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COMMISSION EUROPÉENNE DIRECTION GÉNÉRALE DE L’AGRICULTURE Direction G. Analyses économiques et évaluation G.1. Analyses et conception d'ensemble Document de travail de la DG Agriculture Situation agricole du Portugal

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COMMISSION EUROPÉENNEDIRECTION GÉNÉRALE DE L’AGRICULTURE

Direction G. Analyses économiques et évaluationG.1. Analyses et conception d'ensemble

Document de travail de la DG Agriculture

Situation agricole du Portugal

PRÉFACE

Le présent document de travail a été préparé par la DG Agriculture comme rapport deréférence en accompagnement du “Rapport de la Commission sur la situation del’agriculture portugaise”, publié sous forme de Communication de la Commission auConseil et au Parlement européen [COM(2003) 359 final].

Les analyses présentées dans le rapport ont été effectuées par Francesco De Rose, NadiaGargano et Ramiro Saez, avec l’aide d’Angela Winkelhorst, de Mark Cropper et deBruno Buffaria. Le personnel de la DG Agriculture a ajouté des commentaires. Lesauteurs acceptent toute la responsabilité des erreurs qui pourraient subsister dans le texte.

I

TABLE DES MATIÈRES

1. PRÉSENTATION ÉCONOMIQUE............................................................................1

1.1. Chiffres économiques clés .................................................................................1

1.2. L’agriculture dans l’économie ...........................................................................5

2. PRODUCTION AGRICOLE.......................................................................................7

2.1. Valeurs aux prix à la production et aux prix de base.......................................10

2.2. Production agricole par région.........................................................................12

3. PRODUCTION ET CONSOMMATION..................................................................17

3.1. Cultures arables................................................................................................17

3.2. Autres cultures .................................................................................................21

3.3. Secteur animal..................................................................................................23

3.4. Limitations de la production ............................................................................27

4. UTILISATION DES TERRES ..................................................................................29

5. STRUCTURES DES EXPLOITATIONS .................................................................30

5.1. Exploitations agricoles.....................................................................................30

5.2. Main-d’œuvre ..................................................................................................35

6. PRODUCTIVITÉ ET REVENU AGRICOLE ..........................................................37

6.1. Productivité......................................................................................................37

6.2. Revenu agricole ...............................................................................................39

6.2.1. Différences entre régions ...................................................................42

6.2.2. Différences par orientation de production. ........................................43

6.2.3. Rôle des subventions dans les revenus ..............................................44

7. ÉCHANGES DE PRODUITS AGROALIMENTAIRES..........................................45

7.1. Principaux partenaires des échanges agroalimentaires du Portugal.................46

7.2. Importations et exportations par produit..........................................................47

7.3. Produits à forte valeur ajoutée contre produits à faible valeur ajoutée............49

8. EFFETS DE LA PAC SUR LA COHÉSION AU PORTUGAL...............................51

8.1. Les Conclusions des précédents rapports sur la cohésion................................51

8.2. Financement du FEOGA..................................................................................53

8.3. FEOGA, section “Orientation”, et développement rural .................................54

8.3.1. La section “Orientation” ....................................................................54

8.3.2. Développement rural (section “Garantie”) ........................................56

II

9. TRAITEMENT DIFFÉRENTIEL DE L’AGRICULTURE PORTUGAISEDANS LA PAC .........................................................................................................58

9.1. De la candidature à l’adhésion.........................................................................58

9.1.1. L’agriculture au moment de l’adhésion .............................................59

9.2. Le cadre institutionnel de l’adhésion et de la transition (1986-1993)..............61

9.2.1. Les dispositions agricoles du Traité d’adhésion ................................61

9.2.2. Adaptation des dispositions agricoles................................................64

9.2.3. Le premier paquet structurel de l’Union européenne.........................65

9.3. Intégration de fait à partir de 1993...................................................................65

9.3.1. La réforme de la PAC ........................................................................66

9.3.2. Le marché unique...............................................................................68

9.3.3. Autres mesures...................................................................................69

1

1. PRÉSENTATION ÉCONOMIQUE

1.1. Chiffres économiques clés

Le Portugal est l’une des plus petites économies européennes avec un PIB de l’ordrede €122,9 milliards d’euros en 2001, soit un peu moins de 1,4 % de l’économieeuropéenne.

Après une période de récession en 1993, l’économie a progressé au taux annuelmoyen de 3,3 %, ce qui est très au-dessus de la moyenne communautaire (Figure1.1). Cette croissance est intervenue dans le contexte d’une faible inflation et d’unebaisse du taux de chômage (4 % environ). Le déficit public global s’est élevé enmoyenne à 3,3 % du PIB pendant cette période (Ecofin, 2001)1. Par rapport auxautres pays de la cohésion, à l’exception de l’Irlande, le Portugal a enregistré desniveaux plus élevés de croissance économique depuis le milieu des années quatre-vingt dix alors que les résultats de l’économie portugaise se sont dégradés depuis2000 (Figure 1.1).

Le taux de croissance global s’est ralenti, les prix à la consommation ont augmentéet le déficit public s’est creusé fin 2001 et en 2002. La croissance économique s’estralentie pour passer à 1,6 % en 2001 et à 0,5 % en 2002, taux le plus bas de l’Unioneuropéenne (Tableau 1.1). Depuis 2001, le ralentissement de la demande s’estaccompagné d'un assouplissement du taux d’inflation depuis la fin de l’année 2001.Au cours de cette année, le taux d’inflation du Portugal a été de 4,4 %, ce qui estnettement supérieur à la moyenne européenne.

Étant donné l’importance déterminante du commerce du Portugal avec l’Unioneuropéenne, le cycle économique portugais est en meilleure corrélation avec le cyclede l'économie européenne, bien que la volatilité du PIB portugais soit plus élevée.Au cours des prochaines années, les taux de croissance seront affectés par lesrésultats des autres économies européennes, notamment ceux de l’Allemagne et del’Espagne (Ecofin, 2003)2. Le renforcement de l’environnement extérieur pourraitcontribuer à la reprise dans les années à venir, mais la faiblesse actuelle de l’activitééconomique de l’Union européenne limite considérablement les perspectives decroissance du Portugal.

1 Ecofin, 2002, Rapport sur la mise en oeuvre des grandes orientations des politiques économiques

pour 2000, Bruxelles

2 Ecofin, 2003, Prévisions économiques du printemps 2003, Bruxelles

2

Figure 1.1: Croissance économique du Portugal et des autres pays de la cohésion(1980-2002)

-2

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4

6

8

10

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1980

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1991

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1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

en %

GRECEIRLANDEPORTUGALESPAGNEUE-15

Source: IMF

Tableau 1.1:

Principaux indicateurs économiques de l’économie portugaise (1990-2002)1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

69 675 72 673 74 049 73 470 72 941 75 632 78 102 81 646 85 432 88 950 92 225 94 898 95341Variation annuelle en pourcentage (prix réels)

4.0 4.4 1.1 -2.0 1.0 4.3 3.5 4.0 4.6 3.8 3.7 1.6 0.5

Ecart par rapport aux niveaux de croissance de l'UE

-0.2 -1.7 -1.8 1.9 1.9 1.5 1.7 1.0 0.2 0.1 -0.6

Variation annuelle en pourcentage (prix réels) 13.3 11.4 8.9 5.9 5 4 2.9 1.9 2.2 2.2 2.8 4.4 3.7

Ecart par rapport à la zone euro 7.3 5.3 2.6 2.3 1.6 0.7 0.3 1.1 1.1 0.7 2.1 1.4

Total dépenses 42.1 45.1 46.2 47.8 46 45 45.8 44.8 44.1 45.3 45.2 46.4 46.2Total revenus 35.5 37.5 41.5 39.7 38.3 39.6 41 41.2 41 42.4 42.3 42.1 43.5Dette brute consolidée 58.3 60.7 54.4 59.1 62.1 64.3 62.9 59.1 55 54.3 53.3 55.6 58.1Importations (millions d'ECU/€) 19304 21314 23388 20676 22748 24926 27724 30911 34283 37503 43255 44053 40654Exportations (millions d'ECU/€) 12637 13041 14041 13175 15102 17406 19375 21112 22108 23021 26371 27196 26964

Balance commerciale en % du PIB -12.5 -13.1 -12.4 -10.7 -10.6 -8.3 -8.4 -9.4 -11 -12.3 -13.6 -12.7 -9.7

Afflux (millions d'ECU/€) 1521 1294 1057 506 1173 2186 2807 1158 6998 6718

Intégration commerciale de l'IED21.4 0.9 0.8 0.6 1 2.1 2.7 1.9 6.7 6.3

Total - milliers 9899 9919 9963 9974 9998 10027 10056 10089 10129 10174 10231 10299 10348Variation annuelle ( %) -0.4 0.2 0.4 0.1 0.2 0.3 0.3 0.3 0.4 0.4 0.6 0.7 0.5

Prix euro 1995 7672 7326618 8039 7870 7930 8240 8510 8820 9180 9490 9790 9880 9880

Prix courants du marché et SPA (EU-15=100) 61.3 65 65.8 68.1 69.5 69.8 70.1 73.4 72.2 72.2 68.4 69.1 69.2

Taux de chômage 4.8 4.2 4.3 5.6 6.9 7.3 7.3 6.8 5.1 4.5 4.1 4.1 5.1Taux d'emploi 68.2 69.7 67.9 66 64.7 63.8 63.9 65.2 66.6 67.4 68.2 68.7Création d'emploi (variation annuelle % )

1.7 2.8 -1.6 -2 -1 -0.7 1.6 1.6 2.7 2.2 1.7 1.4 0.2

Source: Eurostat1 données provisoires pour 20022 Valeur moyenne des entrées et sorties de l'investissement étranger direct divisée par le PIB, multipliée par 100

Commerce

Investissement étranger direct

PIB (millions € en prix 1995 )Principaux indicateurs économiques

Croissance économique

Taux d'inflation

Comptes du secteur public (en % du PIB)

Indicateurs de population et de main-

Population

PIB par habitant

Marché de l'emploi

3

Le commerce extérieur3 représente environ 55 % du PIB du Portugal. En 2002, sonvolume était estimé à 67 milliards d’euros. L’Union européenne représentait plus de77 % du commerce total du Portugal en 2002, et l’Allemagne, l’Espagne, la Franceet le Royaume Uni étaient ses principaux partenaires commerciaux. Les principauxpartenaires commerciaux n’appartenant pas à l’Union européenne comprennent lespays de l'OPEP et de l’AELE, les États-Unis et le Japon. Le déficit commercial duPortugal était estimé à 13,7 milliards d’euros en 2002.

Au cours des dix dernières années, le Portugal a bénéficié d’importantsinvestissements étrangers directs, dont 80 % de l’Allemagne, de l’Espagne et de laFrance. L’importance des investissements étrangers directs a progressé rapidementau cours des dernières années. Toutefois, le Portugal ayant actuellement lacompétitivité la plus faible des États membres de l’Union européenne, on peut sedemander s’il va conserver son attrait pour les investisseurs (Ecofin, 2001). LePortugal a bénéficié d’investissements de l’UE, qui représentent actuellement 3 %environ de son PIB sous forme de fonds de développement structurel. Cela a permisde financer l’amélioration de l’infrastructure du Portugal mais la modernisation del’industrie et de l’agriculture est lente.

Mis à part les facteurs commerciaux, les investissements à long terme et laconsommation privée sont deux autres déterminants importants qui ont des effetssensibles sur le cycle économique. Au cours des dix dernières années, les dépensesde formation de capital fixe ont de plus en plus contribué au processus de rattrapage,avec une croissance plus rapide que le PIB portugais, alors que les dépenses desménages suivent de plus près la moyenne de l’économie intérieure globale. Les deuxéléments de la demande globale sont relativement plus importants au Portugal quepour l’ensemble de l’Union européenne. Toutefois, la croissance à la fois del'investissement et des dépenses de consommation s’est ralentie à la fin des annéesquatre-vingt dix, pour devenir négative à partir de 2001 (Figure 1.2).

3 Importations plus exportations

4

Figure 1.2: Taux annuels de croissance des composantes de la demande globale portugaise(1990-2002)

-10.0

-5.0

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5.0

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1996

1997

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1999

2000

2001

2002

en %

PIBConsommation privéeConsommation publiqueFormation brute de capital fixe

Source: Dg AGR I elaborations - Eurostat

Le Portugal a réalisé des progrès considérables pour élever son niveau de vie auniveau de celui de ses partenaires européens. Le PIB par habitant sur la base de laparité des pouvoirs d’achat est passé de 51 % de la moyenne européenne en 1985, àplus de 61 % en 1990, jusqu’à 69,2 % en 2002. La tendance à rattraper le retard s’estralentie ces dernières années, et notamment la position des régions en retard commel’Alentejo, Centro and Norte s'est dégradée par rapport aux moyennes européennes.La région portugaise la plus riche est celle de la capitale, Lisboa e Vale do Tejo,dont le PIB par habitant est inférieur de 10 % au PIB par habitant de l’UE15. Dansles îles de l’Atlantique, la situation est également en train de s’améliorer (Tableau1.2).

Tableau 1.2: PIB par habitant en parités de pouvoir d’achat (UE15=100)

1995 2000Norte 59 56Centro 57 54.2Lisboa e Vale do Tejo 90.7 90.9

Alentejo 59.2 54.5Algarve 71.7 66Açores 51.5 51.7Madeira 66.2 74.4Source: Eurostat

5

Le chômage reste peu élevé, avec 4 %, soit près de la moitié de la moyenneeuropéenne. Le taux de chômage a commencé à décliner à partir de 1997 pour chuterde manière plus marquée entre 1999 et 2001. L’emploi total a augmenté depuis1996, avec une progression du taux d’emploi qui est passé à 68,7 % en 2001. Cettetendance a contribué à une légère accélération des coûts salariaux et de la main-d'œuvre, notamment dans le secteur des services. Toutefois, le marché de l’emplois’est rapidement dégradé fin 2002, où le taux de chômage a grimpé à 6,2 % auquatrième trimestre (2 % de plus que l’année précédente). Cela correspondglobalement à une décélération prononcée de la création d’emploi, qui est passée de1,4 % en 2001 à 0,2 % en 2002. La croissance de la productivité n’a quepartiellement compensé les récentes augmentations de salaires, ce qui a entraîné uneaugmentation du coût unitaire de la main-d’œuvre pour l’économie totale trèssupérieure à celle de la zone euro (Ecofin, 2003).

La raison principale du faible niveau et de la faible croissance de la productivité dela main-d’œuvre au Portugal vient probablement du niveau insuffisant d’éducationet de formation professionnelle.

1.2. L’agriculture dans l’économie

Au fil des ans, l’importance de l’agriculture dans l’économie portugaise a diminuécomme dans tous les pays industrialisés, mais elle reste élevée par rapport auxmoyennes enregistrées pour l’Union européenne.

La part de l’agriculture dans le PIB national a reculé de plus de 3 % entre 1988 et2001, pour revenir à 2,8 % en 1999-2001. La valeur ajoutée agricole est beaucoupplus irrégulière que la valeur ajoutée brute globale et, de fait, la production totale del’agriculture portugaise est l’une des plus irrégulières de l’Union européenne.

Comme dans les autres États membres de l’Union européenne, l’importance del’emploi primaire lié à l’agriculture et aux ressources naturelles a décliné, passant de21 % en 1988-90 à 10 % de la main-d’œuvre actuelle (Tableau 1.3). La relationentre l’emploi agricole et le PIB total est négative car les baisses du PIB se sontaccompagnées d’un ralentissement de la diminution de la main-d’œuvre agricole.

La contribution de l’agriculture à la formation de capital représente moins de 1 % dela formation brute de capital fixe totale, et elle suit une tendance à la baisse à longterme. L’importance de la consommation alimentaire dans la consommation finaleest également en baisse, et s’élève à 22,5 % pour la période 1999-2001. L’inflationest très nettement influencée par l’évolution du prix des denrées alimentaires,comme le montrent les événements de 2000, où les intempéries ont eu un effetnégatif sur l’offre de denrées alimentaires fraîches, ce qui a provoquél’augmentation de l’indice des prix à la consommation.

Le commerce agricole a augmenté mais moins rapidement que le commerce global.En 1988-1990, la part du commerce agricole représentait 7,8 % du commerce totalalors qu’en 2000-2002, cette part était redescendue à 6 %.

6

Tableau 1.3: Importance de l’agriculture dans l’économie portugaise (1988/90 - 1999/2001)

millions d'euros en prix 1995

part dans le PIB total

Unités de travail annuel (1000)

part dans l'emploi total

millions d'euros en prix 1995

part dans la consommation

finale totale

millions d'euros en prix 1995

part dans la FBCF totale

Commerce agricole (imp. plus exp. à prix

courants)

Part de l'agriculture

dans le commerce total

1988-90 3732.2 5.0 978.2 21.9 12015.8 27.7 234.4 1.7 2185.2 7.81994-96 3988.7 3.6 667.8 14.7 13555.9 24.9 231.1 1.2 3185.6 7.51999-20011 3798.4 2.8 502.5 10.2 14626.3 22.5 265.4 0.8 4159.8 6.0Source: Eurostat1 moyenne 1999-2000 pour la consommation alimentaire; moyenne 2000-2002 pour les chiffres du commerce2 Les parts de l'agriculture ont été calculées en tenant compte des prix courants

Commerce agricoleValeur ajoutée brute agricole Emploi Consommation de produits alimentaires, de tabac et de

Formation brute de capital fixe agricole

En 2001, l’industrie alimentaire représentait 5 % du PIB portugais et employait2,3 % de la population active. Ces pourcentages sont légèrement inférieurs à ceux de1996, qui étaient de 5,8 % et 2,5 % respectivement. Toutefois, le rapport entre cesdeux indicateurs n’a pas changé de manière significative, ce qui indique une stabilitéde la productivité de la main-d’œuvre dans ce secteur.

Au Portugal, 40 % de la population totale réside dans des régions à prédominancerurale. C’est pourquoi la question du maintien ou de l’amélioration de lacompétitivité des zones rurales est primordiale, et l’agriculture et l’industrieagroalimentaire jouent un rôle important à cet égard.

L’importance de l’agriculture est très variable selon les régions (Tableau 1.4). Entermes d’emploi, l’agriculture est particulièrement importante dans la région Centro,alors qu’en termes de valeur ajoutée, c’est l’Alentejo qui arrive en tête, avec unpourcentage supérieur à 10 %. La région où l’agriculture a le moins d’importancedans l’économie est celle de Lisboa e Vale do Tejo, où sont concentrés les vergers etles vignobles les plus productifs de tout le Portugal.

Tableau 1.4: Importance de l’agriculture au niveau régional en %

Part de l'agriculture dans l'emploi total 1

(2001)

Part de l'agriculture en valeur ajoutée brute (1999)

Norte 14.1 2.8Centro 33.1 4.1Lisboa e Vale do Tejo 5.2 2.0

Alentejo 15.8 10.5Algarve 11.1 4.3Açores 14.6 8.4Madeira 12.7 1.9Source: Eurostat1 Comprend la pêche

Les paragraphes suivants exposent de façon détaillée les principales caractéristiqueset les éléments nouveaux survenus dans l’agriculture portugaise, depuis l’adhésiondu Portugal en 1986.

7

2. PRODUCTION AGRICOLE

Au cours de la période 1986-1995, la production agricole portugaise a diminué, en valeurréelle, de 3,1 % par an4. Le déclin de la production agricole portugaise s’est ralenti entre1995 et 2001 à un niveau de 1,6 % par an, soit un peu moins que la moyenne européenne(2,2 % par an). Aussi, la part de l’agriculture portugaise dans la production agricole totalede l’Union européenne a légèrement augmenté, passant de 2,0 % en 1995 à 2,2 % en2001. Depuis l’adhésion, la croissance de la production agricole intérieure a été plusfaible que celle de l’offre alimentaire, ce qui a creusé le déficit commercial ou, end’autres termes, a diminué le degré d’autoapprovisionnement (Figure 2.1).

Figure 2.1: Production agricole portugaise totale et degré d’autoapprovisionnementdes produits agricoles (1988-2001; prix courants)

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Prod

uctio

n ag

ricol

e (m

illio

ns E

CU

)

68

70

72

74

76

78

80

82

degr

é d'

auto

appr

ovis

ionn

emen

t

agricultural output

degree of self-sufficiency

Source: DG Agri calculations - Eurostat, Comext data

Note: Le degré d'autoapprovisionnement est calculé comme le rapport entre la production nationale et l'offre alimentaire totale(la production comprenant les stocks nets plus les importations nettes)

production agricole

degré d'auto-approvisionnement

Au cours de la période 1990-2001, le volume de la production végétale a diminué de0,3 % par an, alors que le volume de la production animale finale a connu une hausse de1,5 % en moyenne. Les diminutions des volumes de production ne signifient cependantpas que la part de la valeur de la production végétale dans la production agricole adiminué. En effet la diminution de la valeur réelle de la production a été plus importantedans les secteurs animaux, (3,5 % contre 2,6 % de diminution moyenne de la valeur réellede la production végétale sur la période 1990-2001). En conséquence, la part de laproduction végétale finale dans la valeur de la production agricole est aujourd'huisupérieure à ce qu'elle était il y a dix ans (Figure 2.2).

4 Dans ce chapitre, les variables sont mesurées en prix de base, qui sont le résultat de la somme des

subventions nettes pour les produits plus les aides aux producteurs.

8

Figure 2.2: Part de la production végétale et de la production animaledans la production portugaise totale (1986-2001)

35

40

45

50

55

60

65

1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

en %

CROP OUTPUT ANIMAL OUTPUT

Source: DG Agri calculations - Eurostat data

PRODUCTION VEGETALE PRODUCTION ANIMALE

La production végétale a été moins régulière que la production animale au Portugal, enraison de l’influence des conditions climatiques sur les cultures les plus importantes, etnotamment sur la production vitivinicole. La production agricole totale du Portugal est laplus irrégulière des pays du sud de l’Union européenne (Figure 2.3).

Figure 2.3: Variations annuelles en pourcentage de la production agricole dans les paysméditerranéens de l’Union européenne (1988-2001; prix constants 1995)

-15

-10

-5

0

5

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20

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

EU15 Greece Spain Italy Portugal

Source: DG Agri calculation - Eurostat data

UE-15 Grèce Espagne Italie Portugal

9

Le vin, les fruits et les légumes sont les trois cultures végétales les plus importantes,puisqu’elles représentent près d’un tiers de la valeur totale de la production agricole.Dans le secteur des fruits et légumes frais, des hausses ont toutefois été enregistrées en cequi concerne la production d’agrumes et, dans une moindre mesure, de tomates. Depuis1993, la part du vin, des légumes et des fruits a progressé dans la production agricoleportugaise.

S'agissant des céréales, la production a tendance à diminuer pour de nombreux produits àl'exception du maïs et du blé dur pour lesquels les évolutions enregistrées sont positives.Malheureusement, pour le blé dur, ces développements positifs en termes de superficieset de production semblent n'avoir été que faiblement exploités par l'industrieagroalimentaire. D'autres évolutions intéressantes ont été observées dans les secteurs duriz et du tabac, qui ont connu des hausses significatives de leur production alors que,parmi toutes les cultures arables de moindre importance au Portugal, c'est la betteravesucrière, dont le niveau de production de départ était très bas, qui a enregistré laprogression la plus forte.

Dans le secteur animal, les productions de lait, de porcins, de volailles et de bovinsreprésentent, dans l'ordre décroissant, les activités les plus importantes. Le volume de laproduction porcine a connu une croissance importante alors que la production de volaillesse développe rapidement au détriment de la production bovine. Par ailleurs, en 2001, lemarché des viandes bovines ne présentait toujours aucun signe majeur de reprise après lacrise de l'ESB, qui a eu une incidence importante sur la production portugaise. En effet,malgré le léger dépassement des demandes de primes à la vache allaitante et de primesspéciales aux bovins mâles, le recul de la production bovine est la principale explicationde la diminution de la part de la production animale dans la production agricole totale auPortugal, conséquence de cette crise.

A l’inverse, la part des volailles dans la production totale est plus élevée qu’il y a dix ans.La part de la viande de porc a légèrement reculé. Au cours des dernières années, lademande de viande de porc et de volaille a continué à progresser mais, entraînant unehausse des prix réels à la production pour la viande de porc, l’évolution des prix réels desvolailles a été moins favorable, ce qui a provoqué une chute de la valeur réelle de laproduction. Sur la période 1993-2001, la consommation de volailles a augmenté de 37 %et la consommation de viandes de porc de 29 %.

L'expansion du secteur porcin et des volailles a eu une incidence positive sur la demanded'aliments pour animaux. Le secteur des cultures arables portugais n'ayant pu fournir levolume requis, cette croissance de la demande a été satisfaite par une augmentation desimportations, ce qui a entraîné une réduction du degré d’autoapprovisionnement pour lescéréales de 5 % depuis le début des années quatre-vingt dix. En outre, le degréd’autoapprovisionnement pour tous les principaux types de viandes s'est égalementdégradé puisqu'il a atteint des niveaux inférieurs à 100 % au cours des dernières années.

Dans le secteur laitier, une augmentation constante des volumes de production a étéobservée au cours de la dernière décennie bien que la crise de l'ESB ait été à l'origine decertaines perturbations au niveau de la production au cours des deux dernières années. Siles résultats économiques dans le secteur du lait n'ont pas connu de développementsignificatif malgré une augmentation des prix au cours des dernières années, le lait estl'un des rares « secteurs animaux » dont la part dans la production agricole portugaise aaugmenté.

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2.1. Valeurs aux prix à la production et aux prix de base

Les variables des revenus et de la production agricoles peuvent être mesurées enprix à la production ou en prix de base, ces derniers représentant la somme des prixà la production et des aides directement attribuables à un produit spécifique, commeles aides du secteur des COP (céréales, oléagineux et protéagineux) ou du secteurbovin. L’analyse de la différence entre les deux types de mesure révèle descaractéristiques intéressantes de l’agriculture portugaise par rapport à l’évolution dela PAC.

Entre 1993/1995 et 1999/2001, la production agricole globale en prix à laproduction en termes réels a reculé au taux annuel de 1,2 %. La production végétalea augmenté de 0,6 % par an alors que la production animale a diminué de 2,7 %.Pour l’ensemble de l’UE, la production totale a diminué de 1,3 %, la productionvégétale de 0,8 % et la production animale de 2,3 %.

Si l’on utilise les prix de base, la production agricole globale du Portugal en termesréels a diminué de 1,0 %, la production végétale a augmenté de 0,4 % et laproduction animale a diminué de 2,6 %. Dans l’UE, la baisse a été de 0,9 % pour laproduction totale, de 0,4 % pour la production végétale et de 2,0 % pour laproduction animale.

Il faut toutefois souligner que, en volume, la production totale a progressé de 1,6 %au Portugal et de 1,4 % dans l’Union européenne. Il convient de souligner toutparticulièrement le fait que la production animale, dont la croissance en termes réelsest négative, a augmenté en volume de 2,4 %, ce qui est une indication très claire del’évolution négative des prix.

En effet, les prix réels à la production ont diminué de 2,3 % pour la productiontotale, mais de 1,3 % pour la production végétale et de 3,6 % pour la productionanimale. Les prix réels à la production ont également diminué dans l’Unioneuropéenne (au taux global de 2,4 %), mais les prix de la production végétale ontbaissé davantage que les prix de la production animale (2,6 % et 2,3 %respectivement). On peut observer les mêmes traits généraux dans l’évolutionglobale des prix de base réels.

Les principales différences entre l’évolution de la production agricole du Portugal etcelle de l’Union européenne peuvent se résumer de la manière suivante:

� La production agricole portugaise diminue un peu moins rapidement que laproduction européenne en termes de prix réels à la production mais un peu plusrapidement en termes de prix de base réels;

� La production végétale augmente modérément au Portugal et diminue dans l’UE;

� La production animale réelle diminue au Portugal plus rapidement que dansl’Union européenne;

� En termes de volume la production a augmenté un peu plus rapidement auPortugal que dans l’Union européenne;

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� Les prix réels ont baissé moins rapidement au Portugal que dans l’Unioneuropéenne en ce qui concerne la production végétale et plus rapidement pour laproduction animale.

Le Tableau 2.1 illustre l’évolution de la composition de la production agricole entre1993/1995 et 1999/2001, aux prix à la production et aux prix de base.

Tableau 2.1 – Parts des produits (%) en valeur de la productionaux prix à la production et aux prix de base

(1993/1995 - 1999/2001; prix courants)

1993-95 1999-2001 % variation 1993-95 1999-2001 % variationProduction végétale 56.0 59.7 6.6 55.4 59.2 6.8Céréales 8.3 6.7 -19.9 5.6 4.0 -28.6 Blé et épeautre 2.2 1.7 -24.6 1.4 0.6 -54.6 Blé tendre 1.9 0.7 -63.7 1.2 0.3 -74.4 Blé dur 0.2 0.9 281.0 0.1 0.3 156.3 Seigle 0.3 0.2 -38.0 0.2 0.1 -48.7 Orge 0.4 0.1 -76.1 0.3 0.1 -81.0 Avoine 0.3 0.3 -1.1 0.2 0.2 -30.3 Maïs en grains 3.8 3.5 -7.1 2.4 2.3 -6.7 Riz 1.1 0.9 -18.6 1.0 0.8 -18.9 Autres céréales 0.3 0.1 -65.4 0.2 0.1 -70.6Cultures industrielles 2.3 2.0 -12.4 1.2 1.4 15.6 Oléagineux 1.1 0.4 -64.0 0.2 0.1 -58.2 Protéagineux 0.6 0.5 -14.4 0.6 0.5 -17.0 Tabac 0.2 0.3 36.5 0.0 0.0 47.6 Betterave sucrière 0.0 0.3 660.4 0.0 0.3 684.7Plantes fourragères 5.6 5.1 -7.9 6.0 5.5 -8.8Légumes 17.1 18.6 9.1 18.4 19.8 7.2 Légumes frais 12.3 12.6 2.2 13.3 13.3 0.0 Plantes et fleurs 4.7 6.0 27.1 5.1 6.4 26.0 Pommes de terre 4.0 2.3 -43.8 4.4 2.4 -44.8Fruits 10.6 13.3 25.4 10.8 13.4 23.7 Fruits frais 5.7 6.8 19.9 6.1 7.3 18.7 Agrumes 1.6 2.1 29.2 1.7 2.2 27.7 Fruits tropicaux 0.5 0.6 3.8 0.4 0.4 -5.7 Raisins 2.2 3.2 42.6 2.4 3.4 40.7Vin 6.4 10.4 61.9 7.1 11.3 59.0Huile d'olive 1.6 1.2 -25.6 1.7 1.3 -26.5Autres produits végétaux 0.1 0.2 19.2 0.1 0.2 17.8Production animale 43.9 40.2 -8.5 44.5 40.7 -8.5Animaux 30.1 26.6 -11.6 30.2 26.2 -13.3 Bovins 8.4 5.9 -29.8 7.8 4.7 -39.6 Porcins 8.8 7.9 -10.8 9.6 8.4 -11.7 Ovins et caprins 3.4 2.8 -17.2 2.5 2.3 -11.0 Volailles 6.6 7.4 12.4 7.1 7.9 11.3Produits animaux 13.8 13.6 -1.6 14.3 14.5 1.6 Lait 11.4 11.8 3.9 11.7 12.7 8.3 Oeufs 1.7 1.3 -25.7 1.9 1.4 -26.3Source: DG Agri elaborations - Eurostat data

prix de base prix à la production

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L’évolution de la production de céréales et de viande bovine au Portugal estparticulièrement notable. Ces deux secteurs ont fait l’objet de la réforme de 1992 cequi s’est traduit par une baisse des prix et l’introduction des montantscompensatoires. Cela explique pourquoi la production mesurée en prix à laproduction occupe une part moins élevée dans la production totale que si on lamesure en prix de base. Il est toutefois plus intéressant de se pencher sur la tendanceglobale, aussi bien en prix de base qu’en prix à la production, à la diminution del’importance de ces produits, ce qui dénote un manque de dynamisme relatif parrapport aux autres secteurs.

Par ailleurs, on peut observer une progression de la part de produits tels que le vin,les fruits et les volailles, la différence notable étant que leur importance dans laproduction totale est plus élevée si on la calcule en prix à la production. On obtientce résultat avec ces produits parce qu’ils n’appartiennent pas au groupe de produitsbénéficiant d’un niveau de soutien élevé dans le cadre du régime actuel de la PAC.

Parmi le groupe de produits qui bénéficient d’une aide substantielle de la PAC, onenregistre une évolution positive pour le blé dur et le sucre, dont le niveau deproduction de départ était pourtant très bas, et pour le lait, qui est une exceptionnotable à l’intérieur de la production animale en relatif recul.

Ces chiffres suggèrent que l’agriculture portugaise ne serait pas très touchée par uneréduction globale des prix et de l’aide directe de la PAC, car la spécialisation tend àse concentrer sur les produits traditionnellement plus orientés sur le marché, commele vin et les fruits et légumes. Comme le montrent également les chapitres suivants,le renforcement de l’agriculture portugaise dépend davantage de la modernisationdes structures de production et des circuits de commercialisation, essentiellement aubénéfice de certains secteurs essentiels comme le vin et les fruits et légumes.

2.2. Production agricole par région

Il a été montré au chapitre 1 que c’est la région Lisboa e Vale do Tejo qui détient leniveau de PIB le plus élevé par habitant du Portugal, soit 10 % de moins que lamoyenne européenne en parités de pouvoir d’achat (Tableau 1.2). C’est aussi dans larégion Lisboa e Vale do Tejo, que l’importance de l’agriculture est la plus faible parrapport aux niveaux des autres régions portugaises, à la fois en termes de valeurajoutée et d’emploi (Tableau 1.4). Toutefois, si l’on considère les parts régionales dela production agricole portugaise, c’est la région de Lisboa e Vale do Tejo qui arriveen tête, avec une part de 29,2 % en 1999/2000, chiffre légèrement supérieur à celuide 1995/1996, (28,9 %). L’activité agricole de cette région repose sur des produits àforte valeur ajoutée et faible soutien de la PAC, principalement les fruits et légumesfrais, le vin, les porcs et les volailles. On peut noter que la part des céréales et de laviande bovine dans la production régionale, à savoir les deux produits bénéficiant duplus fort soutien de la PAC, diminue et ne dépasse pas 6 % pour les céréales et2,6 % pour la viande bovine (tableau 2.2). La région Lisboa e Vale do Tejoconcentre un peu moins du tiers de la production vitivinicole, plus de 40 % de laproduction de porcins et de fruits frais et plus de la moitié de la productionportugaise de légumes frais et de volailles (tableau 2.3).

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Les régions Norte et Centro présentent le même caractère de spécialisation queLisboa e Vale do Tejo dans le secteur végétal, mais avec des structures différentespour ce qui est du secteur animal. Dans ces deux régions, l’agriculture occupe uneplace très importante dans l’économie locale, en particulier en ce qui concernel’emploi agricole dans la région Centro. En termes de PIB par habitant en parités depouvoir d’achat, l’écart par rapport aux moyennes de l’UE-15 est considérable (sil’on prend comme base UE = 100, la région Norte = 56 et la région Centro = 54,2) etil est en train de se creuser (tableau 1.2). Par ailleurs, la contribution de ces deuxrégions à la production agricole portugaise est en régression, la chute la plusimportante concernant la région Norte, dont la part est passée de 25,1 % en1995/1996 à 23,7 % en 1999/2000. Les légumes, les produits horticoles, les fruits(raisins compris) et le vin sont les principaux éléments du secteur végétal de cesdeux régions. La production vitivinicole est particulièrement importante dansl’économie de la région Norte, où elle représente 19,9 % de la production agricolerégionale (tableau 2.2), soit 44 % de la production totale vitivinicole portugaise.C’est aussi dans les régions Centro et Norte que se concentre la production de seigleportugais et plus de la moitié de la production d’huile d’olive. La production detabac brut dans la région Centro représente les trois quarts de la productionportugaise de tabac brut. Les plantes fourragères représentent plus de 6 % de laproduction agricole des deux régions, avec une tendance à augmenter notammentdans la région Centro. Cela est dû à un secteur laitier fort et en pleine croissance,dont la croissance a partiellement compensé la chute enregistrée dans les autressecteurs animaux. Dans la région Centro, la production de volailles augmente enimportance dans la production agricole régionale, bien que sa contribution à laproduction portugaise globale de volailles diminue (tableau 2.3).

Le PIB régional par habitant de la région de l’Alentejo est en diminution par rapportaux moyennes européennes. En 2000, le PIB par habitant était de 54,5 (EU = 100),soit le chiffre le plus faible du Portugal, derrière les Açores (tableau 1.2).L’économie agricole joue un rôle important dans l’économie régionale, aussi bien entermes de valeur ajoutée brute que d’emploi, et la contribution de l’Alentejo à laproduction agricole portugaise a augmenté de 14,8 % en 1995/1996 à 15,5 % en1999/2000. Les caractères de spécialisation de l’agriculture de l’Alentejo sontdifférents de ce qui a été observé dans les autres régions. Les céréales représententprès de 19,1 % de la production agricole régionale et plus de 40 % de la productiontotale de céréales du Portugal. La production de blé dur se concentre dans cetterégion, alors que le blé tendre, l’orge, l’avoine ainsi que les oléagineux produitsdans cette région représentent plus de 70 % des niveaux de productioncorrespondants enregistrés pour l’ensemble du Portugal. Pour ce qui est des autrescultures, une bonne partie de la production portugaise de tabac brut, de sucre, deplantes fourragères et d’huile d’olive se concentre dans l’Alentejo, avec des partsallant de 18 % (tabac) à 30 % (sucre). Les légumes occupent également une placeimportante mais leur part dans la production régionale agricole est inférieure à cellequi a été enregistrée pour les autres régions. En ce qui concerne le secteur animal , àl’inverse des autres régions, l’Alentejo montre une spécialisation régionale marquéedans le secteur de la viande, la production bovine occupant actuellement une partplus importante dans la production régionale que dans le milieu des années quatre-vingt dix. On trouve dans cette région, 27 % de la production portugaise de bovinset plus de la moitié de la production portugaise d’ovins, alors que la production devolailles est très faible. L’Alentejo se distingue des autres régions portugaises par saspécialisation dans des produits bénéficiant d’un soutien élevé de la PAC, à la fois

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par l’intermédiaire d’instruments de soutien du marché comme le soutien des prix(lait, sucre et bovins), et de paiements directs (céréales, tabac, oléagineux, bovins etovins).

En Algarve, l’écart entre le PIB par habitant en parités de pouvoir d’achat et lamoyenne européenne est en train de se creuser. Cette région compte également uneproportion importante de travailleurs agricoles et son importance dans la productionportugaise a légèrement progressé depuis le milieu des années quatre-vingt dix.L’agriculture régionale repose essentiellement sur les fruits, et notamment laproduction régionale d’agrumes, qui couvre l’essentiel de la production portugaised’agrumes, soit plus de 60 % (tableau 2.3). Par ailleurs, les fruits tropicaux produitsdans la région de l’Algarve représentent près du quart de la production portugaise defruits tropicaux. S’agissant du secteur animal, la production laitière et la productionde bovins ont une importance régionale élevée mais peu de poids dans l’agricultureportugaise.

Les Açores et Madère ont vu leur PIB par habitant augmenter plus fortement que lacroissance moyenne de l’UE, mais la tendance actuelle à rattraper le retard parrapport aux moyennes de l’UE-15 est faible, notamment aux Açores (tableau 1.2).Ces deux régions sont particulièrement dépendantes de l’agriculture, notamment lesAçores, où le secteur primaire a une importance non seulement en termes d’emploi,mais aussi en termes de valeur ajoutée brute (tableau 1.4). C’est dans ces deuxrégions que se concentre la production portugaise de fruits tropicaux.

Le secteur laitier joue un rôle particulièrement important dans les Açores où laproduction annuelle a presque doublé au cours des dix dernières années pouratteindre un niveau de 500 000 tonnes, soit environ un quart de la productionportugaise. Néanmoins, la densité élevée en vaches laitières qui en est laconséquence exerce des pressions importantes sur l'environnement et a posé desproblèmes à d'autres secteurs agricoles. En particulier, l'augmentation du nombre devaches laitières a été à l'origine d'un excédent de viandes de vache sur le marchélocal et, par conséquent, d'un problème d'écoulement. En outre, le fait que des terresarables aient été transformées en pâtures à des fins de production laitière a entraînédes problèmes d'approvisionnement pour l'industrie sucrière locale.

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Tableau 2.2: Parts des produits (%) dans la production agricole totale de chaque région(1995/1996 - 1999/2000; prix courants)

1995/96 1999/2000 1995/96 1999/2000 1995/96 1999/2000 1995/96 1999/2000 1995/96 1999/2000 1995/96 1999/2000 1995/96 1999/2000Céréales 6.4 4.1 7.0 5.6 6.9 6.0 21.2 19.1 1.4 1.2 0.9 0.6 0.1 0.0 Blé tendre et épeautre 0.5 0.3 0.2 0.1 0.5 0.3 9.5 4.4 0.3 0.2 0.0 0.0 0.1 0.0 Blé dur 0.0 0.0 0.0 0.0 0.1 0.2 1.7 5.4 0.0 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 Seigle et méteil 0.5 0.5 0.3 0.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Orge 0.0 0.0 0.0 0.0 0.2 0.1 1.7 0.6 0.1 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 Avoine 0.0 0.1 0.1 0.2 0.1 0.1 1.3 1.4 0.3 0.2 0.0 0.0 0.0 0.0 Maïs en grains 5.2 3.2 4.9 4.0 4.7 4.2 2.7 4.3 0.6 0.6 0.9 0.6 0.0 0.0 Riz 0.0 0.0 1.5 1.0 1.4 1.1 2.7 2.2 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Autres céréales 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 1.6 0.7 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0Cultures industrielles 0.5 0.3 2.5 2.0 0.8 1.3 6.4 6.2 1.2 0.9 2.5 1.1 11.5 6.3 Oléagineux 0.0 0.0 0.2 0.2 0.4 0.1 4.5 2.3 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Protéagineux 0.4 0.2 1.0 0.5 0.3 0.1 1.3 1.3 1.1 0.7 0.3 0.2 0.1 0.2 Tabac brut 0.0 0.0 1.1 1.2 0.0 0.0 0.4 0.4 0.0 0.0 0.2 0.2 0.0 0.0 Betterave sucrière 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.9 0.0 0.7 0.0 0.1 0.7 0.2 0.0 0.0 Autres cultures industrielles 0.1 0.1 0.1 0.1 0.0 0.1 0.1 1.5 0.0 0.1 1.2 0.5 11.3 6.1Plantes fourragères 6.9 6.9 6.3 7.2 1.8 2.0 5.5 8.8 1.2 1.6 1.6 2.5 0.1 0.1Légumes et produits horticoles 12.0 16.6 10.0 12.4 24.2 24.0 8.3 10.4 18.9 28.0 2.3 3.3 17.2 29.4 Légumes frais 5.9 7.8 6.8 8.2 20.0 19.5 5.8 6.1 13.7 16.8 1.6 2.3 8.2 14.2 Plantes et fleurs 6.0 8.8 3.2 4.2 4.3 4.5 2.5 4.3 5.2 11.2 0.7 1.0 9.1 15.2Pommes de terre 4.8 2.9 6.3 4.2 2.2 1.8 0.3 0.4 1.2 1.1 1.6 1.6 7.0 6.4Fruits 10.8 13.1 8.4 10.1 11.9 15.7 6.9 7.5 54.0 52.5 6.2 5.4 23.8 23.4 Fruits frais 6.0 7.0 5.6 6.3 6.6 10.2 2.8 3.4 14.4 10.6 0.5 0.5 1.5 1.9 Agrumes 0.3 0.4 0.3 0.5 1.1 0.9 0.8 0.9 31.2 31.6 1.6 1.1 0.3 0.4 Fruits tropicaux 0.0 0.1 0.0 0.0 0.1 0.1 0.2 0.0 3.4 2.9 4.0 3.6 21.1 19.6 Raisins 3.4 4.3 1.6 2.3 3.9 4.4 1.2 1.4 4.6 7.0 0.1 0.2 0.8 1.6 Olives 1.2 1.3 0.8 0.9 0.2 0.2 1.9 1.8 0.4 0.4 0.0 0.0 0.0 0.0Vin 19.2 19.9 7.5 8.4 11.9 11.1 3.8 4.6 0.5 0.6 0.4 0.4 6.8 8.5Huile d'olive 3.0 1.7 3.5 2.0 0.8 0.5 4.4 2.6 1.7 1.1 0.0 0.0 0.0 0.0Autres produits végétaux 0.1 0.2 0.1 0.1 0.1 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 5.8 4.5Production végétale 63.7 65.7 51.5 52.0 60.6 62.6 56.8 59.7 80.1 87.0 15.5 14.9 72.2 78.6Animaux 20.4 17.0 33.5 31.0 32.3 30.8 32.5 31.2 16.7 10.5 38.2 31.9 21.0 17.1 Bovins 8.8 7.1 6.4 4.4 3.4 2.6 9.5 10.7 2.4 1.4 26.9 21.3 3.8 1.9 Porcins 2.8 2.3 9.1 7.9 14.2 11.4 9.9 9.0 7.2 5.4 3.5 3.8 4.6 5.9 Ovins et caprins 2.1 1.9 3.1 3.0 1.3 0.9 11.0 9.5 2.0 1.7 0.2 0.2 0.8 0.7 Volailles 2.9 2.4 10.8 11.5 10.9 13.6 0.2 0.3 3.9 1.0 4.1 3.3 9.4 7.2Produits animaux 15.8 17.2 15.0 17.0 7.0 6.6 10.7 9.0 3.1 2.3 46.2 53.1 6.7 4.2 Lait 14.9 16.2 11.4 13.5 4.8 4.8 9.9 8.1 1.9 1.1 44.7 52.1 2.3 1.4 Œufs 0.4 0.5 2.8 2.8 1.9 1.5 0.1 0.2 0.3 0.1 1.1 0.6 4.0 2.6Production animale 36.3 34.2 48.4 47.9 39.3 37.3 43.1 40.2 19.8 12.9 84.4 85.0 27.7 21.3Production agricole 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100Source: DG Agri calculations - Eurostat data

Algarve Açores MadeiraNorte Centro Lisboa e Vale do Tejo Alentejo

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Tableau 2.3: Parts régionales (%) de la production agricole portugaise par produit (1995/1996; 1999/2000; millions € aux prix courants)

1995/ 961999/ 2000 1995/ 97

1999/ 2001 1995/ 98

1999/ 2002 1995/ 99

1999/ 2003

1995/ 100

1999/ 2004

1995/ 101

1999/ 2005

1995/ 102

1999/ 2006

1995/ 103

1999/ 2007

Céréales 457.8 395.9 19.0 14.1 18.4 17.2 24.0 25.0 37.5 42.6 0.6 0.7 0.5 0.5 0.0 0.0 Blé tendre et épeautre 93.9 48.9 7.9 9.3 2.0 2.0 7.9 8.7 81.5 78.9 0.6 1.0 0.0 0.0 0.0 0.1 Blé dur 14.7 51.5 0.2 0.0 0.4 0.1 7.9 6.9 91.4 92.4 0.2 0.5 0.0 0.0 0.0 0.0 Seigle et méteil 10.9 10.1 67.7 65.1 30.1 33.3 0.2 0.1 2.0 1.5 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Orge 17.3 6.9 1.1 1.3 0.5 0.9 16.0 16.1 80.7 78.3 1.7 3.4 0.0 0.0 0.0 0.0 Avoine 14.8 17.6 4.0 5.7 11.0 11.6 8.3 8.0 73.1 72.7 3.6 2.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Maïs en grains 230.6 203.4 31.0 21.4 25.4 23.8 32.4 34.6 9.6 18.7 0.5 0.6 1.0 0.9 0.0 0.0 Riz 61.8 50.1 0.0 0.0 28.9 25.3 35.4 35.7 35.3 39.0 0.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Autres céréales 13.8 7.4 0.2 0.3 3.7 5.7 3.5 5.9 92.2 87.9 0.3 0.3 0.0 0.0 0.0 0.0Cultures industrielles 115.8 114.3 5.4 3.1 25.5 21.4 10.5 19.1 44.6 48.2 2.0 1.7 5.1 2.7 7.0 3.9 Oléagineux 44.5 25.3 0.0 0.0 5.2 10.1 12.6 9.0 81.8 80.8 0.3 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 Protéagineux 35.6 24.9 15.0 10.8 34.1 25.1 13.1 9.6 29.2 45.5 6.0 6.2 2.2 2.3 0.3 0.5 Tabac brut 18.0 18.6 0.1 0.0 74.8 76.4 3.6 2.9 19.0 18.1 0.0 0.0 2.5 2.5 0.0 0.0 Betterave sucrière 2.5 21.9 0.0 0.0 0.2 2.4 18.2 65.9 14.4 29.0 0.0 0.5 67.2 2.1 0.0 0.0 Autres cultures industrielles 15.1 23.6 5.5 3.6 10.3 3.7 4.8 9.1 6.8 57.6 0.5 0.9 19.6 6.7 52.5 18.3Plantes fourragères 248.5 301.9 37.8 30.6 30.4 29.1 11.4 10.9 17.8 25.7 1.0 1.2 1.5 2.4 0.0 0.0

Légumes et produits horticoles 789.1 956.1 20.8 23.4 15.1 15.7 48.6 41.7 8.5 9.6 4.9 6.4 0.7 1.0 1.5 2.2

Légumes frais 562.0 635.8 14.5 16.5 14.4 15.7 56.2 50.9 8.3 8.5 4.9 5.8 0.7 1.0 1.0 1.6 Plantes et fleurs 227.0 320.3 36.3 37.0 16.8 15.8 29.7 23.4 8.9 11.8 4.7 7.6 0.8 0.9 2.8 3.4Pommes de terre 190.6 135.1 34.8 28.5 39.7 38.0 18.4 22.7 1.2 2.4 1.3 1.8 2.0 3.3 2.6 3.3Fruits 633.8 773.5 23.4 22.8 15.9 15.8 29.8 33.7 8.8 8.6 17.3 14.9 2.3 2.0 2.6 2.2 Fruits frais 307.8 396.4 26.6 23.9 21.8 19.3 34.0 42.7 7.3 7.6 9.5 5.8 0.4 0.3 0.4 0.3 Agrumes 99.2 107.6 4.1 4.8 4.2 6.2 17.5 13.9 6.3 7.4 63.9 64.5 3.8 3.0 0.2 0.2 Fruits tropicaux 35.0 32.7 0.7 3.0 0.1 0.3 5.5 2.6 4.7 0.5 19.4 19.4 27.4 31.7 42.2 42.6 Raisins 147.0 188.6 31.3 30.8 13.2 15.1 41.8 38.8 6.9 6.4 6.3 8.2 0.1 0.2 0.4 0.6 Olives 44.8 48.3 35.3 36.4 21.8 22.5 6.8 5.8 34.2 33.6 1.9 1.7 0.0 0.0 0.0 0.0Vin 580.2 602.4 45.5 44.5 15.5 16.9 32.5 30.5 5.3 6.7 0.2 0.2 0.1 0.2 0.8 1.0Huile d'olive 134.6 81.1 30.9 29.0 31.3 29.6 8.9 9.7 26.3 28.6 2.6 3.1 0.0 0.0 0.0 0.0Autres produits végétaux 7.7 8.9 18.6 27.3 8.0 11.9 17.4 19.4 2.7 4.9 0.1 0.2 0.1 0.1 53.1 36.2Production végétale 3158.0 3369.1 27.6 26.2 19.6 18.7 30.4 30.8 14.5 15.6 5.1 5.7 1.2 1.3 1.6 1.7Animaux 1594.3 1517.1 17.6 15.1 25.2 24.8 32.1 33.6 16.4 18.2 2.1 1.5 5.7 6.1 0.9 0.8 Bovins 399.2 351.5 30.3 27.1 19.2 15.1 13.3 12.3 19.3 26.8 1.2 0.9 16.0 17.4 0.7 0.4 Porcins 479.0 422.3 8.1 7.4 22.8 22.6 47.0 44.9 16.6 18.7 3.0 2.8 1.7 2.6 0.7 1.0 Ovins et caprins 180.8 165.7 15.7 15.5 20.8 22.0 11.6 8.9 49.1 50.8 2.2 2.3 0.2 0.3 0.3 0.3 Volailles 366.8 416.3 10.7 7.6 35.2 33.5 47.1 54.2 0.5 0.6 2.1 0.5 2.6 2.3 1.8 1.2Produits animaux 713.9 787.0 30.4 29.4 25.1 26.2 15.4 13.8 12.1 10.1 0.9 0.7 15.4 19.4 0.7 0.4 Lait 609.0 687.3 33.6 31.8 22.5 23.9 12.4 11.6 13.2 10.4 0.6 0.4 17.5 21.8 0.3 0.1 Œufs 76.0 71.6 8.1 9.8 43.7 47.9 39.1 35.1 1.2 1.9 0.8 0.2 3.3 2.5 3.7 2.5Production animale 2308.1 2304.1 21.5 20.0 25.1 25.3 26.9 26.9 15.1 15.4 1.7 1.2 8.7 10.6 0.8 0.7Production agricole 5469.6 5678.1 25.1 23.7 21.9 21.4 28.9 29.2 14.8 15.5 3.7 3.9 4.3 5.1 1.3 1.3Source: DG Agri calculations - Eurostat data

Portugal (mio €) Norte Centro Lisboa e Vale do Alentejo Algarve Açores Madeira

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3. PRODUCTION ET CONSOMMATION5

3.1. Cultures arables

Les terres arables ont diminué de 675 000 ha entre les moyennes des périodes1993/1995 et 2000/2002, soit de 29 %. Parmi les terres arables, la superficiecéréalière a diminué de 163 000 ha (25 %), suivant une tendance déjà entaméeauparavant. L’autre raison principale de la baisse vient des terres en jachère et del’engrais vert, qui ont diminué de 360 000 ha, alors que la superficie plantée enoléagineux a diminué de 63 000 ha. Le transfert de terres a été destinéessentiellement aux pâturages permanents (+497 000 ha) et autres terres(+245 000 ha). Par ailleurs, les cultures dont la superficie a augmenté sont le riz(+5 000 ha) et la betterave sucrière (+6 000 ha) (tableau 3.1).

Tableau 3.1: Terres arables au Portugal (1993-2002; 1000 ha)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 20021993/95 - 2000/02

(différence) Terres arables 2 331 2 355 2 310 2 297 2 282 2 093 1 739 1 717 1 610 1 643 -675Céréales 699 657 667 642 675 490 569 555 467 497 -168Riz 13 24 22 28 29 27 25 24 25 25 5Oléagineux 95 133 94 101 67 60 50 52 43 39 -63Tabac brut 2 2 2 2 3 3 2 2 2 2 0Betterave sucrière 1 1 1 1 4 3 8 8 5 9 6Maïs vert 122 122 122 122 131 131 108 108 108 108 -14Pommes de terre 88 85 96 89 82 86 62 57 50 53 -36Jachères et engrais verts 922 924 925 925 921 921 563 563 563 563 -361Source: DG Agri calculations - Eurostat data

Depuis 1993, la superficie céréalière portugaise a diminué d’environ 25 %. Commeles rendements ont augmenté dans les mêmes proportions, cela explique que laproduction totale n’ait que légèrement diminué. Toutefois, l’augmentation desrendements n’est pas générale pour toutes les céréales mais elle concerneessentiellement le maïs. Dans le bilan, l’augmentation importante de la demandetotale, essentiellement en aliments pour animaux, a été satisfaite par l’augmentationdes importations, ce qui a entraîné une diminution du degréd’autoapprovisionnement de 8 % à la fin de la période (tableau 3.2). Les céréalestransformées ont augmenté de 73 % entre 1993/1995 et 2000/2002, bien que leniveau absolu soit relativement bas, à savoir 89 000 tonnes en 2000/2002.

5 Sauf indication contraire, les données de ce chapitre proviennent de la publication “Agricultura

portuguesa Principais indicadores 2001” du Gabinete de Planeamento e Política Agro-Alimentar, et deNew Cronos, domaines Cosa (Comptes économiques de l’agriculture) et Eurofarm d’Eurostat.

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Tableau 3.2: Production et consommation de céréales (sans le riz) au Portugal(1993-2002; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 20021993/95 - 2000/02

(différence)Superficie de production (1000 ha 699 657 667 642 675 490 569 555 467 497 -168Rendements (100 kg/ha) 20 23 20 23 21 26 26 26 25 29 6Production récoltée 1 380 1 513 1 321 1 500 1 395 1 279 1 506 1 466 1 145 1 421 -61Total importations 2 162 2 344 2 440 2 671 2 839 2 980 3 270 3 190 3 167 3 566 992Total exportations 31 79 86 127 145 193 154 176 188 279 149Variation des stocks 76 15 128 27 88 0 -9 34 -24 3 -69Utilisation intérieure totale 3 291 3 658 3 775 3 862 4 142 4 201 4 423 4 501 4 485 4 457 906Alimentation animale 1 609 1 908 1 999 2 070 2 317 2 352 2 428 2 531 2 578 2 611 735Usages industriels 282 286 283 278 275 276 277 272 280 258 -14Transformation 48 52 54 67 71 73 91 94 103 70 38Consommation humaine brute 1 170 1 213 1 224 1 211 1 216 1 276 1 301 1 299 1 297 1 297 95Degré d'autoapprovisionnement ( 38 38 41 35 37 34 29 34 33 26 -8Source: New Cronos - EUROSTAT - Crop years

La superficie de blé tendre a diminué de 73 % entre 1993/1995 et 2000/2002, et,alors que les rendements sont restés stables, la production totale a diminué dans lesmêmes proportions. Il convient de souligner que sur une période plus longue, lesrendements diminuent légèrement. Dans le bilan, la demande totale a augmenté deplus de 22 % et les importations de plus de 50 % pour atteindre près de 95 % del’utilisation intérieure totale. L’augmentation des importations reste plus élevée quel’augmentation de la demande intérieure, en raison de l’augmentation desexportations. Les exportations étaient presque insignifiantes au début de la période,puis elles ont augmenté pour dépasser la production ces dernières années (tableau3.3). Il résulte de cette évolution que le degré d’autoapprovisionnement, déjà faibleau début, a reculé de 26 %, à une moyenne de 10 % en 2000/2002.

Tableau 3.3: Production et consommation de blé tendre au Portugal(1993-2002; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

1993/95 - 2000/02

(différence)Superficie de production (1000 ha 238 215 235 210 248 122 146 87 50 50 -167Rendements (100 kg/ha) 16.9 19.5 14.0 17.2 12.0 10.1 16.3 20.9 10.7 18.2 0Production récoltée 403 420 329 362 298 123 238 182 53 91 -275Total importations 912 964 945 1 099 1 225 1 291 1 506 1 450 1 348 1 653 543Total exportations 11 30 41 63 83 123 105 109 92 140 86Utilisation intérieure totale 1 182 1 294 1 284 1 349 1 454 1 478 1 526 1 519 1 502 1 584 282Alimentation animale 226 320 302 368 452 443 452 482 503 580 239Usages industriels 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0Consommation humaine brute 881 911 915 916 913 968 990 988 989 996 89Degré d'autoapprovisionnement (% 29 31 33 24 25 20 8 16 12 3 -21Source: New Cronos - EUROSTAT

Contrairement au blé tendre, la superficie plantée en blé dur s’est développée demanière spectaculaire, et à la fin de la période, elle avait été multipliée par 7,5.Cependant, la production n’a augmenté que d’un facteur 6 parce que les rendementsont diminué de 22 %. Dans le bilan, l’utilisation intérieure totale a augmenté de plusde 100 %, les importations nettes couvrant plus de 55 % de cette augmentation en2000/2002. Entre 1993/1995 et 2000/2002, 55 % de l’augmentation de l’utilisationintérieure étaient destinés à l’alimentation animale. En conséquence, le degréd’autoapprovisionnement est passé à 46 % les trois dernières années de la période(tableau 3.4).

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Tableau 3.4: Production et consommation de blé dur au Portugal(1993-2002; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 20021993/95 - 2000/02

(différence)Superficie de production (1000 ha) 12 21 25 27 29 27 75 139 134 167 127Rendements (100 kg/ha) 15.8 20.5 12.4 16.3 11.0 10.4 15.3 12.4 7.9 17.7 -4Production récoltée 19 43 31 44 32 28 115 173 106 296 160Total importations 112 115 132 170 160 169 167 170 188 226 75Total exportations 2 2 5 9 22 32 23 26 46 43 35Utilisation intérieure totale 121 137 147 164 167 174 189 271 294 274 145Alimentation animale 12 14 20 25 31 28 28 91 109 92 82Usages industriels 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0Transformation 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0Consommation humaine totale 100 112 113 114 127 131 133 132 132 131 23Degré d'autoapprovisionnement (% 17.4 13.9 28.6 18.9 26.3 18.4 14.8 42.4 58.8 37.6 26Source: New Cronos - EUROSTAT

Parallèlement à la diminution des superficies irriguées, les superficies plantées enmaïs ont reculé de 13 % entre 1993/1995 et 2000/2002. Toutefois, les rendementsont augmenté de 42 %, de sorte que la production a augmenté de 23 %.L’augmentation de l’utilisation intérieure (+27 %) a été satisfaite par la productioninterne (+36 %) et par l’augmentation des importations (+45 %). Une partie desimportations bénéficient d’une réduction tarifaire. Les aliments pour animauxreprésentent plus des trois-quarts de l’augmentation de l’utilisation intérieure totale.L’autoapprovisionnement a augmenté de 3 % et son taux est resté stable à 40 %.(tableau 3.5).

Tableau 3.5: Production et consommation de maïs au Portugal (1993-2002; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1993/95 - 2000/02 (différence)

Superficie de production (1000 ha) 170 177 177 185 186 193 164 153 154 147 -23Rendements (100 kg/ha) 37.5 41.0 43.3 46.2 49.1 53.0 57.0 57.2 58.1 57.9 17Production récoltée (1000 t) 638 726 766 854 913 1 024 935 875 895 851 164Total importations 965 1 106 1 141 1 038 1 139 1 216 1 294 1 290 1 316 1 214 203Total exportations 7 19 22 29 29 26 19 30 40 29 17Utilisation intérieure totale 1 561 1 732 1 802 1 808 1 987 2 078 2 253 2 193 2 153 2 103 451Alimentation animale 1 210 1 350 1 420 1 417 1 565 1 663 1 746 1 687 1 678 1 672 352Usages industriels 142 144 133 120 120 123 128 132 136 123 -9Transformation 48 52 54 67 71 73 91 94 103 70 38Consommation humaine brute 105 104 108 107 104 106 106 103 102 102 -3Degré d'autoapprovisionnement (%) 40.2 36.8 40.3 42.4 43.0 43.9 45.5 42.6 40.6 43.1 3Source: New Cronos - EUROSTAT

La production d’oléagineux s’est limitée aux tournesols. Avec la fin de la période detransition en 1995 et le passage à l’aide spécifique aux petits producteurs, lessuperficies consacrées aux tournesols ont diminué régulièrement et en 2000/2002,elles étaient inférieures de 58 % à leur niveau de 1993/1995. La baisse de laproduction, n’a été que partiellement compensée par l’augmentation des rendements(tableau 3.6). Dans le bilan, l’aspect le plus notable est la diminution de l’utilisationd’oléagineux pour les aliments pour animaux et l’augmentation parallèle de latransformation.

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Tableau 3.6: Production et consommation de graines et de fruits oléagineux(olives comprises) au Portugal (1993-2002; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1993/95 - 2000/02a

(différence)

Superficie de production (1000 ha) 95 133 94 101 67 60 50 52 43 39 -63Rendements (100 kg/ha) 4.7 3.0 2.8 3.8 4.1 6.3 3.5 5.5 5.5 5.7 2Production récoltée 45 40 26 38 27 38 18 29 24 22 -12Total Importations 820 844 1 173 1 002 924 815 876 876 952 : -32Total Exportations 11 10 10 14 18 16 14 14 16 : 5Utilisation intérieure totale 1 067 1 160 1 557 1 416 1 360 1 222 1 164 1 200 1 323 : 0Alimentation animale 139 93 138 128 117 87 114 114 113 : -10Usages industriels 0 0 0 0 0 0 0 0 0 : 0Transformation 900 1 035 1 389 1 262 1 211 1 097 1 010 1 053 1 177 : 7Consommation humaine brute 21 20 18 16 23 25 25 24 24 : 4Degré d'autoapprovisionnement (%) 25.3 27.9 25.6 29.6 30.3 32.8 30.0 27.9 29.9 : 3Source: Eurostata 2000/01 si les données 2002 ne sont pas disponibles

Le riz et la betterave sucrière ont vu leurs superficies augmenter de manièreimportante mais leur niveau de départ était très bas, notamment pour la betteravesucrière. La superficie plantée en pommes de terre a nettement diminué de 40 %entre 1993/1995 et 2000/2002, ce qui a entraîné une perte de 19 % du degréd’autoapprovisionnement. La superficie plantée en tabac est restée stable pendanttoute la période (tableau 3.7). Si la production de riz a augmenté de 37 000 tonnes,la production de betteraves sucrières a quant à elle fortement augmenté, avec uneproduction supplémentaire de 379 000 tonnes en 2000/2002.

Tableau 3.7: Production et consommation des autres cultures arables importantes au Portugal(1993-2002)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1993/95 - 2000/02 (différence)

RizSuperficie de production (1000 ha) 13 24 22 28 29 27 25 24 25 25 5Production récoltée (1000 t) 69 132 125 172 164 162 152 143 147 147 37Rendements (100 kg/ha) 52.3 55.0 56.8 61.4 57.6 59.9 60.8 59.8 58.2 58.2 4Degré d'autoapprovisionnement (%) 45.4 27.7 51.9 50.6 66.8 58.3 57.4 53.1 49.6 51.4 10

Betterave sucrièreSuperficie de production (1000 ha) 0.6 1.0 1.0 0.7 3.5 3.5 8.3 8.0 5.0 9.0 6Production récoltée (1000 t) 32 50 57 32 150 188 507 462 278 538 379Rendements (100 kg/ha) 510.4 476.6 543.4 434.8 426.8 539.3 607.3 578.5 556.5 599.2 68Degré d'autoapprovisionnement (%) 100 100 100 100 82 28 37 78 97 100 -8

Tabac brutSuperficie de production (1000 ha) 2.0 1.8 2.0 2.0 2.5 2.6 2.2 2.1 2.0 2.0 0Production récoltée (1000 t) 2.5 4.7 5.0 6.2 5.8 6.9 5.8 6.1 5.8 5.8 2Rendements (100 kg/ha) 12.8 26.1 24.9 30.8 23.1 26.5 26.3 29.0 28.5 28.5 7

Pommes de terreSuperficie de production (1000 ha) 88 85 96 89 82 86 62 57 50 53 -36Production récoltée (1000 t) 1 241 1 327 1 436 1 326 1 050 1 225 947 743 695 774 -598Rendements (100 kg/ha) 141 156 150 149 128 142 152 129 140 146 -11Degré d'autoapprovisionnement (%) 89 79 89 88 83 71 75 73 60 -19Source: Eurostat

Cependant, seules les Açores avaient une production de betteraves sucrières avantl’adhésion. Bien qu’un quota ait été fixé au Portugal continental au moment del’adhésion, la production n’a effectivement commencé qu’en 1997. En 2002/03, lequota a été rempli. Compte tenu de ces difficultés, la production portugaise debetteraves sucrières a bénéficié d’une exemption, ce qui a permis l’octroi d’aidesnationales et de prix d’intervention et de prix minimum plus élevés. Plusrécemment, le secteur du sucre a réussi à adapter la durée de sa campagne sur troismois, comme dans les pays producteurs les plus efficaces. Aussi, la capacité detransformation de l’unique usine sucrière semble bien adaptée au niveau deproduction de sucre du Portugal.

21

Le Portugal importe actuellement plus de 300 000 tonnes de sucre préférentiel despays ACP, ce qui correspond à peu près à sa consommation interne, alors que lesexportations sont à peu près égales à la production portugaise totale, la moitié allantaux autres États membres de l’Union européenne et l’autre moitié à des pays tiers.

3.2. Autres cultures

La superficie plantée en légumes frais a légèrement augmenté entre 1995 et 2001alors que les rendements ont augmenté de manière plus significative. L’effetconjugué a entraîné une augmentation de la production de 14 % entre 1995 et 2001.

Les légumes frais représentent environ 70 % de la production totale de légumes. Laproduction de tomates représente entre 25 % et 30 % de la production de légumesfrais. La valeur des légume frais en prix à la production a progressé de 3,5 % entre1993/1995 et 1999/01, et celle des tomates de 5,1 %. Environ 85 % à 90 % de laproduction de tomates sont destinés à l’industrie de transformation. Le degréd’autoapprovisionnement en légumes frais est d’environ 160 % les années normales(tableau 3.8).

Table 3.8: Production et consommation de légumes au Portugal (1993-2001; 1000 t)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 20011993/95 - 1999/01a

(différence)

Superficie de production (1000 ha) 38.3 40.9 40.6 42.6 41.4 41.3 41.8 3.5Rendements (100 kg/ha) 350.1 354.9 316.7 382.5 384.5 367.1 366.4 16.2Production récoltée 1341.7 1450.3 1285.9 1630.7 1591.2 1516.8 1531.6 189.9Total Importations 77 137 148 185 175 248 243 262 400 181.0Total Exportations 671 549 759 844 750 830 802 866 938 209.0Utilisation intérieure totale 1211 1244 1201 1040 1154 1112 1143 1128 1183 -67.3Alimentation animale 5 5 5 5 5 5 5 5 5 0.0Consommation humaine brute 1146 1169 1121 1003 1082 1084 1098 1101 1137 -33.3Degré d'autoapprovisionnement (%) 114 119 158 165 162 147 164 164 146 27.8Source: EUROSTATa Différences entre les données 1995 et 2001 pour les superficies de production, les rendements et la production récoltée

Les plantes et les fleurs représentent environ 30 % de la production totale delégumes et ce pourcentage est en légère augmentation: entre 1993/1995 et 1999/01leur production a augmenté de 3 %, et leur valeur aux prix à la production aaugmenté de 9 %, soit la plus forte augmentation de tous les légumes.

Dans le secteur des fruits, les fruits frais représentent environ 71 % de la valeur dusecteur, les agrumes 22 % et les raisins de table 7 %. Les raisins autres que lesraisins de table sont traités au chapitre sur le vin. La valeur des fruits frais aux prix àla production a augmenté de 4 % entre 1993/1995 et 1999/01. La productiond’agrumes a augmenté de 3,7 % et leur valeur de 8 %. La production de raisins estrestée stable et sa valeur a augmenté de 5 %.

La valeur totale des fruits aux prix à la production a augmenté de 5,8 % entre1993/1995 et 1999/01.

En 2001, le degré d’autoapprovisionnement des fruits était de 71 %, mais de 56 %seulement pour les fruits frais et 80 % pour les agrumes. Entre 1993/1995 et1999/01 le degré d’autoapprovisionnement des fruits frais a diminué de 16 %(tableau 3.9), alors que pour les agrumes, il a diminué de 6 % entre 1993/1995 et1999/2000.

22

Tableau 3.9: Production et consommation de fruits au Portugal (1993-2002; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 20021993/95 - 1999/2001a

(différence)

Fruits (sans les agrumes)Superficie (1000 ha) 158 153 151 149 138 138 136 137 137 -17.3Rendement (t/ha) 3.9 3.8 3.8 4.2 7.4 2.9 5.2 4.5 4.8 1.0Production 616 581 577 623 1015 399 704 613 655 66.0

Fruits fraisTotal Importations 228 304 324 350 396 351 465 425 529 187.7Total Exportations 23 32 37 45 77 100 38 76 94 38.7Utilisation intérieure totale 864 883 872 882 917 968 840 979 1 018 72.7Usages industriels 6 5 2 2 2 1 1 1 1 -3.3Consommation humaine brute 731 763 770 793 818 866 790 872 921 106.3Degré d'autoapprovisionnement (%) 78 71 68 65 66 76 47 67 56 -15.8

AgrumesSuperficie (1000 ha) 26.0 25.8 26.1 26.5 26.8 27.2 27.3 27.4 27.7 27.7 1.5Rendement(100kg/unité) 83.3 94.0 100.5 86.7 98.6 119.2 99.8 114.3 102.6 120.8 13.0Production 216.6 242.6 262.3 229.5 264.2 324.7 272.4 313.5 283.9 334.5 49.4Importations 31 58 65 76 83 98 97 93 : : Exportations 2 11 9 11 19 26 19 15 : : Consommation humaine brute 234 247 262 248 271 320 319 330 : : Usages industriels 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 : : Degré d'autoapprovisionnement 88.2 83.8 82.4 78.0 80.6 81.9 77.8 80.2 : : -5.8Source: Eurostata moyennes 1999/00 si les données 2001 font défaut

Le vin est l’un des secteurs qui a connu un développement considérable. Comme lemontre le tableau 2.1, le vin est le secteur dont la contribution à la productionagricole a le plus augmenté, avec une hausse de 4 % en 1999/01 par rapport à1993/1995. Les superficies plantées en raisins de cuve ont diminué de 10 % , soit de24000 ha entre 1993/1995 et 2000/2002, mais la production a augmenté de 12 %pendant cette même période (tableau 3.10). La production de raisins de cuve auPortugal est extrêmement variable. Si l’on prend la moyenne de la période 1993-2001 comme base 100, les valeurs annuelles ont varié d’un facteur trois, de 55 à145.

Une autre caractéristique de la production vitivinicole au Portugal réside dans ladifférence entre le vin de table et le vin de qualité. Le vin de table représentaitenviron 50 % de la production totale en 2000/2002, et suit une tendance à la baisse,mais en valeur, la contribution du vin de table représente moins de 30 % (PanoramaAgricole 2000, GPPAA). Leur contribution à la balance commerciale est assezdifférente. Pour la période 2000/2002, le degré d’autoapprovisionnement du vin detable est de 93 % seulement contre 226 % pour les vins de qualité. Le vin de qualitéreprésente 58 % des quantités exportées, en particulier le Porto.

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Tableau 3.10: Production et consommation de vin au Portugal (1993-2002)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 20021993/95 - 2000/02

(différence)

Raisins de cuve (jus et/ou vin)Superficie de production (1000 ha) 246 240 235 230 225 219 214 214 216 216 -24Production récoltée (1000 t) 626 846 941 1 264 789 477 1 014 860 990 853 97Rendements (100 kg/ha) 25.5 35.3 40.1 55.0 35.0 21.8 47.4 40.1 45.7 39.4 8

Vins de qualitéProduction officielle (1000 hl) 2260 1823 3121 3028 4183 2280 1910 3746 3261 4135 1 313Total importations (1000 t) 6 124 43 14 32 21 16 25 34 13 -34Total exportations (1000 t) 942 1116 1051 1135 1003 1329 1091 1073 1042 991 -1Stock final (1000 t) 5948 4916 4772 4334 5096 4372 3794 5034 5543 6926 622Utilisation intérieure totale (1000 t) 2301 1863 2257 2345 2450 1696 1413 1458 1744 1774 -482Usages industriels (1000 t) 0 118 103 100 125 103 87 184 180 215 119Consommation humaine brute (1000 t) 2230 1685 2124 2220 2280 1554 1307 1268 1522 1511 -579Degré d'autoapprovisionnement (%) 98.22 97.85 138.28 129.13 170.73 134.43 135.17 256.93 186.98 233.09 114Consommation humaine brute par personne (kg/pers 22.6 17.04 21.44 22.38 22.95 15.61 13.1 12.43 14.85 14.67 -6

Vin de tableProduction officielle (1000 hl) 5511 3048 3400 4227 5529 3844 1840 4113 3447 3557 -281Total importations (1000 t) 40 1081 1273 684 448 1130 2552 1906 1786 1388 895Total exportations (1000 t) 1180 980 694 710 1237 1103 970 933 566 704 -217Utilisation intérieure totale (1000 t) 5363 4747 3933 3734 3998 4048 3883 4039 3919 3984 -700Pertes (1000 t) 130 70 50 60 30 42 4 8 46 49 -49Usages industriels (1000 t) 1458 544 261 210 805 505 138 702 687 1145 90Consommation humaine brute (1000 t) 3775 4133 3622 3464 3163 3501 3741 3329 3186 2790 -742Degré d'autoapprovisionnement (%) 102.76 64.21 86.45 113.2 138.29 94.96 47.39 101.83 87.96 89.28 9Consommation humaine brute par personne (kg/pers 38.25 41.79 36.55 34.91 31.83 35.16 37.51 32.63 31.09 27.09 -9Source: Eurostat

3.3. Secteur animal

La production de lait a augmenté de 21 % entre 1993/1995 et 1999/01, lesrendements progressant de 5 % par an, soit une augmentation de 33 % pourl’ensemble de la période. Le nombre de vaches laitières a diminué de 9 %. Les prix àla production ont augmenté de 26 %, soit 9 % de plus que la production. Le lait estune des rares branches du secteur animal dont la part dans la production agricoletotale est en augmentation. La production de fromage a considérablement augmenté,de 18 % entre 1994/1995 et 1999/01. La consommation de beurre a égalementaugmenté mais la consommation par personne reste égale à moins de 50 % de lamoyenne européenne, et a diminué depuis 1999. La consommation de fromage aaugmenté de 41 %. Le degré d’autoapprovisionnement du beurre a augmenté de120 % en 1993/1995 à 135 % in 1999/01, mais celui du fromage a diminué de 11 %pour atteindre 82 % en 1999/01 (tableau 3.11). Comme le beurre ne trouve pasfacilement de marché à l’exportation, il est régulièrement vendu dans le cadre de laprocédure d’intervention.

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Tableau 3.11: Production et consommation de lait au Portugal (1993-2001; 1000 tonnes)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 20011993/95 - 1999/01

(différence)

LAIT FRAISProduction utilisable (1000 t) 982 995 978 1004 1068 1137 1187 1170 1124 175.3Importations (1000 t) 18 58 88 105 106 131 119 153 229 112.3Exportations (1000 t) 16 46 74 82 106 165 155 223 151 131.0Utilisation intérieure totale (1000 t) 991 1004 998 1038 1059 1089 1133 1122 1188 150.0Consommation humaine brute 991 1002 996 1036 1056 1086 1130 1119 1185 148.3Degré d'autoapprovisionnement (%) 99.1 99.1 98.0 96.7 100.9 104.4 104.7 104.3 94.6 2.5Lait entier utilisé (1000 t) 818 846 : : 997 1074 1095 1074 1044 239.3Lait écrémé utilisé (1000 t) : 56 : : -31 -36 -14 -6 -17 -68.6

LAIT EN POUDRE ENTIERProduction utilisable (1000 t) 7 7 7 6 7 8 9 9 8 1.7Importations 3 5 3 3 5 5 7 8 10 4.7Exportations 4 1 3 4 6 7 7 9 8 5.3Utilisation intérieure totale 6 15 12 9 4 5 7 8 8 -3.3Consommation humaine brute 6 11 7 5 4 5 7 8 8 -0.3Degré d'autoapprovisionnement (%) 116.7 46.7 58.3 66.7 175.0 160.0 150.0 112.5 100.0 46.9Lait entier utilisé (1000 t) : : : : 74.8 82.5 : : :

AUTRE LAIT EN POUDREProduction utilisable (1000 t) 10 10 12 10 13 10 12 11 9 0.0Importations (1000 t) 5 2 3 4 3 5 4 6 9 3.0Exportations (1000 t) 3 6 5 6 6 1 5 4 2 -1.0Utilisation intérieure totale (1000 t) 11 4 4 4 10 13 11 13 13 6.0Consommation humaine brute 7 4 4 4 5 8 6 9 9 3.0Degré d'autoapprovisionnement (%) 91 250 300 250 130 77 109 85 69 -126.0

FROMAGEProduction utilisable (1000 t) 68 70 70 72 74 80 83 82 12.7Importations (1000 t) 6 7 9 13 16 17 21 21 13.2Exportations (1000 t) 1 2 2 2 2 3 3 2 1.2Utilisation intérieure totale 72 75 77 79 85 93 102 102 25.5Consommation humaine brute 69 71 73 78 82 93 102 102 29.0Transformation 3 4 4 3 3 0 0 0 -3.5Degré d'autoapprovisionnement (%) 94 93 91 91 87 86 81 80 -11.4Lait entier utilisé (1000 t) 495 515 508 507 529 556 582 593 71.5

Beurre (poids de produit)Importations 1 2 2 2 2 3 2 2 2 0.3Exportations 5 3 7 6 6 5 7 8 10 3.3Utilisation intérieure totale 14 15 15 15 15 18 20 19 17 4.0Consommation humaine brute 14 15 15 15 15 18 20 19 17 4.0Degré d'autoapprovisionnement (%) 121.4 113.3 126.7 126.7 140.0 111.1 125.0 131.6 147.1 14.1Consommation humaine brute par personne (kg/pers.) 1.419 1.517 1.514 1.512 1.51 1.808 2.005 1.902 1.699 0.4

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Encadré 1: La production de lait aux Açores

Le lait est la production dominante. Il représente plus de 500 000 tonnes par an, sur un total de1 900 000 tonnes du quota de production portugais. La consommation est estimée à 73 000 tonnes. De1993 à 2002 la production de lait a augmenté de 327 000 t à 508 000 t, soit une augmentation de 55 %.L’augmentation de la production de lait a eu des effets sur le marché du lait, sur le marché de la viandebovine, sur la production de sucre et sur l’environnement.

Dans le secteur laitier, les prix à la production sont de seulement 0,20 euro/litre, soit deux tiers du prixmoyen dans l’Union européenne. Par ailleurs, les prix bas sont source de problèmes financiers pour lescoopératives.

Sur le marché de la viande, l’augmentation de la production laitière a entraîné une augmentation de laviande de vaches laitières de réforme. Cette viande ne peut pas trouver de débouché sur le marché desAçores, qui est déjà saturé. Si le niveau actuel de la production de lait devait se maintenir, ce problèmedeviendrait permanent et il faudrait trouver de nouvelles solutions pour la commercialisation descarcasses de vaches de réforme dans d’autres parties de l’Union européenne.

Au cours de la même période, la production de betterave sucrière a diminué de 3 042 tonnes de sucreéquivalent à seulement 620 tonnes, soit une chute de 80 %. Toutes les productions sont en compétitionpour la même superficie cultivable, qui est très limitée; l’extension des superficies fourragères pour lesvaches laitières s’est faite au détriment des autres cultures, notamment de la betterave sucrière. Lapénurie de betterave sucrière pose de graves problèmes à la société sucrière des Açores. En ce quiconcerne l’environnement, de sérieuses dégradations ont été attribuées à l’importance du cheptel bovin.Afin d’améliorer cette situation, le programme de développement rural (PDR) comporte plusieursmesures agroenvironnementales importantes.

Outre les mécanismes de l’OCM, la Communauté octroie une aide spécifique aux secteurs du lait et dela viande bovine dont, entre autres, une prime à l’abattage et les primes à la vache allaitante, des primesspécifiques pour les troupeaux laitiers, des aides au stockage de fromage. Le pays bénéficie égalementdu financement d’un “programme global de soutien des activités de production et de commercialisationdes produits locaux dans le secteur de l'élevage et des produits laitiers” (art. 26 du règlementn 1453/2001, "POSEIMA"). Les autorités portugaises n’ont pas encore communiqué ce programme.

La diversification du lait pour d’autres produits comme les céréales, le tabac, les fleurs, les fruits, leslégumes est difficile, notamment en raison du coût d’expédition hors des îles, bien que les fleurs, leslégumes et plusieurs fruits bénéficient d’aides spécifiques dans le cadre du règlement POSEIMA.

De 1993/1995 à 2000/2002, la production locale totale de viande a augmenté de 9 %,alors que la consommation a augmenté de 24 %. L’augmentation de laconsommation est essentiellement le résultat d’une augmentation de 20 % de laconsommation par habitant. En conséquence, le degré d’autoapprovisionnement adiminué de 86 % à 75 %.

Seule la production de volailles a augmenté, de 36 %, entre 1993/1995 et 2000/2002,alors que la production de porcs a diminué de 3 %, la production de bovins adiminué de 2 % et la production d’ovins de 9 % (voir l’Annexe II pour le nombre detêtes de bétail).

Du côté de la demande, la consommation de volaille a augmenté de 43 %, celle deviande de porc de 33 % et de la viande ovine de 4 %. En 2000/2002, la demande debovins était encore inférieure de 4 % à ce qu’elle était en 1993/1995 après avoirbaissé de 20 % entre 1995 et 1996, en raison de la crise de l’ESB.

26

La consommation totale de viande était d’environ 104 kg/personne en 1999, 2000 et2001, soit plus que la moyenne européenne qui se situe à 97 kg/personne en 1999,bien qu’on soit encore loin de la consommation de l’Espagne qui s’établit à124 kg/personne en 2000 (tableau 3.12).

Pour tous les types de viande, à l’exception de la viande bovine, la balancecommerciale s’est détériorée, en 2000/2002 le degré d’autoapprovisionnement detoutes les viandes était inférieur à 100 %. Il convient de noter en particulier le cas dela viande de porc qui a perdu 23 pour cents pour tomber à 64 %. Le marché de lavolaille a perdu son degré d’autoapprovisionnement, passant de 102 % à 97 %. Laviande ovine a perdu 9 pour cents et son degré d’autoapprovisionnement est de66 %. La viande bovine a gagné 1 %, pour passer à 60 %, bien que la viande bovinereste la plus dépendante à l’égard de l’offre extérieure.

Tableau 3.12: Production et consommation de viande au Portugal (1993-2001; 1000 tonnes)

PortugalViandes - Total

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

1993/95 - 2000/02

(différence)

Viandes - totalProduction intérieure brute (1000 t poids de carcasse) 744 735 724 741 788 834 814 789 796 816 66Total exportations d'animaux vivants (1000 t poids de carcasse) 0 2 2 3 3 2 3 4 6 5 4Total importations d'animaux vivants (1000 t poids de carcasse) 7 22 29 43 35 34 58 76 71 72 54Production utilisable 751 755 751 781 820 866 869 861 861 883 116Total importations (1000 t) 115 152 153 143 154 179 203 224 226 222 84Total exportations (1000 t) 21 16 19 17 21 18 15 19 21 22 2Utilisation intérieure totale(1000 t) 833 870 874 895 933 1 008 1 054 1 072 1 060 1 075 210Consommation humaine brute (1000 t) 833 870 874 895 933 1 008 1 054 1 072 1 060 1 075 210Degré d'autoapprovisionnement (%) 89 84 83 83 84 83 77 74 75 76 -11Consommation humaine brute par personne (kg/pers.) 84 88 88 90 94 101 105 105 103 104 17BovinsProduction intérieure brute (1000 t poids de carcasse) 114 89 99 95 104 94 95 98 94 104 -2Total exportations d'animaux vivants (pour l'UE: exportations vers des pays tiers) (1000 t poids de 0 0 0 0 1 1 1 0 0 0 0Total importations d'animaux vivants (pour l'UE: exportations en provenance de pays tiers) (1000 3 6 6 5 6 4 4 3 2 2 -3Production utilisable (1000 t) 117 95 105 100 109 97 98 101 96 106 -5Total importations (pour EUR : importations en provenance de pays tiers) (1000 t) 57 79 71 38 51 59 73 74 53 61 -6Total exportations (pour EUR : Exportations vers des pays tiers) (1000 t) 1 0 0 1 2 1 0 0 0 0 0Utilisation intérieure totale (1000 t) 170 172 174 139 156 158 168 173 158 165 -7Consommation humaine brute (1000 t) 170 172 174 139 156 158 168 173 158 165 -7Degré d'autoapprovisionnement (%) 67 52 57 68 67 59 57 57 59 63 1Consommation humaine brute par personne (kg/pers.) 17 17 18 14 16 16 17 17 15 16 -1PorcinsProduction intérieure brute (1000 t poids de carcasse) 304 301 284 292 306 332 324 289 282 294 -8Total exportation d'animaux vivants (pour l'UE: exportations vers des pays tiers) (1000 t poids de 0 0 0 2 2 1 2 3 4 3 3Total importations d'animaux vivants (pour l'UE: exportations en provenance de pays tiers) (1000 3 15 21 35 26 28 51 69 65 65 53Production utilisable (1000 t) 307 316 305 325 330 359 373 355 343 356 42Total importations (pour EUR : importations en provenance de pays tiers) (1000 t) 37 47 56 73 72 85 91 106 122 121 70Total exportations (pour EUR : exportations vers des pays tiers) (1000 t) 7 8 10 11 13 14 13 15 17 17 8Utilisation intérieure totale (1000 t) 329 345 344 378 379 419 444 452 447 451 111Consommation humaine brute (1000 t) 329 345 344 378 379 419 444 452 447 451 111Degré d'autoapprovisionnement (%) 92 87 83 77 81 79 73 64 63 65 -23Consommation humaine brute par personne (kg/pers.) 33 35 35 38 38 42 44 44 44 44 10Ovins et caprinsProduction intérieure brute (1000 t poids de carcasse) 26 27 27 26 26 25 24 25 23 25 -2Total exportations d'animaux vivants (pour EU: exportations vers un pays tiers) (1000 t poids de c 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 -1Total importations d'animaux vivants (pour l'UE: exportations en provenance de pays tiers) (1000 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0Production utilisable(1000 t) 27 27 27 26 27 26 25 26 24 26 -2Total importations (pour EUR : importations en provenance de pays tiers) (1000 t) 7 10 9 11 9 9 11 11 11 8 1Total exportations (pour EUR : exportations vers des pays tiers) (1000 t) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0Utilisation intérieure totale (1000 t) 34 36 36 37 36 36 36 38 36 36 1Consommation humaine brute (1000 t) 34 36 36 37 36 36 36 38 36 36 1Degré d'autoapprovisionnement (%) 76 75 75 70 72 69 67 66 64 69 -9Consommation humaine brute par personne (kg/pers.) 3 4 4 4 4 4 4 4 4 3 0Volailles01 Production intérieure brute (1000 t poids de carcasse) 216 235 231 245 267 298 287 293 317 310 7902 Total exportations d'animaux vivants (pour l'UE: exportations vers des pays tiers) (100 0 1 1 1 0 0 0 1 2 2 106 Total importations d'animaux vivants (pour l(UE: exportations en provenance de pays 0 0 0 2 1 0 1 1 1 1 112 Production utilisable (1000 t) 216 234 230 246 268 298 288 293 316 309 7920 Total importations (pour EUR : importations en provenance de pays tiers) (1000 t) 6 6 5 10 10 12 14 17 18 15 1130 Total exportations (pour EUR : exportations vers des pays tiers) (1000 t) 12 5 8 4 4 2 1 2 2 3 -650 Utilisation intérieure totale (1000 t) 210 229 228 250 268 298 305 309 320 322 9570 Consommation humaine brute (1000 t) 210 229 228 250 268 298 305 309 320 322 9580 Degré d'autoapprovisionnement (%) 103 103 101 98 100 100 94 95 99 96 -690 Consommation humaine brute par personne (kg/pers.) 21 23 23 25 27 30 30 30 31 31 8Source: Eurostat

L’analyse montre qu’au cours des vingt dernières années, la demande de viande aaugmenté davantage que le PIB réel par habitant. Si l’on prend les viandesséparément, la demande de viande de porc et de volaille a augmenté davantage quele PIB par habitant, et moins que le PIB pour la viande bovine et la viande demouton. Dans le cas de la viande bovine, la crise de l’ESB, et la chute de laconsommation qui s’en est suivie, explique l’augmentation plus faible que lacroissance du PIB par habitant.

27

L’élasticité de la demande par rapport aux revenus, estimée pour les quatre sortes deviandes, était nettement positive dans tous les cas, et supérieure à 1,0 pour la viandede porc, la viande de volaille et la viande bovine, et légèrement inférieure pour laviande de mouton. Cela implique que les augmentations de revenus comprendrontprobablement une augmentation plus que proportionnelle de la demande de viandede porc, de volaille et de viande bovine dans les prochaines années. La demande deviande ovine va également augmenter mais proportionnellement moins que lesrevenus.

Toutefois, comme la consommation totale de viande est déjà plus élevée au Portugalque dans la moyenne de l’Union européenne, l’hypothèse que les mêmes réactionsde consommation vont s’appliquer dans le futur que dans le passé risque de ne pasêtre valable.

Une analyse de l’offre6 a montré que l’offre de viande de porc semble dépendredavantage du prix des intrants, notamment du maïs, que de son propre prix. Celapeut indiquer que les exploitants subissent certaines contraintes, peut-êtrefinancières, qui les empêchent de réagir efficacement au prix plus élevé du porc.Dans le secteur des volailles, il semble que le prix des volailles soit le principaldéterminant de la variation de l’offre, bien que le prix des intrants, comme le maïs,soit également important.

3.4. Limitations de la productionLes limitations de la production appliquées à l’agriculture portugaise dans lecontexte de la PAC ont été analysées afin de déterminer à quel point ces limitationssont contraignantes. Actuellement, les limitations de la production s’appliquent à laplupart des secteurs mais les plus sensibles sont les limitations appliquées au secteurarable (COP), aux vaches allaitantes, aux bovins mâles, au lait, au coton, au sucre età l’huile d’olive.

Dans le secteur des COP, les limitations de la production s’appliquent parl’intermédiaire de limitations de superficie et de rendements de référence dansl’ensemble du pays. S’agissant des superficies, la superficie de base, la superficieirriguée de base et la superficie maximale garantie pour le blé dur font actuellementl’objet de limitations.

D’après les demandes de paiement effectuées en 2002/03 les superficies ayant faitl’objet d’une demande d’aide sont inférieures au niveau maximum de la superficiede base et de la superficie irriguée de base. Pour le maïs, la superficie de base est de221 400 ha et la superficie ayant fait l’objet d’une demande est de 190 632 ha. Parailleurs, il n’a pas été fait usage de la réserve de 60 000 ha créée dans le contexte del’Agenda 2000 pour les nouvelles superficies irriguées. La conclusion est donc queces plafonds ne sont pas contraignants pour l’instant.

6 Pour les porcs et les volailles, une courbe de l’offre utilisant les prix annuels propres (avec un décalage

d’ 1 période pour les porcs) et le prix du maïs comme variable explicative a donné de bons résultats.Pour les autres viandes, il n’a pas été possible de trouver une courbe de l’offre satisfaisante.

28

La situation du blé dur est moins claire. Les demandes ont porté sur 189 632 ha pourune superficie éligible de 118 000 ha, soit un dépassement de près de 60 %, ce qui aentraîné une réduction proportionnelle du supplément blé dur. Pour replacer cedépassement des demandes en perspective, il convient de rappeler que lessuperficies éligibles ont augmenté pour passer de 20 000 ha en 1993 à 118 000 hadans l’Agenda 2000.

Comme le montre l’Annexe III, en ce qui concerne l’évolution des superficiesrelevant du régime des aides aux cultures arables depuis sa mise en œuvre en 1993,on constate une sous-utilisation systématique de la superficie de base. Pour chaquecampagne de commercialisation de la période 1993-2002, entre 10 % et 25 % dessuperficies éligibles n’ont pas reçu d’aide du fait de l’insuffisance des demandes.

Il convient également de noter qu’au Portugal, le rendement de référence a été fixéen 1993 à un niveau de nature à permettre des augmentations ultérieures derendement. A ce jour, les rendements réels ont toujours été inférieurs au rendementde référence qui est actuellement supérieur de 20 % aux rendements réels.

Enfin, on a enregistré une augmentation significative des superficies mises enjachère, jusqu’à 22 % de la superficie totale en 2002, avec un pourcentage nettementplus élevé dans l’Alentejo et l’Algarve, alors que les superficies fourragèresbénéficiant d’aides sont en recul.

En ce qui concerne le secteur de la viande bovine, dans le cadre d’Agenda 2000, lenombre de primes a diminué de 3 % au Portugal contre 5,5 % pour l’UE. Le totaldes droits à la prime à la vache allaitante au Portugal est actuellement de 277 539(sans les primes à la reconversion). Le nombre total de demandes a été de 279 819,soit un dépassement de moins de 1 %, tendance qui correspond à celle de presquetous les États membres, bien que la différence entre le nombre de droits à la prime etle nombre réel d’animaux soit plus élevée pour le Portugal (21 %) que pour lamoyenne de l’UE (10 %).

En 2002, le plafond portugais des primes aux bovins mâles était de 160 720 têtes(sans les primes à la reconversion) et les demandes ont porté sur 175 047 têtes, soitun dépassement de 9 %.

Le quota laitier du Portugal, qui est de 1 861 171 tonnes, a été légèrement dépasséen 2001/02 avec une production de 1 862 625 tonnes. Toutefois, selon la décisiondu Conseil européen de Nice, 73 000 tonnes de lait des Açores ne sont pas prises encompte, ce qui signifie qu’aucun super prélèvement n’a dû être payé jusqu’ici.

Cette dérogation spéciale a pris fin en avril 2003. Le Portugal devra donc à l’avenirpayer le super prélèvement en cas de dépassement du quota. En 1991 le quota a étéfixé à 25 % de plus que la consommation et actuellement l’intervention sur le beurreest quasiment permanente.

La quantité maximale garantie de coton est de 1 500 tonnes. La production annuellen’a pas encore atteint ce niveau. De même, la quantité nationale garantie pour l’huiled’olive est de 51 244 tonnes et dans ce cas non plus, la production n’a jamais atteintce niveau.

29

Le quota de sucre pour le Portugal continental est fixé à 69 718 tonnes (A+B) et en2002/03 la production s’est élevée à 78 000 tonnes. Les quantités dépassant le quota(sucre C) ont été reportées sur l’exercice commercial suivant. Aux Açores, le quotaest de 9 953 tonnes et en 2002/03 la production a été de seulement 620 tonnes.

N’ayant que rarement permis de limiter la production au cours de la dernièredécennie, on peut dire que les instruments de gestion de l’offre dans le secteur, telsque les superficies maximales garanties, les quotas, les plafonds nationaux etrégionaux etc., n’ont que faiblement contribué à entraver le développement del’agriculture portugaise encore que, ces dernières années, les autorités portugaisesaient suspecté ces restrictions de jouer un rôle plus important que dans le passé.

4. UTILISATION DES TERRES

Selon les chiffres d’Eurostat (voir tableau) en 2001 près de 36 % (3 millionsd’hectares) de la superficie totale étaient couverts de bois et forêts. La superficieagricole utile (SAU), soit 3 838 millions d’hectares, correspondait à 42 % de lasuperficie totale, ce qui représente à peine moins de 3 % de la SAU totale de l’Unioneuropéenne. La majeure partie de la superficie agricole était située dans des zonesdéfavorisées (85 %), dont 28,7 % était située en zone de montagne ou de colline.Cette répartition a toujours constitué un obstacle naturel à toute intensificationimportante de l’agriculture portugaise, en particulier dans les zones intérieures.

Les terres arables, qui constituent l’utilisation la plus importante de la SAU,occupent 1 610 millions d’hectares (42 %), et sont suivies par les terres en pâturepermanente (1 390 million) et les cultures permanentes (767 millions).

Tableau 4.1 – Utilisation des terres au Portugal en 1000 ha

000 ha % 000 ha %Superficie totale 9 191 100 9 191 100dont:Superficies boisées 3 108 33.8 3 324 36.2SAU 4 020 43.7 3 838 41.8dont:Terres arables 2 349 58.4 1 610 42.0Pâturage permanents 858 21.3 1 390 36.2Terres en cultures permanentes 782 19.5 767 20.0Source: Eurostat, Utilisation des terres.

1990 2001

Dans les années quatre-vingt dix, la superficie agricole utile a diminué de 182.000hectares. La diminution la plus importante concerne le nombre d’hectares de terresarables, dont la proportion est passée de 58 % à 42 %, alors que, dans le mêmetemps, le pourcentage de terres en pâture permanente s’élevait de 21 % à 36 %.

30

Figure 4.1 – Répartition de l’utilisation des terres agricoles au Portugal

21.3

36.2

19.5 20.0

42.0

58.4

0%

20%

40%

60%

80%

100%

1990 2001

Arable land Permanent grassland Land under permanent cropsTerres arables Pâturages permanents Terres en cultures permanentes

5. STRUCTURES DES EXPLOITATIONS

5.1. Exploitations agricoles

Les exploitations portugaises, dont le nombre s’élève à 416.000, représentent 6 %environ des exploitations européennes. Ce pourcentage a tendance à reculer depuisles dix dernières années, puisqu’il a chuté de 1,5 %.

Tableau 5.1 – Nombre total d’exploitations (1000)

1990 1995 2000 1995-2000 1990-2000Nombre total d'exploitations (1000)UE12 7992.9 6959 6598 -1.1 -1.9UE-15 7370 6766.1 -1.7Portugal 598.7 450.6 416 -1.6 -3.6% 7.49 6.11 6.15 0.1 -2.0SAU en 1000 haPortugal 4005.6 3924.6 3863.1 -0.3 -0.4Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

% TAV

S’agissant des caractéristiques moyennes, les exploitations portugaises présententdes caractéristiques très proches de celles des exploitations des autres paysméditerranéens. Elles se caractérisent par leur petite taille (9,3 ha par exploitation),une intensité de main-d’œuvre relativement élevée (1,26 UTA par exploitation), unfaible niveau de marge brute standard (MBS) de 6,4 unités de dimensionéconomique (UDE) par exploitation et la nature familiale de leur gestion.

31

Tableau 5.2 – Caractéristiques moyennes des exploitations

Caractéristiques moyennes1989/90 1993 1995 1997 2000

PortugalSAU/exploitation 6.7 8.1 8.7 9.2 9.3MBS/exploitation 3.9 5 5.4 6.5 6.4Main-d'œuvre/exploitatio 1.41 1.24 1.3 1.25 1.26UE-15SAU/exploitation 15 16.4 17.4 18.4 18.7MBS/exploitation 11.4 14.3 14.9 16.7 18.7Main-d'œuvre/exploitatio 1 1 0.99 1 0.94Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

Au cours des dix dernières années, des changements importants sont intervenus dansles exploitations portugaises. Ces changements n’ont cependant pas été suffisantspour aligner le pays sur la moyenne européenne. L’écart entre les exploitationseuropéennes et celles du Portugal reste donc important.

S’agissant du nombre d’exploitations, leur quantité a diminué plus rapidement quedans l’Union européenne (3,6 % par an contre une moyenne de –1,9 % pour l’UE-12et de –1,7 % pour l’UE-15) puisqu’elles ont vu leur nombre diminuer de 182.000unités depuis 1990.

En revanche, la superficie agricole a reculé plus lentement que la moyenneeuropéenne (-0,36 % contre 1,43 % pour l’UE-12 et 2,63 % pour l’UE-15). Cestendances ont eu pour résultat que la taille moyenne des exploitations a augmenté de6,7 à 9,3 ha, mais elle reste très petite par rapport à la moyenne européenne (18,7ha).

La chute du nombre d’unités agricoles a principalement touché les exploitations demoins de 5 ha (environ 4 %), alors que la proportion d’unités de plus de 50 ha alégèrement augmenté (0,7 %).

Malgré ce processus de concentration, la répartition des tailles d’exploitations resteinégale au Portugal. En 2000, on comptait encore un pourcentage élevéd’exploitations (53,7 %) occupant 6 % seulement de la SAU, alors que, en revanche,on comptait 1,4 % seulement d’exploitations de 100 ha couvrant 53 % de la SAUtotale.

Tableau 5.3 – Répartition des exploitations en nombre et pourcentage - 2000

UE-15 Portugal UE-15 Portugal0 ha 71 420 3 360 1.1 0.8>0-<2 ha 2 454 570 223 720 36.3 53.82 - <5 ha 1 376 340 100 720 20.3 24.25 - < 10 ha 834 060 42 120 12.3 10.110 - <20 ha 691 180 23 060 10.2 5.520 - < 30 ha 349 020 7 460 5.2 1.830 - < 50 ha 389 290 5 630 5.8 1.450 - < 100 ha 368 950 4 130 5.5 1.0>= 100 ha 234 430 5 780 3.5 1.4Total 6 769 260 415 970 100.0 100.0Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

Nombre %

32

Tableau 5.4 - Répartition de la SAU en hectares et pourcentage - 2000

UE-15 Portugal UE-15 Portugal>0-<2 ha 2 211 790 219 500 1.7 5.72 - <5 ha 4 381 590 313 360 3.5 8.15 - < 10 ha 5 885 810 292 810 4.6 7.610 - <20 ha 9 822 670 318 370 7.7 8.220 - < 30 ha 8 548 090 181 310 6.7 4.730 - < 50 ha 15 063 770 214 940 11.9 5.650 - < 100 ha 25 687 030 287 520 20.3 7.4>= 100 ha 55 196 740 2 035 270 43.5 52.7Total 126 797 490 3 863 080 100.0 100.0Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

Nombre %

Figure 5.2 - Répartition (%) des exploitations par taille-2000

0

15

30

45

600 ha

>0-<2 ha

2 - <5 ha

5 - < 10 ha

10 - <20 ha20 - < 30 ha

30 - < 50 ha

50 - < 100 ha

>= 100 haEU-15

Portugal

UE-15

Portugal

Figure 5.3 - Répartition (%) de la SAU par taille d’exploitation - 2000

0

15

30

45

600 ha

>0-<2 ha

2 - <5 ha

5 - < 10 ha

10 - <20 ha20 - < 30 ha

30 - < 50 ha

50 - < 100 ha

>= 100 ha

EU-15

Portugal

UE-15

Portugal

33

Le Portugal se caractérise également par une des plus faibles marges brutes standardpar exploitation (avec la Grèce) de l’UE-15. En moyenne, en 2000, la dimensionéconomique par exploitation était de 6,4 UDE par exploitation contre 18,7 pourl’UE-15. Au cours de la dernière décennie, la marge brute standard totale aprogressé d’un facteur 1,39 seulement (contre 2,90 pour l’UE-15). En raison de laconcentration physique (chute du nombre de petites exploitations et augmentation dela taille physique), la marge brute standard par exploitation a augmenté plusrapidement (5,1 %) que celle de l’UE-15 (4,7 %), alors que la contribution à lamarge brute standard de l’UE-12 a légèrement diminué (de 2,5 % à 2,2 %).

Si l’on examine plus en détail l’évolution des caractéristiques moyennes, la Figure5.3 montre comment la dernière décennie a été caractérisée par une lente tendancedes exploitations portugaises à réduire l’écart qui les sépare de l’exploitationeuropéenne moyenne. Toutefois, les différences en termes de main-d’œuvre parexploitation, de superficie et de résultats économiques restent importantes.

Figure 5.4 - Évolution des caractéristiques moyennesdes exploitations portugaises et européennes (1990-2000)

0.8

0.9

1

1.1

1.2

1.3

1.4

1.5

0 5 10 15 20 25SAU par exploitation

Mai

n-d'

œuv

re p

ar e

xplo

itatio

n

MBS par exploitation

1990

2000

1990

2000

PORTUGAL

UE

En ce qui concerne la répartition géographique, la majorité de ces exploitations estsituée dans une zone caractérisée par des conditions difficiles (pauvreté desfacteurs), ce qui représente un obstacle aux bons résultats économiques de cesexploitations. Selon la dernière enquête d’Eurostat, 71,5 % des exploitationsportugaises sont situées dans des régions défavorisées (notamment en zone demontagne), contre une moyenne de 54 % pour l’UE-15 (voir tableau). Près de 50 %de l’ensemble des exploitations sont situées dans des zones de montagne. Lesexploitations qui se trouvent dans ces zones sont généralement caractérisées par unemoindre superficie agricole utile par exploitation (4,7 ha) et une dimensionéconomique moyenne de 3,7 UDE seulement.

34

Tableau 5.5 - Répartition des exploitations dans les zones défavorisées

1990 1993 1995 1997 2000Total 598 740 489 030 450 640 416 690 415 970% 100 100 100 100 100Pas en zone défavorisée 192 210 150 600 137 840 126 300 118 580% 32.1 30.8 30.6 30.3 28.5Zone défavorisée non montagneuse 120 500 100 180 93 380 86 890 90 330% 20.1 20.5 20.7 20.9 21.7Zone défavorisée et de montagne 286 030 238 250 219 420 203 500 207 050% 47.8 48.7 48.7 48.8 49.8Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles- EUROSTAT

Tableau 5.6 - Répartition des exploitations dans les zones défavorisées

No d'exploitations %

MBS moyenne par exploitation

(UDE)

SAU moyenne par exploitation

(ha)

Pas en zone défavorisée 118 580 28.5 9.5 4.4Zone défavorisée non montagneuse 90 330 21.7 8.3 25.7Zone défavorisée et de montagne 207 050 49.8 3.7 4.9Total 415 970 100.0 6.4 9.3Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

La distribution des principales orientations de production fait ressortir un modèleproductif complètement différent de la moyenne de l’UE, reposant principalementsur les exploitations de polyculture (21 % du total des exploitations) et les vignobles(11 %). En ce qui concerne l’intensité des intrants, les exploitations spécialiséesdans les COP sont caractérisées par la plus grande superficie (44 ha parexploitation), alors que les exploitations spécialisées dans les produits laitiersutilisent une plus grande quantité de main-d’œuvre par exploitation (1,92 UTA).Même si le niveau de la marge brute standard est assez bas (28 en moyenne), commedans le reste de l’UE, les exploitations spécialisées dans la production de viandes deporc et de volailles ont tendance à être plus profitables.

Tableau 5.7 - Répartition des exploitations au Portugal

Nº d'exploitations % Portugal % UE Ha/ exploitation

Main-d'œuvre/ exploitation

UDE moyenne

UDE moyenne UE

Expl. spéc. en céréaliculture, et en culture de plantes oléagineuses et protéagineuses 8 430 2 13 44 1.23 14 19Expl. à cultures générales 27 690 7 8 8 1.30 8 26Expl. horticoles spécialisées 12 600 3 3 2 1.67 13 55Expl. spéc. en viticulture 45 520 11 7 3 1.21 5 17Expl. fruitières et agrumicoles spécialisées 30 020 7 8 4 0.94 8 10Expl. olivicoles spécialisées 29 490 7 14 5 0.61 2 5Expl. avec div. combinaisons de cult. permanentes 38 980 9 6 5 1.03 6 11Expl. laitières spécialisées 14 190 3 7 11 1.92 19 46Expl. bovines spécialisées élevage et viande 9 540 2 5 33 1.38 8 13Expl. bovines - lait avec élevage et viande 2 300 1 1 12 1.63 9 32Expl. avec ovins, caprins et autres herbivores 23 800 6 9 25 1.34 7 9Expl. spéc. de production animale hors sol (granivores) 7 280 2 1 5 1.63 28 67Exploitations de polyculture 87 610 21 8 6 1.34 4 12Expl. de polyélevage à orientation herbivores 25 870 6 2 10 1.55 4 15Expl. de polyélevage à orientation granivores 6 810 2 1 8 1.20 5 36Expl. mixtes grandes cultures - herbivores 16 470 4 4 29 1.65 7 36Expl. mixtes avec diverses combinaisons cultures - élevage 29 160 7 3 7 1.16 4 22Exploitations non classifiables 220 0 0 0.55 0 0Source: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

35

5.2. Main-d’œuvre

D’après le recensement de 2000, 1 064 000 personnes étaient employées au Portugalà cette date dans le secteur agricole, ce qui représente 476 000 unités de travailannuel (UTA)7. Sur ce total, 428 000 UTA (environ 90 %) provenaient de la main-d’œuvre familiale, alors que 95 600 UTA ne provenaient pas de la famille desexploitants (emploi régulier et non régulier).

Tableau 5.8 – Main-d'œuvre au Portugal et dans l’UEen 1000

Nombre total de personnes travaillant dans les exploitations agricoles1993 1995 1997 2000 1993/2000 1995/2000

UE-15 15 244 14 757 13 503 -2.40Portugal 1 263 1 173 1 070 1 064 -2.42 -1.93Nombre total d'UTA (équivalent temps plein)UE-15 6 630 6 371 5 666 -3.09Portugal 560 537 475 476 -2.29 -2.38Moyenne UTA/personne travaillant dans les exploitations*UE-15 0.43 0.43 0.42Portugal 0.44 0.46 0.44 0.45* seulement régulièrementSource: Enquête sur la structure des exploitations agricoles - EUROSTAT

%TAV

Au cours des cinq dernières années, l’emploi a également connu de grandschangements. Le volume de main-d’œuvre utilisée a chuté de 2,4 % par an contreune moyenne de 3,1 % pour l’UE-15. La chute la plus importante est intervenuedans la composante main-d’œuvre familiale, alors que la composante main-d’œuvred’origine non familiale est restée presque stable. Contrairement à la tendanceobservée dans l’UE, le pourcentage de main-d’œuvre familiale n’a pas sensiblementchangé, restant au niveau de 90 %, contre 82 % pour l’UE-15.

Figure 5.5 – Pourcentage de la main-d’œuvre familiale dans la main-d’œuvre totale

76

78

80

82

84

86

88

90

92

%

1995 1997 2000

EU-15 PortugalUE-15 Portugal

7 L’UTA est l’équivalent d’une personne employée à temps plein.

36

En conséquence de la chute du volume de main-d’œuvre, la quantité moyenne demain-d’œuvre agricole par exploitation a reculé de 1,47 UTA en 1987 à 1,26 UTAen 2000, se rapprochant du niveau de l’UE-15 (0,93). Le déclin de l’UTA par ha aété beaucoup plus important, passant de 29,5 à 13,6 en 2000 contre une moyenne de5,0 UTA par ha pour l’UE-15.

Les chiffres de l’emploi à temps plein et de l’emploi à temps partiel font ressortir lefait que, comme dans les autres pays méditerranéens, le travail à temps partiel estparticulièrement élevé au Portugal, où 83 % des exploitants travaillaient à tempspartiel en 2000, contre 76 % pour l’UE-15. Cette caractéristique fondamentale despays méditerranéens peut être reliée au plus grand nombre de petites exploitations.

Malgré le pourcentage élevé de travail à temps partiel, la proportion d'exploitantsayant une activité lucrative en dehors de l'agriculture n’est pas très élevée (28 %) sion la compare à celle de l’UE-15 (environ 26 %). Cela suggère qu’au Portugal lesous-emploi est assez répandu.

Pour ce qui est de la structure par âge, une caractéristique de l’agriculture portugaiseest le pourcentage élevé d’exploitations agricoles gérées par des agriculteurs âgés.En 2000, les personnes employées dans l'agriculture portugaise et ayant plus de 55ans représentaient 65 % du total, soit l’un des pourcentages les plus élevés de l’UE-15, où le chiffre correspondant est de 53 %.

Figure 5.5 - Répartition des exploitants en fonction de l’âge - 2000

0 5 10 15 20 25 30 35 40

%

moins de 35 ans

35 à 44 ans

45 à 54 ans

55 à 64 ans

65 ans et plus

PortugalUE-15

Le niveau d’instruction des exploitants est faible. 1 % seulement des exploitants estconsidéré comme ayant reçu une formation complète dans le domaine agricole, alorsque la moyenne est 5 % dans l’UE-15. Ces deux éléments constituent une contraintepour le processus de modernisation entrepris par les agriculteurs portugais.

37

6. PRODUCTIVITÉ ET REVENU AGRICOLE

6.1. Productivité

L’agriculture portugaise se caractérise par un très faible niveau de productivité. En2001, la production agricole par hectare est nettement inférieure au niveau européen(74 % environ). En valeur absolue, la productivité par hectare est égale à 1 642 €/hade SAU contre une valeur moyenne de 2 205 €/ha de SAU pour le reste de l’UE.

Tableau 6.1 - Quelques indicateurs de productivitéProduction agricole €/ha

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 %TAVPortugal 1 212 1 292 1 335 1 424 1 350 1 342 1 472 1 444 1 642 4.4UE-15 1 771 1 855 1 904 1 996 2 051 1 993 2 025 2 104 2 205 3.2% of EU 68% 70% 70% 71% 66% 67% 73% 69% 74%Production agricole/UTAPortugal 6 883 7 494 7 851 8 823 8 835 9 183 10 825 11 160 13 298 9.9UE-15 32 349 34 615 36 529 39 234 40 355 40 448 41 786 44 854 47 218 5.6% de l'UE 21% 22% 21% 22% 22% 23% 26% 25% 28%Source: EUROSTAT

La différence entre le Portugal et l’UE-15 est encore plus importante lorsque laproductivité est exprimée en unité de travail annuel (UTA). Dans ce cas, laproduction portugaise par UTA représente 28 % du niveau de l’UE-15 (13 298euros/UTA, contre 47 218 euros/UTA).

Lorsque la productivité est exprimée en termes de valeur ajoutée nette aux prix debase par hectare et par UTA, la situation du Portugal est légèrement plus favorable.En 2001, la valeur ajoutée nette par ha était de 636 €/ha, soit près de 71 % de lamoyenne européenne, et la valeur ajoutée nette par UTA était de 5 149 €/UTA soitenviron 27 % de la moyenne européenne.

Tableau 6.2 – Valeur ajoutée nette par ha et UTAVAN/ha

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 %TAVPortugal 347 473 524 566 510 486 581 512 636 9.1UE 683 745 773 816 833 808 807 834 890 3.9% de l'UE 51% 64% 68% 69% 61% 60% 72% 61% 71% 5.0VAN/UTAPortugal 1 969 2 744 3 082 3 507 3 335 3 328 4 275 3 954 5 149 14.7UE 12 469 13 896 14 833 16 030 16 393 16 392 16 659 17 772 19 049 6.2% de l'UE 15.8% 19.7% 20.8% 21.9% 20.3% 20.3% 25.7% 22.3% 27.0% 8.0*Source: pour la SAU : Annuaire statistique de l'agriculture EUROSTAT et annuaire G2

Ce faible niveau de productivité est principalement dû à la présence importante de lamain-d’œuvre au Portugal, qui représente 8 % de la main-d’œuvre agricoleeuropéenne. Plusieurs autres facteurs contribuent également à la faible performancede l’agriculture portugaise.

Premièrement, le niveau d’investissement dans l’agriculture est traditionnellementtrès faible au Portugal. Le nombre de tracteurs et la quantité d’engrais utilisée parhectare représentent un tiers de la moyenne européenne au milieu des années quatre-vingt dix. Deuxièmement, la petite taille de la majorité des exploitations du Portugalles empêche de réaliser des économies d’échelle. Troisièmement, la faibleproductivité est liée au faible niveau d’instruction des exploitants et à une moyenned’âge élevée. Enfin, les circuits de distribution et l’infrastructure économique nesont pas suffisamment développés dans la majeure partie du pays.

38

Toutefois, lorsqu’on examine l’évolution de la productivité dans le temps, on peutvoir que, au cours des huit dernières années, la production agricole par hectare et parunité de travail ont progressé plus rapidement au Portugal que dans l’UE-15. Lacroissance annuelle de la production agricole portugaise par hectare a été de 4,4 %(contre 3,2 % en moyenne pour l’UE-15), et de 9,9 % par unité de travail (5,6 %pour l’UE-15). Cela a permis de réduire légèrement l’écart traditionnel de laproductivité portugaise par rapport à la moyenne européenne.

L’amélioration est encore meilleur en termes de valeur ajoutée nette par hectare etpar main-d’œuvre, pour lesquelles les marges ont diminué de 20 % et 11 %respectivement par rapport à l’UE.

Figure 6.1 - Évolution de la valeur ajoutée nette par ha au Portugal et dans l’UE

0

200

400

600

800

1000

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Euro

/ha

Portugal

UE-15

Source: EUROSTAT

Les facteurs de productivité par orientation de production ont été analysés à l’aide dela base de données RICA. Comme le montre le tableau 6.3, la production par UTAatteint 40 % du niveau de l’UE pour quatre orientations seulement (cultures arables,production laitière, élevage et engraissement de bovins, et production deporcins/volailles) alors que les autres cultures comme les vignobles, l’horticulture etles olives sont au-dessous de ce seuil. Une tendance analogue a été observée sur labase de la valeur ajoutée nette par UTA.

39

Tableau 6.3 – Ratios de l’agriculture par orientation de production

1999-2000 Portugal EU % de l'UE Portugal EU % de l'UE Portugal EU % de l'UECOP 17 536 39 847 44 363 778 47 11 751 20 749 57Expl. à cultures générales 11 066 37 932 29 1 564 1 600 98 5 249 19 129 27Horticulture 10 812 45 650 24 5 406 33 959 16 4 589 20 343 23Vignobles 9 647 40 333 24 1 901 5 752 33 5 923 23 914 25Fruits et agrumes 6 320 20 182 31 1 460 3 975 37 1 217 11 931 10Olives 3 771 10 611 36 211 1 821 12 3 355 10 480 32Diverses cultures permanentes 4 549 17 196 26 693 3 004 23 2 810 10 919 26Production laitière 24 867 57 863 43 3 086 2 414 128 7 879 22 772 35Expl. bovines - élevage, engraissement 10 852 26 157 41 394 672 59 5 511 13 226 42Expl. bovines combinées 9 406 41 100 23 744 1 558 48 4 631 17 505 26Ovins, caprins 6 474 23 852 27 283 540 52 4 029 13 098 31Granivores 54 798 132 686 41 43 056 11 650 370 10 562 33 970 31Expl. de polyculture 5 411 21 044 26 1 013 1 663 61 2 645 11 394 23Orientation herbivores 5 228 35 327 15 562 2 050 27 3 412 14 515 24Orientation granivores 14 401 95 496 15 1 116 4 299 26 4 628 26 163 18Grandes cultures - herbivores 6 108 47 502 13 296 1 201 25 4 336 20 487 21Diverses combinaisons cultures - élevage 10 306 64 306 16 458 2 834 16 5 680 21 895 26Source: RICANB: Les chiffres peuvent différer des CEA parce que le RICA couvre uniquement les "exploitations commerciales" et parce qu'il s'agit d'un échantillon

Production/UTA Production/ha VAN/UTA

La situation est plus favorable pour le Portugal si l’on prend en considération laproduction à l’hectare. Les exploitations spécialisées en cultures générales atteignentpresque le même niveau que celui de l’UE (98 %) et plusieurs autres orientations deproduction dépassent 50 %, à savoir, l’élevage et l’engraissement de bovins, ovins etcaprins, et les exploitations de polyculture. Les produits laitiers et la production deporcins et de volailles atteignent même des ratios supérieurs à ceux de l’UE maisleur importance est très limitée étant donné la faible utilisation des terres par lesproducteurs intensifs. D’autre part, la production par hectare est particulièrementfaible par rapport à l’UE pour ce qui est des exploitations horticoles spécialisées(12 %) et des exploitations oléicoles spécialisées (16 %).

6.2. Revenu agricole

L’indicateur de revenu couramment utilisé pour suivre l’évolution du revenuagricole est la valeur ajoutée nette au coût des facteurs par unité de travail annuelleen termes réels. Cet indicateur, appelé “Indicateur A”, est publié par Eurostat chaqueannée sur la base des comptes économiques de l’agriculture (CEA).

Entre 1991 et 2002 cet indicateur a augmenté de 3,5 % par an au Portugal et de 2 %par an dans l’UE-15, ce qui représente l’un des taux de croissance les plus rapidesdes États membres. Sur l’ensemble de la période, l’augmentation cumulée a été de48 % pour le Portugal et de 21,6 % pour l’UE-15. Si l’on prend 1995 comme annéede base (1995=100), en 2002 le Portugal a obtenu la valeur la plus élevée de l’UE-15 (131,8 contre 107,8 pour l’UE-15).

Tableau 6.4 - Indicateur A: Valeur ajoutée nette au coût des facteurspar unité de travail annuel en temps réel

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 % TAVPortugal 94.3 93.5 69.9 67.7 90.8 99.7 109.5 104.3 104.6 125.4 111.7 139.4 131.8 3.2UE-15 87.9 86.2 86.5 94.8 100.8 104.4 104.7 101.6 101.2 105.7 112.6 107.8 1.9UE-12 89.7 87.5 86.5 95.0 100.2 104.8 107.4 105.6 105.5 110.3 117.0 112.0 2.0Source: EUROSTAT

40

Figure 6.2 – Croissance annuelle et croissance cumulée du revenu agricole au Portugal

-0.8

-25.2

-3.1

34.1

9.8 9.8

-4.7

0.3

19.9

-10.9

24.8

-5.5

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Cro

issa

nce

annu

elle

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

Cro

issa

nce

cum

ulée

Annual growth Cumulative growthCroissance annuelle Croissance cumulée

Source: EUROSTAT

Comme le montre la figure suivante, cette augmentation du revenu agricole moyenest le résultat d’un déclin continu du volume de la main-d’œuvre et d’un niveauélevé de prix implicite.

Tableau 6.5 – Principales composantes du calcul de l’Indicateur A de 1987 à 2001(Indice 1995=100)

Revenu des facteurs, nominal

Indice implicite des prix du PIB

aux prix du marché

Revenu des

facteurs, réel

Total main-d'œuvre

agricole en UTA

Revenu des facteurs réel

par UTA

1987 49.6 44.7 111.0 176.1 63.01988 63.4 49.2 128.9 165.9 77.71989 53.0 54.7 96.8 155.8 62.11990 68.8 60.5 113.7 144.4 78.71991 86.9 68.4 127.0 134.3 94.61992 67.2 83.9 80.1 114.2 70.11993 63.7 90.1 70.7 104.1 67.91994 89.9 96.7 93.0 102.0 91.11995 100.0 100.0 100.0 100.0 100.01996 107.0 103.1 103.8 94.6 109.71997 99.8 107.0 93.3 89.2 104.61998 96.2 111.1 86.5 84.0 103.11999 106.5 114.8 92.7 78.7 117.92000 100.3 118.3 84.8 79.4 106.82001 114.1 122.9 92.9 77.8 119.4

Source: Eurostat, Le revenu agricole en 2001 (édition 2002)

41

Figure 6.3 - Évolution des principales composantes de l’indicateur A

40

60

80

100

120

140

160

180

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Revenu des facteurs, nominal Iindice des prix implicite du PIB aux prix du marchéRevenu des facteurs, réel Total main-d'œuvre agricole en UTARevenu des facteurs réel par UTA

Source: EUROSTAT

Malgré sa forte progression, en 2001, le revenu agricole par UTA au Portugal nereprésentait que 25,5 % de la moyenne communautaire.

On peut analyser les composantes de la croissance réelle des revenus. On peut faireune estimation du revenu en prenant la production aux prix à la production plus lessubventions sur les produits moins la consommation intermédiaire et l’utilisation decapital fixe ou l’amortissement, divisé par le nombre d’UTA (sans compter les taxesétant donné leur peu d’importance).

Entre 1994 et 20008 en termes réels, les principaux agrégats à la base du revenu desfacteurs ont changé de la manière suivante (voir tableau):

– La production du secteur agricole aux prix à la production a diminué de 0,5 % paran au Portugal contre 1,23 % dans l’UE.

– Les subventions sur les produits ont diminué au de 2,7 % par an alors que dansl’Union européenne, elles ont augmenté de +1,9 %.

– La consommation intermédiaire a diminué de 1,3 % par an au Portugal et de1,0 % dans l’Union européenne.

– L’utilisation de capital fixe a diminué de 2,4 % par an au Portugal et de 0,5 %dans l’Union européenne.

– L’UTA totale a diminué de 4,9 % par an au Portugal contre 3,5 % dans l’UE.

8 1994 et 2000 sont considérées comme la moyenne de trois ans: 1993-95 pour 1994; 1999-2001 pour

2000.

42

Tableau 6.6 – Principales composantes du revenu agricole - 2001/1994

Valeur en termes réels (déflatée) Portugal UE-15Production du secteur agricole -0.50 -1.23Production végétale 0.61 -0.77Animaux -2.86 -2.48Produits animaux -0.27 -1.53Subventions pour les produits -2.73 1.93Consommation intermédiaire -1.25 -0.99Valeur ajoutée brute à prix de base -0.06 -0.93Consommation de capital fixe -2.39 -0.49Autres taxes sur la production 6.14 2.67Autres aides à la production 3.49 0.26Revenu des facteurs 1.03 -1.07Main-d'œuvre agricole employée* -4.97 -3.50* données des Comptes économiques de l'agriculture.

Ainsi, quatre des cinq facteurs de développement du revenu ont été plus favorablespour le Portugal que pour l’UE, à la seule exception des subventions sur lesproduits. Dans ce cas, les raisons principales de la baisse sont le caractère dégressifdes subventions obtenues dans le cadre du paquet 1993, la caractère transitoire descompensations agromonétaires et des aides à la sécheresse versées en 1994 et 1995,et l’incapacité à utiliser la totalité de la superficie de base des COP.

6.2.1. Différences entre régions

Selon les chiffres de la base de données RICA pour 1999 et 2000, il existed’importantes différences de revenu entre les différentes régions portugaises.Si l’on prend la valeur ajoutée nette par unité de travail annuel, la moyennes’étale de 217 euros dans la région de l’Algarve à 10 917 euros dansl’Alentejo pour 1999-2000. Toutefois, le chiffre peu élevé de l’Algarve estexceptionnel car en 2000, la valeur ajoutée nette a été négative pour cetterégion. Si l’on prend les chiffres 1999, la moyenne devient 2 379 euros.

Après l’Alentejo, les Açores détiennent la deuxième valeur ajoutée nette parUTA, avec 8 533 euros, suivies par la région du Ribatejo e Oeste avec 4 416euros /UTA. Toutes les autres régions ont des valeurs inférieures à lamoyenne nationale (4 156euros /UTA). Le chiffre élevé de l’Alentejo est liéà la taille plus importante de ses exploitations, à la spécialisation dans desproduits fortement subventionnés et la faible intensité de main-d’œuvre de0,02 UTA/ ha (pour plus de détail, voir l’Annexe IV sur les ratios agricolespar région).

43

Figure 6.4 – Niveaux régionaux de valeur ajoutée nettepar unité de travail annuel (UTA) au Portugal

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

18 000

VAN

par

UTA

UE EL-E-I Alentejo Açores Ribatejo eOeste

Portugal Beiralitoral

Tras-os-Montes

EntreDouro eMinho

Beirainterior

Madeira Algarve

Source: DG AGRI elaboration of FADN

6.2.2. Différences par orientation de production.

Les exploitations spécialisées dans les cultures arables (COP) détiennent lavaleur ajoutée nette/UTA la plus élevée, avec 11 751 euros (contre unemoyenne de 4 153 euros pour le pays), viennent ensuite les producteurs deviande de porc et de volailles avec 10 562 euros. Les types d’exploitationsdétenant les valeurs les plus basses sont les exploitations fruitièresspécialisées, les exploitations avec diverses combinaisons de culturespermanentes, les exploitations de polyculture et les exploitations oléicolesspécialisées.

Par rapport à l’UE, seuls les producteurs de COP atteignent 50 % de lamoyenne pour la même orientation de production. Par rapport aux autrespays du sud de l’UE (Grèce, Espagne et Italie : EL-E-I), les producteurs deCOP atteignent 87 % de la moyenne alors que la plupart des autresorientations tournent autour de 30 %, les valeurs extrêmes étant de 10 %pour les fruits9 et de 45 % pour l’élevage de bovins et la production laitière(voir l’Annexe Va relative aux ratios de l’agriculture par orientation deproduction).

9 En 1999 la valeur ajoutée nette des exploitations fruitières spécialisées était négative dans la région de

Beira interior et en 2000, elle était négative dans le Beira interior et en Algarve. Si l’on prend lapériode 1997-2000 au lieu de 1999-2000, le pourcentage est de 20%.

44

Figure 6.5 – Répartition de la valeur ajoutée nette (VAN) par unité de tavail annuel (UTA)par orientation de production au Portugal

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

Frui

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t agr

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Poly

cultu

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Div

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Vign

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Prod

uctio

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Gra

nivo

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CO

P

Portugal UE

Source: DG AGRI elaboration of FADN

6.2.3. Rôle des subventions dans les revenus

Le rôle des subventions dans l’agriculture portugaise peut être analysé àl’aide de quelques ratios estimés à partir de la base des données des compteséconomiques de l’agriculture d’Eurostat.

La proportion de subventions par unité de production est de 13 % auPortugal, même chiffres que pour la Grèce, l’Espagne et l’Italie (EL-E-I),alors que dans l’UE, ce même indicateur est égal à 15 %. Les subventionsreprésentent 32,6 % de la valeur ajoutée nette de l’agriculture portugaise,contre 35 % dans l’Union européenne et 24,3 % en Grèce, Espagne et Italie.Le niveau des subventions par UTA au Portugal est de 1 356 euros, soit21,7 % seulement de la moyenne européenne et 31 % de EL-E-I. Si l’onprend comme base les subventions par hectare, les subventions atteignent auPortugal 186,7 euros /ha, ce qui représente 62 % du niveau européen et 69 %de EL-E-I.

Table 6.7 – Subventions par production, valeur ajoutée nette, UTA et ha

par production par VAN par UTA par ha

UE 15.1 34.3 6255 301Portugal 12.9 32.6 1360 187EL-E-I 13.1 12.2 4419 269Source: DG AGRI élaboration du RICA

Subventions

45

A partir des données du RICA, (voir les annexes V b et V c sur les ratios del’agriculture par orientation de production) on peut voir que le Portugalaffiche des subventions par hectare supérieures au niveau de l’UE seulementdans le cas de la production laitière (344 euros/ha contre 231 euros/ha pourl’UE). Pour tous les autres produits, la part varie de 9% pour les cultureshorticoles à 81% dans le cas des grandes cultures. La situation n’est pasmeilleure si l’on prend la valeur des subventions par UTA. Dans ce cas, lesvaleurs portugaises sont toujours inférieures au niveau européen, et ellesatteignent 67% du niveau européen uniquement dans le cas des cultures COP.

7. ÉCHANGES DE PRODUITS AGROALIMENTAIRES

En 1978, la Commission, dans son avis sur l'adhésion du Portugal, a désigné le déficitcommercial dans le secteur des produits agricoles comme un problème majeur. De fait,entre la fin des années quatre-vingt et le milieu des années quatre-vingt dix, la part desproduits agroalimentaires dans le déficit commercial a augmenté, avec un pic de 27 % en1995/1997. Depuis 1998, la part du déficit agroalimentaire dans le déficit total asensiblement chuté, puisqu’elle est de 18 % en 2000/2002. Au cours de la période 2000-2002, le déficit total dans le secteur des produits agroalimentaires (échangesintracommunautaires et extracommunautaires) s’est stabilisé à un niveau moyen de 2,8milliards d’euros par an.

La part des échanges intracommunautaires dans les échanges totaux de produitsagroalimentaires du Portugal a tellement augmenté qu'elle se situait à près de 72 % en2000-2002. La part des importations intracommunautaires dans les importations totales aaugmenté de 44 % en 1988-90 à 72 % en 2000-2002, et le déficit du commerceintracommunautaire des produits agroalimentaires a augmenté, passant de 35 % à 72 %.Si les échanges intracommunautaires restent plus importants pour les produits nonagroalimentaires, cet écart a eu tendance à se combler au cours des dernières années.

Il importe de signaler que l'entrée du Portugal dans l'Union européenne a eu un impactconsidérable sur les importations: le déficit des échanges intracommunautaires deproduits agroalimentaires s'est creusé (Figure 7.1). Alors que les importationsextracommunautaires de produits agroalimentaires ne se sont pas sensiblementaméliorées pour presque toutes les grandes catégories de produits, à l'exception decertains fruits frais et tropicaux et du sucre, les importations intracommunautaires deproduits agroalimentaires ont fait plus que neutraliser l'évolution positive des échangesextracommunautaires, puisqu'elles ont entraîné une détérioration de la situationcommerciale globale.

46

Figure 7.1: Échanges agroalimentaires portugais: flux intra et extracommunautaires (millions €)

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

importations extra-UE importations intra-UE

exportations extra-UE exportations intra-UE

Source : DG AGRI élaboration – COMEXT data

Si l’on compare les échanges agroalimentaires portugais avec ceux des autres pays du sudde l’Europe, c’est le Portugal qui affiche le rapport le plus bas entre les exportationstotales et les importations totales (taux de couverture), soit environ 35 %. Ce chiffreindique que les importations portugaises de produits agroalimentaires sont trois fois plusimportantes que les exportations et que le déficit agroalimentaire est deux fois plusimportant que les exportations. La Grèce et l’Italie, bien qu’étant aussi importateurs netsde produits agroalimentaires, ont des taux de couverture plus élevés. L’Espagne est leseul exportateur net de produits agroalimentaires du groupe de pays du sud de l’Unioneuropéenne (voir l’Annexe VI).

Par ailleurs, pour le Portugal le taux de couverture des produits agricoles est de 20 %seulement et celui de l’industrie agroalimentaire de 47 %. L’augmentation du taux decouverture entre 1995/1997 et 2000/2002 montre que le déficit agroalimentaire duPortugal diminue en pourcentage des échanges agroalimentaires, mais il ne diminue pasen valeur absolue.

7.1. Principaux partenaires des échanges agroalimentaires du Portugal

Les échanges intracommunautaires représentent la majeure partie des échanges deproduits agroalimentaires, soit 71 % environ du total des importations et 72 % dutotal des exportations.

En ce qui concerne les importations et les exportations, les deux premierspartenaires du Portugal sont l’Espagne et la France. Depuis 1988-90, les échangesentre le Portugal et l’Espagne ont sensiblement progressé comme en témoignel’importance accrue de l’Espagne comme partenaire commercial. Actuellement,l’Espagne représente 35 % des importations portugaises et 25 % des exportationsportugaises. La part de la France dans les importations portugaises a augmenté pourpasser à 13,5 % mais sa part dans les exportations a reculé à 12,6 % (tableau 7.2).

47

Tableau 7.2 – Part des principaux partenaires commerciaux dans le total des échangesagroalimentaires portugais

(1988/90 - 2000/2002)

IMPORTATIONS EXPORTATIONS1988-90 2000-02 1988-90 2000-02

INTRA-UE 43.6% 72.1% 61.7% 72.0%Espagne 11.6% 35.1% 10.7% 25.1%France 12.1% 13.5% 15.3% 12.6%Allemagne 2.3% 5.9% 4.6% 4.2%Royaume Uni 3.9% 5.2% 9.5% 9.7%Pays-Bas 6.7% 5.1% 5.8% 7.7%Belg.-Luxbg 2.7% 2.1% 7.3% 4.5%Italie 2.3% 1.9% 5.5% 4.7%Danemark 0.9% 1.0% 2.6% 1.2%EXTRA UE 56.4% 27.9% 38.3% 28.0%Brésil 5.3% 4.7% 2.2% 3.7%Etats-Unis 15.5% 4.5% 6.0% 4.5%Argentine 3.1% 3.3%Thaïlande 3.6% 0.4%Canada 1.8% 0.4% 2.1%Angola 10.4% 6.6%

Source : DG AGRI calculations – COMEXT

En 2000/2002 la balance commerciale était négative avec tous les États membressauf la Suède, alors qu’en 1995/1997, la balance était négative avec tous les Étatsmembres à l’exception des trois nouveaux États membres (Finlande, Suède etAutriche), de la Belgique et du Luxembourg. Il résulte de la forte augmentation de lapart du Portugal dans les échanges intracommunautaires, que la part de tous les paystiers dans les importations portugaises a chuté. En particulier, les États-Unis, quiétaient le premier partenaire absolu du côté des importations à la fin des annéesquatre-vingt, occupe à présent la septième place, derrière le Brésil. Les États-Unissont l’un des rares partenaires avec lequel le déficit commercial a été réduit.

L’augmentation de la part des exportations intracommunautaires est limitée et elleconcerne uniquement les flux à destination de l’Espagne. En ce qui concerne lesexportations extracommunautaires, la part des exportations vers le Brésil est enaugmentation bien que la balance commerciale bilatérale soit négative, alors qu’elleest positive avec l’Angola, le Cap-Vert et Macao. En particulier, les exportationsvers l’Angola occupent 10,4 % du total des exportations portugaises de produitsagroalimentaires.

7.2. Importations et exportations par produit

Une analyse produit par produit indique que le Portugal connaît une évolutionnégative pour la grande majorité des produits agricoles, y compris dans certainssecteurs dynamiques de son agriculture, comme celui des fruits frais ou celui de laviande de volaille ou de la viande de porc. En outre, depuis le début des annéesquatre-vingt dix, le Portugal est importateur net de produits laitiers. Par ailleurs, ladiminution des importations nettes d'animaux vivants de l'espèce bovine estprincipalement due aux effets de l'ESB sur la demande. Le Portugal a maintenu,voire renforcé, sa balance commerciale traditionnellement positive dans le secteur

48

vitivinicole. La situation est également favorable en ce qui concerne les échanges desucre, où les importations nettes reculent.

La viande et les céréales sont les principaux produits d’importation, et représentent11 % et 10 %, respectivement, des importations de produits agroalimentaires en2000/2002.

En 1988/90, ce sont les oléagineux qui ont représenté la part la plus importante desimportations, avec 16 % du total des importations. Toutefois, leur contribution en2000/2001 n’a été que de 7 %. Par ailleurs, les viandes ont progressé de 8 % à 11 %et les céréales sont restées stables à 10 %. Parallèlement, le déficit des céréales aplus que doublé, pour atteindre 439 millions d’euros, venant juste après le déficitenregistré pour la viande, qui était de 463 millions d’euros (avec des exportations de13 millions d’euros seulement, soit moins de 1 % du total).

Les fruits frais représentent 8 % des importations et le secteur du vin et desspiritueux a un poids similaire. En ce qui concerne le déficit, toutefois, leurcontribution est tout à fait différente: alors que le vin et les spiritueux affichent unebalance positive, les fruits frais enregistrent un déficit considérable de 261 millionsd’euros, soit 9 % du déficit agroalimentaire total.

Contrairement à la situation du secteur des fruits, l’augmentation des importationsde légumes a été modeste, (25 %), alors que les exportations ont presque doublé,réduisant ainsi le déficit sectoriel de 12 %.

Les autres produits dont la contribution aux importations est supérieure à 5% sontles fourrages pour animaux, les produits laitiers et les préparations de céréales.

Les spiritueux et le vin dominent les exportations: en 2000/2002, ils représentaient36 % des exportations de produits agroalimentaires, mais 40 % en 1995/1997 et44 % en 1988/90. Plus de la moitié du montant des exportations dans cette catégorieprovient du Porto, qui représente 23 % des exportations agroalimentaires. En2000/2002, cette catégorie affichait une balance positive de 245 millions d’euros, lamême qu’en 1988/90.

A part les spiritueux et le vin, quatre autres catégories de produits détiennentchacune un poids moyen de plus de 5 % des exportations agroalimentaires:

49

– les produits laitiers, avec une part de 9 %. Toutefois, malgré une nette expansiondes exportations, de €115 millions d’euros entre 1988 et 2000/2002, la balance dece secteur est négative, et elle n’a été positive qu’en 1988/90.

– les légumes préparés, avec une part de 8 %. Dans ce secteur, les exportations ontaugmenté mais plus lentement que les importations correspondantes, ce qui a eupour résultat un changement de signe de la balance commerciale qui de positiveest devenue négative. Les tomates transformées sont le produit qui arrive en têtedes exportations dans cette catégorie.

– Graisses et produits animaux ou végétaux, avec une part de 7 %. Cettecatégorie occupe la troisième place des exportations, mais la balance estnégative, et elle s’est dégradée au cours de cette période. Malgré la partimportante de l’huile d’olive dans les exportations, le Portugal estimportateur net de ce produit, ce qui explique largement le déficit de cettecatégorie.

– Les fruits représentent 5 % des exportations agroalimentaires. Lesexportations ont plus que triplé, mais le déficit commercial s’estgravement détérioré d’un facteur quatre.

Pour toutes les autres catégories de produits, la valeur des exportations sesitue au-dessous de 80 millions d’euros, et leur part est inférieure à 5 % desexportations agroalimentaires.

7.3. Produits à forte valeur ajoutée contre produits à faible valeur ajoutée

En 1988-90, le Portugal était exportateur net de produits à forte valeur ajoutée etimportateur net de produits à faible valeur ajoutée. La structure récente des échangesportugais de produits agroalimentaires montre encore une spécialisation marquéedes exportations portugaises dans les produits à forte valeur ajoutée, alors que lepays est un importateur net important de produits bénéficiant d’un niveau élevé desoutien des prix, notamment le lait, la viande bovine et les céréales. Depuis 1991, lepays est également importateur net de produits de grande qualité, et les importationsde cette catégorie de produits augmentent plus fortement que celles des produits àfaible valeur ajoutée. Il est toutefois préoccupant que les exportations de produits àforte valeur ajoutée voient leur part diminuer légèrement dans le total desexportations, bien qu’elles représentent encore plus de 65 % (Figures 7.2a et 7.2b).

50

Figure 7.2a - Composition des importations portugaises de produits agroalimentaires: parts desimportations de produits à forte valeur ajoutée et de produits à faible valeur ajoutée dans les

importations totales (1988-2002)

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0.1

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1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

High-Value added Low Value added

Source: DG Agri elaborations - Comext database

Forte valeur ajoutée Faible valeur ajoutée

Figure 7.2b - Composition des exportations portugaises de produits agroalimentaires: partsdes importations de produits à forte valeur ajoutée et de produits à faible valeur ajoutée dans

les exportations totales (1988-2002)

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0.1

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0.5

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0.8

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

High-Value added Low-Value added

Source: DG Agri elaborations - Comext database

Forte valeur ajoutée Faible valeur ajoutée

Dans une certaine mesure, cette tendance se retrouve dans les différentescaractéristiques des échanges des produits bruts et transformés. Les produitstransformés contribuent de plus en plus au déficit commercial des produitsagroalimentaires. La part des produits agricoles bruts dans les importations deproduits agroalimentaires est passée de 88 % à 73 % entre 1988/90 et 2000/2002,alors que celle des produits transformés est passée de 11 % à 26 %. En ce quiconcerne les exportations, les produits bruts ont vu leur part augmenter de 4 %

51

jusqu’à 50,8 % en 2000/2002, alors que les produits transformés ont diminué pourpasser de 53 % à 49,2 %.

Ces tendances montrent que l’agriculture portugaise devra déployer des effortsimportants pour retrouver son niveau de compétitivité sur le marché de certainsproduits stratégiques, comme les produits de grande qualité, qui constituenttraditionnellement la force de la production et du commerce portugais.

8. EFFETS DE LA PAC SUR LA COHÉSION AU PORTUGAL

8.1. Les Conclusions des précédents rapports sur la cohésion

Selon le premier rapport sur la cohésion (1996), le soutien des prix accordé dans lecadre de la PAC a eu un effet “anti-cohésion” au Portugal. Trois grandes raisonsexpliquent cet effet:

– Une partie importante du soutien de la PAC était encore financée par lesconsommateurs par le biais des prix élevés. Importateur net de produitsbénéficiant d’un soutien très élevé, le Portugal a contribué au soutien desagriculteurs des autres États membres à travers le prix relativement élevé payépour ces importations.

– Le soutien des prix dépendait de la productivité des exploitations, faible auPortugal.

– L’importance des produits bénéficiant d’un niveau de soutien élevé était auPortugal, inférieure à la moyenne communautaire.

Le deuxième rapport sur la cohésion (2001) souligne que la part des dépenses de lasection “Garantie” du FEOGA consenties au Portugal, bien qu’encore faible, s’estaccrue, passant de 0,6 % en 1988 à 1,6 % en 1998. Parmi les conclusions de cerapport, il convient de noter:

� Lorsque les dépenses sont rapportées au nombre d’actifs agricoles, il a étéconstaté que les pays de la cohésion, à l’exception de l’Irlande, se trouvaient audernier rang des États membres ce qui s’explique notamment par l’importance deleur emploi agricole. Les dépenses du FEOGA par personne employée onttoutefois augmenté au fil des années, à mesure que l’emploi a diminué, et ladisparité existant entre les pays les moins bénéficiaires (notamment le Portugal),et les plus bénéficiaires, s’est réduite.

� L’impact de la PAC, ou du moins du premier pilier, sur la cohésion est lié àl’importante redistribution du revenu parmi les citoyens européens qui prend laforme de transferts entre groupes sociaux, secteurs, régions et États membres.Ces transferts peuvent être calculés sur la base d’informations budgétaires etd’estimations relatives aux effets liés aux échanges commerciaux internationaux.

52

La configuration des transferts entre États membres en 1998 demeurait largementsemblable à celle observée en 1993 puisque les pays contributeurs nets etbénéficiaires nets sont inchangés. En 1998, les transferts nets ont été positifs pourcinq États membres, parmi lesquels trois dits de la cohésion (l’Espagne, l’Irlande etla Grèce). Le Portugal est l’unique pays de la cohésion à présenter des transferts netsnégatifs en 1998 comme en 1993 ; cette situation est liée au faible montant d’aidesdirectes reçues et à la forte protection communautaire contre les importations. Lacontribution nette du Portugal a toutefois décliné entre 1993 et 1998 pour passer de246 millions d’euros à 107 millions d’euros.

La réforme de la PAC de 1992 a déjà atténué l’effet anticohésion grâce à laréduction des prix des produits importés au Portugal, comme les céréales et laviande bovine. Le passage progressif d’un régime de soutien des prix à un régime depaiements directs découplé a donc été favorable au Portugal.

Globalement, la réforme n’a toutefois pas modifié de façon radicale la répartition del’aide agricole entre les régions européennes. En 1996, comme en 1991-92, lesrégions pour lesquelles le niveau de soutien par actif agricole était relativementmoindre que la valeur ajoutée brute par actif agricole appartenaient aux Pays-Bas, auPortugal, en Espagne, en Italie et en Grèce.

La distribution des transferts en fonction du PIB par habitant montre que:

– l’effet de la PAC a été négatif dans les régions les moins prospères. Ellesreçoivent moins en transferts que leur niveau relatif de PIB par habitant;

– du point de vue de la cohésion sociale, un modèle de 'marginalisation' s’estdéveloppé dans certaines régions. Il se caractérise par des structures deproduction qui sont de plus en plus instables et précaires et qui, si elles ne sontpas capables de s’adapter, sont appelées à disparaître tôt ou tard. En considérantla part d’exploitations inférieures à 4 UDE comme un indicateur de précarité desstructures de production agricole, la région Centro du Portugal figure parmi lesrégions concernées.

Après la publication du deuxième rapport sur la cohésion, un grand nombre desmesures adoptées dans le cadre d’Agenda 2000, allant dans le même sens que laréforme de 1992, devraient améliorer la situation du Portugal et peut-être en faire unbénéficiaire net.

L’image d’ensemble ne doit toutefois pas masquer le fait qu’il existe des différencesconsidérables entre les régions du Portugal et que les producteurs de céréales,d’oléagineux et de bovins ont bénéficié des paiements directs mis en place dans lecadre de la réforme de 1992, notamment dans certaines régions comme l’Alentejo.

Il faut en outre souligner qu’il est particulièrement difficile de mesurer les transfertsen utilisant les échanges internationaux et que cette mesure est certainementexagérée. En effet, les points de référence utilisés, à savoir les prix mondiaux, sonteux-mêmes influencés par la politique dont ils sont censés mesurer les effets.

53

8.2. Financement du FEOGA

Les chiffres des fonds reçus par le Portugal de la part du FEOGA sont présentés ci-après.

A l’exception de l’année 2001, la part normale du Portugal dans la section“Garantie” du FEOGA a été de l’ordre de 1,6 %. L’augmentation importante en2001, 2,1 %, est en partie le résultat des modifications introduites par l’Agenda 2000dans le financement de certaines mesures, notamment les zones défavorisées, quiétaient jusque là financées par la section “Orientation”.

1994 et 1995 ont été deux années exceptionnelles, qui ont vu l’effet conjugué de laréforme de 1992 et des mesures particulières appliquées au Portugal:

– le paquet 1993 (pour l’exercice 1994, 130 millions d’euros pour le secteuragricole, plus 47 millions d’euros pour l’industrie agroalimentaire),

– les paiements exceptionnels à la suite des sécheresses de 1992 et 1993 (30millions d’euros en 1994)

– les compensations agromonétaires (50 millions d’euros en 1994, 30 millionsd’euros en 1995)

Les paiements effectués dans le cadre du paquet 1993 étaient dégressifs et les deuxautres mesures étaient liées à des circonstances particulières. C’est pourquoi, parrapport aux années exceptionnelles précédentes, les dépenses de la section“Garantie” du FEOGA concernant le Portugal pour 1996 et 1997 ont diminué deplus de 700 millions d’euros pour revenir à une moyenne de 650 millions d’euros.Ce niveau de financement reflète mieux l’effet de la réforme de 1992.

Si le niveau de financement de la section “Garantie” du FEOGA semble positif envaleur absolue, lorsqu’on le mesure en fonction des variables macroéconomiques del’agriculture portugaise, on obtient une image différente:

– La part effective du Portugal dans les dépenses (2,1 % en 2001 ou 1,8 % si l’ontient compte uniquement du premier pilier) est plus faible que sa part dans laproduction agricole (2,2 % en 2000 et 2,3 % en 2001, aux prix à la production).Au Portugal, la part dans la production des secteurs qui profitent le plus destransferts du FEOGA est inférieure aux niveaux communautaires, malgré ladiminution du soutien communautaire apporté à ces secteurs.

– Le ratio de dépenses par unité de travail annuel est particulièrement bas auPortugal, à seulement 20 % de la moyenne communautaire. Ce faible niveau estdû non seulement aux faibles dépenses mais aussi au nombre élevé de personnestravaillant dans le secteur agricole du Portugal, par rapport à la moyenneeuropéenne.

– Le taux des dépenses du FEOGA- section “Garantie” par SAU est encore peuélevé au Portugal, bien qu’il soit en augmentation. Le niveau de dépenses parhectare au Portugal était de 170 euros /ha en 2000 (57 % de la moyenneeuropéenne). En 2001 il s’est élevé à 229 euros /ha soit 74 % de la moyenneeuropéenne.

54

Toutefois, le soutien n’est pas nécessairement un facteur déterminant pour uneévolution positive des revenus. Les régions viticoles, par exemple, ont réussi àaugmenter leur revenu agricole, alors qu’elles ont bénéficié d’un soutien direct etindirect assez limité. Le facteur clé, c’est la productivité, qui plaide dans unecertaine mesure en faveur de mesures structurelles. Dans ce cas, les dépenses duFEOGA, section “Orientation” devraient également être prises en considérationlorsqu’on analyse les effets de la PAC sur la cohésion afin de tenir compte de toutesles mesures liées à l’agriculture, y compris celles de la politique de développementrural.

8.3. FEOGA, section “Orientation”, et développement rural

8.3.1. La section “Orientation”

Au cours de la période de programmation 1994-1999 la somme totaleallouée au Portugal dans le cadre du FEOGA, section “Orientation”, s’estélevée à 2 125 millions d’euros. Cette somme a été répartie entre plusieursprogrammes opérationnels dont un pour les Açores avec 168 millionsd’euros et un pour Madère avec 60 millions d’euros. Le programme le plusimportant a été le programme opérationnel Agriculture (PAMAF) qui a reçu1 736 millions d’euros. Le taux d’exécution de ce programme a été de100 %. La destination de ce financement est présentée au Tableau 8.1.

Tableau 8.1 Destination du financement du FEOGA, section “Orientation”, auPortugal (1994-1999)

Programmation % du total

Exécution% du total

Tauxd’exécution%

P.O. Agricultura (PAMAF) 100 100Infrastructures 19 18.7 98.2Investissements dans lesexploitations agricoles

44.1 44.8 101.6

Forêts 5 4.9 99.35RED, formation, organisation etétudes

13.9 13.5 97.4

Transformation etcommercialisation

15.5 15.5 78.8

Assistance technique 1.7 1.7 99.9Intempéries 1997 (mesure spéciale) 0.9 0.9 99.5* Recherche, expérimentation et démonstration

Le programme opérationnel “Formation et Education” faisait partie de laprogrammation du Fonds social européen et a été cofinancé par le FEOGA,section “Orientation”. Son taux d’exécution a été de 99,3 %.

Par région, l’Alentejo a reçu 29 % des aides (dont l’important projetd’infrastructures du programme spécifique de développement intégréPEDIZA) puis viennent les régions de Ribatejo e Oeste région avec 17 % etde Trás-os-Montes avec 15 %.

55

Comme le montre le tableau, les investissements dans les exploitationsagricoles ont été la destination principale des dépenses dans le programme etont eu le taux d’exécution le plus élevé. Sur l’ensemble de la période, ils ontabsorbé 46 % du financement.

En ce qui concerne les investissements dans les exploitations agricoles, lesjeunes exploitants ont été les principaux bénéficiaires, puisqu’ils ont reçu44 % des crédits. Par type d’exploitation, les principaux bénéficiaires ont étél’horticulture avec 15,8 % (5,9 % de la marge brute standard), le lait avec10,8 % (6,7 % de la marge brute standard), les grandes cultures avec 10,1 %(8,3 % de la marge brute standard) et les exploitations de polyculture avec9,6 % (16 % de la marge brute standard).

Cette répartition implique qu’il y a eu une stratégie visant à favoriser laspécialisation et elle est reliée au fait que les trois premiers secteurs sontaussi ceux dont la part a augmenté dans la production. Par ailleurs, près de65 % des investissements subventionnés au Portugal ont été effectués par desmoyennes et grandes exploitations, qui représentent 7 % d’exploitations,53 % de marge brute standard et 58 % de la SAU. Cela montre aussi quel’attribution des subventions a été sélective.

Les initiatives communautaires (Leader II, Regis II, Regis, Interreg II) ontreçu 101 millions d’euros. Leader II a eu un impact très important dans leszones rurales portugaises, en encourageant l’initiative locale et encontribuant au développement durable à travers la valorisation des produitslocaux.

La contribution du FEOGA, section “Orientation”, au développement del’agriculture portugaise a également été importante, notamment en termesd’investissements d’infrastructure liés à l’amélioration de la qualité dans dessecteurs clés comme les olives, le vin et les fruits, associés à desinvestissements dans le domaine de l’irrigation. Le taux d’exécution (100 %)de ces mesures témoigne de la nécessité et du succès des interventionsd’orientation au Portugal.

Pour la période de programmation 2000-2006 les sommes allouées auPortugal dans le cadre de la section “Orientation” du FEOGA s’élèvent à2,279 milliards d’euros répartis entre huit programmes opérationnels plusl’initiative communautaire Leader+. L’un des programmes opérationnels aété conçu pour les Açores et un autre pour Madère. La ventilation détailléeest présentée à l’annexe VII. L’objectif principal de ces programmes est lapromotion de l’agriculture en tant qu’activité productive moderne etcompétitive, et le développement durable des territoires ruraux dans ledomaine environnemental, économique et social.

Dans cette période de programmation, toutes les régions, y compris lesAçores et Madère, relèvent de l’Objectif 1, à l’exception de Lisboa e Vale doTejo, qui est une région qui se retire progressivement de l’objectif 1. Lesprogrammes opérationnels comportent des mesures de développement rural,conformément au règlement No (CE) 1257/1999 du Conseil, à l’exceptiondes mesures d’accompagnement.

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Dans le programme “Agriculture et développement Rural”, applicable auPortugal continental, les principales mesures concernent des investissementsdestinés à la modernisation, à la conversion et à la diversification desexploitations agricoles, la transformation et la commercialisation desproduits agricoles, les grandes infrastructures d’irrigation et la sylviculture.

Dans les programmes opérationnels régionaux, les investissements portentessentiellement sur les actions de développement rural visées à l’article 33du règlement No (CE) 1257/1999, en particulier la commercialisation desproduits agricoles de qualité, les infrastructures de développement rural(irrigation, routes rurales, électrification) et la diversification des activitésagricoles.

Dans les programmes opérationnels concernant les Açores et Madère lesprincipaux investissements concernent la modernisation, la conversion et ladiversification des exploitations agricoles, la production et la transformationdes produits agricoles propres à ces régions; et les infrastructures agricoles.

Compte tenu du caractère des régions ultrapériphériques, des exceptionsspéciales ont été prévues notamment pour laisser la possibilité d’attribuer dessubventions aux investissements plus élevées.

Dans le cadre du FEOGA, section “Orientation”, le Portugal est égalementéligible à un programme national Leader+ applicable dans tous les territoiresportugais. 52 groupes d’action locale au total ont été sélectionnés pourexécuter le programme. Le montant total de la contribution du FEOGA,section “Orientation”, prévue pour la période 2000-2006 s’élève à €161,6millions d’euros.

8.3.2. Développement rural (section “Garantie”)

Pour la période 2000-2006, le Portugal a trois plans de développement ruralrelevant du FEOGA, section “Garantie”, un pour le continent, un pour lesAçores et un pour Madère. Ces plans concernent quatre mesures durèglement No (CE) 1257/1999 seulement, les trois précédentes mesuresd’accompagnement plus le soutien des zones défavorisées et des zonesfaisant l’objet de restrictions environnementales; la répartition dufinancement est présentée au Tableau 8.2. La ventilation détaillée estprésentée à l’Annexe VIII.

57

Tableau 8.2 Répartition du financement du FEOGA, section “Garantie”, au Portugal(2000-2006)

Key priorities Dépensespubliques

totalesMillions €

% Contribution de l’UE

1. Préretraite 69,842 4 52,3822. Zones défavorisées 473,727 26 355,2953. Mesures agroenvironnementales

814,982 44 611,236

4. Boisement 470,192 26 352,644TOTAL (1) 1 829,921 100 1 372,146(1) Y compris les mesures courantes en cours et l’assistance technique.

La contribution de l’UE aux mesures de développement rural est de 71 %,soit la plus élevée de tous les États membres. En ce qui concerne les mesuresd’accompagnement antérieures, leur part dans le soutien total (à l’exceptiondes dépenses pour les zones défavorisées) est à peu près similaire auxdépenses effectuées au cours de la période 1994-1999, soit, environ 5 % pourles préretraites, 60-65 % pour les mesures environnementales et 30-35 %pour le boisement.

58

ANNEXE I

9. TRAITEMENT DIFFÉRENTIEL DE L’AGRICULTURE PORTUGAISE DANS LA PAC

A la date de l’adhésion en 1986, l’agriculture portugaise présentait descaractéristiques très particulières par rapport à l’agriculture de l’UE-10 et, enconséquence, la mise en œuvre de la PAC au Portugal a été adaptée depuis lors afinde tenir compte de ces problèmes particuliers.

9.1. De la candidature à l’adhésion

Le Portugal a posé sa candidature à l’adhésion en mars 1977. Dans son avis de mai1978, la Commission a estimé “qu’un oui sans équivoque [devait] être donnérapidement à la demande portugaise d’ouvrir le plus rapidement possible lesnégociations en vue de l’adhésion. (…) Il ne faut cependant pas laisser lesconsidérations politiques masquer les difficultés économiques".

L’avis relevait "des faiblesses structurelles considérables dans tous les secteursd’activité". En ce qui concerne l’agriculture, l’avis mettait en évidence les pointssuivants:

� "Les difficultés que rencontre l’agriculture portugaise sont sociales etstructurelles".(…) Il est nécessaire "d’augmenter la taille des exploitations, deprocéder à des injections de capital et d’améliorer la formation professionnelle ".Cela implique "une réduction de la population agricole".

� "L’adoption de la PAC pourrait avoir certains effets bénéfiques pour lesproducteurs portugais. (…) Ces effets ne seraient toutefois importants que [pourcertains produits]. Par ailleurs, la libéralisation des échanges (…) va accroître laconcurrence".

� "Il est, en particulier, essentiel pour le Portugal de réduire, ou au moins, d’évitertoute augmentation de la proportion du déficit commercial dû aux importationsagricoles, puisque le degré d’autoapprovisionnement de plusieurs produits ycompris des produits alimentaires de base (…) est très faible, malgré laproportion de main-d’œuvre employée dans l’agriculture".

Les négociations en vue de l’adhésion du Portugal ont commencé en octobre 1978.A la demande du Portugal, les négociations ont été menées séparément avec lesdeux pays candidats. Le traité d’adhésion, commun à l’Espagne et au Portugal, a étésigné en juin 1985, et ses dispositions agricoles (qui comprenaient l’innovationd’une transition en deux phases) sont entrées en vigueur en mars 1986. Lesnégociations en vue de l’adhésion avaient duré presque sept ans, l’agricultureconstituant une importante pierre d’achoppement.

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9.1.1. L’agriculture au moment de l’adhésion

Malgré la forte prédominance des cultures par rapport aux pâturages, lacomposition de la production finale agricole était relativement équilibréeentre les produits végétaux et animaux. En moyenne, pour les années 1983 à85 ("1984"), les produits végétaux et animaux représentaient la moitié de laproduction finale agricole, alors que dans la CE-10, on observait une légèreprédominance de l’élevage sur les cultures.

L’agriculture portugaise présentait les caractéristiques suivantes par rapport àla moyenne de la CE-10:

� cultures: la part des céréales et du vin dans la production finale agricoles’élevait à environ 10 %, alors que dans la CE-10, les céréalesreprésentaient 12 % et le vin 5 %;

� la part des cultures dites méridionales (vin, fruits et légumes, huiled’olive) représentait 30 % de la production finale agricole contre 20 %dans l’EUR-10;

� produits animaux : la part du lait dans la production finale agricole étaitde 10 %, soit la moitié seulement de la moyenne de la CE-10. La part desvolailles était plus importante au Portugal (7,5 %) que dans la CE-10(4,4 %).

Quant aux rendements, comme le montre la Figure 9.1, ils sont de loininférieurs à la moyenne de la CE-10.

Figure 9.1 Comparaison des rendements des principaux produits agricoles(moyenne "1983")

12.5

13

37.9

6.4

10.6

7.89

43.28

36.1

2.433

55

66.3

55

19

27.6

26.8

44.76

67.1

4.258

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Blé tendre

Maïs en grain

Riz

Tournesol

Olives pour l'huile

Pommes de terre t/ha

Tomates t/ha

Vin hl/ha

Lait t/vache

Ren

dem

ent e

n 10

0 kg

/ha

Eur 10Portugal

60

En ce qui concerne les intrants, deux chiffres donnent une indication de lafaible utilisation de capital:

� Le nombre de tracteurs était en moyenne de 2 pour 100 ha, ce qui estnettement inférieur à la moyenne de 5 pour la CE-10.

� L’utilisation d’engrais à l’hectare était égale à environ la moitié de lamoyenne de la CE-10.

Au milieu des années quatre-vingt, on observait encore un décalage entre lesmodes de consommation du Portugal et ceux de la moyenne communautaire.Comme le montre la Figure 1.2, la consommation de viande par habitantétait inférieure au Portugal, alors que la consommation de vin, de pommes deterre, de riz et de maïs en grain était supérieure.

Figure 9.2 Comparaison de la consommation par habitant entre le Portugal et la CE-12,"1985"

0 20 40 60 80 100 120 140

Total Cereals

Wheat

Grain maize

Milled rice

Potatoes

Sugar

Vegetables

Frui t

Wine

Margarine

Eggs

Beef/veal

Pigmeat

Poultrymeat

Sheep&goatmeat

consumption in kg/capita

PortugalEur 12

En valeur absolue, le déficit des échanges agroalimentaires était enaugmentation car les importations augmentaient plus rapidement que lesexportations du fait de l’augmentation de la demande et de la stagnation del’offre. Toutefois, le poids des produits agroalimentaires dans le déficitcommercial extérieur était stable (25 %) en raison de l’augmentation dudéficit commercial global.

61

Figure 9.3- Comparaison des degrés d’autoapprovisionnement entre le Portugal et la CE-12 en"1985"

0 20 40 60 80 100 120 140 160

Total Cereals

Wheat

Rye

Grain maize

Milled rice

Potatoes

Sugar

Vegetables

Fruit

Wine

Fresh milk prod.

Cheese

Butter

Margarine

Eggs

Meat

Beef/veal

Pigmeat

Poultrymeat

Sheep&goatmeat

self-sufficiency rate in %, "1985"

PortugalEur 12

Si le degré d’autoapprovisionnement des principaux produits animaux étaitproche de 100 % (à l’exception de la viande bovine), on enregistrait enrevanche un important déficit dans le secteur des céréales, notamment le blé(40 % seulement de la demande était couverte par l’offre intérieure) et lemaïs (taux de 25 %). La situation du sucre était particulière, car la culture debetterave sucrière était interdite sur le "Portugal continental", et l’offreprovenait des "importations" [des îles et] des anciennes colonies.

En ce qui concerne les produits méditerranéens, notamment le vin et lesfruits et légumes (tomates), la production portugaise était supérieure à laconsommation intérieure et ces produits ont toujours été exportés. Dansl’ensemble, les produits végétaux constituaient l’élément principal desexportations de produits agroalimentaires (si l’on exclut le poisson et lesproduits de la pêche des échanges agricoles).

En 1982, le ministère de l’agriculture a présenté un plan de développementvisant à augmenter la production agricole et à préparer le Portugal àl’adhésion. Ce plan avait pour objectifs principaux d’accroître le degréd’autoapprovisionnement des produits de base (grains, viande bovine etproduits laitiers) et d’améliorer le potentiel d’exportation des produitsdynamiques: la forêt, le vin, les fruits et les légumes.

9.2. Le cadre institutionnel de l’adhésion et de la transition (1986-1993)

9.2.1. Les dispositions agricoles du Traité d’adhésion

La complexité des problèmes soulevés dans le domaine de l’agriculture aconduit à l’adoption d’un nouveau type de mesures transitoires et de mesuresstructurelles spécifiques. Les mesures transitoires relèvent de trois groupes.

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Seuls certains produits agricoles ont suivi le régime de transitionconventionnelle, à savoir, le sucre, les cultures spécialisées (plantes textiles,fruits et légumes transformés, tabac et houblon), ovins et caprins, huiles etgraisses végétales (avec toutefois des dispositions spéciales pendant cinq anspour éviter une baisse de la consommation d’huile d’olive).

La transition conventionnelle impliquait l’application de l’organisationcommune de marché et l’alignement des prix portugais et des aidescorrespondantes de la CE 10, pendant une période de sept ans, avec lesmesures suivantes:

– le cas échéant, montants compensatoires “d’adhésion” (MCA)

– élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires aux échanges entre lesnouveaux États membres et la CE-10

– adoption par les nouveaux États membres de tarifs douaniers communspour leurs échanges extracommunautaires, et application des régimespréférentiels mis en place par la CE-10.

Une clause de sauvegarde spéciale pouvait s’appliquer aux échanges pendantdix ans et une période de dix ans pour la suppression de certaines aidesnationales à l’agriculture a été autorisée. Dans l’ensemble, les prix ont étéalignés à partir de la campagne de commercialisation 1993/94.

Une transition par étapes couvrait la majorité (85 %) de la productionagricole portugaise, à savoir, les céréales et le riz, le lait et les produitslaitiers, la viande bovine, la viande de porc, les volailles et les œufs, les fruitset légumes frais et le vin. Ces secteurs ont été considérés commeparticulièrement vulnérables à la concurrence accrue qui aurait résulté d’uneintégration immédiate dans la CE. Cette période de transition devait durerdix ans, et se diviser en deux étapes.

Au cours d’une première étape, jusqu’à la fin de l’année 1990, lesorganisations de marché devaient rester "nationales". Les dépenses demarché devaient notamment être supportées par les budgets nationaux. Lesorganisations de marché ont dû être progressivement adaptées, selon lesobjectifs fixés dans le traité d’adhésion, par secteur, et elles ont dû respectercertains prix, les aides et la discipline de production. Toutefois, les règlesappliquées devaient prévoir l’amélioration nécessaire de la productivité, etdonc l’augmentation de la production.

Les produits portugais étaient encore considérés comme provenant d’un"pays tiers". Les droits de douanes ont cependant dû être progressivementdiminué en vue de leur élimination à la fin de la première étape. Par ailleurs,les règles communautaires s’appliquaient aux importations en provenance depays tiers, mais les ressources douanières restaient au Portugal.

63

La seconde étape devait en principe durer jusqu’à la fin de l’année 1995. Lesmesures prévues pour cette deuxième étape auraient dû permettre la mise enœuvre intégrale de la PAC en 1995, notamment pour ce qui est del’alignement des prix portugais sur les prix communautaires courants. En cequi concerne la discipline de production, les mêmes conditionss’appliquaient au Portugal qu’aux régions défavorisées, mais pas pour lesproduits sensibles comme l’huile d’olive, les tomates transformées, labetterave sucrière (soumise à la transition conventionnelle) et le vin(transition mixte).

Des mesures liées aux échanges, sous forme de mécanisme complémentaireaux échanges (MCE) et de montants compensatoires « d’adhésion » (MCA)ont également été appliquées. Le mécanisme complémentaire aux échangesconsistait à limiter les échanges intracommunautaires de produits sensiblespendant la période de transition (conventionnelle et deuxième phase) et/ou àcontrôler les échanges. Les produits concernés par le mécanismecomplémentaire aux échanges étaient les céréales et le riz, les produitslaitiers, la viande bovine –et le bétail-, les porcins et les volailles, les fruits etlégumes frais et transformés, le vin, les fleurs et les plantes.

En outre, les montants compensatoires “d’adhésion” étaient applicables auxéchanges portugais (même avec des pays tiers) afin de compenser lesdifférences de prix. Les produits ouvrant droit aux montants compensatoires“d’adhésion” étaient le blé tendre (initialement jusqu’en 2000), le riz(initialement jusqu’en 1995), l’huile d’olive (initialement jusqu’en 1995) etle lait en poudre.

Les ajustements nécessaires pour l’adhésion ont également bénéficié dusoutien de mesures structurelles. Peu après le début des négociations en vuede l’adhésion (1981), la CE a fourni une aide au Portugal dans le cadre desprogrammes de préadhésion. Dès le premier jour de l’élargissement, lapolitique structurelle de la CE a été intégralement appliquée, et complétée dedispositions spéciales. L’ensemble du territoire du Portugal est devenuéligible aux mesures s’appliquant aux régions défavorisées de laCommunauté européenne. De plus, un soutien supplémentaire a été accordédans le cadre du PEDAP ("Programme spécifique de développement del’agriculture portugaise"). Ce programme a reçu une dotation de €700millions d’euros pour la période décennale de transition (1986-95), lesmesures mises en œuvre dans ce cadre étant cofinancées par la CE à hauteurde 50 % (relevé à 75 % en 1988).

Les objectifs principaux du programme étaient d’améliorer la production, lesstructures de transformation et de commercialisation, de favoriser ledéveloppement socio-structurel au moyen de mesures telles que lapréretraite, de créer des groupes de producteurs, de développer des servicesde conseil, d’encourager le développement de la sylviculture et d’améliorerla santé animale.

64

9.2.2. Adaptation des dispositions agricoles

Entre 1986 et 1991, des mesures transitoires spécifiques ont été adoptées envue d’atténuer la mise en œuvre progressive de la PAC au Portugal. Enparticulier, à l’occasion de l’introduction de "stabilisateurs" en février 1988,le Conseil européen a reconnu "la nature particulière des difficultés del’agriculture portugaise" et la "nécessité de renforcer les modalités detransition figurant dans l’Acte d’adhésion, en matière notamment de délais,d’aides et de modernisation".

Selon les dispositions initiales de l’adhésion, les règles communautaires enmatière de discipline de production devraient s’appliquer intégralement àcertains produits sensibles. En 1988, le Conseil a reconnu qu’une certaineflexibilité était nécessaire. Un certain nombre de mesures spécifiques auxproduits a également été adopté.

Pour les céréales et le riz, du fait de l’adoption de stabilisateurs par la CE, labaisse des prix de soutien communautaires est devenue automatique. Celaimplique que les prix portugais ont également dû être réduits conformémentaux règles d’alignement progressif des prix initialement prévu. Devant cettenouvelle situation, le Conseil a adopté en 1990 de nouvelles dispositionstransitoires pour les céréales.

En règle générale: alignement des prix en une seule étape en 1991, quiimpliquait une baisse des prix pour les producteurs portugais. Pour le blétendre et le riz paddy, un alignement progressif était toutefois prévu (maisfinalement, l’alignement a eu lieu en janvier 1993 avec la mise en œuvre dumarché unique).

A titre de compensation de la perte de revenu, une aide par tonnecommercialisée, dont le montant était dégressif sur une période de huit ans, aété accordée aux producteurs. Cette aide a été cofinancée à hauteur de 65 %par la section “Garantie” du FEOGA.

Pour le lait et les produits laitiers, l’alignement des prix du beurre estintervenu à partir de la campagne de commercialisation 1991/92 et pour lelait en poudre écrémé en 1993. Un quota de 1,78 millions de tonnes étaitapplicable au début de l’année 1991, puis il a été ramené à 1,74 (2 % deréduction linéaire dans toute la CE pour la campagne de commercialisation1991/92). Cette quantité a été fixée en tenant compte du "caractèreparticulier des structures portugaises, de la nécessité de permettre uneaugmentation de la production”. Le niveau du quota était supérieur de 25 %à celui de la consommation.

Pour la viande bovine, l’alignement sur les prix communs d’orientation etd’intervention s’est fait en deux phases (1990 et 1991) alors que dans lesecteur vitivinicole, des mesures transitoires pour faciliter la mise en œuvrede l’OCM ont été appliquées jusqu’en décembre 1995.

65

Au cours de la première année de l’adhésion, plusieurs mesures structurellesadditionnelles ont été mises en place pour le Portugal dont un règlementvisant à faciliter la mise en œuvre des mesures socio-structurelles, ledéfrichage et la reconversion destinées à améliorer les structures vitivinicoles(73 millions d’euros sur 10 ans), la définition du territoire étant couverte parla directive relative aux zones défavorisées (75 % de la SAU portugaise),exemption des régimes de gel des terres, d’extensification et de conversion.

Suite aux conclusions du Conseil européen de 1988, et étant donné lesdifficultés rencontrées par le Portugal pour cofinancer les mesuresstructurelles dans le cadre du PEDAP, le taux du cofinancementcommunautaire a été relevé à 75 %. Toutefois, la somme totale allouée auprogramme est restée inchangée. Son champ d’application a été étendu defaçon à incorporer les mesures spécifiques de restructuration faisant suite à laréforme en cours de la PAC.

9.2.3. Le premier paquet structurel de l’Union européenne

La réforme des fonds structurels de l’Union européenne a conduit àl’augmentation des fonds disponibles pour soutenir les mesures structurellesen faveur de l’agriculture et des zones rurales du Portugal. Pour la période deprogrammation 1988-1993 le montant alloué à la section “Orientation” duFEOGA au titre des mesures de développement rural s’est élevé à 1 350milliards d’euros, soit 17 % d’une dotation totale de 8,0 milliards d’eurospour les trois fonds structurels. Dans la pratique, du fait de la réforme desfonds structurels, le PEDAP a perdu sa spécificité même si une distinctionformelle a été maintenue.

Ce financement a été ventilé de la manière suivante : mesures de type 5a(50 %), mesures du PEDAP comme l’irrigation, l’électrification, les routesrurales et la sylviculture (35 %), développement rural, y compris laréorientation de la production, le remembrement des terres, la sécheresse(11 %) et la restructuration du secteur vitivinicole (3,5 %).

9.3. Intégration de fait à partir de 1993

En 1992, alors que la deuxième étape de l’adhésion venait de commencer pour lePortugal, une réforme radicale de la PAC a été décidée. Cela impliquait de nouvellesréductions des prix ou de nouvelles adaptations des régimes de soutien à mesure queles prix de soutien portugais et les aides étaient alignés sur les niveauxcommunautaires. Cette réforme a été intégralement appliquée au Portugal, mais avecquelques dispositions spéciales.

La première année de mise en œuvre de la réforme de la PAC a coïncidé avecl’achèvement du marché unique, qui était un objectif politique et économiqueprimordial. Dans ce contexte, certaines des mesures particulières s’appliquant auxproduits agricoles à la suite de l’adhésion du Portugal devenaient incompatibles avecla libre circulation des biens. Ces mesures ont été supprimées, et des compensationsaccordées si nécessaire. L’intégration du Portugal dans l’Union européenne s’en esttrouvée accélérée.

66

Ensuite, au début de l’année 1994, le deuxième paquet structurel a été adopté et lesrègles structurelles de l’UE ont été intégralement appliquées au Portugal. Leprogramme spécifique au Portugal (PEDAP) a pris fin en 1995.

9.3.1. La réforme de la PAC

Les principales adaptations de la réforme de 1992 aux caractéristiquesparticulières de l’agriculture portugaise concernent le secteur des culturesarables et celui de la viande bovine.

Les prix portugais des céréales ont été alignés sur les prix courants del’Union européenne entre 1990 et 1992. Pour les producteurs portugais, celaa impliqué une réduction des prix de soutien, compensée par une aide partonne commercialisée. Les mesures décidées dans le cadre de la réforme de1992 représentent donc une nouvelle étape dans cette direction, avectoutefois quelques différences. La baisse des prix de soutien a été compenséepar des paiements directs fondés sur les rendements et les superficieshistoriques. Toutefois, pour le Portugal, le rendement de référence convenuétait supérieur au rendement historique (2,9 t/ha contre 1,6 t/ha) enanticipation de l’amélioration de la productivité résultant des investissementsen cours dans le domaine de l’irrigation.

Un régime spécifique de soutien a été appliqué aux tournesols au Portugal(ainsi qu’en Espagne) jusqu’à la fin de la campagne de commercialisation1994/1995. La réforme de 1992 et l’accord de Blair House ont tenu comptede cette situation: des montants spécifiques ont été fixés pour calculer lepaiement direct – également pour les petits producteurs, et des superficies debase distinctes ont été précisées dans le cadre de l’accord de Blair House. Endécembre 1993, lorsque le Conseil a décidé le dispositif de mise en place decet accord, la superficie maximale garantie (SMG) du Portugal a été fixée àun niveau plus élevé que la superficie historique concernée (SMG portée de78 000 à 93 000 ha).

Plusieurs zones traditionnelles du Portugal étaient éligibles au supplémentblé dur. La SMG a été initialement fixée à environ 20 000 ha et par la suite à35 000 ha. Ici encore, la SMG était largement supérieure à la base historique(la moyenne pour 1988-1991 était de 18 000 ha).

Dans le secteur de la viande bovine, les prix communs d’orientation etd’intervention, ainsi que les primes à la vache allaitante et les primes à laviande bovine, se sont appliqués au Portugal à partir de 1991. Enconséquence, toutes les adaptations apportées au régime de primes existanten vue de compenser les baisses de prix et les modifications du systèmed’intervention se sont appliquées intégralement au Portugal.

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La nature extensive du secteur portugais de l’élevage s’intégrait bien dans lecadre général en faveur de l’extensification de la production de viandebovine. Le Portugal a donc pu tirer profit des mesures relatives au degréd’extensification. L’exemption accordée aux petites exploitations de moinsde 15 UGB par rapport aux plafonds de taux de peuplement s’appliquant auxprimes a été particulièrement favorable au Portugal. Au Portugal, cetteexemption a concerné 93 % des exploitations spécialisées dans l’élevage.Des dispositions supplémentaires en faveur des petites exploitations ont étéintroduites ultérieurement, pour répondre à la demande du Portugal.

Les mesures permettant de compléter la prime à la vache allaitante par uneaide nationale d’un montant maximum de 30 ECUA/vache et la réservespéciale de droits à la prime mise en place pour les zones défavorisées(primes à la viande bovine et aux ovins femelles) ont été d’un intérêt toutparticulier pour le Portugal.

Par ailleurs, des mesures spécifiques ont été adoptées pour le Portugal:

– Dans le cadre du programme POSEIMA, le régime de soutien spécifiquepour le secteur de la viande bovine et du secteur laitier. Ces deux secteursrevêtent une importance particulière aux Açores. Dans ces îles, les primesà la viande bovine (mâle et vache allaitante) sont complétées par uneprime de 50 ECUA/tête. Les autres mesures concernent la production defourrages et d’animaux de reproduction.

– Pour fixer les plafonds des droits à la prime (taureaux/béliers et vachesallaitantes), les États membres avaient le choix entre trois années deréférence: 1990, 1991 ou 1992. Pour le Portugal, il s’agissait d’annéesdécisives, car le régime de primes à la viande bovine n’a été appliqué qu’àpartir de 1991. Le plafond régional portugais pour les animaux mâles, fixéinitialement à 141 930 a été relevé à 154 897 unités, correspondant auxdemandes de primes en 1993. Par ailleurs, les réductions globales qui ontaffecté les plafonds des différents États membres en 1994 et en 1996 ne sesont pas appliquées au Portugal. Toutefois, les demandes de prime àl’animal mâle au Portugal ont à maintes reprises dépassé les plafonds.

� Le programme portugais de reconversion. Dans le cadre de la réformeagraire, dans plusieurs régions du sud du Portugal, les terres avaient étécollectivisées et détournées de leur utilisation aux fins d’élevage extensifau profit de la production de céréales. Pour favoriser le retour à l’élevageextensif, un programme spécifique a été mis en place en 1994 (après laréforme de 1992, mais dans le cadre de celle-ci). Le programme secaractérise par la création d’une réserve de droits à la prime à la vacheallaitante, aux bovins mâles et aux ovins femelles pour le Portugal; ladotation initiale à la réserve s’élevait à 100 000 UGB. Ces droitssupplémentaires sont accordés aux producteurs qui acceptent d’affecterleurs anciennes terres arables à l’élevage, avec des taux de densitéinférieurs à 1 UGB/ha. Le programme pouvait couvrir jusqu’à 200 000hasur 8 ans (jusqu’en mai 2002) et il a été prolongé pour une durée de troisannées supplémentaires. Jusqu’à la fin de l’année 2002, les demandescorrespondant à 91 692 ha ont été acceptées et ont donné lieu à 34 918primes à la vache allaitante, 15 713 primes aux bovins mâles et 9 991

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primes aux ovins. La superficie arable de base a été réduite enconséquence.

9.3.2. Le marché unique

A la mi-mars 1993, le Conseil a adopté une série de réglementations relativeà l’alignement anticipé des prix et des mesures compensatoires (consistantessentiellement en paiements dégressifs) pour divers produits (voirl’Annexe IX).

Le mécanisme complémentaire aux échanges (MCE) a été maintenu pourtrois types de produits seulement (animaux vivants, viande bovine et porcine,oranges et pommes). En outre, les droits de douane concernant les échangesentre le Portugal et le reste de la CE ont été abolis pour les produits soumis àl’OCM. A partir de 1993, les mêmes droits à l’importation que dans l’UE sesont appliqués aux importations portugaises en provenance de pays tiers.

Afin de compenser la suppression du mécanisme complémentaire auxéchanges applicable aux céréales et au riz, l’aide transitoire accordée depuis1991 a été étendue à la campagne de commercialisation 2002/2003. Pour leblé dur (non éligible à l’aide transitoire) un règlement de la Commission endécembre 1994 a permis d’assouplir les règles relatives au transfert desdroits à l’aide transitoire au titre des campagnes de commercialisation1995/1996 et 1996/1997. En outre, à la suite d’une décision du Conseil en1994, la compensation pour gel obligatoire des terres a également étécomplétée par une aide dégressive, comme pour les céréales, à savoirjusqu’en 2002/03. Son montant initial a été fixé à 24 ECU par tonne derendement de référence.

Pour le riz, l’alignement des prix – initialement prévu pour 1994/1995- a étéavancé, alors que les montants compensatoires “d’adhésion” ainsi que lemécanisme complémentaire aux échanges étaient abolis. A titre decompensation de ces mesures simultanées, une aide transitoire a été mise enplace pour le riz. Son montant initial (21 ECUA/t) a été fixé à un niveausupérieur à la différence de prix puis cette aide est devenue dégressive, pourprendre fin avec la campagne de commercialisation 1997/1998.

Pour le lait, à la suite de l’alignement définitif des prix du lait en poudreécrémé (à partir d’avril 1993), une aide transitoire a été accordée jusqu’à lafin de la campagne de commercialisation 1997/1998. Le montant initial (2,1ECUA/t100 kg de lait) a été fixé à un niveau supérieur à la simple différencede prix – pour compenser les effets de la suppression du mécanismecomplémentaire aux échanges et des montants compensatoires “d’adhésion”– puis ce montant est devenu dégressif.

En outre, afin d’intensifier les efforts de restructuration de la productionlaitière au Portugal, un régime spécial de stockage a été mis en œuvre (encomplément du régime mis en place in 1991). Ce régime était composé dedeux éléments principaux: une compensation pour les producteurs cessant laproduction de lait et la réaffectation de leurs quantités de référence à uneréserve nationale. Le financement communautaire de ce régime a été limité à

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75 000 tonnes et 56 millions d’euros. Cette enveloppe a été entièrementutilisée entre 1994 et 1996.

Pour la viande bovine, les prix de soutien avaient déjà été alignés en1990/91. Toutefois, pour compenser la suppression du mécanismecomplémentaire aux échanges (pour certains produits), le Portugal abénéficié de conditions spéciales pour les primes à la vache allaitante, dontun supplément initialement de 120 ECU/vache, progressivement ramené à 14ECU/vache pour les années 1996 à 1998, la possibilité d’accorder desavances à la prime et 12 000 droits supplémentaires pour la réserveportugaise. Lorsqu’on fait la somme de ce nouveau supplément et desmontants décidés dans le cadre de la réforme de 1992 (cohésion etextensification), en 1996, les producteurs portugais ont pu obtenir uncomplément total de 86 à 106 ("super extensification") ECU/vache.

9.3.3. Autres mesures

Un certain nombre d’autres mesures ont été adoptées en reconnaissance de laspécificité de l’agriculture portugaise. Ces mesures comprennent:

– Une aide accrue pour la création et le fonctionnement des organisations deproducteurs au Portugal.

– Une aide spéciale à l’industrie agroalimentaire afin d’accélérer samodernisation.

– A la suite des sécheresses de 1992 et 1993, des mesures particulières pourle Portugal, représentant un total d’environ 100 millions d’euros, répartientre le secteur des cultures arables et le secteur de l’élevage sur lesexercices financiers 1993-1994.

– Dans le cadre de l’épidémie d’ESB, différentes mesures visant à aider àfaire face à la situation, notamment des fonds supplémentaires pour lesmesures vétérinaires et une compensation pour l’abattage.

– La SMG pour le blé dur a été augmentée à 59 000 ha dans le cadre de lamodification du régime relatif au blé dur décidée en 1997. Entre 1993 et1997, la superficie ayant fait l’objet du paiement du supplément est passéede 18 000 à 27 000 ha, mais elle restait inférieure à la SMG. Dansl’accord de Berlin sur l’Agenda 2000 la SMG a été doublée pour atteindrele chiffre actuel de 118 000 ha.

– Dans l’Agenda 2000, une réserve de 60 000 ha pour la superficie irriguéede base a été créée pour les investissements réalisés après le 1er août 1992dans le domaine de l’irrigation.

– Une exemption spéciale pour 73 000 tonnes de lait produit aux Açores aété décidée pour une période de quatre ans, jusqu’en avril 2003.

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ANNEXE IIEffectifs animaux (1000 têtes, 1993-2001)

1993 1994 1995 1999 2000 20011993/95-1999/01

Bovins 1 345 1 339 1 337 1 409 1 421 1 414 74dont vaches laitières 381 375 368 357 355 338 -25Porcins 2 444 2 430 2 375 2 338 2 389 2 300 -74dont truies 330 333 330 323 323 312 -11Volailles* 178 184 182 190 194 211 17dont poules pondeuses 8 143 8 696 8 087 7 097 7 548 8 000 -760Caprins 725 721 704 630 623 561 -112Ovins 3 345 3 475 3 482 3 584 3 578 3 459 106* 1000 000 têtes

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ANNEXE III

1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98 1998/99 1999/2000 2000/2001 2001/2002SUPERFICIE TOTALE DE BASE 1054 1054 1054 1054 1041 1035 1022 1015 1008dont: - maïs (superficie de base) 0 0 0 195 205 236 205 222 222Cultures fourragères 130 51 20 47 68 33 32 32 23SUPERFICIE TOTALE CONCERNEE (demandes) 766 785 828 893 937 797 846 838 751dont: - superficie de base maïs 0 0 0 202 215 223 203 185 200PETITS EXPLOITANTS 235 308 333 379 396 354 356 355 315dont: - céréales et ensilages 221 286 320 366 388 320 349 339 300dont: - maïs (superficie de base) 0 0 0 144 149 146 142 135 137dont: - oléagineux 14 21 11 11 6 7 4 5 4dont: - protéagineux 0 1 2 2 2 2 2 2 2dont: - lin non textile 0 0 0 0 1 1 2 2- retrait volontaire 6 8PRODUCTEURS COMMERCIAUX 400 426 475 467 473 434 458 451 413dont: - retrait 61 67 72 60 32 72 55 71 91dont: - superficie totale cultivée 339 359 403 408 440 362 403 380 322dont:- oléagineux 83 104 80 84 55 54 48 46 33- protéagineux 2 2 3 2 2 3 3 3 2- lin non textile 0 0 1 4 24 19 13 9- céréales et ensilages 254 252 320 320 379 281 333 318 277dont:- maïs (superficie de base) 0 0 0 52 63 77 61 50 68- autres céréales 254 252 320 268 316 204 272 269 214BLE DUR (en zone traditionnelle) 12 17 21 24 27 25 71 112 134SUPERFICIE TOTALE CONCERNEE (demandes) 766 785 828 893 937 797 846 838 728Superficie fourragère 130 51 20 47 68 33 32 32 23Jachère 61 67 72 60 32 72 55 76 99Superficies cultivées 575 667 736 786 836 725 758 729 629 céréales et ensilages 476 538 640 686 766 601 682 658 577 oléagineux 97 126 91 95 61 61 52 51 37 protéagineux 2 3 5 4 4 5 5 5 4 lin non textile 0 0 1 4 25 19 15 11SOUS-UTILISATION DE LA SUPERFICIE DE BAS 288 269 226 161 104 238 176 177 257Sous-utilisation de la superficie de base (%) 27 26 21 15 10 23 17 17 25Source: "L'agriculture dans l'Union européenne: Informations statistiques et économiques" DG AGRI.

Demandes d'aide aux cultures arables

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ANNEXE IV

Principaux ratios de l'agriculture par région 1999-2000 UTA/ha Intrants/production Capital/UTA Capital/ha Production/UTA Production/ha VAN/UTA Subv/production Subv/UTA Subv/ha Subv/VAN

Entre Douro e Minho 0.45 0.79 15 595 7 018 7 027 3 162 2 757 0.10 692 311 0.25Beira litoral 0.11 0.74 18 714 2 122 6 257 710 3 935 0.18 1118 127 0.28Tras-os-Montes 0.26 0.76 19 157 4 891 8 299 2 119 3 406 0.12 965 246 0.28Beira interior 0.06 1.13 17 271 1 046 5 753 348 2 753 0.38 2201 133 0.80Ribatejo e Oeste 0.20 0.81 19 340 3 896 11 637 2 344 4 416 0.07 852 172 0.19Alentejo 0.02 0.97 45 409 837 16 199 299 10 917 0.48 7854 145 0.72Algarve 0.18 1.16 18 003 3 213 5 341 953 217 0.15 779 139 3.59Madeira 1.92 0.75 21 629 41 455 4 157 7 967 2 623 0.17 703 1347 0.27 Açores 0.08 0.73 20 681 1 674 14 608 1 182 8 533 0.21 3118 252 0.37Portugal 0.10 0.83 20 578 2 058 8 712 871 4 156 0.19 1642 164 0.40UE 0.05 0.86 83 718 3 971 37 665 1 787 17 636 0.17 6241 296 0.35EL-E-I 0.08 0.64 55 439 4 463 20 805 1 675 13 347 0.18 3744 301 0.28Source: RICANB: Les chiffres peuvent différer des CEA parce que le RICA couvre uniquement les "exploitations commerciales" et parce qu'il s'agit d'un échantillon

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ANNEXE VaRatios de l'agriculture par orientation de production

1999-2000 Portugal EU ELEI Portugal EU ELEI Portugal EU ELEICOP 17 536 39 847 20 403 363 778 580 11 751 20 749 13 524Exploit. à cultures générales 11 066 37 932 16 677 1 564 1 600 1 448 5 249 19 129 13 213Horticulture 10 812 45 650 25 676 5 406 33 959 18 856 4 589 20 343 15 377Vignobles 9 647 40 333 23 524 1 901 5 752 3 463 5 923 23 914 16 140Fruits et agrumes 6 320 20 182 17 552 1 460 3 975 3 542 1 217 11 931 11 836Olives 3 771 10 611 10 681 211 1 821 1 861 3 355 10 480 10 556Diverses cultures perm. 4 549 17 196 14 358 693 3 004 2 418 2 810 10 919 10 405Production laitière 24 867 57 863 46 175 3 086 2 414 4 026 7 879 22 772 19 166Expl. bovines-élevage, viande 10 852 26 157 23 657 394 672 663 5 511 13 226 12 392Exploit.bovines combinées 9 406 41 100 22 188 744 1 558 2 019 4 631 17 505 10 293Ovins, caprins 6 474 23 852 22 549 283 540 950 4 029 13 098 14 529Granivores 54 798 132 686 106 948 43 056 11 650 15 581 10 562 33 970 34 438Polyculture 5 411 21 044 15 403 1 013 1 663 1 475 2 645 11 394 10 677Orientation herbivores 5 228 35 327 26 920 562 2 050 2 186 3 412 14 515 16 417Orientation granivores 14 401 95 496 76 424 1 116 4 299 2 931 4 628 26 163 27 949 Cultures, herbivores 6 108 47 502 29 928 296 1 201 934 4 336 20 487 18 769Cultures, élevage 10 306 64 306 27 618 458 2 834 2 487 5 680 21 895 14 635Source: RICANB: Les chiffres peuvent différer des CEA parce que le RICA couvre uniquement les "exploitations commerciales" et parce qu'il s'agit d'un échantillon

Production/UTA Production/ha VAN/UTA

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ANNEXE V b

Ratios de l'agriculture par orientation de production1999-2000

Portugal EU ELEI Portugal EU ELEI Portugal EU ELEI Portugal EU ELEICOP 1.12 1.08 0.85 43 505 114 411 89 980 899 2 235 2 559 0.02 0.02 0.03Exploit. à cultures générales 0.87 0.94 0.78 17 644 73 352 35 525 2 494 3 094 3 085 0.14 0.04 0.09Horticulture 0.71 0.79 0.57 15 411 51 946 39 044 7 706 38 642 28 673 0.50 0.74 0.73Vignobles 0.65 0.63 0.48 24 597 93 802 62 647 4 846 13 377 9 221 0.20 0.14 0.15Fruits et agrumes 1.14 0.66 0.52 24 394 48 413 47 985 5 636 9 536 9 683 0.23 0.20 0.20Olives 0.98 0.53 0.53 15 643 42 077 42 341 874 7 222 7 378 0.06 0.17 0.17Diverses cultures perm. 0.74 0.63 0.52 13 032 35 612 37 016 1 987 6 221 6 234 0.15 0.17 0.17Production laitière 0.86 0.82 0.66 36 317 125 375 95 366 4 507 5 231 8 314 0.12 0.04 0.09Expl. bovines-élevage, viande 1.00 1.04 0.76 35 298 100 221 81 382 1 281 2 574 2 282 0.04 0.03 0.03Exploit.bovines combinées 0.85 0.87 0.68 17 626 115 533 64 615 1 394 4 381 5 881 0.08 0.04 0.09Ovins, caprins 0.96 0.96 0.61 23 752 67 105 54 815 1 037 1 518 2 309 0.04 0.02 0.04Granivores 0.86 0.87 0.72 55 372 194 240 157 634 43 506 17 055 22 966 0.79 0.09 0.15Polyculture 0.76 0.79 0.60 15 778 48 140 40 991 2 955 3 803 3 926 0.19 0.08 0.10Orientation herbivores 0.70 0.83 0.61 13 080 74 493 57 737 1 406 4 324 4 689 0.11 0.06 0.08Orientation granivores 0.90 0.89 0.71 27 070 161 478 123 106 2 098 7 269 4 721 0.08 0.05 0.04Cultures, herbivores 0.97 0.98 0.62 18 311 109 948 68 891 886 2 779 2 149 0.05 0.03 0.03Cultures, élevage 0.69 0.89 0.62 26 254 137 506 104 662 1 168 6 060 9 426 0.04 0.04 0.09Source: RICANB: Les chiffres peuvent différer des CEA parce que le RICA couvre uniquement les "exploitations commerciales" et parce qu'il s'agit d'un échantillon.

Intrants/production Capital/UTA Capital/ha UTA/ha

75

ANNEXE V cRatios de l'agriculture par orientation de production

1999-2000 Portugal EU ELEI Portugal EU ELEI Portugal EU ELEI Portugal EU ELEICOP 230 323 245 11 132 16 516 8 619 0.63 0.41 0.42 0.95 0.80 0.64Exploit. À cultures générales 309 383 617 2 186 9 089 7 108 0.20 0.24 0.43 0.42 0.48 0.54Horticulture 29 311 113 57 418 154 0.01 0.01 0.01 0.01 0.02 0.01Vignobles 100 164 201 508 1 150 1 363 0.05 0.03 0.06 0.09 0.05 0.08Fruits et agrumes 178 244 227 769 1 240 1 123 0.12 0.06 0.06 0.63 0.10 0.09Olives 122 599 611 2 177 3 492 3 505 0.58 0.33 0.33 0.65 0.33 0.33Diverses cultures perm. 122 313 369 799 1 794 2 188 0.18 0.10 0.15 0.28 0.16 0.21Production laitière 344 231 167 2 769 5 542 1 919 0.11 0.10 0.04 0.35 0.24 0.10Expl. bovines-élevage, viande 177 282 158 4 889 10 987 5 631 0.45 0.42 0.24 0.89 0.83 0.45Exploit.bovines combinées 204 303 227 2 585 7 987 2 491 0.27 0.19 0.11 0.56 0.46 0.24Ovins, caprins 134 201 191 3 059 8 883 4 543 0.47 0.37 0.20 0.76 0.68 0.31Granivores 127 432 212 162 4 924 1 453 0.00 0.04 0.01 0.02 0.14 0.04Polyculture 151 292 284 806 3 696 2 965 0.15 0.18 0.19 0.30 0.32 0.28Orientation herbivores 169 265 258 1 572 4 563 3 178 0.30 0.13 0.12 0.46 0.31 0.19Orientation granivores 182 309 131 2 347 6 857 3 403 0.16 0.07 0.04 0.51 0.26 0.12 Cultures, herbivores 164 282 188 3 381 11 163 6 019 0.55 0.23 0.20 0.78 0.54 0.32Cultures, élevage 87 328 278 1 963 7 437 3 082 0.19 0.12 0.11 0.35 0.34 0.21Source: RICA NB: Les chiffres peuvent différer des CEA parce que le RICA couvre uniquement les "exploitations commerciales" et parce qu'il s'agit d'un échantillon.

Subv/ha Subv/UTA Subv/production Subv/VAN

76

ANNEXE VI1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

extra EU-imports 1 180 283 1 201 949 1 188 222 1 003 489 933 057 954 901 1 141 197 1 184 829 1 300 810 1 241 389 1 189 544 1 122 107 1 210 260 1 292 844 1 276 652

Intra EU-imports 784 688 954 276 1 022 764 1 516 504 1 724 713 1 657 505 1 915 862 2 034 183 2 320 239 2 440 529 2 832 629 2 954 385 3 159 341 3 457 107 3 158 800

extra EU-exports 226 656 303 287 254 063 297 823 328 411 263 668 310 337 353 905 411 197 429 394 405 990 376 378 437 624 458 254 494 008

intra-EU exports 407 103 391 636 464 811 540 899 560 388 535 305 615 112 720 981 809 765 916 362 963 876 1 005 368 1 125 077 1 196 011 1 247 152

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002extra EU-imports 1 180 1 202 1 188 1 003 933 955 1 141 1 185 1 301 1 241 1 190 1 122 1 210 1 293 1 277Intra EU-imports 785 954 1 023 1 517 1 725 1 658 1 916 2 034 2 320 2 441 2 833 2 954 3 159 3 457 3 159extra EU-exports 227 303 254 298 328 264 310 354 411 429 406 376 438 458 494intra-EU exports 407 392 465 541 560 535 615 721 810 916 964 1 005 1 125 1 196 1 247

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ANNEXE VII

Programmes opérationnels (FEOGA Orientation)

PO Agriculture et Développement Rural eurosMesures:1. Modernisation, reconversion et diversification des exploitations 480 373 7632. Transformation et commercialisation des produits agricoles 276 986 4063. Développement durable des Fôrets 119 780 1664. Gestion et infrastructures hydro-agricoles 81 623 3505. Prévention et reconstitution du potentiel de production agricole 18 704 9216. Ingénierie financière 37 430 9798. Développement technologique et expérimentation 34 869 34710. Services agro-ruraux 26 201 94611. Assistance technique 21 229 122Sous-total - PO ADR 1 097 200 000

PO REGIONAUXPO Régional Norte 224 187 000PO Régional Centro 206 181 000- Mesure Agriculture et développement rural 177 616 063- Mesure 2.7 - Action integrée de base territorial Pinhal Interior 24 939 937- Assistance technique 3 625 000PO Régional Lisboa e Vale do Tejo 107 152 000PO Régional Alentejo 231 781 000- Mesure Agriculture et développement rural 129 382 002- Mesure 4.4 PEDIZA 99 758 998- Assistance technique 2 640 000PO Régional Algarve 37 445 000Sous-total PO Régionaux du Continent portugais 806 746 000PO Régional Açores 133 554 000PO Régional Madeira 79 853 000Sous-total - PO REGIONAUX 1 020 153 000

PROGRAMME LEADER+Volet 1 - "Soutien à des stratégies de développement rural territoriales, intégrées et pilotes" 139 631 000Volet 2 - "Soutien à des coopérations entre territoires ruraux" 10 908 000Volet 3 - "Mise en réseau des acteurs" 4 193 000Assistance technique 6 868 000Sous-total LEADER+ 161 600 000

Total FEOGA-Orientation 2 278 953 000

PROGRAMMATION DU DEVELOPPEMENT RURAL AU PORTUGAL2000 - 2006

78

ANNEXE VIII

Programme opérationnel (FEOGA Garantie)

Continent eurosPROGRAMME DE DEVELOPPEMENT RURALMesures:Préretraite 52 382 000Zones Défavorisées 355 295 000Mesures Agroenvironnementales 611 236 000Boisemment de terres agricoles 352 644 000Evaluation 589 000Total Continent 1 372 146 000

MadeiraPROGRAMME DE DEVELOPPEMENT RURALMesures:Préretraite 1 617 423Zones Défavorisées 10 215 462Mesures Agroenvironnementales 8 063 348Boisemment de terres agricoles 2 348 087Evaluation 203 680Total Madeira 22 448 000

AçoresPROGRAMME DE DEVELOPPEMENT RURALMesures:Préretraite 38 080 000Zones Défavorisées 36 599 000Mesures Agroenvironnementales 37 021 000Boisemment de terres agricoles 10 294 000Evaluation 212 000Total Açores 122 206 000

Continent + Madeira + AçoresPROGRAMME DE DEVELOPPEMENT RURALMesures:Préretraite 92 079 423Zones Défavorisées 402 109 462Mesures Agroenvironnementales 656 320 348Boisemment de terres agricoles 365 286 087Evaluation 1 004 680Total FEOGA-Garantie 1 516 800 000

PROGRAMMATION DU DEVELOPPEMENT RURAL AU PORTUGAL2000 - 2006

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ANNEXE IXProduit Unité 93/94 94/95 95/96 96/97 97/98 98/99 99/2000 2000/01 2001/02 2002/03CulturesBlé tendre ECU/t 98 90 97 86 75 64 53 41 29 15Maïs 52 47 50 44 37 31 25 19 12 6Tritical.orge, seigle 66 60 63 55 47 39 32 24 16 8Sorgho 45 41 43 38 33 27 22 16 11 5

Riz 21 20 23 20 15

Elevage 1993 1994 1995 1997 1998Lait ECU/100kg 2.1 1.6 1.5 1 0.5Prime à lavache allaitante ECU/vache 90 65 48 12 12 12

Montants fixés initialement Montants fixés initialement corrigés du facteur de conversion 1.207509

Compensation supplémentaire pour gel obligatoire des terres95/96 96/97 97/98 98/99 99/2000 2000/01 2001/02 2002/03

ECU/tcy* 24 21 18 16 13 10 7 3Superficie (1000 ha) 93 48 26 19

Mio ECU(A) 4.2 1.9 0.9 0.6*tcr: tonne de rendement de référence de céréales sur la base de 2,9 t/ha pour le pays** 65 % cofinancement

Dépenses du FEOGA pour les paiements transitoires au Portugal, par campagne de commercialisationMio ECU(B)Campagne de commercialisation 93/94 94/95 95/96 96/97 97/98Céréales 50 50 39 38 31Riz 1Lait

15 15 1523 49 27 20 3

Supplément vache allaitante 11 13 6Mesures 1993 (à l'excl. des retraits) 72 125 95 79 33

Supplément gel obligatoireDépenses estimées du FEOGA**

Régime de stockage Aide au lait