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Surveillance de la digue du Rorota : présentation des données acquises en 2013 Rapport final BRGM/RP-63276-FR Février 2014

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Surveillance de la digue du Rorota : présentation des données acquises en

2013 Rapport final

BRGM/RP-63276-FR Février 2014

Surveillance de la digue du Rorota : présentation des données acquises

en 2013 Rapport final

BRGM/RP-63276-FR Février 2014

Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM PSP13GUY05

A. Courbin Avec la collaboration de

B. Joseph

Vérificateur :

Nom : B. Mougin

Date : 24/02/2014

Approbateur :

Nom : A. Blum

Directeur du BRGM/Guyane

Date : 17/03/2014

Le système de management de la qualité et de l’environnement est certifié par AFNOR selon les normes ISO 9001 et ISO 14001.

Mots-clés : Piézométrie, Digue, Rorota, Guyane En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Courbin A. (2014) – Surveillance de la digue du Rorota : présentation des données acquises en 2013. Rapport final. BRGM/RP-63276-FR, 25 p., 12 ill. © BRGM, 2014, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 3

Synthèse

A la demande de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL), le BRGM a mis en place un programme de surveillance de la digue du lac du Rorota (commune de Rémire-Montjoly), ouvrage classé « Grand Barrage de France » depuis l’année 2008. Depuis plusieurs années, dans le cadre de la convention d’assistance scientifique et technique qui lient la CACL et le BRGM, partenariat bénéficiant du soutien du FEADER, le BRGM a mis en œuvre un programme de surveillance de la digue.

Ce programme consiste en un suivi hebdomadaire de la piézométrie de la digue, du niveau du lac et des débits de deux fuites canalisées. Ce rapport synthétise les données acquises en 2013. Il dresse le bilan suivant :

les fuites de la digue entraînent une inondation quasi permanente du pied de celle-ci ;

les débits des fuites sont corrélés au niveau du lac ;

aucune modification notable du fonctionnement de la digue (piézométrie et fuite) n’est constatée ;

la répartition des charges hydrauliques au sein de l’ouvrage reste inchangée depuis le début du suivi : sa stabilité n’est pas remise en question.

Afin de confirmer cette stabilité, une reconnaissance de terrain sera réalisée par un géologue au cours de l’année 2014 et éventuellement complétée l’année suivante par des investigations.

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 5

Sommaire

1. Introduction ............................................................................................................. 7

2. Contexte géologique et hydrogéologique du Mont Mahury ................................. 9

2.1. CONTEXTE GÉOLOGIQUE .............................................................................. 9

2.2. CONTEXTE HYDROGÉOLOGIQUE ................................................................ 10

3. Caractéristiques du réseau de surveillance de la digue du Rorota ................... 13

3.1. RÉSEAU PIÉZOMÉTRIQUE ............................................................................ 14

3.1.1. Descriptif des piézomètres de surveillance ............................................. 14

3.1.2. Constats réalisés lors de la surveillance hebdomadaire .......................... 15

3.2. DÉBITS DE FUITE ........................................................................................... 16

3.3. NIVEAUX D’EAU DU LAC................................................................................ 17

4. Résultats du réseau de surveillance de la digue en 2013 ................................... 19

4.1. PIÉZOMÉTRIE DE LA DIGUE ......................................................................... 19

4.2. DÉBITS DE FUITE ........................................................................................... 21

5. Conclusion ............................................................................................................. 23

6. Bibliographie ......................................................................................................... 25

Liste des illustrations

Illustration 1 – Localisation du lac du Rorota sur le Mont Mahury................................................. 7

Illustration 2 – Extrait de la carte géologique de l'Ile de Cayenne (secteur du Mont Mahury) ...... 9

Illustration 3 – Fonctionnement hydrogéologique du Mont Mahury ............................................ 11

Illustration 4 – Emplacement des dispositifs de suivi de la digue ............................................... 13

Illustration 5 – Réseau de surveillance piézométrique et des débits de fuite de la digue ........... 14

Illustration 6 – Caractéristiques des piézomètres de suivi de la digue du Rorota....................... 14

Illustration 7 – Détérioration du réseau de surveillance .............................................................. 15

Illustration 8 – Appareils de mesures des débits de fuite et entretien du dispositif..................... 16

Illustration 9 – Système de mesure du niveau du lac du Rorota ................................................. 17

Illustration 10 – Evolution de la piézométrie de la digue durant l’année 2013 ............................ 19

Illustration 11 – Digue du Rorota – Profil SW-NE........................................................................ 20

Illustration 12 – Débits de fuite de la digue en 2013 ................................................................... 21

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 7

1. Introduction

Le vieux bourg de Rémire ainsi que la zone industrielle de Dégrad–des-Cannes sont principalement alimentés en eau potable par les installations AEP du Mont Mahury qui produisent 5000 m3/j. Cela représente pour la CACL environ 10% de la production d’eau potable sur son territoire. La production d’eau potable est réalisée à travers l’exploitation de trois ressources distinctes : le lac du Rorota, celui de Rémire et le puits de l’usine de traitement des eaux du Rorota (Illustration 1).

Le lac du Rorota représente la réserve principale de ce réseau d’adduction avec une capacité d’un million de mètres cube (à hauteur de remplissage maximale), volume retenu artificiellement par une digue dont les premières fondations dateraient du XVIIe siècle.

Illustration 1 – Localisation du lac du Rorota sur le Mont Mahury (source : IGN)

Digue du Rorota – Surveillance 2013

8 BRGM/RP-63276-FR – Rapport final

La digue du Rorota présente des problèmes d’étanchéité depuis plusieurs dizaines d’années, phénomène mis à jour notamment par des fuites visibles en pied de digue.

Les conclusions des visites préliminaires réalisées en 2000 et 2001 par le Bureau d’Etudes Techniques et de Conseil sur les Grands Barrages de France (BETCGB) et le classement de la digue en 2008 en Grand Barrage de France, ont obligé la CACL à mettre en place un réseau de surveillance pérenne afin de contrôler la stabilité de l’ouvrage. Confirmée en 2011 en catégorie C selon le classement article R214-112 du code de l’environnement1, la digue du Rorota est soumise au décret n° 2007-1735 du 11 décembre 2007 relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques.

Depuis son classement, plusieurs études ont été réalisées et notamment une étude géophysique approfondie2 qui précise la structure de la digue déjà approchée en 2001 par le biais d’investigations au pénétromètre3.

En parallèle aux études ponctuelles réalisées, un suivi hebdomadaire de la situation piézométrique et des débits de fuite de la digue, mis en place antérieurement au classement de l’ouvrage en Grand Barrage de France a permis une surveillance continue de la digue.

Cette surveillance se poursuit aujourd’hui, dans le cadre de la troisième convention d’application entre la CACL et le BRGM, en continuité des suivis de 2009, 20104, 20115 et 20126.

A partir d’avril 2012 douze piézomètres ont été surveillés sur la digue ainsi que les deux canaux de fuite en aval de cette dernière.

1 Rapport d’expertise BRGM/RP-60138-FR 2 Rapport BRGM/RP-56603-FR 3 Rapport BRGM RP-52271-FR 4 Rapport BRGM/RP-59993-FR 5 Rapport BRGM/RP-60766-FR 6 Rapport BRGM/RP-62100-FR

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 9

2. Contexte géologique et hydrogéologique du Mont Mahury

La digue du Rorota est située sur le sommet tabulaire de la Montagne du Mahury qui forme un plateau de 5,7 km2 environ et situé à une altitude comprise entre 140 et 160 m NGG. La montagne est incisée sur ses flancs par des cours d’eau pérennes qui pour la plupart prennent leur source sur le plateau de la Montagne du Mahury, c’est par exemple le cas des ruisseaux de Rémire et du Rorota.

2.1. CONTEXTE GÉOLOGIQUE

Le massif du Mahury est constitué par la série métamorphique de l'île de Cayenne (Illustration 2). Cette formation de socle est de nature dioritique d'âge Paléoprotérozoïque (2 150 à 2 000 Ma).

Illustration 2 – Extrait de la carte géologique de l'Ile de Cayenne (secteur du Mont Mahury)

Lac du Rorota

Digue du Rorota – Surveillance 2013

10 BRGM/RP-63276-FR – Rapport final

De nombreux filons de dolérite sub-verticaux d’épaisseur métrique à décamétrique orientés NNO-ESE recoupent l’ensemble de cette formation. Les filons de dolérite les plus épais présentent parfois un cœur gabbroïque, conséquence d’un refroidissement plus lent. De plus, on note la présence de filons de pegmatite et d’aplite d’épaisseur métrique qui sont a priori contemporains de la mise en place du craton.

Sous l'effet conjugué du climat et de la tectonique, les roches de socle de la région de Cayenne, et donc la Montagne du Mahury, ont subi plusieurs phases d’altérations entrecoupées de grandes phases d’érosion depuis la fin du Crétacé à aujourd’hui. Nous sommes donc en présence, à l’échelle régionale, d’un profil d’altération polyphasé, où l’ancien profil d’altération daté du Crétacé-Eocène a été décapé en partie ou en totalité puis ré-altéré.

Sur la Montagne du Mahury, l’épaisseur du profil d’altération est évaluée à au moins 100 mètres d’épaisseur. Cependant, il est probable que celui-ci s’étende en profondeur jusqu’au niveau de la mer voire en dessous. Celui-ci est constitué en moyenne de 3 à 7 m de cuirasse, de 20 à 25 m de saprolite et d’une zone fissurée d’au moins 80 m d’épaisseur.

2.2. CONTEXTE HYDROGÉOLOGIQUE

Le lac du Rorota est alimenté par le ruissellement hypodermique des eaux météoriques sur les altérites. Le lac se situe dans un régime hydrogéologique relié aux phases d’altérations et d’érosions du substratum dioritique et dont le fonctionnement suit un modèle conceptuel classique d’aquifère de socle (méthodologie décrite par Wyns et al., 19997).

Le ruisseau de Rémire prend sa source à l’interface zone fissuré/saprolite. Les augmentations de débit vers l’aval observées correspondent au drainage de la zone fissurée. Le ruisseau du Rorota quant à lui prend sa source et s’écoule dans l’horizon de saprolite. L’augmentation de débit mesurée entre l’amont et l’aval est également due à un drainage de l’aquifère ; dans ce cas, la saprolite.

Des mesures de débit réalisées en novembre 2008 ont permis d’évaluer à environ 30 m3/h la quantité d’eau en provenance de l’aquifère drainé par les cours d’eau de la Montagne du Mahury à l’étiage.

Un bilan hydrogéologique du Mont Mahury a été réalisé en 20098 dont l’Illustration 3 ci-dessous dresse le fonctionnement.

7 BRGM/RR-40519 FR, 1999 8 BRGM/RP-57251-FR, 2009

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 11

Illustration 3 – Fonctionnement hydrogéologique du Mont Mahury

D’un point de vue hydrologique, la zone reçoit une pluie annuelle de l’ordre de 2 700 mm (station Montjoly, données de 1957 à 1997). D’après des études réalisées en 19889, environ 900 mm (soit 600 m3/h) contribueraient au ruissèlement par les cours d’eau et 140 à 200 mm (90 à 130 m3/h) à la recharge de l’aquifère de socle (ressource en eau souterraine renouvelable). Les 1 600 mm restants sont « évapo-transpirés ».

9 Etudes réalisées en 1988 par Henou et Delineau (rapport BRGM/88GUY013)

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 13

3. Caractéristiques du réseau de surveillance de la digue du Rorota

La mise en œuvre du système de surveillance a pour but d’évaluer la répartition des charges hydrauliques (piézomètre) et de contrôler la variation des débits de fuite en pied de digue (débitmètres).

Le réseau de surveillance de la digue (cf. Illustration 6) est constitué en 2013 de deux systèmes de suivi : le réseau piézométrique installé sur la digue et la mesure des débits de fuite en contre-bas de la digue situé en aval du barrage. Chaque donnée est comparée à la hauteur du lac (paragraphe 4). La carte ci-dessous (Illustration 4) montre la configuration du site et les emplacements relatifs des ouvrages suivis.

Illustration 4 – Emplacement des dispositifs de suivi de la digue

Digue du Rorota – Surveillance 2013

14 BRGM/RP-63276-FR – Rapport final

3.1. RÉSEAU PIÉZOMÉTRIQUE

3.1.1. Descriptif des piézomètres de surveillance

Le réseau de surveillance piézométrique peut se différentier en deux sous-systèmes de suivi en fonction de leur localisation sur la digue : on distingue les piézomètres du haut de la digue (Pz 17, Pz 14, Pz 10, Pz 12, Pz 11, Pz 15 et Pz 9) et les piézomètres du bas de la digue (Pz 16, Pz 3, Pz 5, Pz 4, Pz 2).

L’Illustration 5 montre la répartition géographique des ouvrages de surveillance dont les piézomètres.

Illustration 5 – Réseau de surveillance piézométrique et des débits de fuite de la digue

Les piézomètres situés en haut de la digue ont des profondeurs comprises entre 7 et 10 mètres. Les ouvrages du bas de la digue sont moins profonds et atteignent au maximum 4,3 mètres de profondeur (Illustration 6).

Illustration 6 – Caractéristiques des piézomètres de suivi de la digue du Rorota

Identification des piézomètresProfondeur

d'origine (m)

Profondeur mesurée le

19/03/2013 par rapport au sol (m)

Côte NGG

(m)

Date

d'équipement

Pz 17 361 118 539 716 10,30 9,31 125,13 2009

Pz 14 361 134 539 630 10,00 9,68 124,88 2001

Pz 10 361 143 539 640 10,00 9,29 124,84 2001

Pz 12 361 152 539 645 10,00 9,70 124,87 2001

Pz 11 361 156 539 655 10,00 8,71 124,91 2001

Pz 15 361 170 539 761 11,15 10,17 124,91 2009

Pz 09 361 175 539 667 8,00 7,55 124,91 2001

Pz 16 361 150 539 760 4,50 3,19 117,82 2009

Pz 05 361 135 539 654 4,22 4,28 117,55 2001

Pz 03 361 125 539 642 3,00 3,03 117,17 2001

Pz 04 361 135 539 767 1,40 0,75 114,04 2001

Pz 02 361 145 539 666 2,00 2,00 114,90 2001

Coordonnées X et Y

(UTM 22N)

Piézomètres sur le sommet de la digue

Piézomètres au pied de la digue

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 15

Les piézomètres, mis en place en 2001, à la suite d’une campagne de sondages tarière-pénétromètre (Pz 14, Pz 12, Pz 10, Pz 11, Pz 9, Pz 5, Pz 3, Pz 4, Pz 2), ont été équipés en tubes PVC de diamètre 50 mm crépinés sur toute la hauteur. Les ouvrages Pz 15, Pz 16 et Pz 17 installés en 2009 sont équipés en tube PVC de 40 mm également crépinés sur toute la longueur.

3.1.2. Constats réalisés lors de la surveillance hebdomadaire

Des détériorations ont pu être constatées sur les piézomètres de la digue du lac du Rorota durant les mois d’août et de septembre 2013 (Illustration 7).

Illustration 7 – Détérioration du réseau de surveillance

Une grande partie des piézomètres situés en haut de la digue ont été endommagés (Pz 14, 10, 12, 11, 15 et 09) laissant pour certains des trous béants pouvant entrainer leur obstruction à terme.

La mise en place d’un panneau interdisant l’entrée au public ainsi qu’un grillage empêchant l’accès à ce site semble indispensable pour maintenir et assurer un suivi correct.

Absence de tube : rebouchage du piézomètre

Absence de tube

Développement de plantes autour de l’orifice du tubage arraché

Détérioration piézomètres – haut de la digue

Digue du Rorota – Surveillance 2013

16 BRGM/RP-63276-FR – Rapport final

3.2. DÉBITS DE FUITE

Les débits de fuite en aval de la digue sont mesurés à l’aide de deux sections jaugées (canaux Venturi, HYDROLOGIC ALPHEE série 4020) sur lesquelles les niveaux d’eau sont mesurés avec deux télémètres à ultrasons (Illustration 8 – a/). Ils sont nommés « débitmètre 1 » et « débitmètre 2 » (localisation Illustration 5). Les débits en m3/h sont fournis directement par les appareils (Illustration 8 – b/) en fonction des caractéristiques techniques des canaux Venturi.

Hors service depuis 2010 du fait d’actes de malveillance, le système de mesure de débit a été réinstallé et réinitialisé en février 2011 par les services de la Société Guyanaise Des Eaux (SGDE. Les données journalières sont fournies directement via un fichier Excel par la SGDE.

Du fait de dysfonctionnements ponctuels des débitmètres (constatés lors des visites hebdomadaires), des mesures manuelles de hauteur d’eau sont régulièrement réalisées par le BRGM afin de maintenir une surveillance des débits de fuite.

De plus, l’accumulation de débris végétaux dans les canaux Venturi provoque une stagnation en surface de ceux-ci et empêche une mesure correcte des débits. Ainsi, un nettoyage hebdomadaire des canaux est réalisé (Illustration 8 – c/)

a/ Télémètre à ultrason 1

b/ Pied de digue – armoire comprenant les

débitmètres

c/ Entretien du canal

Venturi 1

Illustration 8 – Appareils de mesures des débits de fuite et entretien du dispositif

Suite à un violent orage parvenu le 12 mai 2013, les débitmètres ont cessé de fonctionner. Les appareils ont été réparés puis réinstallés le 28 août 2013.

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 17

3.3. NIVEAUX D’EAU DU LAC

Les niveaux du lac sont relevés sur l'échelle limnimétrique. Le "zéro" de l'échelle est à la côte 114.59 m NGG (Illustration 9).

En soutien à cette mesure visuelle, le niveau du lac est également mesuré par la SGDE à l'aide d'un capteur de pression situé dans le fond du lac. Les données sont télétransmises directement à la SGDE et à l’usine du Rorota. Ces mesures présentent un décalage à peu près constant de 20 cm entre la mesure limnimétrique et la sonde (niveau lac ≈ mesure sonde – 20 cm).

Illustration 9 – Système de mesure du niveau du lac du Rorota

Echelle limnimétrique

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 19

4. Résultats du réseau de surveillance de la digue en 2013

4.1. PIÉZOMÉTRIE DE LA DIGUE

La surveillance piézométrique de la digue a été réalisée tout au long de l’année 2013. L’ensemble des résultats est reporté sur le graphique de l’Illustration 10.

Les traits pleins correspondent aux piézomètres situés au sommet de la digue et ceux en pointillés, aux piézomètres en pied de digue.

Illustration 10 – Evolution de la piézométrie de la digue durant l’année 2013

Trois piézomètres (17, 14 et 9) ont des niveaux piézométriques globalement plus élevés que les 9 autres.

Cela s’explique par les résultats des investigations menées par le BRGM en 201110 qui montrent que (Illustration 11) :

les plus fortes charges piézométriques sont situées sur la partie du barrage qui se trouve en appui sur la rive gauche (Pz 17 et Pz 14) ;

10 Rapport BRGM RP-50719-FR

Digue du Rorota – Surveillance 2013

20 BRGM/RP-63276-FR – Rapport final

d’une manière générale, le niveau piézométrique est plus élevé sur les flancs (Pz 17, 14 et 9) qu’au niveau de la partie centrale. Ce phénomène s’explique par la présence de terrains de nature plus perméable que le corps de digue et par une déficience du système de drainage latéral au contact du terrain naturel et de l’ouvrage rive gauche.

Illustration 11 – Digue du Rorota – Profil SW-NE

L’Illustration 10 permet d’observer deux groupes d’ouvrages en fonction de la variation de leur piézométrie :

les points de surveillance dont les niveaux statiques ne suivent pas ou peu celui du lac :, Pz 12, Pz 11, Pz 15, Pz 09 situés au sommet de la digue et Pz 16, Pz 4, Pz 2 situés en pied de digue :

les ouvrages qui suivent nettement les variations du lac : Pz 17, Pz 14 et Pz 10 situés en sommet de digue ainsi que Pz 5 et Pz 3 situés en pied de digue.

La différence de comportement ainsi que les écarts de piézométrie entre les stations peuvent s’expliquer par (i) la présence de circuits hydrauliques privilégiés au sein de la digue (piézomètre suivant les fluctuations du lac) et (ii) la présence de zones imperméables au sein du barrage (niveaux piézométriques variant peu).

En 2013, le comportement des niveaux statiques pour chacun des piézomètres est semblable à ceux observés lors des années de suivi antérieures.

En d’autre terme, la répartition des charges hydrauliques au sein de l’ouvrage reste inchangée depuis le début du suivi : la structure de la digue se maintient ; sa stabilité n’est donc, au regard des données disponibles, pas remise en question.

Digue du Rorota – Surveillance 2013

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4.2. DÉBITS DE FUITE

Les fuites de la digue entrainent une inondation quasi permanente du pied aval de la digue.

En association avec les mesures hebdomadaires de niveau piézométrique et du lac, les débits de fuite ont été surveillés par l’intermédiaire des sondes automatiques (Illustration 12) dont les résultats vont du 01/01/13 au 17/12/13 (données SGDE).

Illustration 12 – Débits de fuite de la digue en 2013

Les valeurs erronées correspondent aux valeurs de débit enregistrées par le débitmètre 1 et qui sont fortement exagérées ou ponctuellement trop élevées (canal bouché par la végétation, dérèglement des débitmètres, etc.). Les écoulements au niveau des seuils ne permettent pas d’envisager de tels débits.

Afin d’éviter ces résultats et l’impossibilité de leur interprétation, un étalonnage trimestriel des deux débitmètres est vivement recommandé.

Depuis le début du suivi, les débits de fuite témoignent d’une corrélation avec le niveau du lac.

Cependant, l’absence de mesure durant près de 4 mois et les valeurs de débits erronées ne permettent pas de conclure scientifiquement sur une corrélation entre les débits de fuite et le niveau de lac du Rorota. Néanmoins, sur la période sèche et après la réinstallation des débitmètres étalonnés, il semble que les variations de débits soient cohérentes avec le niveau du lac.

Valeurs de débit erronées

Absence de mesure : Débitmètres HS

Augmentation de la fréquence d’enregistrement

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 23

5. Conclusion

Confirmée en 2011 en catégorie C en tant qu’ouvrage classé Grand barrage de France, la digue du Rorota est soumise à la règlementation imposée par le code de l’environnement (article R214-112) avec notamment l’obligation de surveillance afin d’assurer la sécurité de l’ouvrage.

Douze piézomètres et deux canaux de fuite équipés de débitmètres permettent la surveillance de la digue. A l’instar des années 2009, 2010, 2011 et 2012, la surveillance de la digue montre que :

de manière générale la piézométrie de la digue ainsi que le débit des fuites suivent les variations de niveau du lac ;

la répartition des charges hydrauliques au sein de l’ouvrage reste inchangée depuis le début du suivi : la structure de la digue se maintient ; sa stabilité n’est donc, a priori et d’après les données disponibles, pas remise en question.

Les données acquises en 2013 confirment que le comportement de la digue reste stable. Ces années de suivi montrent, en effet, que les ouvrages de surveillance (piézomètres et débitmètres) conservent dans le temps leurs caractéristiques et leurs réponses face aux variations du niveau du lac.

Afin de confirmer la stabilité de la digue, le suivi par le BRGM continue et une reconnaissance de terrain sera réalisée par un géologue au cours de l’année 2014 et éventuellement complétée l’année suivante par des investigations.

Digue du Rorota – Surveillance 2013

BRGM/RP-63276-FR – Rapport final 25

6. Bibliographie

Baltassat J.M., Mathieu F., Weng P. (2008) – Caractérisation de la digue du lac du Rorota et cartographie du potentiel spontané – Commune de Remire-Montjoly (Guyane) - Rapport BRGM/RP-56603-FR, 57 p., 23 fig., 4 ann.

Bourdaa S. (2011). Renforcement des connaissances sur la digue du Rorota : Présentation du suivi des données acquises en 2009 et 2010. Rapport final. Rapport BRGM/RP-59993-FR. 45 p., 1 ann.

Bourdaa S. (2011). Rapport d’expertise : Validation du classement Grands barrages de France de la digue du Rorota. Rapport BRGM/RP-60138-FR. 7p.

Bourdaa S. (2012). Renforcement des connaissances sur la digue du Rorota : présentation du suivi des données acquises en 2011. Rapport Final BRGM/RP-60766-FR, 26 pages, 13 fig., 1 tab.

Dewandel B., Parizot M., Laporte P., Joseph B., 2009. Etude géologique et hydrogéologique de la Montagne du Mahury – Commune de Rémire – Montjoly (Guyane). Rapport BRGM/RP-57251-FR. 109 pages. 32 illustrations. 4 tableaux. 4 annexes.

Gandolfi J.M., Renault O., Greffier C. (2001) – Avis préliminaire de stabilité sur la digue du Rorota - Rapport BRGM/RP-52271-FR, 73 p., 9 fig., 2 tab., 6 ann.

Henou B., Delineau T. (1988) – Connaissance des eaux souterraines du socle fracturée en Guyane – Rapport BRGM/88GUY013, 119 p., 1pht., 5 cartes.

Parizot M. (2013). Surveillance de la digue du Rorota : présentation du suivi des données acquises en 2012. Rapport Final BRGM/RP-62100-FR, 19 pages, 7 fig., 1 tab..

Petit V., Weng P. (2005) – Renforcement des connaissances sur la digue du Rorota : présentation des données acquises en septembre 2005 - Rapport BRGM/RP-54225-FR, 17 p., 3 fig., 2 ann.

Wyns R. (1999) - Cartographie quantitative de la ressource en eau souterraine. Carte à 1/50000 PLABENNEC-EST (Finistère Nord). Rapport RR-40519-FR. 23 p., 10 cartes.

Digue du Rorota – Surveillance 2013

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Centre scientifique et technique

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