solidarité thérapeutique et initiatives contre le sida la ... · la lettre numéro 5 - décembre...

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La lettre Numéro 5 - décembre 2007 entretiens Dr Moussa IDE p. 2 Dr Philippe DUNETON p. 3 Solthis au Niger p. 4-5 focus SPÉCIAL FONDS MONDIAL p. 6-8 Solthis au Mali p. 9-10 focus 2 e table ronde MSF / Solthis p. 11 Solthis à Madagascar p. 12 Solthis au Bénin p. 13 Solthis en Guinée-Conakry p.14 A la une ! p.15 Solthis - l’équipe - p.16 La lettre de Solthis Plus que jamais les raisons d’espérer sont là. Certes, il n’y a pas encore lieu de crier victoi- re. Loin s’en faut. Et les derniers chiffres communiqués par l’ONUSIDA montrent qu’il ne faut pas relâcher nos efforts, mais au contraire redoubler nos engagements : plus de 33 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, plus de 2,5 millions de nouveaux cas cette année et plus de 2 millions de morts dont 330 000 enfants… Une situation qui reste désastreuse, surtout en Afrique qui regroupe les deux-tiers des nou- veaux cas et les trois quarts des décès. Un virus qui continue de progresser, notamment en Asie, dans les Caraïbes, et en Europe de l’Est. Si les chiffres sont à la baisse, c’est unique- ment du au changement de mode de calcul, non à une inversion de tendan- ce épidémique. Alors quelles raisons d’espérer devant cette statistique du malheur… D’abord celle de la mobilisation acti- ve au plan international, en particu- lier pour rassembler les moyens nécessaires à la mise sous traitement des malades. Michel Kazatchkine, Directeur Général du Fonds Mondial en témoigne dans cette Lettre: plus de 1,4 millions de malades bénéfi- cient d’un accès aux ARV. La stratégie «country driven» laisse les Etats en situation de responsabilité dans la conduite de la lutte contre le sida, élé- ment essentiel de pérennité des pro- grammes et de mobilisation effective sur le terrain. Ceci rejoint la stratégie de Solthis. Soulignons aussi la forte mobilisation de la France pour renforcer les finan- cements par la création d’UNITAID,il y a un an. Philippe Duneton dresse ici un tout premier bilan, encourageant : 27 pays engagés pour contribuer au financement, par une taxe sur les billets d’avion principalement, pro- cessus promis à un développement à travers l’usage de billets électro- niques et par le choix personnel, volontaire, du voyageur pour contri- buer à la lutte. Ces fonds sont aujourd’hui principale- ment dédiés à la lutte contre le VIH chez l’enfant, à la prévention de la TME, à l’accès aux ARV pédiatriques: immen- se besoin, priorité incontestable. Mais la route sera longue, très longue, car il n’y a pas de solution miracle. Les espoirs d’un vaccin à court terme s’estompent, plus que jamais il faut assurer l’accès et le bon usage dura- ble pour les ARV. Nous avons pour le faire cette formi- dable solidarité, peut-être la vraie réponse à la lutte contre les maladies et aux inégalités de santé dont l’infec- tion à VIH/Sida demeure l’exemple le plus dramatique, le plus insupporta- ble… Cette maladie qui contribue à ruiner la santé des personnes malades mais également à exclure, à marginaliser les familles atteintes... La lutte contre le sida demeure toujours un combat pour le respect des droits et de la dignité des personnes atteintes. L’éditorial Sommaire Par le Pr. Gilles Brücker Soigner Accompagner Former Solidarité Thérapeutique et Initiatives contre le Sida

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La lettreNuméro 5 - décembre 2007

entretiens Dr Moussa IDE p.2Dr Philippe DUNETON p.3

Solthis au Niger p. 4-5

focus SPÉCIAL FONDS MONDIAL p. 6-8

Solthis au Mali p.9-10

focus 2e table ronde MSF / Solthis p.11

Solthis à Madagascar p.12

Solthis au Bénin p. 13

Solthis en Guinée-Conakry p.14

A la une ! p.15

Solthis - l’équipe - p.16La l

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Plus que jamais les raisonsd’espérer sont là. Certes, il n’y apas encore lieu de crier victoi-re. Loin s’en faut. Et les dernierschiffres communiqués parl’ONUSIDA montrent qu’il nefaut pas relâcher nos efforts,mais au contraire redoublernos engagements : plus de 33millions de personnes vivant

avec le VIH dans le monde, plus de 2,5millions de nouveaux cas cette annéeet plus de 2 millions de morts dont330 000 enfants… Une situation quireste désastreuse, surtout en Afriquequi regroupe les deux-tiers des nou-veaux cas et les trois quarts des décès.

Un virus qui continue de progresser,notamment en Asie, dans lesCaraïbes, et en Europe de l’Est. Si leschiffres sont à la baisse, c’est unique-ment du au changement de mode decalcul, non à une inversion de tendan-ce épidémique.

Alors quelles raisons d’espérer devantcette statistique du malheur…

D’abord celle de la mobilisation acti-ve au plan international, en particu-lier pour rassembler les moyensnécessaires à la mise sous traitementdes malades. Michel Kazatchkine,Directeur Général du Fonds Mondialen témoigne dans cette Lettre: plusde 1,4 millions de malades bénéfi-cient d’un accès aux ARV. La stratégie«country driven» laisse les Etats ensituation de responsabilité dans laconduite de la lutte contre le sida, élé-ment essentiel de pérennité des pro-grammes et de mobilisation effectivesur le terrain. Ceci rejoint la stratégiede Solthis.

Soulignons aussi la forte mobilisationde la France pour renforcer les finan-cements par la création d’UNITAID, il ya un an. Philippe Duneton dresse iciun tout premier bilan, encourageant :27 pays engagés pour contribuer aufinancement, par une taxe sur lesbillets d’avion principalement, pro-cessus promis à un développement àtravers l’usage de billets électro-niques et par le choix personnel,volontaire, du voyageur pour contri-buer à la lutte.

Ces fonds sont aujourd’hui principale-ment dédiés à la lutte contre le VIHchez l’enfant, à la prévention de la TME,à l’accès aux ARV pédiatriques: immen-se besoin, priorité incontestable.

Mais la route sera longue, très longue,car il n’y a pas de solution miracle. Lesespoirs d’un vaccin à court termes’estompent, plus que jamais il fautassurer l’accès et le bon usage dura-ble pour les ARV.Nous avons pour le faire cette formi-dable solidarité, peut-être la vraieréponse à la lutte contre les maladieset aux inégalités de santé dont l’infec-tion à VIH/Sida demeure l’exemple leplus dramatique, le plus insupporta-ble… Cette maladie qui contribue àruiner la santé des personnesmalades mais également à exclure, àmarginaliser les familles atteintes...

La lutte contre le sida demeuretoujours un combat pour lerespect des droits et de la dignitédes personnes atteintes. ■

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Par le Pr. Gilles Brücker

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Solidarité Thérapeutiqueet Initiatives contre le Sida

entretien

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007 •2 •

Pouvez-vous nous rappelervotre parcours professionnel ?J’ai fait toutes mes études de méde-cine à Niamey. J’ai soutenu ma thèsede fin d’étude sur le VIH/Sida puis jesuis allé en Côte d’Ivoire pour suivre

un Certificat d’Etudes Spécialisées en maladiesinfectieuses et tropicales.

Vous rappelez-vous du moment «clef»,celui qui décide de toute une carrière ? Oui parfaitement. Ca a vraiment été le déclic.C’était un jeune homme que je connaissais parailleurs et qui avait été hospitalisé à l’HôpitalNational Larmordé. Il avait tous les stigmates dela maladie : la cachexie, la candidose, la diarrhéechronique, il fallait donc l’amener à faire sondépistage. Je n’étais alors pas du tout formé encounselling mais, vu les rapports que nousentretenions, j’ai pu quand même le convaincrede faire le test. L’annonce du résultat n’a pas étéfacile, il fallait vraiment lui apporter un soutienpsychologique, il avait très peu de moyensfinanciers. A l’époque, l’idée d’annoncer le VIHSida c’était un drame.

C’était en quelle année ?C’était en 1994. A l’époque, c’était perçucomme une malédiction divine. La premièrechose qu’il m’a dit c’est «c’est fini pour moi. LeSida, c’est la mort. Je dois faire mon testamenttout de suite». Nous avons perdu ce patientdeux ans plus tard, les antirétroviraux n’étaientpas disponibles à l’époque.

Vous avez exercé quelques années en Côted’Ivoire. Quand êtes vous revenu au Nigeret pourquoi ?Je suis rentrée en 2003 au Niger. J’avais pour-tant un poste en Côte d’Ivoire. Mais je suivaisdéjà beaucoup de patients venant du Niger,parmi les plus nantis, ceux qui avaient lesmoyens de voyager pour avoir accès aux anti-rétroviraux. Je me devais d’apporter ma contri-bution à la lutte de mon pays. Et puis le Centrede Traitement Ambulatoire a été créé, leMinistère de la Santé cherchait quelqu’un quiait une expérience dans la prise en chargepour le diriger.Contrairement à la Côte d’Ivoire, au Niger, il fallaittout faire, tout construire…

Pourquoi avoir accepté un poste àresponsabilités beaucoup pluspolitiques ?Je suis avant tout un clinicien, mais mon expé-rience m’a montré que, dans la pratique, lalutte contre le VIH/ Sida ne se limite pas à laprescription des antirétroviraux. Le Niger estparmi les pays les plus pauvres du monde.Lutter contre le VIH/Sida, c’est aussi lutter cont-re la pauvreté. La tâche n’est pas facile maisnous avons un ministère de la Santé qui a tou-tes les capacités pour assurer vraiment la priseen charge des patients. Mon objectif c’est derenforcer davantage les capacités des autresministères. Tous ces éléments sont des défis, etj’ai toujours aimé relever les défis !

En matière de prise en charge, quellessont vos grandes priorités ?Il faut que chaque malade, où qu’il soit auNiger puisse accéder à une prise en charge.Malheureusement environ 80% des séroposi-tifs ignorent toujours leur statut au Niger. Jefais donc du dépistage une priorité.

Vous faites partie des gens qui sontvenus «chercher» Solthis. Pouvez-vousrevenir sur son installation au Niger etla façon dont nous travaillonsaujourd’hui ensemble ? Je me rappelle qu’en 2003, avant l’ouverturedu Centre de Traitement Ambulatoire, j’aieffectué un stage à l’Hôpital Louis-Mourier. Jedevais assister au staff du Professeur Katlama.C’était un privilège pour moi de la rencontrer.J’ai rencontré la Directrice de Solthis à l’époque:Elise Klément et nous avons échangé sur leNiger. Ce que je souhaitais avant tout, c’étaitque le Niger puisse prescrire de façon convena-ble les antirétroviraux. J’étais très heureuxquand Solthis s’est installé au Niger et je suis fierd’avoir aidé à son installation. Solthis a apportéet apporte toujours beaucoup à l’InitiativeNigérienne d’Accès aux Antirétroviraux. ■

Propos recueillis parStéphanie

TchiombianoChef de mission Solthis Niger

Entretien avec le Dr Moussa IDECoordinateur de la Coordination Intersectorielle de Lutte contre le Sida au NIGER

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« Mon expérience m’a montré que dans la pratique la lutte contre leVIH/ Sida ne se limite pas à la prescription des antirétroviraux…Lutter contre le VIH/Sida, c’est aussi lutter contre la pauvreté. »

Journée Mondiale de Lutte contre le Sidaà Niamey – Niger –

entretien

3La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

Plus d’un an après le lancement deUNITAID… Le bilan est-il à lahauteur des annonces ?Parfaitement ! Nous avons tenu nosengagements.

Non seulement nous sommes passés à l’actemais nous voyons déjà les résultats sur le terrain.Surtout, nous avons développé un nouveaumétier, avons délimité un nouveau champ decompétences qui nous permet réellement d’a-gir dans les domaines du médicament et dudiagnostic.

Pouvez-vous nous décrire cette spécificité ?Notre objectif était de démontrer la valeurajoutée d'UNITAID, et pas d’ajouter un nouvelinterlocuteur de plus dans le paysage de lalutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et latuberculose.Et nous avons tenu notre pari ! Nous avonsréussi à démontrer en très peu de temps qu’il yavait des actions spécifiques à faire pour facili-ter l'accès aux traitements contre ces trois mal-adies en faisant baisser le prix des médica-ments et des diagnostics de qualité.Bien entendu, d’autres interlocuteurs existentsur la question globale du médicament, dontnos partenaires quotidiens, comme l'OMS, leFonds Mondial. Tout en travaillant en étroitecoopération avec ces institutions, UNITAID aune activité spécifique de “niches”, ciblée surdes goulots d'étranglement.

Quelles sont celles ciblées dans le domainedu VIH ?Trois niches sont aujourd’hui identifiéescomme prioritaires :L’accès aux soins et aux traitements antirétro-viraux pédiatriques et aux traitements antiré-troviraux de deuxième ligne contre le VIH/SIDAdans une quarantaine de pays ; nous appuyonségalement des programmes de préventioncontre la transmission du VIH/SIDA de la mèreà l’enfant dans huit pays. Disposant d'un bud-get de plus de 300 millions de dollars en 2007,UNITAID a consacré près de 125 millions dedollars à l'achat de traitements contre le SIDA.

De UNITAID, beaucoup retiennent laméthode de financement - innovante,elle aussi : la taxe sur les billets d’avion…Moins connaissent précisément ses

objectifs et sa méthode d’intervention.Pouvez-vous nous les rappeler ? Notre mission est donc de faciliter l’accès despopulations des pays en développement auxtraitements contre le VIH/SIDA, le paludisme et latuberculose. Il s’agit d’influencer les mécanismesdu marché pour réduire les prix et donc augmen-ter la disponibilité et l’offre des produits.Pour cela, nous avons développé une appro-che qui n’est plus uniquement basée sur uneoffre mais sur une analyse continue des prix.Notre capacité d’achat conjuguée à notreconnaissance unique de ces dynamiques nouspermet réellement d’avoir un impact sur lemarché, sur la qualité des médicaments en éta-blissant des critères de qualité pour les pro-duits achetés, et de favoriser la mise sur le mar-ché de Doses Fixes Combinées (antirétrovirauxpédiatriques ou formes combinées contre latuberculose).Rappelons aussi que, parallèlement, UNITAIDagit également au niveau de la préqualifica-tion des produits, en soutenant le programmede préqualification de l’OMS.

Parlez nous un peu plus de votreprogramme pédiatrique.Rappelons-nous… A la fin de l’année 2006,alors que presque 2 millions d’adultes, soit 1 malade sur 3, recevaient un traitement, seul 1 enfant malade sur 7 – 115.000 au total – étaitsous traitement. Il y a un an, UNITAID et l'initia-tive de la Fondation Clinton contre le VIH/SIDA(CHAI) ont donc décidé d’établir un partenariatpour fournir des traitements pédiatriques et dedeuxième ligne contre le VIH/SIDA à 200.000personnes, en particulier, de traiter 100.000nouveaux enfants vivant avec le VIH au coursde l'année 2007.

Promesse tenue ?Nous sommes en bonne voie puisque notreaction a déjà permis mi-2007 à 40.000 nou-veaux enfants de recevoir un traitement. Lepartenariat entre UNITAID et CHAI va globale-ment doubler le nombre d’enfants bénéficiantde traitement contre le VIH/SIDA en un an.

Vous venez également d’annoncer unnouveau partenariat avec l’UNICEF ? Oui en effet, notre objectif commun étant d’ac-célérer le développement et la diffusion à plus

grande échelle des tests et des conseils sur leVIH/SIDA et de favoriser l’accès aux traite-ments antirétroviraux adaptés pour les fem-mes enceintes et les enfants. Aujourd'hui, seuleune femme sur dix a accès à cette préventionen Afrique. C'est cette situation intolérable quenous avons décidé de combattre ensemble,avec l'UNICEF et le soutien de l'OMS, en lançantce programme conjoint de prévention et detraitement du SIDA pour les femmes enceintes.

SOLTHIS a l’avantage d’êtrequotidiennement sur le terrain, ce quipermet à nos équipes de voir quels sontréellement les problèmes, notamment auniveau des médicaments …Qui certes arrivent dans les pays – mais quimalheureusement ne vont pas toujoursjusqu’aux patients…

Pour UNITAID, la question se pose à deuxniveaux.Tout d’abord, comment et sur quelles basespouvons-nous développer des partenariatsopérationnels qui répondraient à ce besoin ?Mais nous pourrions également imaginer desoutenir plus directement et d'utiliser une par-tie de nos ressources pour améliorer, par exem-ple, les circuits de distribution, ou construiredes outils de traçabilité …Cela est tout à faitenvisageable, et, je le pense, nécessaire.Je pense surtout que le poids des trois mal-adies - VIH/SIDA, paludisme et tuberculose -,doit nous conduire plus largement à réfléchiren terme d’appui global aux systèmes desanté, avec les grandes institutions internatio-nales, mais aussi en prenant en compte lesONG, les communautés et les États concernés.Cette prise de conscience est déjà en grandepartie engagée. Reste à la mettre en œuvre,UNITAID compte y participer pleinement. ■

Propos recueillis parNolwenn Bodo.

Directrice de la Communication

Entretien avec leDr Philippe DUNETON Conseiller du Secrétaire Exécutif UNITAID

Pour plus d’informations sur lesactualités de UNITAID, vous pouvezconsulter le site :

www.unitaid.eu

les programmes

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007 •4 •

Avec plus de 2500 patients ayantinitié un traitement et plus de 80médecins formés à la prescriptiondes anti-rétroviraux, le Niger estactuellement à une période char-

nière en matière de prise en charge. Sur leplan institutionnel, d’abord, puisque la luttecontre les IST / VIH / Sida est dorénavant direc-tement rattachée au Président de laRépublique (et non plus à la primature), maiségalement sur le terrain, avec la mise en place

de deux nouveaux sites prescripteurs, à plus de1000 km de la capitale : Agadez (depuis juillet2007) puis Diffa, tout dernièrement (octobre2007). L’ouverture de ces deux sites illustrebien la volonté nationale de tendre vers l’accèsuniversel au traitement. Dans un pays immen-se où la précarité économique est l’une desplus importantes au monde, le Niger s’est fixécomme objectif de permettre un accès auxanti-rétroviraux pour 80 % des patients ayantbesoin d’un traitement, dans l’ensemble des 42

districts sanitaires du pays… d’ici 2011! Unprogramme extrêmement ambitieux, queSolthis se doit bien sûr d’accompagner commeelle l’a fait jusqu’ici.

Moment charnière de l’Initiative nigérienned’accès aux ARV (INAARV) pour plusieursraisons : ce passage à l’échelle intervient à unmoment où les équipes soignantes s’essouf-flent et arrivent au bout de leurs capacités, oùle circuit d’approvisionnement doit absolu-

ment être consolidé, où la file active commen-cent à grossir et les premières résistances àapparaître.Après un travail de mise en place, d’organisa-tion de l’accès aux anti-rétroviraux, pendant lesdeux premières années (dossiers de suivi despatients, installation d’une base de données,définition du circuit des patients, etc.), cettetroisième année de présence au Niger fut mar-quée par un travail de fond, axé sur la consoli-dation des acquis et l’exigence de qualité de la

prise en charge au Niger, avec notamment l’in-troduction de la charge virale (mise en placeau sein du laboratoire national de référenceVIH / Sida, dirigé par le Pr Saidou), un appuitechnique de Solthis sur le volet pharmacie, etune réflexion continue sur la prise en chargepsychologique des patients. A Zinder, et avecl’appui technique du Dr Françoise Aeberhard,psychologue référente (Hôpital de la PitiéSalpêtrière), une cellule de prise en chargeglobale a par exemple été mise en place avecle service social, afin d’améliorer l’accueil etl’orientation des patients séropositifs au seinde l’hôpital, d’organiser la permanence dessoins, d’humaniser autant que possible laprise en charge. Ce projet pilote pourrait nousdonner quelques pistes intéressantes pourd’autres centres prescripteurs, dans un pays oùla discrimination est particulièrement impor-tante et où le quotidien des patients séroposi-tifs s’avère réellement rude et difficile.

La mise en place du volet mère-enfant auNiger : un enjeu capital

L’année 2007 aura été en grande partieconsacrée à la mise en place du volet mère-enfant : l’équipe s’est agrandie (DrRoubanatou Abdoulaye Maiga, pédiatre, àNiamey, Hadjia Hadizatou Ibrahim, sage-femme, à Zinder) et après discussions avec laDirection de la Santé de la Reproduction,Solthis a décidé d’appuyer une quinzaine desites PTME (centres de santé intégrés, dans les-

StéphanieTchiombiano

Chef de missionAu NigerUne période charnièrepour la prise en charge

Samuel Walker a rejoint l’équipe SOL-THIS de Niamey en octobre dernier.Dans le cadre du Master en Economiedu développement qu’il fait à l’IEP deParis, Sam travaillera sur le coût de laprise en charge des personnes vivantavec le VIH et s’intéressera surtout auxquestions de l’accès au traitement etaux problèmes de décentralisation.

Formation PTME Zinder in situ au CSI Chare Zamna

MALI

ALGERIE

LIBYE

TCHAD

BENIN NIGERIA

Niamey Zinder

NIGER

les programmes

5La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

quelles les femmes enceintes viennent enconsultation pré-natales), répartis entreNiamey et Zinder. Formation in situ, appuimatériel, mise en place d’outils et de fiches deréférence, etc. Notre objectif est de ne pas nouscontenter d’une prévention de la transmissionmère-enfant, mais aussi et surtout de permetteaux femmes enceintes et aux enfants d’êtrepris en charge et d’avoir accès au traitement,lorsqu’ils en ont besoin. Fort de son expérienceau Mali, le Dr David Germanaud est venuappuyer l’équipe pendant quatre mois.L’expertise et le dynamisme de David ont per-mis de refaire le point sur les connaissances etpratiques des différents médecins des servicesde pédiatrie, de mettre en place de nouveauxoutils d’aide à la prescription, d’améliorer lesuivi médical des enfants. La file active pédia-trique compte actuellement environ 300enfants, si l’on comptabilise les enfants nés demère séropositives, régulièrement suivis, et lesenfants ayant initié un traitement anti-rétrovi-ral. C’est bien entendu infime par rapport aunombre d’enfants potentiellement séropositifsqui auraient besoin d’être pris en charge (onpeut estimer que, chaque mois, une centained’enfants naissent séropositifs, au Niger) et ilnous revient de travailler sur toutes les pistespotentielles pour toucher ces enfants : forma-tion du personnel soignant aux signes d’ap-pels du VIH, dépistage intra-familial, mise enplace d’un travail en collaboration avec lesmultiples centres de réhabilitation et d’éduca-tion nutritionnels que compte le Niger, avec lesorphelinats, etc. Autant de portes d’entrée pos-sibles qu’il nous faudra explorer si nous vou-lons véritablement améliorer la prise en char-ge pédiatrique au Niger, pistes d’activitésimportantes pour 2008, dont nous avons dis-cuté avec Sophie Calmettes et Etienne Guillard,lors de leur mission au Niger début décembre.■

La Journée mondiale de lutte contre le Sida au Niger :Une grande marche symbolique a eu lieu dans toutes les villes du pays. Hommes politiques,députés, religieux, chefs traditionnels, blouses blanches, artistes, ONG, associations depatients ont défilé unis contre le Sida, sous l’impulsion de la première dame. Le Niger achoisi d’axer plus particulièrement les messages sur l’importance du dépistage volontaireet la prévention de latransmission mère-enfant. Solthis a soute-nu ces marches desolidarité, plus parti-culièrement à Zinder,Niamey et Maradi, parsa participation auxconférences de presse,débats et manifesta-tions, par la distribu-tion de dépliants surl’accès aux soins, parun grand « laché » deballons rouges, sym-boles de la lutte.

● Date de lancement : déc. 2004● Durée : 5 ans● Lieux d’implantation :

l’équipe Solthis est basée à Niamey etZinder, avec des visites mensuelles àMaradi, et plus ponctuelles dans les autres villes régionales.

● Equipe SOLTHIS : 11 personnes

En bref…

1er décembre 2007… Enormément de monde s’estmobilisé pour la Journée Mondialede lutte contre le sida à Niamey et àZinder…

Formation PTME Zinder in situ au CSI Chare Zamna

focus SPÉCIAL FONDS MONDIAL

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007 •6 •

Professeur, avant de revenir surl’actualité - Quelles sont vospremières impressions près dedix mois après votre prise defonction ?Tout d’abord je constate combiennotre charge de travail est énorme !

Le Fonds est une organisation qui travaillesous tension extrême. Nous ne sommes que320 personnes aujourd’hui pour débourserdeux milliards de dollars de subvention par an.Je ne connais pas d’autre organisation qui ait,si je puis dire : ce type de «rentabilité» !

Néanmoins cette situation semble vousenthousiasmer…Totalement ! Pour deux raisons fondamenta-les. La première est que le fonds a vraiment étécréé pour faire la différence, à grande échelleet les résultats sont là.Nous annoncerons dans quelques jours* plus de1,4 millions de personnes vivant avec le VIH soustraitements anti-rétroviraux (ARV) et 3,3 millionsde personnes ayant accès aux traitements cont-re la tuberculose, grâce aux programmes quenous finançons. De la même manière nous obs-ervons une croissance exponentielle d’impacten terme de lutte contre le paludisme...

…Quelle est votre seconde source desatisfaction ? Le modèle même du fonds : passionnant parson innovation .Il est totalement différent de ce que l‘aide audéveloppement a été traditionnellement et aproduit comme schémas d’intervention, leFonds est réellement « country driven ».Nous ne sommes plus dans un mécanismeoù le donateur choisit où et comment il vaintervenir de manière totalement verticaleen se positionnant dans une relation poli-tique. Les pays soumettent leurs besoins.Notre objectif est de respecter les choix quisont faits et d’y répondre. Ce respect est, mesemble t’il, une condition essentielle à lapérennité des programmes mis en œuvre.N’oublions pas que le fonds est un groupe-ment public privé (GPP). Les décisions sont pri-

ses dans le cadre d’un Conseil d’Administrationoù les récipiendaires sont représentés de façonparitaire aux donateurs. Très concrètementcela signifie par exemple, que les représentantsdes communautés infectées ont le mêmepoids de vote que les Etats-Unis, qui versent900 millions de dollars par an.

Revenons justement au dernier Conseild’Administration. Jamais autant d’argentn’a été engagé !En effet, nous venons d’approuver le finan-cement de nouveaux projets à hauteur de1,1 milliards de dollars en 2008 sur les troisendémies. Il s’agit de la septième série de sub-ventions (round 7). Les financements sont enhausse de 32 % par rapport au budget de2007. La moitié des projets soumis ayant étéacceptée contre 40 % en moyenne lors des sixannées précédentes.Les projets contre le sida représentent 48 % dutotal, contre 42 % pour la malaria et 10 % pourla tuberculose. Les deux-tiers des finance-ments sont destinés au continent africain.

Cette montée en puissance s’explique t’ellepar une plus grande qualité des projetsprésentés ?Oui très nettement. Mais nous devrions avoirencore de meilleurs résultats. Il est dommagede voir 50 % des projets rejetés, souvent àcause d’erreurs de programmation ou d’inadé-quations par rapport aux standards médicauxet scientifiques…Et c’est dans le domaine duVIH que nous refusons le plus de projets.

Quels sont les grands messages ?Comment s’est positionné le FondsMondial sur l’appui aux systèmes de santépar exemple?Les demandes de subventions pourrontcomporter des demandes de financementpour le renforcement des systèmes de santédès le «round 8». Il s’agit d’une ouverturetrès claire qui doit permettre d’agir demanière transversale sur les trois endémiestout en permettant de «désengorger» cer-tains goulots d’étranglement.

Pouvez-vous nous parler du dit RCC :« rolling continuous channel » ?(Intraduisible…!) Il s’agit d’une procédureallégée de renouvellement de fonds. Quandun programme fonctionne bien, au lieu d’ar-rêter son financement à l’issue des cinqannées, ce système permet aux pays debénéficier d’une demande de financementplus simple. Cette décision a été prise l’annéedernière. Or, malheureusement, 50 % desprojets soumis à renouvellement cetteannée ont été recalés. Nous avons donc déci-dé d’offrir la possibilité à ceux qui ontéchoué de pouvoir soumettre à nouveauleurs projets dans les trois mois, ils n’aurontpas besoin d’attendre un an. Ces demandesseront d’ailleurs bientôt possibles plusieursfois par an.

Enfin, parlons du lieu de la rencontre : unmessage en soi ? En effet, nous craignions de ne pouvoir organi-ser notre rencontre en Chine puisque le paysexigeait la déclaration du statut sérologique àtoute personne désirant entrer sur son territoire.Ces restrictions ne sont pas le seul fait de laChine, nous le savons, puisque près de 60autres pays dans le monde les pratiquent àdes niveaux différents.Or, je me suis personnellement impliquépour changer cette situation; j’ai eu plu-sieurs entretiens au plus haut niveau avec leParti Communiste chinois et ai rencontré àmaintes reprises le Ministre de la Santé.Cette implication conjuguée au poids insti-tutionnel du fonds mondial en Chine ontpermis de faire avancer les choses, puisquela Chine a levé ses restrictions et s’est enga-gée à modifier sa législation avant les JeuxOlympiques.Même si ce n’est pas la mission première duFonds, nous sommes très fiers d’avoir puagir sur le champ des droits de l’Homme.Nous envisageons d’ailleurs, avec d’autres par-tenaires, dont l’OMS, la mise en place d’une«task-force» spécifiquement dédiée aux ques-tions liées à la discrimination à l’encontre despersonnes séropositives.

Propos recueillis parNolwenn Bodo

Rencontre avec le Professeur Michel KAZATCHKINE Directeur Général du Fonds Mondial

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De retour de Kunming en Chine – où s’est tenu les 12 et 13novembre derniers le 16e Conseil d’Administration du FondsMondial – Michel Kazatchkine répond à SOLTHIS.

focus SPÉCIAL FONDS MONDIAL

7La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

Solthis appuie les pays en vue de favoriserun meilleur accès à la prise en charge VIH.Quelle est selon vous – dans le contexteactuel – la priorité absolue dans cedomaine ?J’apprends justement ici chaque jour qu’il nepeut y avoir une seule réponse!L’hétérogénéité de l’épidémie est extrême.D’un pays et d’une région à l’autre, placée dansun contexte socio-économique différent, ellepose des questions différentes et ne suscitepas les mêmes stratégies d’intervention. EnChine, se pose la question de l’accès auxdeuxièmes lignes ARV ; en Georgie, il faut tra-vailler sur la réduction des risques chez les toxi-comanes…Au Niger, comme vous le savez,l’enjeu est de mettre en place un système desanté qui permettra une meilleure distributiondes médicaments…

Hétérogénéité donc… pluridisciplinarité ?Il est évident, même si l’idée est encore assezneuve, que les stratégies de prévention et detraitements doivent s’adapter à cette hétéro-généité, d’où notre approche «country dri-ven». Elles sont souvent le produit d’un travailcollectif et pluridisciplinaire.Néanmoins, la question de la pluridisciplina-rité n’est pas aussi simple qu’elle n’y parait.Dans le domaine biomédical, nous avons desattitudes protocolisées, nous savons ce qu’ilfaut faire. Mais quand il s’agit, par exemple,d’intégrer la santé sexuelle et reproductiveet le VIH, ou prendre en compte la questionde la violence contre les femmes: que doit-on faire? Que sait-on faire? Tout dépend,encore une fois, du contexte. Quelles sont lesinterventions dont on sait qu’elles ont unimpact sur la transmission du virus ?Comment évaluer? On manque de guidesnormatifs dans ces domaines.

Nous savons que les pays récipiendaires neparviennent pas toujours à absorber lesfinancements, faute de capacités dans laformulation des besoins, ou dans la miseen œuvre des programmes.Solthis a aidé le Niger pour la rédaction desa requête dans le cadre du round 7. Faut-ilencourager ce type de partenariat ? Absolument. Il faut que tous ceux qui ont lescompétences : acteurs multilatéraux, bilaté-raux, ONG, agences onusiennes apportent leursoutien aux pays..Sans se poser de questionidentitaire ou existentielle ! L’objectif n’est pasde travailler pour le Fonds Mondial mais bel etbien soutenir les pays – ensemble.Les ONG sida, dont SOLTHIS plaident pourune meilleure synergie entre l’aide bilatéra-le et multilatérale de manière à mobiliserencore plus efficacement les financements,créer un effet levier. Qu’en pensez-vous ?Prenons l’exemple de la Chine. Le FondsMondial soutient 7 provinces chinoises à hau-teur de 40 millions de dollars, parallèlement enappui technique le Department forInternational Development (DFID) soutient à

hauteur de 30 à 40 millions ces mêmes régions.Concrètement, les médecins n’ont plus qu’unseul rapport de monitoring à rédiger, tra-vaillent sur les mêmes indicateurs ; le program-me fonctionne très bien.Nous agissons dans un domaine où il estquestion chaque jour de vie ou de mort, jerappelle que les trois maladies causent lamort de plus de 6 millions de personneschaque année et ce chiffre est toujours en

augmentation. Nous nous devons d’êtrecollectivement responsables et efficaces. Or,il est clair que le développement de ces syner-gies permettrait à tous et surtout aux pays degagner en efficacité et en cohérence.

Nous ne sommes plus dans un monde oùnous pouvons décider seuls de ce que nousvoulons faire pour les autres… ■

* Extrait du Communiqué de presse diffusé le 30 novembre dernier à l’occasion de laJournée Mondiale de lutte contre le sida.

Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a annoncé aujour-d’hui que plus de 1,4 millions de personnes vivant avec le VIH ont désormais accès aux trai-tements anti-rétroviraux (ARV) grâce aux programmes qu’il soutient, ce qui représente qua-siment le double des résultats annoncés l’année dernière « …. » Le Fonds mondial a éga-lement fait état d’avancées importantes dans la lutte contre la tuberculose avec plus de 3,3millions de personnes bénéficiant de traitements efficaces contre la tuberculose grâce auxprogrammes qu’il finance. La tuberculose est la première cause de mortalité chez les per-sonnes infectées par le VIH ; l’Organisation mondiale de la Santé estime ainsi que la tuber-culose est à l’origine de près du tiers des décès liés au sida dans le monde. Un peu plus tôtcette semaine, le Fonds mondial a annoncé que les programmes qu’il soutient dans la luttecontre le paludisme avaient à ce jour permis la distribution d’un total de 46 millions demoustiquaires imprégnées d’insecticide à des familles exposées à la maladie, ce qui repré-sente une augmentation de 155 pour cent par rapport aux 18 millions de moustiquairesimprégnées distribuées l’année dernière.

Pour en savoir plus , vous pouvez consulter le site du Fonds Mondial :

www.lefondsmondial.orgsur lequel vous retrouverez l’intégralité du communiqué de presse.

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focus SPÉCIAL FONDS MONDIAL

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007 •8 •

Représentante des ONGinternationales, SolthisNiger est membre actif éludu CCM Niger (mécanisme

national de coordination des pro-jets financés par le Fonds Mondial)depuis trois ans.C’est à ce titre que notre équipe apu apporter son appui pour larédaction de la requête en vued’obtenir des financements dans lecadre du nouvel appel à proposi-tion pour 2008.

Plus largement,SOLTHIS poursuitson appui àplusieursniveaux :

● Un volet d’ap-pui techniqueaux bénéficiairesprincipaux (enl’occurrence laC o o r d i n a t i o nIntersectorielle deLutte contre le

Sida au Niger) et sous bénéficiaires des projets.Solthis aide les partenaires à prioriser, planifier,mettre en place les activités défi-nies dans le cadre des projets finan-cés par le Fonds Mondial, afin de lesrendre plus efficaces, plus exi-geants en terme de qualité, sur tousles volets liés à la prise en chargedes patients séropositifs. Solthispeut également se faire l’écho desréalités de terrains, des difficultésrencontrées par les équipes soi-gnantes et porter au CCM des ques-tions, des points à discuter et àdébattre. Il s’agit donc ici d’unappui technique sur la mise en

place concrète des activités (participer à uneformation, relire des documents de sensibilisa-tion, donner des avis techniques sur du maté-riel à commander, etc.)

● Un volet de renforcement des compéten-ces au sein du CCM, que ce soit sur les procé-dures/directives du Fonds Mondial ou sur desthématiques plus techniques, médicales.Solthis participe notamment au renforcementdes compétences des membres issus de lasociété civile, afin qu’ils comprennent mieuxleur rôle et leurs responsabilités. Cet appuitechnique concerne également les ONG loca-les non membres du CCM, afin qu’elles puis-sent s’impliquer et trouver une place dans lamise en place des programmes, en connaissantmieux la logique, l’esprit novateur du FondsMondial (organe de financement particulière-ment respectueux des priorités nationales,mise en place des CCM, implication des PVVIH,etc.). Enfin, il est parfois plus facile pour Solthis,en tant qu’ONG du Nord, de « porter la voix »des ONG locales ou des associations depatients et nous jouons parfois ce rôle de relaisau sein du CCM.

● Solthis apporte également un appuitechnique à l’élaboration des requêtes pourobtenir de nouveaux financements. Chaqueannée, un appel à proposition (les fameux«rounds») est lancé et les pays qui le souhai-tent peuvent présenter des projets.Par le volume financier qu’ils repré-

sentent (le Fonds Mondial et la BanqueMondiale sont les deux principaux bailleurs dela lutte contre le Sida au Niger), ces documentsde projets permettent également de réfléchiren profondeur aux stratégies, aux actions prio-ritaires, etc. En dehors de la difficulté techniquedes directives proposées par le Fonds Mondial,Solthis peut donc donner un appui importantpour mieux définir les plans d’actions pour lesannées à venir en matière de prise en charge.

Enfin, dans le cadre de son appui pour le“round 7”, Solthis pourrait avoir une respon-sabilité plus directe encore en tant que sous-bénéficiaire du Fonds Mondial. Nous serionsalors chargés de toute la mise en œuvre etde la coordination des activités sur les voletsassistance technique et formation pour l'en-semble du territoire nigérien ... ■■

StéphanieTchiombiano

Appui de Solthis à la mise en place des programmes du Fonds Mondial:L’exemple du Niger L’aide de Solthis a contribué à l’acceptation dela requête pour le « round 7 ».

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ALGERIE

LIBYE

TCHAD

BENIN NIGERIA

Niamey Zinder

NIGER

Stéphanie Tchiombiano

Equipe Solthis à Zinder, lors du passe de Sophie Calmettes et EtienneGuillard début décembre 2007

Réunion d'équipe à Niamey avec Hadiza Bahoua, Responsable de l'observance (en rouge à droite de la photo)

Toujours à Zinder...

9La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

En effet, Solthis collaborera vraisem-blablement d’ici la fin de l’annéeavec quatorze sites de prise en char-ge globale et vingt-sept plus spéci-fiquement dédiés à la prévention dela transmission mère-enfant (PTME).

Alors qu’il n’était prévu que l’ouverture desactivités de PTME dans les cercles de Macina,Markala et Baraouéli, ils rejoignent finalementl’ensemble des sites de prise en charge globa-le. Ce dépassement des prévisions découled’une vraie volonté politique. En cette annéed’élection il était en effet important de démon-trer la mise en œuvre rapide des objectifs de laréponse à la pandémie du VIH/Sida. Pouraccompagner et mener à bien cette décentra-lisation, la Cellule Sectorielle de Lutte contre leSida a soutenu la réalisation de sessions de for-mation en cascade.L’équipe Solthis poursuit son appui auprès dela Direction Régionale de la Santé afin d’aiderau lancement des activités sur ces nouveauxcercles dans les meilleures conditions. Nousavons notamment participé à une dotation enmédicaments contre les infections opportunis-tes tel que cela avait été fait pour les premierscercles décentralisés.

Revenons à Ségou. De janvier à septembre,345 patients ont initié un traitement parARV, dont 22 enfants. La principale contrainteà laquelle nous sommes confrontés depuisplusieurs mois est une rupture en tests dedépistage de confirmation et là encore, pourne pas bloquer la dynamique régionale durecrutement des patients, Solthis va palier à cedysfonctionnement .Par ailleurs, la région de Ségou s’est vue dotéed’un Secrétariat Exécutif Régional du HautConseil National Lutte contre le Sida (HCNLS).Cet organe a pour but de coordonner locale-ment la réponse au VIH/Sida et Solthis a étésollicitée pour participer au comité de gestiondes manifestations. ■

les programmes

Bamako & Ségou

Pierre Teisseire,Chef de mission

Dr Alain Akondé,Responsable médical

Au Mali« Le champ d’intervention du programme d’accès auARV de Ségou est en constante extension, à la fin del’année 2007 les résultats attendus en terme denombre de sites seront dépassés. »

Equipe Solthis Mali

Séance d’information VIH auprès des femmes -Hôpital de Ségou-

Journée Mondiale de Lutte contre le Sida

à SégouUn concert a eu lieu le 8décembre dernier en vue desensibiliser la population àl’accessibilité gratuite audépistage et aux traitements.

Troupe théâtrale Nyogolon

Trois stands de dépistage ont tota-

lisé plus de 130 tests effectués sur

place pendant la soirée!

Différents artistes reconnus nationalementet internationalement tels que:Papa Gaossou Diarra, Maya Maya (artis-te ségovienne), Kira Kono, MangalaCamara, Mamou Sidibe, MétisMandingue, Humble Ark Band, Manjul,Beshop nigérian, Takana Zion, LionGuinéens… Sont venus animer toute lasoirée ; musique et chants ponctués d’unepièce de théâtre avec la troupe Nyogolon,de témoignages de patients, de débats.Les 10 000 personnes réunies ont purecevoir une plaquette d’informationconcernant le VIH/Sida, citant les sites deprise en charge dans la région. Cette soi-rée a permis de réunir l’ensemble de lapopulation ségovienne, personnes séro-positives ou non, sous un même messa-ge : tous sommes tous concernés !N’ayons pas peur de parler, n’ayons pluspeur de savoir…

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Au Mali

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 200710 •

● Date de lancement: déc. 2003● Lieu d’implantation:

Région de Ségou:11 sites prescripteurs 323 sites de prise en charge mères -enfants 863 patients traités par ARV à lafin septembre 200743 enfants sous ARV à la fin septemb-re 2007

En bref…

Un travail de recherche sur les patients perdus de vue

Comme au Niger, l’équipe Solthis malienne accueille pendant quelques mois unétudiant de l’IEP de Paris sur le terrain…Voici le témoignage de Grégoire quelques semaines seulement aprèsson arrivée au Mali.

Dans le cadre du Master d'économie du développement international que j'effectue à Sciences-Politique de Paris, je collabore pendant cinq mois avec l'équipe de Solthis à Ségou. Nous tra-vaillons en particulier sur une étude visant à améliorer les connaissances disponibles ausujet des patients perdus de vue. Cette connaissance doit permettre d'améliorer la prise en char-ge des malades et d’aboutir à l'élaboration d'un outil de diagnostic précoce des risques de perte devue des patients initiés aux ARV.Nous travaillons en collaboration étroite avec les différents acteurs locaux de la prise en charge(prescripteurs, associations, services sociaux, sages femmes). Leur implication nous permet demener, à la fois, une étude rétrospective, grâce à la recherche active des perdus de vue, et une étudeprospective, en recueillant des informations sur les patients au moment de leur mise sous ARV. Lebut est à la fois de définir un profil type des patients susceptibles d'être perdus de vue et de com-prendre les déterminants individuels de la perte de vue.D'un point de vue opérationnel, l'objectif de cette enquête est triple.En amont de la perte de vue, elle pourra aboutir sur l'élaboration d'un outil de diagnostic précocedes risques de perte de vue, en fonction des caractéristiques individuelles des patients, ce qui peutpermettre un meilleur ciblage des efforts d'éducation thérapeutique. En aval, elle permet d'élabo-rer une méthodologie de recherche active des patients perdus de vue, et d'évaluer les possibilités deles réinsérer dans le traitement actif.

Actualité

Formation à la recherche clinique

En partenariat avec le programmeSécuriser le Futur de la Fondation BristolMyers Squibb (BMS), l’Institut de Médecineet d’Epidémiologie Appliquée (IMEA), leMinistère des Enseignements SupérieursSecondaires et de la recherche scientifiquedu Mali, Solthis et le Resapsi ( RéseauAfricain des Praticiens assurant la priseen charge médicale des personnesvivant avec le VIH/sida) ont organisé, unatelier de formation à la recherche cli-nique du 10 au 13 décembre dernier àBamako, au Mali.L’atelier a réuni plus de trente participants,tous originaires de pays d’Afrique franco-phones centrale ou occidentale. Ces troisjours ont été animés et orchestrés par onzefacilitateurs du Sud et du Nord, dont bienentendu les Professeurs Christine Katlamaet Serge Eholié, à l’origine du projet.Sous forme de séances plénières en mati-née et de travaux de groupes l’après-midi,infectiologues, internistes, pédiatres ougynécologues sont venus renforcer leurscapacités en méthodologie à la rechercheclinique, s’initier ou développer leurs com-pétences au suivi et à l’analyse d’un projetde recherche en vue d’optimiser la prise encharge des patients vivant avec le VIH/sida.

Mangala Camara

Réunion préparatoire au bureau Solthis.

Témoignage d’une maman séropositive avec son enfant.

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11La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

Faisant suite à notre premièretable ronde co-organisée avecMédecins sans Frontières (MSF) enmars 2007, une deuxième rencon-tre a eu lieu le 24 octobre en

marge de la conférence européenne EACS(European Aids Conference Society) àMadrid. Une trentaine d’experts internatio-naux, provenant d’horizons divers et réunis-sant les compétences académiques et de ter-rain propres aux deux associations, se sontréunis à cette occasion pour partager leurexpérience et leur expertise technique.L’objectif de cette deuxième table ronde a étéde poursuivre la réflexion sur les sujets soule-vés en mars dernier et d’étendre le débat àd’autres aspects concernant la prise en chargedes patients adultes infectés par le VIH. Lesconclusions de la première table ronde ont étéreprises et approfondies dans cinq points clefs :● Actualités en virologie : papier buvard

(DBS) et recherche sur l’apparition et lacinétique des résistances à long terme ;

● Point d’actualité sur les deuxièmes lignes ;● Recommandations PTME ;● Pharmacovigilance : est-ce une priorité ?

Comment assurer la pharmacovigilancedans le cadre des ONG ?

● L’apport des cohortes dans l’améliorationde la prise en charge et leur réorganisationdans le contexte de la décentralisation.

La nécessité de donner une place plus impor-tante à la réflexion virologique, point centralde toutes les discussions de mars dernier, a étéreprise et elle est devenue le sujet de deux pré-sentations faites par l’équipe de virologie de laPitié-Salpêtrière (Pr. V Calvez et Dr. AGMarcelin).La première intervention a permis de faire lepoint sur les données scientifiques disponiblessur l’utilisation des papiers buvard pour le dia-gnostic de la transmission mère-enfant, ledosage des ARV, la détermination de la chargevirale et la recherche de mutations de résistan-ce. Le Pr. Rouzioux a conclu en soulignant l’im-portance des conditions locales afin de trouverune bonne complémentarité des deux métho-des de prélèvement.

Ensuite le point a été fait sur l’actualité de lasurveillance des résistances primaires, et surles résultats des études disponibles en PVD

sur la résistance acquise. Ils doivent inciter àpoursuivre la recherche pour dans le futurpouvoir guider le choix des ARV selon lesous-type virale prédominant. L’objectif finalreste l’accessibilité de la charge virale et destests de résistance à court/moyen terme.

Le Dr Charly Gilks, responsable du départe-ment «prise en charge du VIH/SIDA» à l’OMSa présenté ensuite les recommandationsOMS pour les deuxièmes lignes de traite-ment, résultats d’un groupe de travail tech-nique ayant eu lieu en mai 2007. La disponi-bilité sur terrain et la baisse des prix desmédicaments préconisés en deuxième ligneest une priorité pour l’OMS, en particulierpour ce qui concerne les FDCs contenantstenofovir et lopinavir/ ritonavir.

De son côté, le Pr. François Dabis a ouvert ladiscussion autour de la thématique de laPTME et a soulevé plusieurs questions sur lechangement de la stratégie OMS de 2006,actuellement adopté à large échelle dans lesPVD. Les nouvelles données scientifiquesconfirment l’efficacité et la sécurité de la tri-thérapie pendant la grossesse et de plus, l’al-

laitement protégé sous ARV: la communautéscientifique doit s’interroger sur l’applicabili-té sur terrain de ces nouvelles stratégies.

Le Dr Paul Lalvani a ensuite présenté le pro-gramme RaPID (Rapid PharmacovigilanceImplementation in Developing Countries). Ceprogramme veut s’attaquer à l’absence d’uneculture de pharmacovigilance dans les PVDet en particulier dans le domaine des ARV. LeDr Lalvani a présenté l’absence de donnéesen Afrique (mis à part quelques exceptionsen Afrique de l’Est) et en pédiatrie.Le chapitre de l’évaluation et du suivi descohortes a été traité par le Dr Mar Pujades(Epicentre) en rapportant l’expérience de MSF.La complexité des programmes, la décentralisa-tion à une large échelle et l’ancienneté descohortes, viennent souligner le besoin grandis-sant de simplification du monitoring. Ces évolu-tions mettent aussi en exergue le besoin d’éva-luation des stratégies de prise en charge. ■

Dr Cécilia Pizzocolo Directrice Médicale

Deuxième table rondeMSF / SolthisContribution de la communauté scientifique à laprise en charge des adultes atteints par le VIHdans les PVD.

Table ronde Msf / Solthis à Madrid.

les programmes

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007 •12 •

Face à la complexité de l’épidémieà VIH/Sida à Madagascar, lesobjectifs de Solthis sont d’aider àune meilleure compréhension de

la situation épidémiologique, anticiper aumieux sur son évolution alors que de nomb-reux facteurs de risque existent ; et bienentendu, mettre en place toutes les mesu-res capables de préserver cette situation defaible prévalence.Pour cela trois champs d’intervention ont étéd’emblée identifiés :Développer un modèle de prise en charge auniveau régional, dans les régions DIANA etSAVA (province Nord de l’Ile) ;Apporter notre appui technique aux organesde coordination;Développer la réflexion épidémiologique etsocio-comportementale afin de mieux appré-hender les déterminants de la maladie dans lecontexte malgache.C’est dans cet esprit que nous avons travaillé enétroite collaboration avec le Comité National

de Lutte contre le Sida (SE/CNLS) toute l’annéeet le programme Solthis est aujourd’hui totale-ment intégré à la politique définie au niveaunational. Franck Lamontagne, notre Respon-sable médical, a participé à la rédaction dudocument de «Normes et procédures» en vuede valider l’ensemble des aspects techniquesliés à la prise en charge.En s’intégrant dans toutes les réunions de pro-grammation et de coordination au niveaunational, Solthis a, plus largement, acquis unevraie légitimité auprès des instances nationa-les, régionales et des partenaires internatio-naux. Notre présence sur le terrain et notre tra-vail d’évaluation offrent une réelle visibilitéqu’il s’agisse de la connaissance épidémiolo-gique grâce au développement du dépistage,ou d’une meilleure compréhension des circuitsde prise en charge, d’approvisionnement etdes plateaux techniques.Par ailleurs, Solthis s’est engagée dans la miseen place d’un fonds de solidarité pour aider lespatients à subvenir aux coûts indirects liés à

leur prise en charge médicale, comme letransport ou certaines analyses biologiques…Au cours de son discours présidentiel ennovembre dernier Marc Ravalomanana s’esttrès clairement positionné, en exhortant le sec-teur de la santé, en particulier celui lié à la luttecontre le VIH/sida à renforcer sa capacitéd’absorption financière. Cette déclaration offi-cielle a été un vrai « booster » pour les autori-tés nationales et est très bénéfique pourSolthis, tant pour la facilitation de ses activitéssur le terrain mais aussi dans la reconnaissanceen tant qu’acteur incontournable de la prise encharge médicale des patients vivant avec leVIH/ Sida à Madagascar.La perspective d’accompagner les autoritésnationales pour les aider à dupliquer nos acti-vités, en nous appuyant, bien entendu, sur lemodèle de Diego-Suarez vers d’autres régionstelles Morondava (côte sud ouest) etAntananarivo constitue un nouvel enjeu pourl’année 2008…. ■

Sophie Royer,Chef de missionà Antananarivo

À Madagascar

Voilà déjà près d’une année que Solthisest présente dans la province Nord deMadagascar avec une approche globa-le. Ces premiers mois auront tout d’a-bord permis de dresser un état des lieux

de la situation et de tisser des liens de coopéra-tion avec les acteurs de terrain et les institutionssanitaires. Les programmes de lutte contre lesida à Madagascar ne sont pas encore toujourseffectifs et nécessitent encore d’être adaptésaux réalités rencontrées sur le terrain, notam-ment, nous l’avons constaté : la faible proportionde patients dépistés malgré des programmes dedépistage ambitieux quantitativement ; l’absen-ce fréquente de fonctionnalité des circuits deprise en charge et d’approvisionnement dans lecontexte particulier d’un très faible nombre depatients égrainé dans de multiples sites de priseen charge…

Face à ces défis, et pour pallier progressivementà ces différents manques. Solthis s’est particu-lièrement investie sur les volets :● Formation : près de 300 agents de santé ont étéformés au cours de l’année 2007, avec un appui par-ticulier pour tous les personnels de soins potentiel-lement impliqués dans le dépistage;● Dépistage : l’accès au dépistage s’est considé-rablement élargi dans la région. Ce développe-ment ayant permis d’identifier des «poches» deprévalence importantes inconnues jusqu’alors.Solthis s’implique notamment auprès des «grou-pes cibles» puisque l’équipe construit actuelle-ment un projet de prévention chez les «tra-vailleuses du sexe» de Diego-Suarez.

● Recueil des données : avec l’appui de Solthisla région Nord est aujourd’hui la seule à bénéfi-cier d’un système de recueil opérationnel grâce àla mise en place d’un dossier patient informatisé.● Au niveau du laboratoire : Solthis suggèreencore un renforcement des capacités du labora-toire de Diego-Suarez à travers notamment lamise en place de formations plus ciblées, des ses-sions de recyclage des techniciens…● Suivi-évaluation : Des travaux d’évaluationsur le circuit de prise en charge, les plateaux tech-niques, la prise en charge thérapeutique ont étémenés toute l’année. Le développement de cetteactivité courant 2008 constitue une véritablepriorité.● Enfin, Solthis s’est tout particulièrement inves-tie cette année sur le volet épidémiologique àtravers différentes actions :- La mise en place d’une collaboration avec leséquipes de l’ONUSIDA et de l’OMS d’une étudesur les déterminants socioéconomiques et cul-turels de la maladie.- Un travail de recherche et d’analyse plusciblés au niveau socio-comportemental, envue de promouvoir le dépistage auprès desgroupes plus vulnérables.- Au niveau biologique: la visite du Dr Jean-PaulViard (Hôpital Necker) et du Pr Brigitte Autran (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière) venus en appuien décembre dernier a contribué à la mise enplace d’un travail de recherche opérationnellesur la prévalence des sous-types virologiquesdu VIH en lien avec les acteurs locaux. En com-plémentarité , l’équipe Solthis développe uneanalyse virologique sur les résistances. ■

Avec FranckLamontagne,

Responsable Médical

En direct de Diego-SuarezUn modèle de prise en charge régional

● Date de lancement : Déc. 2006● Durée: 2 ans● Lieux d’implantation :

Antananarivo, Province Nord, régions :Diana et Sava.

● Equipe Solthis : 4 personnes

En bref…

Journée Mondiale de Lutte contre le Sida

à Diego-SuarezEn lien avec l’Alliance Française de Diego-Suarez qui a accueilli toute la manifesta-tion, Solthis a participé à l’organisationd’une grande journée de sensi-bilisation sur le VIH/Sida : exposi-tion, conférence sur le VIH parSolthis, concert, dépistages gra-tuits, regroupement des diversesassociations impliquées dans lalutte contre le sida de larégion….

Madame Suzanne,présidente de laFIFAFI de Diana(association de PECpsychosociale) quidécoupe le gâteaudu 1er décembre !

Conférence-débat organisée parSolthis à l'Alliance française de Diego-

Suarez le 1er décembre dernier.

13La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

Nos rapports privilégiés avecles responsables béninois per-mettent aujourd’hui de garan-tir aux malades de la région

que tout sera fait pour qu’ils conti-nuent de bénéficier d’une prise encharge de qualité.Nous avons entendu les appels dessoignants pour prolonger notre colla-boration avec le programme nationalde lutte contre le VIH dans la région.Face à ce constat, nous avons décidé,en accord avec les autorités locales,d’effectuer une mission d’évalua-tion indépendante pour mieuxréfléchir aux résultats de notreintervention et pouvoir ainsi mieuxpréparer une éventuelle deuxièmephase.

Après trois annéesd'activités , notre équipedresse un premier bilan

Depuis le 10 décembre 2004 Solthis est enga-gée dans une action de soutien à deux structu-res de soins dans le département de l’AtacoraDonga au Nord du Bénin. Ces structures sontsituées à Natitingou (hôpital départemental),chef lieu du département et à Tanguiéta (hôpi-tal Saint Jean de Dieu) situé à 45 km au Nord surla route qui mène au Burkina Faso. Cette missionavait un double objectif : servir de «booster» àla politique de santé dans le cadre de la luttecontre le VIH / Sida dans une région délaissée auplan sanitaire et traditionnellement vouée à lamédecine traditionnelle et faire intégrer l’hôpi-tal Saint Jean de Dieu, structure privée qui a euun rôle pionnier dans la prise en charge despatients VIH, dans l’initiative Béninoise d’accèsaux ARV (IBAARV). La prévalence dans cetterégion est de 2 % mais avec de grandes varia-

tions locales pouvant atteindre 4 %.Solthis a signé un accord avec le gouverne-ment Béninois pour qu’au terme de 3 ans, l’hô-pital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, aujourd’-hui officiellement Hôpital de Zone soit recon-nu comme site officiel de traitement pour leVIH et soit complètement intégré à l’initiativeBéninoise d’accès aux ARV avec tous les avan-tages dont bénéficient les patients inclus danscette initiative : gratuité des ARV, gratuité d’unpaquet minimum de suivi incluant les consul-tations et une biologie de base. Ceci a permisde développer une file active de 597 patientsrégulièrement suivis au sein de cet hôpitaldont 131 sont sous traitement ARV. Cetteaction a été renforcée par la mise en place d’unsoutien communautaire efficace avec la créa-tion de deux associations locales : «Union pourmieux vivre» et «Vivre en confiance» .De plus,un centre de dépistage anonyme a été ouverten février 2007 qui accueille environ 50 per-sonnes par mois. Il faut aussi souligner quel’hôpital Saint Jean de Dieu est maintenant enmesure d’effectuer les charges virales ce quidevrait permettre non seulement d’améliorerle suivi des patients mais aussi de faire le dia-gnostic néonatal précoce dans le cadre de laprévention de la transmission du VIH de lamère à l’enfant. Sept sites, en effet, en plus deshôpitaux de Tanguiéta et de Natitingou béné-ficient de cette prévention par tri-thérapieavec la mise en place de l’allaitement protégé(couverture de l’allaitement maternel par unetri-thérapie pour diminuer le risque de trans-mission du VIH. )Pour le reste de la région, au niveau du CHD deNatitingou, soutenu directement par Solthispendant 1 an puis aidé à entrer dans l’IBAARV,la file active suivie est de 121 patients dont 55sous traitement ARV. Cet hôpital, est dans unesituation médicale précaire liée à la fois à desproblèmes internes de gouvernance et à unecarence d’engagement des médecins. Cettesituation est aujourd’hui en voie d’améliora-tion avec la venue sur le site de 3 médecinsdepuis 2 mois : 1 interniste, 1 pédiatre et 1 gynécologue. Cette venue est le fruit desefforts de SOLTHIS qui durant une formationen mai 2007 a fait venir localement la Ministrede la Santé le Pr Flore Gamgbo qui a pris l’en-

gagement formel de remédier à la carence enmédecins donnant suite à ses promesses dansun délai de 2 mois… SOLTHIS a ouvert au seindu CHD un centre d’accompagnementpsychologique, social et nutritionnel pouraider les patients. Ce centre est animé par lesecteur communautaire, il a eu des débuts dif-ficiles du fait de la faiblesse de ce secteur auNord où une importante stigmatisation empê-che les séropositifs pour le VIH d’agir à visagedécouvert.L’ensemble de ces actions a stimulé la prise encharge des personnes vivant avec le VIH, derenforcer le plateau technique et de former lesdifférentes catégories de soignant de la régionau VIH. Le plaidoyer de Solthis avec les autori-tés a beaucoup rapproché le niveau central etle terrain et le nouveau Ministre de la Santé, leDr Tchala Kessile fait du développement decette région une de ses priorités. ■

les programmes

Pr. C. Courpotin Responsable médical

D. da Conceiçao-Courpotin

Chef de mission

Pr.PM. Girard Administrateur et

membre du ComitéScientifique de Solthis

Au BéninLe programme de Solthis au Bénin arrive à sa finen décembre 2007. Depuis six mois, tout a étémis en œuvre pour assurer une transitionefficace début 2008.

Région de l’Atacora-Donga

● Date de lancement : déc. 2004● Durée : 3 ans● Lieux d’implantation : Porto

Novo et région de l’Atacora-Donga(Nord-Ouest du pays).

● Equipe SOLTHIS : 3 personnes

En bref…

les programmes

La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007 •14 •

Sophie Calmettes,Directrice desOpérations, était enGuinée -Conakry du 24septembre au 5 octobre

derniers . Elle retrace avecnous le déroulement de samission .

Sophie, peux-tu nous rappeler les objectifsde cette mission ?La première visite effectuée en mai 2007 nousavait permis de tisser des premiers liens en vued’une installation future. Or, l’objectif de cetteseconde mission était vraiment d’explorerconcrètement nos pistes d’intervention, encapitale et en région.

Comment s’est-elle organisée ? Raconte-nous…Il était important de concevoir ce programmede manière participative, avec les acteurs natio-naux de la prise en charge du VIH, pour quenotre action s’inscrive dans la stratégie natio-nale. Nous avons donc démarré par un atelierde deux jours à Conakry, réunissant lesresponsables institutionnels de la luttecontre le VIH/SIDA ainsi que des praticiensde terrain. Du côté de Solthis, j’étais accom-pagnée de Louis Pizarro et Pierre Teisseire(chef de mission Solthis au Mali). Les échan-ges et les réflexions de ces deux jours nous ontpermis d’identifier les besoins prioritaires dupays en matière de prise en charge du VIH, et deformuler les objectifs et résultatsattendus du programme Solthis.

Avez-vous pu aller en régions ?Oui, bien sûr ! Nous avons ensuite,Pierre et moi, visité les sites pres-sentis pour l’intervention deSolthis : Conakry, la région deBoké et la région de Kankan.Nous avons été accompagnés parle Dr Cissé, Président du ComitéTechnique Médical et représen-tant le Programme National delutte contre le Sida du Ministère dela Santé, et par El Hadj Sano,Responsable de la réponse localedu CNLS.

Quels sont, selon vous, les besoinsprioritaires en Guinée ?La prise en charge médicale est encore trèsconcentrée en capitale. En région, des organi-sations privées internationales sont activesmais leur présence sur le long terme n'est pasgarantie; la décentralisation par le Ministère dela Santé n'a démarré qu'en septembre 2007. Laséroprévalence nationale est de 1,5%, mais elleest estimée à 4% dans les zones minières. Lesprogrammes de prévention de la transmissionde la mère à l'enfant et la prise en chargepédiatrique sont balbutiants, bien en deçà desbesoins de la population . Moins de 25 % despatients nécessitant un traitement y ont accèsaujourd'hui.

Quels seront les grands axesd’intervention de Solthis ?Solthis fournira un appui technique auprès desinstances de cordination nationale sur la priseen charge médicale, et s’impliquera dans l’appuià la décentralisation dans deux régions miniè-res, Boké et Kankan. Sur Conakry, nous appuie-rons le CHU, centre de référence, et cinq centresmédicaux qui seront amenés à développer desactivités de prévention de la transmission duvirus de la mère à l’enfant (PTME) et de prise encharge. Il s’agira de renforcer les capacités desprofessionnels de santé impliqués à tous lesniveaux de la prise en charge médicale despatients : personnel soignant, plateaux tech-niques, système d’approvisionnement. Nousavons ciblé une trentaine de sites de PTME et deprise en charge à soutenir, dont le nombre depatients sous traitement à fin septembre 2007s’élève déjà à plus de 4.000 patients.

Tu as déjà un calendrier de mise en œuvre ?Une convention sera signée entre Solthis, leMinistère de la Santé et le CNLS en début d’an-née 2008. Le démarrage des activités surConakry et Boké est prévu pour le premier tri-mestre 2008. Notre intervention dans la régionde Kankan débutera au second semestre 2008.

Quelle est la durée du partenariatenvisagée ?Le processus de décentralisation de la prise encharge vient tout juste de démarrer. Pour don-ner des résultats pérennes, l’action de Solthisdoit s’inscrire à moyen terme: nous partonsdonc sur un programme de cinq ans.

Quand seront sur le terrain les premiersmembres de l’équipe Solthis Guinée ?Nous finalisons actuellement le recrutementde l’équipe: un chef de mission et un responsa-ble administratif et financier partiront débutjanvier 2008, et ils seront rejoints courantfévrier par un coordinateur médical, qui serabasé à Conakry, et un responsable médicalpour la région de Boké…Nous vous les présenterons dans la prochainelettre en juin ! ■

Solthis bientôt enGuinée-Conakry !

Sophie Calmettes , à gauche de la photo,à l'issue de l'atelier de concertation à Conakry.

A Siguiri (nord du pays).

Réunion d'équipe à Fria, avec le Docteur M. CISSE (Président duComité Médical Technique; à droite sur la photo).

Les actualités Solthis

Solthis a déménagé !Ses nouveaux locaux seront inaugurés le 20décembre prochain à l’issue de son 9 ème

Conseil D’Administration.

– Nouvelle adresse –58 A, rue du dessous des Berges

75 013 ParisTel : +33(0)1 53 61 07 84Fax : +33(0)1 53 61 07 48

Bienvenue …L’équipe Solthis parisienne a accueilli cetautomne:

SophieCALMETTES,au poste deDirectrice desOpérations.

EtEtienneGUILLARD,au poste deResponsablePharmacie.

Les grands rendez-vous

du VIH en 2008

03/08 - 08/08/2008, Mexico, MexiqueXVII Conférence Internationale de l’IAS(International Aids Society)

➧ 19 février 2008

1ère dead-line pour les INSCRIPTIONS etl’envoi des ABSTRACTS !

Pour plus d’informations :www.aids2008.org

08/12 – 11/12/2008,Dakar, SénégalCISMA/ICASA

15ème Conférence Internationalesur le SIDA et les maladies sexuellement trans-missibles en Afrique

Pour plus d’informations :Society For AIDS in Africa : www.saafrica.org

Retour sur...

A suivre la publication prochaine des actes des colloques :

“Femmes et VIH 10 ans après”

30 nov. et 1er déc. 07, Paris, àl'initiative d'Act-Up, MFPF etSida Info Service.

“La santé pour le développement :défis et responsabilités”

Conférence sur les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement - 12 et 13 décembre 2007, Paris.Action For Global Health, Médecins du Monde.

Pour plus d’informations :www.actionforglobalhealth.eu

A lire, relire ou découvrir…

The AIDSPandemic :The Collision ofEpidemiologyWith PoliticalCorrectness by James Chin (Paperback)(Oxford-Radcliffe2007)

28 stories ofAIDS in Africa by StephanieNolen

IKAMBERE ET LAVIE QUOTIDIENNEDES FEMMESTOUCHÉES PAR LEVIH/SIDAEtude réalisée parl'AssociationIkambere"La MaisonAccueillante",sous la direction deBernadetteRwegera.

Et bien entendu… le RapportUNAIDS 2007 Avec les dernières donnéesépidémiolo-giquesmondiales.

Consultable en ligne :http//www.unaids.org

15La lettre de Solthis • n°5 • Décembre 2007

À la Une !

Sophie a commencé par trois années de ter-rain avec Action Contre la Faim, commeResponsable Administration-Finance, auLibéria, au Tchad et en Afghanistan. Quittantl’urgence pour le développement, elle aensuite travaillé au siège de GroupeDéveloppement comme Responsable deprogrammes de microfinance et d’appui àl’économie paysanne pour l’AmériqueLatine. Son intérêt pour le domaine de lasanté et les enjeux de développement liésau VIH/Sida l’ont naturellement amenée versSolthis, où elle apportera son savoir-faire enmatière de coordination de projet et desuivi-évaluation.

Après son externat à la Pitié Salpêtrière ausein du service de Maladies Infectieuses etTropicales, son Master en recherche sur l’en-vironnement et la santé… Etienne se spécia-lise en 2004 et 2005 en pharmacie humani-taire avec des expériences à Haïti et enEquateur .De 2005 à 2007, afin de renforcer ses compé-tences, son parcours le mène en pharmaciehospitalière entre les hôpitaux Cochin,l’Hôtel Dieu et Bichat où il mettra à jour sesconnaissances sur le VIH. Il a rejoint Solthis le1er novembre dernier où il sera amené à pas-ser beaucoup de temps sur le terrain…

l’équipe

Directeurs de la publication :Prs Christine KATLAMAEt Gilles BRÜCKERDirecteur exécutif : Louis PizarroRédactrice en chef : Nolwenn BodoConception, réalisation & impressionsur papier recyclé : MagigraphiPhoto de couverture : © Andres KoryzmaPhotos : tangi.ch pour Solthis

(sauf autre mention).L'intégration des photos des personnes ne doit enaucun cas être interprétée comme une indicationde leur état de santé. Touts droits réservés, l'utilisa-tion de tout ou partie du document n’est possiblequ' à condition d'en citer la source.

Notre partenaireLa Fondation Bettencourt Schueller consacre l’essentiel de ses effortsà la recherche médicale, la lutte contre les pandémies, et plus particuliè-rement le Sida. La Fondation soutient Solthis depuis sa création enjuillet 2003. Pour plus d’informations : www.fondationbs.org

SOLTHIS58 A rue du Dessous des Berges75 013 Paris, FranceTél. : + 33(0)1 53 61 07 84 Fax : + 33(0)1 53 61 07 48

Pour toute demande d’ [email protected] - www.solthis.org

DR

Les membres fondateursPr Christine KATLAMA, Présidente - Pr Gilles BRUCKER, TrésorierPr Brigitte AUTRAN, Secrétaire Générale - Pr Patrice DEBRE, Vice Président.

Les permanents à ParisDr Louis PIZARRO, Directeur généralSophie CALMETTES, Directrice des Opérations Dr Cécilia PIZZOCOLO, Responsable médicaleNolwenn BODO, Directrice de la CommunicationEtienne GUILLARD, Responsable PharmacieChristophe GUEDON, Responsable administratif et financier Corine NICOUE, Assistante de programmeErwan BAETE, Assistant administratif.

Les acteurs sur le terrainAu Mali : (à Bamako) Pierre TEISSEIRE, Chef de mission (à Ségou) Dr Alain AKONDE, Responsable médicalDr Alamako DOUMBIA , Médecin chargé de la décentralisationDr Aminata TIEBA TRAORE, Responsable volet PTME régionAmbroise DEMBELE, Responsable administratif et financierDjouma SANOGO, Secrétaire-comptableMary SISSOKO, Assistant logistique.Au Niger : (à Niamey) Stéphanie TCHIOMBIANO, Chef de missionSanata DIALLO, Responsable médicaleFabrice de SAINTE MARIE, Responsable administratif et financierDr Roubanatou MAÏGA, Responsable volet PTMEHadiza BAOUA, Responsable Observance(à Zinder) Dr Charlotte DEZE, Responsable médicale de régionDr Doumbia ALAMAKO, Médecin chargé de la décentralisationDr Ibrahim HADIZATOU, Responsable volet PTME région Fatimata SABO, Assistante programme ZinderAu Bénin : Denis da CONCEIÇAO, Chef de Mission Pr Christian COURPOTIN, Responsable médicalAntoine MESSANH, Responsable administratif Madagascar : Sophie ROYER: Chef de missionDr Franck LAMONTAGNE, Responsable médicalCatherine SCOTTO: Responsable administrative et financière.Honoré RANDRIANARIJAONA, Assistant administratif

Conseil d’AdministrationPr Brigitte AUTRAN, Pr Jean-François BERGMANN, M. Armand de BOISSIÈRE, Pr Gilles BRÜCKER,Pr Vincent CALVEZ, Pr Patrice DEBRÉ, Pr Pierre-Marie GIRARD, Pr Christine KATLAMA, M. Patrice deMAISTRE, M. Jean-François SAUVAT, M. Jean-Pierre VALERIOLA, Pr Florence WEBER.

Groupe de travail Françoise AEBERHARD, Pr Brigitte AUTRAN, Dr Elie AZRIA, Dr Catherine BONNAUD, Pr OlivierBOUCHAUD, Pr Elisabeth BOUVET, Dr Guillaume BRETON, Pr Vincent CALVEZ, Dr Ana CANESTRI,Dr Guislaine CARCELAIN, Pr Christian COURPOTIN, Pr Patrice DEBRÉ, Pr Marc DOMMERGUES,Dr Serge EHOLIÉ, Dr Arnaud FONTANET, Pr Pierre-Marie GIRARD, Pr Jean-Marie HURAUX,Pr Vincent JARLIER, Dr Bernard JAROUSSE, Dr Roland LANDMAN, Dr Delphine LE MERCIER, YoannMADEC, Dr Anne Geneviève MARCELLIN, Dr Vanina MEYSSONNIER, Dr Gilles PEYTAVIN, Dr GillesRAGUIN, Sophie-Marie SCOUFLAIRE, Dr Aliou SYLLA, Dr Tuan TRAN-MINH, Dr Roland TUBIANA.