the handmade magazine #2

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DEUXIEME EXEMPLAIRE

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Starring : Camilla Sparksss, Arman Méliès, Wavves, Night Moves, Talisco, Paon

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DEUXIEME EXEMPLAIRE

# 2

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camilla sparksss,wavves, night moves

arman méliès, talisco, paon

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Nathan Williams est un mec cool. Il vient de Californie, ça aide. Afraid of Heights est le nouvel album du groupe qui a pris un chouette tour-nant, assez surprenant pour les habi-tués. Ne restant pas dans le lo-fi total, auquel on avait été habitué sur les autres opus, Wavves, lèche sa produc-tion, plus cristalline. Mais que l’on se rassure, le petit garçon grunge reste bien vivant. On avoue adorer les quarante pre-mières secondes de l’album qui nous font bloquer, sorte d’introduction qui se dévoile quasiment en Christmas Song où les guitares se distordent et se branchent délicatement en fond, pour laisser place à une efficace ligne de basse et à un refrain qui nous ras-sure : on est bien avec Wavves. Au vu de la cover, on comprend que Nathan Williams est un peu moins psyché-délique et plus tortueux. Certains démons intimes se déclinent en qua-torze titres à géométries variables, aux mélodies soutenues par rapport aux habitudes plus noisy punk.L’album reste une perle qui réveille, ça sent la Californie à plein nez •

WAVVESAFRAID OF HEIGHTS

NIGHT MOVESCOLORED EMOTIONS

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Entière découverte que cet album, ce groupe. Un disque lancé comme ça, et puis laissé de côté. On réécoute et on s’arrête sur ces guitares lancinantes, sur cette folk maîtrisée, sur cette voix décomplexée et atypique. Night Moves charme avec un premier album, Colored Emotions, qui oscille entre influences country et véritable amour de la pop alternative. Le résul-tat est éclatant, clair et simplement beau. Amenant sans aucun doute à des états de rêveries, de surf musical, l’album trouve son fil rouge en la qua-lité des guitares, complexes parfois, ultra émotives souvent mais toujours présentes. On ne comprend pas tout, où le groupe veut aller, ce qu’il entend faire, on écoute juste avec délectation. On pourrait parler de Colored Em-otions comme un album brut mais produit, une sorte de paradoxe qu’il nous est difficile de résoudre. On aime beaucoup Only A Child, entre synthés très eighties et lyrisme vocal surréa-liste ou encore le titre maître Family Tongues.Un premier album déroutant parfois mais qui fonctionne à merveille •

Certainement la plus grosse claque de cet exemplaire de The Handmade Magazine. Retrouvé à la suite de longues pérégri-nations, Arman Méliès, offre IV. Après quelques temps caché par la crinière d’un Julien Doré qu’il bichonne, le poète en français, le dandy tout en romantisme revient plus sensuel que jamais. Les synthés sont mis en de-vanture, une touche un peu kitsch qui s’approche parfois du dernier album de la jeunesse Doré. Les titres sont lancinants (Pompéi, Rose Poussière) et flirtent dans espace plus cosmique (Dans La Cendrée), un album après l’incendie me direz-vous. Une sorte de recueil post-apocalypse intime, ode à la renaissance. Le feu s’est déployé et est présenté à nous un nouveau Méliès, plus en puissance, moins en bons sentiments. Les pas sont assumés et tranchent avec les titres plus mielleux originels : Néons Blancs et Asphaltine, par exemple. Véritable virage expérimental réussi, IV tend plus au froid qu’avant, certai-nement une belle porte d’entrée vers un grandiose assuré •

ARMAN MELIESIV

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TALISCOMY HOME

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On suivait depuis un bout de temps ce projet. Talisco nous avait mis l’eau à la bouche avec des titres ultra efficaces et chaleureux. On parle d’influences sauce western, on imagine bien cet univers, par des riffs significatifs de guitare sur Your Wish ou les omnipré-sentes castagnettes sur Dream Alone. Tout cet EP, My Home, manie avec légèreté et savoir-faire, les machines, les instruments acoustiques et les voix. Au parfum de santiag modernes, Ta-lisco réussit à créer quatre véritables tubes, les deux premiers, cités plus haut, tout en puissance, puis Mustang Blood et My Home, plus en retenue, mauvais rêves qui se révèlent en bal-lade.Talisco semble puiser ses racines dans plusieurs esthétiques musicales, dans les voyages et dans la photogra-phie. Chaque titre se peint très facile-ment dans la tête de l’auditeur qui, en lançant l’EP, se lance pour une sorte de conte de vagabond, de bad-boy, un peu freaky, mais auquel on s’attache sans retenue. On en vient à se poser la question : n’est-ce pas trop facile ? •

PAONSHINE OVER ME

Quatre lettres, quatre membres et quatre titres, Shine Over Me est un EP totalement surf et entraîne sans aucun effort dans des décors solaires. Usant de guitares bien foutues et de synthés actuels, Paon sait instaurer sa patte, quelque chose de entre la sen-sualité naïve et jeune des B.B.Brunes et la folk intime et mâture de Troy Von Balthazar. Un subtile arrangement qui fonctionne à merveille. Shine Over Me ouvre le bal et conquis, mais le deuxième titre Instrumental #1 rassure : Paon a de bonnes in-fluences et est de la bonne école, sait se mettre en danger, ne pas rester en terrain trop aisé. Enchaînant ensuite avec My Luck Is Gone, titre en tout en chœurs bâti, une énergie collective à la Crâne Angels, on adore. L’EP se clôt sur le titre Sweet Snow, pièce géniale qui aurait pu être chantée en français, une grâce des eighties retrouvées de l’autre côté de la frontière.Un EP révélateur : La Belgique est la scène musicale du moment, sorte de pépinière sans fin, Paon étant un des engrenages de cette machine difficile à arrêter •

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C A M I L L AS P A R K S S S

Moitié féminine du duo de punk arty Peter Kernel, Barbara Lehnhoff a débuté un projet solo sous les traits de Camilla Sparksss. Sweat à capuche de rigueur et danseuse sur scène, elle propose une musique électronique froide et brute mais jouissive. Toujours attentive à l’image, Barbara Lehnhoff s’est dévoilée dans un clip pesant et intrigant : I’ll Teach You To Hunt, nom de son premier 45t sorti le 7 janvier dernier sur le label DIY On The Camper Records.

Suivie de près par Aris Bassetti, l’autre moitié de Peter Kernel, Camilla Sparksss enchaîne les dates de concert pour chercher à déshiniber le public, par la danse, le head banger, les cris et les roulades en legging brillant.

Les lives de PK s’entremêlent avec celles de CS ; d’un registre punk à un projet synth--new-wave très cold (inventons des étiquettes), Barbara Lehnhoff vit actuellement une sorte de schizophrénie artistique qui lui va si bien.C’est entre deux chambres d’hôtel, en direction de Paris où le festival Les Femmes S’en Mêlent lui a ouvert les portes de La Machine du Moulin Rouge le 29 mars dernier, qu’elle répond à nos questions.

Camilla Sparksss est-elle le dark side de Barbara Lehnhoff ?

Je voulais commencer un projet électronique depuis un bout de temps maintenant, quelque chose de vraiment différent de ce que je fais avec Peter Kernel. Mais je ne considère par que Camilla Sparksss est totalement mon dark side. Je pense que beaucoup de titres sont sombres mais d’autres sont plutôt gais. J’aime à penser que Camilla Sparksss est un projet sans aucune limite émotionnelle.

D’où vient cet amour des machines ?

J’adore vraiment les rythmes très simples et c’est souvent difficile de trouver un bon batteur qui accepte de simplement tenir un rythme ultra basique et répétitif pendant quatre minutes. Les machines sont une bonne alternative.J’aime aussi beaucoup le côté synthétique de l’assemblage de toutes les drum-machines. Mais ça me manque quand même un peu de ne pas avoir le dynamisme d’un vrai batteur en train de transpirer scène avec moi. C’est pour ça que j’ai une danseuse. Elle transpire au moins comme un batteur.

À quoi ressemble une séance d’enregistrement avec Camilla Sparksss ?

Le procédé est vraiment nouveau pour moi. J’ai

I’ll Teach You To Hunt (On The Camper Records)Sortie le 7 janvier 2013

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l’habitude de jouer et d’enregistrer en live pour Peter Kernel, c’est quelque chose de très instinctif. Avec Camilla Sparksss, c’est plutôt comme jouer à un jeu vidéo, il y a beaucoup moins de crainte dans le processus de production, je sais que je peux changer ce que je veux que je le veux.En même temps cette liberté complique les choses parce qu’il y a des possibilités infinies.

Quel est le test pour devenir ton danseur ?

Il faut simplement que tu saches faire le grand écart. C’est la seule condition.

Si Camilla Sparkss devait faire une cover, ce serait sur quel titre ?

Roxane, de Police.

Quand allons-nous pouvoir découvrir de nouveaux titres ?

Je vais sortir un nouveau single sur Youtube et en 45t. le 17 avril prochain sur On The Camper Records. On est en train de terminer la vidéo en ce moment •

PROCHAIN EXEMPLAIRE DANS SEPT JOURS

# 2

thanksbarbara lehnhoff, melissa phulpin

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