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Édition 207 // novembre – décembre 2014 1 Revue officielle Édition - numéro 207 novembre / décembre 2014 SOURDINE Entrevue avec Mme Jocelyne Cordeau, présidente de l’ADSMQ secteur L’Assomption et Des Moulins Crédit photo Francis Morel

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Édition de novembre-décembre 2014

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Page 1: Sourdine 207

Édition 207 // novembre – décembre 2014 1

Revue officielleÉdition - numéro 207novembre / décembre 2014

SOURDINE

Entrevue avec Mme Jocelyne Cordeau,présidente de l’ADSMQ secteur L’Assomption et Des Moulins

Crédit photo Francis Morel

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2 • SOURDINE •

La revue «Sourdine» est publiée par l’Association elle-même à l’intention de ses membres et amis. Dans le présent journal, le genre masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’en alléger le texte. Les auteurs ont l’entière responsabilité de leurs écrits. Sauf avis contraire, les articles peuvent être reproduits sans autorisation à condition d’en indiquer la source. Les commentaires et suggestions sont bienvenus et peuvent être adressés à :

A.D.S.M.Q.1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001, Montréal (Québec) H2K 2C9

Tél. : 514 278-9633 Voix 514 278-9636 Ats 514 278-9075 Télécopieur

Courriel: [email protected] Internet de l’A.D.S.M.Q.http://www.adsmq.org

Comité de rédaction: Daniel Morel - Michel Nadeau - Gilles Lauzon - Gilbert PoitrasÉditeur : Gilles LauzonCorrection / révision : Gilbert Poitras Chroniques : Josette Bourdage, Mireille Caissy, Nidal Chakra, Louise Dufour, Gilles Lauzon, Judith Massé, Daniel Morel, Nicolas Therrien, Michel Nadeau, Linda Sawyer, Jade St-Vincent, Jean-Guy Thibaudeau. Publicité:

La revue Sourdine accepte les messages publicitaires susceptibles de renseigner ses lecteurs. La publication de telles annonces ne signifie pas que l’A.D.S.M.Q. recommande ou endosse les produits ou les services proposés.

Portes ouvertesVous êtes toujours les bienvenus au local de l'Association, soit pour faire plus ample connaissance, soit pour obtenir de la documentation ou de l'information, et cela, aux heures indiquées sur cette page. En dehors de ces heures, veuillez prendre rendez-vous, nous ferons tout notre possible pour vous accommoder.

Heures d’accueil : de 12 h à 15 h

Lundi Jacques Mainville Mardi Louise Abel Mercredi François FleuryJeudi Louise McGilvray Vendredi Monique Boisvert-Guevremont

Support moralNous offrons un support moral aux personnes malentendantes ou ayant un problème auditif.

Nous sommes présents

à l’Institut Raymond-Dewar tous les mardisde 13 h à 16 h

Venez nous rencontrer au 3600 rue Berri,

bureau A-263, MontréalTéléphone : 514 284-2214 poste 3238

À l’accueil :Solange Ouellette ou Louise McGilvray

Conseil d’administration 2014 — 2015

MERCI À NOS COMMANDITAIRES

BONEBRIDGE de MED-EL 3 Caisse Cité-du-Nord de Montréal 10Centre de communication adaptée 47Club voyages Place Versailles 13Cochlear Canada Inc. 48Fondation Groupe Forget 5 G. Barbieri, audioprothésiste 33Hydro-Québec 9La Fondation des Sourds du Québec 47Linda Rhéaume, audioprothésiste Inc. 13Mark & Lachance 6Nidal Chakra, denturologiste 11Ordre des orthophonistes et des audiologistesdu Québec 8Scokayd, production vidéo 31

Daniel Morel, présidentJosette Bourdage, vice-présidente Céline Tremblay, secrétaireLaurent Roy, trésorier

Michèle Charland, administratriceNicolas Therrien, administrateur Monique Porlier, administratrice

Tirage 2500 copies

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1994Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 1994#ISBN 2-9804371-0-7

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4 • SOURDINE •

SommaireSourdine # 207novembre - décembre 2014

> Ces grands oubliés ! 5 > Le mot du président 6 > Entrevue avec madame Jocelyne Cordeau 7 > Projet QADA 9 > Les recommandations médicales 10 > Près de £25 milliards perdus au Royaume-Uni 10 > La connectivité sans fil 11 > Dépistage auditif insuffisant – Mutation génétique 12 > Mon ami (e) Ma rose – J’entends ton sourire 13 > Biographie — Charles-Michel de L’Épée 14 > L’exposition aux bruits trop élevés 16 > Agenda 17 > Nouvelles en bref 18 > La suramplification, quelques signes à surveiller 21 > Répertoire des stratégies de communication 22 > Identité 31 > Exemples de collaboration 32 > Mécanisme de la surdité et le bruit 33 > Épinglette de l’oreille barrée – Énigme 34 > La petite chronique littéraire de l’IRD 35 > Dubaï et Thaïlande 36 > Déficience auditive et dépression-Nouveaux membres 37 > Joyeux anniversaire 38 > Partenaires régionaux 39 > Entendez-vous bien ? 41 > Le sous-titrage et moi 42 > La langue des signes québécoise 44 > Fêtons Noël à l’ADSMQ 45 > Nos produits 46

« Comme l’homme frappé d’une surdité accidentelle, dont l’œil avide se fixe sur tous ces êtres muets qui passent et s’agitent devant lui. Il voit tout et tout lui est refusé; il devine les sons qu’il aime, il

7 Entrevue avec

madameJocelyne Cordeau

les cherche et ne les entend pas; il souffre le silence de toutes choses au milieu du bruit du monde. »

Étienne Pivert de Senancour, écrivain français, 1770-1846, dans « Obermann »

Crédit photo Francis Morel

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Fêtons Noël à

l’ADSMQ

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Le sous-titrage et moi

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Répertoire des stratégies de communication

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Noël c’est la fête, c’est certain !

Les chariots des grandes surfaces font le plein.

On pense à ceux qu’on aime, c’est évident.

Noël, c’est la bonne bouffe accompagnée de bons vins.

C’est les cadeaux, les lumières et les sapins.

On présume souvent que tout le monde est content.

Mais, avez-vous pensé aux enfants, aux itinérants,

Aux personnes âgées solitaires dans leur coin,

Aux abandonnés, aux sans-abris, aux sans destins,

Privés d’amour, de l’essentiel et sans soutien ?

Avez-vous pensé à tous ces gens dans le besoin

Qui trop souvent ne mangent pas à leur faim,

À ceux qui dorment dans des endroits malsains

Ne supportant ni le froid ni la faim ?

Ces gens au regard éteint, arpentant la rue chaque matin

Pour chercher à manger, mais toujours en vain.

Tendant maintes fois leur main à tous les humains

Qu’ils croisent sur leur chemin.

Souvent, ils pleurent, ils gémissent dans leurs coins

Se demandant ce que sera demain.

Devant l’adversité ils sont contraints

De penser que l’agonie et la mort est la meilleure fin.

Ne croyez-vous pas que nous dormons d’un sommeil profond

Pensant uniquement à tous ces gens que nous aimons.

Pourvu qu’ils soient contents de leurs cadeaux sous le sapin.

Et on a hâtivement oublié ces gens du chagrin

Qui n’ont besoin que d’un morceau de pain.

Noël c’est la fête, c’est certain !

N’oublions pas ceux qui sont dans le besoin.

Tendons-leur la main, pensons à leurs lendemains,

Car nous sommes tous égaux, tous humains !

Gilles LauzonRédacteur en chef

Ces grands oubliés !

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6 • SOURDINE •

Je vous parle régulièrement de collaboration. Je vais préciser un peu plus ce que j’entends par collaboration… Dans mon esprit, collaborer signifie faire sa part, contribuer à la mesure de ses disponibilités, de ses forces et de ses intérêts, participer d’une manière quelconque à la réalisation de quelque chose, donner un coup de main pour atteindre un objectif. La collaboration sous-entend un climat d’entraide et de respect de chacun. Tout le monde a sa place et personne n’est plus important qu’un autre.

C’est dans cet esprit que je sollicite votre collaboration. À mon avis, il y a deux raisons principales qui peuvent vous amener à collaborer: soit votre condition de malentendant, soit votre sympathie à la cause, ou les deux à la fois. Notre association a besoin de collaborateurs, que vous soyez malentendants ou sympathisants, que vous représentiez une entreprise ou un organisme. Nous avons besoin d’aide dans de multiples activités et dossiers à mener. Et nous sommes ouverts aux gens et aux organisations. Nous sommes également ouverts aux idées. C’est donc un APPEL À TOUS. N’hésitez pas à communiquer avec nous. Pour susciter la réflexion de chacun, nous avons inclus dans ce numéro une liste (non exhaustive) d’exemples de collaboration que nous recherchons. On ne force personne. On vous invite. Vous êtes les bienvenus.

La collaboration dans le contenu de Sourdine s’enrichit encore avec ce numéro. En effet, nous avons le plaisir d’accueillir Mme Mireille Caissy comme nouvelle chroniqueuse sur le sujet du sous-titrage. Mme Caissy a présenté le 17 septembre dernier un dossier de revendications aux audiences du CRTC « Parlons TÉLÉ » concernant la qualité du sous-titrage et l’accessibilité au sous-titrage sur les nouvelles plateformes médiatiques. J’ai accompagné Mme Caissy à cette audience pour signifier l’appui de l’ADSMQ à ces revendications qui ont été bien reçues par les commissaires. Félicitations et merci à Mireille.

Dans un autre ordre d’idées, nous pourrons dorénavant apprécier la poésie de Nidal Chakra sous le thème « J’entends ton sourire ». À ne pas manquer. Merci Nidal de collaborer.

De plus, Michel Nadeau nous donnera à chaque numéro des nouvelles de notre projet QADA – Québec ami des aînés, qui va très bien soit dit en passant. Bravo à Michel pour son excellent travail. Et merci aux centres de réadaptation de participer activement aux conférences qui sont données.

Également, à compter de ce numéro, nous avons le plaisir de reproduire les fiches de Mme Judith Massé sur la malentendance dans des situations de la vie courante. Mme Massé a réalisé ces fiches dans le cadre de ses travaux de maîtrise en audiologie à l’Université de Montréal. Nous aurons donc le privilège de reproduire une nouvelle fiche à chaque numéro de Sourdine… et il y en à plusieurs. À suivre. Merci à Mme Massé de partager.

Je vous invite également à prendre connaissance de l’entrevue avec Mme Jocelyne Cordeau, présidente de l’ADSMQ, secteur de l’Assomption et des Moulins, à propos du projet Pictogramme qu’ils ont mis sur pied. Nous félicitons et soutenons cette initiative. Bravo!

Au nom de l’ADSMQ, Josette Bourdage réalisera cet automne les travaux visant à dresser un portrait de la situation au regard de l’accessibilité universelle sur le plan des communications (médias substituts) dans chacun des 19 arrondissements de la Ville de Montréal. Cette enquête est parrainée par le Comité des médias substituts auquel collabore l’ADSMQ. Josette profitera de ses visites pour parler de l’importance d’avoir un système d’aide à l’audition pour les personnes malentendantes également dans la salle du conseil. Merci à Josette pour sa contribution.

Avant de vous quitter, j’ai une nouvelle à partager. Nous venons tout juste de recevoir la réponse du ministère de la Santé et des Services sociaux concernant notre demande d’augmentation de subvention: la réponse est « non », tout simplement. La bonne nouvelle, c’est que notre subvention récurrente est maintenue. Dans le contexte politique actuel, nous interprétons la réponse du MSSS comme une marque de confiance envers notre association.

Par contre, en réaction à cette réponse, nous aurons besoin de trouver de nouvelles sources de financement et de commandites pour soutenir notre évolution. Et nous aurons besoin de votre collaboration…

Lire la suite en page 32...

Daniel Morel

Le mot du

président

MARK & LACHANCEProthèses auditives

Céline LachanceAlexandre LafranceMarie-Noëlle Gagné

Élise Ménard

Audioprothésistes

4479, rue Ste-Catherine ouestMontréal (Qué) H3Z 1R6 Tél.: (514) 931-4555

Service personnalisé avant tout

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S.: J’aimerais connaître la personne initiatrice du projet Pictogramme. Peux-tu me parler de ta famille et de ton enfance?

J.C.: Je suis née dans le village de St-Dominique, tout près de St-Hyacinthe, dans une famille de 9 enfants. J’étais la septième. J’ai toujours été bien entourée.

J’ai de très beaux souvenirs de mon enfance. Chez nous, ma mère aimait chanter et nous chantions beaucoup. Nous l’aidions dans différents travaux et nous chantions tous ensemble. Avec la famille élargie, nous avions de belles fêtes de Noël : tantes, oncles, cousins, cousines. Nous chantions et dansions, d’autres jouaient au Parchési. Tous mes oncles avaient leurs propres jeux dessinés sur des nappes blanches en plastique et ils fabriquaient leurs pions en bois de couleurs différentes. Dans la famille, on aimait beaucoup les jeux de société.

À l’âge de trois ans, nous avons déménagé à Sorel-Tracy et, tout près de chez nous, il y avait un petit bois. J’aimais beaucoup y aller et ma mère nous apprenait le nom des arbres, des fleurs, des petits fruits et nous montrait ceux qu’on pouvait manger. J’ai toujours été sollicitée à apprendre.

À la maison, tout le monde participait du plus grand au plus petit. Par exemple, en faisant la vaisselle, nous chantions. Quand nous allions en visite, nous chantions dans l’auto.

J’ai appris à faire un gâteau très jeune. C’était une tradition dans la famille de faire son premier gâteau à l’âge de 7 ans. J’ai appris à me servir d’une machine à coudre à l’âge de 8 ans. Dans une famille de 9, il fallait apprendre à se débrouiller. Mon goût d’apprendre à faire plein de choses a dû naître dès cette époque-là.

À l’âge de 10 ans, mon père est décédé. J’ai vieilli très vite. J’ai voulu soulager ma mère qui avait beaucoup de chagrin. Je suis devenue responsable et je m’occupais beaucoup de mon frère et de ma sœur plus jeunes. J’ai appris très jeune à penser aux autres et à deviner leurs attentes, toujours dans le but d’aider ma mère à avoir moins de problèmes et moins de peine.

Quelques années plus tard, ma mère s’est remariée et mon beau-père, commerçant de poissons, avait une terre, un petit magasin général et une salle de danse. C’était un gros changement. J’ai appris à traire les vaches, à faire les foins, à faire des filets de poisson et à gérer le petit magasin.

Plus tard, ma mère, malade, a été opérée. Elle avait besoin d’une assez longue convalescence. J’ai alors laissé l’école pour aider, il y avait beaucoup de travail. Les circonstances ont fait que je n’ai pas fait de grandes études, mais j’ai accumulé beaucoup d’expériences différentes et un bon bagage de connaissances.

Je me suis mariée jeune et j’ai eu trois fils. J’ai six petits-enfants. Ceux-ci m’ont donné six arrière-petits-enfants, dont des triplets. La famille a grossi très vite.

S.: Peux-tu me parler de ta perte auditive?

J.C.: Il y a environ 7 ou 8 ans, quand je me suis réveillée, je me suis rendu compte que je n’entendais pas bien. Je me suis donné toutes sortes de raison. Je pensais faire une congestion, une nouvelle otite, j’espérais que tout reviendrait à la normale. Je n’aurais jamais cru devenir malentendante, mais il n’y avait rien à faire. Mes enfants ont insisté pour que je consulte.

L’audiologiste m’a tout expliqué. Elle m’a parlé du centre de réadaptation Le Bouclier, pour apprendre la lecture labiale, et de l’ADSMQ. J’avais une perte à l’oreille droite et j’avais aussi une perte à l’oreille gauche, mais, avec un appareil, il n’y avait pas trop de problèmes.

Avec le temps, j’ai aussi souffert de la maladie de Ménière. J’ai fait plusieurs grosses crises et de grosses chutes d’audition à chaque fois. Deux mois après ma dernière crise, je ne récupère pas mon audition. Elle ne revient pas à ma perte normale. Mes oreilles sont aussi faibles l’une que l’autre. J’ai de la distorsion dans les deux oreilles. J’ai des pertes d’équilibre. J’ai aussi des acouphènes, quelquefois insupportables. Je n’entends presque plus. Je trouve très difficile d’avoir tant perdu. Ça me ralentit, la perte est tellement grande que j’essaie de compenser par toutes sortes de moyens et ça m’épuise. Il faut se concentrer pour oublier les acouphènes, ne pas être dans le silence ni se fâcher contre eux parce que c’est pire. Il faut se calmer, mettre un peu de musique, penser à autre chose, se changer les idées et les oublier.

S.: J’aimerais que tu me parles du Bouclier et de l’ADSMQ.

J.C.: Quand je me suis inscrite au Bouclier et aussi à l’ADSMQ, je n’ai jamais regretté. J’ai trouvé ça très aidant, la lecture labiale. On y rencontre des gens qui ont les mêmes besoins et on se fait des amis (es). J’ai fait la connaissance de personnes sympathiques avec qui j’ai beaucoup partagé et appris. Ensuite, je me suis impliquée davantage et j’ai accepté de faire partie du conseil d’administration. À la rencontre des secteurs, on discute de ce qui peut aider les malentendants. Au début, j’étais très gênée, mais c’était tellement intéressant que je suis sortie de ma réserve et, depuis, je n’ai manqué aucune de ces rencontres.

S.: Maintenant, tu es devenue très impliquée?

J.C.: En juin 2013, notre présidente déménageait dans une autre ville. On m’a proposé de devenir présidente, il n’y avait personne d’autre pour prendre la relève. J’ai accepté. Je n’avais jamais pensé être présidente un jour. Nous avions aussi une nouvelle agente de bureau. C’était un très gros défi pour nous deux qui commencions sans préparation. Nous apprenions sur le tas.

Entrevue avec Mme Jocelyne Cordeau,présidente de l’ADSMQ secteur L’Assomption et Des Moulins

Josette Bourdage

Sourdine a rencontré pour vous madame Jocelyne Cordeau, présidente de l’ADSMQ, secteur des MRC de l’Assomption et Des Moulins. Elle est l’instigatrice du projet Pictogramme

dont on va entendre parler dans l’avenir.

Crédit photo: Francis Morel

La vidéo de cette entrevue est disponible sur notre site internet: http://www.adsmq.org/galerie.htm

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8 • SOURDINE •

Le projet QADA (Québec ami des aînés) s’est ajouté et j’ai beaucoup travaillé. Notre agente de bureau fait un très beau travail. Je suis très fière de ce que nous avons réussi à faire, elle et moi.

S.: Parle-moi de tes autres intérêts dans ta vie.

J.C.: Dans ma vie, je me suis intéressée à différents loisirs : lecture, natation, bicyclette, marche, danse, cours et séminaire de céramique, cours de différentes techniques de peinture, un peu de couture, des courtepointes, du tricot.

S.: Depuis quand fais-tu du bénévolat?

J.C.: J’ai fait du bénévolat à la bibliothèque de l’école de mes enfants. Nous avons fait avec les enfants de 4e année le beau projet de fabriquer un livre, du début à la fin, avec la reliure et le lettrage en couverture. Cela nous a permis, à l’époque, de mieux réparer et recycler les livres. La responsable de la bibliothèque déménageait, elle m’a demandé de prendre sa place. J’ai accepté cette expérience enrichissante et c’était très bon pour moi. J’ai appris plein de choses. Les enfants donnent beaucoup quand ils aiment ce qu’on fait. J’ai fait aussi de la catéchèse à Ville d’Anjou et plus tard à Repentigny. Maintenant, c’est avec l’ADSMQ.

S.: Parle-moi de ton beau projet Pictogramme.

J.C.: Le projet Pictogramme a commencé avec l’idée que j’ai eue, d’intégrer à notre projet QADA, d’aider les aînés dans les résidences pour personnes autonomes et semi-autonomes, ayant une déficience auditive. Je voulais leur offrir d’avoir un pictogramme de l’oreille barrée sur leur porte pour qu’ils soient plus en sécurité. Mon agente de bureau a été tout de suite d’accord avec moi, et nous étions très enthousiastes à cette nouvelle idée.

Le 26 mai 2014, nous avons souligné le mois de l’ouïe avec deux activités. D’abord en faisant une conférence de presse pour lancer notre projet pour la ville de Repentigny. C’était aussi mon premier discours. Dans la soirée, nous avions le vernissage de l’exposition de Mme Suzanne Lavigne, artiste-peintre professionnelle et malentendante. J’ai fait un deuxième discours. Je peux vous dire qu’à la fin de la journée, j’étais plus que satisfaite de moi-même. C’était de très gros efforts pour moi.

La ville de Repentigny a décidé que les pompiers prendraient en charge notre projet, visiteraient les résidences et s’occuperaient du suivi des pictogrammes. Les pompiers nous invitent à les rencontrer bientôt, lors d’un congrès, pour présenter notre projet.

S.: De quoi es-tu le plus fière à ce jour?

J.C. : Je suis très fière du travail accompli à l’ADMSQ, d’avoir réussi à faire mon année comme présidente. Je crois que je peux et que je dois être fière.

S.: Aurais-tu un conseil pour les personnes malentendantes?

J.C. : Je dirais à toutes les personnes malentendantes de dire : « Excusez-moi, je n’ai pas bien compris, je suis malentendante. » Les gens ont alors une meilleure relation avec nous. Sinon, ils pensent qu’on les ignore, qu’on ne veut rien savoir d’eux. Aussitôt qu’on leur dit, leur attitude change et ils sont très gentils avec nous.

S. : Jocelyne, je te remercie beaucoup. Tu es une femme très positive avec une ouverture exceptionnelle et une expérience très diversifiée. Je souhaite que votre projet serve à sécuriser les aînés dans l’ensemble des résidences du Québec. Je te félicite. C’est merveilleux ! Merci encore.

Mme Cordeau tient à remercier et à féliciter Mme Véronique Arcouette, leur agente de milieu et porte-parole du projet Pictogramme.

Après le gros incendie à l’Isle-Verte, l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) nous a demandé si on avait une idée pour essayer d’aider les aînés en résidence. Notre agent de bureau a eu la présence d’esprit de proposer notre projet. Nous avons aussi rencontré le policier attitré aux aînés de notre ville pour lui parler de ce qu’on voulait faire pour nos résidences, ici, à Repentigny.

Il nous a suggéré de faire équipe avec l’Association des personnes handicapées physiques de la Rive-Nord (APHPRN) et l’Association des personnes handicapées visuelles du Sud de Lanaudière (APHVSL). Nous pourrions alors proposer trois différents pictogrammes pour la sécurité de nos aînés en résidence. Notre projet aurait plus d’impact et rendrait service à plus de personnes. Nous avons formé ce comité et avons travaillé ensemble.

Crédit photo: Francis Morel

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 9

PROJET QADA

Au cours de l’été, j’ai effectué des appels auprès de différents organismes d’aînés et de résidences de personnes retraitées afin de leur proposer une conférence d’une durée d’une heure où nous fournissons une foule d’informations et de la documentation pouvant aider les personnes aînées à mieux composer avec la perte auditive. Les services offerts en déficience auditive par le centre de réadaptation local sont présentés par l’audiologiste qui m’accompagne.

Les conférences ont débuté en août et selon les feuilles d’évaluation que nous avons compilées, le contenu et le déroulement sont jugés excellents. Plus d’une cinquantaine de conférences sont déjà programmées jusqu’en avril 2015. Une trousse d’information sur la santé auditive est également distribuée dans les centres hospitaliers et les CLSC.

Au cours des mois de novembre et décembre une conférence grand public sera présentée aux endroits suivants:

• 3 nov.: Centre d’action bénévole de l’Érable à 13 h 30 au 1280 avenue Trudel, Plessisville

• 5 nov.: Université du troisième âge à 13 h 30 au 8855 boul. Leduc, Brossard

• 11 nov.: Centre d’action bénévole de Saint-Eustache à 14 h au 184 rue Saint-Eustache

• 18 nov.: Centre d’action bénévole de Saint-Césaire à 9 h au 1100 rue Leclair

• 25 nov.: Table de concertation des aînés de Rosemont à 14 h au 5350 Lafond, Montréal

• 3 déc.: Table Alliance 3e âge Grand Plateau (L’Accordaille) à 13 h au 465 Gilford, Montréal

Si une conférence vous intéresse, veuillez communiquer avec Michel Nadeau au 450-632-0585. Courriel: [email protected]

Le 2 juin 2014, j’ai été embauché par l’ADSMQ à titre d’agent de milieu pour la réalisation d’un projet que j’avais soumis au ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre du programme Québec ami des aînés (QADA).

Dans un premier temps, j’ai rencontré la personne responsable des services en déficience auditive des six centres de réadaptation que j’avais approchés et qui avaient accepté de participer au projet. Il s’agit de l’Institut Raymond-Dewar (Montréal et Laval), le Centre montérégien de réadaptation, le Centre de réadaptation de l’Estrie, le Bouclier (Laurentides), l’InterVal (Bois-Francs) et le Centre de réadaptation Chaudière-Appalaches. Nous avons convenu d’un plan de match pour assurer la participation d’une ressource professionnelle (audiologiste) de leur centre lors de la présentation d’une conférence sur la santé auditive auprès des personnes aînées de leur région. J’ai également rencontré la direction générale de l’Université du troisième âge, de la FADOQ et de la Table de concertation des aînés de l’Île de Montréal qui m’avaient déjà accordé leur appui, afin de déterminer comment approcher leurs membres.

Michel Nadeau

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LES RECOMMANDATIONS MÉDICALES TOMBENT DANS L’OREILLE D’UN

SOURD

Une étude australienne montre que plus d’une personne âgée sur cinq éprouvent des difficultés lorsqu’elles consultent leur médecin de famille à cause de leurs problèmes auditifs. Comprendre les instructions médicales données par le médecin généraliste est souvent d’une importance capitale pour le bien-être du patient. Une étude montre que de nombreux malentendants âgés risquent de mal interpréter les prescriptions médicales données par leur médecin de famille. D’autres types de communication entre les patients et les médecins pourraient être envisagés afin d’améliorer la communication entre médecin et patient.

Sentiment de gêne

L’étude australienne sur plus de 1300 Australiens âgés de plus de 50 ans indique que 21 % des participants éprouvent des difficultés lors des consultations de leur médecin généraliste en raison de leurs problèmes auditifs.

En effet, en raison de la mauvaise capacité auditive, 14 % des personnes âgées ont déclaré se sentir gênées de demander à leur médecin de famille de répéter des phrases et 10 % ont trouvé qu’il est difficile de suivre les indications qu’elles reçoivent sur les médicaments.

Selon les chercheurs, les résultats de l’étude soulignent la nécessité d’avoir recours à d’autres types de moyen de communication lorsque des instructions médicales sont données à des patients malentendants.

Reporter l’utilisation de l’aide auditive

En plus d’avoir des difficultés à suivre les instructions, l’étude révèle que près de la moitié des aînés déficients auditifs attendent plus de quatre ans avant d’agir. Pour les professionnels de l’audition, cette absence de recours à un traitement de la part des aînés australiens est le résultat de leur réticence à admettre et accepter leur déficience auditive. Les personnes âgées ne croient pas que leur capacité auditive est si mauvaise ou elles ne font pas face à ce problème car elles ne trouvent pas que c’est une priorité.

Les chercheurs soulignent l’importance d’une action précoce lorsqu’il s’agit de problèmes auditifs. Les gens sont invités à passer un test de contrôle dans le cadre de leur examen médical régulier. Le médecin généraliste joue alors un rôle important. En passant un simple dépistage auditif, le médecin peut améliorer la qualité de vie d’un patient.

L’étude a été réalisée et publiée par l’Australian Hearing. Source:www.bellingencourier.com.au

PRÈS DE £25 MILLIARDS PERDUS AU ROYAUME-UNI EN 2013

À CAUSE DE LA DÉFICIENCE AUDITIVE

Le Centre international de longévité du Royaume-Uni est le principal groupe de réflexion sur la longévité et l’évolution démographique.

Source: www.ilcuk.org.uk

Selon un rapport, les coûts sociaux de la déficience auditive au Royaume-Uni vont augmenter de 56 % pour atteindre environ 39 milliards de livres en 2031 à cause du chômage. La commission sur la déficience auditive au Royaume-Uni a approuvé et confirmé la méthode utilisée par hear-it AISBL dans son rapport européen de 2006.

La commission sur la déficience auditive au Royaume-Uni, qui a été mise en place par le Centre international de longévité du Royaume-Uni, a calculé que près de £25 milliards (24,8 milliards de livres sterling) ont été perdus au Royaume-Uni en 2013 en raison du taux d’emploi plus faible des personnes déficientes auditives. Cela représente une perte de £ 31 milliards ou près de 42 milliards de dollars américains.

Les chiffres peuvent être trouvés dans un rapportpublié par la commission en 2014.

La commission a utilisé la même méthode que dans le rapport hear-it AISBL de 2006, « L’évaluation des coûts socio-économiques de la déficience auditive », en y apportant quelques modifications mineures et confirme les conclusions du rapport. Le rapport a constaté que la perte auditive non traitée coûte 213 milliards € par an.

Les coûts vont augmenter de 56 %

En utilisant le modèle de croissance économique du Centre international de longévité du Royaume-Uni, la commission prédit que si rien n’est fait pour améliorer le faible taux d’emploi des personnes déficientes auditives, l’économie britannique va perdre près de 39 milliards de livres (£ 38,6 milliards) en perte potentielle de productivité économique en 2031, ce qui équivaut à 40 milliards € ou 65 milliards de dollars américains. Une augmentation de 56 % en 18 ans.

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 11

Une nouvelle norme Bluetooth mondiale va permettre de connecter les appareils auditifs avec une variété d’appareils mobiles. L’introduction de la connectivité sans fil dans les appareils auditifs permettra aux gens de connecter leurs appareils auditifs à une large gamme d’appareils mobiles qui sont devenus une partie essentielle de la vie moderne - des lecteurs MP3 à la télévision et aux téléphones portables - et de rester connectés au monde sonore qui les entoure.

Une norme standard pour tous

«Pour permettre aux utilisateurs d’appareils auditifs de profiter pleinement des possibilités de la technologie, il est important que nous puissions pouvoir nous connecter à toutes sortes d’appareils mobiles», a déclaré Soren Hougaard, le secrétaire général de l’Association européenne des fabricants d’appareils auditifs (EHIMA).

« Nous travaillons sur une norme commune que tous les fabricants d’électronique grand public pourront implémenter. Cela devient encore plus important si l’on considère que, dans un proche avenir, cette nouvelle technologie pourrait également être installée dans les salles de cinéma, les écoles et les lieux publics afin d’améliorer la vie des personnes déficientes auditives dans des situations d’écoute encore plus exigeantes », déclare-t-il.

Des barrières à surmonter

Cependant, il reste quelques barrières à surmonter. Les petites piles utilisées dans les appareils auditifs, les accessoires supplémentaires de connectivité entre appareils auditifs et appareils mobiles et le fait que vous êtes lié à une marque spécifique en l’absence d’une norme Bluetooth mondiale.

Pour résoudre ces restrictions, les principaux fabricants d’aides auditives dans le monde entier ont uni leurs forces avec le groupe Bluetooth Special Interest (SIG) et les fabricants de téléphones

intelligents et de télévisions afin de développer une solution en puissance ultra faible et non propriétaire qui fera partie d’une nouvelle spécification Bluetooth. Cette solution permettra aux utilisateurs d’appareils auditifs de recevoir la musique stéréo sans fil et de pouvoir se connecter à leurs téléphones intelligents, téléviseurs et lecteurs de musique, en offrant une clarté supplémentaire dans l’environnement quotidien.

Appareils auditifs multifonctionnels

À l’avenir, les appareils auditifs ne seront pas seulement un amplificateur de son. Les premiers fabricants ont déjà commencé à intégrer des capteurs d’activité dans les écouteurs, ce qui permet de fournir à leurs utilisateurs athlètes des renseignements sur leur corps alors qu’ils sont en déplacement. Ces fonctionnalités pourraient faire partie des nombreux produits qui se portent à l’oreille ou dans l’oreille, fournissant un moyen confortable et discret de contrôler notre santé tout en permettant une amélioration de notre capacité auditive, le tout sans fil. Ces nouvelles fonctionnalités peuvent aider à encourager plus de gens à commencer à porter des appareils auditifs à un stade précoce de la perte auditive, leur offrant ainsi des avantages non seulement à eux, mais aussi à leurs famille, amis et collègues.

En mars 2014, l’EHIMA a annoncé un nouveau partenariat avec le Bluetooth Special Interest Group (SIG). Cette collaboration vise à développer une nouvelle norme Bluetooth pour les appareils auditifs.

À propos de l’EHIMA

L’Association européenne des fabricants d’appareils auditifs (EHIMA) représente les six principaux fabricants d’appareils auditifs, qui produisent à eux seuls jusqu’à 90 % des appareils auditifs dans le monde. L’EHIMA a été fondée en 1985 et ses membres font partie des plus importants fabricants d’appareils auditifs et les plus avancés en matière de technologie.

Source : http://www.hear-it.org/node/103924

LA CONNECTIVITÉ SANS FIL VA RENDRE

LES APPAREILS AUDITIFS MULTIFONCTIONNELS

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12 • SOURDINE •

Dépistage auditif insuffisant pour les nouveau-nés dans les provinces du Canada

Selon une étude, la majorité des provinces et territoires du Canada n’ont pas de programmes adéquats de dépistage auditif pour les nouveau-nés qui permettent de surveiller les enfants qui ont des problèmes auditifs. Le dépistage de la surdité et l’intervention précoce sont des éléments fondamentaux qui permettent aux enfants déficients auditifs d’atteindre leur plein potentiel. Cependant, une étude sur les programmes de dépistage auditif néonatal dans les provinces et territoires du Canada révèle que la majorité des provinces ne parviennent pas à fournir le diagnostic et l’intervention nécessaire. Cela peut avoir un impact significatif sur la vie des enfants et leur développement futur.

Programmes de dépistage insuffisants

Une étude de « Speech-Language and Audiology Canada » donne un aperçu des programmes de dépistage auditif des nouveau-nés canadiens. Huit provinces et territoires sur treize ont été considérés comme ayant un programme de dépistage auditif « insuffisant », tandis que quatre ont été classés « bons ».

Seule la Colombie-Britannique a réussi à obtenir la mention «excellent» pour le dépistage de 97 % ou plus des bébés partout dans la province. Ceci a été réalisé en utilisant un programme soigneusement conçu avec des normes claires, ainsi que le suivi des naissances et des résultats.

La détection précoce est importante

L’identification de problèmes auditifs au début de la vie est cruciale pour le développement d’un enfant. Des études antérieures suggèrent qu’une longue période de perte auditive non traitée peut avoir un grand impact sur le cerveau d’un enfant. En effet, la capacité à communiquer est le fondement du développement social, affectif et scolaire de l’enfant.

Le dépistage néonatal de la surdité ne coûte pas cher. En utilisant un test rapide et non invasif, un personnel qualifié peut détecter la perte auditive chez un nourrisson avant qu’il ne sorte de l’hôpital.

Sur le plan international, la plupart des programmes de dépistage auditif pour les nouveau-nés recommandent que le dépistage soit effectué à l’âge d’un mois, la confirmation du diagnostic après trois mois et l’intervention à l’intérieur d’une période de six mois.

À propos de l’étude

L’étude a été réalisée et publiée par « Speech-Language and Audiology Canada » en collaboration avec l’Académie canadienne des audiologistes.

Source:www.sac-oac.ca

Une mutation génétique liée à la déficience auditive chez les vingt ans

Une mutation génétique a été découverte comme cause de destruction des cellules auditives de l’oreille interne et entraîne une perte auditive chez les personnes âgées de vingt ans. Des chercheurs australiens ont découvert la raison pour laquelle une mutation génétique provoque une perte auditive chez certains jeunes de vingt ans plutôt que dans la soixantaine.

Les cellules spéciales de l’oreille détruites

En 2010, un lien entre une nouvelle mutation génétique et une perte auditive a été identifié. La recherche montre maintenant comment la mutation est à l’origine d’un dysfonctionnement de la SERPINB6, qui protège l’oreille interne.

Les personnes qui ne possédaient pas ce gène sain à la suite de la mutation génétique commençaient à perdre leur capacité auditive à partir de 20 ans.

« Ceci est inhabituel car la plupart des gens montrent des signes graduels de perte auditive liée à l’âge à partir de 60 ans, mais des mutations du SERPINB6 accélèrent ce processus », a déclaré le Dr Justin Tan de l’Université de Melbourne.

Les chercheurs ont constaté que les cellules auditives spécialisées de l’oreille interne ont été affectées après une recherche effectuée sur des souris comme modèles afin d’imiter la progression de la perte auditive chez l’homme entraînée par l’accélération du gène SERPINB6.

En examinant les oreilles internes des sujets à l’aide d’un microscope, les chercheurs australiens ont découvert comment les cellules ciliées sensorielles et les fibrocytes voisins qui les soutiennent étaient sans vie. Les deux types de cellules sont essentiels à la transformation des sons en signaux dans notre nerf auditif.

Nouvelles connaissances

Même si nous savons depuis des décennies que les mutations qui affectent les cellules ciliées entraînent une perte auditive, l’effet sur les fibrocytes est nouveau et important. « Nous commençons enfin à comprendre le rôle de ces protéines dans la protection de notre capacité auditive », a déclaré le professeur Philip Bird de l’Université Monash en Australie, responsable de cette recherche.

La recherche a été effectuée par des scientifiques du département de biochimie et de biologie moléculaire de l’Université Monash et le Département ORL de l’Université de Melbourne.

L’étude a été publiée dans le « American Journal of Pathology ».

Source: www.sciencedaily.com/ andmonash.edu/

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Jean-Guy Thibaudeau

« Mon » ami (e) « Ma » rose

(Inspiré par Le Petit Prince de Saint-Exupéry)

Celle que j’ai regardée, observée, étudiée, admirée…Celle que j’ai sentie, goûtée, caressée, protégée…Celle que j’ai arrosée, nourrie, nettoyée, réparée…

Celle à qui je parle,Celle à qui je me raconte,Celle à qui je me confie…

Celle de qui je parle,Celle de qui je reçois le parfum de l’amitié, Celle de qui j’écoute le silence, la tranquillité…

Celle qui m’accompagne,Celle qui exige tendresse et attention,Soutien et parfois implore le pardon…

Celle dont le souvenir me suit,Celle pour qui je verse une larme, Celle que je berce les yeux fermésPour mieux sentir sa présenceau plus profond de mon cœur…

Oui, je m’en occupe, elle est « ma » rose…J’en suis responsable,J’y consacre temps et énergie,Multipliant sourires, baisers, douceurs…J’aime respirer à son rythmeNous vivons à l’unisson… Ma rose rayonne, tel un ami.

J'entends ton sourire

Nidal Chakra

Tu ne vois pas mes larmesElles coulent vers l'intérieurApaisant le désir pour le charmeD'une flûte en pleurs.

Dis-moi, Le chant des oiseauxEst-il aussi beauQue le champ des fleurs?

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À une époque où le terme « Deaf and dumb » avait force de loi, un homme s’érigea pour donner une place dans la société aux personnes sourdes et faire reconnaître leurs droits.

Charles-Michel de L’Épée, dit l’abbé de L’Épée, fut le « Père spirituel des Sourds », précurseur au XVIIIe siècle de l’émancipation intellectuelle et sociale d’une communauté en attente d’un moyen universel de communication, l’un des précurseurs de l’enseignement spécialisé dispensé aux sourds.

Biographie

L’abbé de L’Épée est sans doute la figure historique la plus connue de la population sourde. Cet entendant est à l’origine de l’enseignement spécialisé dispensé aux jeunes sourds, ainsi que de l’accès à des méthodes gestuelles pour mener à bien cette éducation.

Charles-Michel Lespée naît à Versailles le 24 novembre 1712. Il est baptisé le 26 novembre 1712. Son père est l’architecte expert des bâtiments du roi Louis XIV, il veut que son fils soit son successeur. Lorsqu’il était enfant, Charles-Michel se plaisait à pratiquer « l’alphabet manuel français » : il s’agit d’un alphabet signifié par les doigts, alors très répandu à l’époque chez les écoliers. Étudiant au collège des Quatre Nations, il obtient son diplôme de théologie à 17 ans. Cependant, alors qu’il est sur le point d’être ordonné, l’archevêque de Paris l’invite à lui fournir son opinion sur le jansénisme, mais Charles-Michel de L’Épée, ne voulant prendre parti, est privé d’ordination (le jansénisme est un mouvement religieux, puis politique, qui se développe aux XVIIe et XVIIIe siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l’Église catholique et à l’absolutisme royal). Devant ces obstacles et la volonté de son père, il s’oriente vers des études de droit. Devenu avocat à 21 ans, il s’inscrit au barreau de Troyes et acquiert une grande réputation comme avocat.

Après ses études de théologie et de droit, Charles-Michel choisit l’Église et la prêtrise. Ce n’est qu’à 26 ans qu’il put devenir prêtre. Lorsque Jacques Bénigne Bossuet lui propose de venir dans son diocèse, l’avocat abandonne ainsi sa carrière et se fait ordonner prêtre à Troyes en 1736. À la mort de Mgr Bossuet, l’abbé de L’Épée se lie d’amitié à un janséniste et est ainsi de nouveau frappé d’interdit par l’archevêque de Paris, Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc. De retour à Paris en 1739, il étudie la philosophie et obtient un doctorat. Mais en même temps, il était soucieux de remplir au mieux son ministère, notamment envers les pauvres et les indigents.

L’évènement qui marquera sa vie et sa carrière se déroula en 1760. Cet épisode est raconté de plusieurs manières chez les Sourds. Le mythe fait preuve d’une grande dramaturgie. Il présente l’abbé de L’Epée, un soir de pluie battante, cherchant un abri où se protéger. Il aperçoit alors, derrière une porte entrouverte, deux jumelles, sourdes, rue des

Fossés-Saint-Victor, en train de communiquer entre elles par des signes et il les observe longuement…

Il avait l’esprit ouvert aux langues, qu’il avait étudiées, et il comprit vite l’intérêt d’apprendre leurs signes afin de dialoguer avec elles. L’abbé, intrigué, pénètre dans la maison et propose à la mère de prendre en charge l’instruction de ses filles. La réalité historique est sans doute beaucoup moins singulière. Il est probable que ce soit à la mort de leur précepteur, le père Vavin, décédé en 1759, et en l’absence de résultat par les méthodes traditionnelles, qu’elles aient été confiées à l’abbé de L’Epée. L’abbé de L’Épée étudie les signes par les jumelles.

Possédant une fortune personnelle, l’abbé décide de consacrer son temps aux œuvres de charité. L’abbé de L’Épée réussit, à ses seuls frais, à ouvrir une classe dans la maison de sa famille (aujourd’hui détruite) qui était sise au 14 rue des Moulins à Paris (près de l’actuelle avenue de l’Opéra). Sa maison se transforme en école ouverte à tous les sourds où il accueille 60 élèves sourds. Il a alors l’idée de mettre au point un alphabet à deux mains avec lequel les sourds pourront communiquer. Ce fut le début de son école qui devint rapidement célèbre et qui comptait plus d’une centaine d’élèves à sa mort en 1789. Il eut 19 disciples qui fondent plus tard 17 écoles pour les sourds, parmi lesquels René Dunan à Nantes.

Gravement malade, devenu pauvre et infirme en se privant durant des mois pour servir toujours au mieux ses chers élèves, l’abbé de L’Épée meurt le 23 décembre 1789 à l’âge de 77 ans, après avoir reçu de l’Assemblée constituante l’assurance que l’État prendrait en charge son établissement (installé, depuis 1794, rue Saint-Jacques). Inhumé

Biographie

Daniel Morel

CHARLES-MICHEL DE L’ÉPÉE (1712 - 1789)

FIGURE HISTORIQUE LA PLUS CONNUE DE LA POPULATION

SOURDE

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 15

dans l’église Saint-Roch à Paris, dans le caveau de la chapelle Saint-Nicolas, sa tombe est profanée en 1793, puis retrouvée et ornée d’un monument commémoratif en 1841, à l’initiative d’anciens élèves de l’institution parisienne.

En 1791, deux ans après sa mort, l’Assemblée nationale l’a reconnu en décrétant que son nom serait inscrit comme bienfaiteur de l’humanité et que les sourds bénéficieraient des Droits de l’homme.

L’institut qu’il avait créé existe toujours aujourd’hui, mais il s’est transformé. Il assure un enseignement en LSF (langue des signes française). Il s’agit d’un des quatre instituts nationaux pour jeunes sourds, situé rue Saint-Jacques à Paris, les autres étant à Metz, Chambéry et Bordeaux.

Plusieurs villes ont des voies appelées rue de l’Abbé-de-L’Epée, notamment à Versailles, sa ville natale.

Dans l’attente de son entrée au Panthéon, ainsi que le demandent actuellement plusieurs associations par voie de pétition...

La reconnaissance des sourds envers leur premier maître et instituteur reste donc très grande. Elle ne peut être dissociée de leur histoire. L’abbé rendait instruction et droits à une population abandonnée dont personne ne savait s’occuper. Petit à petit, elle se constitua des modèles et prit en charge la défense de ses droits à la citoyenneté.

Enseignement de la LSF

Le fait que les sourds utilisent les gestes pour communiquer n’a pas été découvert par l’abbé de L’Épée: au siècle précédent, on avait expérimenté en Angleterre des techniques d’éducation adaptée où les gestes avaient leur place. À Amiens, vers la fin du XVIIe siècle, un sourd, Étienne de Fay, s’était même chargé de l’instruction d’enfants sourds au moyen de signes.

L’abbé de L’Épée n’est donc pas l’inventeur de la langue des signes puisqu’il l’a apprise des Sourds eux-mêmes. Mais il comprit vite les enjeux de la langue gestuelle. A partir de là, il imagina un système de gestes naturels qu’il ordonna selon la syntaxe de la langue française et qui devint ce qu’on appela « les signes méthodiques ».

Pourtant, la langue des signes des sourds existait déjà. En témoigne le livre de Pierre Desloges, « Observations d’un Sourd-Muet », paru en 1779.

Toujours est-il que l’abbé de L’Épée concevra un vaste projet d’éducation de masse des sourds.

L’idée est simple : si l’on donne aux enfants sourds l’occasion de se regrouper en communauté dans des structures scolaires, une véritable langue gestuelle ne tardera pas à naître et à évoluer en fonction des besoins liés à la communication interindividuelle. Quoique la langue des signes ait été élaborée par les élèves de l’institution eux-mêmes, et non par l’abbé de L’Épée en personne, ce dernier, seul entendant, a exercé une influence certaine sur la structuration sémantique de cette langue en s’arrangeant pour qu’il y ait une équivalence forte entre les signifiés du français écrit et les signifiés gestuels.

Ce type d’enseignement commence à fonctionner dès 1760. La méthode est rapidement connue dans tout Paris et l’abbé autorise des visites au cours desquelles des démonstrations sont effectuées par les enfants. Le roi Louis XVI en personne y assistera et consentira à des subventions et à l’attribution de locaux. La renommée de l’abbé gagne bientôt la France entière, puis l’Europe: des établissements fondés sur ce que l’on appelle désormais « la méthode française d’éducation des sourds » se créent dans les principales villes. À la mort de l’abbé, une grande majorité de sourds européens en cours d’éducation sont instruits par ce moyen.

La méthode repose sur le principe suivant : les enfants sourds de naissance ou dont la surdité survient avant l’acquisition du langage oral (prélinguaux) ne peuvent avoir une langue orale comme langue maternelle. La seule langue maternelle de l’enfant sourd, eu égard aux structures d’apprentissage, aux conditions d’utilisation, à la situation même de communication, est une langue dont le signifiant est gestuel.

L’abbé de L’Épée a mis en place la recherche sur une langue des signes méthodique utilisable par les personnes atteintes de surdité, afin de lier ces signes avec le français écrit, mais, comme l’a ultérieurement souligné Ferdinand Berthier, son erreur fut de vouloir assimiler la structure syntaxique du français à celle de la gestuelle des sourds.

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16 • SOURDINE •

Contrairement à ce que certains croient encore, ce n’est pas l’abbé de L’Épée qui a éduqué des sourds, même avec des gestes. En revanche, c’est le regroupement des élèves sourds dans son institution et le besoin de communiquer entre eux qui favorisèrent et perfectionnèrent la langue des signes, la langue naturelle des sourds. L’échec de l’enseignement du langage de signes méthodiques de l’abbé de L’Épée montre qu’il est vain de vouloir enseigner aux sourds sans tenir compte de leur identité culturelle. Il pratiquait aussi les techniques de démutisation et a adapté à la langue française les techniques mises au point en Espagne par Juan de Pablo Bonet, en Angleterre par John Wallis et aux Pays-Bas par Johann Conrad Amman. Il opposa sa méthode à celle de deux autres précepteurs de sourds : Jacob Rodrigue Péreire en France et Samuel Heinicke en Allemagne.

Les signes méthodiques ne sont pas non plus proches de ce qu’on peut appeler le français signé, car ils ont été créés artificiellement.

Le but de l’abbé de L’Épée est de rendre les sourds, quelle que soit leur condition sociale, à la vie active, d’en faire de « bons chrétiens craignant Dieu » et de bons ouvriers : catéchisme, enseignement du français écrit, apprentissage d’un métier artisanal. Ce type d’éducation permet aux élèves, lorsqu’ils quittent l’institution, d’avoir un statut social supérieur à la moyenne des Français de l’époque. En l’espace d’une vingtaine d’années, après plusieurs contingents d’élèves sourds, il ne s’agit plus, comme lors des premières leçons, d’un simple « stock de gestes », et des difficultés croissantes se font jour dans l’enseignement...

On peut voir aussi en lui un précurseur de la francophonie.

« Il imagina, dit un des biographes, une langue de signes gestuels naturels, ordonnés selon la syntaxe française, cette syntaxe étant perçue comme la représentation de la logique universelle humaine. » Cette langue universelle, l’abbé de L’Épée l’enseigna si bien à Paris qu’elle devint un précieux instrument de progrès social pour les sourds de France et par la suite de ceux de plusieurs autres pays, les États-Unis notamment.

Dans La culture sourde, Marguerite Blais évoque ainsi l’œuvre de Charles-Michel de L’Épée :

« Quant à la méthode d’enseignement par les signes, elle s’adresse aux laissés-pour-compte. Il s’agit donc davantage, comme nous le disions précédemment, d’une opposition entre deux classes sociales que d’un choix entre deux types d’enseignement. Le chef de file de l’enseignement des signes, l’abbé Charles-Michel de L’Épée, sans être opposé au langage oral, trouve plus important de donner aux sourds un moyen de communication et d’apprentissage rapide. Son projet d’éducation s’étend à tous les sourds, indépendamment de leur origine sociale. De plus, il ne supporte pas l’idée que des âmes meurent dans le péché et, pour leur salut, il va s’efforcer d’éduquer les sourds pauvres. Il désire sortir les sourds de l’exclusion et les tirer de la condition quasi bestiale dans laquelle on les laisse croupir. Il ne perçoit pas les sourds comme des êtres inférieurs, même si, à l’époque, ces derniers sont généralement placés dans des asiles ou abandonnés à leur triste sort. En outre, de L’Épée ne met pas en doute l’intelligence des personnes sourdes, et l’ambiguïté qui prévaut autour de la surdité ne se pose même pas pour lui. Lorsque les élèves quittent son institution, ils sont de bons ouvriers et possèdent, grâce à son enseignement, un statut social supérieur à la moyenne des Français de l’époque. Ajoutons que de L’Épée a exposé et divulgué cette méthode d’enseignement facilement accessible, ce qui favorisa le recrutement d’élèves, notamment ceux qui ne pouvaient s’offrir un précepteur. Il a regroupé les sourds afin qu’ils développent une véritable langue gestuelle qui évoluerait en fonction des besoins liés à la communication interpersonnelle. Pendant ce temps, les techniques d’enseignement par la méthode orale de Jacob Rodrigues Pereire (1715-1780), son contemporain, qui s’intéressait également à l’éducation des sourds, étaient gardées secrètes et ses élèves étaient peu nombreux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, entre 1755 et 1789, 21 écoles ayant pour précepte la démarche de de L’Épée s’ouvriront en France et ailleurs en Europe. »

Sources : http://www.renelegal.fr/pgabbedelepee3.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Michel de_L’%C3%89p%C3%A9e

http://agora.qc.ca/dossiers/charles_michel_dit_abbe_de_lepee_lespee

http://www.yanous.com/tribus/sourds/sourds011221.html

Marguerite Blais, « La culture sourde », Les Presses de l’Université Laval, 2006. (ISBN 2-7637-8352-X)

Être exposé à des sons forts peut affecter la façon dont les signaux auditifs sont transmis au cerveau et augmente ainsi le risque de perte auditive.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Leicester a fait une découverte qui permet de mieux comprendre comment la myéline, la couche de protection autour des cellules, se détériore, ce qui modifie la transmission de signaux sonores lors de l’exposition à des sons élevés, augmentant ainsi le risque de déficience auditive.

Transmission défaillante

Des recherches antérieures ont montré que l’exposition à des bruits forts peut endommager la myéline. Une étude sur trois ans a déterminé qu’il existe un lien important entre les déficits de la myéline dans la couche qui entoure le nerf auditif et la perte d’acuité auditive. Si la myéline est endommagée, les signaux sonores ne parviennent pas

à être transmis le long du nerf auditif entre la cochlée et le cerveau, provoquant ainsi une perte auditive.

L’utilisation des connaissances

Comprendre le mécanisme cellulaire qui est derrière la perte auditive et les acouphènes en raison d’une exposition au bruit donne aux chercheurs l’occasion de développer des stratégies qui permettent de les atténuer ou de les empêcher de survenir. Par exemple en utilisant des thérapies à l’aide de médicaments spécifiques.

« Par conséquent, traiter systématiquement la myéline et la soigner après une exposition à des sons élevés peut s’avérer efficace contre la surdité due à une exposition au bruit », a déclaré le Dr Martine Hamann, professeur de neurosciences à l’Université de Leicester.

L’étude a été publiée dans « The Journal of Neuroscience ».

Source:www.sciencenewsline.com

L’EXPOSITION AU BRUIT TROP ÉLEVÉ PEUT PERTURBER LES SIGNAUX AUDITIFS

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 17

Les mardisdu 9 septembre au 11 novembre 2014

PRATIQUESDE LECTURE LABIALE1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001Animées par Normand Therriende 10 h 30 à 12 h 3010 semaines consécutives

DANSE - SANTÉ1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001Animée par Pierre Marcouillerde 13 h à 15 hDurée : 10 semaines consécutives

Les jeudisdu 11 septembre au 13 novembre 2014

ATELIERS DE STRATÉGIES ET DE COMMUNICATION SUR LA SURDITÉCentre St-Louis de Montfort25, rue St-Louis, local 201, LavalResponsable : Normand TherrienDe 19 h à 21 hDurée : 10 semaines consécutives

Dimanche le 2 novembre 2014

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : Les soins palliatifsPar Pierre des Forges

Samedi le 6 décembre 2014

Fêtons Noël

Venez vous amuser et festoyer dans l’esprit du temps des Fêtes !

Institut Raymond-DewarSalle Pierre-Noël-Léger3600, rue Berri, MontréalAccueil à compter de 11 h 45

Dimanche le 1erfévrier 2015

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : Savoir dire les choses sans blesser l’autrePar Louise Côté

Dimanche le 1ermars 2015

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : L’anxiété, un mal heureuxPar Chantal Besner

Dimanche le 12 avril 2015

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : L’entretien des facultés mentales. Comment améliorer notre mémoirePar André Ledoux

AGENDA 2014-2015

ATELIER CULTUREL ET JEUX DE SOCIÉTÉ

à compter de 12 h

11 h pour les participants qui désirent apporter leur dîner.

Animé par Solange Ouellette

Au 1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001

Les samedis, 15 novembre 2014 et 14 mars 2015

Venez passer une agréable journée de divertissement en vous amusant.

Différents jeux de société tels «Scattergories», «Une minute pour gagner», «Jeux de cartes», «Bingo» et «Échange de recettes» vous seront proposés. Il y aura aussi échange de «Troc ton truc» entre les participants.

Joyeuses Fêtes Afin de permettre à nos

bénévoles de festoyer en famille, le bureau de

l’ADSMQ sera fermé du 22 décembre 2014

au 2 janvier 2015 inclusivement

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Daniel Morel

NOUVELLES EN BREF...

UNE PERSONNE SUR SIX SOUFFRE DE DÉFICIENCE AUDITIVE EN EUROPE

16 % de la population adulte européenne souffre de déficience auditive qui est suffisante pour affecter leur vie au quotidien. Ce taux est bien plus élevé que la prévalence de 10 % généralement présumée auparavant.

En Europe, environ 71 millions de personnes âgées de 18 à 80 ans souffrent d’une perte d’acuité auditive de plus de 25 dB, ce qui représente une déficience auditive selon la définition reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les statistiques sur la déficience auditive sont publiées dans un nouveau rapport scientifique : « Evaluation des coûts socio-économiques de la déficience auditive ».

En Amérique du Nord, 35 millions de personnes sont malentendantes. Dans les pays en voie de développement, le fardeau de la déficience auditive est estimé être environ deux fois plus grand que dans les pays développés, probablement à cause des nombreuses infections de l’oreille qui ne sont pas soignées.

En même temps, dans les pays développés, les gens souffrent de la déficience auditive de plus en plus jeunes à cause de l’augmentation de l’exposition au bruit, et cela de manière excessive.

En Afrique, en Asie et spécialement en Amérique latine, très peu d’études ont été publiées.

(Source : http://www.hear-it.org/fr/Une-personne-sur-six-souffre-de-deficience-auditive)

DES VOITURES MOINS BRUYANTES POUR L’UNION EUROPÉENNE

Le Parlement européen a voté le 2 avril 2014 une nouvelle réduction du bruit des voitures.

Les limites pour les voitures standards passeront à 68 dB dans douze ans, contre 74 dB à l’heure actuelle. Les nouvelles règles s’appliqueront progressivement d’ici le 1er juillet 2016, 2020 et 2024. Lors de la première phase (2016), ces limites sonores concerneront uniquement les nouveaux types de véhicules. La deuxième, puis la troisième phase, respectivement 2020 et 2024, introduiront une réduction des limites sonores et incluront également tous les nouveaux véhicules fabriqués, dans un délai de deux ans.

La nouvelle législation prévoit introduire un étiquetage pour informer les consommateurs des niveaux sonores des nouvelles voitures. Le texte prévoit également de rendre audibles les véhicules hybrides et électriques afin d’alerter les piétons de leur présence.

Les fabricants devraient donc introduire, d’ici au 1er juillet 2019, un système d’avertissement acoustique du véhicule. La Commission européenne devrait établir des exigences pour le futur système d’ici juillet 2017.

(Source : http://www.audition-infos.org/16-actualites/sciences-et-sante-audition/1151-des-voitures-moins-bruyantes-dans-l-union-europeenne.html)

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Daniel Morel

NOUVELLES EN BREF...

LE TABAGISME, MÊME PASSIF, AUGMENTE LES RISQUES DE PERTE D’AUDITION

Le tabac pourrait avoir une influence néfaste sur l’audition. Une étude menée par des chercheurs britanniques montre en effet que le risque de perte auditive chez les fumeurs est 25 % plus élevé que pour les non-fumeurs. Il en va de même pour les personnes exposées au tabagisme passif, avec toutefois un risque moindre (15 %).

De plus, les résultats montrent que les personnes qui ont arrêté de fumer sont exposées à un risque sensiblement plus faible de souffrir de perte auditive. Selon les auteurs, ces résultats inattendus pourraient venir du fait que les sujets qui décident d’arrêter de fumer le font dans le cadre d’une amélioration globale de leur hygiène de vie.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs de l’université de Manchester ont réalisé une analyse transversale sur un échantillon de 164 770 sujets britanniques, âgés de 40 à 69 ans, à qui ils ont fait passer un test de compréhension de la parole dans le bruit, après avoir recueilli leurs habitudes en termes de tabagisme (passif ou actif ).

En revanche, l’étude ne démontre pas le lien de causalité entre le tabagisme et l’audition. Mais, il se pourrait que certaines toxines présentes dans la cigarette puissent affecter le système auditif. En outre, la nicotine pourrait nuire au bon fonctionnement du système auditif.

(Source : http://www.audition-infos.org/actualites-sur-l-audition.html?start=24 )

BOUGER VOTRE MÂCHOIRE POUR RECHARGER

VOS PROTHÈSES AUDITIVES?

Toutes les semaines, des centaines de millions d’utilisateurs partout dans le monde doivent remplacer les piles de leurs prothèses auditives. Ces changements de piles constituent malheureusement une source de déchets, une dépense importante et une perte de temps. Et si les prothèses auditives étaient autonomes ?

L’intérêt envers les technologies de micrograpillage énergétique (« energy harvesting technologies ») comme solution de rechange aux piles augmente de plus en plus. Les capteurs d’énergie capables de récupérer de petites quantités d’énergie à l’aide de sources externes comme l’énergie solaire, l’énergie thermique et l’énergie du corps humain suffisent habituellement à alimenter les dispositifs portables à faible puissance. En effet, les prothèses auditives sont parmi les appareils médicaux ayant été modifiés de façon considérable durant les dernières années ; elles sont de moins en moins énergivores.

Le conduit auditif est un environnement dynamique. En effet, ouvrir la bouche crée un mouvement qui fait contracter les muscles faciaux et qui tire la mandibule vers le bas. L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) étant située très près du conduit auditif, son mouvement provoque un changement de forme des tissus mous de la paroi du conduit auditif. Chacun des cycles d’ouverture et de fermeture de la bouche entraîne un changement de forme du canal auditif, puis un retour à sa forme originelle. Ce cycle survient des milliers de fois durant une journée, lorsque nous mâchons, mangeons et parlons, ce qui rend possible son utilisation comme source d’énergie pour les prothèses auditives.

(Source : http://substance.etsmtl.ca/bouger-votre-machoire-pour-recharger-vos-protheses-auditives/

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20 • SOURDINE •

Daniel Morel

NOUVELLES EN BREF...

ALARMES VISUELLES EN ONTARIO

Le 27 décembre 2013, le Règlement de l’Ontario 368/13 a été déposé pour modifier le nouveau Code du bâtiment 2012. La date d’entrée en vigueur de ce règlement modificatif est le 1er janvier 2015.

Les exigences modifiées amélioreront nettement l’accessibilité dans les bâtiments de construction neuve ainsi que dans ceux qui font l’objet de rénovations importantes. Elles soutiennent le rôle de chef de file de l’Ontario en matière d’exigences de facilité d’accès.

Les nouvelles exigences s’appliquent à la plupart des constructions neuves et des rénovations importantes. Elles portent sur divers sujets, notamment :

• l’obligation d’installer des alarmes d’incendie visuelles dans tous les corridors communs des immeubles résidentiels ou suites d’habitation à logements multiples;

• l’obligation que tous les avertisseurs de fumée dans tous les bâtiments, y compris les maisons, incluent un composant visuel.

Les alarmes visuelles détectant la fumée et le feu utilisent une lumière stroboscopique en plus d’une sonnerie et peuvent sauver la vie de personnes sourdes et malentendantes.

(Source : http://www.mah.gov.on.ca/Page10550.aspx)

NOUVELLE APPLICATION D’ALARME

La nouvelle compagnie OtoSense, de Cambridge au Massachussetts, vient d’annoncer la sortie en octobre 2014 d’une nouvelle application pour les cellulaires et tablettes intelligentes.

L’application permet aux sourds et aux malentendants de consulter des alertes auditives et autres sons sur leur appareil mobile.

On frappe à la porte, le téléphone qui sonne, une alarme qui retentit, le four micro-ondes qui émet un signal sonore, un train qui siffle, un bébé qui s’éveille, un chien qui aboie, un verre qui se brise, etc. Les sons sont des signaux qui transportent une information importante et souvent sensible au facteur temps.

OtoSense répond à la question : Quel est ce bruit?

Propulsé par le moteur de reconnaissance de son la plus avancée, l’application OtoSense traduit les sons en des alertes visuelles et tactiles, transformant vos cellulaires et tablettes en dispositifs d’assistance d’alerte. Une vidéo de démonstration est disponible sur le site internet de la compagnie.

Malheureusement, l’application n’est disponible qu’en anglais (pour le moment). On n’arrête pas le progrès…

(Source : http://www.otosense.com/)

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 21

La suramplification endommage l’oreille de manière permanente et cumulative. On parle beaucoup des jeunes et de leurs iPods mais elle affecte aussi les malentendants portant des prothèses auditives. Quand on y pense bien, la prothèse auditive n’est ni plus ni moins qu’un iPod au volume élevé. C’est pourquoi il est critique pour une personne malentendante d’être consciente des dommages que l’oreille peut subir si la prothèse auditive est mal ajustée ou mal utilisée. Voici quelques signes pour vous aider à le reconnaître rapidement:

Vous avez l’impression d’être envahi par le bruit – Vous entendez les souris marcher et l’écho d’une pièce vitrée vous oblige à fermer les stores? La quantité d’information qui vous parvient vous empêche d’entendre? Ce sentiment d’envahissement n’est pas normal. C’est un signe que vous avez atteint le seuil de tolérance de votre oreille.

À propos de l’auteur

Nicolas Therrien est malentendant de naissance. Ingénieur spécialisé en radars et sonars chez Lockheed Martin Canada, il travaille maintenant à la recherche de solutions pour améliorer les technologies du domaine de la suppléance auditive. Son plus récent projet, TinyOwl (www.tinyowl.ca), concerne les conversations de groupe en milieu bruité. Nicolas Therrien

La suramplification, quelques signes à surveillerpar Nicolas Therrien, août 2014

Votre audioprothésiste a augmenté l’amplification de votre prothèse, mais vous avez l’impression d’entendre moins bien – Ça peut paraître contre-intuitif mais il y a une explication à cela : quand l’amplification de certaines fréquences devient trop forte, votre oreille se protège naturellement en raidissant de minuscules muscles rattachés à votre tympan et vos osselets. La chaîne de transmission entre le tympan et votre cerveau étant plus rigide, le son perçu devient alors plus flou et moins clair! On entend donc moins bien lorsque le son est trop fort.

Vous sentez que votre tympan chatouille quand vous entendez certains bruits particuliers – Un tympan qui chatouille ou une sensation de vibration dans le canal auditif sont des indices de suramplification. Par exemple, si vous déposez une assiette dans le micro-ondes et que le contact entre la porcelaine et le verre de la plaque tournante vous chatouille le tympan, il est probable que votre prothèse amplifie trop les sons aigus. Prenez note de ces sons qui vous chatouillent et parlez-en à votre audioprothésiste. Il pourra apporter des corrections.

Vous avez mal à la tête ou aux oreilles – Il est possible qu’on vous dise qu’il y a un temps d’adaptation et que ça passera. C’est vrai jusque dans une certaine mesure. Il y a le mal de tête parce que tout est trop fort et le mal de tête parce que tout est nouveau. La différence est que le premier est une douleur aigüe qui redouble lorsque vous entendez certains sons alors que l’autre est une sensation de travail cérébral inconfortable et diffus. Ne tolérez pas de douleur aigüe, il s’agit d’un signal d’alarme de votre corps!

Votre appareil siffle – L’effet Larsen (le sifflement) est le résultat d’une fuite du son produit par la prothèse dans votre oreille. Ce phénomène se produit souvent en raison d’une mauvaise étanchéité du moule dans votre oreille. Si votre moule a déjà été remplacé et que le sifflement continue à se manifester de façon imprévisible, il est

possible que l’amplification dans votre oreille dépasse la norme établie par votre moule d’oreille. C’est un indice de suramplification à ne pas ignorer. Une prothèse bien réglée ne produit pas d’effet Larsen.

En règle générale, votre prothèse devrait être configurée de sorte à vous donner la plus BASSE amplification possible qui vous permette d’entendre. Si ce critère dépasse déjà votre seuil de confort, il vaut mieux chercher des solutions alternatives que de forcer la note (systèmes FM, systèmes d’assistance auditive pour la télé, téléphones adaptés).

Dialoguez avec votre audioprothésiste et communiquez-lui précisément les moments où vous ressentez de l’inconfort avec votre prothèse. Lorsque votre audioprothésiste doit ajuster l’amplification de votre prothèse, demandez-lui de procéder par petits incréments au cours de plusieurs mois.

Il peut aussi être une bonne idée de faire vérifier l’amplification réelle de votre prothèse à l’aide d’un équipement de mesure spécialisé. Il existe parfois des différences entre ce qui est affiché à l’écran de l’ordinateur et ce qui est réellement amplifié dans votre oreille.

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22 • SOURDINE •

La perte auditive entraîne plusieurs limitations chez les personnes atteintes. Chaque personne s’adapte à sa manière à cette problématique et aux différentes conséquences que cela entraîne dans sa vie. Une de ces conséquences, outre le fait de moins bien percevoir ce que les autres disent, est le bris de communication (la communication qui est « brisée ») pouvant survenir entre la personne malentendante et son partenaire de communication (l’autre personne avec qui la personne malentendante parle), et ce, dans différentes situations de la vie quotidienne. Quand ces bris de communication surviennent, la personne malentendante peut adopter une ou plusieurs stratégies visant à « réparer » ce bris de communication. Une fois ce bris réparé, la communication peut reprendre (Caissie, 1997).

L’idée originale du projet que je vous soumets ici est née de l’expérience clinique de monsieur Ronald Choquette (docteur en audiologie et directeur de recherche du présent travail). En effet, ce dernier avait remarqué qu’il aurait été intéressant d’avoir du matériel pouvant être remis aux patients portant sur les stratégies de communication spécifiques ainsi que les aides technologiques disponibles pouvant être utilisées selon les différentes situations d’écoute difficiles vécues au quotidien par les personnes malentendantes. Le but premier du projet était que le matériel ainsi créé soit facilement accessible par les personnes malentendantes et leurs audiologistes et qu’il puisse peut-être éventuellement devenir un outil de travail pour les cliniciens. Lorsque ce projet m’a été présenté comme idée de travail dirigé pour l’obtention de ma maîtrise professionnelle en audiologie, je me suis tout de suite portée volontaire. En fait, l’idée me semblait tout à fait géniale.

Au tout début du projet, les audiologistes de différents Centres de réadaptation au Québec ont été sollicités afin d’obtenir de leur part du matériel existant en lien avec les stratégies de communication et les aides technologiques. La réponse que nous avons obtenue a été très positive et le matériel reçu nous a grandement servi. Cela a d’ailleurs constitué notre point de départ. Toujours en gardant notre but en tête, il a été convenu que ce travail serait présenté sous forme de fiches informatives. De cette manière, la personne malentendante et le clinicien pourront consulter la (ou les) fiches utile (s) selon la situation problématique dans la vie de cette personne.

Ce sont donc 21 situations d’écoute difficiles pour lesquelles des fiches ont été créées, et ce, sans compter les fiches complémentaires qui y sont associées. Après plus d’un an de travail, je suis fière de vous présenter les fruits de mon dur labeur grâce à l’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec (ADSMQ). Étant devenue collaboratrice pour la revue Sourdine, je vous annonce également qu’au moins une fiche sera publiée dans les numéros à venir. De plus, vous pourrez également avoir accès aux fiches sur leur site web sous peu. De cette manière, les cliniciens tout comme leurs patients pourront y avoir facilement accès. J’espère grandement que ces fiches vous seront utiles.

Je tiens à mentionner que ces fiches ne remplacent en rien le travail de l’audiologiste avec son patient. Néanmoins, il est possible de croire qu’elles pourront l’aider et constituer un document de référence intéressant pour les personnes malentendantes. Si vous avez quelques questions que ce soit après avoir consulté une ou plusieurs des fiches, n’hésitez pas à communiquer avec votre audiologiste.

RÉPERTOIRE DES STRATÉGIES DE COMMUNICATIONet des aides de suppléance à l’audition pour les porteurs et non porteurs

d’aides auditives selon les situations d’écoute difficiles

Judith Massé

Étudiante à la maîtrise en audiologie (M.P.A.)

Référence :

* Caissie, R., & Gibson, C. L. (1997). The effectiveness of repair strategies used by people with hearing losses and their conversational partners. Volta Review, 99(4).

Droits d’auteur / Judith Massé 2014Toute reproduction est strictement interdite

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 23

La Communicarte permet de vous identifier comme une personne ayant une surdité. On retrouve également sur cette carte des stratégies que la personne qui vous parle peut utiliser pour vous aider à mieux vous comprendre.

En voici un aperçu visuel:

L’Association des devenus sourds et malentendants du Québec a créé une carte spéciale pour les salles d’attente afin d’aider les personnes malentendantes. Vous pouvez demander à la secrétaire/réceptionniste de l’agrafer à votre dossier pour qu’on vienne vous chercher directement dans la salle d’attente (au lieu de vous appeler) lorsque c’est votre tour. Pour plus d’informations, parlez-en à votre audiologiste.

Droits d’auteur / Judith Massé 2014Toute reproduction est strictement interdite

Communicarte

Recto

Verso

Comment vous les procurer ?

Si vous demeurez dans la région de Montréal à proximité du bureau de l’ADSMQ, il est possible d’aller les récupérer vous-mêmes à l’adresse suivante:

1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001,

Montréal (Québec) H2K 2C9

Le coût à l’unité est de 0,50 $

Carte pour les salles d’attente

Recto

Verso

Il est également possible de commander par chèque sans frais de port et de manutention pourvu que vos commandes totalisent un minimum de 3,00 $

Par internet :

1. Ouvrez la page web de votre navigateur internet (ex. : Internet Explorer, Mozilla Firefox, etc.);

2. Rendez-vous à l’adresse suivante : http://www.adsmq.org/produits.htm#Cartes ;

3. Cliquez sur « Ajouter au panier » sous la description des cartes pour salles d’attente;

4. Une nouvelle page s’ouvre alors. Suivez les différentes étapes pour la commande et le paiement.

Référence :

Association des devenus sourds et malentendants du Québec. (2014). Nos produits, récupéré à http://www.adsmq.org/produits.htm#Cartes

Page 24: Sourdine 207

24 • SOURDINE •

Répertoire des salles adaptéesL’Association des devenus sourds et malentendants du Québec (ADSMQ) a créé un répertoire des salles adaptées pour les personnes malentendantes (équipées d’un système de communication) à travers le Québec. Celui-ci est disponible sur internet ou en version papier sur demande. – Voir la section

« Comment avoir accès au répertoire des salles adaptées? » ci-dessous.

* Les endroits offrant un tel service affichent habituellement le logo suivant

* Pour plus d’informations, renseignez-vous auprès de l’établissement visité ou de votre audiologiste.

Comment avoir accès au répertoire des salles adaptées en version électronique?

1. Ouvrez la page de votre navigateur internet;

2. Accédez à l’adresse web suivante : http://www.adsmq.org/repertoire.htm

3. Une fois sur la page du site de l’Association des devenus sourds et malentendants du Québec, cliquez sur l’icône « PDF » en dessous de l’image du livret du « Répertoire – Salles équipées d’un système d’aide à l’audition) – voir image à gauche;

4. Enregistrez le document sur votre ordinateur.

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 25

Comment avoir accès au répertoire des salles adaptées en version papier?

* Il est à noter que le répertoire est distribué gratuitement par l’Association. Des frais de port et de

manutention sont toutefois exigés.

Répertoire des salles adaptées

Référence : Association des devenus sourds et malentendants du Québec (ADSMQ). (2014).

Répertoire, récupéré à http://www.adsmq.org/repertoire.htm

1. Ouvrez la page de votre navigateur internet;

2. Accédez à l’adresse web suivante :

http://www.adsmq.org/repertoire.htm

3. Une fois sur la page du site de l’Association des devenus sourds et malentendants du Québec, cliquez sur l’icône « Commandez ici » en dessous du texte explicatif de « Répertoire imprimé » à droite de la page internet – voir image à gauche;

4. Choisissez la quantité voulue et cliquez sur l’icône « Ajouter au

panier »;

5. Une nouvelle page web s’ouvre pour compléter le paiement.

Suivez les étapes qui suivent.

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26 • SOURDINE •

Service à l’autoPour la personne malentendante :

• Consultez, si possible, le menu du restaurant visité sur internet avant de partir de la maison – Voir la section «Le saviez-vous?» ci-dessous

• Approchez votre véhicule de sorte à être le plus près possible du haut-parleur

• Fermez le son de la radio et demandez aux autres passagers du véhicule d’arrêter de parler

• Dites à l’employé du service à l’auto que vous êtes malentendant

Image tirée de The Learning Community. (2011). Tips for Parents : S t u d e n t E m p l o y m e n t , r é c u p é r é à h t t p : / /www.thelearningcommunity.us/ResourcesbyFormat/TipsforParents/StudentEmployment/tabid/326/Default.aspx*

• Demandez à l’employé de parler plus lentement et un peu plus fort

• Lorsque vous faites votre commande, soyez le plus clair possible et faites une courte pause entre les éléments différents de votre commande

Ex. : « Je voudrais un moyen café avec deux laits seulement. (Pause). Ensuite, je voudrais un beigne glacé au chocolat. (Pause). C’est tout.

• Au besoin, allez à l’intérieur pour passer votre commande

Le saviez-vous...?

La majorité des restaurants qui ont un service à l’auto mettent leur menu disponible sur internet. Cela est même le cas pour le restaurant Tim Hortons. Le fait de consulter le menu du restaurant sur internet vous permettra de passer une commande complète et d’éviter d’avoir à répondre à trop de questions.

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Messages dans le train, le métro et l’aéroport

Pour la personne malentendante : Avant de partir…

• Apportez du papier et un crayon, si nécessaire

• Assurez-vous que vos prothèses auditives soient fonctionnelles (ex. : batteries)

Image tirée de Radiocanada.ca.(2011). Êtes-vous satisfait de votre train de banlieue?, récupéré à http://blogues.radio-canada.ca/rive-sud/2011/11/24/ train-banlieue-consultation/

DANS LE TRAIN :

• Si vous possédez des prothèses auditives, utilisez-les!

• Lisez les messages écrits sur les écrans d’affichage informant des retards possibles et autres perturbations sur le réseau de train

• Informez-vous auprès d’un membre du personnel (agent de sécurité ou commis) et utilisez les stratégies suivantes :

– présentez votre Communicarte – Voir la fiche « Communicarte »

– dites que vous êtes malentendant

– demandez que le commis vous regarde lorsqu’il vous parle

– demandez à ce que l’on vous parle plus lentement et un peu plus fort

– demandez au commis ou à l’agent de sécurité de vous écrire les informations importantes, au besoin

Pour les gens de la région métropolitaine…

• Si vous possédez un téléphone cellulaire :

– inscrivez-vous au service Alerte-Train de l’AMT – Voir la fiche «Application Alerte-Train» de l’Agence métropolitaine de transport

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28 • SOURDINE •

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Messages dans le train, le métro et l’aéroport

DANS LE MÉTRO :

• Si vous possédez des prothèses auditives, utilisez-les!

• Informez-vous auprès d’un membre du personnel (agent de sécurité ou commis de la station) et utilisez les stratégies suivantes :

Image tirée de Radiocanada.ca.(2012). L’univers codé du métro, récupéré à http://blogues.radio-canada.ca/metro/2012/09/22/lunivers-code-dumetro

– présentez votre Communicarte – Voir la fiche « Communicarte »

– dites que vous êtes malentendant – demandez qu’on vous regarde lorsqu’on vous parle

– demandez à ce que l’on vous parle plus lentement et un peu plus fort

– demandez au commis ou à l’agent de sécurité de vous écrire les informations importantes, au besoin

Si vous possédez un téléphone cellulaire :

– inscrivez-vous au service de l’état du service de métro – Voir la fiche « Service de l’état du métro »

À L’AÉROPORT :

• Si vous possédez des prothèse auditive, utilisez-les!

• Si vous avez besoin de vous informer auprès d’un membre du personnel (agent de sécurité ou commis), utilisez les stratégies de base (page suivante) :

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 29

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Messages dans le train, le métro et l’aéroport À L’AÉROPORT (SUITE) :

Stratégies de base :

– présentez votre Communicarte – voir la fiche « Communicarte »

– dites que vous êtes malentendant

– demandez qu’on vous regarde lorsqu’on vous parle

– demandez à ce que l’on vous parle plus lentement et un peu plus fort

– demandez au membre du personnel de vous écrire les informations importantes, au besoin

Image tirée de La Presse, ltée.(2009). Pépins techniques à l’aéroport Trudeau, récupéré à http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/200908/22/01-894935-pepinstechniques-a-laeroport-trudeau.php

• Si un message est annoncé à l’interphone et que vous ne l’avez pas entendu, demandez immédiatement de l’aide à un membre du personnel :

– demandez gentiment à quelqu’un qui se trouve près de vous de vous répéter ce qui a été dit

– s’il y a une file d’attente pour parler avec un commis, passez devant les autres passagers et demandez rapidement au commis de vous répéter ce qui a été dit

Ex. : « Je m’excuse de vous interrompre, mais je suis malentendant. Pourriez-vous me répéter ce qui a été dit à l’interphone s’il vous plaît? »

• Le plus possible, référez-vous aux écrans d’affichage dispersés dans l’aéroport pour vérifier s’il y a un changement concernant votre vol

• Si vous avez besoin d’utiliser un téléphone à l’aéroport, utilisez les téléphones adaptés pour malentendants – Voir la fiche « Services adaptés pour les malentendants à l’aéroport »

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Messages dans le train, le métro et l’aéroport À L’AÉROPORT (SUITE) :

• Si vous possédez un téléphone cellulaire, téléchargez l’application mobile au nom de la compagnie avec laquelle vous voyagez pour connaître les heures de vol – Voir la fiche « Application pour les téléphones cellulaires (aéroport) ».

Références :

• Aéroports de Montréal. (s.d.). Services adaptés — Malentendants, récupéré à http:// www.admtl.com/Passagers/ServicesAdaptes.aspx

• Agence métropolitaine de transport (AMT). (2014). Services mobiles, récupéré à http:// www.amt.qc.ca/servicesmobiles/#alerte-train

• Air Canada. (2014). Application d’Air Canada pour iPhone, iPad et iPod touch, récupéré à http://www.aircanada.com/fr/travelinfo/traveller/mobile/iphone.html

• Société de transport de Montréal (STM). (2014). État du service métro, récupéré à http:// www.stm.info/fr/infos/etat-du-service/metro

Image tirée de French Language Blog. (2011). Je veux dire… Merci, récupéré à http://blogs.transparent.com/french/ je-veux-dire-merci-i-want-to-say¬thank-you/

Remerciement : nous tenons à remercier Monsieur Michel Nadeau, président de l’Association des devenus sourds et malentendants du Québec (ADSMQ) pour la relecture de cette fiche

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 31

Parfois quelqu’un surgit qui nous sauve de notre personnage, que nous avions fini par confondre avec notre personne. Une telle résurrection demande deux choses — de l’audace, et de l’amour. L’audace est comme le feu qui ne s’embarrasse d’aucune nuance de bois. L’amour est la bienveillance inlassablement maintenue.

Christian Bobin (2007)

Fiche de présentation

Dans un numéro de Sourdine, je vous ai parlé de préjugés que je portais sur les forces des gens et comment il est facile d’enfermer des personnes sous des étiquettes sans commune mesure avec la réalité. En voici un autre exemple qui tombe bien, car dans Sourdine de juillet 2014, un passage parle d’un site de rencontre pour personnes sourdes ou malentendantes. Effectivement, les agences de rencontres sont maintenant sur internet, des sites, tous plus accueillants les uns que les autres, qui ouvrent grandes leurs portes et souvent gratuitement pour les femmes. Si je m’inscris sur un de ces espaces virtuels, mon premier défi sera de me construire une fiche de présentation.

Puisque le « moi » n’est personne sans les autres, 1 allons voir avec qui je suis en compétition.

Premier constat, je me sens vieille tout à coup! Comment construire une fiche pour qu’elle soit séduisante, sans formater la réalité ni utiliser Photoshop? Quand je constate l’écart entre ce que je suis et ce que j’ai été, une transformation silencieuse 2 s’est manifestée. Je ressemble davantage à la femme bionique qu’à la belle Ève au sortir du paradis. Des lunettes, des implants dentaires et des appareils auditifs, plus ça va aller et plus j’aurai besoin d’accessoires pour combler les déficits de mon humanité! Quand est-ce que je mentionne que je suis malentendante? Est-ce que j’attends le fil de la découverte relationnelle ou la première rencontre? Jusqu’où va la transparence?

Particularités identitaires

Sur ces sites, toute sorte de monde y circule, il faut que chacun fasse attention de bien respecter les règles qui y règnent, tout en restant centré sur ses valeurs. Les premières réponses à ma présentation portent des questions qui montrent le côté inquiétant de la transparence d’une malentendante qui s’affiche. On m’écrit: «Est-ce que vous vous exprimez bien verbalement?» «Possédez-vous un animal pour vous aider?» Ou encore : «Est-ce à dire que si vous lisez sur les lèvres, vous n’êtes pas en mesure d’entendre même avec des appareils?»

Dans un premier temps, j’en ai bien ri, puis je me suis dit : « Combien sont passés à une autre fiche sans avoir le courage de poser la question? » Pour être honnête avec vous, ça m’a un peu déprimée… toute la question identitaire apparaît. Qui suis-je dans le regard de l’autre?

Cette vignette d’introduction, même courte et limitée, est une vitrine sociale qui influence l’image que j’ai de moi-même. C’est comme faire visiter sa maison en la regardant avec les yeux de celui qui la découvre. Je découvre comment on la perçoit, comment on me perçoit! Finalement, est-ce que j’assume celle qui se décrit partiellement dans cette présentation? L’identité personnelle est moins une donnée qu’une conquête, nous écrit Vincent de Gaulejac, 3 car pour avoir une personnalité singulière, j’accepte d’être différente et ce sont mes particularités que je décris sur ce site de rencontre. Ce sont elles qui me rendent unique et qui enrichissent aussi la biodiversité humaine.

Bienveillance

Je suis reconnue comme personne handicapée, mais d’autres identités me définissent. Elles se nourrissent d’un contexte, d’une culture et surtout de l’autre. Ces identités ne sont plus les mêmes qu’au moment de mon entrée dans la vie adulte. Ce sont les rencontres avec mes clients et amis autant que celles avec mes enfants et mon conjoint qui ont influencé l’image que j’ai de moi-même. Mes caractéristiques identitaires sont mises en doute autant de fois qu’elles sont exposées. Or, pour accepter cette remise en question de mes ancrages identitaires, je dois suspendre mon jugement et développer de la bienveillance. Je comprends la bienveillance comme une posture où je choisis de m’intéresser à l’autre, comme à moi, avec gentillesse dans sa globalité. Tant que j’ai participé à ce réseau, j’ai répondu à toutes les invitations et aux questions en sachant que chaque réponse m’obligeait à aller chercher la diversité de mes identités davantage que ma limitation. Je suis avant tout une femme en relation qui s’ouvre à ce qui la bouleverse et se choisit avec amour. S’accueillir avec amour pour partager de l’amour devient alors une conduite éthique de la bienveillance.

1 Jean-Claude Kaufmann : L’invention de soi. Une théorie de l’identité (2004)http://www.unifr.ch/socsem/cours/compte_rendu/pr%E9sentation6.12.pdf 2 François Jullien : Les transformations silencieuses, Grasset, 2009. Le livre de poche, 156 pages.3 Vincent de Gaulejac : Identité (2002) http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/cifali/cours/Vocabulaire_psychosociologie/identite_degaulejac.pdf

Par Louise Dufour

IDENTITÉ

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32 • SOURDINE •

Concernant la représentation et le recrutement :

Tenir des kiosques dans des endroits publics telsquedesédificesàbureau,descentres commerciaux, des halls d’hôpitaux, etc.

Faire la tournée des pharmacies de votre quartier pour sensibiliser les pharmaciens à leur clientèle malentendante et distribuer des brochures de l’association;

Tenir un kiosque lors de congrès ou d’évènements oùlaprésencedel’ADSMQestbénéfique;

Donner un coup de main à la préparation de matériel;

Donner des conférences de sensibilisation, par exemple dans des écoles;

Promouvoir les abonnements à Sourdine.

Concernant le financement :

Rechercher des commandites;

Rechercher des subventions pour des projets ciblés;

Organiserdesévènements-bénéfice;

Tenir des activités diverses de collecte de fonds;

Faire la tournée des salons funéraires pour encourager les dons;

Promouvoir la vente de produits.

Concernant la défense des droits et l’amélioration des conditions de vie :

Participer aux travaux pour l’amélioration du sous- titrage;

Faire du lobby pour l’accessibilité et l’amélioration des services couverts par la RAMQ;

Oeuvrer à la réduction des délais d’attente dans le réseau public pour un test auditif;

Plaider pour la prévention contre l’exposition au bruit, dans les espaces publics en général, et dans le milieu scolaire en particulier;

Collaborer à la réalisation du projet Pictogramme dans de nouvelles régions;

Promouvoir des solutions pour le recyclage des appareils usagés.

Concernant les publications :

Collaborer au contenu de Sourdine et du site internet;

Donner un coup de main à la mise à jour du répertoire des salles équipées d’un système d’aide à l’audition;

Préparer de nouvelles brochures d’information;

Fournir de nouveaux restaurants non bruyants à ajouter à notre liste sur le site internet.

Concernant les activités sociales :

Rechercher des conférenciers;

Organiser des sorties;

Donner un coup de main lors des brunchs, des ateliers, etc.

D’autres idées?

EXEMPLES DE COLLABORATION

RECHERCHÉE À L’ADSMQVoici une liste non exhaustive d’exemples de collaboration que nous recherchons.

Page 33: Sourdine 207

Édition 207 // novembre – décembre 2014 33

DÉCOUVERTE DU MÉCANISME

DE LA SURDITÉ EN RAISON DU BRUIT

Un groupe de recherche aux États-Unis a découvert le secret de la façon dont le bruit endommage nos oreilles internes. Le bruit élevé peut entraîner des dommages permanents à l’ouïe, sans autres signes avant-coureurs autres que des sifflements occasionnels à nos oreilles. Des recherches antérieures sur la perte auditive ont mis l’accent sur le lien entre la perte auditive et la perte de cellules ciliées de l’oreille interne. Pendant des décennies, les cellules ciliées ont été considérées comme les éléments les plus vulnérables de l’oreille.

Cependant, une étude a analysé le mécanisme derrière la perte d’audition à la suite d’une exposition au bruit et a constaté que les fibres nerveuses de l’oreille interne sont encore plus vulnérables aux lésions. Les chercheurs espèrent utiliser ces connaissances pour explorer le potentiel des thérapies qui peuvent rétablir les connexions endommagées entre les nerfs et les cellules ciliées.

Les cellules ciliées et les synapses

Un groupe de l’école de médecine de Harvard aux États-Unis a étudié la perte due au bruit sur trois oreilles de mammifères: la souris, les cobayes et les chinchillas.

En analysant de plus près une cellule de poils, on constate que la cellule est reliée au nerf cochléaire par ses synapses. Une cellule de poils normale a environ 20 synapses, en d’autres termes 20 raccordements au nerf cochléaire. En utilisant un microscope confocal, les chercheurs ont découvert qu’il n’y avait pas de perte de cellules ciliées dans l’oreille exposée au bruit, mais une perte de synapses et une partie des neurones.

« Chaque synapse manquant représente une fibre de nerf cochléaire qui a été déconnectée en raison de la rétraction. Il ne répond plus aux sons », a expliqué Charles Lieberman, chercheur principal et professeur d’otologie et laryngologie à la Harvard Medical School.

Directives inadéquates

Les résultats suggèrent que chaque fois que nous allons à un concert ou utilisons des outils bruyants sans protection auditive, nous pourrions perdre des synapses ou des connexions au nerf cochléaire, ce qui augmente le degré de perte auditive.

Selon les chercheurs, les lignes directrices actuelles contre l’exposition au bruit ne sont pas suffisantes, car elles sont fondées sur l’hypothèse que l’exposition au bruit ne provoque qu’une élévation transitoire du seuil auditif.

Les chercheurs espèrent que les dommages aux synapses peuvent éventuellement être réversibles, ce qui pourrait conduire à la guérison potentielle de la perte auditive due au bruit à l’avenir.

L’étude a été menée par des chercheurs du Massachusetts Eye and Ear Infirmary’s (MEEI), Eaton Peabody Laboratory, Harvard Medical School (États-Unis).

Source:www.medicalxpress.com

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34 • SOURDINE •

Au feu! Quel feu?Lorsqu’on a prévenu bon nombre d’individus que la structure à l’intérieur de laquelle ils prenaient place serait bientôt ravagée par les flammes, personne n’a remué ni procédé à l’évacuation des lieux bien qu’ils étaient tous libres de le faire. Pour quelle raison?__________________

Indices :

Q. : Les gens ont-ils été dûment prévenus?

R. : Oui.

Q. : Les gens ont-ils cru l’avertissement?

R. : Non.

Q. : Les gens se trouvaient-ils dans un lieu de résidence?

R. : Non. Ils se trouvaient dans un lieu consacré aux spectacles.

L’ÉPINGLETTE DE L’OREILLE BARRÉE

Ce pictogramme représente le symbole international pour personnes sourdes et malentendantes.

Toute personne intéressée à se procurer une épinglette peut en obtenir une au local de l’ADSMQ.

1951, boul. de Maisonneuve est, bureau 001, Montréal (Québec) H2K 2C9

Vous pouvez également obtenir l’épinglette par courrier postal. Veuillez ajouter 3,00 $ au montant initial pour combler les frais de port et de manutention.

L’envoi de votre commande s’effectuera sur réception de votre paiement.

Catherine Rochefort, Nathalie Dumas, Normand Therrien, Suzane Beaupré, Michel Nadeau, Nihal Bahri, Stéphane Desmarais et, en bas, Marie-Andrée Boivin

TÉMOIGNAGE

« Merci de m’avoir vendu la petite épinglette des malentendants. J’étais un peu sceptique mais je dois dire que ça m’aide beaucoup dans mon travail. C’est que je me suis rendu compte que les gens posent plus de questions sur le pictogramme, donc j’éduque en même temps. »

Michèle Dambrevillepréposée à la cafétériaCSSS du sud de Lanaudière

ERRATUMNDLR: Sur cette photo publiée dans notre édition de septembre, il y a eu errreur. Le véritable nom de Stéphane Desmarais est Stéphane Gilbert. Toutes nos excuses !

7,00 $

Énigme…

Solution… en page 40

Daniel Morel

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 35

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36 • SOURDINE •

Page 37: Sourdine 207

Édition 207 // novembre – décembre 2014 37

NOUVEAUX MEMBRESNous désirons souhaiter la bienvenue à:

Marcelle MarierVéronique ArcouetteLouise DagenaisRose SimardLise PetitGinette DesrochersMicheline CrépaudYvette BoninFlorence GosselinCécile F. St-GermainDenise LangisSimone MaloMicheline PerronMarguerite QuirionGérard Seyer

Nous espérons que l’ADSMQ vous apporte tout le support que vous recherchez et que vous serez en mesure de trouver les réponses auxquelles vous aspirez.

1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Montréal, (Québec) H2K 2C9

Nouveau membre

Renouvellement

Membre régulier ou sympathisant: 25 $

International 40 $

Organisme : 35 $ DON: __________ $

LA PERTE AUDITIVE PEUT CONDUIRE À LA DÉPRESSION

Selon une étude, la perte auditive est associée à la dépression, surtout chez les femmes et les personnes de moins de 70 ans. Lorsque la capacité auditive diminue, elle peut aussi mener à la dépression. Particulièrement les femmes et les personnes de moins de 70 ans sont plus à risque de tomber dans une dépression à la suite d’une perte d’acuité auditive selon une étude américaine.

La déficience auditive et la dépression

En analysant les données de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition aux États-Unis, qui comprend 18 000 adultes âgés de 18 ans ou plus, un groupe de chercheurs a étudié le lien entre la déficience auditive et la dépression.

Parmi les adultes ayant une capacité auditive excellente, 5 % se sentaient déprimés. Ce nombre augmente à 7 % pour ceux qui ont une bonne capacité auditive. Alors que chez les personnes ayant une déficience auditive importante, 11,4 % se sentaient déprimées. Par contre, les participants sourds semblaient presque à l’abri de la dépression avec un taux de seulement 0,06 %.

Par ailleurs, à tout niveau de déficience auditive, près de 15 % des femmes de tout âge se sentaient déprimées par rapport à 9 % des hommes.

Manque de communication

Même si les chercheurs signalent que la relation de cause à effet entre la perte auditive et la dépression est inconnue, le directeur général du Conseil national sur le vieillissement aux États-Unis, James Firman, n’est pas surpris par les résultats. « Les personnes atteintes de perte auditive, en particulier celles qui n’utilisent pas d’aides auditives, ont le plus de difficultés à communiquer avec d’autres personnes, que ce soit dans des situations familiales, des rencontres sociales ou au travail. »

Sur la base de cette étude, les chercheurs recommandent à ceux qui pensent avoir une perte auditive de contacter un professionnel de la santé auditive afin de tester leur capacité auditive.

À propos de l’étude

L’étude a été réalisée par un groupe de chercheurs de l’Institut national sur la surdité et autres troubles de la communication aux États-Unis et a été publiée dans le journal « JAMA Otolaryngology - Head & Neck Surgery ».

Source:consumer.healthday.com/

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38 • SOURDINE •

3Bernadette Jolin-Nadeau4Michel Nadeau 5Monique Ouellette12Solange CosteLisette Langevin-BilodeauRose Simard13Cécile St-GermainRoger Dubé15Suzanne Dubreuil 19Claude-J Abshire Conrad AugerMicheline Bisson Ghislaine Labranche20Céline TremblayLucille Vallières 21Julie-Elaine Roy22Louise Maltais24Marie-Thérèse RoyNormand Charbonneau25Marguerite Lafleur Yvon Lafond27Véronique Morin28Phyllis St Pierre29Lucette Desrosiers30Lucille BlouinMadeleine Provencal

1Laurent Roy 3Micheline Perron5Francine Mignault 7Raymonde Brunet 10Alberte Dion-Côté11Colette LeblancHenri Langlois12Rose Simard13Cécile St-Germain17Jeannine CayerJosée Thibault21Jeannette Demers-DuvalLucien Denis22Yolande LeducPaulette Vigeant23Nicolas Therrien25Noël LortieAlbert Siag26Estelle Montambeault27Jean-Noël Lévesque29Suzanne DeaultLuc Monastesse30Claire Chaput31Monique Grignon-Lapierre

1Louise Dagenais3Anna Beaudoin5Jacques Bisaillon 8Hervé Morneau Agnès Vo-Hong-Hoa9Charles Wilson 12Marcel Boileau Françoise Filiatrault Dominique Lussier14Marguerite Dubreuil 15Ginette Desrochers Serge Landry 18Irène GauthierNicole Sénécal 20Diane Cyr François FleurySimone Malo23Hélène Caron 24Françoise G. Gauthier 26Françoise Labelle Louise Plouffe 31André BeauléPierre Marcouiller

1Gérard ChantalJeanne Chevalier2Valentin Luchian 3Michèle Charland 4Denise Bonneau Éliette Trottier6Ginette Ménard8 Gisèle Riendeau9Manon Cartier11 Elisabeth Lavigueur12Bibiane Corbeil 13René Landry15Diane ChouinardPriscilla Beaudoin Marguerite Quirion17Agathe Carbonneau Diane Dubé20Monique Porlier 21Lise Dugas22David Mc Duff Gaétan Poirier 23Renaldo Marino25Véronique Arcouette 26Lucille Langlois27Louise Abel Nicole Fleury-Riopel

Sourdine présente ses sincères excuses à ceux et celles dont la date anniversaire n’a pas été inscrite.

Veuillez nous aviser de toute omission afin que nous corrigions la prochaine liste.

novembre 2014

La vie est comme un livreoù chaque anniversaire

marque le débutd’un chapitre fascinant !

décembre 2014 février 2015janvier 2015

Page 39: Sourdine 207

Édition 207 // novembre – décembre 2014 39

Associations régionales de malentendants

AQEPA MONTRÉAL RÉGIONAL

3700, rue Berri, local A-436Montréal, Qc, H2L 4G9

Tél. et ATS : 514-842-3926Téléc.: 514-842-4006

Courriel : [email protected] internet : www.aqepa-mtl.org

A.D.S.M.Q. SECTEUR DU SUD-OUEST

35, rue Grande-Ile, bureau 1 Valleyfield, Qc J6S 3L9

Tél. : 450 377-5941 (Bureau) 450 377-5770 (ATS)Téléc.: 450 377-4293

Courriel : [email protected]

A.D.S.M.Q. SECTEUR DES MRC DE L’ASSOMPTION ET DES MOULINS

Centre à nous — Pavillon Lions50, rue Thouin, bureau 232

Repentigny, Qc J6A 4J4

Tél. : 450 657-8500 (Voix) Courriel : [email protected] internet: www.adsmqam.org

ASSOCIATION DES PERSONNES AVEC PROBLÈMES AUDITIFS DES LAURENTIDES

421 B, boul. Curé-LabelleBlainville, Qc J7C 2H4

Tél. : 450 434-2135 (voix) 450 434-2135 (ATS)Téléc. : 450 434-4120

Courriel : [email protected] internet: www.appal.ca

ASSOCIATION DES PERSONNES AVEC UNE DÉFICIENCE DE L’AUDITION

7260, boul. CloutierQuébec, Qc G1H 3E8

Tél. : 418 623-5080 (Voix et ATS)Téléc.: 418 623-8936

Courriel: [email protected]

ASSOCIATION DES PERSONNES MALENTENDANTES DES BOIS-FRANCS

59, rue Monfette, local 229Victoriaville, Qc G6P 1J8

Tél. : 819 751-3055 (Voix et ATS)Téléc. : 819 751-3055

Courriel : [email protected]

ASSOCIATION DES PERSONNES MALENTENDANTES DE LA MAURICIE

875, boul. des Récollets, bureau 225Trois-Rivières, Qc G8Z 3W6

Tél. : 819 370-3771 Voix et ATSCourriel : [email protected]

ASSOCIATION DES PERSONNES VIVANT AVEC UNE SURDITÉ À LAVAL

387, boul. des Prairies, bureau 211Laval, Qc H7N 2W4

Tél.: 450 967-8717Téléc.: 450 967-8131

Courriel: [email protected]

ASSOCIATION DES IMPLANTÉS

COCHLÉAIRES DU QUÉBEC

5100, des Tournelles, local 130Québec, Qc G2J 1E4

Tél.: 418 623-7417Téléc. : 418 623-7462

Courriel : [email protected] internet: www.cidm.qc.ca/aicq

ASSOCIATION DE L’OUÏE DE L’OUTAOUAIS

115, boul. Sacré-Cœur, bureau 206 Gatineau, Qc J8X 1C5

Tél. : 819 770-9653 - Téléc. : 819 770-1422 Courriel : [email protected]

Page 40: Sourdine 207

40 • SOURDINE •

Associations régionales de malentendantsCENTRE ALPHA-SOURD RIVE-SUD

208, rue Notre-DameSt-Pie, Qc J0H 1W0

Tél.:Téléc. : 450 772-6778Courriel : [email protected]

Site internet : www.//ensemble.rgpaq.qc.caLocal de Longueuil

450, Chemin Chambly, 2e étageLongueuil, Qc J4H 3L7

Tél.: Téléc.: 450 677-1723

ACOUPHÈNES QUÉBEC

6818, rue Saint-Denis, bureau 3,Montréal, Qc H2S 2S2

Tél. : 514 276-7772 Courriel : info@acouphènesquebec.orgSite internet: acouphenesquebec.org

REGROUPEMENT DES SOURDS ET MALENTENDANTS

DU SAGUENAY-LAC ST-JEAN INC.

C.P. 6, Place Centre-VilleJonquière, Qc G7X 7V8

Tél. : 418 343-3230 Voix Téléc.: 418 547-6163Courriel: [email protected]

CENTRE NOTRE-DAME-DE-FATIMA

2464, boul. Perrot Notre-Dame-de-l’Ile-Perrot, Qc J7V 8P4

Tél. : 514 453-7600 Téléc : 514 453-7601 Courriel : [email protected]

COMMUNICAID FOR HEARING IMPAIRED PERSONS

7000, rue Sherbrooke OuestMontréal, Qc H4B 1R3

Tél. : 514 488-5552 - poste 4500Téléc. : 514 489-3477

Courriel : [email protected] Site internet : www.hearhear.org

ASSOCIATION MONTÉRÉGIENNE DE LA SURDITÉ

125, Jacques-Cartier Nord, bureau 11St-Jean-sur-Richelieu, Qc J3B 8L9

tél.: 450 346-6029 (Voix, ATS, Téléc.)Courriel: [email protected]

ASSOCIATION DES SOURDS, MALENTENDANTS, CENTRE-DU-QUÉBEC

140, rue des ForgesDrummondville, Qc J2B 8B2

Tél. : 819 471-4889 (Voix, ATS, Téléc.)Courriel : [email protected]

Site internet: www.asmcqdrummondville.org

ASSOCIATION DES SOURDS DE L’ESTRIE

359, rue King Est, local 100Sherbrooke, Qc J1G 1B3

Tél. : 819 563-1186 (Voix, ATS)Téléc. : 819 563-3476

Courriel : [email protected] internet : www.sourdestrie.com

Ensemble pour mieux s’entendre ! Énigme... Solution de la page 34

Les gens se trouvaient sous le grand chapiteau d’un cirque où avait pris naissance un incendie qu’ils ne pouvaient pas voir des gradins. Un clown sortit des coulisses afin de les prévenir, mais tous s’esclaffèrent croyant qu’il s’agissait d’une plaisanterie.

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 41

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42 • SOURDINE •

LE SOUS-TITRAGE ET MOI

C’est au début des années 90 que je suis vraiment entrée de plein pied dans le domaine. J’ai fait une maîtrise en communication et un mémoire qui porte le titre : « Vers un meilleur accès à la télévision pour les personnes sourdes du Québec - Le sous-titrage à la télévision francophone au Québec de 1981 à nos jours. » Je faisais mes études tout en travaillant à l’Agence canadienne de développement du sous-titrage. C’est avec eux que nous avons pu fonder le Regroupement québécois pour le sous-titrage qui a travaillé à la promotion du sous-titrage pendant plusieurs années jusqu’à sa dissolution.

J’ai toujours essayé de continuer à promouvoir le sous-titrage. Lorsque je travaillais pour un centre de recherche à Laval, nous avons mis sur pied un comité ad hoc pour le développement du sous-titrage, mais les télédiffuseurs travaillent très mal en collaboration, ils sont toujours en compétition pour leur auditoire. Sauf que quand ça touche les personnes sourdes et malentendantes et le sous-titrage, il faut leur tordre le bras. J’ai continué de travailler en collaboration avec Richard McNicoll, qui était autrefois le directeur général du RQST, pour établir les normes de qualité. Il faut dire que le RQST avait déjà mis les bases et fait des consultations, c’est moi qui avais fait cette partie du travail. Avec le Centre de recherche en informatique de Montréal (CRIM), nous avons continué à faire des pressions pour être entendus des télédiffuseurs. Mais ça n’a jamais été facile. Et je me suis toujours sentie humiliée par eux même si j’en connaissais beaucoup sur le sujet!

Cependant, le CRTC a décidé de réglementer pour que 100% du contenu télévisuel au Québec soit sous-titré, et la date devait être le début de 2008. Ça a été un peu plus long que ça, mais au moins, aujourd’hui, la plupart des émissions, films et informations en français sont sous-titrés. Il n’y a que V qui a encore une exemption jusqu’en 2015 puisqu’ils étaient de nouveaux acquéreurs et qu’ils devaient développer leur système.

La réglementation sur les Normes de qualité est passée presque sous silence lors de leur acceptation par le CRTC en 2012. Le CQDA continuait à travailler sur le dossier et à informer ses organismes membres, mais la plupart des personnes sourdes et malentendantes ne recevaient pas cette information. Donc, il y a eu très peu de commentaires. J’ai fait les miens sur le site du CRTC et, dans les recommandations, il y a toujours eu celle d’avoir un organisme de surveillance pour que les normes soient appliquées convenablement.

En ce moment, le CRTC s’appuie toujours sur les plaintes pour vérifier si les choses vont bien ou pas. Mais très peu de plaintes sont faites pour le sous-titrage puisque personne ne sait trop comment procéder. Et puis les plaintes sont assez fastidieuses si on utilise le site du CRTC, plus de 5 formulaires à remplir. J’en ai fait beaucoup depuis un an et je trouve ça vraiment décourageant, surtout les réponses des télédiffuseurs! Et puis ça n’apporte aucune amélioration par la suite. Ils ne font que se justifier auprès du CRTC en disant qu’ils font un bon travail, qu’ils ont le meilleur système, et donc, que nous devons certainement porter plainte pour rien! Je trouve ça terriblement frustrant à chaque fois.

C’est en rencontrant Julie Brousseau au conseil d’administration du Centre de communication adaptée qui travaille chez SOVO, une compagnie de sous-titrage, que je suis retournée dans le domaine. Julie, qui participe à un groupe au CRTC, était toujours étonnée que les personnes sourdes et malentendantes ne se fassent pas plus entendre et que ce soit toujours le CQDA qui soit dans le groupe de travail pour représenter toutes ces personnes. Donc, elle m’a parlé de sa préoccupation. Elle a organisé une visite des locaux de SOVO. Daniel Morel a écrit un texte pour Sourdine à ce sujet. Il y a eu des discussions sur les possibilités de mettre sur pied un comité d’usagers et, ensuite, ça semblait vouloir en rester là.

Un représentant du CRTC, M. Kachi, a démontré un intérêt pour rencontrer des usagers du sous-titrage. Une rencontre a donc eu lieu en mai dernier avec quelques personnes sourdes et malentendantes que j’avais recrutées. C’est ce représentant qui nous a parlé de la consultation Parlons Télé - une conversation avec les Canadiens sur l’avenir de l’offre télévisuelle au Canada. Il nous a dit que c’était possible d’envoyer un mémoire et de participer aux audiences publiques qui débutaient le 8 septembre 2014.

Lorsque vous lirez ces lignes, nous aurons sans doute déjà participé à ces audiences, puisque j’ai été invitée à m’y présenter le 17 septembre pour expliquer les points importants de mon mémoire que j’ai envoyé après la rencontre. Dans ce document, je résume les commentaires des participants de la rencontre du 28 mai dernier et j’ajoute quelques pistes possibles pour que nous puissions nous impliquer tous pour améliorer la qualité du sous-titrage. Comme vous le savez, il y a présentement beaucoup de grogne. Surtout pour le sous-titrage en temps réel des émissions en direct, mais également pour les émissions en différé qui ne respectent pas toujours les normes de qualité établies par le CRTC.

J’ai demandé l’appui de l’ADSMQ dans cette démarche. Je désirais avoir une association provinciale, mais pas le CQDA qui représente des organismes. Je voulais un groupe qui représente des individus directement touchés par le sujet du sous-titrage. Et Daniel Morel a fait la proposition au C.A. à la fin du mois d’août et il sera de la partie avec moi pour les audiences publiques.

Il faudrait que le comité que je propose soit indépendant de tout organisme, pour que tous les usagers du sous-titrage puissent en faire partie, personnes sourdes, malentendantes, entendantes sans discrimination. Je connais plusieurs personnes entendantes qui vivent avec des personnes sourdes ou malentendantes et je les considère comme des usagers, et ce sont nos meilleurs alliés. Ils entendent eux ce que nous sommes supposés lire dans le sous-titrage, et ça respecte rarement ce qui est dit. Ce comité pourrait être financé par les télédiffuseurs si le CRTC leur impose de donner un montant

J’ai vu pour la première fois du sous-titrage à la télévision à la fin des années 70. C’était bien sûr des émissions américaines, puisque ce sont eux qui ont fait les premiers pas dans ce domaine. Par la suite, j’étais de la première pour le sous-titrage d’un téléroman au Québec, c’était pour « Le temps d’une paix » en 1982

Mireille Caissy

au Manoir Cartierville. La télévision a toujours eu une grande place dans ma vie. Lorsque j’entendais encore, je pouvais passer mes journées devant le téléviseur familial, au grand désespoir de ma mère qui préférait me voir aller jouer dehors. Même lorsque je suis devenue sourde à l’âge de 13 ans, je continuais à regarder la télévision, mais je ne comprenais plus rien.

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 43

pour que quelque chose soit fait pour la surveillance et les développements pour la qualité et que le tout soit ensuite maintenu. Autrefois, une partie du financement du RQST venait de Télévision Quatre Saisons (TQS) qui n’avait pas les moyens de faire du développement comme TVA ou Radio-Canada. TQS donnait donc un montant fixe au RQST pour compenser. Présentement, il y a 16 télédiffuseurs, qui sont soit des regroupements avec plusieurs canaux ou des télédiffuseurs seuls. Il serait possible pour le CRTC d’établir un pourcentage en fonction de la quantité d’émissions produites, par exemple. Alors, tout est possible.

Par la suite, nous pourrons établir comment fonctionnera ce comité. Il est certain que tous pourront être membres. Mais seulement quelques personnes y travailleront quotidiennement pour faire les liens entre le CRTC, les télédiffuseurs et les usagers. La tâche est trop importante pour que ça soit encore du bénévolat. Et c’est ce que je dois faire comprendre au CRTC.

Nous devons insister sur le fait que si ça ne fonctionne pas comme ça, nous avons des recours judiciaires et que nous allons les utiliser. Les télédiffuseurs ont donc tout avantage à collaborer avec nous.

Il y a présentement un groupe formé sur le sous-titrage sur Facebook, vous pouvez venir y faire un tour, c’est moi qui accepte les nouveaux membres, alors, envoyez-moi un petit mot en privé pour me dire que vous êtes membres de l’ADSMQ, vous pourrez ainsi avoir les dernières nouvelles et suivre les développements.

J’ai vraiment besoin de l’appui de tous pour mener à bien cette mission, parce que pour moi, c’est devenu une mission! Mettre une structure sur pied qui permettra à tous les usagers du sous-titrage de se prononcer sur le sujet. J’espère réussir à réaliser ce rêve.

Je devrais écrire des chroniques régulièrement pour vous tenir au courant des développements. N’hésitez pas à poser des questions sur le groupe de Facebook ou par l’entremise de Sourdine, et j’essaierai d’y répondre au meilleur de ma connaissance.

Au nom de l’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec (ADSMQ), et au nom de toutes les personnes atteintes de surdité au Québec et ailleurs dans le reste du Canada francophone, je tiens premièrement à vous remercier pour les efforts que vous investissez à la défense du droit à un sous-titrage de qualité en français.

Nous reconnaissons que :

• la situation s’est grandement améliorée au fil des années concernant la disponibilité de sous-titres à la télévision française au Canada;

• la nouvelle réglementation du CRTC de 2012 obligeant les diffuseurs francophones à offrir un sous-titrage de qualité lors de leur renouvellement de licence constitue un gain important pour nous;

• les normes de qualité du sous-titrage français obligent les diffuseurs à de hauts standards de qualité;

• ces normes de qualité du sous-titrage sont sujettes à évolution;• la qualité du sous-titrage offert par les diffuseurs ne satisfait pas toujours

à ces hauts standards de qualité établis par le CRTC, au point où il est parfois difficile, sinon impossible, de suivre certaines émissions dans leur intégralité;

• le mécanisme de plaintes offert par le CRTC aux malentendants est insuffisant et inapproprié, voire rébarbatif et décourageant.

En conséquence, l’ADSMQ appuie votre démarche de revendications auprès du CRTC afin que :

• la qualité du sous-titrage en français à la télévision soit améliorée;• le sous-titrage soit offert également de façon généralisée sur les nouvelles

plate-formes médiatiques, de plus en plus utilisées par les diffuseurs;• les mécanismes de surveillance soient revus et rendus plus efficaces, afin

d’assurer que le sous-titrage offert par les diffuseurs atteigne les normes de qualité actuelles et futures;

• le CRTC accepte de réglementer le financement pour la constitution et le fonctionnement d’un comité d’usagers sourds et malentendants qui auraient un rôle actif dans les nouveaux mécanismes de surveillance à définir.

Nous espérons le meilleur des succès aux démarches entreprises et demeurons disponibles pour la suite.

Cordialement,

Daniel MorelPrésident

Gatineau, le 17 septembre 2014

Mireille Caissy a présenté un mémoire de revendications concernant le sous-titrage aux audiences « Parlons TÉLÉ » du CRTC.

Daniel Morel a accompagné Mme Caissy lors de sa présentation, en tant que représentant de l’ADSMQ qui a appuyé le dossier de revendications visant à améliorer l’accessibilité et la qualité du sous-titrage offert à l’ensemblede la communauté atteinte de perte auditive.

Le dossier a été bien reçu par les commissaires. M. Jean-Pierre Blais a même tenu à féliciter Mme Caissy pour la profondeur du dossier présenté, de même que pour les pistes de solution proposées.

BRAVO MIREILLE ! Et, au nom de tous, merci !

On attendra la suite avec impatience…

L’ADSMQ APPUIE L’INITIATIVE DE MME CAISSY

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44 • SOURDINE •

NOVEMBRE – DÉCEMBRE PATIN – SKI ALPIN

SKI DE FOND – GLACE

Mouvement :

Les poings fermés avancent à tour de rôle vers l’avant, reproduisant ainsi le mouvement des bras lorsqu’on skie. Le signe est semblable en LSF.

Linda SawyerNOVEMBREMouvement :

On forme un « N » avec la main, l’index et le majeur sont légèrement repliés. La main se déplace de gauche à droite, deux fois. Le signe se fait de façon différente en ASL et LSF.

Mouvement :

Les mains ouvertes ont les doigts collés. Elles avancent vers l’avant à tour de rôle, reproduisant la façon dont on patine. Le signe se fait de façon différente en ASL et est semblable en LSF.

SKI ALPIN – SKIER Il y a deux façons de le signer.

PATIN – PATINER

Mouvement :

Ce signe se fait pour « septembre » et « octobre » (il faut lire AUTOMNE et non OCTOBRE). Le bras reste fixe et la main descend vers le coude. Il faut répéter le signe deux fois de suite. Ce signe nous rappelle les feuilles qui tombent de

GLACE – DUR

SKI DE FOND – SKIER

DÉCEMBREMouvement :

La main forme un « D » ou un « 1 ». On appuie le bout des doigts de chaque côté du menton. Le signe se fait de façon différente en ASL et est semblable en LSF.

Mouvement :

Les poings fermés se déplacent simultanément vers la gauche puis vers la droite reproduisant le mouvement des bras lorsqu’on skie. Il se signe de façon différente en ASL et en LSF.

Mouvement :

On forme un « N » avec la main, l’index et le majeur sont légèrement repliés. La main descend dans un mouvement sinueux reproduisant le skieur qui descend la pente, les jambes légèrement repliées. Il se signe de façon différente en ASL et en LSF.

ERRATUMÉdition 206 // septembre – octobre 2014SEPTEMBRE – AUTOMNEMouvement :

Les poings se frappent l’un contre l’autre, deux fois. Le signe est différent en ASL.

Homonyme : Le signe « dur » se fait de la même façon.

l’arbre. « Septembre » se fait de façon différente en ASL et LSF. «Automne » se signe de la même façon en ASL, mais différemment en LSF.

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 45

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Édition 207 // novembre – décembre 2014 47

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