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EDITO 1-2 Pour des réseaux de distribution d’énergie et de télécommunications fiables et pérennes Gilles Drouard, Président du SYCABEL DOSSIER ÉNERGIE 2-6 Les Matériels de Raccordement du réseau français de distribution d’électricité ZOOM 5 La qualification et la certification, un gage de fiabilité INTERVIEW 7-8 Gilles GALLÉAN, ERDF DOSSIER TÉLÉCOMS 9-10 Les Matériels de Raccordement du réseau français de télécommunications INTERVIEW 11-12 Hervé TOUZEAU, Orange France INTERVIEW 13-14 Brice MESSIER, Covage INDICATEUR INDUSTRIEL 14 Déploiement du Très Haut Débit en France AGENDA 14 Nous contacter 17, rue de l’Amiral Hamelin – 75016 PARIS | Téléphone : 33 (0)1 47 64 68 10 | Mail : [email protected] | www.sycabel.com SYNDICAT PROFESSIONNEL DES FABRICANTS DE FILS ET CÂBLES ÉLECTRIQUES ET DE COMMUNICATION EDITO Les transitions énergétique et numérique qui s’engagent simultanément dans notre pays vont profondément mo- difier notre rapport à l’énergie et à la communication ainsi que nos modes de vie. Ces transformations devront non seulement permettre de répondre aux défis majeurs tels que la raréfaction des ressources énergétiques, mais aussi offrir de nouvelles solutions pour répondre aux nombreuses problématiques que notre société contemporaine soulève (efficacité énergétique, transports, gestion d’immeubles, services urbains, vieillissement de la population, assistance médicale, etc.). Tous ces défis représentent des opportunités de développement considérables qui nécessiteront l’intervention d’experts capables de développer des solutions à la hauteur des attentes des utilisateurs. Les industriels de la filière électrique, particulièrement concernés par ces mutations, les ont anticipées en assurant, par exemple, l’évolution et la création des réseaux d’infras- tructure indispensables à ces transformations. LIRE LA SUITE EN P.2 SPÉCIAL MATÉRIELS DE RACCORDEMENT N O 7 OCTOBRE 2014

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EDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-2Pour des réseaux de distribution d’énergie et de télécommunications fiables et pérennesGilles Drouard, Président du SYCABEL

DOSSIER ÉNERGIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2-6 Les Matériels de Raccordement du réseaufrançais de distribution d’électricité

ZOOm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5La qualification et la certification, un gage de fiabilité

INTERvIEw . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7-8Gilles GALLÉAN, ERDF

DOSSIER TÉLÉCOmS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9-10 Les Matériels de Raccordement du réseau français de télécommunications

INTERvIEw . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11-12Hervé TOUZEAU, Orange France

INTERvIEw . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13-14Brice MESSIER, Covage

INDICaTEuR INDuSTRIEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Déploiement du Très Haut Débit en France

aGENDa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

la lettre du

Nous contacter17, rue de l’Amiral Hamelin – 75016 PARIS | Téléphone : 33 (0)1 47 64 68 10 | Mail : [email protected] | www.sycabel.com

SYNDICAT PROFESSIONNEL DES FABRICANTS DE FILS ET CÂBLESÉLECTRIQUES ET DE COMMUNICATION

EDITOLes transitions énergétique et numérique qui s’engagent simultanément dans notre pays vont profondément mo-difier notre rapport à l’énergie et à la communication ainsi que nos modes de vie. Ces

transformations devront non seulement permettre de répondre aux défis majeurs tels que la raréfaction des ressources énergétiques, mais aussi offrir de nouvelles solutions pour répondre aux nombreuses problématiques que notre société contemporaine soulève (efficacité énergétique, transports, gestion d’immeubles, services urbains, vieillissement de la population, assistance médicale, etc.).

Tous ces défis représentent des opportunités de développement considérables qui nécessiteront l’intervention d’experts capables de développer des solutions à la hauteur des attentes des utilisateurs. Les industriels de la filière électrique, particulièrement concernés par ces mutations, les ont anticipées en assurant, par exemple, l’évolution et la création des réseaux d’infras-tructure indispensables à ces transformations.

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spécial

MATÉRIELSDE RACCORDEMEnT

nO7OCTOBRE 2014

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Des fonctions essentielles à la performance du réseauLes matériels de raccordement sont une partie intégrante d’un réseau de distribution . Ils doivent remplir les mêmes fonctions que le câble :

• Conduire le courant véhiculé dans le conducteur des câbles, aussi bien en service normal à pleine charge, qu’en cas de court-circuit, sans que l’accessoire ne soit un point de surchauffe qui réduirait la durée de vie

• Isoler électriquement le conducteur

• Contrôler le champ électrique au niveau de l’arrêt d’écran, à la transition entre le câble et l’accessoire (HTA)

• Assurer une protection mécanique pour ceux qui sont enterrés dans le sol

• Protéger contre l’humidité, qu’ils soient ou non enterrés, pour une durée de vie de 40 ans

• Protéger les extrémités, en particulier exté-rieures, des nuisances de l’environnement : pluie, pollution, rayonnement UV .

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 2

Cependant, les capitaux considérables investis ne porteront leurs fruits que si les acteurs publics font preuve de constance et de détermination pour aller jusqu’au bout de la démarche. Naturellement, les aspects industriels devront également être pris en compte dans le pilotage de ces projets afin de permettre des projections à moyen et long termes et de lisser au mieux la demande pour éviter les surcapacités de production .

Les industriels du SYCABEL ont depuis toujours vocation à accompagner les évolutions de la société et de ses modes de consommation . Ils continueront de s’investir pour innover et mettre à disposition des utilisateurs les produits les mieux adaptés aux contraintes et aux exigences des nouveaux réseaux . Cela est vrai, tant pour les câbles d’énergie et de télécommunications dont la performance et le dimensionnement ne cessent d’être optimisés, que pour les équipements de raccordement .

Cette nouvelle édition de la lettre du SYCABEL, consacrée aux matériels de raccordement des

ÉDITO

réseaux de distribution d’énergie et aux accessoires de réseaux de télécommunications, rappelle le rôle essentiel, les contraintes et l’impact dans la mise en œuvre et dans le fonctionnement des infrastructures de ce type d’équipements .

En tant que nouveau Président du SYCABEL, je me réjouis des perspectives qui s’ouvrent à notre profession . Nos adhérents, câbliers et fabricants d’équipements, auront maintes opportunités d’exprimer pleinement un savoir-faire largement reconnu et dont témoignent la performance et la fiabilité des réseaux nationaux . Le travail accompli par mes prédécesseurs a permis au SYCABEL de préserver une industrie natio-nale dynamique malgré une conjoncture difficile ; gageons que les années à venir nous permettront de poursuivre dans cette voie .

Gilles DROUARDPrésident du SYCABEL

Les Matériels de Raccordement du réseau français de distribution d’électricité

D’hier à aujourd’hui une innovation sans cesse renouvelée

DOSSIER ÉNERGIE

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Les acquis de l’innovationLe développement de câbles à isolation synthétique, tripolaires ou unipolaires, a profondément modifié la conception des Matériels de Raccordement, qu’il s’agisse des matériaux qui les constituent ou de leur mise en œuvre sur le terrain . Ils ont évolué vers des éléments préfabriqués qui facilitent le montage et les contrôles électriques en usines.

Ils sont de type thermo-rétractable, avec des polymères réticulés ou pré-moulés en caoutchouc EPR ou en silicone .

En HTA, l’extension de l’usage des câbles isolés au polyéthylène réticulé a permis d’alléger les produits. Plusieurs technologies ont été successivement utilisées pour aboutir à la technique qui est actuellement la plus répandue : le rétractable à froid .

Tout d’abord apparue pour les extrémités, elle s’est généralisée pour les jonctions .

La technologie des raccords à serrage mécanique a apporté aux systèmes de connexion des conducteurs une plus grande flexibilité en termes de dimensions, une réduction des coûts de maintenance et de l’utilisation d’équipements lourds .

Les Matériels de Raccordement dédiés au réseau de distribution Basse Tension qui a été initialement déployé en aérien nu, puis isolé et enfin souterrain ou en technique d’effacement dans les agglomérations, ont bénéficié d’évolutions similaires, quoique plus lentes, tendant également à la simplicité de montage et à la miniaturisation .

Les technologies actuelles font toujours appel aux résines polymérisables à froid, en association avec des techniques rubanées/injectées ou des boîtes de raccordement coulées .

Les connecteurs « à perforation d’isolant » sont considérés comme une évolution décisive pour le matériel de raccordement souterrain Basse Tension . Des progrès notables en découlent en termes de fiabilité, de simplicité et d’installation sous tension . Ces connecteurs tendent à s’imposer au rythme des raccords à serrage mécanique déjà mentionnés en HTA .

Des modèles sans résines sont en cours d’expérimentation .

Les dates-clés Du câble HTa à isolation papier au câble synthétique à travers les techniques ru-banées matières coulées ou injectées, puis les matériels pré-moulés et enfin les produits rétractables à froid, voici les grandes dates qui jalonnent le déploiement des réseaux d’énergie :

1890 à 1946 : Les accessoires rubanés avec coulée de résine sur câbles isolés au papier imprégné accompagnent l’extension du réseau souterrain quand il n’est pas réalisable en aérien nu. C’est l’époque du plan de déploiement du réseau d’électricité français

1970 : L’apparition des techniques thermo-rétractables conduit à des solutions nouvelles en jonctions et dérivations qui permettent l’accélération de l’implantation de nouvelles cellules vers 1990

2000 : Avec la généralisation des techniques utilisant les rubans synthétiques auto-amalgamant et les techniques rétractables à froid qui s’appliquent progressivement aux extrémités, jonctions, dérivations et transitions, les matériels de raccordement connaissent un palier technique décisif

2005 : Les raccords à serrage mécanique s’imposent à l’ensemble des matériels de raccordement HTA

2010 : Les jonctions mono corps se font jour augmentant la fiabilité et simplifiant la mise en œuvre. Depuis, ces jonctions sont devenues compactes

Jonction Rétractable à Froid d’une phase HTA avec Raccord à Serrage Mécanique – JURF & RSM

Des matériels spécifiquesEn Basse Tension• Remontées aéro-souterraines pour le raccorde-

ment d’un câble aérien BT avec un câble souterrain

• Boîtes de jonction/dérivation de réseau pour le raccordement des câbles BTS dits de réseau (ossature)

• Boîtes de dérivation de branchement pour le raccordement individuel des abonnés

• Coffrets de branchement.

Les coffrets de la gamme CIBE®

Boîte de jonction / dérivationsouterraine pour réseau

d’éclairage public

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 3

Raccordement basse tension souterrain avec raccords à perforation d’isolant

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Les connecteurs séparables sont munis d’un écran intégral qui confine le champ électrique dans l’accessoire, garantissant la sécurité lors des interventions sur les connecteurs alors qu’ils sont sous tension . En outre, ils permettent des raccordements très compacts entre phases, parfaitement adaptés à tous les éléments (transformateurs, interrupteurs…) sur lesquels les

câbles doivent être raccordés .

La combinaison de niveaux de tension, d’une part, et d’ampacités véhiculées par les câbles, d’autre part, conduit à utiliser des formes d’interfaces différentes pour conserver une compacité optimale .

Les connecteurs séparables, une famille très complète, trois modèles permettent de couvrir l’essentiel des besoins des sections allant du 25 mm² au 630 mm².

Connecteur raccord à serrage mécanique

ConnecteurHTA 400 A

Connecteur HTA 400 A vue en coupe

Extrémitésintérieure et extérieure

En Moyenne Tension HTA• Extrémités pour raccorder une liaison par câble

isolé à un autre élément du réseau nu, comme un interrupteur, une ligne aérienne…

• Extrémités intérieures pour le raccordement à l’intérieur des équipements

• Extrémités extérieures avec ailettes pour résister aux contraintes climatiques

• Connecteurs séparables pour raccorder l’extrémité d’une liaison par câble isolé à un autre élément du réseau, comme un transformateur, une cellule, un interrupteur, un moteur…

• Jonctions pour raccorder les câbles entre eux

• Jonctions droites pour le raccordement de câbles identiques

• Jonctions de transition pour le raccordement de câbles différents (par exemple : papier/synthétique)

• Dérivations pour le raccordement d’un câble dérivé sur un circuit principal .

Une formation qualifiante Le rôle capital des Matériels de Raccordement, leur nombre et leur diversité sur le réseau de distribution ont conduit EDF&ERDF, les fabricants et les installateurs de matériels de raccordement à prendre en charge la création de la formation des équipes intervenant sur le réseau 24h/24h. Elle vise à maintenir le professionnalisme en continu de sorte que la performance et la sécurité des manipulations soient assurées.

Les Pouvoirs Publics ont confié la responsabilité de la formation des monteurs à ERDF qui en est le maître d’ouvrage. ERDF forme et qualifie 50 % des 6 000 monteurs qui participent aux sessions chaque année. Les monteurs du privé sont formés via le référentiel d’ERDF afin d’obtenir la qualification.

La mission des centres de formation créés par les différents acteurs consiste à encadrer ces formations, tant pour la rigueur des procédures appliquées, en conformité avec le système qualité certifié COFRAC, que sous l’angle pratique de leur

exécution. Les sessions de formation peuvent atteindre 10 jours, selon le niveau recherché, et sont conclues par un examen qui donne lieu, pour chaque professionnel, à une habilitation reconnue pour une durée définie.

Aucune intervention sur le réseau n’est acceptée sans que la carte de la qualification du monteur n’ait été présentée.

Le travail sous tension fait l’objet d’une formation particulière, ce qui est une spécificité française. Elle concerne les interventions sur le réseau aérien HTA et BT et celles qui sont effectuées sur le réseau souterrain BT.

Les industriels du matériel de raccordement, adhérents du SYCABEL, assurent une part im-portante de ces formations. La connaissance de leurs produits et de leurs rôles majeurs dans la qualité des réseaux de distribution d’électricité leur permet de transmettre aux professionnels des entreprises intervenant sur les réseaux les savoirs nouveaux nécessaires en permanence.

Connecteurséparable

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Des atouts majeursGrâce à la technologie des matériels de raccordement rétractables à froid, désormais aboutie, et à l’usage généralisé de connecteurs à serrage mécanique, le raccordement des câbles a atteint une maturité technique, il est :

• Plus simple à gérer, un même kit de matériels de raccordement convenant à une large gamme de câbles

• Plus économique, car il permet l’optimisation des stocks

• Plus simple à monter, la phase de préparation des câbles comprend des opérations rigoureuses

• L’élément qui assure de façon toujours plus fiable la continuité de performances mécanique, thermique et électrique

• Adapté à la pose mécanisée, principalement pratiquée en milieu rural . Associée à de grandes longueurs de câbles, la pose mécanisée permet de réduire encore les coûts globaux (câbles + matériels de raccordement) ce qui rend les liaisons souterraines très compétitives . En outre, le recours à des outillages lourds avec maintenance périodique n’est plus nécessaire

• Adapté au travail sous tension qui garantit la continuité du service, une spécificité du réseau français .

Néanmoins, pour assurer la qualité et la continuité du service de distribution électrique, la pose des matériels de raccordement doit toujours être réalisée par des personnels qualifiés . En effet, quoique grandement simplifiée, elle n’en demeure pas moins rigoureuse .

La qualification et la certification, un gage de fiabilitéLa fiabilité des Matériels de Raccordement s’affirme comme un de leurs critères essentiels car, si le coût unitaire des produits est relativement modeste, les coûts directs et indirects d’une défaillance peuvent être extrêmement élevés . Pour garantir la fiabilité de ces systèmes, conçus pour une durée de vie de 40 ans, un ensemble rigoureux de contrôles a été mis en place :

Les processus de qualificationIls sont effectués dans des laboratoires certifiés COFRAQ, sous la surveillance des services techniques des utilisateurs ERDF . Des essais supplémentaires de « robustesse » sont réalisés pour les jonctions HTA souterraines, indépendamment des exigences des normes internationales qui sont inférieures aux exigences du réseau français . Il s’agit de tester leur comportement en présence d’humidité dans des conditions thermiques sévères.

Contrôle des installations en cours d’utilisationLe système REX (retour d’expérience du réseau) a pour objectif de détecter toute dérive éventuelle, signalée par une augmentation anormale du taux de défaillances . Les actions préventives qui en

découlent contribuent à maintenir et accroître la fiabilité du réseau .

Entreprises habilitées à intervenir sur le réseauQUALIFELEC encadre le système de qualification attribué aux entreprises : les critères vérifiés relèvent des domaines organisationnels, moyens techniques, humains et économiques. Environ 6 500 entreprises sont ainsi suivies quant à leur aptitude à intervenir sur les réseaux d’infrastructures ou sur les installations électriques des immeubles ou du tertiaire .

Le positionnement « stratégique » des Matériels de Raccordement dans le réseau est particulièrement intéressant pour y incorporer des fonctionnalités avancées et en faire des produits « intelligents », aptes à participer aux Smart Grids . En effet, l’intégration de différents capteurs dans ces matériels va leur conférer un nouveau rôle qui fera encore appel à leur grande fiabilité. Dans un futur proche, le déploiement à échelle industrielle de divers systèmes de recharge des véhicules électriques complètera le paysage du réseau de distribution d’électricité qui devient smart grid pour le confort de vie des smart cities .

ZOOM

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Pose mécanisée

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Les chiffres-clés des réseaux BT et HTA1,3 million de km de réseaux électriques

Réseaux aériens Réseaux souterrains

342 000 km - HTA 280 000 km - HTA 84 000 km - BT aériens nus / 323 000 km - BT torsadés 295 000 km - BT

2 240 postes sources HTB/HTA 750 400 postes de transformation HTA/BT305 000 sites de production raccordés aux réseaux35 millions de clients BT / 108 000 clients HTA

Les chiffres-clés des investissements et coûts de maintenancePlus de 3 milliards d’euros par an en investissements de 2009 à 2013De l’ordre de 300 millions d’euros en 2013 en coût de maintenance, dont environ 50% pour l’élagage.

Sourc

e ER

DF

les réseaux de distribution BT et HTA (source SYCABEL)

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 6

L’arrivée des compteurs Linky, première brique de la transition énergétique

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Quelles sont les orientations de vos programmes d’investissement compte tenu de la transition énergétique en cours ?

ERDF a pour mission d’assurer le service public de la dis-tribution d’électricité pour les réseaux dont elle est le

concessionnaire . Ses principales missions sont le raccordement des nouveaux clients et producteurs, la conduite, l’exploitation et la modernisation du réseau, le dépannage 24h/24 et 7j/7, le comptage des consommations et injections sur le réseau . La moitié de nos 3,2 milliards d’investissements annuels sont consacrés aux raccordements des nouveaux utilisateurs (clients et producteurs) et aux renforcements rendus nécessaires par ces nouvelles charges. En effet, le réseau de distribution est toujours en plein développement . Il a ainsi accueilli 320.000 nouveaux points d’injection en quelques années, qui représentent 95% de la puissance produite par énergie éolienne et photovoltaïque en France . Le réseau de distribution est donc au coeur de la transition énergétique . Par ailleurs, près d’un tiers de nos investissements sont consacrés aux renouvellements et à la modernisation du réseau pour en améliorer la performance .

Quels sont les principaux changements attendus pour les réseaux intelligents à l’ère des Smart Grids et Smart Cities ?

Au cœur de la transition énergétique, ERDF doit la faciliter en recherchant des solutions innovantes pour préparer les réseaux électriques intelligents de demain, ce qu’on appelle «les Smart Grids». Au-delà de l’intégration croissante des ENR, le réseau devra demain être prêt à accueillir un parc accru de véhicules électriques et les infrastructures de recharge nécessaire, et surtout il devra favoriser une évolution du comportement des consommateurs . ERDF prépare cette véritable révolution technologique par un important programme de R&D mais aussi au travers de notre engagement avec de nombreux partenaires (industriels, universitaires, pme-pmi, collectivités locales, fournisseurs…) dans 18 projets pilotes Smart Grids répartis sur le territoire (en France et en Europe) . Ces 18 démonstrateurs doivent nous permettre d’expérimenter dans une vision système les différents aspects des Smart Grids . L’enjeu est de faire émerger les fonctionnalités et les solutions industrielles qui seront déployées demain sur les réseaux pour gérer la

complexité liée aux nouveaux usages de l’électricité et répondre aux attentes nouvelles des consommateurs et des collectivités locales .

Parmi les produits attendus, conçus avec les industriels du câble et des postes, on peut citer par exemple des capteurs-coupleurs intégrés aux matériels de raccordement . Positionnés au niveau des cellules HTA, ces capteurs renforceront le monitoring des réseaux de distribution et permettront d’agir à distance pour ajuster par exemple la tension sur le réseau .

Evidemment, Il faut citer le compteur Linky, véritable première brique de la transition énergétique . Une première tranche de 3 millions de compteurs est engagée. D’ici 2021, 35 millions de compteurs Linky seront installés sur tout le territoire, permettant de rendre de meilleurs services aux clients (comme la facturation sur la consommation réelle, les interventions réalisées à distance dans des délais réduits et sans nécessiter la présence du client, la mise à disposition d’informations pour comprendre et maîtriser sa consommation, pilotage des appareils domestiques) mais aussi de renforcer l’observabilité du réseau basse tension, de faciliter la localisation et la nature des incidents au service de dépannages plus rapides, d’optimiser les solutions de raccordements, de faciliter la gestion flexible et coordonnée de la charge et de la production.

Avec ces mutations technologiques apparaissent de nouveaux métiers. Par exemple, aujourd’hui, 30 Agences de Conduite Régionales, véritables tours de contrôle du réseau de distribution, pilotent les réseaux moyenne tension au travers de plus de 100.000 automates. Elles sont déjà dotées de fonctions avancées permettant l’analyse des incidents, la localisation des défauts, et contribuant à l’auto-cicatrisation du réseau qui permet de ré-alimenter très rapidement et de façon automatisée la majeure partie des clients touchés par un incident. Les prévisions de puissance à la maille locale seront demain une brique de base pour accompagner les évolutions des métiers du développement, de la conduite et de l’exploitation des réseaux . De nouveaux outils, testés dans le cadre des démonstrateurs, vont être progressivement installés pour passer d’événements météorologiques et climatiques à des prévisions de puissance sur les ouvrages, en intégrant les prévisions de productions et de consommations locales à la maille de chacun des 2.250 postes sources.

Les Smart Cities seront bientôt effectives et toute la chaîne sera impliquée : du producteur au consommateur d’électricité, pour maîtriser la demande et favoriser l’efficacité et la sobriété énergétique . L’optimisation des énergies consommées se fera avec encore plus

Gilles Galléan

Interview de Gilles GALLÉAN,Directeur Technique, membre du Directoire d’ERDF

INTERVIEW

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 7

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de souplesse lorsque des solutions de stockage de l’électricité à l’échelle industrielle seront accessibles. Les gestionnaires de réseau ont un rôle majeur à jouer pour faciliter ces évolutions et accompagner les ambitions de transition énergétique des territoires .

Comment s’évalue la performance des réseaux de distribution ? Sur quoi s’appuie-t-elle ?

ERDF exploite un patrimoine de plus de 2.250 postes sources et 760.000 postes de distribution publique, alimentant un réseau de 1,3 million de km qui irrigue en profondeur tout le territoire . Le réseau moyenne tension est à 45% souterrain. Le réseau basse tension est à 42% souterrain et à 46% en technique aérienne torsadée .

Cette formidable infrastructure industrielle s’est construite et renforcée au fil d’une longue histoire pour accompagner le développement économique et la modernisation de notre pays . Les ouvrages qui le constituent ont été conçus, développés et posés avec le concours des entreprises et des industriels de la filière électrique . Leur performance se mesure par des indicateurs tels que le temps moyen de coupure par client (appelé le critère B), le taux de défaillance des ouvrages, le respect du décret qualité, la robustesse face aux grands aléas climatiques .

La performance du patrimoine et la réactivité des interventions de réalimentation sont les clés de la qualité de la fourniture électrique . Nos programmes de modernisation sont priorisés et ciblés sur le patrimoine à enjeux de qualité et de sûreté . Nos priorités d’action sont orientées pour répondre aux enjeux urbains et accompagner les ambitions des métropoles, aux enjeux ruraux et améliorer la qualité des territoires en écart, aux enjeux de la transition énergétique .

Aux importants efforts d’investissements de ces dernieres années, a été associée une politique dynamique de maintenance et d’entretien .

Quelles sont les grandes orientations des programmes de maintenance et les outils mis en œuvre ?

Aujourd’hui, nous réalisons chaque année d’im-portants programmes de maintenance préventive qui représentent plus de 300 millions d’euros par an . Près de la moitié de ces dépenses est consacrée

à l’élagage des lignes aériennes . Les autres dépenses concernent les installations électriques des postes sources (contrôle commandes, cellules disjoncteurs, transformateurs…), les organes de manœuvre télécommandés sur le réseau HTA, les indicateurs de défaut, la mesure des terres, le remplacement de poteaux .

Nous avons l’ambition de développer dans les toutes prochaines années :

- La maintenance prédictive des postes sources et des réseaux moyenne tension, en utilisant les nouvelles possibilités offertes par la transformation numérique des réseaux et de nos métiers

- Le diagnostic « on-line » de la qualité des matériels en fonctionnement sur les réseaux pour intervenir de façon ciblée . Les lignes aériennes, par exemple, font l’objet d’expérimentations de surveillance mettant en oeuvre des capteurs numériques (Haute définition ou Lidar), visant à automatiser les diagnostics des réseaux ; certains de ces capteurs pourront être embarqués sur des drônes. Nous expérimentons également des dispositifs de diagnostic sur les câbles souterrains moyenne tension en vue d’identifier les signaux électriques annonciateurs de défaillance .

Quel est le rôle du TURPE dans votre financement ? Est-il suffisant en niveau et en durée ? Que pourrait-on améliorer ?

Dans le cadre de l’ouverture des marchés à la concurrence, l’acheminement et le raccordement au réseau public de distribution de l’électricité sont des missions de service public . A ce titre, le tarif payé par les utilisateurs du réseau est réglementé par les pouvoirs publics . Le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité), dont le niveau est proposé par le Commission de Régulation de l’Energie (CRE), est fixé pour une période de 4 ans . Il représente près de 90 % des recettes d’ERDF et permet de financer les activités, d’assurer la mission d’entretien et de modernisation des réseaux .

La stabilité du tarif est fondamentale pour assurer la conduite des programmes de renouvellement, qui se déroulent sur de longues durées . Il en va de la qualité, de la sécurité et du succès de la mutation vers les Smart Grids des réseaux de distribution d’électricité gérés par ERDF sur 95 % du territoire métropolitain continental .

Le développement durable est une des préoccupations des membres du SYCABEL qui participent au programme PEP ecopassport. Les PSR - Règles Spécifiques aux Matériels & Accessoires de Raccordement - couvrent maintenant les secteurs desTélécoms Optique et Énergie . Les publications sont en cours .

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 8

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LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 9

Logements individuels Logements collectifs

NROFAI n°1

NROFAI n°2

PM

PBO

PBO

NRA

SR

PDI

PDI

Logements individuels Logements collectifs

Pour déployer un réseau de télécommunications filaire (ou fixe), l’installation de câbles apparaît comme une évidence . Tout aussi nécessaires, les matériels de raccordement permettent de faire la jonction entre ces câbles ainsi qu’entre les câbles et les équipements actifs .

Une flexibilité déterminante

Les matériels de raccordement assurent :•La continuité du signal entre les câbles• La distribution du signal selon la configuration particulière de chaque site.

Ils constituent des points de flexibilité du réseau . Ils permettent l’adéquation du déploiement à l’architecture de réseau voulue et à la configuration de l’habitat local. Ils préparent le futur en facilitant les évolutions d’architecture.

Trois familles de produits

Les produits se répartissent en 3 familles, selon leur localisation dans le réseau :

•Au niveau du Central•Au niveau Transport et Distribution•Au niveau du Raccordement du client

Les équipements passifs du Central sont prin-cipalement des fermes de répartition de grande capacité . Leur fonction principale est le brassage, c’est-à-dire la gestion du raccordement d’une paire cuivre ou d’une fibre optique à une autre, tout en conservant un maximum de flexibilité pour optimiser l’utilisation des équipements actifs .

Les équipements de Transport et Distribution sont des boîtiers installés en chambre souterraine, sur des poteaux, des façades ou des armoires . De grande capacité, ils servent généralement à raccorder un câble principal sur plusieurs câbles secondaires de capacité inférieure .

Enfin, plus discrets que leurs prédécesseurs, les équipements de Raccordement du Client sont des armoires de capacité moyenne ou des boîtiers de moyenne à faible capacité pour assurer la connexion, plus ou moins flexible, entre le réseau amont et la partie aval desservant plusieurs clients . Le dernier équipement du réseau est la « prise terminale » qui se trouve dans le logement, nommée DTI pour les réseaux cuivre, et DTIo pour les réseaux en fibre optique .

Au-delà du DTI et du DTIo, c’est l’indispensable câblage du logement lui-même qui relaie et distribue l’information dans les diverses pièces concernées . Sa qualité est garante de la bonne réception du signal par les équipements terminaux (TV, box, etc .) .

Le réseau- 35,3 millions de lignes du service de téléphonie fixe en France, au 31 décembre 2011

- 15 900 répartiteurs cuivre (NRA), soit environ 2 500 lignes par répartiteur en moyenne (chiffre Orange 2013)

- 94 300 sous-répartiteurs (SR) (chiffre Orange 2013)

- 350 000 kilomètres d’artères de génie civil (chiffre ARCEP 2013)

- 18 millions de poteaux (chiffre ARCEP 2010)

Sur 100 € investis dans les matériels (câbles et accessoires) pour déployer les derniers kilomètres du FttH, environ 70 € concernent les Matériels de Raccordement.

Economie- Multiplicateur de PIB x6 : 1 € investi dans les réseaux THD génère 6 € de PIB qui engendrent 3 € de recettes fiscales et sociales (source : FFTélécoms)

- 7,3 Mds€ : investissement des opérateurs en 2012, dont 3,3 Mds€ dans les réseaux fixes

- 100 Mds€ de PIB cumulé seront créés entre 2013 et 2022 par les investissements des opérateurs télécoms dans les réseaux THD (source : FFTélécoms)

Les Matériels de Raccordement du réseau français de télécommunications

DOSSIER TÉLÉCOMUNICATIONS

Réseau d’accès FttH Réseau d’accès xDSL

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Source : THD mag N°2

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 10

Cette variété des installations amène une grande diversité des Matériels de Raccordement destinés aux télécoms . Afin de répondre au mieux à chaque contrainte (technique, réglementaire et environnementale), les fabricants français font principalement appel à 2 techniques de production : l’injection plastique et la tôlerie. La complémentarité de ces techniques permet d’optimiser les Matériels de Raccordement selon les exigences techniques et économiques des opérateurs .

Lorsque ces équipements incorporent des éléments de connexion optique (adaptateurs, connecteurs, coupleurs pré-connectorisés), la plus grande attention doit être apportée à la qualité et à la pérennité de ces produits fondamentaux mais très techniques et dont les performances peuvent fortement varier . La qualité globale des infrastructures optiques dépend beaucoup de ces composants et de la qualité de leur mise en œuvre .

Des exigences satisfaites

Les Matériels de Raccordement pour les télécoms sont conçus pour satisfaire différents objectifs :

- Fournir une protection adaptée à l’environnement afin de permettre le raccordement en toute confiance dans toutes les conditions thermiques, chimiques et mécaniques

- Garantir la simplicité d’utilisation, afin de faciliter les interventions des techniciens pour maintenir une bonne qualité de réseau

- Offrir la modularité, afin de s’adapter au mieux à chaque configuration sur le terrain et permettre

ainsi une optimisation du réseau, tant technique qu’économique

- Assurer la sécurité et la fiabilité, afin de garantir les performances optimales du réseau sur le long terme

Sur les réseaux cuivre, une protection parafoudre est ajoutée pour protéger les hommes et les biens.

- Veiller à la compacité et la discrétion, afin de faciliter l’installation de ces matériels sans gêner les infrastructures existantes, ni dégrader le paysage .

La mise en œuvre par des personnels compétents et formés est la meilleure garantie pour que les atouts de ces matériels se retrouvent sur les réseaux passifs activés . C’est la raison pour laquelle le SYCABEL, au travers notamment d’Objectif Fibre, s’implique fortement auprès des différents organismes ayant pour mission de définir et labelliser les programmes de formation .

Grâce aux nombreux fabricants installés sur le territoire, la France bénéficie de matériels de qualité, parfaitement adaptés à sa toponymie ainsi qu’aux technologies en usage.

Le réseau en fibres optiques français est l’un des rares à posséder une partie terminale, le raccordement au domicile du client, mutualisée entre les différents opérateurs . Cet enjeu a donné naissance à des matériels spécifiques, particulièrement innovants qui, désormais, sont exportés en Europe .

Les dates-clés

1839 : Premier service commercial de télégraphe électrique

1880 : Ouverture de la première ligne téléphonique (entre Boston et Providence)

1966 : Larry Roberts conçoit l’ARPANET. De là est né le concept d’Internet.

1970 : Première fibre optique utilisable dans les réseaux de télécommunications

années 70 : Déploiement massif du réseau téléphonique cuivre en France

1977 : Premier système de communication téléphonique optique (Chicago)

1980-1984 : Déploiement du premier réseau FttH expérimenté en France (à Biarritz)

1982 : Lancement du Minitel en France

1989 : Ouverture du premier fournisseur d’accès à Internet par le réseau téléphonique (The World)

1999 : Premières offres ADSL en France

2003 : Premières offres triple-play sur ADSL

2006 : Début du déploiement à grande échelle des réseaux FttH (fibre jusqu’au logement) en France

| PA G E 1 9 | T H D m a g | N ° 2 | AV R I L 2 0 1 1

Les composants des infrastructures optiques 

Câbl

e op

tique

de

laCo

lonn

e m

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nte

Boitier d’étage

Boitier d’étage

Câble optique d’abonné

PRI ou PRI/PM : Point de Raccordement d’Immeuble /Point de Mutualisation

Prise optique d’abonné

(DTIO)

Schéma type d’un immeuble câblé en FttH

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Comment caractériseriez-vous l’évolution des réseaux d’Orange ces dernières décennies (passage d’un opérateur unique à plusieurs opérateurs, dégroupage et introduction de l’ADSL, montée en débit)…

Le réseau cuivre actuel d’Orange, très homogène et optimisé, est le résultat du Plan DELTA LP (LP pour « Ligne Principale ») lancé en 1974 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et mis en œuvre par la Direction Générale des Télécommunications, devenue depuis France Télécom puis Orange . En misant alors sur les technologies les plus performantes, ce plan a transformé le retard que la France avait sur nombre de pays développés, en un atout formidable pour le déploiement généralisé du haut débit.

En effet, la qualité, la fiabilité et la capillarité de ce réseau s’avérèrent bien adaptées à l’ADSL . Grâce à ce réseau performant et bien maintenu, la concurrence a pu également se mettre en place dans un cadre règlementaire rigoureux . Une architecture facilement adaptable a permis l’installation de systèmes de dégroupage destinés à accueillir d’autres opérateurs aux côtés d’Orange .

Grâce à la haute technicité alliée à des coûts compétitifs sur ce réseau, à niveau de vie équivalent, la France s’est rapidement positionnée comme l’un des leaders mondiaux pour les réseaux à haut débit (ADSL) .

L’ouverture du réseau à la concurrence par le dégroupage n’a pas eu, du moins dans un premier temps, d’incidence directe sur les choix de matériels le constituant. Mais aujourd’hui, face aux enjeux économiques colossaux de mise en place des nouveaux réseaux d’accès sur l’ensemble des territoires, nous ne pouvons construire nos business modèles sur une trop forte pluralité de supports techniques répondant aux besoins des déploiements THD. Cela renchérirait fortement les coûts de ces déploiements . La réussite de la construction des réseaux d’accès des 50 prochaines années reposera donc sur la standardisation des matériels et sur des normes favorisant l’industrialisation des pratiques .

Techniquement nous pouvons caractériser les évolutions de la manière suivante :

• Interconnexion : arrivée de nouveaux opérateurs de téléphonie bénéficiant du réseau Orange, mais sans impact sur la Boucle Locale cuivre ni sur les composants passifs,

• Arrivée de l’ADSL : superposition d’un réseau de données au réseau téléphonique commuté impliquant une séparation de bandes, toujours dans un contexte multi-opérateurs,

• Dégroupage : mutualisation à l’ensemble des opérateurs de l’usage de la Boucle Locale cuivre par routage des accès au niveau des NRA, l’exploitation de la Boucle Locale restant de la responsabilité d’Orange,

• Montée en débit : éradication de certains points de contention (multiplexeurs, câbles à affaiblissements problématiques), création de NRA de proximité dans les zones d’habitat dispersé, mise en place d’algorithmes d’optimisation des paramètres de transmission,

• Déploiement FttH : la fibre jusque chez le client, réseaux déployés par plusieurs opérateurs, mutualisation entre opérateurs, modèle de partage du financement par co-investissement.

Quel rôle ont joué les accessoires de réseaux télécom dans cette évolution ?

Les accessoires de réseau ont permis la mise en œuvre de la mutualisation (dégroupage) au niveau des répartiteurs des NRA en assurant le routage des paires de cuivre vers les différents opérateurs (filtres, réglettes filtres, réglettes densifiées dans certains cas) . Initialement prévus pour garantir la transmission de la bande téléphonique, leur qualité rend la montée en débit possible avec peu de changements.

Quelles sont les qualités qui ont permis au réseau historique d’Orange, initialement déployé pour le service téléphonique classique, de s’adapter à l’offre de services haut débit ?

Comme déjà exposé plus haut, l’offre de services haut débit a été possible et surtout généralisé grâce à :

• La fiabilité du réseau liée à une politique de maintenance préventive ambitieuse,

• La capillarité avec une boucle locale relativement courte permettant dans la majorité des cas (hors zone peu denses) de réaliser une montée en débit significative,

Hervé Touzeau

Interview de Hervé TOUZEAUDirecteur Technique du Programme Fibre Orange France

INTERVIEW

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 11

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LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 12

• Des câbles réseau de bonne qualité, présentant des caractéristiques de transmission bien supérieures à celles requises pour la transmission téléphonique (par contre les drops ont dû être re-spécifiés),

• Des connexions fiabilisées (graisse, gel) géné-ralisées pour les points de distribution,

• Une politique de recours aux systèmes à gain de paires, limitée aux cas de désaturation rapide (pas embarquée dans l’ingénierie nominale), et faisant l’objet de campagnes de suppression régulières .

Qu’est-ce qui, dans l’ingénierie ou le déploiement de réseau, conditionne ou influe sur la pérennité des infrastructures de réseaux ?

• Des concepts d’ingénierie simples, fiables et stabilisés, et appliqués avec rigueur

• Un contrôle régulier des travaux sous traités par échantillonnage

• Une vision à long terme dans la rédaction des spécifications des matériels de connectivité

• Une maîtrise des spécifications techniques des matériels déployés, et un process de qualification poussé des matériels introduits compte tenu de l’impossibilité de réaliser des remplacements massifs sur les équipements passifs

• La prise en compte des contraintes de mise en œuvre dans le design des matériels

• Enfin un suivi Qualité régulier des matériels fournis (sous assurance qualité) .

Quelles sont les attentes d’Orange en matière de qualité, de fiabilité et de pérennité des équipements de connectivité cuivre ou optique (câbles et matériels de raccordement) ?

Pour relever le défi du déploiement du FttH, Orange compte sur les industriels pour développer des équipements compétitifs (Benchmark International) et de qualité, robustes et conformes aux normes internationales, modulaires (il faudrait par exemple généraliser l’usage des câbles à micromodules) et simples à mettre en œuvre (par exemple à travers la pré-connectorisation), enfin dont la fiabilité soit moins dépendante de la qualité de l’installation . Ces équipements ainsi que les bonnes pratiques de mise en œuvre associées devraient faire l’objet de standardisation au moins au niveau européen pour permettre la généralisation de

leurs utilisations et l’industrialisation des process . Les contraintes esthétiques devraient être prises en compte pour ce qui concerne les équipements « visibles » des réseaux optiques (déployés en aérien ou en façade) . Enfin les équipementiers devraient accroître significativement leurs capacités de production .

Comment Orange juge-t-elle la satisfaction de ces attentes par les équipements de connectivité cuivre ou optique (câbles et matériels de raccordement) des industriels français ou européens ?

Des progrès importants sont attendus notamment sur les 2 axes suivants :

• La standardisation amont des solutions entre fournisseurs pourrait être davantage développée

• Nécessité de prendre en compte la mise en œuvre des matériels, et confiée à une population de plus en plus large et moins expérimentée que par le passé . Les matériels doivent donc intégrer une tolérance plus grande à des écarts de mise en œuvre (matériels plus robustes, plus simples dans la mise en œuvre) .

Quels sont les poids relatifs des câbles et des matériels de raccordement dans les réseaux d’accès FttH ?

Le déploiement du FttH est un vecteur considérable de croissance et d’emplois non délocalisables . En 2014, les équipements passifs entrent pour 21 % dans le coût des réseaux FttH déployés par Orange, à peu près équitablement répartis entre les câbles et les accessoires de réseaux télécom . Les déploiements se sont situés jusqu’à présent pour l’essentiel en zones très denses . Dès lors que le déploiement de la fibre en zones moins denses et en habitat pavillonnaire ou dispersé devient prépondérant, la part relative des équipements passifs va augmenter vers un ratio allant de 25 à 30 % en fonction de l’impact de la normalisation et de la standardisation et de l’évolution des prix avec les volumes .

Un mot de vos fournisseurs d’équipements passifs ?

Orange s’appuie sur 3 fournisseurs nationaux ou européens pour le câble à fibres optiques mais sur un éventail plus large de fabricants d’accessoires de réseaux télécom, y compris des fabricants internationaux. Ce choix s’explique par la nécessité de travailler plus étroitement avec les premiers, notamment afin de maîtriser les capacités de production et délais de livraison .

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Qu’est-ce qui vous parait être aujourd’hui le plus significatif dans l’évolution des réseaux de télécommunications ?

L’arrivée du Très Haut Débit (THD) dont la vitesse va au-delà de 30 Mbit/s est incontestablement un facteur déterminant de l’évolution

des réseaux de télécommunications . Ce débit très élevé a une incidence évidente sur les réseaux dont la performance doit s’accroître, entrainant l’avancée technologique des écosystèmes, alors que la pression sur les prix reste forte .

La prise de conscience au plus haut niveau de l’Etat des effets du THD sur la chaîne de la valeur a été matérialisée par le Plan France THD . Dans un contexte où les technologies de l’information et de la communication prennent une importance croissante dans tous les secteurs de l’économie et dans le quotidien des citoyens, le déploiement du THD (+ 32% de croissance en 1 an pour la Fibre Optique selon l’Observatoire de l’ARCEP) va permettre l’essor et l’amélioration de nouveaux services et de nouveaux usages .

Cependant, l’accès à Internet en Très Haut Débit sur l’ensemble de notre territoire à l’horizon 2022 va s’opérer de manière différenciée selon les zones . Les plus densément peuplées, qui représentent 57% de la population seront équipées en FttH (Fibre Optique jusqu’à l’abonné). En revanche, les zones rurales et isolées, qui concernent 43% de la population mais plus des 2/3 des coûts, devront faire appel à des solutions alternatives . Ce mix technologique sensé s’adapter aux situations géographiques et aux coûts de déploiement offre plusieurs possibilités :

- la fibre optique,

- la montée en débit,

- les technologies hertziennes (satellite, WIMAX, 4G).

Notre société, COVAGE, est l’un des opérateurs majeurs des Réseaux d’Initiative Publics (RIP) et se voit confier de nombreuses DSP (Délégations de Service Public) par les collectivités territoriales . COVAGE assure la construction et l’exploitation de réseaux de télécommunications en fibre optique pour le compte de ses collectivités délégantes . A ce titre, nous commercialisons des services télécoms à tous les opérateurs qui peuvent ainsi offrir leurs

services aux entreprises, services publics et grand public .

COVAGE est spécialisée dans le réseau optique mais elle intervient également, quoique dans une moindre mesure puisque la priorité est à la fibre aujourd’hui, dans la montée en débit et le dégroupage des URA (Unités de Raccordement des Abonnés) .

Comment pensez-vous que les accessoires des réseaux de télécommunications ont contribué ou contribuent à cette évolution ?

Les matériels de raccordement contribuent notablement au développement des réseaux de télécommunications à travers l’optimisation technico-économique du raccordement. Ils peuvent générer des gains de production de nature à baisser les coûts. Citons par exemple les boîtiers de branchement optique préconnectorisés qui permettent de réduire les temps d’intervention . Leur standardisation, leur simplicité et leur rapidité d’installation sont des atouts, notamment lors d’un raccordement fibre d’un client final .

Qu’est-ce qui, dans l’ingénierie ou le déploiement de réseaux, conditionne ou influe sur la pérennité des infrastructures et comment les accessoires contribuent-ils à cette pérennité selon vous ?

Un réseau de Fibre Optique ne s’altère pas fondamentalement dans le temps mais ses performances peuvent se dégrader suite à des interventions sur sites . Afin d’assurer la pérennité des infrastructures, les matériels de raccordement télécom doivent être conçus pour faire face aux environnements plus ou moins favorables auxquels ils sont soumis et se prêter à de fréquentes manipulations. Chaque maillon dans la construction d’un réseau est important et la performance intrinsèque de chaque équipement est fondamentale . Les accessoires de réseau télécoms doivent être faciles d’accès, de manipulation, et ne pas s’altérer au gré des interventions et du temps .

Quelles sont les attentes de COVAGE en matière de qualité, de fiabilité et de pérennité des équipements de connectivité cuivre ou optique ?

COVAGE attend des solutions innovantes pour lever les contraintes liées notamment au déploiement en aérien de la fibre. A l’heure actuelle, les infrastructures aériennes répondent aux seuls impératifs de la distribution électrique et téléphonique. Des pinces-fusibles sont d’ores et déjà développées en lien avec

Interview de Brice MESSIERDirecteur des Opérations COVAGE

Brice Messier

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 13

INTERVIEW

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ERDF pour faciliter l’intégration de la Fibre Optique dans les lignes aériennes . Les accessoires jouent un rôle prépondérant dans la capacité du réseau à s’adapter à toutes configurations possibles .

Ces attentes sont-elles couvertes par les équipements de connectivité cuivre ou optique des industriels français ou européens, selon vous ?

Nous savons que la fiabilité de nos réseaux dépend de la qualité des équipements et de la qualité des installations. Nous pouvons dire que les pro-blématiques que nous rencontrons aujourd’hui sont pour la plupart liées à des installations non conformes .

Quel est le poids de COVAGE aujourd’hui ?

Vendre des services est le cœur de métier de COVAGE qui est impliqué dans 24 RIP opérationnels

et s’efforce de s’adapter aux différents types d’environnements en proposant des projets réalistes et économiquement viables aux collectivités . Le but des RIP est de rendre les plans de déploiement du THD attractifs afin que les opérateurs privés s’y associent . C’est pourquoi, nous comptons sur des matériels de raccordement novateurs pour répondre aux exigences multiples des opérateurs en leur proposant les meilleures solutions technico-économiques . Notre préoccupation majeure est la satisfaction de nos clients et des utilisateurs finaux . Nous considérons notre rôle comme consistant à mettre en relation les consommateurs qui ont un besoin spécifique et les opérateurs commerciaux qui doivent être en mesure d’offrir les services correspondants, afin qu’ensemble ils trouvent leur propre équation économique .

Evolution de l’activité trimestrielle du secteur en %

Base 100 = Moyenne Trim. 2008

140

130

120

110

100

90

80

70

60

50T1 T1 T1 T1 T1 T1

2008 2009 2010 2011 2012 2013

T2 T2 T2 T2 T2 T2T3 T3 T3 T3 T3 T3T4 T4 T4 T4 T4 T4

Objectif du Plan France THD : 100% de couverture en 2022Estimation du SYCABEL : production actuelle x 3 (indice 350) pour y parvenir

T1 T2 T3 T4

2014

Indicateur SYCABELindice 100 = moyenne trimestrielle 2008

INDICATEUR FttH

AGENDA

6 OCTOBRE 2014 PROMOTELEC : 4èmes Assises Electricité et Habitat

9 OCTOBRE 2014 ARCEP : colloque: Vers la “grande convergence” des réseaux de communications électroniques ?

3 - 6 NOvEmBRE 2014 Réunion Plénière IEC / TC20

15 NOvEmBRE 2014 JICABLE : clôture des appels à contributions pour la 9ème conférence “on insulated cabels” qui se tiendra en Juin 2015

L’industrie du câble emploie 9 000 personnes et marque de son empreinte près de 70% des régions françaises avec plus de 45 sites de production.

Le label de l’industrie française du câble

LA LETTRE DU N°7 - OCTOBRE 2014 14 Crédit photographique SYCABEL