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consom action n°52 QUELLES SALADES ! 28 Deuxième légume préféré des Français après la pomme de terre, la salade, excellente pour la santé (surtout si elle est bio) et peu chère, a des formes très variées. En consommer régulièrement est une façon simple, gour- mande et sans cesse renouvelée de faire le plein de nutriments et de fraî- cheur. dossier réalisé par Véronique BOURFE-RIVIÈRE N on, nous ne vous raconterons pas de sa- lades, ce serait tout à fait inédit dans Consom’action ! Nous allons vous conter LES salades. Alors, qu’y a-t-il de commun entre une belle feuille de laitue verte un peu craquante, une petite branche de pourpier charnue et bien grasse, une longue pousse de pis- senlit dentelée et à l’amertume délicate, une feuille de lollo rossa ondulant du vert clair au pourpre, et une fane de ro- quette piquante au délicieux goût de noisette ? Peu de choses, botaniquement parlant, bien qu’on ait l’habitude de toutes les appeler « salades ». Le mot viendrait du provençal salada et de l’italien insalata qui signifient « salé ». Parce que toutes ces herbes potagères ou sauvages sont dégustées souvent crues, plus ou moins vinaigrées et huilées, mais presque toujours salées. Et ce, depuis toujours. Les premières représentations retrouvées dans des tom- beaux égyptiens dateraient de 4 500 ans avant J.-C. Les Grecs et les Romains en ont institué la consommation quasi quotidienne, notamment dans le bassin méditerra- néen, et ont commencé à les cultiver. Leur usage se serait développé en Europe à partir du Moyen-Âge. À la Renais- sance, la mâche, venue d’Italie, est très à la mode dans tous les châteaux de la Loire. Jusqu’au XIX e siècle, les jardiniers ne cesseront de multiplier et croiser les variétés pour ob- tenir de nouvelles salades, de moins en moins amères, de plus en plus feuillues et résistantes aux froidures de l’hiver pour certaines. Au point que désormais, on peut en man- ger toute l’année, même si les conditions de production hi- vernale sont encore difficiles. . Quelles salades !

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consom’action n°52 QUELLES SALADES !28

Deuxième légume préféré des Français après la pomme de terre, la salade,excellente pour la santé (surtout si elle est bio) et peu chère, a des formestrès variées. En consommer régulièrement est une façon simple, gour-mande et sans cesse renouvelée de faire le plein de nutriments et de fraî-cheur.

› dossier réalisé par Véronique BOURFE-RIVIÈRE

Non, nous ne vous raconterons pas de sa-lades, ce serait tout à fait inédit dansConsom’action ! Nous allons vous conterLES salades. Alors, qu’y a-t-il de communentre une belle feuille de laitue verte unpeu craquante, une petite branche de

pourpier charnue et bien grasse, une longue pousse de pis-senlit dentelée et à l’amertume délicate, une feuille de lollorossa ondulant du vert clair au pourpre, et une fane de ro-quette piquante au délicieux goût de noisette ? Peu dechoses, botaniquement parlant, bien qu’on ait l’habitudede toutes les appeler « salades ».Le mot viendrait du provençal salada et de l’italien insalataqui signifient « salé ». Parce que toutes ces herbes potagèresou sauvages sont dégustées souvent crues, plus ou moinsvinaigrées et huilées, mais presque toujours salées. Et ce,depuis toujours.

Les premières représentations retrouvées dans des tom-beaux égyptiens dateraient de 4 500 ans avant J.-C. LesGrecs et les Romains en ont institué la consommationquasi quotidienne, notamment dans le bassin méditerra-néen, et ont commencé à les cultiver. Leur usage se seraitdéveloppé en Europe à partir du Moyen-Âge. À la Renais-sance, la mâche, venue d’Italie, est très à la mode dans tousles châteaux de la Loire. Jusqu’au XIXe siècle, les jardiniersne cesseront de multiplier et croiser les variétés pour ob-tenir de nouvelles salades, de moins en moins amères, deplus en plus feuillues et résistantes aux froidures de l’hiverpour certaines. Au point que désormais, on peut en man-ger toute l’année, même si les conditions de production hi-vernale sont encore difficiles.

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Quellessalades !

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MIAM !- - - - - - - -Les Français consomment enmoyenne 7 kg de salade par an,contre 19 kg pour les Espagnols.

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30 consom’action n°52 QUELLES SALADES !

Feuilles en fouillisC’est parfois la confusion totale sur l’étal ! Laitue, batavia, roquette, scarole, frisée…, comment s’y reconnaître dans toute cette verduredont les variétés sont légion et les familles sidifférentes ?

Les grosses salades que l’on achètesous forme de tête sont issues dedeux genres botaniques, les lai-tues et les chicorées. Le terme lai-tue désigne aussi un genre plus

vaste dont font partie les batavias, les ro-maines... et les laitues !Les laitues (lactuca) sont ainsi nomméesà cause du latex blanchâtre, comme du lait,s’écoulant lorsqu’on en casse une tige. Si leCatalogue officiel des espèces et variétésen a recensé 275 espèces différentes, on entrouve dans nos campagnes de multiplessortes poussant à l’état sauvage, qui res-semblent plutôt à des pissenlits ! La sélec-tion variétale a permis de les densifier, lesattendrir, d’adoucir leur goût. Leur cycle devie n’a pas changé, environ 60 jours. Les va-riétés actuelles s’adaptent à toutes lesconditions climatiques, certaines aux forteschaleurs, d’autres aux grands froids alorsque la laitue est originellement une pro-duction printanière.

On les classe en plusieurs grands groupes.Les laitues pommées ou beurre (lactuca sa-tiva capitata), aux larges feuilles ovales ourondes, lisses, de couleurs variées (mer-veille des quatre-saisons, reine de mai). Leslaitues crispa aux feuilles gaufrées (iceberg,reine des glaces). Les longifolia, appeléescommunément romaines ou chicons,aux feuilles allongées, épaisses et cra-quantes. Les canasta ou batavias, à mi-chemin entre la pommée et la romaine.Les lollos, cœur peu pommé, feuilles bou-clées, rouges ou vertes, dont font partie lafeuille de chêne et la lollo rossa.

Amères chicorées

Les chicorées (cychorium endivia ou inty-bus) poussent en 90 jours. Produit plutôtd’automne ou d’hiver bien que cultivé toutel’année, elles ont un goût plus prononcé queles laitues et sont un peu amères. Suivant les variétés, leurs

grosses racines sont aussi utilisées pour leursvertus médicinales. Elles sont en effet richesen inuline, un sucre de type fructose quiagit sur la flore intestinale. En torréfiant lesracines de la variété sativum, on obtient la fa-meuse chicorée à boire.Un des principaux sous-groupes des chico-rées est celui des scaroles (latifolia), parfoistrès volumineuses, aux feuilles extérieuresvert profond et à cœur jaune. Le deuxièmegrand sous-groupe est celui des frisées, lescrispum, aux feuilles particulièrement den-telées et pointues, plus traditionnellementconsommées en hiver.Il en existe beaucoup d’autres, notammentdes chicorées à feuilles rouges italiennescomme la trévise et celles issues du forçagedes racines, qui donnent des boutons friséscomme la barbe de capuçin ; ou lesbourgeons lisses des chicorées belges (wit-loof), aussi appelées endives.

SALADE DE SANTÉ- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -« Qui mange salade jamais malade ! », dit le dicton populaire.Quelle que soit leur variété, les salades ont une faible teneur calorique, environ13 cal/100 g. Comme toutes les feuilles vertes, elles sont riches en eau,provitamine A, chlorophylle (fer et cuivre), calcium. Elles contiennent aussi desvitamines C, B9 (acide folique), E et de nombreux antioxydants qui permettentde lutter contre le vieillissement.Plus les feuilles sont vertes, ce qui est le cas de celles qui sont à l’extérieur des têtes, plus elles sont riches en minéraux, oligo-éléments et vitamines, dans des proportions qui peuvent tripler.Le lactucarium secrété par les laitues était utilisé par les Anciens commesédatif lors de nuits agitées, calmant pour la toux ou pour guérir les morsuresd’animaux venimeux. Il aurait des vertus similaires à celles de l’opium. Lalaitue permettrait aussi de calmer le désir sexuel et favoriserait la lactation.Les feuilles cuites appliquées en cataplasme aident à lutter contre l’acnéjuvénile. Les feuilles et les racines des chicorées en infusion ont des propriétéslaxatives, diurétiques, particulièrement bénéfiques pour le foie et la vésiculebiliaire. La mâche est très riche en acides gras essentiels oméga 3.

VINAIGRETTE CHIMIQUE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Un peu de chlorothalonil dans votre salade ? Ou alors de l’Iprodione ? Duprocymidone ? De la vinclozoline ? On peut aussi vous mettre de la deltamethrineet du propyzamide ? Voilà le cocktail le plus courant de molécules chimiquesdétectées par la répression des fraudes sur les feuilles de salades non bio. Laplupart sont suspectées d’être cancérigènes et/ou perturbateurs endocriniens(source : www.pesticides-non-merci.com).« Les salades sont parmi les légumes où il y a le plus de dépassements deslimites maximum autorisées de résidus de pesticides. Ils ont presque doubléentre 2006 et 2008, regrette François Veillerette, président du Mouvement pour ledroit et le respect des générations futures (MDRGF). Lors des tests qu’elle effectuerégulièrement, la répression des fraudes trouve de plus en plus de résidus surune même salade. Ça a été le cas de 31,5 % des tests de 2007, contre 24 % en2006. Elle détecte aussi des molécules interdites, dont certaines trèsproblématiques. Il y a donc le discours qui prétend qu’on traite de moins enmoins et il y a ce que montrent les rapports officiels qui n’émanent pourtant pasd’organismes écologiques ! »Les salades d’hiver sont particulièrement traitées : poussant en milieu fermé,humide et peu lumineux, elles sont plus sujettes aux maladies.

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QUELLES SALADES ! 31consom’action n°52

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Au kilo

La cueillette des petites salades venduesau kilo ou en bouquets est bien pluslongue que lorsqu’il s’agit de couper unesimple tête, leur prix est donc plus élevé !La mâche (valerianella olitoria), de lamême famille que la valériane (du latinvalere, se porter bien !), est surtout cultivéedès l’automne et durant tout l’hiver, mêmes’il existe aussi des mâches d’été. Riche envitamine B9, elle est réputée pour son ac-tion calmante.Le pourpier (portulaca oleracea) est uneplante sauvage estivale, aux tiges rouges etaux feuilles grasses, souvent considérée

comme une mauvaise herbe. Riche en vi-tamine C, oméga 3, calcium, antioxydants,c’est un des composants phare du régimecrétois. On trouve aussi parfois sa cousine,la claytone de Cuba, aux feuilles moinsgrasses ressemblant à celles du cresson.Le pissenlit (taraxacum officinale), dont ilexiste de multiples variétés, pousse essen-tiellement à l’état sauvage. Lorsqu’il estcultivé, on couvre ses feuilles avec un oc-cultant (pot retourné ou cloche) pourqu’elles restent jaunes et soient moinsamères. Il a de remarquables propriétésdiurétiques, d’où son nom !La roquette (eruca) est de la famille descrucifères, tout comme les choux et les ra-

dis. Petite plante sauvage d’origine médi-terranéenne à la saveur piquante, elle en-vahit facilement les vignes et est un des élé-ments essentiels du mesclun provençal.Le cresson (nasturtium officinale) est uneplante semi-aquatique qui pousse dans desfossés d’eau courante. Concentré de mi-cronutriments, notamment fer, calcium,vitamines C et B9, il est indiqué dans lescas d’anémie.Le mesclun est un mélange de salades quipeut contenir diverses variétés, souventdes jeunes feuilles « d’entrecueillage » pré-levées par le maraîcher pour laisser plus deplace à celles qui restent en terre, et de laroquette.

Laitue Batavia Feuille de chênerouge

Mâche

Trévise Frisée Rougette Romaine

Roquette Scarole Cresson Lollo rossa

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32 consom’action n°52 QUELLES SALADES !

Sur 9 ha, Philippe Girard cultive 35 variétés de légumes différents. Avecune prédilection pour les salades qu'ilsème, plante et récolte avec amour,pour qu’au lendemain de la cueillette,elles puissent être dans le panier duconsommateur.

Est-ce difficile de cultiver des saladesen bio ?L'important, c'est de choisir celles qui sontadaptées à sa région, à son climat. En bio,les semenciers nous proposent peu devariétés. Moi je choisis des nouvelles, plusrésistantes aux maladies et faciles à culti-ver que les anciennes.Un des problèmes principaux, c'est le mil-diou de la salade, un champignon qui peutcauser de très gros dégâts. En bio, il n'existeaucun traitement ! J'ai aussi parfois despucerons mais comme je préserve la bio-diversité dans mes champs, leurs préda-teurs naturels les font vite disparaître !Mes voisins en conventionnel en ont beau-coup plus et utilisent des insecticides chi-miques pour s'en débarrasser.

Vous redoutez quoi à part le mildiou ?Les orages, la grêle, les pluies violentes quipeuvent écraser les salades. Si ça arrivevers la fin de la croissance, elles n'ont pasle temps de se remettre. Les limaces posentun souci dans les serres mais pas en pleinchamp où les oiseaux se chargent de lesmanger. Sous les tunnels, je mets quelquesgranulés d'ortophosphate de fer, un pro-duit simple et biodégradable. Mis au borddu tunnel, là où se réfugient les limaces,il ne touche pas la salade. On doit éviterqu'elles entrent, sinon en quelques nuits,elles peuvent faire de gros dégâts !

Comment se déroule la culture ?Je fais mes premiers semis à la mi-février,je les repique mi-mars en plein champ etje commence la récolte début mai. La

salade a besoin de chaleur, alors l'hiver,on la fait pousser sous des tunnels de pro-tection. L'été, les graines lèvent très vite,je fais mes plants en 18 jours au lieu d'unmois l'hiver ! Je démarre de nouveaux semis chaquesemaine. Il faut ensuite contenir les mau-vaises herbes. Pour que la salade puisseaccélérer son développement, vers la troi-sième semaine, on enlève tout ce qui luifait concurrence en binant. On arrose bien les premiers jours, ensuiteune fois par semaine, il faut juste veillerà ce qu’elles n'aient pas soif. Dès qu'ellessont bonnes, on les cueille, au lever dujour. On se déplace à vélo jusqu'aux par-celles, on dépose les salades dans descagettes, on les rentre le plus vite possi-ble au frais. Biocoop les ramasse dansl'après-midi, le lendemain matin elles peu-vent être en magasin.

C'est quoi une bonne salade ?D'abord, il faut de beaux plants, bien arro-sés au démarrage pour qu'ils reprennentcorrectement, surtout l'été quand il faittrès chaud. Et après pas trop, pour queles racines aillent bien profond chercherl'eau.La salade doit pousser relativement viteet être récoltée au bon moment. Nous, ona l'habitude, on met la main dessus et onsent si elle est prête à être cueillie, pleine,charnue, la feuille un peu craquante.

Et vous aimez la manger comment ? Ah, nous, on en mange presque tous lesjours, en entrée ! Avec un peu d'huile denos propres oliviers pour que ça ne soitpas trop gras, un bon vinaigre balsamiquebio, quelques oignons doux, et ça suffit.Quand la salade est bonne...

Le bon timing› PHILIPPE GIRARD--------------------------------------

IDENTITÉ : 49 ans, maraîcher bio avec son épouse

à La Brillanne (04) depuis 1998. Fournit notamment

des salades à la plate-forme Sud-Est de Biocoop. En bio, la semence de salades connaît desproblèmes techniques : jusqu’à présent,des dérogations accordées par leministère de l’Agriculture permettaientaux maraîchers d’utiliser des grainesconventionnelles non traitées lorsqu’ellesn’existaient pas en bio. Dès l’hiverprochain, plus de dérogation. « Ça risque de poser un souci, commenteCatherine Mazollier, responsable dumaraîchage au Grab (Groupe derecherche en agriculture bio). Onpourrait se trouver en rupture de stock degraines bio car le nombre de variétésdisponibles en semences bio est faible ; onrisque alors d’avoir plus de pertes, ayantpeu de moyens de traitement en bio. »Les semenciers décident des variétésqu’ils vont proposer aux maraîchers « qui évitent souvent la laitue, expliquecette agronome, parce qu’elle est plusfragile, ils préfèrent les batavias et lesfeuilles de chêne ». Ils choisissent lesvariétés adaptées à leur besoin.Le problème est crucial l’hiver qui,rappelons-le, n’est pas la saison idéalepour cultiver des salades. En bio, lesserres (non chauffées) doivent être aéréespour éviter l’apparition de maladiesincontrôlables, la température y est doncpeu élevée ; il faut trouver les variétés quise développent dans ces conditions.Les travaux du Grab portent aussi surdes salades tolérantes au mildiou,champignon qui mute sans cesse, alorsqu’en bio il n’y a pas de paradesatisfaisante.« Globalement, les salades bio contiennentmoins de nitrates [soupçonnés d’êtrecancérigènes, ndlr] qu’en conventionnel,même si la différence est moins forte l’hiver,assure Bruno Taupier-Letage, responsablequalité à l’Institut technique del’agriculture biologique. On peut dire aussique les salades de plein champ ont plus denutriments que celles de serre. Mais ce n’estpas forcément vrai au cas par cas, toutdépend des conditions de culture ! »

Elle est bio, ma salade !

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QUELLES SALADES ! 33consom’action n°52

Calendrier de récolte des salades de plein champJanvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Batavia

Cresson

Feuille de chêne

Frisée

Laitue

Lollo rossa

Mâche Mâche

Pourpier

Romaine

Roquette

Scarole

Fraîcheur naturelle-----------------------------------------------------Emballage. La salade en sachet n’existe pas chez Biocoop. D’une manièregénérale, le réseau limite les emballages au strict minimum : pas depréemballage comme pour la plupart des légumes bio en grande surface !Les salades sont entreposées par 12 dans des cagettes en bois souventrécupérées par les producteurs. Pour les protéger de la déshydratation et du froid descamions, impossible en revanche de faire l’impasse sur le film protecteur qui recouvre le colis.Saisonnalité. Dans le réseau, il y a deux grandes saisons pour les salades. D’octobre à mars,les magasins s’approvisionnent plutôt sur la plate-forme Biocoop dont ils dépendent, avec dessalades principalement cultivées dans le sud de la France où les températures sontclémentes. L’été en revanche, toutes les régions peuvent en produire, les magasins achètentdonc le plus souvent auprès de groupements ou producteurs régionaux.Les mélanges de jeunes pousses et le mesclun ont le vent en poupe, bien que très fragiles etassez chers. « On n’en a pas assez, regrette-t-on au service planification de Biocoop. Onsouhaite faire venir nos producteurs là-dessus, mais il nous faut être capables d’estimercorrectement nos besoins pour passer des contrats avec eux, car c’est difficile à faire. »Commerce équitable Nord-Nord. Les biocoops ont diverses sources d’approvisionnementdont les producteurs locaux et les plates-formes du réseau, elles-mêmes alimentées par desgroupements de producteurs. Cette dernière filière est identifiée par le logo « ensemble pourplus de sens ». Biocoop ne cherche pas à spéculer et s’aligne sur un tarif identique pour tousles producteurs pour qu’il n’y ait pas de concurrence entre eux. Ils sont à l’abri desfluctuations du marché et s’y retrouvent sur la saison.Ce produit étant très périssable, la plate-forme gère le temps de façon serrée pour que lessalades soient en magasin 1 jour, maximum 2 après la cueillette. Elles ne restent pas enstock. Le plus compliqué, c’est pour les salades d’hiver, le réseau en manque. Il y a desproblèmes de qualité, parfois les salades sont très petites. La législation prévoit un poidsminimum de 150 g, ce qui est très peu. Le consommateur va-t-il accepter de payer assezcher un légume aussi petit ? Ou bien malgré tout, n’est-ce pas mieux que pas de salade dutout ?Serres chauffées, niet ! Il faut dire que Biocoop refuse les salades qui poussent sous serrechauffée, pour des raisons écologiques évidentes. Et comme les salades ont besoin dechaleur pour pousser... ceci explique cela. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !Pitié pour elle ! En tant que client, on peut faire preuve de ménagement en choisissant sasalade : elle est fragile !

EN SACHET - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Depuis 1985, on trouve des salades prêtes à consommer,présentées dans des sachets remplis de mélangesgazeux. Selon l’établissement national des produits del’agriculture et de la mer FranceAgriMer, les ventes de cetype de produit auraient régulièrement augmentéjusqu’en 2006 et seraient en train d’évoluer à la baisse.Mais le pourcentage de Français achetant de ces saladesest en progression (64,2 % en 2005, 68,8 % en 2008).

Triée, lavée, la salade est en général passée dans un baind’eau légèrement chlorée pour supprimer toute bactériesusceptible de gêner sa conservation. Car ayant étémanipulées, et souvent découpées, les feuilles deviennentfragiles. Différents mélanges gazeux sont utilisés pourtenter de limiter l’évolution des micro-organismes. Leprix est en moyenne deux à trois fois plus élevé que celuid’une salade à trier.

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34 consom’action n°52 QUELLES SALADES !

Conservation-----------------La salade ne se conserve

pas longtemps. Mieux vaut la

laver dès que possible dans

une eau légèrement vinaigrée et

conserver les feuilles encore humides dans

un torchon ou un récipient hermétique dans le

bas du frigo. Si malgré tout vous la retrouvez

un peu fanée, voilà un petit truc : faites-la

tremper dans une eau fraîche légèrement

sucrée. Au bout de 30 minutes, elle aura

retrouvé le croquant qu’elle avait perdu. Mais

pas les vitamines, désolé !

Entrée ou dessertLes deux clans s’affrontent, questiond’habitude : il y a ceux qui mangent lasalade en entrée, comme toutes crudités,parce qu’ils la trouvent apéritive et qu’elleleur semble plus digeste. Et ceux qui lapréfèrent avant le dessert, avec lefromage. Il est vrai que le vinaigre ayantla propriété de dissoudre les graisses, lasauce de la salade aide à mieux digérer legras du fromage.

Moutarde ou pasSi vous aimez la salade bien relevée,vous êtes sûrement adepte de lamoutarde. Nature, à l’ancienne, chacunses goûts, l’important c’est de la mettred’abord, avec le sel, afin de la diluerdans le vinaigre (ou l’acidifiant de votrechoix). L’huile vient seulement à la fin.La moutarde peut être remplacée par duraifort, de la tapenade, du pistou ou toutautre condiment à tartiner qui sent bonla Provence.

Vinaigres ou citronIl y a plein de façons d’acidifier la salade, et enla matière, les goûts et les couleurs... Vinaigrede cidre au bon goût de pomme, vinaigre de vinà l’échalote, vinaigre de Jerez, on peut aussi luipréférer un bon balsamique, un simple jus decitron. Si vous aimez les parfums d’Asie, tentezl’« assaisonnement au riz complet », très douxet moins acide que le vinaigre, le délicieuxassaisonnement issu de la fermentation desprunes Umebosis ou les sauces soja que sont leshoyu et le tamari. On peut aussi choisir depresser un jus de pamplemousse ou d’orange,tout simplement.

Crue ou cuiteSi elle est essentiellement consomméecrue, ce qui permet de conserver intactstous ses nutriments, la salade peut êtrecuisinée comme n’importe quel légume,comme on le fait finalement avec desendives. Braisée, en soupe, en flan, dansune jardinière, essayez !

Salée ou sucréeEh oui ! Dans certaines régions, la saladese consommerait sucrée, sans huile. Unpeu de sucre dissout dans du vinaigre, letout délayé avec un peu d’eau, et hop ! surla salade. Le Breton Pierre-Jakez Helias,dans son fameux ouvrage Le Chevald’orgueil, évoque ce mémorable souvenird’enfance.

Et vous, vous l’aimez comme

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QUELLES SALADES ! 35consom’action n°52

SAISONS. On trouve désormais dessalades toute l’année. Mais celles dela saison froide sont plus difficiles àproduire, donc plus petites et pluschères. L’hiver, privilégiez les scaroles,les frisées, la mâche et les endives. Auprintemps et à l’automne, les laitues,les batavias, les feuilles de chêne. Enété, on les trouve toutes ou presque.

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SANTÉ. Les salades sont très peucaloriques mais très riches en eau, enantioxydants et en divers nutriments,notamment fer, calcium, oméga 3 pourcertaines. En bio, cultivées sansproduits chimiques de synthèse, ellesoffrent la garantie de ne pas enretrouver de résidus, à la différencedes salades conventionnelles pourlesquelles les études officiellesrévèlent de nombreux dépassementsdes limites autorisées.

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BIOCOOP. Le réseau refuse lessalades sous serres chauffées et lessalades en sachets prêtes àconsommer.

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VARIÉES. Il existe de trèsnombreuses variétés de salades, auxgoûts bien différents. Assaisonnéesavec les nombreux vinaigres, huiles etcondiments qu’on trouve en biocoops,le plaisir est sans cesse renouvelé.

--------------En résumé--------------

Prochain dossier

Les compléments

alimentairesà découvrir dans

consom’action n°53

en biocoops mi-septembre

Nature ou parfuméeOn en connaît qui ne conçoivent pas demanger leur salade sans une pointe d’ail,une tête d’échalote hachée, un petit oignondoux émincé, quelques brins de ciboulettehachée. Frais ou déshydratés, c’est vous quivoyez ! De toute façon, ce sera l’occasion defaire le plein de vitamines supplémentaires.Pensez aussi à ajouter des épices dans lavinaigrette, par exemple du curry, ducurcuma, du cumin. Ou un peu de miel, degingembre. Hum…, frétillement de papillesassuré !

Croque ou craque ?Une bonne salade, ça craque. Mais quandça croque, c’est encore mieux. Dans votrebiocoop, vous trouverez plein de petitesgourmandises sympas à saupoudrer sur lasalade. Des croûtons, des lardons, certes,mais aussi des graines à griller (tournesol,courge), des noix et noisettes à hacher, desraisins secs, du gomasio (sésame pilé avecdu sel), des paillettes de levure, des germesde blé. Pensez aussi au fromage encopeaux, aux olives, aux tomates séchées,aux tranches de fruits frais...

Huile ou puréeLa sauce vinaigrette est incontestablementl’occasion de varier les huiles. Et en bio, onen a toute une kyrielle, ça serait trop bête defaire tous les jours la même vinaigrette !Mais avez-vous pensé à remplacer l’huilepar une purée d’oléagineux (amande,noisette, sésame...), plus ou moins délayée àl’eau ? Ou bien du yaourt, du fromage blanc,de la crème fleurette ? Voilà qui donne àvotre sauce une onctuosité tout à faitinédite, un nappage digne d’un restaurant !

En savoir plus :Nous vous recommandonsla lecture du magnifiquelivre de Serge Schall, De mémoire de potagers,éd. Plume de carotte.Sur le Web, allez vousplonger danswww.salade.com

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