CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

copy C

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

Comme dans toutes les activiteacutes de deacuteveloppement de bonnes politiques sont essentielles agrave une croissance des TIC pour lrsquoagriculture Les diffeacuterentes demandes de fonds gouvernementaux pourtant limiteacutes sont nombreuses et les deacutecideurs politiques doivent donc rester entiegraverement informeacutes de la reacuteussite drsquoun service Les partenariats peuvent ecirctre un facteur majeur de reacuteussite drsquoun projet mais si

les parties impliqueacutees sont trop nombreuses cela peut devenir compliqueacute agrave geacuterer

Un environnement propice est vital pour le deacuteveloppement Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a

exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs Malgreacute ces succegraves les gouvernements devraient garder agrave lrsquoesprit que drsquoautres reacuteglementations peuvent entraver la croissance future du secteur des TIC par exemple en empecircchant lrsquoinnovation ou en limitant le deacuteveloppement du reacuteseau En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Les limites de ressources sont parfois causeacutees par un manque de compreacutehension ou drsquoadheacutesion au projet de la direction Agrave moins drsquoecirctre tenus informeacutes reacuteguliegraverement de lrsquoeacutevolution du projet et en particulier de son impact positif les gestionnaires tant priveacutes que gouvernementaux ne verront pas forceacutement la neacutecessiteacute de financer des coucircts opeacuterationnels en continu Plus ils en savent sur une activiteacute qui fonctionne bien moins ils sont susceptibles drsquoy mettre fin Les responsables doivent eacutegalement prendre conscience des conseacutequences de la rotation freacutequente du personnel Elle a eu des implications majeures pour lrsquoun des cas eacutetudieacutes ougrave la plupart des gens formeacutes ont soudainement eacuteteacute transfeacutereacutes agrave de nouveaux postes

Certains systegravemes sociopolitiques semblent peu propices au deacuteveloppement de nouvelles initiatives Un certain manque drsquointeacuterecirct pour la reacuteussite de la mise en œuvre a eacuteteacute constateacute chez les responsables quand la direction des organisations locales deacutependait drsquoune nomination politique Un projet TIC en Tanzanie conccedilu pour faciliter le signalement de pompes agrave eau casseacutees a eacutechoueacute en partie agrave cause de la reacuteticence culturelle agrave critiquer les autoriteacutes

Lrsquoutilisation du teacuteleacutephone mobile dans les pays ACP a exploseacute en grande partie parce que les gouvernements ont ouvert le secteur des teacuteleacutecommunications si bien que des entreprises priveacutees ont pu rivaliser pour offrir des teacuteleacutephones et reacuteseaux abordables pour les utilisateurs

CHAPITRE 9

36

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Plusieurs projets comprenaient un grand nombre de parties prenantes ce qui preacutesente des avantages et des inconveacutenients Drsquoune part le projet peut plus facilement faire appel agrave un large eacuteventail de compeacutetences et mecircme agrave des financements suppleacutementaires Par exemple le manque de connaissances sur lrsquoagriculture de la plupart des speacutecialistes des TIC plaide en faveur drsquoune gestion prise en charge par une eacutequipe disposant drsquoune large expertise Drsquoautre part les eacutequipes de gestion complexes nrsquoont pas la flexibiliteacute de proceacuteder agrave des changements rapides comme expliqueacute dans le Cas nordm 9

La leccedilon agrave tirer de ces expeacuteriences est peut-ecirctre que des partenariats ne devraient ecirctre conclus que srsquoils preacutesentent un reacuteel avantage Dans les milieux

ruraux travailler eacutetroitement avec les principaux leaders communautaires peut faire beaucoup pour ameacuteliorer lrsquoacceptabiliteacute drsquoun projet n

En ce qui concerne les TIC pour lrsquoagriculture les gouvernements nationaux et locaux doivent apporter un soutien constant agrave la mise en œuvre des nouveaux projets degraves leur approbation

Lisa Wanjiru effectue un paiement en espegraveces aupregraves de lrsquoagent M-Pesa Jane Njuguna agrave Nairobi au Kenya M-Pesa est un service kenyan de transfert drsquoargent par teacuteleacutephone cellulaire

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CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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RESSOURCES CLEacuteS

copy C

TA

Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

40

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

3 httptinyurlcomzpx9gmr

4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

7 httptinyurlcomobsbuop

8 httptinyurlcomq52dmto

9 Burrell et Oreglia 2014

10 httptinyurlcomp4mpyue

11 Barnett 2012

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

Pour plus drsquoinformations sur le CTA visitez wwwctaint

42

copy CTA 2016

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e honte agrave vivre des expeacuteriences et agrave avancer diff cilement notamment avec les TIC

Centre technique de coopeacuteration agricole et ruraleCooperation ACP-EU (CTA)

PO Box 380 6700 AJ Wageningen

Pays-Bas wwwctaint

  • Couverture
  • Table des matiegraveres
  • Introduction
  • Leccedilons de deacuteveloppement durable
  • Chapitre 1
  • Chapitre 2
  • Chapitre 3
  • Chapitre 4
  • Chapitre 5
  • Chapitre 6
  • Chapitre 7
  • Chapitre 8
  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

CAS 9

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS) a eacuteteacute creacuteeacute en 2009 pour ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute du systegraveme national de

recherche agronomique en Ouganda (NARS) en eacutetablissant un lien entre les petits exploitants des milieux ruraux de lrsquoOuest de lrsquoOuganda et les experts techniques agrave mecircme de fournir des conseils sur la mise agrave niveau des compeacutetences des agriculteurs en matiegravere de production Les agriculteurs eacutetaient eacutegalement formeacutes au deacuteveloppement de leur propre contenu dans la langue locale et agrave la gestion de leur propre site Web EUNAIS visait eacutegalement agrave aider les agriculteurs agrave identifier de nouvelles opportuniteacutes de marcheacutes pour leur production Le projet eacutetait drsquoutiliser plusieurs TIC notamment un centre drsquoappel Les donneacutees disponibles et la recherche sur le terrain ont indiqueacute qursquoenviron deux tiers des agriculteurs posseacutedaient un teacuteleacutephone mobile

Le systegraveme permettait aux agriculteurs appelant le centre de suivre des invitations vocales pour le choix de la langue puis de laisser un message demandant des informations sur nrsquoimporte quel sujet en rapport avec lrsquoagriculture Ils recevaient ensuite une reacuteponse drsquoun expert Malheureusement ce systegraveme nrsquoa jamais atteint un niveau eacuteconomiquement efficace

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

La faible utilisation du service a eacuteteacute attribueacutee en partie agrave lrsquoanalphabeacutetisme massif des reacutegions rurales associeacute agrave lrsquoheacutesitation des agriculteurs concernant lrsquoutilisation de technologies nouvelles pour certaines activiteacutes Les agriculteurs preacutefeacuteraient rencontrer les acheteurs de faccedilon traditionnelle sur les marcheacutes locaux La reacuteponse rapide de lrsquoEUNAIS afin de srsquoadapter agrave ces problegravemes a eacuteteacute entraveacutee par le nombre eacuteleveacute de parties prenantes au projet et agrave la difficulteacute conseacutequente de prendre des deacutecisions rapides

Il est devenu eacutevident que les coucircts de lrsquoEUNAIS eacutetaient beaucoup trop eacuteleveacutes Le projet est devenu deacutependant de plusieurs bailleurs de fonds eacutetrangers lesquels agrave leur tour ont exprimeacute des reacuteticences agrave apporter des financements suppleacutementaires par manque drsquoadheacutesion claire du gouvernement La multipliciteacute des bailleurs de fonds a eacutegalement ralenti la prise de deacutecisions

Electronic Uganda National Innovations Systems (EUNAIS)

CHAPITRE 9 Attribuer les responsabiliteacutes internes et externes

38

Pays Ouganda

Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

Type de service Centre drsquoappel

Dureacutee 2009 ndash 2011

Source Ndagire Alice Voice for the Voiceless Rural Farmer in Uganda

Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

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4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

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9 Burrell et Oreglia 2014

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

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lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

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Parties exeacutecutrices Universiteacute de Makere Commonwealth of Learning (COL) Centre international drsquoagriculture tropicale (CIAT) Agence des Eacutetats-Unis pour le deacuteveloppement international (USAID) Universiteacute de Nairobi Universiteacute de Floride

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Dureacutee 2009 ndash 2011

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Un panneau publicitaire pour Airtel faisant la promotion de sa capaciteacute agrave envoyer des fonds par teacuteleacutephone mobile agrave Kampala en Ouganda

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

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Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

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4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

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6 Mark Davies communication personnelle

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9 Burrell et Oreglia 2014

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

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capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

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  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

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Les deacuteveloppeurs de TIC pour lrsquoagriculture doivent maintenir les deacutecideurs politiques et les donateurs reacuteguliegraverement informeacutes afin de garder leur soutien

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Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

Notes

1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

2 Consulter par exemple Burrell et Oreglia 2014 en reacutefeacuterence agrave lrsquousage des teacuteleacutephones mobiles par les pecirccheurs ougandais sur le lac Victoria

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4 Groupe Speciale Mobile Association Guidelines for Creating Agri VAS Content httptinyurlcomobtmn2a

5 Easy SMS une application innovante qui traduit du texte en voix et en images et qui avait eacuteteacute annonceacutee en 2012 pour un usage sur smartphone nrsquoa apparemment pas eacuteteacute lanceacutee commercialement httptinyurlcompylqzcz

6 Mark Davies communication personnelle

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

naturelles Il facilite lrsquoaccegraves agrave lrsquoinformation et aux connaissances favorise

lrsquoeacutelaboration des politiques agricoles dans la concertation et renforce les

capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

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  • Chapitre 9
  • Ressources cleacutes
  • Quatriegraveme de couverture

Bibliographie

Addom Benjamin 2012 Blogs on ICTs and Agriculture httpsbenjaminkaddomwordpresscom

Barnett Inka 2012 Failed ICT development projects Sweeping it under the carpet and moving on httptinyurlcompa6ke68

Burrell Jenna et Elisa Oreglia 2014 The Myth of Market Price Information Mobile Phones and Epistemology in ICTD httptinyurlcomqzhnys8

CTA 2014 TIC pour l rsquoagriculture Le temps d rsquoagir httptinyurlcomzf6n4te

World Bank 2012 ICT in Agriculture Sourcebook httptinyurlcomq4nxhg3

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1 Deux propositions drsquoeacutetudes de cas non financeacutees par le CTA ont noteacute les motivations suivantes pour les projets TIC laquo [] les agriculteurs sont victimes des intermeacutediaires qui achegravetent leur produit agrave bas prix pour le revendre plus cher [] raquo et laquo [] pour limiter lrsquoeacutegoiumlsme des intermeacutediaires sur les marcheacutes ougrave ils ont tendance agrave adopter des pratiques abusives comme la mise en reacuteserve ou la hausse des prix injustifieacutee raquo

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9 Burrell et Oreglia 2014

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Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

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capaciteacutes des institutions et communauteacutes concerneacutees Le CTA opegravere dans le

cadre de lrsquoAccord de Cotonou et est financeacute par lrsquoUE

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  • Quatriegraveme de couverture

Le Centre technique de coopeacuteration agricole et rurale (CTA) est une

institution internationale conjointe des Eacutetats du Groupe ACP (Afrique

Caraiumlbes Pacifique) et de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) Il intervient dans les

pays ACP pour ameacuteliorer la seacutecuriteacute alimentaire et nutritionnelle accroicirctre la

prospeacuteriteacute dans les zones rurales et garantir une bonne gestion des ressources

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