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Étude réalisée pour le compte de l'ADEME par Ernst & Young Coordination technique : Frédérique Cadière Service Friches Urbaines et Sites Pollués (SFUSP) Direction Villes et Territoires Durables (DVTD) ADEME Angers RAPPORT FINAL TAUX D’UTILISATION ET COUTS DES DIFFERENTES TECHNIQUES ET FILIERES DE TRAITEMENT DES SOLS ET DES EAUX SOUTERRAINES POLLUES EN FRANCE SYNTHESE DES DONNEES 2010 Janvier 2012

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Étude réalisée pour le compte de l'ADEME par Ernst & Young

Coordination technique : Frédérique Cadière – Service Friches Urbaines et Sites Pollués (SFUSP) – Direction Villes et Territoires Durables (DVTD) – ADEME Angers

RAPPORT FINAL

TAUX D’UTILISATION ET COUTS DES DIFFERENTES

TECHNIQUES ET FILIERES DE TRAITEMENT DES

SOLS ET DES EAUX SOUTERRAINES POLLUES EN

FRANCE

SYNTHESE DES DONNEES 2010

Janvier 2012

Étude réalisée pour le compte de l'ADEME par RDC-Environnement

Coordination technique : Sylvain PASQUIER – Département Organisation des

Filières et Recyclage - Direction des Déchets et Sols – ADEME Angers

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Janvier 2012

2/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

REMERCIEMENTS

Frédérique CADIERE, Nadine DUESO, Didier MARGOT, et Guillaume MASSELOT, ADEME

Stefan COLOMBANO, BRGM (projet SOLENV)

Christel DE LA HOUGUE, UPDS

Fabrice COPIN, ATILH

Ingrid BILLAUT, FNTP

Sandrine MAGDALINIUK, AREVA

Etienne SERRE, SNCF

Jean-Michel BRUN et Christophe BOURDIN, GRS VALTECH

Rémi MUTH, SECHE Eco-Services

Franck LECLERC, SITA REMEDIATION

Philippe DENECHEAU, VALGO Remediation

Olivier DECHELETTE, SERPOL

Guillaume MOREL, ORTEC GENERALE DE DEPOLLUTION

Claude MICHELOT, BURGEAP

Nicolas HOCQUET, ELITEC

Pierre KERDONCUFF, ADEME (ETV)

Dr Paul BARDOS et Jonathan SMITH, SuRF UK

Julien PEREZ, Anne-Claire IMPERIALE, Nicolas SAINCY et Coralie LANG, ERNST & YOUNG

Et à l’ensemble des personnes membres de sociétés de travaux, d’ingénierie, ou maîtres

d’œuvre, sollicitées dans le cadre de l’enquête ou dans le cadre des groupes de travail organisés

sur le thème de la dépollution durable.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé de copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par la caractère critique, pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie.

Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie Siège social : 20, avenue du Grésillé – BP 90406 – 49004 Angers Cedex 01 Téléphone : 02 41 20 41 20 – Télécopie : 02 41 87 23 50 – www.ademe.fr

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Janvier 2012

3/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

SOMMAIRE Sommaire .........................................................................................................................................................3

Résumé ............................................................................................................................................................7

1. Présentation de l’étude ................................................................................................................... 8

1.1. Contexte et objectifs de l’étude ..................................................................................................8

1.2. Présentation d’Ernst & Young ....................................................................................................9

1.3. Périmètre de l’étude ...................................................................................................................9

1.4. Rappel des principaux résultats de l’étude 2008 .................................................................... 11

1.5. Déroulement de l’étude 2010 .................................................................................................. 14

1.5.1. Modalités de pilotage de l’étude ......................................................................................... 14 1.5.2. Collecte des données ......................................................................................................... 14 1.5.3. Taux de couverture global de l’enquête .............................................................................. 15 1.5.4. Principales évolutions méthodologiques par rapport à l’enquête 2008 .............................. 16

2. Analyse du marché français de la dépollution en 2010 ............................................................ 17

2.1. Eléments de contexte .............................................................................................................. 17

2.1.1. La demande de réhabilitation de sites en France en 2010 ................................................. 17 2.1.2. L’offre de réhabilitation de sites en France en 2010 ........................................................... 20

2.2. Analyse globale des taux d’utilisation et des coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols pollués ................................................................................................................... 21

2.2.1. Précisions méthodologiques sur les tonnages présentés .................................................. 21 2.2.2. Tonnages totaux de terres polluées gérées en France en 2010 ........................................ 21 2.2.3. Taux d’utilisation des différentes techniques de traitement et de gestion des sols pollués en 2010 22 2.2.4. Taux d’utilisation des différentes techniques de traitement des sols pollués en 2010 (hors confinement et stockage) ................................................................................................................... 24 2.2.5. Taux d’utilisation des différentes techniques et filières de confinement et de stockage des sols pollués en 2010 .......................................................................................................................... 26 2.2.6. Installations de traitement hors site : comparaison des tonnages issus des questionnaires et des tonnages issus des fiches « Centres de traitement hors site » ............................................... 28 2.2.7. Une variabilité des coûts très importante d’un chantier à l’autre ........................................ 28 2.2.8. Des coûts moyens pondérés variant de 10 à 315 EUR/t en fonction des techniques........ 30 2.2.9. Analyse des taux d’utilisation par type de technique de traitement et de gestion des terres polluées en 2010 ................................................................................................................................ 32 2.2.10. Analyse des taux d’utilisation par type de technique de traitement des terres polluées en 2010 (hors confinement et stockage) ................................................................................................. 34 2.2.11. Des coûts connexes liés à l’excavation et au transport .................................................. 38

2.3. Analyse globale des taux d’utilisation et des coûts des différentes techniques de traitement des eaux souterraines polluées ............................................................................................................ 39

2.3.1. Volumes totaux d’eaux souterraines polluées traitées en France en 2010 ........................ 39 2.3.2. Taux d’utilisation des différentes techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines polluées en 2010 ........................................................................................................... 39 2.3.3. Analyse de la variabilité des coûts ...................................................................................... 41 2.3.4. Analyse des coûts moyens pondérés ................................................................................. 42 2.3.5. Analyse des taux d’utilisation par type de technique de traitement des eaux souterraines en 2010 43 2.3.6. Les coûts de pompage ........................................................................................................ 47

3. Evolutions du marché de la dépollution ..................................................................................... 48

3.1. Evolution globale du marché ................................................................................................... 48

3.2. Evolutions 2008/2010 pour les taux d’utilisation et coûts des techniques et filières de traitement et de gestion des sols en France ........................................................................................ 49

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Janvier 2012

4/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

3.2.1. Des tonnages traités en hausse ......................................................................................... 49 3.2.2. Une progression des traitements in situ et hors site (analyse hors confinement) .............. 51 3.2.3. Evolution des techniques de confinement et de stockage .................................................. 53 3.2.4. Des coûts majoritairement en baisse entre 2008 et 2010 .................................................. 54

3.3. Evolutions 2008/2010 pour les taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des eaux souterraines en France ................................................................................... 56

3.3.1. Des volumes traités globalement en hausse ...................................................................... 56 3.3.2. Des volumes traités in situ en baisse ................................................................................. 57 3.3.3. Des volumes traités sur site en hausse .............................................................................. 58 3.3.4. Evolution de la part des volumes traités in situ et sur site .................................................. 61

4. Perspectives pour le marché de la dépollution des sites et sols pollués ............................... 62

4.1. Tendances du marché ............................................................................................................. 62

4.2. Vers une dépollution durable ? ............................................................................................... 64

5. Fiches de synthèse ....................................................................................................................... 69

5.1. Typologie des filières et techniques de traitement .................................................................. 69

5.2. Résultats pour les différentes techniques et filières de traitement des sols ........................... 71

5.2.1. Techniques de gestion et de traitement in situ ................................................................... 71 5.2.2. Techniques de gestion et de traitement sur site ................................................................. 78 5.2.3. Filières de gestion et de traitement hors site ...................................................................... 83

5.3. Résultats pour les différentes techniques et filières de traitement des eaux souterraines ..... 91

5.3.1. Techniques de gestion et de traitement in situ ................................................................... 91 5.3.2. Techniques de gestion et de traitement sur site ................................................................. 98

Annexes ...................................................................................................................................................... 103

Annexe 1 : Précisions sur le périmètre et la méthodologie de l’étude ............................................. 104

Annexe 2 : Sources documentaires ...................................................................................................... 111

Annexe 3 : Lexique des abréviations ................................................................................................... 112

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Janvier 2012

5/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Table des illustrations Graphiques Figure 1 : Classement 2008 des filières et techniques de traitement et de gestion des sols pollués par tonnages décroissants (en tonnes) ............................................................................................................... 11 Figure 2 : Classement 2008 des coûts moyens filières et techniques de traitement et de gestion des sols pollués, et variabilité associée, par coûts moyens pondérés décroissants (en EUR/tonne) hors taxes ...... 12 Figure 3 : Classement 2008 des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines polluées, par volumes traités décroissants (en m

3) ...................................................................................................... 12

Figure 4 : Classement 2008 des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines polluées, par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/m

3) hors taxes .................................................................. 13

Figure 5 : Répartition des acteurs ayant répondu à l'enquête par type d'activité ......................................... 15 Figure 6 : Schéma simplifié du fonctionnement du marché de la dépollution des sites en France .............. 17 Figure 7 : Répartition des types de polluants dans les tonnages de terres traitées ou gérées et dans les volumes d’eaux souterraines traitées en 2010 ............................................................................................. 19 Figure 8 : Classement 2010 des filières et techniques de traitement des sols pollués par tonnages décroissants .................................................................................................................................................. 23 Figure 9 : Classement 2010 des filières et techniques de traitement des sols pollués par tonnages décroissants (hors confinement et stockage) ............................................................................................... 24 Figure 10 : Variabilité des coûts des filières et techniques de traitement et de gestion des terres polluées hors taxes (EUR/t) ......................................................................................................................................... 29 Figure 11 : Classement des filières et techniques de traitement des sols par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/t) hors taxes ................................................................................................................... 30 Figure 12 : Répartition des tonnages par filière de traitement ou de gestion hors site en 2010 (en tonnes) 33 Figure 13 : Répartition des tonnages par filière de traitement ou de gestion sur site en 2010 (en tonnes) . 33 Figure 14 : Répartition des tonnages par filière de traitement ou de gestion in situ en 2010 (en tonnes) ... 34 Figure 15 : Répartition des tonnages et des coûts moyens pondérés (EUR/t) par technique de traitement in situ des terres polluées en 2010 ................................................................................................................... 35 Figure 16 : Répartition des tonnages et des coûts moyens pondérés (EUR/t) par technique de traitement sur site des terres polluées en 2010 ............................................................................................................. 36 Figure 17 : Répartition des tonnages et des coûts moyens pondérés (EUR/t) par filière de traitement hors site des terres polluées en 2010 ................................................................................................................... 37 Figure 18 : Classement des techniques de traitement des eaux souterraines par volumes traités décroissants en 2008 (en m

3) ....................................................................................................................... 40

Figure 19 : Variabilité des coûts moyens des techniques de traitement des eaux souterraines (EUR/m3)

hors taxes en 2010 ........................................................................................................................................ 41 Figure 20 : Classement des techniques de traitement des eaux souterraines par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/m

3) hors taxes en 2010 .................................................................................................. 42

Figure 21 : Répartition des volumes traités ou gérés par type de technique de traitement des eaux souterraines en 2010 .................................................................................................................................... 43 Figure 22 : Répartition des volumes traités et des coûts moyens pondérés (EUR/m

3) par technique in situ

en 2010 hors taxes ........................................................................................................................................ 44 Figure 23 : Répartition des volumes traités et des coûts moyens pondérés (EUR/m

3) par technique in situ

en 2010 hors taxes ........................................................................................................................................ 46 Figure 24 : Comparaison des tonnages traités entre 2008 et 2010 par technique ou filière, à périmètre constant ......................................................................................................................................................... 50 Figure 25 : Comparaison des tonnages traités entre 2008 et 2010 par type de traitement (hors confinement) ................................................................................................................................................. 52 Figure 26 : Comparaison de la répartition des tonnages traités entre 2008 et 2010 par type de traitement (hors confinement et stockage) ..................................................................................................................... 53 Figure 27 : Comparaison de la répartition des tonnages confinés entre 2008 et 2010 par type de confinement et stockage ............................................................................................................................... 53 Figure 28 : Comparaison des coûts moyens pondérés et leur variabilité entre 2008 et 2010 par technique ou filière (en EUR/t – hors coûts d’excavation et de transport et hors taxes)............................................... 55 Figure 29 : Comparaison des volumes traités entre 2008 et 2010 par technique in situ (en m

3) ................. 57

Figure 30 : Comparaison des coûts moyens pondérés des techniques in situ de dépollution des eaux souterraines entre 2008 et 2010 (en EUR/m

3 en place) ............................................................................... 58

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Janvier 2012

6/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Figure 31 : Comparaison des volumes traités entre 2008 et 2010 par technique sur site (en m3) .............. 59

Figure 32 : Comparaison des coûts moyens pondérés des techniques sur site de dépollution des eaux souterraines entre 2008 et 2010 (en EUR/m

3 pompés) ................................................................................ 60

Figure 33 : Comparaison de la répartition des volumes traités entre 2008 et 2010 par type de traitement . 61

Tableaux Tableau 1 : Liste des acteurs sollicités pour l'enquête ................................................................................. 10 Tableau 2 : Liste des membres du comité de pilotage ................................................................................. 14 Tableau 3 : Retours des acteurs contactés .................................................................................................. 15 Tableau 4 : Classement des filières et techniques de traitement et de gestion des sols pollués par tonnages décroissants en 2010 .................................................................................................................................... 22 Tableau 5 : Classement des filières et techniques de traitement des sols par tonnages décroissants en 2010 .............................................................................................................................................................. 24 Tableau 6 : Répartition des traitements en fonction de leur nature (biologique, thermique ou physico-chimique) ....................................................................................................................................................... 25 Tableau 7 : Classement des filières et techniques de confinement en 2010 ............................................... 26 Tableau 8 : Classement 2010 des filières et techniques de confinement par tonnages décroissants ......... 26 Tableau 9 : Comparaison des tonnages recensés dans les fiches « Centres de traitement hors site » et dans les questionnaires (en tonnes) ............................................................................................................. 28 Tableau 10 : Variabilité des coûts des filières et techniques de traitement des sols hors taxes (EUR/t) ..... 29 Tableau 11 : Classement des filières et techniques de traitement des sols par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/t) hors taxes ................................................................................................................... 30 Tableau 12 : Répartition des tonnages de terres polluées traités et confinés en 2010 par type de traitement et de filière de gestion ................................................................................................................................... 32 Tableau 13 : Répartition des tonnages de terres polluées traités en 2010 par type de traitement .............. 34 Tableau 14 : Coûts moyens pondérés liés à l'excavation (EUR/t) et au transport (EUR/t/km) des terres en 2010 hors taxes ............................................................................................................................................. 38 Tableau 15 : Classement des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines par volumes traités décroissants en 2010 (en m3) ............................................................................................................ 39 Tableau 16 : Variabilité des coûts moyens des techniques de traitement des eaux souterraines (EUR/m

3)

hors taxes en 2010 ........................................................................................................................................ 41 Tableau 17 : Classement des techniques de traitement des eaux souterraines par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/m

3) hors taxes en 2010 .................................................................................................. 42

Tableau 18 : Volumes et coûts liés à l’écrémage en 2010 ........................................................................... 47 Tableau 19 : Coûts liés au pompage en 2010 (EUR/m

3 pompé) hors taxes ................................................ 47

Tableau 20 : Comparaison des tonnages traités entre 2008 et 2010 par technique ou filière, à périmètre constant ......................................................................................................................................................... 49 Tableau 21 : Evolution des tonnages traités par type de technique en 2008 et 2010, à périmètre constant (hors confinement et stockage) ..................................................................................................................... 51 Tableau 22 : Evolution des tonnages confinés, par type de confinement entre 2008 et 2010 à périmètre constant ......................................................................................................................................................... 53 Tableau 23 : Comparaison de la variabilité des coûts de traitement des sols entre 2006 et 2008 (EUR/t) (hors coûts d’excavation et de transport et hors taxes) ................................................................................ 54 Tableau 24 : Comparaison des volumes traités entre 2008 et 2010 par technique (en m

3) ........................ 56

Tableau 25 : Comparaison des volumes traités in situ entre 2008 et 2010 par technique (en m3) .............. 57

Tableau 26 : Comparaison des volumes traités sur site entre 2008 et 2010 par technique (en m3) ............ 58

Tableau 27 : Liste des techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines retenues pour l’étude .......................................................................................................................................................... 105

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Janvier 2012

7/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

RESUME L’ADEME a confié à Ernst & Young la réalisation de la présente étude relative au marché de la dépollution des sites et sols pollués. Cette étude s’inscrit dans le cadre du développement du site Internet de l’ADEME qui vise notamment à mieux faire connaître les procédés, domaines d’applicabilité, taux d’utilisation et coûts de mise en œuvre sur le marché français des techniques et filières de traitement et de gestion existantes ainsi que les innovations dans ce domaine.

La présente analyse porte sur les données 2010 et s’inscrit dans la continuité des précédentes études menées sur les données 2002, 2006 et 2008. L’objectif de cette étude est d’apporter un éclairage précis sur les taux d’utilisation et les coûts des techniques et filières de traitement et de gestion des sols et eaux souterraines pollués sur le marché français, par leur mise à jour.

Les acteurs associés à cette étude constituent un échantillon représentatif de la chaîne de valeur du marché de la dépollution des sols et des eaux souterraines. Ainsi ont été consultées des sociétés de travaux et d’ingénierie dont les membres de l’Union des Professionnels de la Dépollution des Sites (UPDS), de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) et du Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC). Le public visé par les résultats de l’étude est composé de l’ensemble des acteurs intervenant dans le cadre de la politique nationale en matière de gestion et de réhabilitation des sites et sols pollués, et plus particulièrement le public professionnel.

En synthèse, les résultats de cette étude montrent que les acteurs de la dépollution ont connu une année 2010 marquée par une reprise progressive de l’activité, suite à la crise économique et financière de 2008.

La quantité de terres polluées traitées en France en 2010 est estimée à 3 700 000 tonnes, contre 3 200 000 tonnes en 2008. Près de la moitié de ces terres est envoyée en centre de stockage de déchets (non dangereux et inerte après un pré-traitement principalement). Concernant les techniques de traitement uniquement, il apparaît que plus de 60 % des terres sont traitées soit dans une installation de traitement biologique hors site, soit in situ par venting/bioventing. Les coûts unitaires pondérés hors taxes et hors transport (compris entre 10 et 315 EUR/tonne hors site, entre 30 et 40 EUR/tonne sur site et entre 10 et 30 EUR/tonne in situ) ont globalement diminué, fruit d’une pression concurrentielle de plus en plus pressante, dans un marché où les nouvelles opportunités de chantiers sont limitées.

La quantité d’eaux souterraines traitées en France en 2010 est estimée à 7 023 000 m3

(contre 7 900 000 m

3 en 2008), dont 3 060 000 m

3 traités in situ et 3 963 000 m

3 traités sur site. La demande en

écrémage a été significative, avec plus de 1 100 m3 de flottant récupéré. La technique in situ la plus utilisée

en 2010 est la bioaugmentation (ou biostimulation) avec plus de 75 % des volumes traités in situ. Par ailleurs, 1 236 000 m

3 d’eaux souterraines ont été confinées hydrauliquement, parallèlement à leur

traitement. En ce qui concerne le traitement sur site, la technique sur site la plus sollicitée a été le pompage suivi d’une adsorption sur charbon actif qui a concerné près de 35 % des volumes traités. Les coûts de traitement varient de 2 EUR/m

3 à 30 EUR/m

3 hors taxes, en fonction de la technique utilisée et

des caractéristiques inhérentes au chantier.

La tendance depuis 2006 et 2008, et confirmée en 2010, témoigne de l’affirmation des filières de traitement hors site pour les terres polluées, reflet d’une pression immobilière forte venant compresser les délais de réalisation des travaux. Le marché du traitement des eaux souterraines reste quant à lui dominé par les

techniques dites de « pump and treat »1. En outre, les évolutions qui peuvent être observées d’une année à l’autre ne reflètent pas toujours des tendances de fond, la dépollution des eaux étant particulièrement soumise aux effets pépites de chantiers exceptionnels.

Les perspectives d’évolution pour le secteur de la dépollution des sites et sols pollués sont plutôt positives, avec une reprise progressive de la demande du secteur de l’immobilier depuis début 2010 et des perspectives intéressantes de demande du secteur industriel. Les évolutions réglementaires et les réflexions en cours à l’échelle française et européenne vont dans le sens du développement des modes de gestion des espaces contaminés et de la recherche de solutions plus durables que les installations de stockage pour les terres excavées dépolluées. Notamment, le groupe de travail sur la valorisation des terres excavées et les possibilités de réemploi hors site des terres excavées excédentaires s’inscrivent pleinement dans les politiques de développement durable promues par l’Etat et les collectivités, tout comme les techniques de traitement et de gestion par les plantes, plus spécifiques à certains sites.

1 Pompage puis traitement

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Janvier 2012

8/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

1. Présentation de l’étude

1.1. Contexte et objectifs de l’étude

La présente étude, relative au marché de la dépollution des sites et sols pollués en France en 2010, s’inscrit dans le cadre du développement du site Internet de l’ADEME (rubrique Sites Pollués et Sols / Techniques de traitement), dont l’objectif est de mieux faire connaître :

les procédés des techniques de traitement et leurs domaines d’application ;

l’état du marché français de la dépollution des sites (taux d’utilisation et coûts de mise en œuvre des techniques) ;

les techniques innovantes.

Le public visé est constitué de l’ensemble des acteurs intervenant dans le cadre de la politique nationale en matière de gestion et de réhabilitation des sites et sols pollués, et plus particulièrement :

les administrations centrales et déconcentrées ;

les établissements publics intervenant sur la politique nationale en matière de gestion et de réhabilitation des sites et sols pollués (BRGM, INERIS, IRSN, agences de l’eau) ;

les bureaux d’études et les sociétés de traitement ;

les maîtres d’ouvrages, industriels, collectivités, établissements publics fonciers en charge de la réhabilitation de friches industrielles.

Le présent rapport s’inscrit dans la continuité des trois premières études commanditées par l’ADEME sur le secteur de la dépollution :

Une première étude, réalisée en 2004 par ALGOE/POLDEN : celle-ci portait sur les taux d’utilisation et les coûts des techniques et filières de traitement des sols pollués en France en 2002 ;

Une deuxième étude, réalisée en 2008 par Ernst & Young : celle-ci portait sur les taux d’utilisation et les coûts des techniques et filières de traitement des sols et des eaux souterraines pollués en France en 2006 et leur évolution sur la période 2002-2006 ;

Une troisième étude, réalisée en 2010 par Ernst & Young : celle-ci portait sur les taux d’utilisation et les coûts des techniques et filières de traitement des sols et des eaux souterraines pollués en France en 2008 et leur évolution sur la période 2006-2008.

Ces études quantitatives sont complétées par des éléments qualitatifs précisant le contexte économique et les perspectives d’évolution du marché.

Pour la première fois, l’étude aborde la problématique du développement durable et la maturité du marché français de la dépollution vis-à-vis de cette problématique. Pour cela, des groupes de travail ont été organisés avec les acteurs du secteur et le questionnaire d’enquête a été enrichi de questions qualitatives sur le sujet.

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Janvier 2012

9/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

1.2. Présentation d’Ernst & Young

La présente étude, tout comme les deux dernières portant sur les années 2006 et 2008, ont été réalisées par le département Environnement et Développement Durable (CCaSS - Climate Change and Sustainability Services) du cabinet Ernst & Young. Ce département, présent à l’international, est constitué de 700 consultants, auditeurs et avocats spécialisés dans le monde.

En France, une équipe dédiée de 70 consultants intervient depuis plus de 15 ans auprès des entreprises privées et du secteur public (institutions internationales, ministères, collectivités, agences locales et nationales) autour de quatre domaines liés au Développement Durable :

accompagnement des démarches de développement durable ;

évaluation des risques et fiabilisation des informations ;

réalisation d’études monographiques et prospectives ;

accompagnement de projets Cleantech.

Concernant le secteur des sites et sols pollués l’équipe intervient principalement sur les thématiques suivantes :

réalisation d’études de marché ;

évaluation des politiques nationales et européennes de gestion des sites pollués ;

évaluation de passifs environnementaux dans le cadre de revues de provisions environnementales ou de due diligences.

1.3. Périmètre de l’étude

L’étude a été réalisée auprès des acteurs professionnels du milieu de la dépollution des sites et des sols pollués. Elle porte sur les données du marché français en 2010 et aborde les taux d’utilisation et les coûts des techniques et filières, de traitement et de gestion, des sols et des eaux souterraines (in situ, sur site et hors site).

Il convient de préciser les définitions suivantes :

Technique de traitement : toute méthode ou tout procédé permettant de traiter une pollution en la supprimant par dégradation et/ou par extraction ;

Filière de traitement : toute technique de traitement mise en œuvre « hors site ». Les sols pollués sont acheminés vers des installations de traitement collectives où une ou plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre.

Technique de gestion : méthode permettant de gérer une pollution sans pour autant la détruire (confinement, installations de stockage…).

Certains traitements ont été exclus du périmètre de l’étude :

le traitement des boues de dragage et des sédiments ;

le traitement des terres d’origine française traitées à l’étranger (notamment les terres d’origine française traitées en Belgique).

De même, certaines pollutions ont été exclues du périmètre de l’étude :

les pollutions par des substances radioactives ;

les pollutions pyrotechniques ;

les pollutions spécifiquement liées à des pollutions d’origine agricole telles que les pesticides.

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Janvier 2012

10/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Le périmètre de réponse à l’enquête est similaire à celui de l’enquête 2008 : il s’agit des volumes traités en propre par les sociétés interrogées, sur le périmètre français uniquement. Cette année, une question sur l’envoi de terres polluées excavées sur des chantiers français et transférées à l’étranger pour traitement ou stockage a été ajoutée au questionnaire afin d’identifier la tendance de chantiers faisant intervenir des filières étrangères. Cependant, les volumes envoyés à l’étranger n’ont pas été compris dans les volumes totaux traités en France annoncés.

La liste des acteurs contactés présentée dans le Tableau 1 a été adaptée par rapport à l’enquête précédente. Celle-ci a été enrichie de nouveaux acteurs parmi lesquels :

Des sociétés de travaux et/ou d’ingénierie ;

Des sociétés de terrassement ou de travaux publics en particulier les membres de la Fédération Nationale des Travaux Publics.

Certaines sociétés d’ingénierie sollicitées lors de la précédente enquête ont déclaré ne jamais effectuer de travaux en propre. Elles ont été ôtées de la liste des acteurs contactés pour l’étude 2010 afin d’éviter tout risque de double-comptage entre les sociétés maîtres d’œuvre et les sociétés de travaux.

De même, les promoteurs et investisseurs immobiliers ainsi que les fonds d’investissement n’ont pas été sollicités afin d’éviter tout risque de double-comptage et puisqu’en tant que maîtres d’ouvrage, ces acteurs n’ont généralement pas à leur disposition les données de marché collectées dans le cadre de cette étude.

Acteurs membres UPDS interrogés sur leurs données 2010

Collège Travaux Collège Travaux (suite)

APINOR SECHE Eco-Service

BIOGENIE EUROPE SAS SERPOL

BREZILLON SITA REMEDIATION

COLAS ENVIRONNEMENT SOL ENVIRONNEMENT

COSSON (SCREG) SOLEO SERVICES

EXTRACT-ECOTERRES VALGO REMEDIATION

GRS VALTECH Collège Ingénierie

GTS Secteur SSP ANTEA

IDRA ENVIRONNEMENT SA ARCADIS

IKOS SOL MEIX HPC ENVIROTEC

NAVARRA TRAVAUX SPECIAUX ICF ENVIRONNEMENT

ORTEC GENERALE DE DEPOLLUTION

Acteurs hors UPDS interrogés sur leurs données 2010

Travaux Travaux Publics

C2eA Bec Frères

Lingenheld BUESA SAS

Phytorestore ELITEC

Travaux et ingénierie NGE

BIOBASIC ENVIRONNEMENT RAZEL

ECOSYNERGIE Vinci Construction

LE FLOCH DEPOLLUTION LEON GROSSE

IDDEA Cimentiers

ENVIREAUSOL Italcimenti / Ciment CALCIA

INNOVADIA HOLCIM

VALTERRA LAFARGE CIMENT

VICAT

Tableau 1 : Liste des acteurs sollicités pour l'enquête

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Janvier 2012

11/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

1.4. Rappel des principaux résultats de l’étude 2008

NB : Le paragraphe suivant reprend, à titre de rappel, les données de l’étude sur données 2008. Les données relatives à l’année 2010 sont présentées dans le corps du présent rapport.

3 500

7 800

8 000

12 000

17 600

33 300

44 300

62 600

63 800

69 900

77 600

115 700

197 600

241 200

370 900

434 000

645 100

867 800

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000

Désorption thermique sur site

Installation de lavage de terres

Stabilisation physico-chimique in situ

Lavage de terres

Installation d'incinération

Installation de stabilisation physico-chimique

Cimenterie

Installation de désorption thermique

Installation de Stockage de Déchets Dangereux

Confinement sur site

Confinement in situ

Oxydation chimique

Biodégradation (biotertre, etc)

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux

Stabilisation physico-chimique sur site

Installation de traitement biologique

Venting-Bioventing

Installation de Stockage de Déchets Inertes

Figure 1 : Classement 2008 des filières et techniques de traitement et de gestion des sols pollués par tonnages décroissants (en tonnes)

Comme le montre la Figure 1, le marché de la dépollution des sols en 2008 était dominé par :

Les installations de stockage hors site : déchets inertes et déchets non-dangereux ;

Le Venting-Bioventing des sols, traitement biologique in situ ;

Les installations de traitement biologique hors site.

Comme le montre la Figure 2, les coûts de mise en œuvre des techniques étaient soumis à une forte variabilité. En effet, les coûts dépendent fortement des conditions de chantiers (terrain, accès, nature et concentrations des polluants, etc.).

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Janvier 2012

12/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450

Installation de Stockage de Déchets Inertes

Venting-Bioventing

Confinement sur site

Lavage de terres

Biodégradation (biotertre, etc)

Oxydation chimique

Stabilisation physico-chimique sur site

Installation de traitement biologique

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux

Cimenterie

Installation de stabilisation physico-chimique

Installation de désorption thermique

Désorption thermique sur site

Installation de Stockage de Déchets Dangereux

Stabilisation physico-chimique in situ

Installation d'incinération

Figure 2 : Classement 2008 des coûts moyens filières et techniques de traitement et de gestion des sols pollués, et variabilité associée, par coûts moyens pondérés décroissants (en EUR/tonne) hors taxes

En 2008, le marché de la dépollution des eaux souterraines (Figure 3) était quant à lui dominé par le Sparging-Biosparging in situ : 25 % des volumes ont été traités par cette technique.

0

20 000

42 800

173 900

378 100

380 400

497 400

507 500

519 300

583 500

605 400

757 000

1 606 500

0 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000

Stripping suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Atténuation naturelle contrôlée in situ

Barrières Perméables Réactives in situ

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Oxydation/Réduction in situ

Pompage écrémage sur site

Confinement hydraulique in situ

Stripping suivi d'un traitement sur charbon actif sur site

Stripping sur site

Extraction multiphasique in situ

Pompage suivi d'un traitement sur charbon actif sur site

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Sparging-Biosparging in situ

Volumes (m3)

Figure 3 : Classement 2008 des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines polluées, par volumes traités décroissants (en m

3)

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13/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Pour une même technique, une forte variabilité des coûts dépendant fortement des conditions de chantiers (terrain, accès, nature et concentrations des polluants, etc.) a également été identifiée :

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Stripping

Bioaugmentation / Biostimulation

Stripping suivi d'un traitement physico-chimique

Sparging-Biosparging

Pompage écrémage

Extraction multiphasique

Pompage suivi d'un traitement sur charbon actif

Stripping suivi d'un traitement sur charbon actif

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique

Oxydation/Réduction

Figure 4 : Classement 2008 des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines polluées, par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/m

3) hors taxes

L’intégralité de l’étude est téléchargeable gratuitement sur le site Internet de l’ADEME (www.ademe.fr/sps / Publication / Titre : Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et des eaux souterraines pollués en France en 2008 – Date : 01/2011).

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1.5. Déroulement de l’étude 2010

1.5.1. Modalités de pilotage de l’étude

L’étude s’est déroulée d’avril 2011 à novembre 2011.

En amont de la réalisation de l’étude, l’ADEME et l’équipe projet d’Ernst & Young ont cadré ensemble le déroulement de l’étude en :

précisant les modalités de réalisation de la mission ;

actualisant la liste des filières et techniques de traitement des sols et des eaux souterraines ;

validant la méthodologie de l’étude et les outils de l’enquête.

Le suivi du déroulement de l’étude a été assuré par un comité de pilotage dont la composition est présentée Tableau 2 :

Acteurs Représentants

ADEME Frédérique CADIERE, Nadine DUESO, Guillaume MASSELOT et Didier MARGOT

BRGM Stefan COLOMBANO

UPDS Christel DE LA HOUGUE

Sociétés de travaux Rémi MUTH (Séché Eco-Services), Jean-Michel BRUN (GRS Valtech)

Industriels Sandrine MAGDALINIUK (Areva), Etienne SERRE (SNCF)

Industrie cimentière Fabrice COPIN (ATILH)

Tableau 2 : Liste des membres du comité de pilotage

Son rôle a été de :

valider la méthodologie d’enquête et le kit d’enquête sur les données 2010 ;

sélectionner les chantiers de référence, proposés par les répondants à l’enquête, destinés à faire l’objet de fiches à publier sur le site Internet de l’ADEME ;

définir les choix méthodologiques dans le cadre du traitement et de l’analyse des données ;

commenter et valider les documents produits et les résultats quantitatifs et qualitatifs.

En dehors des réunions du comité de pilotage, le suivi de l’étude a été assuré par des communications régulières entre l’ADEME, l’UPDS et l’équipe d’Ernst & Young notamment sur l’avancement des travaux et les orientations à suivre.

1.5.2. Collecte des données

La collecte, le traitement et la validation des données de l’enquête ont été effectués selon les étapes suivantes :

Un kit d’enquête comprenant un questionnaire d’enquête au format Excel a été envoyé par e-mail à tous les acteurs sollicités, fin mai 2011. Puis des relances ont été réalisées afin d’optimiser le taux de retour de l’enquête.

Les données collectées ont été analysées et validées auprès des acteurs ayant répondu.

Les données collectées ont été agrégées et les volumes totaux 2010 ont été calculés, sur la base d’un traitement statistique.

Des entretiens ont été menés avec certains acteurs du secteur de la dépollution des sites et des sols pour valider les données et en expliquer les variations par rapport aux données 2008.

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La méthodologie complète de collecte et de traitement des données est présentée en Annexe 1, page 104. Le Tableau 3 recense les retours des acteurs contactés :

Total sociétés

contactées

Réponses à l'enquête Ne souhaite pas

participer

Pas de réponse

reçue

Questionnaires remplis

Pas de travaux effectués en 2010

Sociétés de travaux 20 13 0 3 4

dont UPDS 17 11 0 2 4

dont Hors UPDS 3 2 0 1 0

Sociétés de travaux et d'ingénierie 12 6 2 3 1

dont UPDS 5 3 1 1 0

dont Hors UPDS 7 3 1 2 1

Cimentiers 4 3 1 0 0

Terrassiers et travaux publics 7 2 0 1 4

TOTAL 43 24 3 7 9

Tableau 3 : Retours des acteurs contactés

Au total, sur les 43 sociétés contactées, 27 ont répondu à l’enquête (taux de retour de 62 %). Parmi ces 27 sociétés, 24 ont traité des terres et eaux souterraines pollués en propre en 2010 et 3 n’ont traité aucun volume en propre en 2010.

15

6

4

2Sociétés de travaux / ingénierie membres de l'UPDS

Sociétés de travaux / ingénierie non membres de l'UPDS

Cimentiers

Terrassiers et travaux publics

Figure 5 : Répartition des acteurs ayant répondu à l'enquête par type d'activité

Certains acteurs n’ont pas souhaité participer à l’enquête, d’autres ont souhaité y participer mais n’ont pu mobiliser les ressources nécessaires pour y parvenir dans les délais impartis.

Notons également que le nombre de répondants de la FNTP est limité dans l’enquête par rapport à leur positionnement sur le marché réel et notamment sur les filières d’évacuation hors site.

1.5.3. Taux de couverture global de l’enquête

Des taux de couverture sont calculés, afin d’apprécier la représentativité des données collectées par rapport au marché français. Deux méthodes de calcul du taux de couverture des données peuvent s’appliquer :

Méthode basée sur le chiffre d’affaires travaux des entreprises de dépollution ;

Méthode basée sur les tonnages :

o extrapolation du taux de couverture sur les tonnages traités en installation de traitement hors site (biologique, thermique et physique). En effet, les tonnages totaux traités par cette

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16/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

filière sont connus car les données ont été déclarées par les centres de traitement dans les fiches « Centres de traitement Hors site » publiées sur le site Internet de l’ADEME.

o extrapolation du taux de couverture sur les tonnages traités en cimenterie. En effet, tous les cimentiers français ont été enquêtés et les tonnages de terres qu’ils ont reçus en 2010 sont connus.

Le taux de couverture retenu est le taux de couverture du chiffre d’affaires « Travaux », qui s’avère être le plus représentatif de la qualité des données sur le traitement des sols et des eaux souterraines par des techniques in situ et sur site, parmi les informations disponibles.

Le chiffre d’affaires « Travaux » de l’ensemble des sociétés contactées étant difficile à extraire, un taux de couverture du chiffre d’affaires « Travaux » des membres de l’UPDS a été calculé. Les 14 acteurs membres ayant répondu à l’enquête en 2010 représentent un taux de couverture de l’ordre de 87 % du

chiffre d’affaires « Travaux » déclaré à l’UPDS par ses membres2. Ce dernier s’élève à 209 millions d’euros en 2010 pour l’ensemble du collègue travaux et représente entre 50 % et 70 % du marché national d’après les experts rencontrés.

Il faut préciser que le ratio « Chiffre d’affaires / Tonnages traités » est variable pour les différents acteurs du marché : le chiffre d’affaires ne représente pas un indicateur représentatif des quantités traitées, les coûts de traitement étant variables d’un chantier à un autre. En revanche, le taux de couverture calculé est un bon indicateur de l’importance des entreprises ayant répondu au questionnaire, sur le marché des travaux de dépollution des sols en 2010. Il est à noter que ce taux de couverture permet d’apprécier plus particulièrement le niveau de couverture des volumes traités par des techniques in situ ou sur site : ces techniques sont principalement utilisées par les sociétés de travaux de dépollution et non par les sociétés de travaux publics qui réalisent pour la plupart des chantiers d’excavation et d’envoi en filière, et dont le taux de retour est plus faible.

Pour les techniques hors site, le taux de couverture des envois en installations de traitement hors site est de 100 %, les données étant collectées directement auprès des exploitants.

Le taux de couverture des envois en ISD peut être estimé en faisant l’hypothèse qu’il est équivalent au taux de couverture des tonnages envoyés en installation de traitement biologique qui est de 47 % (il s’agit du rapport entre les tonnages déclarés dans les questionnaires et les tonnages totaux traités par les installations de traitement). Selon cette hypothèse, le taux de couverture des envois en ISD serait d’environ 50 %. Ce taux s’expliquerait par la faible représentativité des sociétés de travaux publics et de terrassement dans l’étude.

Le taux de couverture estimé de l’étude est donc d’environ 87 % pour les techniques in situ et sur site, d’environ 50 % pour installations de stockage de déchets et de 100 % pour les installations de traitements hors site.

1.5.4. Principales évolutions méthodologiques par rapport à l’enquête 2008

Le format du questionnaire d’enquête a été entièrement revu par rapport à l’enquête 2008. Le détail de son contenu est présenté en annexe méthodologique, page 104. Les principales évolutions par rapport à 2008 sont les suivantes :

Une collecte des données par chantier et non consolidée par entreprise ;

L’ajout d’une partie sur les mesures Développement Durable mises en place sur les chantiers ;

L’ajout des polluants traités sur les chantiers ;

L’ajout du type de clients des chantiers.

2Donnée communiquée par l’Union des Professionnels de la Dépollution des Sites.

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17/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2. Analyse du marché français de la dépollution en 2010

2.1. Eléments de contexte

Figure 6 : Schéma simplifié du fonctionnement du marché de la dépollution des sites en France

2.1.1. La demande de réhabilitation de sites en France en 2010

Selon l’analyse stratégique de la filière de la dépollution des sites publiée par le Ministère en charge de l’Environnement en 2008

3, le territoire français compte 300 000 à 400 000 sites potentiellement pollués

pour une superficie d’environ 100 000 hectares. De nombreuses activités industrielles plus ou moins anciennes ou encore en activité, telles que le traitement des métaux, les industries chimiques, la fabrication de peinture ou l’industrie pétrolière, peuvent être à l’origine de ces pollutions. Le recensement national des sites pollués réalisé au moyen des bases de données BASIAS

4 et BASOL

5 permet d’identifier la nature des

contaminants allant des hydrocarbures aux solvants halogénés en passant par les métaux et d’enclencher des chantiers de réhabilitation.

La demande de réhabilitation de site provient de 3 types d’acteurs :

Les industriels, suite à des pollutions accidentelles sur leurs sites ou suite à une cessation de l’activité pour une remise en état des sites. Leurs contraintes de temps pour dépolluer sont variables

3 Dépollution des sites, Analyse stratégique de la filière, Développer les éco-industries en France, © Copyright BCG 2008, Ministère en charge de l’économie http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/04_cle7c66bb-2.pdf

4 Inventaires historiques de sites industriels et activités de service

5 Base de données sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics à titre préventif ou curatif.

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Janvier 2012

18/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

en fonction de la nature de la pollution. Dans le cas de pollutions accidentelles, ils favorisent souvent les traitements in situ qui permettent de maintenir l’activité des sites.

Les promoteurs immobiliers et aménageurs privés, sur des chantiers d’aménagement et principalement en milieu urbain, en amont de la construction de bâtiments. Ces acteurs ont le plus souvent des contraintes de délai marquées et favorisent les solutions les plus rapides telles que les traitements hors site.

Les aménageurs publics, soit des collectivités territoriales dans le cadre d’opérations d’aménagement de leur territoire, soit des établissements publics en charge de la gestion des friches industrielles (Etablissements Publics Fonciers, fonds).

Il est à noter que le maire a un rôle de police quant à la réhabilitation des sites de son territoire. De même, les associations locales jouent un rôle de lobbying important pour encourager la dépollution des sites.

Plusieurs facteurs sont moteurs de la demande de réhabilitation de sites :

La réglementation en matière de maîtrise des risques et des impacts sur l’environnement pousse les industriels à traiter les pollutions identifiées. En particulier, la réglementation française est claire vis-à-vis de la responsabilité d'une contamination des sols qui revient à l’exploitant industriel : la circulaire du 8 février 2007 relative à la politique de gestion des sites pollués précise que tout site dont la pollution est avérée doit faire l’objet d’une interprétation de l’état des milieux et/ou d’un plan de gestion. Le plan de gestion vise à déterminer les mesures de gestion qui doivent être prises par l’exploitant afin de restaurer un état des milieux compatible avec leurs usages. C’est ainsi que les industriels sont les premiers donneurs d’ordre des chantiers de réhabilitation de sites.

La demande du secteur immobilier est un levier majeur de la dépollution des sites en particulier

en zone périurbaine ou touristique. En 2010, les permis de construire ont augmenté de 14 %6 par rapport à 2009 ce qui montre la reprise de la demande du secteur (qui avait chuté en 2009 suite à la crise financière de 2008). Ainsi, la demande en matière de réhabilitation de sites pollués, qui avait connu une forte croissance jusque 2008, a repris en 2010.

Dans une moindre mesure, le financement à l’échelle nationale des mises en sécurité de sites à responsable défaillant, ou sites orphelins, gérés par l’ADEME contribue à la demande du marché de la dépollution.

Ainsi et comme le confirment les acteurs du marché interrogés, l’année 2010 a été une année particulière de transition pour le secteur de la dépollution des sites et sols pollués, et notamment de reprise suite à la crise économique et financière de 2008. Il apparaît que le marché est fortement influencé par la demande des promoteurs immobiliers.

NB : D’après les acteurs rencontrés, les maîtres d’ouvrage doivent faire face à une pression administrative avec des exigences élevées lors des démarches de demande d’autorisation pour des chantiers de dépollution. Les formalités administratives retarderaient souvent les chantiers ce qui peut être perçu comme un frein au marché par certains acteurs.

Caractéristiques de la demande en 2010

Pour la première fois, il a été demandé aux acteurs interrogés de renseigner le type de client correspondant à chaque chantier dans le questionnaire d’enquête. Parmi les répondants à l’enquête, l’information du type de client est disponible pour 38 % des tonnages traités en 2010 pour les sols et pour 89 % des volumes traités en 2010 pour les eaux souterraines (15 acteurs ont transmis cette information). Ainsi, il apparaît que :

Environ 70 % des tonnages de terres polluées traitées ou gérées en 2010 provenaient de chantiers pour des clients industriels. Environ 30 % des terres polluées traitées ou gérées provenaient de chantiers d’aménagement : 17 % pour des aménageurs privés et 13 % pour des aménageurs publics.

En s’intéressant aux terres traitées ou gérées par des filières hors site seulement, la répartition de la demande varie quelque peu puisqu’elle est de 43 % pour des clients industriels, 32 % pour

6 Indices annuels de la construction dans l’Union Européenne, Série statistique, INSEE – www.insee.fr

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Janvier 2012

19/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

des aménageurs privés et 25 % pour des aménageurs publics en 2010. Ce constat s’explique par le fait que les chantiers d’aménagement ont des contraintes de délai plus importantes que les chantiers industriels : les techniques d’évacuation vers des filières hors site sont préférées pour ce type de chantier.

En ce qui concerne les chantiers de dépollution des eaux souterraines, la demande émane principalement des industriels : en 2010, 99 % des volumes traités provenaient de chantiers pour des clients industriels. Le 1 % restant correspond à quelques rares chantiers d’aménagement pour des promoteurs privés.

Ces chiffres sont à prendre avec précaution car ils sont basés sur une partie des acteurs ayant répondu à l’enquête. En effet, d’après les experts rencontrés, la répartition des acteurs sur le marché serait plutôt de 40 % d’industriels, de 30 % de promoteurs immobiliers et de 30 % d’établissements publics ou collectivités.

Les résultats de l’étude sous-estiment vraisemblablement la part de terres traitées ou gérées sur des chantiers menés pour des promoteurs privés : cela peut s’expliquer par le taux de retour des acteurs des travaux publics et du terrassement relativement faible, dont les travaux sont essentiellement liés à des projets d’aménagement ou de promotion immobilière.

Pour la première fois, il a été demandé aux acteurs de renseigner le type de polluants traités sur chaque chantier, dans le questionnaire d’enquête.

30%

17%

14%

13%

9%

6%

4%7%

Pollants traités en 2010 sur les chantiers sols

HCT Métaux lourds BTEX COHV

COV HAP PCB Autres

40%

17%

13%

11%

10%

6% 3%

Polluants traités en 2010 sur les chantiers d'eaux souterraines

COHV Composés azotés HAP

COV HCT BTEX

Autres

Figure 7 : Répartition des types de polluants dans les tonnages de terres traitées ou gérées et dans les

volumes d’eaux souterraines traitées en 20107 NB : Pour les pollutions aux HCT dans les eaux souterraines, le volume considéré pour les techniques d’écrémage dans le calcul est le volume de flottant récupéré.

Les pourcentages ont été calculés sur la base des retours des répondants au questionnaire ayant transmis l’information quant à la pollution traitée sur les chantiers. Ainsi, les résultats obtenus portent sur 89 % des tonnages de terres traitées ou gérées et sur 87 % des volumes d’eau traités et déclarés via les questionnaires. Il apparaît que :

pour les sols, les polluants les plus traités en 2010 sont les hydrocarbures totaux (HCT), les métaux

lourds (notamment le mercure), la famille des BTEX8 et les composés organiques volatils. Si les HCT et les métaux lourds ont été traités à volumes comparables soit par des techniques in situ/sur site et hors site, les pollutions aux BTEX et aux COV ont été majoritairement traitées par des techniques in situ. En revanche, les terres polluées aux PCB ont principalement été traitées par des techniques d’excavation et d’envoi en filière hors site d’après les retours de questionnaires analysés.

7 La signification des abréviations des polluants sont données en annexe 3. 8 Benzène, Toluène, Ethyl-benzène et xylènes

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Janvier 2012

20/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Des traitements d’autres pollutions minoritaires ont été reportés : on peut citer par exemple des terres polluées à l’amiante ou aux goudrons indurés.

pour les eaux souterraines, les polluants les plus traités en 2010 sont les composés organo-halogénés volatils, les composés azotés et les hydrocarbures polycycliques aromatiques. Le poids élevé des polluants azotés traités en 2010 est dû à un chantier exceptionnel ayant traité des volumes importants. Le faible poids des pollutions aux HCT dans les résultats s’explique par le fait que les volumes de flottant récupéré ont été pris en compte dans le calcul pour les techniques d’écrémage. Cette méthode rend ces volumes non significatifs devant les volumes en place considérés pour les autres techniques de traitement in situ. La part d’HCT traités en 2010 est donc vraisemblablement sous-estimée dans les données présentées ci-dessus.

Des traitements d’autres pollutions minoritaires des eaux souterraines ont été reportés : on peut citer notamment des traitements de nappes polluées aux cyanures, aux métaux lourds et aux PCB.

A titre d’information, d’après la base de données BASOL9 sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif. les principaux polluants observés sur les sites au 31 octobre 2011 sont les hydrocarbures (44 %), les HAP (19 %), le plomb (19 %), les COHV (17 %) et le Chrome (16 %). Il convient de garder en mémoire que la base de données BASOL repose sur un historique de données pluriannuelles et que le parallèle avec les résultats de la présente étude sont à mener avec précaution.

2.1.2. L’offre de réhabilitation de sites en France en 2010

Le chiffre d'affaires des entreprises membres de l'Union des Professionnels de la Dépollution des

Sites (UPDS) a été de 325 millions d’euros en 201010 (ingénierie et travaux) et représente environ 70 %

du chiffre d’affaires total de l’activité de la dépollution des sites et sols pollués au niveau national11.

Le marché des prestataires de dépollution est partagé entre 3 types d’acteurs :

Un noyau d’entreprises spécialisées notamment regroupées au sein de l’UPDS et qui sont soit des PME, soit des filiales de grands groupes acteurs du secteur de l’environnement et de la gestion des déchets tels que Séché Environnement, SUEZ Environnement et VEOLIA Environnement, ou du secteur de l’aménagement urbain tels que Bouygues Bâtiment, Vinci et Colas, domine le marché.

Des entreprises non membres de l’UPDS mais spécialisées dans les travaux de dépollution sont également présentes sur le marché. Ce sont le plus souvent des PME qui n’ont pas choisi d’adhérer à l’association de professionnels que représente l’UPDS.

Des sociétés de terrassement et de démolition qui se positionnent sur le marché depuis quelques années et concurrencent les entreprises spécialisées dans la dépollution des sites. En effet, avec l’augmentation de la demande de réhabilitation de sites dans un contexte de promotion immobilière, les acteurs du terrassement sont de plus en plus présents sur le marché : la majorité des travaux relevant du terrassement, ils réalisent en propre des travaux de réhabilitation. Le plus souvent, ils réalisent des opérations d’excavation et d’envoi en filière (traitement ou gestion) ou en remblai. Certains traitements sur site tels que le traitement par biotertres peuvent être réalisés par les sociétés de terrassement mais ces chantiers restent marginaux. Lorsque des traitements in situ sont nécessaires, ils s’associent alors en co-traitance avec une société spécialisée dans les travaux de dépollution de sols.

9 http://basol.ecologie.gouv.fr/ 10 Site Internet de l’UPDS – www.upds.org 11 Site Internet de l’UPDS – www.upds.org

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Janvier 2012

21/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.2. Analyse globale des taux d’utilisation et des coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols pollués

2.2.1. Précisions méthodologiques sur les tonnages présentés

Concernant les tonnages de terres présentés ci-après, ceux-ci sont issus :

des questionnaires collectés lors de l’enquête et renseignés par les sociétés ayant effectué des travaux en propre, pour les traitements in situ, sur site et en filière hors site (hors centres de traitements biologiques et cimenteries) ;

des fiches « Centres de traitement hors site » renseignées par les exploitants des installations de traitement hors site pour les traitements en centres de traitement biologique. La donnée issue des fiches « Centres de traitement » n’a pas été retenue pour les autres types d’installation, les données issues des questionnaires s’étant révélées plus exhaustives. Cet écart montré dans le Tableau 9 est sans doute du aux effets de stocks au sein des installations de traitement hors site ;

des retours des cimentiers interrogés sur les tonnages de terres polluées valorisées dans leurs installations françaises en 2010.

Des indicateurs de fiabilité sont systématiquement présentés dans les tableaux de données. La méthode de détermination de ces indicateurs est présentée dans l’annexe méthodologique, page 104.

Les taux d’utilisation par technique sont calculés sur la base des tonnages totaux déclarés par technique, en tenant compte des double-comptages des terres ayant subit plusieurs techniques.

2.2.2. Tonnages totaux de terres polluées gérées en France en 2010

La quantité de terres gérées en France en 2010 par les répondants à l’enquête par l’une au moins des techniques ou filière entrant dans le périmètre de l’étude s’élève à 3 225 000 tonnes. Ce chiffre s’entend sans double-comptage des terres ayant subi plusieurs techniques. En particulier, les tonnages ayant été traités sur site puis évacués en installations de stockage ne sont comptés qu’une fois.

Compte-tenu du taux de couverture de l’enquête (87 %), il est possible d’estimer par extrapolation la quantité

totale de terres qui aurait été gérées en France en 2010 à environ 3 707 000 tonnes12.

NB : Les tonnages totaux présentés dans les tableaux qui suivent incluent les double-comptages. Ceci explique qu’ils soient supérieurs à 3 225 000 tonnes et s’élèvent à environ 4 815 000 tonnes.

12 Cette extrapolation est présentée au lecteur à titre informatif. Elle est à prendre avec précaution compte-tenu des limites liées à l’exercice de calcul du taux de couverture évoquées plus haut dans ce rapport.

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Janvier 2012

22/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.2.3. Taux d’utilisation des différentes techniques de traitement et de gestion des sols pollués en 2010

Technique de traitement ou de gestion Type Tonnage Taux

d'utilisation Indicateur de fiabilité

Confinement in situ In situ 1 224 200 25,4 % -

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS* Hors site 1 201 600 25,0 % -

Installation de traitement biologique HS Hors site 568 200 11,8 % ++

Venting-Bioventing in situ In situ 529 200 11,0 % +

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS Hors site 425 200 8,8 % -

Biodégradation sur site Sur site 209 800 4,4 % ++

Oxydation / Réduction chimique in situ In situ 150 100 3,1 % +

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ In situ 126 600 2,6 % +

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS Hors site 87 300 1,8 % +

Installation de traitement thermique HS Hors site 66 200 1,4 % +

Stabilisation physico-chimique in situ In situ 56 200 1,2 % -

Confinement sur site Sur site 46 000 1,0 % -

Stabilisation physicochimique sur site Sur site 40 600 0,8 % -

Autres techniques hors site Hors site 25 000 0,5 % -

Cimenterie HS Hors site 21 400 0,4 % ++

Autres traitements sur site Sur site 17 200 0,4 % -

Installation d'incinération HS Hors site 10 300 0,2 % +

Phytoremediation in situ In situ 5 800 0,1 % +

Installation de lavage de terres HS Hors site 2 600 0,1 % -

Traitement thermique sur site Sur site 2 000 0,0 % -

Total** 4 815 500 *Terres ayant parfois subi un (pré)traitement au préalable * *Le total présenté ici comprend les double-comptages des tonnages traités par plusieurs techniques.

Tableau 4 : Classement des filières et techniques de traitement et de gestion des sols pollués par tonnages décroissants en 2010

NB : Aucun acteur n’a déclaré avoir utilisé la phytostabilisation, le traitement thermique in situ, le traitement chimique sur site et le lavage de terre in situ et sur site en 2010. Dans le tableau présenté ci-dessus, il est à noter que les techniques de confinement des sols pollués sont identifiées en rose. Les techniques de traitement sont elles présentées en blanc. Il est à préciser que les terres envoyées en installation de Stockage de Déchets Inertes ont parfois subi un prétraitement avant leur envoi en filière conformément au guide méthodologique envoyé aux acteurs. Cependant, la nature des terres déclarées comme envoyées en ISDI n’a pas pu être vérifiée pour tous les acteurs.

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Janvier 2012

23/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2 000

2 600

5 800

10 300

17 200

21 400

25 000

40 600

46 000

56 200

66 200

87 300

126 600

150 100

209 800

425 200

529 200

568 200

1 201 600

1 224 200

0 500 000 1 000 000 1 500 000

Traitement thermique sur site

Installation de lavage de terres HS

Phytoremediation in situ

Installation d'incinération HS

Autres traitements sur site

Cimenterie HS

Autres techniques hors site

Stabilisation physicochimique sur site

Confinement sur site

Stabilisation physico-chimique in situ

Installation de traitement thermique HS

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Biodégradation sur site

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Venting-Bioventing in situ

Installation de traitement biologique HS

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS

Confinement in situ

Tonnes

Figure 8 : Classement 2010 des filières et techniques de traitement des sols pollués par tonnages décroissants

NB : L’intitulé « Autres traitements sur site » comprend, entre autres, les traitements par brassage et chaulage en milieu confiné. L’intitulé « Autres traitements hors site » comprend, entre autres, l’utilisation des terres en remblais, en milieu urbain. En 2010, le marché de la gestion et du traitement des terres polluées a été dominé par les méthodes de confinement et de stockage, et notamment le confinement in situ et les installations de stockage de déchets inertes en cohérence avec la croissance de la demande liée au secteur immobilier. A elles seules, ces deux filières regroupent près de 50 % des tonnages traités ou gérés dans les questionnaires reçus. In fine, l’ensemble des installations de stockage regroupent près de 35 % des terres traitées ou gérées par les répondants à l’enquête en 2010. L’intitulé « Autres traitements hors site » regroupe des tonnages de terres envoyés dans des exutoires particuliers, autres que les centres de stockage. Il comprend, entre autre, l’utilisation des terres en remblais, en milieu urbain, qui se développe. Ces exutoires particuliers ne sont pas encore généralisés et nécessitent des autorisations particulières. NB : Etant donné le poids important des techniques et filières de confinement et de stockage dans les taux d’utilisation et par rapport aux techniques et filières de traitement, ces données seront exclues du périmètre de l’analyse dans les chapitres suivants (à noter que les tonnages comptabilisés dans « Autres traitements hors site » sont considérés comme stockés hors site). L’analyse se concentrera sur les filières et techniques de traitement des terres polluées hors confinement.

Méthodes de confinement Méthodes de traitement

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Janvier 2012

24/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.2.4. Taux d’utilisation des différentes techniques de traitement des sols pollués en 2010 (hors confinement et stockage)

Technique de traitement Type Tonnage Taux

d'utilisation Indicateur de

fiabilité

Installation de traitement biologique HS Hors site 568 200 31,5 % ++

Venting-Bioventing in situ In situ 529 200 29,3 % +

Biodégradation sur site Sur site 209 800 11,6 % ++

Oxydation / Réduction chimique in situ In situ 150 100 8,3 % +

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ In situ 126 600 7,0 % +

Installation de traitement thermique HS Hors site 66 200 3,7 % +

Stabilisation physico-chimique in situ In situ 56 200 3,1 % -

Stabilisation physicochimique sur site Sur site 40 600 2,2 % -

Cimenterie HS Hors site 21 400 1,2 % ++

Autres traitements sur site Sur site 17 200 1,0 % +

Installation d'incinération HS Hors site 10 300 0,6 % +

Phytoremediation in situ In situ 5 800 0,3 % +

Installation de lavage de terres HS Hors site 2 600 0,1 % -

Traitement thermique sur site Sur site 2 000 0,1 % -

Total* 1 806 200

* Le total présenté ici comprend les double-comptages des tonnages traités par plusieurs techniques.

Tableau 5 : Classement des filières et techniques de traitement des sols par tonnages décroissants en 2010

2 000

2 600

5 800

10 300

17 200

21 400

40 560

56 200

66 216

126 600

150 125

209 785

529 200

568 152

- 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000

Traitement thermique sur site

Installation de lavage de terres HS

Phytoremediation in situ

Installation d'incinération HS

Autres traitements sur site

Cimenterie HS

Stabilisation physicochimique sur site

Stabilisation physico-chimique in situ

Installation de traitement thermique HS

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Biodégradation sur site

Venting-Bioventing in situ

Installation de traitement biologique HS

Tonnes

Figure 9 : Classement 2010 des filières et techniques de traitement des sols pollués par tonnages décroissants (hors confinement et stockage)

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Janvier 2012

25/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

NB : Les tonnages traités par les techniques de traitement in situ sont globalement plus difficiles à estimer que pour les traitements sur site ou hors site faisant appel à la manipulation des terres polluées. Ces tonnages sont donc soumis à une incertitude plus forte.

L’intitulé « Autres traitements sur site » regroupe des techniques proposées par les acteurs, au-delà de la liste de techniques proposée dans le questionnaire d’enquête. Il comprend, entre autres, les traitements par brassage et chaulage en milieu confiné.

En 2010, le marché du traitement des terres polluées a été dominé par 5 techniques et filières qui ont représenté un taux d’utilisation de près de 89 % : les installations de traitement biologique, le venting-bioventing in situ, la biodégradation sur site, l’oxydation in situ et la bio-augmentation in situ.

2 techniques de traitement se distinguent particulièrement puisqu’elles représentent à elles seules près de 62% des tonnages traités :

Le traitement biologique hors site, avec un taux d’utilisation de près de 32 % est le traitement des terres polluées le plus utilisé, en volume, en 2010. Les terres polluées sont excavées puis envoyées dans une installation de traitement biologique hors site. Les terres sont donc dépolluées en dehors du chantier de dépollution, ce qui permet de tenir des délais courts de dépollution, adaptés au marché de l’immobilier, et de traiter les volumes de terres importants, sur les gros chantiers, en un temps réduit.

Le Venting-Bioventing in situ, avec un taux d’utilisation de près de 30 % est une technique mature, dont le retour d’expérience est important. Elle permet par ailleurs de traiter un grand nombre de cas de pollutions organiques et est fréquemment utilisée pour la dépollution de sites industriels et stations services. Elle présente un bilan « coûts-avantages » favorable.

Pour la première fois, des terres traitées par phytoremediation ont été identifiées dans les retours d’enquête : 5 800 tonnes de terres polluées ont été traitées par phytodégradation, phytolixiviation et phytopiégeage.

NB : Les techniques utilisées restent classiques. Pourtant, il existe des techniques émergentes mais le marché reste principalement sur les techniques traditionnelles, les innovations étant plus difficiles à vendre (peu de recul, risque plus élevé…) et les autorités souvent réticentes face à l’innovation.

On peut noter que les traitements chimiques in situ, commencent à se généraliser.

Répartition des tonnages traités en fonction de la nature du traitement (hors confinement)

Type de traitement Tonnages Taux d'utilisation

Biologique 1 439 600 79,7 %

Physico-chimique 266 700 14,8 %

Thermique 99 900 5,5 %

Tableau 6 : Répartition des traitements en fonction de leur nature (biologique, thermique ou physico-chimique)

La nature de traitement la plus utilisée a été le traitement biologique13 avec plus de la moitié des tonnages de terres traités par ces techniques (près de 80 %) : les traitements biologiques sont des techniques éprouvées et maîtrisées par une grande partie des acteurs de la dépollution. Ces traitements sont efficaces sur un grand nombre de polluants organiques et en particulier les hydrocarbures et les solvants halogénés et ont l’avantage d’être peu coûteux.

13 On entend par traitements biologiques : installation de traitement biologique hors site, bio-augmentation/bio-stimulation, biodégradation, phytoremediation, venting/bioventing

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Janvier 2012

26/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Les traitements physico-chimiques14 ont aussi été assez largement utilisés en 2010 avec un taux de près de 15 % : ces traitements sont de mieux en mieux acceptés par les parties prenantes et en particulier les maîtres d’ouvrage et les pouvoirs publics, car de mieux en mieux maîtrisés. Les traitements chimiques sont très efficaces pour des polluants plus difficiles à traiter par un traitement biologique. Cependant, leur coût de mise en œuvre est plus élevé notamment de par le coût des réactifs pour les traitements chimiques et la mise en œuvre est plus délicate car ils peuvent poser des problèmes de sécurité environnementale, de par l’injection de réactifs dans le sol, et de sécurité du personnel de par la manipulation de réactifs chimiques.

Quant aux traitements de nature thermique15, ceux-ci ont été relativement peu utilisés avec un taux de près de 6 % : ces traitements sont en général le dernier recours pour des polluants peu volatils difficilement traitables par les autres techniques. Ce sont des traitements rapides lorsqu’ils sont réalisés sur site ou hors site mais très coûteux..

Par ailleurs, rappelons que les taux d’utilisation présentés plus haut reflètent la réalité des chantiers conduits en 2010 et que le positionnement relatif de chacune des techniques peut être significativement impacté par quelques gros chantiers.

2.2.5. Taux d’utilisation des différentes techniques et filières de confinement et de stockage des sols pollués en 2010

Technique de traitement ou de gestion Type Tonnage Taux

d'utilisation Indicateur de fiabilité

Confinement in situ In situ 1 224 200 40,7% -

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS* Hors site 1 201 600 39,9% -

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS Hors site 425 200 14,1% -

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS Hors site 87 300 2,9% +

Confinement sur site Sur site 46 000 1,5% -

Autres techniques hors site Hors site 25 000 0,8% -

Total** 3 009 300

*Terres ayant parfois subi un (pré)traitement au préalable ** Le total présenté ici comprend les double-comptages des tonnages traités par plusieurs techniques.

Tableau 7 : Classement des filières et techniques de confinement en 2010

1 224 200

1 201 600

425 200

87 300

46 000

25 000

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000

Confinement in situ

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Confinement sur site

Autres techniques hors site

Tonnes

Tableau 8 : Classement 2010 des filières et techniques de confinement par tonnages décroissants

14 On entend par traitements physico-chimiques : oxydation./réduction, stabilisation physico-chimique, lavage de terres, brassage/chaulage 15 On entend par traitements thermiques : installation de traitement thermique hors site, incinération, cimenterie, traitement thermique sur site.

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Janvier 2012

27/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Sur les 2 984 300 tonnes de terres confinées en 2010, près de 41 % ont été confinées in situ et seulement 1,5 % ont été confinées sur site. Le confinement hors site a donc été la méthode de confinement la plus employée en 2010, avec 57 % des tonnages confinés envoyés en installation de stockage hors site. Les installations de stockage de déchets inertes ont un taux d’utilisation de près de 40 % avec 1 051 700

tonnes reçues en 201016 d’après les retours de questionnaires. Cette donnée est très probablement sous-

estimée de part le faible taux de retour des acteurs membres de la FNTP17, qui réalisent des travaux de terrassement. En effet, d’après les entretiens effectués avec les experts du secteur, les tonnages réellement envoyés en ISDI seraient bien plus importants du fait de la croissance de la demande du secteur immobilier en 2010. Les sociétés de travaux publics seraient les principaux acteurs envoyant des tonnages de terres en ISDI ou ISDND suite à des chantiers immobiliers. Ce marché correspond généralement à des chantiers de courte durée pour lesquels la faisabilité des techniques de traitement sur site ou in situ est plus faible en raison des pratiques et des délais de dépollution très courts. Il est également possible que les tonnages correspondants aux terres traitées en installations de traitement hors site, puis envoyées en ISDND n’aient pas été reportés par tous les acteurs. En effet, certains acteurs ne connaissent pas le devenir des terres qu’ils envoient en centre de traitement hors site et n’ont reporté que cette filière pour leurs tonnages. Or, après traitement, les terres « dépolluées » sont dirigées vers différents exutoires en fonction de leur teneur résiduelle en polluants : le plus souvent en ISDND, mais quelques fois en ISDI ou en ISDD. Il y a donc ici une seconde source de sous-estimation des tonnages de terres polluées envoyées en centres de stockage de déchets.

Zoom sur les ISD

Les installations de stockage de déchets sont des techniques dites de gestion. Les terres polluées ne sont pas traitées mais stockées et confinées dans des centres de stockages en fonction de leur teneur en polluants.

Les seuils d’acceptation des terres dans les 3 types de centres de stockages (inertes, non dangereux et

dangereux) sont fixés par la réglementation européenne18 d’une part et la réglementation nationale d’autre part. Les seuils d’acceptation peuvent ensuite varier d’un centre à l’autre en fonction des arrêtés préfectoraux d’autorisation d’exploiter notamment.

A noter que les terres envoyées en ISDI et en ISDND sont des terres peu polluées ou ayant déjà subi un traitement de dépollution leur permettant d’être sous les seuils d’acceptation des installations.

16 Les tonnages comptabilisés dans la filière ISDI correspondent à des terres ayant subi un prétraitement conformément au guide méthodologique envoyé aux acteurs. Cependant, la nature des terres déclarées comme envoyées en ISDI n’a pas pu être vérifiée pour tous les acteurs. 17 La sous-estimation est estimée à environ 50 % d’après le taux de couverture de l’étude sur les traitements hors site 18 Décision n° 2003/33/CE du 19/12/02 établissant des critères et des procédures d'admission des déchets dans les décharges

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Janvier 2012

28/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.2.6. Installations de traitement hors site : comparaison des tonnages issus des questionnaires et des tonnages issus des fiches « Centres de traitement hors site »

Les tonnages liés au traitement biologique hors site, utilisés dans l’étude sont issus des fiches « Centres de traitement hors site » mises à jour au cours de l’étude en collaboration avec les exploitants des centres. Ceux-ci sont considérés plus exhaustifs que les tonnages transférés en centres de traitement biologique hors site français tels que déclarés par les sondés dans le questionnaire d’enquête.

Un croisement des tonnages traités déclarés par les centres et ceux déclarés par les acteurs dans les questionnaires permet d’obtenir le tableau suivant :

Type d'installation Tonnages issus des

centres de traitement

Tonnages issus des questionnaires

Rapport

Installation de traitement biologique 568 200 265 800 47 %

Installation de lavage de terres 1 000 2 600 260 %

Installation de désorption thermique 40 400 66 216 164 %

Installation de venting 200 0 /

Tableau 9 : Comparaison des tonnages recensés dans les fiches « Centres de traitement hors site » et dans les questionnaires (en tonnes)

Concernant les installations de traitement biologique, la différence de tonnages entre les deux sources est un indicateur du taux de retour du questionnaire sur les volumes traités par les filières hors site. La valeur issue des centres de traitement biologique hors site a été retenue dans les résultats présentés en 3.2.2 car cette donnée est plus exhaustive, les centres ayant été enquêtés directement.

Concernant la désorption thermique et le lavage, le tonnage supérieur au sein des questionnaires est sans doute la conséquence de plusieurs effets :

des effets de stocks au sein des centres de traitement hors site : certaines quantités de terres transférées en centres de traitement hors site par une société de travaux peuvent être comptabilisées sur l’année 2010 alors que ces terres ne seront réellement traitées par le centre qu’en 2011.

des envois de terres dans des installations à l’étranger : certaines sociétés possèdent des installations de traitement thermique et de lavage de terres à l’étranger. Les terres peuvent être envoyées dans un premier temps sur une plateforme de transit en France, puis être transférées à l’étranger. Cette pratique peut être source de confusion dans le questionnaire, pour les acteurs ayant répondu à l’enquête, d’où une surestimation potentielle des volumes traités en France reportés dans les questionnaires.

2.2.7. Une variabilité des coûts très importante d’un chantier à l’autre

Les coûts de mise en œuvre d’une technique ou filière peuvent varier d’un chantier à un autre d’un facteur 5. De nombreux éléments expliquent cette variabilité :

Les caractéristiques du sol et du site,

La localisation du site,

Le(s) type(s) de polluant(s),

La concentration en polluants,

La taille du chantier (économies d’échelle…),

La maîtrise de la technique ou filière de la part du maître d’œuvre ou prestataire de travaux,

La maturité de la technique ou filière,

Les délais de dépollution,

L’usage futur du site (seuils de dépollution…),

Etc.…

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Janvier 2012

29/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Les coûts présentés ci-après s’entendent hors taxes et hors TGAP. Ils n’incluent pas les coûts d’excavation et de transport.

Technique de traitement ou de gestion Type Variabilité des coûts (EUR/t)

Indicateur de fiabilité

Installation d'incinération HS Hors site 120 - 455 -

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS Hors site 70 - 500 +

Installation de traitement thermique HS Hors site 50 - 100 +

Installation de traitement biologique HS Hors site 40 - 95 ++

Cimenterie HS Hors site 40 - 55 +

Stabilisation physicochimique sur site Sur site 30 - 50 -

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS Hors site 40 - 90 +

Stabilisation physico-chimique in situ In situ 25 - 40 -

Oxydation / Réduction chimique in situ In situ 10 - 55 -

Biodégradation sur site Sur site 15 - 100 ++

Venting-Bioventing in situ In situ 5 - 30 +

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ In situ 5 - 20 -

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS Hors site 3 - 55 ++

Tableau 10 : Variabilité des coûts des filières et techniques de traitement et de gestion des sols hors taxes (EUR/t)

Figure 10 : Variabilité des coûts des filières et techniques de traitement et de gestion des terres polluées hors taxes (EUR/t)

NB : Pour le traitement thermique sur site, le lavage de terre hors site, le confinement in situ, le confinement sur site et la phytoremediation, les données de coût ne sont pas assez fiables pour être présentées dans le tableau et le graphique ci-dessus suite à un nombre de retours trop faible.

Il n’existe pas un coût fixe pour une technique de dépollution. Le coût est toujours adapté aux particularités du site, aux besoins, et aux usages futurs.

Pour le cas particulier des installations de stockage, les prix peuvent également varier au rythme du cycle de vie des décharges et reflètent les besoins en terres des installations à chaque instant. Des conditions de prix particulières peuvent être mises en place au moment de l’ouverture ou de la fermeture d’une décharge. De plus, pour les envois en filière, les prix peuvent être négociés en fonction de la quantité de terres polluées envoyées.

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Janvier 2012

30/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.2.8. Des coûts moyens pondérés variant de 10 à 315 EUR/t en fonction des techniques

Les coûts présentés ci-dessous s’entendent hors taxes et n’incluent pas les coûts d’excavation et de transport. Il est à noter que les lignes colorées correspondent aux techniques de confinement des sols.

Technique de traitement ou de gestion Type Coût moyen

pondéré (EUR/t)

Indicateur de fiabilité

Installation d'incinération HS Hors site 315 -

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS Hors site 125 +

Installation de traitement thermique HS Hors site 75 +

Installation de traitement biologique HS Hors site 60 ++

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS Hors site 50 +

Cimenterie HS Hors site 45 +

Stabilisation physicochimique sur site Sur site 40 -

Stabilisation physico-chimique in situ In situ 30 -

Oxydation / Réduction chimique in situ In situ 30 -

Biodégradation sur site Sur site 30 ++

Venting-Bioventing in situ In situ 15 +

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ In situ 10 -

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS Hors site 10 ++

Tableau 11 : Classement des filières et techniques de traitement et de gestion des sols par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/t) hors taxes

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS

Venting-Bioventing in situ

Stabilisation physico-chimique in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Biodégradation sur site

Stabilisation physicochimique sur site

Cimenterie HS

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Installation de traitement biologique HS

Installation de traitement thermique HS

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Installation d'incinération HS

€/tonne

Figure 11 : Classement des filières et techniques de traitement et de gestion des sols par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/t) hors taxes

NB : Pour le traitement thermique sur site, le lavage de terre hors site, le confinement in situ, le confinement sur site, la phytoremediation, et les catégories « autres techniques », les données recensées de coûts ne sont pas assez fiables pour être présentées dans le tableau et le graphique ci-dessus suite à un nombre de retours trop faible.

L’analyse des deux informations que sont la variabilité et le coût moyen pondéré permet de mieux situer financièrement l’ensemble des traitements dans le marché de la dépollution. Ainsi, malgré les variabilités de coûts, les coûts moyens pondérés se situent, dans l’ensemble, dans la fourchette basse des prix : la pondération des coûts moyens en fonction des quantités a tendance à diminuer le coût moyen annoncé car les coûts à la tonne sont généralement moindres pour les gros volumes de par les économies d’échelle.

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Janvier 2012

31/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Les coûts moyens pondérés des filières et techniques de traitement des sols en 2010 varient entre 10 et 315 EUR/t (hors taxes). De façon générale, cet écart de coûts important s’explique notamment par une distinction des techniques et filières selon leur type (in situ / hors site / sur site), leur technicité et le contexte concurrentiel. Les traitements hors site, variant entre 45 EUR/t et 315 EUR/t en moyenne selon les filières, sont globalement plus coûteux que les traitements in situ ou sur site. Les paragraphes suivants viennent éclairer les résultats obtenus.

De manière générale, les traitements hors site sont plus coûteux que les traitements in situ ou sur site, avec des coûts compris entre 45 EUR/tonne et 135 EUR/tonne selon les filières de traitement (contre des coûts compris entre 10 EUR/tonne et 40 EUR/tonne pour les traitements sur site et in situ). En effet, les quantités envoyées en installations hors site sont généralement optimisées (pour limiter les coûts liés au transport et au traitement) grâce à un tri réalisé sur site : ainsi, le coût moyen à la tonne s’avère plus élevé que les traitements sur site ou in situ pour lesquels le volume total en place est considéré. Par ailleurs, le contexte concurrentiel et la demande jouent beaucoup sur les coûts des traitements hors site en général (les installations ont une capacité annuelle de traitement limitée, et si la demande est élevée, les prix de traitement augmentent).

Les traitements in situ sont globalement moins coûteux que les traitements sur site. En effet, les coûts des traitements in situ sont compris entre 10EUR/tonne et 30EUR/tonne alors que les traitements sur site ont coûté en moyenne entre 30EUR/tonne et 40EUR/tonne, en 2010.

Les coûts moyens pondérés des techniques de traitement des terres polluées peuvent également être analysés en fonction de leur nature biologique, physico-chimique ou thermique. Les paragraphes suivants donnent des éléments de comparaison des coûts de ces différents types de traitement.

Les traitements thermiques restent les plus coûteux :

L’installation d’incinération est la méthode la plus coûteuse notamment en raison des coûts d’énergie nécessaires au fonctionnement d’une telle installation, des coûts de traitement des rejets gazeux et des coûts de l’exutoire final des terres brûlées (prix de la mise en décharge généralement inclus). C’est un traitement très efficace généralement utilisé en dernier recours lorsque les autres traitements ne sont pas applicables, ce qui limite l’effet concurrentiel qui vient généralement diminuer les coûts.

Les autres traitements thermiques que sont la désorption thermique hors site ou encore la cimenterie sont assez coûteux allant de 45 EUR/t pour la cimenterie à 75 EUR/t pour la désorption thermique hors site. Le coût moyen des traitements thermiques sur site n’a pas pu être calculé en 2010, du fait du trop faible nombre de retours sur cette donnée. De manière générale, les techniques de traitement thermique sur site et hors site nécessitent un niveau d’investissement important. A titre indicatif, on considère généralement que le traitement sur site est plus avantageux que le traitement hors site à partir 25 000 tonnes et dans le cas où les terres sont réutilisées sur place. Le coût du traitement en cimenterie est moindre dans la mesure où les terres viennent en apport dans un procédé existant. La valorisation ne nécessite donc pas le même niveau d’investissement initial.

Les traitements physico-chimiques ont un coût moyen pondéré globalement élevé, s’étendant entre 30 EUR/t et 40 EUR/t, les mises en œuvre sur site étant plus coûteuses que les mises en œuvre in situ. Les réactifs sont à l’origine de la majeure partie du coût. La mise en œuvre sur site correspond le plus souvent à un prétraitement des terres en vue de leur stockage en ISD.

Les traitements biologiques sont en moyenne moins coûteux allant de 10 EUR/t pour la Bio-augmentation/Bio-stimulation à 60 EUR/t pour l’installation de traitement biologique en passant par 15 EUR/t pour le Venting-Bioventing et 30 EUR/t pour la biodégradation sur site. Ce coût peu important s’explique par la bonne maîtrise de ces traitements qui sont largement utilisés par l’ensemble des acteurs. De plus, le contexte fortement concurrentiel exerce une pression à la baisse sur les prix.

Le coût moyen pondéré d’envoi des terres polluées en installations de stockage de déchets dépend fortement du niveau de pollution des terres, et par conséquent du type d’installation (déchets inertes après traitement, non-dangereux ou dangereux). Les coûts de stockage augmentent avec la dangerosité des terres acceptées. La filière la plus coûteuse est donc l’ISDD avec un coût moyen pondéré de 125 EUR/t, suivie par l’ISDND à 50 EUR/t et l’ISDI à 10 EUR/t. Il est à rappeler que les coûts présentés s’entendent hors taxes et donc hors TGAP. De façon générale, les coûts de stockage en ISD sont variables selon le contexte

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Janvier 2012

32/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

offre/demande. Certaines ISDND sont particulièrement intéressées par les terres pour recouvrir les casiers pleins (zones de stockage de déchets) et pour compléter les tonnages stockés lorsqu’il manque des déchets ménagers (ils peuvent alors prendre des terres à des prix attractifs). A l’inverse, dans certains cas où les déchets ménagers sont trop nombreux (cas d’un incinérateur voisin en panne par exemple), les prix d’envoi des terres en ISDND peuvent s’envoler.

NB : Il est à noter que la diversité des acteurs du marché rend plus difficile l’homogénéisation des coûts. De plus, de nombreux acteurs proposent des méthodes de traitement combinées adaptées aux spécificités des contaminants présents et au contexte d’usage du site et de son voisinage. Les acteurs proposent de plus en plus de solution « à la carte » rendant difficile l’interprétation de coûts moyens par technique.

2.2.9. Analyse des taux d’utilisation par type de technique de traitement et de gestion des terres polluées en 2010

NB : les tonnages ci-dessus s’entendent avec double comptage des volumes ayant subit plusieurs traitements ou modes de gestion.

Tableau 12 : Répartition des tonnages de terres polluées traités et confinés en 2010 par type de traitement et de filière de gestion

Environ 50 % des tonnages traités et gérés en 2010 ont suivi des filières de traitement ou de confinement hors site. Les traitements et les confinements in situ sont également importants puisqu’ils représentent environ 43 % des volumes traités ou gérés en 2010. En revanche, les traitements et confinements sur site ont été moins utilisés avec un taux de 7 %. Cette prépondérance des traitements hors site reflète la domination de la demande de l’immobilier en 2010 (gain de temps sur la dépollution). Pour les industriels, les traitements hors site sont également favorisés selon les délais prescrits : les travaux de dépollution se font généralement dans le cadre d’un arrêté préfectoral imposant des délais de dépollution, qui, s’ils sont courts, peuvent pousser à l’utilisation de filières hors site.

Par ailleurs, cette domination du traitement hors site est probablement sous-estimée car une partie des volumes n’est pas identifiée du fait de la faible représentation des acteurs des travaux publics dans l’étude.

Zoom sur les critères pouvant influencer le choix du type de traitement

La taille des chantiers joue un rôle prépondérant sur le choix du type de dépollution : plus les chantiers sont importants, plus le traitement sur site va être préféré, alors que plus les chantiers sont petits, plus le Hors site sera compétitif. Ceci est principalement dû aux effets d’économie d’échelle pouvant avoir lieu sur les grands chantiers : les traitements sur site sont coûteux car ils nécessitent des équipements spécifiques, ils deviennent compétitifs à partir d’un certain volume à traiter.

De même, si la pollution est très importante, le traitement hors site ne sera pas compétitif car les terres devront être envoyées en filières de traitement spécifiques ou en ISDD (ce qui est généralement plus coûteux).

Enfin, sur les chantiers industriels les traitements in situ peuvent être favorisés : si le site est en activité, ils permettent de ne pas interrompre le fonctionnement du site durant la dépollution et, si le site est fermé dans le cas d’une réhabilitation, ils permettent une dépollution à bas coût. A contrario, la contrainte temporelle est prédominante dans les chantiers immobiliers, en lien avec la pression foncière : les techniques de traitement les plus rapides seront privilégiées, d’où une forte proportion de traitement hors site pour ce type de chantiers.

Type Tonnage 2010

In situ 2 092 100

Sur site 315 600

Hors site 2 407 800

Total 4 815 500

43%

7%

50%

In situ

Sur site

Hors site

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Janvier 2012

33/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Un marché hors site dominé par les installations de stockage

2 600

10 300

21 400

25 000

66 200

87 300

425 200

568 200

1 201 600

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000

Installation de lavage de terres HS

Installation d'incinération HS

Cimenterie HS

Autres techniques hors site

Installation de traitement thermique HS

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Installation de traitement biologique HS

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS

Tonnes

Figure 12 : Répartition des tonnages par filière de traitement ou de gestion hors site en 2010 (en tonnes)

A dire d’experts, les tonnages envoyés en installations de stockage de déchets inertes, après (pré)-traitement, et en installations de stockage de déchets non dangereux sont largement sous-estimés. Les tonnages reportés ci-dessus représentent les tonnages déclarés par les répondants aux questionnaires d’enquête, et ne sont pas exhaustifs.

Il est à noter que même si les tonnages reçus en ISDI et en ISDND en 2010 sont sous-estimés, ils sont largement supérieurs aux tonnages reçus dans les autres filières hors site. Ceci peut s’expliquer par plusieurs facteurs :

Des acteurs ayant majoritairement recours à des filières hors site ;

Des coûts attractifs parmi les filières hors site ;

Des terres le plus souvent faiblement polluées sur les chantiers d’aménagement.

Un marché sur site dominé par une seule technique de traitement

2 000

17 200

40 600

46 000

209 800

0 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000

Traitement thermique sur site

Autres traitements sur site

Stabilisation physicochimique sur site

Confinement sur site

Biodégradation sur site

Tonnes

Figure 13 : Répartition des tonnages par filière de traitement ou de gestion sur site en 2010 (en tonnes)

Le marché sur site est dominé par la biodégradation. Le confinement arrive en seconde position dans le classement des techniques sur site de traitement et de gestion des terres polluées.

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Janvier 2012

34/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Un marché in situ dominé par le confinement

5 800

56 200

126 600

150 100

529 200

1 224 200

0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000

Phytoremediation in situ

Stabilisation physico-chimique in situ

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Venting-Bioventing in situ

Confinement in situ

Tonnes

Figure 14 : Répartition des tonnages par filière de traitement ou de gestion in situ en 2010 (en tonnes) Le confinement in situ domine largement le marché des techniques in situ de traitement et de gestion des terres polluées. Il est couramment utilisé sur les chantiers de mise en sécurité ou de gestion des friches industrielles. En 2010, l’ADEME a soutenu 47 projets de reconversion de friches urbaines polluées dont 9 avec un confinement des terres (soit environ 19% des opérations de reconversion de friches menées en 2010).

2.2.10. Analyse des taux d’utilisation par type de technique de traitement des terres polluées en 2010 (hors confinement et stockage)

NB : Les données ci-après s’entendent hors méthodes de confinement des terres et de stockage.

Type Tonnage 2010

In situ 867 900

Sur site 269 600

Hors site 668 700

Total 1 806 200

Tableau 13 : Répartition des tonnages de terres polluées traités en 2010 par type de traitement

La répartition des techniques de traitement des terres polluées est équilibrée. En 2010, les traitements in situ ont dominé le marché, avec un taux d’utilisation de 48 %, suivies de près par les filières de traitement hors site qui atteignent un taux d’utilisation de 37 %. Les traitements sur sites sont plus rares et ne représentent que 15 % des traitements en 2010. Ceci est principalement dû au fait que les traitements sur site sont coûteux et nécessitent des chantiers de taille importante pour être rentables. Or, d’après les acteurs interrogés, l’année 2010 n’a pas connu de très gros chantiers.

48%

15%

37%In situ

Sur site

Hors site

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Janvier 2012

35/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Marché in situ hors confinement largement dominé par le venting-bioventing

5 800

56 200

126 600

150 125

529 200

- 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000

Phytoremediation in situ

Stabilisation physico-chimique in situ

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Venting-Bioventing in situ

Tonnes

0 10 20 30 40 50 60

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Venting-Bioventing in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Stabilisation physico-chimique in situ

€/tonne

Figure 15 : Répartition des tonnages et des coûts moyens pondérés (EUR/t) par technique de traitement in

situ des terres polluées en 2010

Le Venting-Bioventing a été la technique in situ la plus utilisée : elle représente plus de 60 % des tonnages traités in situ bien que n’étant pas la technique la moins coûteuse. C’est une technique largement maîtrisée, simple à mettre en place et s’adaptant à tous les polluants volatils, d’où son taux d’utilisation élevé. Des chantiers de plus en plus techniques émergent, notamment sur les chlorés.

L’oxydation/réduction in situ a été utilisée à hauteur de 17 % des traitements in situ, et ce malgré son coût élevé (en moyenne 30EUR/t) et très variable. Cette forte utilisation s’explique par les spécificités des pollutions sur certains chantiers : en effet, l’oxydation in situ est une technique pouvant s’appliquer à un large spectre de polluants organiques (COV, COHV, COSV…) même à des concentrations très importantes et ces pollutions ont représenté plus de 20 % des tonnages traités en 2010. De plus, si le venting-bioventing est efficace sur ce type de polluants, son applicabilité dépend du contexte géologique et notamment de la porosité des sols. Des sols peu perméables pollués aux composés organiques ne pourront être traités par venting-bioventing et l’oxydation-réduction pourra alors représenter une alternative efficace.

Pour la première fois depuis 2006, un chantier de phytoremediation a été reporté par les acteurs dans leurs questionnaires. Son taux d’utilisation reste toutefois modeste (0,7 % des terres traitées in situ et 0,3 % du total des terres traitées) cette technique étant peu maitrisée et souvent spécifique à des pollutions très limitées (non complexes, mono-produit et à faible profondeur). En effet, la dépollution est réalisée par des plantes. Le principal inconvénient est le temps assez long de dépollution du sol : cette technique n’est donc pas adaptée à toutes les pollutions ni à tous les chantiers en fonction de l’usage futur des sols. Par ailleurs, c’est une technique maîtrisée par un nombre restreint d’acteurs qui pour la plupart ne sont pas les acteurs présents de façon historique sur le marché de la dépollution.

D’après certains experts, le traitement thermique in situ serait en train d’émerger en France. Cependant, les données récoltées auprès des acteurs sur les techniques utilisées en 2010 n’ont pas montré de chantiers ayant utilisé cette technique.

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Janvier 2012

36/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Marché sur site hors confinement dominé très largement par la biodégradation sur site

2 000

17 200

40 560

209 785

- 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000

Traitement thermique sur site

Autres traitements sur site

Stabilisation physicochimique sur site

Biodégradation sur site

Tonnes

0 20 40 60 80 100 120

Biodégradation sur site

Stabilisation physicochimique sur site

€/tonne

Figure 16 : Répartition des tonnages et des coûts moyens pondérés (EUR/t) par technique de traitement sur site des terres polluées en 2010

La biodégradation a été très utilisée en 2010 puisqu’elle représente 78 % des traitements sur site. Comme mentionné plus haut, la maturité de cette technique et son efficacité sur un grand nombre de polluants organiques expliquent ce taux d’utilisation, tout comme son coût moyen peu élevé de 30 EUR/t. Le fort taux d’utilisation de cette technique ne cache pas d’effet « pépite » : la technique est très populaire et a été utilisée par plus de la moitié des acteurs ayant répondu au questionnaire d’enquête.

La stabilisation physico-chimique sur site a été la seconde technique la plus utilisée et représente 15 % des tonnages traités sur site. Les terres traitées par cette technique sont souvent envoyées en centre de stockage par la suite, dans le respect des seuils réglementaires définis par l’arrêté du 15 mars 2006, abrogé et remplacé par l’arrêté du 28 octobre 2010.

La désorption thermique a été très peu utilisée par les acteurs français, ce qui s’explique notamment par son coût élevé de mise en œuvre (cette technique étant la technique sur site la plus coûteuse notamment en raison des coûts de déplacement de l’unité de traitement). C’est une technique qui n’est rentable que sur d’importants chantiers. L’intitulé « Autres traitements sur site » regroupe des techniques proposées par les acteurs, au-delà de la liste de techniques proposée dans le questionnaire d’enquête. Il comprend, entre autres, les traitements par brassage et chaulage en milieu confiné.

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Janvier 2012

37/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Marché hors site hors confinement dominé par les installations de traitement biologique

2 600

10 300

21 400

66 216

568 152

- 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000

Installation de lavage de terres HS

Installation d'incinération HS

Cimenterie HS

Installation de traitement thermique HS

Installation de traitement biologique HS

Tonnes

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

Cimenterie HS

Installation de traitement biologique HS

Installation de traitement thermique HS

Installation d'incinération HS

€/tonne

Figure 17 : Répartition des tonnages et des coûts moyens pondérés (EUR/t) par filière de traitement hors site des terres polluées en 2010

Parmi les filières de traitement hors site des terres polluées, le traitement biologique a représenté plus de 85 % des traitements hors site. Ce taux d’utilisation est cohérent avec le coût très compétitif de 60 EUR/t de cette technique par rapport aux autres techniques de traitement hors site et avec la présence d’installations de traitement biologiques réparties sur l’ensemble du territoire français (à la différence des installations de traitement thermique ou de lavage de terres qui sont moins nombreuses)..

Les installations de traitement thermique sont utilisées à hauteur de 10 % des tonnages envoyés en traitement hors site. Leur coût moyen pondéré de 75 EUR/tonne est supérieur aux coûts de ce traitement à l’étranger (notamment en Allemagne et aux Pays-Bas).

Très peu de terres polluées sont envoyées en installation d’incinération (1,5 % des terres traitées hors site). Cela peut principalement s’expliquer par les coûts élevés associés au traitement en incinérateur.

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Janvier 2012

38/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Zoom sur les envois de terres en filières à l’étranger

D’après les retours de questionnaires, environ 20 000 tonnes de terres polluées auraient été envoyées en filière à l’étranger, principalement dans des installations de désorption thermique. D’après les experts rencontrés, environ 60 000 à 80 000 tonnes de terres polluées seraient également envoyées en installations de lavage de terres et en biocentres à l’étranger. Il est à noter que ces volumes ne sont pas inclus dans les chiffres présentés pour le marché 2010 dans le présent rapport.

Ces exports s’expliqueraient par des réglementations différentes et des coûts de traitement plus compétitifs à l’étranger et en particulier sur le traitement thermique et le lavage de terres. Ainsi, la Belgique serait particulièrement compétitive sur le lavage de terres hors site, l’Allemagne sur l’incinération et les Pays-Bas sur la désorption thermique.

Cependant, même si les coûts de traitement sont moins élevés dans les installations étrangères, il faut ajouter des coûts de transport, qui ne sont pas négligeables, ainsi que des formalités administratives de transfert transfrontalier à remplir pour utiliser ces filières.

2.2.11. Des coûts connexes liés à l’excavation et au transport

Les coûts présentés dans les paragraphes 2.2.7 et 2.2.8 ne comprennent pas les dépenses liées à l’excavation des terres et leur transport. Selon le volume de terres à traiter et la distance à parcourir jusqu’aux centres de traitement, ces charges peuvent engendrer des coûts supplémentaires significatifs :

Type de coût Moyenne 2010 Min-Max

Excavation (EUR/t) 4 2 - 30

Transport (EUR/t/km) 0,4 0,1 - 10

Tableau 14 : Coûts moyens pondérés liés à l'excavation (EUR/t) et au transport (EUR/t/km) des terres en 2010 hors taxes

Ces coûts de transport et d’excavation sont soumis à une forte variabilité :

Le coût d’excavation dépend de la quantité de terre à excaver, de la profondeur de la pollution, de la place disponible sur le site et du type d’engins d’excavation utilisés ;

Le coût de transport dépend de la distance à parcourir, des tonnages à transporter et du nombre de camions à mettre à disposition. Il est à noter que le coût de transport connaît également une forte variabilité géographique sur le territoire français. En particulier, les écarts de prix entre Paris et le reste de la France peuvent atteindre 10 à 20 %.

Les variations observées sur les coûts de transport (2006 : 0,3EUR/t/km et 2008 : 0,2 EUR/t/km) et les coûts d’excavation (2006 : 10 EUR/t et 2008 : 7 EUR/t) peuvent trouver leur origine dans des effets conjoncturels de marchés. La pression concurrentielle et la dilution des acteurs menant des acteurs des opérations d’excavation entraînent mécaniquement une diminution des coûts unitaires associés aux opérations de travaux. En revanche, la pression immobilière en augmentation dans les grandes villes combinées à une flambée des cours de l’essence peuvent avoir impacté à la hausse les coûts de transport. Il est à noter que pour les coûts liés au transport, les calculs ont été fiabilisés en 2010 mais se basent sur un nombre d’acteurs plus restreint.

Certains traitements tels que le lavage de terre, la désorption thermique ou le traitement biologique peuvent être mis en œuvre sur site ou dans des centres hors site. Il est donc nécessaire de connaître ces données afin de déterminer la rentabilité d’une opération en la réalisant sur site ou hors site.

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Janvier 2012

39/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.3. Analyse globale des taux d’utilisation et des coûts des différentes techniques de traitement des eaux souterraines polluées

2.3.1. Volumes totaux d’eaux souterraines polluées traitées en France en 2010

Selon les résultats de l’enquête, les volumes totaux d’eaux souterraines polluées traitées en France en 2010 s’élèvent à environ 7 023 000 m

3.

Ce chiffre s’entend sans double-comptage des eaux ayant subi plusieurs techniques. Dans la suite du rapport, les volumes totaux présentés incluent les double-comptages. Ceci explique qu’ils soient supérieurs à 7 023 000 m

3.

2.3.2. Taux d’utilisation des différentes techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines polluées en 2010

Il est nécessaire de rappeler que, dans les chapitres qui suivent, les volumes d’eau traitées renseignés par les acteurs correspondent :

Aux m3 en place pour les traitements in situ

Aux m3 pompés pour les techniques sur site

Les volumes traités in situ ne sont donc pas totalement comparables aux volumes traités par pompage puis traitement. L’exercice de calcul des taux d’utilisation a tout de même été réalisé dans le tableau ci-dessous. Lors des prochaines études, tous les traitements (in situ et sur site) seront exprimés en m

3 en place afin

d’améliorer la pertinence de l’exercice.

Technique Type Volume

(m3)

Taux utilisation

avec confinement

Taux utilisation

hors confinement

Indicateur de fiabilité

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif Sur site 2 382 600 28,9 % 33,9 % +

Bioaugmentation / Biostimulation in situ In situ 2 328 000 28,2 % 33,2 % -

Confinement hydraulique in situ In situ 1 236 000 15,0 % - +

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique Sur site 1 152 700 14,0 % 16,4 % -

Extraction multi-phasique in situ In situ 516 600 6,3 % 7,4 % -

Pompage suivi d'un stripping Sur site 379 000 4,6 % 5,4 % +

Oxydation / Réduction in situ In situ 130 200 1,6 % 1,9 % +

Sparging - Biosparging in situ In situ 84 000 1,0 % 1,2 % -

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif Sur site 48 600 0,6 % 0,7 % -

8 257 700

Tableau 15 : Classement des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines par volumes traités décroissants en 2010 (en m3)

NB : Aucun acteur n’a déclaré avoir utilisé les techniques suivantes : pompage suivi d’un traitement biologique, atténuation naturelle contrôlée, et barrières perméables réactives (BPR). Il est à préciser que pour ces techniques, et en particulier les BPR, il est possible qu’un ou plusieurs acteurs n’ayant pas répondu à l’enquête aient utilisé cette technique en 2010.

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Janvier 2012

40/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

48 600

84 000

130 200

379 000

516 600

1 152 700

1 236 000

2 328 000

2 382 600

0 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

Sparging - Biosparging in situ

Oxydation / Réduction in situ

Pompage suivi d'un stripping sur site

Extraction multi-phasique in situ

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Confinement hydraulique in situ

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

en m3 en place pour in situ et pompés pour sur site

Figure 18 : Classement des techniques de traitement et de gestion des eaux souterraines par volumes traités décroissants en 2008 (en m

3)

NB : Les volumes d’eaux souterraines traités peuvent devenir très élevés par le seul effet d’un chantier particulièrement important. Cet effet « pépite » est plus marqué sur les eaux souterraines que sur les techniques de traitement des sols.

Les données présentées reflètent les tendances suivantes:

Une forte utilisation du pompage suivi d’un traitement sur charbon actif et des techniques de bioaugmentation ou biostimulation, avec un taux d’utilisation de l’ordre de respectivement 29 % et 28 % (taux calculés en prenant en compte les volumes confinés). Ces deux techniques couvrent les 2/3 du marché du traitement des eaux souterraines en 2010. Elles sont matures, et sont maîtrisées par un grand nombre d’acteurs ce qui explique leur popularité. En outre, elles permettent de traiter un grand nombre de polluants organiques.

Le confinement hydraulique concerne 15 % des volumes traités ou gérés en 2010. Le confinement hydraulique est généralement associé à des techniques de traitement in situ ou sur site. Il permet d’éviter la propagation des polluants dans la nappe (en amont comme en aval) ou par infiltration. Le traitement associé est d’autant plus efficace que la pollution est confinée.

Une plus faible utilisation des autres techniques :

o 6 autres techniques de traitement des eaux souterraines ont été utilisées par les répondants au questionnaire en 2010. Leur taux d’utilisation est variable en fonction des techniques, allant de 14 % à 0,6 %. Les quantités traitées par 4 techniques ne sont pas négligeables et sont supérieures à 100 000 m

3 en 2010. Il s’agit du pompage suivi d’un

traitement physico-chimique, de l’extraction multiphasique in situ, du pompage suivi d’un stripping et de l’oxydation-réduction in situ.

o Les barrières perméables réactives, l’atténuation naturelle contrôlée et le pompage suivi d’un traitement biologique confinement in situ n’ont pas été mis en œuvre en 2010 par les acteurs ayant répondu à l’enquête. Ces techniques sont généralement peu pratiquées, car elles ne permettent pas toujours l’utilisation rapide du site, et sont généralement mises en place par un nombre d’acteurs restreint.

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Janvier 2012

41/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

2.3.3. Analyse de la variabilité des coûts

Le coût de pompage est inclus dans les coûts présentés ci-après.

Il n’existe pas un coût fixe pour une technique de dépollution. Le coût est toujours adapté aux particularités du site, aux besoins, et aux usages futurs.

De manière générale, les fourchettes de coût sont très larges pour les techniques de dépollution des eaux souterraines car directement liées aux caractéristiques de la nappe.

Technique Type Variabilité des coûts (EUR/m3)

Indicateur de fiabilité

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

Sur site 15 - 70 -

Oxydation / Réduction in situ In situ 1 - 50 +

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site Sur site 10 - 50 -

Extraction multi-phasique in situ In situ 5 - 30 -

Sparging - Biosparging in situ In situ 2 - 50 -

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site Sur site 1 - 120 +

Pompage suivi d'un stripping sur site Sur site 1 - 30 +

Bioaugmentation / Biostimulation in situ In situ 2 - 25 -

Tableau 16 : Variabilité des coûts moyens des techniques de traitement des eaux souterraines (EUR/m3)

hors taxes en 2010

0 20 40 60 80 100 120 140

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Pompage suivi d'un stripping sur site

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

Sparging - Biosparging in situ

Extraction multi-phasique in situ

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Oxydation / Réduction in situ

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

€ / m3

Figure 19 : Variabilité des coûts moyens des techniques de traitement des eaux souterraines (EUR/m3) hors

taxes en 2010 NB : Les coûts de l’atténuation naturelle, des barrières perméables réactives, du pompage suivi d’un traitement biologique et du confinement hydraulique n’ont pu être présentés du fait du manque de données collectées.

L’étude de la variabilité des coûts a permis de montrer que les coûts de mise en œuvre d’une technique ou filière d’un chantier à un autre peuvent varier d’un facteur 16. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de cette forte variabilité :

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Janvier 2012

42/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Caractéristiques de la nappe et du site,

Localisation du site,

Type(s) de polluant(s),

Concentration en polluants,

Qualité des eaux,

Débit de la nappe et son volume,

Maîtrise de la technique ou filière de la part du maître d’œuvre ou du prestataire de travaux,

Maturité de la technique ou filière,

Coût des réactifs,

Délais de dépollution,

Environnement du site (zone ATEX, …),

Etc.

2.3.4. Analyse des coûts moyens pondérés

Le coût de pompage est inclus dans les coûts présentés ci-après.

Technique Type

Coûts moyens

pondérés (EUR/m3)

Indicateur de fiabilité

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

Sur site 30 -

Oxydation / Réduction in situ In situ 30 +

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site Sur site 30 -

Extraction multi-phasique in situ In situ 25 -

Sparging - Biosparging in situ In situ 10 -

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site Sur site 5 +

Pompage suivi d'un stripping sur site Sur site 5 +

Bioaugmentation / Biostimulation in situ In situ 5 -

Tableau 17 : Classement des techniques de traitement des eaux souterraines par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/m

3) hors taxes en 2010

0 20 40 60 80 100 120 140

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Pompage suivi d'un stripping sur site

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

Sparging - Biosparging in situ

Extraction multi-phasique in situ

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Oxydation / Réduction in situ

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

€ / m3

Figure 20 : Classement des techniques de traitement des eaux souterraines par coûts moyens pondérés décroissants (EUR/m

3) hors taxes en 2010

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Janvier 2012

43/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

NB : Les coûts de l’atténuation naturelle, des barrières perméables réactives, du pompage suivi d’un traitement biologique et du confinement hydraulique n’ont pu être présentés du fait du manque de données collectées.

La comparaison des coûts moyens pondérés avec les fourchettes de coûts permet de mieux situer financièrement l’ensemble des traitements dans le marché de la dépollution : il apparaît clairement que les coûts moyens pondérés se situent dans l’ensemble dans la fourchette basse des coûts, malgré la variabilité des coûts observée. La pondération des coûts moyens en fonction des quantités a tendance à diminuer le coût moyen pondéré car les coûts par unité de volume déclarés sont généralement plus faibles pour les gros volumes, probablement grâce à des économies d’échelle.

Les coûts moyens pondérés des techniques de traitement des eaux en 2010 ont varié entre 5 et 30 EUR/m

3 hors taxes, avec par ordre décroissant de coûts :

L’oxydation / réduction in situ, le pompage suivi d’un traitement physico-chimique et le stripping suivi d’une adsorption sur charbon actif ont été les méthodes de traitement les plus coûteuses en 2010 avec 30 EUR/m

3. Leur coût important réside principalement dans le fait qu’il

s’agit de techniques très consommatrices en réactif : le coût du traitement est directement indexé sur la consommation de réactifs chimiques ou de charbon actif, et donc de la concentration en polluants.

L’extraction multiphasique in situ a un coût moyen pondéré de 25 EUR/m3, ce qui en fait une

technique relativement coûteuse. Néanmoins, c’est une technique complète permettant de traiter à la fois les polluants contenus dans les gaz du sol et dans les phases libre et dissoute des eaux souterraines.

La technique de Sparging-Biosparging a été relativement peu coûteuse en 2010, avec un coût moyen pondéré de 10 EUR/m

3.

3 autres techniques ont un coût moyen pondéré égal à 5 EUR/m3 : il s’agit des techniques les

moins coûteuse, d’après l’enquête. En tant que technique in situ, la bioaugmentation / biostimulation n’entraine pas de coût de pompage et le coût des réactifs de traitement biologique sont généralement peu élevés. Le pompage suivi d’un stripping et le pompage suivi d’une adsorption sur charbon actif font également partie des techniques les moins coûteuses, notamment en raison de leur maturité, de leur simplicité de mise en œuvre. Ces techniques bénéficient d’une bonne efficacité sur les polluants organiques volatils.

2.3.5. Analyse des taux d’utilisation par type de technique de traitement des eaux souterraines en 2010

Type Volume 2010 avec

confinement Volume 2010 hors

confinement

In situ 4 294 800 3 058 800

Sur site 3 962 900 3 962 900

8 258 700 7 021 700

52%48%

Avec confinement

In situ

Sur site

44%

56%

Hors confinement

Figure 21 : Répartition des volumes traités ou gérés par type de technique de traitement des eaux souterraines en 2010

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Janvier 2012

44/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

En 2010, les volumes d’eaux souterraines polluées ont été traités à 48 % par des techniques sur site après pompage contre 52 % in situ (confinement inclus). Hors volumes confinés, la répartition des volumes d’eaux souterraines traités en 2010 montre une légère prédominance des traitements sur site par des techniques de pompage puis traitement avec 56 % des volumes traités contre 44 % des volumes traités in situ.

NB : Ces chiffres s’entendent hors volumes traités par des techniques d’écrémage in situ ou de pompage-écrémage.

Un marché du traitement in situ dominé par la bioaugmentation/biostimulation

84 000

130 200

516 600

1 236 000

2 328 000

0 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000

Sparging - Biosparging in situ

Oxydation / Réduction in situ

Extraction multi-phasique in situ

Confinement hydraulique in situ

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

m3 en place

0 10 20 30 40 50 60

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Sparging - Biosparging in situ

Extraction multi-phasique in situ

Oxydation / Réduction in situ

€ / m3

Figure 22 : Répartition des volumes traités et des coûts moyens pondérés (EUR/m3) par technique in situ en

2010 hors taxes

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Janvier 2012

45/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Le marché de la dépollution des eaux souterraines, in situ, a été largement dominé par la technique de bioaugmentation/biostimulation en 2010 avec 76 % des volumes en place traités par des techniques in situ (hors confinement). Ce fort taux d’utilisation s’explique par la présence d’un chantier ayant traité des volumes exceptionnels en 2010. Il est à noter que cette technique est également la moins coûteuse en 2010, avec un coût moyen pondéré de près de 3 EUR/m

3 en place : le chantier « pépite » identifié sur les

volumes tire le coût moyen pondéré à la baisse, son coût par unité de volume étant assez faible de par les économies d’échelle réalisées.

L’extraction multiphasique est la seconde technique in situ la plus utilisée en 2010, avec 16 % des volumes traités in situ (hors confinement). Cette technique, utilisée par de nombreux acteurs, a l’avantage de pouvoir être utilisée sur des sites en activité et de traiter simultanément les gaz du sol, le polluant en phase libre dans la frange capillaire et l'eau de la nappe. Ceci explique son taux d’utilisation élevé alors qu’elle est relativement coûteuse : son coût moyen pondéré de 25 EUR/m

3 en place la classe comme la seconde

technique la plus coûteuse parmi les techniques de traitement in situ, juste après l’oxydation in situ.

L’oxydation / réduction a été la technique la plus coûteuse avec environ 30 EUR/m3 en place. Ce coût

est notamment expliqué par l’utilisation de consommables durant le chantier : des produits chimiques sont injectés, à intervalles réguliers et à une concentration directement associée au contexte spécifique du site.

Un marché du traitement sur site dominé par le pompage suivi d’un traitement sur charbon actif ou sur résine

48 600

379 000

1 152 700

2 382 600

0 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

Pompage suivi d'un stripping sur site

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

m3 en place

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Janvier 2012

46/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

0 20 40 60 80 100 120 140

Pompage suivi d'un stripping sur site

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

€/m3

Figure 23 : Répartition des volumes traités et des coûts moyens pondérés (EUR/m3) par technique in situ en

2010 hors taxes

Le marché de la dépollution des eaux souterraines sur site a été largement dominé par la technique de pompage suivi d’une adsorption sur charbon actif en 2010 avec 60 % des volumes pompés traités par des techniques sur site. Ce fort taux d’utilisation s’explique notamment par la maturité de cette technique qui est maîtrisée par la plupart des acteurs et simple à mettre en œuvre. Il est à noter que cette technique fait également partie des moins coûteuses en 2010, avec un coût moyen pondéré de près de 5 EUR/m

3 en

place. Néanmoins, la variabilité des coûts est élevée puisque sur certains chantiers, le coût atteint 120 EUR / m

3 pompé. Cette variabilité est directement liée au débit de la nappe et à la concentration en

polluants.

Le pompage suivi d’un traitement physico-chimique est la seconde technique sur site la plus utilisée en 2010, avec 29 % des volumes traités sur site. Cette technique, utilisée par plusieurs acteurs, a l’avantage d’être aujourd’hui à la fois mature et accepté par les donneurs d’ordre et l’administration. En outre cette technique présente l’avantage de généralement atteindre rapidement des niveaux de dépollution acceptables. Ceci explique son taux d’utilisation élevé alors qu’elle est relativement coûteuse : son coût moyen pondéré de 30 EUR/m

3 pompé en fait l’une des techniques les plus coûteuses, d’après les données

collectées en 2010. Son coût élevé s’explique notamment par le coût des réactifs consommés au cours du traitement, directement indexé sur la quantité de polluants à traiter. Le pompage suivi d’un stripping est l’une des techniques les plus simples et les mieux maîtrisées par les acteurs, en témoigne son coût moyen pondéré faible de 5 EUR/m

3 pompé. Environ 10 % des volumes

traités sur site sont traités par cette technique. Ce taux d’utilisation peut paraître faible par rapport à son faible coût mais il s’explique par le fait que les chantiers traités par stripping ont été des chantiers de taille peu importante en 2010, selon les retours des acteurs. Par conséquent, les volumes traités sur ces chantiers multiples sont « écrasés » par les volumes traités sur de plus importants chantiers par d’autres techniques. Très peu de volumes d’eaux souterraines ont été traités par pompage suivi d’un stripping et d’une adsorption sur charbon actif en 2010 : cette technique a été utilisée sur environ 1 % des volumes traités sur site. Cette tendance peut s’expliquer par plusieurs facteurs : d’une part cette technique fait partie des plus coûteuses avec un coût moyen de 30 EUR/m

3 pompé du fait du double-traitement des eaux, d’autre

part, il est souvent suffisant de traiter les eaux souterraines soit par stripping soit par adsorption sur charbon actif. L’utilisation de cette technique est conditionnée à la nature de la nappe et de la pollution.

NB : Les techniques de « pump and treat » font intervenir à la fois des coûts de pompage et des coûts de réactifs qui augmentent le coût de mise en œuvre.

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Janvier 2012

47/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Le cas particulier de l’écrémage

NB : L’écrémage est traité à part car son taux d’utilisation n’est pas comparable aux autres techniques. En effet, pour cette technique d’extraction de surnageant, le recensement du volume de flottant récupéré plutôt que du volume traité a semblé plus pertinent, le volume en place traité n’a pas de sens pour cette technique.

Type de technique Volume de flottant

(m3)

Variabilité des coûts* (EUR/m

3 de

flottant récupéré)

Coût moyen pondéré* (EUR/m

3

de flottant récupéré)

Ecrémage 1 110 200 - 5 000 855

*Les volumes coûts s’entendent en EUR par m3 de flottant récupéré

Tableau 18 : Volumes et coûts liés à l’écrémage en 2010

En 2010, d’après les retours de questionnaires des acteurs, environ 1 100 m3

de flottants ont été récupérés grâce aux techniques d’écrémage (écrémage passif, pompage-écrémage, extraction multiphasique…). Les acteurs sont unanimes pour dire qu’il y a eu une demande importante sur les chantiers d’écrémage en 2010. Les coûts sont extrêmement variables d’un chantier à l’autre car ils dépendent de l’étendue de la pollution, de l’épaisseur de la lentille d’hydrocarbures, du volume de la nappe, des particularités du chantier… Le coût moyen pondéré calculé atteint 855 EUR par m

3 de flottant

récupéré.

2.3.6. Les coûts de pompage

Les données relatives aux coûts de traitement comprennent le coût de pompage qu’il est intéressant d’extraire :

Type de coûts Moyenne 2010 Min - Max

Pompage 1 0,5 - 2

Tableau 19 : Coûts liés au pompage en 2010 (EUR/m3 pompé) hors taxes

Le coût de pompage pour les techniques de pump & treat s’élève en moyenne à 1 EUR/m3. Il peut être

amené à varier selon la profondeur de la nappe, le nombre de puits de pompage et la quantité d’eau à pomper.

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Janvier 2012

48/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

3. Evolutions du marché de la dépollution

3.1. Evolution globale du marché

Le chiffre d'affaires des entreprises membres de l'Union des Professionnels de la Dépollution des Sites (UPDS) a été de 325 millions d’euros en 2010, soit une baisse de 2 % par rapport à 2008. Cette baisse est d’autant plus importante que l’UPDS a gagné deux nouveaux membres en 2010 par rapport à 2008, passant ainsi de 40 à 42 membres. Le chiffre d’affaires des membres de l’UPDS aurait diminué de l’ordre de 10 % entre 2008 et 2010, à nombre de membres constants. Cependant, cette comparaison entre 2008 et 2010 masque une croissance du marché par rapport à 2009 où il s’était effondré.

D’après les échanges avec les acteurs et les experts du secteur, plusieurs tendances se sont dégagées depuis 2008.

Une reprise progressive de l’activité, dans un contexte de sortie de crise

Suite à la crise financière et économique de 2008, le marché a été réduit en 2009. De l’avis de tous les acteurs rencontrés, l’année 2009 fût une année difficile : la crise a impacté le marché de la dépollution des sites et des sols pollués avec un léger décalage dans le temps. Les clients ayant subi la crise en 2008 ont limité leurs dépenses en 2009. En particulier, l’activité des promoteurs immobiliers a été très impactée par la crise et de nombreux projets ont été gelés.

Les acteurs associent l’année 2010 à une année de transition, où la reprise de l’activité s’est effectuée de façon variable selon les acteurs. Le marché a connu très peu de chantiers majeurs en 2010, ce qui reflète une reprise fragile et encore timide de l’activité, la taille des chantiers étant directement liée aux appels d'offres. Cependant, tous les acteurs soulignent le fait que le marché est encore dynamique. Et, si l’année 2010 n’a pas connu de gros chantiers, de nombreux acteurs ont déclaré en avoir préparés : d’importants chantiers devraient émerger en 2011 et 2012.

Une augmentation de la demande de diagnostics des acteurs publics

D’après les acteurs, les demandes des grandes collectivités et des fonds publics ont augmenté en 2010. En effet, dans le cadre de la maîtrise du risque financier lié aux sites pollués, les collectivités établissent plus systématiquement des marchés à bon de commande avec des bureaux d’études et d’ingénierie notamment pour diagnostiquer les pollutions potentielles de leurs terrains. Cependant, si les diagnostics se sont multipliés, ils ne sont pas toujours suivis de travaux de réhabilitation. De plus, cette tendance étant relativement récente, les éventuels effets sur les données de marché de la dépollution de site ne devraient se ressentir qu’à partir de 2011-2012.

Une percée du marché par les terrassiers de plus en plus marquée

De plus en plus de sociétés de travaux publics entrent naturellement sur le marché de la dépollution des sites, le marché de la dépollution étant très lié au marché de la construction. Ces entreprises créent des entités plus spécialisées et plus visibles des maîtres d’ouvrages. Leurs clients sont principalement les aménageurs privés qui privilégient la rapidité du chantier et sont favorables aux techniques d’excavation. Les entreprises de terrassement sont souvent des entreprises locales au chantier.

Une forte concurrence sur le marché

Selon tous les acteurs interrogés, l’année 2010 a connu une pression concurrentielle très forte : la demande ayant diminué par rapport à 2008, la concurrence a été plus sévère. Le marché a été très tendu et les prix tirés à la baisse. Les prix ont ainsi été baissés de plus 50 % sur certains appels d’offres, toutes choses égales par ailleurs. En ce qui concerne le marché de la réhabilitation sur des chantiers d’aménagement, les prix ont baissé de 30 % à 40 % depuis 2008.

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Janvier 2012

49/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Si les acteurs majeurs ont remporté les quelques rares chantiers importants, de nombreux petits chantiers ont été attribués à des sociétés de petite taille. Ce fût notamment le cas des marchés de dépollution de

nappes qui ont plus souvent été attribués à de petits acteurs au détriment des plus importants19. Ainsi, une baisse des chiffres d’affaires a été enregistrée chez les acteurs de la dépollution les plus importants : face à la forte concurrence et au peu de marchés proposés, les volumes traités ont baissé ainsi que les prix pratiqués.

3.2. Evolutions 2008/2010 pour les taux d’utilisation et coûts des techniques et filières de traitement et de gestion des sols en France

3.2.1. Des tonnages traités en hausse

Technique de traitement ou de gestion Type Tonnages

2008 Tonnages

2010 Variation 2008/2010

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS* Hors site 1 880 300 1 225 400 -35 %

Confinement in situ In situ 77 800 1 249 500 1506 %

Venting-Bioventing in situ In situ 699 400 651 000 -7 %

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS Hors site 477 200 456 000 -4 %

Installation de traitement biologique HS Hors site 366 200 568 200 55 %

Biodégradation sur site Sur site 241 000 242 600 1 %

Oxydation / Réduction chimique in situ In situ 115 700 158 800 37 %

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ In situ 66 600 126 600 90 %

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS Hors site 107 700 94 700 -12 %

Installation de traitement thermique HS Hors site 101 300 67 000 -34 %

Stabilisation physico-chimique in situ In situ 8 000 56 200 603 %

Confinement sur site Sur site 69 900 54 000 -23 %

Stabilisation physicochimique sur site Sur site 370 900 40 600 -89 %

Cimenterie HS Hors site 44 300 21 400 -52 %

Installation d'incinération HS Hors site 18 700 10 900 -42 %

Phytoremediation In situ 5 800 5 800 -

Installation de lavage de terres HS Hors site 10 400 2 600 -75 %

Traitement thermique sur site Sur site 3 500 2 500 -29 %

Lavage de terres sur site Sur site 12 000 - -100 %

Total** 4 676 700 5 033 800 8 % *Terres ayant subi un (pré)traitement ** Le total présenté ici comprend les double-comptages des tonnages traités par plusieurs techniques.

Tableau 20 : Comparaison des tonnages traités entre 2008 et 2010 par technique ou filière, à périmètre constant

NB : A des fins de comparabilité, sont repris dans ce tableau les données fournies par les acteurs ayant répondu en 2008 ou en 2010 en considérant constantes sur la période les données des acteurs n’ayant répondu qu’à une seule des deux enquêtes. Pour les tonnages traités en installation de traitement biologique et en cimenterie, les volumes déclarés comme reçus par les installations a été pris, sans extrapolation.

A périmètre constant, le marché de la dépollution des terres a connu une augmentation en 2010 par rapport à 2008 : le volume total de terres traitées ou confinées a augmenté de 8 % sur le pool d’acteurs répondant au questionnaire.

19 Il existe ici un risque de sous-estimation des volumes d’eaux souterraines traitées en 2010, le taux de retour des plus petits acteurs étant moins bon que celui des gros acteurs.

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Janvier 2012

50/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Il est à noter que l’évolution globale est très influencée par les volumes confinés in situ en 2010, dont l’augmentation est due à un acteur en particulier qui a effectué plusieurs chantiers de confinement importants en 2010. Sans les données de cet acteur particulier, l’évolution globale du volume de terres traitées ou confinées en 2010 est à la baisse et les volumes ont diminué de 19 %.

0 500 000 1 000 000 1 500 000

Lavage de terres sur site

Lavage de terres sur site

Traitement thermique sur site

Installation de lavage de terres HS

Phytoremediation in situ

Installation d'incinération HS

Cimenterie HS

Stabilisation physicochimique sur site

Confinement sur site

Stabilisation physico-chimique in situ

Installation de traitement thermique HS

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Oxydation / Reduction chimique in situ

Biodégradation sur site

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Installation de traitement biologique HS

Confinement in situ

Tonnes

Données brutes 2010 Parts extrapolées 2010 Données brutes 2008 Parts extrapolées 2008

Figure 24 : Comparaison des tonnages traités ou gérés entre 2008 et 2010 par technique ou filière, à périmètre constant

Les évolutions sont variables selon les techniques et filières de gestion ou de traitement, puisque certaines ont connu une nette augmentation des tonnages associés :

Les terres confinées in situ ont augmenté de 1 171 700 tonnes par rapport aux retours de 2008. Cette évolution marquée s’explique par la réalisation de plusieurs chantiers de confinement in situ par un acteur en particulier ;

Les terres stockés en ISDI ont diminué de 35 % ;

Les terres traitées en installation de traitement biologique hors site ont augmenté de 55 % ;

Les terres traitées in situ par des techniques d’oxydation ou de bio-augmentation ont augmenté respectivement de 37 % et 90 %. La stabilisation physico-chimique in situ a connu une forte

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Janvier 2012

51/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

augmentation de l’ordre de 600 % (soit environ 48 000 tonnes en plus par rapport à 2008) qui s’explique par la présence d’un chantier ayant traité environ 40 000 tonnes de terres en 2010.

Les tonnages traités par certaines techniques sont restés stables ou ont très peu évolué, c’est notamment le cas du venting-bioventing (-7 %) et de la biodégradation sur site (-1 %) qui sont très matures et pratiqués par la majorité des acteurs interrogés.

Les techniques ayant traité significativement moins de tonnages de terre en 2010 sont nombreuses :

Les tonnages traités par stabilisation physico-chimique sur site ont diminué de 89 % par rapport à 2008. Cette forte baisse s’explique par la présence d’un important chantier de stabilisation physico-chimique sur site, en 2008, qui avait « dopé » les tonnages traités par cette technique. La technique n’a pas subi de baisse forte de son taux d’utilisation, elle est revenue à son niveau d’utilisation « classique ». Les volumes traités en 2010 sont donc d’un ordre de grandeur normal pour cette technique.

Les volumes traités en installation de traitement thermique hors site ont diminué de 34 %, tout comme les volumes envoyés en cimenterie et en installation d’incinération avec des variations respectives de - 52 % et - 49 %. Sur ces 3 installations, ce sont environ 65 000 tonnes en moins qui ont été traitées en 2010 par rapport à 2008. Il est fort probable que cette baisse des volumes traités se soit faite au profit des installations de traitement biologique hors site, qui ont connu une augmentation de l’ordre 140 000 tonnes par rapport à 2008.

Les volumes confinés sur site ont diminué de 23 % par rapport à 2008. Cette baisse s’explique par les caractéristiques des chantiers effectués en 2010, moins propices aux confinements sur site.

Les volumes envoyés dans les filières de gestion que représentent les centres de stockage de déchets ont globalement diminué, avec - 35 % dans les ISDI, - 4 % dans les ISDND et - 12 % dans les ISDD. Ces tendances sont à relativiser du fait du faible taux de retour des acteurs des travaux publics : selon les acteurs, ces données paraissent largement sous-estimées au regard de la domination de la demande de chantiers d’aménagement.

3.2.2. Une progression des traitements in situ et hors site (analyse hors confinement)

NB : Dans ce paragraphe, l’analyse se fait hors confinements in situ, sur site et stockage hors site afin de mettre en évidence les évolutions des techniques de traitement, sans le biais du confinement in situ et des ISD qui masquent les éventuelles évolutions entre les techniques.

Afin de raisonner à « périmètre constant 20», les données 2008 des graphiques ci-dessous ont été retraitées par rapport aux résultats présentés dans l’étude précédente et rappelés au paragraphe 1.4 du présent rapport.

Type de technique de traitement

Tonnage 2008 Tonnage 2010 Variation 2008/2010

In situ 895 500 998 400 11 %

Sur site 627 400 285 700 -54 %

Hors site 540 900 670 100 24 %

Total* 2 063 800 1 954 200 -5 %

* Le total présenté ici comprend les double-comptages des tonnages traités par plusieurs techniques.

Tableau 21 : Evolution des tonnages traités par type de technique en 2008 et 2010, à périmètre constant (hors confinement et stockage)

20 Evolution calculée sur la base des données fournies par les acteurs ayant répondu à l’enquête en 2008 ou en 2010.

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Janvier 2012

52/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

998 400

285 700

670 100

895 500

627 400

540 900

-

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

In situ Sur site Hors site

Tonnages 2010 Tonnages 2008

Figure 25 : Comparaison des tonnages traités entre 2008 et 2010 par type de traitement (hors confinement) A périmètre constant et hors tonnages envoyés en ISD et confinés sur site ou in situ, les volumes de terres polluées traités en 2010 ont diminué de 5 % par rapport à 2008.

Les volumes traités par des techniques sur site ont nettement diminué en 2010 par rapport à 2008, avec une baisse de 54 %. Cette diminution s’explique notamment par

l’existence d’un chantier « pépite » en 2008 qui a dopé les données de 2008 de plus de 300 000 tonnes sur la technique de stabilisation physico-chimique sur site ;

la baisse significative des volumes traités par les techniques de lavage de terres sur site et hors site (respectivement - 75 % et - 100 %) et la baisse significative des volumes de terres traités par traitement thermique sur site (- 29 %). Il est à noter que ces volumes sont peu importants et donc plus sujets à des variations significatives.

En revanche, les volumes traités par des techniques in situ et hors site ont augmenté entre 2008 et 2010 de l’ordre de respectivement 11 % et 24 %. Ces augmentations s’expliquent principalement par :

Hors site : la croissance des volumes traités en installations de traitement biologique hors site ;

In situ : la présence de gros chantiers ayant employé la stabilisation physico-chimique in situ, en parallèle à d’autres techniques sur site et hors site en 2010, ainsi que quelques chantiers significatifs ayant employé l’oxydation in situ et les techniques de bioaugmentation-biostimulation.

In fine, d’après les calculs hors effet pépite en 2008 sur la stabilisation physico-chimique sur site, les volumes traités en 2010 ont augmenté de l’ordre de 10 % par rapport à 2008.

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Janvier 2012

53/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

43%

30%

26%

2008

In situ Sur site Hors site

51%

15%

34%

2010

In situ Sur site Hors site

Figure 26 : Comparaison de la répartition des tonnages traités entre 2008 et 2010 par type de traitement (hors confinement et stockage)

La Figure 26 montre les évolutions de la répartition des techniques entre in situ, sur site et hors site, entre 2008 et 2010. Les techniques in situ ont gagné du terrain en 2010, passant de 43 % à 51 % des terres traitées, tout comme les techniques hors site plus rapides à mettre en œuvre qui sont passées de 26 % à 34 % des terres traitées. Cette augmentation peut s’expliquer par la présence de plus en plus de chantiers d’aménagement nécessitant une dépollution rapide.

3.2.3. Evolution des techniques de confinement et de stockage

Type de confinement Tonnages

2008 Tonnages

2010 Variation 2008/2010

In situ 77 800 1 249 500 1506 %

Sur site 69 900 54 000 -23 %

Hors site 2 465 200 1 776 100 -28 %

Total* 2 612 900 3 079 600 18 % * Le total présenté ici comprend les double-comptages des tonnages traités par plusieurs techniques.

Tableau 22 : Evolution des tonnages confinés, par type de confinement entre 2008 et 2010 à périmètre constant

3% 3%

94%

2008

In situ Sur site Hors site

41%

2%

58%

2010

In situ Sur site Hors site

Figure 27 : Comparaison de la répartition des tonnages confinés entre 2008 et 2010 par type de confinement et stockage

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Janvier 2012

54/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

La Figure 27 montre les évolutions de l’utilisation des différents types de confinement entre 2008 et 2010. Si le confinement hors site, en installation de stockage de déchets, dominait largement le marché en 2008 ce n’est plus le cas en 2010. En effet, le marché du confinement a été partagé entre le confinement in situ et le stockage hors site en 2010. Cette évolution s’explique par la réalisation de plusieurs gros chantiers de confinement in situ par un acteur majeur en 2010. En parallèle, les tonnages confinés sur site et hors site ont diminué par rapport à 2008 respectivement de l’ordre de 23 % et 28 %. D’après les analyses précédentes, il semblerait que la baisse des tonnages envoyés en installations de stockage hors site se soit faite au profit des installations de traitement biologique hors site. Cependant, ces données sont à prendre avec précaution étant donné le taux de couverture estimé à environ 50 % sur le confinement hors site.

3.2.4. Des coûts majoritairement en baisse entre 2008 et 2010

Données 2008 Données 2010

Technique de traitement ou de gestion Type Variabilité des coûts (EUR/t)

Coût moyen pondéré (EUR/t)

Variabilité des coûts (EUR/t)

Coût moyen pondéré (EUR/t)

Installation d'incinération HS Hors site 150 - 400 330 120 - 455 315

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS Hors site 75 - 195 105 70 - 500 125

Installation de traitement thermique HS Hors site 70 - 110 75 50 - 100 75

Installation de traitement biologique HS Hors site 45 - 95 50 40 - 95 60

Cimenterie HS Hors site 40 - 110 65 40 - 55 45

Stabilisation physicochimique sur site Sur site 35 - 140 40 30 - 50 40

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS Hors site 40 - 90 65 13 - 90 35

Stabilisation physico-chimique in situ In situ 70 - 150 110 25 - 40 30

Oxydation / Réduction chimique in situ In situ 25 - 50 35 10 - 55 30

Biodégradation sur site Sur site 15 - 60 35 15 - 100 30

Venting-Bioventing in situ In situ 5 - 35 15 5 - 30 15

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ In situ nd nd 5 - 20 10

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS Hors site 5 - 40 10 3 - 65 10

Tableau 23 : Comparaison de la variabilité des coûts de traitement des sols entre 2006 et 2008 (EUR/t) (hors coûts d’excavation et de transport et hors taxes)

NB : Les données de coûts relatives aux confinements in situ et sur site, à la phytoremediation, au lavage de terre hors site et au traitement thermique sur site n’ont pas été comparées aux données 2008 car considérées comme peu fiables suite à nombre de retours trop faible.

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Janvier 2012

55/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

0,0 100,0 200,0 300,0 400,0 500,0

Installation de Stockage de Déchets Inertes HS

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

Venting-Bioventing in situ

Biodégradation sur site

Oxydation / Reduction chimique in situ

Stabilisation physico-chimique in situ

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Stabilisation physicochimique sur site

Cimenterie HS

Installation de traitement biologique HS

Installation de traitement thermique HS

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Installation d'incinération HS

€/tonne

Coût moyen pondéré 2010

Coût moyen pondéré 2008

Figure 28 : Comparaison des coûts moyens pondérés et leur variabilité entre 2008 et 2010 par technique ou filière (en EUR/t – hors coûts d’excavation et de transport et hors taxes)

Globalement les coûts sont à la baisse ou varient peu. Cette baisse des coûts a été confirmée par les acteurs rencontrés en entretien et est notamment liée à une pression concurrentielle de plus en plus forte. De nombreux acteurs sont présents sur le marché, et dans un contexte de sortie de crise économique en 2010, les chantiers n’ont pas été nombreux : une pression à la baisse a été exercée sur les prix. Les baisses de coût suivantes sont à noter :

Une baisse de 73 % sur le coût moyen pondéré de la stabilisation physico-chimique in situ, qui passe 110 EUR/tonne à 30 EUR/tonne. A noter que la donnée 2010 semble plus fiable que la donnée 2008 étant donné le nombre de chantiers plus élevé. Cette baisse est donc à prendre avec précaution.

Une baisse de 14 % sur le coût moyen pondéré de la biodégradation sur site et de l’oxydation-réduction in situ, avec un passage de 35 EUR/tonne à 30 EUR/tonne pour chacune de ces deux techniques. Cette évolution s’explique notamment par la pression à la baisse sur les prix suite à la forte concurrence sur le marché. En effet, ces techniques sont parmi les techniques les plus utilisées et les plus maitrisées par les acteurs interrogés.

Des baisse de coûts dans certaines filières hors site telles que l’incinération (- 5 %), la cimenterie (- 30 %) et l’ISDND (- 45 %).

Il est également intéressant de noter que pour les techniques et filières les plus utilisées, les coûts varient peu ou sont constants d’une année à l’autre ce qui témoigne de leur maturité. C’est notamment le cas du Venting-Bioventing et de la stabilisation physico-chimique sur site, mais aussi des envois en installation de traitement thermique hors site (désorption thermique) ou en ISDI.

Par ailleurs, certaines filières de traitement ou de gestion ont vu leur coût moyen pondéré augmenter par rapport à 2008. C’est notamment le cas des filières suivantes :

Les installations de traitement biologique hors site, avec une augmentation de 20 %, passant de 50 EUR/tonne à 60 EUR/tonne. Cependant, la fourchette de coûts reste identique à celle de 2008, avec un maximum à 95 EUR/tonne.

Les installations de stockage de déchets dangereux, avec une augmentation 19 %, passant de 105 EUR/tonne à 125 EUR/tonne. La fourchette de coûts est plus large que lors de l’enquête de 2008 puisque qu’elle passe de 75-195 EUR/tonne à 70-500 EUR/tonne. Ce coût particulièrement

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Janvier 2012

56/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

élevé de 500EUR/tonne peut correspondre à des pollutions particulières des terres, type amiante ou PCB, qui entraînent des tarifications plus élevées en entrée des installations.

L’évolution des fourchettes de prix est variable selon les techniques ou les filières entre 2008 et 2010. Cependant, il est à noter que la valeur basse des fourchettes en 2010 est systématiquement inférieure ou égale à la valeur basse des fourchettes en 2008. Cette observation va de paire avec la tendance à la baisse des prix de marché, dans un contexte où l’offre de dépollution était supérieure à la demande.

3.3. Evolutions 2008/2010 pour les taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des eaux souterraines en France

NB : En 2008, les volumes d’eaux souterraines confinés n’avaient pas été collectés. L’analyse de l’évolution des volumes d’eaux confinés entre 2008 et 2010 n’est donc pas pertinente et n’a pas été effectuée dans le présent chapitre.

3.3.1. Des volumes traités globalement en hausse

Techniques Type Volume

2008 Volume

2010 Variation 2008/2010

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif Sur site 1 411 300 2 459 100 74 %

Bioaugmentation / Biostimulation in situ In situ 2 569 600 2 333 400 -9 %

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique Sur site 301 100 1 152 700 283 %

Extraction multi-phasique in situ In situ 740 000 672 700 -9 %

Pompage suivi d'un stripping Sur site 346 800 545 600 57 %

Oxydation / Réduction in situ In situ 496 400 145 800 -71 %

Sparging - Biosparging in situ In situ 653 500 88 500 -86 %

Pompage suivi d'un stripping et d'un traitement sur charbon actif

Sur site 597 700 48 600 -92 %

Total* 7 116 300 7 446 400 5 %

*Le total comprend ici les double-comptages des volumes traités par plusieurs techniques. Les volumes sont calculés à périmètre constant.

Tableau 24 : Comparaison des volumes traités entre 2008 et 2010 par technique (en m3)

Les volumes traités, à périmètre constant, ont augmenté de 5 % en 2010 par rapport à 2008. Cette augmentation s’explique essentiellement par des volumes traités sur site plus importants en 2010 en particulier pour les pompages suivis d’un traitement physico-chimique. En effet, les volumes traités par cette technique ont augmenté de l’ordre de 850 000 m

3 en 2010 (activité d’un acteur en particulier).

Deux tendances semblent se dégager d’après les données collectées en 2008 et en 2010 :

Une diminution des volumes traités par des techniques in situ ;

Une augmentation des volumes traités par des techniques de pump & treat.

NB : Le marché de la dépollution des eaux souterraines est un marché plus restreint et davantage soumis à des effets de chantiers que les sols. C’est également un marché présentant une rémanence forte dans le temps. Ainsi, les évolutions observées ne sont pas toujours le reflet d’une tendance globale du marché ni d’une réelle évolution en matière de techniques mises en œuvre.

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Janvier 2012

57/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

3.3.2. Des volumes traités in situ en baisse

Type de traitement Volume 2008

Volume 2010

Variation 2008/2010

Sparging - Biosparging in situ 653 500 88 500 -86 %

Oxydation / Réduction in situ 496 400 145 800 -71 %

Extraction multi-phasique in situ 740 000 672 700 -9 %

Bioaugmentation / Biostimulation in situ 2 569 600 2 333 400 -9 %

Total in situ* 4 459 500 3 240 400 -27 %

*Le total comprend ici les double-comptages des volumes traités par plusieurs techniques. Les volumes sont calculés à périmètre constant.

Tableau 25 : Comparaison des volumes traités in situ entre 2008 et 2010 par technique (en m3)

0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000

Sparging - Biosparging in situ

Oxydation / Réduction in situ

Extraction multi-phasique in situ

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

m3 en place

Données brutes 2010 Parts extrapolées 2010 Données brutes 2008 Parts extrapolées 2008

Figure 29 : Comparaison des volumes traités entre 2008 et 2010 par technique in situ (en m3)

A périmètre constant, les volumes traités par des techniques in situ ont diminué de 27 % entre 2008 et 2010. Ceci est principalement du à la baisse des volumes traités par :

Sparging-Biosparging, de - 86 %par rapport à 2008 : un chantier traitant 200 000 m3 avait eu lieu

en 2008 ;

Oxydation/réduction in situ de - 71 % par rapport à 2008.

L’étude technique par technique témoigne d’une forte variabilité des volumes traités d’une année sur l’autre. Les acteurs ayant répondu à l’enquête ont aussi souligné la difficulté d’évaluer les volumes d’eau traités in situ. De manière générale, il semble y avoir eu moins de chantiers de dépollution d’eaux souterraines in situ en 2010 qu’en 2008. De plus, il avait été remarqué en 2008 que plusieurs chantiers de traitement in situ avaient un effet pépite sur les données. En 2010, en sortie de crise économique, les retours des acteurs ont montré une activité plus réduite sur les chantiers de dépollution des nappes et une absence de chantier significatif : les gros chantiers in situ de 2008 se sont terminés et les nouveaux chantiers majeurs in situ n’ont pas encore commencé (des chantiers significatifs in situ sont prévus pour 2011-2012). Ainsi, des chantiers moins nombreux et plus petits expliquent la baisse des volumes traités in situ en 2010 notamment sur l’oxydation/réduction et le Sparging/Biosparging.

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Janvier 2012

58/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Sparging - Biosparging in situ

Extraction multi-phasique in situ

Oxydation / Réduction in situ

€/m3

Coûts 2010

Coûts 2008

Figure 30 : Comparaison des coûts moyens pondérés des techniques in situ de dépollution des eaux souterraines entre 2008 et 2010 (en EUR/m

3 en place)

L’évolution des coûts moyens pondérés varie selon les techniques entre 2008 et 2010 :

Les coûts de l’oxydation/réduction et de l’extraction multiphasique ont augmenté respectivement de 20 % et 90 % ;

Les coûts du Sparging/Biosparging et de la Bioaugmentation/Biostimulation ont diminué de respectivement 15 % et 75 %. Pour la Bioaugmentation/Biostimulation, cette diminution est due à la prise en compte en 2010 d’un gros chantier ayant tiré le coût moyen pondéré à la baisse.

Il est à rappeler que les coûts liés aux techniques de dépollution des eaux souterraines sont extrêmement variables d’un chantier à l’autre. Les évolutions ne reflètent pas forcément les tendances du marché mais plutôt les caractéristiques des chantiers réalisés au cours des deux années étudiées.

3.3.3. Des volumes traités sur site en hausse

Techniques Type Volume 2008

Volume 2010

Variation 2008/2010

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif Sur site 1 411 272 2 459 100 81 %

Pompage suivi d'un stripping Sur site 346 771 545 600 67 %

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique Sur site 301 100 1 152 700 289 %

Pompage suivi d'un stripping et d'un traitement sur charbon actif

Sur site 597 725 48 600 -90 %

Total sur site*

2 656 868 4 206 000 58 %

*Le total comprend ici les double-comptages des volumes traités par plusieurs techniques. Les volumes sont calculés à périmètre constant.

Tableau 26 : Comparaison des volumes traités sur site entre 2008 et 2010 par technique (en m3)

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Janvier 2012

59/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000

Pompage suivi d'un stripping et d'un traitement sur charbon actif

Pompage suivi d'un stripping

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif

m3 pompés

Données brutes 2010 Parts extrapolées 2010 Données brutes 2008 Parts extrapolées 2008

Figure 31 : Comparaison des volumes traités entre 2008 et 2010 par technique sur site (en m3)

Les parts extrapolées sont relativement faibles ce qui témoigne d’un bon taux de retour des acteurs pratiquant des traitements d’eaux souterraines.

A périmètre constant, les volumes traités par des techniques sur site ont augmenté de 58 % entre 2008 et 2010, soit d’environ 1 500 000 m

3. Ceci est principalement du à l’augmentation des volumes traités par :

Pompage suivi d’un traitement physico-chimique de + 289 % par rapport à 2008. En effet, cette augmentation représente environ 850 000 m

3 d’eaux souterraines traitées sur site par rapport à 2008

(soit environ 30 % de l’augmentation globale des traitements sur site). Les volumes correspondants ont majoritairement été traités par un acteur qui n’avait pas pratiqué ce type de technique en 2008 et qui a connu plusieurs chantiers importants en 2010.

Pompage suivi d’une adsorption sur charbon actif de + 81 % par rapport à 2008. Cette augmentation représente environ 950 000 m

3 supplémentaires traités par cette technique par rapport

à 2008 (soit environ 60 % de l’augmentation globale des traitements sur site). Les volumes correspondants ont été traités par un acteur qui n’avait pas déclaré avoir utilisé cette technique en 2008.

Pompage suivi d’un stripping de + 67 % par rapport à 2008. Cette augmentation représente environ 200 000 m

3 supplémentaires traités par cette technique par rapport à 2008 (soit environ

13 % de l’augmentation globale des traitements sur site). Les volumes correspondant ont été en très grande partie traités par un acteur qui n’avait pas déclaré avoir utilisé cette technique en 2008. Les volumes traités par les autres acteurs sont relativement stables.

NB : Les données de l’étude 2012 permettront de savoir si cette croissance correspond à une tendance des acteurs à préférer cette technique ou si ces augmentations étaient conjoncturelles et dues à des chantiers particuliers en 2010.

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Janvier 2012

60/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00 140,00

Pompage suivi d'un stripping sur site

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

€ / m3 pompé

Coûts 2008

Coûts 2010

Figure 32 : Comparaison des coûts moyens pondérés des techniques sur site de dépollution des eaux souterraines entre 2008 et 2010 (en EUR/m

3 pompés)

Les coûts moyens pondérés des techniques de pump & treat ont globalement diminué entre 2008 et 2010.

Les coûts des pompages suivis de traitements sur charbon actif ou des pompages suivis de stripping ont diminué de, respectivement, 86 % et 88 % ;

Les coûts du pompage suivi de stripping et de traitements sur charbon actif ont diminué de 25 %.

Ces baisses de coûts touchent la plupart des acteurs et ne s’expliquent pas par la présence d’effets volume sur des chantiers en particulier. Cette tendance peut s’expliquer par l’existence d’un marché très concurrentiel sur les eaux en 2009 et 2010, qui a tiré les coûts à la baisse pour tous les acteurs. En revanche, le coût moyen pondéré du pompage suivi d’un traitement physico-chimique a augmenté de 50 % entre 2008 et 2010. Cette hausse des coûts, contraire à la tendance générale constatée, s’explique par un chantier particulier au coût élevé et dont les volumes sont importants. Ce chantier influe à la hausse sur le coût moyen pondéré de la technique. Il est à rappeler que les coûts liés aux techniques de dépollution des eaux souterraines sont extrêmement variables d’un chantier à l’autre. Les évolutions ne reflètent pas forcément les tendances du marché mais plutôt les caractéristiques des chantiers réalisés au cours des deux années étudiées.

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Janvier 2012

61/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

3.3.4. Evolution de la part des volumes traités in situ et sur site

3 240 400

4 206 000

4 459 500

2 656 868

0

500 000

1 000 000

1 500 000

2 000 000

2 500 000

3 000 000

3 500 000

4 000 000

4 500 000

5 000 000

In situ Sur siteVolumes 2010 Volumes 2008

63%

37%

2008

In situ

Sur site

44%56%

2010

Figure 33 : Comparaison de la répartition des volumes traités entre 2008 et 2010 par type de traitement

Alors que les techniques de traitement in situ dominaient en 2008, les traitements sur site ont été davantage utilisés en 2010, représentant 56 % des volumes traités. Cette progression reflète la domination des traitements de type « pump and treat » en 2010, de par la nature des chantiers menés.

Il est à rappeler que la part de volumes traités par des techniques de « pump & treat » ne comprend pas les volumes traités par des techniques de pompage puis écrémage (tout comme les volumes traités in situ s’entendent hors écrémage in situ). Cependant, les données collectées ne permettent pas de définir les volumes pompés puis écrémés ni les volumes en place écrémés.

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Janvier 2012

62/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

4. Perspectives pour le marché de la dépollution des sites et sols

pollués

4.1. Tendances du marché

Une reprise de la demande de réhabilitation

A court terme, il faut s’attendre à une croissance forte du marché en 2011 et 2012. En effet, de nombreux acteurs ont déclaré avoir de gros chantiers en préparation dont le début est programmé pour fin 2011 – courant 2012.

De plus, des chantiers de réhabilitation de sites pour les collectivités territoriales devraient émerger dans les années à venir. En effet, la tendance actuelle en faveur du développement durable vise à limiter l’étalement urbain en favorisant la réhabilitation de sites plutôt que l’aménagement de sites naturels.

A moyen terme, le marché devrait continuer à croître. En effet, les moteurs de la dépollution des sols sont de plus en plus forts : pression foncière, lutte contre l’étalement urbain, perspective d’une réglementation européenne, diagnostics des sites potentiellement pollués…

NB : la crise économique de fin 2011 et ses impacts sont encore méconnus. Il est possible que le marché subisse une nouvelle phase creuse si la crise venait à perdurer.

Un resserrement industriel à venir

De l’avis de certains experts, le marché de la dépollution des sites et des sols pourrait être boosté dans les années à venir par une réorganisation industrielle, et notamment par le phénomène de resserrement industriel. En effet, certains industriels envisagent de resserrer leur activité en dehors des zones d’habitat (en particulier pour les sites classés Seveso), où les contraintes réglementaires sont moins strictes et où le foncier est moins onéreux. Pour cela, ils fermeraient leurs sites industriels en bordure des agglomérations pour créer de grandes plateformes, réunissant plusieurs « anciens sites ».

La réalisation de ce scénario entraînerait une nouvelle demande de réhabilitation de sites potentiellement pollués, suite à leur fermeture. Il est fortement probable que ces espaces industriels laissent ensuite place à de nouvelles zones urbaines. Il est à noter qu’une évolution des Plans Locaux d’Urbanisme est à l’étude, sur ces sujets d’expansion urbaine.

Une modification des seuils d’acceptation dans les ISDI

L’arrêté du 28 octobre 2010 relatif aux installations de stockage de déchets inertes finalise la transposition de la directive européenne sur la mise en décharges du 26 avril 1990. Il modifie les seuils d’acceptation en ISDI (modification de l’arrêté du 15 mars 2006) et s’applique aux exploitants des ISDI. La modification des seuils donne plus de souplesse, s’il respecte les valeurs associées aux sulfates et aux chlorures ou celles associées à la fraction soluble. D’autre part, ce nouvel arrêté a offert, pour une quantité précise d’un déchet, la possibilité de multiplier par trois les valeurs seuils d’acceptation sur éluat dans ces installations (sauf pour le COT, dont seule la valeur en contenu total peut être multipliée par 2). Cette possibilité est fondée sur une étude d’impact sur l’environnement et la santé et conduit à la publication d’un Arrêté Prefectoral.

Cependant, cet assouplissement des règles ne va modifier le marché qu’à la marge. En effet, on pourrait penser que les tonnages de terres polluées envoyées en ISDI vont augmenter, au détriment des envois en ISDND, mais dans la réalité, les terres polluées allant en ISDND sont largement au-dessus des seuils de l’ISDI et le changement de réglementation ne devrait pas changer significativement les pratiques.

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Les implications du Grenelle de l’Environnement pour le secteur des sites et sols pollués

Le Grenelle de l’Environnement prévoit des actions dans le domaine des sites et sols pollués. Ces actions sont principalement décrites dans les engagements 241 et 242 du Grenelle. Elles sont reprises par l’article 43 de la loi de programmation n°2009-967 du 3 août 2009 relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement et dans l’article 188 du Grenelle II.

Le Grenelle de l’Environnement prévoit ainsi de :

croiser les captages d’alimentation en eau potable avec la liste des anciens sites industriels21. Un outil informatique de réalisation du croisement a été élaboré. Il est destiné aux services administratifs en charge de la police de l’eau, du contrôle sanitaire des captages et de l’inspection des installations classées, mais aussi aux établissements publics concernés (Agences de l’eau, INERIS, ...)

croiser les établissements accueillant des populations sensibles avec la liste des anciens sites

industriels 22 ;

élaborer un plan d’action pour la réhabilitation des stations-service fermées, compte-tenu du recensement en cours auprès des préfectures

rendre publiques les informations sur les risques de pollution des sols détenues par l’Etat et de les intégrer dans les documents d’urbanisme lors de leur élaboration ou de leur révision (article 188).

Les deux premières actions pourront donner lieu à l’élaboration de diagnostics sur les sites identifiés comme à risque. Des mesures de réhabilitations pourront être engagées pour les cas le nécessitant, ce qui créera une nouvelle demande.

Enfin, le plan d’actions précité entrainera des chantiers de dépollution d’anciennes stations services dans les années à venir.

Vers une certification des métiers des Sites et Sols pollués

Une marque de reconnaissance de prestations de service fiables et sécuritaires avait été initiée en 2005 par l’UPDS : le label « QUALIPOL». Ce label avait été créé sur la base de la norme la norme NFX 31-620

« Qualité du Sol. Prestations de services relatives aux sites et sols pollués »23 et visait à améliorer de manière opérationnelle et réelle la qualité des métiers du secteur des sites et sols pollués. La norme NFX-31-620 a été révisée et a été publiée en mai 2011. Adossé à cette norme, un référentiel de certification a été rédigé par le LNE (organisme certificateur indépendant) et publié en juin 2011. Cette certification vient se substituer au label QUALIPOL.

Vers une vérification volontaire des performances environnementales

A l’échelle internationale, des dispositifs de vérification des technologies environnementales (ou ETV pour Environmental Technologies Verification) se développent.

Ces dispositifs sont des outils et/ou méthodes visant à vérifier les performances des écotechnologies innovantes en produisant des informations sur ces performances vérifiées par un tiers indépendant. L’objectif affiché de ces dispositifs est de soutenir l’offre et la compétitivité des écotechnologies innovantes via la démonstration de leur performance écologique et d’accélérer leur acceptation sur le marché.

Un préprogramme européen a été initié en 2011 avec pour objectif de basculer vers un mécanisme ETV mature et fonctionnel à l’horizon 2014-2015. Un programme national visant à la préparation d’un dispositif

21 Via les sites recensés dans la base BASIAS 22 Via les sites recensés dans la base BASIAS 23 Révision de la norme NF X 31-620 « Qualité du sol – Prestations de services relatives aux sites et sols pollués» publiée en septembre 2003.

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ETV français et confié à l’ADEME a également été lancé. Celui-ci couvre 7 familles éco-technologiques dont le contrôle et la réhabilitation des sols et des nappes phréatiques polluées.

Le BRGM s’est d’ores et déjà porté volontaire pour être organisme vérificateur et travaille actuellement dans le cadre d’une convention avec l’ADEME sur l’ élaboration d’un référentiel d’évaluation des performances des techniques de dépollution.

Le dispositif ETV pourra permettre aux sociétés de travaux de développer des technologies innovantes en matière d’efficacité énergétique par exemple et d’obtenir une reconnaissance à l’international de ces technologies. Il permettra aux maîtres d’ouvrage d’avoir l’assurance d’une technologie performante en matière de dépollution et innovante du point de vue environnemental.

4.2. Vers une dépollution durable ?

L’émergence des concepts de « dépollution verte » ou « dépollution durable »

Au cours des dernières décennies, la notion de développement durable s’est progressivement imposée : au-delà de l’aspect économique, il s’agit de prendre en compte les aspects environnementaux et sociaux liés à la croissance mondiale. Ainsi, face à la crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de façon globale (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, sécurité alimentaire, déforestation et perte de biodiversité, catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs du développement (États, acteurs économiques, société civile, …).

Les métiers de la dépollution, en visant à réparer les dommages environnementaux et sanitaires causés par l’activité humaine, sont par nature, au cœur de ces enjeux. En ce sens, on parle aujourd’hui d’écotechnologie curative pour les services, produits et techniques proposés par les professionnels du secteur.

Partant de ce constat, de nombreuses réflexions ont été menées visant à rendre les pratiques de dépollution exemplaires au regard des critères du développement durable. Ces réflexions autour de la « dépollution verte » ou « dépollution durable » aboutissent aujourd’hui à deux évolutions majeures pour la profession :

Evolution d’une logique de réduction de l’impact sanitaire seul vers une logique de réduction de l’impact environnemental, social (dont sanitaire) et sociétal des pollutions ;

Evolution d’une logique de réduction des impacts limitée à l’objectif de dépollution fixé en fin de chantier de réhabilitation à une logique de réduction des impacts élargie aux moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs de dépollution (réduction des impacts environnementaux, sociaux et sociétaux liés à la conduite du chantier de réhabilitation).

Le concept de Green Remediation se concentrant sur la diminution des impacts environnementaux des stratégies de réhabilitation, promu par l’US Environmental Protection Agency, a ainsi émergé aux Etats-Unis en 2006 et s’est propagé dans de nombreux pays anglo-saxons notamment au Royaume-Uni et en Australie sous la forme d’une notion plus large de Sustainable Remediation englobant les impacts sociaux et sociétaux. A l’heure actuelle, ces deux concepts coexistent et aucun consensus ne s’est encore dégagé à l’échelle européenne.

Ces réflexions conceptuelles se sont accompagnées de nombreuses initiatives concrètes portées par les agences environnementales nationales, des réseaux de recherche et des associations de professionnels du secteur :

Publication de livres blancs et guides de bonnes pratiques : Technical Primer on Green Remediation (EPA, 2008) ; White Paper on Sustainable Remediation (SURF US, 2009) ; EPA Superfund Green Remediation Strategy (EPA, 2009), EPA Policy on Green Remediation (EPA, 2009), etc. ;

Lancement de réseaux et forums d’échanges : SURF US (2006), SURF UK (2007), NICOLE (2008), SURF Australia (2007), etc. ;

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Janvier 2012

65/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

« La dépollution durable est le fait d’établir, en termes d’indicateurs économiques, sociaux et environnementaux, qu’un équilibre existe entre

les impacts liés aux activités de dépollution et les bénéfices issus de la dépollution » (Source :

SuRF UK & Autralia)

Organisation de conférences et séminaires internationaux : Copenhagen Green Remediation Conference (2009), U.S. EPA Webinar (2010), CONSOIL (2010-2011), etc. ;

Projets de recherche, projets pilotes et plateformes de démonstration : EURODEMO +, CABERNET, Etude SOLENV du BRGM.

Au-delà du débat sur la prise en compte ou non des impacts sociaux et sociétaux, les concepts de dépollution verte ou durable se rejoignent au moins sur un point fondamental : la prise en compte des impacts doit se faire par l’intégration, par toutes les parties prenantes, des meilleures pratiques à toutes les étapes d’un projet de réhabilitation.

« La dépollution verte est l’action de prendre en compte tous les effets sur l’environnement

de la dépollution d’un site pendant chaque phase du projet et d’intégrer des stratégies pour maximiser l’avantage environnemental net de la dépollution » (Source : US EPA)

► Minimisation du traf ic routier

► Economie d’énergie

► Utilisation de carburants

alternatifs

► ….

► Choix de la technologie minimisant l’impact

environnemental sans compromettre la

rentabilité et l’ef f icacité du chantier

► Fixation des objectifs de réhabilitation

► Inclusion de critères environnementaux dans le choix des

prestataires en charge de la dépollution d’un site

Choix

de la

stratégie

Choix

de la technologie

Conduite du chantier

Autorités & Maitres

d’ouvrage

Bureaux d’étude et

sociétés de travaux

Sociétés de

travaux

Niveau

macro

Niveau

micro

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Janvier 2012

66/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Intégrer le développement durable à toutes les étapes des projets de réhabilitation

Les projets de réhabilitation sont souvent complexes et font intervenir de nombreuses parties prenantes. L’efficacité et la pertinence d’une démarche durable globale dépendent de l’adhésion de l’ensemble des acteurs à toutes les étapes du projet.

Le schéma suivant illustre les différents niveaux d’actions possibles, du choix de la stratégie à la conduite du chantier, en passant par le choix de la technique de traitement :

Au niveau le plus amont, de nombreux outils d’aide à la décision ont vu le jour ces dernières années favorisant la prise en compte du développement durable dans la stratégie de réhabilitation au même titre que les contraintes de coûts, de délais et de réduction des risques sanitaires. Parmi ceux-ci, l’outil REC (Risk reduction, Environmental merit, Cost) développé aux Pays-Bas en 1998 fait figure de pionnier. Le

Sustainable Remediation Tool développé par l’AFCEE24 et téléchargeable gratuitement depuis 2009 mérite également d’être cité.

Le choix de la technologie de traitement est également une étape clé. Compte-tenu des contraintes liées au contexte et à la stratégie de réhabilitation retenue (seuils de dépollution, coûts, délais, situation géographique, etc.), la prise en compte du développement durable peut avoir une influence significative sur le choix de la technique de traitement. Il n’existe pas à l’heure actuelle d’outils d’évaluation réelle des impacts environnementaux, sociaux et sociétaux des différentes techniques de traitement mais certaines techniques dites « vertes » sont connues pour leur impact réduit sur le milieu : biodégradation, phyto-remédiation, phyto-dégradation, atténuation naturelle contrôlée, échantillonnage passif. La démarche d’intégration des enjeux du développement durable dans le domaine de la dépollution ne saurait cependant se limiter à préconiser le recours à ces seules techniques. Une telle démarche implique en revanche de mener une réflexion sur les impacts anticipés des différentes techniques envisageables en termes de besoins en énergie et d’émissions atmosphériques du système de traitement, de besoins en eau, de besoins en matériaux, de productions de déchets, de nuisances (bruits, odeurs, poussières, etc.), d’impacts sur les écosystèmes et sur les territoires et de hiérarchiser ces impacts en fonction de la vulnérabilité des ressources locales.

Au niveau le plus aval, de nombreuses initiatives, applicables quelque soit la stratégie de réhabilitation et la technique de traitement retenue, peuvent être mises en place pour minimiser les impacts environnementaux et sociaux des chantiers de dépollution. Plusieurs exemples sont fournis ci-dessous par type d’enjeu :

Energie / Changement Climatique

o Utilisation de carburants alternatifs

o Limitation du trafic en optimisant les filières d’évacuation

o Consommation d’électricité renouvelable (éolien, solaire)

o Production d’énergie renouvelable sur site

Air

o Utilisation de substances ne détruisant pas la couche d’ozone

o Réduction/contrôle des émissions de poussières

o Suivi et captage des émissions atmosphériques

o Optimisation de la durée du chantier

Matières/déchets

o Utilisation de produits recyclés

o Affinage du tri des terres pour réutilisation en remblais des terres les moins contaminées

o Réutilisation des terres dépolluées sur site en remblais

o Limitation des zones de stockage de déchets

Eau

o Réutilisation des eaux pompées pour le fonctionnement du chantier

o Optimisation du traitement des eaux d’exhaures

24 Air Force Center for Engineering and the Environment

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Janvier 2012

67/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

o Utilisation de techniques sobres en consommation d’eau

Ecosystème/Biodiversité

o Prise en compte des écosystèmes dans la préparation et la conduite du chantier

o Limitation du bruit des engins de chantier

o Limitation de l’emprise au sol des installations de traitement pour préserver les habitats

naturels et les chemins écologiques

o Prise en compte des périodes de reproduction et de migration des espèces sensibles dans

le calendrier des travaux

La dépollution durable en France : situation et perspectives

L’ADEME, en partenariat avec le cabinet Ernst & Young, a organisé le 17 mai 2011 une demi-journée de travail sur la dépollution durable. Le but de cette concertation élargie avec les acteurs français du secteur était de mesurer le niveau de maturité de ces nouveaux concepts sur le marché national. Plus d’une vingtaine de sociétés ont répondu présents parmi lesquels des sociétés de travaux, des sociétés d’ingénierie, des maîtres d’ouvrage et des équipes de recherche.

Trois groupes de travail ont été formés pour discuter des trois sujets suivants :

Quelle définition pour la dépollution durable ?

Quelles démarches et quels indicateurs pour mesurer l’impact environnemental net des chantiers de dépollution ?

Quel niveau de maturité du sujet sur le marché français et comment le mesurer ?

Les principales conclusions issues de cette demi-journée de travail et du volet « Développement durable » de l’enquête sur les données 2010 sont brièvement présentées ici :

La dépollution durable apparaît comme un sujet émergent en France. Les impacts environnementaux, sociaux et sociétaux non soumis à des contraintes réglementaires restent relativement peu suivis à l’heure actuelle : les contraintes de coûts et de délais restent prépondérantes voire exclusives sur la plupart des chantiers. Quelques initiatives exemplaires ont néanmoins vu le jour sur des chantiers au contexte atypique (dépollution en zone protégée, etc.) ou pour profiter d’opportunités connexes (économie d’énergie par exemple). Néanmoins, aucune démarche de prise en compte des impacts sur le milieu et les populations locales à tous les niveaux de décision n’a encore été développée en France.

La mobilisation autour de cette demi-journée de travail démontre néanmoins l’intérêt réel de nombreux acteurs du marché pour ces approches nouvelles. L’approche « durable » semble faire consensus pour deux raisons majeures :

o les impacts sociaux et sociétaux (nuisances, dialogue avec les parties prenantes, conditions de travail, etc.) des opérations de dépollution, bien que plus difficilement mesurables, ne peuvent être négligés ;

o le concept de dépollution « durable » est plus large que celui de dépollution « verte » et semble applicable aux opérations de dépollution dans leur ensemble et non sur les techniques de traitement seules. En effet, les contraintes économiques, les délais et le contexte du site ne peuvent pas être dissociés du caractère durable de la dépollution et aucune technique n’est ainsi a priori exclue du champ de la dépollution durable.

Sur plus de vingt prestataires de dépollution des sols et des eaux interrogés dans le cadre de l’enquête sur les données 2010, près de la moitié ont déclaré avoir déjà cherché à limiter leur impact sur l’environnement au-delà des exigences réglementaires. Il est à noter que les petits acteurs semblent aussi sensibles à cette cause que les acteurs les plus importants. L’importance du chiffre d’affaires ne constitue donc pas a priori un critère influant sur la prise en compte des questions de durabilité. La volonté des maîtres d’ouvrage est un critère bien plus différenciant. Les disparités entre les maîtres d’ouvrage sont grandes, ceux-ci n’accordant pas tous la même importance aux enjeux de développement durable. Les collectivités désireuses de montrer l’exemple et les grands

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industriels exposés à un risque d’image plus important apparaissent les plus demandeurs de service de dépollution éco-responsables. A contrario, les critères de coûts et de délais demeurent les préoccupations exclusives des promoteurs immobiliers.

Parmi les impacts pris en compte, la production de déchets est la thématique la plus abordée. Un tiers des sociétés de travaux ayant répondu à l’enquête disent s’en préoccuper. Ceci s’explique principalement par les coûts engendrés par la gestion de ces déchets, le bénéfice économique lié à leur valorisation, les exigences réglementaires croissantes et la multiplication de solutions techniques pour la valorisation des déchets.

L’empreinte carbone des opérations de dépollution est également l’une des thématiques environnementales les mieux identifiées par les acteurs. Des exemples de Bilans Carbone ® réalisés sur des chantiers de dépollution existent. Outre le suivi des émissions de gaz à effet de serre, des initiatives sont menées pour utiliser des modes de transports des terres excavées alternatifs à la route. A titre illustratif, le transport fluvial, représentant une alternative qui pourrait se développer dans les années à venir, a déjà été utilisé par un répondant à l’enquête sur dix.

Dans un contexte d’augmentation du prix des énergies fossiles, la consommation énergétique est également de plus en plus suivie. Près d’un prestataire sur cinq aurait déjà entamé des initiatives visant à réduire sa facture énergétique en limitant, dans la mesure du possible, l’usage aux énergies fossiles, et en développant celui de l’électricité. Seule une entreprise déclare aller plus loin et avoir déjà utilisé l’énergie solaire pour le pompage des eaux pluviales.

Les nuisances sonores, olfactives et visuelles constituent également une thématique abordée par plusieurs prestataires qui déclarent avoir mis en place sur certains de leurs chantiers des démarches visant à réduire leur impact environnemental. Il s’agit par exemple de favoriser l’acceptation de ces chantiers par le voisinage par la mise en place d’écrans visuels. Les émissions de poussières constituent également un sujet porteur puisqu’un quart des répondants s’est dit s’être intéressé à cette question.

A l’inverse, les atteintes portées à la biodiversité ne sont mentionnées que par un répondant sur dix. Ce chiffre révèle à la fois une méconnaissance des possibilités d’action sur ce domaine (en dehors des chantiers exceptionnels situés dans des zones protégées), et un manque de maturité dans l’accompagnement des démarches allant dans ce sens.

Si l’ensemble de ces démarches sont louables, il n’existe à l’heure actuelle aucune méthode communément admise de quantification du bénéfice de ces efforts. Se pose alors la question des indicateurs de développement durable : des outils de mesure ciblant certains indicateurs existent et sont déjà pratiqués comme le Bilan Carbone ®, les indicateurs de suivi des déchets, les mesures de rejets dans l’air ou dans l’eau. Mais ceux-ci se heurtent à plusieurs limites :

o Un jeu d’indicateurs pertinent permettant de rendre compte de l’ensemble des impacts reste

à déterminer ;

o La comparabilité des indicateurs est un enjeu crucial. Pour apporter une réelle information

sur la performance développement durable du projet, des ratios sur les données d’activité

(tonnages traités, superficie du chantier, type de polluants, concentration des polluants,

situation géographique, etc.) devraient être calculés mais les ratios les plus pertinents reste

également à déterminer ;

o Le suivi de tels indicateurs est consommateur de temps pour les sociétés de travaux comme

pour les donneurs d’ordres (industriels, aménageurs…) et les incitations existantes à l’heure

actuelle sont faibles. Aucune obligation réglementaire n’est envisagée à court terme et

l’argument commercial pèse encore peu à ce jour.

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5. Fiches de synthèse

Les différentes techniques et filières de traitement et de gestion des sols et des eaux souterraines pollués sont détaillées ci-après. Les volumes traités par ces techniques et filières indiqués correspondent aux résultats de l’étude 2010. Pour les données relatives à la répartition des coûts, les données sont issues de l’enquête 2008 : l’hypothèse a été faite que la répartition des coûts pour chaque technique ou filière ne variait pas significativement d’une année à l’autre.

5.1. Typologie des filières et techniques de traitement

En l’absence d’une terminologie normée ou officielle en matière de traitement des sols pollués, et dans l’attente de la norme de service en cours de révision qui devrait donner un cadre commun, la sémantique suivante a été adoptée :

Une technique de traitement est une méthode ou un procédé permettant de traiter une pollution. Chaque technique peut être appliquée de plusieurs façons (variantes) et avoir plusieurs dénominations (synonymes). Le procédé mis en œuvre définit le principe de la technique.

Une filière de traitement correspond à la mise en œuvre « hors site » de techniques de traitement. Les sols pollués excavés sont alors acheminés vers des installations de traitement collectives où une ou plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre.

Après traitement, les terres peuvent être valorisées de différentes manières (couverture d’installations de stockages de déchets dangereux ou non dangereux, remblais de travaux publics, réhabilitation de sites, etc.).

Les techniques et filières de traitement des sols et des eaux souterraines ont été regroupées par famille et par type :

Une famille de technique ou filière regroupe les techniques et filières mettant en jeu un même type de phénomènes tels que les phénomènes physiques, biologiques ou chimiques ;

Un type de technique ou filière regroupe les techniques et filières selon leur lieu de mise en œuvre (in situ, sur site, hors site).

Famille Type

Technique physique :

Technique provoquant la modification d’un paramètre physique tel que la température et la pression, (pouvant entraîner un changement d’état).

Technique in situ :

Ensemble de techniques désignant les opérations de traitement des sols ou des eaux souterraines pollués appliquées à l’endroit même où ils se trouvent, sans aucune excavation de terre ni pompage d’eau.

Technique chimique :

Technique mettant en jeu des réactions chimiques avec ou sans ajout d’éléments chimiques étrangers au volume traité.

Technique sur site :

Ensemble de techniques qui ont lieu sur le site même, après excavation de terre ou pompage d'eau.

Technique physico-chimique :

Technique résultant de la combinaison d’une technique chimique avec une technique physique (beaucoup de techniques chimiques comprennent une opération de pompage).

Technique hors site :

Ensemble de techniques désignant les traitements qui ont lieu en dehors du site pollué, après excavation et transport des terres jusqu’à l’unité de traitement.

Technique biologique :

Technique mettant en jeu des phénomènes biologiques avec ou sans ajout d’éléments biologiques étrangers au volume traité.

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Au-delà des caractéristiques techniques, chaque fiche met en évidence des commentaires apportés pour chaque technique ou filière sur les thèmes de la répartition des coûts et des éléments clés. Ces commentaires sont issus de l’analyse statistique des données présentées ainsi que des éléments qualitatifs recensées auprès des prestataires de travaux et des maîtres d’ouvrage consultés dans le cadre de l’étude. Il ne faut bien entendu pas oublier que de nombreux paramètres tels que les polluants à traiter, les conditions du site, le projet d’aménagement et les conditions dans lesquelles les travaux vont être réalisés notamment, entrent en jeu dans le choix des techniques.

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5.2. Résultats pour les différentes techniques et filières de traitement des sols

5.2.1. Techniques de gestion et de traitement in situ

BIO-AUGMENTATION / BIO-STIMULATION IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

126 600

10

0

10

20

30

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

TonnagesCoût moyen pondéré (€/t)

Type In Situ

Famille Biologique

Synonymes •Atténuation naturelle dynamisée (AND) •Bioatténuation naturelle dynamisée (BAND)

Descriptif

La biostimulation et la bioaugmentation sont des techniques biologiques in situ de biodépollution. La biostimulation, utilisée par la majorité des traitements biologiques, consiste à mettre les microorganismes endogènes dans les conditions favorables à la biodégradation envisagée. La bioaugmentation consiste à ajouter des microorganismes non endogènes ou endogènes afin de permettre ou d’améliorer la biodégradation. Peu utilisée, elle est nécessaire seulement lorsque les milieux ne contiennent pas les microorganismes adaptés à la biodégradation envisagée.

Variantes

•Biostimulation aérobie ou anaérobie des microorganismes endogènes par ajout d’agents chimiques ou biochimiques ; •Bioaugmentation utilisant les microorganismes endogènes, extraits, mis en culture puis réinjectés ; •Bioaugmentation utilisant des microorganismes exogènes.

Répartition des coûts

Non disponible : Les données disponibles ne permettent pas une analyse globale de répartition des coûts.

Eléments clés sur la technique Coûts : Les coûts associés à cette technique sont relativement peu élevés.

Acceptation : La bioaugmentation et la biostimulation in situ sont bien acceptées par les parties prenantes. Elles sont utilisées sur de nombreux chantiers in situ. Cependant, leur mise en œuvre ne garantit pas la suppression des risques à long terme.

Délais de traitement : La durée des traitements est très variable en fonction des caractéristiques du chantier. Le traitement peut s’étendre de 6 mois à 5 ans.

Maturité : Cette technique est couramment employée sur les sites présentant des hydrocarbures volatils à semi-volatils biodégradables ainsi que pour les solvants chlorés.

Empreinte environnementale : Elle est relativement faible, le traitement ne nécessitant pas d’excavation et pas de transport.

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Janvier 2012

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OXYDATION / REDUCTION CHIMIQUE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

150 100

30

0

10

20

30

40

50

60

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

Oxydation / Reduction chimique in situ

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Chimique

Synonymes ISCO (In Situ Chemical Oxidation)

Procédé

L'oxydation/réduction consiste en l'injection dans le sol d'un oxydant ou d’un réducteur sous forme liquide ou gazeuse qui entre directement en contact avec le polluant. Elle aboutit à la destruction du polluant ou à sa transformation en un composé moins toxique et/ou plus facilement biodégradable.

Variantes Photo-oxydation.

Répartition des coûts

23%

65%

12%

Oxydation chimique

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial est assez limité et correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits d’injection. De plus, l’utilisation des puits existants peut réduire de façon significative ces coûts. Le coût de mise en œuvre est lui très important. Les charges liées aux consommations de réactifs sont variables, d’autant plus que le coût unitaire de l’oxydant est fortement soumis au contexte de monopole de fournisseurs américains. Par ailleurs, la réalisation d’injections ciblées peut réduire les coûts de mise en œuvre. En outre, la mise en œuvre de cette technique nécessite un savoir-faire important notamment pour déterminer la quantité de réactif et le nombre d’injections à réaliser. Enfin, les précautions d’hygiène et de sécurité liées à l’emploi d’oxydants ne sont pas à négliger. L’oxydation ne nécessite pas de maintenance spécifique. Néanmoins, un suivi analytique important est nécessaire pour garantir un résultat durable et prévenir toute réapparition de la pollution.

Eléments clés sur la technique

Coûts : L’oxydation/réduction est une technique intéressante du point de vue économique. Les coûts du marché sont relativement uniformes.

Acceptation : Elle est mal perçue en terme de responsabilité juridique résiduelle à cause des effets « rebond » et/ou « piston » possibles après traitement (augmentation des concentrations des polluants). La génération de composés secondaires lors de la dégradation des polluants génère une mauvaise acceptation de la part des parties prenantes et notamment de l’administration. Ces deux points constituent un frein à son plein développement.

Délais de traitement : La dégradation des polluants par oxydation est basée sur une réaction rapide mais peu stable dans le temps. Selon les caractéristiques du sol, le traitement peut être plus ou moins long et nécessiter plusieurs campagnes d’injection d’oxydant ce qui peut rallonger de façon significative la durée du traitement.

Maturité : Cette technique n’est pas encore mature car les résultats sont difficiles à garantir. L’estimation de la quantité d’oxydant nécessaire au traitement est difficile à réaliser lors du dimensionnement.

Empreinte environnementale : Elle est relativement faible, le traitement ne nécessitant pas d’excavation et pas de transport. Par rapport à d’autres techniques in situ, elle a néanmoins le désavantage environnemental d’être basée sur l’introduction de produits chimiques dans le milieu.

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Janvier 2012

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PHYTOREMEDIATION IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

5 800

0

10

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

Phytoremediation in situ

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

n.d

Type In situ

Famille Biologique

Synonymes Aucun

Procédé

La phytoremédiation regroupe toutes les technologies utilisant les plantes pour transformer, dégrader, concentrer, stabiliser ou volatiliser des polluants.

Variantes Phytoextraction ; rhizofiltration ; phytovolatilisation, phytodégradation, phytostabilisation

Répartition des coûts

Non disponible : Les données disponibles ne permettent pas une analyse globale de répartition

des coûts.

Même si la répartition des coûts n’a pu être collectée au sein de l’enquête, les coûts se répartiraient comme suit :

La part de l’investissement initial est relativement importante. Il correspond à la végétalisation des surfaces dont les sols sont pollués et l’éventuelle mise en place d’installations permettant la gestion des eaux de ruissellement.

Les charges récurrentes sont principalement liées à l’entretien des plantes. Un traitement des eaux de ruissellement peu aussi être nécessaire.

En tant que technique innovante et traitement in situ, le suivi est particulièrement important. Il nécessite notamment un entretien de la végétation ainsi qu’un traitement des plantes coupées, à postériori.

Eléments clés sur la technique Coûts : Selon les acteurs, le coût de la phytoremediation se situe dans la moyenne des autres techniques.

Acceptation : Elle est bien acceptée par les parties prenantes en tant que technique dite « verte ». Cependant, sa mise en œuvre in situ ne garantit pas la suppression des risques à long terme.

Délais de traitement : La phytoremediation est un traitement long pour lequel le suivi de la dépollution est important pour assurer l’atteinte des objectifs.

Maturité : C’est une technique encore peu mature, maîtrisée par un nombre restreint d’acteurs et qui a été encore peu utilisée. Cette technique ne sert qu’à traiter des pollutions simples, ce qui reste un frein à son développement.

Empreinte environnementale : Elle est faible, le traitement ne nécessitant pas d’excavation et pas de transport des terres. Par rapport aux autres techniques, aucun produit chimique n’est utilisé ce qui explique une empreinte écologique plus faible. Cependant, une attention particulière doit être portée aux espèces utilisées et à leur contrôle afin de ne pas déstabiliser l’écosystème local (espèces invasives par exemple).

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Janvier 2012

74/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

STABILISATION PHYSICO-CHIMIQUE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

56 200

30

0

10

20

30

40

50

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

Stabilisation physico-chimique in situ

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Physico-chimique

Synonymes Aucun

Procédé

La stabilisation consiste en une réaction chimique réduisant la mobilité du polluant. Il est aussi possible de mélanger le sol pollué à différents adjuvants pour augmenter les capacités de sorption du contaminant sur ces matériaux afin qu’il ne soit plus mobilisable par lixiviation.

Variantes Solidification/ stabilisation ou inertage in situ ; stabilisation in situ ; stabilisation par neutralisation de pH.

Répartition des coûts

20%

60%

20%

Stabilisation physico-chimique in situ

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial est limité et correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits d’injection. Le coût de mise en œuvre est lui très important. Les charges liées aux consommations de réactifs sont variables, d’autant plus que le coût unitaire des adjuvants est fortement soumis à un contexte de monopole. Par ailleurs, la réalisation d’injections ciblées peut réduire les coûts de mise en œuvre. En outre, la mise en œuvre de cette technique nécessite un savoir-faire important notamment pour déterminer la quantité de réactif et le nombre d’injections à réaliser. Enfin, les précautions d’hygiène et de sécurité liées à l’emploi d’adjuvants ne sont pas à négliger. Un suivi analytique important est nécessaire pour valider la stabilisation de la pollution et prévenir toute réapparition de la pollution.

Eléments clés sur la technique Coûts : D’après les retours des acteurs en 2010, la stabilisation physico-chimique est une technique intéressante du point de vue économique. Les coûts du marché sont relativement uniformes.

Acceptation : Elle est peu acceptée par les différentes parties prenantes, notamment les locales du fait que la pollution reste dans l’environnement local. Cependant, elle garantit difficilement la suppression des risques à long terme dans la mesure où la pollution est immobilisée in situ.

Délais de traitement : Cette technique est basée sur des mécanismes relativement rapides. Cependant, en tant que technique in situ elle est peu adaptée à une valorisation immobilière immédiate.

Maturité : C’est une technique très peu utilisée et peu d’acteurs la mettent en œuvre. Elle n’est donc que peu mature sur le marché actuel de la dépollution.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée principalement grâce à la suppression des émissions liées à l’excavation et au transport. Cependant, cette technique nécessite l’injection de produits chimiques.

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Janvier 2012

75/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

TRAITEMENT THERMIQUE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

Selon l’enquête, aucun volume n’a été traité par désorption thermique in situ en 2010.

Type In situ

Famille Physique

Synonymes Aucun

Procédé

Le traitement thermique, et en particulier la désorption thermique consiste à chauffer les sols en place. Ce chauffage permet de favoriser la désorption des polluants fortement adsorbés sur les particules du sol et d'augmenter la tension de vapeur des composés peu volatils pour ensuite les volatiliser et les extraire en phase gazeuse. Les vapeurs émises lors du procédé sont ensuite récupérées et traitées.

Variantes Vitrification, désorption thermique, pyrolyse, thermolyse

Répartition des coûts

Non disponible : Selon l’enquête, aucun volume n’a été traité par désorption thermique in situ en

2010.

Même si la répartition des coûts n’a pu être collectée au sein de l’enquête, aucun tonnage n’ayant été reporté pour cette technique, les coûts se répartiraient comme suit :

La part de l’investissement initial dépend de la technologie utilisée. Il est généralement peu important et correspond à la mise en place des aiguilles de désorption (pointes chauffantes) et du réseau d’extraction d’air pour traiter les gaz.

Selon les acteurs, les charges liées à la consommation énergétique sont importantes en vue d’augmenter la température des sols en place.

Les coûts de maintenance sont assez élevés.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le coût du traitement thermique in situ est élevé, en raison des charges énergétiques.

Acceptation : Même s’il reste difficile d’en juger à l’heure actuelle, la technique serait relativement bien acceptée par les parties prenantes. Cependant, si les traitements thermiques in situ sont efficaces sur un grand nombre de polluants, sa mise en œuvre in situ ne garantit pas la suppression des risques à long terme.

Délais de traitement : La mise en œuvre repose sur l’élévation en température des terres polluées excavées. Ce traitement est moins rapide in situ, et le suivi de la dépollution est important pour assurer la dépollution, l’efficacité du traitement pouvant être hétérogène.

Maturité : Les traitements thermiques in situ sont encore peu éprouvés et des problèmes d’hétérogénéité des traitements peuvent compliquer leur mise en œuvre.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée car le traitement in situ permet de supprimer l’impact des émissions liées au transport et à l’excavation. Le principal point faible est la forte demande en énergie.

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Janvier 2012

76/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

VENTING-BIOVENTING IN SITU

Chiffres clés 2010 Présentation de la technique

529 200

15

0

10

20

30

40

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

Venting-Bioventing in situ

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Physique / Biologique

Synonymes

Ventilation forcée in situ, Soil Vapor Extraction, Slurping, Extraction sous pression réduite, Ventilation in situ, Air vacuum, Vacuum extraction, extraction in situ en phase vapeur, Techniques pneumatiques en phase vapeur, Bioventing avec réinjection des effluents gazeux dans les sols ; bioventing associé à l'injection de nutriments ; bioventing associé à l'injection d'eau oxygénée.

Procédé

Le venting consiste à mettre en dépression la zone insaturée et à induire des circulations d’air centrées sur et en direction de chaque point d’extraction. Cela permet d’extraire les composés organiques volatils de la zone insaturée. Le bioventing consiste en l'apport d'oxygène, dans la zone insaturée. Cela permet la respiration des micro-organismes du sol et ainsi la dégradation des polluants.

Variantes Extraction sous vide ; extraction in situ en phase vapeur (vaporisation-aspiration).

Répartition des coûts

38%

46%

16%

Venting-Bioventing

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits d’injection et d’extraction. En outre, l’utilisation des puits existants peut réduire de façon significative ces coûts. Le coût de mise en œuvre important est principalement lié aux consommables pour le traitement des gaz et aux consommations d’énergie de l’unité. Cette technique exige un certain savoir-faire afin de trouver les paramètres judicieux et suffisants, en particulier le dimensionnement de l’installation et les débits d'air à injecter, pour optimiser ces coûts. La part de ce poste peut varier de façon significative selon les délais imposés. Le Venting-Bioventing ne nécessite pas de maintenance spécifique. Il requiert un traitement des gaz extraits avant rejet à l’atmosphère et un suivi de la dépollution important pour garantir un résultat durable.

Eléments clés sur la technique

Coûts : Le Venting-Bioventing est le traitement le moins coûteux. De plus, le contexte concurrentiel actuel a tendance à tirer les coûts vers le bas.

Acceptation : Il est relativement bien accepté par les différentes parties prenantes. Cependant, en tant que technique in situ, elle garantit difficilement la suppression des risques à long terme.

Délais de traitement : Cette technique est longue car elle peut mettre en jeu des réactions de biodégradations complexes. Elle est plutôt adaptée à un traitement de site en activité.

Maturité : Cette technique est utilisée par la majorité des acteurs. La maîtrise et la fiabilité de cette technique sont étroitement liées à la qualité de l’étude initiale sur la structure du sol et la caractérisation de la pollution. L’homogénéité des résultats est néanmoins difficile à garantir. Cela entraîne une tendance à la forfaitisation afin de limiter les conséquences financières des aléas techniques possibles en cours de traitement.

Empreinte environnementale : elle est limitée car le traitement in situ permet d’éviter les émissions liées au transport et à l’excavation et le problème de valorisation des terres car elles restent en place.

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Janvier 2012

77/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

CONFINEMENT IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

1 224 200

0

10

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

Confinement in situ

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

n.d

Type In situ

Famille Physique

Synonymes Encapsulation ; étanchéification ; isolement.

Procédé

Le confinement consiste à bloquer une pollution à l'endroit où elle s'est répandue. La migration éventuelle de la contamination est alors stoppée. Le confinement est souvent utilisé pour une gestion combinée du sol et de la nappe. La pollution n’est pas traitée.

Variantes Confinement vertical ; confinement horizontal profond par injection ; confinement horizontal profond.

Répartition des coûts

60%20%

20%

Confinement in situ

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial est assez important. Il est notamment lié à l’ouvrage de confinement à mettre en place et aux différents travaux et aménagements qui peuvent être nécessaires. Ce coût est très variable selon l’étendue du confinement à réaliser. Cette technique nécessite une maintenance et une surveillance soutenue des installations afin de garantir la pérennité de l’ouvrage. Le travail d’étude et de suivi analytique est important afin de prévenir toute évolution ou dispersion de la pollution.

Eléments clés sur la technique Coûts : D’après la littérature, le confinement in situ est relativement peu coûteux et les prix du marché sont relativement uniformes.

Acceptation : Il constitue souvent une solution temporaire, offrant une sécurité avant la mise en œuvre d'une autre technique de traitement. Néanmoins, en tant que technique in situ, il ne permet pas de s’affranchir de la pollution et donc de la responsabilité juridique associée. En outre, il est peu accepté par les parties prenantes locales car la pollution reste dans l’environnement local et par l’administration car cette technique n’est pas un traitement curatif.

Délais: C’est une technique rapide compatible avec une valorisation immobilière sur les parties confinées après les travaux de mise en œuvre. Néanmoins, la mise en place d’un suivi strict et pérenne est nécessaire étant donné que la pollution n’est pas traitée..

Maturité : Le confinement est généralement fiable grâce à sa bonne répétabilité de mise en œuvre, avec peu de variabilité technique spécifique.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée principalement grâce à la suppression des émissions liées au transport et à l’excavation et du problème de valorisation des terres car elles restent en place. La pollution n’est cependant pas traitée par cette technique.

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Janvier 2012

78/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

5.2.2. Techniques de gestion et de traitement sur site

BIODEGRADATION SUR SITE

Chiffres clés 2010 Présentation de la technique

209 800

30

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

Bio-augmentation / Bio-stimulation in situ

TonnagesCoût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Biologique

Synonymes Biopile ; bioremédiation sur tertre ; biotertre.

Procédé

Cette technique consiste en la mise en tertres du sol puis en son traitement biologique. Le sol à traiter est préalablement préparé puis posé sur une semelle étanche dans laquelle est prévu un dispositif de collecte des lixiviats. Le traitement utilise des micro-organismes pour dégrader le polluant.

Variantes Ventilation forcée des sols en tertres ; landfarming ; biodégradadation par andains.

Répartition des coûts

28%

43%

29%

Biodégradation (biotertre, etc)

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial est limité. Il est principalement lié à la mise en place de la semelle étanche, des différents réseaux d’apport d’oxygène et d’humidité, de collecte des lixiviats et des unités de traitement associées. Le coût de mise en œuvre est important. Cela est lié aux opérations à effectuer pour constituer le tertre. Les charges liées aux consommables sont limitées à l’injection d’air ou de nutriments et au traitement des éventuels lixiviats collectés. Le traitement par biodégradation ne nécessite pas de maintenance spécifique. Néanmoins, un suivi analytique important est nécessaire pour suivre précisément la dégradation de la pollution. Cela permet également d’optimiser l’ajout d’air ou de nutriments selon les bactéries présentes et donc les coûts associés. Dans le cas où le volume de terres est plus faible et où la place sur site est plus importante, le landfarming peut être pratiqué.

Eléments clés sur la technique Coûts : La biodégradation est une technique peu coûteuse et les coûts du marché sont uniformes à polluant identique. La variabilité des prix est essentiellement liée à la nature des polluants à traiter.

Acceptation : C’est une technique satisfaisante en termes de responsabilité juridique à long terme et bien acceptée par l’ensemble des parties prenantes.

Délais de traitement : Les techniques biologiques reposent sur des mécanismes de biodégradation complexes qui sont généralement très longs. Le temps de traitement est donc élevé et très variable selon l'objectif de dépollution.

Maturité : La biodégradation est une technique de traitement ancienne et fréquente, maîtrisée sur l’ensemble du marché. Elle est appliquée de façon assez variable selon les caractéristiques de chantier et l’objectif à atteindre.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée car le traitement sur site permet de supprimer l’impact des émissions liées au transport.

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Janvier 2012

79/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

LAVAGE DES TERRES SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

Selon l’enquête, aucun volume n’a été traité par Lavage des terres sur site en 2010.

Type Sur site

Famille Physico-chimique

Synonymes Soil washing

Procédé

Cette technique consiste à extraire les polluants en lavant les terres excavées à l’aide d’eau ou de solvant. Les polluants du sol sont ainsi transférés dans l’eau ou dans la phase solvant qui sera ensuite traitée. Le sol est débarrassé des traces résiduelles de solvant par circulation de vapeur d'eau à contre-courant.

Variantes Lavage à l’eau, au solvant ou aux tensioactifs ; tri granulométrique associé au lavage.

Répartition des coûts

28%

62%

10%

Lavage de terres

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial est réduit. Il correspond principalement à la mise en place de l’unité de lavage. Le coût de mise en œuvre est élevé et très variable selon le type de solution de lavage utilisé (eau ou solvant). Les consommations d’énergie représentent également un poste important. Un suivi analytique est nécessaire afin de garantir le niveau de dépollution des terres.

Eléments clés sur la technique Coûts : Les coûts diffèrent selon la solution de lavage (aqueuse ou au solvant). Cependant, les opérations de lavage sur site sont généralement effectuées avec de l’eau, ce qui explique un coût relativement peu élevé. Par ailleurs, le traitement sur site est plus avantageux que le traitement hors site à partir de 10 000 tonnes. Acceptation : Le lavage sur site permet de contrôler et de maîtriser la dépollution des terres. Il permet ainsi de relativement bien éliminer les risques juridiques à long terme. Son acceptation par les parties prenantes est bonne. Délais de traitement : C’est une technique rapide grâce à l’excavation des terres. Néanmoins, le fait que les terres soient traitées sur le site peut ralentir une valorisation immobilière. Maturité : Le lavage est techniquement maîtrisé. Il nécessite cependant un certain savoir-faire dans sa mise en œuvre. Empreinte environnementale : Si le traitement sur site permet de supprimer l’impact des émissions liées au transport, son point faible environnemental est sa forte consommation en solution de lavage (eau ou solvant), posant des problèmes d’utilisation de ressources naturelles ou de consommables (impact à la production et à l’élimination).

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Janvier 2012

80/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

STABILISATION PHYSICO-CHIMIQUE SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

40 600

40

0

10

20

30

40

50

60

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

Stabilisation physicochimique sur site

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physico-chimique

Synonymes Aucun

Procédé

La stabilisation consiste en une réaction chimique réduisant la mobilité du polluant. Il est aussi possible de mélanger le sol pollué à différents adjuvants pour augmenter les capacités de sorption du contaminant sur ces matériaux afin qu’il ne soit plus mobilisable par lixiviation.

Variantes Solidification/ stabilisation ou inertage sur site stabilisation sur site ; stabilisation par neutralisation de pH.

Répartition des coûts

25%

56%

19%

Stabilisation physico-chimique sur site

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial est limité et correspond à l’installation de l’unité. Le coût de mise en œuvre est lui très important. Les charges liées aux consommations de réactifs sont variables. Un suivi analytique est nécessaire pour valider la stabilisation de la pollution. Sa part dans la répartition des coûts est néanmoins réduite en comparaison avec la mise en œuvre.

Eléments clés sur la technique Coûts : La stabilisation physico-chimique est une technique assez coûteuse à mettre en œuvre, avec une forte variabilité des prix. Une fois la pollution stabilisée, les terres sont généralement orientées vers des Installations de Stockage de Déchets..

Acceptation : En tant que prétraitement, elle permet de limiter les risques juridiques. Néanmoins, elle est mal perçue par les différentes parties prenantes, notamment par les parties prenantes locales dans la mesure où la pollution est toujours présente dans l’environnement local pendant la durée du traitement.

Délais de traitement : La mise en œuvre repose sur des réactions de stabilisation de terres polluées excavées. C’est un traitement rapide mais peu compatible avec une valorisation immédiate du fait du traitement sur site.

Maturité : Cette technique est peu maîtrisée par les acteurs de dépollution et elle est actuellement non mature sur le marché. Les aléas en termes de faisabilité et fiabilité technique sont néanmoins réduits.

Empreinte environnementale : Son empreinte environnementale est importante. Ses principaux points faibles sont ses fortes consommations en réactifs chimiques et le type de valorisation des terres traitées, qui finissent généralement en Installations de Stockage de Déchets...

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Janvier 2012

81/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

TRAITEMENT THERMIQUE SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

2 000

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

Traitement thermique sur site

TonnagesCoût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physique

Synonymes

High/Low Temperature Thermal Desorption (HTTD/LTTD)

Procédé

Il existe trois principales techniques de traitement thermique sur site : la désorption thermique la plus utilisée, le traitement des sols par pyrolyse ou vitrification. La désorption thermique consiste à chauffer les terres polluées excavées au sein d'une unité de désorption, aussi appelée "four", à des températures comprises entre 150 et 540°C. Ce chauffage permet de favoriser la désorption des polluants fortement adsorbés sur les particules du sol et d'augmenter la tension de vapeur des composés peu volatils pour ensuite les volatiliser et les extraire en phase gazeuse. Les vapeurs émises lors du procédé sont ensuite récupérées et traitées.

Variantes

Le chauffage dans le four d’une unité de désorption peut être réalisé de manière indirecte ou directe, la flamme chauffant le four de l’intérieur dans ce dernier cas. Le fait de chauffer indirectement les sols permet de diminuer le volume de gaz à traiter et de réduire les risques d’explosion. Les unités de traitement des rejets sont donc plus réduites.

Répartition des coûts

58%

37%

5%

Désorption thermique sur site

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts, déduite des données 2008, fait référence au procédé de désorption thermique. La part de l’investissement initial est importante. Il correspond à la mise en place de l’unité et aux démarches d’obtention des autorisations nécessaires. Les charges liées à la consommation énergétique sont importantes. Néanmoins, contrairement au traitement hors site, le coût d’exploitation est plus faible et il n’y a pas de coût de structure. Cette technique engendre des coûts de maintenance assez élevés et un suivi environnemental quand les terres sont réutilisées sur place.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le coût de la désorption thermique sur site est relativement élevé et stable. En outre, le traitement sur site est plus avantageux que le traitement hors site à partir 25 000 tonnes.

Acceptation : La désorption thermique permet un contrôle important de la dépollution des terres. Elle permet d’éliminer relativement bien les risques juridiques à long terme. Elle est bien acceptée par les parties prenantes.

Délais de traitement : Sa mise en œuvre repose sur l’élévation en température des terres polluées excavées. Ce traitement est rapide.

Maturité : La désorption thermique est bien maîtrisée techniquement et elle possède une bonne maturité.

Empreinte environnementale : Si le traitement sur site permet de supprimer l’impact des émissions liées au transport, son principal point faible est sa forte demande en énergie. L’intérêt de cette technique est la réutilisation des terres.

n.d.

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Janvier 2012

82/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

CONFINEMENT SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

46 000

n.d.

0

10

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

50 000

Confinement sur site

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physique

Synonymes Encapsulation ; couverture ; étanchéification ; isolement.

Procédé

Les techniques de confinement consistent à bloquer une pollution à l'endroit où elle s'est répandue. La migration éventuelle de la contamination est alors stoppée, bien que la pollution ne soit pas traitée. Le confinement est souvent utilisé pour une gestion combinée du sol et de la nappe.

Variantes Confinement de surface ; confinement horizontal.

Répartition des coûts

23%

53%

24%

Confinement sur site

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial est peu important. Il est notamment lié à l’ouvrage de confinement à mettre en place et aux différents travaux et aménagements qui peuvent être nécessaires. Les travaux de tranchés à réaliser pour la technique in situ expliquent en partie la part plus importante des charges exceptionnelles pour la mise en œuvre in situ que pour la mise en œuvre sur site. Le confinement nécessite une maintenance importante afin de garantir la pérennité de l’ouvrage. Un suivi analytique est nécessaire afin de prévenir toute dispersion de la pollution.

Eléments clés sur la technique Coûts : D’après les études précédentes et la bibliographie, le confinement sur site est une technique relativement peu coûteuse et les coûts du marché sont très hétérogènes.

Acceptation : Le confinement sur site ne permet pas de s’affranchir de la pollution et donc de la responsabilité juridique associée. Par ailleurs, il est peu accepté par les parties prenantes locales car la pollution reste dans l’environnement local.

Délais: C’est une technique qui repose sur des travaux relativement rapides, ce qui permet une valorisation rapide du site.

Maturité : Elle est fiable, notamment grâce à sa bonne répétabilité.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée principalement grâce à la suppression des émissions liées au transport. La pollution n’est cependant pas traitée par cette technique.

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Janvier 2012

83/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

5.2.3. Filières de gestion et de traitement hors site

INSTALLATION DE LAVAGE DE TERRES

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

2 600

n.d.0

10

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

Installation de lavage de terres HS

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physico-chimique

Synonymes Soil washing

Procédé

Cette technique consiste à extraire les polluants en lavant les terres excavées à l’aide d’eau ou de solvant. Les polluants du sol sont ainsi transférés dans l’eau ou dans la phase solvant qui sera ensuite traitée. Le sol est débarrassé des traces résiduelles de solvant par circulation de vapeur d'eau à contre-courant.

Variantes Lavage à l’eau, au solvant ou aux tensioactifs ; tri granulométrique associé au lavage.

Répartition des coûts Installation de lavage de terres

95%

5%

Charges récurrentes

Études et suivi NB : Cette répartition est issue de l’étude sur les données 2006

La répartition des coûts est déduite des données 2008. Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement. Les charges liées à la maintenance sont importantes, tout comme la consommation énergétique. Le coût de mise en œuvre est élevé et très variable selon le type de solution de lavage utilisé (eau ou solvant). Les consommations d’énergie représentent également un poste important. Le traitement par lavage ne nécessite pas de suivi analytique contraignant.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le lavage hors site est une technique très coûteuse qui diffère selon la solution de lavage (’eau ou solvant) et les seuils d’acceptation des centres de traitement. Le coût de régénération des solutions de lavage est élevé. Cette technique est généralement plus avantageuse que le lavage sur site pour des quantités inférieures à 10 000 tonnes.

Acceptation : La filière hors site permet de très bien limiter les risques juridiques à long terme. Elle est globalement bien perçue par les parties prenantes, notamment locales, grâce à l’élimination de la source de pollution de l’environnement local.

Délais de traitement : L’excavation des terres avec envoi dans un centre de lavage hors site permet une reconversion rapide du site.

Maturité : Le lavage hors site est bien maîtrisé. Néanmoins, il existe un seul centre de lavage en France ce qui réduit sa maturité sur l’ensemble du marché. Ce traitement hors site se fait surtout en Belgique (lavage à l’eau), où la valorisation des terres dépolluées est plus aisée à réaliser.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de ce traitement est relativement importante à cause des émissions liées au transport des terres, des fortes consommations d’énergie ainsi que de l’utilisation de solution de lavage (impact à la production et à l’élimination).

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Janvier 2012

84/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

INSTALLATION DE TRAITEMENT BIOLOGIQUE

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

568 200

60

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

Installation de traitement biologique HS

TonnagesCoût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Biologique

Synonymes Biocentre ; biopile ; bioremédiation sur tertre ; biotertre.

Procédé

Cette technique consiste en la mise en tertres du sol puis en son traitement biologique. Le sol à traiter est préalablement préparé puis posé sur une semelle étanche dans laquelle est prévu un dispositif de collecte des lixiviats. Le traitement utilise des micro-organismes pour dégrader le polluant.

Variantes Ventilation forcée des sols en tertres ; biodégradadation par andains.

Répartition des coûts

92%

8%

Installation de traitement biologique

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement. Les charges récurrentes sont principalement liées aux opérations à effectuer pour constituer le tertre. Les charges liées aux consommables sont limitées à l’injection d’air ou de nutriments et au traitement des éventuels lixiviats collectés. Cette technique engendre des coûts de maintenance peu élevés. Néanmoins, un suivi analytique important est nécessaire pour suivre précisément la dégradation de la pollution ce qui permet d’optimiser l’ajout d’air ou de nutriments selon les bactéries présentes.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le coût de la biodégradation se situe dans la moyenne de l’ensemble des techniques et les prix du marché sont très uniformes. Ils varient néanmoins selon la nature des polluants à traiter.

Acceptation : En tant que traitement hors site, c’est une technique satisfaisante en termes de responsabilité juridique à long terme et bien acceptée des parties prenantes locales grâce à l’élimination de la source de pollution dans le milieu.

Délais de traitement : Les techniques biologiques reposent sur des mécanismes de biodégradation complexes qui sont généralement très longs. Le temps de traitement est donc élevé et très variable selon l'objectif de dépollution à atteindre. Néanmoins, l’excavation des terres sur site permet une valorisation immobilière immédiate.

Maturité : La biodégradation est une technique de traitement ancienne et largement utilisée. La multiplication des centres de traitement a favorisé sa mise en œuvre et son assise technique.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est principalement due aux émissions liées au transport des terres excavées du site vers le centre de traitement, puis du centre de traitement vers l’exutoire final.

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Janvier 2012

85/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

INSTALLATION DE TRAITEMENT THERMIQUE HORS SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

66 200

75

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

Installation de traitement thermique HS

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physique

Synonymes High/Low Temperature Thermal Desorption (HTTD/LTTD); Désorption thermique fixe

Procédé

Il existe différentes techniques de traitement thermique hors site, la principale étant la désorption thermique hors site. La désorption thermique consiste à chauffer les terres polluées excavées au sein d'une unité de désorption, aussi appelée "four", à des températures comprises entre 150 et 540°C. Ce chauffage permet de favoriser la désorption des polluants fortement adsorbés sur les particules du sol et d'augmenter la tension de vapeur des composés peu volatils pour ensuite les volatiliser et les extraire en phase gazeuse. Les vapeurs émises lors du procédé sont ensuite récupérées et traitées.

Variantes Unité rotative ou désorbeur rotatif à chauffage direct ; désorbeur rotatif à chauffage indirect; désorbeur rotatif à chauffage mixte.

Répartition des coûts

89%

11%

Installation de désorption thermique

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement. Les charges liées à la consommation énergétique sont très importantes et cette technique engendre des coûts de maintenance assez élevés. Le suivi environnemental est également coûteux, avec toutefois une part réduite par rapport à la mise en œuvre. De plus, selon le type de valorisation des terres, un coût supplémentaire peut être engendré.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le coût de la désorption thermique hors site est élevé. En outre, le traitement hors site est plus avantageux que le traitement sur site pour des quantités inférieures à 25 000 tonnes.

Acceptation : La filière hors site permet de limiter les risques juridiques à long terme. Elle possède une bonne acceptation par les parties prenantes locales grâce à l’élimination de la source de pollution dans l’environnement local.

Délais de traitement : Ce traitement thermique mis en œuvre est rapide et compatible avec une valorisation immobilière immédiate.

Maturité : Les résultats de traitement sont fiables et les risques d’aléas et de dérives de coûts sont faibles.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est principalement due aux émissions liées au transport des terres excavées du site vers le centre de traitement, puis du centre de traitement vers l’exutoire final. Elle est également impactée par de fortes consommations d’énergie et par l’existence de rejets gazeux en fin de procédés, traités puis relachés dans l’atmosphère suivant la réglementation en vigueur. .

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Janvier 2012

86/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

INSTALLATION D’INCINERATION

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

10 300

315

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

500

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

Installation d'incinération HS

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physique

Synonymes Aucun

Procédé

Le principe d'incinération est d'élever fortement la température du sol afin de convertir les polluants en dioxyde de carbone et vapeur d'eau ainsi qu'en différents résidus de combustion. La première étape est l'excavation, le séchage et le tamisage du sol. La seconde étape est l'incinération des particules de taille centimétrique. Un premier chauffage à 400°C permet la volatilisation et un second à 1000°C entraîne la destruction. Enfin, après refroidissement, le sol traité est remis en place.

Variantes Dispositif à lit fluidisé, à circulation, technique infrarouge, four rotatif…

Répartition des coûts

97%

3%

Installation d'incinération

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement. Les charges liées à la consommation énergétique sont très importantes. Cette technique engendre également des coûts de maintenance élevés. Le suivi environnemental est important, notamment pour le traitement des fumées, mais sa part dans la répartition des charges est réduite. L’envoi des terres en filière autorisée peut engendrer des coûts supplémentaires.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’incinération est la technique la plus coûteuse. Les coûts sont extrêmement variables selon les polluants et leurs concentrations. Elle est généralement utilisée pour traiter des produits non traitables par les autres techniques ou des pollutions très concentrées (goudrons, …).

Acceptation : Cette filière hors site permet d’éliminer les risques juridiques à long terme et son acceptation est bonne par les parties prenantes locales grâce à l’élimination de la source de pollution de l’environnement local.

Délais de traitement : La mise en œuvre est rapide et compatible avec une valorisation immobilière immédiate possible.

Maturité : C’est une technique maîtrisée et mature qui garantit des résultats de traitement fiables et limite les risques d’aléas et de dérives de coûts.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est principalement due aux émissions liées au transport des terres excavées du site vers le centre de traitement, puis du centre de traitement vers l’exutoire final. Elle est également impactée par de fortes consommations d’énergie et par l’existence de rejets gazeux en fin de procédés, traités puis relachés dans l’atmosphère suivant la réglementation en vigueur. .

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Janvier 2012

87/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

CIMENTERIE

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

21 400 45

0

10

20

30

40

50

60

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

Cimenterie HS

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physique

Synonymes

Site de fabrication/production de clinker; valorisation matière en four de cimenterie ; substitution de matériaux de carrières (calcaire, argile, marne…)

Procédé

La valorisation matière des terres polluées en cimenterie consiste à substituer des matériaux de carrière par des déchets minéraux dont les caractéristiques minérales sont adaptées au process cimentier et dont les éléments polluants correspondent aux limites des arrêtés préfectoraux. Le procédé cimentier est adapté pour traiter et valoriser certains types de terres polluées dont les caractéristiques sont identifiées très précisément.

Variantes Aucune

Répartition des coûts

92%

8%

Cimenterie

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les techniques hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. L’utilisation de déchets à base minérale dont les terres polluées permet aux cimenteries d’économiser les ressources naturelles issues de carrières. L’injection de déchets, tels les terres polluées nécessite un suivi analytique spécifique et précis réclamant des procédures adaptées en amont, notamment dans la préparation et l’identification des flux. Cette mise en place n’est possible que pour des flux significatifs. De plus, le dosage des flux doit être adapté et défini précisément pour ne pas avoir d’impact sur la qualité du clinker produit.

Eléments clés sur la technique Coûts : La prestation de valorisation de déchets de terres polluées en cimenterie est économiquement compétitive par rapport à des filières classiques de mise en décharge.

Acceptation : La filière cimentière est bien acceptée des parties prenantes, du fait de son statut de valorisation. En effet, les terres polluées remplacent les matières premières habituelles du process cimentier.

Délais de traitement : En tant que filière de valorisation hors site, l’envoi des terres en cimenterie est un procédé rapide de traitement des sites pollués.

Maturité : C’est une technique totalement maîtrisée. La valorisation des terres polluées en cimenterie est complète : les éléments chimiques contenus dans les terres (CaO, SiO2, Fe2O3, etc.) substituent une partie réduite des matériaux de carrière (calcaire, argile, marne, etc.).

Empreinte environnementale : L'empreinte environnementale est principalement due au transport des terres excavées, ainsi qu’aux émissions atmosphériques associés à a combustion des sols en accord avec la réglementation. Il convient toutefois de souligner qu’il n’y a pas d’impact environnemental supplémentaire lié à l’utilisation de terres polluées par rapport à l’utilisation de matières premières extraites de carrières.

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Janvier 2012

88/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

INSTALLATION DE STOCKAGE DE DECHETS DANGEREUX (ISDD)

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

87 300

125

0

100

200

300

400

500

600

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

Installation de Stockage de Déchets Dangereux HS

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physique

Synonymes

L’appellation ISDD vient remplacer l’appellation Centre de Stockage des Déchets de classe 1 (CSD 1), venant elle-même remplacer l’appellation Centre d’Enfouissement Technique de classe 1 (CET 1).

Descriptif

Elimination de déchets dangereux par dépôt ou enfouissement dans des alvéoles. Elimination des effluents liquides assurée par la collecte et le traitement des lixiviats par osmose inverse. Elimination des effluents gazeux par captage et combustion des biogaz en torchère. Suppression d’apport en eaux météoriques dans l'alvéole assurée par une couche de protection de l’alvéole en cours d'exploitation, puis une couverture étanche mise en place en fin d’exploitation. Végétalisation des alvéoles refermées.

Variantes Aucune

Répartition des coûts

86%

14%

Installation de Stockage de Déchets Dangereux

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’orientation en ISDD est relativement coûteuse. Il existe une forte variabilité des prix liée aux pratiques tarifaires des exploitants, notamment lié au fort contexte concurrentiel du marché français. Néanmoins, un écart est observé entre le coût de référence pour une mise en décharge ISDD et en ISDND.

Acceptation : La filière hors site permet d’éliminer les risques juridiques à long terme. Son acceptation par l’ensemble des parties prenantes est bonne.

Délais : L’excavation des terres permet une valorisation immobilière rapide du site.

Maturité : C’est une technique maîtrisée, mise en œuvre depuis de nombreuses années.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de ce traitement est importante du fait des émissions liées au transport des terres excavées, à l’absence de traitement stricto sensu de la pollution et de valorisation ces terres.

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Janvier 2012

89/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

INSTALLATION DE STOCKAGE DE DECHETS NON DANGEREUX (ISDND)

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

425 200

50

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

450 000

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux HS

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physique

Synonymes

L’appellation ISDND vient remplacer l’appellation Centre de Stockage des Déchets de classe 2 (CSD 2), venant elle-même remplacer l’appellation Centre d’Enfouissement Technique de classe 2 (CET 2).

Descriptif

Elimination de déchets non dangereux (déchets municipaux, déchets non dangereux de toute autre origine et déchets d'amiante lié) par dépôt ou enfouissement dans des alvéoles. Elimination des effluents liquides assurée par la collecte et le traitement des lixiviats par osmose inverse. Elimination des effluents gazeux par captage et combustion des biogaz en torchère. Suppression d’apport en eaux météoriques dans l'alvéole assurée par une couche de protection de l’alvéole en cours d'exploitation, puis une couverture étanche mise en place en fin d’exploitation. Végétalisation des alvéoles refermées.

Variantes Aucune

Répartition des coûts

Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’orientation en ISDND est moins coûteuse que l’orientation en ISDD. Il existe une forte variabilité des prix notamment lié au fort contexte concurrentiel du marché français.

Acceptation : La filière hors site permet d’éliminer les risques juridiques à long terme. Son acceptation par l’ensemble des parties prenantes est relativement bonne.

Délais: L’excavation des terres permet une valorisation immobilière rapide du site.

Maturité : C’est une technique maîtrisée, mise en œuvre depuis de nombreuses années.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de ce traitement est importante du fait des émissions liées au transport des terres excavées à l’absence de traitement stricto sensu de la pollution et de valorisation ces terres.

92%

8%

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux

Charges récurrentes

Etudes et suivi

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Janvier 2012

90/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

INSTALLATION DE STOCKAGE DE DECHETS INERTES (ISDI)

Chiffres clés 2010

Présentation de la filière

1 201600

10

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

Installation de Stockage de Déchets Inertes

Tonnages

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Hors site

Famille Physique

Synonymes

L’appellation ISDI vient remplacer l’appellation Centre de Stockage des Déchets de classe 3 (CSD 3), venant elle-même remplacer l’appellation Centre d’Enfouissement Technique de classe 3 (CET 3).

Descriptif

Accueil des déchets inertes et de terres très faiblement polluées, dans la limite des seuils d’acceptation définis par les arrêtés préfectoraux.

Variantes Aucune

Répartition des coûts

86%

14%

Installation de Stockage de Déchets Inertes

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les filières hors site se caractérisent par l’absence de coûts directement liés à l’investissement. En effet, les investissements initiaux de l’installation se répercutent indirectement dans les charges récurrentes qui intègrent l’amortissement des installations pour l’opérateur de traitement.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’orientation en ISDI est la moins coûteuse. Il existe une forte variabilité des prix notamment lié au fort contexte concurrentiel du marché français.

Acceptation : La filière hors site permet d’éliminer les risques juridiques à long terme. Son acceptation par l’ensemble des parties prenantes est bonne dans le cas où elle est utilisée comme exutoire de terres dépolluées. Dans le cas contraire, son acceptation est alors très réduite, notamment par l’administration.

Délais : Le temps de réalisation du chantier est rapide et l’excavation des terres permet une valorisation immobilière immédiate.

Maturité : C’est une technique maîtrisée, mise en œuvre depuis de nombreuses années.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de ce traitement est importante du fait des émissions liées au transport des terres excavées à l’absence de traitement stricto sensu de la pollution et de valorisation ces terres..

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Janvier 2012

91/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

5.3. Résultats pour les différentes techniques et filières de traitement des eaux souterraines

5.3.1. Techniques de gestion et de traitement in situ

ATTENUATION NATURELLE CONTROLEE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

Selon l’enquête, aucun volume n’a été traité par atténuation naturelle contrôlée en 2010

Type In situ

Famille Biologique

Synonymes Atténuation naturelle surveillée

Procédé

L’atténuation naturelle contrôlée repose sur la décroissance de la contamination impliquant une réduction de la masse, de la toxicité, de la mobilité, du volume ou de la concentration des polluants présents dans le milieu. L’intervention humaine se limite à la surveillance du phénomène de décroissance et à l’optimisation de la capacité de dépollution du milieu.

Variantes Atténuation naturelle dynamisée (AND).

Répartition des coûts

Atténuation naturelle

contrôlée in situ

20%

40%

40%

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Études et suivi NB : Cette répartition est issue de l’étude sur les données 2006

La répartition des coûts est déduite des données 2008. Les coûts initiaux sont principalement liés aux coûts d’installation du réseau de puits de surveillance. En outre, l’utilisation de puits existants permet de réduire ces coûts de façon significative. La maintenance est elle très limitée. La mise en œuvre de l’atténuation naturelle contrôlée nécessite un travail d’étude important, notamment de modélisation, qui peut s’avérer coûteux. Le suivi analytique de la dégradation de la pollution est un poste important.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’atténuation naturelle est une technique peu coûteuse.

Acceptation : En tant que technique in situ, elle garantit difficilement la suppression des risques à long terme. Son acceptation par les parties prenantes est limitée, notamment par l’administration et les riverains car la pollution reste en place dans l’environnement local et cette technique est assimilée à « ne rien faire ».

Délais de traitement : C’est le traitement d’eaux souterraines le plus long. Il est totalement incompatible avec une valorisation immobilière immédiate.

Maturité : Cette technique est peu maîtrisée, ce qui explique son faible taux d’utilisation. Ce procédé est à distinguer des traitements de source après lesquelles il peut intervenir. L’atténuation s’applique en effet plutôt aux pollutions résiduelles et aux panaches dont le traitement par une autre technique biologique aurait un rendement trop faible.

Empreinte environnementale : Son empreinte environnementale est très limitée. L’atténuation naturelle ne nécessite en effet que très peu d’opérations impactant l’environnement. Néanmoins, elle ne permet pas de limiter les risques sanitaires rapidement.

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Janvier 2012

92/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

BARRIÈRE PERMÉABLE RÉACTIVE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

Selon l’enquête, aucun volume n’a été traité par barrière perméable réactive en 2010

Type In situ

Famille Biologique ou Chimique

Synonymes Barrière réactive ; BPR

Procédé

La barrière perméable réactive (BPR) est un ouvrage perméable allant de la surface du sol jusqu'au substratum, orientée perpendiculairement au sens d'écoulement de la nappe. Cette barrière, remplie par le matériau de traitement, permet de traiter le panache de pollution contenu dans les eaux souterraines.

Variantes Barrière « système porte » ou type « Funnel – and – Gate » ; Barrière type « paroi périmétrale »

Répartition des coûts

Barrières Perméables

Réactives in situ

50%

33%

17%

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Études et suivi NB : Cette répartition est issue de l’étude sur les données 2006

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement représente la majeure partie des coûts. Il consiste en la mise en place de l’ouvrage et notamment des portes de traitement. Les charges de récurrentes sont également importantes. L’assurance de la pérennité de l’ouvrage nécessite des opérations de maintenance régulière. De plus, la mise en œuvre de barrière perméable réactive implique des coûts de consommables liés à l’utilisation de réactifs. Le suivi analytique et les études visent à vérifier que la pollution est bien confinée puis traitée. Ces postes de coût sont cependant plus réduits.

Eléments clés sur la technique Coûts : C’est une technique relativement peu coûteuse. La variabilité du coût de mise en œuvre est forte en fonction de la surface à confiner et du nombre de portes à installer.

Acceptation : En tant que technique in situ, elle ne permet pas de limiter les risques juridiques à long terme car la pollution reste en place pendant la durée du traitement. De ce fait, elle n’est pas très bien acceptée par les parties prenantes et notamment par les parties prenantes locales, même si elle permet, en plus du confinement, de traiter les eaux souterraines.

Délais de traitement : La barrière est rapide à mettre en œuvre. Elle est compatible avec une valorisation sur les parties confinées du site. Néanmoins, la durée réelle du traitement, non évaluée dans ce critère, est longue.

Maturité : C’est une technique efficace mais difficile à mettre en œuvre. Son partage technologique est réduit (beaucoup de procédés brevetés) : elle est donc difficilement répétable d’un chantier à l’autre car elle nécessite une forte expertise technique.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de la barrière perméable réactive est principalement liée au fait de laisser la pollution en place le temps du traitement, ce qui ne proscrit pas le risque sanitaire. De plus, elle nécessite l’introduction de réactifs chimiques dans le milieu.

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Janvier 2012

93/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

BIOAUGMENTATION / BIOSTIMULATION IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

2 328 000

5

0

10

20

30

0

500 000

1 000 000

1 500 000

2 000 000

2 500 000

Bioaugmentation / Biostimulation in situ

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Biologique

Synonymes Aucun

Procédé

La biostimulation consiste à utiliser le pouvoir de biodégradation des microorganismes endogènes au milieu par apport d’oxygène et/ou d’agents chimiques ou biochimiques tels que des nutriments. La bioaugmentation consiste en l'ajout de microorganismes dans la zone polluée pour augmenter la biodégradation des contaminants. Les microorganismes utilisés peuvent être exogènes ou endogènes au milieu.

Variantes Aucune

Répartition des coûts

30%

40%

30%

Bioaugmentation / Biostimulation

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les coûts sont principalement liés aux charges d’installation de l’unité. Ceux-ci sont amenés à varier d’un chantier à l’autre selon le dimensionnement de l’installation. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation de puits existants. Les charges récurrentes au cours du chantier sont principalement dues à la maintenance et à l’utilisation de nutriments/microorganismes ou encore l’injection d’air.

Eléments clés sur la technique Coûts : La bioaugmentation/biostimulation est l’une des techniques les moins couteuses même si la variabilité des prix est assez importante.

Acceptation : En tant que technique in situ, elle garantit difficilement la suppression des risques à long terme. Son acceptation par les parties prenantes est limitée, notamment par l’administration à cause de la création de sous-produits lors de la dégradation des polluants.

Délais de traitement : Cette technique lente est plutôt adaptée à un traitement de site en activité. Elle n’est pas compatible avec une valorisation immobilière rapide.

Maturité : C’est une technique biologique relativement ancienne mais reste difficile à maîtriser car elle nécessite une forte expertise technique et sa modélisation est complexe. Elle est souvent appliquée pour des pollutions spécifiques, difficiles à traiter par d’autres techniques.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée grâce à ses faibles consommations en énergie.

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Janvier 2012

94/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

EXTRACTION MULTI-PHASIQUE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

516 600

25

0

10

20

30

40

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

Extraction multi-phasique in situ

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Physique

Synonymes Slurping, Extraction Triple Phase ®.

Procédé

L'extraction multiphasique consiste à traiter simultanément les gaz du sol, le polluant en phase libre dans la frange capillaire et l'eau de la nappe. Le système de traitement est composé d'un puits d'extraction et d'un tube rigide placé à l'intérieur de l'aiguille. L’extrémité du tube est placée au niveau du cône de rabattement et permet l’extraction du liquide. La phase libre est extraite grâce au cône de rabattement induit par le pompage de la phase liquide. Les gaz peuvent éventuellement être extraits au moyen de la mise en dépression de l’ensemble du système.

Variantes Extraction multiphasique en réseau unitaire ou extraction biphasique ; extraction multiphasique en réseaux séparés ou extraction double phase.

Répartition des coûts

43%

44%

13%

Extraction multiphasique

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

Les coûts initiaux sont principalement liés aux coûts d’installation d’une unité et des puits du réseau d’extraction. Les charges récurrentes sont liées à l’entretien et à la maintenance des installations. En effet, l’usure des pompes et les réglages de l’installation nécessitent généralement des interventions régulières sur site. Des charges supplémentaires de consommables utilisées pour des traitements complémentaires des gaz et de l’eau extraits peuvent s’ajouter. Ces charges sont donc susceptibles de provoquer des variations dans le coût global.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’extraction multiphasique est une technique qui peut être peu coûteuse mais dont la variabilité des prix est très importante. Son coût de mise en œuvre est intimement lié à son bon dimensionnement.

Acceptation : En tant que technique in situ, elle garantit difficilement la suppression des risques à long terme. Elle est cependant relativement bien acceptée par les différentes parties prenantes car elle permet de traiter simultanément les gaz du sol, le polluant en phase libre dans la frange capillaire et l'eau de la nappe. Cette technique peut s’appliquer sur des sites encore en activité.

Délais de traitement : En moyenne, les délais de traitement sont de l’ordre de 25 à 65 EUR/m3.

Maturité : L’extraction multiphasique est répandue et techniquement réalisable par de nombreux acteurs. Son efficacité dépend énormément des caractéristiques du sol et de la profondeur de la pollution (au-delà de 10 mètres de profondeur, l’extraction devient difficile à mettre en œuvre).

Empreinte environnementale : Son empreinte environnementale est globalement faible. La consommation énergétique est limitée par la taille des unités. Néanmoins, l’impact des résidus de traitement vient nuancer ce bilan positif.

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Janvier 2012

95/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

OXYDATION / REDUCTION IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

130 200

30

0

10

20

30

40

50

60

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

Oxydation / Réduction in situ

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Chimique

Synonymes ISCO ; ISCR

Procédé

L’oxydation-réduction in situ est basée sur l'échange d'électrons entre les produits concernés lors de la réaction d'oxydoréduction. Cet échange d'électrons entraîne la destruction des polluants organiques en rompant les liaisons carbone et en créant de nouveaux composés plus facilement biodégradables ou moins toxiques.

Variantes

Oxydation par ozone, péroxyde d'hydrogène, permanganate de sodium ou de potassium, persulfate, réactif de Fenton ; Deep soil mixing ; Réduction au fer à valence zéro ; injection de colloïdes

Répartition des coûts

30%

55%

15%

Oxydation/Réduction

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

L’investissement initial est assez limité et correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits d’injection. En outre, l’utilisation de puits existants peut réduire de façon significative ces coûts. Le coût de mise en œuvre est lui très important. Les charges liées aux consommations de réactifs sont variables, d’autant plus que le coût unitaire de l’oxydant est fortement soumis au contexte de monopole de fournisseurs américains. D’autre part, la réalisation d’injections ciblées peut réduire les coûts de mise en œuvre. L’oxydation ne nécessite pas de maintenance spécifique. Mais un suivi analytique important est nécessaire pour garantir un résultat durable et prévenir toute réapparition de la pollution.

Eléments clés sur la technique Coûts : L’oxydation / réduction est la technique la plus coûteuse des techniques de traitement des eaux souterraines.

Acceptation : Elle est mal perçue en terme de responsabilité juridique résiduelle à cause de l’effet « piston » (migration de la pollution par injection des réactifs) et de l’effet « rebond » possible après traitement (augmentation des concentrations des polluants). La génération de composés secondaires lors de la dégradation des polluants génère une mauvaise acceptation de la part de l’administration. Cela constitue un frein à son plein essor.

Délais de traitement : Le traitement est assez rapide comparé avec les autres techniques in situ. Néanmoins, les réactions mises en jeu ne sont pas stables dans le temps et le traitement peut être plus ou moins long et nécessiter plusieurs campagnes.

Maturité : Cette technique n’est pas encore mature car les résultats sont difficiles à garantir. De plus, l’estimation précise de la quantité de réactifs nécessaires au traitement est difficile à déterminer lors du dimensionnement (le sol est susceptible de provoquer un effet tampon et de réduire l'oxydant à la place du polluant).

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de cette technique est assez importante à cause des consommations de réactifs (impact à la production) et de la génération de composés secondaires pouvant impacter le milieu.

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Janvier 2012

96/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

SPARGING-BIOSPARGING IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

84 000

10

0

10

20

30

40

50

60

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

Sparging - Biosparging in situ

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type In situ

Famille Physique / Biologique

Synonymes Air sparging ; stripping dans la nappe.

Procédé

Le sparging consiste à envoyer un gaz, le plus souvent de l'air, sous pression dans la zone saturée. Les bulles formées dans la nappe provoquent la volatilisation des polluants. L’air ainsi chargé en polluants est ensuite extrait puis traité. L’injection d’air provoque le phénomène de biosparging qui consiste à stimuler la biodégradation des polluants en milieu liquide.

Variantes Biosparging associé à l'injection d'eau oxygénée ou peroxyde d'hydrogène ; sparging à l'azote.

Répartition des coûts

59%26%

15%

Sparging-Biosparging

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Les coûts sont principalement liés aux charges d’installation de l’unité. Ceux-ci sont amenés à varier d’un chantier à l’autre selon le dimensionnement de l’installation. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation de puits existants. Les charges récurrentes au cours du chantier sont principalement dues à la maintenance et aux consommations énergétiques. En outre, un bon dimensionnement permet d'optimiser ces consommations. Un suivi analytique est nécessaire pour garantir un résultat durable. Son coût est néanmoins réduit.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le sparging-biosparging est une technique relativement peu coûteuse. De plus, le contexte concurrentiel actuel a tendance à tirer les coûts vers le bas. En outre, les coûts augmentent avec les dimensions du site et en particulier de la zone à traiter.

Acceptation : En tant que technique in situ, elle garantie difficilement la suppression des risques à long terme. Elle est relativement bien acceptée par les différentes parties prenantes.

Délais de traitement : Cette technique est longue car elle peut mettre en jeu des réactions de biodégradations complexes.

Maturité : La maîtrise et la fiabilité de cette technique sont étroitement liées à la qualité de l’étude initiale sur la structure du sol et la caractérisation de la pollution. L’homogénéité des résultats est néanmoins difficile à garantir.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est limitée, grâce à sa faible utilisation de consommables, bien que l’énergie consommée par l’unité soit non négligeable.

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Janvier 2012

97/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

CONFINEMENT HYDRAULIQUE IN SITU

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

1 236 000

0

10

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

Confinement hydraulique in situ

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

n.d

Type In situ

Famille Physique

Synonymes Barrière hydraulique

Procédé

Le procédé de confinement hydraulique consiste à retenir une pollution à l'endroit où elle s'est répandue, sans toutefois la traiter. Pour cela, une barrière imperméable est mise en place perpendiculairement au courant de la nappe. La migration éventuelle de la contamination est alors stoppée. L’ouvrage ainsi mis en place est une installation fixe.

Variantes Aucune

Répartition des coûts Confinement hydraulique in

situ

65%

23%

12%

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Études et suivi

NB : Cette répartition est issue de l’étude sur les données 2006

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement représente la majeure partie des coûts. Il consiste en la mise en place de l’ouvrage. La maintenance et le suivi sont des opérations importantes pour assurer la pérennité de l’ouvrage et vérifier que la pollution reste confinée. Ces postes sont globalement plus réduits que les charges exceptionnelles.

Eléments clés sur la technique Coûts : C’est une technique peu coûteuse mais dont les prix sur le marché sont hétérogènes : selon les acteurs rencontrés en entretien, la variabilité de coût de mise en œuvre est forte d’un chantier à un autre en fonction de la surface à confiner.

Acceptation : En tant que technique in situ, elle ne permet pas de limiter les risques juridiques à long terme, d’autant que la pollution reste en place sans traitement de la source. Ce dernier point fait que cette technique n’est pas bien acceptée par les parties prenantes et notamment par les parties prenantes locales.

Délais: La barrière est rapide à mettre en œuvre. Elle permet une valorisation sur les parties confinées du site. Néanmoins, la durée réelle du suivi non évaluée dans ce critère, est longue.

Maturité : C’est une technique mise en œuvre depuis plusieurs années. Elle est efficace et assez bien maîtrisée par l’ensemble des acteurs du marché.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale est liée au fait de laisser la pollution en place, ce qui ne proscrit pas le risque sanitaire.

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Janvier 2012

98/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

5.3.2. Techniques de gestion et de traitement sur site

ECREMAGE SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

1110

854

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

0

200

400

600

800

1 000

1 200

Ecrémage

Volumes (m3 de flottant récupérés)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physique

Synonymes Aucun

Procédé

Le procédé de pompage – écrémage consiste à créer une dépression à la surface de la nappe (opération de rabattement) afin de pomper séparément les deux phases flottants/eau de la zone polluée. Le long du cône de dépression, les substances pures flottantes s’écoulent par gravité vers le puits de rabattement. Une fois dans le puits, ces "flottants" sont extraits par des moyens mécaniques (écrémage) vers des unités de stockage en surface. L'eau de la nappe, souvent polluée, est aussi pompée pour traitement.

Variantes Ecrémage sélectif (skimming) ; Bioslurping.

Répartition des coûts

66%

25%

9%

Pompage écrémage

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial est important. Il correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits de pompage. Selon la profondeur, la mise en place des puits d’extraction sera plus ou moins coûteuse et selon les débits à traiter, les unités seront différentes. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation des puits existants. Le coût de mise en œuvre est peu important. Les charges récurrentes sont liées à la maintenance. Un bon dimensionnement permet de réduire sensiblement ces charges. Par ailleurs, les techniques physiques bénéficient de moindres coûts récurrents. Le traitement physico-chimique demande un suivi régulier.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le pompage écrémage est relativement peu coûteux.

Acceptation : La technique sur site permet une certaine maîtrise du traitement des eaux souterraines pompées. Cependant, cette technique ne permet généralement pas d’atteindre à elle seule les objectifs de dépollution. Cela implique des risques juridiques résiduels et une acceptation limitée de la part des parties prenantes.

Délais de traitement : Le traitement est assez long et plutôt adapté au site en activité.

Maturité : Cette technique nécessite un certain savoir faire pour assurer son bon fonctionnement (rendement de rabattement écrémage). Elle nécessite souvent des techniques complémentaires. Ainsi, les risques d’aléas et de dérives de coûts sont assez importants.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de ce traitement est relativement limitée. Néanmoins, son point faible est du aux consommations énergétiques de l’unité.

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Janvier 2012

99/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

POMPAGE SUIVI D’UN TRAITEMENT PHYSICO-CHIMIQUE SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

1 152 700

30

0

10

20

30

40

50

60

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique sur site

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physico-chimique

Synonymes Pump and treat

Procédé

Cette technique consiste à pomper l’eau puis à traiter sur site les polluants contenus dans l’eau extraite par un procédé physico-chimique. Le pompage entraîne la formation d’un cône de rabattement qui induit une mise en circulation de l’eau autour des points d’extraction. Ce renouvellement de l’eau entraîne une modification de l’équilibre entre les phases en présence. L’eau en mouvement se charge alors en polluants pour ensuite être pompée et traitée.

Variantes

Pompage suivi d'un ajustement pH - précipitation ; suivi d'une filtration ; suivi d'une coagulation-floculation ; suivi d'une oxydation ou d'une réduction ; suivi d’un traitement puis réinjection.

Répartition des coûts

54%

33%

13%

Pompage suivi d'un traitement physico-chimique

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial représente la majorité des coûts. Il correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits de pompage. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation des puits existants. Le coût de mise en œuvre est relativement important. Les charges récurrentes sont liées à la maintenance et aux consommations de réactifs chimiques et autres consommables. Un bon dimensionnement permet de réduire sensiblement ces charges. Le traitement physico-chimique demande un suivi régulier, mais est peu coûteux par rapport aux autres postes que sont les charges exceptionnelles et récurrentes.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le coût de cette technique se situe dans la moyenne.

Acceptation : La technique sur site permet une certaine maîtrise du traitement des eaux souterraines pompées. Elle permet ainsi de limiter les risques juridiques et elle est plutôt bien perçue par les différentes parties prenantes. Néanmoins, la réinjection de l’eau une fois traitée fait régulièrement débat.

Délais de traitement : Cette technique peut nécessiter du temps. Elle est difficilement réalisable dans le cas d’une valorisation immobilière.

Maturité : C’est une technique ancienne mais assez peu répandue. Selon les substances et les caractéristiques du milieu, sa répétabilité est plus ou moins bonne. Des problèmes de colmatage des filtres peuvent apparaître.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de la technique est peu satisfaisante. Cela est du aux consommations énergétiques et à l’utilisation de réactifs chimiques et autres consommables (impact à la production et à l’élimination).

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Janvier 2012

100/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

POMPAGE SUIVI D’UNE ADSORPTION SUR CHARBON ACTIF SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

2 382 600

50

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

0

500 000

1 000 000

1 500 000

2 000 000

2 500 000

3 000 000

Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif sur site

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physique

Synonymes Pump and treat

Procédé

Cette technique consiste à pomper l’eau puis à traiter sur site les polluants contenus dans l’eau extraite par un procédé d’adsorption sur charbon actif. L’adsorption est un phénomène de surface par lequel les polluants se fixent sur les surfaces solides des adsorbants (ici le charbon actif). Les polluants peuvent s'adsorber par des interactions ioniques, polaires, hydrophobes ou hydrophiles.

Variantes Pompage suivi d’une filtration sur résine

Répartition des coûts

40%

54%

6%

Pompage suivi d'un traitement sur charbon actif

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial est limité et correspond à l’installation de l’unité et du réseau de puits de pompage. Selon la profondeur, la mise en place des puits d’extraction sera plus ou moins coûteuse et selon les débits à traiter, les unités seront différentes. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation de puits existants. Le coût de mise en œuvre est important. Les charges récurrentes sont liées à la maintenance et aux consommations de charbon actif. Un bon dimensionnement permet de réduire sensiblement ces charges. Le traitement sur charbon actif demande un suivi régulier.

Eléments clés sur la technique Coûts : Ce traitement relativement peu coûteux mais le coût de mise en œuvre est très hétérogène sur l’ensemble du marché.

Acceptation : La technique sur site permet une certaine maîtrise du traitement des eaux souterraines pompées. Elle permet ainsi de limiter les risques juridiques et elle est plutôt bien perçue par les différentes parties prenantes. Néanmoins, la réinjection de l’eau une fois traitée fait régulièrement débat.

Délais de traitement : Cette technique peut nécessiter du temps. Elle n’est pas réalisable dans le cas d’une valorisation immobilière immédiate.

Maturité : C’est une technique ancienne et assez répandue. Selon les substances et les caractéristiques du milieu, sa répétabilité est plus ou moins bonne. Notamment dans le cas d’eaux très calcaires, le colmatage des filtres est plus rapide et dans le cas d’eaux ferrugineuses, des bactéries peuvent se développer.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de la technique est due aux consommations énergétiques et à l’utilisation du charbon actif (impact à la production et à l’élimination).

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Janvier 2012

101/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

POMPAGE SUIVI D’UN STRIPPING SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

379 000

5

0

10

20

30

40

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

Pompage suivi d'un stripping sur site

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physique

Synonymes Pump and treat

Procédé

Le stripping consiste à extraire les polluants de la nappe. Pour ce faire, l’eau est pompée et mise en contact avec l’air dans une tour d’aération. Lors du mélange air/eau, les composés volatils contenus dans l'eau sont extraits en passant à l'état gaz. L’air ainsi chargé en polluant est ensuite traité.

Variantes Stripping à plateau ; Stripping à colonne garnie ; Stripping à la vapeur

Répartition des coûts

54%

33%

13%

Stripping

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial est correspond à l’installation de l’unité. Selon la profondeur, la mise en place des puits d’extraction sera plus ou moins coûteuse et selon les débits à traiter, les unités seront différentes. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation de puits existants Les charges récurrentes correspondent aux consommations d’énergie et de consommables liés au traitement de l’air (généralement du charbon actif). La maintenance est également un poste important sur ce genre d’unité. Une maintenance efficace permet en outre une meilleure maîtrise du procédé ce qui permet d’obtenir de meilleurs rendements et donc de réduire les dépenses en consommables. Le stripping demande un suivi régulier des rejets d’eau et d’air.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le stripping est une technique très bon marché, soumis à une forte variabilité d’un chantier à un autre. Cette variabilité est souvent liée au niveau d’amortissement de l’unité. Une unité standard de stripping s’amortit en moyenne au bout de deux chantiers, ce qui permet ensuite au prestataire de service de proposer des tarifs concurrentiels.

Acceptation : La technique sur site permet une certaine maîtrise du traitement. Elle permet ainsi de limiter les risques juridiques. Elle est plutôt bien perçue par les différentes parties prenantes. Néanmoins, les rejets dans l’air de ces unités sont souvent contestés.

Délais de traitement : Cette technique peut nécessiter du temps. Elle est difficilement réalisable dans le cas d’une valorisation rapide.

Maturité : Le stripping est utilisé depuis plusieurs années. Son efficacité nécessite un certain savoir faire dans le réglage des paramètres de l’unité.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de la technique est limitée. Les points faibles sont essentiellement les consommations énergétiques et les rejets dans l’air de l’unité.

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Janvier 2012

102/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

POMPAGE SUIVI D’UN STRIPPING ET D’UNE ADSORPTION SUR CHARBON ACTIF SUR SITE

Chiffres clés 2010

Présentation de la technique

48 600

30

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

Pompage suivi d'un stripping et traitement sur charbon actif sur site

Volumes (m3)

Coût moyen pondéré (€/t)

Type Sur site

Famille Physique

Synonymes Pump and treat

Procédé

Le stripping consiste à extraire les polluants de la nappe : l’eau est pompée puis mise en contact avec l’air dans une tour d’aération. Lors du mélange air/eau, les composés volatils contenus dans l'eau sont extraits en passant à l'état gaz. L’air ainsi chargé en polluant est ensuite traité. L’eau en sortie de la colonne de stripping subit ensuite un traitement par adsorption sur charbon actif.

Variantes Stripping à plateau ; Stripping à colonne garnie ; Stripping à la vapeur

Répartition des coûts

49%

43%

8%

Stripping suivi d'un traitement sur charbon actif

Charges exceptionnelles

Charges récurrentes

Etudes et suivi

La répartition des coûts est déduite des données 2008. L’investissement initial correspond à l’installation de l’unité. Selon la profondeur, la mise en place des puits d’extraction sera plus ou moins coûteuse et selon les débits à traiter, les unités seront différentes. En outre, ces coûts peuvent êtres réduits par l’utilisation de puits existants. Les charges récurrentes correspondent aux consommations d’énergie et de consommables liés au traitement de l’eau et de l’air (charbon actif). La maintenance est également un poste important sur ce genre d’unité. Une maintenance efficace permet en outre une meilleure maîtrise du procédé et ainsi de meilleurs rendements et donc une réduction significative des dépenses en consommables. Le stripping demande un suivi régulier des rejets d’eau et d’air.

Eléments clés sur la technique Coûts : Le stripping est une technique relativement peu coûteuse soumis à une forte variabilité d’un chantier à un autre. Cette variabilité est souvent liée au niveau d’amortissement de l’unité. D’autre part, la maîtrise du procédé permet de réduire les coûts de la prestation en limitant la quantité de charbon actif consommé. L’objectif est de favoriser le passage des polluants dans l’air car le charbon actif en voie sèche adsorbe 5 fois plus que le charbon actif en voie humide, qui sature donc plus rapidement.

Acceptation : La technique sur site permet une certaine maîtrise du traitement. Elle permet ainsi de limiter les risques juridiques. Elle est plutôt bien perçue par les différentes parties prenantes bien que les rejets dans l’air de ces unités sont souvent contestés.

Délais de traitement : Cette technique peut nécessiter du temps. Elle est difficilement réalisable dans le cas d’une valorisation rapide.

Maturité : Ce traitement est utilisé depuis plusieurs années. Son efficacité nécessite cependant un certain savoir faire dans le réglage des paramètres de l’unité.

Empreinte environnementale : L’empreinte environnementale de la technique est limitée. Les points faibles sont essentiellement les consommations d’énergétiques et de consommables (impact à la production et l’élimination.

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Janvier 2012

103/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

ANNEXES

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Janvier 2012

104/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Annexe 1 : Précisions sur le périmètre et la méthodologie de l’étude

1. L’outil de collecte des données : le kit d’enquête

Les données de marché ont été collectées auprès des acteurs listés dans le rapport à l’aide d’un kit d’enquête envoyé par e-mail fin mai 2011. Afin de gagner en précision et en informations qualitatives, le questionnaire d’enquête a été revu pour la collecte des données 2010. Cependant, une attention particulière a été apportée à la comparabilité des données avec les résultats des enquêtes précédentes. Il comprend :

une lettre d’information présentant l’étude ;

un engagement de confidentialité ;

un guide méthodologique présentant le contexte et les objectifs de l’étude, précisant les informations attendues et la démarche à suivre pour renseigner le questionnaire afin de cadrer la collecte et d’assurer l’homogénéité des résultats ;

un questionnaire de collecte au format Excel comprenant 2 onglets :

o « Questionnaire Sols », pour les tonnages traités et coûts de traitement des sols ;

o « Questionnaire Eaux », pour les volumes traitées et coûts de traitement des eaux ;

Le questionnaire a également intégré deux nouveautés par rapport à l’enquête précédente :

une approche par chantier : les acteurs ont eu le choix de renseigner les données par chantier ou par groupe de chantiers. Cette approche permet une analyse plus fine des données et assure une meilleure fiabilité.

une approche « développement durable » : des questions sur les mesures durables mises en place sur les chantiers ont été ajoutées ce qui permet l’obtention de données qualitatives sur le sujet.

1.1. Techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines proposées

La liste des techniques et filières du questionnaire a été constituée à partir de la liste de l’étude précédente afin d’assurer la comparabilité des données sur les deux périodes. Celle-ci a toutefois été à nouveau présentée et discutée avec l’ADEME, le BRGM et des acteurs du marché et les techniques suivantes ont été ajoutées :

Le traitement chimique sur site : cette technique de traitement des sols pollués a été ajoutée suite à la demande de certains des acteurs interrogés sur leurs pratiques en 2010. Elle n’était pas présentée dans les résultats de l’étude précédente car elle n’avait pas été utilisée en 2008 ;

La bio-augmentation/bio-stimulation sur site ;

Le lavage de terres in situ.

Les dénominations de certaines techniques ont été modifiées, pour mieux correspondre aux appellations du marché. C’est par exemple le cas de la « désorption thermique » qui a été remplacée par le « traitement thermique », et de « l’oxydation chimique » qui a été remplacée par «oxydation/réduction chimique ».

Certaines techniques ont été fusionnées afin d’homogénéiser le niveau de précision des différentes techniques proposées : c’est le cas des variantes de stripping qui ont été regroupées sous la technique plus globale « pompage suivi d’un stripping ».

Le confinement hydraulique a été supprimé et remplacé par une question qualitative sur le chantier : « les volumes d’eau traités font-ils suite à un confinement hydraulique ? ».

La liste ainsi définie comprend des techniques de traitement des sols et des eaux souterraines ainsi que des techniques dites de « gestion de sites pollués » telles que le confinement, la phytoremédiation, l’Atténuation Naturelle Contrôlée ou les installations de stockage de déchets.

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Janvier 2012

105/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

La liste définitive est présentée ci-dessous, les techniques nouvellement intégrées à l’étude étant marquées d’une * et celles dont l’intitulé a été modifié de ** :

Techniques et filières de traitement des sols

Techniques et filières de traitement des eaux souterraines

In situ In situ

Venting-Bioventing Sparging-Biosparging

Traitement thermique** Extraction multiphasique

Bioaugmentation / Biostimulation* Bioaugmentation / Biostimulation

Phytoremédiation Oxydation / Réduction in situ

Phytostabilisation Barrière Perméable Réactive

Oxydation/Réduction chimique** Atténuation naturelle contrôlée

Stabilisation physico-chimique Ecrémage

Lavage de terres*

Confinement

Sur site Sur site

Confinement Pompage suivi d'un traitement physico-chimique

Biodégradation Pompage suivi d'une adsorption sur charbon actif ou sur résine

Traitement chimique* Pompage suivi d’un traitement biologique

Lavage de terres Pompage suivi d’un stripping

Traitement thermique**

Stabilisation physico-chimique

Hors site

Installation de lavage de terres

Installation de désorption thermique

Installation de stabilisation physico-chimique

Installation de traitement biologique

Installation d'incinération

Cimenterie

Installations de stockage

Installation de Stockage de Déchets Dangereux

Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux

Installation de Stockage de Déchets Inertes

Tableau 27 : Liste des techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines retenues pour l’étude

1.2. Définition des quantités et des volumes

Afin de permettre une exploitation des données la plus juste possible, des règles et définitions ont été précisées dans le questionnaire et dans le guide méthodologique :

Multiplicité des intervenants sur un chantier : pour éviter tout double-comptage entre les traitements réalisés par une société de travaux et ceux suivis par une société d’ingénierie par exemple, chaque acteur n’a renseigné que les tonnages et volumes traités en propre en 2010 ;

Chantier de plusieurs années : la durée des chantiers a été demandée dans le questionnaire d’enquête et une approche estimative a pu être retenue permettant de ne reporter que les quantités traitées en 2010 ;

Quantité totale traitée et quantité traitée par chaque traitement :

o Quantité totale traitée en 2010 : les terres et eaux ayant subi plusieurs traitements ne sont comptées qu’une fois ;

o Quantité traitée en 2010 par traitement : les quantités traitées par le traitement correspondant sont comptées sans exclure les quantités ayant subi plusieurs traitements.

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Janvier 2012

106/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

o Par exemple, pour des terres traitées par stabilisation physico-chimique avant transfert en Installation de Stockage de Déchets, le volume concerné est comptabilisé dans les deux techniques. Le tonnage total déclaré est alors inférieur à la somme des tonnages traités par chaque technique.

Quantité de terres excavées et d’eaux pompées : les quantités de terre excavées et les volumes d’eau pompés ont été demandés par ailleurs. Les volumes excavés ou pompés, non traités sont exclus des quantités traitées ;

Volumes :

o Pour les sols : les volumes de sols traités ou excavés sont renseignés en tonnes et une densité moyenne de 1,8 a été prise pour les conversions.

o Pour les eaux : les volumes d’eaux traitées ou pompées sont renseignés en m3.

Pour les volumes d’eau traitées par des techniques in situ, le volume considéré est le volume en place : Volume de la zone saturée x porosité du sol OU surface du chantier x épaisseur de la nappe captée par les piézomètres x porosité du sol. Pour les volumes d’eau traités par des techniques de pompage sur site, le volume considéré est le volume pompé. Les volumes d’eau traité in situ ou sur site ne sont donc pas directement comparables. Pour les prochaines études, les volumes d’eau traités par des techniques sur site seront exprimés en volume en place afin de rendre plus cohérente la comparaison effectuée avec les volumes traités in situ. NB : un essai d’homogénéisation des volumes a été effectué lors de la collecte de données. Cet essai s’est avéré non concluant sur les données 2010.

Cas particulier de l’écrémage : l’unité de volume a été changée par rapport à l’enquête précédente, c’est le m

3 de flottant récupéré.

NB : les changements de définition des volumes traités par des techniques sur site et pour l’écrémage peuvent entraîner des évolutions fortes entre les taux d’utilisation 2008 et 2010. La comparaison sera pertinente lors de la prochaine enquête.

1.3. Coûts

Les définitions des coûts des techniques ont été complétées comme suit :

Coût total moyen d’un traitement (en EUR/t ou en EUR/m3) : le coût global d’une technique ou

filière comprend l’ensemble des prestations, depuis la rédaction du cahier des charges25 jusqu’à la réception du rapport de fin de chantier. Il ne comprend pas les coûts liés aux études préalables (études de risque et diagnostic).

Répartition du coût total selon trois types de charges : la répartition du coût selon les charges exceptionnelles, récurrentes et liées aux études n’a pas été demandée dans le questionnaire d’enquête sur les données 2010. En effet, ces informations ne sont pas très variables d’une année sur l’autre. La répartition moyenne des coûts obtenue lors de l’enquête sur les données 2008 a été reprise et appliquée aux coûts moyens 2010 de chaque technique, dans les fiches de synthèse par technique présentées au chapitre 5 du rapport.

Les définitions des charges utilisées lors de l’enquête 2008 sont les suivantes :

o Charges exceptionnelles correspondant au coût de la phase initiale (phase pilote, mise en place du chantier : installation d’une unité de traitement, préparation du terrain) et intervenant de façon unique (au démarrage du chantier par exemple) ;

o Charges récurrentes correspondant au coût de la phase « chantier » (traitement (matériel, main d’œuvre, réactifs ou produits), élimination des déchets), à renouveler au cours du traitement ;

25 La définition du coût global comprenant l’ensemble des charges « du cahier des charges au rapport final » est celle qui figurait dans le questionnaire envoyé aux sondés. Toutefois, précisons que dans le cas général où la rédaction du cahier des charges est menée par le commanditaire, les coûts annoncés ne comprennent pas cette prestation. Ces coûts sont en revanche inclus lorsqu’un prestataire recherche une filière de traitement hors site.

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Janvier 2012

107/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

o Charges liées aux études (hors études de risques sanitaires préalables au chantier) et suivi de la dépollution correspondant aux coûts des analyses et prestations intellectuelles (rédaction de rapports, réunions sur site).

Evaluation des coûts : les coûts ont été demandés par technique et par chantier aux acteurs, ce qui permet d’optimiser le nombre de données et la significativité du coût moyen.

Coûts connexes correspondant aux coûts moyens relatifs au transport, à l’excavation des terres et au pompage des eaux : ces coûts ont été collectés dans le questionnaire, indépendamment des coûts de traitement.

Tous les coûts ont été comptabilisés hors taxes.

1.4. Informations supplémentaires Le questionnaire d’enquête a été complété de questions quantitatives et qualitatives permettant d’étoffer l’interprétation des données et de mieux comprendre le marché de la dépollution en 2010 :

Type de polluants traités : les polluants traités sur les différents chantiers ont été demandés. Cette information nouvelle permet d’identifier les techniques les plus employées selon les polluants à éliminer.

Type de clients par chantier : la typologie des maîtres d’ouvrage sur les différents chantiers a été demandée. Cette information permet d’identifier la répartition des acteurs (industriels, aménageurs privés, aménageurs publics…) en fonction des types de traitements.

Nombre de kilomètres parcourus et mode de transport des terres : ces informations permettent d’apprécier l’impact moyen du transport sur les chantiers de dépollution.

Approche « verte » ou « durable » : les mesures mises en œuvre sur les chantiers de dépollution, au regard des impacts suivants ont été demandées :

o Emissions de gaz à effet de serre et autres émissions (poussières…), o Consommation d’énergie, o Dégradation de la qualité des sols, o Perturbation des systèmes hydrogéologiques, o Génération de déchets, o Atteinte à la biodiversité, o Nuisances sonores, olfactives et/ou visuelles.

Les informations fournies par les acteurs ont permis d’apprécier le niveau de maturité du secteur de la dépollution des sites et sols pollués vis-à-vis des problématiques de développement durable.

2. La phase de validation : travail avec un panel de 5 acteurs du marché

En amont de l’enquête auprès des acteurs de la dépollution, des entretiens ont été réalisés auprès d’un échantillon de 5 acteurs menant des travaux de dépollution. La sélection de cet échantillon a veillé à favoriser les acteurs ayant réalisé le plus grand nombre de chantiers, à renouveler le panel par rapport à l’étude précédente et à assurer une adéquate représentativité du marché français de la dépollution :

SITA REMEDIATION (SUEZ ENVIRONNEMENT) ;

GRS VALTECH (VEOLIA PROPRETE) ;

SERPOL ;

GROUPE SECHE ECO-SERVICES;

VALGO REMEDIATION.

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108/114 Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et eaux souterraines pollués en France en 2010

Ces entretiens avaient pour objectifs de :

Finaliser la liste des techniques à inclure dans le périmètre de l’enquête ;

Compléter et valider l’ensemble du kit d’enquête et en particulier le questionnaire ;

Echanger sur le niveau de maturité du marché vis-à-vis du Développement Durable et identifier les principaux impacts des chantiers de dépollution des sites et sols pollués ;

Appréhender les évolutions du marché de la dépollution sur la période 2008-2010 que pourraient refléter les données de l’enquête ;

Echanger sur les perspectives du marché de la dépollution des sites et sols pollués pour les années à venir.

Une fois ce panel d’acteurs consulté, la méthodologie d’enquête et le kit d’enquête ont été validés durant le comité de pilotage du 24 avril 2011.

3. La collecte des informations : optimisation de la couverture du marché

3.1 Organisation de la collecte et taux de retour

Le kit d’enquête, une fois validé et testé, a été envoyé électroniquement à l’ensemble des acteurs retenus fin mai 2011 (cf. Tableau 1 page 9). Des relances ont été menées tout au long de l’enquête par mail et par téléphone afin d’optimiser le taux de retour. Les retours ont été acceptés jusqu’au 30 septembre 2011. Une étroite collaboration avec les représentants des acteurs du marché que sont l’UPDS et l’ATILH a permis de mobiliser les acteurs autour de cette étude et de l’enquête associée.

Le Tableau page 15 recense les retours obtenus sur les questionnaires d’enquête

3.2 Difficultés liées à la collecte et à l’interprétation des informations

Plusieurs difficultés ont été soulevées par les sondés :

Lorsque la société est divisée en plusieurs agences, les données ne sont pas toujours consolidées à l’échelle nationale ;

La répartition quantités de terres / quantités d’eaux traitées n’est pas évidente pour les techniques de traitement in situ ;

Pour les sociétés de petites tailles, les ressources humaines sont limitées pour répondre à ce type d’enquête et les sollicitations sont nombreuses ;

L’enquête a démarré avant l’été et les entreprises ont parfois eu des difficultés à mobiliser les ressources nécessaires en raison des vacances scolaires.

Par ailleurs, une difficulté supplémentaire est à souligner quant à l’interprétation des résultats : l’effet « pépite » de certains chantiers, peut faire varier de façon non négligeable la répartition des techniques en termes de taux d’utilisation.

4. Le traitement des données : une approche statistique

Une analyse critique et comparative des données a été réalisée sur l’ensemble des questionnaires afin de caractériser la qualité et le niveau de détail des informations qui ont servi de base à l’analyse statistique.

Des retraitements ont été effectués afin de garantir l’homogénéité des résultats :

Coût moyen pondéré : pour chaque technique ou filière, le coût moyen global a été calculé en effectuant la moyenne des coûts énoncés par les acteurs pondérés par les tonnages ou volumes traités par chaque acteur sur chaque chantier. Cette pondération permet de tenir compte de la variabilité des prix liée à la particularité de chaque chantier. Ainsi, le coût associé au traitement d’un tonnage ou volume plus élevé aura plus d’importance dans le calcul du coût moyen que le coût associé à un tonnage ou volume plus faible ;

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Coûts de pompage et d’excavation : ces coûts ont été pondérés par les volumes pompés ou excavés sur chaque chantier par chaque acteur ;

Taux d’utilisation des techniques et filières : il a été calculé par le ratio quantité traitée par la technique ou filière / somme des quantités traitées par toutes les techniques ou filières sans exclure les tonnages ayant subi plusieurs traitements ;

Contrôle des données : des échanges ont eu lieu avec les acteurs, après chaque retour de questionnaire afin de valider la méthode de remplissage et les données renseignées. Ces échanges ont permis d’assurer l’homogénéité des données des questionnaires. Des tests de cohérence ont été effectués sur les données renseignées par chaque acteur (notamment sur leurs évolutions par rapport à 2008) et des renseignements complémentaires ont été demandés au besoin.

Un indicateur de fiabilité a été mis en place : une appréciation de la précision de chaque donnée renseignée dans le questionnaire d’enquête a été demandée aux acteurs. Ils ont noté la fiabilité de leurs données de la manière suivante : Très Bonne, Bonne, Moyenne, Faible, Très Faible. Pour chaque valeur présentée dans les tableaux du rapport, un indice « ++ », « + » ou « - » est affecté selon la représentativité, la précision et l'exhaustivité des données collectées. Ainsi :

Pour les données sur les tonnages et volumes :

Un indice de fiabilité forte « ++ » a été attribué lorsque les données des questionnaires ont pu être recoupées avec d’autres sources. C’est notamment le cas des installations de traitement hors site faisant l’objet de fiche « Centres de traitement hors site » et de la valorisation en cimenterie. Un indice « ++ » a également été attribué aux données dont le nombre de retour a été supérieur à 10 acteurs.

Un indice de fiabilité satisfaisante « + » a été attribué lorsque la qualité des données issues des questionnaires et les échanges avec les acteurs ont permis d’aboutir à un niveau de confiance raisonnable dans l’exhaustivité et la précision des données consolidées. ). Un indice «+» a également été attribué aux données dont le nombre de retour était compris entre 5 et 10 acteurs.

Un indice de fiabilité limitée « - » a été attribué lorsque des doutes subsistent sur la précision des données communiquées par les répondants à l’enquête (cas des techniques in situ dont les volumes traités sont plus difficiles à estimer) ou sur le taux de couverture de l’enquête relatif à certaines techniques particulières (par exemple, les tonnages envoyés en ISDI présentés sont considérés représentatifs des tonnages envoyés par les professionnels de la dépollution dans ces centres mais ne sont pas représentatifs de l’ensemble des tonnages envoyés dans les centres français en 2010 dans la mesure où une large partie des entreprises de terrassement contribuant a priori significativement à l’envoi de terre en ISDI n’est pas couverte par cette enquête). Un indice «-» a également été attribué aux données dont le nombre de retour était inférieur à 5 acteurs.

Pour les données sur les coûts, des indices de fiabilité « ++ », « + » et « - » ont été attribués à chaque technique en fonction du nombre de répondants et du niveau de confiance dans les données communiquées :

« ++ » a été attribué aux données dont le nombre de retour a été supérieur à 10 acteurs.

« + » a été attribué aux données dont le nombre de retour a été compris entre 5 et 10 acteurs.

« - » a été attribué aux données dont le nombre de retour a été inférieur à 5 acteurs.

5. Comparaison des évolutions en isopérimètre Afin de pouvoir comparer les données de l’enquête 2010 avec celles de l’enquête 2008, il est nécessaire de raisonner à périmètre constant. En effet, les acteurs ayant répondu au questionnaire en 2008 et en 2010 ne sont pas tous les mêmes :

4 acteurs ont répondu en 2008 mais pas en 2010 ;

10 acteurs ont répondu en 2010 mais pas en 2008. Il est donc nécessaire d’homogénéiser les données pour pouvoir les comparer.

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Plusieurs méthodologies ont été discutées en comité de pilotage (lors de l’étude 2008 et lors de l’étude 2010).

Le périmètre restreint : il s’agit de ne prendre en compte que les sociétés ayant répondu en 2008 et en 2010. Cette méthode assure une précision sur les données mais surestime les évolutions. De plus, elle est moins représentative du marché puisqu’elle ne prend en compte qu’un nombre restreint de sociétés.

Le périmètre large – constant : il s’agit d’utiliser les données des sociétés ayant répondu en 2008 ou en 2010 en considérant constantes sur la période les données des sociétés n’ayant répondu qu’à une seule des 2 enquêtes. Cette méthode permet de couvrir un plus grand nombre de sociétés et les évolutions sont plus représentatives. Cependant, la précision des données présentées est plus faible.

Le périmètre large – avec évolution : il s’agit d’utiliser les données des sociétés ayant répondu en 2008 ou en 2010 en appliquant un ratio d’évolution aux acteurs n’ayant répondu qu’à une seule des 2 enquêtes. Cette méthode permet de couvrir un grand nombre de sociétés mais donne des résultats peu satisfaisants quant à la significativité des évolutions et à la précision des données : la forte variabilité des taux d’utilisation d’une technique à l’autre et d’un acteur à l’autre rend difficile l’applicabilité d’un pourcentage d’évolution représentatif.

Comme pour l’étude 2008, c’est la méthode d’extrapolation en isopérimètre à périmètre large-constant qui a été retenue pour l’étude 2010 en accord avec le comité de pilotage. Les données présentées en partie 3 ont été corrigées sur cette base afin d’être comparées.

L’extrapolation porte sur toutes les techniques, à l’exception des tonnages traités en installations de traitement biologique hors site et en cimenterie, pour lesquelles des données exhaustives ont été récoltées en 2008 et en 2010 auprès des installations.

6. Validation et interprétation des données finales par un panel d’acteurs

Une fois les données issues des questionnaires consolidées et corrigées à périmètre constant (pour les évolutions seulement), les résultats préliminaires ont été présentés aux experts du comité de pilotage.

Il a été décidé de mener des entretiens avec des représentants des différents acteurs du marché afin de croiser leur perception du marché de la dépollution des sites et des sols en 2010, de ses évolutions et de ses perspectives à court et moyen terme. Trois entretiens ont été menés avec différents représentants du marché :

Société de travaux de dépollution : Guillaume MOREL, Chargé d’affaires, ORTEC GENERALE DE DEPOLLUTION ;

Bureau d’études : Claude MICHELOT, Directeur Ville & Territoires, BURGEAP ;

Société de travaux publics : Nicolas HOCQUET, Responsable Filiale Environnement, ELITEC.

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Annexe 2 : Sources documentaires

Sites Internet :

http://www2.ademe.fr

http://www.upds.org

http://www.developpement-durable.gouv.fr

http://www.sites-pollues.ecologie.gouv.fr

http://www.insee.fr Rapports :

Taux d’utilisation et coûts des différentes techniques de traitement des sols et des eaux souterraines polluées en France en 2008, Etude réalisée pour le compte de l’ADEME par le cabinet Ernst & Young,

Ouvrages (source des fiches de la partie 5) :

LECOMTE P. (1998) – Les sites pollués: traitement des sols et des eaux souterraines. Lavoisier, 204 p,

Techniques de l’ingénieur G2500 - Sites pollués contamination des sols et des nappes phréatiques,

Techniques de l’ingénieur G2600– Typologie des techniques de réhabilitation des sites pollués,

Techniques de l’ingénieur G2620 – Traitements biologiques des sols,

Techniques de l’ingénieur G2630 - Traitement Physico-Chimique - Lavage des sols pollués,

Techniques de l’ingénieur G2640 – Le confinement des sites pollués,

Techniques de l’ingénieur G2670 – Techniques de réhabilitation des sites et sols pollués,

Etude visant à dresser un état des recherches et de l'innovation dans le domaine des techniques biologiques de traitement des sols pollués, ADEME, 2005-2006,

Techniques de traitement par voie biologique des sols pollués, ADEME,

Traitement biologiques des sols pollués : recherche et innovation, ADEME 2006,

La désorption thermique des sols pollués, ADEME,

Traitabilité des sols pollués ; guide méthodologique pour la sélection des techniques et l'évaluation de leurs performances, ADEME,

Procédés de confinement appliqués aux sites pollués, ADEME,

Gérer un site pollué, mode d'emploi, ADEME,

Les sites pollués : traitement des sols & eaux souterraines, ANTEA Tec&Doc,

Méthodes de dépollution des eaux souterraines, BRGM. Articles et publications :

Quelles techniques pour quels traitements – Analyse coût-bénéfices, Juin 2010, BRGM/RO – 58609 – FR

Réhabilitation des sites et sols pollués à l’horizon 2013, Perspectives de croissance et analyse de la structure concurrentielle par segment de marché, édition octobre 2011, Xerfi

Friches industrielles et pollutions historiques, Mission d’information et d’évaluation, Lille Métropole

Les marchés de la réhabilitation des sites pollués (sols, amiante, plombs) – synthèse, édition mai 2008, Xerfi,

Terres excavées, déchets ou non ?, dossier « la gestion des sites pollués », actu-environnement.com, publié le 24 mai 2010

Dépollution des sites, Analyse stratégique de la filière, Développer les éco-industries en France, © Copyright BCG 2008, Ministère en charge du Développement Durable

La relance par les friches, dossier n° 25 - mai 2009, L’ADEME&vous, l’emag à destination des entreprises et des collectivités territoriales.

La dépollution des sols tirée par la demande foncière, octobre 2007, L’Usine Nouvelle n°307

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Annexe 3 : Lexique des abréviations

ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie

UPDS : Union des Professionnels de la Dépollution des Sites

HSE : Hygiène Sécurité Environnement

CCaSS : Climate Change and Sustainability Services

ISDD : Installation de Stockage de Déchets Dangereux

ISDND : Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux

ISDI : Installation de Stockage de Déchets Inertes

FNTP : Fédération Nationale des Travaux Publics

ATILH : Association Technique de l’Industrie des Liants Hydrauliques Abréviation des polluants traités :

HCT : Hydrocarbures Totaux

BTEX : Benzènes, Toluènes, Ethyl-benzènes, Xylènes

COHV : Composés Organo-Halogénés Volatils

COV : Composés Organiques Volatils

HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques

PCB : Polychloro-biphénil

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L’ADEME EN BREF

L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de

l'Energie (ADEME) est un établissement public sous

la triple tutelle du ministère de l'Ecologie, du

Développement durable, des Transports et du

Logement, du ministère de l’Enseignement supérieur

et de la Recherche et du ministère de l’Economie,

des Finances et de l'Industrie. Elle participe à la mise

en œuvre des politiques publiques dans les

domaines de l'environnement, de l'énergie et du

développement durable.

Afin de leur permettre de progresser dans leur

démarche environnementale, l'agence met à

disposition des entreprises, des collectivités locales,

des pouvoirs publics et du grand public, ses

capacités d'expertise et de conseil. Elle aide en outre

au financement de projets, de la recherche à la mise

en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la

gestion des déchets, la préservation des sols,

l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables,

la qualité de l'air et la lutte contre le bruit.