Consultations sur la mise à jour de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent :

Réflexions préliminaires sur les leçons retenues et les futures priorités

16 février 2015

SOMMAIRE EXÉCUTIF

Le présent rapport vise à synthétiser les points de vue de plus de 1 400 organisations et personnes (Annexe A) qui ont contribué à la première étape d'un vaste processus de consultation en cours qui porte sur l'élaboration de nouveaux engagements mondiaux et nationaux à l'égard de la santé de la mère, de l'enfant et de l'adolescent. Dans le cadre de cette démarche, celles-ci ont pu partager leurs réflexions sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et sur la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant. La première étape de consultation a eu lieu d'octobre à décembre 2014. Bien que celle-ci s'intéressait principalement au Mécanisme de Financement Mondial (GFF)1, trois questions ouvertes portant sur un contexte politique plus vaste en matière de santé des femmes et des enfants figuraient également à cette démarche de consultation pour susciter l'opinion des répondants. Le présent rapport fournit un sommaire des différents points de vue exprimés pour ces questions et se fonde sur les commentaires reçus tout au long des divers événements de consultation. La seconde étape de consultation se déroulera au cours de la première moitié de 2015 et mettra l'accent sur le processus de révision de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent, du Secrétaire général des Nations Unies (ONU), dont le lancement est prévu en septembre 2015, parallèlement aux nouveaux Objectifs de développement durable (ODD).

Leçons retenues

Les leçons retenues proviennent des points de vue des répondants au sujet des réussites et des limites de la première Stratégie mondiale et des OMD.1. « Des objectifs simples et clairs peuvent susciter une action et produire des résultats positifs. » L'orientation joue un rôle important. En effet, une orientation claire peut s'avérer instrumentale pour obtenir des résultats. Ainsi, les objectifs et les cibles ont représenté une part importante dans l'établissement de cette orientation. Cette démarche, qui consistait à se limiter à quelques 1 Le GFF a été présenté à l'occasion de l'événement « Chaque femme, chaque enfant » au cours de la 69e Assemblée générale de l'ONU, à New York, pour appuyer la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant afin de susciter des engagements financiers nationaux et internationaux à long terme pour promouvoir la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent. Le rapport, intitulé Consultations sur la mise à jour de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent : perspectives sur le Mécanisme de financement mondial, a été publié le 15 décembre 2014, et peut être consulté sur le site www.WomenChildrenPost2015.org. Consultations portant sur la mise à jour de la Stratégie mondiale : réflexions préliminaires sur les leçons retenues et les futures priorités

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objectifs seulement, tout en leur attribuant une attention marquée, s'est révélée efficace. 2. Le fait d'être clair et bien orienté a également permis de renforcer l'harmonisation et la collaboration, ce qui a produit certains résultats secondaires importants (et mesurables), dont une meilleure harmonisation entre les bailleurs de fonds, un engagement accru avec la société civile, ainsi qu'une appropriation collective des efforts afin d'atteindre des objectifs communs. La collaboration a fait en sorte de renforcer la possibilité de leadership national, de s'orienter davantage sur le processus, d'aborder des questions à propos des données, de susciter des échanges dans certains contextes au sujet de la consolidation des systèmes de santé, et de fortifier la prise de décisions.3. L'équité devrait être intégrée aux cibles et aux objectifs afin que la satisfaction des besoins des personnes et des populations les plus vulnérables et marginalisées soit un critère essentiel en matière de succès. Des mesures d'équité sont nécessaires de sorte que les données mondiales et nationales en matière de mortalité reflètent un caractère impartial et une réduction équitable du fardeau (en ne se limitant pas aux populations plus faciles à atteindre ni aux personnes moins vulnérables).4. La santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent doit se baser sur des engagements clairs en matière de droits de l'homme, y compris « une adhésion totale aux droits de l'homme pour tous comme fondement pour des services relatifs aux droits en matière de sexualité et de procréation », en incluant l'élimination de la violence faite aux femmes et aux enfants, du mariage précoce et forcé, de la mutilation génitale féminine et d'autres transgressions des droits des femmes, des enfants et des adolescents.5. L'ensemble du continuum des soins est nécessaire pour produire des résultats durables. En particulier, l'exclusion initiale de la planification familiale des cibles de l'OMD 5 a constitué un recul pour la santé maternelle. La communauté mondiale « doit tirer une leçon de cette erreur et doit préserver le droit des femmes qui consiste à avoir accès à une série de méthodes de planification familiale de haute qualité de leur choix ».6. L'importance de la qualité Les investissements doivent atteindre les bons destinataires et proposer des services adéquats. Ces derniers doivent toutefois être offerts avec des normes minimales de qualité afin d'éviter « une mise à l'échelle rapide de certaines interventions sans tenir

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compte de l'amélioration de la qualité du service » et pour faire en sorte que les investissements produisent bel et bien les résultats attendus. 7. Le renforcement des systèmes de santé représente le fondement de résultats durables et soutenus orientés sur les services de santé destinés aux femmes et aux enfants. La mortalité maternelle, en particulier, est « liée de manière intrinsèque au renforcement des systèmes de santé ». Cette réalité comprend des politiques complètes en matière d'accès et d'équité, de demande de services, le retrait d'obstacles complexes et spécifiques à des pays en matière d'accès, ainsi que des investissements à court et à long terme dans le but de renforcer la capacité du système de santé à tous les niveaux. 8. L'adoption d'une stratégie aura un impact limité si elle n'est pas accompagnée d'un plan de financement, en particulier dans les pays les plus pauvres. Le financement de la santé, y compris la mobilisation de ressources intérieures, l'élimination des frais des utilisateurs, la planification financière, des engagements financiers à plus long terme, l'amélioration de l'approvisionnement, la fidélisation des travailleurs de la santé, ainsi que de meilleurs liens avec la gestion des finances publiques dans les districts ou dans les régions décentralisées, sont des critères essentiels au succès.

9. La collecte, la gestion et l'utilisation de données ont représenté un élément important de ce qui a bien fonctionné (mesure d'éléments comparables, rationalisation des indicateurs) de ce qui n'a pas fonctionné (mauvaise qualité, mesures incitatives médiocres, trop d'initiatives d'organisations multisectorielles en compétition). Certains répondants ajouteraient qu'il « n'y a pas eu suffisamment d'accent mis sur la production de rapports de la part des intervenants au sujet des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des engagements », alors qu'un grand nombre a considéré le Comité d'examen d'experts indépendants comme « un mécanisme de responsabilisation important pour le suivi des progrès et la mise en lumière de lacunes », en particulier dans le cas des enjeux touchant la santé des femmes marginalisées. 10. « Les pays en développement devraient être consultés dans la démarche qui consiste à établir un objectif ». L'appropriation par les pays est essentielle à la réussite des initiatives mondiales. 11. Tous les groupes constitutifs partenaires devraient participer à l'élaboration et à la mise en œuvre de principales stratégies Consultations portant sur la mise à jour de la Stratégie mondiale : réflexions préliminaires sur les leçons retenues et les futures priorités

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tant à l'échelle mondiale que nationale. En effet, le secteur privé, jouant un rôle essentiel dans la prestation de services de santé, tout en étant un partenaire dans les résultats en matière de santé, possède la capacité de favoriser ou d'empêcher la production de résultats. Par conséquent, il faut considérer ce secteur comme étant un intervenant important. 12. La compréhension et le traitement des déterminants sociaux et économiques de la santé sous-jacents, en particulier pour la santé maternelle et infantile, sont essentiels à la réalisation de résultats durables qui soient rentables et concrets. Le travail multisectoriel est ainsi essentiel, avec des intervenants qui se concentrent en particulier sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH), la nutrition, tout en s'occupant des déterminants sociaux de la santé, y compris la pauvreté. Bien que le secteur de la santé ne puisse traiter directement ces domaines, il y a une perspective vers un engagement et une collaboration accrus entre ces secteurs. 13. Le travail communautaire est crucial pour connaître du succès : il ne doit « en aucun cas représenter un aspect secondaire ». Le travail et la santé communautaires doivent être abordés de manière substantielle, et non pas simplement à la hâte. Bien que ces secteurs puissent être coûteux à déployer à l'échelle d'un pays, complexes à établir et présenter un risque de surcharge des travailleurs de la santé communautaires, des programmes communautaires bien conçus, comprenant une formation, du matériel, une gestion et une assurance de la qualité, peuvent considérablement améliorer les résultats.

Priorités pour la future Stratégie mondiale revue

Les répondants ont déterminé les domaines suivants comme étant des priorités pour la Stratégie mondiale revue : L'équité, la qualité, l'accès et la couverture devraient résider au

cœur de la Stratégie mondiale revue, en prenant soin de n'exclure personne, ni aucune communauté, ni pays.

Une approche complète du continuum des soins, en particulier pour les services de santé maternelle et ceux relatifs aux droits en matière de sexualité et de procréation, dans le contexte d'investissements soutenus et conséquents en vue du renforcement des systèmes de santé, ainsi que de l'intégration des services, en mettant notamment l'accent sur l'aspect communautaire.

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Le traitement des déterminants sociaux et économiques de la santé (notamment la nutrition, l'éducation, la pauvreté, l'eau, l'assainissement et l'hygiène et la protection sociale).

L'appropriation par les pays de la Stratégie mondiale, y compris l'établissement de priorités, la planification et la mise en œuvre de processus, mis en avant parallèlement aux ODD.

Une planification ascendante inclusive (local, nationale, régionale et mondiale), en comptant sur un vaste engagement des intervenants contribuant à des feuilles de route dotées de calendriers et de coûts chiffrés.

Des cibles flexibles sélectionnées indépendamment par les pays en vue de réaliser des objectifs mondiaux.

Une collecte de données et une gestion des systèmes à l'échelle locale et nationale, alimentant un système durable et unifié qui effectue le suivi des progrès au sein de chaque pays et de manière comparative.

Des ressources humaines de qualité et réalistes en vue d'un régime de santé.

Le comblement du fossé « entre une stratégie mondiale et des activités communautaires… en adoptant une démarche systématique à cet égard ».

L'inclusion d'une analyse des coûts, un dossier d'investissement et des lignes directrices portant sur le montant des dépenses requises afin d'obtenir des résultats.

La participation du secteur privé qui comprend une contribution claire des engagements accompagnés d'ententes visant à ne causer aucun préjudice.

La conservation des points forts du premier plan, y compris la clarté, les interventions basées sur des preuves, la concentration, la responsabilisation et l'établissement d'un ensemble d'objectifs communs.

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