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___________________________________________________________________________________________________________ Comité International Olympique Sport, environnement et développement durable Rapport d'étape Bilan de la politique et des activités 2003-2005 du CIO VIe Conférence mondiale sur le sport et l'environnement "Sport, paix et environnement" 9 – 11 novembre 2005, Nairobi, Kenya

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Comité International Olympique

Sport, environnement et développement durable

Rapport d'étape

Bilan de la politique et des activités 2003-2005 du CIO

VIe Conférence mondiale sur le sport et l'environnement"Sport, paix et environnement"9 – 11 novembre 2005, Nairobi, Kenya

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SPORT, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE – RAPPORT D'ÉTAPE

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Table des matières

INTRODUCTION.................................................................................................................................................. 4Bilan des activités 2003-2005 ........................................................................................................................ 4

PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AUX JEUX OLYMPIQUES ............................................................... 5Pour des Jeux verts et un héritage durable ................................................................................................. 5

Athènes 2004............................................................................................................................................... 5Turin 2006 ................................................................................................................................................... 6Beijing 2008 ................................................................................................................................................. 6Vancouver 2010........................................................................................................................................... 7Villes candidates 2012 ................................................................................................................................. 7Londres 2012 .............................................................................................................................................. 8

ACTIVITES DE PROMOTION ET DE SOUTIEN................................................................................................. 9Mettre la protection de l'environnement au cœur des programmes sportifs ........................................... 9

Coopération avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) ................................... 9Séminaires régionaux pour les CNO............................................................................................................ 9Conférences mondiales sur le sport et l'environnement ............................................................................ 10

Engagements de Turin ......................................................................................................................... 10Sommet du sport pour l'environnement, Exposition mondiale 2005, Aichi, Japon .................................... 11Publications et communication .................................................................................................................. 12

Nouvelle édition du Manuel sur le sport et l'environnement................................................................... 12Guide sur le sport, l'environnement et le développement durable ......................................................... 12

ACTIVITES DES COMITES NATIONAUX OLYMPIQUES .............................................................................. 14Sport et environnement : une réalité à l'échelon de la collectivité........................................................... 14

Programmes de la Solidarité Olympique : une aide essentielle au développement................................... 14Les CNO en action .................................................................................................................................... 14

CONCLUSION .................................................................................................................................................. 16

SPORT, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE – RAPPORT D'ÉTAPE

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SPORT, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE – RAPPORT D'ÉTAPE

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Chapitre

1IntroductionBilan des activités 2003-2005

L'importance qu'attache le Mouvement olympique aux questions environnementales se traduit par le soutien apporté au cours des dernières années à un programme visant à faire découvrir aux CNO du monde entier le rôle que pourraient et devraient jouer les athlètes et les organisations de sport dans le cadre d'initiatives nationales et internationales. Les questions environnementales sont peu à peu passées de la défense et de la préservation de l'environnement à un exercice plus global, touchant à la survie même de l'espèce humaine.

La protection de l'environnement est devenue l'affaire de tous. Elle exige de la communauté sportive, de par sa capacité à toucher l'humanité tout entière, qu'elle participe à la recherche de solutions dans ce domaine et aux efforts déployés en matière de préservation du milieu naturel. Le CIO considère l'environnement comme l'une des trois dimensions de l'Olympisme. Les villes requérantes, candidates et hôtes des Jeux sont tenues, aujourd'hui plus que jamais, non seulement d'apporter leur soutien aux programmes écologiques internationaux, mais aussi de s'engager en faveur du développement en adoptant et en appliquant des mesures adaptées.

Récemment, avec l'aide du PNUE, les villes candidates à l'organisation des Jeux Olympiques de 2012 ont consenti des efforts particuliers pour placer les problèmes d'environnement en tête de la liste de leurs priorités. Les cinq candidatures étaient toutes d'excellente qualité et Londres –candidate victorieuse – tirera certainement parti de ses projets de réhabilitation. En septembre, le CIO a organisé un séminaire pour les villes requérantes 2014. D'excellentes présentations ont été faites en matière d'environnement. Le message transmis à cette occasion était clair : si les villes requérantes/candidates négligent les questions environnementales, elles devront en accepter les conséquences.

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Chapitre

2Protection de l'environnement aux Jeux Olympiques

Pour des Jeux verts et un héritage durable

Des prémices d'une candidature olympique aux effets à long terme des Jeux, la protection de l'environnement et – plus important encore – le développement durable sont des éléments essentiels de la planification et du déroulement des Jeux.

Les sports et les athlètes sont au cœur de la manifestation olympique. Néanmoins, les Jeux peuvent porter leurs fruits en matière d'environnement pour autant qu'ils soient planifiés, gérés et organisés de manière à minimiser les effets négatifs qu'ils peuvent avoir dans ce domaine. Les Jeux offrent également la possibilité de léguer un héritage durable : des sites restaurés et revitalisés; une sensibilisation accrue aux problèmes d'environnement; de meilleures pratiques et politiques environnementales. Par la valeur du bon exemple, les Jeux peuvent encourager et faciliter l'adoption de solides mesures écologiques, ainsi que le développement de produits et de technologies dans une ville, un pays, et même au-delà.

Ces résultats et cet héritage positifs s'obtiennent tout au long du processus menant aux Jeux, grâce aux politiques et exigences du CIO ainsi qu'aux actions entreprises non seulement par ce dernier, mais aussi par les comités de candidature et d'organisation des Jeux.

À la surveillance mise en place par les ONG et les médias s'ajoute le suivi constant opéré par le CIO et les comités d'organisation sur les progrès accomplis et les mesures/politiques proposées en matière d'environnement et de développement durable, et ce dans le but de garantir le respect des engagements pris et de tirer parti de la possibilité qui est offerte d'améliorer les conditions et pratiques environnementales.

Athènes 2004

Le comité d'organisation des Jeux Olympiques à Athènes (ATHOC) a conçu avec succès un mécanisme de gestion de l'environnement dans le cadre du système communautaire de management environnemental et d'audit (EMAS), l'équivalent européen de la norme ISO 14001.

Dans le cadre de la planification et des opérations liées aux Jeux, l'ATHOC a préparé un guide sur la mise en œuvre des normes EMAS/ISO 14001 pour les installations et les épreuves sportives.

Les travaux de planification et de conception entrepris ont permis à l'ATHOC de mener des opérations de restauration et de rénovation urbaines, notamment sur le front de mer d'Athènes. Tous ces éléments viennent compléter le patrimoine post-olympique. Le comité d'organisation a également amélioré un vaste secteur à Schinias, autour du site d'aviron/canoë-kayak en eaux calmes, facilitant ainsi la création d'un parc national et d'un plan d'occupation des sols réglementé. Pour finir, l'ATHOC a encouragé la mise en place d'un système de gestion, de tri et de recyclage des déchets totalement nouveau en Grèce.

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Athènes étant bâtie sur un vaste site archéologique, la ville a dû relever des défis considérables. En effet, les travaux d'excavation réalisés pour la construction du métro et des routes ont mis à jour de nouvelles découvertes du plus haut intérêt pour les historiens et les écologistes. Les relations entre le comité d'organisation et les diverses associations de défense de l'environnement ont dû être gérées avec soin. Le PNUE a joué un rôle important à cet égard, préparant ainsi les conditions de sa future collaboration (conseils professionnels notamment) avec les comités d'organisation des Jeux à Turin et Beijing.

Une présentation plus détaillée des réalisations de l'ATHOC sur le plan environnemental sera faite durant la conférence par l'un de ses représentants.

Turin 2006

L'environnement est également une composante clé des prochains Jeux Olympiques d'hiver. Le comité d’organisation des Jeux Olympiques à Turin (TOROC) est le premier comité d’organisation à avoir obtenu à la fois la certification environnementale internationale ISO 14001 et une certification EMAS pour ses systèmes et programmes environnementaux.

Le TOROC a également imaginé le programme HECTOR (HEritage Climate TORino), qui vise à sensibiliser les populations aux changements climatiques et à neutraliser, grâce à des investissements financiers en matière de reboisement, d'indépendance énergétique et d'utilisation de sources d'énergie renouvelables, les gaz à effet de serre qui seront produits durant les Jeux Olympiques d’hiver de 2006 à Turin.

Le programme du TOROC comprend par ailleurs des évaluations environnementales des chantiers de construction des sites et de l’écocompatibilité des structures temporaires – une caractéristique importante des éditions des Jeux d'hiver. Un système d’évaluation environnementale stratégique a été mis sur pied pour la planification et le suivi des opérations Jeux. Des directives ont été élaborées pour l’application de la norme EMAS aux épreuves sportives. Pour finir, le TOROC a institué des critères d’approvisionnement "verts" pour les fournisseurs et un système de reconnaissance pour les sponsors qui s’engagent en faveur de l’environnement.

Il convient de souligner l'engagement de Turin, qui a accueilli et co-organisé la Ve Conférence mondiale sur le sport et l'environnement. Les Italiens ont testé à cette occasion leurs théories sur un certain nombre de projets prévus pour les Jeux. Point fort de ces projets : tous reposent sur l'éducation des populations, aussi bien en Italie qu'à l'étranger.

Le TOROC fournira de plus amples informations sur son programme environnemental durant la conférence.

Beijing 2008

Les activités environnementales du BOCOG s'accélèrent et gagnent en ampleur. Des séminaires et des forums techniques ont été organisés tout récemment, axés notamment sur l'emploi de technologies modernes pour la construction de sites olympiques respectueux de l'environnement et sur le recours à des mécanismes d'économie d'eau pour les restaurants agréés olympiques.

Depuis le début de l'année 2005, Beijing encourage l'aménagement d'espaces verts sur les toits des bâtiments afin de purifier l'air et de réduire la pollution sonore. De 2006 à 2009, la ville tentera d'aménager entre 250 et 300 mètres carrés d'espaces verts chaque année. Les autorités gouvernementales de Beijing ont déjà soumis des données indiquant une réduction générale des principaux polluants atmosphériques.

Les discussions engagées entre le BOCOG et le PNUE devraient aboutir à la signature, ce mois-ci, d'un accord de coopération et à l'instauration de solides relations de travail destinées à optimiser les initiatives lancées sur le plan environnemental à l'occasion des Jeux.

Le BOCOG a dévoilé son nouvel emblème environnemental. S’inspirant de l’art traditionnel chinois de la calligraphie, cet emblème a la forme d’un être humain et d’un arbre. Cette image symbolise l’harmonie et l’unité entre l’humanité et la nature. Ce nouvel emblème est une étape

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importante dans le travail éducatif mené par le BOCOG pour encourager un plus grand nombrede citoyens à participer à des activités écologiques, à soutenir des Jeux Olympiques "verts" et à mener une vie plus respectueuse de l’environnement.

Le BOCOG présentera plus d'informations sur ses programmes durant la conférence.

Vancouver 2010

À l'heure actuelle, le COVAN élargit et renforce le champ d'application du développement durable pour y inclure, outre la préservation de l'environnement, la responsabilité sociale, les débouchés économiques, le développement du sport et la promotion de la santé. En se concentrant sur ces questions, le COVAN entend :

• favoriser l'équilibre entre les intérêts sociaux, économiques et environnementaux, et permettre leur intégration;

• promouvoir la réflexion à long terme et le développement du patrimoine;• traiter une réalité planétaire;• répondre aux attentes de la population sur le plan régional et national en matière de

développement durable, à savoir qu'il s'agit d'un domaine qui doit absolument être pris en considération;

• présenter les initiatives, la technologie et la compétence du Canada et des communautés hôtes en matière de développement durable.

L'accord passé entre Bell Canada et le COVAN illustre la mise en pratique de ces points. La somme de deux millions de dollars sera ainsi investie dans la revitalisation économique du quartier de l'Eastside dans le centre-ville, afin que les habitants des communautés défavorisées de Vancouver aient eux aussi la possibilité de bénéficier de l'accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver de 2010.

Un représentant du COVAN fournira de plus amples informations sur ce programme et d'autres projets durant la conférence.

Villes candidates 2012

La protection de l'environnement et les programmes de développement durable ne sont pas la prérogative des seuls comités d'organisation. Dès les premières étapes d'une candidature à l'organisation des Jeux, l'environnement occupe une place cruciale dans les programmes des villes requérantes potentielles.

En application de la procédure en vigueur, les villes candidates 2012 ont remis au CIO un "dossier de candidature" (comprenant des garanties et des engagements) dont l'un des thèmesporte sur l'environnement et la météorologie.

Des précisions concernant les caractéristiques environnementales et météorologiques des villes sont fournies, qui permettent au CIO de comprendre l'approche environnementale des villes en ce qui concerne les caractéristiques géographiques, les autorités publiques, les systèmes de gestion de l'environnement, la construction des sites et les projets de développement. Parmi les informations demandées figurent : la qualité de l'air; les zones protégées; les rôles et responsabilités des autorités publiques; les études d'impact sur l'environnement; les travaux de construction; la coopération avec les ONG; l'intégration des approches environnementales dans les contrats passés avec les fournisseurs et les sponsors; les précipitations/vents/températures/taux d'humidité durant les Jeux; et d'autres caractéristiques et mesures spéciales.

Le dossier de candidature comprend également un thème intitulé "Concept et héritage des Jeux Olympiques", qui a pour objet de présenter la manière dont les villes voient les Jeux Olympiques et d’expliquer comment cette vision s’intègre dans la planification à long terme de la ville et quel est héritage attendu. Ce thème comporte un fort aspect environnemental, en particulier s’agissant de l’héritage attendu.

Le dossier de candidature est un élément crucial de l'organisation de "Jeux verts" car tous les engagements pris concernant les mesures, programmes et politiques sont contraignants et sont

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supposés être respectés par le comité d’organisation. Toutes les villes candidates 2012 – y compris l'heureuse gagnante, Londres – ont procédé à une vaste planification en la matière.

Londres 2012

Londres, qui n'a remporté la course à l'accueil des Jeux Olympiques de 2012 qu'en juillet, se prépare déjà à ce qui sera un nouveau chapitre de l'histoire des Jeux organisés dans le respect de l'environnement. À l'instar des quatre autres candidates, Londres a fait de l'environnement et du développement durable un élément clé de son dossier – et d'un projet particulier la pièce maîtresse de son programme environnemental.

Ce projet consiste à réhabiliter l'un des secteurs non aménagés de la capitale – la Lea Valley –en restaurant l'écosystème et en revitalisant toute une communauté, ce qui permettra detransformer cette zone en l'un des plus grands parcs urbains d'Europe, s'étendant sur plus de 30 km.

Le LOCOG dispose d'un plan d'action environnemental pour les Jeux Olympiques. Ce plan, dont la devise est "Vers des Jeux Olympiques respectueux de la planète", s'articule autour des quatre grands thèmes suivants :

1. des Jeux à faibles émissions de carbone – en mettant l'accent sur le transport et la qualité de l'air, sur des constructions propices au développement durable et sur la gestion des ressources;

2. des Jeux sans déchets – en minimisant la production de déchets et en adoptant une politique d'approvisionnement durable;

3. la conservation de la biodiversité – en renforçant les espaces verts en milieu urbain;4. la sensibilisation aux questions environnementales et la promotion des partenariats – en

encourageant la participation des collectivités et les programmes internationaux.

Le LOCOG fournira de plus amples informations sur son plan d'action durant la conférence.

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Chapitre

3Activités de promotion et de soutien

Mettre la protection de l'environnement au cœur des programmes sportifs

Coopération avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)

Le PNUE collabore étroitement avec le CIO, par le biais de sa commission sport et environnement et du département de la coopération internationale et du développement, à la mise sur pied de nombreux programmes et projets. Le PNUE a ainsi co-organisé les conférences mondiales sur le sport et l'environnement et les séminaires régionaux proposés par le CIO. Il a également participé à la production de documents d'information sur le sport et l'environnement comme l'Agenda 21 du Mouvement olympique.

Le PNUE a également instauré des relations de travail avec les comités d'organisation des Jeux Olympiques à Athènes (2004) et Turin (2006), et continue d'étudier comment soutenir l'action du comité d'organisation des Jeux de 2008 à Beijing sur le plan environnemental. Un nouveau chapitre de la coopération avec le PNUE est en train de s'écrire puisque cette agence a commencé à travailler avec les villes requérantes et candidates. Dès le début d'une candidature olympique, le PNUE met ses compétences à la disposition des villes afin de les aider à élaborer leurs projets environnementaux pour leur dossier de candidature.

En février 2003, le conseil d'administration du PNUE a officiellement adopté une stratégie en matière de sport et d'environnement, laquelle cherche à promouvoir les liens entre ces deux secteurs auprès du grand public. Le programme mis en place entend instaurer des partenariats avec les organisations, les fédérations et les associations de sport dans le but d'adresser des messages à caractère environnemental au public.

Séminaires régionaux pour les CNO

Le département, en coopération avec la commission sport et environnement et la Solidarité Olympique, a organisé quatre séminaires régionaux pour les CNO en 2004-2005.

n Lomé, Togo, novembre 2004 – pour les CNO de l'Afrique francophone.

n La Havane, Cuba, novembre 2004 – pour des CNO d'Amérique.

n Dubaï, Émirats arabes unis, avril 2005 – pour des CNO d'Asie.

n Lusaka, Zambie, juillet 2005 – pour des CNO de l'Afrique anglophone.

D'autres rencontres sont prévues pour la période 2006-2008 afin de couvrir toutes les régions du monde.

Les principaux objectifs de ces séminaires sont de :

n procéder à l’évaluation des initiatives lancées et des projets menés par les CNO et leur commission sport et environnement;

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n souligner les bons résultats obtenus au niveau national ou régional;

n mettre le doigt sur les problèmes non encore résolus et les défis à relever;

n partager des exemples de bonne pratique;

n échanger des idées avec de célèbres experts en matière de sport et d'environnement et des représentants du PNUE;

n définir les objectifs futurs et les stratégies à adopter en conséquence.

Ces séminaires entendent par ailleurs sensibiliser les participants à la nécessité, premièrement,de mettre le sport au service de la protection de l'environnement et du développement durable et,deuxièmement, de définir des actions prioritaires. Ils sont également supposés faciliter la création – et le renforcement – d'un réseau "sport et environnement" partout dans le monde, ainsi que l'échange d'informations entre les participants aux séminaires, à savoir notamment : les CNO, les membres de la commission sport et environnement du CIO, les délégués régionaux du PNUE, les représentants des gouvernements, les experts des agences nationales pour l'environnement, les autorités locales et les organisations non gouvernementales spécialisées en la matière – au rôle toujours important.

Les expériences échangées, les informations fournies par les experts en environnement et les débats fructueux organisés ont permis de dégager les grandes idées suivantes :

n nécessité de promouvoir davantage les actions spécifiques menées en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable (mesures contre la dégradation du milieu naturel, campagnes de nettoyage, lutte contre l'abattage injustifié des arbres, collecte des déchets plastiques);

n nécessité d'éduquer les jeunes, les athlètes et les dirigeants sportifs quant à l'importance d'une planification et d'une organisation des activités sportives dans le respect de l'environnement, et ce à tous les niveaux;

n nécessité de collaborer étroitement avec les institutions gouvernementales et non gouvernementales afin de développer les liens existant entre le sport et l'environnement.

Les séminaires sont conçus afin de répondre aux besoins des participants. Des pays qui n'ont aucun espoir d'accueillir les Jeux Olympiques dans un avenir proche y débattent desprogrammes nationaux et des projets menés, lesquels tiennent compte des valeursvéhiculées par le sport, de leur portée et des programmes de développement durable mis en place par la société civile. Les participants y parlent campagnes de nettoyage, recyclage, abattage d'arbres et éducation des CNO sur les causes de l'envasement et la façon dont il est possible de former les populations dans les zones rurales – ce qui est tout aussi important que de demander aux pays en développement de "penser écologie" lorsque l'on construit des installations de plusieurs millions de dollars pour les Jeux.

Conférences mondiales sur le sport et l'environnement

Engagements de Turin

La Ve Conférence mondiale sur le sport et l'environnement, organisée à Turin, a dégagé huit principes clés sur lesquels mettre l'accent dans les années à venir pour que le Mouvement olympique et la communauté sportive mondiale organisent des activités sportives et récréatives dans le respect de l’environnement, notamment par l’établissement, le maintien et le développement de partenariats pour un développement durable.

Il convient de noter qu'en l'espace de deux ans, la plupart des mesures proposées ont été prises en considération par le CIO et font partie intégrante de sa politique et de ses programmes actuels. Les engagements pris à Turin n'ont pas été vains.

Soucieux d'utiliser de plus en plus le sport comme un outil pour le développement durable et la solidarité, le CIO a conçu un Guide sur le sport, l'environnement et le développement durable

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pour aider les CNO et la communauté sportive dans son ensemble à promouvoir la pratique d'activités sportives dans le respect de l'environnement et à mener des actions de sensibilisation concrètes auprès des collectivités. Une assistance spéciale a également été apportée aux CNO, sous la forme d'ateliers régionaux et de conseils personnalisés notamment, afin qu'ils élaborent leurs propres plans d'action et prennent des mesures prioritaires. Ces ateliers ont par ailleurs insisté fortement sur l'importance du rôle des athlètes en tant que modèles et sur la nécessité de les associer plus régulièrement à des activités menées en faveur de la défense de l'environnement.

Le CIO a poursuivi le développement de ses programmes consacrés à l'égalité des sexes, au développement humain et à l'aide humanitaire par le sport. Il a récemment publié, en coopération avec l'ONUSIDA, le premier manuel sur la prévention du VIH/SIDA par le sport destiné à la communauté sportive. Ce manuel a pour but de présenter aux CNO et aux sportifs les actionsqui peuvent être entreprises dans ce domaine.

La question de l'organisation, en collaboration avec les différents acteurs concernés, demanifestations sportives respectueuses du développement durable a été inscrite à l'ordre du jour de tous les séminaires régionaux, et les CNO ont été encouragés à conclure des partenariats pour la mise en œuvre de leurs projets au niveau national.

La conception durable des sites est maintenant une question clé abordée durant les phases d'acceptation des candidatures et de candidature à l'organisation des Jeux Olympiques. De nombreuses exigences ont été fixées et les commissions de coordination du CIO, les Fédérations Internationales et les comités d'organisation opèrent un suivi rigoureux à cet égard.

Inutile de préciser que l'héritage environnemental des Jeux Olympiques est une préoccupation grandissante pour le CIO. En effet, pour qu'une édition des Jeux soit considérée comme "verte", le comité d'organisation et les principales parties intéressées, comme les gouvernements et les sponsors, doivent, aujourd'hui plus que jamais, élaborer et appliquer toute une série de normes, systèmes de gestion, pratiques, politiques et mesures en matière d'environnement et de développement durable afin de minimiser les effets négatifs, d'optimiser les bienfaits et de laisser un héritage durable.

Les actions entreprises élèvent le niveau des pratiques et politiques environnementales et améliorent, dans l'ensemble, l'état de l'environnement dans une ville et un pays. Ces considérations et mesures environnementales, ainsi que le développement du patrimoine écologique sont intégrés dans une série de programmes opérationnels et de secteurs fonctionnels tels que la panification et la sélection des sites, les opérations sur sites, la gestion des déchets et le nettoyage. L'évaluation et le suivi de la pérennité des manifestations sportives sont aussi des éléments clés des politiques et normes établies par le CIO pour les futures villes hôtes.

Sur le front du marketing également, les stratégies environnementales sont de plus en plus souvent intégrées dans les contrats passés avec les fournisseurs et les sponsors. Les sponsors TOP du CIO et les fournisseurs des COJO se servent de cette base pour mettre sur pied leurs propres programmes environnementaux. Les organisateurs des Jeux Olympiques à Turin se sont plus particulièrement intéressés à cette question; ils ont instauré des critères d'approvisionnement "verts" pour les fournisseurs ainsi qu'un système de reconnaissance pour les sponsors qui s'engagent en faveur de l'environnement.

Sommet du sport pour l'environnement, Exposition mondiale 2005, Aichi, Japon

2005 marque le début de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation en vue du développement durable. Cette initiative appelle toutes les nations à prendre des mesures constructives et constitue un important pas en avant vers, premièrement, une amélioration des plans d'action en matière environnementale et, deuxièmement, une sensibilisation accrue des populations aussi bien au niveau national qu'international. Les Nations Unies ont également proclamé 2005 "Année internationale du sport et de l'éducation physique" – une opération

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consistant à tirer parti du "pouvoir du sport" pour s'attaquer efficacement aux problèmes sociaux à travers le monde, au fléau que représente la pandémie du VIH/SIDA, à la pauvreté et à l'ignorance – dont l'éradication compte parmi les Objectifs du Millénaire pour le développement.

Au Japon, en février 2005, le Protocole de Kyoto, dont le but est d'enrayer le réchauffement de la planète, a été ratifié. Le 25 mars a eu lieu l'ouverture de l'Exposition mondiale 2005 à Aichi, Japon, laquelle a réuni 121 pays et quatre institutions internationales. Le thème de l'Exposition était "la sagesse de la nature".

C'est dans le cadre de ces manifestations que s'est tenu, les 30 et 31 juillet 2005, le Sommet du sport pour l'environnement. M. Chiharu Igaya, vice-président du CIO, y a représenté le Comité et a plaidé, au nom de notre organisation, en faveur de l'adoption et de la promotion des principes énoncés dans la Déclaration commune.

Publications et communication

Nouvelle édition du Manuel sur le sport et l'environnement

Publié en 1997, le Manuel du CIO sur le sport et l’environnement a été réédité en 2005. Contrairement à l’Agenda 21 du Mouvement olympique qui est un ouvrage théorique, le manuel est un guide pratique préparé pour tous les membres du Mouvement olympique, des entités les plus développées aux organisations les plus petites, sans oublier les individus.

Destiné à un public n’ayant pas nécessairement l’expérience des questions environnementales, ce manuel vise à :

n présenter les concepts et questions clés concernant le sport et l’environnement, donner les moyens de base d’identifier les secteurs qui posent problème, établir des priorités et trouver des réponses appropriées aux questions concernant la relation entre le sport et l’environnement;

n proposer des recommandations environnementales, en donnant des conseils concrets et des exemples d’initiatives qui peuvent être facilement appliquées par les sportifs et les organisations sportives;

n présenter les principaux aspects de la politique du CIO sur le développement durable et ses actions.

Guide sur le sport, l'environnement et le développement durable

Ce guide présente les problèmes d’environnement et de développement durable en relation avec le Mouvement olympique, et plus particulièrement chacun des 35 sports figurant au programme des Jeux. Il fournit aussi des informations pratiques quant aux mesures à prendre pour y remédier.

Ce guide est particulièrement utile puisqu'il envisage les différents niveaux de participation des individus et groupes concernés (athlètes, pratiquants de sports de masse, entraîneurs, clubs, fédérations, organisateurs de manifestations sportives, spectateurs, fabricants d'équipements, constructeurs et responsables des installations de sport, et médias).

Il comprend trois grandes sections :

n la section I présente les concepts d'environnement et de développement durable appliqués au Mouvement olympique;

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n la section II fournit des informations sur la contribution du sport au développement durable et à l'organisation de manifestations sportives respectueuses de l'environnement (été ou hiver, en salle ou de plein air, épreuves individuelles ou par équipes, sports terrestres ou nautiques, etc.);

n la section III contient des informations sur chacun des 35 sports olympiques et propose des activités pratiques pour limiter leur impact sur l'environnement.

Le guide a été préparé par le professeur Josep Tarradellas, de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en étroite coopération avec le département de la coopération internationale et du développement du CIO. Toutes les Fédérations Internationales ont été consultées quant aux informations concernant leurs disciplines. Leurs réactions et leurs remarques ont été fort utiles.

Le guide pourra être téléchargé gratuitement à partir du site web du CIO. La version papier sera publiée au début de l'année prochaine.

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Chapitre

4Activités des Comités Nationaux Olympiques

Sport et environnement : une réalité à l'échelon de la collectivité

Programmes de la Solidarité Olympique : une aide essentielle au développement

Un certain nombre de programmes d'assistance destinés aux athlètes, entraîneurs et dirigeants sont mis à la disposition des Comités Nationaux Olympiques par le biais de la Solidarité Olympique. Parmi ces programmes, citons celui consacré au sport et à l'environnement, élaboré en coopération avec la commission sport et environnement du CIO pour aider les CNO à prendre et à mener à bien des initiatives dans ce domaine au niveau national (séminaires nationaux, campagnes de communication efficaces annoncées à grand renfort de publicité, et projets de recherche).

La commission aimerait – et c'est un point sur lequel elle a insisté lors des divers séminaires régionaux organisés – que les CNO lancent des projets en collaboration avec les institutions nationales. Nous sommes parfaitement conscients du fait que les agences gouvernementales et non gouvernementales des pays en développement manquent des fonds nécessaires au financement de ces projets. Certes les sommes versées par la Solidarité Olympique ne suffiront pas à couvrir tous les besoins. Elles restent néanmoins la réponse à certains des problèmesrencontrés, pour autant que les CNO adressent une demande de financement et d'assistance s'ils ne disposent pas des moyens requis pour la mise en œuvre des projets.

Les CNO en action

Nous avons constaté, au cours des deux dernières années notamment, un enthousiasme accru de la part des CNO dans ce domaine, plusieurs d'entre eux ayant mis sur pied, avec l'aide d'organisations locales autres que sportives, leurs propres activités en matière de protection de l'environnement et de développement durable.

La plupart des projets menés par les CNO peuvent se résumer comme suit :

n Organisation d'ateliers nationaux sur le sport et l'environnement – organisés à la suite des séminaires régionaux, ces ateliers entendent développer, voire renforcer, les partenariats existant entre la communauté sportive et les institutions spécialisées dans le domaine de la protection de l'environnement, et définir une action commune.

n Lancement, à l'échelon national, de campagnes de sensibilisation aux problèmes de l'environnement – ces campagnes menées auprès des sportifs et de la collectivité dans son ensemble entendent informer les jeunes et les dirigeants de la nécessité de préserver notre environnement et les encourager à adopter un comportement écologique par l'entremise de mesures toutes simples. Ces campagnes ont souvent pour toile de fond des épreuves sportives locales ou de grandes compétitions nationales; des manifestations sont aussi parfois créées

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spécialement pour l'occasion, comme un relais ou une course en faveur de l'environnement. Les médias nationaux se font également l'écho de ces campagnes, et des supports de communication particuliers – dépliants, messagesaudio/vidéo/écrits et articles promotionnels – sont utilisés à l'appui de ces activités.

n Restauration des sites sportifs et des sites destinés à l'usage de la collectivité, activités de nettoyage – ces activités, organisées et menées par des sportifs et/ou la population, entendent améliorer l'environnement et diffuser des messages pédagogiques. Elles peuvent se dérouler sur une journée (et être associées par exemple à des manifestations internationales comme la Journée mondiale de l'environnement) ou plusieurs (organisation de camps "nature" ou d'activités de reforestation).

Ces initiatives menées au niveau national sont importantes. Leur nombre a augmenté au cours des dernières années, ce qui est particulièrement encourageant pour le CIO. Près de 20 % des CNO ont commencé à inscrire les questions environnementales à leurs programmes. Aussi allons-nous poursuivre notre étroite collaboration avec eux – au moyen d'une aide et d'un soutien plus ciblés – afin qu'ils persévèrent dans cette voie. Nous souhaitons également encourager d'autres CNO à rejoindre le mouvement et à s'engager en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable à l'avenir.

SPORT, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE – RAPPORT D'ÉTAPE

16

Chapitre

5Conclusion

Sur la base des informations fournies dans ce rapport, il apparaît clairement que la politique menée par le CIO en matière de sport et d'environnement a au moins abouti à des réflexions, des mesures et des initiatives constructives sur le plan sportif mondial. Il ne fait aucun doute que la politique du CIO a permis d'inscrire la question à l'ordre du jour des programmes de la communauté sportive.

S'il est vrai que de nombreux progrès ont été enregistrés et que la société reconnaît de plus en plus le concept de développement durable et le besoin de préserver la planète pour les générations à venir, il reste encore de multiples défis à relever pour garantir une pratique du sport respectueuse de l'environnement partout dans le monde.

En organisant cette conférence, le CIO reconnaît qu'il ne faut pas "relâcher la pression". Notre organisation a conscience de son rôle de chef de file. Elle sait qu'elle doit rallier à sa cause l'ensemble de la communauté sportive ainsi que des partenaires externes partageant le même idéal. Le programme de la conférence reflète la complexité de la question. Il ne s'agit pas seulement d'organiser des Jeux verts, de nettoyer des plages et des aires de compétition, et de laisser un héritage sur le plan environnemental et humain après la manifestation. Il faut proposer des installations et des équipements de sport écologiques. Il faut s'intéresser à l'angle sous lequel les compagnies commerciales abordent le développement durable ainsi qu'à la responsabilité sociale des entreprises. Il faut aussi envisager la façon d'associer les initiatives prises en matière de sport à la coexistence pacifique entre les peuples, à la prévention des conflits, à la reconstruction et au dialogue national, ainsi qu'au développement. Il faut enfin voir dans le sport un outil au service de la formation de la jeunesse, du développement humain et de la promotion de la santé, sans oublier de se pencher sur l'attitude générale des CNO et de la société vis-à-vis de notre environnement.

En conséquence, pour aborder le problème, une stratégie multisectorielle s'impose. Les mondes du sport, des affaires, de la politique, de la culture et de la religion ont tous un rôle à jouer. Le sport a donné rendez-vous à Nairobi à la société civile, aux milieux politiques et à la communauté internationale pour faire le point sur le passé et planifier l'avenir.

Le coup d'envoi a été donné. À nous de poursuivre sur notre lancée !