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LA MAGIE DANS L’ANTIQUITÉ SEQUENCE IV

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Page 1: SEQUENCE IV.  LE MYTHE : L'histoire de Médée se rattache à la légende des Argonautes. Quand ceux-ci débarquèrent sur le littoral du Pont, en Colchide,

LA MAGIE DANS L’ANTIQUITÉ

SEQUENCE IV

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LE MYTHE : L'histoire de Médée se rattache à la légende des Argonautes. Quand ceux-ci débarquèrent sur le littoral du Pont, en Colchide,

pour conquérir la Toison d'or, ils se heurtèrent à l'hostilité du roi Aiétès, gardien du précieux trésor. Cependant ils reçurent l'appui de Médée, la fille du

roi, qui s'était éprise de Jason. Experte en l'art de la magie, la jeune fille donna à son amant un onguent dont il devait s'enduire le corps pour se

protéger des flammes du dragon qui veillait sur la Toison d'or. Elle lui fit aussi présent d'une pierre, qu'il jeta au milieu des hommes armés, nés des

dents du dragon : aussitôt, les guerriers s'entretuèrent et le héros put s'emparer de la Toison. Pour remercier Médée, Jason lui accorda le titre

d'épouse. La magicienne s'enfuit alors avec lui, et, afin d'empêcher Aiétès de les poursuivre, elle tua et dépeça son frère Absyrtos, dont elle sema les membres sanglants sur la mer. Parvenue à Iolcos en Thessalie et reçue en grande pompe, par amour pour Jason, elle incita les filles de Pélias qui avait usurpé le trône d’Aeson (le père de Jason), à tuer leur père, sous prétexte de le rajeunir en le découpant en morceaux et en le jetant dans un chaudron

d'eau bouillante. Puis, chassés par Acaste, le fils de Pélias, les deux époux se réfugièrent à Corinthe, où Médée donna le jour à deux fils, Phérès et

Merméros. Au bout de quelques années de bonheur, Jason abandonna Médée pour Créüse, la fille de Créon, roi de Corinthe. Répudiée et bafouée,

Médée médita une vengeance exemplaire. Elle offrit à Créüse une tunique qui brûla le corps de la jeune épousée et incendia le palais ; puis elle égorgea

ses propres enfants. Après ces crimes, elle s'enfuit à Athènes sur un char attelé par deux dragons

ailés, et épousa le roi Egée, dont elle eut un fils. Elle tente de tuer Thésée.

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Séance 1: Médée

•LE CRATERE Ce cratère atteste de la popularité de la

légende de Médée : on la voit représentée dans le costume

traditionnel de la « barbare » orientale (costume bigarré, grande tiare),

conduisant le char tiré par deux serpents-dragons fabuleux que son grand-père, le Soleil, lui a envoyés pour fuir Corinthe après ses monstrueux assassinats.

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Questions à copier 1/ traduire les éléments en gras dans le texte 2/ quelles différentes étapes de la

préparation sont évoquées? 3/ quels éléments font partie de cette

préparation? Quel est leur point commun? 4/ quel mot générique désigne les fléaux?

D’où viennent-ils? 4/ Comment est désignée la sorcière? 5/ Quelle image est donnée de Médée?

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TRADUCTION MEDEE

1. Traduction des passages en gras : « Elle déploie toutes ses ressources » - « Après qu’elle a évoqué toute la race des serpents-dragons,

elle amasse en un seul tas les produits d’une funeste moisson : […]

« elle choisit les herbes mortelles, elle fait sortir le venin des serpents ».

2. Médée commence par exposer tout son matériel, puis elle prépare sa cérémonie, invoque tous les fléaux et monstres de l’univers, amasse ses ingrédients, les mélange pour faire sa potion magique, enfi n complète la préparation en prononçant des formules magiques.

3. Le nom pestes (pestis, pestis, f., maladie contagieuse, fl éau, cause de ruine) désigne les divers fl éaux

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3/ Ces fléaux proviennent des régions extrêmes de l’orbis terrarum.

L’Afrique et l’Asie ( montagne de Taurus, très froid)

Médée prépare un venenum : un breuvage à base

d’ingrédients magiques Ces ingrédients sont : …………………………….. ……………………………………………………….. …………………………………………………………

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SOLUTION des « herbes mortelles » (mortifera gramina), du « venin de serpents » (serpentium

saniem), un « cœur de hibou » (cor bubonis) les « viscères arrachés à une chouette

vivante » (raucae strigis exsecta vivae viscera).

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QUESTION 5 L’expression scelerum artifex (« l’experte en crimes

») désigne Médée au vers 14.

On voit les talents redoutables de la magicienne (artifex signifi e « celui qui pratique un art et/ou un métier ») tournés vers le crime ( scelus)

La nourrice trace un portrait terrifiant de Médée : une femme froide et déterminée qui prépare sa vengeance ; en effet, elle va empoisonner la robe de mariage qu’elle fait porter à sa rivale, la fille du roi de Corinthe, que Jason s’apprête à épouser.

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LES TABLETTES DE DEFIXION

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TABLETTE DE DEFIXION

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LA TABLETTE DE DEFIXION « Le mariage et l'union de Thétima et de Dionysophon, je les

inscris pour les maudire ainsi que l'union de Dionysophon avec toutes les autres femmes, avec les veuves, avec les vierges, mais surtout avec Thétima ; et je les confie à Makron et aux autres divinités. Et quand moi j'aurai déterré cette tablette, que je l'aurai déroulée et qu'à nouveau je l'aurai lue, qu'alors seulement Dionysophon prenne femme, mais pas avant. Qu'il ne prenne en effet pas d'autre femme que moi. Puissè-je moi vieillir auprès de Dionysophon et aucune autre. C'est en suppliante que je viens à vous ; prenez en pitié [Phil?]a, dieux chéris, car je suis une pauvre femme sans aucun ami. Mais, pour moi, veillez à ce que cela ne se produise pas et que Thétima meure de male mort… le mien ; quant à moi, puissè-je connaître bonheur et félicité. »

La découverte de la tablette enroulée et enfouie dans une tombe montre que les vœux de la femme anonyme qui la fit réaliser ne furent pas exaucés.

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Texte original Traduction

PRIMA AEMILIA NARCISSIAGATQVIDQVID CONABITVR QVIDQVID AGETSVUMSITOMNIA ILLI INVER

SIC ILLA NVNCQVAMQVICQVAM FLORESCATAMENTITA SVRGATAMENTITA SVAS RES AGATQVIDQVID SVRGET OMNIA INTERVERSVM SVRGAT PRIMA NARCISSIAGA<T>COMO HAEC CARTANVNCQVAM FLORESCET

Tout ce que Prima Æmilia,l'aimée de Narcisse, entre-prendra, tout ce qu'elle peut bien faire,Que tout celatourne court.

Ainsi que jamais ce qu'ellepuisse faire ne réussisse,Que l'égarement barre la route,Que le mensonge s'oppose à ses projets.Que tout ce qui advienneLui soit contraire.Pour la Prima de Narcisse,Puisse ce billet faireQue jamais rien ne lui réussisse.

Une des effigies magiques mises au jour.

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Piqûres d'épingle dans la région du cœur. agression symbolique censée déchaîner un sort contre la personne visée, le plus souvent pour détourner l'amour. L'une des figurines a été cassée en deux, et les morceaux tordus l'un autour de l'autre.sur la plus grosse des deux figurines on a retrouvé une feuille de plomb qui devait désigner sans ambiguïté la victime à la déesse 

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Les stryges

Les stryges ou striges (du grec strigx, « oiseau de nuit ») sont des démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, qui poussent des cris perçants. Dans l'Antiquité romaine (les premiers textes portant sur le sujet ont en effet été écrits en latin et semblent se référer à une ancienne croyance populaire).

Les stryges s'en prennent essentiellement aux nouveau-nés, elles sucent leur sang, elles les enlèvent de leurs serres crochues... Elles sont pour cela souvent confondues avec les vampires.

Elles sont également associées aux cimetières. Selon Pline l'Ancien , elles empoisonnaient les enfants avec leur lait.

Le mot « strige » servit aussi d'injure dans le monde romain. La déesse Carna, qui veillait sur les gonds des portes des maisons, avait pour fonction d'écarter ces monstres grâce à des incantations magiques.

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Les stryges Les Saxons étaient convaincus que les stryges mangeaient ou suçaient le sang

des vivants ; et que pour s'en préserver, il fallait à tout prix brûler celles qu'ils avaient surprises, et en manger la chair.

Chez les arabes, la stryge prend le nom goule et se repait de la chair corrompue des cadavres.

Pétrone dans son SatIricon les montre dérobant les cadavres des jeunes hommes et les remplaçant par des mannequins de paille : « Les Striges avaient volé l’enfant et avaient mis à sa place une marionnette de paille. »

Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle décrit une croyance populaire : « Je considère en effet comme une fable ce qu’on dit des Striges : qu’elles traient

le lait de leurs mamelles entre les lèvres des enfants. [...] Strige est une injure déjà ancienne, mais je ne puis déterminer quel est cet oiseau »

Par ailleurs, une loi salique remontant au IVe siècle et attribuée à un ancêtre de Clovis indique que : « Si quelqu'un a traité à voix haute une femme de stryge ou de prostituée sans pouvoir le prouver, il sera condamné à une amende de 2 500 deniers... Si une stryge a dévoré un homme et qu'elle en est convaincue, elle sera condamnée à payer 8 000 deniers. »

Charlemagne, chrétien qui ne croyait pas aux esprits maléfiques, condamna à mort, dans ses capitulaires, les Saxons qui avaient fait brûler des personnes, hommes ou femmes, accusées d'être stryges.

Dans la série télévisée Supernatural, ce sont généralement de vieilles sorcières qui absorbent l'énergie vitale de leurs victimes. Elles préfèrent les enfants. Cela leur permet de rester en vie plus longtemps. Elles ne peuvent être tuées que pendant qu'elles se nourrissent

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Les stryges

Ovide au livre VI des Fastes écrit pour la fête de CARNA ( au mois de juin)

TRADUIRE Sunt avidae volucres , grande caput , stantes

oculi , rosta apta rapinis; canities pennis, unguibus hamus inest.

Nocte uolant puerosque petunt nutricis egentes, et uitiant cunis corpora rapta suis Causa quod horrenda stridere nocte solent, hoc nomen strigae.

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Les stryges

Suite – « Ces oiseaux donc, soit qu'ils se reproduisent entre eux, soit qu'un charme puissant les crée, et qu'on ne doive y voir que de vieilles femmes, métamorphosées par un chant , viennent s'abattre sur le berceau de Procas. L'enfant, né seulement depuis cinq jours, offrait à leurs appétits féroces une proie succulente

Leurs langues avides épuisent cette tendre poitrine; l'infortunée victime ne peut implorer du secours que par ses vagissements; la nourrice effrayée accourt à cette voix qui l'appelle, et trouve son nourrisson les joues déchirées par des serres acérées. Que faire? Son visage avait la couleur que prennent les feuilles qui tardent à tomber et que flétrit le retour de l'hiver «