syndrome de budd-chiari

8
© 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Gastroenterol Clin Biol 2006;30:1162-1169 1162 Cahier FMC Cahier FMC Mise au point Syndrome de Budd-Chiari Aurélie Plessier Introduction Afin d’uniformiser la définition du syndrome de Budd-Chiari (SBC), un groupe d’experts européens a récemment proposé la définition suivante, validée par un consensus d’expert européen sur l’hypertension portale [1-3]. Ce syndrome résulte de l’obstruction du drainage veineux hépatique, quel que soit le siège de l’obstacle, des veinules hépatiques jusqu’à la partie terminale de la veine cave inférieure, et quelle que soit la cause de l’obstruction. Par convention, on en distingue la maladie veino-occlusive (ou syndrome d’obstruction sinusoïdale) [4], bloc intrahépatique dont l’atteinte initiale porte sur la cellule endothéliale sinusoïdale sans atteinte des veines hépatiques principales qui ne sera pas traitée dans cet article. On classifie le syndrome de Budd-Chiari en syndrome de Budd-Chiari primitif ou secondaire [1, 2]. Le SBC primitif est la conséquence d’une obstruction d’origine veineuse (endoluminale ou pariétale). Le plus souvent, il s’agit d’une thrombose veineuse, plus rarement d’une membrane (sténose localisée) ou d’une sténose plus étendue. Le SBC secondaire ne sera pas développé dans ce chapitre. Il est défini par une obstruction par du matériel d’origine extravasculaire (tumeur, parasite) ou par une compression extrinsèque. La tumeur primitive est le plus souvent hépatique, rénale, surrénalienne (corticosurrénalome), cardiaque (myxome), ou veineuse maligne (leiomyosarcome). Physiopathologie et manifestations cliniques (figure 1) L’obstruction veineuse hépatique a 3 conséquences dont découlent les manifestations cliniques : 1. Un syndrome « phlébitique » qui associe fièvre, douleurs et syndrome inflammatoire, 2. l’augmentation de la pression sinusoïdale et 3. la diminution de la perfusion hépatique. L’augmentation de la pression sinusoïdale a plusieurs conséquences : Service d’Hépatologie et Unité INSERM CRB3, Centre de référence des Maladies vasculaires du Foie, Fédération Médico-Chirurgicale d’Hépato-Gastroentérologie. Hôpital Beaujon, Clichy. Tirés à part : A. Plessier, à l’adresse ci-dessus. E-mail : [email protected].fr. En premier lieu, une dilatation sinusoïdale et une congestion, prédominant dans la région centrale du lobule hépatique [5]. La manifestation clinique correspondante est l’augmentation de volume du foie, et la production rapide et massive de liquide d’ascite. • En second lieu, une hypertension portale. • En troisième lieu, le développement d’une circulation veineuse collatérale microscopique et macroscopique entre les zones obstruées et les zones contiguës bien drainées ou les territoires hépatiques, pariétaux ou diaphragmatiques (2). Le réseau en toile d’araignée, un aspect initialement décrit sur les clichés d’angiographie, correspond à ces vaisseaux collatéraux intrahépatiques et extrahépatiques (figure 1). Ces veines collatérales peuvent finalement faire diminuer la pression sinusoïdale et ainsi prévenir le développement des manifestations cliniques [6]. L’ischémie due à la diminution de la perfusion sinusoïdale est inconstante et habituellement transitoire. La nécrose ischémique se manifeste par une disparition des hépatocytes centrolobulaires [7]. L’insuffisance hépatique résultant de la nécrose ischémique est rarement fulminante. La réversibilité peut s’expliquer par plusieurs mécanismes : le développement de la circulation collatérale entre les zones obstruées et les zones voisines perméables est un déterminant majeur du pronostic. • L’hypertrophie compensatrice des territoires correctement drainés. L’hypertrophie du segment I est caractéristique de ce mécanisme [5, 8]. Elle peut être très marquée, expliquant une compression de la veine cave inférieure. En cas d’obstruction des grosses veines hépatiques, le drainage veineux du segment I, constitué de plusieurs veines se terminant directement dans la veine cave inférieure, en amont de l’ostium des principales veines hépatiques, est préservé ce qui permet son hypertrophie compensatrice. Quand l’obstruction des veines hépatiques est asynchrone, l’atrophie des segments les plus anciennement atteints peut coexister avec l’élargissement congestif des territoires les plus récemment atteints. Un remaniement majeur de la forme du foie en résulte souvent. • L’augmentation de la pression portale et l’augmentation du débit de l’artère hépatique. Dans les semaines qui suivent l’obstruction des veines hépatiques, une fibrose centrolobulaire puis des ponts fibreux inter-sus-hépatiques se développent. Dans les mois qui suivent l’obstruction, une régénération nodulaire peut prendre place, principalement dans la région périportale [5, 9, 10]. Cette régénération nodulaire est une conséquence de l’hyperartérialisation dans les zones déportalisées. L’aspect microscopique est celui d’hyperplasies nodulaires focales, appelé « nodules HNF like ». L’évolution de ces nodules est pour l’instant mal connue.

Upload: aurelie-plessier

Post on 17-Sep-2016

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Syndrome de Budd-Chiari

© 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Gastroenterol Clin Biol 2006;30:1162-1169

1162

Cahi

er F

MC

Cahier FMC Mise au point

Syndrome de Budd-Chiari

Aurélie Plessier

Introduction

Afin d’uniformiser la définition du syndrome de Budd-Chiari (SBC), un groupe d’experts européens a récemment proposé la définition suivante, validée par un consensus d’expert européen sur l’hypertension portale [1-3]. Ce syndrome résulte de l’obstruction du drainage veineux hépatique, quel que soit le siège de l’obstacle, des veinules hépatiques jusqu’à la partie terminale de la veine cave inférieure, et quelle que soit la cause de l’obstruction. Par convention, on en distingue la maladie veino-occlusive (ou syndrome d’obstruction sinusoïdale) [4], bloc intrahépatique dont l’atteinte initiale porte sur la cellule endothéliale sinusoïdale sans atteinte des veines hépatiques principales qui ne sera pas traitée dans cet article. On classifie le syndrome de Budd-Chiari en syndrome de Budd-Chiari primitif ou secondaire [1, 2]. Le SBC primitif est la conséquence d’une obstruction d’origine veineuse (endoluminale ou pariétale). Le plus souvent, il s’agit d’une thrombose veineuse, plus rarement d’une membrane (sténose localisée) ou d’une sténose plus étendue. Le SBC secondaire ne sera pas développé dans ce chapitre. Il est défini par une obstruction par du matériel d’origine extravasculaire (tumeur, parasite) ou par une compression extrinsèque. La tumeur primitive est le plus souvent hépatique, rénale, surrénalienne (corticosurrénalome), cardiaque (myxome), ou veineuse maligne (leiomyosarcome).

Physiopathologie et manifestations cliniques (figure 1)

L’obstruction veineuse hépatique a 3 conséquences dont découlent les manifestations cliniques :1. Un syndrome « phlébitique » qui associe fièvre, douleurs etsyndrome inflammatoire,2. l’augmentation de la pression sinusoïdale et3. la diminution de la perfusion hépatique.L’augmentation de la pression sinusoïdale a plusieurs conséquences :

Service d’Hépatologie et Unité INSERM CRB3,Centre de référence des Maladies vasculaires du Foie,

Fédération Médico-Chirurgicale d’Hépato-Gastroentérologie.Hôpital Beaujon, Clichy.

Tirés à part :A. Plessier, à l’adresse ci-dessus.

E-mail : [email protected].

• En premier lieu, une dilatation sinusoïdale et une congestion, prédominant dans la région centrale du lobule hépatique [5]. La manifestation clinique correspondante est l’augmentation de volume du foie, et la production rapide et massive de liquide d’ascite.• En second lieu, une hypertension portale.• En troisième lieu, le développement d’une circulation veineuse collatérale microscopique et macroscopique entre les zones obstruées et les zones contiguës bien drainées ou les territoires hépatiques, pariétaux ou diaphragmatiques (2). Le réseau en toile d’araignée, un aspect initialement décrit sur les clichés d’angiographie, correspond à ces vaisseaux collatéraux intrahépatiques et extrahépatiques (figure 1). Ces veines collatérales peuvent finalement faire diminuer la pression sinusoïdale et ainsi prévenir le développement des manifestations cliniques [6].

L’ischémie due à la diminution de la perfusion sinusoïdale est inconstante et habituellement transitoire. La nécrose ischémique se manifeste par une disparition des hépatocytes centrolobulaires [7]. L’insuffisance hépatique résultant de la nécrose ischémique est rarement fulminante. La réversibilité peut s’expliquer par plusieurs mécanismes :

• le développement de la circulation collatérale entre les zones obstruées et les zones voisines perméables est un déterminant majeur du pronostic.• L’hypertrophie compensatrice des territoires correctement drainés. L’hypertrophie du segment I est caractéristique de ce mécanisme [5, 8]. Elle peut être très marquée, expliquant une compression de la veine cave inférieure. En cas d’obstruction des grosses veines hépatiques, le drainage veineux du segment I, constitué de plusieurs veines se terminant directement dans la veine cave inférieure, en amont de l’ostium des principales veines hépatiques, est préservé ce qui permet son hypertrophie compensatrice. Quand l’obstruction des veines hépatiques est asynchrone, l’atrophie des segments les plus anciennement atteints peut coexister avec l’élargissement congestif des territoires les plus récemment atteints. Un remaniement majeur de la forme du foie en résulte souvent.• L’augmentation de la pression portale et l’augmentation du débit de l’artère hépatique.

Dans les semaines qui suivent l’obstruction des veines hépatiques, une fibrose centrolobulaire puis des ponts fibreux inter-sus-hépatiques se développent. Dans les mois qui suivent l’obstruction, une régénération nodulaire peut prendre place, principalement dans la région périportale [5, 9, 10]. Cette régénération nodulaire est une conséquence de l’hyperartérialisation dans les zones déportalisées. L’aspect microscopique est celui d’hyperplasies nodulaires focales, appelé « nodules HNF like ». L’évolution de ces nodules est pour l’instant mal connue.

Page 2: Syndrome de Budd-Chiari

Syndrome de Budd-Chiari

1163

Cahi

er F

MC

Manifestations

Il n’y a pas de parallélisme entre l’évolution clinique et le degré de fibrose. Le plus souvent les manifestations n’apparaissent que lorsque les mécanismes de compensation (cf supra) sont dépassés. Les complications du SBC sont probablement liées à la vitesse et à l’étendue de l’obstruction veineuse. Certaines formes méritent d’être détaillées.

Forme asymptomatique

Cette entité est caractérisée par l’absence d’ascite, d’hépatomégalie et de douleur abdominale. L’obstruction des veines hépatiques est découverte soit fortuitement par des examens d’imagerie faits pour une autre raison, soit à la suite de l’exploration de tests hépatiques anormaux. La perméabilité d’une des grosses veines hépatiques ou le développement de très grosses veines collatérales explique probablement l’absence de signe clinique chez ces malades.

SBC aigu

Cette entité rare [11, 12] est caractérisée par la constitution en quelques jours d’une insuffisance hépatique qui peut être parfois sévère, rarement fulminante ou subfulminante. Il existe une hépatomégalie et des transaminases élevées supérieures à 5 fois la normale. Il n’y a pas de dysmorphie hépatique. Une ascite et une insuffisance rénale sont très fréquentes. Cette entité [13, 14] correspond vraisemblablement à une obstruction simultanée des 3 veines sus-hépatiques en l’absence de maladie hépatique sous-jacente. Le pronostic dépend de l’évolution de la phase aiguë, et après 6 mois d’évolution, son pronostic est identique à la forme chronique.

Forme chronique

Cette entité est caractérisée par une dysmorphie hépatique caractéristique, un réseau veineux collatéral typique, des transaminases inférieures à 5 fois la normale et l’apparition progressive d’une ascite. Les complications sont essentiellement liées à l’ascite qui peut soit dans un premier temps répondre aux diurétiques, soit être réfractaire d’emblée. Une insuffisance rénale est présente dans la moitié des cas. L’insuffisance hépatique est rarement sévère (TP > 40 %), en revanche une dénutrition est fréquente ; une hémorragie digestive secondaire

à une rupture de varices apparaît dans 5 à 15 % des cas ; enfin le carcinome hépatocellulaire est une complication rare, mais dont le diagnostic reste difficile [12 , 15].

Forme subaiguë ou « aiguë sur chronique »

Cette entité est caractérisée par au moins 1 des éléments de SBC aigu associé à au moins 1 des éléments de SBC chronique : la constitution rapide d’une ascite avec hépatomégalie, insuffisance rénale fonctionnelle et ictère. L’augmentation des transaminases dépasse 5 fois la limite supérieure de la norme. Le taux de prothrombine est inférieur à 40 %. Il existe une dysmorphie hépatique. Les manifestations datent généralement de moins de 2 mois quand le diagnostic est fait. Ces formes semblent de moins bon pronostic que les formes chroniques [12].

Atteinte cave prédominante

Les obstructions membraneuses de la veine cave inférieure se distinguent des obstructions des veines hépatiques par plusieurs caractéristiques [16]: (i) les manifestations cliniques se constituent insidieusement ; l’ascite est habituellement absente ; la circulation veineuse collatérale sous-cutanée thoracique, lombaire et abdominale est habituellement marquée ; toutes ces manifestations sont généralement présentes de longue date lorsque le malade vient consulter ; (ii) la congestion centrolobulaire n’est pas aussi marquée qu’en cas d’obstruction limitée aux veines hépatiques ; une fibrose portale et une cirrhose sont fréquentes ; (iii) Le carcinome hépatocellulaire se développe chez 6 à 50 % des malades atteints d’obstruction membraneuse de la veine cave inférieure [17]. Le mécanisme de cette association n’a pas été éclairci. Le carcinome hépatocellulaire pourrait résulter de la transformation maligne d’un nodule originellement bénin. Cette transformation maligne serait d’autant plus fréquente que l’évolution de la maladie est prolongée.

Etiologie du SBC primitif

Les causes de SBC sont rapportées dans le tableau I [18-27]. Au moins un facteur de risque est mis en évidence dans 90 % des cas et plusieurs dans 50 % des cas. La recherche de toutes les causes est recommandée, notamment la recherche systématique d’un syndrome myéloprolifératif.

SBC confirmé

Éliminer :1. Causes cardiaques2. Causes habituelles de MVO

Échographie-Doppleret

IRM ou TDM

Arguments insuffisants

SITUATIONS CLINIQUES ASSOCIÉES À UNEFORTE PRÉSOMPTION DE SBC

Collatérales intrahépatiqueset/ou

Obstruction identifiées

Sténose localisée visibleet/ou

Collatérales hépatico-hépatiquesou caves (spider web)

PBH

Congestion, nécrose etfibrose centrolobulaires ;Dilatation sinusoïdale ;

Thrombus visible

Arguments indirects évocateurs :Hypertrophie du segment IParenchyme hétérogène

VSH non vues

Veinographie

1. Ascite, douleurs abdominales et hépatomégalie simultanées.2. Maladie chronique du foie avec une ascite réfractaire contrastant avec des tests hépatiques sub-normaux.3. Maladie chronique du foie et états prothrombotiques connus.4. Hépatite fulminante, hépatomégalie et ascite.5. Maladie chronique du foie inexpliquée, chez un patient jeune.

90%

10%

Fig. 1 – CAT au cours d’une suspicion de SBC.CAT scan for suspected BCS.

Page 3: Syndrome de Budd-Chiari

A. Plessier

1164

Cahi

er F

MC

Etat prothrombotique acquis

• Les syndromes myéloprolifératifs (maladie de Vaquez, thrombocytémie essentielle (figure 2) et myélofibrose) sont la cause le plus fréquemment retrouvée du SBC. De ce fait, ils doivent être systématiquement recherchés. Le diagnostic requiert l’association de plusieurs critères et en particulier une augmentation du nombre de globules rouges ou des plaquettes dans le sang périphérique. Chez les malades ayant un SBC,

les modifications du sang périphérique peuvent être masquées [18, 19]. Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’absence de modification du sang périphérique au cours des syndromes myéloprolifératifs accompagnés de thrombose des veines hépatiques : (i) l’augmentation du volume globulaire total, peut être masquée par une augmentation parallèle du volume plasmatique ; (ii) une carence martiale d’origine imprécise peut interférer avec l’érythropoïèse. Ainsi, des plaquettes supérieures à 200 000 et une splénomégalie sont déjà des arguments forts de syndrome myéloprolifératif au cours du SBC [19]. Le diagnostic est fait sur la biopsie ostéo-médullaire, par la mise en évidence d’amas de mégacaryocytes dystrophiques. La formation spontanée de colonies érythroblastiques lorsque la culture des progéniteurs érythropoïétiques est effectuée sur un milieu pauvre en érythropoïétine est également un élément important du diagnostic. La sensibilité de ce test n’est probablement pas de 100 %. Sa spécificité est considérée comme excellente. Enfin, la présence d’une mutation du gène de la protéine à activité tyrosine kinase JAK 2 est retrouvée dans 65 à 97 % des polyglobulies de Vaquez, 23 à 60 % des thrombocytémies essentielles et 35 à 50 % des myélofibroses [22]. Une étude très récente, pour l’instant publiée sous forme d’abstract, rapporte que cette mutation a été mise en évidence chez 61 % des malades ayant un SBC [28]. Le taux de plaquettes et d’hémoglobine étaient respectivement, chez les malades avec et sans la mutation, de 289 x 109 ± 192 vs 180 x 109 ± 158 et 12.4 g/dL ± 2.8 vs 10.2 g/dL ± 2.1,. La mutation était présente chez 12/25 malades qui avaient une BOM normale et 14/25 malades dont les cultures des progéniteurs étaient

Tableau I. – Facteurs de risque de thrombose et SBC [20-28].Risk factors of thrombosis and BCS.

Anomalie Prothrombotique Critères du diagnostic Prévalence

CONGENITALES

Facteur V Leiden Séquençage de l’ADNRésistance à la protéine C activée

25 %

Facteur II Séquençage de l’ADN 6 %

Protéine C Dosage plasmatique 15 %

Protéine S Dosage plasmatique 0 à 6 %

Antithrombine III Dosage plasmatique 4 %

ACQUISE

Syndrome myéloproliferatifBiopsie ostéomédullaire (BOM)Pousse spontanée des progéniteurs des érythrocytes sur BOMMutation Jak 2

50 %

Syndrome des antiphospholipides Anticorps anticardiolipideanticoagulant circulantlupique Anti β 2 glycoprotéine I*

20 %

Hyperhomocystéinemie Dosage plasmatique de l’homocystéineMutation du gène MTHFR**

15 %

Hémoglobinurie paroxystique nocturne

Déficit CD55, CD 59 dans les érythrocytes et granulocytes

< 10 %

Maladies diverses- maladie de Behcet- sarcoïdose- colite ulcéreuse- connectivite

Critères conventionnels Rare

Médicaments- dacarbazine- contraceptifs

AnamnèseAnamnèse

RareFréquent

Grossesse Anamnèse Rare

* 2 prélèvements à 6 semaines d’intervalle** Méthylène tétrahydrofolate réductase

Fig. 2 – Biopsie ostéo-médullaire : Thrombocytémie essentielle (aspect declusters de mégacaryocytes).Osteomedullary biopsy: primary thrombocytemia (clusteredappearance of megacaryocytes).)

Page 4: Syndrome de Budd-Chiari

Syndrome de Budd-Chiari

1165

Cahi

er F

MC

négatives. Ces résultats très encourageants méritent d’être confirmés.• Hémoglobinurie paroxystique nocturne: il s’agit d’une affection clonale acquise des cellules sanguines caractérisée par un déficit en résidu glycosyl-phosphatidyl-inositol, résidu par lequel plusieurs protéines de surface sont ancrées dans la membrane cytoplasmique. Pour des raisons inconnues, la thrombose des veines hépatiques est une complication très fréquente de cette maladie exceptionnelle [26].• Le syndrome des antiphospholipides: Cette entité, initialement décrite chez des malades atteints de lupus érythémateux systémique, de connectivite, ou de tumeurs malignes, a deux caractéristiques (i) des anticorps sériques mis en évidence par des tests utilisant des phospholipides d’une part (ii) un risque augmenté de thromboses artérielles ou veineuses et d’avortement spontané. Elle peut également être rencontrée en l’absence de ces affections. Le syndrome des antiphospholipides rend compte de 15 à 20 % des cas de thromboses des veines hépatiques [23]. Dans la plupart des cas rapportés, les critères du diagnostic de lupus systémique de l’American Rhumatism Association, n’étaient pas remplis.

Etat prothrombotique héréditaire

Une enquête familiale et un dosage simultané des autres facteurs de coagulation doivent être effectués afin de distinguer les anomalies acquises (dues à l’insuffisance hépatique) et congénitales lorsqu’il existe un déficit des inhibiteurs de la coagulation. Le facteur V Leiden et le déficit en protéine C sont les 2 anomalies le plus souvent associées au SBC (Risque relatif par rapport à la population générale x 7 à 11) [18, 20, 29]. Le déficit en protéine S (5 %) et en antithrombine (3 %) sont plus rarement présents.

Facteur de risque hormonal

L’association d’un facteur de risque hormonal (contraception orale par œstro-progestatifs, grossesse) est élevée et semble exacerber une thrombophilie sous-jacente. Ce mécanisme est bien montré chez les malades qui ont une mutation du facteur V Leiden. En effet, ces 2 causes induisent un état de résistance à la protéine C activée. Le risque relatif de thrombose des veines hépatiques est de 2,37 lors d’un traitement récent (< 1 an) par contraception orale (30 ou 50 microg/jr d’Ethinyl œstradiol) [27].Plusieurs cas d’occlusion des veines hépatiques survenant pendant la grossesse ou les suites de couche, ont été rapportés [8, 11, 14]. Dans la plupart des cas il s’y associait une affection thrombogène comme une hémoglobinurie paroxystique nocturne, un syndrome myéloprolifératif primitif ou un facteur V Leiden. Une affection thrombogène sous-jacente, doit donc être suspectée à chaque fois qu’une thrombose des veines hépatiques se constitue au cours ou au décours d’une grossesse.

Affections thrombogènes systémiques diverses

La maladie de Behçet, peut se compliquer de thrombose des veines hépatiques [30]. Chez la plupart des malades l’occlusion des veines hépatiques accompagne une thrombose de la veine cave inférieure dont elle est probablement la conséquence. La colite ulcéreuse peut se compliquer de thrombose des veines hépatiques en raison de l’hypercoagulabilité qui résulte du syndrome inflammatoire, de la diminution de l’antithrombine III et de l’augmentation du facteur VIII. L’association avec la maladie cœliaque a été rapportée. La sarcoïdose est une cause très rare d’obstruction des grosses veines hépatiques; une atteinte granulomateuse des veinules hépatiques en l’absence d’obstruction des grosses veines est plus fréquente ; dans

certains cas elle pourrait être sensible à un traitement corticoïde. Chez quelques malades atteints de connectivite, une occlusion des veines hépatiques s’est constituée alors qu’il n’y avait ni anticoagulant lupique ni anticorps antiphospholipides. Des cas de vascularites immunoallergiques sans cause évidente se sont également accompagnés d’obstruction des veines hépatiques. Quelques cas de bloc suprahépatique ont été décrits au cours du syndrome hyper-éosinophilique idiopathique [8]. La toxicité endothéliale de certains constituants des éosinophiles a été incriminée.

SBC de cause inconnue

Quand tous les tests énumérés dans le tableau 1 sont mis en œuvre, la proportion des cas idiopathiques est inférieure à 10 %.

Au moins un facteur de risque est mis en évidence dans 90 % des cas et plusieurs dans 50 % des cas.

Diagnostic

Le diagnostic de SBC doit être suspecté dans les circonstances suivantes (figure 1) : (i) à chaque fois qu’une ascite, une augmentation de volume du foie et des douleurs abdominales hautes surviennent simultanément ; (ii) à chaque fois que chez un malade ayant les signes d’une maladie chronique du foie le caractère intraitable de l’ascite contraste avec le caractère modéré des anomalies des tests d’insuffisance hépatique ; (iii) à chaque fois qu’une maladie du foie survient chez un malade connu pour être atteint d’une affection thrombogène; (iv) à chaque fois qu’une insuffisance hépatique fulminante s’accompagne d’une augmentation de volume du foie et d’une ascite (v) à chaque fois qu’une maladie chronique du foie reste inexpliquée après que les causes classiques ont été exclues.

Dans presque la totalité des cas les procédés d’imagerie non invasive montrent l’obstruction des voies de drainage veineux hépatique.

Cette obstruction est certaine lorsque le flux est stagnant ou inversé dans une veine ou qu’un matériel solide dans la lumière est mis en évidence, ou qu’une obstruction avec dilatation d’amont est identifiée, ou qu’une circulation collatérale entre ces veines et les veines des territoires adjacents est présente [31]. Des signes indirects sont souvent associés, mais ne sont pas à eux seuls suffisant pour établir un diagnostic formel : hypertrophie du segment 1, parenchyme hétérogène, veines hépatiques non visibles, dilatation sinusoïdale et congestion centrolobulaire [2, 31]. En cas d’obstruction des petites veines hépatiques, les procédés d’imagerie non invasive sont souvent insuffisants pour établir le diagnostic, une biopsie hépatique doit alors être effectuée. Ce n’est que rarement que l’opacification des veines hépatiques est nécessaire.

Echographie-Doppler

Dans plus de 80 % des cas, l’obstruction des principales veines hépatiques peut être reconnue par la seule échographie-Doppler. Les signes spécifiques sont : un matériel hypoéchogène remplissant une veine élargie, une sténose avec une dilatation en amont (figure 3), un cordon hyperéchogène remplaçant l’une des principales veines hépatiques, des voies de dérivations collatérales intrahépatiques. Le Doppler pulsé et couleur montre au site de la sténose, une augmentation importante des vitesses circulatoires et, en amont de la sténose, une démodulation du

••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Page 5: Syndrome de Budd-Chiari

A. Plessier

1166

Cahi

er F

MC

flux remplaçant la morphologie triphasique habituelle. Des veines hépatiques non visibles, tortueuses ou de calibre réduit sont d’observation fréquente ; comme ces anomalies sont également observées en cas de cirrhose sans obstruction des veines hépatiques, elles ne peuvent être utilisées comme argument diagnostique.

Tomodensitométrie

La tomodensitométrie doit être utilisé avec précaution en cas d’insuffisance rénale ou d’ascite réfractaire. Les signes indirects comme le remaniement de la forme du foie, l’ascite, et une parenchymographie hétérogène après injection de produit de contraste orientent vers le diagnostic. La mise en évidence de l’obstruction des veines hépatiques est quelquefois difficile et il peut exister des faux-positifs notamment en cas de cirrhose ancienne quelle qu’en soit l’origine. La tomodensitométrie est utile pour caractériser la circulation collatérale intrahépatique, la veine cave inférieure et rechercher des arguments pour un SBC secondaire aux tumeurs du foie ou du rétropéritoine.

Imagerie par résonance magnétique

Les grosses veines hépatiques sont bien étudiées par l’IRM. Cette technique semble aussi performante que l’échographie pour mettre en évidence l’obstruction des veines hépatiques et la circulation collatérale intrahépatique. Elle pourrait être supérieure à l’échographie pour étudier la veine cave inférieure. La thrombose vasculaire donne un signal élevé dans les séquences en écho de Spin et l’absence de signal en écho de gradient. Le parenchyme hépatique est habituellement le siège d’un hypersignal lors des séquences pondérées en T2 à la phase aiguë, et d’un hyposignal en T2 à la phase chronique, peut être en raison de la fibrose. La tomographie et /ou l’IRM sont nécessaires pour la surveillance de nodules.

Biopsie hépatique

Dans 90 % des cas les résultats des procédés d’imagerie non invasifs permettent d’identifier une obstruction des gros troncs veineux, la biopsie n’est pas nécessaire. Elle reste cependant indispensable pour le diagnostic des SBC limité aux petites veines hépatiques [2].

Angiographie

L’opacification des veines hépatiques peut être obtenue par ponction transpariétale transcapsulaire à l’aiguille fine ou par canulation rétrograde des veines hépatiques à partir de la veine cave supérieure ou inférieure. Les anomalies indiquant un SBC sont : (i) l’oblitération segmentaire ou la sténose d’une veine hépatique principale ; (ii) des lacunes endoluminales ; (iii) l’opacification du réseau collatéral (figure 4). L’échec de canulation de l’ostium d’une veine hépatique n’est qu’un argument de présomption de l’occlusion de cette veine. La canulation rétrograde fait courir le risque d’aggraver une thrombose ou de déloger un caillot récent.La perméabilité de la veine cave inférieure est un déterminant important du traitement. Une cavographie inférieure doit être effectuée lorsque la perméabilité ne peut pas être clairement démontrée par les procédés non invasifs. L’opacification doit être couplée à une mesure de la pression sanguine dans la veine cave inférieure, afin de préciser les conséquences hémodynamiques de la compression par le segment I hypertrophié.La prévention de l’insuffisance rénale induite par les produits de contraste est un point essentiel. Lorsqu’une thrombolyse pharmacologique est envisagée, les procédés d’angiographie invasive ne doivent pas être mis en œuvre.

Dans presque la totalité des cas les procédés d’imagerie non invasive montrent l’obstruction des voies de drainage veineux hépatique.

Traitement

Le traitement vise quatre buts : l’éradication ou le contrôle de la cause, la prévention des thromboses veineuses, le contrôle des manifestations par les mesures non spécifiques, et le rétablissement du drainage veineux hépatique à basse pression.

Traitement de la cause

Cette partie essentielle de la stratégie thérapeutique dépasse le cadre de cet article.

Fig. 3 – Aspect de sténose courte d’une veine sus hépatique à l’échographie(flèche).Stenosis of a subhepatic vein at ultrasound (arrow).

Fig. 4 – Veinographie sus-hépatique : multiples veines collatérales hépatico-hépatiques donnant un aspect de « spider web ».Subhepatic venography: numerous collateral hepato-hepatic veinsgiving a spider web appearache.

••••••••••••••••••••

Page 6: Syndrome de Budd-Chiari

Syndrome de Budd-Chiari

1167

Cahi

er F

MC

La prévention des autres thromboses veineuses

La prévention de la constitution d’une thrombose dans les veines hépatiques restées perméables, la veine cave inférieure ou la veine porte, comme dans les autres territoires veineux, est de la plus haute importance. Cette prévention est justifiée chez les malades ayant une affection thrombogène identifiée. Elle est également justifiée lorsque aucune cause n’a été identifiée en faisant l’hypothèse qu’une affection thrombogène est probablement présente mais a été méconnue. Les héparines de bas poids moléculaire à la phase précoce relayées, dès que possible, par un antagoniste de la vitamine K, afin d’obtenir un INR entre 2 et 3 sont recommandées. La surveillance d’une éventuelle thrombopénie induite par l’héparine doit être particulièrement vigilante.Une justification supplémentaire du traitement anticoagulant est l’observation que le traitement par héparine seul peut s’accompagner d’une reperméabilisation de veines hépatiques thrombosées ou d’une thrombose combinée de la veine porte et des veines hépatiques sans nécessiter le recours à une intervention [2, 31].

Contrôle des manifestations par les moyens non spécifiques

Les principales complications sont traitées selon les recommandations applicables en cas de cirrhose d’autre origine [1].

Rétablissement d’un drainage veineux hépatique à basse pression

Il y a trois moyens de rétablir le drainage veineux hépatique : la reperméabilisation des voies de drainage obstruées, la dérivation portosystémique et la transplantation.

Reperméabilisation des voies de drainage veineux obstruéesL’angioplastie avec ou sans thrombolyse peut théoriquement être tentée chez les malades ayant une sténose courte localisée, soit chez 30 % des malades ayant une sténose des veines hépatiques et 60 % des malades ayant une sténose cave, en utilisant la voie percutanée endoluminale. Bien qu’une levée immédiate de l’obstacle ait été obtenue dans la plupart des cas, la récidive était habituelle excepté lorsqu’un tuteur métallique expansible (« stent ») avait été mis en place. Le taux de complications de ces techniques est faible et le taux d’efficacité en cas de succès technique est élevé. Par ailleurs une nouvelle tentative de reperméabilisation en cas de récidive de la sténose est facile à effectuer [32].Quand une thrombolyse pharmacologique est envisagée, les procédés diagnostiques invasifs doivent être évités.

Dérivations porto systémiqueLa transformation de la veine porte en une voie efférente est la justification théorique de la dérivation portosystémique.Les anastomoses chirurgicales n’ont pas montré de bénéfice en terme de survie. Ce sont les dérivations portocaves latéro-latérales et les dérivations mésocaves qui ont donné les meilleurs résultats. L’interposition d’un greffon veineux était généralement nécessaire. Cependant la mortalité péri-opératoire était élevée, comprise entre 0 et 30 %. La thrombose du shunt survenait chez 25 % des malades environ et était habituellement une complication précoce. Toutefois lorsqu’il n’ y avait pas eu de dysfonction de l’anastomose, les résultats étaient très

encourageants avec des malades qui restaient asymptomatiques avec une bonne qualité de vie [15].De ce fait le TIPS a fait l’objet de nombreuses publications récentes [33-35]. En effet, lorsqu’il est mis en place, soit par voie trans-veineuse hépatique soit par voie trans-cave, le taux d’efficacité est proche de 90 %. A l’heure actuelle, le TIPS est considéré comme le procédé de choix pour effectuer une anastomose porto-systémique, bien que le recul soit encore faible. En effet, la morbidité per et post opératoire est faible et la reperméabilisation en cas de sténose facilement accessible. Il n’y a pas d’étude contrôlée permettant de comparer le TIPS à l’anastomose porto-cave chirurgicale (APCC), mais la faible morbidité du TIPS et son efficacité le font préférer à l’APCC. La morbi-mortalité sont corrélées à une courbe d’apprentissage de cette technique plus difficile dans cette indication qu’au cours des cirrhoses d’autre origine. La principale complication tardive est l’obstruction secondaire, qui lorsqu’elle est dépistée précocement est facilement corrigée par une angioplastie du TIPS. La réapparition d’une ascite doit faire suspecter une obstruction du TIPS et envisager une opacification associée à une évaluation hémodynamique. Une surveillance hebdomadaire les 15 premiers jours, puis mensuelle les 2 premiers mois, puis trimestrielle par échographie-doppler est recommandée.

Transplantation hépatiqueLes résultats globaux de la transplantation sont similaires à ceux des autres indications mais la comparaison est rendue difficile par le manque d’information sur l’état des malades au moment du traitement [36]. Les complications hémorragiques et thrombotiques sont toutefois plus élevées que dans les autres indications.

Indications

Selon des recommandations d’expert,

un algorithme thérapeutique en trois étapes successives peut être proposé : traitement médical ( reperméabilisation percutanée) ; TIPS ; transplantation hépatique (figure 5).

Une première étape consiste à traiter les facteurs de risque du SBC chez tous les malades (traitement anticoagulant à vie en l’absence de contre-indication, traitement de la thrombophilie

Manifestations SévèresAnticoagulants

Anticoagulants +Traitement Médical

AngioplastieStent

TransplantationHépatique(TH)

Non

Oui

TIPS

Fig. 5 – Stratégie thérapeutique au cours du SBC.Treatment strategy for BCS.

* Manifestations sévères : ascite, TP < 50 %, VO 2, dénutrition

•••••••••••••••••••••••••

Page 7: Syndrome de Budd-Chiari

A. Plessier

1168

Cahi

er F

MC

s’il est indiqué). Un traitement habituel des éventuels complica-tions de l’hypertension portale est également mis en place selon les recommandations applicables à la cirrhose. Chez les mala-des symptomatiques ou l’ayant été, une sténose courte est systé-matiquement recherchée et traitée lorsqu’elle existe. Environ un mois après la mise en route de ces différentes thérapeutiques, une évaluation clinique, biologique, et radiologique est effectuée : en cas de persistance ou d’aggravation des symptômes, une dérivation porto-systémique par TIPS est alors envisagée. En cas d’échec du TIPS, une transplantation est effectuée [2].

PronosticL’analyse multivariée de différents facteurs indique que l’age, le score de Child-Pugh, la présence d’une ascite réfractaire et les formes subaigües sont des facteurs pronostiques indépendants significativement associés à une moins bonne survie [12, 37, 38] (figure 5). Des scores pronostiques ont étés décrits et permettent de distinguer situations de mauvais pronostic de situations de meilleur pronostic. Ces scores doivent être validés dans des études ultérieures [15, 38].Le pronostic du SBC s’est nettement amélioré au cours des dernières années. L’histoire naturelle n’est pas bien connue. La mortalité spontanée serait d’environ 90 % à 3 ans.

Le pronostic global actuel est bon, avec une survie à 5 ans de 85 % (données personnelles).

sous réserve d’une prise en charge spécialisée et multidiscipli-naire initiale.

RÉFÉRENCES

1. de Franchis R. Evolving consensus in portal hypertension. Report ofthe Baveno IV consensus workshop on methodology of diagnosis andtherapy in portal hypertension. J Hepatol 2005;43:167-76.

2. Janssen HL, Garcia-Pagan JC, Elias E, Mentha G, Hadengue A,Valla DC. Budd-Chiari syndrome: a review by an expert panel.J Hepatol 2003;38:364-71.

3. EN-Vie consortium. Guidelines for the management of BCS, 2004 :http://www.envie-project.org/index.html.

4. Ludwig J, Hashimoto E, McGill D, Heerden Jv. Classification ofhepatic venous outflow obstruction:ambiguous terminology of theBudd-Chiari syndrome. Mayo Clin Proc 1990;6

5. Parker RGF. Occlusion of the hepatic veins in man. Medicine(Baltimore) 1959;38:369-402.

6. Hadengue A, Poliquin M, Vilgrain V, Belghiti J, Degott C, Erlinger S,et al. The changing scene of hepatic vein thrombosis: recognition ofasymptomatic cases. Gastroenterology 1994;106:1042-7.

7. Panis Y, Belghiti J, Valla D, Benhamou JP, Fekete F. Portosystemicshunt in Budd-Chiari syndrome: long-term survival and factorsaffecting shunt patency in 25 patients in Western countries. Surgery1994;115:276-81.

8. Valla D, Benhamou JP. Obstruction of the hepatic veins orsuprahepatic inferior vena cava. Dig Dis 1996;14:99-118.

9. Cazals-Hatem D, Vilgrain V, Genin P, Denninger MH, Durand F,Belghiti J, et al. Arterial and portal circulation and parenchymalchanges in Budd-Chiari syndrome: a study in 17 explanted livers.Hepatology 2003;37:510-9.

10. Vilgrain V, Lewin M, Vons C, Denys A, Valla D, Flejou JF, et al.Hepatic nodules in Budd-Chiari syndrome: imaging features. Radio-logy 1999;210:443-50.

11. Deltenre P, Denninger MH, Hillaire S, Guillin MC, Casadevall N,Briere J, et al. Factor V Leiden related Budd-Chiari syndrome. Gut2001;48:264-268.

12. Langlet P, Escolano S, Valla D, Coste-Zeitoun D, Denie C, Mallet A,et al. Clinicopathological forms and prognostic index in Budd-Chiarisyndrome. J Hepatol 2003;39:496-501.

13. Deniè C, Zeitoun G, Azar N, El Younsi M, Hadengue A, Boudet MJ,et al. Acute Budd-Chiari syndrome:spontaneously reversible exacer-bation of hepatocellular necrosis but bad long term prognosis. Hepa-tology 1995;22:253A.

14. Dilawari JB, Bambery P, Chawla Y, Kaur U, Bhusnurmath SR,Malhotra HS, et al. Hepatic outflow obstruction (Budd-Chiari syn-drome). Experience with 177 patients and a review of the literature.Medicine (Baltimore) 1994;73:21-36.

15. Murad SD, Valla DC, de Groen PC, Zeitoun G, Hopmans JA,Haagsma EB, et al. Determinants of survival and the effect of porto-systemic shunting in patients with Budd-Chiari syndrome. Hepatolo-gy 2004;39:500-8.

16. Okuda K. Inferior vena cava thrombosis at its hepatic portion (oblite-rative hepatocavopathy). Semin Liver Dis 2002;22:15-26.

17. Okuda K. Membranous obstruction of the inferior vena cava: etiologyand relation to hepatocellular carcinoma. Gastroenterology 1982;82:376-9.

18. Denninger MH, Chait Y, Casadevall N, Hillaire S, Guillin MC,Bezeaud A, et al. Cause of portal or hepatic venous thrombosis inadults: the role of multiple concurrent factors. Hepatology 2000;31:587-91.

19. Chait Y, Condat B, Cazals-Hatem D, Rufat P, Atmani S, Chaoui D,et al. Relevance of the criteria commonly used to diagnose myelopro-liferative disorder in patients with splanchnic vein thrombosis. Br JHaematol 2005;129:553-60. 20.

20. Denninger MH, Beldjord K, Durand F, Denie C, Valla D,Guillin MC. Budd-Chiari syndrome and factor V Leiden mutation.Lancet 1995;345:525-6.

21. James C, Ugo V, Casadevall N, Constantinescu SN, Vainchenker W.A JAK2 mutation in myeloproliferative disorders: pathogenesis andtherapeutic and scientific prospects. Trends Mol Med 2005;2:2.

22. James C, Ugo V, Le Couedic JP, Staerk J, Delhommeau F, Lacout C,et al. A unique clonal JAK2 mutation leading to constitutive signal-ling causes polycythaemia vera. Nature 2005;434:1144-8.

23. Pelletier S, Landi B, Piette JC, Ekert P, Coutellier A, Desmoulins C,Fadlallah JP, Herson S, Valla D. Antiphospholipid syndrome as thesecond cause of non-tumorous Budd- Chiari syndrome. J Hepatol1994;21:76-80.

24. Ugo V, James C, Vainchenker W. [A unique clonal JAK2 mutationleading to constitutive signalling causes polycythaemia vera]. MedSci (Paris) 2005;21:669-70.

25. Urano Y, Ohmori H, Sugimura H, Fukushima T. [Behcet’s diseasewith Budd-Chiari syndrome. Apropos of a case. Review of casesautopsied in Japan and of the literature]. Ann Pathol 1986;6:192-6.

26. Valla D, Dhumeaux D, Babany G, Hillon P, Rueff B, Rochant H,et al. Hepatic vein thrombosis in paroxysmal nocturnal hemoglobi-nuria. A spectrum from asymptomatic occlusion of hepatic venulesto fatal Budd- Chiari syndrome. Gastroenterology 1987;93:569-75.

27. Valla D, Le MG, Poynard T, Zucman N, Rueff B, Benhamou JP. Riskof hepatic vein thrombosis in relation to recent use of oral contracep-tives. A case-control study. Gastroenterology 1986;90:807-11.

28. Raj K, Patel NL, Heneghan MA, Westwood N, Milojkovic D,Thanigaikumar K, et al. Prevalence of the Activating JAK2 TyrosineKinase Mutation V617F in the Budd-Chiari Syndrome. Blood2005;106:2588 [Abstract].

29. Janssen HL, Meinardi JR, Vleggaar FP, van Uum SH, Haagsma EB,van Der Meer FJ, et al. Factor V leiden mutation, prothrombin genemutation, and deficiencies in coagulation inhibitors associated withbudd-chiari syndrome and portal vein thrombosis: results of a case-control study. Blood 2000;96:2364-8.

30. Bismuth E, Hadengue A, Hammel P, Benhamou JP. Hepatic veinthrombosis in Behcet’s disease. Hepatology 1990;11:969-74.

••••••••••••••••

Page 8: Syndrome de Budd-Chiari

Syndrome de Budd-Chiari

1169

Cahi

er F

MC

31. Valla DC. The diagnosis and management of the Budd-Chiarisyndrome: consensus and controversies. Hepatology 2003;38:793-803.

32. Barrault C, Plessier A, Valla D, Condat B. [Non surgical treatment ofBudd-Chiari syndrome: a review]. Gastroenterol Clin Biol 2004;28:40-9.

33. Perello A, Garcia-Pagan JC, Gilabert R, Suarez Y, Moitinho E,Cervantes F, et al. TIPS is a useful long-term derivative therapy forpatients with Budd- Chiari syndrome uncontrolled by medical the-rapy. Hepatology 2002;35:132-9.

34. Mancuso A, Fung K, Mela M, Tibballs J, Watkinson A,Burroughs AK, et al. TIPS for acute and chronic Budd-Chiari syndro-me: a single-centre experience. J Hepatol 2003;38:751-4.

35. Hernandez-Guerra M, Turnes J, Rubinstein P, Olliff S, Elias E,Bosch J, et al. PTFE-covered stents improve TIPS patency in Budd-Chiari syndrome. Hepatology 2004;40:1197-202.

36. Srinivasan P, Rela M, Prachalias A, Muiesan P, Portmann B,Mufti GJ, et al. Liver transplantation for Budd-Chiari syndrome.Transplantation 2002;73:973-7.

37. Langlet P, Escolan S, Zeitoun G, Mallet A, Vinel JP, Belghiti J, et al.Validation of prognostic factors and reeavluation of portosystemicshunting in Budd-Chiari syndrome. Hepatology 1998;28:450A.

38. Zeitoun G, Escolano S, Hadengue A, Azar N, El Younsi M, Mallet A,et al. Outcome of Budd-Chiari syndrome: a multivariate analysis offactors related to survival including surgical portosystemic shunting.Hepatology 1999;30:84-9.