simon l’art et l’artisanat william morris · ces mouvements en reprirent surtout le coté...

11
Simon Choupot L’art et l’artisanat William Morris Dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècles, en Grande Bretagne les questions se focalisaient sur l’esthétique des produits de l’industrie. C’est en Angleterre, devenue la plus grande puissance industrielle au XIXe siècle, qu’une résistance esthétique a pris la forme d’une première croisade en faveur d’un retour aux valeurs créatrices de l’artisanat. La place des artistes et des artisans dans un système de production industriel y était largement débattue, avec des prises de position contradictoires sur le chemin conduisant au progrès. William Morris est né le 24 mars 1834 à Walthamstow, à l’est de Londres, au cœur de la vielle Angleterre, dans une famille qui fit fortune sans sa jeunesse Pour lui, prôner la création de modèles par les artistes était indissociable de son engagement révolutionnaire pour une société plus juste. A la même époque en France, de nombreuses écoles d’arts appliqués furent créées par des municipalités ou dans un cadre privé, pour venir en aide à des entreprises florissantes qui viennent à manquer de dessinateurs de modèles. L’engouement en faveur de la formation de ces artistes industriels s’inscrivait dans tout un courant de débats sociaux, économiques et politiques qui a fait émerger à la fin du siècle une nouvelle posture de l’artiste face à l’industrie. Les créateurs des Arts and Crafts avaient montré qu’il n’était pas seulement question de dessin mais aussi de volonté de maîtriser la totalité d’un projet, de la conception à la réalisation. William Morris en est le fondateur. Le mouvement fait écho aux préoccupations d'alors, de ces artistes-artisans devant le progrès : inquiétude, besoin d'individualisation, recherches de véritables valeurs dans un contexte de domination britannique. Ainsi, si la Grande-Bretagne domine le monde par l'étendue de son empire, par la puissance de sa marine et par son avance industrielle, elle se caractérise aussi par une modification accélérée et souvent perçue de façon angoissante par les Britanniques, changement environnementaux, et des rapports sociaux. Une importante richesse a été créée, mais l'environnement se dégrade : les usines à charbon crachent leurs fumées noirâtres dans le ciel de Londres, créant de nouveaux problèmes de pollution. L'« individu » est englouti dans le travail en usine, visible dans « Les temps moderne » de Charlie Chaplin. Leur politique était celui de la « beauté utile, de l’art pour tous et de l’art dans le quotidien, bases d’un nouvel humanisme. Le prestige des avant-gardes artistiques (Art nouveau, Constructivisme, Bauhaus) engagées dans cette mission a été conforté par les premiers écrits d’historiens comme Nikolaus Pevsner. Ceux-ci ont placé l’histoire du design dans une histoire générale de l’art construite sur l’idée d’un progrès social apporté par les artistes en rupture avec l’Académisme. L’histoire de cette période nous montre aussi que la revendication actuelle du design au service de la compétitivité des entreprises était déjà largement présente. Elle s’est pleinement déployée aux Etats-Unis dans les années 1930, à travers l’élaboration d’un langage de formes aérodynamiques, expression d’une modernité qui devait relancer la consommation après la crise. Rejoignant l’idée du futurisme européen, représentant la vitesse, l’industrie, le mouvement avec des artistes comme Giacomo Balla ou bien encore l’écrivain Marinetti. Elle a permis le développement des métiers du design dans les années de la Reconstruction, après

Upload: duongthu

Post on 12-Sep-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Simon Choupot L’art et l’artisanat William Morris Dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècles, en Grande Bretagne les questions se focalisaient sur l’esthétique des produits de l’industrie. C’est en Angleterre, devenue la plus grande puissance industrielle au XIXe siècle, qu’une résistance esthétique a pris la forme d’une première croisade en faveur d’un retour aux valeurs créatrices de l’artisanat. La place des artistes et des artisans dans un système de production industriel y était largement débattue, avec des prises de position contradictoires sur le chemin conduisant au progrès. William Morris est né le 24 mars 1834 à Walthamstow, à l’est de Londres, au cœur de la vielle Angleterre, dans une famille qui fit fortune sans sa jeunesse Pour lui, prôner la création de modèles par les artistes était indissociable de son engagement révolutionnaire pour une société plus juste. A la même époque en France, de nombreuses écoles d’arts appliqués furent créées par des municipalités ou dans un cadre privé, pour venir en aide à des entreprises florissantes qui viennent à manquer de dessinateurs de modèles. L’engouement en faveur de la formation de ces artistes industriels s’inscrivait dans tout un courant de débats sociaux, économiques et politiques qui a fait émerger à la fin du siècle une nouvelle posture de l’artiste face à l’industrie. Les créateurs des Arts and Crafts avaient montré qu’il n’était pas seulement question de dessin mais aussi de volonté de maîtriser la totalité d’un projet, de la conception à la réalisation. William Morris en est le fondateur. Le mouvement fait écho aux préoccupations d'alors, de ces artistes-artisans devant le progrès : inquiétude, besoin d'individualisation, recherches de véritables valeurs dans un contexte de domination britannique. Ainsi, si la Grande-Bretagne domine le monde par l'étendue de son empire, par la puissance de sa marine et par son avance industrielle, elle se caractérise aussi par une modification accélérée et souvent perçue de façon angoissante par les Britanniques, changement environnementaux, et des rapports sociaux. Une importante richesse a été créée, mais l'environnement se dégrade : les usines à charbon crachent leurs fumées noirâtres dans le ciel de Londres, créant de nouveaux problèmes de pollution. L'« individu » est englouti dans le travail en usine, visible dans « Les temps moderne » de Charlie Chaplin. Leur politique était celui de la « beauté utile, de l’art pour tous et de l’art dans le quotidien, bases d’un nouvel humanisme. Le prestige des avant-gardes artistiques (Art nouveau, Constructivisme, Bauhaus) engagées dans cette mission a été conforté par les premiers écrits d’historiens comme Nikolaus Pevsner. Ceux-ci ont placé l’histoire du design dans une histoire générale de l’art construite sur l’idée d’un progrès social apporté par les artistes en rupture avec l’Académisme. L’histoire de cette période nous montre aussi que la revendication actuelle du design au service de la compétitivité des entreprises était déjà largement présente. Elle s’est pleinement déployée aux Etats-Unis dans les années 1930, à travers l’élaboration d’un langage de formes aérodynamiques, expression d’une modernité qui devait relancer la consommation après la crise. Rejoignant l’idée du futurisme européen, représentant la vitesse, l’industrie, le mouvement avec des artistes comme Giacomo Balla ou bien encore l’écrivain Marinetti. Elle a permis le développement des métiers du design dans les années de la Reconstruction, après

la Deuxième Guerre mondiale, dans un contexte polémique sur ce que devait être « le bon design », entre visées humanistes et visées commerciales. Après avoir reçu une éducation dans la plus pure tradition puritaine des familles aisées d’Angleterre, William Morris qui se destinait à devenir membre du clergé, rencontra en 1853, à Exeter College, le jeune Edward BurneJones, qui devait être l’une des figures majeures du mouvement préraphaélistes. Les préraphaélites avaient, entre autres, pour dessein de rendre à l’art un but fonctionnel et édifiant, leurs œuvres avaient pour fonction d’être morales. Mais cela n’excluait pas leur désir d’esthétisme. Le but de ces artistes était de s’adresser à toutes les facultés de l’Homme : son esprit, son intelligence, sa mémoire, sa conscience, et non pas seulement à ce que l’œil voit. Les préraphaélites aspiraient à agir sur les mœurs d’une société qui, à leurs yeux, avait perdu tout sens moral depuis la révolution industrielle. Les Préraphaélites s’inspirent aussi de scène du folklore du Moyen-Âge, mettant volontiers en scène des chevaliers. Préraphaélites. William Holman Hunt peint « Valentine Rescuing Sylvia from Proteus », Dante Gabriel Rossetti peint « Sir Galahad at the Ruined Chapel ». Les Préraphaélites puisèrent leurs sources, malgré tout, dans leur littérature ; John Everett Millais pour Lorenzo et Isabella s’inspire du poème de Keats, Claudio et Isabella, de la pièce de Shakespeare Measure for Measure. William Shakespeare qui fut, et qui est encore aujourd’hui, un foyer de création pour auteurs et peintres, fut très souvent illustré, et donna naissance à une des toiles sans doute les plus connues : Ophélia de Millais. C’est avec Edward Burne Jones, deux ans plus tard, que William Morris entreprend de visiter les grandes cathédrales gothiques du Nord de la France. Ce véritable voyage initiatique leur révéla leur vocation artistique et les poussa à renoncer à leurs études religieuses. William Morris entre alors comme élève dans le bureau du grand architecte George Edmund Street, né à Woodford in Essex. Partisan du renouveau gothique anglais. Bien qu’il était principalement un architecte ecclésiastique, il est très connu pour avoir conçu la cour royale de justice à Londres. Tandis que son ami Burne-Jones se place sous le patronage de Dante Gabriel Rossetti. Deux en plus tard, Morris, Rossetti, Burne Jones et quelques amis fondent une petite entreprise artisanale « Morris Faulkner & Co » que le grand historien de l’art Nikolaus Pevsner décrira, un siècle plus tard comme le « commencement d’une nouvelle ère dans l’art occidental » qui propose à sa clientèle «décoration murale (peintures, pochoir etc.), sculpture architecturale, vitraux assortis à la décoration intérieure, ameublement général, travaux de diverses natures, sur tous matériaux (boiseries, cuir repoussé, ouvrages ornementaux, travail sur métaux et joaillerie). Et qui par la suite se développera par (tapis d’art, broderies, carreaux peints, tissus et tapisseries d’ameublement). Malgré des débuts difficile, l’entreprise ne tarde pas à être florissante grâce à la qualité artisanale et à la beauté des ses produits. Après la dissolution de son entreprise Morris Faulkner & Co, qu’il a financée tout du long, Morris crée sa propre firme, Morris & Co. C’est en travaillant lui-même comme artiste et artisan qu’il découvre le plaisir de créer, prend conscience de ce que ses contemporains ont perdu de la tyrannie du capitalisme qui est venu s’interposer directement entre l’artisan et son client, aliénât du même coup sa liberté créatrice comme objectif de généré des bénéfices et non de répondre à un désir de beauté. Engagé politiquement, c’est surtout à travers ses écrits politiques et les très nombreuses conférences qu’il donne à travers tout le pays, que se manifeste concrètement l’activité de Morris. Il prêche auprès des ouvriers et des pauvres, volontairement maintenus dans l’ignorance, pour les exhorter à cibler leur indignation contre les principes et les objectifs du système capitaliste.

Mais la ou Morris est originale, c’est qu’il s’adresse aussi et surtout à ceux de sa classe, en s’efforçant de les convaincre qu’ils ne sauraient parvenir au bonheur dans l’état actuel de cette société philistine. Pour autant, Morris ne se fait pas le personnage d’une révolte violente, mais

Travaux de Morris appelle au contraire chacun à une prise de conscience et une insurrection de chacun inscrites dans un mouvement collectif. A la fois poète, romancier, traducteur, dessinateur, ébéniste, peintre, imprimeur. William Morris est marqué et influencé par le Moyen-Âge et ses arts ; il crée notamment une société de défense des anciens bâtiments. Cette omniprésence du Moyen-Âge se retrouve dans sa production Peignit ainsi La Belle Iseult, encore appelée Queen Guinevere ;

La littérature, la peinture ne sont pas les seuls arts de Morris touchés par le Moyen-Âge ; les arts déco subissent aussi cette influence comme le Cabinet, confectionné par sa firme, mais révélateur du style « Morris ».

De son vivant et bien après sa mort l’influence de Morris se fit sentir non seulement en Grande Bretagne mais aussi aux Etats-Unis. Dans l’Amérique de la fin du XIXe siècle, on vit de nombreuses communautés artisanales et d’atelier s’établir qui aspiraient aux même idéaux, la simplification de la vie et la fabrication artisanal. Parmi ces établissements, on peut parler des « Craftsman workshop » « Roycrofter ». En Europe les idées de Morris furent à l’origine de la création de colonie d’artiste de Darmstadt, mais aussi du Bauhaus de Weimar, même si ces mouvements en reprirent surtout le coté réformiste : suprématie de l’utilité, de la simplicité et de la rationalité, responsabilité morales des manufacturiers dans la fabrication d’objets de qualité, principe selon lequel le design pourrait et devrait être utilisé comme moyen démocratique pour transformer la société. Tous ces préceptes firent des émules et l’on peut dire que Morris eut une influence fondamental sur les débuts du mouvement moderne, notamment parce qu’il envisageait comme un tout, esthétique et social, le design et les procédés de fabrication. Cette approche, par sa remarquable pertinence, reste son legs le plus important. C’est en 1889 que paru « l’art et l’artisanat », texte dans lequel il nous fait part de l’état actuel de l’art, de la production artistique et esthétique de son temps. Et nous fait part de son engouement politique vis à vis de l’art dans la société moderne en plein essor avec l’industrialisation croissant en Grande Bretagne. L’art et l’artisanat de William Morris revient sur la définition des « arts appliqués », de la conception à l’exécution. Tout homme de toute classe peut être producteur de beauté à n’importe quel échelle, dans tous les domaines possibles (textiles, peintures, dessins). Tout homme est en droit dans son quotidien d’être entouré de beaux objets. Le livre se divise en trois parties distinctes ; la première « L’art et l’artisanat » aujourd’hui, la seconde « L’art en Ploutocratie », et la dernière « L’Art idéale socialiste ». C’est sous ces trois angles d’approches que William Morris va nous faire part de son analyse sur sa définition de l’art et ses enjeux, selon l’auteur l’art contrairement à ce qu’on pourrait le croire joue un rôle très important à tous les niveaux. William Morris parle de ce qu’est l’art pour l’homme qu’est ce qu’il lui apporte vraiment dans son quotidien. En quoi l’art est important et indispensable. Dans la première partie du livre William Morris « L’art et l’artisanat aujourd’hui » Morris nous fais part de sa réflexion sur sa définition des arts appliqués il l’a décrit comme « la qualité ornemental que les hommes choisissent d’ajouter aux articles utilitaires ». Phrase qui m’a beaucoup interrogé sur la nature de l’homme. Du fait que l’homme de manière générale en tout temps à toujours inclut inconsciemment ou consciemment des qualités esthétiques aux objets utilitaires objet qui font sens de part leur fonction, leur fonction sont à but pratique à tel ou tel besoin. C’est à dire que chacun de ses objets n’ont aucunement besoin d’avoir des qualités esthétiques car ils remplissent de part leur fonction un besoin d’avoir ses objets, leur fonction de base est qu’ils sont utiles a la vie de tout les jours et pourtant l’homme y a ajouter quelque chose de plus qui peut paraître bénin mais qui est finalement très présent il y a rajouter du « beau ». Pour qu’elle raison, c’est bien la que la réflexion prend tout son sens. Si on approfondi la réflexion on peut dire que l’homme en plus d’avoir des objets utilitaires qui sont utiles par leur fonction sont aussi beau et ajoute du plaisir. L’homme a donc besoin d’être entouré d’objet artistique avec une certaine valeur esthétique beau dans son utilité et beau dans sa conception. Qui plus est cela permet ainsi de crée des choses utiles mais cette envie de crée est passer par le plaisir de faire quelque chose. C’est la cette notion de plaisir, le plaisir de faire est essentiel dans la première partie de l’écrit de Morris. « Si vous vous abstenez d’appliquer l’art aux articles utilitaires, ce ne sont pas des objets utilitaires quelconques que vous aurez mais des objets utilitaires qui véhiculeront le même

genre de fléau que des couvertures contaminés par la petite vérole ou la fièvre écarlate, et chaque étape dans votre vie matériel et dans sa progression conduira peu à peu vers la mort intellectuelle du genre humain » Ce plaisir de faire dénué de tout sens économique ou de surproduction, mais juste d’émettre l’envie honnête de concevoir ses propres objets sans pour autant avoir une approche conceptuelle artistique a proprement parlé. C’est à dire qu’il n’est pas nécessaire d’être un artiste pour être créateur d’objet esthétique et beau, mais que chacun à son échelle est capable de crée du beau et d’avoir du plaisir de faire, et d’apprendre à faire. Dans cette première partie William Morris va aussi décrire ce que l’industrialisation à fais perdre et vers ou elle tend. La production de masse va conduire une standardisation des objets, et donc des objets utilitaires privé de tout sens esthétiques mais rentable au niveau économique. Ce point la va inscrire dans les société développer un cercle vicieux qui va accentuer l’écart entre les classes. Point qu’il va développer dans la suite. La seconde partie du livre : L’art en Ploutocratie, C’est l’une des premières grandes conférences socialiste de Morris, prononcées dans la salle d’honneur de University College à Oxford, le 14 novembre 1883, sous la présidence de John Ruskin. Le texte fut publié pour la première fois dans To-day en février 1884. Cette conférence fit scandale. Le « crime » en l’occurrence était moins d’avoir exposé des thèses socialistes, que d’avoir lancé un appel aux auditeurs invités à soutenir l’organisation dont Morris venait de se déclarer membre. Les dignitaires quittèrent la salle avant la fin de la conférence. Morris venait d’enfreindre le code de bienséance bourgeoise et universitaire. Dans la presse bourgeoise la campagne pour le réduire au silence était lancée pour étouffer, ce qu’il avait proclamer auparavant. Cette partie nous parle du statut de l’art dans un contexte de développement urbain basé sur l’argent. Il remplace démocratie par Ploutocratie qui définit l’argent donc l’art face à un système basé sur le capitalisme. Il va distingués dans un premier temps deux formes d’art bien distinctes de son contemporain. L’un est l’art intellectuel et l’autre l’art décoratif. L’art intellectuel est la forme d’art qui nourrit l’esprit et ne répondent à aucun besoin matérielle. Le second nécessite l’intelligence mais n’entre que dans la composition d’objets destinés en premier lieu aux exigences des corps. Il fait la distinction sur la conception de l’art des siècles avant le sien et y décrit ce que l’homme a perdu. Il utilise l’exemple de l’époque où l’art était florissant et au centre de toutes choses, il y a avait un lien fort qui unissait ces deux formes d’art distinctes. « L’art hautement intellectuel était destinés à satisfaire le regard, comme on dit, autant qu’a éveillé les émotions et stimuler l’intelligence. Il s’adressait à tous les hommes et à toutes leurs facultés. D’autres part, le plus humble de arts ornementaux intégrait la signification et la sensibilité de l’art intellectuel. » C’est à dire que l’un se fondait dans l’autre de manière subtile, et que l’artisan était artiste. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. C’est la que la deuxième partie de ce livre prend son sens l’auteur nous invite à se réinterroger sur la position de l’artiste et l’artisan de nos jours. Entre la conceptualisation et la mise en pratique. Notion aujourd’hui sectaire c’est à dire que l’on distingue les deux de manières très nettes sans aucun lien alors qu’il était très lié auparavant. On le voit très bien aujourd’hui avec les écoles dites Beaux art, et les écoles types art décoratif, deux types d’écoles bien différentes dans leur définition mais qui sont pourtant très liés. Aujourd’hui les apprentissages sont tous catalogués, définie, limité pour que l’homme civilisé, industrialisé sache de quoi il en retourne. On parle d’art ici mais ce cas de sectorisation se retrouve sur n’importe qu’elle aspect. Prenons un exemple simple, l’identité sexuel, l’on ne peut être que hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel mais on est surtout dans un rapport d’individu à individu, on a traiter sectariser délimiter les rapports pour que l’individu civilisé puisse se repérer et savoir de quoi

il en est, et alors ne pense pas à appréhender ce qu’il peut y avoir d’autre. Tout simplement voir les choses autrement sans compartiment. Il va ainsi par la suite nous décrire que l’art ne peut subsister et n’est vouer seulement à dépérir du aux système dans lequel il est inscrit. Dans cette partie Morris va aussi mettre en exergue les défauts du système actuel de son temps avec pour exemple les inégalités des classes en Grande Bretagne. L’auteur s’adresse surtout aux classes bourgeoises et aisées essayant avec conviction de leur faire sentir les problèmes d’un système économique basé uniquement sur le capitalisme. C’est ce qui est de Morris un auteur intéressant est qu’il s’adresse à tous et surtout aux gens de sa classe visant à ce qu’il ait au moins une certaine empathie envers les gens de basse classe qui passe la plupart de leur vie à travailler dans des conditions difficile sans aucun plaisir ce qui est pour Morris une abomination. Et qui en plus crée des objets sans aucune valeur esthétique conduisant à l’enrichissement des classes supérieur et à l’avilissement des classes inférieur. « Il y a et il y aura toujours, dans le cadre du système de concurrence, un cadavre dans le placard. » « Cette classe est celle des Victimes. Je tiens par-dessus tout à ce qu’on ne les oublie pas (et je ne crois pas qu’il nous sera loisible de les oublier dans les semaines à venir), et à ce qu’on ne se console pas avec des moyennes de ce que les richesses des riches et l’aisance des gens aisés reposent sur l’effroyable masse de misère ignoble, inutile et vaine, dont on vient d’entendre parler un peu, un tout petit peu. » Morris allie l’art au travail comme objet indispensable au plaisir de travailler. Critique le fait de travailler pour gagner sa vie et non pour s’enrichir personnellement il remet en cause tout le système sur lequel est basé la Grande Bretagne. Le travail à pour lui une vocation tout autre et peut apporter bien plus que de l’argent. « à tout travailleur est impartie à la naissance le droit aux plaisirs cumulés du travail ; S’il en manque une composante, il en est d’autant avili, injustement ; s’il manque l’ensemble, il devient, s’agissant de son travail, je ne dirais pas un esclave, car le mot ne serait pas assez fort, mais une machine plus ou moins consciente de sa propre misère ». La troisième et dernière partie du livre : L’art idéale socialiste. Elle se distingue par l’accent que Morris y met sur le travail perçu comme besoin de l’existence humaine, et non pas uniquement comme un moyen de gagner de quoi vivre. Morris y souligne avec force que seul le Socialisme est en mesure de rendre à l’Art la place centrale qui lui revient. Ensuite, il dénonce explicitement le productivisme et le consumérisme, comme autant de conséquences d’une société fondée sur la concurrence généralisée pour le profit privé et sur la guerre commerciale. Après que cet ouvrage fut publié, une vive altercation opposa Morris à un pasteur. Ce dernier lui lança : « C’est un rêve impossible que vous faites là, Monsieur Morris ! Pareille Société aurait besoin du Tout-Puissant en Personne pour la faire fonctionner ! » Morris se leva de la chaise, brandissant le poing pour soutenir ses propos : « Bon sang ! Eh bien ! Attrapez-le, votre Tout-Puissant, et on l’y mettra ! ». Il redéfinie le socialisme et place le mot art dans un sens plus large que le sens primaire. Il définie le socialisme sous deux critères, l’esthétique et l’affirmation que les inégalités quelles qu’elles aient pu être par le passé sont incompatible avec l’existence d’un art sain. L’auteur décrit l’état actuel de la société dans laquelle il se trouve et approfondie l’analyse, il nous invite à repenser chaque chose dans son intégralité. Il reproche ainsi que l’art avec le peu d’artiste qui subsiste, est désormais purement individualiste, et qu’on ne retrouve plus de coopération dans quelque chose que se soit. Exemple ou désormais les commerçants divise les produits manufacturés en ceux qui sont qui sont conçues comme des œuvre d’art ( qui sont proposé à la vente comme tel), et ceux qui n’ont et ne peuvent avoir aucune prétention à des qualités artistiques.

Il insiste sur le fait que l’idéal artistique du socialisme est que l’art devrait être accessible à tous et non pas considérer comme un luxe réserver seulement au classe privilégier, mais l’art au centre de tous dont la société n’a le droit de priver aucun de ses citoyens. En résumé William Morris nous fait part de sa révolte vis à vis d’une industrialisation en plein essor. Il fut l’un des premiers à s’efforcer de bâtir des liens entre le monde de l’art et celui du travail. Il a pour conséquence de changer radicalement nos pensées, nos façons de voir les choses et donc de vivre. Nous proposons ainsi de nous remettre en question pas seulement en tant qu’artiste mais en tant que personne car c’est bien la l’enjeu de ce livre est qu’il s’adresse a tous et ce « tous » est unis il suffit d’être humain. Nous amenant à approfondir nos pensées, et à redéfinir ce qui a déjà été définit. Il fut l’un des premiers à s’efforcer de bâtir des liens entre le monde de l’art et celui du travail. Il n’a cessé, dans ses écrits, de souligner, marteler même, l’étroitesse du rapport de l’art à la société. Militant, Morris a voulu obtenir une adhésion des cœurs autant que des esprits. Il y a dans son optimisme une exigence rationnelle et nécessaire, d’unité dans les aspirations et les luttes humaines. La pensée de Morris n’a pas disparu au fil des années il a inspirés un bon nombres d’artistes contemporain qui ce sont approprié ses idées afin d’enrichir leur travaux et concepts. D’autant que plus désormais grâce à l’avancé technologique d’aujourd‘hui l’homme à la capacité de pouvoir étendre ses propos, idées, convictions à travers le monde entier et de pouvoir ainsi regroupé des gens, des communautés pour n’importe quel projet artistique ou rencontre. Il y a alors des artistes comme Jeremy Deller qui ont une approche rejoignant les idées de Morris tant dans leur concept que leur exécution. Une grande partie du travail de Deller est collaboratif. Son travail a un aspect politique fort.

En 2004, pour l'ouverture de Manifesta 5, la Biennale européenne du contemporain art, Deller a organisé un défilé à travers les rues de la ville de Donostia-San Sebastian. Il intègre énormément la notion de coopération dans son travail il regroupe beaucoup de personnes quelles qu’elles soient pour que ses œuvres enrichisse du même coup autant l’artiste que les participants. D’autant plus que ces œuvres dites coopératives ont des aspects politiques fort rejoignant beaucoup ce que William Morris défendait dans ses écrits politiques.

Comme une de ces œuvres « It is what it is »

Sur une période de six semaines au New Museum à New York, (Février 22 11 - Mars , 2009) l’artiste britannique Jeremy Deller a invité des journalistes, des réfugiés irakiens , des soldats et des chercheurs à partager leurs expériences de la dernière décennie en dedans et en dehors de l’Irak. Des discussions en tête à tête avec des nouveaux visiteurs du musée, leurs ont permis d'élucider les circonstances actuelles de l’Irak à partir de plusieurs points de vue. À la fin de Mars, les discussions du projet" It is What it is »vont s’étendre dans le pays de New York à la Californie, avec des conversations menées à plus de dix sites publics le long du chemin (comme on vit ci –dessus). Le sergent Jonathan Harvey, un vétéran américain de la guerre en Irak, Esam Pasha, un citoyen irakien , Deller avec Nato Thompson, ont documenter le voyage. Réunissant des perspectives multiples d'un groupe diversifié de personnes de lieux géographiquement, économiquement et politiquement éloignés est une tâche qui est bien difficile mais très enrichissante. Deller à réussi à allier l’art contemporain et la vie, l’art au centre, il rejoint beaucoup l’idée de Morris. L'un des défis les plus fondamentaux de la pratique de l'art contemporain est de forger un lien entre l'art et ce qui se passe autour de nous tous les jours. L'objectif du travail de Deller a été à la fois d’examiner et célébrer des éléments du quotidien - de nos préférences musicales de nos coutumes locales, les luttes que nous pourrions rencontrer dans notre milieu de travail pour une indemnisation juste , ou dans la rue pour nos convictions politiques . Sa méthode consiste à voir les différents aspects de sa

vie comme étant de l’art, et non pas de prendre certains aspects et de faire de l’art avec. Il s'agit d'une distinction cruciale pour Jeremy Deller « It is What it is » met l'accent sur un débat qui reste ouvert. Il ne prend pas en compte des pours et des contres qu’il dit être facile. Les personnes invitées apportent leurs expériences, leurs vies, pour y décrire l'essentiel des enjeux politiques et sociaux qui affectent ceux en Irak ainsi que ceux de l'extérieur. Ce qui est plus fort et plus pertinent que des gens ayant une opinion sans y avoir été confronté réellement. "It is what it is » ne promet pas de résoudre les problèmes entre les Etats-Unis et l'Irak, mais il montre qu’il peut y avoir de la beauté et de l’art en l’homme rien qu’en ayant un échange, un contact, simplement entre nous. En conclusion, la pensée de Morris au fil des époques à subsister dans l’esprit de certains artiste qui se sont inspirés de son engouement politique face au capitalisme et à son désir très fort de changer les mœurs d’une société qui selon lui courait vers sa perte. En proposant ainsi un nouveau mode de pensée plaçant l’art au centre de toute chose. Les questions que Morris met en jeu sont encore aujourd’hui valable à l’heure ou le capitalisme est à son plus haut point. Cela à pour effet plusieurs chose. L’un est la démocratisation des techniques. C’est à dire que faire de l’art est accessible à tous remettant ainsi en cause la place de l’artiste ainsi de savoir qu’est ce qu’un artiste dans notre contemporain. Est on artiste en ayant une pratique artistique en créant des choses, ou est ce qu’il doit y avoir une démarche, un processus de création. L’art est dorénavant à la portée de tous, on le voit dans le texte « La conquête de l’ubiquité » de Paul Valéry. La technologie est telle que désormais l’homme peut assouvir sa soif de savoir tel qu’il en a envie de part internet démocratisant ainsi l’art pour tout le monde, du même que l’homme peut accéder à tel ou tel émotion avec seulement quelques cliques. Transmettre et recevoir est devenue très simple et abondant. Ayant ainsi pour conséquence de rendre l’œuvre omniprésente, à tout les endroits possible même il n’y en a qu’un seul exemplaire (pour un tableau ou autres). Mais cela ne s’arrête pas seulement aux œuvres d’art mais aussi à d’autres domaines, comme la musique, la vidéo, le cinéma, les romans, ou encore des sciences tout ce que l’on souhaite. Ainsi l’Homme est désormais capable d’accéder à bon nombre de sentiment et à acquis une certaine liberté avec lui même, du même coup cela à pour effet secondaire de banaliser ceux-ci. Et oui il est désormais normal de pouvoir accéder à tel ou tel bien, sentiment émotion, expérience sensorielle alors qu’auparavant écouter de la musique par exemple était réservé qu’a une certaine classe privilégier de personne, mais maintenant tout le monde peut l’écouter partout. Cette banalisation, ce pouvoir d’assouvir un besoin émotionnelle ou autre instantanément a complètement changé la façon d’appréhender le monde. A partir de la on entre dans la normalité, donc le banal, ce qui peut inclure la notion de redondance et de répétition, incluant chez certains une certaine lassitude dans la répétitions des même événement émotion, se répétant continuellement. Morris prônait que l’art devait se placer au cœur du système économique. Aujourd’hui les écarts dans l’art sont très sectarisé. Vivre de son art est désormais possible si on l’applique à la société de consommation, par exemple avec la communication visuelle qui est un travail artistique en soit mais dont le seul but est le profit. L’art pour l’art c’est à dire le plaisir de faire ne permet pas d’en vivre ou en tout cas difficilement, il est encore réservé à une catégorie de personne aisée. Il y a aujourd’hui encore des écrivains tel que Edgar Morin qui tente de part leurs écrits politique de réussir à trouver des solutions aux inégalités sociales que l’homme moderne rencontre aujourd’hui. Il écrit « La complexité humaine », il redéfinie la complexité au sens latin « complexus » ce

qui est tissé ensemble. Les constituants sont différents, mais il faut le voir comme dans une tapisserie la figure d’ensemble. Le vrai problème selon Edgar Morin c’est que l’homme a trop bien appris à séparer. Il vaut mieux selon lui apprendre à relier. Relier, c’est-à-dire pas seulement établir bout à bout une connexion, mais établir une connexion qui se fasse en boucle. Du reste, dans le mot relier, il y a le "re", c’est le retour de la boucle sur elle-même. À l’origine de la vie, il s’est créé une sorte de boucle, une sorte de machinerie naturelle qui revient sur elle-même et qui produit des éléments toujours plus divers qui vont créer un être complexe qui sera vivant. Le monde lui-même s’est autoproduit. La connaissance doit avoir aujourd’hui des instruments, des concepts fondamentaux qui permettront de relier. C’est au sommet mondial WISE, sommet mondial dans l’éducation qu’il donne son avis afin d’innover et d’améliorer l’éducation qu’il pense être essentiel à une nouvelle organisation sociale. En voici l’extrait de lemonde.fr :

«  Quelle est la mission des enseignants du XXIe siècle ?

Edgar Morin : La mission essentielle de l'enseignement est de nous préparer à vivre ! Or il manque à l'enseignement, du primaire à l'université, de fournir des connaissances vitales. Ainsi, on n'enseigne pas ce qu'est être humain : les savoirs sont dispersés et compartimentés dans les sciences humaines et les sciences biologiques. On enseigne le cerveau en biologie et l'esprit en psychologie, alors qu'ils ne font qu'un.

Vous souhaitez même qu'on enseigne dès le primaire des notions d'épistémologie : qu'est-ce que la connaissance ?

On donne des connaissances sans enseigner ce qu'est la connaissance. Toute connaissance est une traduction suivie d'une reconstruction cérébrale, qui subit le risque d'erreur et d'illusion. Pourtant, nous sous-estimons l'erreur dans nos vies privées et citoyennes. Quelle erreur ! Il faut enseigner la part de risque et d'illusions inhérentes à la connaissance. Cela a un sens dès l'école primaire, où on peut le faire à partir des erreurs et des élucidations de l'élève.

D'ailleurs, je trouve que, par la pluridisciplinarité de sa compétence, le maître du primaire est plus réceptif à l'interpénétration des connaissances que celui du lycée ou de l'université, jaloux de sa souveraineté disciplinaire.

On n'enseigne pas non plus la compréhension d'autrui et de soi-même, ce qui est également vital. Je pourrais continuer et citer les thèmes à introduire, comme l'affrontement des incertitudes ou la mondialisation.

Vous portez un regard sévère sur l'enseignement actuel

Non. Triste. Il ne rend pas apte à traiter nos problèmes fondamentaux et globaux, alors que nous pourrions puiser dans l'acquis des disciplines les connaissances nécessaires. Les disciplines sont nécessaires, mais leur clôture est néfaste. La séparation des savoirs crée une nouvelle ignorance. Savoir les relier nécessite une connaissance qui réponde aux défis de la complexité de notre monde social et planétaire.

Un moyen d'intéresser des élèves qui, eux, ont cette conscience de la complexité ?

Les élèves ne peuvent qu'être intéressés par ce qui les inscrit dans l'univers physique et biologique, par ce qui les amène à découvrir la complexité humaine. Ainsi, la littérature contient non seulement de l'art, mais aussi des connaissances de nos vies subjectives et concrètes. Le roman a une supériorité sur les sciences humaines, qui abordent la réalité humaine de façon fragmentée et objectivée, comme extérieure à nous. Le roman est une évasion dans l'imaginaire, mais aussi un moyen de connaître la subjectivité humaine. Comme l'a dit le grand écrivain argentin Ernesto Sabato, « le roman est aujourd'hui le seul observatoire d'où l'on puisse considère l'expérience humaine dans sa totalité ».

Et comment lancer une telle révolution ?

Il faut sans cesse s'appuyer sur une avant-garde agissante. Il n'existe jamais de consensus préalable à l'innovation. On n'avance pas à partir d'une opinion moyenne qui est, non pas démocratique, mais médiocratique ; on avance à partir d'une passion créatrice. Toute innovation transformatrice est d'abord une déviance. Ce fut le cas du bouddhisme, du christianisme, de l'islam, de la science moderne, du socialisme. Elle se diffuse en devenant une tendance puis une force historique. Il nous faut une révolution pédagogique équivalente à celle de l'Université moderne, née à Berlin au début du XIXe siècle. C'est cette université, aujourd'hui mondialisée, qu'il faut révolutionner, en gardant ses acquis, mais en y introduisant la connaissance complexe de nos problèmes fondamentaux. »

C’est  sur  cet  article  que  je  termine  cette  étude  de  texte.