thème 1 : hommes et femmes au travail en métropole et dans
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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle
Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES
Thème 1 : Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies
Problématique générale : Comment le rapport au travail des Françaises et des Français a-t-il
transformé la société française ?
Dans les programmes :
Notions et mots-clés Capacités Repères (en italique ceux
vus au collège)
Agriculture* Artisanat*
Droits sociaux* Exode rural* Féminisation des emplois*
Industrialisation* Instruction publique* Plantations * Question sociale* Syndicat*
Usine*
Notions et mots-clés déjà mobilisés dans le cycle de formation
Empire colonial
Esclavage
- Construire une frise
chronologique identifiant les acteurs de la question
sociale, leurs modalités d’action et les principales avancées sociales sur la
période étudiée (métropole et colonies).
- Contextualiser une/des œuvre(s) mettant en scène
des femmes ou des hommes au travail pour conduire une
analyse historique. - Raconter individuellement
ou collectivement le quotidien d’une femme ou
d’un homme au travail au XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe
siècle à partir de recherches dans la région du lycée des
élèves (écomusées, musées et patrimoine industriel, agricole, archives locales,
mémoires orales et récits ouvriers par exemple).
- 1831 : Révolte des canuts
lyonnais. - 1848 : Ateliers nationaux
et seconde abolition de l’esclavage en France. - 1864 : Reconnaissance du
droit de grève. - 1881-82 : Lois Ferry : Jules
Ferry et l’école gratuite, laïque, et obligatoire. - Décret de création des
premières écoles nationales professionnelles.
- 1884 : Loi Waldeck-Rousseau sur le droit de se réunir en syndicat.
- 1898 : Loi sur l’indemnisation des accidents
du travail. - 1901 : Loi sur le droit d’association.
- 1919 : Loi Astier sur l’enseignement technique. -
1928 : Loi sur les assurances sociales. - 1936 : Front populaire, lois
sociales, accords de Matignon et réformes de
Jean Zay. - 1946 : Loi Houphouët-Boigny, abrogation du travail
forcé dans les colonies.
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Activité 1 : Je me repère
Complétez la frise chronologique ci-dessous à partir de la liste suivante :
Lois Jules Ferry, Seconde Guerre mondiale, Début de la Révolution française, Première Guerre
mondiale, Seconde abolition de l’esclavage.
Activité 2 : A la découverte du thème
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QUESTION : D’après cette photographie, comment pouvait s’organiser le travail des
vendanges au début du xxe siècle en Bourgogne ?
On peut imaginer que, dans ce cas précis, la majorité de ceux qui ramassaient le raisin était
des femmes, au premier plan. Puis, les paniers étaient déposés sur une charrette tirée par un
cheval. Le raisin devait être ensuite acheminé vers un bâtiment où il était pressé.
Activité 3 : Je comprends
Les transformations sociales et économiques au XIXe siècle
Dans la plupart des pays industrialisés en Europe occidentale, le XIXe siècle est hanté par la
question sociale. L’industrialisation de l’Europe au cours du XIXe siècle – dans un contexte
libéral – a posé avec une acuité croissante la question sociale. En effet, le développement du
travail industriel et la croissance urbaine ont bouleversé les structures et le fonctionnement
de ces sociétés. Le déracinement professionnel et environnemental des ruraux devenant
ouvriers, l’extension du travail des femmes et des enfants, les conditions de vie et de travail
dans les ateliers comme dans les usines ainsi que la précarité du logement introduisent de
grandes difficultés pour les ouvriers, groupe social en recomposition et en forte progression.
La précarité professionnelle pour beaucoup de ces ouvriers, l’absence de cadre législatif ou
réglementaire ainsi que l’instabilité relationnelle et sociale qui accompagne l’industrialisation
menacent la cohésion sociale. Des crises graves ponctuent la croissance industrielle, comme
celle des années 1840 ou celle des années 1880. Ces constats – mais aussi les craintes que la
société n’éclate – conduisent les élites, les pouvoirs publics, les groupes politiques, les
associations, les syndicats à concevoir des remèdes, des politiques…
Isabelle Lespinet-Moret, « La Troisième République face à la question sociale », in Robert Belot, Tous républicains,
© Armand Colin, Paris, 2011.
Complétez le tableau en prenant appui sur les phrases soulignées.
Quelles transformations
économiques sont évoquées par
l’historienne ?
Quels sont les problèmes
sociaux induits par ces transformations
économiques ?
Quels acteurs historiques
ont proposé des réponses à ces problèmes ?
Le développement du travail
industriel L’extension du travail des femmes et des enfants
Le déracinement des ruraux
La précarité professionnelle Les conditions de vie et de travail
Les pouvoirs publics Les
groupes politiques Les syndicats
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Séquence 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème.
Comment ces métiers se sont-ils transformés durant cette période ?
Séance 1 : travailler en métropole au XIXème : une variété de métiers.
Capacités travaillées :
Questionner un/des documents pour conduire une analyse historique
Identifier les notions dans une ou plusieurs situations
Contextualiser une œuvre mettant en scène des femmes ou des hommes au travail pour conduire une analyse
historique
Etape 1 : Brainstorming
Noter titre séquence au tableau
Relever les représentations des élèves
Quels étaient les métiers du XIX ème et du début XX selon vous ?
Etape 2 : recherche
Regarder ensemble les documents
Travail en groupe sur les docs
Etape 3 : correction
L’Etude de docs :
Document 1 Mémoires d’un paysan breton
Mon père avait été et était encore un maître à manier tous les outils agricoles ; il m’avait
donné de bonnes leçons pour l’entretien et le maniement de ces outils. Avec cela, et mon
courage aidé par l’amour-propre, je me sentais capable de suivre sinon les plus forts, du
moins ceux de moyenne force, et surtout les filles de ferme, avec lesquelles il ne fallait pas
rester en arrière, sous peine de perdre tout prestige et l’estime même de ces filles, qui
étaient très heureuses et très fières de vous battre, car elles obtenaient d’être citées et
trouvaient à se placer plus avantageusement ou même à se marier ; le malheureux vaincu
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devenait un objet de moqueries et d’injures, et par suite, trouvait difficilement à se replacer.
Je fus assez heureux pour me tirer de cette première année tout à mon honneur et à mon
avantage. J’acquis ainsi d’emblée une double réputation à rendre jaloux tous les autres :
j’étais un ouvrier capable, doublé d’un petit savant, car alors, quand on voyait un homme à la
messe avec un livre, on le prenait pour un grand savant. J’emportais toujours le mien, celui
que le curé m’avait donné. De plus, j’étais chargé par la fermière, sur les conseils du curé, de
lire tous les soirs la Vie des saints et de dire les Grâces que je savais par cœur et que je
scandais pathétiquement, avec une grande onction, un peu mêlée, peut-être, de fierté et
d’orgueil, qui pouvaient ôter à mes prières toutes leurs vertus. Je passai ainsi mon temps
entre trois ou quatre fermes, jusqu’à la fin de 1852 ; j’avais alors dixhuit ans et je
commençais à me demander si j’étais condamné à passer toute ma vie dans ce rude métier
et dans ce triste milieu de misères, de superstitions et d’ignorance. J’avais déjà entendu et vu
certaines choses qui me faisaient réfléchir, des choses qui étaient en contradiction avec ce
que nous disait le curé et avec ce que je lisais dans mes livres bretons.
Jean-Marie Déguignet, Mémoires d’un paysan bas-breton, 1904-1905.
Document 2 : Tisser la soie : un canut dans son atelier vers 1860
Balthazar Alexis, Intérieur d’un Atelier
de canut de la montée des Epies,
(quartier Saint-Georges à Lyon) vers
1860, huile sur carton, 44x34cm, musée
de Gadagne de Lyon, France.
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Document 3 : Remontée
des mineurs vers 1900
dans le nord de la France
https://fresques.ina.fr/memoires-de-mines/fiche-media/Mineur00311/conditions-d-
exploitation-avant-la-seconde-guerre-mondiale.html
1) Quelles compétences possédait l’auteur ? Il savait manier les outils agricoles mais il
savait également lire, ce qui était rare.
2) Doc. 1 Comment l’auteur décrit-il la société dans laquelle il vit ? Peu de gens savaient
lire, beaucoup de superstitions et de croyances, présence de la religion, transmission
du métier de père en fils. Il y avait une concurrence entre les hommes et même avec
les femmes pour trouver du travail.
3) Quelle est la particularité du lieu de travail du canut au xixe siècle ? Avec qui travaille-
t-il ? La particularité du lieu de travail du canut est qu’il est également le lieu de vie.
De cet atelier se dégage une atmosphère familiale. Tous les membres de la famille
contribuent à la fabrication des étoffes de soie. Outre la jeune fille à la balustrade, cinq
personnes sont au travail. Placé près de la fenêtre pour recevoir toute la lumière
naturelle, le métier à tisser tient le maximum de place au sol et en hauteur.
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4) Faites correspondre les numéros aux propositions de lecture ci-dessous.
2 Le moulineur actionne un levier donnant l’ordre au machiniste en surface de faire
monter ou descendre les wagonnets (appelés bennes ou berlines).
3 Le puits par lequel descendent et remontent les wagonnets donne accès aux différentes
galeries dans lesquelles est extrait le minerai de charbon.
1 Dans ce wagonnet, on observe deux mineurs et un galibot. Celui-ci est un enfant qui fait
son apprentissage auprès d’un mineur. Son rôle est souvent de pousser les wagonnets au
fond de la mine.
4 On remonte le minerai à la surface dans ce genre de wagonnet. Il est ensuite poussé
vers des opérations de triage et de lavage. Ces travaux de surface sont souvent dévolus
aux femmes et aux plus jeunes.
5) Doc. 1, 2 et 3 Comment apprend-on un métier au XIXe siècle ?
On observe que le métier ne s’apprend pas à l’école, mais de père en fils ou bien de
maître à apprenti. Par exemple, dans les mines, le galibot est accompagné d’un mineur
chargé de le former.
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Séance 2 : Les transformations de l’économie française dans la première moitié du XXème siècle
I. De l’atelier à l’usine.
Document 1 : Atelier de carrossage d’automobiles en 1900
Armand Peugeot fonde en 1896 la Société anonyme des automobiles Peugeot, suite au
désaccord qu’il a avec son cousin Eugène sur l’avenir de l’automobile. Seules des « voitures
automobiles », c’est-à-dire munies d’un moteur et d’un siège de carrosserie, pourront être
fabriquées par cette société afin de ne pas concurrencer la fabrication des bicyclettes et
autres engins produits par les usines de son cousin. L’usine d’Audincourt, baptisée « usine
des autos », débute son activité le 12 avril 1897 avec la fabrication de 54 véhicules cette
même année. Son activité augmente rapidement puisque ce sont 798 véhicules qui seront
construits en 1899 et 1 000 en
1905. De 125 ouvriers en
1897, les effectifs atteignent 1
000 personnes en 1910.
Plusieurs cités ouvrières seront
construites autour de l’usine
pour loger ces ouvriers.
Centre d’archives de Terre Blanche
Ouvriers travaillant dans l'atelier de carrossage à Audincourt en 1900
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Document 2 : Une chaine de finition en
1934
Usine Citroën
1) Doc 1 : Comment s’organise le travail à l’usine ? Cochez la bonne réponse.
❏ Les ouvriers circulent entre les automobiles pour les aménager en faisant des allers-
retours vers leur établi.
❏ Les ouvriers sont statiques, les automobiles se déplaçant sur un tapis.
2) Doc 1 : Que peut-on dire du nombre d’ouvriers qui travaillent dans l’usine
Peugeot au début du xxe siècle ?
Il augmente beaucoup puisqu’il est multiplié par 8 en 13 ans, ce qui signifie que l’activité
est en plein essor.
3) Doc 2 : Observez la configuration de l’usine Citroën de Paris en 1934. Le
travail est-il organisé de la même manière que dans le document 1 ?
Non, il n’est pas organisé de la même manière. Le bâtiment est allongé pour permettre
l’installation de chaînes de montage. Ce sont les automobiles qui se déplacent sur un tapis
tandis que les ouvriers restent à leur poste. On peut observer a priori plusieurs fonctions,
de l’ouvrier qui pose à celui qui contrôle, au col blanc qui supervise. On notera la place
centrale de la grande horloge.
4) Doc. 1 et 2 Comment les usines Citroën parviennent-elles à augmenter la
production d’automobiles durant l’entre-deux-guerres ?
L’usine Citroën parvient à augmenter sa production en modifiant l’organisation du travail.
L’idée est de gagner du temps en recourant au travail à la chaîne.
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II. L’évolution du monde agricole
Document 1 : Publicité pour les engrais
Joudrain en 1898
Document 2 : publicité pour tracteur
agricole vers 1947
Document 3 : les machines agricoles dans les campagnes françaises
1892 1929 1956
Tracteurs 0 27 000 396 000
Semoirs mécaniques 52 000 322 000 457 000
Arracheuses de pommes de
terre
0 59 000 79 000
Machines à traire 0 3 500 90 000
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5) Doc 1 Quel message véhicule cette affiche publicitaire ? Cochez les bonnes
propositions.
❏ L’industrie et l’agriculture sont en concurrence.
❏ Pour obtenir de bonnes récoltes, il faut utiliser des engrais.
❏ L’industrie des engrais produit de manière considérable.
❏ Les engrais Joudrain sont fiers de présenter leurs usines, symboles de progrès.
6) Doc. 3 Quelle évolution de l’agriculture française peut-on lire dans ce tableau
?
On peut constater que les machines prennent de plus en plus de place dans l’agriculture.
C’est ce qu’on appelle la mécanisation
7) Docs 1 à 3 : Quelles sont les conséquences de ces révolutions sur l’agriculture
française ?
Moins de travailleurs agricoles, + de rendements
8) Docs 1 à 3 : Pourquoi peut-on dire que l’agriculture française se transforme
entre les années 1890 et les années 1950 ?
L’agriculture se transforme car, avec la place de plus en plus grande de l’industrie dans
l’économie française, l’agriculture se modernise. Elle produit davantage grâce à la
mécanisation et à l’utilisation de plus en plus massive des engrais.
III. Le développement du tertiaire
Document 1 : Au bon marché, premier
grand magasin parisien
Document 2 : Au Bon Marché, Estampe,
1872
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Fondé en 1852 par Aristide et Marguerite Boucicaut, Le Bon Marché est le premier grand
magasin du monde. Le couple Boucicaut innove dans tous les domaines : entrée libre, prix
fixes indiqués sur étiquettes, catalogues, vente par correspondance...
Aristide Boucicaut multiplie également les mesures afin d’améliorer les conditions de vie et de
travail de ses employés. Il met ainsi en place une assistance médicale, des congés payés, des
promotions de carrières, des cours du soir, il institue un réfectoire, une caisse de prévoyance
et de retraite.
Document 3 : Les demoiselles du téléphone, Le Petit Journal, 1904
Document 4 : Employés de bureau de l'usine Citroën de Javel (Paris), vers 1930
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Document 5 : Nombre d’instituteurs et d’institutrices de 1900 à 1938
1) Docs 1 à 5. Dans le secteur tertiaire, quels sont les métiers qui apparaissent
et/ou se développent à partir du milieu du XIXe siècle ?
2) Docs 1 à 5. Selon vous, pourquoi ces métiers se développent-ils à cette
époque ?
La France devient un pays de plus en plus urbanisé, création de nouvelles structures
comme les grands magasins, les usines qui réclament de plus en plus d’emplois. On
développe le
3) Docs 1 à 5. Pourquoi peut-on dire qu’il existe une véritable féminisation de
certains emplois ?
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Faire le point des séances 1 et 2
I. L’évolution de l’agriculture
Au XIXe siècle, la France est un pays très majoritairement rural dominé par l’agriculture et l’artisanat. Les travaux
agricoles nécessitent une main d’œuvre nombreuse, car le travail se fait essentiellement à la main. L’agriculture
regroupe des hommes et des femmes ayant des statuts très différents, selon qu’ils soient propriétaires de leur terre
ou non. Beaucoup de paysans pratiquent la pluriactivité : le soir, ou en hiver, ils pratiquent un artisanat à domicile
ou vont travailler dans des usines, pour compléter leurs revenus modestes.
A partir du XXe siècle, l’agriculture se mécanise, et les engrais chimiques apparaissent. Les exploitations sont de plus
en plus grandes, les rendements augmentent, et les besoins en main d’œuvre diminuent, ce qui entraine un exode
rural : en 1931, la France devient majoritairement urbaine.
II. De l’atelier à l’usine
A partir du XIXe siècle, les ouvriers deviennent de plus en plus nombreux en France. Au départ, ce sont surtout des
artisans, qui travaillent dans de petits ateliers avec leur famille et quelques apprentis. Mais progressivement, la
France s’industrialise* : des usines de plus en plus grandes apparaissent (Citroën).
III. Le début du secteur tertiaire
A partir du milieu du XIXe siècle, la société française est de plus en plus urbanisée. Dans les villes, on voit apparaître
de nouveaux métiers, qui appartiennent au secteur tertiaire : domestiques, comptables, fonctionnaires,
commerçants. Certains de ces emplois sont essentiellement occupés par des femmes : secrétaires, opératrices
téléphoniques, vendeuses dans les grands magasins, infirmières, institutrices. Cette féminisation des emplois*
participe de leur émancipation* :
Industrialisation : développement de l’industrie dans un pays, ce secteur remplaçant progressivement l’agriculture.
Exode rural : départ massif des habitants des campagnes vers les villes.
Mécanisation : introduction de machines dans le travail de la terre (tracteurs, moissonneuses-batteuses)
Pluriactivité : fait de combiner plusieurs activités professionnelles au cours de l’année.
Rendements : quantité de produits récoltée pour un hectare de terre cultivée.
Émancipation : fait de s'affranchir d'une autorité.
Féminisation des emplois : fait qu’un métier soit de plus en plus occupé par des femmes.
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Séance 3 : une France socialement hiérarchisée en mutation.
Problématique : Quels changements sociaux accompagnent l’industrialisation entre 1830 et 1950 ?
Mission de la séance :
Vous êtes journaliste au magazine Les Droits de l’Homme, vous devez écrire un
article pour dénoncer les inégalités sociales que génèrent les mutations de la société entre
1830 et 1950.
CONSIGNES :
Pour effectuer cette mission :
- Lire tous les documents & les questions
- Répondre aux questions
- Rédiger votre article
QUESTIONS :
1) Recherchez sur internet les informations nécessaires à la contextualisation des
documents. Identifiez les inégalités générées par les mutations de la société.
Les 4 types d’inégalités : • Entre hommes et femmes dans la société • Entre hommes et
femmes au travail • Entre hommes (noirs-blancs) • Entre ouvriers (employés) et patrons
(employeurs)
2) Recopiez et complétez le tableau ci-dessous en utilisant, dans la colonne « Type
d’inégalités », les termes suivants : « classe », « genre », « race »
Doc n°
Date Type d’inégalité
Répond au doc
Situation/description
1 1848 6 Abolition de l’esclavage dans les colonies et de l’engagement. Indemnisation des colons en contrepartie
2 1917 Genre 5 La femme part travailler à l’usine, elle est l’égale de l’homme.
3 1900 4 Les non-possédants (ouvriers-prolétariat) et les possédants (patrons-bourgeoisie)
s’opposent dans une lutte syndicale et politique.
4 1936 3 Victoire des ouvriers sur le patronat (obtention de droits sociaux).
5 1905 Genre 2 Les femmes sont cantonnées dans des métiers dits « féminins » et connaissent peu
d’élévation sociale
6 1 1 Cette théorie place l’homme blanc au sommet
de l’évolution alors que l’homme noir est situé très proche du singe
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3) Choisissez une inégalité, formulez une définition de cette inégalité.
Inégalité de genre : selon qu’on soit homme ou femme, on est assigné à des métiers
particuliers et on ne possède pas les mêmes droits civiques et sociaux.
Inégalité de classe : entre 1830 et 1945, la société est constituée de deux grands groupes,
des classes : celle des possédants (bourgeoisie) et celle des non-possédants (prolétariat).
Inégalité de race : selon qu’on soit citoyen métropolitain, esclave ou travailleur des colonies,
noir, métis ou blanc, on jouit d’un statut professionnel, civique et social différent.
Corpus de documents :
Document 1 : Le printemps des peuples noirs, décret du 27 avril 1848 sur l’abolition
de l’esclavage.
Article 1er. L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions
françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d'elles. À partir
de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente
de personnes non libres, seront interdits.
Article 2. Le système d'engagement à temps établi* au Sénégal est supprimé.
Article 4. Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou
correctionnelles pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n'auraient point entraîné ce
châtiment. Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative.
Article 6. Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l'Inde seront
représentées à l'Assemblée Nationale.
*Suite à l’abolition de l’esclavage et de peur de ne plus disposer de main d’œuvre, est créé l’engagisme, qui
impose un temps de travail obligatoire aux anciens esclaves.
Document 2 : Prends garde au môme… hein !
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Document 3 : « Le principe de la lutte
de classe », extraits du discours de Jean Jaurès, Lille, 26 novembre 1900
C'est ainsi que le principe de la lune de classe, qui suppose d'abord la division de la société
en deux grandes catégories contraire, les possédants et les non-possédants; qui suppose
ensuite que les prolétaires ont pris conscience de la société de demain et de l’expérience
collectiviste ; c'est ainsi que la lune de classe s'est complétée par la conviction acquise par le
prolétariat qu'il devait s'émanciper lui-même et pouvait seul s'émanciper.
[…] Oui, le principe de la lutte de classes vous oblige à faire sentir aux prolétaires leur
dépendance dans la société d'aujourd'hui ! […] Oui, il vous oblige à vous organiser en
syndicats ouvriers, en groupes politiques, en coopératives ouvrières, à multiplier les
organismes de classe. […] Oui, le Parti socialiste est un parti d'opposition continue, profonde,
à tout le système capitaliste [ ... J.
Textes et discours de Jean Jaurès, https://jaures.eu.
Définition prolétariat : classe sociale composée de personnes ne possédant ni capital, ni
moyen de production et qui n’ont pour vivre que le travail de leurs mains. Le prolétariat
s’oppose à la bourgeoisie.
Définition prolétariat : classe sociale composée de personnes ne possédant ni capital, ni
moyen de production qui n’ont pour vivre que le travail de leurs mains. S’oppose à la
bourgeoisie.
Définition bourgeoisie : au xixème et xxème, classe sociale composée de personnes ayant un
certain capital social, culturel et financier appartenant aux couches supérieures voire
intermédiaires de la société.
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Définition capitalisme :
Définition socialisme : courant politique souhaitant une organisation sociale et économique plus juste.
Document 4 : Une du journal socialiste Le Populaire, 8 juin 1936.
Document 5 : Léon
DeLachaux, La lingère à
Lille, vers 1905
huile sur toile 47x56.5com,
Musée d’Orsay, Paris.
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Document 6 :
Théorie
scientifique des
« races ».
FE Guérin,
Dictionnaire
pittoresque d’histoire
naturelle et des
phénomènes de la
nature, 1833-1834 ,
gravure sur cuivre.
Pour aller plus loin : L’histoire en 5 min : le paternalisme
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Faire le point de la séance 3
Un monde socialement hiérarchisé
Le processus d’industrialisation, touche l’ensemble des territoires, métropole et colonies.
- Elle fait appel aux machines.
- Elle concerne l’agriculture comme l’industrie
- Révèle des inégalités (…………………………………..)
- Elle se développe selon des rapports de force entre ouvriers et patrons
I. La naissance et le développement de la classe ouvrière
Avec la place plus importante prise par l’industrie, naît un groupe social : les ouvriers. En
1866 à Paris les ouvriers représentent 57 % de la population. Ils vivaient au jour le jour, sans
avoir la certitude de l'argent du lendemain. La population loge dans des conditions
épouvantables.
L’industrialisation impose donc une nouvelle organisation de la production industrielle à
l’origine d’un système de classe.
Ce système de classe oppose la bourgeoisie (le capital) et le prolétariat (le travail). La prise
de pouvoir par la bourgeoisie s’accompagne d’une domination de la classe ouvrière.
II. Travailler dan les colonies
Dans les colonies, le travail revêt différentes formes et règles. A partir de 1848, les anciennes
colonies (Guyane, Martinique, Guadeloupe, La réunion) fonctionnent selon des règles peu
garantes des droits nouveaux des citoyens victimes de leur ancien statut d’esclave. Face à la
diminution de la main-d’œuvre servile, les planteurs font appel à de la main d’œuvre
immigrée. Les territoires conquis jouissent de statuts différents qui favorisent l’engagisme
(mode de recrutement pratiqué entre 1850 et 1930 visant à remplacer les esclaves affranchis
par des travailleurs sous contrat) et le travail forcé ) partir des années 1880. Peu de
différences entre avant et après 1848 : aux anciens maîtres se substituent des patrons pue
respectueux des conditions de travail et de vie des nouveaux hommes libres, qui gagnent peu
dans les plantations, les mines ou les rizières.
Plantation : exploitation agricole coloniale spécialisée dans la production exotique (sucre,
café, cacao…) aussi appelée « habitation ».
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Je teste mes connaissances :
V F
Dans la France de 1851, l’industrie domine
La France de 1946 est industrielle.
L’industrialisation entraîne l’accroissement des inégalités
L’exode rural est le transfert des activités agricoles de la campagne à la ville
La société du XIXème siècle est égalitaire
La société du XIXème siècle est hiérarchisée.
Les travailleurs ont les mêmes droits dans les colonies et en métropole.
Suite à l’abolition de l’esclavage, en 1848, les planteurs font appel à une main
d’œuvre immigrée.
Dans les colonies, le travail revêt différentes formes et règles.
Schéma de synthèse :
Au XIXème et début XXème siècle de profondes mutations s’opèrent dans la société française.