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  • 7/31/2019 RP ORPAILLAGE BD

    1/13

    2011

    RAPPORT

    FR

    WWFGUIANAS

    Sur leS traceS de lOrl io s x s o spos

    P 1

  • 7/31/2019 RP ORPAILLAGE BD

    2/13

    Concept & design by ArthurSteenHorneAdamson

    Ce rapport a t rdig par : Romain Taravella et Galle Dupuis

    Photo de couverture : WWF GUIANASAmalgame de paillettes dor et de mercure produit par les chercheurs dor de NieuwKofe Kamp (Suriname), prt tre chauff a n de faire vaporer le mercure etrcuprer lor

    1986 Panda Symbol WWF - World Wide Fund For nature (Formerly WorldWildlife Fund) WWF & living planet are WWF Registered Trademarks / WWF & Pour uneplante vivante sont des marques dposes.

    WWF France. 1 carrefour de Longchamp. 75016 Paris.www.wwf.fr

    SOMMaIre

    edItO

    le dIleMMe de la IlIre ranaISe

    la IlIre ranaISe en queStIOn

    ObjectI Or 100 % traable et PluS reSPOnSable

    6

    8

    12

    20

    WWF

    Le WWF est lune des toutes premires organisations

    indpendantes de protection de lenvironnement

    dans le monde. Avec un rseau actif dans plus de 100

    pays et fort du soutien de 5 millions de membres, le

    WWF uvre pour mettre un frein la dgradation de

    lenvironnement naturel de la plante et construire

    un avenir o les humains vivent en harmonie avec la

    nature, en conservant la diversit biologique mondiale,

    en assurant une utilisation soutenable des ressources

    naturelles renouvelables et en faisant la promotion de larduction de la pollution et du gaspillage.

    En 2011, le WWF ftera ses 50 ans.

    Depuis 1973, le WWF France agit au quotidien an

    doffrir aux gnrations futures une plante vivante.

    Avec ses bnvoles et le soutien de ses 170 000

    donateurs, le WWF France mne des actions concrtes

    pour sauvegarder les milieux naturels et leurs espces,

    assurer la promotion de modes de vie durables, former

    les dcideurs, accompagner les entreprises dans la

    rduction de leur empreinte cologique et duquer

    les jeunes publics. Mais pour que le changement

    soit acceptable il ne peut passer que par le respect

    de chacune et chacun. Cest la raison pour laquelle

    la philosophie du WWF est fonde sur le dialogue et

    laction. Depuis dcembre 2009, la navigatrice

    Isabelle Autissier est prsidente du WWF France.

    Sur les traces de lor / page 2 Sur les traces de lor / page 3

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    GuYane

    Sur les traces de lor / page 4 Sur les traces de lor / page 5

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    Sur les traces de lor / page 6

    Fort de son exprience de terrain et aprs avoir alert

    le grand public sur les r avages de lor illgal en Guyane

    au travers de la campagne Non lor illgal (www.

    nonalorillegal.fr), le WWF-France adresse aujourdhui unmessage spcique aux professionnels de la lire bijouterie-

    joaillerie franaise.

    En se lanant sur les traces de lor , le WWF-France

    souhaite rtablir le lien perdu entre les pratiques

    dextractions et le produit nal, et ainsi amener les acteurs

    de la lire franaise prendre conscience de ce qui

    les lie, nolens volens, aux pratiques extractives les plus

    dsastreuses.

    Nous susciterons cette prise de conscience en deux temps, au

    travers de deux documents. Le premier sintitule Entre le

    marteau et lenclume .

    Ce nest pas encore la n.

    Ce nest mme pas le dbut de la n.

    Mais cest peut t re, la n du dbut

    Winston Chuchill, suite la victoie

    dEl Alameinin Londes, 10 novembe 1942

    edItOFErNANdorIvAdAvIA

    Sur les traces de lor / page 7

    Chercheurs dor en plein travail, au milieu de leur chantier, entours des forts de zoneshumides de la rgion de Madre de Dios (Prou).

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    Sur les traces de lor / page 8 Sur les traces de lor / page 9

    xpom

    * s* osom-m

    fs *go(s)

    l s io o

    La position de la filire franaise estinconfortable : coince entre les exigencescroissantes des consommateurs (en matire

    sociale et environnementale) et les pratiques

    dextractions aurifres toujours aussidsastreuses.

    Comment peut-elle sen sortir ?

    Symbole de richesse et de pouvoir depuis des sicles, mtal solaire et sacr dans de

    nombreuses civilisations, lor continue de jouer un rle prpondrant dans nos conomies

    modernes.

    En 2010, tir par une demande toujours croissante, le cours de lor enregistre sa dixime

    anne conscutive de hausse. En une dcennie, son cours a augment de plus de 300%.Derrire les facteurs conjoncturels lis la crise nancire internationale se cachent les

    causes structurel les de la ambe du prix du mtal jaune, s avoir : lmergence de lAsie,

    de lAmrique latine et du Moyen-Orient dans lconomie mondiale. Avec laccroissement

    du pouvoir dachat dune multitude de nouveaux consommateurs, la demande en bijoux

    sacclre et entrane une hausse des prix.

    Cest un fait, la bijouterie occupe la tte des secteurs utilisateurs. A insi, depuis une trentainedannes, cette lire a transform entre 60 et 80% de lor extrait dans le monde 1, alors quellectronique et la dentisterie runies en consomment moins de 15%. Lor extrait des minestermine majoritairement sa course au cou, au poignet ou au doigt des consommateurs 2. Lebijou en or incarne luxe, puret et prestige.

    Mais en amont de la lire, lextraction du prcieux mtal prend un tout autre sens. Elle

    gnre de manire routinire de lourds impacts socio- conomiques et environnementaux

    aux quatre coins de la plante, c ar la liste des nations productrices dor est longue : pollutiondes euves du Plateau des Guyanes, dplacement de villages entiers aux Philippines,

    empoisonnement de leau potable touchant plus de 2 millions de personnes en Roumanie,

    destruction dcosystmes forestiers uniques en Amazonie, soutien nancier aux milices

    armes de Colombie et du Congo, exploitation de milliers denfants au Burkina Faso, Nigeret Ghana, ensevelissements de travailleurs au Chili, destruction de sites amrindiens

    sacrs aux tats-Unis (Montana), foyers de transmission du Syndrome dimmunodcienceacquise (SIDA) en Haute-Guine, etc.

    Comme le dmontre, sans ambiguit, labondante littrature sur le sujet, lexploitation

    aurifre est une activit, par dnition non durable, qui gnre encore aujourdhui de

    trs lourds impacts sur lenvironnement et les nombreuses communauts locales qui en

    dpendent3.

    Face cette contradiction entre lclat du produit ni et la noirceur des pratiques dextraction,les consommateurs exigent de manire croissante des garanties. Ils veulent tre certains

    que lor quils acquirent nest pas responsable de dsastres sociaux, conomiques ou

    environnementaux quelque part dans le monde. Lmergence du consomacteur qui

    entend par ses choix inuer sur les pratiques de production/transformation nest pas

    nouvelle. Cette prise de conscience a dabord touch, depuis une vingtaine dannes,

    les produits alimentaires (caf, riz, chocolat, jus de fruit, th, viandes, etc.). Elle stend

    maintenant aux produits non alimentaires tels que le bois, les eurs, les produits naturels

    de pharmacope ou de soin du corps, le coton et les pierres prcieuses.

    Lor nchappe pas cette volution, comme latteste la multiplication des initiatives dor

    quitable , traable , thique ou responsable depuis le dbut des annes

    2000. Avec cette volution, les professionnels de la lire bijouterie-joailler ie franaise se

    retrouvent de fait pris entre le marteau et lenclume , entre les exigences croissantes du

    consomacteur et les pratiques routinires dsastreuses de lextraction aurifre.

    En dpit de limportance prise par lor recycl dans la lire bijoutire franaise 4, ces

    professionnels vont chaque jour tre davantage interrogs, davantage amens se justier,

    davantage obligs de se porter garant pour des pratiques dextraction sur lesquelles, jusqu

    prsent, ils nont eu que peu dinuence.

    Comment dans ces conditions conserver la conance et le respe ct du consommateur ? Rpondre cette question exige de la part des professionnels de la lire franaise un vritable engagement,de fond et dans la dure, en direction de lor traable et plus responsable.

    Au WWF-France, ces profes sionnels ne sont pas impuissants face la problmatique de lor

    sale. Ils ont les moyens, leur niveau, de sengager et doeuvrer lamlioration de la situation

    actuelle, ils sont tous de potentiels acteurs de changement .

    Quelques professionnels proposent dj des gammes de bijoux fait s dor quitable loriginegarantie, dautres privilgient lutilisation dor recycl. Ensuite, ces professionnels sont rputspour leur engagement en faveur de lexcellence : lexcellence des produits mais aussi lexcellence

    des pratiques qui leur donnent naissance.Aujourdhui, cause des impacts sociaux, conomiques et envi ronnementaux occasionns

    par lextraction aurifre, la promesse dexcellence des pratiques faite au consommateur

    est bafoue.

    Enn, en vertu de son savoir-faire unique, la lire franaise jouit dune renomme internationale.Elle se doit donc de montrer lexemple et de sengager collectivement sur la voie de la responsabilitet de la traabilit.

    le dIleMMe de laIlIre ranaISe

    Extraction du minerai Expdition de lor

    sous forme de poudre,

    ppite, cassave, lingot

    Purication de lor.

    Lor n prend la forme

    de grains, l, plaque,

    tube, , plaque, etc

    Fabrication du

    bijou : bague, chaine,

    pendentif, diadme,

    etc

    Commercialisation

    du bijou

    Le bijou dans son

    crin

    30 anSLa lire bijouterie-joailleriea transform entre 60 et 80%

    de lor extrait dans le monde en

    trente annes

    NOTES

    1/ Voir le bulletin trimestriel World Gold Councils Gold Demand Trends (GDT) disponible ladresse : http://www.gold.org/world_of_gold/market_

    intelligence/gold_de mand/gold_demand_trends/

    2/ La crise conomique a sensiblement accentu depuis 2 ans le poids relatif de lor investissement , qui reprsente aujourdhui prs du tiers de lor

    extrait.

    3/ Le WWF-France rendra public dans les prochains mois un bilan complet des principaux enjeux sociaux, conomiques, environnementaux et

    politiques lis lexploitation aurifre lchelle internationale.

    4/ En France, plus de 50% de la production de bijoux repose sur de lor recycl.

    * les acteurs de la lire bijouterie-orfvrerie franaise

    PATrICKSCHEIN

    ISToC

    K

    ECAL

    LENS

    ABr

    TSCHI/WWF/CANoN

    PATrICKSCHEIN

    PATrICKSCHEIN

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    WWF-GUIANASlenverS

    deS PaIlletteS !Au Suriname, aprs avoir captur les paillettes dor grce au mercure, des orpailleurs

    enlvent la main les grains de latrite restant, avant de chauffer lamalgame.

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    Sur les traces de lor / page 12

    partir de 6 questions lmentaires,nous dgageons un tat des lieux dela filire concernant la traabilit et laresponsabilit.

    Le bilan nest pas brillant, mais une prise de conscience estindniablement entame.

    En collaboration avec lUnion franaise de la bijouterie, joaillerie, orfvrerie, des pierres

    et des perles (BJOP), la Fdration nationale des horlogers, bijoutiers, joailliers et orfvres(HBJO) et le Syndicat Saint Eloi, le WWF-France a lanc une enqute indite adresse unchantillon reprsentatif de 200 professionnels de la lire bijouterie-joaillerie franaise :des afneurs, des fabricants et des distributeurs.

    Le WWF-France souhaiterait actualiser cette enqute tous les deux ans, an de suivre au

    plus prs lvolution de la lire et les choix concrets raliss par les professionnels. Pourcette premire version de lenqute, les rsultats ont sciemment t anonymiss.

    Les versions qui pourraient suivre pourraient faire mention de lidentit des rpondants

    et la nature prcise de leurs rponses.

    Les rsultats en disent long sur la situation actuelle de la lire face au d de la traabilitet de la responsabilit. A partir de 6 questions lmentaires, nous dgageons un tat des

    lieux de la lire concernant la traabilit et la responsabilit.

    ls 6 sos ms o poss io s

    1/Avez-vous connaissanc e des problmatiques sociale s et environnementale slies lextraction de lor ?

    2/ Comment jugez-vous les pratiques dextraction de lor lchelle internationale,dun point de vue social et environnemental ?

    3/ Connaissez-vous la provenance de lor que vous travaillez/vendez ?

    4/ Connaissez-vous les procds dextraction lis lor que vous travaillez/vendez ?

    5/ Pouvez-vous fournir la garantie que lor que vous travaillez/vendez a textrait de manire responsable socialement et envi ronnementalement ?

    6/ Seriez-vous prts agir, votre niveau, pour combattre des pratiquesdextraction dsastreuses envi ronnementalement et soci alement ?

    la IlIre ranaISeen queStIOn

    EdWArdPArKEr/WWF-CANoN

    Sur les traces de lor / page 13

    Les ravages occasionns par une mine dor ciel ouvert dans la rgion de Pocone, enAmazonie brsilienne.

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    Sur les traces de lor / page 14 Sur les traces de lor / page 15

    Une analyse plus prcise des rpondants (gure 2) indique que ceux qui ont proportionnellementle plus rpondu sont les distributeurs, suivi des afneurs et pour nir les fabricants.

    Comment expliquer ce rsultat ?

    Rappelons que les distributeurs sont en contact direct avec les consommateurs. Lvolutiondes modes de consommation, vers plus dthique notamment, place les distributeurs

    en premire ligne et les incite porter une attention particulire aux problmatiques

    portant sur lorigine et lhistoire des produits vendus.

    Les afneurs sont les professionnels de la lire franaise les plus proches de la phase

    dextraction. Ils peuvent dtenir certaines informations sur lorigine de lor quils purient.

    Les fabricants, ni en contact avec les exploitants miniers, ni avec les consommateurs,

    restent semble-t-il peu sensibles aux questions que nous leur avons adresss.

    Figure 2Taux de rponse par acteur

    27 %

    22 %

    13 %

    DISTRIBUTEURS

    AFFINEURS

    FABRIQUANTS

    La grande majorit des profes sionnels dclarent ne pas savoir do provient lor qui passe

    entre leurs mains. Ceux qui afrment en connatre la provenance restent cependant trs

    vasifs, se contentant de mentionner les grands bassins de production ou les principaux

    continents producteurs ( Afrique , Amrique du Sud ).

    Aucun pays na t cit, encore moins une localit plus prcise.

    Un fabricant explique : Cest une ralit, personne ne sait do vient lor. Personne. Ceux

    qui disent le contraire savancent, ou sont des menteurs. Nous sommes tous logs la

    mme enseigne, et pas seulement en France. Cest pareil pour les collgues partout dans

    le monde. La situation est celle-l aujourdhui et pas une autre .

    82%s pososs

    ps o po

    o pss s ms

    Suivant lapproche adopte, le taux de rponse peut tre jug encourageant ou au contrairedcevant (gure 1).

    Dun ct, le taux de retour de 22% peut tre peru comme un rsultat honorable.

    Rappelons que la participation cette tude pionnire est volontaire et linitiative dun acteurexterne la lire. L es professionnels qui ont rpondu aux questionnaires sont, en majorit,des acteurs dj informs, voire sensibiliss la problmatique de lextraction minire.

    De lautre, on peut dplorer le silence adopt par une large majorit de professionnels

    contacts. Comme nous lavons compris lors des changes avec divers acteurs de la lire,

    les non-rponses sexpliquent notamment par la crainte du rega rd port publiquement parune Organisation non gouvernementale (ONG) environnementale. Ce t aux de non-rponseslev indique que la prise de conscience des professionnels franais quant limpact des

    pratiques dextraction en est encore un stade tr s prcoce.

    Cette situation contraste notamment avec le monde anglo-saxon, o les campagnes spciques

    menes depuis le dbut des annes 2000, par les ONG, ont permis une vritable prisede conscience de la part des professionnels et du grand public.

    Le paradoxe est donc de taille : alors que la lire franaise est admire lchelle

    internationale, une question aussi cruciale que lorigine du matriau et lempreinte

    socio-environnementale de son extraction prend aujourdhui dfaut les professionnels

    du secteur.

    Le d relever est dailleurs distinctement identi par la prsidente dlgue du BJOP :

    Lor thique et re sponsable reprse nte une mobilis ation de longue haleine, car il faut

    travailler de la mine jusquau point de vente. Cest un aspect essentiel pour notre secteur

    dactivits, mais cela reste un vritable challenge pour les professionnels .

    78%s possoso ps po

    Figure 1Taux de participation l'tude

    21,5%

    78,5%

    ont rpondu

    n'ont pas rpondu

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    Sur les traces de lor / page 16 Sur les traces de lor / page 17

    84%s possos

    pp o

    go

    sposs ps

    xo

    Lanalyse dtaille des rsultats rvle un aspect intressant (gure 3).

    Les dtaillants reconnaissent unanimement leur incapacit garantir la qualit socio-

    environnementale de lor quils vendent.

    Ils justient cette situation de deux manires :

    1/ En pointant du doigt les manques de lamont de la lire : cest surtout nos fournisseursde se donner les moyens , eux de jouer quant la traabilit

    2/ En plaant une conance aveugle dans leurs fournisseurs : nous pensons que nous

    pouvons le garantir car nous achetons des soc its reconnues dans le mtier , car

    nos fournisseurs sy sont engags .

    Comme le synthtise un fabricant : Normalement, lor que je travaille devrait tre extraitde manire responsable, je fais conance mon fournisseur pour cela. Mais comment

    le garantir ?

    Figure 3Garantie sur l'origine de l'or"Je ne peux pas garantir que l'or qui passe entre mes mains a t extrait de manire responsable"

    93%

    75%

    56%

    DISTRIBUTEURS

    FABRIQUANTS

    AFFINEURS

    75%s possos

    y poso oss

    s os mps xo

    56%s pos

    g sps

    xo

    gommss os mss

    La majorit des rpondants dclarent connatre les problmatiques sociales etenvironnementales lies lextraction aurifre (question 1). Cependant, parmi ces

    professionnels, on constate lrosion progressive de la connaissance des impacts de

    lexploitation mesure que lon sen loigne : les afneurs ont davantage conscience du

    problme que les fabricants, et eux-mmes davantage que les distributeurs (gure 4).

    La plupart des rpondants ont une bonne connaissance des principaux enjeux sociaux,

    conomiques et environnementaux lis lexploitation aurifre. Les problmatiques

    voques sont notamment : la forte empreinte cologique , la destruction du milieu

    naturel , l utilisation intensive de produits toxiques et polluants comme le mercure , le

    non respec t du droit du travail , l inscurit , le t ravail des enfa nts , l exploitationclandestine , le blanchiment de lor illgal et le faible impact conomique pour les

    pays producteurs .

    Figure 4Part des rpondants armant connatre les pr oblmatiqueslies l'extraction aurifre par catgorie d'acteurs participants

    100%

    78%

    65%AFFINEURS

    FABRIQUANTS

    DISTRIBUTEURS

    La question prcdente a permis dapprcier la connaissance des professionnels concernant

    lexistence des problmes socio-environnementaux lis lextraction aurifre. Mais il nous

    importait galement de cerner leur perception de la frquence de ces problmes lchelle

    internationale : jugent-ils que les problmes dont ils ont connaissance (voir prcdemment)

    affectent une grande part de lor extrait ou une minorit ?

    Lanalyse des rponses apportes la question 2 indique que 51% des participants jugent

    ces pratiques dextraction globalement mauvaises avec quelques exceptions et 5%

    les jugent trs mauvaises .loppos, 25% les estiment globalement bonnes avec quelquesexceptions alors que 19% nont simplement pas dide sur la question .

    A nouveau, plusieurs lectures des rsultats sont possibles. Dune part, on peut considrer quela majorit des rpondants admettent sans ambigit que la lire franaise transforme et

    distribue aujourdhui des produits dont lorigine est dsastreuse.

    Une prise de conscience de fond est donc effective pour la majorit des professionnels ayant

    rpondu. Autrement dit, non seulement ils savent que lextraction aurifre pose de srieux

    problmes socio-environnementaux, mais ils estiment que ce s problmes sont trs frquents lchelle du globe et il ny a donc aucune raison que lor quils transforment/distribuent soit

    une exception cette rgle. Ce rsultat rejoint celui indiquant que la majorit des professionnelsne peuvent offrir aucune garantie quant la responsabilit des pratiques dextraction.

    Dautre part, pour un quart des participants, bien que lextraction aurifre soulve

    des questions en matire environnementale et sociale, ces dernires restent ponctuelles

    (localises), globalement lor serait produit de bonne manire.

    Finalement, le dernier quart des participants ne parvient pas se prononcer. Dans ces deux

    cas, il est manifeste que les professionnels sous-estiment la frquence des problmes lis

    lextraction aurifre. Ils ne parviennent donc pas faire le lien entre la ralit dsastreuse

    des pratiques extractives sur le terrain et leur quotidien professionnel.

    Le responsable dveloppement durable dune enseigne de la grande distribution analyselucidement : Toutes ces questions mettent en vidence le rle incontournable des acteurs

    en extrme amont de la lire et le besoin de conception dun dispositif dapprovisionnement

    responsable ds la phase dextraction du minerai. Notre statut de distributeurs de produits

    transforms nous place dans une situation de contingence vis vis de cette politique amont et

    de la volont des acteurs concerns de dnir et mettre en oeuvre une dmarche thique .

    Leffet de lloignement progressif la mine est encore perceptible, comme lillustre la gure 5.

    Plus on sloigne de la phase dextraction plus les professionnels franais ont une vision positivede cette dernire.

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    Sur les traces de lor / page 18

    90%s pos

    s ps g,

    Figure 5Comment jugez-vousles pratiques d'extraction de l'or ?

    globalement bonnes avecquelques exceptions

    globalement mauvaisesavec quelques exceptions

    trs mauvaises

    pas d'ide sur la question

    51%19%

    25%

    5%

    Jugements sur les pratiques, par catgorie de participants

    75%

    25% 22% 22%

    56%

    30%17%

    53%

    Affineurs Fabriquants Distributeurs

    pas d'ide sur la question

    bonne pratique

    mauvaise pratique

    Ce rsultat, bien que dclaratif, est encourageant. Il dmontre que les professionnels ayantrpondu au questionnaire se veulent concerns et proactifs. Pour prendre au mot ces acteurset leur dclaration quasi-unanime en faveur dune amlioration des pratiques dextraction,nous avons choisi dans la section suivante de mettre en avant une srie de prconisations

    concrtes qui guideront, pas pas, les professionnels r ellement dsireux de sengager en

    faveur de lobjectif Or 100% traable et plus responsable .

    ZIGKoCH/WWF

    Sur les traces de lor / page 19

    Un chercheur dor, batte la main, en pleine action dans le parc national de Juruena (Brsil).

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    Sur les traces de lor / page 20

    ObjectIOr 100% traable

    & PluS reSPOnSable

    Dclarer vouloir sengager est une chose, le faireen est une autre. An de permettre ceux quisouhaitent effectivement changer les choses etregagner la conance du consommateur, nous

    traons une voie suivre en 7 tapes.

    Touchs par quelques cas devenus emblmatiques (commecelui des Diamants du sang ), les consommateurs sont

    de plus en plus conscients des dgts que provoquent les

    industries extractives. Comme pour un nombre croissant

    de produits alimentaires, ces consommateurs font dsormais le lien entre leurs pratiques

    dachat et les pratiques dextraction/transformation/distribution dsastreuse s. Renouant

    le lien entre la mine et la vitrine , ils cherchent des rponses leurs inquitudes et se

    tournent lgitimement vers ceux quils estiment mme dy rpondre.

    La lire de bijouterie/joaillerie/orfvrerie franaise, vritable courroie de transmission

    entre les pratiques dextraction et les doutes des consommateurs e st concerne au premierchef par cet te volution des modes de consommation. Situe entre le marteau et lenclume, lalire apparat particulirement vulnrable face aux questions poses par les consommateurs,telles que : comment pouvez-vous garantir que le produit que vous proposez nest pas

    lorigine dimpacts sociaux et environnementaux dsastreux ? ou comment garantissez-vous que ce produit est responsable ? .

    Pour rpondre ce changement de comportements, les professionnels nont pas dautres choixque de sengager. Quelques-uns lont dailleurs bien compris et se sont dores et dj lancs,souvent petite chelle, sur la voie des approvisionnements plus traables et quitables .Mais un changement collectif chelle bien suprieure semble aujourdhui indispensable.

    Les professionnels vont rapidement devoir se saisir des marges de manoeuvre qui sont

    leur disposition pour faire voluer les pratiques dextraction, quelles aient pour thtre

    lAfrique du sud, la Colombie, le Ghana, la Chine ou lIndonsie.

    Ainsi, le WWF-France invite les acteurs de la lire sengager dans une dmarche proactive Or 100% traable et plus responsable , an de conserver ou restaurer la conance que lesconsommateurs accordent (encore) la lire. Inspir par la campagne No Dir ty Gold

    (http://www.nodirtygold.org), mise en place en Amrique du nord depuis 2003, le WWF-Francepropose aux acteurs de la lire de sengager dans une dmarche de progrs continue, effectiveet efcace, qui comprend 7 tapes.

    MICHELGUNTHEr/WWF-CANoN

    Sur les traces de lor / page 21

    Ppites dor extraites par un minier en Guyane.

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    Sur les traces de lor / page 22 Sur les traces de lor / page 23

    taPe 1 : somComme nous lavons soulign prcdemment, une part encore trop importante des

    professionnels manque dinformations concernant les impacts de lexploitation aurifre etle lien direct avec leurs activits quotidiennes : 30% des rpondants reconnaissent ne pas

    connatre les problmatiques socio-environnementales lies lexploitation aurifre et 30%jugent mme les pratiques dextraction globalement bonnes avec quelques exceptions .

    Ltat des lieux de lempreinte conomique, sociale et cologique de lexploitation aurifre

    que publiera le WWF-France dans les prochains mois devrait apporter de prcieusesinformations aux professionnels.

    taPe 2 : sgg pmLtape initiale de lvolution de la lire est celle de lengagement formel de ses acteurs.

    Cet engagement public en faveur dune exploitation minire aurifre traable et plusresponsable reprsente un vritable message adress aux oprateurs minier s ainsi quaux

    consommateurs. Cette prise de position sappuie sur : la reconnaissance dune situation

    actuelle insatisfaisante, la volont daller de lavant et la mise en place lchelle de lentreprisedun plan daction qui permet de stimuler le changement.

    Pour cet engagement formel, le WWF-France invite les acteurs de la lire signer les

    Rgles dor de la campagne No Dirty Gold . Ces critres minimaux, qui dnissent

    les contours dune exploitation aurifre plus responsable, exigent que les pratiques

    dextraction :

    respectent intgralement les Droits de lHomme tels quexposs dans les conventions

    internationales et lois ;

    bncient du consentement libre, pralable et inform des communauts affectes ;

    respectent les droits des travailleurs et les normes en matire de conditions de travail,

    notamment en ce qui concerne les mesures de scur it ;

    nont pas lieu dans les rgions marques par les conits arms ou militariss ;

    naboutissent pas lexpulsion des communauts hors de leurs terres ;

    ne sont pas localiss dans des espaces protgs, des zones aux cosystmes sensibles ou

    haute valeur cologique ;

    noccasionnent pas le dversement de rejets miniers dans locan, les euves, les cours

    deau ou les lacs ;

    ne provoquent pas la contamination de leau, du sol ou de lair par les drainages acides

    (acide sulfurique) ou dautres produits chimiques toxiques tels que le mercure ;

    limitent lutilisation deau et des nergies non renouvelables ;

    couvrent tous les cots associs la fermeture et la rhabilitation adquate du site

    minier ; assurent la mise disposition des informations relatives aux impacts sociaux et

    environnementaux de lexploitation aurifre ;

    permettent la vrication i ndpendante des lments prcdents.

    En complment de ces lments essentiels concernant la responsabilit des pratiquesdextraction, le WWF-France insiste sur limportance du critre de traabilit de la mine la vitrine du minerai, cest--dire la possibilit offerte aux consommateurs de suivre

    le mouvement de lor toutes les tapes de production, transformation et di stribution.

    taPe 3 : om ss osssPour que la lire volue, les acteurs proactif s doivent pleinement jouer leur rle dacteurs

    de changement et informer leurs fourn isseurs de leur engagement en faveur de lor traableet responsable. Ils doivent ainsi les avertir quils ont sign les Rgles dor et quils souhaitent terme que tout lor qui leur sera propos respecte ces rgles et le concept de traabilit

    de la mine la vitrine .

    taPe 4 : hh spLes acteurs proactifs doivent galement se tourner vers leurs fournisseurs an de leur

    demander :

    1/ Do vient lor qui leur est vendu ?

    2/ Comment a-t-il t produit ?

    3/ Quest-ce qui garantit la responsabilit de cette production ( savoir le respect des

    Rgles dor) ?

    4/ Quest-ce qui garantit la traabilit du mtal ?

    Si ces fournisseurs se montrent incapables de rpondre ces questions lmentaires, ils

    doivent exiger de ces derniers quils questionnent leur tour leurs propres fournisseurs,

    et ainsi de suite. Grce son expertise reconnue en matire damlioration des pratiques

    lchelle des lires de production/transformation/distribution, le WWF-France pourrasoutenir les acteurs qui le dsirent dans cette phase dinvestigation.

    taPe 5 : so s sIl importe que les acteurs proactifs soutiennent leur niveau les initiatives internationalesen matire dor thique , responsable , soutenable , etc. , notamment en pr ivilgiantde tels approvisionnements. Cette dmarche de soutien devra cependant tre mene de

    manire rchie et vigi lante an dencourager les initiatives qui le mritent et ne pas tomberdans le pige du green washing. Le WWF-France pourra aiguiller les professionnels qui

    le souhaitent dans leurs choix.

    taPe 6 : x g sposUne tape cl de la dmarche consiste formaliser lengagement en matire dapprovisionnementresponsable. Pour cela, le WWF-France demande aux acteurs proactifs de retranscrire dansleur politique dentreprise ou politique dachat, lorsquils en ont une, ou plus simplement

    dans leurs contrats dapprovisionnement, les exigences traabilit et responsabilit

    ( savoir les Rgles dor).

    taPe 7 : g o 100% psspos La dernire tape sera atteinte lorsque les acteurs de la lire, quelque que soit leur niveau,seront capables de garantir leurs clients que 100% de lor qui leur est propos est traableet responsable. La dmarche de progrs Or 100% traable et plus responsable est

    ambitieuse mais ncessaire. Le WWF-France soutiendra techniquement les acteurs qui

    souhaiteront sy engager et ralisera rgul irement un suivi de lvolution des pratiques.

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