the handmade magazine #4

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QUATRIEME EXEMPLAIRE

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Starring : Le Colisée, Camilla Sparksss, Versari, Fyfe, Jaguars, Aufgang

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QUATRIEME EXEMPLAIRE

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le colisée,camilla sparksss, aufgang, fyfe,

jaguars, versari

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L’univers de Camilla Sparksss semble sans limite. Ce nouveau deux titres qui paraît sur On The Camper Records prouve une fois encore que ce projet oscille entre jouissance ténébreuse et poésie lourde de basses. Les synthés éclatent, les sons terri-blement électro mettent une grosse claque. L’expérimentation du projet impressionne de justesse et d’audace, une sorte de liberté aux petites trou-vailles musicales parfaites.Precious people, véritablement construit en plusieurs parties, passe de sons exotiques à une explosion de bases électroniques énormes, un dub hypnotique. Extase.La face B, You are Awesome, est plus minimaliste, appuyée par les cris de l’agressive et sensuelle Camilla Sparksss, pourrait se danser en slow, dans une salle de bal transylvanienne.Le tout a été produit par Simon Dal-may (Justice, Daft Punk...) donnant à ces deux singles la vocation d’emme-ner le public sur le dancefloor.Camilla Sparksss retourne et met tout le monde à ses pieds, vivement la suite •

CAMILLA SPARKSSSPRECIOUS PEOPLE

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FYFESOLACE EP

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Tout part d’une introduction qui laisse perplexe, mêlant les kicks secs et une guitare électrique simpliste. Puis rejoingnent de plus en plus d’ins-truments et de chœurs, jusqu’à une fin coupée brute. Solace EP, de Fyfe peut commencer, l’auditeur est dans le bain.

Porté par une voix sublime, Fyfe arrive à trouver l’accord le plus juste entre la pop grandiose et l’électro minimaliste sans jamais donner matière à compa-rer avec Woodkid par exemple. La voix est toujours très en avant, très douce, donnant à écouter une sorte de conte magique qui se dévoile en un électronisme maîtrisé du début à la fin. Les chœurs emportent sans trop en faire. Une vraie réussite, à l’image du titre St Tropez qui joue à merveille avec tous ses codes. Solace, quant à lui, clôt le disque sur une touche plus lancinante aux accents parfois post punk.Une vraie belle découverte qui nous rend impatient face à une prochaine sortie aux titres plus nombreux •

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La première écoute n’a pas été la bonne, il a fallu, on l’avoue, une grosse baffe lors de leur concert au Trabendo ce mois-ci, pour vraiment récompen-ser les neuf (ou peut-être bien plus avec Diego Maradona) de ce nouvel opus des virtuoses Aufgang, Istikla-liya, ne soyez pas audacieux, gardez ce nom l’album pour simple lecture.Tout l’album a pris une envergure bien plus électronique que les précé-dents, souvent pour notre plus grand bonheur. Le rythme est essoufflant mais on ne demande pas mieux que d’en avoir encore et encore. Les pia-nos jouent à être des appuis en solo à la batterie plus lourde et sourde que jamais, les morceaux se désarticulent parfois dans des gammes à queue pour revenir exploser aux sons des beats monumentaux.Aufgang garde évidement son éti-quette de musique expérimentale mais s’ouvre à une musique beaucoup plus dansante, aux accents parfois cubains comme sur Abusement Ride.La prestation live au service de l’al-bum : de la musique vivante en soi •

AUFGANGISTIKLALIYA

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VERSARIOSTINATO

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Certains titrent « Tempête Rock », pas mieux. Versari sert un nouvel al-bum hallucinogène où la voix grave de Jean-Charles Versari se place comme une incantation chamanique mise en relief par les sons de guitares distor-dues.La cold-wave du groupe se noie dans une noirceur entraînante, le titre Hymne portant véritablement l’al-bum entier. Les textes sont clairs et incisifs, sans pirouettes littéraires qui pourraient biaiser les propos « Sur ce chemin, il n’y a rien a espérer », allons à l’essentiel pour abreuver l’auditeur d’une musique et de textes introspec-tifs. Tout se clôt avec le titre éponyme à l’album, qui ne faiblit pas d’intensité, un morceau anti dadaïste mais pro-fondément anarchique qui forme une sorte d’épilogue du non-remord, du non retour, tout est assumé.

Ostinato est obstiné et brut, un al-bum à découvrir, mais pas un soir de morosité, l’effet serait explosif •

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JAGUARSLOCKNESS EP

Le premier EP de Jaguars Lockness EP rappelle que le rock est le meilleur des styles musicaux pour être roman-tique. Un nouveau groupe made in Caen qui sait tirer son épingle du jeu en propo-sant un projet sauvage et mystérieux. Attachés néanmoins à des mélodies assez pop, les quatre membres de Jaguars impressionnent avec le titre Arizona, qui ne demande qu’à se faire connaître, les couplets entraînent dans un univers maîtrisé à merveille. Encore un groupe de rock, oui, certes, mais Jaguars affine son propos et porte les couleurs des styles musicaux qui l’inspire sur un beau piédestal. Autre titre clef de ces cinq pistes : Jim-my, qui évolue dans une orchestration de riffs de guitares lancinantes et de rythmes à la batterie soutenus.

Ultra sexy, le groupe Jaguars fera par-ler de lui dans très peu de temps •

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LE COLISÉE

Découvert à travers la session incroyable de Bruxelles ma belle, Le Colisée un des projets belges les plus excitants du moment. Tout en sensibilité et en loops, l’artiste dévoile un monde électro-pop étonnant.

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Comment as-tu créé ce projet Le Colisée ?

Simplement en déposant quelques morceaux sur internet. Ces morceaux-là, je ne savais pas trop quoi en faire, ils étaient trop intimes pour que je propose à l’un de mes groupes de le jouer. Les déposer sur internet, c’était pour moi une façon d’en finir avec eux, comme certains abandonnent parfois une œuvre dans la rue. Je suis parti en vacances, juste après les avoir déposés, et en revenant, j’ai vu plusieurs propositions de concerts. En fait, au lieu d’en finir, je venais seulement de démarrer !

D’où vient ce choix d’être seul ? Une mise en danger ou bien au contraire une composition en terrain stable ?

Un peu de tout ça. Je pense qu’être seul te permet d’avoir un contrôle plus important sur ta musique. Puis tu n’as à compter que sur toi, lors des concerts. D’un autre côté, il m’est très difficile, voire impossible d’avoir un minimum de recul sur ce que je fais, car je suis constamment dedans. Aussi, les avis que je reçois me touchent beaucoup plus personnellement, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Le Colisée renvoie plutôt à un terme de forteresse alors que ta musique peut plutôt évoquer de la douceur, de la fragilité… Pourquoi ce paradoxe dans ton nom de scène ?

Tout dépend de ta façon d’appréhender ce monument, je crois. Lorsque j’y suis allé il y a quelques années, je n’y ai rien vu d’imposant, seulement un tas de ruines. Quand tu penses à l’aspect qu’il devait avoir jadis ! Pour moi, le Colisée, aujourd’hui, c’est surtout quelque chose de très, très fragile. Et il n’a pas fini de tomber en ruines…

Certains titres sont en français, d’autres en anglais. Lorsque tu écris, le choix s’impose-il directement ou est-ce un exercice de style à chaque fois ?

Je ne suis pas synesthète, mais je trouve que les langues donnent des couleurs très particulières aux morceaux, au même titre que l’arrangement ou la voix. Et je ne crois pas qu’il s’agisse seulement d’une question de sonorité ou de sens. Lorsque je compose, je me demande généralement quelle couleur je compte donner à mon morceau, et c’est à ce moment-là que je décide de la langue. Et si je ne me pose pas de question, je chante alors en français.

Tu travailles avec des loops. À quel moment peux-tu dire qu’un morceau est fini alors

LE COLISÉEtalent à ne pas looper

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que cette technique de composition est infinie et sans limite ?

C’est une question qui m’a beaucoup travaillé. En fait, j’évite un maximum de composer avec le looper, je ne m’en sers que lors des concerts. Mais là encore, il est difficile de s’imposer des limites. En un sens, je pense que Bob Dylan peut être très inspirant face à ce problème. Il change très fort ses morceaux lorsqu’il les joue en live, mais il n’y a rien à faire, même s’il en change les paroles, la mélodie, le rythme et la structure, il ne dénature jamais ses morceaux, on ne peut jamais nier qu’ils demeurent profondément les mêmes. Je pense que Dylan cerne très bien ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas dans son morceau, il sent ce qui fait son morceau. De mon côté, j’essaie aussi de percevoir quels sont les éléments centraux de mes chansons, pour me concentrer sur ceux-ci. Cela me permet de ne pas trop m’éparpiller.

Le Colisée est un projet électronique et pourtant tu gardes la présence d’une guitare acoustique ou électrique. Pourquoi ce choix ?

La raison est très simple. Toutes les mélodies et tous les accords que tu entends dans les morceaux proviennent soit de ma voix, soit de ma guitare classique. En fait, ma musique sonne peut-être électronique, mais elle ne l’est pas vraiment, ou bien seulement d’une façon bâtarde. Je n’ai pas du tout évolué dans le milieu électronique, et pour te dire, je ne sais même pas comment fonctionne Ableton ! La guitare est vraiment la base de tous

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mes morceaux. Je retravaille le son de celle-ci, je le triture, et parfois j’obtiens des sons de jeu vidéo ou bien d’autres qui pourraient faire penser à un clavier.

Dans le morceau Guten Tag, on pourrait penser à un bruit de verres sur lesquels on joue des rythmes et il y a une sorte de plage de musique 8bit, type jeu vidéo… Est-ce un morceau revival de l’enfance ?

Bien vu ! C’est bien avec un verre que j’ai fait le rythme, et en frappant dans mes mains, en tapant sur ma guitare, et en secouant une boîte de crayons de couleur. Mais je ne vois pas du tout ce morceau comme inspiré de l’enfance. Au contraire, je crois qu’il est tout entier inscrit dans l’instant où je l’ai enregistré. Je ne l’avais pas composé par avance, et je l’ai enregistré avec ce qui se trouvait à disposition, sur mon bureau : un verre et des crayons. C’est en fait de cette façon que se sont construits tous mes morceaux, ainsi que mes paroles. Je parle très rarement du passé. Je pars plutôt d’une chose que j’observe ou de quelque chose qui se déroule dans ma vie au moment où je le chante. Ma démarche ressemble moins à une rétrospection qu’à une introspection. L’enfance ne m’inspire pas tellement, ma musique est comme le JT, elle parle des nouvelles du jour. Et lorsque je chante « C’est janvier à Mousty » ou « Dans six jours nous serons déjà en septembre », c’est toujours vrai, sais-tu ! Mais c’est parfois étrange à chanter en concert, je t’avoue… •

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PROCHAIN EXEMPLAIRE : DIMANCHE

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thanksdavid a.k.a le colisée, joseph meersseman,

erwan julé.La photo de Le Colisée est de Sylvie Numuhire

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