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UNIVERSITE PAUL SABATIER Licence 2, parcours spécialAlgèbre linéaire 2013-14
Espaces hermitiens
Exercice 1 On pose E = C3, et on définit l’application q : E→ C par
q(x) = |x1|2 + 3|x2|2 + 6|x3|2 + ix1x2 − ix1x2 + 2ix1x3 − 2ix1x3 .
1. Démontrer qu’il existe une forme hermitienne b : E×E→ C telle que pour tout x, q(x) = b(x, x).
2. Calculer la matrice de b dans la base canonique.
3. Calculer une base orthonormale de b.
Corrigé
1. On poseb(x, y) = x1y1 + 3x2y2 + 6x3y3 + iy1x2 − ix1y2 + 2ix1y3 − 2iy1x3 .
On vérifie que b est bien hermitienne (linéaire par rapport à la première variable, antilinérairepar rapport à la seconde et symétrie complexe).
2. On a
Mat(b) =
1 −i 2ii 3 0−2i 0 6
3. On trouve une base orthonormale de b en utilisant l’algorithme de Gram-Schmidt.
Exercice 2 Dans C3 muni de sa structure hermitienne standard, on note F le plan d’équation
x1 − x2 + ix3 = 0 .
1. Déterminer l’orthogonal de F.
2. Expliciter la matrice de la projection orthogonale sur F dans la base canonique.
3. Trouver une base orthogonale de F.
Exercice 3
1. Soit
A =
4 i (−i)(−i) 4 1i 1 4
Trouver une matrice unitaire U et une matrice diagonale D telle que D = U∗AU.
2. Même question avec
B =
1 0 i0 1 (−1)
(−i) (−1) 1
Exercice 4 Soit A ∈Mn(C). On pose U = Re(A), V = Im (A) et
C =
(U −VV U
)1. Montrer que A est hermitienne définie positive ssi C est symétrique définie positive.
1
2. Montrer que A est unitaire ssi C est orthogonale.
Corrigé On écrit A = U + iV de sorte que tA = tU− i tV. De plus,
tC =
(tU tV−tV tU
)1. Dire que A est hermitienne signifie que tA = A ce qui se traduit par tU = U et −tV = V. Ceci
équivaut àtC =
(tU tV−tV tU
)=
(U −VV U
)= C .
Donc A est hermitienne ssi C est symétrique.
Dire que A est de plus définie positive signifie que pour tout Z = X + iY ∈ Cn, avec X,Y ∈ Rn,on a tZAZ ≥ 0 avec égalité si et seulement si Z = 0. Or
tZAZ = (tX− itY)(U + iV)(X + iY)
= tXUX− tXVY + tYUY + tYVX + i[tYUX− tXVX− tXUY − tYVY]
Comme A est hermitienne, on a d’une part U = tU, donc tYUX = tY tUX = t(UY)X = tXUYimpliquant tYUX−tXUY = 0 et d’autre part V = −tV, donc−tXVX = tX tVX = t(VX)X = tXVXdonc tXVX = −tYVY = 0. Par ailleurs, −tXVY = t(VX)Y = tYVX On obtient ainsi
tZAZ = tXUX + tYUY + 2tYVX
et donc A est hermitienne et définie positive ssi
tXUX + tYUY + 2tYVX ≥ 0
avec égalité si et seulement si X = Y = 0.
Par ailleurs,
t
(XY
)C
(XY
)= t
(XY
)(UX−VYVX + UY
)= tXUX− tXVY + tYVX + tYUY .
Donc C est définie positive ssi tXUX + tYUY + 2tYVX ≥ 0 avec égalité si et seulement siX = Y = 0.
2. Si A est unitaire, alors
I = A∗A = (tU− i tV)(U + iV) = tUU + tVV + i(tUV − tVU)
donc {tUU + tVV = ItUV − tVU = 0
Si C est orthogonale alors
I = tCC =
(tUU + tVV −tUV + tVU− tVU + tUV tUU + tVV
)donc {
tUU + tVV = ItUV − tVU = 0
On conclut que A est unitaire si et seulement si C est orthogonale.
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Exercice 5 Soit E un espace vectoriel hermitien complexe et f ∈ L(E) tel que pour tout vecteur~x ∈ E, on a f(~x) ⊥ ~x.
1. Montrer que pour tous vecteurs ~x, ~y ∈ E, on a 〈f(~x), ~y〉 = 0.
2. Montrer que f = 0.
3. Comparer avec le cas réel.
Corrigé
1. En développant 〈f(~x + ~y), ~x + ~y〉 et 〈f(i~x + ~y), ~xi + ~y〉, on trouve 〈f(~x), ~y〉 = −〈f(~y), ~x〉 et〈f(i~x), ~y〉 = −〈f(~y), i~x〉, soit 〈f(~x), ~y〉 = 〈f(~y).~x〉. Donc on a
〈f(~x), ~y〉 = −〈f(~y), ~x〉 = −〈f(~x), ~y〉 .
Donc 〈f(~x), ~y〉 = 0.
2. En prenant ~y = f(~x), on trouve f(~x) = 0.
3. Dans R2, si on considère une rotation d’angle π/2, on a bien 〈f(~x), ~x〉 = 0, mais f 6= 0.
Exercice 6
1. Soit H ∈ Mn(C) une matrice hermitienne positive. Montrer qu’il existe une unique matricehermitienne positive R telle que H = R2. On dit alors que R est la racine carrée de H.
2. Soit A ∈ GLn(C). Montrer qu’il existe un unique couple de matrices (U; H) avec U unitaire et Hhermitienne positive tel que l’on ait A = UH. Cette décomposition s’appelle la décompositionpolaire de A.
Indication: Raisonner par condition nécessaire et montrer que si de tels U et H existent alorsH est la racine carrée de A∗A.
Corrigé
1. Il existe U unitaire telle que U∗HU = D avec D = diag (λ1, . . . , λn), λj ≥ 0. On pose alorsR = Udiag(
√λ1, . . . ,
√λn)U∗ et on vérifie que R2 = H.
2. Si A = UH, on calcule A∗A = H∗(U∗U)H = H2. Ceci montre l’unicité de la décomposition.
Si A est inversible, alors d’une part (A∗A)∗ = A∗(A∗)∗ = A∗A et d’autre part les valeurs propressont strictement positives: en effet, si z est un vecteur propre associé à λ, alors on a
λ‖z‖2 = 〈z,A∗Az〉 = 〈Az,Az〉 = ‖Az‖2 ≥ 0
et comme A est inversible, Az = 0 seulement si z = 0, donc λ > 0.
Notons H la racine carrée positive de A et posons U = AH−1. On a U∗U = (H−1)∗A∗AH−1 =H−1H2H−1 = I, donc U est unitaire. Ceci prouve l’existence.
Exercice 7 Soit U une matrice unitaire de taille 2 et de déterminant 1. Montrer qu’il existe desnombres complexes α et β tels que |α|2 + |β|2 = 1 et
U =
(α −ββ α
)Corrigé Si
U =
(α γβ δ
)3
est unitaire alors les vecteurs colonnes et lignes représentent une base orthonormée donc |α|2 + |β|2 = 1
|γ|2 + |δ|2 = 1αγ + βδ = 0
et
|α|2 + |γ|2 = 1
|β|2 + |δ|2 = 1αβ + γδ = 0
Le caractère unitaire nous donne |α| = |δ| et |β| = |γ|. On écrit alors δ = λα et γ = µβ avec|λ| = |µ| = 1 et on obtient avec les dernières équations{
αβµ+ βαλ = 0 ,αβ + βαµλ = 0 .
On suppose de plus det U = 1, donc αδ − βγ = λ|α|2 − µ|β|2 = 1. Donc si α = 0 alors µ = −1 etγ = −β et si β = 0 alors λ = 1 et δ = α. On suppose maintenant αβ 6= 0. On arrive ainsi à{
µ+ λ = 0 ,1 + µλ = 0 .
Donc µ = −λ et det U = λ(|α|2 + |β|2) = λ = 1. Par conséquent
U =
(α −ββ α
)avec |α|2 + |β|2 = 1.
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