theme 2 amenger et developper le territoire francais · 2013-06-26 · amenger et developper le...
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THEME 2
AMENGER ET DEVELOPPER LE TERRITOIRE FRANCAIS
QUESTION 2
LA FRANCE EN VILLES
CHAPITRE 1
MOUVEMENTS DE POPULATION, URBANISATION, METROPOLISATION
CHAPITRE 2
AMENAGER LES VILLES : REDUIRE LES FRACTURES SOCIALES ET SPATIALES
CHAPITRE 3
ENTRE ATTRACTIVITE URBAINE ET NOUVELLES FORMES DE
DEVELOPPEMENT : LES ESPACES RURAUX.
INTRODUCTION
Définition du sujet : L’étude de la population française consiste
essentiellement en une étude urbaine car les Français vivent très
majoritairement dans les villes et celles-ci structurent l’espace français.
Mouvements de population, urbanisation, métropolisation :
Actuellement, les grands traits des dynamiques spatiales de la
population française se font au profit des aires urbaines.
Aujourd’hui 4 Français sur 5 vivent dans une ville. Ce mouvement
d’urbanisation se traduit par une extension spatiale des zones
urbaines.
Le phénomène qui marque actuellement le processus
d’urbanisation est la métropolisation, c’est-à-dire une
concentration croissante de la population, des richesses et des
fonctions de commandement dans les agglomérations. Ce
phénomène touche particulièrement la région parisienne et les
grandes agglomérations françaises et il structure fortement l’espace
français.
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Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales. Le
processus d’urbanisation entraine un étalement urbain qui génère à
son tour une ségrégation socio-spatiale. Dans ce contexte, des
politiques urbaines sont mises en œuvre afin de réduire ces
inégalités sociales et spatiales.
Les espaces ruraux entre attractivité et nouvelles formes de
développement. En fonction de leur relation avec la ville, on
distingue trois types d’espaces ruraux :
o Zones rurales touchées par la périurbanisation : Elles ont
principalement une fonction de résidence pour des ménages
en provenance de la ville et y travaillant. Leur mode de vie est
urbain. Le phénomène de la périurbanisation transforme la
composition sociale et démographique d’un espace rural
revitalisé.
o Zones rurales destinées à l’agriculture intégrée au marché
mondial : Elles se trouvent dans les régions de grandes
plaines céréalières, de viticulture. Elles sont souvent
subventionnées par la politique européenne et bénéficient
d’une certaine prospérité.
o Espaces ruraux défavorisés : La plupart se trouve en zone
montagneuse enclavée, ce qui limite la fonction résidentielle
ainsi que le développement d’une activité agricole. Les
acteurs locaux cherchent à y développer des activités
alternatives.
Problématique :
CHAPITRE 1
o Quelles sont les dynamiques spatiales de la population en
France ? (= Distribution de la population, mouvements
migratoires à l’intérieur du territoire, inégalités)
o Comment se traduit spatialement l’urbanisation croissante du
territoire français ? Quelles sont les spécificités de l’armature
urbaine ?
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o Comment le processus de métropolisation touche t-il la France ?
Quels sont ses effets ?
CHAPITRE 2
o Comment réduire les fractures sociales dans les villes ? Quelle
politique de la ville et quels aménagements urbains permettent
d’obtenir plus d’équité sociale et spatiale ?
CHAPITRE 3
o Quelles sont les conséquences sur les espaces ruraux de
l’étalement urbain et de l’attractivité des villes ? (= Différents
types d’espaces ruraux, avenir de ces espaces dans le contexte
de la mondialisation et du développement durable)
CHAPITRE 1
MOUVEMENTS DE POPULATION, URBANISATION, METROPOLISATION
Nous nous demanderons dans ce premier chapitre, comment les villes
structurent le territoire français.
1. Dynamiques de la population française et urbanisation.
A- Concentration des Français dans les villes
AIRE URBAINE : Ensemble formé par un pôle urbain, la ville-centre, et sa
couronne périurbaine, c’est-à-dire l’ensemble des communes dont la
majorité des actifs travaillent dans le pôle urbain.
4/5 des Français sont des citadins. Sont considérées comme communes
urbaines, les communes comptant au moins 2.000 habitants agglomérés.
Les principales aires urbaines en France sont :
Paris : 11 millions d’habitants, dont plus de 2 dans la ville-centre.
Lyon : 1,7 million.
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Marseille-Aix : 1,5 million.
Lille : 1,15 million
Toulouse : un peu moins de 1 million.
Les 12 premières agglomérations françaises concentrent plus de 20 millions
d’habitants.
La croissance des villes est inégale dans le temps et dans l’espace :
Les villes moyennes ont absorbé l’essentiel de l’exode rural au cours
des années 1970 et stagnent aujourd’hui.
Certaines villes du Nord (Lens, Valencienne), de l’Est et du Centre
n’attirent plus de nouveaux habitants.
Les métropoles de l’Ouest (Nantes, Rennes, Bordeaux) et du Sud
(Toulouse, Montpellier, Nice, Grenoble) sont les plus attractives et
dynamiques actuellement.
B- L’étalement urbain = périurbanisation
VOIR CARTE « TAILLE ET CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE DES AIRES
URBAINES »
C’est un phénomène apparu au cours des années 1960 et qui ne cesse
depuis, de se renforcer. Il s’agit d’un mouvement parti des centres-villes et
des banlieues proches, vers les communes rurales ou les petites villes
proches d’une agglomération.
Ces espaces ruraux sont alors urbanisés, ce qui conduit à une extension
spatiale des villes, accompagné d’un étalement des infrastructures liées au
mode de vie urbain, à savoir, les zones d’activités économiques, les
infrastructures de transport, les zones commerciales, les parcs de loisir, les
aéroports etc.
La limite entre les espaces urbains et les espaces ruraux est donc devenues
plus floue.
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L’étalement urbain se produit lorsque le processus d’urbanisation est plus
rapide que la croissance de la population. Ce phénomène est observable
dans tous les pays développés.
En France, l’extension des aires périurbaines a atteint 6.900km2 entre 1992 et
2004, soit une augmentation de 20% tandis que pendant la même période, la
population n’augmentait que de 6%.
Cet accroissement de l’ « espace consommé » par habitant se fait à 80% au
détriment de l’espace agricole.
C- L’armature urbaine de la France.
VOIR CARTE « ARMATURE URBAINE DE LA FRANCE »
Le réseau urbain français est déséquilibré par la « macrocéphalie »
parisienne. La plupart des pays développés ont des trames urbaines
équilibrées et régulières, mais la spécificité de la France réside dans le rôle
surdimensionné de sa capitale. En effet, Paris et la région parisienne
polarisent (certains géographes utilisent le terme « métropolise ») le
territoire, non seulement à cause de sa taille (11 millions d’habitants, soit
1/6 de la population française), mais aussi par l’hyper concentration des
fonctions de commandement (services supérieurs) que l’on y trouve.
A partir des années 1960, l’Etat français initie une politique d’aménagement
du territoire destinée à rééquilibrer le territoire en corrigeant
l’hypercentralisation économique et démographique parisienne. C’est dans
ce cadre que sont créées en 1963, les métropoles d’équilibre. Elles sont au
nombre de 8 :
Lyon-Saint Etienne-Grenoble
Aix-Marseille
Lille-Roubaix-Tourcoing
Toulouse
Bordeaux
Nantes-Saint Nazaire
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Strasbourg
Nancy-Metz.
Au cours des années 1970, on a ajouté à cette liste, le reste des capitales
régionales désormais toutes assimilées à des métropoles d’équilibre.
Même si cette politique a contribué à rééquilibrer le territoire français et à
réduire le poids relatif de la région parisienne, l’indice de primauté de Paris
est encore de 7 actuellement, ce qui signifie que Paris a un poids 7 fois plus
important que la 2eme ville française (Lyon ou Marseille) en terme de
population, ce qui a des incidences sur les activités et donc sur le poids
économique.
Cette politique d’aménagement du territoire fut complétée, avec le même
objectif de rééquilibrage du territoire, par la politique des villes nouvelles à
partir de la fin des années 1960 et elle est toujours en œuvre. Il s’agit de la
création de 9 villes nouvelles ex-nihilo afin de mettre en valeur des pôles de
développement en dehors du centre de l’agglomération. La majorité d’entre
elles ont été fondées dans la région parisienne.
Par conséquent, actuellement, au niveau régional d’autres métropoles
structurent le territoire et le rééquilibrent dans une certaine mesure. Grace
aux politiques d’aide au développement, elles sont aujourd’hui plus peuplées
et leurs activités de plus en plus diversifiées. Outre le Bassin-parisien qui
structure le territoire au niveau national, l’armature urbaine française
s’organise autour des pôles urbains suivants :
Le Nord-Pas-de-Calais est organisé autour de Lille qui monopolise les
relations avec Paris et centralise les échanges de toute nature à
l’intérieur de la région.
L’Est s’organise autour de Strasbourg.
L’Ouest a pour métropole régionale Nantes, mais de plus en plus
Rennes la concurrence.
Le Sud-ouest se structure autour de deux métropoles : Bordeaux et
Toulouse.
Le Midi méditerranéen est dominé par Marseille. Cependant,
Montpellier.
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Lyon est au centre d’un réseau de villes du Sud-est.
A un niveau inferieur, se trouvent les villes moyennes (entre 20.000 et
100.000 habitants), plus nombreuses qui jouent un rôle important dans
l’encadrement du territoire, notamment pour les services de proximité.
Entre 1960 et 1975, ces villes avaient un solde migratoire positif, mais
aujourd’hui leur population stagne. Ces villes moyennes craignent même
actuellement de perdre une partie de leur population depuis l’arrêt de la
politique de déconcentration industrielle et de la fin de l’exode rural qui
alimentait leur croissance démographique.
2. Un territoire inégalement métropolisé.
METROPLISATION : Processus de concentration des fonctions stratégiques
dans les grandes villes.
La présence de ces fonctions stratégiques détermine fortement le
développement de l’emploi dans les villes, donc leur prospérité économique,
leur attractivité.
Les géographes identifient 12 fonctions stratégiques dans les domaines de
l’art, des banques et assurances, du commerce de gros, du commerce
industriel, de la gestion, de l’information, de l’informatique, de la recherche
industrielle, de la recherche publique, des services, des télécommunications
et des transports.
Or, actuellement, l’urbanisation du territoire français s’accompagne d’un
regroupement de ces fonctions de haut niveau dans certaines villes
engagées dans la compétition européenne et mondiale.
A- Le phénomène de la métropolisation
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Le phénomène de métropolisation n’est pas propre à la France : dans le
cadre de la mondialisation, on assiste à un phénomène de métropolisation à
l’échelle de la planète car c’est une nécessité pour qu’une ville soit
compétitive au niveau mondial.
VOIR CARTE « ASSOCIATION DE VILLES AU RANG DE METROPOLES »
C’est un processus qui existe à toutes les échelles, notamment à l’échelle
régionale : dès qu’une agglomération dépasse le seuil des 200.000 habitants,
elle tente d’accéder au statut de métropole. C’est pourquoi, certaines villes
tentent de s’associer dans des partenariats afin d’acquérir un poids
démographique et économique suffisant pour parvenir au rang de
métropoles. C’est le cas par exemple de Rouen, Le Havre et Caen. En effet,
certaines villes n’atteignent pas, seules, le seuil démographique et/ou
qualitatif suffisant pour accéder au statut de métropole ; c’est pourquoi elles
se regroupent pour compenser ces lacunes. Ces regroupements sont
d’ailleurs encouragés par la politique d’aménagement du territoire (DATAR).
Des partenariats transfrontaliers sont aussi réalisés à l’échelle européenne :
Lille est partenaires de villes belges au sein de la Conférence Intercommunale
Transfrontalière (COPIT) ; Strasbourg avec Bâle.
Pour une agglomération, parvenir au rang de métropole est d’autant plus
difficile que celle-ci est localisée près de Paris car dans ce cas la capitale
absorbe l’essentiel des fonctions stratégiques. Au contraire, l’éloignement
par rapport à Paris favorise le développement de fonctions stratégiques dans
une agglomération.
La métropolisation croissante inquiète les petites villes parce qu’elles
subissent cette concentration urbaine qui conduit à une réduction des
services publics, des fermetures de gares, d’hôpitaux, à la disparition de
centres culturels ou sportifs. Le niveau inferieur de l’armature urbaine s’en
trouve alors fragilisé.
B- Paris, seule métropole globale en France
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Malgré la décentralisation, Paris monopolise toujours les fonctions de
commandement dans les domaines politiques, économiques et culturels
(medias, recherche scientifique …). La capitale est 7 fois plus peuplée que
Lyon ou Aix-Marseille et l’ensemble des réseaux de transport converge vers
Paris, ce qui renforce sa position dominante. Cette situation est unique en
Europe et fait de Paris la seule « ville-monde » ou « métropole globale »
française : c’est un hub international ainsi qu’une plateforme multimodale,
avec les deux aéroports d’Orly et de Roissy-CDG. Paris est aussi la capitale
des salons, séminaires et congrès internationaux, ainsi que la première
destination touristique au monde. L’attractivité de Paris se manifeste aussi
par la concentration de sièges sociaux d’entreprises internationales.
Afin de conserver l’attractivité de Paris et sa compétitivité internationale, les
autorités ont renoncé à affaiblir son poids relatif par rapport aux métropoles
régionales et même prévoient de le consolider et de le renforcer afin
d’accroitre la compétitivité internationale de la capitale française : c’est dans
ce cadre qu’a été élaboré le projet du « Grand Paris » : celui-ci prévoit
l’essor de pôles spécialisés proches de la capitale, comme le plateau de
Saclay pour les sciences et les technologies, le Bourget pour l’aviation et le
tourisme d’affaires, la Plaine Saint-Denis pour les industries et le
développement du numérique.
SCHEMA : PARIS, UNE VILLE MONDIALE A DEUX ECHELLES.
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C- Les métropoles régionales.
Grâce à la politique de décentralisation, les autres métropoles françaises sont
également dynamiques. Toutefois, elles ne parviennent pas à atteindre le
poids international de certaines métropoles européennes. Ainsi, Lyon,
Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Strasbourg et Nice ont bénéficié
du processus de métropolisation pour renforcer leur attractivité au niveau
national mais elles ne sont pas devenues des métropoles de rang européen
ou mondial.
Elles structurent le territoire régional grâce à leurs équipements :
universités, CHU, lieux culturels, commerces spécialisés, infrastructures de
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transports … Pour améliorer leur compétitivité, elles mènent des politiques
de rénovation des centres-villes par exemple. Elles se dotent de centres de
recherche et attirent les entreprises de haute technologie.
EXEMPLES DE POLITIQUES URBAINES DESTINEES A ACCROITRE
L’ATTRACTIVITE DES METROPOLES REGIONALES :
Création de pôles universitaires de recherche spécialisés (PRES = Pôles
de Recherche et d’Enseignement Supérieur): Grenoble abrite le
premier centre européen de nanotechnologies.
Amélioration de la desserte : gares TGV dans toutes les métropoles
régionales.
Réseaux de transports en communs densifiés : Tramway à Strasbourg,
Nantes, Bordeaux.
Création de technopoles et de Grands centres métropolitains :
Euralille (http://www.euralille.com/W/do/centre/accueil,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Euralille ) Euro méditerranée (Marseille)
(http://www.euromediterranee.fr/), Lyon-Confluence
(http://www.lyon-confluence.fr/ ), Bordeaux Euratlantique
(http://www.bordeaux-euratlantique.fr/ )
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CHAPITRE 2
AMENAGER LES VILLES : REDUIRE LES FRACTURES SOCIALES ET SPATIALES
INTRODUCTION
Définition du sujet : Le processus d’étalement urbain génère des
différenciations spatiales et sociales (« ségrégation socio-spatiale »). En
effet, l’étalement des villes français s’est accompagné d’un mécanisme
de spécialisation fonctionnelle des espaces et de forts contrastes socio-
spatiaux : concentration du tertiaire supérieur et gentrification au
centre, déprise économique et difficultés sociales des banlieues dites
« sensibles », multiplication des lotissements de la périurbanisation de
plus en plus éloignée. Les « politiques de la ville » tentent de les
atténuer dans une perspective de développement durable, qui
implique lui-même une idée de justice sociale.
Problématique :
o Comment réduire les fractures sociales dans les villes ?
o Quelle politique de la ville et quels aménagements urbains
permettent d’obtenir plus d’équité sociale et spatiale ?
Plan de la leçon :
1. L’étalement est générateur de ségrégations socio-spatiales
2. Des politiques de la ville destinées à réduire les fractures socio-
spatiales dans un souci de développement durable.
1- L’étalement urbain est générateur de ségrégations socio-
spatiales.
A- Peut-on parler de gentrification des centres-villes ?
Spatialement, les centres-villes ont été préservés et ont fait l’objet de
politiques de conservation car ils sont la vitrine de la ville et qu’ils constituent
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l’attractivité touristique de la ville. En effet, le quartier historique ancien
concentre l’essentiel du patrimoine architectural : cathédrales, églises,
hôtels de ville, immeubles anciens etc.
Les espaces centraux des villes hébergent en outre les activités tertiaires :
commerces, bâtiments administratifs, activités culturelles.
Les centres-villes ont en partie renforcé leur fonction résidentielle Au cours
des 30 dernières années, les centres-villes ont fait l’objet d’une politique de
rénovation et de repeuplement. Dans la plupart des cas, les centres-villes
accueillent les populations les plus aisées. En effet, la rénovation des
quartiers centraux s’est accompagnée d’une augmentation des prix, ce qui a
obligé les populations les plus modestes à quitter le centre-ville, occupé
désormais presque exclusivement par des populations aisées : c’est ce que
l’on nomme le processus de gentrification. Certains quartiers autrefois
populaires sont aujourd’hui habités par des habitants appartenant à des
milieux favorisés. C’est le cas par exemple du quartier du Marais à Paris ou de
celui de La Croix-Rousse à Lyon.
Des poches de pauvreté demeurent cependant encore dans les centres-villes.
C’est le cas par exemple de certains quartiers des arrondissements de l’Est de
Paris.
La revitalisation des centres-villes a également été obtenue grâce à des
politiques de « micro-urbanisme » : aménagement des berges des fleuves,
architecture et décoration extérieure, aménagement d’espaces verts,
propreté.
B- Des périphéries hétérogènes ?
Les banlieues ou zones périurbaines sont plus contrastées, tant sur le plan
urbanistique que sur le plan démographique. Spatialement, elles sont
séparées de la ville-centre par un boulevard périphérique ou une rocade.
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Cet espace s’étale en couronnes concentriques :
1ere couronne : banlieues pavillonnaires anciennes.
2eme couronne: « Grands Ensembles » (HLM) construits dans les
années 1950-1960 afin d’accueillir les nouveaux citadins issus de
l’exode rural ou de l’immigration.
Zone périurbaine à la limite de l’espace rural. Extension urbaine plus
récente qui s’est poursuivie le long des axes de transports reliant la
ville et sa périphérie. Cet espace grignote les espaces ruraux agricoles
(les géographes parlent de mitage de l’espace agricole). L’habitat
dominant est l’habitat pavillonnaire destiné aux classes moyennes. On
y trouve également des espaces commerciaux destinés à la grande
distribution (Hypermarchés, centres commerciaux), aux entreprises et
à divers équipements (aéroports, hôpitaux, centres de loisirs...).
Il est par conséquent plus correct de parler d’espaces périphériques au
pluriel, tant pour la diversité des activités que par la diversité économique et
sociale.
En effet, la fracture sociale se retrouve aussi dans la périphérie.
Exemple de Paris et de la région parisienne :
La 1ere couronne est un espace très hétérogène sur le plan social et
avec une forte ségrégation socio-spatiale : des communes très riches
dans les Hauts-de-Seine (Neuilly-sur-Seine, Saint-Cloud, à l’Ouest),
voisinent avec des communes pauvres, notamment en Seine-Saint-
Denis, département qui regroupe 35% de populations pauvres de la
1ere couronne de la banlieue parisienne.
Dans la grande couronne et l’espace périphérique, se côtoient
également des espaces très contrastés socialement. Les ZUS (Zones
Urbaines Sensibles) cumulent les indicateurs socio-économiques les
plus défavorables : taux de chômage élevé, niveau de formation faible,
insécurité, insuffisance des équipements et de services publics. Ces
zones regroupent actuellement près de 4,5 millions d’habitants en
France. A mesure que l’insécurité s’accroit dans les ZUS, se multiplient
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dans cet espace périphérique, les résidences fermées (surtout dans la
région parisienne et dans le Sud-est de la France). Ces résidences
fermées sont organisées selon le modèle des Gated Communities
étasuniennes. Ce sont des espaces privés qui se soustraient à l’espace
public et donc à l’espace citoyen et qui mettent en danger par leur
existence même le concept même de ville comme espace d’exercice de
la citoyenneté. Ces résidences sont peuplées majoritairement de
ménages de jeunes actifs aisés.
Exemple de Lyon : (pages 144-145 du manuel)
2- Des politiques de la ville destinées à réduire les fractures
socio-spatiales dans un souci de développement durable.
A- Les politiques de la ville : réhabiliter, rénover, reconvertir les espaces
urbains.
L’exemple de la ville de Lyon : pages 144-145.
Les politiques de la ville ont pour objectif de réduire les fractures sociales.
Elles sont menées conjointement par l’Etat et les Collectivités locales
(municipalités, départements et régions).
Par exemple les ZUS (Zones Urbaines Sensibles) bénéficient d’aides
financières des pouvoirs publics afin de lutter contre le chômage et d’attirer
des activités économiques. Certaines sont classées ZRU (Zones de
Redynamisation Urbaines) ce qui signifie que les entreprises qui s’y installent
bénéficient d’exonérations sociales et fiscales. Une centaine d’entre elles
sont devenues des ZFU (Zones Franches Urbaines) dans lesquelles les
entreprises obtiennent des avantages supplémentaires.
751 ZUS 416 ZRU 100 ZFU
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La loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains) votée en 2000 cherche à
limiter les phénomènes de ghettoïsation et à encourager la mixité sociale
dans les espaces urbains. Pour cela, cette loi impose en autres choses, aux
agglomérations de plus de 50.000 habitants d’offrir un minimum de 20% de
logements sociaux, Toutefois, près de la moitie des communes concernées ne
respectent pas cette loi.
La réhabilitation et la rénovation urbaine consistent à transformer des cités
ou à détruire des barres de HLM afin de construire des espaces mieux
intégrés, encourageant la convivialité et intégrant mieux les espaces verts et
les espaces publics de rencontre pour les habitants de ces espaces. Toutefois,
ces opérations n’ont pas permis d’éliminer les difficultés de la plupart des
cités de banlieue défavorisées.
B- Comment concevoir des villes durables ?
Le développement durable des zones urbaines passe en grande partie par le
règlement du problème des transports. En effet, le développement durable
implique un accès équitable aux richesses créées (volet social du
développement durable) et une gestion rationnelle des ressources naturelles
(volet environnemental du développement durable).
Or, l’inégale mobilité urbaine représente l’un des aspects majeurs de la
fracture socio-spatiale dans les grandes agglomérations (zones pauvres
marginalisées par leur accessibilité déficiente ou une mauvaise liaison aux
espaces centraux). L’étalement urbain a entraîné un allongement du temps
de transports et les zones d’exclusion sociale sont également les espaces les
moins bien desservis. Afin de palier ce problème, les villes centres ont
construit des pistes cyclables et amélioré les services de transports collectifs,
notamment des lignes de tramway pour limiter la circulation automobile,
cependant, les espaces périphériques demeurent moins bien desservis.
En outre, l’étalement urbain a aggravé les problèmes environnementaux en
allongeant les distances et les temps de transport. Le défi actuel consiste à
concilier l’étalement urbain et la lutte contre la pollution atmosphérique, le
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développement des espaces verts et un urbanisme plus harmonieux. Pour
cela, les ecoquartiers se développent, malgré leur cout important.
CHAPITRE 3
ENTRE ATTRACTIVITE URBAINE ET NOUVELLES FORMES DE
DEVELOPPEMENT : LES ESPACES RURAUX.
INTRODUCTION
Définition du sujet : Sous l’effet de la périurbanisation, les espaces
ruraux subissent de manières inégales des transformations tant de
leurs fonctions que de leurs paysages. Ces espaces se définissent par
une densité de population relativement faible, par un bâti lâche
associé à l’importance de la couverture végétale.
Les recompositions spatiales dont sont l’objet ces espaces sont
largement déterminées par l’attractivité de la ville.
Problématique :
o Quelles sont les conséquences sur les espaces ruraux de
l’étalement urbain et de l’attractivité des villes ? (= Différents
types d’espaces ruraux, avenir de ces espaces dans le contexte
de la mondialisation et du développement durable)
Nous nous demanderons ici quel est l’avenir des zones rurales, tandis que
l’étalement urbain fait pression sur ces espaces tout en tenant compte du
contexte de la mondialisation et de la nécessité d’un développement
durable. Finalement, selon les réponses qui auront été faites à cette
question, nous élaborerons une typologie des espaces ruraux français en
fonction de leur niveau d’intégration aux espaces urbains et à la
mondialisation.
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Annonce du plan :
1. L’intégration des espaces ruraux aux dynamiques urbaines
2. Les transformations des campagnes
3. Typologie des espaces ruraux.
1. L’intégration des espaces ruraux aux dynamiques urbaines
A- La perception des espaces ruraux a évolué.
En 1947, le sociologue Jean-François Gravier qualifiait les espaces ruraux
français de « désert français » car au lendemain de la 2nde Guerre mondiale,
les campagnes françaises subissent un important exode rural.
Toutefois, aujourd’hui l’exode rural a cessé et même, la population à
dominante rurale a tendance à augmenter légèrement de 0,7% par an (mais
en superficie, l’espace rural diminue et représente à peine 60% du territoire
français actuellement : les géographes parlent de néo-ruraux. Cette légère
augmentation des néo-ruraux s’explique par le changement de perception de
l’espace rural : tandis que dans les années 1950-1960, l’espace rural était
perçu comme peu dynamique, aujourd’hui il apparait comme un espace
naturel et un lieu de repos à préserver.
Ces néo-ruraux sont de jeunes actifs de la classe moyenne ainsi que des
retraités attirés par de plus faibles couts du logement et par des conditions
de vie plus sereines qu’en milieu urbain. Ces citadins implantés à la
campagne conservent un mode de vie urbain par leurs loisirs et leur mode
de consommation.
B- L’étalement urbain a grignoté les espaces ruraux
Le phénomène de périurbanisation ou étalement urbain, qui et apparu dans
les années 1960, transforme des petites communes rurales en milieu urbain.
L’extension spatiale des villes a été accompagnée de l’étalement des
infrastructures liées au mode de vie urbain (centres commerciaux, pacs de
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loisirs, aéroports) et a rendu floue la limite entre espaces ruraux et espaces
urbains. Cette situation rend aujourd’hui nécessaire de réfléchir à la manière
de mieux maitriser cette croissance urbaine afin de préserver les espaces
ruraux proches des villes.
2. Les transformations des campagnes
A- L’industrialisation des espaces ruraux.
UNE AGRICULTURE DE PLUS EN PLUS AGRICOLE.
Au cours de la 2nde moitie du XXème siècle, la mécanisation des activités
agricoles s’est beaucoup accélérée et a permis de réduire considérablement
la population active agricole (actuellement, l’agriculture n’occupe plus que
780.000 actifs, c’est-à-dire moins de 3% des actifs) : on parle
d’industrialisation de l’agriculture. Ce phénomène contribue à transformer
les paysages ruraux : apparition de bâtiments consacrés à l’élevage en
batterie, à la culture hors-sol, silos, distilleries, sucreries.
IMPLANTATIONS D’INDUSTRIES DANS L’ESPACE RURAL.
Parce que les terrains y sont moins couteux et que désormais les campagnes
sont mieux reliées aux espaces urbains, de plus en plus d’industries
innovantes s’installent dans les zones rurales, notamment à l’Ouest de la
France car les conditions de vie y sont plus agréables que dans les anciennes
régions industrielles déprimées.
B- Des usages nouveaux liés à la ville.
DEVELOPPEMENT DU TOURISME RURAL.
Le « tourisme vert » se développe de plus en plus en France, notamment
dans les régions montagneuses. Par conséquent, se multiplient les
infrastructures liées au tourisme et transforment les espaces ruraux. La
campagne accueille 36% des séjours touristiques des français et le tourisme
vert représente 21% du chiffre d’affaire total du tourisme français.
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DEVELOPPEMENT DES RESIDENCES SECONDAIRES.
De plus en plus de citadins ont une résidence secondaire à la campagne. Ce
phénomène contribue à rééquilibrer le territoire en transférant une partie
des richesses vers des espaces auparavant défavorisés.
C- Les actions de l’Etat et des collectivités territoriales à l’égard des
espaces ruraux.
POUVOIRS PUBLICS AGISSANT A DIFFERENTES ECHELLES:
Union Européenne Etat Collectivités territoriales
MESURES ECONOMIQUES MESURES DESTINEES A AMELIORER
LES CONDITIONS DE VIE
PRESERVATION DES
ESPACES NATURELS
Préserver l’activité
agricole.
Aides aux
entreprises
artisanales.
Soutien aux
activités
touristiques.
Amélioration de l’accès au
logement.
Modernisation des services
publics.
Réduction de la fracture
numérique.
Parcs nationaux et
régionaux.
Protection des zones
naturelles.
Protection des espaces
agricoles proches des villes.
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3. Typologie des espaces ruraux.
A- Zones rurales touchées par la périurbanisation.
Les communes périurbaines représentent aujourd’hui plus du 1/3 des
communes françaises. Depuis les 10 dernières années, elles ont connu une
croissance moyenne de plus de 1,1% par an.
Leur fonction principale est de résidence pour des ménages citadins qui
travaillent en ville. Leur mode de vie est urbain.
Leur paysage a été transformé par le processus de périurbanisation
(construction de lotissements). Le profil démographique a également
changé : population rajeunie, majorité d’actifs du tertiaire. Ces espaces ont
globalement été redynamisés par la périurbanisation car de nouveaux
services se sont installés.
Ce sont les espaces ruraux les plus dynamiques, notamment à la périphérie
des grandes métropoles : Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse, Montpellier.
B- Zones rurales dévolues à l’agriculture intégrée au marché mondial.
Ce sont de vastes régions de grande culture céréalière (Bassin parisien), de
viticulture (Bordelais, Bourgogne, Côtes-du-Rhône, Alsace), de cultures
spécialisées (Maraichers nantais), c’est-à-dire des cultures commerciales et
d’exportation. Elles ont adopté les méthodes de l’agriculture productiviste et
sont très mécanisées. Elles sont souvent subventionnées par l’Union
Européenne. Elles bénéficient d’une certaine prospérité.
La densité de population y est assez faible et la population y est de moins en
moins nombreuse.
C- Espaces ruraux défavorisés.
Ce sont des espaces enclavés, ce qui explique que la fonction résidentielle y
est très limitée. L’activité agricole y connait des difficultés malgré les aides
européennes et de l’Etat par le bais des ZRR (Zones de Revitalisation Rurale).
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Des acteurs locaux cherchent à y promouvoir des modes de développement
spécifiques valorisant le patrimoine naturel ou culturel (tourisme, labels
régionaux, industries utilisant les ressources locales).
Cet espace s’étend des Pyrénées aux Ardennes.