si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit

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TRAVERSE : 24 Boulevard Raymond Poincaré - 55000 BAR LE DUC - Tirage 9 000 exemplaires - ISSN 1268-0095 Directeur de publication : Philippe PELTIER - Rédacteur en chef : Pascal MENOUX Le journal de l’écologie politique meusienne « si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit pas de l’avenir avec l’imprévoyance ! » - Lamennais Lundi 1 er février 2016 BAR LE DUC n° 49 Mesdames, messieurs, La refonte du pacte répu- blicain doit s'intégrer à la finalisation globale de so- lutions rapides correspon- dant aux grands axes so- ciaux prioritaires. Il m'ap- partient de vous prévenir que le reflet de l'idéologie du moment doit permettre la libre expression d'une rupture sans agitation par- tisane pour retrouver le chemin du vivre ensemble. Il se trouve que l’élan po- pulaire tourné vers notre avenir commun justifie la démarche vertueuse d'une intelligence collective où la République tiendra sa pro- messe égalitaire. Il faut opiniâtrement ac- cepter que la force et la richesse de la diversité doit prendre en compte les préoccupations de la popu- lation de base dans l’élabo- ration d’une autorité per- mettant la meilleure cohé- rence possible. Par ail- leurs, c'est en toute con- naissance de cause que je peux affirmer aujourd'hui que l’autorité juste se con- centre sur les citoyens et les forces sociales d’une société où nous aurions tous notre place. Mesdames, messieurs, je vous remercie de votre attention. Par la même soyez assuré de ma réelle implication et du caractère profond de mon engage- ment concrétisé ici par les mots, pour vous offrir un monde meilleur et plus juste. Marine SARKOLANDE. EDITO Tout ça pour quoi ? - En Meuse, on est bien au chaud ! - Certes ! - On est même de plus en plus au chaud ! - Et pendant 250 ans encore, la température va mon- ter, même dans le cas où on ne balancerait plus trop de CO2 dans l’atmosphère… Le cli- mat, c’est comme un paquebot, il lui faut du temps pour s’arrêter (.. de monter !). - Alors la COP 21, c’est pour nous aussi ? - Certes ! - Et qu’est-ce qu’il s’y est dit ? - De très belles choses ! - Et qu’est-ce qu’il se fera ? - Tout est possible, du rien au su- blime ! … Reprenons ! Ce qu’il s’y est dit, ou plutôt écrit, c’est l’accord de Paris ! … Du jamais vu ! … 195 pays qui reconnaissent –enfin – que le réchauf- fement climatique, dépend beaucoup de l’être hu- main ; et qui acceptent de bouger pour que ça change. … Et 100 milliards de dollars, promis aux pays les plus démunis pour qu’ils sortent de cette économie carbonée ; et un objectif de 1,5°C de réchauffement, d’ici 2100. … Et les exigences seraient « différenciées », c’est-à- dire ajustées aux capacités économiques des pays. - Merveilleux ! - Ben voyons ! Ya comme un chemin qui s’ouvre ; comme qui dirait... de l’espoir ! De belles promesses ? - Seulement ça ? J’ai l’impression que tu me caches quelque chose ? - Ben… il y a deux ou trois petits problèmes… ! - Ah ?! - Pour l’instant, de sûrs, il n’y a que 16 milliards… Bon, c’est vrai qu’on a jusqu’en 2020 ! Et les pays, ils donnent s’ils le veulent bien ! Il n’y a aucune sanction ni contrainte de prévue… - Alors on leur fait confiance ? - Oui ! Mais c’est quand même vrai qu’ils se sont engagés à pu- blier tous les 5 ans leur bilan car- bone ; et s’ils ne veulent pas se retrouver tout honteux, ils ont intérêt à se bouger ; d’autant plus que leur score doit s’améliorer à chaque bilan… ça s’appelle la transparence. Ceci dit, s’ils veulent casser leur contrat, ils peuvent le faire. - C’est tout ? - Non ! L’accord de Paris choisit de travailler au stockage du carbone plutôt que de se tourner vers les énergies renouvelables… ça doit faire drôlement plai- sir aux pays producteurs de pétrole ! Rien n'est prévu pour diminuer les quantités de pétrole extraites du sous-sol ! - C’est tout ? Non ! Aucun prix, (c’est-à-dire aucune pénali- té) n’a été fixé au carbone…ça veut dire qu’on peut y aller et en produire encore un paquet ! (Suite page 3) Vous devez bien vous marrer la haut mes amis. Il y a un an des fous se sont débarrassés de vous au nom de je ne sais quelle idéologie. Vous vous souvenez de toutes ces marches pour sou- tenir la liberté d'expression qui vous était si chère. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Pas grand chose. De- puis, pour seules réponses, le gouvernement au nom de la guerre contre le terrorisme multiplie les lois liberticides. Allez, encore et toujours plus de sécurité pour toujours moins de liberté. Dernier épisode en date : l'extension de l'état d'urgence ! Et hop, plus besoin de justice, tous les pouvoirs à la police... Pre- mier résultat : un arabe peut être français abattu de- vant un commissariat de police par des fonctionnaires dédouanés par ces abus de pouvoirs. Et la suite ? Je n'ose y penser mes ami(e)s. Quand on joue avec le feu, on finit toujours par l'allumer. A quand l'étincelle qui embrasera notre pays ? Hé oui, Monsieur le Président, ouvrez les yeux ! c'est vous qui venez de mettre le doigt dans l'engrenage. En remet- tant en cause la séparation des pouvoirs, vous prenez le risque de détruire la démocratie et la liberté d'ex- pression. Alors oui, on a plus que jamais besoin de toi Charlie ! Tiens bon on est encore là. On vous soutient comme on peut à Traverse, toi et la démocratie. Jean Marc FLEURY Au secours, CHARLIE… ils sont fous !

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Page 1: si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit

TRAVERSE : 24 Boulevard Raymond Poincaré - 55000 BAR LE DUC - Tirage 9 000 exemplaires - ISSN 1268-0095

D i recteur de publ icat ion : Ph i l ippe PELT IER - Rédacteur en chef : Pascal MENOUX

Le journal de l’écologie politique meusienne

« si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit pas de l’avenir avec l’imprévoyance ! » - Lamennais

Lundi

1er février

2016

BAR LE DUC

n° 49

Mesdames, messieurs,

La refonte du pacte répu-blicain doit s'intégrer à la finalisation globale de so-lutions rapides correspon-dant aux grands axes so-ciaux prioritaires. Il m'ap-partient de vous prévenir que le reflet de l'idéologie du moment doit permettre la libre expression d'une rupture sans agitation par-tisane pour retrouver le chemin du vivre ensemble.

Il se trouve que l’élan po-pulaire tourné vers notre avenir commun justifie la démarche vertueuse d'une intelligence collective où la République tiendra sa pro-messe égalitaire.

Il faut opiniâtrement ac-cepter que la force et la richesse de la diversité doit prendre en compte les préoccupations de la popu-lation de base dans l’élabo-ration d’une autorité per-mettant la meilleure cohé-rence possible. Par ail-leurs, c'est en toute con-naissance de cause que je peux affirmer aujourd'hui que l’autorité juste se con-centre sur les citoyens et les forces sociales d’une société où nous aurions tous notre place.

Mesdames, messieurs, je vous remercie de votre attention. Par la même soyez assuré de ma réelle implication et du caractère profond de mon engage-ment concrétisé ici par les mots, pour vous offrir un monde meilleur et plus juste.

Marine SARKOLANDE.

EDITO Tout ça pour quoi ? - En Meuse, on est bien au chaud !

- Certes !

- On est même de plus en plus au chaud !

- Et pendant 250 ans encore, la température va mon-ter, même dans le cas où on ne balancerait plus trop de CO2 dans l’atmosphère… Le cli-mat, c’est comme un paquebot, il lui faut du temps pour s’arrêter (.. de monter !).

- Alors la COP 21, c’est pour nous aussi ?

- Certes !

- Et qu’est-ce qu’il s’y est dit ?

- De très belles choses !

- Et qu’est-ce qu’il se fera ?

- Tout est possible, du rien au su-blime !

… Reprenons ! Ce qu’il s’y est dit, ou plutôt écrit, c’est l’accord de Paris ! … Du jamais vu ! … 195 pays qui reconnaissent –enfin – que le réchauf-fement climatique, dépend beaucoup de l’être hu-main ; et qui acceptent de bouger pour que ça change. … Et 100 milliards de dollars, promis aux pays les plus démunis pour qu’ils sortent de cette économie carbonée ; et un objectif de 1,5°C de réchauffement, d’ici 2100.

… Et les exigences seraient « différenciées », c’est-à-dire ajustées aux capacités économiques des pays.

- Merveilleux !

- Ben voyons ! Ya comme un chemin qui s’ouvre ; comme qui dirait... de l’espoir ! De belles promesses ?

- Seulement ça ? J’ai l’impression que tu me caches

quelque chose ?

- Ben… il y a deux ou trois petits problèmes… !

- Ah ?!

- Pour l’instant, de sûrs, il n’y a que 16 milliards… Bon, c’est vrai qu’on a jusqu’en 2020 ! Et les pays, ils

donnent s’ils le veulent bien ! Il n’y a aucune sanction ni contrainte de prévue…

- Alors on leur fait confiance ?

- Oui ! Mais c’est quand même vrai qu’ils se sont engagés à pu-blier tous les 5 ans leur bilan car-bone ; et s’ils ne veulent pas se retrouver tout honteux, ils ont intérêt à se bouger ; d’autant plus que leur score doit s’améliorer à chaque bilan… ça s’appelle la transparence. Ceci dit, s’ils veulent casser leur contrat, ils peuvent le

faire.

- C’est tout ?

- Non ! L’accord de Paris choisit de travailler au stockage du carbone plutôt que de se tourner vers les énergies renouvelables… ça doit faire drôlement plai-sir aux pays producteurs de pétrole ! Rien n'est prévu pour diminuer les quantités de pétrole extraites du sous-sol !

- C’est tout ?

Non ! Aucun prix, (c’est-à-dire aucune pénali-té) n’a été fixé au carbone…ça veut dire qu’on peut y aller et en produire encore un paquet !

(Suite page 3)

Vous devez bien vous marrer la haut mes amis. Il y a un an des fous se sont débarrassés de vous au nom de je ne sais quelle idéologie.

Vous vous souvenez de toutes ces marches pour sou-tenir la liberté d'expression qui vous était si chère. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Pas grand chose. De-puis, pour seules réponses, le gouvernement au nom de la guerre contre le terrorisme multiplie les lois liberticides. Allez, encore et toujours plus de sécurité pour toujours moins de liberté. Dernier épisode en date : l'extension de l'état d'urgence ! Et hop, plus besoin de justice, tous les pouvoirs à la police... Pre-mier résultat : un arabe peut être français abattu de-

vant un commissariat de police par des fonctionnaires dédouanés par ces abus de pouvoirs.

Et la suite ? Je n'ose y penser mes ami(e)s. Quand on joue avec le feu, on finit toujours par l'allumer. A quand l'étincelle qui embrasera notre pays ? Hé oui, Monsieur le Président, ouvrez les yeux ! c'est vous qui venez de mettre le doigt dans l'engrenage. En remet-tant en cause la séparation des pouvoirs, vous prenez le risque de détruire la démocratie et la liberté d'ex-pression. Alors oui, on a plus que jamais besoin de toi Charlie ! Tiens bon on est encore là. On vous soutient comme on peut à Traverse, toi et la démocratie.

Jean Marc FLEURY

Au secours, CHARLIE… ils sont fous !

Page 2: si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit

Non que MASSERET, président sortant, m’ait ébloui par son sens de la démocratie et de l'ouverture ou par la pertinence de ses choix politiques antérieurs ou par une quel-conque proximité de terrain.

Non aucune de ces raisons. Simplement, ce vote est dû à un certain respect de valeurs et de fonctionnement. Je m'explique.

Depuis 30 ans et avec une nette accélération depuis 10-12 ans, on assiste à un détourne-ment constant des engagements, à un dévoie-ment du sens de l'élection. Quelques exemples :

La force tranquille en 81, la rigueur en 83

Référendum européen, les français votent « non », on repasse par le congrès pour que le vote soit positif.

Travailler plus pour gagner plus : on a vu le résultat (dette explosée, 1 million de chômeurs en plus, …)

« Mon ennemi, c’est la finance ; je ne voterai pas le traité » : rien n'est entre-pris contre la finance, le traité est signé et

Pierre MOSCOVICI est commissaire eu-ropéen, ardent défenseur de la règle ul-tralibérale.

En étant que peu caricatural, nous avons des élus nationaux qui se font élire sur un pro-gramme et qui en mènent un tout autre. Ceci ne serait pas trop grave s’il y avait un résultat au bout. Mais, nada, le chômage ne cesse de monter, la dette s'envole, les services publics disparaissent inexorablement, la Sécurité Sociale est attaquée et s'affaiblit, les budgets s'écroulent.....

Alors le FN cueille tranquillement les fruits de cette désespérance grandissante et, tran-quillement, presque sans rien faire sinon d'avoir recentré un discours toujours aussi mensonger, il fait des scores de plus en plus importants. Il est présent au 2ème tour des élections ( de la présidentielle aux munici-pales).

Et là, tour de passe-passe de nos politiques. Plutôt que de reconnaître qu'ils ont failli, qu'ils ont trompé nos attentes, ils crient « Au

loup, gare au FN » et nous appellent à la res-cousse. Et, eux, que font-ils ensuite ? soit ils quittent le navire plutôt que de combattre (JOSPIN en 2002), soit ils reprennent leur tambouille et nous ignorent à nouveau. Alors, alors ….

Le loup revient de plus en plus près, de plus en plus fort et le même manège recommence et aucune conséquence palpable ne voit le jour : rien sur la proportionnelle, rien sur le cumul des mandats, rien sur le vote des étrangers, rien sur une autre redistribution de la richesse, rien sur une réelle défense de nos valeurs Liberté, Egalité, Fraternité.... Et le FN monte, monte....

Alors quand quelqu’un comme MASSERET dit « Stop, je ne joue plus à votre jeu de con. Je me suis présenté et je me maintiens, je ne me couche pas, etc., etc. » Je vote pour lui, non par adhésion mais parce qu'il y en marre de cette hypocrisie mortelle de nos poli-tiques. Le tout sans grande illusion !!!

Philippe GEURING

Pourquoi j'ai voté MASSERET au 2ème tour des régionales

Le 30 novembre 2015, à la télévision, au mo-

ment même où débutait la COP 21, l’émission

« spécial investigation » traitait des affronte-

ments physiques, des bras de fer judiciaires

et autres guerres médiatiques entre notre

gouvernement et les écologistes radicaux

(reste à définir ce qui se cache derrière cette

définition) tels les « zadistes1 ».

Emission disponible sur Internet via le site

YouTube (https://www.youtube.com/

watch?v=4Zu8kYVPNsQ) que je vous invite

à regarder, tant on y voit les dérives brutales

de certains agents des forces de l’ordre.

Outre le fait que ces confrontations depuis

quelques mois ont fait plusieurs blessés

graves et un mort (Rémi FRAISSE) lors de

manifestations contre plusieurs grands pro-

jets soutenus par le gouvernement (barrage

de SIVENS, nouvel aéroport de Notre-Dame

des Landes, etc.), ce qui m’a le plus choqué

dans ce reportage, c’est que les écologistes et

notamment les « anti-nucléaires » peu-

vent être soumis aux mêmes procé-

dures que les terroristes.

En effet la Loi du 24 juillet 2015 relative

au renseignement prévoit que « … les ser-

vices spécialisés de renseignement peu-

vent… » lire les mails et/ou les SMS, recourir

aux écoutes téléphoniques, poser des micros

dans les appartements et/ou encore des ba-

lises GPS sur les véhicules « …pour le recueil

des renseignements relatifs à la défense et

à la promotion des intérêts fondamen-

taux de la Nation … ».

Si, parmi les motifs, celui ayant trait à « ... la

prévention du terrorisme », nous parait évi-

dent et légitime, d’autres tels que la préven-

tion « des intérêts économiques, industriels

et scientifiques majeurs de la France » ou

encore la prévention « … des violences col-

lectives de nature à porter gravement at-

teinte à la paix publique », s’ils paraissent

normaux, sont beaucoup moins explicites et

font la part belle, pour l’un (le premier) aux

lobbies des « défenseurs de l’atome » et vise

tout particulièrement les « antinucléaires »

et pour l’autre (le second), à l’interdiction de

toutes manifestations même pacifiste et vise

notamment les « zadistes1 ».

Dans les faits, alors que François HOL-

LANDE a voulu faire de la COP 21 un temps

fort de son quinquennat et la preuve de son

engagement écologique ; au prétexte de

« SECURITÉ », son gouvernement se donne

les moyens de contraindre au silence et de

marginaliser ses opposants légitimes à des

projets polluants ou destructeurs d’environ-

nement en les assimilant à des terroristes

aux yeux du grand public.

Alors, puisque nous en sommes rendus à ce

point de la possibilité d’interpréter les textes

de Loi, pourquoi n’applique-t-on pas, au

Front National cet article du Code de la

sécurité intérieure qui dit : « Sont dis-

sous, par décret en conseil des ministres,

toutes les associations ou groupements de

fait : ... qui, soit provoquent à la discri-

mination, à la haine ou à la violence

envers une personne ou un groupe de

personnes à raison de leur origine ou

de leur appartenance ou de leur non-

appartenance à une ethnie, une nation, une

race ou une religion déterminée, soit pro-

pagent des idées ou théories tendant à

justifier ou encourager cette discrimi-

nation, cette haine ou cette violence » ?

Il serait temps de réveiller nos consciences et

de prendre la mesure des menaces qui pèsent

sur nos principes de Liberté, d’Egalité, de

Fraternité. Temps d’ouvrir les yeux sur les

seules thèses populistes qui président désor-

mais à chacune de nos élections. Temps de se

réapproprier des valeurs et non des discours

vides de sens pourtant remplis de pro-

messes… jamais tenues.

Philippe PELTIER

1. de ZAD (Zone à défendre)

DÉRIVES DE TOUTES SORTES...

Ce qui me gêne dans COP 21, ce sont les 20 précédentes. Combien encore à venir ?

Page 3: si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit

- C’est tout ?

- Encore un truc important ; après je laisserai les broutilles de côté ! Figure-toi que les pays se sont entendus pour accroître la production alimentaire (qui est pourtant suffisante pour nourrir la planète) au lieu de changer le modèle de culture agricole qui aurait favorisé les pratiques qui conviennent réellement aux pays les plus pauvres. Et là, ce sont les multinationales de l’agroalimentaire qui doivent se frotter les mains !

- Finalement, ces « engagements » n'ont rien coûté aux officiels qui les ont proclamés.

- Heureusement, la société civile se réveille : les associations, les entreprises n’ont pas attendu que ça bouge en haut pour s'enga-ger ! Elles ont senti que nous sommes à un tournant historique et qu'il ne faut pas le rater ; et il y a une mobilisation pas pos-sible autour de cette question…plein d’idées, plein d’initiatives.

Tiens, par exemple, l' « Alliance solaire internationale » vise à créer une plate-forme de coopération entre pays développés et pays en développement pour les équiper en solaire. Et aussi : Lors des « Journées pour prendre soin du climat », les 7 et 8 décembre, 450 entreprises ont promis de réduire leurs émis-sions polluantes tandis que 64 PDG se sont engagés à intégrer en interne un prix du carbone. Et plus de 2000 entreprises se sont inscrites sur l' « Agenda des solutions ». La « Journée de l'Ac-tion » du 5 décembre a mis un coup de projecteur sur 70 actions modèles. Etc. etc.

« Le monde a écrit une nouvelle page de son histoire » s’est écrié François Hollande, à l’issue de cette conférence ; écrit, oui, reste à la mettre en œuvre ! Les engagements ne sont pas inscrits dans le marbre ! De grands changements, comme le traité transatlan-tique, peuvent mettre par terre les fruits de cette conférence...On se donne rendez-vous à la COP 22, l’an prochain, à Marrakech ?

Méditez ! D’un coté on signe la COP 21 et de l’autre on négocie le TAFTA (cf Traverse n° 48) qui en est la négation même

François SIMONET

(Suite de la page 1)

Si aujourd’hui, je prends la plume, c’est pour exprimer mon in-dignation face à cette société qui semble avoir perdu ses facultés à observer, comprendre et réagir. Ne sommes-nous plus ca-pables de penser et de réfléchir par nous-même ?

En 1803, le philosophe Emmanuel Kant a dit : « l’éducation est un art dont la pratique a besoin d’être perfectionnée par plu-sieurs générations »

Mais encore combien de générations faudra-t-il pour qu’enfin nous arrêtions de nous comporter en bon mouton où la parole des médias fait foi et où celle de nos politiques, manipulatrice, n’est jamais contestée.

Le mot d’ordre du moment est « démocratie », cette même dé-mocratie dominée par des puissances économiques et finan-cières qui créent des inégalités. La plupart des classes sociales ne sont plus représentées (1 ouvrier sur 577 députés, moyenne d’âge 54 ans…) et le peuple, après avoir voté, n’a plus aucun pouvoir. Mais nous sommes en DEMOCRATIE alors ne chan-geons rien !!!

Ces manipulations vont bien plus loin, elles s’attaquent et in-fluencent notre société dans beaucoup de domaines, de la crise économique à nos codes vestimentaires et physiques, elles inci-tent à une certaine normalité. En bons moutons disciplinés, nous nous exécutons, croyons sans opposition ni rébellion.

Est-ce cela, être un bon citoyen ?

Les différences et les divergences d’opinion entre les individus ne font-elles pas la richesse de notre société ?

Audrey PERCIOT

« Tu trouves normal qu'un ouvrier qui a bossé toute sa vie ait mille euros de retraite et qu'on offre autant aux migrants que l'on reçoit ? »

« Tu trouves normal que je bosse plus dur, plus stressé, plus souvent à faire un boulot qui n'est pas le mien (par ex, vendre un téléphone quand je suis derrière un guichet de banque) et que j'ai toujours pas un rond de plus à la fin du mois ? »

« Tu trouves normal que la plupart des services publics (préfecture, poste, impôts,...) ait des horaires de moins en moins amples, de tomber sur des plates formes où tu dois attendre des plombes et souvent tu dois même rappeler ? »

« Tu trouves normal qu'on nous menace toujours d'être viré si on ne file pas droit (oh, ce n’est pas dit comme cela mais on est ni con, ni long à comprendre) et d'être jeté comme un kleenex au premier plan dit social ? »

« Tu trouves normal que les Rom’s cambriolent ma maison quand je suis au boulot ? etc., etc... »

Ce type de réflexions et tant d'autres, on les entend de plus en plus et dans des bouches de toutes origines. Ainsi, le sentiment d'être de plus en plus pressuré et de moins en moins reconnu ne cesse de croître. Si on n'a pas une porte de sortie par rapport à cet état d'esprit (profession protégée, patrimoine personnel, niveau d'éducation,...), on peut facile-ment voter FN. Car « eux, ils nous écoutent, ils nous comprennent et puis, ils vont nous défendre, ce n’est pas comme les autres pourris. Ils vont remettre le pays en ordre et mettre toute la racaille dehors. »

Alors le FN est de plus en plus fort. Aux portes du pays disent certains.

Comment en est-on arrivé là ?

Une première remarque pour souligner que la progression de l’extrême droite est mondiale.

Une cause majeure est la sou-mission du politique devant l'économique et surtout devant le financier qui, sans trop exa-gérer, a les yeux rivés sur les graphiques des profits sur l'écran et nul regard pour les gens dans les rues, les usines ou les maisons. Aujourd'hui, les vrais décideurs sont les milliar-daires financiers (individus ou groupes) et non les politiques.

Comme par hasard ? On retrouve ces mêmes milliardaires à la tête de quasi-ment la totalité des médias d'influence. Et là, on peut leur faire confiance pour qu'ils n'attirent pas nos regards et notre atten-

tion sur la réalité de ce qui précède mais pour formater nos esprits à prendre le superflu pour l'essentiel, à encourager notre paresse intellec-tuelle naturelle, à nous faire croire que la consommation est la seule source de plaisir … et surtout à nous monter les uns contre les autres en mettant intensément les projecteurs sur les turpitudes du voisin ou de l'étranger du coin. Ainsi quand le sage voudrait montrer la lune, tous regardent le bout de leur doigt et le tour est joué !

Que faire ?

Nul ne détient la vérité, mais pour éviter d'acheter, de baiser et de pen-ser DOLCE & GABBANA, par exemple, éteignez vos postes, prenez votre temps pour écouter et regarder les autres, prenez un livre… Alors peut être aurez-vous envie de ne pas laisser votre vie aux mains d'autrui... Qui sait ? Et ainsi, peut-être, vous éloigner du vote FN, qui n’est pas la solution quand on constate qu’il vote toujours en faveur des 1% les plus riches et jamais en faveur du peuple.

« La meilleure arme contre le mal, ce n'est pas le bien mais la réflexion et la pensée ». Daniel MERMET

Philippe GEURING

Tout ça pour quoi ? FRON...de NATIONAL...e ??

Je m’interroge !

Merci, Monsieur le Préfet !!! Au cours de la cérémonie des Vœux vous avez eu le talent de ne pas citer une seule fois le monde associatif, dans votre discours.

Page 4: si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit

Votez Front National est-il interdit ? Non. En tous cas, ce parti est autorisé dans notre pays au même titre que tous les autres. Alors pourquoi nous refaire, à chaque élec-tion, le coup du Front Républicain ? Y en a marre ! Plutôt que de se réveiller au deu-xième tour pour aller voter Front Républi-cain, j'invite les électeurs à participer massi-vement au premier tour. Ils pourront alors donner un sens à leur vote, influer sur les choix de société qui s'ouvrent à eux.

A quoi ça sert de voter Front Républicain ? A rien, de mon point de vue. J'en ai marre de tous ces gens qui se plaignent à longueur d'année et qui ne vont pas voter. Leur vie est certainement difficile dans cette société qui laisse trop de monde au bord du chemin. Mais que font-ils pour changer les choses ?

Pour ceux qui votent, ils choisissent le Front National dont le seul programme est de fustiger l'autre. C'est tellement facile de s'acharner sur l'autre qui peut être son voi-sin, ce fainéant qui profite du RSA, l'étran-ger, cet ignoble salaud qui me vole le travail dont je ne veux pas, etc.

Pour les autres, les sauveurs de la société, ils votent Front Républicain pour ne pas avoir le Front National. Et puis ils oublient, re-tournent à leur vie égoïste sans jamais rien donner

Et tout cela fait l'affaire de nos politiciens "professionnels" qui sont réélus sans dis-continuer de père en fils, spirituels ou pas. Ces élus qu'on désigne trop facilement comme tous pourris. Avant eux, c'est le sys-tème qui est pourri et qui le restera tant qu'on continuera à voter comme nous le faisons.

Alors prenons notre destin en mains ! C'est facile, votons ! Mais donnons un sens poli-tique à notre vote. Arrêtons de croire que la gestion de la cité est réservée à une caste qui régit tout depuis des décennies pour le ré-sultat que l'on sait.

Pour ma part, je défends une vision écolo-giste de la société : prendre soin de la pla-nète, de l'autre, c'est cela vivre ensemble. Donner un place à chacun dans un monde meilleur restera-t-il un rêve ? Je n'en sais rien mais si je devais faire une proposition, une seule, je choisirais le mandat unique : un élu, un mandant, une fois dans sa vie et puis s'en va ! Je rêve d'une société meilleure ou chaque individu aurait envie de faire ce mandat, ce don à la société à qui nous sommes tous redevables.

Jean Marc FLEURY

J’ai failli connaître la guerre de quatorze et j ‘me dis qu’aujour-d’hui la classe dominante use de la même manipulation.

Elle fiche la trouille au populo qui s ’planque derrière l ’drapeau. On a vu l’résultat. Tu parles d’une sécurité. A c’ t’ heure, les Jaurès sont ignorés des médias qui sont à la botte. Il n’est même plus utile de les assassiner pour faire du fric avec la mort des gens.

Les gens, y z ‘auraient mieux fait de bosser à l’école et d ‘potasser l’histoire et la philo pour devenir des citoyens qu’en ont dans l ’ciboulot. L’école, aujourd’hui, fabrique des moutons serviles pour être exploités au boulot. Il faut être compétitif et être choisi pour aller bosser docilement. Tant pis pour ceux qui restent sur le bord.

La manip’ des politicards aux dents longues est toujours la même : entretenir les chamailleries, nous diviser. Pour çà l’ Lon-guet est un champion. Y nous explique, sans vergogne, que ceux qu’ont pas d’ boulot, c’est rien que des fainéants qui veulent être chanteurs ou faire du théâtre et que les écolos qui défendent l’avenir à Nantes ou à Bure, sont rien que des zozos. Y a pas à discuter, si t’es pas d’accord avec moi, t’es qu’un fainéant ou un énergumène, Et bin, crois moi, crois moi pas, c’est c’ discours qui marche.

Décidément, l’école c’est important et c’est pas un hasard si certaines matières vont au panier et si comme à Vaub’court, on passe des contrats avec l’armée. « C’qui compte, minot, c’est d’avoir du taf et tu pourras veiller sur la sécurité des gens et dé-fendre la patrie. » Tu parles, défendre, comme depuis toujours, le flouze des puissants, oui ! Y’’en a qui vont dire : « eh grand-père, y faut bien qu’on s’ défende contre les fanatiques ». Moi j’ dis d’accord qu’on s’ défende, mais alors vraiment. J’ veux dire par là qu’on s’attaque aux racines du mal et aux vrais donneurs d’ordres.

Bien sûr, j’ai pas chialé sur ces abrutis qui ont flingué not’ jeu-nesse au Bataclan mais faut pas nous faire accroire qu’un fanion et la Marseillaise vont faire peur à ces enfoirés. Et pis, à eux aussi on a désigné de faux ennemis. A eux aussi, on a dit qu’on est qu’un ramassis de dépravés qui se vautrent dans le luxe et le pêché. A eux aussi, on leur a dit que des menteries, comme la Prusse à ses jeunes qu’elle a envoyés pendant quatre ans et plus semer l’ malheur dans not’ belle région et tout l‘pays.

A partir de là faut pas s’étonner que les anciens éco-liers, surtout dans nos campagnes, votent

Front national. Y s’ rendent bien compte que le discours et les décisions

des soi-disant responsables politiques sont creux et mènent au malheur. L’ennui, c’est qu’ leur bulletin, loin d’être la solution, ne f ‘ra qu’aggraver les choses. Ces popu-listes vont s’en prendre encore plus à l’école et à la culture qui sont de véritables rem-

parts pour not’ sécurité ici et ailleurs…. Bonne année quand même !

Le Lucien

L’Af...FRONT ... … de 1914 au Bataclan

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Nous en voyons tant qui ne demandent que du feu, du superflu.

Nous aimerions cependant vous être utile vous qui êtes nos frères. Mais vous avez si peu de colère, vous vous contentez de si peu et répétez des choses banales lues dans le journal.

Le malheur au malheur ressemble, il est pro-fond.

Vous voulez croire aux belles promesses comme l’alouette au miroir. Nous sommes comme vous des grains de sable, ensemble

on peut s’aider. Mais qui sait si vous enten-dez nos mots ? Rien ne semble vous toucher et vous passez votre chemin sans savoir ce qui disent nos cœurs et notre raison.

Votre enfer est pourtant le nôtre, nous vivons sous le même règne et mourons dans les mêmes liens.

Vous être utile est un rêve modeste et grand, une utopie mais de celle qui améliore notre vivre ensemble.

Pascal MENOUX, avec l’aide de Jean FERRAT.