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hhp EPARTEMENT OE SANTE COMMUNAUTAIRE LE SUICIDE, PROBLÈME, PHÉNOMÈNE OU ... MALADIE? Travail préparé par: Laurent CHAMBAUD Conseiller en interventi du milieu VW bSHS cho i W J u i l l e t 1984 (révisé octobre 1984) Dactylographié par: Johanne Quintal I NSPQ - Montréal 762

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hhp EPARTEMENT OE SANTE COMMUNAUTAIRE

LE SUICIDE,

PROBLÈME, PHÉNOMÈNE OU ... MALADIE?

Travai l préparé par: Laurent CHAMBAUD Consei l ler en in tervent i du mi l ieu

VW bSHS c h o

i W J u i l l e t 1984 (révisé octobre 1984)

Dactylographié par: Johanne Quintal

INSPQ - Montréal

762

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4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200 Montréal (Québec) H2J3Q8

Tél.: (514) 597-0606

L'ABSURVE ET LE SUÎC1VE

Il n'y a qu'un problème. philosophique vrai-ment 4>&Ueux: c'e*t le suicide. Juge* que la vie vaut ou ne vaut pas la. peine d1 etxe vécue, c'est tâpondJie à la. question fonda-mentale. de la. philosophie. Le Keste, si le monde a Viois dimensions, si V et>ptuA a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux; Il faut d'abord répondre.

Aibent CAMliS Le Mythe de Sisyphe

Je tiens particulièrement à remercier Suzanne BEGIN sans qui toute cette démarche n'aurait peut-être jamais été initiée.

Laurent CHAM8AUD

CENTRE DE DOCUMENTATION D.S.C. CHARLES LeMOYNi

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

DEFINITIONS

CADRE-S DE L1 ETUDE

DES EXPLICATIONS THEORIQUES

PERTINENCE D'UNE INTERVENTION

LES CARACTERISTIQUES DU SUICIDE

A- Présentation B- Données provi nci al es C- Données régionales D- Deux caractérist iques d ' a c t u a l i t é :

a) le chômage b) les événements stressants

LES RESSOURCES SUR LE TERRITOIRE DU D.S.C. DE L'HOPITAL DU HAUT-RICHELIEU

LES POSSIBILITES D'INTERVENTION

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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LE SUICIDE, PROBLEME, PHENOMENE O U . . . MALADIE ?

INTRODUCTION

Ce document se veut avant tout un o u t i l de t r a v a i l . Permettre aux intervenant-e-s de la région d'amorcer une ré f lex ion sur l ' impor-tance de cette problématique d la lumière des données que nous pro-posons, susci ter un échange, sur les d i f f é ren t s points de vue qui peuvent être apportés; enf in favor i se r , s ' i l y a l i e u , la mise en place d ' in tervent ions nouvelles, dans notre région, en cont inui té avec les ressources déjà en place, t e l s sont les buts que nous pour-suivons.

Les données concernant la mor ta l i té par suic ide au Québec, les com-paraisons avec d'autres pays, a insi que certaines JU. isons c lass i -ques (âge-sexe.. .) seront simplement synthétisées. Pour des i n fo r -mations plus précises, on pourra se ré fé re r , notamment, â l 'Av is sur la prévention du s u i c i d e / 1 *

I l ne s ' a g i t i c i que d'une première ébauche; une version f i na l e , a l i -mentée par les discussions et commentaires que, nous l 'espérons, ce texte suscitera sera proposée par la su i te .

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hhr DEFINITIONS

Qu'entend-on par conduites su ic ida i res? Pour c l a r i f i e r l e t ex te , nous reprendrons, en les modif iant quelque peu, les d é f i n i t i o n s pro-posées dans l ' A v i s sur la prévention du su ic ide :

* Le àutcide complété:

I l "comprend tous les décès dans lesquels un acte dé l i bé ré , menaçant la v ie e t accompli par une personne contre e l l e même, a causé e f f ec -tivement la morf'Mpage 3 ) .

I l apparaît important, a f i n de ne pas sous-estimer la r é a l i t é , de pren-dre en considérat ion les "équivalents s u i c i d a i r e s " , c ' e s t - à - d i r e les morts accidentel les dans lesquel les la volonté de l ' acc iden té -e de s ' ô t e r la v ie est f o r t probable. En e f f e t , d i f f é ren tes études / 2 ^ nous i n c i t e n t à penser que ce phénomène est l o i n d ' ê t r e négl igeable.

* La tentative de AiUci.de (ou pojux 4iu.ex.de) :

"S i tua t ion dans laquel le une personne a manifesté un comportement qui met sa v ie en danger, avec l ' i n t e n t i o n rée l l e ou simulée de causer sa propre mort , ou de f a i r e cro i re que t e l l e est son i n t e n t i o n , mais dont l ' a c t e su ic ida i re about i t à un échec, voulu ou invo lon ta i re" 1 (page 3 ) . Autrement, ou plus simplement d i t : une ten ta t i ve ra tée , voulue ou non, de se donner la mort.

* Lea Ld€e& àaicLdaÂJies>i

L'Avis d é f i n i t a insi les "comportements qui peuvent ê t re directement observés e t dont on est j u s t i f i é de conclure â une i n ten t i on possible de su ic ide , ou qui tendent vers cet te i n ten t i on , mais où l ' a c t e l é t a l n 'a pas été commis"1 (page 4 ) . Dé f i n i t i on pour le moins large, c ' es t un peu " l 'auberge espagnole" des comportements dépress i fs !

'i !

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* La 6uicide suitionne et 6on coKoiZaOui, V zutkanatnLe.:

A un moment ou tout le monde "part en peur" devant l 'étendue du su i -cide, notamment chez les jeunes, i l apparaît important de se rappe-le r ces dé f in i t i ons qui ont t r a i t au d r o i t à la mort.

Le suicide rat ionnel "s'exécute sur la f o i d'une information complète et totalement comprise, après mûre considération et sans pression i n -due" *(page 5 ) . Quant aux formes d 'a ides, e l les peuvent être carac-térisées à deux (2) niveaux

- L'euthanasie active et vo lon ta i re , qui est de causer la mort volontai re d'une personne pour des motifs de compassion à la demande i m p l i c i t e ou e x p l i c i t e de la personne;

- L'assistance au suicide (a id ing -su ic ide ) , s o i t a ider , êt re complice ou consei l ler une personne qui cherche â mettre f i n à sa v ie .

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CADRE-S- DE L'ETUDE

L'étude des conduites suic idaires pose, comme bien d'autres problé-matiques en santé communautaire, un sérieux problème aux fervents du découpage en rondelles des populations. En e f f e t , plusieurs "popula-t ions" peuvent se retrouver ainsi "c ib lées" ( les jeunes, les personnes âgées, les chômeurs, les femmes), avec autant de poss ib i l i t és de déve-lopper des programmes (programmes en santé mentale, en santé des jeu-n e s . . . ) . Points de vue d i f f é ren t s , programmes d i f f é ren ts voulant par-fo is d i re : in térê ts d i f f é ren ts .

Ne voulant surtout pas entrer dans ce type de ( s t é r i l e s ) polémiques, nous ne déf in i rons pas de cadres â cette étude, tout en souhaitant qu 'e l l e puisse se rv i r â quiconque s ' y intéresse, quel le que so i t sa "popu la t ion -c ib le " . . .

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DES EXPLICATIONS THEORIQUES

Nous ne nous lancerons pas dans la dé l i ca te controverse concernant l ' é t i o l o g i e du suic ide. Entre les d i f f é ren tes exp l i ca t i ons socio-logiques, psycho-analytiques, "développementales", b io log iques, i l y a place encore pour de nombreuses théor ies I Nous pouvons renvo-yer les personnes intéressées aux résumés de Jacques C. GREGOIRE5

ou de David EVANS6 sur les d i f fé ren tes considérat ions théor iques.

Toutes ces théories sont certainement in téressantes, toutes sont éga-lement l im i tées . Aucun courant ne peut prétendre, à l u i seu l , pro-poser une exp l ica t ion complète et d é f i n i t i v e .

Par contre, de ces expl icat ions variées naissent des proposi t ions d ' in te rven t ions d i f fé ren tes . Le déf i en santé communautaire réside donc i c i : proposer un ensemble cohérent d ' i n te rven t i ons correspon-dant à une v is ion globale du phénomène du su i c i de ; c^es t -à -d i re ag i r sur l ' i n d i v i d u certes (mais en respectant ses choix e t non en tentant de "changer la personnal i té"* des s u i c i d a i r e s ) , mais également se don-ner les moyens d ' ag i r sur l 'environnement des gens, dans une perspec-t i v e véritablement communautaire.

* Voir a ce sujet la critique de l'Avis sur la prévention du suicide (réf. 32).

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PERTINENCE D'UNE INTERVENTION (en santé publique)

S' in terroger sur la pertinence d'une intervent ion face aux suicides (complétés ou non) c ' e s t , en f a i t , se poser une double question: a-t-on le d ro i t d ' i n te rven i r e t , s i ou i , est-ce u t i l e?

Nous tenterons i c i d'apporter quelques éléments de discussion, en con-sidérant quatre (4) points de vue: soc ié ta l , san i t a i re , économique e t , à défaut d'autres termes, in tervent ionn is te .

I l s ' a g i t i c i de s ' in te r roger sur les phénomènes qu'une société peut t o l é r e r , compte tenu des valeurs qui sous-itendent la cohésion de cette société.

I l apparaît que la hausse des taux de su ic ide , part icul ièrement chez les jeunes, est un phénomène menaçant pour notre société. Car si un consensus semble se dessiner pour accorder, ou p lu tô t d iscuter , le d ro i t aux personnes âgées ou at teintes de maladies incurables d'en f i n i r avec la v ie , la question ne se pose pas pour les jeunes ou les adultes "dans la force de l ' âge " . L'argument économique certes peut jouer , mais, à l 'év idence, i l ne résout pas tou t . C'est également l ' i n s t a b i l i t é , voire la "vu lnérab i l i t é " de la société qui est mise en cause â travers ce phé-nomène. Ainsi l ' i n t e r p r é t a t i o n donnée par un responsable d'une organisa t ion po l i t ique au Québec est extrêmement révé la t r ice :

"Pour une société, l ' i n s é c u r i t é et l'absence d'un rôle social reconnu entraînent la probabi l i té de graves dé-sordres sociaux- Ces désordres pourraient être dange-reux. La désorganisation est le f r u i t de la répression. C'est ainsi qu'a réagi la société depuis dix (10) ans. La contestat ion de masse se transforme alors en dél in-quance, en suic ide, en toxicomanie" 7 (page 107)

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hhr Ce q u ' i l importe de re lever i c i , , c ' e s t l'amalgame qui peut ê t re f a i t entre d i f f é r e n t s comportements qua l i f i é s d'asociaux. Et sur tou t com-ment le suic ide (et â un degré moindre la toxicomanie),, acte éminem-ment auto-dest ruc teur , est associé à d 'autres comportements où la v io lence se retourne contre la société.

Le su i c i de , acte le plus souvent ind iv idue l (mis à par t les célèbres mais rares "pactes de s u i c i d e " ) , prend donc une s i g n i f i c a t i o n socia-le . D'une part des mouvements s 'organisent pour a f f i rme r " l e d r o i t de mourir dans la d i g n i t é " . Mais à cet te tendance, pour le moins con testée * , f a i t face une pr ise de conscience de la nécessité de com-prendre, mais également de combattre la montée du su i c i de , p a r t i c u l i è rement depuis que les jeunes sont " a t t e i n t s " .

En résumé, i l nous semblait important, avant toute volonté in terven-t i o n n i s t e , de rappeler le contexte dans lequel surv ient cet te préoccu pat ion devant " l a montée alarmante des suicides chez les jeunes" 8 . N'oubl ions pas que, jusqu'en 1972, quiconque tentai t- ïde se su ic ide r é t a i t passible d'une amende de 500.00$ ou de s ix (6) mois de pr ison , ou les deux à la fo i s ( a r t . 225 du code pénal, abol i en 1972) !

Si le su ic ide représenta i t 4,4% des décès observés entre 1 e t 70 ans en 1978 au Canada, i l é t a i t à l ' o r i g i n e de 8,3% des années po ten t i e l -les de v ie perdues (APVP). Le su ic ide , exprimé en APVP, a d ' a i l l e u r s connu une augmentation régul ière depuis 1950, de même que le cancer du poumon ou la c i r rhose du f o i e , alors que le taux 9 " toutes causes" a considérablement baissé. Ceci indique donc une importance croissan-te de ces causes de décès.

Dans le même sens, le Conseil des Af fa i res Sociales e t de la Famille

* Pour s'en convaincre, il suffit de mentionner le débat houleux qui a suivi la parution en France, du livre: "Suicide, mode d'emploi".

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dans son étude sur la santé des Québécois nous indique que le suicide et les cancers des voies aériennes (trachée - bronches - poumons) accu-sent entre 1971 et 1980 les plus for tes hausses, aussi bien chez les hommes que chez les femmes 1 0 .

On peut s 'étonner, cependant, que cette même étude, l o rsqu 'e l l e parle de l 1 espérance de vie en bonne santé 11 range le suicide parmi les trou-bles mentaux. Nécessité des c h i f f r e s , peut -ê t re , mais qui peut induire des amalgames dangereux.

De ce chapi t re, on peut cependant re ten i r q u ' i l ne f a i t aucun doute, en analysant les indicateurs classiques de santé, de l ' importance grandis-sante du suicide parmi les grands problèmes de santé publique.

I I I - D]_un_goint_de_vue_économigue:

Des tentat ives ont été fa i tes pour estimer un p r i x -SHa vie humaine. Dans cette évaluation du"Pretium V i tae" , le suicide n 'apparaissai t pas en tête de l i s t e . I l est nécessaire i c i d ' ind iquer le danger de te l l es approches qui non seulement veulent "estimer la valeur de l'homme", mais peuvent même proposer que cette uni té marchande s o i t f ixée par le pou-vo i r l é g i s l a t i f 1 2 . Aboutissement d'une logique aberrante, i l n'en de-meure pas moins que cette conception on ne peut plus ra t ionne l le de la gestion de la santé peut serv i r â décider d 'o r i en ta t i ons , comme par exem-ple de la isser aux organismes bénévoles la charge d'organiser la préven-t ion du suic ide, sans pour autant créer de ressources supplémentaires. Bien entendu, nous ne voulons pas la isser cro i re que seul l'argument éco-nomique j u s t i f i e de te l l es décisions, mais i l n'en demeure pas moins un facteur non négligeable dans les décisions po l i t i ques .

A ins i , on pourra i t schématiser â l 'extrême en disant que les 1000 s u i c i -des par an au Québec sont suf f isants (quantitativement et qua l i t a t i ve -ment) pour sonner l ' a l e r t e , mais pas assez pour y i nves t i r des ressour-ces supplémentaires, sinon bénévoles.

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IV - D^yn_po^nt_de_yue_(interyentionniste):

On ne peut discuter de la pertinence d'une intervent ion sans se de-mander si cela ser t à quelque chose: Or, pour le moins, les avis sont partagés a ce su je t . Si J.C. GREGOIRE parle de " . . .considérat ions théoriques très à propos de même que des mesures intervent ionnistes f o r t prometteuses" 5 ( tout en soulignant l'absence de l iens entre théorie et in te rvent ions) , John ENNIS es t , l u i , t rès catégorique: " I l n 'y a aucune étude convaincante dans la l i t t é r a t u r e sc ient i f ique sur l ' e f f i c a c i t é d'une intervent ion dans la réduction des taux de su i -cide" 1 3 .

Avant de se lancer, tambour-battant, dans des intervent ions tous az i -muts pour contrer le phénomène du su ic ide , i l y a donc place pour le doute et la prudence.

I l ne saura i t êt re question de conclure ce chapitre sans rappeler que toutes ces not ions, bien qu' importantes, ne peuvent s u f f i r e d circons-c r i r e le phénomène du suicide d'un point de vue de santé communautaire. Reste que toute ten ta t ive de s ' ô te r la v ie ne peut que nous in te rpe l -l e r au niveau ind iv idue l et c o l l e c t i f ; au delà des ch i f f res et des étu-des, c 'es t aussi cet appel à l ' a i de que lancent, bien souvent, ces per-sonnes du fond de leur désespoir que nous entendons. Saurons-nous y ré-pondre ? C'est également â cette question que toute notre société est confrontée.

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LES CARACTERISTIQUES DU SUICIDE

A) Présentation

Nous examinerons i c i les principaux facteurs qui inf luencent les taux de suicide. Nous nous sommes l im i tés volontairement aux ca-ractér is t iques établ ies de façon probante, la issant de côté cel les qui ouvrent la voie â la notion "de population à haut r isque", avec tout le cortège de re lat ions abusives, de jugements a r b i t r a i r e s , de c lass i f i ca t ions dangereuses que ce terme peut ent ra îner . Une paren-thèse sera cependant ouverte pour f a i r e le point sur deux caracté-r is t iques souvent mises de l ' avan t actuellement: le chômage et les événements stressants.

Auparavant, i l nous paraît u t i l e de formuler deux remarques portant sur les l im i tes de l ' u t i l i s a t i o n de ces facteurs associés au suic ide:

I - La première de ces remarques porte sur le caractère très quanti-t a t i f de ces var iables. Ceci, à notre av is , v ient renforcer une approche de type "bio médicale" qui p r i v i l é g i e une vis ion p a r t i -culièrement neutre et f ro ide des problèmes étudiés: " . . . dans le modèle s ta t i s t ique hab i tue l , la population n 'es t que le sup-port des var iables, et chaque personne est rédui te à une boule dans une urne, dont la couleur dépend de ses caractér is t iques, selon un schéma bien connu. De plus, et c 'es t t rès important, les boules sont i n d é p e n d a n t e s I l n 'es t pas besoin de f a i r e de grandes démonstrations pour s'apercevoir que, "dans la vraie v i e " , l 'approche populat ionnel le, s i e l l e peut se révéler u t i l e , est lo in d 'ê t re suf f isante .

I I - La deuxième remarque t i e n t à l ' u t i l i t é de réper to r ie r ces facteurs pour mettre de l 'avant un instrument de dépistage. Cette u t i l i t é paraît bien mince pour deux raisons:

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D'une par t , d'un point de vue str ictement épidémiologique, Leon EISENBERG 15 f a i t la démonstration suivante: prenant la population des jeunes de 20 a 24 ans, on retrouve des taux de suicide autour de 30 pour 100,000; un instrument prédicteur opt imal, appliqué â cette populat ion, devra i t avoir une sens ib i l i t é de 90% (C 'es t -à-d i re q u ' i l détecte-r a i t 27 "v ra is " suicidés sur 30) e t , s ' i l avai t une spéci-f i c i t é de 63%, ce qui est déjà remarquable, 37% des person-nes seraient posit ives au t e s t , sans qu 'e l les aient l ' i n t e n -t ion de se su ic ider ; l ' ins t rument détec tera i t donc 26,989 faux p o s i t i f s (37% de 100,000 moins 30) auxquels i l faudra i t co l l e r l ' é t i q u e t t e de suic idai res â haut r isque. Au moment où l ' o n abandonne progressivement les dépistages en mi l ieu sco la i re , i l est certain qu'un t e l instrument ne paraî t pas des plus appropriés.

D'autre par t , à supposer que nous ayons découvert l ' i n s t r u -ment de dépistage miracle, i l faudra i t que cet o u t i l dé l imi -te des facteurs de risque sur lesquels nous puissions i n te r -venir de façon ef f icace. Or, nous verrons plus lo in que les éléments les plus f i ab les , ceux qui sont "hors de tout doute" sont les caractérist iques socio-démographiques; les autres facteurs, d'ordre psycho-social, sont beaucoup plus contro-versés e t , de plus, étroitement i n t e r r e l i é s .

C'est d ' a i l l e u r s dans ce sens qu'argumente GIBBS l o r s q u ' i l dé-c lare: "l 'approche par risques re l iés au s ta tu t n 'est pas adéquate pour expliquer le suicide car aucun s ta tu t social n 'as-sure une irmiunité complète" 1 6 .

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hhr B) Les données provinciales

Ces données sont principalement t i rées et résumées du document de Marie-France CHARRON?7 Nous avons tenté d'en dégager les as-pects essent ie ls.

I - Taux de mor ta l i té par suicide au Québec

TABLEAU I

TAUX DE MORTALITE PAR SUICIDE, QUEBEC, 1950 A 1979

Année Nombre de décès annuel

Taux brut (par 100,000)

Taux standardisé (par 100,000)

1950-1954 174 4,2 " 7 4,7 1955-1959 230 4,8 5,5 1960-1964 274 5,1 5,8 1965-1969 410 7,0 7,8 1970-1974 612 10,1 10,6 1975-1979 862 13,8 13,6 1980-1982 1047 16,3

Le nombre de décès annuel continue d ' a i l l e u r s à augmenter depuis 1979 (tableaux 2a - 2b - 2c )

1980 1981 1982

957 décès par suicide 1037 décès par suicide 1147 décès par suicide

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hhr NOMBRE DE OECES PAR SUICIDE SELON LE SEXE ET L'AGE - QUEBEC

TABLEAU 2A

c GROUPES D'AGE MAfCULIN FEMININ TOTAL

MASCULIN ET FEMININ

5-14 4 - 4

15-19 63 9 72

20-29 204 51 255

30-44 205 57 262

45-64 182 83 265

65 et plus 81 18 99

TOTAL 739 218 957

TABLEAU 2B

0 9 8 1 )

GROUPES 0'AGE MASCULIN FEMININ TOTAL

MASCULIN ET FEMININ

5-14 6 2 8

15-19 63 8 71

20-29 227 46 - 273

30-44 224 75 299 45-64 202 91 293 65 e t plus 68 25 93

TOTAL 790 247 1037

TABLEAU 2C

(1982) GROUPES

D'AGE MASCULIN FEMININ TOTAL MASCULIN ET FEMININ

5-14 3 - 3

15-19 75 8 83

20-29 268 60 328

30-44 252 107 359

45-64 199 89 288

65 e t plus 66 20 86

TOTAL 863 284 1147

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17

I I - Nombre de tentat ives de suicide au Québec

I l est d i f f i c i l e à quan t i f i e r . Dans Avis et prévention sur le suicide on estime à environ 4000 le nombre de tentat ives de suicide qui surviennent annuellement au Québec, s o i t un taux de 64/100,000 personnes.

1 8 1 9

Mais d'autres études1 mentionnent un rapport de. 10 tentat ives pour 1 suic ide, ce qui donnerait un to ta l de près de 10,000 ten-ta t i ves de suicide par an au Québec.

I I I - Mor ta l i té par suicide selon le sexe (tableau 3)

I l est depuis 1950, plus élevé chez les hommes que chez les fem-mes; en moyenne i l y a 2 à 3 fo i s plus d'hommes qui se suic ident. Par contre, la l i t t é r a t u r e est unanime à d i re que ce rapport est inversé quant aux tentat ives de su ic ide; au Québec, les femmes seraient de 1,5 à 2 fo is plus nombreuses que les hommes â tenter de s'enlever la v ie . Ce c h i f f r e apparaît minimal, car d i f fé ren ts auteurs parlent de rapports de 3 à 10"en faveur"des femmes, l ' é -car t s 'aggrandi ra i t d ' a i l l eu r s avec l 'âge 2 2 . J . LAV0IE, dans une étude sur les femmes et la maladie mentale, tente d 'expl iquer ce phénomène dans une perspective féministe en disant que " les femmes qui réussissent leur suic ide surpassent et re je t ten t tragiquement leur rô le de "femme" et ce, au seul p r ix possible: la mort" 2 3 .

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TABLEAU 3

TAUX BRUT DE MORTALITE PAR SUICIDE SELON LE SEXE, QUEBEC, 1950-82

(taux brut pour 100,000 habitants)

ANNEES MASCULIN FEMININ TOTAL

1950-54 6,0 2,3 4,2

1955-59 7,3 2^4 5 4,8

1960-64 7,7 2,5 5,1

1965-69 10,2 3,8 7,0

1970-74 15,0 5,2 10,1

1975-79 20,3 7,4 13,8

1980-82 25,1 7,6 (167-3^ . . ^ /

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\ir 19

IV - Mor ta l i t é par su ic ide selon l ' â g e ( tab l eau 4 )

Le Québec a v a i t inauguré ce type de courbes que l ' o n retrouve

pour l e s années 75-79 , avec un p i c n o t o i r e chez l e s hommes j e u -

nes (20-29 a n s ) . Cependant ce phénomène, de plus en p lus , sem-

b l e s ' é t e n d r e à d 'autres pays occidentaux ( E t a t s - U n i s ou c e r -

t a i n s pays d 'Europe) .

Pour ce qui e s t des t e n t a t i v e s de s u i c i d e selon l ' â g e , on re trou-

ve, chez l e s adolescents , de 10 à 100 t e n t a t i v e s pour 1 su ic ide

complété J S (page 316) ,

TABLEAU 4

EVOLUTION DES TAUX DE MORTALITE PAR SUICIDE SELON L'AGE ET LE SEXE, QUEBEC, 1950-54 ET 1975-79

Taux „ r Taux (par 100,000) HOfliES FEMMES (par 100,000)

15-19 20-29 30-M 45-64 65+ 15-19 20-29 30-44 45-64 65+

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2G

V - Morta l i té par suicide selon l ' é t a t matrimonial

L'Avis sur la prévention du suicide note l ' i n f l uence du statut matrimonial; les personnes séparées et divorcées des deux sexes, ainsi que les personnes veuves présentant un risque plus élevé de décès par suicide.

VI- Morta l i té par suicide selon l ' instrument (tableau 5)

El le est t rès d i f férente selon le sexe. Ceci pouvant également expl iquer, en par t ie , le f a i t que les femmes se " ratent" plus sou-vent que les hommes.

TABLEAU 5

REPARTITION DES DECES PAR SUICIDE SELON L*INSTRUMENT ET LE SOIE , QUEBEC 1 9 7 5 - 7 9

FEMMES HOMMES

3 6 , OZ

3 . 3 X

IX r

16,62 L

11,01

12.1Z

1 . 9 Z

7 . 6 Z

5.4Z

Empoisonnement par médicament

Empoisonnement par autre substance so l ide ou l iquide

Empoisonnement par gaz

Pendaison, strangu-l a t i o n , asphyxie

Noyade

Armes à feu

Instrument tranchant ou perforant

Chute

Autres

2 . 4 Z

9.6Z

7.«

7 . 1 Z

1 . 7 Z

3 . 6 Z

2 . 5 Z

I

1 0 - 9Z

SOURCE: F i c h i e r d e s d é c è s . D i r e c t i o n d e s s y s t è m e s , H . A . S . C a l c u l s e f f e c t u é s au S e r v i c e d e s é t u d e s e p i d é n i o l o g l q u e e

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VII - Un autre élément s i g n i f i c a t i f ressort de l 'é tude menée par M.F. CHARRON, c 'est le taux de suicide dans les p r i -sons du Québec (tableau 6)

Ces taux, plus élevés encore que dans les prisons fédérales, se retrouvent dans les établissements vers lesquels sont d i r igés les personnes en attente de procès (prévenus).

Dans la Montérégie, les établissements de détention sont répar-t i s comme s u i t :

Etablissement Année Sécurité Capacité d'Inaugurat ion

Cowansville 1969 St-Hyacinthe 1966 Va l ley f ie ld 1975 Cowansville i960 (pénitencier fédéral)

intermédiaire 30 intermédiaire 48 intermédiai re 30 moyenne 432

Source: Off ice des Droits des détenu-e-s

Cette s i tuat ion alarmante, bien qu ' e l l e porte sur un p e t i t nonfcre de décès, devrait nécessiter des mesures énergiques avant que la peine de mort ne so i t ré tab l ie au Québec par défaut !

TABLEAU 6

TAUX DE SUICIDE DANS LES ETABLISSEMENTS DE DETENTION RELEVANT DU GOUVERNEMENT DU QUEBEC

ANNEE TAUX BRUT ANNUEL (par 100,000)

1976 1 90 1977 170 1978 250 1979 270 1980 280

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22

C) L?§_données_régionales

I - Au niveau de la Montérégie Dans le document de M.F. CHARRON, la région 6C avai t un taux de suicide plus fa ib le que la moyenne prov inc ia le . La seule "catégorie" de population oû Ton re t rouva i t des taux supé-r ieurs â la moyenne provinciale é t a i t les hommes de 65 ans et plus (tableau 7) , avec cependant des nombres t rès fa ib les . On ret rouvai t également dans le t e r r i t o i r e une zone où les ch i f f res éta ient part icul ièrement élevés, c ' é t a i t la d iv is ion de recensement de Napierv i l le (14 décès pour un taux de su i -cide de 22/100,000).

Les données plus récentes nous montrent que le taux de décès par suicide dans la Montérégie reste i n f é r i e u r â celu i de la province: 12,6/100,000 pour les années 80 â 82 (tableau 8) . Par contre, t r o i s éléments sont intéressants â noter: . La d i s t r i bu t i on des décès selon l 'âge (tableau 9) . On re-

trouve, chez les femmes comme chez les hommes, un pic pour la tranche d'âge 30-44 ans. Cette d i s t r i b u t i o n semble a l -l e r en s'accentuant de 1979 â 1982. E l le demanderait a être vé r i f i ée en tenant compte des taux bruts de décès par su i -cide selon les tranches d'âge et en comparant la pyramide d'âge de la Montérégie â ce l le de la province, a f i n d ' é l im i -ner le b ia is que peuvent représenter des structures d'âge di f férentes.

. Si les taux moyens pour les années 1980-82 restent in fér ieurs â la moyenne provinciale (tableau 8 ) , les ch i f f r es de 1982 montrent une nette évolution â la hausse des suicides déclarés, aussi bien chez les femmes que chez les hommes (tableau 9) .

. Si les t e r r i t o i r e s des DSC de V a l l e y f i e l d , Longueuil e t St-Hya-cinthe montrent des taux comparables, le DSC du Haut-Richelieu montre des taux de décès par suicide nettement supérieurs, su-périeurs même â la moyenne prov inc ia le , et ce aussi bien pour les hommes que pour les femmes (tableaux 10a - 10b - 10c - ta-bleau 11).

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TABLEAU 7 . TAUX BRUT DE DECES PAR SUICIDE REGION 6C ET PROVINCE DE QUEBEC (1975-79)

PAR SEXE ET PAR TRANCHES D'AGE (taux pour 100,000 personnes)

M

MONTfcREGIE

F M

PROVINCE DE QUEBEC

F T 15-19

20-29

30-44

45-64

65 & plus

TOTAL

15,6

32,1

19,1

18,3

30,8

16,3

3 , 1

8,7

9,6

11,3

3,3

6,1

9,6

19,7

14,4

14,7

15,3

11,2

16,1

34,3

27,8

27,0

2 1 , 8

20,3

3,7

10,0

11,7

11,9

5,6

7,4

10,0

22,1

19.7

18,9

12,5

13.8

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TABLEAU 8

TAUX BRUT DE DECES PAR SUICIDE, PAR SEXE REGION 6C (MONTEREGIE)

ANNEES M F T

197Q-1974 11,8 3,9 7,9

1975-1979 16,3 6,1 11,2

1980-1982 18,9 6,4 12,6

TABLEAU 1 1

TAUX BRUT DE DECES PAR SUICIDE PAR TERRITOIRE DE D.S.C.

MOYENNE 1980 A 1982 (Taux pour 100,000 personnes)

n <; r M F T

DSC Valleyfi.eld 19,4 4,7 12,0

DSC Haut-Richelieu 27,9 9,8 19,0

DSC St-Hyacinthe 15,1 6,4 10,7

DSC Longueur! 17,4 5,5 (11,4

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TABLEAU 9 NOMBRE DE DECES PAR SUICIDE PAR SEXE i ET PAR TRANCHE D'AGE

K REGION 6C (MONTEREGIE) Années 1979 â 1982

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to C\J

TABLEAU 1 0 A NOMBRE DE DECES PAR SUICIDE PAR SEXE ET PAR TRANCHES D'AGE

D.S.C. VALLEYFIELD (CENTRE HOSPITALIER VALLEVFIELD)

Années 1979 â ,1982

AGES H 1979

F T n 1980

F T M 1981

F T H 1982

F T

< 15 1 - 1 - - - - - - - - .

15-19 6 1 7 2 - 2 2 - 2 3 - 3

20-29 5 - 5 2 1 3 4 1 5 7 1 8

30-44 3 3 6 7 1 8 7 1 8 12 5 17

45-64 4 2 6 3 1 4 3 2 5 1 - 1

65 & plus 1 - 1 2 - 2 2 1 3 1 - 1

TOTAL 20 6 26 16 3 19 18 5 23 24 6 30

i

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r-. C \ J

TABLEAU 1 0 B NOMBRE OE DECES PAR SUICIDE PAR SEXE ET PAR TRANCHES D'AGE

D.S.C. ST-HYACINTHE (HOPITAL HONORE-MERCIER) Années 1979 <t 1(982

AGES M 1979

F T M 1980

F T M 1981

F T M 1982

F T

< 15 - - - - - - 1 - 1 - - -

15-19 3 - 3 2 - 2 1 - 1 - - -

20-29 8 2 10 7 '3 10 5 3 8 6 3 9

30-44 8 2 10 6 1 9 6 3 9 4 3 7

45-64 2 - 2 6 1 7 7 6 13 4 4 8

65 & plus 1 2 3 2 1 3 4 - 4 3 - 3

TOTAL 22 6 28 25 6 31 24 12 36 17 10 27

i I

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CO C M

TABLEAU 1 0 C NOMBRE DE DECES PAR SUICIDE PAR SEXE ET PAR TRANCHES D'AGE D.S.C. LONGUEUR (HOPITAL CHARLES LEHOYNE)

Années 1979 a 1982 I

AGES M 1979

F T M 1980

F T M 1981

F T 1982

M r t

<' 15 - - 1 - 1 - _

15-19 6 1 7 4 - 4 3 1 4 6 6

20-29 10 6 16 8 1 9 8 - 8 6 6 12

30-44 7 3 10 9 2 11 : 10 4 14 15 6 21

45-64 5 3 8 7 3 10 9 4 13 11 3 14

65 & plus - - - - - - 3 , 2 5 2 1 3

TOTAL 28 13 41 29 6 35 33 . 11 • . 44 40 16 •56

* i / wfo.

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en <\j

TABLEAU 1 0 D N 0 M B R E DE D E C E S P A R SUICIDE PAR SEXE ET PAR TRANCHES D'AGE

D.S.C. ST-JEAN (HOPITAL DU HAUT-RICHELIEU)

Années 1979 a ,1982

AGES M 1979

F T H 1980

F T H 1981

F T H 1982

F T

< 15 - - - - - - - . m _

15-19 2 2 4 2 - 2 2 - 2 - _

20-29 5 - 5 3 3 2 1 3 7 - 7

30-44 2 2 4 7 1 8 6 6 12 11 8 19

45-64 5 2 7 9 4 13 9 - 9 3 3 6

65 & plus 2 1 3 5 2 7 1 - 1 6 - 6

TOTAL 16 7 23 26 7 33 20 7 27 27 U 38

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30

On se doi t donc de se préoccuper activement de ce phénomène. Se suic ide- t -on réellement plus dans la région de St-Jean qu 'a i l l eu rs en Montérégie e t , s i ou i , pourquoi? S ' a g i t - i l d'un taux "acci-dentel" ou est-ce un élément s i g n i f i c a t i f e t durable? La réponse à ces questions se do i t d 'ê t re trouvée ou tout au moins recherchée..

I I - Sur le t e r r i t o i r e du DSC de l 'Hôp i ta l du Haut-Richelieu (tableaux 12-13)

Nous n'avons pas calculé de taux par MRC ou CLSC, les nombres n 'é-tant pas assez grands pour que l ' o n puisse en t i r e r quoi que ce s o i t . Par contre, sur la base de ces données, on peut fa i re les remarques suivantes:

. Le pic de suicides que l ' o n re t rouva i t dans la d iv is ion de re-censement de Napierv i l le en 75-79 ne se retrouve plus dans le t e r r i t o i r e de la MRC Jardin de Nap ierv i l le de 79 à 82. Or, le t e r r i t o i r e de la MRC comprend le t e r r i t o i r e de la d iv is ion de recensement. A moins d'une er reur , on do i t donc penser que ce phénomène a d isparu. . .

. Quant aux ch i f f res de suicides par MRC et par CLSC, nous ne pou-vons, même en les t r i t u r a n t , leur f a i re avouer ce q u ' i l s ne peu-vent nous d i re . Nous les l i v rons donc sans plus de commentaires. I l s nous indiquent cependant que chaque t e r r i t o i r e peut avoir à f a i re face â un "pic" ( le mot épidémie renvoie â un modèle bio-médical dont i l faut savoir parfo is s o r t i r ) , comme l'exemple du CLSC Cowansvilie en 1980.

. Cependant les données brutes (nombre de suicides déclarés) par MRC ou CLSC font quand même v a l o i r que c 'es t sur le t e r r i t o i r e du CLSC Vallée des Forts (ou MRC du Haut-Richelieu) que la s i -tuat ion est la plus préoccupante, et ceci de façon constante pendant les 4 années étudiées. Bien que re la t i v i sée par le f a i t que c 'est sur ce t e r r i t o i r e que la population est la plus nom-breuse (non, nous ne l ivrerons pas le taux ! ) , l ' importance du nombre de suicides déclarés é t a i t néanmoins à soul igner.

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TABLEAU 12 NOMBRE DE DECES PAR' SUICIDÉ" PAR MUNICIPALITE REGIONALE DE COMTE (M.R.C.)

TERRITOIRE DU D.S.C. ST-JEAN

^POPULATI ON ANNEES - i ! ? ]

44504 BROME-MISSISOUOI

28120 ROUVILLE

20185 J. DE NAPIERVILLE

79545 HAUT-RICHELIEU

1979 M - 1 2 12

F 1 [ - 6

T 1 1 2 18

1980 M 7 . 2 2 11

F 2 2 - 3

T 9 4 2 14

1981 M

F

5 2 1

1

10

6

T 5 2 2 16

1982 M 7 3 2 13

F 3 2 1 6

T 10 5 3 19

i

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TABLEAU 13 '. NOMBRE, DE DECES PAR "".SU ICJ. DÉ" JÀlL .C-. L*". S.C. . (TERRITOIRE DU D.S.C. * HAUT-RICHELIEU)

^ \ £0PULAT I0N 37687 21815 14212 12054 69683 31951

ANNEES RICHELIEU JARDIN DU QUEBEC BEDFORD FARNHAM ST-JEAN COWANSVILLE

1979 M - 2 - 1 12 1 F - -

i 1 i - 5 1

T _ 2 1 17 2

1980 M 3 2 - - n 11 F 1 - - - 3 3 T 4 2 - - 14 14

1981 M 4 1 1 1 9 5 F 1 1 - - 6 -

T 5 2 1 1 15 5

1982 M 3 2 4 4 11 3 F 3 1 - 1 6 2 T 6 3 4 5 17 5

* Les décès par suicide sur le t e r r i t o i r e des C.L.S.C., mais relevant d'un autre D.S.C. ont été comptabi l isés.

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TABLEAU 1*1 "EQUIVALENTS SUICIDAIRES" POSSIBLES PAR TERRITOIRES DE C.L.S.C.

(NOMBRE DE DECES)

Années 1979 d 1982

^ " ^ C . L . S . C .

CODES *

RICHELIEU

M F T

JARDIN DU QUEBEC

M F T

BEDFORD

M F T

FARNHAM

M F T

ST-JEAN

M F T

COWANSVILLE

M F T

E 816 79 80 81 82

1 - î 3 - 3

2 2 4 3 - 3 2 - 2

2 - 2

1 - 1 1 - 1

2 - 2

4 - 4

7 - 7 4 5 2 3 2 - 2

1 - 1 î - 1 2 - 2 1 - 1

E 850-859 79 80 81 82 1 - 1 -

i

— m m

- -

E 860-869 79 80 81 82

-

1 1

--

1 - 1 1 - 1

E 910 79 80 81 82

3 1 4 1 - 1

. 1 - 1 1 - 1 1 1

3 1 4 1 - 1 2 1 3 1 1 2

1 - 1 2 - 2

. 1 - 1

i 880-887 79 80 81 82

1 1

1 - 1

1 - 1

-1 - 1

1 - 1

: 980-989 79 80 81 82

2 1 3 1 - 1

1 - 1

2 2 -

- . 1 2 3 1 - 1

3 .3 1 I

i. wiv nwiuciii.» «e ia Lincuidtion aus a une perce ae maîtrise sans E 850-859 Empoisonnement accidentel par médicament E 860-869 Empoisonnement accidentel par substances solides ou liquides E 910 Noyade E 800-007 Chutes accidentelles E 980-989 Lésions Indéterminées quant & l'Intention

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34

Parmi les équivalents suic idaires possibles (tableau 14), i l faut noter que les "accidents" qui reviennent le plus souvent sont:

- les accidents de la c i r cu la t ion dus â une perte de maîtr ise sans col 1 is i on;

- les noyades. De plus, les décès imputables aux accidents de la c i r cu la t ion en dehors des pertes de maîtr ise sans c o l l i s i o n n'ont pas été comptabil isés; i l s sont pourtant bien plus nombreux et peuvent également f a i r e penser a des "équivalents su ic ida i res " .

Cependant, i l faut s 'absteni r de fa i re 1'équation s impl is te "équivalents suicidaires == suic ides". Si certaines études la issent â penser q u ' i l peut y avoir lâ un certa in nombre de suicides "maquil lés", i l sera i t dangereux de systématiser ces constatat ions.

Pour ce qui est des tentat ives de suic ide, le tableau 15 n 'est là que pour nous indiquer à quel point nous manquons de données S ce su je t . Une étude est d ' a i l l e u r s en préparation a f in de r e c u e i l l i r des informations sur les tentat ives de suicide vues a l 'urgence de l 'Hôp i ta l du Haut-Richelieu, ainsi que cela s 'es t f a i t à la Cité de la Santé a Laval211.

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TABLEAU 1 5 TENTATIVES DE SUICIDE ET "EQUIVALENTS SUICIDAIRES"

HOSPITALISEES A L'HOPITAL DU HAUT-RICHELIEU *

(Mars 1982 - Mars 1983)

* Il s'agit ici du nombre d'hospitalisations et non du nombre de personnes hospitalisées.

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36

De nombreuses caractér ist iques ont été associées au suicide ou aux tentat ives de suic ide. L'Annexe I nous montre cel les qui revien-nent le plus souvent. Ic i comme bien souvent en santé communautai-re, nous nous aperçevons que ces éléments sont la plupart du temps i n t e r re l i és et dél imi tent en bout de l igne certaines communautés chez qui les malheurs s'accumulent. John ENNIS 2 5 , par lant des actes dé-libérément non mortels d 'auto-destruct ion ( q u ' i l dissocie nettement des tentat ives de suicide) brosse un tableau très cru de ces fami l -les â problêmes mul t ip les , accumulant isolement soc ia l , problèmes fami l iaux, problêmes physiques e t mentaux. Cette notion nous inc i te â remettre une fo i s de plus en question la notion de "population-c i b l e " .

Nous avons cependant pr is è t i t r e d'exemples, les deux ca rac té r i s t i -ques les plus citées actuellement, a f in de fa i re le point sur leur inf luence sur le suicide.

I - Lechômage

De nombreuses études ont démontré une re la t ion pos i t ive entre les indices de f luctuat ions économiques (dont le plus u t i l i s é est le chômage) et le taux de suicide 26 2 7 .

Au Québec, deux études épidémiologiques ont démontré une associa-t i on régul ière entre ces deux variables de 1960 à 1981 2 8 2 9 .

Daniel FORTIN, dans une impressionnante revue de la l i t t é r a t u r e portant sur l ' impact du chômage sur le bien-être psychologique et la santé mentale 30 apporte plusieurs observations:

a) - I l ex is te , dans la quasi t o t a l i t é des études, une re la t ion synchronique entre les changements économiques e t les var ia-t ions du taux de suic ide.

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Cette re la t ion semble s ' inverser lorsque le phénomène est étudié sur une base régionale, cor ré la t ion qui redevient pos i t ive lors de la reprise économique. Ceci ind iquera i t pour 11 auteur, que les régions où le taux de chômage dimi nue le plus rapidement et oû Ton retrouve une fo r te con-centrat ion de t rava i l l eu rs prêts d être réembauchés sont les régions oû le taux de suicide baisse le plus v i t e .

Lorsque le chômage est élevé, i l y a une cor ré la t ion néga t i ve entre le taux de suicide e t le revenu; en période de reprise économique, cette re la t ion s ' inverse.

Le tableau suivant (tableau 16) i l l u s t r e l ' i n t e r a c t i o n en t re la conjoncture économique, le niveau de chômage régio nal et le niveau professionnel des ind iv idus:

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hhr TABLEAU 1 6

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OCCUPATIONS A REVENU FAIBLE OU

REGIONS A TAUX DE CHOMAGE FAIBLE OU

REGIONS AYANT UNE PROPORTION ELEVEE D'EMPLOIS PRECAIRES

OCCUPATIONS A REVENU ELEVE OU

REGIONS A TAUX DE CHOMAGE ELEVE

"AUX DE CHOMAGE iLEVE OU HAUSSE Taux de suicide Taux de suicide OU CHOMAGE ELEVE BAS

AUX DE CHOMAGE DAS OU REPRISE ECONOMIQUE

Taux de suicide BAS

Taux de suicide - EtEVE

(Adapté de D. FORTIN, page 28).

d) - Enfin, Daniel FORTIN, a p a r t i r des données présentées dans la l i t t é r a t u r e , estime a 15% la proport ion des suicidés dont la mort a pour cause des problèmes directement l iés au chômage.

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Nous ne pouvons reprendre à notre compte cet te est imation, car i l semble très d i f f i c i l e de mettre en re la t ion de cause â e f f e t des phénomènes sociaux de ce type e t leur incidence sur la san-té. Néanmoins, q u ' i l agisse comme facteur p réc ip i tan t , comme facteur déclenchant ou comme élément dés tab i l i sa teur , i l appa-r a î t indéniable que le chômage joue un rô le important dans l ' i n -cidence du suic ide.

Cependant, l ' impact du chômage ne se l i m i t e pas seulement au su i -cide. C'est tout l e t i ssu de re la t ions sociales d'une communau-té qui peut être perturbé et les répercussions sur la santé sont très certainement nombreuses, variées et i n te r re l i ées . Démêler cet écheveau peut sembler intéressant d'un point de vue s c i e n t i f i -que, mais i l apparaît également important (e t certainement plus urgent) de déborder ce cadre é t r o i t de la recherche pour ouvr i r les problématiques de santé au champ soc ia l . In terveni r pour prendre par t i auprès des plus défavorisés, ceux ou p lu tô t cel les qui font les f r a i s de la réorganisation économique-et sociale peut alors devenir une p r i o r i t é en santé communautaire, quelle que so i t l ' i s s u e de " la c r i se " .

I I - Lesévénements stressants

Toute une sér ie d'événements ont été associés, dans des études des-c r ip t i ves le plus souvent, au stress. L'annexe I I I , col lectée par N. LEDUC 3 1 , donne l'exemple d'événements associés â des problèmes physiques ou psychiatriques dans l 'adolescence. La l i s t e de ces facteurs de stress indique l ' importance de l ' i n t e r a c t i o n de deux processus:

- les caractér ist iques des événements stressants (.gravité, durée de l ' expos i t i on , accumulation de facteurs, i m p r é v i s i b i l i t é . . . ) . Ces facteurs ont une double or ig ine: fami l ia le et socia le; ainsi c 'es t le vécu social d'un indiv idu qui est "décortiqué" par l 'analyse de ces événements.

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L'importance du réseau naturel de soutien ou support soc ia l . Ce support social pouvant produire t r o i s sortes d ' e f f e t s 32 : prévent i fs (atténuation de l ' e f f e t du s t ress) , thérapeutiques (amélioration de la qual i té de v ie et du b ien-être) e t protec-teurs ou modérateurs (diminution de l ' impact du stress sur le sentiment de b ien-êt re) .

Deux études au moins 3 1 ont démontré que les événements s t res-sants jouent un rô le dans la tentat ive de suicide ou le su i c i -de. Cependant, i l faut se garder d'en t i r e r des conclusions abusives. A cet e f f e t , deux remarques peuvent tempérer les ar-deurs à voulo i r y chercher la l ' e x p l i c a t i o n du phénomène du suic ide.

Plusieurs auteurs 33 indiquent que s i le stress indu i t des problèmes de santé, on ne peut é t a b l i r de re la t ions entre la nature du stress e t la nature du problème que peut développer la personne "vulnérable". Cette personne pouvant présenter des maladies physiques ou mentales ou bien développer des comporte-ments sociaux considérés conme pathologiques par la major i té (délinquance, c r ime . . . ) .

La nécessité de répertor ier ces événements est conditionnée par la poss ib i l i t é de développer des o u t i l s permettant de prévoir le geste su ic ida i re . Nous avons déjà souligné plus haut . le danger, de te ls instruments. Si la découverte de ces facteurs peut nous f a i r e progresser dans l 'é laborat ion d'un schéma e x p l i c a t i f g lo-bal du phénomène du suicide, e l l e ne devra i t pas conduire à la mise en place d'une g r i l l e pour les personnes "â risque de su i c i -de".

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LES RESSOURCES DISPONIBLES

Nous n'avons pas la prétention d 'avo i r recensé tous les e f f o r t s en-t rep r i s dans notre région pour favor iser et préserver une bonne san-té mentale sur le t e r r i t o i r e du D.S.C.; les consultat ions sont ce r ta i -nement incomplètes et se veulent simplement l'amorce d'un processus de sens ib i l i sa t ion et de col laborat ion entre les organismes.

Avant d'aborder la synthèse de ces d i f fé ren tes consul tat ions, plusieurs points se doivent d 'ê t re précisés:

- Les consultations se sont fa i tes principalement par t e r r i t o i r e s de CLSC. De ce f a i t , mis à part la région de St-Jean, les organismes locaux n'ont pas été contactés. Nous pensons cependant que, s i l ' i n -té rê t pour cette problématique se développe» cette sens ib i l i sa t ion pourra se f a i r e , dans un temps u l t é r i e u r , conjointement avec les CLSC.

- Les organismes que nous avons re j o i n t s sont 1 es-suivants:

. les modules psycho-sociaux des 4 CLSC en opération de notre t e r r i t o i r e (Jardin du Québec, Richel ieu, Farnham, Bedford);

. le C.S.S. Richelieu;

. le département de psychiat r ie de 1'HHR;

. le psychologue d'une commission sco la i re , déjà sens ib i l i sé à cette problématique;

. des personnes ressources de Déprimés Anonymes â St-Jean ainsi que d'une (défunte) l igne téléphonique basée également à St-Jean;

. en f in , nous avons également p r i s connaissance des ressources disponibles dans une région comparable ( i . e . : la région de Val l e y f i e l d).

Ce tour d'horizon es t , nous le répétons, bien incomplet. D'autres or-ganismes (associations re l ig ieuses, corps p o l i c i e r s , e t c . . . ) seront re-j o i n t s , nous l 'espérons, à p a r t i r de ce document.

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- Les ressources concernant la prévention du suicide étant quasi inexistantes, et le par t i que nous avons pr is étant d ' i nc lu re ce vo let dans un contexte plus g lobal , nous avons tenté , chaque fo is que cela é t a i t possible, de replacer ces d i f férentes intervent ions dans le cadre des ressources en santé mentale.

- En f i n, p lu tô t que de résumer chaque consul tat ion, nous avons préfé-ré dresser un tableau sommaire du type d ' a c t i v i t é s et de ressources déjà en place sur le t e r r i t o i r e .

Les résu l ta ts

- A notre connaissance, i l n 'ex is te actuellement qu'une ressource d i -r igée spécifiquement vers les personnes ayant tenté de se su ic ider . C'est le programme SURVIE, mis en place par les psychologues de

1'HHR (annexe I I ) . Ce "programme d ' in tervent ion auprès des s u i c i -daires" est tout récent ( i l a débuté au début de l 'année 1984); d i r i -gé vers les personnes ayant déjà f a i t une ten ta t i ve , ce programme se développe en t r o i s volets:

. les groupes SURVIE (psychothérapie â court terme: hu i t semai-nes);

. les groupes SURVIVANCE (rencontres hebdomadaires, â plus long terme, pour des personnes "pour qui le suicide est devenu une préoccupation récurrente") ;

. la société d'entraide SURVIE, réseau d'entraide encore en pro-j e t , principalement i p a r t i r des groupes SURVIVANCE.

- Ceci mis à par t , les autres ressources sont plus orientées vers la san té mentale en général; on peut les i d e n t i f i e r a i ns i :

a) Les groupes d'entraide, souvent mis en place â l ' i n i t i a t i v e des CLSC, s 'o r ien ten t vers des communautés-cibles d i f f é ren tes , selon les besoins perçus par les intervenant-e-s psycho-sociaux. Ainsi

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le groupe d 'entraide pour couples et fami l les au CLSC Jardin du Québec, ou le c o l l e c t i f des femmes de la région de Bedford sont des i l l u s t r a t i o n s de ce type d ' a c t i v i t é s . En général, ce type de ressources se développe dans chaque t e r r i t o i r e de CLSC, y compris â St-Jean où le C.S.S. joue un rô le de coordi-nation de ces diverses ac t i v i t és . Par contre, i l semble que la région de Cowansville so i t bien moins nantie en ressources communautaires de ce type.

D'autres ressources, beaucoup plus rares, se sont développées en re la t ion avec des problèmes de santé mentale plus spéc i f i -ques. Certaines ont été i n i t i ées par les CLSC (thérapies de groupe pour les problèmes famil iaux et dépressifs à Farnham, Déprimés Anonymes à Richel ieu), d'autres par des organismes bé-névoles (Déprimés Anonymes â St-Jean et Bedford, Ligne télépho-nique Tel-Ami â St-Jean).

Plusieurs de ces expériences ont échoué, nous reviendrons sur les causes probables par la su i te . D'autres durent encore et même se développent; c 'es t le cas, notamment des groupes de Dé-primés Anonymes de St-Jean et Bedford et des sessions de relaxa-t i on au CLSC Richelieu. Enf in, certains projets sont en voie d 'é -laborat ion comme la maison "Le point commun" d St-Jean (maison de t rans i t i on pour la c l ien tè le psychiatrique) ou le groupe de t r a -va i l du CLSC Richelieu sur la surconsommation de médicaments par les femmes.

Enfin pour le reste, les CLSC, le CSS, les psychologues de la C.S. et de l ' h ô p i t a l sont unanimes â d i re que la part la plus importan-te de leur t r ava i l réside dans les consultations ind iv idue l les , ou, par fo is , les thérapies de groupe.

En résumé, un certain nombre de points importants peuvent être re-tenus de ce tour d'horizon sommaire:

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Le suic ide, en général, apparaît une problématique impor-tante pour le personnel psycho-social, mais n'a jamais été i d e n t i f i é comme la p r i o r i t é d ' i n te rven t ion . De p lus, l ' a c -cent a été mis sur le f a i t que le su ic ide , dans la r éa l i t é quotidienne, é t a i t étroitement l i é â d 'autres problématiques psychologiques ou sociales. Ce point est d ' a i l l e u r s large-ment confirmé par la l i t t é r a t u r e .

Les ac t i v i tés de prévention primaire sur le t e r r i t o i r e , ne touchent pas spécifiquement le phénomène du su ic ide. Quant aux ac t i v i tés de prévention secondaire et t e r t i a i r e , e l les sont dépendantes du programme hosp i ta l i e r SURVIE, donc d i r i -gées vers la c l ien tè le hosp i ta l iè re et /ou référée par les mé-decins, et ce uniquement sur le t e r r i t o i r e desservi par l'HHR.

I l n 'ex is te pas de centre de prévention du suic ide ou d 'équi-valents sur le t e r r i t o i r e , plus de l igne d râïde téléphonique, plus de f i l i a l e s de l 'Assoc ia t ion Canadienne pour la Santé Men-ta le . A t i t r e d'exemple, à Va l l ey f i e l d , la f i l i a l e de l'ACSM est à l ' o r i g i n e d'un colloque sur le thème du suicide dont le résu l ta t est un début de coordination des informations et des ressources sur ce su je t .

Enf in, dans les diverses tentat ives qui ont été fa i tes pour met-t re sur place des ressources a l ternat ives et qui ont échoué, deux (2) points reviennent souvent:

. l'anonymat: étant donné le bassin de population très res t re in t , l ' i n v i t a t i o n à une réunion ou l 'appel â un service s'accompagne du risque de se retrouver face à une connaissance. Ce problème, qui a été résolu pour des groupes comme les A.A., semble encore bien présent pour ce type d ' a c t i v i t é s qui s'adressent à des popula-t ions fortement stigmatisées.

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. le nombre res t re in t de bénévoles et leur épuisement rapide or ig ine également en par t ie du même constat: un bassin de population peu important et surtout peu concentré, part icul ièrement dans les zones rurales. En Angleterre, les Samaritains fonctionnent avec une équipe de 120 bénévoles pour un bassin de population de 300,000 â 400,000 personnes I l est donc u t i l e de se poser la question de la f a i s a b i l i t é d'une t e l l e expérience dans des régions moins urbaines.

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POSSIBILITES D'INTERVENTION

A) Les d i f férentes interventions pour prévenir l e suic ide peuvent ê t re comprises, très sommairement, selon deux (2) schémas.

I - Le premier, t rès classique, parle de prévention pr imaire, secondaire et t e r t i a i r e :

1.1 Par prévention primaire, i l s ' a g i t de réduire l ' inc idence des nouveaux cas (de suicide ou de ten ta t i ves) deux types d ' in tervent ion s ' o f f r e n t a lo rs :

. en créant ou promouvant les condit ions favorables au dé-veloppement optimal des ind iv idus, on ag i t plus sur le vo let PROMOTION DE LA SANTE;

. en neutra l isant , él iminant ou réduisant les facteurs de risque associés à un problème, on s 'o r ien te plus vers la PROTECTION DE LA SANTE.

1.2 La prévention secondaire tente de réduire la durée et l ' i n -tens i té de la cr ise su ic ida i re et d'en diminuer les séquel-les . I c i également, on peut i n te rven i r de deux façons: s o i t par le dépistage précoce de la c r ise su i c i da i re , so i t par le traitement de la c r i se . I l est bien entendu que ces deux types d ' in tervent ion ne sont pas mutuellement exc lus i fs

1.3 Enf in, la prévention t e r t i a i r e vise à réduire les d é f i c i t s associés â un problème et leurs e f fe ts néfastes sur la ré in-sert ion sociale. On peut y rat tacher la prévention des réci dives.

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I I - Diane MARTEL e t Luc RICARD dans leur commentaire sur " l ' A v i s sur la prévention du suic ide"3 5proposent un schéma axé sur deux pôles d ' i n t e r ven t i on :

Pole A

à ce niveau on parle de suicide

POLES D'INTERVENTION

Longtemps avant

Centré sur la _ Juste avant gestion efficace La crise de la crise —• Juste après

Longtemps après

Pôle B

orienté vers • la source du problème

• le supporc à long terme

à ce niveau on parle de santé mentale

Cette v i s u a l i s a t i o n , tou t en permettant de cont inuer â u t i l i -ser les notions de prévention pr ima i re , secondaire et t e r t i a i -re a, en ou t re , l ' i n t é r ê t d ' i n t é g r e r deux niveaux de raisonne-ment et d ' i n te rven t i on :

- un niveau t rès ponctuel, l oca l i sé sur l ' i n t e r v e n t i o n au mo-ment de la c r i se su ic ida i re (pôle A) ;

- un niveau beaucoup plus la rge , correspondant plus â la san-té mentale pr ise d'une façon globale (pôle B).

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Si nous reprenons plus en déta i l Tes intervent ions possibles, nous les étudierons selon le schéma classique; i l est important, cependant, de garder en mémoire le f a i t que, bien des f o i s , les intervent ions proposées chevauchent d i f fé ren ts niveaux de pré-vention ( l a i 3 r e , 2 * i r e , 3 ) et qu 'e l les peuvent se compléter entre e l l es .

I - Prévention primaire

1.1 Interventions axées vers la promotion de la santé

1.1.1 Des programmes d' information et de sens ib i l i sa t ion de masse en santé mentale ont été proposés.

Ces programmes pourraient ag i r â deux niveaux:

- en i d e n t i f i a n t les condit ions régissant la santé mentale;

- en développant chez les personnes visées leur capa-c i t é d'adaptation ou, en bon f rança is , de "coping".

L'Association Canadienne pour la Santé Mentale, à t r a -vers ses dépl iants, ses conférences, e t c . . . propose ce type d ' in tervent ions. Sans sous-estimer leur valeur, i l faut i c i mettre l 'accent sur le danger de t e l l e s a c t i v i -tés qui ne sont pas toujours adaptées au publ ic auquel on s'adresse. L'exemple des tournées de conférences de l 'Associat ion Canadienne pour la Santé Mentale (A.C.S.M.) à Mont-Joli auprès des jeunes, qui s 'es t soldé par un échec36, en est une preuve. De plus, i l faut soul igner, sans pour autant que cela so i t un argument, le caractère quasi-inévaluable de t e l l es ac t i v i t és .

1.1.2 Des projets d ' in tervent ion communautaire, u t i l i s a n t des moyens audio-visuels peuvent ê t re d 'excel lents moyens

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pour rejoindre la population. A ins i , en Suède, des pièces de théâtre jouées par les jeunes et supervi-sées par des professionnels de la santé mentale sont présentées dans les écolës. En Pologne, des program-mes de T.V. de promotion de la santé mentale sont u t i -l isés par les professionnels s . Cette idée a d ' a i l l eu r s été reprise par Radio-Canada avec les émissions "Au Jour le Jour".

Dans la même idée, le "Peer-Counselling" dans les éco-les, t e l qu'expérimenté au CLSC Pierrefonds, i n i t i e les jeunes à la re la t ion d 'a ide. Les poss ib i l i t és sont donc très variées dans ce domaine, et ouvrent la voie â des approches novatr ices.

Ces ac t iv i tés demandent cependant à s ' i n t ég re r dans un processus plus large, p lu tô t que d 'ê t re expérimentées de façon isolée. Nous y reviendrons dans nos proposi-t ions. De plus, un e f f o r t important"devrai t êt re entre-pr is pour trouver des formes adaptées d 'évaluat ion.

1.2 Interventions axées vers la protect ion de la santé

I l s ' a g i t , le plus souvent, d ' in tervent ions v isant â l i m i t e r les facteurs de risque. La plupart du temps, ce type d ' a c t i v i -tés demande une intervent ion gouvernementale a f i n de l ég i fé re r ou, pour le moins, de permettre une vér i tab le l u t t e contre les problèmes i den t i f i és .

1.2.1 La d ispon ib i l i t é des moyens

Selon de nombreux auteurs1 l 5 , 3 dne bonne façon de rédui-re le nombre de suicides est d ' ô t e r , ou tout au moins de compliquer l 'accès au moyen ou â l ' ins t rument le plus po-pula i re . Ce type de mesure, pass i f , a consisté, par exem-ple, à remplacer le gaz contenant du CO par du gaz non

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hhr toxique en Angleterre, ou à comparer les taux de suicide par armes â feu aux USA en fonct ion des ré-glementations. Des intervent ions de ce genre, t rès séduisantes de prime abord, sont cependant d i f f i c i -les à mettre en place s i on ne détecte pas un̂ i ns t ru -ment ou un moyen facilement contrô lable. On pourra i t toute fo is penser à une mesure comparable au Québec, portant sur la d i spon ib i l i t é des psychotropes, a f in de v é r i f i e r s i une réglementation plus é t r o i t e dimi-nuerai t le nombre de tentat ives de suic ide.

1.2.2 L ' e f f e t "Werther"

Suite à la vague de suicide imputée â la parution des "regrets du jeune Werther" de Goethe en 1774, l ' e f f e t Werther désigne les conséquences possibles de la pub l i -c i t é f a i t e autour des suicides dans les journaux à sen-sat ion. Cependant, Eisenberg pose--le-dilemme de la r es t r i c t i on de ce genre de nouvelles, face à la l i m i t a -t i on de la l i b e r t é d ' in format ion 1 5 . La réponse réside peut-être dans un code éthique des journa l is tes plus r igoureux. . .

1.2.3 La diminution des facteurs de risque

Nous avons déjà amplement discuté le terme même de fac-teurs de risque. I l n'en demeure pas moins qu'un cer-ta in nombre de facteurs sociaux, économiques, cu l tu re l s , tous plus ou moins i n t e r r e l i é s font que le chômage, l ' i s o -lement, les toxicomanies, une re la t ion fami l i a le con f l i c -t u e l l e , la dépression ont été associés â des conduites su ic ida i res.

I l est donc f o r t probable que la l u t t e contre ces s i tua-t ions que, bien souvent, cumulent les membres les plus

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démunis de notre communauté, amél iorera i t non seu-lement le taux de suic ides, mais également l ' i n c i -dence de bien des problèmes de santé mentale. A cet égard, le développement de réseaux d 'en t ra ide , l ' a i d e et le soutien de groupes sociaux défendant leur raison de v ivre consti tue bel et bien un exem-ple de prévention pr imaire.

1.2.4 L'éducation des intervenants de première l igne

Le plus souvent, les personnes qui veulent mettre f i n à leur vie donnent des signes de détresse. La. plupart du temps, i l s vont consulter un ou une pro-fessionnel - l e avant de passer â l ' a c t ë 1 ? Un program-me de formation ouvert à toutes les personnes-clés du t e r r i t o i r e (médecins, paramédicaux, personnel so-c i a l , po l i c i e rs , curés, barmen, e t c . . . ) a f i n q u ' i l s puissent: - reconnaître les s ignés"d 'a le r te ,

- être capables de réagi r face au problème, - connaître les ressources disponib les,

se ra i t certainement une heureuse i n i t i a t i v e à mettre en place.

I I - Prévention Secondaire

11.1 Le dépistage systématique

Le développement de g r i l l e s â risque paraî t ê t r e , comme nous l 'avons déjà mentionné, tout aussi i n u t i l e que dangereux. Vu l ' é t a t actuel des recherches sur ce su je t , nous ne développe-rons pas plus ce su je t .

11.2 Les traitements hospi ta l iers

I l s s 'e f fec tuent l e plus souvent S l 'urgence des hôpitaux, puis ,

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une fo is les symptômes physiques disparus, les personnes sont confiées au département de psych ia t r ie , lorsque ce lu i -ci ex is te .

La poss ib i l i t é de développer des services d 'hosp i ta l i sa -t ion de j o u r , une meil leure connaissance et u t i l i s a t i o n des services psycho-sociaux pour améliorer le su iv i externe, une col laborat ion ef f icace entre les divers établissements d'une même région, pourraient déjà améliorer sensiblement la qua l i -té des services o f f e r t s .

De plus, à côté des thérapies t r a d i t i o n n e l l e s , le Conseil du Statut de la Femme ins i s te pour inc lure des thérapies féminis-tes 3 8 . Cette revendication apparaît fortement j u s t i f i é e car, nous l 'avons vu, les conduites suic idai res sont bien d i f fé ren-tes dans les deux sexes et doivent donc, ê t re abordées di f férem-ment.

Les Centres de Prévention du Suicide

Nous incluons dans ce chapitre tous les niveaux, depuis la sim-ple écoute téléphonique jusqu'aux centres sophistiqués qui ont à leur d isposi t ion des équipes d'urgence prêtes à i n te r ven i r , du su iv i professionnel, en plus d'organiser des séances de f o r -mation auprès des professionnels ou bénévoles, et des sessions d' information auprès de la communauté. Depuis les Samaritains fondés en 1953 en Angleterre jusqu'au récent Centre de Préven-t ion du Suicide de Québec, ces centres ont essaimé dans de nom-breuses agglomérations. I l semble acquis que de t e l l e s a c t i v i -tés, contrairement aux premières est imat ions, n ' in f luencent pas le taux de su ic ide 3 3 , ou simplement certains groupes i den t i f i és ( les jeunes femmes blanches aux USA)1*0. Cependant, i l ne fau-d ra i t pas mésestimer l ' impact non q u a n t i t a t i f que peuvent avoir ces centres, ne sera i t -ce , au Québec, le mérite q u ' i l s ont eu

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de contr ibuer à fa i re prendre conscience de ce phénomène.

Pour notre région plusieurs in terrogat ions doivent être soulevées quant à l ' i n t é r ê t de te l s centres:

. le bassin de population et le nombre de bénévoles sont-i l s su f f isants pour démarrer un te ï centre?

. Quels seraient les l iens avec les organismes déjà ex is-tants?

. Ces centres pour ra ien t - i l s "couvr i r " les régions rurales?

. E x i s t e - t - i l des poss ib i l i t és de trouver une formule adap-tée à notre région?

. L'anonymat peu t - i l être garanti?

Toutes ces questions, bien que fondamentales, ne doivent pas être considérées comme des arguments pour ne r ien f a i r e , mais bien plus comme des sources de ré f lex ion pour trouver des so-lu t ions adaptées.

I I I - Prévention t e r t i a i r e

I I I . l Le suiv i thérapeutique

Nous avons déjà mentionné l ' importance du su iv i après la c r ise . Deux points sont soulignés dans la l i t t é r a t u r e pour garant i r un maximum de succès à ce type de s u i v i : 5

- la cont inui té de la re la t ion thérapeutique, les " fo l low-up" les mieux réussis étant ceux qui é ta ient assurés par la per-sonne qui é t a i t intervenue au départ ;

- les services de su iv i à domicile ont également de meilleures chances de garder le contact avec la personne que le su iv i téléphonique ou les rendez-vous â l ' i n s t i t u t i o n .

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111-2 L1 autopsie psychologique

Développée au centre de Los Angeles, cette technique v i -sa i t tout d'abord à reconst i tuer les circonstances du décès5; mais par la su i t e , e l l e f u t u t i l i s é e comme pré-texte pour approcher l 'entourage du suic idé et o f f r i r 3 cette occasion un soutien approprié.

En conclusion, on peut vo i r que de nombreuses approches sont pos-s ib l es , u t i l i s a n t des méthodes d i f fé ren tes , agissant à des moments d i f f é ren t s . Préconiser une approche, une méthode se ra i t certa ine-ment le mei l leur moyen d 'obten i r un échec. Si l ' o n pense q u ' i l y a l i e u d ' i n t e r ven i r , i l sera donc nécessaire d'envisager une ap-proche souple, mul t ip le , agissant sur plusieurs niveaux â la fo is e t , sur tout , respectueuse et de la population et des intervenants; d'où la nécessité (nous y reviendrons dans la conclusion générale) de mettre sur pied une équipe de t r ava i l sur ce s u j e t , avec la par-t i c i p a t i o n des organismes de 1ère l igne.

A t i t r e d'exemple, nous voulons cependant proposer la s t ra tég ie su i -vante d ' intervent ions sur les conduites suic idai res sur le t e r r i t o i r e du D.S.C.:

* Développer la recherche sur les conduites su ic ida i res en p r i v i l é -giant des approches tenant compte des facteurs psychosociaux et cu l tu re ls véhiculés dans nos communautés; pratiquement, sur le t e r -r i t o i r e du D.S.C. du Haut-Richelieu, cette recherche peut s 'o r ien-t e r vers les points suivants: . Vé r i f i e r et expliquer l ' importance des taux de suicides déclarés

sur le t e r r i t o i r e . . Explorer les actes suic idaires non fa ta ls a la lumière des données

épidémiologiques, psychosociales, que nous pourrons r e c u e i l l i r . . Intégrer ces études dans le cadre plus large d'une préoccupation

des organismes de notre t e r r i t o i r e pour la santé mentale.

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Développer la col laborat ion entre organismes communautaires et i ns t i t u t i onne ls préoccupés par la santé mentale, dans le but d 'a ider â la mise en place d'un vér i tab le réseau communau-ta i re de soutien dans lequel la prévention e t la gestion de la cr ise su ic ida i re aurai t sa place. Pour ce f a i r e , diverses modalités pourraient être envisagées:

- échange régu l ier d ' informat ions, - réunions d'échange sur le t e r r i t o i r e de chaque C.L.S.C., - développer un l i eu de rencontre, - organiser un ou des colloques, qui pourraient ê t re "tournants"

sur le t e r r i t o i r e , avec des thèmes préc is , comme le suicide.

Développer une conscience communautaire v i s -à -v i s des problèmes de santé mentale:

- en organisant des sessions d ' in format ion dir igées vers les per-sonnes-clés ("gate-keepers") du t e r r i t o i r e ,

- en expérimentant des intervent ions communautaires adaptées ( théâtre, T .V. , Peer Counsel l ing. . . )

Expérimenter ou développer un p ro je t de centre "décentral isé" de prévention du suicide e t de promotion de la santé mentale: ce centre ne pourra i t ex is ter qu'en re la t ion avec les ressources com-munautaires déjà en place et pour ra i t comprendre plusieurs volets:

- la formation sens ib i l i sa t ion des médecins sur:

. les indicat ions et dangers des médications psychotropes,

. l 'éva luat ion du risque su ic ida i re ,

. la connaissance et le recours aux ressources existantes.

- L'expérimentation d'un réseau d 'entra ide par l ' i n te rméd ia i re des personnes-clés;

- La l u t t e contre les facteurs psychosociaux agresseurs envers la santé mentale aussi bien par des mesures d i tes posi t ives (promo t ion d'une bonne santé mentale) que par la dénonciation des

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éléments agresseurs (s i tua t ion alarmante dans les pr isons, impact du chômage...);

- La mise en place d'un mécanisme de parrainage ou d'échange in ter -munic ipa l i tés pour conserver l'anonymat.

Ces proposit ions ne sont la qu'a t i t r e i n d i c a t i f e t sont lo in d 'ê t re exhaustives. El les demandent â ê t re discutées, développées, modifiées au cours des prochaines réunions. C'est en ce sens que ce document a été rédigé. Nous espérons q u ' i l aura a t t e i n t ce but .

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CONCLUSION

I l est d i f f i c i l e de conclure un t rava i l qui s'amorce. Tout reste à f a i r e ; nous avons simplement voulu contr ibuer, par cette étude, à é c l a i r c i r cer-tains aspects du suicide dans notre région.

Nous voudrions, pour terminer, i ns i s te r sur un cer ta in nombre de points qu i , t rès certainement, vont conditionner l ' a v e n i r :

. Tout d'abord, le manque de connaissances concernant le su ic ide. Nous nous aventurons i c i en " te r ra in g l issant " . Si les théories expl icat ives f o i -sonnent, s i les formes d' intervent ions ne manquent pas, c 'es t peut être justement parce qu'on ne trouvera pas, ni de cause unique, ni de solut ion miracle à ce phénomène. Tout au plus peut-on espérer, et la tâche est dé-jà bien grande, comprendre un peu plus, pour agi r un peu miëux.

. Au niveau régional , nous n'avons pas voulu produire un programme d ' a c t i v i -tés. Pour nous, cette étape ne peut se f a i r e qu'ul tér ieurement et avec la col laborat ion de toutes les personnes concernées. I l s ' a g i t donc plus, à la lumière des données que nous avons r e c u e i l l i e s , de préciser de grandes or ientat ions face au phénomène du suic ide. Nous pensons avoir démontré q u ' i l est temps, sur le t e r r i t o i r e que nous desservons, d'examiner l ' i m -portance et les par t i cu la r i tés de ce mal de v ivre . Sans négl iger les autres CLSC, la s i tua t ion qui prévaut sur le t e r r i t o i r e du CLSC Vallée des Forts nous para î t , en terme de nombre de suicides déclarés, f o r t i n -quiétable.

. Un autre point nous paraî t fondamental, et i l a certainement transparu tout au long des insuffisances de ce tex te , c 'es t la l im i t e que peut repré-senter un seul point de vue; aussi proposons-nous qu'une équipe mu l t i d i sc i -p l ina i re . so i t formée, comprenant des représentant-e-s de d i f férentes sensi-b i l i t é s ( t r ava i l soc ia l , médecine, organisation communautaire, spécia l i tés psych ia t r iques. . . ) et de d i f férents organismes (D.S.C., C.S.S., C.L.S.C., hôp i t a l , organismes communautaires) et ceci PRIORITAIREMENT dans la région de Saint-Jean.

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. Enf in , e t nous terminerons la dessus, i l y a sûrement quelque chose â f a i r e . Mais pour ce la , i l faut s 'en donner les moyens; a commen-cer par le Min is tère des A f fa i r es Sociales qui n 'a toujours pas, a notre connaissance, dé f in i de p o l i t i q u e cohérente en santé mentale. Pourtant c ' é t a i t la la première d'une sér ie de recormandations pro-dui te par le Comité de la Santé Mentale du Québec e t qui toucha i t , outre le M.A.S., les C.R.S.S.S. e t les D.S.C. I l s e r a i t t rès cer-tainement opportun de s o r t i r ces proposi t ions des o u b l i e t t e s , même s i (e t la est le paradoxe) ce document 1 est toujours c i t é en ré-férence de plusieurs études e t analyses de besoins f a i t es (pr inc ipa-lement par les D.S.C.) sur ce s u j e t , a commencer par ce tex te .

Mais un autre phénomène, qui a f a i t l ' o b j e t d1 une-ré f lex ion an té r ieu re* ; do i t ê t re soul igné; c ' es t l ' e x p l o i t a t i o n du bénévolat par l e réseau des A f fa i res Sociales. En e f f e t , conpent q u a l i f i e r autrement cet te volonté af f i rmée de pousser, i n i t i e r , développer, user e t même abuser de T "Ac-t i o n vo lon ta i re " , comme s i ce mot magique a l l a i t résoudre tous les pro-blèmes. Or, on ne peut indéf iniment t i r e r une f i c e l l e par les deux bouts sans r isquer q u ' e l l e se casse! Ou, pour ê t re moins a l légor ique , préten-dre renforcer le pouvoir des gens e t dans le même temps u t i l i s e r une main d'oeuvre a bon marché, la c r i se économique a idant .

En d 'autres termes, e t en se rapportant au su je t de notre étude, i l nous para î t incongru, du fond de nos fau teu i l s de fonc t ionna i res , d'appeler a la rescousse une armée de bénévoles pour const ru i re les in tervent ions que nous désirons implanter , sur les su je ts dont nous nous préoccupons.

* Document "Santé et Bénévolat un mariage d'amour... ou de raison?" Préparé par Laurent Chambaud et Sylvie Denault, octobre 1983.

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Rendre les gens autonomes c 'es t aussi leur la isser le pouvoir de dé-cider QUOI ET COMMENT FAIRE. Ainsi donc, s i le phénomène du suicide est inqu ié tant , c 'es t d'abord et avant tout des ressources profession-nel les accrues q u ' i l faut mobi l iser , au l i e u de se réfug ier derr ière le paravent i l l u s o i r e d'une démocratie pa r t i c ipa t i ve dont les bénévo-les paraissent être bien plus souvent les marionnettes que les acteurs.

C'est d i re également q u ' i l faut que nous nous engagions résolument a f a i r e ce "quelque chose". C'est pourquoi nous avons esquissé un "plan d 'ac t ion" dans la deuxième par t ie de notre texte . Le D.S.C., pour sa pa r t , pourra i t s'engager a assurer la par t ie recherche, a insi que la formation des personnes-clés, mais également a assurer un support con-venable a la conception, la mise en place et l ' éva lua t ion de ce plan d 'act ion élaboré e t conduit en équipe.

Pour nous, i l ne s ' a g i t pas tant d ' i n té r ven i r â tout p r ix pour ramener le suicide a un taux "convenable" que de comprendre 4e phénomène dans sa g loba l i t é pour pouvoir sens ib i l i se r autant les professionnels que la population ou les pouvoirs publ ics, a l 'urgence de la s i t ua t i on .

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hhr ANNEXE I

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ASSOCIEES AU SUICIDE (NON DETAILLEES)

- Personnes âgées - Alcool et "abuseurs" d'autres substances - Patients hémodialysés - Maladies physiques chroniques - Indiens américains - Médecins - Prisonniers - Personnel des Forces armées - Chômage et autres variables socio-économiques - Niveau d'éducation (surdoués ou d i f f i c u l t é s scola i res) - Dysfonctionnement cérébral minime - Saisons - Antécédents su ic ida i res , tentat ives antérieures - Psychopathologies - Facteurs de risque socio-famil iaux (adolescence): fami l les dissociées,

garde à l ' e x t é r i e u r , re lat ions i n t r a - f am i l i a l es perturbées - Evénements stressants

FARMER, R.; HIRSCH, S. , The Suicide Syndrome. Croom Helm, London 1980.

VEDRINNE, J. ; QUENARD, 0 . ; WEBER, D., Suicide et Conduites suic idai res. Tome 1: Aspects soc io-cu l ture ls épi -démiologiques. Prévention et t ra i tement , Masson - Paris 1981.

HANKOFF, L.D.; EINSIDLER, B. Suicide: Theory and Cl in ica l Aspects.

P.S.G. Publishing Company Inc. L i t t l e t o n , Massachusetts, 1979.

CHARRON, M.F., Le suicide au Québec - analyse s ta t i s t i que . Service des Etudes Epidémiologiques, M.A.S. Québec, octobre 1981.

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ANNEXE III

PSYCHOLOGIE

PROGRAMME D'INTERVENTION AUPRES DES SUICIDAIRES

Le programme SURVIE

- les groupes SURVIE - les groupes SURVIVANCE - la société d'entraide SURVIE

Avril 1984

Jacques Clout1er Michel Gagnon

psychologues responsables du programme

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Le principal objectif du programme SURVIE est d'amener la personne suicidai-

re à reconsidérer une décision prise dans un état de grande perturbation

sur le plan émotif. Il s'agit essentiellement d'aider cette personne à

effectuer un nouveau choix, à se placer devant une nouvelle alternative.

La personne suicidaire oblige le professionnel de la santé à remettre en

question toute l'approche traditionnelle face à la maladie. Alors que la

maladie est habituellement 6uble et que le patient désire guérir ou vivre

le plus longtemps possible, c'est l'inverse pour le suicidaire qui peut

s'infliger, d'une façon volontaire ou déguisée en accident, des blessures

qui peuvent être mortelles, qu'il désire vraiment mourir ou non. C'est

donc un patient qui d'emblée ne collabore pas au traitement proposé puisque

ce traitement vise le maintien de la vie, d'où l'Importance de l'approche

psychothérapeutique avec ce type de patient.

C'est donc dans le but d'aider cette clientèle Inhabituelle que des psycho-,

logues ont décidé de mettre sur pied les groupes SURVIE et SURVIVANCE s1adres-

sant plus spécifiquement à des bénéficiaires qui présentent un risque suici-

daire élevé.

L'Instauration d'une ressource alternative pour les personnes suicidaires

devient nécessaire parce que la structure même de l'urgence médicale ne per-

met pas d'accorder une aide psychothérapeutique particulière aux patients

qui ne présentent plus de problèmes sur le plan médical.

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Il ne faut pas négliger l'Importance et la nécessité de l'hospitalisation

en psychiatrie, qui entre autres choses sert a sécuriser le patient qui

maintient ses projets de suicide, ainsi que l'environnement qui s'inquiète

de tels comportements.

Par contre, 11 est évident qu'on ne peut hospitaliser le patient suicidai-

re sur une longue période et la phase critique est la réinsertion dans

son milieu, phase où l'Intervention psychothérapeutique est essentielle.

De fait, le patient suicidaire a besoin d'un support thérapeutique à plus

long terme. Il est à noter Ici que des auteurs ont démontré qu'un traite-

ment psychothérapeutique n'empêche pas nécessairement la récidive mais en

diminue la gravité. Dans le même sens, si aucun traitement psychothérapeu-

tique n'est offert lors de la première tentative de suicide, alors la secon-

de présentera des conséquences plus graves*

Idéalement donc, la personne suicidaire se doit d'apprendre à réinvestir

dans la vie et c'est là que l'Intervention de groupe est particulièrement

indiquée* Plusieurs professionnels favorisent d'ailleurs une approche de

groupe avec les patients suicidaires pour diverses raisons:

premièrement, en groupe les patients risquent moins de régresser dans un

état de dépendance néfaste; deuxièmement, la présence des autres membres

du groupe force le patient à ne pas se centrer uniquement sur lui-même

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mais à sortir de ses préoccupations intrapsychiques et a voir ce qui se

passe autour de lui; troisièmement, le fait de partager ses pensées et

gestes suicidaires avec d'autres aux prises avec les mêmes problèmes est

une expérience thérapeutique en sol, aide à diminuer l'anxiété par rapport

à ces idées et apporte un réconfort au patient qui se sent ainsi moins

seul avec ses problèmes; nous pouvons ajouter aussi que la formation de

tels groupes augmente les possibilités d'entraide dans les moments de crise.

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ANNEXE III

EVENEMENTS ASSOCIES A DES PROBLEMES PHYSIQUES OU PSYCHIATRIQUES

A L'ADOLESCENCE

suicide d'un membre de la fami l le décès d'un membre de la fami l le divorce ou séparation des parents perte d'un parent avant l 'Sge de 12 ou 13 ans psychopathologie chez un des parents maladie physique personnelle grave maladie grave d'un membre de la fam i l l e perte d'un être cher insécur i té et tensions fami l ia les querel le avec un membre de la fami l l e alcoolisme chez un des parents inceste ar r ivée d'une nouvelle personne dans la maison é ta t mar i ta l , le suicide étant plus fréquent chez les conjoints âgés de moins de 20 ans séparation ou divorce, discorde mar i ta le i so la t i on sociale début d'un nouvel emploi congédiement d i f f i c u l t é s académiques abandon scolai re changement de collège ou d 'un ivers i té problèmes f inanciers sérieux comparution en cour pour offense

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