synthèse des travaux d'étudiants

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Page 1: Synthèse des travaux d'étudiants
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Programme DYPEN

Synthèse des travaux d'étudiants

Janvier 1999

Page 3: Synthèse des travaux d'étudiants

Institutions membres du collectifDYPEN 1995-1999

• Centre National de Télédétection, Tunis

• Centre de Recherche, d'Etude, de Documentation et d'Information sur laFemme, Tunis

• Commissariat Régional au Développement Agricole de Siliana (site deBargou· )

• Ecole Supérieure d'Agriculture de Mograne (site de Bargou)

• Institut National de la Recherche Agronomique de Tunis

• Institut des Régions Arides de Médenine (sites de Menzel Habib et El Faouar)

• Institut Sylvo-Pastoral de Tabarka (site de Kroumirie)

• Laboratoire Population-Environnement de l'Université de Provence - !RD(ex-ORSTOM)

• Mission !RD (ex-ORSTOM), Tunis

En italique, est mentionné le site dont l'institution est localement responsable.

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Entre 1994 et 1998, le programme DYPEN a accueilli une trentaine de stagiaires dansle cadre de la formation à la recherche. Issus d'écoles de techniciens supérieurs,d'ingénieurs, de DEA ou d'écoles doctorales, ces étudiants ont permis au programme,à travers leur mémoire de fin d'étude, d'affiner les connaissances de terrain. Ils ontpris aussi une part dans l'élaboration des idées et des méthodes. Parus dans lacollection Travaux et Recherches DYPEN, ces travaux représentent une somme deconnaissances qu'il est difficile de synthétiser sans la replacer dans la problématique etles résultats du programme. C'est pourquoi, dans ce document, chaque mémoire faitl'objet d'un résumé, grâce auquel on pourra se faire une idée plus précise sur sonapport scientifique à l'ensemble du dispositif de recherche. Ensuite, la table desmatières de chaque mémoire est présentée, afin de mieux se rendre compte de lastructure du travail et des points de détails susceptibles d'intéresser particulièrement lelecteur. Enfin, des extraits significatifs sont proposés. Signalons pour terminer que lesmémoires' cités sont consultables auprès des institutions localement responsables dessites DYPEN sur lesquels les recherches ont été effectuées.

Frédéric Sandron

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Le programme DYPEN

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Table des matières

Première partie: le programme DYPEN

Problématique ,. .. . .... .. ... . . 6Méthode de recherche........................................................................................ 7La collection Travaux et Recherches, liste des mémoires.................................... 8

Deuxième partie: présentation des mémoires

BDHM Michaël (Kroumirie) 12BUENO Evelyne, OTTAVIANO Béatrice (Bargou) 16MANUSSET Sandrine (Kroumirie) 22BDHM Michaël (Kroumirie) 25TRONCHE Nathalie Rachel (Bargou) 28BADINAND Vincent (Krourriirie) 33DRillI Kamel (Bargou) 39KAROUS Omrane (Bargou) 44OUESLATI Besma (Kroumirie) 49KHEFIFI Myriam, (Bargou) 55CHAIZE-AUCLAIR Marianne (Menzel Habib) 60BROCHIER PUIG Jcelle (El Faouar) 65MAAMRI Monia (Bargou) 70EL BOUKI Hounaida (Bargou) 74GARDIN Jean (Kroumirie) 78BOUKIR Hamid (Bargou) 82ENNAKKACH Brahim (El Faouar) 88NAGATI Issam, GASMI Tarek (Bargou) 93MANNAÏ Sondes (Kroumirie) 99BEN MILOUD Essia (Bargou) 103BARONNET David (El Faouar) 108TBIB Amor (Menzel Habib) 113AGREBI Houcem (Menze1 Habib) 118GHOURABI Ahlem (Bargou, Menzel Habib, El Faouar) 122MESSAOUD Ahmed (El Faouar) 127

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Problématique

De nombreuses conférences internationales au cours des dix dernières années ont sanscesse renouvelé l'impérieuse nécessité de concilier le développement économique etsocial et la préservation des ressources naturelles et de l'environnement. Le conceptde « développement durable l)} qui en est issu est aujourd'hui bien connu desscientifiques, des responsables et aussi du grand public. En revanche, le passage del'idée à sa concrétisation est loin d'être évidente.

Outre les motifs économiques, géopolitiques ou technologiques, l'une des raisons dece constat est le manque de connaissances scientifiques permettant de proposer dessolutions ou des scénarios de développement durable. Le thème est nouveau et lacommunauté scientifique s'est mobilisée sur quelques aspects jugés primordiaux (effetde serre, biodiversité, pollution urbaine...) à une échelle le plus souvent nationale ouplanétaire. Il apparaît que les études plus localisées sont beaucoup moins nombreuses.

C'est dans cet esprit que le collectif de recherche DYPEN a choisi de s'intéresser auxinteractions entre la population et son environnement à un'niveau plus fin, qui est celuide la petite région. Quatre sites d'étude en Tunisie rurale ont été retenus pourélaborer une méthode d'observation de ces interactions de manière dynamique.Dynamique de l'environnement et dynamique de la population sont ainsi intégréesdans le temps et l'espace pour connaître leurs effets croisés et montrer que les effetsau niveau local sont souvent plus subtils que les abrupts schémas néo-malthusiens ouboserupiens qui ne voient que des impacts de la croissance démographiquerespectivement négatifs ou positifs sur l'environnement2

.

A une échelle aussi fine et dans des sites aussi variés que ceux retenus3, il fallait

acquérir une bonne connaissance des comportements sociaux et économiques despopulations et des phénomènes écologiques. Les travaux des étudiants se sont révélésextrêmement enrichissants quant à l'accomplissement de cette tâche.

1 Pour une présentation synthétique, on pourra se référer par exemple à l'ouvrage suivant:HARRIBEY Jean-Marie, 1998. Le développement soutenable, Economica. 112p.2 Pour une présentation plus détaillée de la problématique DYPEN, on pourra se référer auxdocuments suivants .COLLECTIF DE RECHERCHE DYPEN, 1994. Evolution des milieux naturels et dynamique depopulation en TUnisie. Rapport de recherche présenté au Ministère de l'Enseignement Supérieur etde la Recherche, Programme 90 L 0735, avril, 151p. + annexes.COLLECTIF DE RECHERCHE DYPEN, Les relations population-environnement en Tunisie rurale.Première phase 1989-1995. Tunis. 102 p.PICOUËT Michel, 1996. « Le problème population-milieux naturels en Tunisie», ln Gendreau F.,Gubry F., Véron 1. Populations et environnement dans les pays du Sud, Karthala-Ceped, Paris.pp. 143-164.3 Du Nord au Sud de la Tunisie:La Kroumirie, zone montagneuse et forestière où menace la déforestation;Bargou, dans le Haut-Tell, est soumis à l'érosion des sols et à la déforestation;Menzel Habib, dans la région de Gabès, connaît des problèmes de désertification;El Faouar, oasis en bordure du Sahara, tire ses ressources d'une nappe d'eau en voie d'épuisement.

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Méthode de recherche

L'articulation des différentes opérations a été élaborée par le collectif DYPEN à lasuite d'une première phase de résultats analytiques (1989-1994) sur les interactionsentre les dynamiques sociales et environnementales en milieu rural tunisien. Il s'estavéré que la complexité des phénomènes mis en jeu devait se traduire par un dispositifde recherche fondé d'une part sur la pluridisciplinarité, d'autre part sur le croisementd'approches à validité statistique et d'études plus fines de type monographique enguise de générateurs d'hypothèses. Les composantes de ce dispositif sont décrites ci­après.

ENQUETE PRINCIPALEMenée sur environ 600 ménages par site, échantillonnée aléatoirement au quart de lapopulation, l'Enquête Principale comprend des rubriques socio-économiques,démographiques, conditions de vie, agriculture, usage des ressources naturelles. Elleest statistiquement représentative de la population des sites étudiées.

TYPOLOGIE MENAGES "Basée sur les activités agricoles, la typologie permet de classer en quelques grandsgroupes les ménages et leurs impacts sur l'environnement.

MOTH (MOdule THématique)Les Modules Thématiques étudient de manière très fine un thème particulier(stratégies familiales, perception de l'environnement. .. ) sur les quatre sites de manièrecomparative. Ils concernent un petit nombre de ménages choisis selon leur typologie.

OSLO (ObServatoire LOcalisé)Ils ne concernent qu'un seul site et permettent l'étude d'un phénomèneenvironnemental particulier (érosion des sols, déforestation, gestion de l'eau... ). C'estsurtout dans cette opération que les mémoires d'étudiants ont apporté une précieuseconnaissance intégrée ensuite dans un schéma plus vaste.

CARTOGRAPHIEDes cartes d'occupation des sols sont dressées à partir de données de terrain etd'images satellitales. Elles permettent de suivre la dynamique du milieu naturel.

SIGLes données socio-économiques et environnementales sont intégrées dans un systèmed'information géographique. Chaque site fait l'objet d'une maintenance et del'actualisation de ce SIG sous la responsabilité de l'institution locale, membre ducollectif DYPEN.

MODELISATIONPour mieux comprendre les interactions population-environnement et étudier desscénarios de développement durable, les actions de modélisation synthétisent lesrésultats des autres opérations.

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La collection Travaux et Recherches, liste des mémoires

La collection Travaux et Recherches du programme DYFEN est constituée desmémoires d'étudiants et de stagiaires qui ont effectué leur travail de fin d'étude ausein du programme.

Destinée au collectif de recherche DYPEN, mais aussi aux décideurs locaux et auxenseignants intéressés, la collection Travaux et Recherches constitue un support depublication et de diffusion plus large que le mémoire académique qui restetraditionnellement confiné dans la bibliothèque de l'établissement d'enseignement oude formation au sein duquel il a été soutenu. Eu égard à la quantité de mémoiresdisponibles (25 titres qui constituent au total quelque 1900 pages), il nous a sembléque cet effort de valorisation devait être poursuivi et donner lieu à un documentunique regroupant une description synthétique de chacun d'entre eux, permettant ainsiune première sélection des travaux susceptibles d'intéresser chercheurs, enseignants,responsables et décideurs locaux, étudiants etc.

La liste extensive des mémoires publiés dans la collection est donnée ci-après

BOHM Michaël, 1994. L 'homme et l'espace dans le henchir Sidi Gouider (AïnSnoussi). Rapport de fin de stage, Université de Provence, IUP « Génie del'environnement », 43p. + annexes, n°1.

BlJENO Evelyne, OTTAVIANO Béatrice, 1994, Laforêt et l'énergie dans le Haut­Tell tunisien: le rôle de la femme et l'évolution des comportements. Mémoire deCertificat International d'Ecologie Humaine, Université de Provence Aix-Marseille l,59p. + annexes, n02.

MANUSSET Sandrine, 1995. Les délits forestiers en Kroumirie de 1970 à 1995.Rapport de stage, Laboratoire Population Environement, ORSTOM-Université deProvence Aix-Marseille l, 75p, n03.

BOHM Michaël, 1995. Etude préalable à l'implantation d'un observatoirepopulation-environnement en Kroumirie. Mémoire de fin d'étude, InstitutUniversitaire Professionnalisé, Université de Provence Aix-Marseille 1, 18p. +annexes, n04.

TRONCHE Nathalie Rachel, 1995. L 'homme et son milieu: essai de monographiedu douar El Bayad (Bargou). Mémoire de fin d'étude, IUP Génie del'Environnement, Université de Paris VII, 58p. + annexes, n05

BADINAND Vincent, 1995. Etude des systèmes de production d'un douar deKroumirie. Mémoire de diplôme d'Agronomie Tropicale, CNEARC, Montpellier.68p. + annexes, n06 .

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DRIDI Kamel, 1995. Problématique de la lutte anti-érosive en Tunisie. Unerecherche sur quelquesfacteurs explicatifs de la participation paysanne. Mémoire de3èrne cycle de l'Institut National Agronomique de Tunis (INAT) 137p. + annexes, n07.

KAROUS Omrane, 1996. L'agriculture dans la région de Bargou. Essai de typologiedes systèmes de production. Mémoire de fin d'étude de l'Ecole Supérieured'Agriculture de Mograne (cycle court), 74p. + annexes, nOS.

OUESLATI Besma, 1996. Processus participatif et développement local. Etude decas dans le Nord-Ouest de la Tunisie. Mémoire de 3ème cycle de l'Institut NationalAgronomique de Tunis (INAT), 152p. + annexes, n09.

KHEFIFI Myriam, 1996. Financement du développement rural et comportement desbénéficiaires du PDRl : cas du projet de Drija (Bargou). Mémoire de 3ème cycle del'Institut National Agronomique de Tunis (INAT), 141p. + annexes, nOlO.

CHAIZE-AUCLAIR Marianne, 1996. Les stratégies foncières dans la regzon deMenzel Habib. Mémoire dé DEA, Université François Rabelais / URBAMA (Tours),50p, nOl1.

BROCHIER PUIG Joelle, 1990. L'urbanisation et la relation à l'environnementdans les oasis du Nefzaoua: le cas de El Faouar. Mémoire de DEA, Université PaulValéry, Département de Géographie, Montpellier, 78p. + annexes, n012

MAAMRI Monia, 1996. Optimisation des aménagements anti-éros~fs sur micro­bassin versant en zone semi-aride. Cas du bassin versant de M 'Riget El Anze(Bargou). Rapport de stage de spécialisation en Economie et Génie Rural, EcoleSupérieure d'Agriculture de Mograne, 31 p. + annexes, n° 13.

EL BüUKI Hounaida, 1996. Dégradation du milieu naturel et action humaine. Casde Mzetta-Eddir (Bargou). Rapport de stage de l'Ecole Supérieure d'Agriculture deMograne 51p. + annexes, n014.

GARDIN Jean, 1997. Les relations populations locales-Etat à travers l'organisatIOnde l'espace en Kroumirie. Mémoire de DEA « Sciences sociales et sociétés rurales »,Paris-X Nanterre, 10Sp, n015.

BOUKIR Hamid, 1997. Dynamique de la population et gestion agro-sylvo-pastorale.Comparaison entre le pré-Rifmarocain et le Tell tunisien. Cas d'étude: la communede Mouley Bouchta-Taounate (Maroc) et la délégation de Bargou (Tunisie).Mémoire de cycle post-doctoral, Bourse d'excellence de l'AUPELF-UREF),Laboratoire Population Environement, ORSTOM-Université de Provence Aix­Marseille I, 63p. + annexes, n016 .

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ENNAKKACH Brahim, 1998. Analyse de la gestion de l'eau dans la reglOn deNefzaoua. Mémoire de fin d'étude, Ecole Supérieure d'Agriculture de Mograne, 74p.+ annexes, n° 17.

NAGATI Issam, GASMI Tarek, 1998. Contraintes et perspectives du développementrural dans la région de Bargou. Mémoire de fin d'étude, Institut Nationald'Agronomie de Tunisie, 86p. + annexes, n° 18.

MANNAÏ Sondes, 1998. Systèmes de production, gestion des ressources naturelleset innovations techniques. Rapport de stage, Ecole Supérieure d'Agriculture deMograne, 22p. + annexes, n019.

BEN MILOUD Essia, 1998. L 'homme et la dynamique de la végétation dans lesecteur de Drija (Jbel Bargou). Mémoire de DEA « Biogéographie», Université desLettres et Sciences Humaines de Tunis 1, 141p., n020.

BARONNET David, 1998. Développement et viabilité des exploitations agricolesdans les Associations d'Intérêt Collectif d'El Faouar. Mémoire de maîtrise degéographie, Université d'Orléans, 37p., n021.

TBIB Amor, 1998. Conséquences de l'utilisation des ressources naturelles surl'équilibre écologique en milieu aride tunisien. Cas de Menzel Habib. Mémoire deDEA « Ecologie Générale », Faculté des Sciences de Sfax, 89p. + annexes, n022.

AGREBI Houcem, 1998. Contribution à l'étude de la relation d 'mterface entrepopulation, mode d'exploitation et milieu naturel. Cas de Menzel Habib. Mémoire defin d'étude, cycle d'ingénieur, Ecole Supérieure d'Agriculture de Mograne, 77p +annexes, n023.

GHOURABI Ahlem, 1998. Analyse comparée des systèmes population­environnement en Tunisie rurale. Cas des observatoires de Bargou (Siliana) , MemelHabib (Gabès) et El Faouar (Kebili) Mémoire de fin d'étude, Ecole Supérieured'Agriculture de Mograne 54p + annexes, n024.

MESSAOUD Ahmed, 1998. Analyse de la gestion de l'eau et de l'adoption destechnologies dans les oasis d'El Faouar. Projet de fin d'étude, Cycle TechnicienSupérieur, Ecole Supérieure d'Agriculture de Mograne, 59p. + annexes, n025.

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Deuxième partie

Présentation des mémoires

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BOHM Michaël, 1994. L 'homme et l.'espace dans le henchir SidiGouider (Ain Snoussi). 43p. + annexes, nOl.

A travers des entretiens semi-directifs et à l'issue d'un stage de terrain dans la zone deKroumirie, une typologie, s'apparentant dans l'esprit à la typologie TME déjà réaliséedans le programme DYPEN, est élaborée à partir du fonctionnement de l'exploitationagricole Cette typologie a pour objet d'identifier des tendances générales concernantles différentes pratiques d'utilisation des ressources que constituent la forêt et le sol,par le biais d'une description détaillée des modes de production et d'alimentation ducheptel

Selon la démarche présentée, cinq groupes d'exploitants sont ainsi constitués: lestraditionnels, les innovateurs, les nouveaux éleveurs, les professionnels et lesllltermédwlres A ces différentes catégories d'exploitation agricole, est ensuite associéun degré de dépendance vis-à-vis de la forêt à panir de l'analyse des pratiques envigueur au sein de chaque groupe. Si elle explique des différences localement, cetteméthode montre cependant ses limites dans le cadre d'espaces plus vastes

Problématique complexe, la relation population-environnement doit donc coupler leséchelles spatiales. C'est pourquoi l'approche « exploitation» est complétée parl'approche « douar» qui permet de resituer les populations dans un cadre plus large,c'est à dire où existent des conditions écologiques particulières, où des traditionsmigratoires façonnent le peuplement et là surtout où la généalogie des individusexpliquent parfaitement les modes d'appropriation des terres à travers les modalitésd'héritage

Ce travail monographique visant à mieux appréhender les relations population­environnement au niveau local débouche sur l'idée de « fait total» et constitue unplaidoyer pour une approche complexe de la problématique.

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Page 14: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

INTRODUCTION: LES OBJECTIFS ET LA METHODOLOGIE

A. «L'APPROCHE EXPLOITATION»

Al. Les difficultés de quantifier l'activité agricole

ALI L'agriculture

A1.2 L'élevage

Al.3 Les types de location

A2. Les typologies d'exploitation

A2.1 Les objectifs et les critères

A2.2 Les mode de production et d'alimentation du cheptel: deuxexemples contraires

A2.3 Proposition de typologie les« traditionnels », les« innovateurs », les « nouveaux éleveurs », les « professionnels»et les « intermédiaires »

A2.4 L'échelle de « dépendance de la forêt»

B. « L'APPROCHE DOUAR»

Le douar - unité « socio-spatiale »

BI. La colonisation de l'espaceBI. 1 Le henchir de Sidi Gouider

B1.2 Les migrations locales

B1.3 L'évolution des douars

B2. L'utilisation des terresB2 1 La situation foncière

B2.2 L'occupation du sol

B2.3 La dynamique des clairières et de la forêt (végétation)

B3. L'utilisation de la forêtB3 1 Les lieux de pâturage

B3 2 L'utilisation du bois' le charbonnage, le prélèvement du myrte

C. LA RELATION POPULATION - ENVIRONNEMENT

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Extraits .1

Pour établir une échelle de dépendance de la forêt, ceci se traduit par une analysedes pratiques vis-à-vis de la ressource forestière. Celles-ci peuvent comprendre:

• la coupe des arbres et arbustes pour le charbonnage ;• le parcours forestier et la coupe des branches pour l'alimentation

supplémentaire du bétailpendant la période sèche ;• le prélèvement du bois pour lafabrication des manches d'outils etc. destinés à

la vente;• le prélèvement du myrte pour la distillation;• le prélèvement de bois de chauffe et d'entretien des gourbis.Ce sont les « traditionnels» et les «professionnels» qui dépendent le plus de la

ressource forêt (coupe du bois pour le charbon, alimentation du bétail dans la forêt).[. ..] Un « traditionnel» peut aussi bien être un « professionnel ». En effet, ce qui faitla distinction est l'importance de la production agricole (vente ou non) ou desrevenus extra-agricoles.

Ce sont les « traditionnels» qui forment le groupe le plus important car il s'agitlu type « originaire» à partir duquel d'autres types se sont développés. [. ..J

Le groupe des « innovateurs» s'oppose clairement aux « traditionnels» etoccupe une position de forte dépendance.

Les nouveaux « éleveurs» se localisent sur une horizontale en haut du diagramme(faible dépendance vis-à-vis du parcours forestier).

(pp. 11-12)

Contrairement aux lieux de pâturage, l'utilisation de la forêt pour lacarbonisation n'a pas pu être spatialisée. Néanmoins, il est possible d'identifier leslieux les plus favorables pour le charbonnage. La technique de la carbonisationdemande:

• un endoit caché;• de l'eau pour éteindre les braises;• du bois apte à la carbonisation;~ un sol assez facile à labourer (trou).

Par conséquent, les lieux de carbonisation occupent les endroits les plus éloignésde la piste et à côté des ravins, où la fumée n'est pas directement visible. Dans tousles cas, les endroits à proximité de points d'eau sont recherchés. La troisièmecontrainte, le bois, ne joue pas un grand rôle dans la mesure où, souvent, toute lafamille est engagée pour la collecte du bois et même les arbustes sont carbonisés.Rares sont les cas où l'on utilise les stocks devant la maison, prévus pour la cuissonet la chauffe. C'est l 'oléastre qui est le plus recherché suivi du chêne zéen, du chêneliège et de l'arbousier. (p. 36)

L'utilisation de l'espace est plus conditionnée par les contraintes climatiques(franchissement des cours d'eau, fréquentation des lieux de pâturage), faunistiques

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Page 16: Synthèse des travaux d'étudiants

(le sanglier qui ravage les cultures) ou édaphiques (jachères sur les clairièresérodées) que par les contraintes législatives (c'est le droit coutumier qui prime sur ledroit officiel).

C'est pour cela que la population de cette région rurale doit s'adapter au milieunaturel.

C'est aussi pour cela que la population résidente perçoit la « nature» autrementque dans les régions où l 'homme est arrivé à mieux comprendre son environnement.La population considère la nature comme ennemie, plutôt que comme partenaire,comme une ressource inépuisable, plutôt que comme un milieu fragile.

Il faut y ajouter un horizon de planification très bref (<< 5 DT maintenant sontmieux que 10 demain»), l'attachement à la tradition (<< Les terres ne sont pas fertilesici, mais c'est depuis toujours que l'on sème le blé ici ») et une faible connaissance del'écosystème (<< La forêt ne disparaîtra jamais, car la chèvre n'atteint pas les branchesen hauteur ») pour aboutir au problème que la majorité ne voit pas l'intérêt d'uneconservation du milieu naturel. (PAO)

Il semble que le potentiel des ressources naturelles est encore trop élevé pour quela population commence à s'en préoccuper. Par conséquent, elle n'est pasconsciente de la surexploitation de son propre milieu. Souvent nous avons rencontréla vision suivante:

« Si on vous donnait 5 ha de forêt pour une utilisation privée, qu'est-ce que vousen feriez ? »

«Je couperais cette zone pour faire du charbon et pour ensuite la mettre enculture. » {. ..}

Depuis quelques dizaines d'années (quand l'aide extérieure est arrivée), onassiste à un processus de sensibilisation de la population: il existe des paysans, parexemple, qui établissent des relations étroites entre le couvert végétal, le mode detraction et l'érosion,. des paysans qui reconnaissent la nécessité de laisser reposerleur végétation.Mais cette sensibilisation est toujours venue de l'extérieur. Il faut souligner qu'il n ya pas eu de développement endogène dans cette région. L'esprit de « self-reliance »(se prendre en charge), sur lequel l'aide au développement s'appuie de nos jours,n'existe quasiment pas dans la population. Par conséquent, 1'« approcheparticipative» trouve difficilement une base sur laquelle se développer. (PpAO-41)

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Page 17: Synthèse des travaux d'étudiants

BUENO Evelyne, OTTAVIANO Béatrice, 1994, La forêt et l'énergiedans le Haut-Tell tunisien: le rôle de la femme et l'évolution descomportements. 59p. + annexes, n02.

A partir d'une enquête, échantillonnée à partir de l'enquête DYPEN 1992 selon lataille de l'exploitation agricole, l'objectif est de cerner de manière fine lecomportement des ménages en matière d'énergie, et en particulier le rôle des femmes.Le questionnaire comportait ainsi une partie sur la consommation, l'usage etl'approvisionnement en combustible, une autre partie sur la perception de la forêt etenfin une dernière partie sur le rôle spécifique de la femme dans les comportementsénergétiques et d'approvisionnement.

A partir de ce matériau et d'une observation personnelle au cours d'un stage deterrain, il est proposé une description des pratiques alimentaires (incluant les modesde préparation culinaires), des usages et consommations énergétiques, des aspectsjuridiques autour du code forestier, de la collecte du bois et de la filière ducharbonnage clandestin. Il ressort de l'analyse conjointe de ces éléments qu'il faut,pour limiter la déforestation, prendre en compte la dualité du statut de la forêt de lapart des différents intervenants, à savoir une ressource à protéger pour le gardeforestier et une source de revenu pour la population.

C'est dans cet esprit qu'une série de mesures concrètes sont proposées en guise deconclusion:• intégrer la femme à part entière à tous les niveaux de l'utilisation des ressources

forestières;• tenir compte du savoir-faire local pour améliorer les systèmes existants;• améliorer le rendement des foyers traditionnels;• reboiser avec des arbres utilitaires à croissance rapide comme l'eucalyptus;• rechercher des modes de gestion sylvo-pastoraux qui considèreraient le forestier et

les usagers comme des partenaires plutôt que comme des concurrents;• responsabiliser les populations locales aux problèmes de déforestation;• poser le problème de la déforestation comme corollaire de celui du niveau de vie de

la population.

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Page 18: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

I. INTRODUCTION GENERALE

II. PRESENTATION DU TERRAIN D'ETUDE

1. Le milieu naturel

2. Historique

3. L'agriculture et l'élevage

A. Les différents types d'exploitants

B. Le cheptel et le pâturage à Bargou

4. Végétation et usages éneTgétiques de la forêt

5. Population et conditions de vie

III. METHODOLOGIE

1. L'échantillonnage

2. Les questionnaires

3. Déroulement et difficultés de l'enquête

4. Les limites du questionnaire

5. Les entretiens complémentaires

IV. RESULTATS GENERAUX

1. Les habitudes alimentaires

2. Usages et consommation énergétique

A. Le gaz

B. Le pétrole

C. L'électricité

o. Le bois

E. Le charbon de bois

3. Interprétation des résultats

A. La proximité de la montagne

B. Le revenu

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Page 19: Synthèse des travaux d'étudiants

C. Les besoins énergétiques

D. La loi

E. L'aspect socio-culturel

4. Régime forestier

A. Code forestier et droits d'usage

B. Organisation et action du régime forestier

C. Les délits

5. L'approvisionnement en combustible

A. Collecte dans le domaine forestier

B. Collecte autour de la maison

C. Résidus de récolte / bouses de vache

D. Achat de combustibles

6. Le travail de collecte du bois

A. Déroulement de la récolte

B. Rôle prépondérant de la femme

7. Le charbonnage clandestin

A. Les essences utilisées

B. Historique

C. Le procédé de production

D. Le transport et la commercialisation

E. Caractéristiques socio-économiques du charbonnage

V. ÉVOLUTION DES COMPORTEMENTS

1. En matière de comportements énergétiques

2. Perception de la forêt et enjeux sociaux

VI CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

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Page 20: Synthèse des travaux d'étudiants

de la forêt pratiquent lecompléments de revenus

Extraits 1

Le faible niveau de vie de la population amène encore aujourd 'hui les gens àutiliser toutes les ressources de la forêt, sans lesquelles bien souvent, ils nepourraient survivre. Laforêt est sollicitée pour plusieurs usages:

• pâturage: les surfaces agricoles ne peuvent fournir que 30% du fourragenécessaire aux animaux, le reste est prélevé sur la forêt ou fourni par uncomplément acheté;

• source d'énergie: 1'homme prélève le bois de chauffe et de cuisson qui luiest nécessaire;

• source de revenus: souvent, les usagerscharbonnage clandestin et la vente de bois,indispensables à la survie de l'exploitation;

• prélèvement de bois d'œuvre: pour la construction d'abri pour lesanimaux et ~es charpentes des habitations;

• sourcé alimentaire: prélèvement de menus produits alimentaires (grainesde pins d'Alep.. .) et chasse. (p.U)

Certaines familles ont eu peur de répondre franchement, notamment auxquestions sur le commerce clandestin du bois et la fabrication du charbon de bois,par peur de représailles. De plus, beaucoup de personnes ont cru que nous venionsleur apporter une aide financière.

Nous avons également eu des difficultés pour connaître l'opinion des femmes. Eneffet, lorsque nous arrivions pour faire les enquêtes, elles allaient presque toujourschercher un homme de la maison: mari, frère oufils. Et bien souvent, il répondait àleur place. Rapidement, face à ces blocages, nous avons changé notre façon de faire,grâce à l'interprète masculin, habitant de la montagne qui connaissait la majoritédes personnes enquêtées. Il expliqua longuement aux chefs de famille, en présencedes femmes, la raison de notre venue, insistait sur le fait que nOliS n'étions pasenvoyées par l'Etat mais étudiantes en France. Pour dialoguer seules avec lesfemmes, nous avons trouvé une ruse. Nous leur demandions de nous montrer le foyerservant à faire le pain: la tabouna située toujours à l'extérieur de la maison.L'interprète féminin venait alors avec nous, étant entendu à l'avance que l'interprètemasculin restait assis à l'intérieur parler avec les hommes.

Bien souvent dans la maison, les femmes affirmaient ne pas ramasser de bois etne pas utiliser d'outils pour le faire. Cependant, nous trouvions autour du foyer lesstocks de bois bien rangés et les outils. Les langues se déliaient, les femmes sefaisaient un plaisir de nous faire des démonstrations. Tantôt, elles se mettaient unfagot de bois sur le dos, tantôt elles prenaient la pioche et mimaient l'arrachage dubois. Autour de la tabouna, il nous était aussi plus facile d'observer les espècesramassées. (pp. 16-1 7)

19

Page 21: Synthèse des travaux d'étudiants

L'utilisation de gaz s'est de plus en plus généralisée depuis ces vingt dernièresannées. La totalité des foyers que nous avons enquêtés l'utilisent pour la cuisine. Lesbouteilles sont transportées à dos d'âne ou a dos d'homme.

La gaz est utilisé pour la préparation des repas, il a entièrement pris la place dufoyer traditionnel à bois. Il est apprécié par les femmes pour safacilité d'utilisationet sa rapidité .. il diminue leur charge de travail. De temps en temps, elles s'enservent pourfaire chauffer de l'eau. Cependant, les femmes aiment bien à l'occasionde grandes fêtes préparer le couscous au feu de bois. Aucune famille n'utilise le gazpour se chauffer, le prix d'achat de l'appareil de chauffage est de 220 dinars, ce quiest beaucoup trop coûteux. (pp.25-26)

Certainsfacteurs influencent les comportements énergétiques:• la proximité de la montagne: elle joue un rôle important car elle met à la

disposition des usagers divers combustibles ligneux. Les quantités decombustible collectées sont plus importantes pour les habitants proches de lamontagne (5t/famille/an) que pour ceux habitant la plaine (I,5t/famille/an).

• le revenu: plus les exploitations sont grandes (supérieures à 20 ha), plus les" revenus (agricoles notamment) sont élevés, et plus la consommation d'énergie

est importante. Les familles les plus riches sont aussi les plus grandesconsommatrices de bois et de charbon.

• les besoins énergétiques: les besoins en combustibles ligneux sont plusimportants en hiver. Seulement 30% des foyers se chauffent au pétrole, il y adonc 70% des ménages qui se chauffent au bois ou au charbon. Les besoinssont d'autant plus importants que la région est montagneuse, et les hiversrelativementfroids.

• la loi: le code forestier réglemente les divers prélèvements sur la forêt etn'autorise que les seuls usagers à en profiter. Dans ce contexte, on comprendbien que les usagers de la montagne récoltent beaucoup plus de combustiblesligneux. La peur du forestier est moins ressentie, ils ont l'impression que laforêt leur appartient .. le ramassage du bois vert et des buissons est généralisé.Les habitants de la plaine qui ne sont pas des usagers de la forêt et n'ont pasle droit de ramasser du bois peuvent acheter des permis de transport. De cefait, ils n'ont pas la même appartenance à la forêt et ont plus tendance àrespecter la loi.

• l'aspect socioculturel: autant le progrès par l'utilisation du gaz sembleatténuer le volume et la fréquence de certaines tâches domestiques fémininespénibles (ramasser du bois, faire du feu, etc.), autant les représentationssociales - véhiculées par les hommes - semblent valoriser comme meilleur cequi est traditionnel. Dans ce contexte, les femmes semblent amenées àconserver certains usages traditionnels comme la préparation du pain dans latabouna Les femmes jouent un rôle essentiel dans les comportementsénergétiques. En effet, dans le ménage, elles sont les gardiennes du feu et sontresponsables de l'approvisionnement ainsi que de la préparation culinaire.C'est d'ailleurs une des seules responsabilités que l 'homme leur laisse et autravers de laquelle elles trouvent une identité au sein du groupe. Avec ladiversification et les nouveaux choix en matière d'énergie, l'espace consacré à

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Page 22: Synthèse des travaux d'étudiants

ces tâches tend à diminuer et ces changements transforment l'identitéculturelle au sein de la société rurale traditionnelle. (pp.35-36)

La récolte du bois est une activité traditionnellement pratiquée par la femme. Onpeut parler de division sexuelle du travail qui remonte sans doute à des tempslointains. Cette division fait partie intégrante de leur culture,. l 'homme cultive laterre et récolte le blé, et la femme ramasse le bois nécessaire au foyer pour faire lepain. L 'homme produit la matière première que la femme traniforme pourl'alimentation de toute la famille.

Les femmes sont responsables du ramassage. Elles décident du choix desessences, assurent le stockage et organisent les récoltes. A certains moments,l 'homme intervient de façon complémentaire pour constituer le stock le plus souvent.Il aide sa femme, mais ne porte jamais de charge, il utilise l'âne s'il en possède un.La participation de l 'homme est un phénomène assez récent. Toutefois, il arrive qu'ilaille ramasser du bois, dans ce cas, il y va seul, et c'est pour faire du charbon.(pp. 48-49)

"La récolte du bois a tendance à disparaître peu à peu. En effet, l'exode rurald'une part et l'accès à l'instruction des jeunes filles d'autre part, expliquent cettetendance. Les jeunes filles veulent faire des études, c'est un moyen pour ellesd'accéder à un autre niveau de vie.

Le nombre de femmes qui ramassent le bois dans le secteur rural a tendance àdiminuer. La raison sociale du ramassage se perd .. avant les femmes partaient engroupe d'une dizaine pour récolter le bois alors qu'actuellement il n'est pas rare devoir des femmes en petit groupe et même seules. Aussi préfèrent-elles ne pas alleraussi loin qu'avant et se contentent de rester au pied de la montagne, alors qu'avantelles partaient pour la journée entière et grimpaient jusqu'au sommet transformantle rituel du ramassage en un espace de « liberté» et de convivialité inter-féminine.(p. 53)

Plusieurs facteurs sont favorables à l'évolution des comportements énergétiques,alors que d'autres facteurs sont source de blocage dans cette évolution. Les facteursfavorisants sont l'urbanisation, la généralisation de l'utilisation du gaz etl'évolution des mentalités entre les générations grâce à la scolarisation. Les facteursde blocage sont représentés par la faiblesse du niveau de vie, l'attachement àcertaines pratiques et à des habitudes alimentaires (tabouna, thé, méchoui). (pp.53­54)

L'avenir de la forêt passe par une meilleure communication entre les usagers de laforêt et l'Etat. Le forestier ne peut agir seul, il a besoin de la participation despopulations pour une meilleure gestion du domaine forestier. (p.55)

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Page 23: Synthèse des travaux d'étudiants

MANUSSET Sandrine, 1995. Les délits forestiers en Kroumirie de 1970à 1995. 75p, n03.

Pour les imadas d'Ain Sallem, Ain Snoussi, Atatfa, El Hornrane, Oued Zeen etTbainia, dépendant de la subdivision forestière d'Ain Draham, une recherche à partirdes documents et archives des administrations concernées a permis de dresser la listedes délits forestiers dans la zone DYPEN de Kroumirie entre 1970 et 1995. Lesrésultats sont donnés par types de délits et d'espèces concernées mais aussi par douar.

Ce travail, dont les résultats sont consignés par tableaux et cartes, même s'il nécessited'être complété par une étude plus fine sur les comportements des forestiers et desusagers, donne une bonne idée, à un niveau très fip, des pratiques et des usages dumilieu naturel de la part des populations locales.

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Page 24: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 11. ORGANISATION DE LA SUBDIVISION FORESTIERE D'AÏN

DRAHAM

2. LA ZONE ETUDIEE

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

c. Synthèse: tendance des délits entre 1970-95

3. SECTEUR AÏN SALLEM

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

4. SECTEUR AÏN SNOUSSI

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

5. SECTEUR ATATFA

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

6. SECTEUR EL HOlVIRANE

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

7. SECTEUR OUED ZEEN

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

8. SECTEUR TBAINIA

a. Répartition des délits et des espèces

b. Répartition des délits par douars

f 9. DONNEES

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Page 25: Synthèse des travaux d'étudiants

(

Extraits 1

N.B. Ce mémoire ne contient pas de texte mais seulement des tableaux et des cartesrecensant les délits. C'est pourquoi nous n'indiquons ici qu'un seul extrait de cemémoire, le tableau de synthèse. (p.6)

Ain Sallem Ain Snoussi Atatfa El Oued Zeen TbainiaHomrane

Délits Coupe Carboni- Coupe Coupe Coupe Coupemajeurs satiOI1

AlutilatlOl1 A!utilation PâturageDéfriche- des bovl11sment Pâturage

des bovl11s

Délits Pâturage Occupation Pâturage Pâturagesecondaires des bovins - des terral11S des bovins - des bOVI11S

forestiers

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Page 26: Synthèse des travaux d'étudiants

..

r

BOHM Michaël, 1995. Etude préalable à l'implantation d'unobservatoire population-environnement en Kroumirie. 18p. + annexes,n04.

Bien qu'appliqué à la zone de Kroumirie, ce mémoire doit être considéré comme unerecherche méthodologique sur la démarche DYPEN. II s'agit en effet d'une réflexionsur les outils adéquats à l'implantation d'un observatoire des relations population­environnement à une échelle locale.

D'abord, une étude des aspects anthropiques de déforestation et d'érosion hydriqueest entreprise, intégrant le délicat problème des échelles temporelles et spatiales. Denombreuses cartes thématiques sont proposées ainsi que leur intégration dans unsystème d'information géographique (SIG). Ceci aboutit à des propositions concrètesquant à l'implantation d'un observatoire localisé, ce dernier étant décrit à travers lesétapes de sa mise en place, le calendrier des opérations nécessaires ainsi que le modede gestion des données.

Ensuite, englobant à la fois la notion de « variable» et celle d' « indicateur », le termegénérique de «descripteur» est proposé. Choisis grâce à une liste de critères àsatisfaire (pertinence, faisabilité, pérennité, fiabilité de l'information), 13 descripteursdu milieu naturel et Il du milieu humain sont proposés, avec leur périodicité derecueil. Une fiche détaillée pour chaque descripteur s'avère un outil de travail trèsefficace dans le cadre du suivi au sein de l'observatoire. Cette démarche estnaturellement extensible aux autres sites DYPEN.

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Page 27: Synthèse des travaux d'étudiants

..

Sommaire 1

INTRODUCTION

1. STRUCTURES D'UN OBSERVATOIRE POPULATION­ENVIRONNEMENT

1.1 Le cadre général

1.2 Le choix des sites: un problème d'échelle1.2.1 Quelle est l'échelle pertinente pour faire une analyse fine des

interrelations population-environnement?

1.2.2 Le choix des ménages

1.3 Le support cartographique de l'observatoire1.3. 1 Les fonds de carte

1.3.2 Les cartes thématiques proposées

L4 L'observatoire et le SIG

1.5 Etapes d'établissement d'un observatoire local et calendrier detravail

1.6 L'observatoire et la gestion des données

II. LE SUIVI A TRAVERS DES DESCRIPTEURS

ILl Le choix des descripteursII.1.1 Descripteurs du milieu naturel

II.1.2 Descripteurs du milieu humain

10.2 Les fiches descripteurs,

IL3 Le recueil des données socio-démographiques

IIA Exemples de descripteurs

CONCLUSION

BffiLIOGRAPHIE

ANNEXES

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Page 28: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

Suivre les interrelations entre la dynamique de l'environnement et de lapopulation à un niveau micro-régional est intéressant et ambitieux à la fois.

Intéressant, car cette démarche fait appel tant à la pluridisciplinarité qu'à la miseen place d'une méthodologie novatrice, applicable dans d'autres régions.

Ambitieux, car il s'agit de surmonter de nombreux problèmes propres à l'échelled'observation locale.

L'acquisition de ces données à cette échelle, pertinentes pour répondre auxobjectifs de l'observatoire, se heurte souvent à l'insuffisance d'organismes derecueil.

Pour le suivi à l'échelle locale, l'observatoire devra donc assurer la productionde ces données, contrairement aux expériences européennes, où l'on est confronté ­en revanche - à des problèmes d'accessibilité aux données existantes mais disperséescar gérées par de multiples organismes.

Ce manque de données au niveau local est contraignant et avantageux à lafoisContraignant, car - d'une manière générale - la détention d'informations

précieuses, voire confidentielles, engendre une certaine responsabilité et impliqueune gestion délicate. Par conséquent, le recueil et la gestion de telles informations,ne devraient-elles pas être confiées à d'autres organismes?

Avantageux car la production de données peut être adaptée aux besoins.Cependant, la fragilité des structures institutionnelles locales, renforcée par

l'esprit d'assistanat peuvent nuire à une observation objective. En effet, lesexpériences faites lors de séjours sur le terrain amènent à signaler que le milieu estfortement susceptible de créer des interférences avec l'observateur.

En effet, la validité des résultats obtenus par les enquêtes menées auprès de lapopulation est à remettre en question, l'enquêteur pouvant être considéré commeapporteur potentiel d'aides, ce qui peut orienter les réponses des enquêtés.

De ce fait, seule une méthodologie de recueil de données adaptée au milieu àobserver ainsi que la prise de conscience des limites de la validité des résultatspeuvent être les garants d'une interprétation fiable de la « réalité ». (p.18)

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Page 29: Synthèse des travaux d'étudiants

TRONCHE Nathalie Rachel, 1995. L 'homme et son milieu: essai demonographie du douar El Bayad (Bargou). 58p. + annexes, nOS.

Il s'agit ici à travers une monographie d'étudier les relations population­environnement au niveau du douar El Bayad, dans la délégation de Bargou. Le douarprésente en effet une bonne adéquation entre, d'une part, l'unité de peuplement et lespratiques exercées par la population, d'autre part, l'écosystème. En d'autres termes, ilest à la fois une unité socio-spatiale et un ensemble fonctionnel écologique.

Relevés de terrain et enquêtes auprès de la population viennent compléter une étudehistorique qui, seule, peut contribuer à expliquer le présent. C'est dans ce sens quel'on peut s'apercevoir, à la lumière de l'observation d'une période de 39 ansd'occupation du sol, que les phénomènes passés d'extension des terres laissentaujourd'hui la place à des processus de déprise agricole.

Pour améliorer la gestion du massif forestier étudié, quelques propOSitIons sontavancées: responsabiliser les populations locales, leur faire prendre conscience desaspects irréversibles de certains types de dégradation, transformer leur vision à courtterme par une vision à long terme pour assurer un développement durable. Ce dernierpoint serait favorisé par le constat de l'existence d'une épargne, qui laisse supposerque le comportement de prévoyance, face aux aléas climatiques, est déjà intériorisépar certains ménages.

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Page 30: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

PRESENTATION DU CADRE DU STAGE

INTRODUCTION

I. L'IMADA

1. Présentation de la zone d'étude

2. Historique du peuplement

3. Occupation actuelle de l'espace

II. L'ECHELLE DU TERRAIN D'ETUDE

1. Localisation du terrain d'étude

2. Présentation du milieu physique

3. Données socio-démographiques

4. Infrastructures

5. Activités de la population

6. La forêt: un complément nécessaire

7. Une conséquence du recul de la forêt et de l'activité agricolel'érosion des sols

ID. DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS

CONCLUSION

BmLIOGRAPHIE

ANNEXES

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Page 31: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

Dans les années 1930, le terroir du village ne suffisait plus à faire vivre lapopulation alors que laforêt entourant leurs terres représentait un potentiel agricoleà exploiter. Ces conditions difficiles poussèrent au défrichement.[ ..} Cependant, àcette époque, le défrichement est une pratique officiellement interdite.[ ..}

Ce défrichement est devenu parfois une véritable course à l'appropriation:certains agriculteurs ont vendu leurs animaux afin de pouvoir engager des hommesqui défrichaient pour leur compte. On peut citer le cas d'un homme qui, par ce biais,possède aujourd'hui 50 ha.

Ces défrichements illicites ont entraîné des affrontements avec les gardesforestiers et entre les différentes communautés villageoises.[ ..}

Ce défrichement massif s'est effectué jusqu'en 1959, date à laquelle a été établiela réglementation forestière tunisienne. Cependant, dans les années 1960, les terresagricoles n'ont pas cessé d'avancer sur laforêt, même aux endroits à fortes pentes.

Cètte appropriation forcenée de la terre, quelles que fussent les conditions dumilieu, a conduit à sa fragilisation et abouti aux phénomènes actuels d'érosion.(pp.1l-12)

Le territoire de l'imada de B 'hrine est entièrement soumis au régime forestier(parcelles agricoles comprises). Il est placé sous le régime de la réquisitionforestière. Les réquisitions sont présentés par l'administration forestière comme deszones qui, pour des raisons écologiques et économiques, trouvent leur meilleureutilisation dans l'établissement d'une forêt.

Cela signifie que la statut du domaine « dit privé» reste encore litigieux .. l'Etatne voulant pas reconnaître la propriété privée des terres, qui ont été gagnées sur ledomaine forestier.

Cependant, un tracé du domaine privé a été effectué en 1959 en fonction deszones que s'était appropriées la population mais aussi de critères de protection dumilieu. [ ..]

L'article 7 du code forestier stipule que « le terrain défriché illicitement serareboisé par la direction générale des forêts auxfrais du délinquant ».

Ainsi, l'exploitant assimile le coût des amendes au prix de la terre. Elles sontconsidérées comme nécessaires pour accéder à l'usage des zones déboisées.

En outre, la population résidente se considère comme propriétaire de sesparcelles, un certificat de possession faisant office de « titre foncier ».

L'obtention de ce certificat nécessite une délimitation exacte des parcelles qui esttransmise à une commission régionale pour avis. Le procès verbal est alors affiché.En l'absence de désaccord, le certificat est remis à l'intéressé.

Ces démarches officialisent, d'une certaine manière, l'occupation des terres etentraîne pour la population une confusion avec un titre de propriété. (p.14)

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Page 32: Synthèse des travaux d'étudiants

Les flux migratoires sont depuis longtemps dirigés vers l'extérieur. Seuls deuxménages se sont implantés à El Bayad

L'agriculture, principale activité des habitants du douar, est loin d'être suffisantepour maintenir les jeunes sur place. Dans le meilleur et, semble-t-il, le plus courantdes cas, l'exploitation sera reprise par un des fils.

Une minorité occupe un emploi salarié à proximité relative du douar et rentretous les soirs. D'autres encore s'installent près de leur lieu de travail, en laissantleur foyer au douar où ils reviennent une fois par mois.

Mais dans la plupart des cas, les migrations sont définitives. 72% de l'effectifdesgénérations nées entre 1945 et 1972 sont parties de l 'imada pour se fixer en ville.

S'implantant autrefois dans la région (délégation voire gouvernorat), les migrantsvont aujourd'hui généralement plus loin (Tunis, Hammamet ou l'étranger).

Les filles continuent encore à se marier dans la région.L'évolution des conditions de vie a permis d'assurer le renouvellement

démographique sans que l'économie rurale n'ait suffisamment progressé. De ce fait,la population rurale reste tout aussi nombreuse, et les générations suivantes risquentde se retrouverface à la même situation. (p.28)

La durée du travail par exploitation peut s'évaluer à quelques mois par an, lamajorité des exploitants ne travaillant pas plus de deux mois sur leurs terres.

Ces activités agricoles ne nécessitent pas l'emploi de main d 'œuvre salariée.C'est le gardiennage des petits ruminants qui demande une présence quotidienne

et monopolise la main d'œuvre à l'année. Les troupeaux sont confiés à un membrede la famille et parfois même à une personne extérieure.

Le peu de temps consacré à l'exploitation permet ainsi au chef de ménage de seconsacrer à une activité secondaire. Un apport d'argent extérieur permet decompléter le revenu tiré des activités agricoles, à vocation essentiellement vivrière.(p.43)

La forêt représente actuellement encore une source d'approvisionnement enespèces végétales utilisées dans l'alimentation et comme combustible à proximitéde l 'habitat. Ces pratiques sont profondément liées aux modes de vie despopulations, toutes les femmes interrogées prélèvent régulièrement les produits de laforêt. (p.44)

Les problèmes de pression anthropique existent depuis longtemps. Ils s'exercentsous des formes multiples, qui peuvent varier dans l'espace et au cours du temps:

• défrichements et cultures effectués même sur forte pente;• cueillette privilégiant certaines espèces selon les époques;• ramassage de bois, s'exerçant sur des espèces particulières (chêne vert,

romarin) ;• surdensité du bétail dans certaines zones, détruisant ou mutilant les jeunes

plants "• incendies.

L'Etat tunisien intervient par l'intermédiaire de sa réglementation forestièreaccompagnée d'une politique de reboisement qui a démarré dans la région en 1958.

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Page 33: Synthèse des travaux d'étudiants

En dirigeant la construction de l 'habitat, il cherche à éloigner la population de laforêt.

Dans la pratique, l'application de la réglementation est souple et la surveillancedes gardes forestiers est relâchée. En effet, ils font souvent partie de la communautévillageoise qu'ils sont censés surveiller et le cas échéant sanctionner.

Même dans le cas où ils ne seraient ni juge ni partie, est-il souhaitabled'appliquer un règlement aussi détaché des besoins et du mode de vie de lapopulation? Il semblerait plus pertinent de partir justement de ces pratiquestraditionnelles .. incontournables, et consommatrices d'énergie pour améliorer leurrendement. (p. 48)

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Page 34: Synthèse des travaux d'étudiants

BADINAND Vincent, 1995. Etude des systèmes de production d'undouar de Kroumirie. 68p. + annexes, n06.

Lors d'un stage de terrain de 3 mois effectué dans un douar de Kroumirie, l'auteur ena effectué une analyse détaillée à partir de ses observations et des enquêtes qu'il amenées. Celles-ci avaient trait à l'exploitation agricole, à l'élevage, aux usages de laforêt (collecte de bois de feu, de construction, de service, charbonnage, artisanat,chantiers forestiers) et aux comportements socio-démographiques. Des précisionssont aussi apportées sur l'histoire du douar, son infrastructure et les interventions del'Etat sous forme de projets de développement.

Grâce à ces éléments, on dispose d'informations sur la manière dont les ménages seprocurent des revenus. Notamment, il est montré que l'agriculture et l'élevage ne sontpas des activités génératrices de revenus suffisants pour la survie des ménages. C'estpourquoi ces derniers adoptent une stratégie de diversification des activités. Lamigration est ainsi une composante importante qui permet un apport monétaire, leschantiers forestiers constituent une utile source d'appoint, mais ce sont surtout lesactivités illicites d'exploitation de la forêt (charbonnage) qui sont à l'origine de laformation des revenus.

L'impact de ces activités extractrices sur le milieu forestier est tempéré par l'existencedu Code Forestier. Mais son application donne lieu à des interprétations qui tiennentcompte de la dureté de vie des populations. En fin de compte, on ne peut pas être trèsoptimiste pour l'avenir de cette région (exode rural, dégradation de l'environnement)si on ne prend pas en compte la possibilité de créer localement de véritables activitéséconomiques alternatives.

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Page 35: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

INTRODUCTION

1. LE CADRE DE L'ETUDE ET LA PROBLEMATIQUE

1.1 Le programme DYPEN-Tunisie

1.2 La problématique de l'étude

II. METHODOLOGIE

Il.1 Calendrier

Il.2 L'étude du terrain

m. PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE ET DU DOUAR

m.1 Le secteur forestier d'Aïn Snoussi

m.2 Le douar de Zghadia

IV. DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES SUR LE DOUAR ETPRESENTATION DES SYSTEMES DE PRODUCTION

I.V.1 Historique du douar

IV.2 Présentation des ménages

IV.3 Les mariages

IV.4 Habitat et équipement des ménage

IV.S Prélèvement des produits de la forêt par les ménages

IV.6 Les migrations

IV.7 Le foncier

IV.S Présentation des systèmes de production de Zghadia

V. L'AGRICULTURE

V.1 Historique de l'évolution des systèmes de culture à Zghadia

VI. L'ELEVAGE

VI.1 Principales contraintes de l'élevage

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Page 36: Synthèse des travaux d'étudiants

VII. COROLLAIRE A L'ETUDE DE L'AGRICULTURE ET DEL'ELEVAGE: LA DYNAMIQUE DES CLAIRIERES SUR LETERRITOIRE DU DOUAR DE ZGHADIA

VII.1 Les clairières cultivées

VII.2 Les clairières en parcours

Vill. AUTRES ACTIVITES ET AUTRES SOURCES DE REVENU

Vill.1 Activités et sources de revenu indépendantes des systèmes deproduction

VIII.2 Autres activités reliées aux systèmes de production

IX. PERCEPTION DES STRATEGIES FAMILIALES

IX.1 Composition du revenu par exploitation

IX.2 Disponibilités et gestion de la main d'oeuvre

IX.3 Faiblesse de l'investissement

CONCLUSION

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

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Page 37: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

Ce sont en effet ces stratégies familiales qui gouvernent la façon dont leshabitants de Zghadia utilisent leur milieu et influent ou non sur sa dégradation.Nous verrons en effet que du fait d'une agriculture difficile, à cause de fortes penteset de terrains peu fertiles, et d'un élevage peu performant, basés sur l'utilisation deparcours forestiers (ce qui provoque déjà en soi une dégradation de la forêt), leshabitants de la zone se sont tournés vers des activités variées au sein d'un mêmeménage, activités qui peuvent être internes au système de production, et qui sontpour la plupart liées à un usage de la forêt souvent illicite et sont souvent néfastespour la forêt, particulièrement le charbonnage clandestin, ou externes au système deproduction, des travaux salariés pour la plupart. (p.8)

Le secteur d'Ain Snoussi présente un couvert forestier très important. Pourtant, ilserait juste de préciser que ce n 'est pa~ un couvert forestier continu. En effet, sousl'influence de la population locale, composée principalement de petits agriculteurs­éleveurs, ce couvert forestier dense a été au cours des siècles passablement défriché,utilisé comme parcours pour les animaux et comme source de bois pour lecombustible et la construction. L'exploitation a fait de cette forêt un milieuanthropisé malgré une densité de population qui reste faible (de l'ordre de 45habitants au km 2 pour le triage d'A in Snoussi) et dispersée dans des douars. (p.14)

A Zghadia, dans une région à dominante forestière, le bois reste la premièresource de combustible. Même les ménages disposant de réchauds à gaz utilisent toutde même le bois de feu, notamment pour la préparation du pain. [ .. .]

Le type d'utilisation importe beaucoup pour savoir quel type de bois est récolté.En effet, pour le pain, on a besoin d'une combustion rapide, et ce sont lesbranchages qui sont collectés. Les principales essences collectées sont la phillaire etla bruyère.

Pour la cuisine, il faut des grosses branches. On utilise particufièrementl'arbousier, mais également la bruyère, la phillaire et le chêne zéen.

Ce sont les femmes qui sont en général chargées de la collecte du bois, etréalisent l'opération en groupe, par relation de proximité de l 'habitation. Lespériodes de récoltes s'étalent sur toute l'année, mais on a un maximum à la fin del'été et en automne, où le bois est stocké pour l 'hiver, la fréquence de récolte peutalors atteindre 4 fois par semaine, selon le temps disponible. [ ..]

Les lieux de récolte sont proches du douar. La collecte se fait dans des lieux quidépendent principalement de la proximité à l 'habitation. Cette collecte pourraitexpliquer en partie l'état de dégradation intense de la végétation dans les zones lesplus proches du douar. (p. 25)

Les principales causes de migration sont:

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Page 38: Synthèse des travaux d'étudiants

• Les causes liées au foncier. Les gens migrent pour un problème dedisponibilité de terre, en général après une succession, c'est à dire par exemple:terres situées trop loin du douar, terre d'une' taille trop peu importantes pour laviabilité d'une exploitation. Ce type de causes structurelles conduit en général àune migration définitive;

• Les causes liées à la recherche d'un emploi salarié. Ce type de causes est leplus courant et peut conduire à une migration aussi bien temporaire quepermanente, voire définitive. Dans le cas de migration temporaire ou permanente,ce type de migration semble même une étape quasi systématique pour un jeuneexploitant { ..j;

• Migrations d' « accompagnement ». Lors du départ définitif d'un chefd'exploitation, sa famille proche l'accompagne sur son nouveau lieu d'emploi ,.

• Autres causes. Elles sont variées. Il peut s'agir de migrations temporairesdues à une scolarisation dans le secondaire. (.. .]. Le départ à la retraite peutégalement être une cause de départ. (pp.26-27)

Le revenu agricole est faible, en moyenne 76 DT. Par comparaison, le salairemensuel d'un ouvrier non qualifié dans les bâtiments et travaux publics est de 200DTenviron.

On observe des disparités importantes entre les agriculteurs. Plus que le choixd'une stratégie économique, la vente dépend de la présence de surplus. C'est en effetpour la plupart les exploitations possédant les plus grandes surfaces quicommercialisent, car elles sont plus susceptibles d'avoir un surplus de production.L'agriculture est destinée d'abord à l'autoconsommation principalement pour lebétail.

Il ne faut cependant pas négliger ce revenu agricole. Il constitue l'une desnombreuses sources de revenu d'une exploitation. Une diversification des sources derevenu est une manière d'assurer une sécurité relative. Ainsi, les exploitants nemisent pas tout sur une seule activité. (p. 46)

Les chantiers locaux, le plus souvent d'été, ont l'avantage d'apporter une sourcede revenu supplémentaire aux habitants de la région. De plus, la concurrence avecd'autres activités n'est pas forte,. ils ont lieu le plus souvent en juillet-août, quandtoutes les cultures sont récoltées et qu'on n'est pas obligés de garder les vaches. Enoutre, le travail à la tâche permet de s'organiser. Le travail à la journée estégalement assez souple puisque la présence n'est pas exigée tous les jours. (p.62)

Le charbonnage se pratique en pleine forêt pendant la période pluvieuse(d'octobre à avril). D'avril à octobre, pour éviter de provoquer des incendies, lecharbonnage est pratiqué à proximité, et même dans le douar. De plus, l'amendepour charbonnage clandestin est bien plus élevée si on fait le charbon dans la forêten période sèche. Les lieux de charbonnage sont alors le lit de l'oued, qui offrel'avantage d'être encaissé (et donc caché) et d'apporter l'eau nécessaire àl'extinction des braises, et les cours des habitations, en général dans une partiecachée par des haies vives. (p. 62)

37

Page 39: Synthèse des travaux d'étudiants

Si on considère le revenu des ménages, on observe une corrélation assez netteavec le tableau d'équipement des ménages en ce qui concerne les signes extérieursd'aisance. Tous les ménages disposant d'une télévision, d'une maison au moins enpartie autofinancée, ont un revenu approximé de plus de 2.300 DT

En observant la composition en pourcentage du revenu de chaque exploitation,deux types d'activités apparaissent distinctement:

Les activités orientées vers la consommation des ménages. Ce sont:• l'agriculture qui ne représente qu'une faible part du revenu (toujours

inférieurs à 10%) et dont les produits sont commercialisés en cas de surplus.• l'élevage, qui représente rarement plus de 15% du revenu.{ ..]

Les activités tournées vers une recherche de capitaux.Les chantiers, la migration, les usages de la forêt, ainsi que le transport, sont des

activités tournées uniquement vers la recherche de capitaux, et qui représentent lapart la plus importante des revenus des ménages.

On est frappé par la diversité des sources de revenu. Les habitants de Zghadiaadoptent une attitude visant à assurer une certaine sécurité, en multipliant leurssources de,revenu. (p.65)

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Page 40: Synthèse des travaux d'étudiants

·DRID! Kamel, 1995. Problématique de la lutte anti-érosive en Tunisie.Une recherche sur quelques facteurs explicatifs de la participationpaysanne. 137p. + annexes, n07.

L'idée centrale de ce mémoire est d'expliquer pourquoi les travaux de conservationdes eaux et des sols (CES) ne sont pas toujours bien acceptés par les exploitantsagricoles. Une première réflexion générale dégage deux facteurs décisifs quant audegré d'acceptation des travaux CES: 1- la prise en compte des spécificités del'exploitation agricole et des revenus qu'elle procure; 2- le mode de perception desphénomènes écologiques de l'agriculteur et ses caractéristiques sociales.

A partir de matériaux d'enquêtes ,(enquête DYPEN + compléments) sur l'imadaOuled Frej, dans la délégation de Bàrgou, les modes de perception de l'érosion ontété confrontés à une typologie d'exploitations agricoles effectuée sur la base d'uneanalyse factorielle des correspondances multiples. Il en ressort que les aspects socio­économiques sont très importants pour différentier les comportements des exploitants.En particulier, la perception de l'érosion et l'impact économique de la CES sont deuxvariables clé du degré d'engagement de l'agriculteur dans la lutte anti-érosive.

Dans le cadre d'une approche participative, c'est de manière prioritaire sur cesfacteurs que la concertation doit se faire entre les techniciens et les agriculteurs lorsde la conception des schémas d'aménagement des terres.

1

1

J

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Page 41: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

REMERCIEMENTS

RESUME

INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE LA CES EN TUNISIE

1. Stratégies de CES pour une confrontation permanente face àl'érosion

2. Approches théoriques

3. Conclusion

CHAPITRE fi : DEMARCHE METHODOLOGIQUE

1. Les données nécessaires

2. Méthode de collecte des données

3. Méthode de détermination des variables

4. Le choix de la zone de Ouled Fredj de Bargou

5. Conclusion

RECAPITULATIF

2EME PARTIE

CHAPITRE 1 : LA DIVERSITE DES SYSTEMES DE PRODUCTION

1. Analyse et interprétation des résultats

2. Identification et caractérisation des groupes

3. Impacts des différents types du système de production sur l'érosion

4. Corrélation des systèmes de production avec l'adoption de la CES

5. Conclusion

40

Page 42: Synthèse des travaux d'étudiants

CHAPITRE II : FONCTIONNEMENT ECONOMIQUE DESEXPLOITATIONS AGRICOLES

1. Caractérisation des investissements dans l'exploitation agricole

2. Formation des revenus dans l'exploitation agricole

3. Les variations des revenus avec les différents systèmes deproduction

4. Interdépendance des revenus avec la décision en matière de CES

5. Conclusion

CHAPITRE ID : INFLUENCE DE LA PERCEPTION DE L'EROSION ET DEL'EFFICACITE DE LA CES ET DE L'AGE

1. Les considérations d'ordre social

2. La perception des effets de l'érosion

3. La perception des effets des travaux de CES (utilisés)

CHAPITRE IV : SYNTHESE ET ESSAI DE QUANTIFICATION DESEFFETS

1. Le modèle spécifié

2. Analyse des résultats obtenus par le modèle de régression

3. Insuffisances et limites de la modélisation

RECAPITULATIF

3EMEPARTIE

1. Influence des facteurs explicatifs sur la perception de l'érosion

2. Perception des effets de l'aménagement

3. Analyse de la structure causale

CONCLUSION GENERALE

REFERENCES BmLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

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Page 43: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits .1

L'érosion est un crime envers nos enfantsElle ne leur apportera rien que du chagrinPuisque nous devons y mettre une finFaisons le maintenant avant demain(page de garde)

L'érosion touche plus de la moitié des terres en Tunisie et provoque des pertes enterre évaluées à une moyenne annuelle dépassant les 10 tonnes par hectare, selon ledocument de la stratégie CES 1990-2000. Ce taux reste relativement faible parrapport à d'autres pays comme la France avec 30 à 60 tonnes par ha, l'Espagneavec 33,1 tonnes par ha et le Portugal avec 16,4 tonnes par hectare annuellement.Cependant, il n'est pas négligeable lorsqu'on tient compte de la faible productivitéactuelle des ressources naturelles, de leu,. disponibilité limitée, de leur gestion peuefficace et risquée.

En Tunisie, ces caractéristiques (rareté, risque et sous-utilisation des ressources)sont des contraintes en elles-mêmes qui, mettant en évidence un problèmeéconomique relatif à l'allocation optimale et l'utilisation efficace des ressources,tendent à s'amplifier aussi bien à l'échelle de la collectivité qu'à celle de l'individu.(pp. 2-3)

En Tunisie, la confrontation érosion-CES n 'a jamais été simple.. elle a unedynamique inscrite dans une histoire longue et elle a conduit progressivement à unetransformation des agro-écosystèmes et à une situation complexe. Il en a résulté desdéséquilibres, les savoirs paysans ayant été interprétés et/ou remplacés en fonctiondes acquis récents de la recherche scientifique à caractère productiviste. Ladiffusion de ces acquis auprès de la population a évolué historiquement de lavulgarisation forcée au libre choix des paysans.

Ces acquis de recherche se sont de plus en plus diversifiés en vue d'assurer lamaîtrise d'un milieu physique fragile, vulnérable et occupé par des populations auxpratiques relativement « agressives». Cette agressivité est traduite par la réductionde la couverture végétale pérenne et l'utilisation de certaines techniques culturales(mécanisation poussée des terres à reliefaccidenté, densité de cheptel élevé, etc.).

Des stratégies successives et complémentaires ont été identifiées par diversacteurs et caractérisées par des méthodes d'intervention diverses. Les critères dedifférentiation de ces politiques se trouvent dans l'importance des objectifsprimordiaux, les moyens utilisés, la gamme des actions mises en œuvre, lesbénéficiaires visés directement et les résultats obtenus. La finalité essentielle de cesstratégies est toujours restée la maîtrise de l'espace. (p. 10)

Depuis longtemps, la CES est intégrée comme étant, par principe, unecomposante principale dans le modèle de développement socio-économique. Les

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Page 44: Synthèse des travaux d'étudiants

stratégies en la matière reposaient sur deux question essentielles. La première estpourquoi la CES? On s'est interrogé sur les objectifs prioritaires de la lutte anti­érosive. La problématique est donc posée au niveau de la multiplicité des objectifsqui sont souvent variés, dirigés et parfois contradictoires.

La deuxième question est comment et qui fait la CES? Elle évoque uneproblématique posée en terme d'approche d'aménagement et en terme d'affectationet de partage d'une multiplicité d'objectifs aux travaux de CES.

Au départ, l'Etat a présenté une solution apparemment évidente à la deuxièmequestion en prenant en charge tous les travaux relatifs à la CES et en adoptant uneapproche d'intervention sur toutes les terres .. la première question est cependantrestée longtemps en « suspension» et elle n'évolue que progressivement dans letemps. (p.l9)

Ces dernières années, l'approche d'aménagement est reformulée pour uneapproche participative impliquant les agriculteurs dans toutes les phasesd'aménagement. Ceux-ci se sentent ainsi responsables de l'aménagement et ilsassurent sa durabilité. Cependant, les techniciens (aménageurs) hésitent encoreentre l'intervention et la participation. Car la situation actuelle n'est pas clairepoureux et ils tentent de faire connaître les principaux facteurs, contraintes et atouts, quitendent à bloquer ou au contraire à favoriser l'adoption des travaux de CES par lesagriculteurs. (p. 36)

Dans cette ultime approche centrée sur des unités individuelles, on a simplifié leprocessus de décision d'acceptation des aménagements par l'agriculteur dans unestructure causale simple. L'adoption de cette dernière se justifie par l'absence d'unethéorie économique précise qui peut baliser notre raisonnement théorique etcaractériser la nature des relations entre les différents éléments du processus. Cettestructure causale suppose que les facteurs spécifiés seront explicatifs et agissentdirectement sur le comportement de l'agriculteur face aux aménagements de CES.Elle repose donc sur des hypothèses présentées d'une manière succincte en cinqpoints:

• la diversité des types de systèmes de production engendre descomportements différents chez les agriculteurs et des disparités dans leursstratégies de CES ..

• les aménagements CES seront d'autant plus intégrés dans lespréoccupationsprimordiales de l'agriculteur que ses revenus sont faibles ..

• l'acceptation de la lutte anti-érosive est largement tributaire de laperception de l'érosion par l'agriculteur. Ce dernier remédie de plus en plus parles aménagements curatifs quand il constate des dégâts de dégradationimportants ..

• les aménagements CES sont mieux acceptés par l'agriculteur qui perçoitsurtout leurs avantages sur le plan économique ..

• l'acceptation de la CES est plus développée chez les jeunes agriculteurs quiauront une motivation plusforte. (p.l30)

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Page 45: Synthèse des travaux d'étudiants

KAROUS Omrane, 1996. L'agriculture dans la région de Bargou. Essaide typologie des systèmes de production. 74p. + annexes, nOS.

Panni les causes qui limitent le succès des projets de développement en milieu ruraltunisien, une essentielle est la non prise en compte de la diversité des exploitationsagricoles et des milieux naturels.

Ce travail, appliqué au site de Bargou, propose donc une analyse de cette diversité parl'élaboration d'une typologie de systèmes de production qui infonne sur les pratiquesculturales des agriculteurs, leurs modes d'exploitation des ressources, les atouts etcontraintes spécifiques à chaque groupe.

Pour ce faire, dans un premier temps, une monographie de l'activité agricole dans larégion de Siliana est proposée à partir de données statistiques collectées auprès desautorités régionale et locale. Dans un second temps, la méthodologie de laconstruction de la typologie (collecte des données, analyse, choix de variablesretenues, méthode de classification) est présentée. A partir de ces résultats, septpropositions, pouvant servir de base à une stratégie de développement agricole, sontdégagées.

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Page 46: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire

INTRODUCTION GENERALE

DEFINITIONS DES PRINCIPAUX TERMES UTILISES

1ERE PARTIE: PRESENTATION DE L'AGRICULTURE DANS LEGOUVERNORAT DE SILIANA ET CHOIX DE LA ZONE D'ETUDE

1. PRESENTATION DE L'AGRICULTURE DANS LE GOUVERNORATDE SILIANA

1.1 Milieù~ physiques

1. 1. 1 Climat

1.1.2 Reliefs

1.1.3 Potentiel édaphique

1. lA Ressources en eaux

1.2 L'activité agricole dans le gouvernorat de Siliana

1.2.1 Structure agraire du gouvernorat de Siliana

1.2.1 Aperçu sectoriel

1.3 Périmètres irrigués

ll. SPECIFICITE DE LA ZONE D'ETUDE BARGOU

ll.l Choix de la zone d'étude et sa justification

ll.2 Spécificité de la délégation Bargou

2EME PARTIE: UTILISATION DES DONNEES DE L'ENQUETE DE BASEDYPEN DANS L'ETUDE DES SYSTEMES DE PRODUCTION: CAS DE LADELEGATION DE BARGOU

1. METHODOLOGIE DE COLLECTE ET D'ANALYSE DES DONNEES

1.1 Les données nécessaires

1. 1.1 Données d'ordre technico-économique

1.1.2 Données socio-démographiques

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Page 47: Synthèse des travaux d'étudiants

1.2 Méthodologie de collecte des données

1.2.1 L'enquête

1.2.2 Source de recoupement des données

1.3 Méthode d'analyse des données (multidimensionnelle)

ll. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE

ll.l. L'analyse des variables

II.1.1 Superficie de l'exploitation

II.1.2 Superficie moyenne de parcelle

II.1.3 Composition de travail

II.1A Le mode de faire valoir

II.1.5 Superficie irriguée

II.1.6 Occupation du sol

II.1. 7 Equipements

II.1.8 Le nombre d'heures de location de tracteur

II.1.9 Utilisation des intrants

II.1.10 L'élevage

ll.2. Essai de typologie des exploitations agricoles

II.2.1 Interprétation des résultats statistiques

II.2.2 Identification des différents groupes d'exploitations agricoles

CONCLUSION GENERALE

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Page 48: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

La réalisation partielle des objectifs de croissance et le manque des satisfactionau niveau des résultats obtenus [par les programmes de modernisation en zonerurale) ont été longtemps expliqués par le caractère aléatoire des pluies et lesdiscordances entre les stratégies des agriculteurs et la stratégie nationale. Ceci estjustifié par le type de planification déjà utilisé (planification descendante) par lesplanificateurs. Ces derniers ne se sont pas servis des études agricoles détaillées quimettent en évidence les différents modes d'exploitation du milieu agricole et d'usagedes ressources naturelles.

Dans une pareille situation, comment peut-on faire des prévisions ou envisagerdes projets identiques sans tenir compte de la réalité et de la diversité des régions?Comment pourrait-on tirer des leçons à partir des résultats des campagnes, desprojets et programmes sans les analyser aux différents niveaux: national, régional,local et même individuel (gouvernorats, délégations et exploitations agricoles) ?

Il faut donc connaître cette diversité pour se situer par rapport à elle, etcomprendre le sens de variation des caractéristiques et des adaptations auxdifférents milieux. (p. 3)

Les sols du gouvernorat sont en majorité à vocation céréalière avec uneprofondeur variant entre 25 et 60 cm. Ceci contribue à l'augmentation dessuperficies emblavées en céréales. Les autres cultures telles que les légumineuses, lescultures maraîchères et la culture arboricole sont moins développées, en superficieet en production, que la céréaliculture. Ceci peut être dû en premier lieu à l'eaud'irrigation qui n'est pas abondant dans le gouvernorat, et en deuxième lieu auxtechniques culturales particulières qui n'ont pas encore été adoptées par lesagriculteurs. (p. 35)

L'utilisation de la méthode d'analyse factorielle des correspondances a puréduire l 'hétérogénéité des exploitations agricoles dans trois principaux groupes:

• Un premier groupe, très dominant, rassemble les petites exploitations ayant enmoyenne une faible superficie, peu d'arboriculture, un petit troupeau sansmatériel agricole en propriété [.00) ;

• Un deuxième groupe distingue des exploitations ayant des caractéristiquesintermédiaires entre les petites et grandes exploitations. L'effectifdu troupeauest moyen (20 têtes), la superficie est proche de 14 ha et l'arboriculture estmoyennement présente (200 pieds) ;

• Un troisième groupe rassemble les plus grandes exploitations agricoles de larégion, lesquelles ont les facteurs de production nécessaires et entretiennentdes relations avec le marché. Elles ont tendance à évoluer vers des entreprisesagricoles. (pp.69-70)

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Page 49: Synthèse des travaux d'étudiants

Si on se prononce dans les moindres différences, on peut trouver un grandnombre de types d'exploitations agricoles dans cette région qui a connu de grandestransformations au niveau de son milieu rural. On peut presque assimiler chaqueexploitation à un type de système de production spécifique. { ..}

Face à cette diversité, on peut donner quelques éléments qui pourront être à labase d'une stratégie de développement agricole:

• Un remembrement des terres en sec est envisageable pour les micro­exploitations et les petites exploitations des piémonts du Jbel. On tentera ainside fixer une superficie minimale pour chaque exploitation (en parcelles). Onpropose une étude préliminaire de la structure foncière et du marché foncierpourfaire un choix de la superficie minimale.

• Une réduction de la division des terres (morcellement) entre les héritiers desgrands et moyens agriculteurs en créant des procédures de cession entre eux.On essaye de convaincre ces agriculteurs pour l'acquisition des titres fonciersen offrant des facilités administratives et financières. Ces titres seront desgaranties pour l'octroi de crédits bancaires.

• La constitution des associations d'intérêts collectifs (AIC) surtout pour lespetits et moyens agriculteurs ayant des terres dans le périmètre irrigué de BouSaiidia et Bhirine. Certaines associations sont aussi conseillées aux micro­exploitations situées sur le Jbel pour gérer la forêt et les parcours naturels.D'autres associations pourront être créées pour motiver les agriculteurs pourla réduction des ruissellements et donc la diminution de l'érosion.

• La création d'un stock de réserves fourragères, utile en années de sécheresse,sur la périphérie des parcelles pour les petites exploitations pratiquantl'élevage et des brise-vent sur les parcelles des grandes exploitationsagricoles.

• L'organisation de quelques stages portant sur certaines techniques agricoles(la taille des arbres, la conduite des cultures maraîchères et la pratique del'irrigation selon des méthodes efficaces en matière d'économie de l'eau)surtout pour les grands agriculteurs.

• L'amélioration de la charge animale au niveau des grandes exploitations etl'encouragement de certains vétérinaires privés à s'installer dans la régionétudiée.

• Un développement des emplois agricoles locaux pour les éleveurs et les micro­exploitants ayant des revenus faibles (commercialisation autorisée des produitsde la forêt, vente du bois, distillation des plantes, récolte de Zgougou etc.).(pp. 72-74)

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Page 50: Synthèse des travaux d'étudiants

üUE8LATI Besma, 1996. Processus participatifet développement local.Etude de cas dans le Nord-Ouest de la Tunisie. 152p. + annexes, n0 9.

Depuis 1984, les expenences turuslennes en matière de développement rural ontpermis de donner naissance au Programme de Développement Rural Intégré (PDRI)qui a touché 217 imadas répartis sur tout le pays. Parallèlement, d'autres projetsintégrés ont été lancés par l'Association pour la Promotion de l'Emploi et duLogement (APEL), ONG tunisienne de développement. Le maître mot de cesprogrammes est le processus participatif des populations concernées.

L'objectif de ce mémoire est de proposer une analyse de la conception qu'ont lesdifférents acteurs de la participation de la population contenue dans chaqueprogramme, des pratiques réelles observées et de l'effet de cette participation. Unintérêt est aussi apporté au rôle assigné au chef de projet.

Deux projets du PDRI et un projet de l'APEL ont été retenus. Les opérateurs de cesprojets ont été interviewés et les bénéficiaires ont été enquêtés. A la suite de cetravail, quelques points forts se dégagent :- les méthodes adoptées dans les projets de l'APEL et du PDRI sont différentes tantau niveau de l'identification des composantes des projets, des procédures deréalisation, de la conception de l'aspect « intégration / participation », qu'au niveaudu degré de décentralisation du projet et des activités et attributions du chef deprojet;- dans les PDRI de première génération, la complexité et la diversité des tâches, lamultiplicité des intervenants, font que la plupart des acteurs réclament une formationcomplémentaire. Dans ce sens, le chef de projet ne peut jouer que le rôle d'un agentfacilitateur du processus participatif, dont le déroulement conditionne véritablement laréussite du projet. Définir un nouveau profil de chef de projet serait souhaitable.- dans le projet APEL, la conduite du projet est assurée conjointement par lapopulation et une équipe de techniciens. Le chef de projet n'assure alors qu'un rôle decoordination et d'animation. Il s'agit bien d'une pratique participative plus poussée,qui influence positivement l'implication de la population et la durabilité des actionsmenées.

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Page 51: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

PREMIERE PARTIE: PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE DE LARECHERCHE

CHAPITRE 1 : DU CONSTAT A LA PROBLEMATIQUE DE LARECHERCHE

1. Les insuffisances du développement rural en Tunisie

2. Cadre théorique

3. Questions et hypothèses de recherche,

CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

1. Collecte de données

2. Dépouillement et analyse des données

DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION DES ZONES DES REJETS ETANALYSE DES REALISATIONS DE CES PROJETS

CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES NATURELLES ET SOCIO­ECONOMIQUES DES TROIS PROJETS

1. Caractéristiques naturelles

2. Données socio-économiques des régions des projets Ain Sallam,Drija et Oued Zene

CHAPITRE 2 : DEUX APPROCHES DIFFERENCIEES ET DURABILITESINEGALES

1. Description du projet Ain Sallam et analyse de ses réalisations

2. Description du projet Drija et analyse de ses réalisations

3. Description du projet Oued Zene et analyse de ses réalisations

TROISIEME PARTIE: LES DEMARCHES DE DEVELOPPEMENT ET LEVECU DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LES DEUXPROGRAMMES

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Page 52: Synthèse des travaux d'étudiants

CHAPITRE1:LESDEMARCHESSUnnESPARLESDEUXPROGRAMMES (P.D.R.I. ET A.P.E.L)

1. Prise de connaissance du projet par les bénéficiaires

2. Prise en compte du savoir faire paysan

3. La préparation de la population

4. Le choix des actions par les bénéficiaires

5. La participation à l'élaboration du projet

6. La responsabilisation de la population

7. Les modifications dans les composantes des projets

8. Les méthodes que le chef du projet utilise pour transmettre unmessage

9. Analyse de l'aspect intégration et de la participation

CHAPITRE 2 : LA CONCEPTION QUE LES INTERVENANTS ONT EU DESPROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

1. Le P.D.R.I., le programme de l'A.P.E.L et les autres programmes:perceptions différenciées

2. Les objectifs des programmes (A.P.E.L. et P.D.R.I) d'après lesconcernés

3. La compréhension de l'intégration

4. La signification de la décentralisation

CHAPITRE 3 : LA PARTICIPATION DANS LE CONTEXTE DES DEUXPROGRAMMES

1. La participation et la contribution : quelle signification ont-ellespour les différents intervenants

2. Le moyen de concrétisation de la participation et la contributiondes bénéficiaires dans un projet

3. Les modifications dans le fonctionnement des projets proposées parles bénéficiaires pour assurer la participation

CHAPITRE 4 : LE CHEF DE PROJET ET LA DYNAMISATION DUPROCESSUS PARTICIPATIF

1. Le choix du chef de projet

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Page 53: Synthèse des travaux d'étudiants

2. La perception des différents partenaires quant au rôle du chef deprojet

CHAPITRE 5 : LE FUTUR DU PROJET VU PAR LES BENEFICIAIRES

CONCLUSION GENERALE

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Page 54: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits .1

Le programme de développement rural intégré est cree par le ministère dudéveloppement économique en 1984. Les objectifs sont l'augmentation de laproduction, l'amélioration du revenu et la création du maximum de postes d'emploi.L'intégration des interventions immédiatement productive avec celles dont laproductivité est différée ou indirecte, pour chaque zone, permet d'assurer unecomplémentarité entre les actions d'amélioration des conditions de vie et celles quitendent à la création d'emplois et de sources de revenus. La recherche de laparticipation des bénéficiaires à l'élaboration des projets, à leur financement et àleur exécution est de nature à leur faire sentir et supporter une part de responsabilitéqui leur revient quant au développement de leur zone. (p.l)

L'agent de âéveloppement doit jouer le double rôle d'intervenant-catalyseur. Ilest par conséquent chargé de modifier les comportements des collectivités ruralesdans un sens plus adapté aux orientations du développement. Par la suite, il doit lesaider à résoudre par elles-mêmes, d'une façon plus ou moins autocentrée, leurspropres problèmes. Pour cela, l'agent de développement est appelé à assurer unedouble tâche, à savoir l'identification des points faibles et obstacles à la mise enœuvre des actions du programme, dans un contexte de co-programmation avec lespartenaires paysans.

L'agent de développement ne doit normalement disparaître que lorsque saprésence devient inutile, c'est à dire lorsque la société rurale est devenus capable des'autogérer et de « s'autodévelopper ». (p.18)

Le développement rural est d'abord une affaire de conscience, de volonté, decréations collectives. Les meilleures organisations économiques, les aménagementsles plus judicieux, les actions administratives les plus pertinentes sont trop souventdes opérations coûteuses, inefficaces, insoutenables et fragiles, parce qu'elles nesont pas épaulées, appropriées par une volonté populaire constamment informée etsollicitée. Il faut donc que l'animation opère une prise de conscience collective,transforme cette volonté en projet cohérent et aboutisse à une mise à l'action, par lamobilisation de ressources, d'énergies ayant retrouvé confiance en elles-mêmes.(p. 38)

L'analyse des réalisation montre qu'à partir des conditions naturelles et socialescomparables (projet d'Ain Sallam et Oued Zeen), les résultats des deux programmessont différenciés surtout au niveau de la continuité des actions menées. De même,l'analyse a permis de conclure que les deux projets Ain Sallam et Drija ont eu audépart des composantes identiques mais qu'après la consolidation, les deux projetssont devenus très différents. En effet, les autorités régionales et locales du projetDrija ont pu changer et adapter le contenu en fonction du contexte naturel et socio­économique de la région.

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Page 55: Synthèse des travaux d'étudiants

Le projet Drija a enregistré un taux de réalisation plus élevé que celui enregistrépar le projet Aïn Sallam.

Le taux de réalisation des composantes du projet Oued Zeen est très proche de100% dans la plupart des cas. De même, avec des conditions naturelles et socio­économiques comparables à celles d'Ain Sallam, le projet Oued Zeen a PU avoir desactions plus pérennes. (p.89)

Les objectifs des projets du PDRl différent de ce que les bénéficiaires en ontattendu.

Les bénéficiaires, sans sensibilisation et avec un niveau d'instruction assez basont pu décerner ce qu'un programme de développement doit avoir comme objectif.En effet, pour ces bénéficiaires, un programme doit améliorer leurs conditions de vieet contenir des actions complémentaires.

La non-complémentarité entre les actions, le manque d'encadrement et la non­conformité des actions sont les principales causes de la non-satisfaction desbénéficiaires des projets PDRl. C'est ce qui a conduit à la non-réussite des projets.(p. 146)

Participer signifie, pour les bénéficiaires du PDRl, adhérer à la prise de décisionpuisqu'ils ont mis pour leur condition de leur participation que le projet ou l'actionse fasse dans leur intérêt, alors que la contribution est une sorte d'aide sanscontrepartie. Les bénéficiaires du programme de 1'APEL ont ajouté que l'adhésion àla coopératice de services (créée dans la cadre du projet) est une sorte departicipation. (p.150)

Ce travail nous a permis de contribuer à une meilleure compréhension duprocessus de développement rural intégré en Tunisie aussi bien à l'échelle du CGDRque de l 'APEL. Nous avons pu ainsi nous arrêter sur le fait que, malgré ses apports,le PDRl de la première génération recèle des insuffisances dans la conception et lamise en œuvre des actions de développement rural participatif. Celles-ci semblentnécessiter l'élaboration et la mise en place d'un nouveau système d'encadrementlocal, d'un nouveau profil de chef de projet mieux adapté à cette nouvelle stratégiede développement.

Cette étude pourrait constituer un apport, aussi bien pour la recherche sur ledéveloppement rural que sur la formation en cette matière. Les résultats apportéspar ce travail pourraient servir dans l'amélioration des futurs projets dedéveloppement rural intégré. (p.152)

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Page 56: Synthèse des travaux d'étudiants

KHEFIFI Myriam, 1996. Financement du développement rural etcomportement des bénéficiaires du PDRI: cas du projet de Drija(Bargou). 141p. + annexes, nOl0.

L'expérience de la Tunisie en matière de développement rural a nécessité la mise enœuvre de plusieurs programmes soutenus par des Fonds spécifiques. Le programmede développement rural intégré PRDI et le fonds de développement rural intégréFaDERI offrent l'opportunité aux ruraux démunis de transiter par le circuit bancaireinaccessible autrement.

Le constat de départ est relatif à la faiblesse du remboursement des crédits FüDERI.L'hypothèse globale stipule que les bénéficiaires réagissent au financement d'unemanière différencié, censée refléter leur hétérogénéité socio-économique.

Ce travail porte sur l'analyse du processus de financement du PRDI d'une part, et ducomportement des bénéficiaires du crédit en général et de son remboursement enparticulier, d'autre part. La recherche est basée sur une information documentairecomplétée par des entretiens et une enquête de terrain, respectivement auprès desdifférents intervenants centraux, régionaux et locaux, et des bénéficiaires du projetPDRI de Drija, dans la délégation de Bargou.

La mise en œuvre de cette méthodologie a permis d'aboutir au résultat suivant:aucune différenciation nette ne semble exister au niveau du comportement desbénéficiaires vis-à-vis du FüDERI, et ce aussi bien dans la compréhension de lanotion de crédit et son acceptation en tant que tel, que de son utilisation par rapport àses destinations initiales, et en conséquence son remboursement tant au niveau del'idée que de la pratique, malgré quelques nuances qui ont pu être identifiées.

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Page 57: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

PREMIERE PARTIE: PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE DERECHERCHE

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE

1. Constat: faiblesse du remboursement du crédit FODERI

2. Approche théorique

2.1 Définition de la petite exploitation du type familial

2.2 Rationalité des petites exploitations du type familial dans les paysen développement

2.3 Notion de développement rural intégré (R.D.I.)

2.4 Le financement des programmes de développement rural intégrés

3. Hypothèses de recherche

CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

1. Collecte de l'information

2. Le dépouillement des questionnaires

3. Détermination des indicateurs d'analyse

4. Analyse de l'information

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

DEUXIEME PARTIE: ANALYSE DU PROCESSUS DE FINANCEMENT DUCOMPORTEMENT BENEFICIAIRES VIS-A-VIS DU CREDIT FODERI

CHAPITRE 1 : LE PROCESSUS DE FINANCEMENT DU PDRI

1. Les différents types de prêts d'investissement dispensés sur leFODERI

2. Organisation et fonctionnement du circuit de financement

3. Les techniques d'intervention du FODERI

3. 1 Les critères d'éligibilité et conditions d'octroi

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Page 58: Synthèse des travaux d'étudiants

3.2 Les enquêtes techniques et étude économique et financière del'exploitation

3.3 Décision d'octroi des crédits'

3.4 Contrôle d'utilisation des crédits

3.5 Les garanties

4. Les réalisations financières du FODERI

4.1 Les crédits FODER!

4.2 Les crédits OPEC

5. Le recouvrement des crédits FODERI

5.1 Les raisons de faiblesse de remboursement indépendant dubénéficiaires

5.2 Les raisons de la faiblesse du remboursement dépendants dubénéficiaires

,,CHAPITRE 2: RESULTATS FACTORIELS DE L'ANALYSE DESCORRESPONDANCES APPLIQUEE A LA ZONE DU PROJET

1. Résultats globaux: les valeurs propres

2. Interprétation des facteurs

3. Projection des exploitations

CHAPITRE 3 : INTERPRETATION DU COMPORTEMENT DESBENEFICIAIRES FACE AU CREDIT FODERI

1. Les différentes sources de financement des exploitationsbénéficiaires du forer

1.1 Les différents types d'autofinancement des exploitations

1.2 Le financement externe

1.3 Raisons de préférence des crédits cités par les trois groupes debénéficiaires

2. Modalités d'usage du crédit FODERI

2.1 Objectif de l'exploitant

3. Remboursement des crédits

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

CONCLUSION GENERALE

ANNEXES

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Page 59: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

Le défi majeur qui a préoccupé la Tunisie depuis son indépendance et qu'elleessaie de relever, est le problème de la généralisation de la croissance économiqueet par conséquent le développement du secteur rural parallèlement au secteururbain. En effet, le secteur rural constitue une composante importante dans lastructure économique du pays. Ainsi, 40% de la population relève du monde rural etc'est là où l'agriculture reste l'activité dominante et qui occupe la plus grandepartie de la population active. Le financement du développement du monde rural faitalors l'objet d'une sollicitude particulière en Tunisie, du fait de son importanceéconomique et socio-politique. (p.l)

Une grande majorité des ruraux, qu'ils soient agriculteurs ou artisans, n'ont paspu accéder à ces fonds et à ces projets en raison de leur insolvabilité. C'est pourcette raison qu'on a pensé à les consolider par des programmes de crédits dans lecadre du rééquilibrage régional et du développement local. Dans cette optique, cesprogrammes s'inscrivent dans une logique plus globale de redistribution de larichesse nationale (et éventuellement de la réduction des taux de pauvreté desruraux) sur les régions et zones considérées comme défavorisées (taux de chômageélevé, faible utilisation des ressources etfaible équipement de base). (p. 2)

La mise en place d'un stratégie de développement rural intégré vis-à-vis despetites exploitations marginalisées tend d'une part à freiner l'exode rural par desprogrammes de soutien aux revenus des plus démunis, et d'autre part à aiderl'émergence d'une exploitation familiale « dynamique» capable d'assimiler lesnouvelles techniques de production et de répondre à la demande du marché. (p.8)

Vue la complexité des sociétés paysannes dans leurs organisations sociales etdans leurs réponses aux contraintes économiques, lorsqu'elles se trouventmarginalisées par rapport aux économies modernes reposant plus sur uneaccumulation de capital, leur économie relative de subsistance laisse alors peu deplace aux risques, tel que par exemple un programme de crédit à la production.C'est ainsi, qu'en l'absence des mécanismes de concertation et de négociation entreles paysans et les autorités gouvernementales, les actions décidées par le programmeunilatéralement pourraient rencontrer l'opposition, la réticence ou l'acceptationpartielle du programme, arrivant même à un détournement des fonds alloués. Parconséquent, les objectifs attendus du projet ne serontpas atteints.

Il apparaît qu'il est extrêmement difficile de convertir des unités de productionsse trouvant dans des situations très contraignantes (taille de l'exploitation, milieunaturel et institutionnel, etc.) en exploitations dites viables et bancables. C'est ainsique l'application d'un taux d'intérêtfaible et l'accord d'une subvention importante,ne suffisent pas pour garantir à l'agriculteur un surplus de production lui permettantd'assurer la durabilité de son système et le bon fonctionnement du projet, et par

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Page 60: Synthèse des travaux d'étudiants

conséquent le remboursement du prêt. Ceci surtout lorsque les actions proposées nesont pas bien adaptées à la situation de l'exploitation et du groupe familial. (pp. 34­35)

En recherchant à équilibrer sa trésorerie, l'exploitant se heurte à l'abandoncatégorique du projet individuel au cas où le travail extra-exploitation l'emporte surle travail sur l'exploitation elle-même. Dans le cas de la vente du cheptel, lecaractère intégré du projet peut être mis en cause car on aboutit à une productiondéséquilibrée. Dans ces conditions, l'exploitation ne se développe plus, bien aucontraire, elle peut se trouver dans une situation d'appauvrissement si l'exploitantest obligé de rembourser les tranches échues des actions improductives (cheptelvendu). (p.U3)

Globalement, la faiblesse du remboursement sur le FODER! semble êtreconditionnée surtout par une structure financière inadaptée aux conditions deproduction des bénéficiaires, à la méconnaissance de leurs objectifs et attentes, et àl'absence d'information sur l'objet du programme de financement proposé à cettecatégorie de bénéficiaires. \

En effet, on a pu montrer que les contraintes des bénéficiaires sont de nature àlimiter l'adoption d'une technique fondamentalement nouvelle, telle que le crédit àla production. Dans ce cas, ce dernier ne peut former qu'une fonction definancement nécessaire au développement des micro-exploitations mais qui n'est, enaucun cas, suffisante pour pouvoir les entraîner dans les voie du développement.

Ainsi, il serait plus efficace d'approfondir l'étude de leur environnement socio­économique et de leurs objectifs et attentes, pour pouvoir lever des cointraintes oudéceler des possibilités d'amélioration des techniques d'intervention et parconséquent assurer la continuité de l'action de développement engagée par leprogramme. Ce travail doit alors se situer au niveau des exploitations et avec lesexploitants.

La formation et l'information des bénéficiaires sur la nature et l'objet du créditdispensé par le FODER! peuvent atténuer une grande partie des problèmes dedétournement des fonds. Ces tâches de formation et d'information doivent êtreaccomplies aussi bien par des chefs de projets désignés que par les agentstechniques de la BNA devant être spécialisés dans le domaine.

En résumé, notre travail a permis d'apporter quelques éclairages précis sur lefinancement du PDR! et aux problèmes importants qui peuvent conduire au blocagemême de ce programme de développement. Malgré leur imprécision relative, nosrésultats pourraient constituer des apports en la matière aussi bien en tant qu'étudede cas pour formuler des orientations générales en matière de financement dudéveloppement. (pp. 139-140)

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Page 61: Synthèse des travaux d'étudiants

·CHAIZE-AUCLAIR Marianne~ 1996. Les stratégies foncières dans larégion de Menzel Habib. SOp, n011.

Au cours du vingtième siècle, les zones steppiques du centre et du sud de la Tunisieont vu leur peuplement humain se diversifier très fortement. Alors qu'au début dusiècle, les nomades et semi-nomades, orientés vers une économie pastorale d'auto­subsistance, régnaient sur ces terres, le mode de vie aujourd'hui largement en vigueurest celui des paysans sédentaires plus ou moins bien intégrés à une économie demarché.

Ces mutations qui ont traversées le siècle sont plus complexes qu'un simple modèlede transition entre une société traditionnelle, « archaïque », et une société moderne,« développée ». Facteurs exogènes et endogènes se combinent>. ou plutôt sontcombinés, dans le cadre des stratégies familiales, tenant ainsi compte de la dynamiquepropre des sociétés.

Parmi les facteurs intervenant dans le déroulement des transformations de ces zonessteppiques, le statut foncier des terres a une place particulièrement importante. Plusprécisément, ce sont les « pratiques d'appropriation de la terre» qui font ici l'objetd'une étude dans laquelle les aspects juridiques, sociologiques, historiques,techniques, économiques, écologiques.. sont mobilisés.

Ainsi, dans la région de Menzel Habib, la privatisation des terres dans les années 1970a entraîné une course à l'appropriation et au défrichement dont les conséquences sontanalysées. A partir d'une étude bibliographique et d'entretiens réalisés sur le terrain,les liens complexes entre les structures foncières des terres et des facteurs de poidsdes stratégies familiales (pluriactivité, migration, double résidence avec la ville,pratiques culturales...) sont analysés. De ces stratégies, découlent évidemment desmodes particuliers d'usage des ressources naturelles, à impact écologique certain,dans cette zone soumise à un risque élevé de désertification.

En fin de compte, il ressort que, au moins dans le cas de Menzel Habib, comprendreles relations entre la population et son environnement, ne peut se faire sans uneanalyse préliminaire des aspects fonciers et de ses conséquences sur les stratégiesfamiliales.

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Page 62: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

INTRODUCTION

1. CADRE DE L'ETUDE

A. Cadre historique

1. Nécessité et limites d'un « référent précolonial »

2. Les catégories du droit musulman

3. L'appropriation coutumière des tribus

B. Cadre social et cadre spatial

1. Cadre social

2. Cadre spatial

II. PROBLEMATIQUES ET HYPOTHESES

A. Effacement de la fraction comme acteur du jeu foncier

1. La fraction n'est pas nécessairement le Conseil de Gestion

2. Abandon des formes collectives d'appropriation

3. La fraction comme acteur du partage des terres

B. La terre dans les stratégies familiales

1. Propriété privée de la terre et structures familiales : famillenucléaire ou famille élargie?

2. Propriété privée de la terre et nouveaux apports sociaux

ill. ASPECTS METHODOLOGIQUES

A. Méthode et échelle d'étude

B. Sources et outils

CONCLUSION

BmLIOGRAPHIE

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Page 63: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits

Le ame siècle a été marqué pour la société rurale tunisienne par unbouleversement des équilibres économiques, écologiques et sociaux antérieurs etnotamment des rapprts des hommes avec leur espace. Le constat est d'autant plusfrappant dans les régions où l'implantation paysanne et sédentaire était insignifianteau début du siècle, telles les zones steppiques du centre et du sud de la Tunisie,domaine des tribus nomades et semi-nomades.

A une organisation sociale tribale relativement autonome par rapport au pouvoircentral, à une économie de subsistance largement pastorale, à un mode de vienomade ou semi-nomade, se substituent, sous la houlette de l'Etat, une agricultureorientée vers la production marchande et une sédentarité paysanne. De vastesespaces, jusqu'alors appropriés collectivement sont convertis en propriétés privées.En même temps, de petits centre urbains s'implantent dans la steppe, et concentrentune populati'ofl en expansion démographique, à moins qu'elle ne se tourne versl'exode et l'émigration. (p.2)

Parmi les éléments du système social, le foncier occupe une place centrale dansune société rurale à l'économie largement agricole et pastorale.

Certes, le foncier, dans une optique juridique peut se limiter à l'ensemble desdispositions concernant le statut et l'usage de la terre, mais il apparaît vite que lesdroits sur la terre participent au fonctionnement d'ensemble du système social. [. ..j

Les dynamiques foncières vont donc à la fois contribuer à des changementssociaux plus généraux, et résulter de ces changements. (p.3)

Dans la région de Menzel Habib, privatisation et mise en culture massives desterres ne se sont effectuées que dans les années 1970. Dans le but d'accélérer leprocessus de sédentarisation, notamment dans les régions steppiques du Sud, peuconcernées directement par la colonisation, l'Etat tunisien a simplifié les règlesd'attribution des terres en 1971 et a donné ainsi un coup d'envoi à une course àl'appropriation et au défrichement de la steppe puisque la mise en culture est lacondition de l'appropriation privée selon les règles édictées par le législateur. (p. 6)

C'est dans le cadre familial que se réalise l'exploitation de la terre.La famille est unité de consommation et de production: la main d'œuvre

familiale pourvoit à l'essentiel des besoins de l'exploitation. C'est en son sein quevont se partager les tâches, vers elle que vont converger les ressources des activitésagricoles et celles tirées d'autres activités. [ ..]

C'est dans le cadrefamilial que se réalise l'appropriation de la terre.Il semble que les cessions ou les contrats comportant transfert de droits réels sur

la terre telle mogharsa soient relativement rare, de sorte que l'exploitant n'aura dedroits sur la terre qu'en vertu de son appartenance familiale au sens étroit du terme(par héritage) ou en vertu de son appartenance lignagère (pour l'accès aux terres

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Page 64: Synthèse des travaux d'étudiants

« collectives» ou indivises). On peut même se demander si les contrats comportanttransfert de la propriété de la terre ne concernent pas le plus souvent les membresd'un même groupe familial. De telle sorte que la carte foncière respecte assezrigoureusement un ordre familial. (pp.16-17)

La qualité d'ayant droit, d'usager d'une terre collective ne se définit pas auniveau d'une fraction ou d'un conseil de gestion, mais à un niveau inférieur (sous­fraction ou lignage). Cette définition sera tantôt officielle, par exemple résultatd'une décision arbitrale du conseil de gestion, tantôt officieuse parce qu'admise partous. Par exemple, les maigres ressources des parcours du jbel seront exploitées parles groupes installés sur les piémonts, qui se les partagent selon la proximitégéographique.

Délimitation et détermination des ayants droit découpent ces espaces de manièreassez précise. (p. 27)

Les opérations d'attribution viennent sanctionner en droit des occupations de fait,matérialisées par plantations et constructions, qui ont débuté bien avant l'institutionde la procédure accélérée en 1971. Mais celle-ci a eu un effè't catalyseur et a marquéle début de la course, chacun s'employant à marquer un espace, sans respectd'aucune règle « traditionnelle» de partage. Il y a eu retournement de la logiqueétatique: plantation pour approprier et non appropriation pour planter, l'arbreétant le meilleur moyen pour marquer l'espace. (p.31)

Le modèle dominant serait celui d'une unité d'exploitation se maintenant autourdu père et à laquelle concourent les fils, mariés ou non, de manière plus ou moinsétroite selon leur lieu de résidence et leurs autres activités, ainsi que les filles nonmariées. A sa mort, il y aura en principe partage des terres entre les fils, àl'exclusion des filles, et individualisation du droit de chacun. Par le jeu d'entraide,d'accords et d'alliances se nouent des relations économiques entre famille nucléaireet famille élargie, que ses membres soientprésents dans le voisinage ou résidents enville, avec tous les degrés entre l'autonomie de la famille conjjugale et l'intégrationà une cellule économique élargie.

Ce schéma connaîtra des variations selon l'importance du patrimoine foncier etsa place dans les revenus de la famille et il devra être confronté à différentessituations: petits propriétaires / gros propriétaires, zones fertiles / zones ingrates, demanière à percevoir comment ces situations affectent le type de stratégies choisies.(p. 34)

Les stratégies familiales révèlent un fort attachement à la propriété qu'uneintégration économique lointaine vient rarement rompre. Les structures foncièrestendent vers un morcellement croissant qui pousse les habitants de la zone de MenzelHabib à s'installer dans les villes de la région. Elles offrent davantage depossibilités et de services. Mais ces départs ne signifient pas un abandon de la terreet des activités agro-pastorales, et la pression foncière reste forte. Les ventes deterre sont rares et les nombreux accords dont elle est l'objet - rarement monétaires ­traduisent plus souvent des ajustements pour l'usage des terres au sein des lignages

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Page 65: Synthèse des travaux d'étudiants

et du voisinage que des rapports durables de dépendance induits par les inégalitésfoncières. (p.39)

Chez les petits et les gros propriétaires, les revenus de la terre ne représententqu'une part secondaire dans les ressources. Chez eux, l'indivision, de fait ou dedroit, sera plus fréquente .. ils résideront aussi plus souvent en ville.

Les familles de propriétaires moyens, fréquemment réduites au noyau conjugal,résident davantage dans la région et s'efforcent de combiner l'exploitation agro­pastorale et les autres activités, qui conduisent souvent les hommes à des migrationssaisonnières. Mais cette logique est menacée par les risques de morcellementsuccessoral. {p. 46)

Le foncier peut être un bon indicateur de l'état des liens sociaux. A traversl'étude des rapports fonciers se révèlent des mutations sociales générales.

Les espoirs d'un développement agricole, d'une société paysanne sédentaire,promus par les pouvoirs publics à travers la politique de privatisation des terres deculture - et autres programmes de développement - semblent être compromis par un

\ milieu naturel difficile. Ces politiques ont néanmoins favorisé la «fixation» dessemi-nomades dans la steppe.

Mais cette fixation apparaît inconstante et fragile. Les familles se partagent entrela steppe et la ville, comme auparavant entre la steppe et l'oasis. La mobilité deshommes n'est plus uniquement au rythme des troupeaux et des pluies, mais elledemeure indispensable. {pp. 46-47)

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Page 66: Synthèse des travaux d'étudiants

BROCHIER PUIG Joelle, 1996. L'urbanisation et la relation àl'environnement -dans les oasis du Nefzaoua : le cas de El Faouar. 78p.+ annexes, n012.

S'insérant directement dans la problématique DYPEN, ce mémoire associe uneréflexion méthodologique sur les relations population-environnement à une étude decas dans la zone d'El Faouar. Il constitue une recherche de problématique et deméthode pour un futur travail de thèse.

Pour étudier les dynamiques de la population et celles du milieu naturel, plusieursconcepts sont passés en revue pour essayer de dégager les plus pertinents dans lecadre oasien :• l'urbanité. Fait appel à la perception et les représentations de l'espace vécu d'un

côté, aux rapports sociaux et à la production de l'espace de l'autre;• le paysage. L'approche paysagique demande à être étendue, car devenue très

systémique, elle ne débouche pas sur des méthodes pleinement réalisées;• la région frontière: c'est un lieu de dynamiques particulières. La région frontière

permet de définir le cadre géographique de l'étude et une approche sur deuxéchelles intégrant l'urbanité et le paysage.

A partir de ces concepts, il est montré que le Nefzaoua, qui correspond à une régionfrontière, peut être utilement pris comme cadre de recherche en zone saharienne. Pourl'étudier, les étapes de la démarche envisagée dans la thèse sont décrites (bilanpluridisciplinaire sur la région frontière, typologie des espaces pratiqués, délimitationdes systèmes d'espaces pratiqués, cartographie des dynamiques population­environnement selon le degré d'urbanité).

Un test de la typologie paysagère, de la description des formes de sociabilité dans lesespaces oasiens et de la méthode proposée est effectué à partir d'informations sur lapratique des espaces à El Faouar, recueillies par enquêtes et entretiens sur le terrain.En conclusion, on aboutit à une « validation» des concepts présentés.

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Page 67: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : LE CONCEPT D'URBANISATION ET SON APPORTPOSSffiLE DANS LES QUESTIONS DE PRATIQUES SPATIALES DANSLES NOUVELLES VILLES

1. Présentation préliminaire du concept d'urbanité

2. L'urbanité comme objet d'étude en sciences sociales

3. Fonctionnalité du concept et proposition d'utilisation

CHAPITRE 2: LE PAYSAGE: UN OBJET D'ETUDE SPATIALPRIVILEGIE POUR LA LECTURE DES PRATIQUES SPATIALES

1. Le paysage-objet

2. Vers le paysage perçu

CHAPITRE 3 : LA REGION FRONTIERE : INTERET THEORIQUE ETCONCEPTION POSSffiLE EN REGION PRÉSAHARIENNE

1. Approches historiques de la région frontière

2. La région frontière en géographie: le lien entre frontières linéaireset frontières zonales

3. La région frontière en agronomie: la frontière agraire

DEUXIEME PARTIE: CADRE ET PROBLÉMATIQUE

CHAPITRE 4 : LA REGION FRONTIERE COMME CADREGEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE

1. Le concept de région frontière aux marges du Sahara

2. Délimitation d'une région frontière au Nefzaoua

CHAPITRE 5 : LES OBJETS D'ETUDE ET LA PROBLEMATIQUE: LESESPACES PRATIQUES ET LES SOCIABILITES QUI Y SONT LIEES

1. Les objets d'études: les espaces pratiqués et la spatialisation desréseaux sociaux

2. Articulation des objets d'étude, hypothèse et démarche proposés

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Page 68: Synthèse des travaux d'étudiants

TROISIEME PARTIE: ETUDE DES ESPACES PRATIQUES A PARTIRD'UNE LOCALITE DU NEFZAOUA : EL FAOUAR

CHAPITRE 6: LES ESPACES PRATIQUES D'UNE POPULATIONRECEMMENT SEDENTARISEE

1. Création et histoire récentes El Faouar

2. Les espaces actuellement pratiqués par les Faouari

CHAPITRE 7 : TYPOLOGIE PAYSAGERE ET FORMES DESOCIABILITES DANS LES ESPACES OASIENS

1. Typologie paysagère des espaces pratiqués oasiens : la ville et lespalmeraies

2. Formes de sociabilité dans les palmeraies d'initiative privées

,,

CONCLUSION GENERALE

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Page 69: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

L'intégration des peuples les plus isolés dans un « système mondial» (selonl'expression de Henri Mendras) peut être observée jusque dans les confins du Saharatunisien, où les anciens nomades vivent bien souvent dans un monde dit « urbain»nouvellement né de leur sédentarisation. Le passage du rural à l'urbain, oul'émergence de petites villes en zone rurale, peut être perçu comme un résultat decette globalisation, mais il peut aussi être considéré comme un vecteur de cetteévolution mondiale. Ce processus d'urbanisation est donc important pourcomprendre les tendances générales des relations de l 'homme à l'espace, mais ilnous semble qu'il faut aussi s'intéresser à un niveau d'étude plus fin, un niveauqualitatifqui pourrait trouver son sens dans le concept d'urbanité.

Le concept d'urbanité sera analysé afin de comprendre sa part de responsabilitépossible dans les transformations socio-spatiales d'un espace oasien nouvellementurbanisé. (p.5) "

L'étude des espaces et de leurs pratiques devra se faire selon des « unitésd'espaces de pratiques ». Nous ne voulons pas a priori limiter ce travail à un ouplusieurs types d'espaces, mais il est envisageable que, pour des raisons decommodité ou/et d'intérêt scientifique, certains espaces soient privilégiés parrapport à d'autres.

Ces unités d'espaces pratiqués pourront appartenir à tous les types de milieuxappartenant à l'environnement, au rayon de fréquentation des habitants de larégion. Les types de lieux de fréquentation peuvent varier aussi selon les modes devie et les habitudes des habitants, mais aussi selon leur environnement naturel. Les« espaces pratiqués» appartiennent aussi bien à l'environnement construit (souk,différents quartiers), aux palmeraies (nouvelles, anciennes, licites, illicites) ou auxsteppes (zones de pâturages, de cultures sèches, de prélèvement de bois ou derécoltes de plantes médicinales).

Ces espaces, une fois décrits, devront être étudiés à travers les pratiques qui s ydéploient. Il faudra donc circonscrire ces pratiques en fonction de leurs auteurs (lesacteurs en présence) et de leurs stratégies (projets et objectifs des acteurs). L'étudede la perception de ces espaces par la population locale constituera une dernièreétape pouvant nous éclairer sur ces précédentes pratiques.

Il serait intéressant d'élaborer une typologie des paysages qui nous permetted'illustrer les pratiques et les perceptions qui leur correspondent. (p.38)

Une première distinction importante entre les palmeraies d'initiatives privées etcelles d'initiative publique est forte et met en avant deux ensembles de paysages trèsdistincts auxquels correspondent des dynamiques économiques et socialesdifférentes.

Les périmètres d'initiatives privées sont porteurs d'une dynamique prometteuse(avec cependant le spectre de l'épuisement des ressources hydrauliques) .. tout au

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Page 70: Synthèse des travaux d'étudiants

moins, ils sont la preuve de l'adaptation et de la réappropriation des valeurssédentaires et capitalistes. La typologie des paysages appartenant à de telspérimètres montre cependant qu'il existe une diversité de pratiques pouvantcorrespondre à des stratégies et/ou des moyens variables mis en œuvre. Il sembledonc que nous disposions là d'un objet d'étude complexe et révélateur à la fois destendances sociales et de leur impact possible sur l'environnement: le paysage despalmeraies d'initiative privée. (p.60)

Dans ces périmètres [illicites] les périmètres sont donc rassemblés en groupes detailles relativement modestes .. ils sont soudés par le projet initial qui les arassemblés au départ et qui reste leur lien principal au niveau de l'exploitation: lepuits. Quelles formes de sociabilité sont à l'origine de ces associations? [. ..]

A l'instar d'un certain nombre de périmètres « illicites» que nous avons recensésà El Faouar, le périmètre des militaires porte un nom qui met en avant l'idée d'unnouveau groupe social. Ainsi nous avons relevé « aïn hars », soit « aïn des gardesnationaux» et « aïn maalmine », soit «aïn des maîtres» à Sombeul .. et enfin àEdbâaïa : « aïn Maatoug », soit « aïn des journaliers de Rgim Maatoug ».

Cependant,\~i ces exemples sont remarquables, ilfaut rappeler que la plupart desregroupements portent le nom d'une grande famille (ceux que nous venons de citeront aussi un nom de famille les désignant) : aïn Ouled Hamed, aïn Ouled Ali...Citons encore le cas de «aïn Chaouachin », nom mettant en avant l'appartenance àun groupe social existant déjà avant la sédentarisation: les anciens esclaves.[. ..j

Dans les groupements d'associés du périmètre étudié, nous constatons que,quelles que soient les professions des propriétaires, tous les associés autour d'unpuits appartiennent à un même arch (arch ou fraction Hamra ou Chebib). Parailleurs, il est remarquable que les deux groupements du même périmètreappartiennent à la même tribu des Sabria .. de même tous les périmètres d'initiativesprivées de El Faouar fonctionnent sous le même regroupement tribal. {pp. 71-72)

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Page 71: Synthèse des travaux d'étudiants

MAAMRI Monia, 1996. Optimisation des aménagements anti-érosijs surmicro-bassin versant en zone semi-arlde. Cas du bassin versant deM'Rigel El Anze (Bargou). 31p. + annexes, n013.

Pour étudier l'impact économique et environnemental de l'érosion, une approchequantitative est nécessaire. L'idée est ici d'appliquer un modèle conceptuel d'érosionvisant à estimer les pertes en terres et en sédiments au niveau d'un petit bassin versant(M'Riget El Anze) dans la délégation de Bargou.

A cette fin, les caractéristiques, les conditions d'application et les limites de plusieursmodèles (SHE, KINOROS, EPIC, CREAMS, GAMES) sont passées en revue. Ledernier, GAMES, modèle conceptuel élaboré en 1987, est retenu pour être appliquésur un bassin versant de la zone de Bargou, après une présentation descaractéristiques physiques et humaines de la délégation. "

Le modèle GAMES permet de décrire et de prédire les pertes en terre occasionnéespar l'érosion hydrique à l'exutoire du bassin ainsi que la quantité de sédimentsarrachée au niveau des champs. 10 variables pour chacune des 51 parcelles servent dedonnées de base, à partir desquelles le modèle va proposer pour chaque parcelle untype particulier d'aménagement anti-érosif (cordons en pierre sèche, banquette),éventuellement consolidé par une espèce pastorale ou sylvo-pastorale (acacia,atriplex, luzerne, sulla).

Parallèlement, une classification des parcelles en 7 groupes définit les caractéristiquesmoyenne des parcelles et les types d'aménagement anti-érosifs à y effectuer. Laconfrontation de cette analyse avec celle issue du modèle GAMES indique une trèsforte similitude des résultats. Ces résultats sont alors définis comme les aménagementsoptimaux anti-érosifs du bassin versant M'Riget El Anze.

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Page 72: Synthèse des travaux d'étudiants

,,

Sommaire 1

INTRODUCTION

1. Étude bibliographique

1.1 Stratégie et aménagement CES à l'échelle du gouvernorat deSiliana/délégation Bargou

1.1.1 États de l'érosion dans la délégation de Bargou

1.2 Les causes de la dégradation des ressources / Action humaine

1.3 Les modèles outil de prévision et simulation

1.4 Présentation de la zone d'étude

1.4. 1 Délégation de Bargou

1.4.2 Imadat ouled Jredj

2. Application d'un modèle conceptuel d'érosion sur le bassin versantde M'riget El Anze2.1 Matériels et méthodes

2. 1. 1. Présentation du bassin versant

2. 1.2. Présentation du modèle

2.1.3. Elaboration des données de base

2.1.4 Aménagement anti-érosif du bassin versant et analyse degroupe

3. Résultats et discussions

3.1 Aménagements anti-érosifs à proposer

3.2 Application du modèle« GAMES » pour le 1er scénario

3.3 Résultat de l'analyse de groupe

CONCLUSION GENERALE

REFERENCES BmLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

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Page 73: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits ·1

La région de Siliana couvre une superficie de 467.184 ha. Les caractéristiquesclimatique et topographique font que cette région est classée en tête des régions lesplus érodées de la Tunisie. Elle est affectée essentiellement par l'érosion hydrique.En plus des phénomènes naturels, les actions néfastes de l 'homme surl'environnement ont rompu l'équilibre naturel (eau-sol-végétation).

Les effets cumulés des différents facteurs ont créé une situation préoccupante setraduisant par l'existence d'environ 335.000 ha menacés par l'érosion, soit 72% dutotal de la superficie du gouvernorat.

Pour ces raisons, des efforts ont été entrepris afin de limiter ou de réduire leseffets et les conséquences de l'érosion et protéger le patrimoine régional et parconséquent le patrimoine national. e 'est pour cette raison que des efforts importantsont été déployés par l'Etat afin de lutter contre ce fléau qu'est l'érosion hydriquepar le biais d'aménagements anti-érosifs. Parmi ces \ aménagements, les lacscollinaires représentent une composante importante. Ainsi l'aménagement des lacscollinaires a pris son essor au cours de ces dernières années. Il a une importance ennombre et en enveloppe consentie par les plans de développement économique etsocial. (p. 3)

La mauvaise gestion des terres dépourvue d'un minimum de protection a entraînéla réduction des ressources eau-sol en créant un déséquilibre excessif du systèmeeau-sol-végétation. L'action de l 'homme se manifeste à trois niveaux:

1. Le défrichement du couvert végétal à des fins de mise en culture et leprélèvement de bois à des fins domestiques.

2. L'utilisation inadéquate des sols par leur affectation à des spéculations agricolesne tenant pas compte de leur vocation et par l'emploi d'outils de préparation etd'entretien non appropriés.

3. L'accroissement du cheptel vivant qui s'accompagne souvent d'une amputationdes parcours au profit des cultures, entraînant ainsi une charge animale élevée et unsurpâturage excessif se traduisant par la réduction du couvert végétal naturel. (p. 7)

En vue d'une meilleure adoption des techniques de conservation des eaux et dessols proposées par les agriculteurs, les solutions présentées doivent tenir compte deleur système de production. Afin de prévoir le comportement du sol vis à vis del'érosion, une compréhension de la logique de l'agriculteur ainsi qu'une estimationdes pertes en terres sont indispensables en vue de proposer des alternatives pourremédier à la dégradation accélérée des sols.

e 'est dans ce sens qu'un certain nombre de modèles ont été développés,empirique (USLE), statistiques (régression, probabilités, stochastiques), conceptuels(GAMES), mathématiques, distribués (SHE). (p.8)

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Page 74: Synthèse des travaux d'étudiants

Au niveau du glacis, un bassin versant de 100 ha déversant ses eaux d'écoulementdans une retenue collinaire d'environ 40.000 m3

, est choisi comme site expérimental.[. ..} Le parcellaire du bassin versant a été- établi à partir de la photographieaérienne et cartographie aérienne à l'échelle 1/12.500 pour aboutir à 51 parcellesdont 16 sont des cours d'eau. [. ..j Le bassin versant est zoné en unités élémentaireshomogènes au niveau du plan d'occupation du sol, du type de sol ainsi que de saclasse et du sens de la pente, appelés hydro-systèmes.Ces derniers sont délimités de telle façon que ni le ruissellement ni les sédiments nepuissent communiquer latéralement d'un élément versant à un autre.La quantité de sédiment qui est arrachée à l'échelle de la parcelle et qui arrive auniveau de l'oued est déterminée en calculant le facteur de restitution pour chaqueunité, en se basant sur des caractéristiques physiques de l'élément de base, à savoirla rugosité, la pente et longueur d'écoulement de la parcelle élémentaire (pp.18-19)

La prévision de l'érosion par les deux méthodes (application du modèle et analyse degroupe) nous donne une idée de l'importance de l'apport solide qui est dû aumanque d'aménagement CES sur le bassin versant M'Riget El Anze. (p.30)

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EL BOUKI Hounaida) .1996. Dégradation du milieu naturel et actionhumaine. Cas de Mzetta-Eddir (Bargou). 51p. + annexes, n014. ~

La première partie de ce mémoire est consacrée à l'étude des relations entre lapopulation et son environnement. A partir d'une analyse de la littérature et d'unedescription des conditions naturelles et humaines de la Tunisie, les processus dedégradation du milieu naturel sont présentés au niveau du pays. Parmi ces processus,ceux de nature anthropique sont passés en revue de manière détaillée. Il ressort in fineque les interactions population-environnement sont très complexes, eu égard à la fortevariabilité temporelle et hétérogénéité spatiale des milieux naturels. Aucune relationsimple ne se dégage.

Une seconde partie fait ,J'inventaire des méthodes permettant la mesure de ladégradation du milieu naturel. D'abord, trois modèles de simulation (EPIC, WEPP,CREAMS) et leurs variables sont présentés. Ensuite, la méthode cartographique faitl'objet d'un test sur les secteurs de Mzetta et Eddir dans la zone de Bargou. Uneanalyse des changements écologiques et des modes d'occupation de l'espace esteffectuée sur la période 1950-1989.

La conclusion montre les difficultés à aborder cette problématique population­environnement, peu développée sur le plan théorique. Elle incite à poursuivre cetravail dans le futur en effectuant des enquêtes sur d'autres régions et à introduire lesoutils de modélisation présentés au cours de la seconde partie.

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Page 76: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

1. INTRODUCTION GENERALE

ll. ETUDE BmLIOGRAPHIQUE

1. Historique : dégradation des ressources naturelles en relation avecl'action humaine

2. Généralités: les ressources naturelles (Eau, Sol, Végétation)

3. Conséquences de l'action humaine sur les ressources naturelles

ill. DYNAMIQUE DE LA POPULATION - ENVIRONNEMENT

1. Introduction

2. Problématique

3. Conclusion

IV METHODOLOGIE D'EVALUATION DE LA DEGRADATION DUMILIEU NATUREL

1. Interaction - Equilibre: Eau, Sol, Végétation

2. Présentation des outils de simulation

3. La cartographie: outil de quantification et de suivi

V. ETUDE DE CAS: SECTEUR M'ZETTA ET EDDIR, DELEGATIONBARGOU-GOUVERNORATSILMNA

1. Choix et présentation de la zone d'étude

2. Milieux physique et humain

3. Etude de la dynamique de l'occupation des terres par cartographie

4. Résultats et discussion

VI. CONCLUSION GENERALE

REFERENCES BmLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

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,,

Page 77: Synthèse des travaux d'étudiants

,,

Extraits.1Tous les auteurs consultés sont d'accord sur l'évolution régressive touchant la

production en biomasse, en biovolume et en couvert végétal ainsi bien que lamodification des structures végétales et la dégradation des sols et du bilan hydrique.Une question importante qui se pose à cet égard: s'agit-il d'un arrangement quilaisserait espérer un retour des milieux naturels?

Probablement non, parce que les causes de cette régression ne font ques'amplifier. Le facteur essentiel est évidemment l 'Homme qui, par ses actions dedéfrichement et d'éradication des ligneux, la domestication des animaux etactuellement par les moyens mécaniques dont il est doté, malgré la législation envigueur, demeure le premier perturbateur des équilibres écologiques (Homme ­Milieux Naturels).

C'est pour faire face à ce problème que les responsables de différents pays sesont engagés dans des programmes nationaux visant la conservation des ressourcesnaturelles (eaux - sol - végétation).

En effet, la conservation des ressources vivantes de la terre a besoin d'unestratégie. Car les ressources vivantes indispensables à la survie de 1'humanité et audéveloppement durable sont actuellement détruits ou épuisés à une cadence toujoursaccrue, alors que parallèlement, la demande de ces ressources augmenterapidement.

La question qui se pose actuellement est: comment faut-il utiliser et gérer cesressources naturelles d'une façon durable (garantir les besoins des générationsfutures) ? (p.3)

Ces perturbations anthropiques induisent plusieurs effets néfastes telles lararéfaction de la végétation naturelle, la dégradation des sols par l'érosion hydriqueet/ou l'érosion éolienne, la salinisation, la détérioration du régime hydrique desterres ainsi que la diminution de l'efficacité de l'eau pour la production végétale.(PA)

Le risque le plus grand de la dégradation des terres se présente quand lesutilisateurs ne ressentent pas profondément tous les bienfaits qu'ils doivent à laterre. Ce risque augmente quand les utilisateurs considèrent la terre uniquementcomme une source de subsistance et de revenu. (p.l3)

En Tunisie, l'érosion est un fléau national. Ce cancer de la terre ronge et détruitchaque année plus de 30.000 ha de terre. Les ouvrages publics ou collectifs sontmenacés. [ ..] Par son ampleur et la gravité de ses conséquences, l'érosion est unproblème dont la solution est une nécessité vitale pour le pays. D'où l'objectifprincipal de la politique de développement agricole, qui sera tributaire pour saréalisation de la gestion des ressources en eau et des actions qui visent la protectiondu patrimoine du sol. (p.l5)

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Page 78: Synthèse des travaux d'étudiants

Il est anormal de constater que c'est dans les régions les plus riches - sols fertiles,pluviométrie favorable - que l'exode rural a lieu. Ce dernier est donc sans rapportavec les potentialités du milieu naturel mais il est étroitement lié à la crise agrairequi a suivi la colonisation (structures agraires inégalitaires, prolétarisation) et lerefoulement des petits producteurs vers les zones marginales des piémonts.

Les points soulevés ci-dessus montrent bien la difficulté d'établir la relation entreles facteurs démographiques et environnementaux.

Il est bien évident que les facteurs socio-économiques et historiquesjouent un rôlede première importance pour comprendre les relations population-environnement.

Enfin, on peut conclure qu'il n'existe pas de relation simple entre la densité depopulation, le taux de croissance, l'indice d'intensité migratoire et l'évolution desressources naturelles. (p.28)

En se basant sur les recherches et les études qui ont été faites par le collectifDYPEN dans la région de Bargou, on peut donner les résultats suivants sur l'analysedes trois séquences cartographiques 1950, 1973, 1989.

L'analyse des trois séquences cartographiques précitées apporte de précieuxrenseignements sur l'évolution du couvert végétal et de l'occupation des sols de cestrois unités écologiques.

En 1950, les étroites bandes de terres disponibles au pied de la montagne, situéesentre les barres rocheuses de calcaire de l'albien redressées à la verticale, sont déjàdéfrichées et mises en culture.

Le piémont est entièrement cultivé. Seuls quelques caroubiers et pin d'Alep éparstémoignent de l'état forestier antérieur.

Des mosaïques de steppes et de cultures sont apparues entre 1950 et 1973 et ontcontinué jusqu'en 1989. C'est sur les vingt dernières années qu'on note l'apparitionde quelques forêts éclaircies. La forêt a régressé de 72% sur une quarantained'années dont 24% entre 1950 et 1973 et 65% entre 1973 et 1989.

Quant aux maquis et garrigues non arborés, ils ont subi un accroissementproportionnel d'environ 60% entre 1950 et 1989. Les surfaces réservées aux grandescultures ont connu une augmentation tout au long de ces années.. 10% et ,%respectivement pour les deux périodes.

Les mosaïques de steppes et de grandes cultures ont connu aussi un accroissementd'environ 26% pour les deux intervalles de temps.

L'arboriculture a augmenté de 67% entre 1950 et 1973 et de 88% pour ladeuxième période. Ceci s'explique par le programme de développement dans larégion encourageant l'arboriculture, essentiellement par l'octroi de plants et laconstruction des lacs collinaires.

Enfin, il faut noter que les constructions urbaines ont connu une évolutionproportionnelle de 60% sur les deux périodes, contre 53% pour les constructionsrurales. Certains reboisements, essentiellement de pin d'Alep, ont intéressé la zoned'étude. (p.49)

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Page 79: Synthèse des travaux d'étudiants

·GARDIN Jean, 1997. Les relations populations locales-Etat à traversl'organisation de l'espace en,Kroumirie. I08p, n015.

Peut-on expliquer l'organisation de l'espace kroumir et les contraintes audéveloppement régional par une forme particulière des relations populations locales ­Etat? Telle est la question à laquelle ce travail est consacré, à travers l'hypothèsecentrale selon laquelle l'organisation de l'espace régional ne résulte pas de la simplejuxtaposition des conditions naturelles et des comportements sociaux mais reflète lesrapports entretenus par l'Etat et les populations locales. On distingue ainsi unecompétition entre ces deux agents pour le contrôle de la gestion de l'espace, et unecompétition sur l'espace pour la redéfinition du pouvoir relatif entre ces deux agentsdans la gestion des affaires collectives en général.

La démonstration s'appuie d'abord sur un modèle d'analyse spatiale de la formationdes clairières de peuplement, dans lequel l'Etat joue déjà un rôle dans les tempsanciens. A travers une étude diachronique de géographie historique sur le long termeet une étude synchronique qui met en avant la naissance d'un nouveau type d'agentsocial, les offices parapublics et organisations non gouvernementales, il est stipulé queles rapports de pouvoir entretenus par l'Etat et les populations locales sont toujoursprésents, en filigrane, dans les politiques institutionnelles développementalistes etenvironnementalistes en Kroumirie.

Peut-être faut-il voir dans cette relation particulière une cause au retard dedéveloppement et à la mauvaise intégration nationale de la région.

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Page 80: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1INTRODUCTION

1. UNE ANALYSE HISTORIQUE DES RELATIONS POPULATIONSLOCALES-ETAT EN KROUMIRIE: UN FRONT PIONNIER BLOQUE

A. Un modèle théorique de l'évolution de l'organisation de l'espace1. Description des éléments paysagers soumis à l'analyse

2. Dynamique des paysages

3. Quelles histoire des rapports à l'État ?

B. La Kroumirie pré-coloniale

1. Etat et Territoire en Tunis~e pré-coloniale,

2. La Kroumirie pré-coloniale

3. Les héritages

C. Colonisation et indépendance: l'imposition du pouvoir d'Etat

1. La rupture coloniale

2. La Kroumirie « terrain vierge»

3. La continuité post-coloniale

II. LES RELATIONS POPULATIONS LOCALES-ETAT AUJOURD'HUI:LES COMPROMIS DIFFICILES

A. Les impasses de la clientélisation des populations

1. Encadrement officiel et souplesse locale

2. Des conséquences positives pour certains, mais dangereuses pourtous

3. De nombreuses réponses partielles

B. Pistes de recherche sur le développement local en tant que facteurde modification des relations Populations locales-Etat

1. L'apparition de nouveaux agents porteurs de pouvoir

2. Quels changements dans les relations populations-Etat?

3. Quelles perspectives pour la Kroumirie ?

CONCLUSION

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Page 81: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

La Kroumirie est un massif montagneux couvert de forêts, situé dans le NordOuest de la Tunisie. En cela, cet espace s'individualise bien du reste du pays,caractérisé par la faiblesse du couvert forestier. C'est pourquoi on parlegénéralement de la région de la Kroumirie comme d'une région à part entière, mêmesi les découpages administratifs ne la dessinent pas et qu'aucune forme d'identitécollective ne la caractérise. [. ..] Il nous semble intéressant de nous demander sil'étude géographique de la Kroumirie ne prend pas tout son sens en tant qu'étuded'un lambeau de société forestière maghrébine (pp.5-6).

Pour la quasi-totalité des intervenants officiels de l'Etat (représentantsadministratifs locaux ou régionaux, intervenants d'offices de développement, ouagents du service forestier), ce retard de développement s'explique par descaractéristiques "~ocioculturelles particulières à la population locale: cespopulations auraient un comportement passif vis à vis de l'innovation, une attitudeindividualiste expliquant la faible implication dans des projets qui dépassentl'échelle de la famille, et un comportement prédateur vis à vis du milieu naturel,perçu par les représentants de l'Etat comme précieux et fragile. Ces formes dedescriptions sociales et psychologiques définiraient des caractères sociauximmuables, donc presque « naturels ». D'où la mauvaise réputation des Kroumirsdans le reste du pays. [. ..] Lorsqu'ils expliquent leur état de pauvreté et de précarité,les éleveurs-agriculteurs, qui constituent l'immense majorité de la population,insistent sur l'exiguïté de leurs parcelles et sur leur enclavement au cœur de la forêt,ou bien, ce qui est signifiant tant au niveau symbolique qu'agronomique, sur lesravages du sanglier sur leurs cultures. Ils accusent indirectement la gestion del'espace, domaine réservé de l'administration forestière, donc du pouvoir d'Etat.Derrière ces comportements socioculturels conservateurs, individualistes,prédateurs, il y aurait donc en fait un rapport de force entre deux agents sociaux auxbuts nettement différents .. l'Etat et les populations locales. {pp. 6-8)

La clairière, par exemple, n'est ni une tâche aléatoirement située, ni le fruit d'unsimple déterminisme physique, ni aléatoirement structurée. [. ..] Nous en déduisonsque, si les défrichements sont des phénomènes effectivement liés aux contraintes denature et de démographie. le changement de lieu d 'habitat répond plus à deslogiques sociales de l'évitement. Eviter les non-familiaux si les rapports de voisinagese dégradent, quitter la clairière, pour s'installer dans une de ses clairièressecondaires, constitue à la fois un acte de rupture et un acte fondateur. (pp.22-23)

La contradiction entre observations paysagères à petite et grande échelle marquela complexité des relations entre forestiers et populations locales (. ..). Les rapportsdu pouvoir d'Etat aux populations est inégal suivant la catégorie de populationconcernée, donc, de la profondeur historique de leurs relations à l'Etat. {p. 35)

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Page 82: Synthèse des travaux d'étudiants

L'administration forestière ne se préoccupe théoriquement pas de la population.Mais les « usagers de la forêt» se trouvant sur son domaine, elle est dans les faits lereprésentant le plus concret de l'Etat. Le représentant le plus dur aussi, puisque lesagents forestiers ayant le pouvoir de verbaliser, sont là pour protéger le milieu.Disposant d'un quadrillage du territoire particulier, les fonctionnaires des forêtssont moins soumis aux réclamations des autorités administratives locales. De plus, sil'on exclut les gardes forestiers de base, la rotation géographique de ce personnelest importante. (p.56)

Les services forestiers eux-mêmes sont obligés, sur le terrain, de tempérer leurintransigeance proclamée. [. ..] Il est indéniable que la politique suivie a permis pourl'instant d'éviter un exode rural massif. En effet, la clientélisation des populationspar octroi d'aides s'insère bien dans la stratégie actuelle des familles de Kroumirie.[. ..] L'ensemble des aides. ainsi que la grande souplesse dans l'application locale dela loi forestière permettent donc de s'assurer de la fidélité des familles à l'Etat, ainsique le maintien sur place d'une forte densité de population. {pp. 60-62)

La forêt souffre de ces pratiques de plus en plus difficilement contrôlables. Si lecouvert forestier global ne recule pas sensiblement, la composition internes'appauvrit. Un appauvrissement en termes de taille et de densité des arbres, unappauvrissement également des associations végétales, et une raréfaction parfoispréoccupante de la régénération naturelle des espèces. {p. 68)

Face à ces difficultés, il semble que progressivement, depuis une vingtained'années, l'Etat délègue une partie de ses responsabilités à des organismes para­publics ou à des associations non gouvernementales. Ces organismes, de taillerelativement réduite, ont une structure relativement décentralisée, une certaineautonomie budgétaire et une échelle d'intervention volontairement très locale. Parcette délégation de pouvoir, l'Etat favorise l'émergence de structure de dialogue àl'échelle locale. {p. 78)

Malgré de véritables efforts, l'Etat, y compris au travers des offices parapublics,conserve le monopole du choix technique. Or, toute pratique technique est unepratique sociale. Séparer le champ du technique du champ du social est un artificeidéologique destiné à dépolitiser ce qu'il y a de plus éminemment politique enKroumirie: la question du contrôle de l'espace, de l'aménagement du territoire. [. ..]Le caractère démocratique du développement participatif risque de se limiter auxchamps les plus consensuels, du fait de la primauté du choix technique et du fait del'incorporation de la structure démocratique de la globalité de l'aide. (p.88)

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Page 83: Synthèse des travaux d'étudiants

BüUKIR Hamid, 1997. Dynamique de la population et gestion agro~

Sylvo'~pastorale. Comparaison entre le pré~Rif marocain et le Telltunisien. Cas d'étude: la commune de Mouley Bouchta·Taounate(Maroc) et la délégation de Bargou (l'unisie). 63p. + annexes, n016.

Dans une optique comparative, sur deux régions du Maghreb rural, la question desstratégies familiales est au centre de cette étude. De nombreux facteurs (changementdans le statut foncier des terres, sur-exploitation des ressources naturelles, croissancedémographique, ouverture à l'économie de marché) sont venus en effet remettre encause les pratiques traditionnelles en matière d'agriculture. La durabilité de cesnouvelles formes d'exploitation agricole n'est pas certaine, et il serait plus justed'élargir cette notion à celle de stratégie de production dans laquelle interviennent desactivités extra-agricoles. La diversification des ressources devient alors un élément clédans les stratégies familiales.

Ce sont ces stratégies familiales, leur viabilité économique et sociale, et leur impactsur l'environnement qui sont étudiées ici. A travers les ressemblances et lesdissemblances des régions de Bargou et de Mouley Bouchta, analysées selon descritères topographiques, climatiques, de végétation, d'infrastructure, économiques etdémographiques, quatre grands types de facteurs sont mis en exergue pour expliquerles processus de développement et ceux de la dégradation du milieu naturel :• facteur historique• infrastructure• mode d'utilisation des ressources• type d'exploitation agricole.

Cette analyse est appuyée par la réalisation d'une enquête au Maroc similaire à cellede l'Enquête Principale menée sur les quatre sites tunisiens en 1996. Une typologie estélaborée dégageant quatre types d'exploitants agricoles à Moulay Bouchta, testantainsi dans un cadre géographique différent la méthodologie DYPEN.

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Page 84: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire .1INTRODUCTION GENERALE

L CADRE GENERAL

A. La commune rurale de Moulay Bouchta

1. Caractéristiques physiques de la commune rurale de MoulayBouchta

2. Caractéristiques socio-économiques de la commune rurale deMoulay Bouchta

3. Les activités actuelles de la commune rurale de Moulay Bouchta

B. La délégation de Bargou

1. Caractéristiques physiques de la délégation de Bargou

2. Les caractéristiques socio-économiques de la délégation deBargou

3. Les activités actuelles de la délégation de Bargou

CONCLUSION

ll. METHODOLOGIE DE TRAVAIL

1. Méthodologie du travail et démarche adoptée

2. Enquête douar: enquête exhaustive

ID. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE

A. Commune rurale de Moulay Bouchta - Fesftala

1. Identification des pratiques sylvopastorales

2. Identification des systèmes de production

3. Essai typologique des exploitations agro-sylvo-pastorales

CONCLUSION

B. La délégation de Bargou1. Identification des pratiques sylvopastorales

2. Identification des systèmes de production

3. Essai typologique des exploitations

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Page 85: Synthèse des travaux d'étudiants

CONCLUSION

CONCLUSION GENERALE

1. Le facteur historique

2. L'infrastructure

3. Utilisation des ressources

4. L'exploitation agricole

BmLIOGRAPHIE

ENQUETES

Enquête Moulay Bouchta

Traitement de l'enquête

Enquête Bargou

CARTES

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Les cartes de la commune rurale de Moulay Bouchta

Les cartes de la délégation de Bargou

REMERCIEMENTS

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Page 86: Synthèse des travaux d'étudiants

,,

Extraits 1.

[Moulay Bouchta}En général, la majorité des projets concernant le secteur rural sont des projets

morts-nés et ne conduisent qu'à des réalisations minimes sans aucune mesure avecles études engagées. Ceci se vérifie tout particulièrement en ce qui concerne lesmilieux pastoraux et les régions de faible intensité agricole. Les échecs sont dusessentiellement à des interventions dirigistes et technocratiques des aménageursignorant délibérément les organisations socio-spatiales, culturelles et les systèmes deproduction locaux. La majorité des interventions se fait dans le sens de la lutteéontre l'érosion, de régularisation des cours d'eau, d'augmentation de la rentabilité,etc. A court terme, ces travaux peuvent freiner l'émigration (travail journalier) etassurer quelques réussites techniques. Mais à long terme, ces réalisations peuventavoir des retombées néfastes sur la région. En effet, l'expropriation des terrains oule remboursement des agriculteurs quittant la zone de construction du barrage (csadu barrage Wahda-Moulay Bouchta) crée un exode rural et des déséquilibreséconomiques et sociaux au niveau des communes sans parler des aménagements trèscoûteux pour l'Etat. Les prêts aux agriculteurs (. ..) pour achat du matériel agricole,semences, engrais, amélioration de la race bovine etc., ont endetté les agriculteurs,qui en partie se trouvent sous la menace de saisie ou de poursuites judiciaires. Eneffet, de nombreux fellahs ont obtenu des prêts sur simple déclaration d'allocationd'une parcelle, sans avoir présenté de projet. Une grande partie de ces prêts ont étéutilisés à d'autres fins que le développement agricole, telles que le mariage,l'organisation des fêtes, ou bien dans d'autres domaines comme le commerce oul'achat d'une voiture.

Cette situation a engendré d'autres problèmes sociaux. En effet, non seulementces prêts ont dopé la consommation mais beaucoup de gens se sont trouvés avec desrevenus, au moins temporaires, ce qui a changé le comportement et les hiérarchies etengendré divers conflits et manquement aux traditions. Ainsi, bien que surpeuplée àcertains égards, la commune a pu manquer d'ouvriers agricoles et de bergers.(pp. 12-13)

[Moulay Bouchta}Les groupes «moyens agriculteurs» et «gros propriétaires terriens» ont les

moyens de production - terrains, cheptel et oliviers - et leurs principaux revenusviennent des exploitations. Leurs problèmes majeurs sont les sécheresses répétitiveset l'ouverture du marché. Ne sont-ils pas, surtout les agriculteurs moyens, des« agriculteurs de l'aventure» ? Ils représentent un grand risque par un exode ruralmassif. (p.43)

Cette étude permet de mieux apprécier les indicateurs, qui nous apparaissent lesplus influents sur le développement et sur la dégradation du milieu.

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Page 87: Synthèse des travaux d'étudiants

1. Le facteur historiqueL'époque précoloniale était en effet caractérisée par l'ordre tribal et la

prédominance de diverses formes d'appropriation communautaire de l'espacesylvopastoral. La propriété privée (melk) n'était en général dominante que sur lesterres régulièrement cultivées dans les régions sédentaires. [ ...] Tout au long du20ème siècle, les forêts et les parcours ont été soumises à une forte pression depâturage. La domanialisation des forêts et la pression démographique ont créé unecourse vers la melkisation (privatisation) des nouveaux terrains et l'extension descultures, surtout céréalières. [ ..] Au Maroc, surtout dans les régions montagneuses,la melkisation est encore très active alors qu'en Tunisie, depuis l'Indépendance,l'Etat a mené une vigoureuse politique d'apurement foncier visant à privatiser lesterres collectives principalement situées dans le sud et le centre du pays, de sorte quedans la région étudiée du Bargou, le processus peut être considéré comme achevé.

2. L'infrastructureL'étude directe de chaque reglon et surtout leur comparaison montre que

l'infrastructure routière joue un rôle primordial dans la circulation des produits et ledésenclavement des régions .. elle joue aussi bien sur les PQssibilités d'achat que surla commercialisation éventuelle de produits agricoles. [ ..] En résumé, si lamigration au Maroc était auparavant essentiellement d'ordre économique,actuellement elle est aussi liée à l'infrastructure et à la qualité de vie. [ ..] Dans laTunisie, on pense que la route est surtout profitable aux moyennes et grandesexploitations.

3. Utilisation des ressourcesLes rapports entre la forêt et ses formes dégradées et les « montagnards» restent

jusqu'à maintenant très étroits au Maghreb. Dans nos deux régions d'étude, lapopulation est encore très attachée aux droits d'usage. La forêt est considérée nonseulement comme une source d'énergie (charbon et bois de feu) et de revenus(élevage, vente de bois, charbon, plantes médicinales etc.) mais aussi une réservefoncière. [ ..]

4. L'exploitation agricoleL'exploitation agricole est une variable très importante dans cette comparaison.

Elle permet non seulement de mesurer les problèmes techniques qui handicapent lessystèmes de production mais donne aussi une image sur le morcellement et ladensification du monde rural. [ ..} En Tunisie, l'exploitation est différente de cellede Moulay Bouchta, surtout pour les moyennes et grandes exploitations. En effet, lasuperficie et le mode de production dans les grandes exploitations tunisiennes sontactuellement au stade de l'intensification agricole, utilisant les fertilisants, lamécanisation et l'ouverture sur le marché. On pense actuellement que les grandesexploitations peuvent être qualifiées d'entreprises agricoles. [ ..] Cette situation desexploitations tunisiennes est due essentiellement aux réformes entreprises dans ledomaine du foncier, à l'équipement du monde rural, surtout la route et l'irrigation.Le passage qui se fait actuellement, même s'il est encore timide, de la céréalicultureà la culture maraîchère, l'arboriculture autre que les oliviers et l'intégration de

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l'élevage à l'agriculture, est un changement notoire dans le monde ruraltraditionnel. (pp. 55-62)

Les agriculteurs ne sont-ilspas les bons aménagistes du milieu? (p. 63)

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Page 89: Synthèse des travaux d'étudiants

.ENNAKK.ACH Brahim, 1998. Analyse de la gestion de reau dans larégion de Nefzaoua.74p. + annexes, n017.

L'agriculture est l'activité principale de la région du Nefzaoua. Caractérisée par desprécipitations moyennes inférieures à 90 mm/an, l'eau constitue une ressourceévidemment essentielle pour l'économie régionale et pour le niveau de vie del'exploitant oasien.

Avec le développement des pompages dans les deux nappes fossiles de la région,l'intensification de l'exploitation des ressources non renouvelables entraînent denouveaux problèmes écologiques et économiques. Ce travail s'attache à montrer lesenjeux de ce nouveau mode d'exploitatio~à travers plusieurs thématiques:• agronomie de la région du Nefzaoua '• ressources en eau disponibles• modes de gestion de l'eau• diagnostic des Associations d'Intérêt Collectif (AIC)• évaluation de la valeur économique de l'eau et importance de l'eau d'irrigation à

travers les différents modes de gestion existants.

Après une étude détaillée des différents systèmes de gestion de l'eau (AIC, réseau dela Presqu'île de Kébili, privé légal, privé illégal), un certain nombre derecommandations sont faites pour une meilleure gestion de l'eau. Notamment, laprolifération des extensions illicites doit être contrôlé par l'Etat pour ne pas créer deconflits avec les AIe. Une légalisation de ces périmètres est souhaitable. Pour lesAIC, entre autres, il est recommandé d'associer les jeunes dans les conseilsd'administration, d'adopter un système de cotisations en se basant sur le volumed'eau consommée, d'adopter davantage des techniques économes en eau.

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Page 90: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : ÉLÉMENTS DE LA PROBLEMATIQUE: L'EAU

1.1 L'eau dans le monde

1.2 Ressources en eau dans le monde

1.3 Historique de la gestion de l'eau en Tunisie

1.4 Objectifs du 8ème plan

1.5 Importance des investissements hydro-agricoles en Tunisie

L6 Plan directeur des eaux

1.7 Stratégie décinale de développement de ressources en eau enTunisie

1.8 L'eau en Tunisie: potentialité et problématique

CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DE LA REGION DENEFZAOUA

II.1 Localisation

II.2 Caractéristiques

II.3 Problématiques de l'eau dans la Nefzaoua

CHAPITRE m : METHODOLOGIE DU TRAVAIL

m.1 Collecte des données

m.2 Méthode d'échantillonnage

CHAPITRE IV: ANALYSE DES MODES DE GESTION DE L'EAU

A. Étude de la gestion collective de l'eau: les AIC

1. État des AIC en Tunisie

2. État des AIC dans la région de Nefzaoua

B. Analyse de la gestion de l'eau: cas de PlK

1. Analyse globale

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Page 91: Synthèse des travaux d'étudiants

2. Analyse approfondie

C. Analyse de la gestion privée légale: la SODAD1. Analyse globale

2. Analyse approfondie

D. Analyse de la gestion de l'eau: cas du privé illégal1. Analyse globale

2. Analyse approfondie

CHAPITRE V : ANALYSE DE LA GESTION DE L'EAU: CAS DU PRIVEILLEGAL

V.I Analyse globale

1. Caractéristiques générales des exploitations

,\

II. Analyse approfondie

CONCLUSION GENERALE

ANNEXES

nmLIOGRAPHIE

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Page 92: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1.

A l'échelle de l'exploitation oasienne, l'eau qui était un atout pour l'exploitantest devenue une contrainte principale. Elle devient de plus en plus précieuse enfonction du temps. En effet, les irriguants pendant les années passés ont utilisé leseaux de source puis les forages artésiens qui sont exploités intensivement d'où lerecours au pompage et l'accroissement du coût de mobilisation. D'autre part, lesdeux nappes de la région sont des nappes fossiles, cas du Continental Intercalaire(CI), donc non ou très faiblement renouvelable, cas du Complexe Terminal (CT), cequi entraîne bien sûr une baisse continue à non retour du niveau statique de celles-ciou encore un risque pour le futur (problème de tarissement des nappes). A cecis'ajoute le problème de gestion de l'eau d'irrigation qui se manifeste par une perted'eau très importante, une tarification qui ne tient pas compte des agro-systèmes etde la valeur économique réelle de l'eau, et des techniques d'irrigation nonmaîtrisées donc un gaspillage d'eau d'irrigation à plusieurs niveaux. (PA) "

Passé même la période de colonisation ou les nappes d'eau souterraine serontactivement recherchées, où par ailleurs débutèrent des opérations de dépense delutte contre les eaux de surface extrêmement capricieuses, nous notons que ce paysse situe aujourd'hui sur le plan hydraulique à une période clef, peut-être plusdécisive que jamais de son avenir. (p. 7)

En Tunisie, l'efficience des ressources en eau se pose à plusieurs niveaux. Lafaiblesse de la productivité constitue un handicap majeur pour une meilleurevalorisation des ressources allouées. L'analyse du comportement économique del'agriculteur révèle une utilisation non optimale de l'eau d'irrigation. Cette faiblessede productivité de l'eau est observée à deux niveaux:- choix de cultures exigeantes en eau- choix de systèmes d'exploitation caractérisé par lafaible productivité de l'eau.

Les systèmes de production qui caractérise l'agriculture tunisienne se traduit parune diversité engendrant un important différentiel d'efficience de l'eau d'irrigationdans les périmètres irrigués. En effet, certains systèmes semblent être plusgaspillants que d'autres et le fait d'appliquer un tarif unique à tout le systèmeengendre une allocation inadéquate de ressources et sanctionne ceux qui sont le plusefficients.

Enfin, il faut signaler que le mode et le système de gestion peu performantspeuvent être à la base de l'échec de l'entreprise hydraulique. La prise de décisiondes ressources en eau ne concerne pas seulement la génération actuelle mais aussi lagénération future. (p.15)

Le phénomène des sondages illicites est apparu à partir de 1983, surtout au Suddu Chott, là où l'artésianisme est plus important. Il s'agit de capter l'eau à titre

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Page 93: Synthèse des travaux d'étudiants

privé dans l'oasis ou en dehors de l'oasis. Il correspond à une période où lesagriculteurs, comprenant l'importance de la valeur de la deglet-nour, ont vouluagrandir leur plantation mais ne disposaient pas de ressources en eau suffisantes. Ilsont alors entrepris individuellement ou par petits groupes l'exploitation de leurpropre forage. L'année 1983 correspond à une année exceptionnelle pour les datteset une récolte excellente. Les agriculteurs disposaient donc d'un revenu importantqui leur permit d'entreprendre des travaux qui pouvaient parfois être très onéreux.Une journée de forage coûte environ 450 DT et le coût moyen d'extraction de l'eauest environ 3500 DT. (p.56)

L'étude des modes de gestion de l'eau dans les oasis montre que ledéveloppement des Ale est un choix qui s'impose pour assurer une gestion adéquateà long terme. En même temps, si les points d'eau privés prouvent leur efficacité àcourt terme, ils deviennent incapables de supporter les charges d'eau. A long terme,les stratégies et les attitudes des exploitants vis à vis de l'eau et de l'irrigation et desmodes de gestion dépendent surtout des adhérents. (p. 73)

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Page 94: Synthèse des travaux d'étudiants

·NAGATI Issam, GASMI Tarek, 1998. Contraintes ét perspectives dudéveloppement roral dans la région de Bargou,86p. + annexes, n018.

A partir de l'analyse de nombreux documents, d'entretiens et d'une enquête originaledont la méthodologie s'inspire de celle de l'Enquête Principale, un bilan est dressé surla situation de la délégation de Bargou ainsi que ses perspectives de développementfutur. Dans la problématique du développement rural durable, l'accent est mis sur lesaspects ayant trait à la dynamique des populations rurales dans un contexte defaiblesse des revenus agricoles, de morcellement des terres et de l'augmentationconstante de la part extra-agricole dans les revenus.

Pour expliquer les obstacles ou les contraintes au développement, trois hypothèses derecherche sont mises en avant: "1/ Les problèmes fonciers, liés à la non-immatriculation des terres et à leurmorcellement, constituent un blocage de l'accès au crédit, lui-même nécessaire audéveloppement dans une économie qui se modernise et s'ouvre sur l'extérieur;2/ La faiblesse et la forte variabilité des revenus agricoles est attestée par tous lesindicateurs: taux de chômage, niveau de vie, etc. L'agriculture est à la base durevenu des habitants de la délégation de Bargou mais n'est pas suffisammentdéveloppée pour en faire la source unique. La synergie nécessaire avec des activitésextra-agricoles locales reste à créer;3/ Le vieillissement de la population rurale est le résultat direct de la propension desjeunes à aller chercher un revenu ailleurs que dans la région. Découragés par lesconditions décrites ci-dessus, ils émigrent massivement, entraînant une déstructurationdu système de production agricole traditionnel (accroissement du faire-valoir indirect,féminisation du travail agricole).

C'est l'interaction et la dynamique de ces phénomènes qui sont étudiées ici de manièretrès détaillée. Parmi les facteurs aggravants, on note une inadéquation entre lespratiques culturales et les possibilités offertes par les sols. Malgré ce constat àpremière vue pessimiste, les trois quarts des exploitants souhaitent développer demanière significative leur activité agricole dans le futur et pensent que le prix de laterre va augmenter. Ils souhaitent aussi pour 80% d'entre eux augmenter la taille deleur cheptel. C'est d'ailleurs là une recommandation de cette étude, le développementde l'élevage semblant apporter une réponse satisfaisante aux perspectives dedéveloppement de la délégation.

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Page 95: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire .1

INTRODUCTION GENERALE: LA REGRESSION DU SECTEURAGRICOLE

PREMIERE PARTIE: PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE

1.1 Constat et questions de recherche

1.2 Hypothèses de la recherche

CHAPITRE TI : L'APPROCHE METHODOLOGIQUE

1.1 Choix de la zone d'étude

1.2 Elaboration du questionnaire

1.3 Test et correction du questionnaire

1.4 Déroulement de l'enquête

1.5 Méthode utilisée pour le calcul de revenue

DEUXIEME PARTIE: ANALYSE AU NIVEAU DE LA ZONE DE BARGOU

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DE LA ZONE D'ETUDE

CHAPITRE 1 : LES OBSTACLES DUS AUX ASPECTS FONCIERS

1.1 Le morcellement

1.2 L'accès au crédit

1.3 Importance croissante du mode de faire valoir indirect

1.4 L'augmentation de la valeur de la terre

CHAPITRE TI : LE REVENU AGRICOLE

1.1 Présentation de la méthode de travail

1.2 Le revenu agricole et le SMAG

1.3 Les causes de la faiblesse des revenus agricoles

CHAPITRE ID : LES REVENUS EXTRA-AGRICOLES

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Page 96: Synthèse des travaux d'étudiants

1.1 Importance du travail extra agricole

1.2 Les causes du recours au travail extra-agricole

CHAPITRE IV : LA PERCEPTION DES AGRICULTEURS DE LEURAVENffi

1.1 Les obstacles rencontrés par les exploitants

1.2 Les changements souhaités par les agriculteurs

CONCLUSION GENERALE

BmLIOGRAPHIE

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Page 97: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1.

Les enseignements que nous avons tirés de l'élaboration de ce projet, c'estd'abord que le développement ne se fait pas derrière un bureau, le développement cen'est pas des recettes de cuisine qu'on peut appliquer partout où le besoin semanifeste, mais la chose la plus importante c'est que l'ingénieur du développementest là pour penser et innover et non pour « copier-coller ». (avant-propos)

Presque partout dans le gouvernorat de Siliana, on note une grande proliférationdes formes de dégradation des sols sous l'effet de l'érosion hydrique. Une tellesituation trouvant sont origine dans le milieu naturel lui-même, notamment latopographie accidentée, la grande extension des affleurements marneux, la faiblessedu couvert végétal et le caractère souvent torrentiel des pluies. Mais elle n'a cesséde s'aggraver suite aux activités humaines, en particulier à la vague de défrichementprovoquée depuis le début du siècle par l'expansion de la céréaliculture moderne etla surexploitation des terres en pente. La situation est d'autant plus délicate quel'érosion continue malgré les travaux de traitement des pentes. Ceci fait que laquasi-totalité des sols de Siliana est affectée par l'érosion selon des formesdifférentes. Les sols non ou peu affectés par l'érosion sont représentés par micro­zones qui ne dépassent pas 10% de la superficie du gouvernorat.

L'action de l'érosion sur le milieu s'est traduite par un déséquilibre del'écosystème existant qui a abouti à la réduction des ressources naturelles et à laperte de fertilité du sol. Ce facteur est surtout dû à la topographie. En tenant comptede l'état de l'érosion dans le gouvernorat de Siliana, et sachant la difficulté d'uneestimation directe de l'action de l'érosion sur le rendement, on estime que la chutedes rendements des cultures se fait à un taux moyen de 2% chaque année. (p. Il)

La faiblesse et l'irrégularité des revenus dans les petites et moyennesexploitations ont fait que les exploitants s'intéressent davantage aux revenus extra­agricoles pour subvenir aux besoins de la famille.

L'augmentation du taux de scolarisation des jeunes dans les familles habitantdans les zones rurales enclavées et la mauvais état des pistes et des cheminsagricoles qui mènent à l'école et au lycée, dans le centre ville, ont poussé plusieursexploitants à abandonner leur maison et à donner leurs terres en association ou enlocation. {. ..}

En résumé, on peut avancer que, outre les causes socio-économiques citées,l'exode rural est dû à la recherche d'un niveau de vie meilleur ou plutôt plusconfortable, à la fuite des conditions difficiles du monde rural amplifié parl'attirance de la capitale sur la zone, vue la petite distance qui les sépare.

Les jeunes n'acceptent pas de vivre les conditions difficiles du milieu rural etpréfèrent travailler dans n'importe quel autre secteur et avoir le confort de la ville,plutôt que de rester chez eux à travailler la terre. L'exode des jeunes se répercutepar un vieillissement de la population agricole: plus de 56% des chefs

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Page 98: Synthèse des travaux d'étudiants

d'exploitations agricoles ont un âge supérieur à 60 ans (la moyenne d'âge desexploitants dans l'échantillon est de 60 ans). Ce vieillissement de la populationrurale a rendu le travail sur l'exploitation très difficile vu l'effort que cela nécessite.Par conséquent, les exploitants sont obligés de donner une grande partie de leursexploitations soit en location soit en association.

Généralement, le faire-valoir indirect s'établit avec des liens difficiles à rompretels que les emprunts d'argent, les aides, etc... Ainsi, il va être un moyen deconcentration foncière dans la zone: un nombre réduit d'exploitants auront lamajeure partie des terres agricoles et par suite on assistera probablement à unedomination de ces petites et moyennes exploitations par les grandes exploitations, etlà on peut se poser la question de l'avenir de ces petites et moyennes exploitationsqui n'ont pas les moyens physiques, matériels et financiers pour résister dans un telenvironnement. (PA3).

Dans notre échantillon, plus de 80% des exploitants enquêtés ont l'intentiond'augmenter leurs troupeaux. Ceci peut être expliqué par le fait que:

L'élevage permet une occupation temporelle plus importante que l'agriculture.En effet, les. travaux concernant les différentes spéculations agricoles sontconcentrées dans des périodes déterminées de l'année (labour, semis, récolte.. .), parcontre l'élevage est un travail continu tout au long de l'année et peut constituer unblocage pour l'exode.

L'élevage est très utile pour les différentes occasions telles que les mariages, lesfêtes religieuses, qui ont une place importante dans les valeurs de la société. Dans lazone, comme presque partout en Tunisie, on donne beaucoup d'importance à cestraditions qui en général exigent le sacrifice d'un ou plusieurs agneaux plusieursfoisau cours de l'année.

La technique de l'élevage ovin est maîtrisée par la plupart des exploitants de lazone. Dans nos enquêtes, aucun des exploitants n 'a évoqué un problème de santé ouun manque à gagner dû à l'élevage ovin. La plupart des exploitants ont maintenantl'expérience nécessaire pour réussir un projet d'élevage.

L'élevage s'adapte très bien à la zone vue l'existence de la forêt et la montagnequi permettent un pâturage plus ou moins continu le long de l'année (exception desjours où il neige et des jours où il fait trop froid), surtout en ce qui concernel'élevage ovin car la zone est réputée pour la qualité de sa viande.

L'élevage est moins dépendant que l'agriculture des aléas climatiques. Ceci estlié aux accès aux ressources pastorales: la forêt. Donc, il est perçu par lesagriculteurs comme une activité plus sure et par suite une source de revenu plusrégulière.

L'élevage est une source de revenu permanente: chaque fois que l'exploitant abesoin de liquidité, il peut vendre une partie de son troupeau le jour du souk,contrairement à la céréaliculture où il faut emprunter pour rembourser le jour de larécolte.

En comparant le capital foncier et le capital de l'élevage avec les revenusprocurés, les agriculteurs nous ont affirmé que l'élevage est plus rentable. On a pudémontrer dans la partie « calcul des revenus» que la marge de l'activité élevageest plus importante que les marges de toutes les autres spéculations. (pp.80-81)

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Page 99: Synthèse des travaux d'étudiants

Après toutes ces constatations, on peut se poser des questions sur le devenir deces exploitations surtout avec l'approche du libre-échange. En effet, même avectoutes les actions et projets effectués pour cette catégorie de petites et moyennesexploitations, ces dernières n'arrivent pas à faire face aux contraintes du marché età subvenir aux besoins des familles. (p. 84)

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Page 100: Synthèse des travaux d'étudiants

MANNAÏ Sop.des, 1998. Systèmes de production, gestion des ressourcefinatùrelles·et innovations tèchniques. 22p. + annexes, n019.

Dans le cadre du MOTH 2, une phase de prospection précède celle de la réalisation deprotocoles expérimentaux. La prospection se fait suivant un transect du Nord au Suddu pays avec les observatoires DYPEN comme sites prioritaires. Couplée avec latypologie issue de l'Enquête Principale, cette étude aboutira à dégager une typologiedes exploitations par zone, qui mettra l'accent sur les modes et techniquesd'exploitation en termes de conservation et de dégradation des ressources naturelles.

Ce mémoire s'intéresse à cette démarche dans le cadre de la zone de Kroumirie.Après une description des caractéristiques géographiques, administratives, physiques(géomorphologie, pédologie, climatologie, couvert végétal), humaines(infrastructures, population), agricoles (équipement, typologie), la typologie ménage­environnement est abordée ainsi qu'un bref rappel sur les techniques d'exploitation.

Les jalons sont posés pour une étude plus approfondie qui fera l'objet d'un mémoirede fin d'étude. L'étude de l'existant montre que les perspectives de recherche serontorientées vers une meilleure connaissance des milieux édaphiques et floristiques, pouraffiner la typologie agricole selon les critères d'impact sur le milieu naturel.

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Page 101: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire .1

INTRODUCTION GENERALE

1. Aperçu général

1. 1 Cadre général de l'étude

1.2 Du DYPEN l au DYPEN II

2. Etude des relations entre milieu humain et milieu physique

2.1 Etude du milieu physique

2.2 Etude du milieu humain

2.3 Interface population/environnement

3. Etude de cas: secteur de Aïn Snoussi

3.1 Présentation de la zone d'étude situation géographique etadministrative

3.2 Etude du milieu naturel

3.3 Concepts de dégradation

3.4 Etude du milieu humain

3.5 Niveaux actuels d'exploitation

3.6 Typologie MénagelEnvironnement à Mn Snoussi

3.7 Analyse de la typologie MénagelEnvironnement dans le cadre del'enquête principale

4. Aspects prioritaires à développer dans le travail de mémoire

CONCLUSION GENERALE

BmLIOGRAPHIE

ANNEXES

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Page 102: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

Vu l'importance de l'usage des ressources naturelles par la population ruraledans un milieu forestier caractérisé par des potentialités de développement limitées,l'interface homme/milieu s'explique par une confrontation entre deux situations:

• celle d'un milieu particulièrement vulnérable, soumis à une pression très fortequi entraîne une dégradation;

• celle d'une population défavorisée, dont les moyens de subsistance devenus deplus limités avec l'augmentation des densités rurales, et qui est obligée desurexploiter le milieu et les ressources pour survivre.

La croissance démographique, en favorisant l'intensification de la productionagricole et l'évolution des conditions techniques et sociales de production, aentraîné des changements importants au niveau de l'utilisation des ressourcesnaturelles.

Ainsi, il faut tenir compte de l'importance des prélèvements effectués par lapopulation locale, comme agent efficace de déforestation, qui tire de l'exploitationde la forêt une partie importante de ses revenus, notamment par les activités decharbonnage illicite.

Outre ces prélèvements, et à l'échelle nationale, le gouvernorat de Jendouba estune source de production très importante de chêne liège et de bois de chauffageessentiellement. En effet, les enquêtes menées par les services de la DirectionGénérale de l'Aménagement du Territoire montrent que le gouvernorat de Jendoubaparticipe pour 19% à la production nationale de bois de chauffage et 64% de liège.Ces prélèvements, avec un surpâturage excessifdes zones forestières, empêchent unerégénération naturelle et une mise en culture en zones de forte pente donc peufavorables. Ce sont les activités humaines particulières qui sont impliquées dans lecadre de la problématique environnementale, pouvant avoir des effets néfastes sur lemilieu naturel, marqués par une dégradation des forêts et une érosion hydrique.(pp. 5-6)

Comprendre les interrelations entre la dynamique de l'environnement et celle dela population constitue la première étape d'un long chemin menant à l'instaurationd'une agriculture durable. En effet, l'exploration de l'interface « milieu humain­milieu physique » dans le cadre d'utilisation de ressources naturelles, notammentagro-sylvo-pastorales, semblent être l'outil pertinent permettant de mettre enévidence les principales variables et processus socio-démographiques quiconditionnent l'exploitation agricole. Ainsi, il devient possible d'adopter lestechniques agricoles d'exploitation de ces ressources, et donc d'établir lescomposantes d'une agriculture viable pouvant répondre aux besoins croissants d'unepopulation marquée par un grand accroissement démographique et disposant deressources limitées et vulnérables.

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Page 103: Synthèse des travaux d'étudiants

A la lumière de ce qui précède, l'étude des milieux édaphiques et floristiques enmême temps que celle des principaux modes d'exploitation des ressources naturellesseront approfondies.

L 'objectif visé s'inscrit dans le cadre d'une contribution à l'élaboration d'un oudes modèles d'exploitation de ces ressources moyennant des techniques appropriéesen vue d'un développement durable. (p.2i)

,,

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·BEN MILüUD Essia, 1998. L 'homme et la dynamique de la végétationdans le secteur de Drija (Jbel Bargou). 141p., n020.

Recul des surfaces boisées, érosion, steppisation et défrichements caractérisent ladynamique du milieu naturel au cours du vingtième siècle dans l'imada de Drija(délégation de Bargou). A partir de ce constat, il est question ici d'expliquer lesraisons de ces transformations à partir de nombreux matériaux ayant trait aux aspectsphysiques, écologiques et humains de la région.

Une étude générale de l'imada situe d'abord la zone d'étude. Les enquêtes DYPENde 1996 sont présentées en détail et analysées selon des variables clés. L'accent estmis sur la typologie des exploitations agricoles et les pratiques des exploitants entermes d'utilisation du milieu naturel. "

Ensuite, une cartographie des différents types de végétation est établie à partir dedivers supports: feuille topographique, carte phyto-écologique, carte de l'occupationdes sols, carte de l'inventaire national forestier et pastoral, photographies aériennes de1952 et 1989, ainsi qu'un travail de terrain au cours duquel 73 relevés de végétation,selon des unités homogènes, ont été effectués.

Bilan des deux parties précédentes, les dynamiques du couvert végétal et celles de lapopulation sont mises en relation sur l'échelle temporelle du siècle. Il en ressort que larégression considérable des surfaces boisées et le morcellement de l'espace forestiersont le fait d'un mouvement de défrichement associé à un redéploiement spatial de lapopulation. Les étapes historiques du défrichement et du peuplement, ainsi que leurimpact sur le milieu, sont examinées à travers des cartes et des tableaux statistiques.

L'intérêt méthodologique de ce travail pluridisciplinaire est la mise en concordance denombreuses variables socio-démographiques, écologiques et physiques. Il est montré,dans l'imada de Drija, que l'interaction entre les compartiments morpho­pédologiques, les modes d'appropriation des terres, les structures foncières, les typesd'exploitations agricoles ou encore le peuplement issu des anciennes fractions tribales,permettent de découper l'espace en quatre unités rurales pertinentes tant du point devue humain que physique. C'est là un point important pour mieux comprendre lesrelations population-environnement et leurs dynamiques.

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Page 105: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE. LE CADRE PHYSIQUE

Chapitre premier: Le cadre morpho-structural1- La topographie

II- La structure

III- Les unités morpho-pédologiques

Chapitre deuxième: Etude climatique

1- Les précipitation

II-Les températures

III-Humidité relative, vent et évapotranspiration

IV-Synthèse climatique

DEUXIEME PARTIE. PRESENTATION DU MILIEU HUMAIN

Chapitre premier: Présentation de la population enquêtée

1- Caractéristiques socio-démographiques des ménages

II- Les structures de l'exploitation

III- L'exploitation de l'espace forestier

Chapitre deuxième: Découpage de l'espace rural

1- Le secteur de Mzata-Guebriari

II- Le secteur de Drija

III- Le secteur de Thel Bargou

IV-Le secteur de la confluence

TROISIEME PARTIE. ETUDE DE LA VEGETATION

Chapitre premier: Les types de végétation

1- Méthodologie

II- Les formations basses

III-Le matorral moyen

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Page 106: Synthèse des travaux d'étudiants

IV-Le matorral haut

V-les fonnations ripicoles

Chapitre deuxième: Dynamisme de la végétation

l - Série du chêne vert

II- Série du pin d'Alep et du chêne vert

III-Série du pin d'Alep

IV- Série de l'oléo-lentisque à caroubier

QUATRIEME PARTIE. DYNAMIQUE DE LA VEGETATION ETDYNAMIQUE DES POPULATIONS

Chapitre premier: Bilan de la dynamique du couvert végétal au cours dudernier siècle

l - La situation des années 1920

Il- La situation actuelle

III- Dynamique du couvert végétal

Chapitre deuxième: Dynamique de la population et de l'espace

I- Le redéploiement de la population

II- Les étapes du mouvement de défrichement

III-Typologie de l'espace rural

CONCLUSION GENERALE

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Page 107: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1L'étude des conditions physiques et climatiques permet de dégager des types de

milieux dans le secteur de Drija. L'opposition est nette entre:- le secteur montagneux élevé (Jbel Bargou)-les crêtes et les collines- les fonds de vallées étroites (Matza-L 'Aliliga, Drija, Bargou)- les versants et les piémonts d'exposition opposée.Dans ces milieux fortement contrastés physiquement, l'installation des ruraux,

principaux acteurs (déclencheurs) des transformations des paysages, s'est faited'une manière inégale. (p.32)

La carte foncière de la région de Drija permet le découpage en quatre classes:• Les terres domaniales: possèdent un titre de propriété figurant sur le

cadastre. "• Les réquisitions forestières: sont les terres qui sont en instance de

jugement du tribunal foncier. Elles ne possèdent pas de titre, mais elles sontsouvent soumises au régime forestier.

• Les titres privés: sont les terres qui ont un titre de propriété et quifigurent aussi sur le cadastre. Elles appartiennent à des habitants de la régionou des absentéistes.

• Les terres privées sans titre: aucun titre foncier de ces parcelles n 'a étéretrouvé, par conséquent il est très probable qu'elles n'ont pas étéimmatriculées. {p. 38)

En examinant l'utilisation saisonnière des parcours, on peut dire que l 'hiver estla saison de forte pression pastorale sur le jbel. Pendant l 'hiver, tous les types decheptel utilisent les parcours naturels, cependant il s'agit d'une période critiquepour le couvert végétal en dormance au cours de cette saison, le broutage desespèces peut condamner la reprise de l'activité biologique des végétaux auprintemps suivant. En effet, les exploitants agricoles attendent la fin des moissons(été) pour pratiquer l'élevage sur les chaumes et les jachères post-culturales. (p. 44)

L'opposition entre les types de formations à chêne vert et les types de végétationsans chêne vert constitue une caractéristique principale du couvert végétal. D'autrepart, le degré de dégradation de la végétationforestière permet d'opposer trois typesde milieux:

• Milieux très anthropisés : ce sont les végétations basses à Ballota hirsuta,indicatrices des ruines et des milieux fortement anthropisés et qui désignent unstade ultime de dégradation. L'erme est aussi un indicateur de la dégradation etsurtout de la forte anthropisation.

• Milieux forestiers zonaux dégradés: ce sont les formations végétales, typematorral bas, qui colonisent les piémonts et les versants du Bargou.

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Page 108: Synthèse des travaux d'étudiants

• Milieux forestiers de dégradation partielle ou peu dégradés: ce sont lesmilieux occupés par le matorral moyen et haut. Ces milieux peuvent être stablesou évoluer dans un sens progressif ou régressif, en fonction de l'intensité desfacteurs et des processus de dégradation. (p.81)

Les différentes séries étudiées affirment la richesse fIoristique de la regzond'étude. Les séries de végétation dégagées indiquent par ailleurs les milieux desensibilité différente. Les résultats d'une dégradation anthropique importante semanifestent par :

• Le recul des surfaces boisées au profit des terres cultivées.• L'installation de végétation dégradée: type matorral bas et clair, ou erme

post-culturale, qui indique des stades de dégradation avancée, ne permettant plus(ou difficilement) la réinstallation de la végétation forestière.

• L'érosion: ravinements, décapage des sols, ...Les actions de restauration se limitent à des reboisements localisés effectués

récemment. Le paysage et le couvert végétal de la région paraissent profondémenttransformés par une forte pression anthropique agro-pastorale liée à la dynamiquerécente de la population. (p.89) "

La situation du début du siècle présente les formes de peuplement ruraltraditionnel, les systèmes de culture se basaient essentiellement sur l'exploitation desressources forestières et le pâturage extensif dans le jbel. Les ruraux locauxpratiquaient la céréaliculture dans les clairières forestières et l'irrigation desplantations dans les fameux jardins de Bargou. [. ..] A l'échelle de la région, leshabitations ont connu une croissance spectaculaire au cours de ce siècle quis'explique par la croissance générale de la population et de l'effectifdes ménages enparticulier. Cette croissance s'est traduite au niveau spatial par une large extensiondes habitations et la colonisation de nouveaux espaces. [. ..] Ce mouvement a étéstimulé (généré) et encouragé par les autorités officielles depuis l'indépendance ets'est confirmé au cours des décennies ultérieures. [. ..] La diffusion de l 'habitat dansla région de Drija s'explique par les besoins vitaux des populations rurales en phasede croissance. La relation entre le redéploiement de la population et l'extension desterres de cultures est très nette à l'échelle locale. (pp. 106-109)

Les années 1950-1960 sont marquées par un mouvement de défrichement rapideet généralisé. D'après les témoignages des habitants « les paysans coupaient lesarbres le jour, brûlaient la parcelle la nuit, labouraient le lendemain ». Cemouvement spontané et désorganisé a été responsable de la dégradation rapide etintense du couvert végétal spontané et de l'extension des terres dégradées exposées àl'érosion des sols. Ainsi, les anciennes clairières forestières se sont élargies etagrandies le long des oueds, des petites dépressions et des pistes forestières. (p.112)

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Page 109: Synthèse des travaux d'étudiants

BARONNET David, 1998. Développement et viabilité des exploitationsagricoles dans les AssociationS d1ntérêt Collectif d'El Faouar. 37p.,n021.

Ce rapport d'étude, consécutif à un stage de terrain, vise à comprendre lefonctionnement des deux associations d'intérêt collectif (AIC) de l'oasis d'El Faouar.Chargées de l'exploitation des eaux du domaine public, de l'exécution et de l'entretiendes travaux hydrauliques, de l'irrigation et de l'assainissement des terres, les AIC sonten effet un élément clé de l'économie oasienne.

Dans une première partie, il est question du fonctionnement des AIe. Leurs objectifs,leur mode de gouvernance, les problèmes de gestion et de budget, le instances decontrôle administratif, sont passés en revue, ainsi que les problèmes techniques etd'allotissement des parcelles. Volonté de donner de la terre au plus grand nombre etmorcellement lié aux héritages induisent au total de faibles superficies pour chaqueexploitant.

Dans une seconde partie, l'attention se porte sur les stratégies paysannes,particulièrement en ce qui concerne le mode d'utilisation de l'eau, le mode deproduction et d'exploitation agricole. A cet égard, des enquêtes menées auprès descultivateurs des deux AIC ont été menées. Ce travail est complété par l'élaborationd'une typologie des exploitations agricoles. Il en ressort que seules sont viables, sansrevenu complémentaire, les exploitations d'une taille conséquente (1 ha) et pourlesquelles un effort de travail et d'intensification des cultures (maraîchage, fourrage,jachère) est consenti. On peut alors en déduire trois types de stratégies paysannes,selon le degré d'implication et d'intensification dans l'exploitation des cultures.

Au terme de cette étude, il s'avère que les problèmes majeurs rencontrés par lesexploitants pourraient être revus grâce à l'adoption de mesures allant dans troisdirections : recomposer le parcellaire par regroupements des terres pour lutter contrele morcellement (gestion collective par arch), améliorer par la technique et un recalculdes tours d'eau la distribution de l'eau afin d'éviter le gaspillage, rendre plus souplel'administration des AIC et encourager la création de coopératives paysannes. Il restealors à évaluer le coût de ces mesures et l'assentiment des acteurs vis-à-vis d'ellespour juger de leur faisabilité.

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Sommaire .1

INTRODUCTION

1. L'ETAT DEFINIT LES CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE ET DEGESTION DES AIC

A. L'encadrement juridique

1. Création et objectifs des AIC

2. Assemblée générale et conseil d'administration

3. Budget et gestion comptable

4. Le contrôle des AIC

B. La mise en place technique

1. Les différents forages

2. Les autres infrastructures d'hydraulique agricole

C. La distribution des terres à mettre en valeur

1. L'allotissement des terres aux différentes familles

2. Le choix d'un propriétaire exploitant par famille

II. DES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION

A. Une gestion quotidienne de l'eau qui concerne tous les membres del'AIC1. Le rôle essentiel du directeur

2. L'aiguadier qui distribue l'eau

3. L'agriculteur irriguant qui répartit l'eau

B. Travail et production dans les exploitations agricoles

1. Structures des exploitations

2. Le travail sur l'exploitation

3. Les cultures pratiquées

4. Les revenus des fellahs

C. Typologie des exploitations dans les AIC de Faouar 1 et Faouar 2

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1. Les grandes exploitations viables

2. Les exploitations moyennement rentables

3. Les exploitations à l'abandon

4. Les différentes stratégies paysannes employées

ffi. DES ACTIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA VIABILITE DESAIC A EL FAOUAR

A. Le morcellement extrême du parcellaire, un frein au développement

B. Un manque d'eau qui doit être minimisé

C. Diminuer le poids des acteurs politiques et économiques

CONCLUSION

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L'Etat est le créateur et le gestionnaire des Ale. Il constitue un statut type auqueltoute AIC doit se conformer. Il investit pour mettre en place les ouvragesd 'hydraulique agricole nécessaires à mobiliser les ressources en eau. Il partage lesterres mises en valeur entre les différents futurs usagers et ensuite il gère et contrôlel'ensemble. Toutes ces actions cumulées confèrent aux associations d'intérêt collectifdes caractéristiques qui s'avéreront déterminantes pour les agriculteurs.Avant que les fellahs incorporent et exploitent leurs terres, c'est donc l'Etat et sesadministrations qui sont mis à contribution afin de poser les bases fonctionnelles del'association. (p.5)

Face à l'abaissement du niveau de la nappe et des débits disponibles, le forageFaouar2 étant arrêté (le forage n'atteint plus le niveau piézométrique de la nappequi s'abaisse peu à peu), le fOl~Çlge Faouar4 est équipé d'une pompe depuis le 20août 1996. Le pompage marche de 1Oh jusqu'à 18h en hiver et de 5h jusqu 'à 23h enété. Lorsque le pompage est fermé, il reste l'eau des forages artésiens pour lesagriculteurs. Plusieurs personnes parmi ces agriculteurs s'occupent d'ouvrir, defermer et de surveiller la pompe. Depuis la mise en fonction du pompage, il s'estproduit une augmentation conséquente du prix de l'eau (électricité et entretien de lapompe) mais en aucun cas une augmentation des débits pour les usagers (pompagequi permet seulement le maintien d'un certain débit). (p.12)

Le directeur se charge du recouvrement des cotisations annuelles par lesagriculteurs pour l'eau qu'ils ont consommée. Celui-ci est aidé dans son travail parle trésorier de l'AIC qui remplit le rôle de perception des cotisations et qui effectuel'ensemble des calculs nécessaires à la gestion comptable de l'association. Ledirecteur de l'AIC peut donner des consignes aux aiguadiers chargés de ladistribution de l'eau. Il peut décider de faire ralentir et même de suspendrel'irrigation de telle ou telle parcelle appartenant à un cultivateur ne pouvant pas oune voulant pas payer la cotisation annuelle de l'eau. (p.19)

Pour la distribution de l'eau dans les périmètres irrigués, ce sont les aiguadiers quisont sollicités. Ils sont au nombre de deux par AIC à El Faouar. Dans chacune desdeux palmeraies, un aiguadier Sabria et un aiguadier Ghrib se partagent ladistribution de l'eau. L'aiguadier est chargé d'ouvrir et de refermer les vannes desbornes d'irrigation permettant l'arrivée d'eau depuis le forage et jusqu'aux bornesprincipales de distribution. Il est également chargé de colmater ou non les tuyaux dePVC partant de ces bornes de distribution et desservant les différentes parcelles deculture. (p.20)

Certains agriculteurs ne vont travailler sur leurs terres que deux à trois jours parsemaine (20%) tandis que les autres (80%) vont travailler chaque jour. La durée

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d'une journée de travail varie entre deux heures et six heures suivant les culturespratiquées et les superficies exploitées.Les travaux pratiqués dans Faouar1 et Faouar2 sant comme dans beaucoup d'autresAIC, liés en partie aux plantations de palmiers dattiers deglat nour ,. pollinisationdes palmiers femelles en mars, récolte des dattes en octobre/novembre, entretien dutronc et apports de sable et de fumier (chèvre et mouton en général) deux fois paran. Le sable frais, prélevé en zone de dunes vives, remplace le sable évacué par lesirrigations successives et permet le redressage relatifdes sols.D'autres travaux consistent en la préparation des sols accueillant des futurescultures maraîchères ou fourragères (labour des terres, semailles, réfection desdiguettes, aplanissement des planches de culture, apports d'intrants, récoltes, etc.).Il y a également l'entretien et la récolte des arbresfruitiers.Il y a enfin les travaux liés à l'entretien des réseaux d'irrigation des exploitations.Ceux-ci sont effectués plus ou moins souvent par les agriculteurs. Pour 46% desenquêtés, l'entretien du réseau d'irrigation se pratique avant chaque arrosage, 8 à12 fois suivant la fréquence des tours d'eau. Pour 40% d'entre eux, l'entretien duréseau se fait 1 à 2 fois par an et pour les 14% restants, l'entretien s'effectue 3 à 5foisparan. (p.24)

Pour 33,3% des cultivateurs, l'agriculture n'est pas la première source de revenumonétaire pour la famille. C'est dans tous les cas le travail du père ou du fils quiapporte le revenu principal. L'agriculture est dans ce cas la seconde source derevenu avec entre 400 et 1000 dinars suivant les exploitations. Pour les 66,6%d'exploitants qui tirent leur revenu principal de l'agriculture (vente de dattes), lesalaire annuel s'échelonne de 1500 à 3500 dinars par an. Certains de cesagriculteurs ont une seconde source de revenus avec un petit emploi ou un petitélevage (vente de moutons et chèvres au souk). (p.27)

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1-

·TBIB Amor, 1998. Conséquences de l'utilisation des ressourcesnaturelles sur l'équilibre écologique en milieu aride tunisien. Cas deMenzel Habib. 89p., n022.

Si la région de Menzel Habib, en Tunisie présaharienne, a longuement été étudiéedepuis deux décennies par différents spécialistes, il existe en revanche peu d'étudesintégrées qui concilient les différents aspects de la désertification. En effet, facteursclimatiques, historiques, édaphiques, écologiques, politiques, économiques, sociaux...participent de concert à la compréhension de la relation population-environnement.C'est dans cette mouvance interdisciplinaire que s'inscrit ce travail.

Il est notamment montré comment l'accroissement démographique, la sédentarisationet le contexte socio-économique ont renforcé les liens de dépendance entre lapopulation et le milieu naturel au cours du vingtième siècle. Aujourd'hui, l'emprisehumaine sur le milieu est plus forte que jamais, induisant des perturbations trèsaccentuées de la végétation spontanée et des potentialités édaphiques. Arboriculture,cultures annuelles, mécanisation du travail du sol, surpâturage, sont détaillés quant àleurs impacts respectifs sur l'érosion.

Une analyse factorielle des correspondances de la phytomasse aérienne précise cesnotions en déterminant cinq groupes écologiques selon leur degré de dégradation. Lestypes d'exploitation du milieu naturel par l'homme sont ainsi associés à des stades dedégradation et à des passages de l'un à l'autre. C'est un premier pas important dansl'étude des modèles globaux de la relation population-environnement dans cette zone,dont le fonctionnement demande à être encore précisé par l'approfondissement derecherches pluridisciplinaires. Le point concernant la mesure des effets externes etinternes s'avère aussi une voie de recherche future très prometteuse.

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Page 115: Synthèse des travaux d'étudiants

PROBLEMATIQUE

PREMIERE PARTIE.

Sommaire -1

CARACTERISATION DE LA ZONE D'ETUDE

1. Situation géographique et limites naturelles

2. Limites administratives et infrastructures de base

3. Les caractéristiques climatiques

4. Les ressources édaphiques

5. Les ressources végétales

6. Les ressources et réseau hydrographique

7. Les ressources humaines

DEUXIEME PARTIE. APPROCHE METHODOLOGIQUE

1. Méthodes d'étude de la population humaine

2. Méthodes d'étude et d'analyse de la végétation naturelle

3. Méthodes d'étude du sol

TROISIEME PARTIE. PRINCIPAUX RESULTATS

1. Population humaine

2. Relations population humaine - milieu naturel

3. Diagnostic écologique

CONCLUSION

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Page 116: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1.

Pour parvenir à ce contexte de précarité de ressources et d'agressivité climatique,les populations humaines ont été appelées depuis longtemps à adopter uneorganisation sociale tribale et des modes de vie basées sur la transhumance et lamobilité à la recherche des sources d'alimentation (humaine et animale) et despoints d'eau. Cette mobilité conjuguée à la taille relativement réduite de cespopulations faisait que la pression exercée sur les ressources restait relativementfaible et discontinue. Dans ces conditions d'équilibre écologique, et jusqu'à unmoment donné, la population a réussi à satisfaire ses besoins de subsistance, tout enpréservant aux ressources naturelles du temps ou un potentiel de régénération quileur permet d'évoluer correctement. A partir du début du 2(/"W siècle, etprincipalement durant sa deuxième moitié, une série de transformations commence àaffecter l'ensemble des constituant de l'écosystème.

" A l'échelle des populations humaines, les mutations sociales, économiques etpolitiqùes sont telles que les générations actuelles n'ont plus grand chose à partageravec les populations anciennes. [ ..] La structure tribale a été démantelée, latranshumance et la mobilité ont été remplacées par une sédentarisation. L'économiede marché se substitue à l'économie de troc, les techniques de cueillette ont évoluévers le développement d'un secteur agricole où les systèmes et les niveauxd'exploitation ne cessent de s'intensifier de génération en génération et d'unepériode à l'autre. (pp.1-2)

En dépit de tous les efforts déployés, la coordination entre les études et laconcertation entre les divers spécialistes restent faibles. Ainsi, les tentatives derésolution globale restent limitées. Les solutions formulées pour lutter contre ladésertification ne disposent, malgré leur efficacité, que de faibles chances d'êtreappliquées par la population locale. (p. 3)

La première étape de ce travail consiste à faire des tournées de prospection deterrain, l'objectif étant de repérer les différents modes de gestion de l'espace(parcours, zones de cultures pluviales, arboriculture etc.). A l'intérieur de chaquegrande unité, nous avons tenté de repérer des échelles de perturbation, allant du nonperturbé au très perturbé, en faisant intervenir plusieurs paramètres tels que:

• le niveau de recouvrement du solpar la végétation naturelle,• la hauteur de la végétation,• la richesse floristique,• l'espèce végétale dominante..

Partant de ces observations préliminaires, et compte tenu des moyens disponibles,nous avons établi un protocole de mesures et d'observations dans chaque site jugésuffisamment représentatif d'un niveau donné de perturbation. Ces protocoles ontété placés dans des endroits aisément repérables. (p.25)

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A Menzel Habib, c'est essentiellement à travers les activités agricoles etl'occupation du sol que l'emprise humaine sur les potentialités naturelles se mesure.La population et le milieu constituent un ensemble'de systèmes complexes, connectéspar divers types de relations d'actions et de réactions, d'offres et de demandes.Chaque transformation enregistrée à l'échelle d'une ou plusieurs composantes peutaffecter le fonctionnement d'un sous-système ou d'un ensemble de sous-systèmes etinduire par conséquence des modifications au niveau de l'écosystème entier. (p. 36)

Sur ces terrains collectifs, l'exploitation humaine n'est pas uniquement pastorale.Certains ayants droits n 'hésitent pas sous prétexte de la mise en valeur agricole etdont l'objectif caché est l'appropriation, à entreprendre un défrichement et deslabours chaque fois que les possibilités le permettent, des fois même lors des annéessèches. A Menzel Habib, la course à la terre a fait que la population locale labourepour s'approprier, plutôt qu'elle s'approprie pour labourer. De telles pratiquescontribuent non seulement à la réduction des espaces pastoraux avec lesconséquences qui en découlent, mais aussi à l'amplification des risques d'érosionéolienne.

La notion d'appropriation de terres fait apparaître Un grand problème dedécision. Le statut d'appropriation collective amplifie les risques du surpâturage etminimise les tentatives d'aménagement du milieu, alors que la privatisationcontribue à l'extension de la mise en culture avec les conséquences des perturbationsphysiques et biologiques qui risquent d'affecter le bon fonctionnement del'écosystème en place. (p.47)

La mise en culture aboutit généralement à une dénaturation totale de l'étatphysique et biologique de la steppe. Toutefois, cette opération à caractère extensifoffre tout de même quelques chances de réapparition à certaines espèces spontanéessur les friches post-culturales, notamment celles qui échappent aux outils de travaildu sol. L'exploitation pastorale de ces friches amplifie les perturbations écologiquesde la végétation spontanée. Le milieu devient ainsi dominé par les espèces épineusesou renferment des composées chimiques à odeur répulsive.

Les bonnes espèces pastorales disparaissent. La phytomasse aérienne chuteconsidérablement et la couverture végétale se dégrade, livrant le sol fragile auxmenaces d'érosion éolienne. (p.64)

Le grand dilemme des régions arides tunisiennes réside dans le fait que lapopulation humaine reste tributaire des ressources naturelles pour la satisfaction deses besoins de reproduction biologique, sociale et économique. Les systèmes deproduction et les techniques d'exploitation sont soit héritées des générationsantérieures soit importées de l'extérieur. Dans ces deux cas, ils ne s'adaptent pasconvenablement au contexte environnemental actuel de la zone aride tunisienne.

Si le présent travail a réussi à dégager en partie l'importance des liens établisentre milieu naturel et population rurale, il reste encore des efforts à entreprndrepour appréhender l'étude du fonctionnement de l'écosystème dans sa globalité. Letemps et les moyens alloués ont fait que l'attention a été accordée à l 'homme, auxressources végétales et édaphiques, qui sont considérées comme étant les principales

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Page 118: Synthèse des travaux d'étudiants

composantes. En pratique, chaque élément (biotique ou abiotique) intervient de safaçon dans le fonctionnement de cet écosystème et intéresse donc ce travail d'étudeécobiologique. .

L'interface population-environnement mérite en soi une attention particulièrepour affiner l'approche méthodologique et mesurer l'effet des facteurs internes etexternes sur le fonctionnement global de l'écosystème d'étude. (p.82)

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·AGREBI Houcem, 1998. Contribution à lt'étude de la relationd'interface entre population, mode d'exploitation et milieu naturel. Casde Menzel Habib. 77p. + annexes, n023.

Le présent travail est un essai pour comprendre l'interface population-environnementdans les zones arides. L'auteur a procédé à une étude du milieu écologique et à uneétude socia-économique de la population. Dans la première, l'analyse de la végétationet l'étude du sol ant été privilégiées, car jugées déterminantes dans la relation homme­milieu naturel. Quant à la population, ce sont ses modes d'usage des ressourcesnaturelles et de son système de production qui ont été pris en compte. Pour mesurerl'état de dégradation du milieu, quelques indicateurs ont été sélectionnés: teneur enmatière organique, texture des sols inter et intra-touffes, recouvrement, phytomasseaérienne et richesse floristique. La fluctuation,d'une placette à l'autre des valeurs deces paramètres s'explique souvent par l'état de dégradation du milieu correspondant.Le mode d'exploitation, l'usage de la charrue à disques, des techniques particulièresde labour, l'arrachage des ligneux et le surpâturage sont les causes de ces fluctuations.

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Page 120: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire -1

METHODOLOGIE DE TRAVAIL

PREMIERE PARTIE. LES CONCEPTIONS DE LA RELATIONHOMME-ENVIRONNEMENT

1. Introduction

2. Etude des relations entre le milieu humain et le milieu physique

3. Perspectives théoriques

DEUXIEME PARTIE. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE:MENZELHABffi

1. Choix de la zone

2. Présentation de la Tunisie présaharienne

3. Caractéristiques de la zone de Menzel Habib

TROISIEME PARTIE. LES INDICATEURS D'INTERFACE

1. Intérêts et utilité des indicateurs

2. Les indicateurs de systèmes de production

3. Les indicateurs de systèmes d'usage

4. Les indicateurs de l'activité élevage

QUATRIEME PARTIE. ANALYSE DES INDICATEURS DES MILIEUXPHYSIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE

1. Introduction

2. Analyses de la végétation

3. Etude de sol

4.Analyse socio-économique de la population et de l'usage des ressources

CONCLUSION GENERALE

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Extraiis 1

Si tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il convient d'intégrer la gestionconservatrice des ressources naturelles dans les objectifs de développement, lesactions envisagées ou en cours sont encore principalement orientées vers udéveloppement économique et en même temps vers, ce qu'il est convenu d'appeler, laprotection de l'environnement. Ainsi la notion de développement « soutenable» ou« durable » implique un renversement complet des théories de la croissance axéessur la satisfaction des besoins immédiats. Ce renouvellement des problématiques dedéveloppement induit d'importants enjeux méthodologiques comme: la nécessité deréunir les champs scientifiques jusque là hermétiquement fermés, celui des sciencesdites exactes et des sciences sociales, d'expérimenter sur le terrain et enfin deformaliser et de modéliser. Le dialogue établi systématiquement engagerait à définircertains objectifs et se positionner sur quelques essentielles: comment décrire lesétats de dégradation des milieux naturels? Leur niveau d'anthropisation ? Et enparallèle, analyser les processus d'adaptation démographique des populations à leurenvironnement. Comment faire la part des explications d'ordre agronomique etécologique et des explications d'ordre démographique et socio-économique? (pp.l­2).

La relation directe de l 'homme avec son milieu peut être bien étudiée à travers lesystème de production qu'il pratique. En effet, la taille de l'exploitation, lespratiques culturales et la durée de l'activité agricole reflètent bien l'impact del'exploitant sur son milieu. L'introduction des nouvelles techniques, de lamécanisation et l'usage d'un ensemble d'intrants plus important pousse cetterelation à un degré d'intensification de plus en plus important. Le croisement decertains de ces paramètres caractéristiques du système de production peut fournir uncertain nombre d'indicateurs d'interface homme-milieu naturel. (p.22)

Pour étudier et quantifier la relation et l'impact de l 'homme avec et sur sonmilieu, on a choisi d'installer le protocole expérimental suivant: 7 localitésdistinctes l'une de l'autre par l'état de perturbation ou le degré d'anthropisation ontété retenues. Dans chacune de ces localités, on avait installé une placette au hasardde 32m2 (4m x 8m) de superficie, soit l'aire minimale des steppes de la zone aridetunisienne. Ainsi installées, les sept placettes ont fait l'objet d'un protocoleexpérimental portant sur la détermination de la phytomasse, l'établissement d'untransect linéaire ainsi qu'un inventairefloristique. (p.30)

L'état de perturbation du milieu dans la localité de Menzel Habib semble être dueà la taille du cheptel qui est de 14 têtes (ovines et caprines confondues). Cependant,en partant du fait que les pratiques culturales sont presque les mêmes dans les troiszones (irrigation absente, pas de fertilisation, usage partout de la charrue à

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disques.. .), l'élevage et les prélèvements de la steppe expliquent la différence dansles états de perturbation des milieux observés. {p. 70)

La politique de sédentarisation déclenchée depuis les années soixante et deprivatisation des terres collectives déclenchée dans les années quatre vingts onttransformé le système de production pastoral en un système de productionagronomique basé sur la mise en culture des terrains de parcours. L'usage de lacharrue à disques et le labour en pente, la précarité du climat dans une zonecaractérisée par un sol sableux et de faible teneur en matière organique accentuentla dégradation du couvert végétal et entraîne des pertes en sol surtout pour lacouche arable. La dégradation de la végétation par la mise en culture est plus rapideque par surpâturage. (p. 73)

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GHOURABI Ahlem, 1998. Analyse compqrée des systèmes population­environnement en Tunisie rurale. Cas des observatoires de Bargou(Sil/ana), MenzelHabib (Gabès) et El Faouar (Kebili). 54p. + annexes,n024.

Ce travail est au cœur de la problématique et de la méthodologie DYPEN. Il proposeune réflexion sur les relations entre la population et son environnement à travers unchoix raisonné d'indicateurs sur les ménages, les individus, les exploitations agricoleset l'usage des ressources naturelles. La source principale de construction de cesindicateurs est issue des résultats des enquêtes principales (EP) menées en 1996, dontune analyse comparative détaillée est ici fournie dans les zones de Bargou, MenzelHabib et El Faouar. Le recours à d'autres sources vient compléter des informationsmanquantes, concernant par exemple les investissements agricoles ou l'accès au créditde la part des agriculteurs.

Les études sur les interaction population-environnement sont appréhendées enréférence à des problématiques plus générales comme celle du développement durableou encore celle des difficultés de concilier des politiques de fixation des populationsavec des politiques de préservation du milieu naturel. C'est dans cette optique quesont perçues les adoptions de nouvelles techniques agricoles, dont certaines formes serévèlent parfois néfastes pour l'environnement. Mais ce n'est qu'au prix de l'adoptiondu progrès technique que le pays pourra assurer son autosuffisance alimentaire dans lecontexte économique de la mondialisation. Pour sauvegarder l'environnement,quelques recommandations sont faites: perpétuer les travaux de lutte contre l'érosionet la désertification, planter des espèces fourragères et des arbres fruitiers (utiles pourl'alimentation des animaux et comme combustible domestique) et surtout vulgariserdavantage cette connaissance technique auprès des agriculteurs.

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Page 124: Synthèse des travaux d'étudiants

Sommaire 1

PREMIERE PARTIE. DYNAMIQUE POPULATION-ENVIRONNEMENT EN MILIEU RURAL TUNISIEN

1. Concepts et approches relatifs aux relations population-environnement

1. Les hypothèses concernant les interrelations population­environnement

2. La recherche méthodologique

2. milieu naturel et systèmes de production des observatoires: Bargou,menzel Habib, El Faouar

1. La démarche comparative pour le choix des ZO{leS

2. La présentation des milieux naturels par observatoire

3. Les systèmes de production

DEUXIEME PARTIE. ANALYSE COMPAREE DES SYSTEMESMILIEUX NATURELS-POPULATION PAR L'APPROCHE DESINDICATEURS SYNTHETIQUES DANS LES TROISOBSERVATOIRES

1. Analyse comparée des milieux naturels et des systèmes de production

1. La méthodologie

2. Analyse comparée des caractéristiques du milieu naturel

3. Analyse comparée des systèmes de production

2. Analyse comparée par l'approche des indicateurs synthétiques

1. La dynamique de la population

2. L'agriculture dans les zones étudiées

3. Caractéristiques de la zone de Menzel Habib

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Page 125: Synthèse des travaux d'étudiants

TROISIEME PARTIE. GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ETADOPTION DE NOUVELLES TECHNOLOGIES

1. Introduction

2. Le mode d'usage des ressources naturelles

3. L'innovation technologique

4. La sauvegarde du milieu naturel

CONCLUSION GENERALE

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Page 126: Synthèse des travaux d'étudiants

Extraits 1

L'approche écosystémique implique des études sur le fonctionnement de1'hydrosystème, de l'agrosystème et du peuplement végétal et des études synchronespermettant de caractériser l'état actuel des ressources. L'approche population s'estbasée sur une enquête auprès des ménages et des exploitations agricoles portant surles aspects démographiques des familles et leurs conditions de vie (habitat,énergie...), les systèmes de production (terre, travail, capital) et l'usage desressources naturelles.

L'approche se résume ainsi en l'adoption de deux interfaces, l'une spatiale quiintègre la notion d'espace et de paysage, l'autre est la typologie ménageenvironnement 1ME qui associe le ménage - acteur de la production agricole et del'usage des ressources naturelles.

Dans le présent document, on a utilisé la notion d'indicateurs synthétiques commeune autre approche pour résoudre un niveau plus profond d'analyse dans leprocessus de recherche d'interface. Ces indicateurs servent à mesurer lesperformances environnementales et les impacts des politiques sur l'environnement.(pp. 5-6)

Actuellement, et dès la fin des années 1960, de nouvelles stratégies familialesviennent modifier les systèmes de production et l'usage des ressources sylvo­pastorales dues à l'augmentation de l'exode rural et au développement des activitésextra-agricoles. (p.14)

Puisque l'enquête DYPEN n 'a pas porté sur les financements des investissementsagricoles, on s'est basé par la suite sur les résultats statistiques de l'enquête sur lesstructures des exploitations agricoles par gouvernorat. Elle a été réalisée sous ladirection du ministère de l'agriculture au cours de la campagne 94-95. L'enquêtemontre que 45% des exploitants du gouvernorat de Kebili, 41% de ceux dugouvernorat de Si/iana et 37% de ceux du gouvernorat de Gabès ont investi durantla période 1990-1994. [. ..]

L'investissement porte surtout sur le rajeunissement des vergers (oliveraie,palmeraie) et les équipements hydrauliques.

L'investissement dans les bâtiments d'exploitation concerne la constructiond'abris pour les animaux, les hangars. Enfin, on note l'investissement dans lesecteur d'élevage, l'acquisition du matériel agricole et l'installation des serres. [. ..]Le recours au crédit agricole pour le financement des activités agricoles restemodeste puisqu'une minorité des exploitants soit 13% des agriculteurs dans legouvernorat de Gabès, environ 10% de ceux du gouvernorat de Siliana et 4% dugouvernorat de Kebili ont demandé un crédit agricole pour compléter le financementde leurs investissements. (pp.39-40)

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Page 127: Synthèse des travaux d'étudiants

Sous les influences nationales (autosuffisance alimentaire, équilibre de la balancecommerciale...) et internationales (mondialisation, libre échange...), la Tunisie doitassurer son développement économique et social par un effort continu d'adaptationpar rapport à l'environnement et par rapport aux besoins dynamiques de sapopulation. Ces exigences doivent être assurées à partir des ressources physiques etnaturelles qui ne sont ni suffisamment grandes ni suffisamment diversifiées. C'estpour cela qu'on doit croire au progrès technique en comptant de plus en plus surl'apport scientifique et les qualités humaines d'évolution pour une incitation plusmotivée à un développement durable. (p.4l)

Comme politique menée à sédentariser la population des régions arides (allégerles phénomènes d'émigration vers les pôles de croissance) et à créer une nouvelle viesocio-économique, l'Etat a investi d'importants moyens pour développer les zonesrurales par l'intermédiaire de projets de mise en valeur (périmètres irrigués, luttecontre l'érosion, développement agricole et gestion des ressources naturelles,programmes de reforestation, etc.). Ces processus de développement font appel à desniveaux d'intensification élevés et des technologies modernes. Ils s'accompagnentsouvent de mutations économiques, sociales et démographiques importantes et desperturbations dans les écosystèmes pouvant menacer les efforts de développemententrepris. (p.4l)

Les techniques adoptées, quoiqu'elles soient limitées en nombre (mécanisationdes opérations culturales, utilisation des intrants) ont contribué à accroître laproduction agricole et ainsi à satisfaire les besoins alimentaires de la population età commercialiser et même à exporter l'excédent (cas des dattes à El Faouar). Ainsi,1'homme par sa volonté de maîtriser la nature a profondément modifiél'environnement, puisant dans ses ressources et mettant en danger plusieurs espècesvivantes. En effet, certaines formes de modernisation de l'agriculture se sonttraduites par des effets néfastes sur l'environnement, c'est bien l'exemple de lamécanisation des travaux du sol surtout avec l'utilisation de la charrue à disques quia engendré la dégradation et la perte des sols déjà fragiles. L'usage des engraischimiques et des produits phytosanitaires a contaminé la nappe et même les produitsalimentaires ce qui peut causer un danger sur la santé humaine. (pp.47-48)

Pour résoudre ces problèmes de menace des ressources du milieu naturel, lestechniques de production seront nécessaires pour sauvegarder la nature (la mise endéfens des parcours, les techniques de lutte contre l'érosion et la désertification, lestechniques de CES). L'amélioration de la production agricole par la plantation desespèces fourragères pour assurer une bonne alimentation pour les troupeaux etl'augmentation des effectifs des arbres fruitiers qui permettent l'utilisation desproduits de la taille comme bois de chauffe. L'une des solutions envisageables, c'estla formation des agriculteurs tout en leur enseignant les méthodes les plusrationnelles d'exploitation du milieu naturel et de gestion des ressources? C'estainsi qu'on peut former des citoyens actifs et responsables en faisant modernisernotre agriculture tout en protégeant la nature. (p.52)

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MESSAüUD Ahmed, 1998. Analyse de, la gestion de l'eau et del'adoption des technologies dans les oasis d'El Faouar. 59p. +annexes,n025.

Dans la région du Nefzaoua, les ressources en eau sont d'une importance capitalepour l'économie à travers l'activité agricole, et en particulier la culture de la datteDeglet Nour. Mais ces ressources en eau sont limitées et le devenir de ces systèmesoasiens posent des questions auxquelles il faut répondre le plus rapidement possible.

Les principaux matériaux d'étude pour apporter des éléments de réponse ont été lesenquêtes principales DYPEN de 1996 et une enquête complémentaire spécifiqueeffectuée par l'auteur sur 40 ménages tirés au hasard dans l'échantillon de l'enquêteprincipale.

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Dans une première partie, la problématique de la gestion de l'eau est abordée auniveau de la région du Nefzaoua. Les quatre modes principaux de gestion y sontdécrits ainsi que les problèmes posés par la surexploitation, le gaspillage etl'accroissement de la demande de parcelles.

Dans une seconde partie, pour une connaissance plus fine des phénomènes, lathématique est recentrée sur l'oasis d'El Faouar. Une étude de cette oasis estproposée selon divers aspects (historique, milieu naturel, usage des ressources, socio­économique...).

La troisième partie se focalise davantage sur les exploitations agricoles décrivant lesprofils socioprofessionnels des exploitants et donnant une évaluation de leur margebrute. L'accent est mis ensuite sur les différents modes de gestion de l'eau et surl'adoption ou non des innovations technologiques de la part des agriculteurs.

Ce travail a pu mettre en évidence les différences de marge brute dégagée par lesexploitants selon les modes de gestion. L'autre point important est que, malgrél'insertion dans un système de marché compétitif (exportation d'un produit de hautequalité), les adoptions de nouvelles technologies restent peu importantes.

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Sommaire 1

INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE. PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DE L'EAUDANS LA NEFZAOUA

1. Problématique de l'eau dans les oasis de la Nefzaoua

2. Les différents modes de gestion de l'eau dans la Nefzaoua

DEUXIEME PARTIE. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

1. Introduction

2. Démarche du travail

3. Méthodologie de l'échantillonnage

4. Déroulement des enquêtes

5. Dépouillement des résultats

TROISIEME PARTIE. LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ETSOCIO-ECONOMIQUES D'EL FAOUAR

1. Introduction

2. Milieu naturel

3. Création et historique d'El Faouar

4. Analyse socio-économique d'El Faouar (DYPEN)

QUATRIEME PARTIE. LES EXPLOITATIONS AGRICOLES DANS LAREGION D'EL FAOUAR

1. Caractéristiques de l'exploitation

2. Analyse approfondie

CINQUIEME PARTIE. ANALYSE DES MODES DE GESTION DE L'EAUDANS LA REGION D'EL FAOUAR

1. Mode de gestion

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SIXIEME PARTIE. LES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES ET LEURADOPTION PAR LES AGRICULTEURS DANS L'OASIS D'ELFAOUAR

1. Analyse de certaines technologies dans l'oasis d'El Faouar

2. Analyse globale

CONCLUSION GENERALE

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Extraits 1L'eau est une ressource vitale pour maintenir la vie sur terre. Elle est

indispensable pour le développement économique et social du pays. Dans les oasisde la Nefzaoua, il y a quatre différents modes de gestion de l'eau d'irrigation.

1. Eau gérée directement par les AlC: les associations d'intérêt collectif (AIC)sont des associations de propriétaires et d'usagers qui peuvent être créées surl'initiative de l'administration. La superficie globale gérée est de 7400 ha soit25% des superficies cultivées. Le débit exploitée par ces AlC est environ 50%des ressources exploitées dans la région.

2. Eau gérée par le CRDA au niveau de la PIK: la presqu'île de Kébili est unlabeur de terre qui est entouré de part et d'autre par le Chott Djerid C'est enfait le prolongement de la chaîne de Tabaga qui disparaît au niveau d'OumSommâa. Les ressources en eau formées par quatre forages avec un débit de400 Ils. En effe.t, la salinité ne dépasse pas 2gll.

3. Gestion de l'eau par les privés légale, cas de SODAD: les sociétés dedéveloppement agricole de datte (SODAD) ont été constituées en 1987 lors dela cession de la société tunisienne de l'industrie laitière qui à pris enpossession la gestion du domaine de l'oasis de la Nefzaoua et du Djerid Dansles périmètres de la SODAD de la Nefzaoua, il existe 10 forages (5 équipésdiesel et 4 équipés par groupes électrique et un forage artésien). L'ensemblede ces forages permet de donner un débit de 349 Ils instantanément pour 445ha.

4. Gestion de l'eau par privés illégale, cas des forages illicites: les phénomènesde sondages illicites sont apparus à partir de 1983 surtout au sud du Chott, làoù l'artésianisme est plus important. Il s'agit de capter l'eau à titre privé dansl'oasis ou en dehors de l'oasis. Les agriculteurs ont entrepris individuellementou par petits groupes l'exploitation de leur propre forage. La journée deforage coûte environ 450 DT (d'après les enquêtes). (pp.11-12)

La palmeraie ancienne FI a fait l'objet dans le cadre d'un plan 2000 derénovation (séguias en ciment, arrachage des palmiers communs et remplacementpar des palmiers Deglet Nour). Malgré cela, le morcellement reste extrême, environ761 propriétaires payent leur eau à l'AlC qui gère l'eau sous le contrôle d'ungroupement d'intérêt hydraulique (GlH) qui a été créé en 1993 à Kébili. Cesagriculteurs ont des revenus très modestes qui ne suffisent pas pour nourrir unefamille même si le revenu tiré des dattes Deglet Nour sont un avantage financier.Même si le propriétaire possède plusieurs parcelles, l'éloignement entre les parcellesest un handicap, encore plus s'il est propriétaire de lots à la fois dans FI et F2. Flaété doté en 1993 d'une motopompe pour remédier au problème de l'eau, car le débitétait passé de 65 Ils à 8 Ils les derniers temps. On comprend mieux, à la vue de ceschiffres, l'âpre concurrence pour les lots de la nouvelle palmeraie.

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La nouvelle palmeraie F2 est très récente, n'en est pas moins déjà morcelée. En1982, année de l'allotissement du démarrage, les 133 ha étaient découpés en lotsd'112 ha. Ilfaut rappeler qu'au départ la taille des lots devait être de un hectare parallocataire. Dès son lancement et sous l'afflux des demandes, la taille était réduitede moitié. Dix ans plus tard, deux exploitants seulement possèdent 112 ha, lamajorité (71,4%) n'en possèdent que 114 d'ha et près de 25% ont un lot de 118d'hectare. A ce rythme là, et malgré des agrandissements de quelques hectaressupplémentaires, la situation de F2 ne sera pas meilleure que celle de FI. De plus,F2 connaît de gros problèmes d'alimentation en eau: de 180 Ils lors de sonlancement, le débit est tombé à 60 Ils, ce qui conduit à de très long tours d'eaupendant l'été {parfois 45 jours). r ..f

La situation dans les deux palmeraies d'El Faouar explique les raisons pourlesquelles les paysans se sont tournés vers les périmètres illicites, malgré le coût dedépart élevé (2000 DT par personne). La rentabilité à moyen terme (un palmiercommence vraiment à produire après cinq ans) est assurée. L'agriculteur peutessayer de cultiver de la luzerne pour la vendre. L'eau n'étant plus limitée, il peutirriguer à sa convenance tout au long de l'année, sur des surfaces plus grandes queles palmeraies étatiques: ùn hectare en moyenne pat agriculteur. Il n y a aucunestratégie dans cet état de fait car il n'existe pas de calcul (autre qu'économique) oude volonté de nuire à quelqu'un. Il s'agit simplement d'une réponse paysanne d'unepart au manque d'eau et d'autre part au morcellement excessif des palmeraiesofficielles et au manque des lots pour les nouveaux demandeurs. Une autre raisonpeut être invoquée: la difficulté de mise en valeur des nouveaux périmètres étatiques{pp. 23-24)

L'analyse de la gestion de l'eau dans les oasis d'El Faouar nous a permis de voirl'importance de ce facteur qui est primordial pour la détermination du système deproduction et la contribution de la région au développement économique du pays.[ ..j L'analyse de la marge brute révèle une diversité importante d'un mode à unautre. En effet, les résultats enregistrés au niveau des oasis modernes sous un cadrede projet qui applique une monoculture Deglet Nour, donnent des rendements trèsélevés. (pp.57-58)

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