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1 THEME 5 LES FRANÇAIS ET LA RÉPUBLIQUE QUESTION 1 La République, trois républiques CHAPITRE 2 LES COMBATS DE LA RÉSISTANCE (CONTRE L’OCCUPANT NAZI ET LE RÉGIME DE VICHY) ET LA REFONDATION RÉPUBLICAINE 1940-1946. INTRODUCTION Définition du sujet : Face à la défaite de l’armée française en mi-juin 1940, le gouvernement est divisé quant à la position à adopter face à l’Allemagne vainqueur. Certains, comme le sous-secrétaire d’Etat à la guerre Charles de Gaulle, pensent qu’il faut continuer le combat en se repliant sur l’empire colonial. D’autres pensent qu’il fait demander l’armistice. C’est le cas du maréchal Pétain, « héro de Verdun », âgé de 84 ans, qui a été nommé en mai vice-président du Conseil afin de rassurer les Français. Cette division entraine la chute du gouvernement Reynaud qui démissionne le 16 juin 1940. Pour lui succéder, le Président de la République choisit Pétain. Celui-ci annonce le 17 juin 1940 aux Français qu’il faut cesser le combat, ce que dénonce de Gaulle le lendemain depuis Londres où il s’est exilé. En 1940, peu de Français entendent et répondent à l’appel de de Gaulle. La majorité d’entre eux fait confiance à Pétain qui dirige la France jusqu’en 1944.

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THEME 5

LES FRANÇAIS ET LA RÉPUBLIQUE

QUESTION 1

La République, trois républiques

CHAPITRE 2

LES COMBATS DE LA RÉSISTANCE (CONTRE L’OCCUPANT NAZI ET LE RÉGIME

DE VICHY) ET LA REFONDATION RÉPUBLICAINE

1940-1946.

INTRODUCTION

Définition du sujet :

Face à la défaite de l’armée française en mi-juin 1940, le gouvernement est

divisé quant à la position à adopter face à l’Allemagne vainqueur. Certains,

comme le sous-secrétaire d’Etat à la guerre Charles de Gaulle, pensent qu’il

faut continuer le combat en se repliant sur l’empire colonial. D’autres

pensent qu’il fait demander l’armistice. C’est le cas du maréchal Pétain,

« héro de Verdun », âgé de 84 ans, qui a été nommé en mai vice-président du

Conseil afin de rassurer les Français. Cette division entraine la chute du

gouvernement Reynaud qui démissionne le 16 juin 1940. Pour lui succéder, le

Président de la République choisit Pétain. Celui-ci annonce le 17 juin 1940

aux Français qu’il faut cesser le combat, ce que dénonce de Gaulle le

lendemain depuis Londres où il s’est exilé. En 1940, peu de Français

entendent et répondent à l’appel de de Gaulle. La majorité d’entre eux fait

confiance à Pétain qui dirige la France jusqu’en 1944.

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Problématique :

o Comment Pétain a-t-il mis fin à la 3eme République ?

o Quel rôle la Résistance t-elle joué dans le rétablissement de la

République après la Libération ?

Plan :

1. Le régime de Vichy met fin à la 3eme République

2. Les formes de la Résistance.

3. La refondation républicaine après la Libération.

1. Le régime de Vichy met fin à la 3eme République

A- L’effondrement de la 3eme République.

L’armistice que Pétain accepte de signer le 22 juin 1940 avec l’Allemagne fixe

pour la France des conditions très dures et prévoit l’occupation d’une grande

partie du territoire français. L’Alsace et la Moselle sont annexées à

l’Allemagne et la France est coupée en deux par la ligne de démarcation. La

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moitié nord et la façade atlantique sont occupées par l’armée allemande qui

exerce l’autorité sur l’administration française. La partie sud est dite

« libre », c’est-à-dire sous l’autorité du gouvernement français qui s’installe à

Vichy. La France doit payer les frais d’entretien de l’armée d’occupation, les

soldats capturés restent prisonniers, les autres sont démobilisés (ils cessent

de combattre) et le matériel militaire livré à l’Allemagne.

Pétain utilise cette situation pour servir son projet idéologique. En effet,

dans ses discours, Pétain responsabilise de la défaite non par l’armée

française mais la République. Son opinion fait écho à ce que pense une partie

de la classe politique française de l’époque héritière des Ligues d’extrême

droite des années 1930.

Avec l’aide de Pierre Laval, il entreprend de mettre un terme aux garanties

républicaines et de fonder un nouveau régime. Le 10 juillet 1940, Pétain

demande au Parlement, qui le lui accorde, de lui octroyer les pleins pouvoirs.

Il annonce ensuite la fin de la 3eme République et la naissance de ce qu’il

appelle l’ « Etat français ».

Le nouveau régime est autoritaire : le gouvernement, dont Pierre Laval

devient le chef, n’est responsable que devant Pétain, qui devient chef de

l’Etat. Les nouvelles assemblées annoncées par Pétain ne voient jamais le

jour et le chef de l’Etat exerce alors le pouvoir législatif.

Une intense propagande diffuse les valeurs de ce nouveau régime, celles de

la « Révolution Nationale ».

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B- La « Révolution Nationale » : conservatisme et repli nationaliste.

Cette affiche de propagande du nouveau régime pourrait faire l’objet d’un

commentaire de document, dont la consigne pourrait être : « Après avoir

présenté ce document, montrer qu’il met en évidence les valeurs et

l’idéologie du régime politique mis en place par le maréchal Pétain à partir de

1940 ».

En effet, ce document désigne les ennemis de la Révolution Nationale, au

premier rang desquels se trouvent le Front Populaire et son héritage (Congés

payés), et le parlement par exemple. Il énonce des valeurs que Pétain veut

imposer, toutes liées à l’ordre, au travail, au repli nationaliste. Cette affiche

signale aussi les groupes sociaux sur lesquels la Révolution Nationale entend

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s’appuyer, à savoir les petits artisans et les paysans, traditionnellement plus

conservateurs et hostiles à la politique de progrès social mise en place en

1936 par le Gouvernement de Front Populaire.

Selon l’idéologie de Pétain, la ruine de la France résulterait de la démocratie,

associée au désordre. Le Front Populaire est particulièrement visé car ses lois

sociales auraient encouragé la paresse. Pétain stigmatise aussi certains

groupes de la société, comme les juifs, les francs-maçons, les communistes et

les étrangers, considérés comme des ennemis de la France.

Pétain entend reconstruire la France sur de nouvelles bases que résume la

nouvelle devise du pays « Travail, Famille, Patrie » qui se substitue à la devise

héritée de la Révolution Française, au fronton de tous les bâtiments publics.

Ce qu’implique chacun des termes de cette nouvelle devise pour la France :

Travail : Grèves et syndicats sont interdits. La propagande valorise le

paysan et l’artisan qui symbolisent, plus que l’ouvrier, les valeurs que

Pétain veut promouvoir.

Famille : Pétain attribue la défaite à la faiblesse démographique. Il

adopte donc une politique nataliste fondée sur une vision

traditionnelle de la femme : interdiction du divorce avant trois ans de

mariage, avortement passible e la peine de mort. La propagande invite

les femmes à rester au foyer, célèbre les familles nombreuses et

instaure la fête des mères.

Patrie : Pétain conçoit la société comme extrêmement hiérarchisée

derrière son chef. Il rejette donc toute vie démocratique

C- La Collaboration d’Etat

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La Collaboration du régime de Vichy avec l’Allemagne nazie débute après

l’entrevue entre Pétain et Hitler à Montoir en octobre 1940. Pétain justifiait

ce choix avec deux arguments : la Collaboration devait permettre d’adoucir

l’occupation allemande et après la victoire du Reich cette loyauté devait

permettre à la France d’obtenir une place privilégiée dans une Europe

dominée par l’Allemagne.

2. Les formes de la Résistance.

A- Naissance et développement de la Résistance

L’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle marque le début de la

Resistance. Depuis Londres, de Gaulle dénonce la signature de l’armistice

annoncée la veille par le maréchal Pétain et il invite à poursuivre le combat

aux côtés des Britanniques désormais seuls face aux Allemands.

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La Resistance naît pendant l’été 1940, d’abord comme une lutte contre

l’Occupation allemande. Puis, à partir d’Octobre 1940, date à laquelle Pétain

annonce sa politique de Collaboration avec l’Allemagne nazie, elle lutte en

outre contre la Collaboration et contre le régime de Vichy afin de rétablir la

démocratie.

La Résistance prend deux formes :

Résistance extérieure ou « France Libre » ou « Forces Françaises

Libres » (FFL) dirigées par de Gaulle depuis Londres. Pendant l’été

1940, ils sont 7000, tous soldats. Leurs effectifs finiront par atteindre

260.000.

Résistance Intérieure (FFI), dont les effectifs augmentent peu à peu.

En 1940, ils sont très eu nombreux. Quelques événements vont grossir

leurs rangs. L’entrée en guerre de l’URSS en 1941 aux côtés des Alliés

pousse les communistes à rejoindre la Résistance. En 1942, les

premières rafles antisémites accroissent les rangs de la Résistance. En

1943, l’établissement du STO (Service du Travail Obligatoire) pousse

des jeunes hommes qui refusent d’aller travailler en Allemagne à

rejoindre la Résistance.

Les Résistants ont cependant toujours été minoritaires. On évalue à 250.000

le nombre de personnes qui ont rejoint un mouvement de résistance. On

peut évaluer à quelques centaines de milliers le nombre de personnes qui

ont accompli des actes de résistance sans pour autant faire partie d’une

organisation de résistance.

B- Les actions de la Résistance.

Les FFL participent aux combats aux côtés des Alliés, notamment aux

débarquements d’Italie en 1943, ainsi qu’aux combats de la Libération après

le débarquement en Normandie en juin 1944. De Gaulle obtient des Alliés,

que la 2eme DB (Division de Blindés) du général Leclerc entre en première

dans Paris le 24 aout 1944. Cette entrée symbolique est une manière de

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montrer la participation active des Résistants français à la libération du pays.

Elle est importante car elle permettra à de Gaulle de justifier la formation

d’un gouvernement français une fois le pays libre, car les EUA comptaient

occuper la France. Puis, les FFL participent à l’invasion de l’Allemagne en

1945.

Les FFI ont eu des actions plus limitées car elles ont souvent été divisées par

des divergences politiques. En 1943, de Gaulle charge Jean Moulin (préfet

révoqué par le gouvernement de Vichy et qui rejoint Londres en 1941) d’unir

les différents mouvements de Résistance. Pour cela, Jean Moulin réunit

clandestinement leurs délégués en un Conseil National de la Résistance

(CNR) qui adopte un programme commun. Cette coordination rend plus

efficaces les actions entreprises par les mouvements, réseaux de Résistance

et les maquis :

Les mouvements cherchent à mobiliser la population par des tracts

puis des journaux clandestins.

Les réseaux mènent des actions de nature militaire telles que des

missions de renseignement, de sabotage de routes, de lignes

téléphoniques ou des voies ferrées.

Au moment de la libération, les maquisards à qui des avions alliés

parachutent des armes mènent des actions de guérilla et libèrent le

Sud-ouest de la France.

3. La refondation républicaine après la Libération (1944-1946)

A- Le rétablissement de l’ordre républicain à la Libération.

Le régime de Vichy s’effondre le 20 aout 1944, lorsqu’un commando SS

emmène Pétain pour le protéger en Allemagne. C’est alors de Gaulle, qui a

fondé le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) en

mars 1944, qui a autorité sur la France libérée, ce qu’il a obtenu après

négociations avec les EUA et grâce à l’appui du Premier Ministre britannique,

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Churchill. En effet, les EUA envisageaient de placer la France sous

administration militaire (comme l’Allemagne et le Japon), le temps de

renouveler son personnel militaire et administratif et de rétablir la

démocratie. Dans son discours du 25 aout 1944, de Gaulle parvient à faire

prévaloir une vision différente. Il affirme dans ce discours que Paris « s’est

libéré par son peuple avec le concours de la France tout entière ». Ce

discours marque le début du mythe très largement diffusé jusque dans les

années 1970 des Français majoritairement résistants.

DOCUMENT

Discours de l’Hôtel de ville du 25 aout 1944

Le Contexte : Le 25 août, Paris est libéré par l'action conjuguée de la police

parisienne, des forces de l'intérieur levées dans la capitale et de la division blindée du général Leclerc qui a brisé les positions allemandes dans la

banlieue sud et les derniers centres de résistance de l'ennemi au Majestic, au Luxembourg, au Palais-Bourbon, rue Royale, etc. Le général de Gaulle fait

son entrée dans la ville à 4 heures du soir par la porte d'Orléans. Il va d'abord à la gare Montparnasse, où le général Leclerc reçoit la capitulation du Commandant des forces allemandes de Paris, et donne ses ordres pour

assurer la couverture de la capitale vers le nord. Il s'installe ensuite au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique, et y établit le siège de la

Présidence du gouvernement. Après une visite à la Préfecture de police, où ont commencé les combats pour la libération de Paris, le général de Gaulle se

rend à l'Hôtel de Ville où l'attendent la Municipalité provisoire (Comité parisien de la Libération), le Comité national de la Résistance, des détachements de combattants ainsi qu'une foule immense. Après les discours

que lui adressent M. Marrane, au nom du Comité parisien de la Libération, et M. G. Bidault, président du Comité national de la Résistance, il prononce

l'allocution improvisée que voici :

Le discours : « Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous

étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour

se libérer et qui a su le faire de ses mains.

Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des

minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies.

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! libéré

par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la

France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui

se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.

Eh bien ! puisque l'ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France

rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre,

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éclairée par l'immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses

droits.

Je dis d'abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le

moment, il s'agit de devoirs de guerre. L'ennemi chancelle mais il n'est pas encore

battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous l'ayons, avec le

concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous pour que nous nous

tenions pour satisfaits après ce qui s'est passé. Nous voulons entrer sur son territoire

comme il se doit, en vainqueurs. C'est pour cela que l'avant-garde française est

entrée à Paris à coups de canon. C'est pour cela que la grande armée française

d'Italie a débarqué dans le Midi ! et remonte rapidement la vallée du Rhône. C'est

pour cela que nos braves et chères forces de l'intérieur vont s'armer d'armes

modernes. C'est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous

continuerons de nous battre jusqu'au dernier jour, jusqu'au jour de la victoire totale

et complète. Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous

entendent en France savent qu'il exige l'unité nationale. Nous autres, qui aurons

vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n'avons pas à vouloir autre

chose que de nous montrer, jusqu'à la fin, dignes de la France. Vive la France!”

La 1ere décision du GPRF est de déclarer « nulles et sans effet » les lois

promulguées par le régime de Vichy. Les grandes libertés sont rétablies et le

droit de vote est accordé aux femmes françaises. Des commissaires de la

Républiques sont nommés dans chaque région pour remplacer les préfets de

Vichy.

L’Etat organise aussi l’épuration, c’est-à-dire, le processus visant à punir les

collaborateurs et pour empêcher les opérations vengeance. En effet,

immédiatement après la Libération cette épuration avait d’abord été

spontanée (voir les femmes tondues). Donc, pour éviter les châtiments

humiliants et les règlements de compte personnels, l’Etat doit prendre en

main rapidement l’épuration et l’organiser dans des tribunaux. C’est ainsi

que Pétain est condamné à mort en 1945, puis sa peine est commuée en

détention à vie, que Laval est exécuté, que 125.000 Français sont jugés,

38.000 emprisonnés et 767 exécutés.

B- De grandes réformes économiques et sociales.

Conformément au programme du CNR adopté en mars 1944, le GPRF lance

de grandes réformes économiques et sociales. La nécessité de reconstruire le

pays justifie des mesures dirigistes, c’est-à-dire que l’Etat intervient dans

l’économie au moyen du plan (planification indicative et non impérative) et

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des nationalisations dans les secteurs-clés de l’économie (énergie,

transports, banques, assurances).

Le programme du CNR prévoit aussi la mise en place d’un Etat-providence.

C’est dans cet objectif qu’est créée la Sécurité Sociale qui prend en charge

l’assurance maladie, les allocations familiales, les accidents du travail et

généralise le système de retraites. Ces droits sociaux sont inscrits dans la

constitution de 1946.

La démocratie et alors rétablie. Toutefois, une polémique surgit au sujet du

choix des institutions.

C- La naissance de la 4eme République.

En 1945, le GPRF consulte les Français par référendum sur les institutions :

96% refusent le retour de la 3eme République et se prononcent pour la

désignation d’une assemblée constituante.

Les résultats des élections de cette assemblée révèlent une recomposition

des forces politiques : les partis qui se sont engagés dans la Résistance

dominent largement : PCF (communistes), la SFIO (Socialistes) et le MRP

(centre droit). Les partis de droite, trop impliqués dans le régime de Vichy

sont rejetés.

La majorité des députés de cette assemblée constituante sont favorables à

un pouvoir législatif fort en réaction au pouvoir personnel et autoritaire de

Pétain. En revanche, de Gaulle est favorable à un pouvoir exécutif fort. Son

désaccord avec l’Assemblée provoque sa démission en janvier 1946.

Un projet, instaurant un régie parlementaire à deux assemblées est adopté à

53% en octobre 1946. C’est le début de la 4eme République et l’organisation

de ses pouvoirs est finalement proche de celui de la 3eme République. Le

pouvoir législatif fort conduit à une instabilité gouvernementale (23

gouvernements entre 1946 et 1958).

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CONCLUSION

Tandis que le régime républicain semblait solidement enraciné dans la

société française, en 1940 Pétain met un terme aux garanties républicaines.

C’est pourquoi, très vite le combat des Résistants s’étend à la lutte contre le

régime de Vichy. Il vise aussi à restaurer la République et ses valeurs.

Cependant, confrontée aux crises de la Guerre froide et à la décolonisation,

la République succombe à la Guerre d’Algérie.