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Sim actualités 1 2013

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Page 1: Sim actualités 1 2013

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actualités

www.simorg.fr

Page 2: Sim actualités 1 2013

Mon attention a été captée par le contenu d’un article de Sean Marston qui m’a poussée à une certaine réflexion. Son titre était « Nous y sommes tous ensemble » (pages 4 et 5). Il explique comment les jeunes d’aujourd’hui, passent d’une compréhension et d’une expression individuelle de leur foi en Christ à une conception plus communautaire d’une « foi partagée ». Cette tendance est-elle bonne, pernicieuse ou neutre ? Devons-nous la soutenir ou y être réticents ?

J’ai appliqué cette idée à mes propres adole-scentes de la génération Facebook. L’une d’entre-elles a choisi de se faire baptiser, il y a quelques années, conjointement à une amie

qui avait décidé de franchir ce cap. Ensuite l’amie a décidé de se retirer en annonçant qu’elle ne voulait plus être chrétienne car cela nuisait à sa popularité. Bien plus, elle avait aussi décidé que l’amitié avec ma fille pourrait aussi nuire à sa popularité. En conséquence de quoi elle à annoncé :« Je suis désolée, mais nous ne pouvons plus être amies » !

Ma fille s’est débattue avec sa foi depuis cet épisode (il y a 3-4 ans). Elle croit encore, mais ne pas avoir une amie intime qui partage sa foi l’a profondément marquée ; je pense qu’à son âge je n’aurais pas réagi de cette manière. Mon autre fille n’a pas été baptisée et je soupçonne qu’il en est ainsi, en grande partie, parce qu’elle n’a pas eu d’amie intime qui ait voulu se faire bap-tiser. Ces deux demoiselles semblent prendre de nombreuses décisions sur la base de ce que les autres pensent ou font, quoique ma fille aînée n’y soit plus si sensible. Elles sont certainement très relationnelles.

Je reconnais que cette idée de foi partagée me gêne. Est-ce parce que j’ai été élevée dans un monde occidental individualiste ? Y a-t-il des avantages à cette tendance ? Il y a peu, j’ai fait lire cet article de Sean à une responsable de la jeunesse dans notre Eglise. Elle m’a déclaré : « Je pense que cet article exprime ce qui s’est passé dans les dernières décennies. L’un de nos soucis, en tant que responsables de la jeunesse, est le suivant : nos jeunes gens doivent passer d’une foi communautaire à une foi individuelle avant de se rendre à l’université ou de commencer une profession. Si ce n’est pas le cas, nous les voyons perdre leur foi quand ils doivent quitter le groupe duquel ils ont fait partie. »

À propos de jeunes gens, la formation de responsables de la jeunesse en Uruguay (p. 3) est une lecture fascinante. Il est remarquable de savoir que ces jeunes transforment le pays d’Amérique latine qui a la réputation d’être le plus réfractaire à l’Evangile.

Je souhaite que ces articles qui parlent de la jeunesse - tout comme les autres articles de ce numéro - vous informent, vous lancent un défi et inspirent votre soutien.

Suzanne Green, rédactrice en chef de SIM International

Contacts

SIM FranceQuartier des MiansFR-84860 CaderousseCCP : SIM nº DIJ 201347UIBAN: FR22 2004 1010 0402 0134 7U02 508Tél / Fax ++33(0)4 90 51 00 [email protected]

SIM Belgique38 rue Draily6000 CHARLEROICompte bancaire: 979-2238252-79IBAN: BE58 9792 2382 5279BIC: ARSPBE22Tél. ++32 (0)485562 [email protected]

SIM Canada au Québec17 rue Alfred-LalibertéNotre-Dame-de-l´Ile-Perrot, QC, J7V 7P2Tél / Fax: 514 425 [email protected]

SIM Suisse1, rue WeissensteinC.P. 4051CH-2500 Bienne 4Postfi nance: SIM, 10-2323-9IBAN CH49 0900 0000 1000 2323 9BIC POFICHBEXXXTél / Fax ++41(0)32 345 14 44/[email protected]

SIM ItalieVia Rana,386IT-15122 CASCINAGROSSA (AL)CCP : SIM Società Internazionale Missionaria Onlusn° 66281957IBAN : IT18 R07601 10400 000066281957Tél. ++39 0131 61 09 [email protected]

Impressum

Ce journal trimestriel paraît en allemand, anglais,français et italien.Tarifs de l’abonnement annuel:CHF 10.–; € 6.–ISSN 1962-3895Rédaction : Waltraud et Günter KunzGraphisme/Layout :FRANK.COMMUNICATION. Singen (D)www.frank-com.deProduction :Jordi SA .le spécialiste média. Belpwww.jordibelp.chLa SIM est membre de l’ et de la

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr2 Éditorial

Page 3: Sim actualités 1 2013

Comment transformer un pays ? Sans aucun

doute, c’est la question que se posent tous

les missionnaires quand ils débarquent sur la

terre où Dieu les a appelés. Trouver la bonne

réponse n’est pas simple, mais la nature de

notre réponse influence ce que nous entre-

prenons et la manière de nous y prendre

avec la plus jeune génération de ce pays.

L’Uruguay a la triste réputation d’être le pays d’Amérique Latine le plus réfractaire à l’Évangile. Un effort de laïcisation au cours des 100 dernières années explique en grande partie cet état de fait. Toutefois, quelque chose change ! Ceux d’entre nous qui travaillent avec la SIM sont les témoins de ces changements. Pendant plusieurs années nous avons travaillé intensément pour servir ceux qui exercent un ministère parmi la jeunesse uru-guayenne, ceux qui jour après jour tentent d’écrire une nouvelle page dans l’histoire de l’Église dans l’est de l’Amérique du sud. Nous nous sommes engagés envers ces responsables de groupes de jeunes en Uruguay.

C’est la raison pour laquelle, il y a trois ans, nous avons commencé le projet « Préparation de respon-sables pour la jeunesse de l’Uruguay ». Notre but est de voyager dans tout le pays en offrant une formation aux responsables de la jeunesse qui leur donne les outils pour améliorer leur ministère dans les diverses communautés où ils travaillent.

Une formation intense qui change

la vie

Pour couronner nos voyages – rencontres, ser-vices et créations de contacts entre les différents responsables – nous avons organisé une confé-rence nationale, « un sommet pour les respon- sables de la jeunesse » ; il s’agit de deux jours de formation intense en vue du ministère parmi la jeunesse, chaque année. Des sessions avec des experts locaux et internationaux sont entrecou-pées de concerts et de débats. De l’humour et de la réflexion enrichissent cette formation qui se déroule dans une atmosphère d’unité inter-déno-minationnelle. C’est une célébration de l’appel au service de la jeunesse.

De 450 à 500 responsables, venus des quatre coins du pays, ont participé à ces rencontres au sommet. Il s’agit d’un nombre plutôt élevé, à

Le sommet national des responsables de la jeunesse est une rencontre inter-dénomination- nelle. De 450 à 500 jeunes gens y participent en venant des quatre coins du pays.

la lumière des statistiques récentes : l’Uruguay compte de 1600 à 1800 Eglises évangéliques dont seule une petite moitié comporte un ministère spécialement orienté vers les jeunes.

Il est surprenant de constater que le gouverne-ment de Montevideo et le Ministère du Touris-me ont indiqué cette conférence comme étant un point d’intérêt pour cette ville. Cette année, la conférence s’est tenue les 1er et 2 juin, avec une vingtaine d’orateurs internationaux qui ont développé les sujets fondamentaux auxquels les responsables doivent faire face. En voici quel-ques exemples : les dépendances, la gestion d’un groupe de jeunes, la foi dans un monde moderne, l’homosexualité, la résolution des conflits et l’unité de l’Église.

Nos jeunes responsables représentent toute la variété des Eglises uruguayennes, ce qui se remar-que jusque dans l’organisation du sommet. Cet effort qui vise à l’unité des Eglises, nécessite une organisation de plusieurs mois à l’avance qui implique environ 40 volontaires, tous responsables de groupes de jeunes.

Le sommet national des responsables de la jeunesse offre deux jours de formation intense pour les ministères parmi les jeunes.

Quand nous avons demandé à certains respon-sables de jeunesse ce que le sommet avait représenté pour eux, nous avons recueilli des témoignages vibrants. Certains ont décrit comment ils se sont sentis catapultés dans la compréhension de la grande mission qu’ils sont appelés à exercer parmi les jeunes. D’autres ont rapporté qu’ils se sont sentis appelés à travailler parmi les jeunes dans les zones les plus pauvres et les plus dangereuses de l’Uruguay. Enfin, cer-tains ont déclaré que le sommet avait marqué un tournant dans leur ministère en leur fournissant des outils de travail qu’ils n’avaient pas et qu’ils ne savaient pas où se procurer.

Mettre les arts au service de la mission

Pablo Caldarelli est un musicien très célèbre en Uruguay et qui a une audience internationale. Ce jeune homme a reçu Jésus et, il y a trois ans, a participé au premier sommet. Depuis lors il a col-laboré avec nous. Actuellement lui et sa femme sont membres de l’équipe d’organisateurs et travaillent pendant toute l’année à préparer des responsables pour les jeunes d’Uruguay.

Avec des responsables de la jeunesse de diverses dénominations, il a commencé à collaborer avec nous et a créé le Grand Prix de musique chré-tienne uruguayenne, une initiative que les médias ont suivie de près. Il a aussi lancé la première revue chrétienne de haute qualité en Uruguay. Voici le commentaire de Caldarelli : « Le sommet et tout le travail de préparation de responsables pour la jeunesse de l’Uruguay ont été un cataly-seur que Dieu a utilisé pour m’impliquer dans des grands projets pour la jeunesse de tout le pays, en rendant ce processus historique ».

Si nous voulons changer une nation comme l’Uruguay, notre service doit se concentrer sur la construction de ponts de collaboration et de croissance pour ceux qui travaillent dans un ministère orienté vers la jeune génération dans tout l’est de l’Amérique du sud.

Andrés Corrales

Andrés Corrales est directeur associé de la SIM en Uruguay et directeur de « Préparation de responsables pour la jeunesse de l’Uruguay ».

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr 3Réveil des jeunes générations

Page 4: Sim actualités 1 2013

Sean Marston

Il y a un décalage dans la manière dont les jeunes

du monde entier comprennent et vivent leur foi.

Ce décalage tranche avec une expression plus

traditionnelle, qui se concentre sur la foi indivi-

duelle des gens, et les porte vers une expression

centrée sur une foi partagée ou collective.

Pendant de nombreuses années, on a enseigné

aux jeunes gens à exprimer une foi person-

nelle. Il semblait acquis qu’ils comprendraient

et vivraient leur foi par eux-mêmes, au moyen

d’une discipline telle que la prière et la lecture

de la Bible, et au moyen des ministères et de

l’écoute de Dieu.

Ce « point de mire » individuel change rapide-

ment parce que les jeunes gens des récentes

générations sont beaucoup plus relationnels.

« Ils explorent, discutent, considèrent, embras-

sent et vivent leur foi d’une manière tout sim-

plement différente de leurs prédécesseurs ».

(La réalité des ados : Un instantané contem-

porain de la culture des jeunes par George

Barna). De plus, nous sommes nombreux à

nous débattre avec l’idée que l’expression

d’une « foi individuelle » est le seul chemin

pour croître et devenir des chrétiens mûrs.

Les jeunes sont tout simplement opposés à

l’idée d’une discipline spirituelle alors qu’ils ne

comprennent pas bien l’utilité de ces pratiques

dans la vie de tous les jours. Ils refusent de

prier et de lire juste parce qu’on leur dit qu’il

faut le faire. Pour eux, ces pratiques doivent

être intégrées au monde dans lequel ils vivent.

Leur foi trouve un sens quand elle est vécue

communautairement (l’Eglise du Christ) bien

plus que quand elle est vécue individuellement.

Les jeunes d’aujourd’hui, qu’ils soient dans

le monde occidental ou non, recherchent une

expression plus collective de leur foi. Cette réalité

joue un rôle déterminant dans la compréhension

et le développement de la foi des jeunes généra-

tions ; il est donc indispensable de réaliser à quoi

ressemble cette « foi partagée » pour la jeunesse.

Mutations dans l’éducation

De nombreux changements sociaux influencent

la manière dont les jeunes pensent et agissent.

Un de ces changements réside dans leur manière

d’apprendre. Le monde interactif dans lequel

les jeunes grandissent, de même que le style

d’éducation qu’ils reçoivent, modifient leur manière

d’apprendre et d’assimiler l’information. Ils intera-

gissent avec des instruments de communication et

apprennent les uns des autres, ce qui tranche avec

le bachotage qui est pratiqué presque partout.

« La génération de l’internet est composée de

collaborateurs dans tous les domaines de la vie »

écrit Don Tapscott dans son livre Ils ont grandi

dans un monde digital. « La collaboration leur est

naturelle ; il s’agit de la génération des rapports

humains ». De plus, les jeunes d’aujourd’hui

savent que Jésus met l’accent sur le fait que nous

pouvons tous apprendre les uns des autres, indé-

pendamment de l’âge, de l’expérience ou du rang

social. La pratique de cette foi collective permet

cette pollinisation croisée des expériences et des

idées. Alors que les jeunes gens entendent les

idées et les pensées des autres, ils sont confortés

dans le développement de leur propre compré-

hension, intelligence et expérience.

Je pense que beaucoup d’entre nous recon-

naissent que les jeunes gens ont du mal à

apprendre comment prier, lire la Bible et pratiquer

d’autres aspects de la discipline chrétienne indi-

viduellement (nous sommes nombreux à expéri-

menter cette difficulté). Ce que je vois dans cette

jeune génération est qu’au fur et à mesure que les

jeunes gens apprennent et agissent au sein d’un

groupe, ils deviennent de plus en plus capables de

pratiquer ces choses de manière individuelle.

Redevable

Il est avantageux de voir que cette expérience de

foi communautaire rend les gens plus redevables

car ils sont constamment en train d’apprendre

et de partager ensemble. On est plus enclin à

négliger ses devoirs dans le chemin de la foi si

on n’est pas redevables envers quelqu’un, et cela

non seulement pour les jeunes mais aussi pour

les moins jeunes. L’avantage d’une foi collective

réside dans le fait que les jeunes gens peuvent

parler ouvertement de leur foi aux autres.

Le décalage théologique qui a produit le désir

de l’expression d’une foi communautaire est en

rapport avec la manière qu’ont les jeunes gens

de comprendre leur foi. Un aspect clé de ce

changement est l’opinion suivante: « Je sais que

Une foi partagée donne aux jeunes le sentiment d’appartenir à un groupe

et à une identité commune avec des gens qui font le même voyage.

Des jeunes de l’Afrique…

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr4 Tendance parmi les jeunes…

Page 5: Sim actualités 1 2013

Établir des ministères de jeunesse viables autour du globe

Le travail parmi les jeunes commence à peine à être compris et pris au sérieux dans les

grands groupes sociaux de ce monde. La SIM veut voir des ministères de la jeunesse

viables avec des responsables capables dans tous les pays où sont envoyés des missi-

onnaires. Il est évident qu’il faut un grand nombre de volontaires pour travailler parmi

les jeunes. Trop souvent ces volontaires n’ont pas une bonne formation et n’ont pas le

soutien local dont ils ont besoin pour faire du bon travail.

Avec cette idée en tête, la SIM a décidé de travailler à un nouveau projet : « Mentors des

jeunes – formation de responsables de la jeunesse » (n°ZZ 99632). Le but en est de déve-

lopper un programme pour des ministères de la jeunesse durables, qui puisse être appliqué

dans tous les pays qui sont du ressort de la SIM. Le projet doit aider les jeunes gens à

comprendre et établir leur foi. Il devrait aussi aider les Eglises à établir des ponts avec les

jeunes et les aider à devenir des membres à part entière de leurs communautés.

Pour commencer, cinq pays vont participer à ce projet ; plus tard, d’autres s’y joindront.

Ses organisateurs espèrent qu’il générera une meilleure compréhension de la culture des

jeunes, des cours de formation pour les ministères de la jeunesse dans les écoles bibliques

associées à la SIM, ainsi que le développement de ministères de la jeunesse stratégiques,

basés sur l’enseignement de la Bible dans les Eglises avec lesquelles elle collabore.

je suis engagé envers le Christ parce que je suis

engagé envers vous ». L’engagement des jeunes

gens dans leurs relations au sein d’un groupe spi-

rituel les aide à s’engager envers Dieu et à rester

engagés dans leur foi.

L’expérience d’une foi partagée au sein d’un

groupe génère aussi le sens de l’identité. Dans

le monde entier, des jeunes croyants luttent pour

connaître vraiment leur identité en Christ (Galates

2:20). Une foi partagée leur fournit le sentiment

d’appartenir à un groupe et d’avoir une identité

commune avec ceux qui cheminent à leur côté.

Pour de nombreux jeunes gens, la foi n’a de sens

que si elle est vécue dans une relation étroite

avec les autres. Ils cheminent ensemble et atti-

rent d’autres jeunes gens qui ne connaissent pas

l’amour de Dieu à cheminer avec eux. Alors qu’il

y a une prise de conscience de la récompense liée

à une relation éternelle avec Dieu, il y a un désir

équivalent d’exprimer sa propre foi, ici et main-

tenant. La jeunesse actuelle perçoit son chemi-

nement dans la foi comme étant aussi important

que sa destination.

Sean Marston, mentor de la jeunesse et des jeunes adultes au sein de la SIM-Internationale, s’est impliqué

dans un ministère en faveur des jeunes au cours des 28 années écoulées. Lui et son épouse Cathy, ainsi que

leurs deux enfants adolescents vivent en Nouvelle Zélande. Pour en savoir plus au sujet de la pensée de Sean

quant à la culture des jeunes d’aujourd’hui, visitez le site (en anglais) : www.youthmesh.org.

Cet article se trouve sur le site où l’occasion d’interagir avec son auteur vous est offert. Rendez-vous sur :

https://www.youthmesh.org/2012/10/03/youth-culture-and-shared-faith/

… de l’Asie … du monde occidental … de l’Amérique latine

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr 5…dans le monde entier

Page 6: Sim actualités 1 2013

de Rebecca Miller, SIM-Kenya

L’aiguille perce rythmiquement le tissu,

entrainant le fil qui joint entre eux des

morceaux d’étoffe. Peu à peu des éléments

disparates forment un vêtement. Il s’agit

d’un processus que les femmes Boranas

ont maintes fois vu évoluer du début à la

fin. C’est la raison pour laquelle elles se

sont inscrites au projet « Nouvel Espoir »

par la couture dans les bas-fonds de Kari-

obangi, à Nairobi, au Kenya, pour acqué-

rir de nouvelles capacités et les exploiter

dans une activité lucrative. Au fil des jours,

quelque chose d’autre est apparu : une

communauté fortement unie construite

autour de joies, de soucis et d’activités

quotidiennes partagées.

C’est ce que Nadeema a trouvé. Elle est la mère

dynamique de cinq enfants. Elle sourit avec fierté

alors qu’elle déambule parmi les tissus brodés

dans son logis. Certains de ses travaux manu-

facturés, à savoir un kaléidoscope de vêtements

bariolés, sont suspendus devant les rideaux de sa

chambre. Elle exhibe son trésor de grande valeur :

une machine à coudre rangée dans un coin.

Nadeema a pu se la procurer grâce aux bénéfices de son travail de couturière. Elle n’est pas la seule; plu-sieurs femmes ont ainsi pu engranger assez d’argent pour se procurer leur propre machine à coudre.

Nadeema est née dans une famille musulmane et a grandi à Kibéra, le plus grand bidonville d’Afrique sub-saharienne. Elle a participé à la première volée du projet couture commencé en 1995. Nadeema est devenue chrétienne grâce à ce projet ; elle a ensuite déménagé, avec son mari, dans le quartier de Kariobangi.

En 2006, Christel Eric, fondatrice du projet initial, a décidé d’étendre cette activité à Karioban-gi. Christel et Nadeema se sont retrouvées et Nadeema a demandé de pouvoir participer à cette nouvelle initiative. Elle s’est mise à apprendre à coudre, de nouveau. Au début il s’agissait d’une simple occupation, mais ses talents l’ont vite fait connaître. Il ne s’agissait plus de coudre seule-ment pour sa famille, mais aussi pour des voisins. Peu à peu ses gains lui ont permis de faire vivre sa famille, ce qui n’a pas de prix, étant donné que son mari est au chômage depuis plusieurs années.

Le rire contagieux de Nadeema résonne alors qu’elle se souvient de son premier contact avec une machine à coudre. La machine s’est litté-ralement élancée et l’a prise avec elle ! Elle est reconnaissante pour la formation reçue, mais ce sont les rires et le partage avec d’autres femmes qu’elle aime par-dessus tout.

Afin qu’ils aient la vie …

Depuis ses débuts, le projet s’est développé et un groupe de dix à douze femmes suit plusieurs fois par semaine des cours de couture dans l’ « Arche », une école. L’école, le projet-coutu-re et des cours d’alphabétisation font partie d’un projet communautaire d’entraide plus vaste qui vise l’ethnie Borana résidant à Kari-obangi. L’ethnie Borana, originaire d’Éthiopie, compte une belle population au Kenya.

Rose, une ancienne étudiante s’est transformée en instructrice.

Des salutations chaleureuses retentissent alors que les femmes affluent au portail. Elles se diri-gent vers la petite salle de couture en passant devant les salles de classe remplies de jeunes

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr6 Espoir pour les bidonvilles…

Page 7: Sim actualités 1 2013

L’Arche : Un refuge et un port sûr.

Fondée en 2000, l’école de l’Arche offre aux enfants un enseignement de qualité dans l’un des quartiers les plus pauvres de Nairobi. L’école de l’Arche est située au cœur de la communauté Borana. Les Boranas sont originaires du Kenya septentri-onal ; ce sont des nomades qui ont migré à Nairobi il y a deux ou trois décennies. Au moyen d’un programme d’éducation initialement destiné à des adultes, une école primaire a été créée avec quelques 60 enfants. Leur nombre a rapidement atteint 200 élèves en sorte que le bâtiment est devenu trop exigu ; il a donc fallu s’étendre. Durant les dernières années, un nouvel édifice de trois étages a été construit à côté du vieux et les deux premiers étages hébergent déjà des classes en activité. L’école met l’accent sur le partage de la Parole de Dieu et des vérités fondamen-tales du christianisme pour donner aux enfants une espérance et les soustraire aux gangs. On espère pouvoir achever le troisième étage et compléter le campus avec un budget de 16000 € (Projet KE 92463).

Veuillez réfléchir à l’opportunité qui vous est offerte de participer au développe-ment de la vie d’enfants défavorisés dans les bidonvilles de Nairobi.

enfants. À l’intérieur, Rose Atieno assiste tran-quillement une femme qui coupe des morceaux de tissus pour faire des sets de table. Rose est une ancienne élève qui s’est transformée en instructrice. Svelte, pleine de grâce et debout, elle parle avec une conviction enracinée dans des années d’expérience passées à obser-ver des femmes qui développent leurs talents. « C’est quelque chose qui me passionne » dit-elle. « Le travail qu’elles font ici leur donne un pouvoir financier et économique ».

Elle a aussi participé, en première ligne, au déve-loppement spirituel de ces femmes. Une fois par semaine elle anime une rencontre au cours de laquelle elle raconte méthodiquement les histoires de la Bible. Un tableau noir est fixé au mur et on peut y lire les paroles de Jean 10:10 : « Je suis venu afin que mes brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance ». Lors de chaque session, Rose com-mence à parler en utilisant des images. Elle écrit un verset sur le tableau noir pour permettre aux femmes de s’y référer tout au long de la semaine.

Nadeema et les autres femmes savourent ces moments dès qu’elles sont fraichement conver-ties ou s’intéressent depuis peu au contenu de la Bible. Rose croit que le fait d’enseigner les Écritures lui a aussi fait du bien. « Cela m’aide également », dit-elle. « Je serre ces choses dans mon cœur depuis le commencement et y trouve énormément de plaisir ».

À l’heure actuelle le projet dispose de cinq machines à coudre. Les femmes prient pour une machine supplémentaire qui leur permettrait d’ajouter des broderies aux robes et aux blouses. Développer les capacités de ces femmes aug-mente leurs opportunités de faire des affaires. Le prix d’une machine à coudre neuve est d’environ 1250 € et tous les dons seront reçus avec gratitude. Veuillez mentionner la référence du projet « Nouvel Espoir » pour les femmes par la couture: ID 92463.

Les femmes Boranas du Projet de Couture Nouvel Espoir se rencontrent plusieurs fois par semaine pour apprendre de nouvelles techniques et travailler à des projets de couture.

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr 7…par exemple à Nairobi/Kenya

Page 8: Sim actualités 1 2013

Les 18-19 août 2012, de nombreuses digues, à Niamey-Niger, ont

cédé à la violence des eaux furieuses. Plus de 12000 familles ont

été contraintes à quitter leur habitation alors que les eaux en dé-

truisaient le voisinage. Deux grandes propriétés de la SIM qui abri-

tent l’internat des enfants de missionnaires, l’école théologique

ESPriT et d’autres ministères stratégiques ont été inondés. Au total,

53 missionnaires de la SIM et leurs enfants ont dû être évacués.

Le 21 août, alors que le niveau des eaux continuait à croître, cer-

tains murs des maisons de la SIM se sont rompus en anéantissant

les efforts de confinement à l’aide de sacs de sable pour sauver les

bâtiments. Ainsi, les eaux se sont engouffrées dans le campus.

Les ministères déplacés, dont l’internat, se sont maintenant établis en

d’autres lieux pour l’année qui vient. Des équipes de volontaires on

réussi à sauver la majeure partie de l’inventaire. Quand la menace de

nouvelles inondations sera conjurée, il faudra se mettre au travail, non

seulement pour reconstruire les édifices, mais aussi pour éviter que des

inondations futures ne reproduisent les mêmes dégâts. Des ingénieurs

sont déjà au travail pour établir la meilleure stratégie afin de retenir

les eaux dans le cas où l’eau de la rivière atteindrait le même niveau.

Au cœur de cette catastrophe naturelle, l’une des priorités de la SIM-

Niger est d’exprimer l’amour de Jésus en procurant des secours à la

population locale. La SIM s’est associée aux Eglises locales pour dis-

tribuer de la nourriture aux êtres humains qui ont trouvé un refuge

temporaire dans les écoles du voisinage. Il y a aussi des projets de recon-

struction pour aider les habitants à reconstruire leurs maisons détruites.

Pour accomplir cette tâche énorme de déblayage, de restauration, de

mise en sécurité de ses propriétés et d’aide aux habitants, la SIM-Niger

se confie en Dieu. Au cas où Dieu vous mettrait à cœur de contribuer à

ce projet, veuillez indiquer sur votre don le projet « Aide d’urgence

Niamey » n° 88600.

Pendant l’automne 2012, la région proche de l’hôpital de Galmi,

ainsi que d’autres territoires du Niger, sont aux prises avec une

épidémie sévère de choléra. Le médecin de la SIM, J. Kraus,

relate qu’à cause du grand nombre de malades, plusieurs pa-

tients gisent dans des abris de fortune aux abords de l’hôpital.

Le choléra est une maladie contagieuse, provoquée par des bac-

téries dans les intestins. L’épidémie se diffuse dans les zones où

l’approvisionnement en eau, les égouts et l’hygiène sont inadéquats.

En 2012, les pluies inhabituellement fortes ont augmenté les risques

d’épidémie de choléra. Le choléra, dans d’autres pays de l’ouest afri-

cain, comme la Sierra Leone et la Guinée, ainsi que dans les camps de

réfugiés maliens au Niger, a provoqué de nombreux décès.

« SIM actualités » 1/2013 www.simorg.fr8 Aide d’urgence au Niger