souffrance: pourquoi dieu ne fait-il rien?
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« Dans un univers fait de forces
physiques aveugles et de réplications
génétiques, certaines personnes vont
souffrir, d'autres vont avoir de la
chance et l'on ne trouvera aucune
raison ou justice à cela. L'univers que
nous observons a exactement les
propriétés attendues d'un monde dont
l'origine n'a ni dessein, ni but, ni mal,
ni bien. Rien d'autre qu'une
indifférence impitoyable et aveugle.
L'ADN ne sait pas, ne se soucie pas.
L'ADN existe seulement. Et nous
dansons au rythme de sa musique. » DAWKINS, Richard: River out of Eden: A Darwinian View of Life, Essex: Phoenix, 1995, p. 133.
Richard Dawkins, biologiste et ancien professeur de l’université d’Oxford
« Si Dieu était bon, il souhaiterait rendre ses créatures parfaitement heureuses, et si Dieu était tout-puissant, il pourrait accomplir ce qu’il souhaite. Or, les créatures ne sont pas heureuses. Donc, Dieu est dépourvu, soit de bonté, soit de puissance, soit des deux. »
LEWIS, Clive S.: Le problème de la souffrance, Le Mont-Pèlerin: Editions Raphaël, 2005, p. 35.
C.S. Lewis, écrivain et ancien professeur de littérature de l’université d’Oxford
Si Dieu existe ! Dieu est bon et juste.
! Dieu est tout-puissant.
! La souffrance et la mort sont mauvais.
Si Dieu existe ! Est-ce que Dieu est bon et juste?
! Est-ce que Dieu est tout-puissant?
! Est-ce que la souffrance et la mort sont mauvais?
« Nous avons tous ce sentiment
intuitif élémentaire d’avoir été entier
et bien ; à l’aise, se sentant chez soi
dans le monde ; en parfait unisson
avec les fondations de notre être ; et
que nous avons perdu cet état
primitif, heureux et innocent. Nous
sommes tombés dans nos maladies et
nos souffrances actuelles. Nous
possédions quelque chose d’une beauté
et d’une valeur infinies et nous l’avons
perdue. Ainsi nous passons l’entier de
nos vies à chercher ce que nous avons
perdu. » SACKS, Olivier: Awakenings, New York: Picador, 1991, p. 28-29.
Oliver Sacks, médecin, neurologue et professeur de l’université Columbia
« Au milieu de la place de la
ville et entre les deux bras du
fleuve se trouvait l’arbre de
vie qui produit douze
récoltes ; il donne son fruit
chaque mois et ses feuilles
servent à la guérison des
nations. » Apocalypse 22.1-2.
« Dieu essuiera toute larme de
leurs yeux, la mort ne sera
plus et il n’y aura plus ni
deuil, ni cri, ni douleur, car ce
qui existait avant a disparu. » Apocalypse 21. 4.
« Le véritable opium du peuple est de croire au néant après la mort, à l’immense soulagement que l’on éprouve en pensant que nos trahisons, notre cupidité, notre lâcheté, nos meurtres ne seront pas jugés . »
MILOSZ, Czeslaw: The Discreet Charm of Nihilism, New York Review of Books, p. 92.
Czeslaw Milosz, poète polonais et prix Nobel de littérature
« Si Dieu n’était pas en colère contre l’injustice et la tromperie, et s’il ne mettait pas un terme définitif à la violence, il ne serait pas digne de louange. (…) mais il faut la tranquillité d’une maison de banlieue pour que naisse la thèse selon laquelle la non-violence humaine résulte de la conviction que Dieu refuse de juger. Dans un pays brûlé par le soleil, gorgé du sang des innocents, elle mourra inévitablement. » VOLF, Miroslav: Exclusion and Embrace: A theological exploration of Identity, Otherness, and Reconciliation, Nashville: Abingdon Press, 1996, p. 303-304.
Miroslav Volf, théologien protestant croate et professeur de l’université Yale
« « Où est le Bon Dieu, où est-il ? » demanda quelqu’un derrière moi. (…) Les deux adultes ne vivaient plus. Leur langue pendait, grossie, bleutée. Mais la troisième corde n’était pas immobile : si léger, le petit garçon vivait encore. Plus d’une demi-heure il resta ainsi, à lutter entre la vie et la mort, agonisant sous nos yeux. Et nous devions le regarder bien en face. (…) Derrière moi, j’entendis le même homme demander : « Où est donc Dieu ? » Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : « Où il est ? Le voici-il est pendu ici, à cette potence. » » WIESEL, Elie : La nuit, Paris : Les Editions de Minuit, 2007, p. 124-125.
Elie Wiesel, écrivain juif et prix Nobel de paix
« Le Christ est venu résoudre deux
problèmes principaux, le mal et la mort,
qui sont précisément les problèmes des
révoltés. Sa solution a consisté d’abord à
les prendre en charge. Le dieu homme
souffre aussi, avec patience. (…)
La nuit du Golgotha n’a autant
d’importance dans l’histoire des hommes
que parce que dans ces ténèbres la
divinité, abandonnant ostensiblement
ses privilèges traditionnels, a vécu
jusqu’au bout, désespoir inclus,
l’angoisse de la mort. » CAMUS, Albert: L’homme révolté, Paris : Folio essais, 1951, p. 52.
Albert Camus, écrivain et philosophe français
« Si seulement tout était aussi facile ! Si seulement il y avait quelque part des gens mauvais qui commettaient des méfaits insidieusement et qu’il fallait juste les séparer du reste d’entre nous et les détruire. Mais la ligne séparant le bien du mal coupe au travers du cœur de tout être humain. Et qui serait donc prêt à détruire une partie de son propre cœur ? » SOLZHENISTSYN, Aleksandr: The Gulag Archipelago, New York: Collins, 1974, p. 168.
Alexandre Soljenitsyne, écrivain russe et prix Nobel de littérature
« Il est crucial que le Dieu
incarné soit aussi le Dieu qui
souffre. Sans cette souffrance,
sans cette agonie sur la croix,
l’incarnation ne donnerait pas la
solution au problème de
théodicée. (…)
Christ n’a pas souffert pour
l’innocence de l’homme, mais
pour le péché de ce dernier. »
BERGER, Peter: The Sacred Canopy: Elements of a Sociological Theory of Religion, New York: Anchor Books, 1990, p. 76-77. Peter Berger, sociologue américain d’origine autrichienne
« Il n’avait ni beauté ni
splendeur propre à attirer nos
regards, et son aspect n’avait
rien pour nous plaire. Méprisé
et délaissé par les hommes,
homme de douleur, habitué à la
souffrance, il était pareil à celui
face auquel on détourne la
tête : nous l’avons méprisé,
nous n’avons fait aucun cas de
lui.
Pourtant, ce sont nos
souffrances qu’il a portées,
c’est de nos fautes qu’il s’est
chargé. Et nous, nous l’avons
considéré comme puni, frappé
par Dieu et humilié. Mais lui, il
était blessé à cause de nos
transgressions, brisé à cause de
nos fautes ; la punition qui nous
donne la paix est tombée sur
lui, et c’est par ses blessures
que nous sommes guéris.
Nous étions tous comme des brebis égarés; chacun suivait sa propre voie, et l’Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous.
(…) il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels, parce qu’il a porté le péché de beaucoup d’hommes et qu’il intervenu en faveur des coupables. » Esaïe 53. 2-12.
Si Dieu existe ! Est-ce que Dieu est bon et juste?
! Est-ce que Dieu est tout-puissant?
! Est-ce que la souffrance et la mort sont mauvais?