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ISS Quentin Sannié, Devialet (ingénierie acoustique) «Hili |ll ii - •••••: Clément Buyse, PeopleDoc (digitalisation des RH) Adrien Kerbrat, Storefront (réservation de magasins éphémères) Jean-Stéphane Arcis, Talentsoft (logiciels de gestion des talents) Thibault Hanin, Synthesio (analyse des médias sociaux) Lionel Baraban, Famoco (paiement sans contact) Tous droits de reproduction réservés PAYS : France PAGE(S) : 66-69 SURFACE : 378 % PERIODICITE : Mensuel DIFFUSION : 250290 1 août 2017 - N°311

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Page 1: SURFACE : 378 % PERIODICITE : 1 août 20172016, nous avons reçu 2200 dossiers definancement, contre 1500 l'année précédente», souligne Guillaume Meulle, associé au fonds XAnge

I S S

Quentin Sannié,Devialet

(ingénierie acoustique)

«Hili |ll i® ii• - •••••:Clément Buyse,

PeopleDoc(digitalisation des RH)

Adrien Kerbrat,Storefront

(réservation de magasins éphémères)

Jean-Stéphane Arcis,Talentsoft

(logiciels de gestion des talents)

Thibault Hanin,Synthesio

(analyse des médias sociaux)

Lionel Baraban,Famoco

(paiement sans contact)

Tous droits de reproduction réservés

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1 août 2017 - N°311

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PAR NATHALIE VILLARD

-UPVONT ENFIN JOUER DANS

ES G

Charles Egly,Younited Crédit

(crédit entre particuliers)

Jonathan Benhamou,PeopleDoc

(digitalisation des RH)

Olivier Hersent,Actility

(objets connectés)Sébastien Fabre,

Vestiaire Collective(vente de produits de luxe d'occasion)

Nicolas Dessaigne,Algolia

(moteurs de recherche pour entreprises)

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Andthewinneris...OVH. En 2016,cet hébergeur desites Web basé àRoubaix a boucléun tour de table

de 250 millions d'euros, record eu-ropéen de l'année ! Non seulementOVH a ainsi rejoint le club trèsfermé des «licornes» françaises, cesentreprises non cotées valorisées àplus de 1 milliard d'euros, mais, aupassage, son fondateur, OctaveKlaba, a séduit deux des plus grosfonds d'investissement américains,jusqu'ici réticents à miser sur desch am p i o n s tricolores. De quoitransformer ce géant du cloud enmachine à conquérir la planète avecl'ouverture de 10 nouveaux datacenters, dont 2 aux Etats-Unis.

«UNETELLE OPÉRATION aurait étéimpensable il y a encore deux ans»,salue fean-David Chamboredon,vice-président de France Digital.Non pas que nous étions en mald'entrepreneurs ambitieux, on encompte même beaucoup. Mais alorsque les Etats-Unis voient depuislongtemps pousser des baobabsdans l'économie n u mé ri q u e, àcommencer par les Google, Apple,Amazon et autres, notre pays sem-blait co n da m n é aux bonsaïs.Eh bien, c'est enfin en train de chan-ger. «Jamais nous n'avons comptéautant de futurs leaders mondiaux»,observe Pierre Kosciusko-Morizet,fondateur de PriceMinister devenuinvestisseur. D'ailleurs, Facebook etMicrosoft, partenaires de Xavier Niel(Free) au sein de Station F, le plusgros incubateur de start-up aumonde qui vient d'ouvrir à Paris, nes'y sont pas trompés.

A l'œuvre derrière cette lame defond ? Un cocktail mêlant équipes

internationales, innovations dep oi n t e et afflux de capitaux.Ajoutez-y un zeste d'effet Macron- «on a élu le président de la FrenchTech», aime plaisanter NicolasDufourcq, patron de Bpifrance - eton aura compris que, cette fois,l'heure est à la fête. «Nous pouvonsdevenir la Silicon Valley de l'Eu-rope», ose Charles Egly, cofonda-teur de Younited Crédit, devenu endeux ans le leader européen ducrédit entre particuliers.

De fait, le terreau de la créationd'entreprises innovantes n'a jamaisété aussi fertile. Selon le cabinetDeloitte, la France abritait en 2016 leplus gros contingent de start-upà forte croissance d'Europe, avec94 sociétés. «On ne compte plus lenombre de jeunes polytechniciensqui se lancent dans le big data oul'intelligence artificielle», observeXavier Lazarus, du fonds d'investis-sement Elaia Partners. Résultat : «En2016, nous avons reçu 2 200 dossiersde financement, contre 1500 l'annéeprécédente», souligne GuillaumeMeulle, associé au fonds XAnge.Cette fièvre d'entreprendre fait d'au-tant plus d'émules que la rechercheet l'innovation sont mieux soute-nues : crédit d'impôt recherche, sta-tut de je un e entreprise innovante(JEI), aides de Bpifrance...

Si cesjeunes pousses n'ont jamaiseu de mal à éclore, leur espérance devie ou de rester tricolore est long-temps demeurée faiblarde. Pour unCriteo, devenu leader mondial du ci-blage publicitaire, ou un BlaBlaCar,pionnier planétaire du covoiturage,combien de pépites passéessous pa-villon étranger avant même d'avoirgrandi? Le mois dernier encore,Zenly, notre champion de la géolo-calisation ultraprécise, s'est fait ra-cheter par Snapchat pour environ

250 millions de dollars. Mais cettehémorragie est en passe d'être jugu-lée. «Notre écosystème est mainte-nant armé pour faire émerger deschampions», assure Paul-FrançoisFournier, directeur Innovation deBpifrance. Son premier a t ou t ?L'ambition i nt ern at i on al e deséquipes et de leurs projets. «Griséepar le succès de ses aînés commeLudovic Le Moan (Sigfox) ou PierreChappaz (Teads), la nouvelle géné-ration d'entrepreneurs vise d'embléeun business mondial», se féliciteYann d u Rusquec, de la société d'in-vestissement Eurazeo Croissance.

Prenez Mirakl, un éditeur de solu-tions de places de marché. Trois ansaprès sacréation en 2012, l'un de sesfondateurs, Adrien Nussenbaum, estparti s'installer à Boston pourconquérir les clients américains.Bien vu : Mirakl est passé numéro 1mondial de sa spécialité.

N'allez pas croire pour autant queleur chemin est tapissé de roses.«A mon arrivée à New York en 2014,j'étais seul dans un cagibi avec unanglais balbutiant», plaisanteJonathan Benhamou, fondateur dePeopleDoc, une plate-forme dedigitalisation des ressources hu-maines. Depuis, ses effectifs sontpassés de 30 à 200, dont 130 enFrance, et ses ventes atteindront50 millions d'euros dès 2018. D'au-tres jeunes pousses n'hésitent pas às'internationaliser de l'intérieur enrecrutant de gros calibres ayantroulé leur bosse hors de France. TelMichaël Hirbec, qui, après avoirpassé dix ans au siège européen deFacebookà Dublin, a rejoint iAdvize,leader eur o pé en de la relationclients sur le Web. «Jene reconnaispas mon pays», s'enthousiasme lenouveau «stratégie partnership ma-nager» de cette start-up nantaise.

NICOLAS DESSAIGNEnavigue entre Paris etSan Francisco, où sonmoteur de recherchepour entreprises Algoliaa levé 57 millionsde dollars et conquis laSilicon Valley. A Paris,

son équipe de rechercheet développementcompte 70 personnes.

LIONEL BARABANentend hisser

Famoco au rang denuméral mondialde la transactiondigitale, avecdéjà, sept ans

après sa création,80% de son

chiffre d'affairesl'international.

a convaincu lafamille Mulliez

(Auchan) departiciper à larécente levée de

if.' fonds de 70 mil-1 lions d'euros de

sa start-up Actility(objets connectés),

basée à Lannion (22).

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1 août 2017 - N°311

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Mais pour grandir vite et fort, il nesuffit pas d'avoir de l'ambition : ilfaut aussi pouvoir décrocher des fi-nancements. Or, deuxième bonnenouvelle, jamais les start-up trico-lores n'ont levé autant d'argentqu'en 2016: à l'instar d'OVH, Sigfox(objets connectés) a drainé 150 mil-lions, Devialet (ingénierie acous-tique) et Deezer (plate-forme destreaming) 100 millions... Moyen-nant quoi la France est passée nu-m ér o 2 en Europe, derrière leRoyaume-Uni mais devant l'Alle-magne, pour le capital-risque, avec2,2 milliards en 2016 contre 900 mil-lions en 2014. Qui sont ces investis-seurs prêts à miser toujours plusgros sur nos pépites ? Là encore, onassiste à une petite révolution. Avec,d'abord, la montée en puissance deBpifrance, l'organisme public definancement de l'innovation et desentreprises. «Qu'il s'agisse des par-ticipations directes dans les start-upou indirectes dans des fonds, seséquipes font u n superboulot», sou-ligne Philippe Collombel (PartechVentures). Les chiffres lui donnentplutôt raison. En 2016, la ba n qu e ainjecté 2,4 milliards d'euros dans lamachine, deux fois plus qu'en 2014 !

Autres acteurs ayant pris du mus-cle : les fonds d'investissement fran-çais. Il était temps. Trop petits, troppeu nombreux, longtemps ils ne sontintervenus qu'à la naissance desstart-up sans avoir les moyens de re-mettre au pot à chaque augmenta-tion de capital. Une faiblesse qui ex-plique pourquoi tant de jeunessociétés sont allées chercher desfinancements hors de France, aurisque, souvent, de se faire racheter.Sur ce front-là aussi, la roue tourne.«Signe que la confiance dans notreéconomie est revenue, nous avonsréussi à lever 250 millions d'euros en

sept mois, quand notre précédentfonds n'était doté que de 120 mil-lions, révèle ainsi Guillaume Aubin(Alven Capital). Du coup, là où nousn'investissions que 10 millions d'eu-ros par entreprise, nous pouvonsprendre des tickets trois fois supé-rieurs.» C'est aujourd'hui vrai d'unedizaine au moins de sociétés de ca-pital investissement telles Idinvest,Partech ou Eurazeo. Et voilà com-ment des Actility (objets connectés),Younited Crédit (services financiers)ou encore Famoco (sécurité surAndroid) se retrouvent avec un tré-sor de guerre indispensable à leurexpansion turbo. «Deux ans aprèsnotre lancement, nous réalisons 80%de notre chiffre d'affaires à l'interna-tional», précise Lionel Baraban, lefondateur de cette dernière.

INTÉRESSANT, LE CAS de Famoco.Car qui trouve-t-on parmi ses ac-tionnaires à côté des classiques«capitaux risqueurs» ? Orange et laSNCF. «Embarqués dans leur trans-formation digitale, nos grandsgroupes ont enfin compris toutl'intérêt pour eux d'accompagnerdes technologies innovantes etd'ouvrir de nouveaux marchés»,souligne Philippe Hayat (SerenaCapital). En deux ans, le no mbre deces structures dites de «corporateventure» a plus que doublé, passantde 61 à 131. Parmi les mieux dotéeset les plus actives, on retrouve cellesd'Axa, d'Airbus, d e la Maif, d'Engie,d'Air liquide et du Crédit agricole.Ce sont ainsi plus de 800 millionsd'euros qui devraient être injectésdans nos champions de la tech en2017. «Plus nos start-up ont demoyens, plus elles percent vite, pluselles attirent les investisseurs pres-tigieux», relève Michael Azencot(Cambon Partners).

fondateur deYounited Crédit

(plate-forme deprêts en ligne

141 entre particu-liers), a conquis

quatre pays d'Eujf rope en dix-huit

mois et emploie170 collaborateurs.

a fait de VestiaireCollective le

premier siteeuropéende produits deluxe d'occasion,

et ses ventesbondissent de 60%

par an. Prochaineétape : l'Asie.

Cela dit, sans vouloir gâcher l'eupho-rie ambiante, rappelons que, avantde prétendre au rang de SiliconValley de l'Europe, l'écosystème de laFrench Tech traîne encore de sérieuxboulets : une coopération entre labosde recherche universitaires et indus-trie insuffisante, des investisseursparticuliers (business angels) troppeu nombreux, un parcours admi-nistratif toujours labyrinthique, unefiscalité qui reste dissuasive... Maissur ces fronts aussi, les lignes de-vraient bouger. «Les start-up ont be-soin de toi, Manu !», ont scandé desdizaines d'exposants au SalonVivatech en juin dernier à Paris enaccueillant le président de la Répu-blique. «Vous pouvez compter surmoi», leur a-t-il répondu.

Un French Tech Visa de quatre anspour attirer les talents étrangers, unfonds dédié de 10 milliards d'euros,un impôt sur les sociétés ramené à25%, u n prélèvement forfaitaire de30% sur les revenus du capital, uneréforme de l'ISF d'où seront exclusles revenus mobiliers (assurance vie,PEA, PEL, etc.)... Autant de mesuresdestinées selon Emmanuel Macronà «soutenir ceux qui développentnotre économie et à orienter l'épar-gne vers le financement de nos en-treprises». Cet arsenal devrait per-mettre à nos championnes de la techd'obtenir plus de financements dansla phase critique de leur conquêtedes marchés étrangers qui passe, no-tamment, par le rachat de leursconcurrents. Du côté des investis-seurs, le volet fiscal de ces réformesdevrait susciter davantage de voca-tions parmi les riches particuliersdont beaucoup préfèrent encore larente de la pierre au risque des inno-vations de rupture.

Reste u n chantier de taille, ultimeétape pour permettre à nos start-upde rester françaises tout en devenantmondiales : «Il nous faut u n Nasdaqeuropéen dédié aux valeurs techno -logiques», avance Jean-StéphaneArcis, fondateur de la plate-formeRH Talentsoft, en forte croissance. Cequi permettrait à nos entreprisesd'accéder à des centaines de millionsd'euros de liquidités tout en offrantaux investisseurs l'occasion de fairede jolies plus-values.

A Bercy, on nous assure que lechantier sera bientôt lancé... 0

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