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TRAVAILLER L’ANALYSE CINEMATOGRAPHIQUE EN CLASSE * Document pédagogique d’aide à la mise en place d’une séquence d’enseignement-apprentissage liant Maîtrise de la langue et art visuel / cinéma (Cycle III) Hôtel du Nord - Marcel Carné - Décors d’Alexandre Trauner Thierry Delamotte Conseiller Pédagogique Départemental – Chargé de Mission Cinéma

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1 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

TRAVAILLER L’ANALYSE CINEMATOGRAPHIQUE EN CLASSE

* Document pédagogique d’aide à la mise en place d’une séquence d’enseignement-apprentissage liant Maîtrise de la langue et art visuel / cinéma

(Cycle III)

Hôtel du Nord - Marcel Carné - Décors d’Alexandre Trauner

Thierry Delamotte Conseiller Pédagogique Départemental – Chargé de Mission Cinéma

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2 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Présentation de l’outil « EN 1 MOT » :

La séquence proposée ci-après permet de mettre en place en classe un travail sur la problématique cinématographique de la réalisation d’un film à partir de son scénario. Elle permet aussi d’associer un tra-vail sur le récit (verbal) d’une histoire et sa traduction en image filmique.

Elle repose sur un outil pédagogique empruntable au CDDP de l’Orne «EN 1 MOT». Celui-ci a été

acquis lors de sa présentation aux 7èmes Rencontres Ornaises du Cinéma de Juin 1996 qui portaient sur « L’Adaptation ».

Le Producteur de cinéma Jean-Pierre Dupuy, présent à ces Rencontres, a imaginé et produit cet outil

pour favoriser un travail sur le 7ème art en classe. Il a proposé à Fred, dessinateur de bandes-dessinées (Philémon) d’écrire 25 petits scénarios à partir d’un mot. Réunis par thèmes (5 mots par thème et 5 thèmes au total), ces scénarios ont été confiés à 5 grands réalisateurs (un réalisateur par thème). Beaucoup d’ac-teurs ont prêté leur concours à ces réalisations. Il s’agit donc véritablement de 25 courts métrages de ciné-ma de qualité, qui offrent, compte-tenu de la durée de chacun d’eux (environ 5 minutes), la possibilité de travailler sur l’œ uvre entière (et non sur une séquence de film).

L’outil en prêt au CDDP est constitué de 5 coffrets (1 par thème). Chaque coffret contient un livret

réunissant les 5 scénarios du thème, des pistes de travail pédagogique sur le texte lui-même et une cas-sette vidéo contenant les 5 courts métrages.

- Les mots du temps (réalisation Jacques Rouffio) - Les mots de la musique (réalisation Daniel Vigne) - Les mots de l’eau (réalisation Gérard Zingg) - Les mots de l’argent (réalisation Pierre-Henri Salfati) - Les mots du voyage (réalisation Laurent Heynemann) - Les mots du ciel (réalisation Daniel Vigne)

Les objectifs du travail :

La mise en place de cette séquence de travail pédagogique alliant analyse et relation texte/images cinématographiques permet de poursuivre et d’atteindre les objectifs en Arts visuels cités en référence dans le Document d’application des nouveaux programmes « La sensibilité, l’imagination, la création / Edu-cation artististique », et notamment ceux liés à « L’image animée : cinéma et vidéo en particulier » (voir an-nexes de ce document, pages 14 et 15).

NB : On se reportera par ailleurs aux Programmes officiels de 2002 (BO n°1, 14 février 2002) à pro-pos des images (1.4 p. 42 « Parler sur des images » / 3. p. 59 « Les images » / Arts visuels, p. 88 /

Ces objectifs artistiques sont indissociables de ceux liés à la Maîtrise de la Langue. Les scénarios

fournis (1) avec les films, qui ont été mis en images (en scène) par les réalisateurs, permettent en effet de mener un travail d’analyse et de compréhension fine du texte lui-même, de solliciter le rapport du signe au sens (sollicitation de la représentation mentale), de comparer (et de débattre) de la représentation donnée par le réalisateur du texte préalable, de travailler sur la logique interne au texte (structuration du récit, connecteurs logiques) et au film (séquences, ellipses)...

La finalité filmique de ces récits en accentue l’état « descriptif ». Il permet ainsi de travailler sur les

trois états du récit : le narratif / le dialogué / le descriptif (à des fins de ré-investissement dans des situa-tions de lecture / productions écrites).

Les deux concepts d’Espace et Temps (fondamentaux dans l’image), qui permettent aux élèves de

se construire des repères, seront sollicités tout au long de la séquence de travail. Chacun de ces objectifs est précisé avant chaque séance. Enfin, ces objectifs sont à rapprocher des connaissances, capacités et attitudes du Socle commun,

notamment 1– Maîtrise de la Langue, 5 - Culture humaniste (« ..lire et utiliser différents langages, en particulier les images ); 6 - Compétences sociales et civiques (« ...être éduqué aux médias et avoir conscience de leur place et de leur influence dans la société... »).

(1) En terme d’écriture scénaristique, ces textes constituent plutôt ce que l’on appelle une « continuité dialoguée » (sorte de petite nouvelle). Une étape qui intervient après le synopsis (l’histoire résumée en quelques lignes), et avant le scénario découpé techniquement en séquences, voire en plans.

Présentation de l’outil - Objectifs

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3 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Le réalisateur : Jacques ROUFFIO est né en 1928. Il a réalisé de nombreux films dont les plus connus sont :

- Sept mort sur ordonnance (1976) - Violette et François (1977) - Le sucre (1979) - La passante du sans-souci (1982) - Mon beau-frère a tué ma sœ ur (1986) - L’état de grâce (1987) - L’Orchestre rouge (1989)

Réalisateur de la série « Les mots du Temps » : Jacques ROUFFIO Scénario : Fred Les comédiens : Maïke JANSEN - Thomas ARHAN - Sylvie GENTY - Malkolm SCRANNAGE - Francis BOUC Musique - Daniel PETIT JEAN Chef opérateur - Bernard LUTIC Décorateur- Romain DENIS

Exemple de travail pédagogique à partir du court métrage

« LE BRICOLEUR»

Coffret « LES MOTS DU TEMPS »

mot : AGE

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4 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Sur le palier d’un immeuble bourgeois, une femme accompagnée d’un petit garçon sonne à une porte.

La femme, très “bon-chic-bon-genre”,

chapeau avec voilette, gants, la quarantaine. L’enfant en costume marin, culotte courte, une dizaine d’années.

La porte s’ouvre et une femme, très “b-c-

b-g” elle aussi, la quarantaine, les accueille. - Ah! Comme je suis contente de vous

voir, chère amie. Entrez, entrez... Oh! Vous avez amené votre petit garçon ? Quelle bonne idée. Comment s’appelle-t-il déjà ?

- Albert-Jules, dit la femme en entrant. - Albert-Jules. C’est bien cela. Quel joli

prénom. Eh bien Albert-Jules va pouvoir jouer avec mon petit Léonard-André pendant que nous prendrons une tasse de thé en papotant.

Les deux femmes et le petit garçon

entrent dans le salon. I n s t a l l e z - v o u s , c h è r e a m i e .

J’accompagne le petit... Albert-Jules dans la chambre de Léonard-André et je suis à vous dans un instant.

L’hôtesse quitte la pièce avec l’enfant.

L’autre femme ôte son manteau et s’installe sur un canapé, inspectant la pièce d’un oeil critique.

La chambre du petit Léonard-André est

encombrée de jouets. Des affiches, des plans, tapissent les murs de la pièce.

L’enfant est dans un coin en train de

bricoler une construction bizarre avec une sorte de mécano relié à une machine à vapeur par des poulies qui rejoignent un petit fauteuil d’enfant.

LE BRICOLEUR (Scénario : Fred

Réalisation : Jacques Rouffio)

La mère et le petit Albert-Jules entrent dans la pièce.

- Léonard-André, je te présente Albert-Jules. C’est le fils d’une vieille amie perdue de vue pendant des années. Vous allez jouer gentiment ensemble pendant que nous prenons le thé au salon.

Léonard-André ne lève pas la tête. Il

continue à bricoler. La mère ferme doucement la porte en laissant le petit Albert-Jules au milieu de la pièce.

Albert-Jules regarde un moment

Léonard-André bricoler... - Euh... Qu’est-ce que t’es en train de

construire ? - Tu vois bien. J’fais une machine. - Une machine pour quoi faire ? - Ben une machine, quoi !... Elle est

bientôt prête... Tu veux l’essayer ? Au salon, les deux femmes papotent en

buvant du thé. - Léonard-André est étonnant. Il

s’enferme des heures dans sa chambre pour construire des machines invraisemblables. On ne sait pas à quoi elles servent, mais c’est joli...

- Il faudrait en faire un ingénieur… [Soudain, … ]

LES MOTS DU TEMPS Mot : AGE

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5 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Soudain, la porte du salon s’ouvre et un vieil homme apparaît en pleurant comme un enfant. Il est habillé en costume de marin trop court pour lui. Il regarde les deux femmes, puis se précipite dans les bras de la visiteuse sidérée. La femme a un geste de recul...

- Maman ! Maman ! pleure le

vieillard. La femme prend la tête du vieillard dans

ses mains... le regarde... - Mais... Que... Est-ce possible ? C’est...

C’est toi, Albert-Jules ? Mon petit Albert-Jules ! Mais qu’avez-vous fait, Grand Dieu ! Que s’est-il passé ? A quoi avez-vous joué ?

- Ben c’est lui, m’man, c’est Léonard-

André ! Il a inventé une machine à vieillir et il m’a demandé de l’essayer...

Le femme se lève, outrée. Elle attrape

son manteau et le vieillard, et se dirige vers la porte en lançant furieuse :

- Jamais ! Jamais plus je ne laisserai

jouer Albert-Jules avec votre fils, madame ! Adieu !

- Mais enfin, chère amie, vous savez

comment sont les enfants... La porte claque. Une autre porte s’ouvre et Léonard-

André arrive dans le salon. Sa mère le regarde avec un air de reproche :

- Léonard-André, ce n’est pas bien, mais pas bien du tout ce que tu viens de faire ! Pourquoi as-tu construit une machine à vieillir ?

- Ben... comme ça m’man... j’avais

envie, quoi...

- Hum... serais-tu capable de fabriquer une machine à rajeunir ?

- Evidemment.

- Alors tu vas me faire le plaisir de te mettre au travail immédiatement ! Une machine à rajeunir, ça m’intéresse !...

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6 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Mot: AGE - « Le bricoleur »

PROPOSITION DE TRAVAIL SUR LE TEXTE (fournies dans le document d’accompagne-ment de la cassette)

1 - Dans le texte, l'auteur qualifie de "b.c.b.g." la femme qui entre. Décrivez brièvement l'aspect physique (vêtements, allures...) du type de personnage qu'évoque cette expression:

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. 2 - Connaissez-vous dans le langage courant d'autres "personnages-types" ? Complé-

tez la liste: "baba-cool", "rond de cuir"… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

3 - Nous allons maintenant étudier les jeunes garçons. A l'aide du tableau, reporte (au stylo bleu) les mots ou groupes de mots du texte qui décrivent leurs vêtements:

4 - De la même façon, à l'aide du tableau, reporte (au stylo bleu) les mots ou groupes de mots du texte qui décrivent les deux lieux :

Albert-Jules Léonard-André

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..… … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

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SALON CHAMBRE

Ameublement

Objets

Lumière

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7 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

5 - Voici une liste d'adjectifs qualificatifs. Reliez par une flèche ceux qui conviennent le mieux à chacun des personnages. Vous pouvez aussi compléter la liste.

6 - Soulignez dans le texte les différences importantes avec le film. 7 - Retourne à tes tableaux de l’exercice 3 et 4, et écris d’une autre couleur les descrip-

tions données par le film. 8 - Coloriez en jaune les passages du texte où apparaît la musique.

9 - Entourez les adjectifs qui qualifient le mieux cette musique:

- drôle - mystérieuse - énigmatique - lancinante - orchestrée - insolite - populaire - savante

10 - Combien de temps peut durer, d'après-vous, cette histoire réellement?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

11 - Combien de temps dure le film (demande à ton maître). Que s’est-il passé?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

? ? curieux ?

? ? naïf ?

? ? poli ?

? ? sérieux ?

? ? malin ?

Albert-Jules ? ? timide ? Léonard-André

? ? vif ?

? ? maladroit ?

? ? inventif ?

? ? dominateur ?

? ? … … … … … .. ?

? ? … … … … … … .. ?

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8 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Objectifs :

Appréhender un récit verbal, déjà orienté vers sa finalité filmique, à travers : ? Ses différentes composantes (personnages, lieux, structure narrative, temps et espace de nar-ration) ? Ses états : dialogué, narratif, descriptif.

Matériel :

??Le scénario du « Bricoleur » ??Des fiches de propositions d’analyse

Déroulement : Chaque élève est invité à lire seul le scénario, puis après explications, à remplir les tableaux d’a-

nalyses. La correction en groupe permettra d’affiner la compréhension du texte (notamment le vocabulaire). ?NB : Fred mettant en jeu des codes « culturels » qui peuvent être difficiles à comprendre, on de-

vra revenir sur ces codes (Noms des personnages en rapport avec les descriptions).

*** Variables :

??Lire à haute voix : On pourra faire lire à haute voix les dialogues par des élèves en leur de-mandant d’essayer de trouver le ton que pourraient utiliser des acteurs pour jouer ces personna-ges (« expérimentation active de la voix et de ses effets (pauses, rythme, inflexions, intonations, intensité, etc.), (cycle III, p. 73). ??Jouer : On pourra éventuellement faire jouer quelques dialogues par des groupes d’élèves en leur laissant trouver la « mise en scène ». ??Écrire : On pourra ne distribuer aux élèves que la première feuille du scénario (Soudain… ). Marqué par une rupture, le récit annonce un événement. On pourra alors demander aux élèves d’écrire la suite (et la fin) de l’histoire. On pourra alors exiger un écrit qui reprend la « forme » de ce qui précède (narration, dialogue, descriptif). Dans ce cas l’enseignant choisira, soit d’attendre la projection du film pour « réserver » la surprise de la fin de l’histoire, soit travaillera sur un comparatif de textes « auteur/élève ».

??Identifier les états du récit : Si la narration est quasiment acquise, le dialogué en cours d’ac-quisition (mais souvent mal mis en forme), le descriptif reste un état peu utilisé dans les produc-tions écrites des élèves. Le sens que donnent les élèves au besoin de décrire est à travailler. On pourra demander aux élèves de « surligner » les dialogues, puis ensuite les mots, les phrases qui servent à décrire les lieux, les personnages (voir tableau analytique). Le reste, lié aux verbes d’action, constituera la narration.

DEMARCHE PEDAGOGIQUE

Analyse textes / images filmiques Support : Film « Le bricoleur » (En 1 Mot, Delphe production).

Séance 1 : Lecture du scénario « Le bricoleur » (Série les mots du temps).

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Objectifs : ??Amener les élèves à rendre « visible » par l’image, la perception qu’ils ont du texte dans l’hypothèse d’une traduction à l’écran. ??Amener les élèves à utiliser les compétences filmiques qu’ils ont acquises, et à s’interroger sur la valeur, en terme narratif, d’un cadre « image » (un plan).

Matériel :

??Le scénario du « Bricoleur » ??Des scénarimages vierges (à télécharger sur le site Ressources Cinéma)

Déroulement :

1 - Demander aux élèves d’imaginer que cette histoire soit racontée en film au cinéma ou à la télévision, ??Quelles seraient les 4 premières images que l’on verrait à l’écran (à partir du début du texte) ? ??variable : la classe peut être divisée en 2 groupes : l’un travaille à partir du début du texte, l’autre à partir de « Soudain… », soit à partir de « L’hôtesse quitte la pièce… ».

2 - Demander ensuite aux élèves d’entourer (au crayon à papier) ce que « représente » en terme de contenu textuel (ou verbal) chacune de leurs images dessinées, 3 - Mettre en place une exposition des productions et un débat. (1) Aucun élève n’a, à-priori, tort, ou raison. Le choix de « cadrage » donc de « Point de vue », est une volonté de « dire » ou de « montrer », donc un choix personnel. Il convient cependant d’amener les élèves à justifier leur choix. ?(2) A cette étape, les dessins procèdent rarement d’un choix de cadrage qui découpe l’espace (en gros plan notamment). Les dessins sont souvent des vues d’ensemble. Seuls les élèves qui travaillent sur la partie 2 du texte (« … .inspectant la pièce d’un œ il critique ») seront amenés à y réfléchir davantage.

Séance 2 : Réalisation d’un scénarimage (story-board)

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10 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Séance 3 : Projection du court métrage (divisible en deux séquences suivies)

Cette étape peut être faite sur le mode de la surprise. L’enseignant projetant le film sans annoncer par-ticulièrement de lien avec le travail précédent. Objectifs :

??Observer et comparer la relation narrative «texte/image» entre le scénario et sa représenta-tion filmique, ??Observer les choix du réalisateur (lieux, personnages, la mise en scène)

??Amorcer un travail sur l’espace et le temps filmique :

? Les choix de cadrage (cadre image : les plans) ? Le temps diégétique / Le temps réel (ellipse, séquences)

Matériel :

- La cassette du film « Le bricoleur » - Le scénario du bricoleur - Les scénarimages des élèves - Les feuilles photocopiées des valeurs de cadre (plans) et angles de prises de vue (à téléchar-ger sur le site cinéma). - Un autre scénario découpé : La Récré de Philippe Toulmet (à télécharger sur le site cinéma).

Déroulement :

1- Relation texte / image A) Visionner la cassette (Très vite certains élèves déclareront que c’est la même histoire que celle étudiée)

B) Échange oral libre à l’issue de la projection sur le film

- Le film correspond-il à ce qu’ils avaient imaginé ? (lieu, personnage, mise en scène) - Qu’est-ce qui est différent ?

C) Faire fonctionner des allers-retour scénario / film. - Revenir sur certaines images du film afin de comparer avec le scénario et/ou les ta-bleaux d’analyse des élèves : ? description des lieux, des personnages, jeu des acteurs… ? La mise en scène (noter le jeu avec les portes, qui séparent les espaces : celui des adul-

tes, propre, bien rangé et bien éclairé ; celui de l’enfant, sombre, encombré… ) ? Faire remarquer le rôle et le sens de la musique (nécessairement absent du texte et ajou-

tée par le réalisateur). ? Demander aux élèves de se rappeler de tous les sons du film (on doit retrouver la musi-

que, quel instrument?, les paroles des acteurs, et leur intonation, les autres bruits comme ceux dans la chambre). A propos de l’instrument (un tuba), quelle « connotation » induit-il? (la lourdeur, … .)

2-Temps diégétique (Temps de la narration) / Temps réel (Temps vécu) : Demander aux élèves de revenir à leur tableau d’analyse sur le temps.

A) Question : - Sur combien de temps, l’histoire racontée ici, se déroule-t-elle ? (Peut-être une heure, dans l’a-près-midi) - Signaler aux élèves que le film ne dure que 5 minutes. - Il y donc des « ruptures » de temps. Du temps que l’on n’a pas vu mais qui s’est passé. Ce sont des ellipses. Re-visionner le film en demandant aux élèves de lever la main dès qu’ils s’a-perçoivent que des temps ne se suivent pas, que des coupures de temps ont été effectuées.

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11 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

B) Retrouver ainsi les 4 grands temps de l’histoire (Devant l’immeuble – Arrivée/au salon - Dans la chambre de Léonard-André - Retour au salon). Ces grands temps de l’histoire correspondent à des séquences (unité de temps, d’action et le plus souvent de lieu).

Chacune de ces séquences fonctionnent sur un rapport de temps fréquent au cinéma (Pendant ce temps). Cela permet de lier sans brutalité les séquences les unes aux autres. NB : Les séquences sont souvent repérables dans le texte grâce aux indications fournies par les connecteurs logiques de temps ou d’espace (correspondant aux ellipses de temps ou d’espace) : Pendant ce temps, Plus tard, Le lendemain, Un peu plus loin, … C) Distribuer les premières pages du scénario de « La Récré » de Philippe Toulmet. Faire remar-quer le «découpage» en séquence et la «marque» des unités : Lieu / Temps / et action. D) Demander aux élèves, sur la base de ce modèle, de réaliser le découpage technique du « Bricoleur »

3 – L’espace de narration au cinéma : Le plan

Le plan est l’unité même de la narration au cinéma. Le point de vue qu’il donne ainsi que sa va-leur (en terme de cadre) est liée à la nécessité de « montrer », « de dire ». C’est la véritable « écriture » filmique, la base même du « langage » cinématographique. Le montage de ces plans constituant l’organisation de ce langage (une sorte de syntaxe).Cependant, même dans un plan, il y a du montage (profondeur de champ, hors-champ)…

Démarche (Couper le son de la TV) A) Demander aux élèves : « En combien de plans, la première séquence se raconte-t-elle ? » Cette première séquence se traduit en un plan. C’est donc un plan-séquence. B) Deuxième exercice : «De la même façon, vous allez compter combien de plans il y a dans la deuxième séquence » (confrontation) C) Faire dessiner le plus justement possible, en respectant la valeur de chaque élément, les 3 ou 4 premiers plans de cette séquence (procéder à un arrêt sur chaque image). NB : - Ces dessins peuvent se faire sur le même scénarimage que lors de la séance 2 (si l’on a pris le scénarimage double). - Il est très important que les élèves puissent reproduire à l’identique chacun de ses plans. Une reproduction du travail de la séquence 2 à partir d’un second film devrait ainsi les amener à se soucier et à réfléchir davantage à la valeur de cadre et du contenu de chaque plan (se reporter à l’échelle des plans) C) Demander aux élèves, en marge de chaque plan, d’écrire sa valeur (gros plan, plan moyen, etc… ). ?

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12 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Séance 4 (1ère proposition) : à partir du scénario de « La Récré » (Philippe Toulmet, 2000)

Objectifs : ? Faire ré-investir par les élèves, les notions de « Plans » ? Travail de lecture et de compréhension de texte sur un type de récit particulier : un scénario. ? Travail de repérage des états du récit : dialogué, descriptif… ? …

Matériel :

? Une cassette du film « La récré » ? Le scénario du film ? Les documents sur les plans ? Un scénarimage vierge ? Des feuilles d’analyse texte / images.

Déroulement :

? Laisser les élèves lire le texte du scénario ? Leur faire éventuellement réaliser une fiche d’analyse (en retrouvant toutes les informations textuelles fournies) ? Faire réaliser les plans possibles des séquences 15 à 19.

Séquence 4 (2nde proposition) : à partir d’un autre scénario de la série « En un mot » L’Épreuve » (Les mots de la musique)

Objectifs : ? Faire ré-investir par les élèves, les notions de « Plans » et de « séquences » ? ? Travail de lecture et de compréhension de texte sur un type de récit particulier, un scénario. ? ? Travail de repérage des états du récit : dialogué, descriptif… ? ? …

Matériel :

? ? Une cassette du film ? ? Une photocopie du scénario par élève ? ? Les documents sur les plans ? ? Un scénarimage vierge ? ? Des feuilles d’analyse texte / images.

Déroulement :

- Laisser les élèves lire le texte du scénario - Leur faire éventuellement réaliser une fiche d’analyse (en retrouvant toutes les informations textuelles fournies) - Demander aux élèves de réaliser un découpage en séquences du scénario (repérer des ellip-ses dans le texte, souvent repérables grâce aux connecteurs logiques donnés : Le lendemain, Quelque temps plus tard, … - Confrontation des résultats.

- Faire réaliser le scénarimage d’une séquence (ou d’une partie du texte), en exigeant cette fois une réflexion sur le cadre à utiliser (type de plan) et une qualité du dessin.

? Variable : On pourra là encore diviser la classe en deux voire trois groupes. Dans l’épreuve, par exemple, faire réaliser un scénarimage de 2 ou 3 plans à partir de : 1- « L’homme sort une montre de son gilet… » 2- « Un jeune homme descend du premier fiacre… . »

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13 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Documents annexes

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14 Thierry DELAMOTTE CPD TICE / Mission Cinéma– modifié Septembre 2006

Direction de l’enseignement scolaire – Bureau du contenu des enseignements – www.eduscol.education.fr/prog/

Les arts à l’école primaire Document d’application des nouveaux programmes

Les arts visuels à l’école maternelle et l’école élémentaire

L’ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE

LES ARTS VISUELS

Des arts plastiques aux arts visuels Les enseignements artistiques à l’école se sont longtemps appuyés sur la seule pratique du dessin d’observation, la copie de belles images. La « créativité » des années 70 a mis l’accent sur la démar-che et l’expérience de l’enfant ; la « pratique plastique » des années 80 a engagé l’élève dans une démarche d’action sur des matières, susceptible de modifier progressivement ses intentions et sa manière de voir. En passant des arts plastiques aux arts visuels, les pratiques opératoires de l’école (dessin, peinture, assemblage, collage, modelage… ) intègrent la photographie (analogique et numé-rique), la vidéo, les arts numériques (images fixes et images mobiles), le design, les arts décoratifs, l’architecture et le patrimoine. … /… Selon la situation les élèves sont amenés à utiliser et à combiner des moyens divers qu’ils dé-couvrent et exercent au fil des expérimentations : collage, peinture, dessin, photographie, vidéo, bri-colage, assemblage, etc. Le recours à l’ensemble des outils disponibles, des plus traditionnels aux plus récents, est à l’opposé des exercices visant à l’acquisition d’un savoir-faire dans le sens d’une technique précise et réglementée. Pour créer en « agissant sur le visible », il n’est pas demandé à l’enfant de passer au préalable par l’acquisition des règles du métier ; reproduire à son niveau cette approche académique de l’apprentissage aurait un caractère caricatural. (page 5).

Cinéma - Une œ uvre majeure du patrimoine mondial : Charlie Chaplin, Le kid (États-Unis, 1920), La ruée vers l’or (1925), ou Les temps modernes (1935). - Une adaptation littéraire : Jean Cocteau, La Belle et la bête (France, 1946). - Un western : Howard Hawks, Rio Bravo (États-Unis, 1959) ou Fred Zinneman, Le train sifflera trois fois (États-Unis, 1952). - Une comédie musicale : Stanley Donen et Gene Kelly, Chantons sous la pluie (Singin’in the rain, États-Unis, 1952). - Un film d’aventure : Fritz Lang, Les Contrebandiers de Moonfleet (Allemagne, 1955). - Un dessin animé : Paul Grimault, Le Roi et l'oiseau (France, 1980). - Une fiction contemporaine : Abbas Kiarostami, Où est la maison de mon ami ? (Iran, 1987). (Page 26)

Les programmes officiels :

Extraits du document d’application des programmes (sceren/cndp)

Les arts à l’école primaire

Document d’application des nouveaux programmes Liste d’œ uvres des références pour les arts visuels et l’écoute musicale.

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4 - L’image animée : cinéma et vidéo, en particulier Comme les autres moyens d’expression et de créa-tion, les images animées sont appréhendées à la fois à travers des productions et par une pratique de «spectateur». Elles sont introduites en reprenant un certain nombre d’éléments de l’image fixe avec ce-pendant quelques différences essentielles : le mou-vement, les angles de prises de vue, le cadrage et la lumière, le temps, le rapport entre deux images, le montage, le son (son, bruit, parole, musique). Les situations de production s’inscrivent dans le prolongement du travail sur l’image fixe. Il s’agit d’une utilisation expérimentale et occasionnelle dans laquelle l’acquisition de connaissances d’ordre technique n’est jamais une fin en soi. Ainsi la réali-sation d’un court extrait de film ne vise pas à obtenir un objet exemplaire. La qualité n’étant pas l’objectif essentiel, l’enseignant peut d’autant mieux inciter les élèves à faire des propositions personnelles, leur donner la liberté d’expérimenter et d’inventer, et leur confier la caméra si les conditions le permettent. La pratique de l’image animée doit avant tout per-mettre aux élèves de comprendre que ce moyen de création et d’expression continue d’inventer ses co-des. Tant dans le cadre de productions que lors des activités de regard, donner des « clefs » permet d’i-dentifier par exemple un type de plan, un travelling, une utilisation de la lumière, un rapport entre image et son, en envisageant leur signification par rapport à un contexte singulier. Cela ne conduit pas à définir cette fonction une fois pour toutes, indépendam-ment du contexte. Au cycle 2, les élèves racontent en images, se met-tent en scène, jouent avec la fiction et la réalité. L’enseignant donne des conseils dans le maniement de la caméra, fait observer ce qui diffère de l’image fixe dans l’enregistrement des images. Il s’attache particulièrement aux notions relatives au temps : durée, séquence, temps réel. A partir de ce que les autres perçoivent et comprennent de leur réalisation les élèves prennent conscience de choix possibles : cadrage, mise en scène, découpage, rapport son/image et du sens que construisent ces choix. L’en-seignant insiste sur la distinction réalité/fiction. A titre d’illustration - Par groupe, les élèves réalisent une très courte histoire (2 minutes) qui comporte un effet de sur-prise, de suspense. - A partir de «j’aime, je n’aime pas», chaque élève dresse une liste de situations, retient l’une d’elle pour la mettre en images. - « les couleurs de mon environnement ».

Les élèves partent à la découverte de leur envi-ronnement, caméra à la main et en réalisent un « inventaire filmé ».

Au cycle 3, les activités du cycle 2 sont reprises et développées en amenant les élèves à prendre da-vantage le spectateur en compte dès l’élaboration. Ils produisent des images pour informer, pour faire rire, pour faire réfléchir, pour émouvoir. L’enseignant donne des points d’appui pour comprendre : - le rapport entre le temps réel et le temps filmé dans différents types d’images animées (cinéma, té-lévision, clips, dessin animé, vidéo d’artiste, multimé-dia et images de jeux vidéo… ). Les élèves identifient des séquences, appréhendent ce qu’est une ellipse, un montage. Ces formes et procédés sont mis en relation avec la narration écrite et avec la bande des-sinée ; - le mouvement : le rapport entre le déplacement de personnages et les mouvements de caméra ; - le choix des angles de prises de vue et la lumière. A titre d’illustration 1) Mettre en scène une action simple : entrer dans la classe, effacer le tableau, ouvrir une fenêtre… Répé-ter cette action et la filmer de différents points de vue. 2) Réaliser l’interview filmé des habitants d’un quar-tier pour reconstruire son histoire, par l’intermédiaire de ces différents témoignages recueillis. 3) « mon école comme vous ne l’avez jamais vue ». La classe conçoit un projet de clip pour présenter l’é-cole. 4) Mise en image de textes lus ou écrits par les élè-ves décrivant les points de vue de différents person-nages.

Les activités proposées aux élèves peuvent s’ap-puyer sur les films de la liste d’œ uvres de référence. La découverte de ces œ uvres, et d’autres, dépasse le cadre des objectifs du domaine des arts visuels et constitue un moyen privilégié d’accès à d’autres cultures, en soutien de l’enseignement de la géogra-phie ou de la langue vivante. A titre d’illustration 1) Après avoir, en dessin et couleur, joué avec la lu-mière en travaillant par collages de formes décou-pées dans des matières translucides, les élèves re-gardent des extraits de films en s’intéressant plus particulièrement à l’éclairage et à la lumière. 2) Les élèves ont réalisé un court film à partir d’un extrait de texte lu. 3) Ils regardent le même texte adapté au cinéma ou à la télévision. (Page 17)

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Eléments de sémiologie de l’image Pistes d’analyse d’un film

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Éléments de sémiologie

I ) Dénotation / Connotation

La règle de base du fonctionnement de la langue s'applique tout à fait au fonctionnement de l'image. C'est donc un langage à part entière mais qui ne passe pas par le "décodage" de mots, les-quels produisent du sens, mais par la perception et l'identification d'éléments visuels (ou sonores).

Généralement, on dit que le sens est le résultat de l'association du Signifiant sur le Signifié. Ex : "La canne blanche" (signifiant) est associée à "aveugle" (signifié). La compréhension ainsi des signes fournis par l'émetteur est liée au bon rapport que feront les

récepteurs. Un bon exercice de "lecture" d'images, en classe, consiste donc à travailler sur les deux plans : 1 - dénoter (c'est à dire prélever les signifiants) 2 - connoter (associer un sens, des sens) Trop souvent, en-effet, la question de la dénotation est surdéterminée (elle se fait machinalement)

et nous allons à la connotation. Permettre d'identifier ce qui a permis le sens, c'est revenir sur la stratégie et les inférences

que nous avons faites en prélevant des éléments. Dans la langue verbale, les inférences principales sont données par l’organisation syntaxique

de la phrase : Exemple : Le chien de Pierre. « de » détermine l’appartenance (comment imager ce groupe

de mots ?) Les langues verbales marquent les opérations à effectuer pour obtenir la détermination, ce

qui n’impliquent pas l’unicité de la lecture, mais les ambiguïtés fonctionnent à l’intérieur d’un cadre strictement déterminé (voir article de François Bresson).

Dans l'image, c'est au lecteur d'assurer ces relations par une démarche, souvent induite, par

l'émetteur. Mais parfois, ces démarches lui échappent complètement.

B) Analogie / Diègèse / Fantasme

Des sémiologues, comme Michel Tardy, se sont entendus pour distinguer 3 systèmes référen-

tiels sur lesquels l'image s'appuie pour faire référence au monde et produire du sens : 1 - l'analogie : le monde est le premier référentiel de l'image et le plus fréquemment posé

comme tel. ("C'est un homme", "C'est une maison", etc.). Rarement effectuée aussi simplement, cette "lecture" doit être largement dépassée. Une image ne sera jamais le "monde". Elle n'offre qu'une repré-sentation que nous admettons trop vite. Elle réduit deux choses très importantes qui participe à notre connaissance :

- les sens (seules la vue associée ou non à l'ouïe sont concernées ce qui laisse de côté les au-tres sens qui participent largement à la perception du monde)

- et le cadre (le format d'image 4/3 voire 16/9 est largement inférieur à la perception de l'œ il hu-main).

« Les langages de l’image, quels qu’ils soient, ont tous ceci de commun de prendre au départ un

large appui sur la perception visuelle, mais celle-ci ne rend pas compte de l’intellection de toutes les données visuelles, il s’en faut de beaucoup ; mais elle assure du moins une première couche d’intelligi-bilité qui n’a aucun équivalent dans les langues » (Christian Metz)

Enfin, on entend souvent l’expression «cinéma réalité» ou «cinéma du réel», cela ne veut rien

dire. Le réel coule, il passe, il n’a pas de point de vue, pas de cadre.

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2 - La diégèse (ou narrativité) :

Ce référentiel renvoie au fait que toute image est l'expression d'un point de vue, toute image ra-conte. On dépasse donc la simple identification du contenu, pour aller vers d'autres perceptions : identi-fication du contenant (cadre, architecture de l'image, composition, ordonnancement des plans dans une séquence...), et des jeux qui s'opèrent lors du montage (ou du cadrage) entre les différents signifiants.

Même l'image la plus objective qui soit est le résultat d'un choix, même inconscient, du photogra-

phe : il donne à voir et donc à comprendre.

3 - Le fantasme : Ce troisième référentiel renvoie, comme son nom l'indique, au fait que l'image est le lieu de sollicita-

tion des affects et du jeu que chacun entretien avec son imagination. Face à une image, c'est toute no-tre "sphère" sensorielle, socioculturelle et psychologique qui est en action.

Roland Barthes, dans l’Obvie et l’Obtus (collection Poche - Seuil), dégage deux sens : le sens

« obvie » qui recouvre tout ce qui vient à moi d’une façon évidente, tout ce qui me cherche en empruntant ses lois à diverses symboliques et le second, le sens « obtus », plus diffus, plus difficilement intelligible qui semble échapper à la réalité de ce que l’on me donne à voir.

Par rapport à ces trois strates de lecture, on peut donc se poser la question : Qui décide du sens ?

Quelle part de responsabilité le récepteur a-t-il dans la compréhension d’un message?

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Un film, c’est avant tout une histoire. On peut donc analyser le récit filmique avec les modèles analy-tiques courants. Il faudra cependant se souvenir que tout dans le film est disposé pour être vu par l’œ il du spectateur, et que tout l’art du réalisateur consiste à fournir les informations par les images (et le son).

Il faudra surtout se souvenir que le cinéma est un art : l’art du montage, véritable langage cinémato-graphique (le cinéma est un langage et non une langue : ce qui différencie l’image de la langue, c’est son rapport au signe, à l’arbitraire). C’est ce montage qui assurera la continuité narrative d’une image à l’autre (les images faisant sens les unes par rapport aux autres), ce qui signifie donc qu’il faudra s’attacher sou-vent à analyser les liens, les faisceaux, entre les éléments convergents.

Enfin, on peut analyser à l’infini un film et ne jamais parvenir à tarir cette analyse (heureusement!). Aussi doit-on s’attacher à limiter le cadre de son analyse.

Analyse du récit :

Avec des enfants, l’une des entrées possibles (la première ?) dans l’analyse du film peut être l’ana-lyse de son récit. Comme tout récit, le cinéma met en jeu des personnages (au moins un), aux prises avec une intrigue dans un espace donné et dans un cadre temporel donné. Ce sont, là, les quatre composantes fondamentales du récit (proposées par les modèles analytiques de Greimas) et qui peuvent s’appliquer au récit filmique.

Personnages du film : ? Identité (nom, profession, âge… ), ? aspect physique (description), ? personnalité (ordinaire, extraordinaire, traits de caractère… ), ? rôle dans le récit (personnage principal: héros, ou personnage secondaire… ) ? Relations entre les personnages (familiales, professionnelles,… ) ? Trajectoire des acteurs dans le film (entre la situation intiale, et la situation finale par exemple) [Bien faire la différence entre acteur et personnage (fiction, réalité)]

Intrigue, structure narrative, narration du film :

? L’introduction (situation initiale): souvent le lieu où s’exposent les personnages et la situation, ? Le nœ ud : quels sont les grands moments, les scènes importantes?… ? La fin : comment le film se termine-t-il?, y a-t-il résolution du problème, la fin est-elle « ouverte »

(suite possible) ou « fermée » ? … ? Éventuellement les relations narration et montage: retrouver le découpage séquentiel, le mon-

tage (la temporalité du montage : alterné, simultané, continu, flash-back, … )

Temps du film et dans le film : ? Temps « historique » du film : à quelle époque l’histoire se déroule-t-elle? A quel moment de

l’année, de la journée... ? Est-ce un temps réaliste ou fantastique ? ? Différenciation des temps : temps du film et temps diégétique (de l’histoire) : combien de temps

dure le film et combien de temps dure l’histoire du film. ? Repérer les ellipses temporelles (temps non montré, marquant souvent les « ruptures » séquen-

tielles), Espace du film : ? Où se passe l’histoire ? Quels sont les différents espaces du film (associés ou non aux personnages) ? Le cadre image : les espaces « plans » utilisés (associés ou non aux personnages : cf. La mort

aux trousses, Roger Thornil attendant son visiteur dans la campagne) -> ?voir document échelle des plans.

Analyser un film (voir annexe Tableau analyse)

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I - Proposition de tableau d’analyse de texte et d’images cinématographiques

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