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ÉTÉ CULTUREL FESTIVALS CAHIER THÉMATIQUE I LE DEVOIR, LES SAMEDI 23 ET DIMANCHE 24 MAI 2015 Les festivals en région s’illustrent Page I 8 Montréal baroque: Sigiswald Kuijken en vedette Page I 2 Partez à la découverte des MUSEES DU QUEBEC COURTOISIE LE DOMAINE FORGET La sculpture de Doug Schatz, La reine du fleuve, dans le jardin du Domaine Forget CHRISTOPHE HUSS L e Domaine Forget, qui proposera son festival du 20 juin au 23 août, sera, les trois prochaines années, le partenaire du Palazzetto Bru Zane de Venise, connu comme le plus grand centre de redécouverte et de promotion du répertoire musical français. Le Palazzetto Bru Zane, palais vénitien res- tauré grâce à la Fondation Bru, est un endroit quasi miraculeux pour les amateurs de mu- sique française. Ce centre de musique roman- tique française s’est donné pour mission la re- découverte du patrimoine musical français du « grand XIX e siècle » (1780-1920). Ses re- cherches musicologiques visent à valoriser les œuvres méconnues de compositeurs célèbres et à réhabiliter des compositeurs rarement joués. Lors de son édition 2015, le Domaine Forget mettra en avant les œuvres d’Édouard Lalo, dont les compositions orchestrales, vocales et de chambre intégreront sept programmes (26 juin, 17, 24 et 25 juillet, 2, 7 et 15 août). Le Palazzetto et le Domaine ont également colla- boré à la présentation du Quintette d’Albéric Magnard. Paul Fortin, directeur artistique, n’exclut pas d’avoir, dans les années futures, « des projets de concert clé en main » et espère pouvoir proposer « une grosse production pour le 40 e anniversaire du festival », en 2018. Le 37 e Festival international du Domaine For- get, celui de 2015, s’ouvrira par un concert Mo- zart des Violons du Roy et Karina Gauvin, sous la direction de Paul Goodwin. Le concert sera précédé du vernissage de la biennale de sculp- tures du nouveau Jardin harmonique de sculp- tures. L’idée de la création d’un tel jardin est née du désir de mettre en valeur le site du do- maine. L’exposition regroupant seize œuvres sculpturales sera installée sur les différents pla- teaux de la propriété. Certaines pièces monu- mentales, qui domineront le fleuve, seront visi- bles de la route 362. Ce Jardin harmonique de sculptures a par ail- leurs suscité la création d’œuvres musicales de la part de huit compositeurs canadiens : Ana So- kolović, John Rea, Nicolas Gilbert, Denis Gou- geon, Jean Lesage, Michael Oesterle, Patrick Carrabré et Jocelyn Morlock. La suite de seize mouvements pour quatuor à cordes, inspirée par les seize sculptures, sera créée par le Qua- tuor Molinari, le 1 er août. L’ambassadrice du festival, Marie-Nicole Le- mieux, présentera le 4 juillet, avec I Musici et Jean-Marie Zeitouni, un concert sur le thème de la nuit avec, entre autres, Nuits d’été, de Ber- lioz, dans un arrangement de Jean-Marie Zei- touni. Une semaine auparavant, Jean-Efflam Ba- vouzet jouera les Sonates n os 25, 27 et 28, de Beethoven, Le livre de JEB, de Bruno Manto- vani, et Miroirs, de Ravel. Parmi les invités de l’été 2015, on repère aussi la violoniste américaine Rachel Barton Pine, associée à l’Orchestre symphonique de Québec dirigé par Jacques Lacombe, ainsi que l’Orchestre des jeunes des Amériques et l’Or- chestre de la Francophonie, qui se produiront aux côtés de Measha Bruggergosman, Vadim Repin et Antonio Meneses. Le grand pianiste Stephen Kovacevich sera associé aux Violons du Roy dans Bach, le 23 août. La série Fougue et passion, dédiée à de jeunes artistes, affichera le jeune pianiste Charles Richard-Hamelin dans Chopin (10 juil- let), le violoncelliste Stéphane Tétreault, ac- compagné de la pianiste Marie-Ève Scarfone, dans un programme comprenant la Sonate « Ar- peggione », de Schubert (31 juillet), ainsi que l’impressionnant violoniste Kerson Leong (9 août). Le violoniste Alexandre Da Costa et l’Ensem- ble Acacia dresseront la table pour le désor- mais fameux concert-dégustation, le 19 juillet, autour du thème « Un Stradivarius à l’opéra », alors que le pianiste Pascal Amoyel présentera le 8 août, en première nord-américaine, son concert multimédia qui a fait fureur en France, Le pianiste aux 50 doigts ou l’incroyable destinée de György Cziffra (8 août). Nouveauté 2015, les concerts-apéro de 16 h 30. C’est avant le festival proprement dit que débutera cette initiative, le 5 juin, avec un inhabituel concerto pour tuba, piano et percus- sions et un concerto pour marimba et piano. Évidemment, les brunchs musicaux des di- manches se poursuivront, de même que les concerts de jazz et les concerts de musique de chambre, souvent inventifs, associant les pro- fesseurs du Domaine. Pour une deuxième année consécutive, des chanteurs de l’Institut canadien d’art vocal se- ront en visite au Domaine Forget pour un concert de gala, le dimanche 16 août. Collaborateur Le Devoir FESTIVAL DU DOMAINE FORGET Du 20 juin au 23 août. Renseignements : 418-452- 3535 ou domaineforget.com D OMAINE F ORGET Tentation vénitienne CAROLINE BERGERON Le violoncelliste Stéphane Tétrault

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Page 1: ÉTÉ CULTUREL - Le Devoir · ÉtÉ culturel i 2 le devoir, les samedi 23 et dimanche 24 mai 2015 photographe de l’ÉlÉgance une exposition en exclusivitÉ nord-amÉricaine du

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Les festivalsen région s’illustrentPage I 8

Montréal baroque:Sigiswald Kuijken en vedettePage I 2

Partez à la découvertedesMUSEES

DUQUEBEC

COURTOISIE LE DOMAINE FORGET

La sculpture de Doug Schatz, La reine du fleuve, dans le jardin du Domaine Forget

C H R I S T O P H E H U S S

Le Domaine Forget, qui proposerason festival du 20 juin au 23 août,sera, les trois prochaines années, lepartenaire du Palazzetto Bru Zanede Venise, connu comme le plusgrand centre de redécouverte et de

promotion du répertoire musical français.Le Palazzetto Bru Zane, palais vénitien res-

tauré grâce à la Fondation Bru, est un endroitquasi miraculeux pour les amateurs de mu-sique française. Ce centre de musique roman-tique française s’est donné pour mission la re-découverte du patrimoine musical français du« grand XIXe siècle » (1780-1920). Ses re-cherches musicologiques visent à valoriser lesœuvres méconnues de compositeurs célèbreset à réhabiliter des compositeurs rarementjoués.

Lors de son édition 2015, le Domaine Forgetmettra en avant les œuvres d’Édouard Lalo,dont les compositions orchestrales, vocales etde chambre intégreront sept programmes(26 juin, 17, 24 et 25 juillet, 2, 7 et 15 août). LePalazzetto et le Domaine ont également colla-boré à la présentation du Quintette d’AlbéricMagnard. Paul For tin, directeur ar tistique,n’exclut pas d’avoir, dans les années futures,« des projets de concert clé en main » et espèrepouvoir proposer «une grosse production pour le40e anniversaire du festival », en 2018.

Le 37e Festival international du Domaine For-get, celui de 2015, s’ouvrira par un concert Mo-zart des Violons du Roy et Karina Gauvin, sousla direction de Paul Goodwin. Le concert seraprécédé du vernissage de la biennale de sculp-tures du nouveau Jardin harmonique de sculp-tures. L’idée de la création d’un tel jardin estnée du désir de mettre en valeur le site du do-maine. L’exposition regroupant seize œuvressculpturales sera installée sur les différents pla-teaux de la propriété. Certaines pièces monu-mentales, qui domineront le fleuve, seront visi-bles de la route 362.

Ce Jardin harmonique de sculptures a par ail-leurs suscité la création d’œuvres musicales dela part de huit compositeurs canadiens : Ana So-kolović, John Rea, Nicolas Gilbert, Denis Gou-geon, Jean Lesage, Michael Oesterle, PatrickCarrabré et Jocelyn Morlock. La suite de seizemouvements pour quatuor à cordes, inspiréepar les seize sculptures, sera créée par le Qua-tuor Molinari, le 1er août.

L’ambassadrice du festival, Marie-Nicole Le-mieux, présentera le 4 juillet, avec I Musici etJean-Marie Zeitouni, un concert sur le thèmede la nuit avec, entre autres, Nuits d’été, de Ber-lioz, dans un arrangement de Jean-Marie Zei-touni. Une semaine auparavant, Jean-Efflam Ba-vouzet jouera les Sonates nos 25, 27 et 28, deBeethoven, Le livre de JEB, de Bruno Manto-vani, et Miroirs, de Ravel.

Parmi les invités de l’été 2015, on repèreaussi la violoniste américaine Rachel BartonPine, associée à l’Orchestre symphonique deQuébec dirigé par Jacques Lacombe, ainsi quel’Orchestre des jeunes des Amériques et l’Or-chestre de la Francophonie, qui se produirontaux côtés de Measha Bruggergosman, VadimRepin et Antonio Meneses. Le grand pianiste

Stephen Kovacevich sera associé aux Violonsdu Roy dans Bach, le 23 août.

La série Fougue et passion, dédiée à dejeunes ar tistes, af fichera le jeune pianisteCharles Richard-Hamelin dans Chopin (10 juil-let), le violoncelliste Stéphane Tétreault, ac-compagné de la pianiste Marie-Ève Scarfone,dans un programme comprenant la Sonate «Ar-peggione », de Schubert (31 juillet), ainsi quel’impressionnant violoniste Kerson Leong(9 août).

Le violoniste Alexandre Da Costa et l’Ensem-ble Acacia dresseront la table pour le désor-mais fameux concert-dégustation, le 19 juillet,autour du thème « Un Stradivarius à l’opéra »,alors que le pianiste Pascal Amoyel présenterale 8 août, en première nord-américaine, sonconcert multimédia qui a fait fureur en France,Le pianiste aux 50 doigts ou l’incroyable destinéede György Cziffra (8 août).

Nouveauté 2015, les concer ts-apéro de16 h 30. C’est avant le festival proprement ditque débutera cette initiative, le 5 juin, avec uninhabituel concerto pour tuba, piano et percus-sions et un concerto pour marimba et piano.Évidemment, les brunchs musicaux des di-manches se poursuivront, de même que lesconcerts de jazz et les concerts de musique dechambre, souvent inventifs, associant les pro-fesseurs du Domaine.

Pour une deuxième année consécutive, deschanteurs de l’Institut canadien d’art vocal se-ront en visite au Domaine Forget pour unconcert de gala, le dimanche 16 août.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVAL DU DOMAINE FORGETDu 20 juin au 23 août. Renseignements : 418-452-3535 ou domaineforget.com

DOMAINE FORGET

Tentationvénitienne

CAROLINE BERGERON

Le violoncelliste Stéphane Tétrault

Page 2: ÉTÉ CULTUREL - Le Devoir · ÉtÉ culturel i 2 le devoir, les samedi 23 et dimanche 24 mai 2015 photographe de l’ÉlÉgance une exposition en exclusivitÉ nord-amÉricaine du

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PHOTOGRAPHE DE L’ÉLÉGANCE

UNE EXPOSITION EN EXCLUSIVITÉ NORD-AMÉRICAINE

DU 14 MAI AU 23 AOÛT 2015

L’EXPOSITION EST ORGANISÉE ET MISE EN CIRCULATION PAR LE VICTORIA AND ALBERT MUSEUM, LONDRES

Muriel Maxwell, couverture du Vogue américain, 1er juillet 1939 © Condé Nast / Succession Horst

C H R I S T O P H E H U S S

L es codirecteurs ar tistiques de Montréal baroque, Susie Napper et Matthias Maute,

ont placé l’édition 2015 sous le signe des transformations.

« De la terre à l’éther, de l’alcool qui s’en-flamme, du tabac qui part en fumée, du terrestreau céleste : les transformations sont au cœur duFestival Montréal baroque 2015 ! » nous disentles promoteurs de l’événement, qui se dérou-lera du 25 au 28 juin dans les diverses salles del’École Schulich de l’Université McGill. Mont-réal baroque s’y est replié depuis la dernièreédition et la Salle Redpath sera le centre névral-gique du festival.

Le célèbre violoniste et chef Sigiswald Kuij-ken est la vedette de l’édition 2015. Il viendrajouer du violoncello da spalla, ou violoncelled’épaule, instrument qui, selon les organisa-teurs, n’a jamais été entendu à Montréal. Etpour cause. Ce violoncello da spalla a été re-constitué à la requête de Kuijken lui-même. Levioloniste et chef de La Petite Bande a de-mandé en 2003 à un facteur d’instruments,

Dmitri Badiarov, de recons-tr uire cet instr ument del’ère baroque, dont il sub-siste quelques copies dansles musées. Kuijken a reçuson instrument en 2013 eten a joué pour la premièref o i s à L o n d r e s , e nmars 2014.

Sigiswald Kuijken présen-tera son violoncelle d’épauledans les Suites pour violon-celle seul, de Bach, en trois

concerts, le jeudi 25 juin à 21 h, le vendredi26 juin à 17 h et le samedi 27 juin à 16 h. Entreles suites, la soprano Suzie LeBlanc chanterades extraits du Petit Livre d’Anna Magdalena.En tant que chef, Sigiswald Kuijken mènera laBande Montréal baroque lors du concert final,consacré à Corelli et Couperin, dimanche soir.

Le festival s’ouvrira le jeudi 25 à 19 h avec leprogramme Vivaldi et les gitans, de l’EnsembleCaprice, dont le programme n’inclut pas cetteannée la suite du cycle Beethoven.

Les Boréades de Montréal et Francis Col-pron se signalent par l’agencement d’unconcer t autour de Cyrano de Bergerac, le26 juin à 21 h. Parlant de personnages mar-

quants, Les Voix humaines ont ar ticulé leurproposition artistique autour de Tobias Hume,«dandy excentrique et soldat mercenaire», selonleur description. Le grand luthiste Nigel Northet le contre-ténor Daniel Taylor se joindront àSusie Napper et ses amis. Ce sera le samedi27 juin à 21 h. Juste auparavant, le Studio demusique ancienne chantera des polyphonies dePalestrina et Benevoli. À noter la présence deMireille Lagacé, pour un concert hors série àl’oratoire Saint-Joseph à l’occasion de son80e anniversaire. La claveciniste et organiste interprétera des œuvres de Jean-SébastienBach et de William Byrd.

Comme il est de tradition, le festival se dé-cline en une véritable immersion baroque. Siles journées du jeudi 25 et du vendredi 26 com-

por tent uniquement des concer ts en find’après-midi et en soirée, avec, vendredi, l’En-semble Fuoco e Cenere de Paris s’intercalantentre le Bach de Sigiswald Kuijken et les Boréades, les samedi 27 et dimanche 28 occu-peront les amateurs du matin au soir, avecconcer t s -découver tes , con fér ences e tconfluences des disciplines ar tistiques, le dimanche après-midi, lors d’un concert Tele-mann illustré par l’artiste peintre Sylvia Chan.

CollaborateurLe Devoir

MONTRÉAL BAROQUE25 au 28 juin, www.montrealbaroque.com. Billets : 514-845-7171.

MONTRÉAL BAROQUE

Sigiswald Kuijken en vedette

SOURCE FESTIVAL MONTRÉAL BAROQUE

Le célèbre violoniste et chef Sigiswald Kuijken jouera du violoncelle d’épaule.

À ne pas manquerTrois concerts du Festival Orford

Le Festival Orford 2015 (du 26 juin au 15 août) recentre largement son offre deconcerts sur des artistes canadiens. Voici troisconcerts qui se démarquent a priori.5 juillet : le Trio avec piano de Vienne joueMozart, Schumann et Brahms.18 juillet : Alain Lefèvre joue le 2e Concerto,de Rachmaninov, à l’église Saint-Jean-Boscode Magog.23 juillet : « la » grande visite (première auQuébec), le pianiste Martin Helmchen joueSchubert, Webern, Schumann, Beethoven.

Trois rendez-vous de Lanaudière (4 juillletau 2 août)

Bien peu de saveur internationale, cette année, pour un festival qui porte ce titre. Làaussi, un choix de trois concerts.4 juillet : Yannick Nézet-Séguin ouvre le festival avec la Messe en fa, de Bruckner.13 juillet : « la » visite internationale ma-jeure, Alexander Melnikov joue les Préludes,de Chopin, et des œuvres de Scriabine.18 et 20 juillet : le pianiste Benedetto Lupo.Le 18 en concerto (de Scriabine) et le 20 enrécital (Janacek, Debussy, Scriabine).

Vos festivals classiques

Festival Classica à Saint-Lambert : du 27 au 31 maiFestival Musique de chambre de Montreal :du 6 au 21 juinConcerts populaires de Montréal : du 25 juinau 30 juilletMusique de chambre à Sainte-Pétronille (îled’Orléans) : du 25 juin au 20 aoûtConcerts Lachine : du 26 juin au 10 juilletFestival classique des Hautes-Laurentides :du 28 juin au 30 aoûtMusique et autres mondes : du 4 au 17 juilletFestival international des Grandes Orgues deNotre-Dame (Montréal) : du 5 juillet au 23 aoûtConcerts d’été de la Maison Trestler : du 8 juillet au 26 aoûtOttawa ChamberFest : du 23 juillet au 6 août Festival baroque de Lamèque : du 23 au 25 juilletInstitut canadien d’art vocal (Montréal) : du27 juillet au 16 aoûtFestival des arts de Saint-Sauveur : du 30juillet au 8 août Virée classique de l’OSM : du 5 au 8 aoûtAcadémie internationale de Quatuor à cordesde McGill : du 9 au 22 août

Comme il estde tradition, le festival sedécline en une véritableimmersionbaroque

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C H R I S T O P H E H U S S

L e Festival d’opéra de Qué-bec présentera L’amour de

loin, opéra de Kaija Saariahodans une nouvelle productionde Rober t Lepage e t Ex Machina.

Chose absolument inconce-vable il y a même cinq ans, leQuébec se transforme en pla-teforme pour la création ly-rique. L’Opéra de Montréal adéveloppé un tropisme pourl’opéra contemporain améri-cain adapté d’œuvres cinéma-tographiques. Avec son remar-q u a b l e F e s t i v a l d ’ o p é r a ,l’Opéra de Québec propose enplein été, après The Tempest etPowder Your Face de ThomasAdès, L’amour de loin, premieropéra de la compositrice fin-landaise Kaija Saariaho, sur unlivret d’Amin Maalouf inspiréde la vie du troubadour JaufréRudel.

Le schéma avait déjà fait sespreuves avec The Tempest : leFestival d’opéra de Québec of-fre une scène à Robert Lepageet Ex Machina pour roder unnouveau spectacle, présentéensuite au Metropolitan Operade New York.

La technique du « rodage »e s t b i e n c o n n u e d a n s l emonde instrumental ou sym-phonique. Avant de mettreune grande œuvre du réper-toire à leurs programmes surles scènes à Paris, Londres ouNew York, les pianistes la tes-tent dans des villes moins exposées. Il est tout aussi courant que Yannick Nézet-Séguin, par exemple, travailleune symphonie à l’OrchestreMétropolitain ou à Rotterdamavant de la diriger à Philadel-phie ou Berlin.

Dans le domaine de l’opéra,le schéma est plus rare. C’est

donc tou t à l ’honneur de Grégoire Legendre, Rober t Lepage et Peter Gelb, direc-teur du Metropolitan Opera,d’appliquer le principe auxnouvelles productions du met-teur en scène vedette.

L’amour de loin a été créé en2000 par Kent Nagano au Fes-tival de Salzbourg. C’est Esa-Pekka Salonen qui dirigea lamise en scène de Peter Sellarscaptée et éditée en DVD parDeutsche Grammophon en2005. Nagano enregistra en-suite, à Berlin, en 2006 et 2008,une version audio publiée enCD par Harmonia Mundi etlargement récompensée.

Tous ceux qui ont vu la su-perbe production de Peter Sel-lars, en salle ou en vidéo, au-ront hâte de découvrir la poé-sie de L’amour de loin dans lesyeux de Robert Lepage et deson équipe. L’opéra, présentéle 30 juillet, ainsi que les 1er, 3et 5 août, sera dirigé à Québecp a r E r n e s t M a r t i n e z I z -quierdo. Phillip Addis incar-nera Jaufré Rudel et Erin Wallsera Clémence.

Le concert d’ouverture dufestival, au Palais Montcalm le25 juillet, sera confié aux Vio-lons du Roy sous la directionde Mar tin Robidoux. La so-prano Samantha Louis-Jean, lamezzo-soprano Michèle Lo-sier, le ténor Antonio Figueroaet le baryton Marc Boucher sejoindront à l’orchestre dans unprogramme dédié au baroquefrançais, de Lully à Rameau.

Jusqu’au 5 août, le Festivald’opéra de Québec présenteraune quarantaine d’événementsdans une programmation va-riée à travers la ville. Le festi-val affiche ainsi Diva by Night,un spectacle de Natalie Cho-quette, et, le 28 juillet, unconcert réunissant la soprano

Marie-Josée Lord, le ténorMarc Hervieux et le barytonGino Quilico dans la cour duVieux-Séminaire de Québec.

Nathalie Magnan reviendraavec un opéra jeunesse inspirédes légendes du roi Arthur etde la culture celtique. Une dizaine de chanteurs âgés de11 à 17 ans y seront accompa-gnés par un quatuor de musi-ciens, dans une mise en scène,annoncée comme « ludique »,

de Richard Paquet.Le Festival d’opéra com-

porte également des activitésgratuites. À ce titre, il faut rele-ver l’association avec LesGrands Feux Loto-Québec, quiouvriront leurs festivités parun spectacle mêlant extraitsd’opéra et feux d’ar tifice, le samedi 1er août à 22 h.

La Brigade lyrique sera éga-lement de retour et sillonnerales principaux lieux publics et

parcs de Québec pour desprestations spéciales gratuitesdu 23 au 26 juillet et du 30 juil-let au 2 août à 12 h et à 17 h.La brigade sera composéecette année de Judith Bou-chard, Marie-Andrée Mathieu,Keven Geddes et DominicVeilleux.

Enfin, les festivaliers serontconviés à prendre l’apéro du27 au 30 juillet à 16 h à la cha-pelle du Musée de l’Amérique

francophone en compagnie deGeorges Nicholson et de lamusique de Rossini.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVAL D’OPÉRA DE QUÉBECDu 25 juillet au 5 août (préconcert le 23)www.festivaloperaquebec.com Billets : 418 529-0688

FESTIVAL D’OPÉRA DE QUÉBEC

L’amour si près…

C H R I S T O P H E H U S S

C’ est auréolée de deux prixOpus, obtenus en février

dernier, que l’équipe du festi-val de musique de chambreConcerts aux îles du Bic a dé-voilé, il y a deux jours, lecontenu de son 14e festival, quiaura lieu du 8 au 16 août.

C’est lors du 18e gala des prixOpus, à la salle Bourgie du Mu-sée des beaux-arts de Montréal,qu’ont été couronnés deuxconcerts de l’édition 2014 dufestival. Le concert L’extase fran-çaise a reçu le prix Opus dans lacatégorie «Meilleur concert enrégion», ainsi que le prix Opusdans la catégorie «Répertoiremultiple». L’extase française, quicomprenait des œuvres deFauré, Emmanuel, Hahn, De-bussy, Poulenc et Franck, avaitété présenté par Stéphane Le-melin et Mathieu Gaudet aupiano, Élise Lavoie et Julie Tri-quet au violon, Stéphane Fon-taine à la clarinette, MichaelHorwath à l’alto, Carole Siroisau violoncelle, Leonie Wall à laflûte et la soprano Magali Si-mard-Galdès, à l’église Sainte-Cécile-du-Bic, en août 2014.

La c réa t ion du fes t i va lConcerts aux îles du Bic, dansla région de Rimouski, date de2002, lorsque la violoniste ÉliseLavoie et le violoncelliste JamesDarling voulurent marier la

beauté de la région du Bic et deSaint-Fabien et leur passionpour la musique de chambre.

Le festival propose depuisses débuts un réper toire demusique de chambre présentépar des artistes réunis en desensembles éphémères, ce quidonne aux concerts leur carac-tère unique. Le festival a déjàeu la visite de Yannick Nézet-Séguin, Daniel Taylor et AlainLefèvre.

Le festival 2015 s’ouvrira àl’église Sainte-Cécile-du-Bic parun concert vocal associant lebaryton Alexander Dobson etla soprano Nathalie Paulin dansun programme « Contes desbois », comprenant les raresFables de La Fontaine, de Ca-plet, et des mélodies de Saint-Saëns, Ravel, Chausson, Co-ward, Copland et Offenbach.Julien Leblanc sera au piano.

Les concerts s’enchaînerontensuite chaque jour entre lemercredi 12 et le samedi15 août. Le 12 août, YukariCousineau, Yegor Dyachkov,Jean Saulnier, Olivier Thouin etl’Ensemble Magellan interpré-teront la Sonate « 1er octobre1905» et Un Conte, de Janacek,Quatre pièces romantiques, deDvorak, et le Quatuor avecpiano op. 60, de Brahms.

Le lendemain, Mélanie Bou-rassa, Yukari Cousineau, JamesDarling, Étienne Lafrance,

Claudine Ledoux, David Thies-Thompson, Olivier Thouin et leQuatuor Saint-Germain ren-dront hommage à la nature enprogrammant Les voix desHautes-Gorges, de Serge Arcuri,Il tramonto, de Respighi, leQuatuor «L’oiseau», de Haydn,et le Quintette « L’accident dechasse», de Georges Onslow.

La journée du vendredi 14sera celle de Stravinski, avecHistoire du soldat, où MathieuLussier dirigera un ensemblede sept musiciens, et le Sacredu printemps, réduit à la taillede Quartetski. Le samedi 15sera entamé par un concer tpour voix et harpe et clos parun grand concer t nocturneréunissant tous les musiciensdans une réduction de la Sym-phonie concertante K. 364, deMozart, la Revue de cuisine, deMar tinu, et des œuvres deCherubini et Lussier.

Pour couronner diverses ac-tivités grand public, un pique-nique musical sera organisé ledimanche 16 août à la FermeRioux du Parc national du Bic.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVAL DE MUSIQUEDE CHAMBRE CONCERTSAUX ÎLES DU BICDu 8 au 16 août, www.bicmu-sique.com, billets : 418-724-0800

FESTIVAL DE MUSIQUE DE CHAMBRE CONCERTS AUX ÎLES DU BIC

Concerts dans les îles

BAPTISTE GRISON

La création du festival Concerts aux îles du Bic, dans la région de Rimouski, date de 2002.

ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR

Le schéma avait déjà fait ses preuves avec The Tempest : le Festival d’opéra de Québec of fre une scène à Robert Lepage et Ex Machinapour roder un nouveau spectacle, présenté ensuite au Metropolitan Opera de New York.

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A N D R É L A V O I E

A u Québec, d’un été à l’au-tre, le jazz fait toujours

une sor tie remarquée horsdes bars et des salles inti-mistes, allant à la rencontre dup l u s g r a n d n o m b r e , u n e fer veur qui ne cesse jamaisd’étonner les puristes.

Ils seront encore forcés decohabiter avec les amateurs oc-casionnels, attirés par la pro-grammation abondante et éclec-tique du Festival internationalde jazz de Montréal (FIJM),dans une 36e édition qui se dé-roulera du 26 juin au 5 juilletdans les multiples salles duQuartier des spectacles, ainsique sur la place des Festivals.

Mais que les mordus se ras-surent : de grandes figures dujazz seront une fois encore aurendez-vous. On pourra ainsi re-nouer avec le saxophonisteWayne Shorter, Dee Dee Brid-gewater, la plus européenne deschanteuses américaines, Ri-chard Galliano, l’accordéonistesuivant les traces d’Astor Piaz-zolla, le pianiste cubain AlfredoRodriguez ou encore le guita-riste américain John Pizzarelli.De plus, tels des anges veillantsur les destinées du FIJM, le pu-blic montréalais retrouvera avec

bonheur Oliver Jones et Vic Vo-gel, pas encore prêts à tirer leur

révérence, et c’est tant mieux.Même le spectacle de clôture

aura des couleurs montréa-laises puisqu’il mettra en ve-dette le Montreal JubilationGospel Choir, ensemble de voixpuissantes qui ne pouvait trou-ver meilleur endroit que la Mai-son symphonique pour faire vibrer les festivaliers.

Au chapitre de la diversitémusicale, le festival fait hon-neur à sa réputation et attirerasûrement les curieux de toutesallégeances. Ceux qui ont ratéle dernier passage de Mika àMontréal, en février dernier,pourront se reprendre, le chan-teur britannico-libanais livrantses succès (Grace Kelly, We AreGolden) en compagnie de l’Or-chestre symphonique de Mont-réal, avec Simon Leclerc au pu-pitre. Même s’il ne trône plusdepuis longtemps au sommetdes palmarès, Huey Lewis andthe News n’a rien perdu de sonénergie contagieuse et devraitenflammer la salle Wilfrid-Pel-letier le 1er juillet prochain. Au-tre figure énergique, le ci-néaste australien Baz Luhr-mann voit son cinéma (StrictlyBallroom, Moulin Rouge, TheGreat Gatsby, etc.) brûler lesplanches du TNM avec le spec-tacle For the Record : extrava-gances et paillettes garanties.

Le jazz prend le largeDurant l’été, le jazz prend

lui aussi la clef des champset d’autres coins du Québecpeuvent se vanter d’accueillirdes artistes talentueux qui ledéfendent avec fer veur. Lesorganisateurs de ces festi-vals réussissent eux aussi àa t t i r e r u n v a s t e p u b l i c ,créant par fois des événe-ments inusités pour inoculerla passion de la note bleue àdes spectateurs qui y sontparfois réfractaires.

On peut dire que, pour saneuvième édition, qui se tien-dra du 6 au 9 août, le FestivalJazz etcetera de Lévis necraint rien en mélangeant jazzet… yoga ! Il s’agira d’ungrand rassemblement dans leparc-belvédère de la Terrassede Lévis, un lieu magnifiqueavec une vue imprenable surla ville de Québec. De quoiinspirer les meilleurs musi-ciens, ainsi que les adeptes decette discipline méditative auxnombreux bienfaits.

Plusieurs artistes se produi-ront dans un cadre un peumoins bucolique, mais toutaussi agréable, dont MichelCusson, qui s’installera à l’An-glicane pour un spectacle com-binant sa passion pour le ci-néma (Séraphin : un homme etson péché, Monica la mitraille,Omertà) et ses grandes capaci-tés d’improvisateur. Dans un

autre registre et avec un stylereconnaissable entre tous, lejazz manouche, le groupe TheLost Fingers va continuer ànous surprendre avec ses relec-tures de succès populaires,dont ceux de Daft Punk, Earth,Wind and Fire, ou encore Gunsand Roses.

Un peu plus à l’est et tou-jours aussi près du fleuveSaint-Laurent, Rimouski vi-brera également au rythme dujazz, et ce, pour une trentièmeannée consécutive. Du 2 au6 septembre, le Festi Jazz in-ternational revient en force ensoulignant cet anniversaireavec une exposition rétrospec-tive au Musée régional, un vo-let gastronomique et un impo-sant défilé à travers les ruesde la ville intitulé « Le tinta-marre orchestré ». C’est biensûr la musique qui sera aucœur de l’événement se dérou-lant principalement sous cha-piteau. On pourra applaudir latalentueuse Betty Bonifassi(également en vedette auFIJM) avec, sous le bras, sonmagnifique premier album ouencore l’harmoniciste Guy Bé-langer, flanqué de l’incompara-ble Nanette Workman. Dequoi passer un bel été.

CollaborateurLe Devoir

Toutes les déclinaisons du jazz, et pas seulement à Montréal

Les amateurs de blues peuvent se rassasierpendant le Festival international de jazz deMontréal, mais d’autres événements fontaussi une place de choix à cette musique, per-mettant aux citadins comme aux touristes des’en mettre plein les oreilles.

Un des événements blues les plus impor-tants au Québec, le Festival international dublues de Mont-Tremblant remet ça pour une22e année, offrant plus d’une centaine de spec-tacles sur sept scènes extérieures et une di-zaine de restos-bars. Les festivaliers, près de100 000 lors des dernières éditions, aurontvraiment l’embarras du choix : Steve Hill,Bobby Bazini, Bob Harrison, Brandon Isaacs,Carl Tremblay, France D’Amour, Andria Si-mone, et tant d’autres se promettent de bras-ser la cage au cœur des Laurentides.

Ceux qui préfèrent vivre leur blues en villepourront le faire encore cet été au FestiBluesinternational de Montréal, événement situédans le paisible quartier Ahuntsic qui se dé-roulera du 6 au 9 août. La programmationcomplète n’est pas encore annoncée, mais onsait déjà que plusieurs artistes français se-ront de la partie, dont les guitaristes DanielBlanc et Mathieu Pesqué, ainsi que le groupeFoolish King.

De plus, pour couronner en beauté ces jour-nées blues au parc Ahuntsic, comptez sur lecharisme et l’énergie de Sylvie Desgroseil-liers, elle qui roule sa bosse depuis de nom-breuses années, et dont la participation àl’émission La Voix l’hiver dernier a semblé àplusieurs comme une révélation, sauf pourceux et celles qui ont déjà eu la chance de

l’apprécier en concert.En Mauricie, les organisateurs de Trois-Ri-

vières en blues ont décidé de ne pas se fier àla météo capricieuse de l’été québécois et ontconcentré une partie de leurs activités à l’Am-phithéâtre Cogeco ; l’espace couvert peut ac-cueillir près de 3500 spectateurs, et près de5000 sur l’espace gazonné. Notez toutefoisque le centre-ville et les bars des environscontinueront aussi d’être animés. Encore là,toute la programmation se déroulant du 20 au23 août n’est pas encore dévoilée, mais les in-conditionnels d’un groupe mythique de Hous-ton, Texas, savent déjà ce qu’ils feront le21 août prochain : ils se précipiteront pour leconcert de ZZ Top, depuis plus de quatre dé-cennies les défenseurs d’un blues mâtiné dehard rock. Une ruée de nostalgiques risquefort de prendre d’assaut Trois-Rivières, et ellepromet d’être bruyante !

Le blues ne prend pas de vacances…

23 juillet au 5 août 2015festivaloperaquebec.com

877 643-8131 billetech.com

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Saariaho / Maalouf Robert Lepage, mise en scène 30 juillet, 1, 3 et 5 août Grand Théâtre de Québec

Marie-Josée Lord Marc Hervieux Gino Quilico 28 juillet, La Cour du Vieux-Séminaire

De Lully à Rameau 25 juillet, Palais Montcalm

Nathalie Magnan 24, 26, 27, 29 et 31 juillet La Maison jaune

Natalie Choquette 23 juillet, Grand Théâtre de Québec

27, 28, 29 et 30 juillet

francophone

23 au 26 juillet et 30 juillet au 2 août

1er août, Vieux-Port de Québec

Direction générale et artistique : Grégoire Legendre

5eANDREW LEPLEY

Le guitariste américain John Pizzarelli fait partie des artistes enconcert au Festival international de jazz de Montréal.

SOURCE TROIS-RIVIÈRES EN BLUES

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ÉTÉ CULTURELL E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 3 E T D I M A N C H E 2 4 M A I 2 0 1 5 I 5

F R É D É R I Q U E D O Y O N

L a neuvième édition de laBiennale internationale

d’estampe contemporaine deTrois-Rivières (BIECTR), quise tiendra du 21 juin au 6 sep-tembre, étend encore un peuson empreinte mondiale en accueillant 300 œuvres de 50 artistes venus de 26 pays.Les cinq continents y sont tou-jours représentés.

Cette diversité des prove-nances reflète aussi la variétédes approches du monde del’estampe dont la manifesta-tion veut rendre compte. Si laBIECTR privilégie les tech-niques classiques comme la li-thographie, la sérigraphie, lesl inogravur es e t les eaux -fortes, elle est totalement ou-verte aux approches hybridesqui se répandent.

« Toutes les techniques sontreprésentées, ce qui fait quechaque biennale a sa personna-lité, explique la directrice ar-tistique de l’événement, Élisa-beth Mathieu. Il y a aussi desinstallations et des œuvressculpturales, parce que les ar-tistes aiment sortir du cadre. »

Un phénomène qui s’accen-tue depuis trois éditions, carces œuvres qui occupent l’es-pace et n’ont pas besoin de ca-dre permettent de décloison-ner les dif férentes pratiquesliées à l’estampe. « Beaucoupd’ar tistes utilisent l’estampesans qu’on le sache, parce qu’ilsne s’isolent pas dans une tech-nique, explique la directrice,qui a aussi une pratique d’ar-tiste. Ils fréquentent la vidéo, laphoto numérique, la peinture…La technique devient surtout unvéhicule qui vient appuyer uneproduction ou un imaginaire.De notre côté, on aime beau-coup les étalements sur les murset les œuvres qui ont un côté in-teractif », dit-elle. L’artiste Patri-cia Bouffard-Lavoie, de Trois-Rivières, invite ainsi les gens àécrire sur son œuvre Conversa-tion #1 à propos des imagesvéhiculées par la publicité.

Fondée en 1997, la BIECTRest un événement majeur enar ts visuels au Québec. Unjury renouvelé chaque annéesélectionne les dossiers d’ar-tistes. Pour cette neuvièmeédition, l’équipe a reçu 385propositions et en a retenu 57.Les œuvres se déploient danstrois sites (Galerie d’ar t duParc, Centre d’exposit ion Raymond-Lasnier et MuséePierre-Boucher). Mais d’au-tres lieux d’exposition environ-nants en profitent pour boni-fier l’of fre, comme le Muséequébécois de la culture popu-laire, qui reçoit trois artistes,dont René Derouin.

Élisabeth Mathieu signalequ’une bonne proportion desartistes sélectionnés n’avaientjamais encore participé à l’évé-nement. La relève comme lesfigures plus reconnues dans lemilieu québécois, telle HélèneLatulippe, sont du nombre. Sila France et la Belgique sontfor tement représentées, laBiennale accueille aussi desœuvres d’ar tistes de l’Iran(Medhi Darvischi), de la Ser-bie (Jelena Sredanovic), de laThaïlande (Wal Chirachaisa-kul), du Mexique (Juan JamonLemus) et, bien sûr, du restedu Canada.

Son nouveau logo aux cou-leurs écolo bleu et vert traduitsa volonté de s’inscrire dansune logique de développementdurable, mais il annonce aussi

le souf fle de renouveau quil’entoure. L’événement, quiconnaît déjà une belle noto-riété internationale dans sadiscipline, a en ef fet mis surles rails une version réduite desa précédente biennale 2013(réunissant 25 œuvres méticu-leusement choisies) qui a cir-culé en Gaspésie et à Drum-mondville à l’automne 2014.

«C’était une forme de projet-

pilote et on a eu près de 2700visiteurs dans deux lieux d’expo-sition seulement. Ça prouve queça intéresse le public.» L’équipede la BIECTR compte répéterl’expérience pour sa 10e édi-tion, en 2017, qui célébrera les20 ans de l’événement, aprèsavoir pris le temps d’analyserses données d’achalandage.

La BIECTR a aussi lancé leprojet d’impression ludique etcollectif Ferme ta boîte, qui afait boule de neige pour finale-ment donner lieu à une expo-sition de 300 œuvres présen-tée à la galerie du Parc deT r o i s -R iv iè r es , en coursjusqu’à la fin du mois.

Le titre, ouvert à toutes les

interprétations, fait d’abord ré-férence aux anciennes lignestéléphoniques partagées entreplusieurs foyers québécois.

L’initiative, issue du col-loque Imaginarium (en amontde la Biennale 2013), visait àrecueillir de petites boîtes im-primées par des artistes et desétudiants du milieu de l’es-tampe. Les 150 participants ducolloque ont d’abord reçu un

modèle vierge à im-primer selon son pro-pre imaginaire. Puis,les demandes de par-ticipation ont fusé departout.

« Tellement que c’est devenui n t e r n a t i o n a l , s o u l i g n eMme Mathieu. Plus de 2000 mo-dèles ont été envoyés à travers lemonde, dont 1000 en Belgique,où on est en train de planifierune expo dans les prochainsmoi s . » Par is e t Be lgrade pourraient suivre. Au total(jusqu’ici), quelque 400 artistesont renvoyé leurs boîtes impri-mées. L’exposition actuelle enréunit 300, plus une dizaine detrès grands formats issus decommandes spécifiques à desar tistes. Là encore, les cinqcontinents sont représentés.

CollaboratriceLe Devoir

Des estampes pour tous les goûtsLa biennale de Trois-Rivières est portée par un second souffle

D’autres rendez-vous en artsDu 1er au 5 juillet, place àMontréal en arts, la plusgrande galerie à ciel ouvertde l’Est canadien.Le 33e Symposium interna-tional d’art contemporain deBaie-Saint-Paul se dérou-lera sur le thème «Mur-mures du quotidien», du31 juillet au 30 août.Identités et territoires sontau menu des 6es Rencontresinternationales de la photo-graphie en Gaspésie.36 artistes des Cantons-de-l’Est participeront au Tourdes arts, du 11 au 19 juilletLe lac Memphrémagogaura son propre Circuit desarts, du 25 juillet au 2 août.

Comme d’autres régions duQuébec, la vallée du Riche-lieu vous propose de partir àla rencontre de ses artisteset artisans à travers six vil-lages: Saint-Charles, Saint-Denis, Saint-Ours, Saint-Roch, Saint-Antoine et Saint-Marc. Orchestré du 20 au28 juin (une pause les 22 et23), le Parcours des arts duRichelieu se démarque parla possibilité de visiter lesateliers de travail et de créa-tion, en empruntant les petits traversiers qui vontd’une rive à l’autre dans chacun des villages. Deuxexpositions collectives réu-nissant les œuvres des ar-tistes de cette 13e édition sedérouleront du 20 au 28 juinà la Maison du surintendant,au Canal de Saint-Ours deParcs Canada, et à la Sallede l’Institut canadien, àSaint-Charles. Le restaurantLe Rafio-Pub expose aussides œuvres tout au long del’été, du 8 juin au 6 septem-bre. Avis aux artistes enherbe: dans le cadre de son275e anniversaire, Saint-Denis-sur-Richelieu orga-nise aussi une journée decroquis dans ses rues, à ciel ouvert, à laquelle les ama-teurs sont invités à partici-per. À vos crayons!

L’art, d’une rive à l’autre

GUY LANGEVIN

Sandra Baud, Suisse, Radiographie No 4, linogravure (2013).

Pour cette neuvième édition,l’équipe a reçu 385 propositions et en a retenu 57

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J É R Ô M E D E L G A D O

L es cent ans de Piaf, lestrente ans de Marie-De-

nise Pelletier, les vingt ans deKevin Parent. Les FrancoFo-lies de Montréal 2015 aurontl’âme nostalgique. Et pourquoipas ? Tant qu’elles n’empê-chent pas l’innovation…

Prenez Kevin Parent, celui d’ily a vingt ans, tout juste sorti desa Gaspésie avec son premierPigeon d’argile. Le mémorablealbum, ponctué de classiquestels que Seigneur ou Nomade sé-dentaire, n’a jamais été joué de-vant public dans son intégralité.Il le sera pendant les Francos,sans doute sous des arrange-ments mis à jour. Mais qui sait,peut-être bien que FranceD’Amour montera sur scènepour entonner, comme sur ledisque, ce Boomerang au refrainsi peu vieilli : « Vous êtes ben comiques, vous êtes ben smart /Vous êtes le genre de chumsqu’on achète au K-Mart».

Il n’y en aura évidemment pasque pour le passé. Bien de leurtemps, les Francos proposentsur la même scène Louis-JeanCormier et Marie-Pierre Ar-thur, parmi ce qu’il y a de mieuxaujourd’hui en rock pop québé-cois. Des réunions inusitéescomme celle-là, les programma-teurs en ont prévu d’autres, pê-chées en France, telles quecelle de la famille Chedid: Mat-thieu, dit M, ainsi que son pèreLouis, sa sœur Anna (ou Nach)et son frère Joseph (ou Salim);

ou encore celle qui prend desairs d’af faire majeure dans lasphère rap : JoeyStarr (dugroupe NTM), grande gueuleportée sur la dénonciation desinégalités sociales, accompagnéde Nathy (Tüco), de D.J. en-flammés et de la «bête hybride»B.A.G.A.R.R.E. Sans doute, leMétropolis s’enflammera.

Parlant bagarre… Autrerendez-vous, plus intimistemais tout aussi choquant, celuiréunissant Pépé et sa guitare

avec Mononc’ Serge et sacontrebasse. L’af f iche an-nonce autant des « chansons ir révérencieuses » que des« blagues douteuses, des blas-phèmes, de la bagarre, du sexe,de la drogue…» Ça promet.

Des voix de l’heure, d’ici, se-ront en solo : les Patrice Mi-chaud, Jérôme Minière, ÉmileProulx-Cloutier, Stéphanie La-pointe (mais avec invités) etPhilippe Brach (lui, avec qua-tuor à cordes). D’Europe vien-

dront vieux et moins vieuxr ou t ie rs t e l s que Fauve ,groupe phare du nouveau rockfrançais, la bête de scène cata-lane Cali, le très rare et éclatéChar lÉ l i e Coutur e , a ins iqu’une Juliette Gréco en tour-née d’adieu.

Ceux qui apprécient la chan-son française seront d’ailleurscomblés : Isabelle Boulay ou-vre le festival avec le spectacleReggiani, vous et moi, alorsque Pierre Lapointe reprendson Paris tristesse qui l’avaitpoussé en France.

Les spectacles à grand dé-ploiement, manière récurrentepour monter des concer tshommages, sont aussi l’occa-sion de rassembler plusieursbelles têtes. Pour le centenairede naissance de la Môme, vien-dront chanter, entre autres,Betty Bonifassi, Florence K etMartha Wainwright, avec YannPerreau à la mise en scène.

En guise de clôture, le20 juin, le festival rendra hom-mage à une voix d’une autreampleur. Le spectacle Lé-gendes d’un peuple s’annoncecomme « une épopée musicaleconsacrée aux francophonesd’Amérique » , Acadiens etLouis Riel inclus. Patrice Mi-chaud, Vincent Vallières, MaraTremblay, Piché, Jorane, Per-reau (qui assure encore lamise en scène) sont parmi les13 interprètes à l’affiche.

CollaborateurLe Devoir

27ES FRANCOFOLIES DE MONTRÉAL EN SALLE

Innovations et nostalgie

J É R Ô M E D E L G A D O

Yaura-t-il, sur les plainesd’Abraham, un avant et un

après-Rolling Stones? Le spec-t ac le de Mick Jagger e tconsorts, prévu à mi-parcoursdu Festival d’été de Québec,sera à coup sûr un moment fortde la période estivale. À plus de70 ans, les Stones créent en-core la sensation, ne serait-ceque par le simple fait d’existerencore en tant que Stones.

Le rock pur et dur, pour nepas dire celui empreint de lanostalgie des années 1960 à1980, aura bien des antennesdans ce festival jadis porté parla chanson en français. Deuxjours avant les Stones, lesPlaines accueilleront les Doo-bie Brothers et Boston, lorsd’un lundi aux allures de rêvepasséiste — «More than a fee-ling, when I hear that oldsong…», n’est-ce pas?

Pur et dur, et même plus : ledernier week-end, la princi-pale scène de ce festival sur-tout attendu pour ses specta-cles extérieurs prendra dupoids avec les groupes pharesdu heavy metal, Deep Purple,et du métal, Megadeath.

Le reste de la programma-tion sur les Plaines serapresque de la soie pour lesoreilles. De la soie folk si-gnée Patrick Watson (avec in-vités), de la fibre pop-élec-trique avec Ariane Moffatt oue n c o r e d e s t e x t u r e sdouces du séducteur des an-nées 1990, Patrick Bruel.

Le jeudi 16 juillet, sinon,sera tout rap et hip-hop, avecle passage de rappeurs d’ici(Saiman) et d’ailleurs, tel quele mythique IAM. Le grouped e M a r s e i l l e , c o n s i d é r écomme l’un des pionniers durap en français, vivrait ses der-niers moments après 25 ansd’activités et de soubresauts.

La deuxième scène en im-portance, située au parc de laFrancophonie , résonnerad’abord en anglais avec Pas-

cale Picard, puis avec The Tra-gically Hip, autre groupe dupassé. Des voix jeunes etmoins jeunes donneront en-suite au parc sa raison d’être,du nouveau venu Antoine Cor-riveau aux bien connus PatriceMichaud et Vincent Vallières,en passant par l’encore pré-sent Luc De Larochellière.Bernard Adamus s’y pointeralors de la deuxième semaine,entre des invités de Calgary,Viet Cong, et le fils Zappa, quirend hommage à son père.

La scène place d’Auteuil, laseule qui n’impose pas le lais-sez-passer payant, vibrera,elle, aux airs du monde, touteslangues et musiques confon-dues. Ce sera le cas notam-ment avec un groupe qui mé-lange l’Europe des Balkans àla Colombie, le bien nomméGypsy Kumbia Orchestra.

Où ailleurs qu’ici vivre legrand retour de Zebda, qui en-tremêle rock, raï et reggae ?Les hommes de Toulouse,avec leur accent et leurs tubessi prompts à chanter la dif fé-rence, s’y produiront deuxjours après l’avoir fait à Mont-réal. À Québec, la fête, gra-tuite et à la belle étoile, n’aurapas d’égale.

C’est aussi place d’Auteuilque montera sur scène PierreKuenders, la nouvelle figureau Québec du mét i ssage musical. Airs électroniques,r ythmes africains, sons ca-juns, tout y est chez lui. Boo-gat mais aussi Betty Boni-fassi, Brigitte Boisjoli, ValérieCarpentier, Salomé Leclercou les revenants Alfa Rococoseront parmi les autres Qué-bécois à l ’af fiche sur cettescène. Le rideau tombera ce-pendant avec les Cubains deLos Van Van, qualifié par lapresse argentine de « RollingStones de la salsa ». Ce seral’été des Stones, pas de doute.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC

L’année des Stones

PEDRO RUIZ LE DEVOIR

Bien de leur temps, les Francofolies verront plusieurs voix de l’heure en spectacle.

JACQUES GRENIER LE DEVOIR

Kevin Parent jouera l’intéralité de son premier album, Pigeon d’argile.

LAURIE DIEFFEMBACQ BELGA AGENCE FRANCE-PRESSE

Le spectacle des Rolling Stones, prévu à mi-parcours du Festivald’été de Québec, sera à coup sûr un moment fort de l’été.

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Y V E S B E R N A R D

D es happenings de chantset de musiques acous-

tiques sur des sites enchan-teurs, des chansons de marinspour célébrer le Saint-Laurent,un festival de violon au pluriel :l’été trad québécois sera foi-sonnant, d’autant que les HayBabies, Breabach, le Vent duNord, Genticor um, MichelFauber t, Jayme Stone avecson projet sur Alan Lomax etune tonne d’autres ar tistessont au rendez-vous. Voyonsça de près.

Chants de viellesLa saison trad commence

avec cette charmante rencon-tre organisée par la familleélargie du Vent du Nord dansle village patrimonial de Saint-Antoine-sur-Richelieu, du 26au 28 juin. Cinquante concertset ateliers seront of fer ts,parmi lesquels les grandessoirées sur le quai, un specta-cle à l’église, l’assemblée deschanteurs, un Fest-Noz à labretonne, une veillée dedanses québécoises, les ran-données chantées et le défilédes chanteurs, musiciens etcurieux dans les rues du vil-lage. Cette année, on accordeaussi plus d’importance à laprogrammation jeunesse, avecplusieurs activités conçuespour les enfants.

Q u a n taux artistesp a r t i c i -p a n t s , l ec h o i x e s triche et di-versifié, desHay Babies,a v e c l e u rindie - fo lk -countr y, àMichel Fau-b e r t , q u is’amène entant qu’ar-tiste en rési-dence d’ex-ploration. Ily a a u s s i

Breabach, l’un des groupesécossais les plus acclamés del’actuelle génération, le triobreton Brou-Hamon-Quimbert,qui figure parmi les enfantschéris de Chants de vielles, etTim Eriksen, un spécialiste deschansons folk obscures et descordes haletantes.

Quant aux autres ar tistesquébécois, retenons l’interpré-tation intégrale du disque LaSt-Berdondaine, un classiquequi sera of fer t par les musi-ciens d’Entourloupe, version1998. En plus du power trio DeTemps Antan et son énergiefoudroyante, de Mélisande,avec son électro-trad conta-gieux, et de Jean-François Bé-langer, le créateur qui a réussiun superbe retour depuis l’andernier avec ses instrumentssuédois et son inspiration in-temporelle. Renseignements :450-583-5631, http://chantsdevielles.com.

Mémoire et racinesNous nous retrouvons cette

fois-ci à Saint-Charles-Borro-mée, aux abords de la rivièreL’Assomption, du 24 au 26 juil-let, et, pendant les deux joursprécédents, au centre-ville deJoliette pour le préfestival. Uneparticularité de Mémoire et ra-cines : un ancrage dans Lanau-dière et une participation signi-ficative des ar tistes de la ré-gion. À quoi faut-il s’attendrecette année ? Peut-être à uneapproche plus folk, commel’avait envisagé l’an dernier leprésident, Cédric Champagne.Mais, ce qui est certain, c’estque, au moment de mettresous presse, la présence detrois artistes est confirmée: LeVent du Nord, Jayme Stone etles Duhks.

Le Vent du Nord (en photo)propose le spectacle de Têtu, ledisque paru il y a quelquesmois qui révèle un engage-ment sociopolitique toujoursaussi clair en faveur de l’envi-ronnement et de l’indépen-dance du Québec. On y trouveaussi une empreinte plus clas-sique, une suite inédite d’har-monies vocales et plus dechansons en mode mineur.Tout cela paraît bien promet-teur pour la scène.

De son côté, le banjoïste to-rontois Jayme Stone a lancé,avec une pléiade d’excellentsmusiciens, un disque consacréau grand défricheur Alan Lo-

max et comprenant l’abc duroots américain : des sea shan-ties aux chansons de cow-boys, aux countr y blues , aubluegrass, à l’old-time et plusencore. Il s’amène avec Mar-garet Glaspy, Tatiana Har-greaves & Andrew Downing.Restent les Duhks, l’excellentgroupe roots de Winnipeg ausein duquel on retrouve leQuébécois Colin Savoie-Levac.Renseignements: 450-752-6798,http://memoireracine.org.

La fête des chants de marins

Les amarres seront lar-guées à Saint-Jean-Por t-Jolipour la 17e édition de ce festi-val, qui se tiendra du 12 au16 août. C’est l’occasion de cé-lébrer le fleuve, les chansonsde marins, le chant des si-rènes et la littérature de cetunivers particulier. Ainsi, lesvieux loups de mer côtoierontles nouveaux moussaillonsaux alentours de la Tente àcontes, du Bar des aventuriersou dans d’autres lieux pour lesateliers de danses bretonnes,les Fest-Noz, la dictée mari-time populaire et plusieurs au-tres activités.

Cette année, le festival ac-cueille des artistes des Pays-Bas, de la France et du Qué-bec. Leurs noms sont très évo-cateurs : Act of Mutiny, desgaillards de Leyde, aux Pays-Bas ; Avis de grand frais, quifont revivre les chants cor-saires, pirates et flibustiers ;Bâbord-Tribord, avec sa poé-sie portée par les noroîts et lessuroîts ; Brise-Glace, un qua-tuor qui chante la mer sur desairs bretons, irlandais, cajunset manouches. Sans parler duChœur Échos d’Arcadie, enhommage aux Acadiens, duduo Le chant des sirènes et duPor t-Jolien Jonathan Robi-chaud-Bernier.Renseignements : 418-598-9465, http://www.chantsma-rins.com.

Festival Violontraditionnel Sutton

Consacré au violon tradi-tionnel, comme son nom l’in-dique, ce festival passe cetteannée de deux à quatre jourset se déroule du 13 au 16 aoûtsur plusieurs scènes de Sut-ton, dont la plupart sont exté-rieures. Les spectacles sontsouvent gratuits et la directionartistique est assumée par leréputé Pascal Gemme, violo-neux de Genticorum, qui seproduira d’ailleurs avec songroupe et en duo avec le chan-teur et guitariste Yann Fal-quet, lequel accompagnera levioloneux David Boulanger.D’autres artistes passionnantsseront de la fête : Claude Mé-thé et Dana Whittle, qui of-frent leur complicité musicaledepuis des années, le joueurde violon madelinot MathieuGallant, Jocelyn Bérubé, quipropose son spectacle pour en-fants, Le Trad Orchestre, quianimera des activités sponta-nées, et Soulwood, le groupede Sutton aux sons boisés. En-fin, les derniers et non lesmoindres : la violoniste écos-saise Shona Mooney, en duoavec son père, et Yvon Mi-meault, un violoneux gaspé-sien volubile avec un réper-toire familial et tout plein debonnes histoires à raconter.Renseignements : violontradi-tionnelsutton.com.

CollaborateurLe Devoir

LES FESTIVALS TRAD AU QUÉBEC

Quatre événements, mille couleurs

GUILLAUME MORIN

Cinquante concerts et ateliers seront offerts, parmi lesquels les grandes soirées sur le quai, un spectacle à l’église, l’assemblée des chanteurs, un Fest-Noz à la bretonne,une veillée de danses québécoises, les randonnées chantées et le défilé des chanteurs, musiciens et curieux dans les rues du village de Saint-Antoine-sur-Richelieu.

Cette année,le festival LaFête deschants demarinsaccueille desartistes desPays-Bas, dela France etdu Québec.

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L A U R I E V A N H O O R N E

E n dehors des grands cen-tres du Québec, de plus

en plus de festivals par vien-nent à consolider un publicavide de spectacles estivaux,qu’ils misent sur des artistesbien établis ou sur la relève.

Jusqu’au 30 mai, le Festivaldes guitares du monde del ’Ab i t ib i -Témiscamingue(FGMAT) met à l’honneurnon seulement les guitares,mais aussi le violon, le violon-celle, la mandoline, l’ukulélé…Dans l’ancien quartier ouvrieroù il se déroule, et qui s’appa-rente plutôt aujourd’hui à unpetit quartier des spectacles, ilpropose neuf soirs de specta-cles intimistes.

Parmi ces spectacles, celuide Jacques Michel, qui, en-thousiasmé par l’hommageque lui a rendu l’année passéele FGMAT, fera son grand re-tour sur scène après une ab-sence de presque 30 ans et enprofitera pour lancer son toutnouvel album. Richard Desjar-dins, un habitué du festival, aégalement monté un spectaclespécialement pour l’occasion.Originaire de New York, la vir-tuose du finger picking, KakiKing, présentera un spectaclemultimédia, avec projectionssur sa guitare et derrière elle.

Le Festival de la chanson deTadoussac, auquel était consa-cré un article dans un précé-dent cahier spécial, se tient du11 au 14 juin, avec notammentdes prestations de JulietteGréco, Fred Pellerin, Louis-JeanCormier et Salomé Leclerc.

Du 26 juin au 4 juillet, sur lebord de la mer, le Festival enchanson de Petite-Vallée dé-balle sa 33e édition. Cette an-née, c’est Kevin Parent qui of-ficie à titre d’artiste passeur.Le natif de la région présen-tera son tout dernier album,Face à l’Ouest, et verra son ré-pertoire revisité à l’occasionde deux spectacles : l’un parune chorale de 300 écoliers ducoin, l’autre par une vingtained’artistes.

Le reste de la programma-tion n’est pas moins attrayant :les Sœurs Boulay, Pierre La-pointe, Renée Martel et Valé-rie Carpentier seront de la par-tie, ainsi que les habitués dufestival que sont Yann Perreauet Daniel Boucher, pour nenommer que ceux-là.

Directeur général du festivaldepuis 1998, Alan Côté se féli-cite d’organiser plus qu’unsimple festival. « Ce qu’on meten branle, c’est une véritable pe-tite communauté, où l’on multi-plie les rencontres impromp-tues, où l’on croise les artistessur la plage. Tout ça tient d’unecertaine magie. »

Pour les 80 % de festivaliersqui viennent de l’extérieur dela région, le voyage — par-fois de plus de 300 kilomè-tres — fait partie intégrantede l’expérience.

Plus important festival cultu-rel de la région de la Mauricie,le Festivoix de Trois-Rivièresdéploie du 26 juin au 5 juilletune programmation aussiriche que diversifiée. Pourcette 22e édition, ce sont, entreautres, Éric Lapointe, les Cow-boys Fringants, Bobby Bazini,Patrick Watson, Adam Cohen,les Barr Brothers, BrigitteBoisjoli, Elliot Maginot et lesHay Babies qui investiront lecentre-ville de Trois-Rivières :ses rues, ses bars, la cour ar-rière du couvent des Ursu-lines, le bord du fleuve Saint-Laurent avec ses bateaux decroisière en arrière-plan. Tho-mas Grégoire compare en cesens le festival, dont il est le di-recteur général, à ceux quel’on peut voir en Europe.

Par souci écologique, le Fes-tivoix met des vélo-taxis et desnavettes électriques à la dispo-sition des festivaliers pour sedéplacer d’un spectacle à l’au-tre et découvrir — ou redécou-vrir — le centre-ville et sonquartier historique.

Place à la relèveUnique festival de musique

dans la région lavalloise, Diapa-son a été mis sur pied dans lebut de lancer des artistes pro-fessionnels en début de car-rière tout en associant entre-prises et commerçants locaux.Autrefois organisé à l’automne,il intègre cette année la grande

famille des festivals estivaux, cequi lui permet désormais d’or-ganiser ses spectacles en exté-rieur, toujours dans des en-droits parfois insolites. Presta-tions surprises, zone gour-mande et salon consacré au vi-nyle et à la musique sontégalement au menu de cet évé-nement entièrement gratuit etdont la programmation sera dé-voilée le 1er juin. Du 9 au 12 juil-let dans le quartier Sainte-Rose.

La relève est également laraison d’être du Festival de larelève indépendante en Abi-tibi-Témiscamingue (FRI-MAT), qui ne se contente pasde donner un public à la scèneémergente locale. « On donnedes formations, notammentpour apprendre à se vendre, ex-plique Yan Lapointe, présidentdu FRIMAT. On leur donnel’occasion de monter sur scène.Certains se font remarquer etintègrent par la suite d’autresfestivals. » Pour autant, le FRI-MAT ne se prive pas d’artistesqui attirent les foules : Louis-Jean Cormier l’année der-nière, Ariane Mof fatt pourcette 11e édition, qui se tientdu 22 au 25 juillet.

Si ses dernières moutures

étaient résolument folks, leFRIMAT prend cette année untournant plutôt rock. Parmi lesartistes qui forment la vitrinede la relève de cette année, onretrouve même un groupe dedeath metal. « On a longtempspensé qu’on allait finir parfaire le tour des groupes émer-gents de la région, se rappelleM. Lapointe. En réalité, on ena chaque année de plus enplus. »

Du répit pour les oreillesLe village de Saint-Camille,

dans les Cantons-de-l’Est, ac-cueille pour la quatrième fois le

Festival Masq’Alors, né du désirde Hildegund Janzing, psycho-logue, de partager sa passionpour le masque en tant qu’objetd’art, accessoire de théâtre etsujet anthropologique.

L’artiste californienne ShaSha Igby proposera ainsi Pa-per Wing , théâtre dansécontemporain aux for tes in-fluences asiatiques, enseve-l ie dans un costume sur-chargé et impressionnant.Une troupe d’agriculteursquittera son Nordeste brési-l ien — chose rare — pourprésenter les masques d’ani-maux et d’êtres surnaturels

qu’ i ls por tent lors desdanses exécutées pendant lafête des Rois. Sekou Ogo-bora Dolo, originaire duMali, fera également le trajetpour donner une conférencesur son peuple, les Dogons,ethnie par mi les plus étu-diées en anthropologie etdont l ’ar t du masque, trèsdéveloppé, se déploie notam-ment lors de danses rituellesdurant lesquelles ils se pa-rent d’imposants masques debois. Du 28 mai au 7 juin.

CollaboratriceLe Devoir

Les festivals en région s’illustrent

ÉTIENNE FOURNIER

Du 26 juin au 4 juillet, sur le bord de la mer, le Festival en chanson de Petite-Vallée déballe sa33e édition. Cette année, c’est Kevin Parent qui of ficie à titre d’artiste passeur.

ALBERT HOLLANDER

L’artiste californienne Sha Sha Igby proposera ainsi Paper Winglors du Festival Masq’Alors, dans le village de Saint-Camille.

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ANNIK MH DE CARUFEL

Ariane Moffatt sera présente pour la 11e édition du FRIMAT.