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Beaux livres Anciens et Modernes

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100, rue du Faubourg-Saint-Honoré

75008 Paris

Tél. : 01 42 66 68 32 - Fax : 01 42 66 25 60

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© 2001 - Librairie Lardanchet

Un détail du n° 37 est reproduit en couverture

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Beaux livres

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1. ALAIN-FOURNIER (H.). Le Grand Meaulnes. Paris, Emile-Paul Frères, 1913, in-12, maroquin janséniste vert, dos à nerfs pincés, doublure et gardes de box tilleul, couverture et dos tilleul, tranches dorées sur témoins, chemise, étui (P.L. Martin).

Edition originale.

Jusqu’en 1913 Alain-Fournier est un auteur presque inconnu, qui a seulement publié quelques essais et contes dans diverses revues.C’est à partir d’évènements vécus et de souvenirs d’enfance qu’il construit le Grand Meaulnes, roman baigné dans une atmosphère de rêve.Bien que l’Académie Goncourt lui refusa son prix, l’attribuant à Max Elder, l’ouvrage fut salué pour sa nou-veauté et connut de nombreux admirateurs, dont Rachilde, qui s’indigna de ce verdict. En réponse, elle publia un plaidoyer en faveur d’Alain-Fournier, dans le Mercure de France du 16 décembre 1913.

L’un des vingt exemplaires sur papier de Hollande.

Reliure de P.L. Martin d’une parfaite exécution.

2. ALAIN-FOURNIER (H.). Le Grand Meaulnes. Paris, Emile-Paul Frères, 1913, in-12, broché, couverture, chemise, étui.

Edition originale.

Exemplaire de premier tirage.

Condition parfaite.

3. BELLIN (J. N.). Description géographique des isles Antilles possédées par les anglais. Sçavoir la Jamaique, la Barbade, Antigue, Montserrat, S. Christophe, Nieves, l’Anguille, et les Vierges, isles Lucayes et Bermudes. Pour joindre aux cartes de ces isles qui ont été dressées au dépost des cartes et plans de la marine. Pour le service des vaisseaux du roy… A Paris, de l’imprimerie Didot, 1768, in-4°, maroquin rouge, dentelle dorée autour des plats avec attributs militaires en angles, armes mosaïquées au centre, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque).

Edition originale de ce pilote, commandé sur ordre du marquis de Massiac, secrétaire d’état au département de la marine.

La création en 1720 d’un « Dépot légal des cartes et plans, journaux et mémoires concernant la navigation », futur Service Hydrographique de la Marine, la naissance en 1752 d’une Académie de Marine, société de pensée où se rassemblaient astronomes, hydrographes et marins, l’évolution des techniques de navigation, avec notam-ment les horloges marines de Le Roy et Harrison qui permirent de déterminer avec exactitude la longitude du lieu ou l’on se trouvait, et enfin l’amélioration de la formation des officiers de marine, concoururent au grand rayonnement de la France dans le domaine de la cartographie.

Bellin (1703-1772), membre du Dépôt, fut l’un de ses plus célébres hydrographes avec Jean-Nicolas Buache de la Neuville et Charles François Beautemps-Beaupré. Leurs travaux consistaient à archiver les meilleures cartes existantes et à superviser l’établissement des nouvelles, complétées à l’aide des journaux de navigation et des mémoires rapportés par les navigateurs, ces derniers n’ayant pas le droit de les conserver. Devant cette somme d’informations, le Dépôt développa donc assez tôt une activité éditoriale en imprimant et vendant cartes et atlas intitulés Neptunes ou Pilotes. Ainsi Bellin commença à publier les recueils de l’Hydro-graphie française, puis en 1764 son Petit Atlas Maritime, considéré comme un chef-d’oeuvre de clarté et de précision, et des Pilotes décrivant la Guyane, les Antilles françaises et anglaises, le Golf de Venise, la Corse, …

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Un titre gravé par Choffard, 13 cartes dont certaines sont ici aux contours aquarellés, 8 vues et un plan illustrent l’ouvrage.

Prestigieux exemplaire aux armes du marquis de la Croix de Castries (1721-1801) qui fut nommé secrétaire d’état au département de la Marine et ministre d’Etat en octobre 1780.

A sa prise de fonction, il mit l’accent sur la formation scientifique des officiers de marine.

Phillips, A list of geographical atlases in the Library of Congrès, 3940 ; Tooley, Maps and Map-Makers, p. 44 ; Polak, 589 ; Sabin, 1-2, 4553 ; Olivier, 777.

4. BELON (P.). L’histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions & naïfs portraicts retirez du naturel : escrite en sept livres. Paris, Corrozet, 1555, in-folio (333 x 214 mm.), vélin ivoire cordé, dos lisse, tranches mouchetées (reliure du XVIIIe siècle).

Edition originale du premier livre consacré exclusivement aux oiseaux.

Partagée entre les libraires Cavellat et Corrozet, en raison du coût élevé des gravures sur bois, cette impression s’inscrit dans la vague des publications traitant des animaux, des années 1550-1560, décennie où la zoologie prend son essor, quelque vingt ans après la botanique.Par opposition aux ouvrages antérieurs, ces livres accordent une place importante à l’image ; ils étaient destinés à être autant regardés que lus.

Belon s’est attaché à classer ici les oiseaux d’après leur morphologie et leur mode de vie, dressant ainsi 158 portraits d’oiseaux, établis à partir d’observations effectuées lors de ses nombreux voyages. Il tente ainsi d’identifier et de décrire les diverses espèces connues. Cet essai de classification ainsi que l’iconographie, feront référence jusqu’à l’époque de Linné.

Dans son Epistre au Lecteur, l’auteur dit avoir confié l’illustration au peintre Pierre Gourdet et à d’autres artis-tes, restés anonymes. Ces 158 bois gravés forment la première suite d’images scientifiques d’oiseaux.Le reste du cycle iconographique consiste en un portrait de l’auteur et une gravure, célèbre, représentant en vis à vis un squelette d’homme et celui d’un oiseau, qui fut hâtivement analysée comme le début de l’anatomie comparée.

Selon Ohls des Marais, six des figures ainsi que le portrait de Belon ont été interprétés par le lorrain Claude Woeiriot.

L’un des rares exemplaires dont les bois ont été finement coloriés à l’époque.

Provenance : mention manuscrite sur la page de titre, non identifiée.

Ronsil, Ornithologie française, n°189 (quelques exemplaires furent enluminés à l’époque) ; Anker, Bird books and bird art, p. 9-10 ; Nissen, Die illustrierten Vogel-Bücher, n°86 ; Thiébaud, p. 65 ; Norman, I, 180 ; Renouard, Imprimeur & Libraires Parisiens du XVIe siècle, fascicule Cavellat, n°80 ; Harvard, French Books, n°30 ; J. Ceard, “Pierre Belon zoologiste”, Actes du colloque Renaissance-Classicisme du Maine, p.129-140 ; L. Pinon, Livres de Zoologie de la Renaissance, n°21 ; Schlup, Grands livres d’oiseaux illustrés de la Renaissance au XIXe siècle, pp. 35-41.

5. BOSSUET (J.-B.). Recueïl d’oraisons funèbres... A Paris, Veuve de Sébastien Mabre-Cramoisy, 1689, in-12, maroquin havane, filets dorés autour des plats avec fleurons aux angles, au centre large motif doré, dos à nerfs orné, doublure de maroquin rouge sertie d’une large dentelle dorée, tranches dorées sur marbrure, étui (Chambolle-Duru).

Edition originale collective des 6 grandes oraisons funèbres de Bossuet : Henriette de France, reine d’Angle-terre ; Henriette Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans ; Marie-Thérèse d’Autriche, reine de France ; Anne de Gonzague, princesse Palatine ; Michel Le Tellier, chancelier de Farnce ; Louis de Bourbon, prince de Condé, dit le grand Condé.

Exemplaire de qualité dans une reliure doublée du dix-neuvième siècle de Chambolle-Duru.

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6. BOUTEILLE (H.). Ornithologie du Dauphiné ou description des oiseaux observés dans le département de l’Isère, de la Drome, des Hautes-Alpes et les contrées voisines. Grenoble, H. Bouteille, 1843, 2 vol. in-4°, maroquin vert, dentelle de fers rocailles autour des plats, chiffre au centre, dos lisses ornés de même, tranches dorées (reliure de l’épo-que).

Edition originale et premier tirage.

72 lithographies en noir de Pégéron d’après Cassien représentant 300 sujets.

« Une des plus intéressantes parmi les faunes locales est certainement l’Ornithologie du Dauphiné… d’Hyppo-lyte Bouteille et de Labatie avec des figures dues au “crayon tout à la fois si pur et d’une expression si suave” du dauphinois Victor Cassien. » (Ronsil).

L’un des rares exemplaires dont les lithographies ont été tirées sur Chine appliqué, tirage non-mentionné par les bibliographies spécialisées.

Elégantes reliures de l’époque. Mors et coiffes très légèrement épidermés.

Provenance : chiffre et cachet à froid non identifiés.

Ripley and Scribner, Ornithological Books in the Yale Library, p. 37 ; Ronsil, Bibliographie ornithologique française, T.I, 361 ; Ronsil, L’Art français dans le livre d’oiseaux, p. 67 ; Perret, Guide des livres sur la mon-tagne et l’alpinisme, II, 667.

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7. [...]. CALLOTTO RESUSCITATO. Dwergen tooneel of geschakelde samenspraak van des zelfs personagien - Le monde plein de fols, ou le theatre des nains enrichi d’un discours chêné de leurs personnages. [Amsterdam, Wilhelm Engelbert Koning, circa 1716-1720], 4 parties en un vol. in-folio (366 x 230 mm) de 78 planches, veau granité, roulettes d’encadrement avec fleurons dorés aux angles, au centre grande composition circulaire de fers dorés pleins et au pointillé, dos à nerfs orné, tranches marbrées (reliure de l’époque).

Edition trilingue hollandaise, la plus complète et la plus recherchée, de ce recueil de figures grotesques mettant en scène des nains interprétant chacun un rôle social. Ces figures sont accompagnées d’un texte gravé, hollan-dais, français et allemand.

La suite, distribuée selon quatre parties, s’ouvre sur un frontispice suivi de 29 planches chiffrées [A], B-E, 1-24, puis une page de titre et 29 planches numérotés 25-50 et A-C, une troisième partie composée de 12 planches représentant les mois de l’année, et une dernière formée de 6 planches, numérotées 1-6.

La plupart des sujets sont dûs à Isidore Cooridon Fidelle. Il s’agit en réalité de Jacob Folkema (Dokkum, 1692-Amsterdam, 1767), le frère d’Anna, et dont les dessins furent interprétés principalement par Pieter van Buysen, Joost van Sassen, Andries van Buysen, Fopje Folkema, Isak Ledeboer, J. Keyser et Anna Folkema.

Chaque représentation est contenue dans un encadrement formé d’entrelacs et de personnages grotesques, que l’on doit à Arnold Nagtegaal, J. Ch. Fillish, J. Folkema et E. Koning. On en dénombre 27, certains répétés plusieurs fois.

L’ensemble est inspiré d’une suite anonyme allemande Il Callotto resuscita oder neü eingerichts Zwerchen Cabinet, publiée vers 1710-1715 à Augsbourg. Formée d’un titre et de 49 planches, elle connut deux tirages, l’un de format in-8° sans encadrement, l’autre in-4° avec encadrement. On l’attribue à l’artiste Elias Bäck qui a repris l’idée des nains des compositions de Jacques Callot, notamment de la suite des Varie figure Gobbi, publiée à l’occasion des fêtes organisées à Florence le 6 juillet 1612. En ajoutant un cadre à ses représentations, Elias Bäck introduisit une nouvelle dimension, celle du théâtre, et plus particulièrement celle du théâtre ambulant de marionnettes.L’ idée de théâtre est reprise dans la légende hollandaise imprimée en bas du frontispice. Elle nous enseigne que ce théâtre peut-être vu comme une esquisse du monde et que pour oublier le malaise qui s’en dégage, mieux vaut en rire.

Ces planches connurent un large succès et servirent de modèles aux modeleurs et peintres des manufactures de porcelaine, de céramique et de faïence, ainsi qu’aux sculpteurs de nains de jardins, statuettes de pierre qui peuplaient les jardins de l’époque rococco.

Belles épreuves, grandes de marges. Les légendes des planches 2 à 7 sont seulement en hollandais ce qui lais-serait envisager l’existence d’une édition uniquement destinée à un public hollandais.Pièce de titre refaite.

Brunet, Manuel du Libraire et de l’Amateur de livres, col. 722-723 ; Cohen de Ricci, 722-723 ; Lipperheide, 3548-3550 ; Muller, de Nederlandsche geschiedenis in platen…, n°3695-3695a ; Günter Böhmer, … Le monde renversé, Morale et nonsens dans l’imagerie satirique, 1984-85, n°42.

8. [CHATEAUBRIAND (F.-R., de)]. Congrès de Vérone. Guerre d’Espagne. Négociations : Colonies espagnoles. Paris, Delloye, Leipzig, chez Brockhaus et Aveniarus, 1838, 2 vol. in-8°, demi-veau glacé bleu nuit, dos à nerfs ornés de fleurons et palettes dorées, tranches mouchetées (Thouvenin).

Edition originale.

Chateaubriand relate les évènements de 1822 à 1824 auxquels il fut mêlé, en tant que délégué au Congrès puis ministre des Affaires étrangères. L’ouvrage renferme par ailleurs les célèbres pages sur Waterloo, les portraits de Louis XVIII et du tsar Alexandre, la dernière visite à Charles X…

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Tiré à cinq mille exemplaires, l’ouvrage ne se vendit qu’à trois mille « en raison de l’indifférence du public et de l’hostilité de la critique, choquée de cette façon de battre monnaie avec des archives officielles et heurtée par le ton du livre » (Diesbach, 530).

Splendide exemplaire à très grandes marges, bien complet de la liste des souscripteurs aux Mémoires d’outre-tombe, dans d’élégantes reliures signées de l’époque.

Provenance : Chalvet.

9. CAROSO (F.). Il Ballarino. Venise, F. Ziletti, 1581, in-4°, veau fauve marbré, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure du XVIIIe siècle).

Edition originale du premier traité imprimé sur l’art des danses de société.

Dédié à la célèbre et scandaleuse Bianca Capello, grande duchesse de Toscane, l’ouvrage témoigne de l’épa-nouissement de la danse italienne qui a essaimé sur toute l’Europe par l’intermédiaire de ses Maîtres. L’auteur posa ici les nouvelles règles de la danse.

Fabritio Caroso (av. 1527 - ap. 1605), danseur, compositeur, théoricien et maître à danser, vécut et travailla principalement à Rome sous la protection des Caetani. Mais il se produisit également devant les Médicis, Farnese, Gonzague, d’Este, Sforza… Caroso fut si célèbre que Le Tasse lui composa un sonnet.

Comme les précédents traités, que l’on connait uniquement sous forme de manuscrits, Il Ballarino comporte deux parties, l’une concerne les principes et la technique, l’autre décrit un certain nombre de danses.

Ainsi Caroso répertorie 50 pas, la révérence, la cabriole, l’entrechat, la pirouette… Cette nomenclature, qui sera reprise et complétée par Negri, témoigne du haut niveau atteint par cette discipline où à des pas à terre compli-qués, rapides, s’ajoutent des sauts en tout genre.L’auteur n’omet pas les rythmes, qu’il semble désigner à travers certaines danses : pavaniglia (pavane) pour les formes lentes, gagliarde (gaillarde), tordiglioni (tordion) et canarie pour les rapides.La seconde partie passe en revue 81 danses dont Caroso en est le plus souvent l’auteur. Chaque danse, dédiée à une noble Dame (duchesse de Mantoue, d’Urbun, de Gonzague…), fait l’objet d’une description suivie de sa musique avec tablature pour luth. Cinquante et une sont désignées sous le terme de balletto et vingt et une sous celui de cascarda. Toutes ces danses se font à un ou plusieurs couples, par opposition aux balli du quinzième siècle. Le couple est devenu la cellule de base obligatoire : plus de fantaisie dans le nombre de participants.

Importante illustration, en premier tirage, comportant 22 figures, à pleine page, certaines répétées, et un portrait de l’auteur alors âgé de 46 ans ; elle est due à un élève de Carache, Giacomo Franco.Les figures représentent la position de départ des danseurs. Ces positions, étant connues à un nombre limité, ont contraint l’éditeur à les répéter.

Outre leur intérêt chorégraphique, elles constituent un document intéressant pour l’histoire du costume. Finis les vêtements légers, les hommes ont des pourpoints rigides bombant la poitrine, des culottes ou hauts de chausses gonflées, des capes et ils portent l’épée.Les femmes ont des robes jusqu’à terre, une de dessous et une de dessus, ouverte devant pour laisser voir l’autre, les bras étant couverts par la robe de dessous, l’ensemble donnant une silhouette en cône.

Séduisant exemplaire d’un ouvrage rare en belle condition, dans une reliure française du dix-huitième siècle.La page de titre porte la marque d’imprimeur de Ziletti.Un mors fendillé sur la moitié du caisson supérieur.

Provenances : Mention manuscrite d’achat au bas du titre, de l’année même de la publication du livre, accom-pagnée de l’inscription Bon (B) ; Dr. Güttler (?) dont la marque de collection est frappée au verso du premier feuillet de garde ; comtesse de Chambure (Cat., 26 mai 1993, n°194).

Beaumont (C.W.), A Bibliography of Dancing, p. 24 ; Gamba, 1294 ; Mortimer, Italian 16 th Century books, I, 106 ; G; Prudhommeau, Histoire de la danse, II, p. 29-43 ; Sutton (J.), International Dictionnary of Ballet, Vol. I, p.237-239 ; Library of Congress, An American Ballroom Companion, Dance Instruction Manual, Ca. 1490-1920, Caroso ; Lugt, 2807b.

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10. [CHAGALL (M.)]. Bible. Paris, Tériade, 1956, 2 vol. in-folio, maroquin noir, plats ornés d’un décor formant une gerbe d’eau mosaïquée de box rouge, violet, jaune, tilleul, dos lisses ornés en long du titre de l’ouvrage, doublure et gardes de daim rouge et violet, cou-verture et dos, tranches dorées, chemise, étui (Renée Haas, 1972).

105 eaux-fortes originales de Marc Chagall.

Après les Fables, le peintre conçut un projet monumental avec Vollard : l’illustration de l’Ancien Testament, de la Genèse aux Prophètes. Mécontent de ses premières tentatives, Chagall, en février 1937, se rendit en Palestine et en Syrie afin d’y trouver l’inspiration nécessaire pour l’illustration des textes sacrés, il en résulta un profond choc qui influença toute son oeuvre.

A la mort de Vollard en 1939, soixante-six cuivres étaient achevés, et trente-neuf autres ébauchés. Le peintre les reprit en 1952 et publia le livre avec Tériade en 1956, Ida Chagall ayant fait le choix des passages du Texte Sacré.

Bien que le travail du peintre s’étende sur une vingtaine d’années, il s’en dégage une très grande unité, celle de la tradition et de l’intensité bibliques elles-mêmes, et une extrême limpidité, rendue par l’usage du vernis trans-parent et du travail au papier de verre.

Tirage à 295 exemplaires, tous sur papier Montval et signés par Chagall.

Le mouvement du décor des reliures de Renée Haas suggère l’écartement des eaux au passage du peuple de Moïse.La maquette des reliures a été conservée et reliée en fin de chaque volume.

Pour parfaire l’exemplaire, son premier propriétaire a fait relier par Renée Haas le texte, les lithographies ori-ginales et les héliogravures des numéros 33-34 et 37-38 de la revue “Verve”, publiés en 1956 et 1960, et titrés respectivement Bible et Dessins pour la Bible. Les 43 lithographies en couleurs et les 35 en noir, sont contre-collées ici sur des feuillets de papier vélin au format in-folio montés sur onglets, le texte et les héliogravures ont été conservés dans leur format d’origine. Ces deux volumes sont en demi-maroquin noir à bandes.

Exemplaire intéressant, réunissant pratiquement l’ensemble de l’iconographie biblique de Marc Chagall publiée en livre.

Marc Chagall, Les Livres illustrés, n°29 ; Hommage à Marc Chagall, Centre national d’art contemporain, pp. 90-94 ; Sorlier, Le livre des livres de Marc Chagall, p. 62 ; Chapon, Le Peintre et le livre, pp. 224-225.

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10 - Chagall. bible.

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11. CONSTANT (B.). Adolphe… Paris-Londres, Treuttel et Würtz-Colburn, 1816, in-12, demi-veau blond, dos lisse orné, tranches jaunes (reliure de l’époque).

Première édition parisienne.

Rédigé entre 1806 et 1810, ce roman d’analyse psychologique ne fut publié qu’en 1816 lors de l’exil de l’auteur à Londres. Il a pour trame la tumultueuse relation qui liait Benjamin Constant avec Madame de Staël, et met au jour ce mal dont souffrait l’auteur, son impuissance d’aimer.

Exemplaire du premier état, dans une délicate reliure de l’époque.

C.P. Courtney, A Bibliography of Editions of the writtings of Benjamin Constant to 1833, 18b ; Bibliothèque nationale, Benjamin Constant, n°196.

12. CORBIERE (T.). Les Amours jaunes. Paris, Glady Frères, 1873, in-12, demi-maroquin citron à coins, dos à nerfs, couverture et dos, tête dorée, non rogné (Semet & Plumelle).

Edition originale.

Un autoportrait gravé à l’eau-forte, en frontispice.

En 1884, dans les Poètes Maudits, Verlaine révéla cette oeuvre, qui était passée totalement inaperçue lors de sa parution.Son amour de la mer, la souffrance que lui infligèrent son physique et sa surdité éclatent dans ses poèmes qui semblent-être guidés par des associations visuelles, ou les surréalistes ont cru reconnaître les premiers essais d’écriture automatique.

Exemplaire de qualité, dont la couverture est en belle condition.

13. CUVIER (G.). Recherches sur les ossemens fossiles de quadrupèdes, où l’on rétablit les caractères de plusieurs espèces d’animaux que les révolutions du globe paraissent avoir détruites… Paris, Deterville, 1812, 4 vol. in-4°, veau moucheté, chainettes dorées autour des plats, dos lisses ornés alternativement d’un fleuron doré et d’un treillis à fond étoilé, tranches marbrées (reliure de l’époque).

Edition originale de ce texte fondateur de la paléontologie des vertébrés.

Georges Cuvier (1769-1832) s’est intéressé très tôt aux fossiles. Entre 1795, date de son arrivée à Paris, et 1812, il écrivit un certain nombre d’articles sur les restes fossiles qu’il publia notamment dans les Annales du Museum. En 1812, il a réuni toutes ces études, pour les éditer en volume sous le titre que l’on connait, Recherche sur les ossements fossiles de quadrupèdes… Il fit précéder ce texte par un Discours préliminaire dans lequel il livra ses idées sur les divers bouleversements que connut la terre.

Traduit dans plusieurs langues du fait de son grand succès, ce discours fit l’objet de rééditions séparées sous le titre Discours sur les révolutions de la surface du globe.

154 planches hors-texte et une grande carte dépliante.

Bel exemplaire habillé d’une élégante reliure. Bien que non signée, elle est attribuable à Courteval, praticien ayant exercé de 1796 à 1836. Petite mouillure en marge du T.IV, affectant principalement les cahiers cen-traux.

Provenance : Ex-libris du Marquis d’Esterno. Né en 1770, il s’illustra en qualité d’aide-de-camp de Jérome Bonaparte qu’il accompagna en Westphalie. Il décéda en 1822 à Paris, après avoir été député libéral de l’Aisne en 1820.

D.S.B., 3 & 4, pp. 520-528 ; Printing and the mind of man, 276 ; Horblit, 206 ; L. Goulven, En Français dans le texte, n°224 ; Ward & Carozzi, 566 ; Woelmont de Brumagne, Notices généalogiques, Première Série, 1923, p. 190.

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14. DAUDET (A.). Lettres de mon moulin. Paris, Hetzel, s.d. [1869], in-12, demi-veau bleu, dos à nerfs, tranches mouchetées (reliure de l’époque).

Véritable édition originale de ce recueil de lettres, traitées comme des chroniques. Elles firent l’objet de pré-publication dans la presse entre août 1866 et octobre 1869. Il n’y a pas eu de tirage sur grand papier.Le recueil contient certains des textes les plus célèbres de l’auteur : La chèvre de monsieur Seguin, L’Arlésienne, Le curé de Cucugnan,…

Bel exemplaire.Une petite tache discrète en queue du dos.

Provenance : Dirkx (Cat., 1981, n°180).

15. DEBORD (G.-E.). Mémoires. Structures portantes d’Asper Jorn. Copenhague, Permild & Rosengreen pour l’Internationale Situationniste, 1959 (décembre 1958), in-4°, broché, couverture rigide en papier de verre.

Edition originale, imprimée en lithographie.

50 pages de texte et d’images dispersées, ornées de structures portantes d’Asper Jorn en couleurs, forment l’ouvrage.

Tout comme Fin de Copenhague édité deux ans auparavant, ce livre expérimental est né d’un travail réunissant Guy Debord et Asper Jorn, tous deux membres de L’Internationale Situationniste. Fondé en Juillet 1958, le mouvement regroupait des écrivains et des artistes venant du groupe Cobra et du Lettrisme.

A propos de ce livre aussi intéressant que novateur, on peut citer ces lignes de L’Internationale Situationniste (Revue n°3) : « (...) la signature du mouvement, la trace de sa présence et de sa contestation dans la réalité culturelle d’aujourd’hui, puisque nous ne pouvons en aucun cas représenter un style commun, quel qu’il soit, c’est d’abord l’emploi du détournement. On peut citer, au stade de l’expression détournée, les peintures modi-fiées de Jorn ; le livre “entièrement composé d’éléments préfabriqués” de Debord et Jorn, Mémoires (dans lequel chaque page se lit en tout sens, et où les rapports réciproques des phrases sont toujours inachevés). »

La volonté de négation du livre, même en tant qu’objet, est soulignée par l’emploi d’une couverture en papier de verre, proscrivant la proximité d’autres livres, et toute “assimilation”.

Mark Francis, Les Années Pop, 1956-1968, 59.24-59.25.

16. DUFY (R.) & MONTFORT (E.). La belle enfant ou l’amour à quarante ans. Paris, A. Vollard, 1930, in-4°, maroquin bleu, décor à répétition formé des initiales de Raoul Dufy poussées à froid, d’un fer doré représentant un bateau voguant, et d’un autre fer poussé à l’or rappelant la crête d’une vague, décor se prolongeant au dos et sur le second plat, dou-blure et gardes de daim bleu, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, chemise, étui (Georges Cretté).

91 eaux-fortes originales de Raoul Dufy illustrent cet hymne à la mer.

Tirage limité à 340 exemplaires ; celui-ci est l’un des 35 sur japon supernacré. Il est enrichi d’une suite des eaux-fortes hors-texte, soit 16 planches, tirées ici sur vélin d’Arches.

Commandée par le docteur Marchal, l’un des fidèles de l’atelier, cette reliure fait partie d’une série de dix que Cretté réalisa dans les années 1940-1950.Elle est en parfaite condition.

Provenances : Docteur Marchal (Cat., 1968, n°88 avec reproduction) ; Loewy (Cat., 1996, n°186).

Victoria Albert Museum, From Manet to Hockney, 85 ; Chapon, Le Peintre et le Livre, p. 73-75 ; M. Garrigou, Georges Cretté, n° 384 avec reproduction photographique.

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17. [DURER (A.)]. Apocalypsis cu[m] figuris. [A la fin : Nurnbergk, Albrecht Durer, 1498], in-folio de 16 ff., demi-vélin à coins, à la bradel, dos lisse (reliure ancienne).

Première édition de l’Apocalypse de Dürer.

Il s’agit en réalité du premier livre conçu et réalisé par un artiste, ce dernier réunissant à la fois un texte et une suite d’images qui ne soit ni interrompue par le texte, ni insérée dans le texte, ni mêlée au texte. La préparation de l’ouvrage prit deux années. Le texte, sur deux colonnes, aurait été composé et imprimé dans l’atelier de Koberger.

L’ouvrage consiste en une série de 15 xylographies. Il fit d’abord l’objet en 1498 de deux éditions parallèles, l’une avec texte allemand, l’autre avec un texte latin, puis en 1511 une réimpression de l’édition latine avec un nouveau frontispice fut imprimée.De nombreux indices montrent que Dürer a étudié pour ces planches, les gravures sur bois de ses prédécesseurs et surtout la Bible dite de Quentell-Cobourg, éditée à Cologne en 1479 et à Nuremberg en 1483, ainsi que la bible de Grüninger de 1485.« Mais Dürer a donné, en somme, quelque chose de tout autre que les représentations médiévales qui survivaient au XVe siècle, tant dans les livres xylographiques que dans les tapisseries. Outre qu’il introduisit un nouveau style dans la gravure sur bois, en partie sous l’influence des gravures de Schongauer et partiellement à cause de ce qu’il avait vu en Italie, il sut condenser les parties essentielles de l’Apocalypse en quatorze gravures sur bois et en donner une vision toute neuve et personnelle par la dramatisation des thèmes. Sous l’influence de la renais-sance italienne, Dürer fut capable de transposer la vision de Saint-Jean en une réalité vivante, sans laisser se perdre l’aspect fantastique du dernier livre biblique. »Les bois de Dürer furent très souvent copiés et imités tant en Allemagne qu’en Italie et qu’en France, non seu-lement en gravures, mais aussi dans des tableaux, des reliefs, des tapisseries et des vitraux.

Epreuves coupées au cadre, réenmargées avec du papier vergé crème, et montées sur onglet, dont voici l’ordre :

1 - Apparition de la Vierge à Saint-Jean. 33,8 x 21,4 cm. Filigrane : tour couronnée sommée d’un fleuron (M.259). Il s’agit de la page de titre de l’édition latine de 1511, dont la composition typographique au verso a été légèrement atteinte. La page de titre de l’édition allemande et latine de 1498, est vierge d’illustration.

2 - Le Martyre de Saint-Jean. 39,2 x 28,4 cm. 3 - La Vision des sept chandeliers. 39,2 x 28,2 cm. 4 - Jean devant Dieu et les vieillards. 39,6 x 28,6 cm. 5 - Les quatre cavaliers. 39,4 x 28,1 cm. 6 - L’ouverture du cinquième et sixième sceaux. 39,4 x 28,2 cm. 7 - Les quatre anges retenant les anges. 38,9 x 28,1 cm. 8 - Les quatre anges avec les trompettes. 39,1 x 28,1 cm. 9 - Les quatre anges vengeurs. 39,4 x 28,3 cm.10 - Jean dévorant le livre. 39,3 x 28,5 cm.11 - La femme vétue du soleil et le dragon à sept têtes. 39,3 x 28 cm.12 - Saint-Michel et le dragon. 39,6 x 28,6 cm.

Il s’agit de la planche 12 de l’édition latine de 1511. Sans filigrane.13 - La bête aux cornes de bélier. 39,3 x 28,2 cm.14 - L’Adoration de l’Agneau. 39,5 x 28,4 cm.15 - La grande prostituée de Babylone. 39,3 x 28,5 cm.16 - L’Ange à la clé de l’Abime. 39,4 x 28,2 cm.

Quelques amincissures latérales de papier, et petites réparations aux planches 4, 7, 8, 11, 13 et 14. Petite tache brune à l’angle supérieur gauche de la planche 13. Les trois coquilles du collophon sont ici corrigées. Un chiffre 23 est frappé à l’angle inférieur droit de la planche 14.

Néanmoins exemplaire d’un BEAU TIRAGE.

Provenance : Les planches 2 et 6 portent le cachet de l’amateur et historien d’art Rolf Leopold von Retberg (1812-1885). Il était connu pour sa collection de Dürer, très belle et très complète grace à laquelle il fut en mesure de publier en 1871, l’un des premiers catalogues critiques et chronologiques de l’oeuvre de ce maître.

Hollstein, 163-178 ; Meder, 163-178 ; Fairfax-Murray, I, 138 ; Panofsky, La Vie et l’Art d’Albrecht Dürer, pp. 80-101 ; Lugt, 2822.

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18. DURER (A.). Passio domini nostri Jesu, ex hieronymo Paduano, Dominico Mancino, Sedulio, et Baptista Mantuano, per fratrem Chelidonium collecta, cum figuris Alberti Dureri. Nüremberg, Albert Dürer, 1511, in-folio de 12 feuillets, demi-vélin à coins, à la bradel, dos lisse (reliure ancienne).

Première édition sous forme de livre.

Suite se composant de 12 xylographies, connue sous le nom de « Grande Passion ».

Sept premiers bois, contemporains de ceux de l’Apocalypse ou légèrement postérieurs, furent gravés durant les années 1497 et 1499, avant son second voyage en Italie. A l’origine, ils furent vendus séparément.Contraint d’interrompre son travail pendant une dizaine d’année, il exécuta les quatre derniers (La Cène, l’Ar-restation du Christ, la Descente aux Limbes et la Résurrection) en 1510 dans un style différent qui se distingue par une composition plus sobre et de plus subtiles harmonies de lumière. Il n’ajouta le frontispice qu’en 1511, lorsque la série parut pour la première fois sous forme de livre.

Comme pour la Petite Passion sur bois, l’augustinien Benedictus Chelidonius composa un texte en latin imprimé au verso des planches.

Epreuves coupées au cadre, réenmargées avec du papier vergé crème et montées sur onglets, dont voici l’or-dre :

1 - L’homme de douleur outragé par un soldat. 38,1 x 24,5 cm. Filigrane : triangle avec fleur (M. 127).

2 - La Cène. 39,8 x 28,5 cm. Filigrane : triangle avec fleur (M.127). 3 - Jésus-Christ au Mont des Oliviers. 39,2 x 27,7 cm. Filigrane : tour couronnée sommée d’un

fleuron (M. 259). 4 - Baiser de Judas. 39,5 x 27,6 cm. Sans trace de filigrane. 5 - La Flagellation. 39 x 27,6 cm. Sans trace de filigrane. 6 - Ecce homo. 39,8 x 28,6 cm. Filigrane : triangle avec fleur (M. 127). 7 - Portement de Croix. 39,4 x 28,1 cm. Sans trace de filigrane. 8 - Crucifixion. 39,4 x 27,9 cm. Sans trace de filigrane. 9 - La Mise au tombeau. 39 x 27,5 cm. Filigrane : tour couronnée sommée d’un fleuron (M.

259). 10 - La Déploration du Christ. 39,2 x 27,9 cm. Filigrane : tour couronnée sommée d’un fleuron

(M. 259).11 - La Descente aux limbes. 39,7 x 28 cm. Sans trace de filigrane.12 - La Résurrection. 39,8 x 27,7 cm. Filigrane : triangle avec fleur (M. 127).

Quelques amincissures latérales de papier restaurées. Petits frottements repris probablement à la plume, aux planches 7 et 10.

Provenance : Christian David Ginsbourg (1831-1914), avec son cachet au verso de chaque estampe. La vente de sa collection eut lieu à Londres, les 21-23 juillet 1915.

Hollstein, 113-124 ; Meder, 113-124 ; Fairfax-Murray, 141 ; Dodgson, I, p. 262 ; Panofsky, La Vie et l’Art d’Albrecht Dürer, pp. 101-104 ; Lugt, 1145.

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19. GUILLEVIC (E.) & DUBUFFET (J.). Les Murs. Paris, Les Editions du Livre, [1950], in-folio (38,5 x 29 cm), en ff., couverture, chemise, étui.

Edition originale.

15 lithographies de Jean Dubuffet tirées à pleines pages en noir, dont une en regard du titre.

Né en 1901, Jean Dubuffet commença à peindre dans les années trente mais ce fut en 1942 qu’il s’engagea définitivement dans la carrière artistique. Il réalisa sa première exposition en 1944, à la galerie René Drouin. Renouvelant à la fois les conceptions de la peinture et de l’esthétique moderne sur le plan de l’expression, son approche phonétique de l’écriture, ses travaux novateurs en tant que graveur, peintre, et musicien expérimental, le rendent indissociable de l’Art Brut dont il fut le promoteur.

« De septembre 1944 à mars 1945, Jean Dubuffet est chez Mourlot à l’école de la lithographie. Pour en appren-dre les secrets et non pas, comme certains peintres de cette époque, pour seulement contrôler le travail de pra-ticiens. Ce stage produisit deux éditions : Matière et Mémoire, qui est un album précédé d’une longue préface de Francis Ponge, et Les Murs. (…) Réalisé sous l’étroite direction du peintre, mais publié par Mourlot, Les Murs paraît l’une des publications les plus sages de Dubuffet. Cependant l’emploi d’un carctère de titre ou d’affiches aux noirs profonds suffirait à singulariser ce livre dans la production de cette époque. Dessinées de janvier à mars 1945, ses lithographies s’éloignent de la représentation humaine pour s’intéresser aux traces laissées par l’occupant des villes sur les surfaces qui l’abritent, l’excluent ou l’enferment. »

Tirage à 172 exemplaires ; celui-ci est l’un des 150 exemplaires numérotés sur Montval.

A. Coron, 50 livres illustrés depuis 1947, n° 11 ; Bibliothèque nationale, 1982, Jean Dubuffet, p.5 ; Lebon, L’oeuvre gravé et les livres illustrés par J. Dubuffet, 52 à 76 ; Victoria & Albert Museum, From Manet to Hockney, n°122.

Voir reproduction ci-contre

20. ILIAZD (Iija Zadnevitch, dit). Ledentu le Phare. Paris, Degré quarante et un, 1923, in-8°, veau or à décor de nids d’abeille, en angle papillons d’ébène poli, dos de veau à décor vermiculé se prolongeant sur les plats, couture apparente sur fond de veau chocolat donnant naissance à une pièce de veau granité métallique se terminant par une élégante barrette d’ébène poli, doublure de daim chamois, couverture, non rogné (Jean de Gonet, 2001).

L’un des chefs-d’oeuvre d’Iliazd.

Edition originale de ce drame burlesque composé en Zaoum, langue poétique formée de sons autonomes, dédiée au peintre russe Michel Ledentu, mort dans un accident en 1917.

“Ce livre met fin à la deuxième période de mon travail, celle du modernisme, qui s’étala sur cinq ans. L’idée du livre, des caractères typographiques du zaoum atteignent dans ce livre son développement le plus haut et la perfection. Ce n’est pas l’extinction de l’oeuvre, c’est son sommet.” (Iliazd, Notes inédites, « 50 années du Degré 41 », 1968).

Couverture illustrée d’un collage original en couleurs de Naoum Granovski.

Bien que la justification annonce un tirage à 530 exemplaires, dont 30 sur Japon, celui-ci n’aurait en réalité pas excédé 150 exemplaires, le restant ayant été envoyé au pilon.

Markov, Russian Futurism - a history, Berkeley et Los Angeles, 1968, pp. 354-355 ; François Chapon, Bibliographie des livres imprimés édités par Iliazd, p.110 ; Olga Djordjadzé, Musée national d’Art Moderne, pp.9-22 ; Livres d’artistes russes et soviétiques, 1920-1993, Uzerche, p.83.

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21. LAMBERT (J.-C.). Les Folies françaises d’après « Elle ». Paris, 1964-1966, in-folio, plats recouverts de moulages de plexiglas peint par Gianni Bertini, dans le premier plat, un système électronique permettant un éclairage scintillant, dos de veau jaune portant le titre en grandes lettres rouges, doublure de veau jaune, gardes de croûte de porc rouge, non rogné, couverture, emboîtage, étui (Gianni Bertini-Loutrel, 1997).

Texte au pochoir de couleurs, illustré de 20 empreintes en couleurs de Gianni Bertini, dont 5 plastifiées de vinyl coloré.

L’ouvrage fut imprimé à 6 exemplaires seulement, tirés à la main, numérotés et signés par l’auteur et l’illustra-teur (celui-ci est le numéro 6), plus 2 exemplaires hors-commerce, réservés à l’auteur.

Superbe exemplaire de ce livre culte, « sans doute le plus beau livre illustré français de grand luxe qui soit intégralement caractéristique de cette époque » (J. Espagnon - P. Le Bret, Des Livres, Une histoire des années 60, 1993).

Il est enrichi de 11 oeuvres originales de Gianni Bertini : 2 peintures dont une signée, 2 pochoirs et 7 emprein-tes signées.

Magnifiquement établi par Loutrel, l’exemplaire est muni d’un système de lumières scintillantes, voulu par Bertini.

Ballo, Guido. Gianni Bertini. “Grandi opere monografiche”, Milan, Giamaolo Prearo, 1971, p. 199.

22. LE ROY (J.D.). La Marine des anciens peuples, expliquée et considérée par rapport aux lumières qu’on en peut tirer pour perfectionner la marine moderne ; avec des figures repré-sentant les vaisseaux de guerre de ces peuples. Paris, Nyon et Stoupe, 1777, in-8°, maro-quin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, dos lisse orné, tranches dorées (reliure de l’époque).

Edition originale.

Les nombreuses traversées effectuées par l’auteur pour se rendre au Levant, suscitèrent chez lui un vif intérêt pour la construction navale, et pour les bateaux insubmersibles.

Persuadé que ces travaux pouvaient être utiles à la modernisation de la marine, il se décida à les publier en 1777. Après avoir présenté les premiers navires et leur évolution chez les Egyptiens, les Phéniciens et les Grecs, il décrit la forme et la disposition intérieure des bateaux appelés trirèmes et quatrirèmes, s’intéresse à la place occupée par les thalamètes, les zygites et les thranites sur leurs embarcations et à la manière dont ils faisaient jouer leurs rames, puis élabore une théorie permettant de mieux comprendre le déplacement de ces bateaux et plus particulièrement celui du fameux pentécontère, ou vaisseau à cinquante rang de rames.

Dans le Livre VII, il pose le problème de l’insubmersibilité des navires, et imagine un bateau dont les fonds seraient compartimentés et étanches.

Quelques années plus tard, il réalisa son projet et fit construire le naupotame, navire qu’il considérait comme presque insubmersible, et avec lequel il navigua.

6 planches dépliantes représentant l’évolution de la construction des navires, et les différentes techniques de rames.

Superbe exemplaire aux armes de Jean-Frédéric Phélypeaux, Comte de Maurepas et de Pontchartrin (1701-1781). Il occupa la fonction de secrétaire d’état au département de la marine.

Polak, n°5848 ; M.A. Dacier, Mémoires de l’Institut, I, p. 267-284 ; Olivier, pl. 2265.

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23. LE ROY (P.). Exposé succint des travaux de MM. Harrison et Le Roy, dans la recherche des longitudes en mer, & des épreuves faites de leurs ouvrages. Paris, Nyon-Jombert-Prault, 1768, in-4° de XVI - 52 pp., maroquin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’épo-que).

Edition originale.

La détermination exacte de la longitude fut la préoccupation majeure du monde savant s’occupant de la navi-gation au dix-huitième siècle. L’une des solutions passait par la réalisation d’une montre à longitudes ou chro-nomètre marin, d’une grande précision. Cette précision requise défia l’esprit créatif des horlogers, à qui l’on promit d’importantes sommes en cas de succès.Harrison en Angleterre, Pierre Le Roy et Ferdinant Berthoud en France s’engagèrent dans cette recherche.

Lorsque parut à Londres en 1767, sous le titre The principles of Mr. Harrison’s Time Keeper, l’ouvrage donnant les dessins du garde-temps du célèbre horloger, Pierre Le Roy jugea opportun de publier à son tour ses travaux, d’autant que Harrison soupçonna les horlogers français d’avoir tenté de découvrir son secret. En réalité, il ne s’agissait que de Berthoud qui se rendit à Londres à cet effet.

Dans cet Exposé, l’auteur publie les résultats de ses recherches depuis 1748, année où il présenta à l’Académie Royale des Sciences un mécanisme d’échappement libre, et fait un parallèle entre sa montre à longitudes et le garde-temps de Harrison.

On y trouve la preuve selon Le Roy, de l’ancienneté de ses travaux.

Est relié avec :

1) Mémoire sur la meilleure manière de mesurer le temps en mer, qui a remporté le prix double au jugement de l’Académie Royale des Sciences. S.l.n.d., in-4° de 60 pp. et 6 pl.

L’auteur donne ici la description de sa fameuse montre à longitude A (comme ancien), équipée d’un spiral que Le Roy sut rendre isochrone, c’est à dire que la durée des oscillations aux petits arcs était la même qu’aux grands. Il fut l’un des premiers à trouver une méthode pour assurer l’isochronisme des spiraux, l’une des condi-tions indispensables à la réalisation d’une montre de précision. Cette montre présentée à la cour et au Roi en 1766, possédait déjà les principes essentiels de la chronométrie moderne, avant l’apparition de l’électronique : isochronisme du spiral, échappement à variation libre, et com-pensation thermique pour le balancier.Elle fut éprouvée ainsi que la montre S (comme second) à bord des frégates l’Aurore et l’Enjoué en 1767 et 1768.

6 planches dessinées et gravées par de La Gardette.

2) Précis des recherches faites en France depuis l’année 1730, pour la détermination des longitudes en mer, par la mesure artificielle du temps. Amsterdam, L’Auteur-Le Breton-Jombert-Bailly, 1773, in-4° de 52 pp.

Edition originale.

Ce Précis est la réponse au « Traité des horloges marines » de Ferdinand Berthoud, publication qui marqua le début d’une longue polémique qui opposa les deux hommes. Berthoud connaîtra alors le succès en qualité d’horloger mécanicien du roi et de la marine, Le Roy, la solitude et la retraite. Mais c’est finalement la posté-rité qui jugea à l’unanimité le génie de Pierre Le Roy. R. T. Goold, l’auteur d’un des ouvrages de référence sur la chronométrie marine, le considère comme le plus grand horloger qui ait jamais existé.

3) Suite du précis sur les montres marines avec un supplément au mémoire sur la meilleure manière de mesurer le temps en mer. Leyde, L’Auteur-Le Breton-Jombert-Bailly, 1774, in-4° de un f. et 98 pp.

Edition originale.

Le Roy consigne ici ses dernières observations dont celles sur les ressorts spiraux. Dans la partie Recherches physico-chimiques sur les fils de suspensions et les ressorts, l’auteur s’y révèle un véritable précurseur de la recherche métallurgique.

Recueil d’un grand intérêt pour l’histoire des sciences et des techniques, relié aux armes de Jean-Baptiste Félix-Hubert de Vintimille (1720-1777), qui fut lieutenant-général des armées du Roi en 1759, gouverneur des îles de Porquerolles et de Lingoustier, et de la citadelle de Marseille.

Tardy, Bibliographie générale de la mesure du temps, p. 162 ; Baillie, 276, 280, 293 et 296 ; Polak, 5858, 5859 et 5860 ; Ditischeim, Pierre Le Roy et la Chronométrie, Paris, 1939 ; Goold, The Marine chronometer, 1923, p. 83 ; Andrewes, Quest for longitude, Harvard University, 1996, pp. 281-292.

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24. MALRAUX (A.). L’Espoir. Paris, Gallimard, 1937, in-8°, maroquin rouge, filets dorés et listel de maroquin citron autour des plats, dos à nerfs orné, doublure de maroquin citron avec encadrement de filets dorés, gardes de soie moirée rouge, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, étui (A. & R. Maylander).

Edition originale de ce roman-reportage, l’un des livres pivots dans l’oeuvre de Malraux, couvrant la période de juillet 1936 au 20 mars 1937 pendant la guerre civile espagnole. Il restitue avec lyrisme l’explosion frater-nelle de ce peuple contre la misère.Montherlant avouera que parmi tous les livres parus depuis vingt ans, il est celui que l’on aurait voulu le plus avoir vécu et écrit.

Des 23 exemplaires sur papier de Hollande, celui-ci est l’un des 3 hors-commerce.

Offert par l’auteur au docteur Jean Pépin, Malraux a complété la dédicace autographe par cette citation :

Il se peut que l’une des fonctions les plus hautes de l’artsoit de donner conscience aux hommes de la grandeur

qu’ils ignorent en eux. 1934.

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25. [MANUSCRIT]. Livre d’Heures de Guillaume Lambert. Lyon, 1484, in-12 (126 x 86 mm.) de 193 ff. sur parchemin, 14 grandes miniatures (environ 115 x 75 mm) et 19 petites (environ 30 x 30 mm). Ecriture bâtarde à 14 lignes. Reliure ancienne de velours rouge sur ais de bois, emboîtage.

Provenances :

Des mentions manuscrites à l’encre rouge dans le calendrier prouvent que ce manuscrit a appartenu en premier lieu à Guillaume Lambert, localisé à Lyon, en 1484 :- f. 1v : guillus Lambert… (suite de la ligne effacée).- f. 2v : Ces heures sont et appartiennent à… (2 lignes effacées)… Lyon et furent escriptes en sa maison près le Portal l’An mil iiiic iiiixx et iiii.- f. 3v : guill[em]us Lamberti… (suite de la ligne effacée).- f. 4v : guill[em]us Lamberti… (suite de la ligne effacée).- f. 5v : Guillaume lambert de Lyon.

Ces indications ne sont pas très claires car partiellement effacées : Guillaume Lambert est décrit ici en tant que propriétaire du manuscrit. Il est cependant connu pour avoir signé un deuxième livre en tant que copiste : dans un Missel à l’usage d’Autun daté de 1466 (Bibliothèque municipale de Lyon, ms. 516, f.190), il est mentionné comme clerc et escrivain de lettres de formes demourant audit moncenis (Montcenis se trouve au Nord de Lyon près de Chalon-sur-Saône). Sans pouvoir l’affirmer, il est par conséquent possible d’imaginer qu’il ait également copié ce livre d’heures. En 1484, Guillaume Lambert est donc localisé à Lyon, près le portal : il est probable que la maison de Guillaume Lambert se trouvait dans le voisinage du quartier du commerce du livre, près d’une entrée de Notre-Dame de Confort, ou de la porte qui donne rue de Chalamon et rue Mercière, ou encore à proxi-mité d’une porte de la ville.

Diverses écritures du XVIIIème siècle sur le dernier folio du manuscrit indiquent plusieurs propriétaires. Tout d’abord Roze de Lambert ou Rose Lanbert est inscrit de deux mains et de deux orthographes différentes. Suivent les mentions manuscrites de trois propriétaires probablement successifs car il s’agit de la même écriture : Marie Doncieu, Mariane de Moyria et un envoi de Mariane de Moiria : A Marianne de la Vallière qui dans mon coeur est profon gravé.

De la bibliothèque d’Auguste Brölemann dont l’ex-libris aux armes gravé sur cuivre est collé sur le contre-plat. Vente de Madame Etienne Mallet, Sotheby’s, 4 mai 1926, lot 52 (le catalogue ne mentionne pas encore Guillaume Lambert).

Le manuscrit constituera le n°47 du catalogue Quaritch’s de 1931 (A Catalogue of Illuminated and Other Manuscripts Together with some Works on Paleography, Londres, 1931, p. 34). Le n°48 de ce même catalogue était un autre manuscrit de cet artiste, qui se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France (N. a. Lat. 3117).

Sur la page de garde, ex-libris gravé en or sur cuir rouge « Bibliothèque de Lucien Tissot-Dupont ». En dessous, ex-libris gravé en vert sur papier blanc avec les initiales A.T.D., André Tissot-Dupont.

Texte :

- ff. 1-12 : calendrier en latin, chaque jour n’étant pas noté. Pas de décoration particulière, si ce n’est des entrées bleues, brunes ou or marquant la hiérarchie des jours de la semaine et des fêtes liturgiques. Les saints indiquent le diocèse de Lyon : Onesimi, 16 fév. ; Justi, 2 sept. ; Rufi , 14 Nov. ; Eucherii , 17 Nov. ; Romani , 19 Nov. ; Silee, 28 Nov. ; ainsi que la fête de la « Revelatio S. Stephani » le 3 août.- f. 13 : blanc.- ff. 14-21 : lecture des évangiles : Jean (f. 14), Luc (f. 16), Matthieu (f. 18), Marc (f. 20 v.).- ff. 22 : blanc.- ff. 23-92 : office de la Vierge destiné à l’usage de Rome : Matines (f. 23), accompagnées des prières pour les jours de la semaine et les temps liturgiques ; Laudes (f. 47) ; Prime (f. 63) ; Tierce (f. 68) ; Sexte (f. 71v.) ; None (75v.) ; Vêpres (f. 79) ; Complies (f. 87).- ff. 92v-97 : Heures de la Croix.- ff. 97v-102 : Heures du Saint-Esprit (une erreur de pagination exclut le f. 98).- ff. 102v-117 : Psaumes pénitenciaux.- ff. 117v-122v : Litanies (en compagnie des deux saints évêques de Lyon : Nicetius et Annemondus).- ff. 123-161v : Office des morts.

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- ff. 162-166v : Obsecro te… (pour un homme).- ff. 167-168v : Les sept versets de saint Bernard .- ff. 169-170 : La passion du Christ selon saint Jean.- ff. 171-184r : Suffrages : saint Michel (f. 171v.), saint Jean Baptiste (f. 172), saint Pierre (f. 172v.), saint Sébastien (f. 173v.), saint Georges (f. 174v.), saint Christophe (f. 175 v.), saint Claude (f. 177 v.), saint Nicolas (f. 179), saint Antoine Abbas (f. 180), sainte Catherine (f. 180v.), sainte Barbara (f. 181v.), sainte Marie Madeleine (f. 182v.), sainte Anne (f. 183).- f. 184v. : blanc.- f. 185-189v : Psaumes : Confiteor tibi…, Beatus vir…, in exitu israhel....- ff. 190-193v : blancs à l’origine, mais doté d’une réglure. Le dernier folio a été utilisé pour y inscrire des marques de propriété postérieures à la fabrication du manuscrit.

Peintures et décoration :

14 grandes peintures, dans un encadrement architectural doré avec deux montants prismatiques ornés de statues (Prophètes) qui reposent dans des niches, sur la barre horizontale inférieure est inscrit le début de chaque office :- f. 14 : Evangile selon saint Jean : saint Jean dans l’île de Patmos. L’évangéliste est assis au premier plan avec un livre sur ses genoux, l’aigle lui tend son encrier. Un large paysage à l’atmosphère bleutée s’étend derrière lui.- f. 23 : Heures de la Vierge, Matines : l’Annonciation. Dans un intérieur, Marie, devant une table où est ouvert un livre, a les mains dirigées vers l’Archange Gabriel.- f. 47 : Heures de la vierge, Laudes : la Visitation. Les deux femmes se font face dans un paysage imaginaire bleuté au dégradé atmosphérique subtil. Deux falaises dont l’une est surmontée d’un château, se jettent dans un cours d’eau où naviguent des barques. Il s’agit de la miniature la plus réussie du manuscrit.- f. 63 : Heure de la Vierge, Prime : la Nativité. Marie et Joseph en adoration devant l’enfant Jésus dans un panier d’osier. L’âne et le boeuf se trouvent à la droite de l’image. La maison au toit percé s’ouvre sur un paysage imaginaire dans le même style que le précédent.- f. 68 : Heures de la Vierge, Tierce : l’Annonce faite aux bergers. Trois bergers au premier plan dont le princi-pal porte une cornemuse, au second plan, un quatrième berger reçoit l’annonce par un ange rouge. Un paysage de collines occupe le fond de la scène.

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- f. 71v. : Heures de la Vierge, Sexte : l’Adoration des mages. Joseph et Marie avec l’enfant Jésus sur ses genoux reçoivent les présents des mages.- f. 75v : Heures de la Vierge, None : la présentation au temple. Marie tient l’enfant devant le prêtre qui lui tend un drap blanc. Derrière, trois autres hommes participent à la scène. Cette image marque un changement de style : les visages sont moins modelés et plus angulaires.- f. 79 : Heures de la Vierge, Vèpres : la dormition de la Vierge. La Vierge est allongée sur un lit en travers de l’image. A droite se tient l’assemblée des apôtres. L’un d’entre eux est assis au pied du lit.- f. 87v : Heures de la Vierge, Complies : L’Assomption. La Vierge, les mains jointes sur sa poitrine, est habillée d’un manteau rose, une multitude d’anges bleus l’emportent au ciel.- f. 92v. : Heures de la Sainte Croix : le portemant de la Croix. Le Christ au premier plan est accablé sous le poids de la Croix. Derrière lui, saint Jean et Marie le regardent. Une multitude de soldats et une forêt de lances occupent le fond de la scène. La mise en page diffère en ce que l’inscription du début de l’office est sur un phylactère et débute par une initiale quelque peu archaïque.- f. 97v : Heures du Saint-Esprit : la Pentecôte. La scène est vue de trois quarts : la Vierge se tient au milieu des apôtres, ils reçoivent la colombe du saint Esprit à travers une ouverture dans l’architecture.- f. 102v : Psaumes pénitentiaux : David et Bethsabée (restaurée). David sort de son château et surprend Bethsabée nue dans son bain. Ces deux personnages sont représentés en pied.- f. 123 : Office des morts : Job sur son tas de fumier. Job est allongé quasiment nu, sur son tas de fumier et devise avec deux hommes. Le paysage est constitué de ruines et de buissons, il n’a pas la profondeur de ceux des premières miniatures.- f. 162 : Obscro te : Vierge à l’enfant. Sur un fond uni, la vierge à l’enfant repose sur un croissant de lune. Cette miniature constitue une véritable image de piété.19 petites miniatures chacune accompagnée d’une bordure décorative dans la marge gouttière. Ces bordures, compartimentées en bleu, rouge et or, ont reçu comme décoration des motifs végétaux et animaux très natura-listes et vivants :- ff. 16 : saint Luc peignant la Vierge.- f. 18 : saint Matthieu et l’ange.- f. 20v : saint Marc et le lion.

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- 26v, 31v, 36v : un home barbu tenant un phylactère avec une inscription.- f. 171v : saint Michel et le dragon.- f. 172 : saint Jean-Baptiste et l’agneau.- f.172v. : saint Pierre tenant à la main un livre.- f. 173v : le martyr de saint Sébastien transpercé par des flèches.- f. 174v : saint Georges combattant le dragon.- f. 175v : saint Christophe et l’enfant Jésus.- f. 177v : saint Claude en habit d’évêque.- f. 179 : saint Nicolas avec trois enfants dans le bain.- f. 180 : saint Antoine Abbas avec une baguette et un livre.- f. 180v : sainte Catherine avec la palme du martyr et un livre.- f. 181v : sainte Barbara devant sa tour avec un livre.- f. 182v : sainte Marie Madeleine et son pot d’onguent.- f. 183 : sainte Anne apprenant à lire à sa fille Marie.

Style :

Les scientifiques se sont basés sur la provenance de ce livre d’heures disparu du marché depuis 1931, pour nommer l’artiste qui l’a décoré, le maître de Guillaume lambert. Il s’agit du manuscrit éponyme.La personnalité de cet artiste a été définie lors des vingt dernières années par Pächt et Thoss (1977), puis par Plummer et Clark (1982) sur la base du catalogue Quaritch’s (1931). Mais ce sont surtout les travaux d’Eliza-beth Burin (1990) et Lynn Jacobs (1993) qui ont permis de clarifier l’histoire de l’enluminure lyonnaise de la fin du XVème siècle. On lui attribue aujourd’hui une trentaine de manuscrits et de feuillets.Le Maître de Guillaume Lambert, actif à Lyon à la fin du XVème siècle, se caractérise avant tout par les enca-drements de ses miniatures constitués de deux montants prismatiques et saillants, ornés de statues placées dans des niches, ils reposent sur une barre horizontale où est inscrit le début de chaque office.Toutes les miniatures du manuscrit sont mises en valeur avec ce type d’ornement, sauf celle du Portement de Croix (f. 92v) dont la barre horizontale inférieure est remplacée par un phylactère. L’artiste se distingue, également, par la simplicité de ses mises en scène, ses intérieurs sommaires tels que celui de l’Adoration des mages (f. 71v), et ses paysages bleutés peu fouillés mais à l’atmosphère poétique (saint Jean à Patmos, f. 14 et surtout la Visitation, f. 47). Les personnages, vus en gros plan, sont cadrés à mi-jambe comme dans l’Annonce aux bergers (miniature d’ailleurs très proche de celle attribuée au même artiste, conservée à Paris, B.n.F. : N.a. lat. 3117, f. 58). Les visages se reconnaissent à leur forme lunaire et à leur couleur laiteuse : la Vierge de l’Annonciation (f. 23) constitue un bon exemple de ce trait caractéristique. Certaines miniatures du manuscrit peuvent laisser soupçonner l’inter-vention d’un ou de plusieurs autres artistes mais dans un style très proche : le modelé des visages moins pro-noncé et plus angulaire, le manque de souplesse des formes dénotent par rapport aux premières miniatures (la Présentation au temple, f.75v, la Dormition de la Vierge, f. 79, la Pentecôte, f.97v). Les travaux de Lynn Jacobs permettent de situer ce manuscrit du Maître de Guillaume Lambert au début de la carrière de l’artiste. Un autre livre d’heures décoré par ce lyonnais conservé à Vienne (O.N.B., S.n. 2598) montre un style plus avancé : d’après la mise en page, des formes architecturales et les couleurs, il est datable de l’extrème fin du XVème siècle.Le Maître de Guillaume Lambert a reçu de fortes influences des ateliers des bords de la Loire. Les encadrements trouvent leur source en Touraine : sans doute mis au point par le Maître du Missel de Yale, il les utilisent pour la première fois dans les Heures de Louis de Laval pendant les années 1470 (Paris, B.n.F. Lat. 920). La for-mule des personnages coupés à mi-jambe, et figurés en gros plan, est issue de Flandre et diffusée en France par des artistes tourangeaux des cercles de Fouquet et de Bourdichon (Heures de François de Bourbon-Vendôme, vers 1480, Paris, Bibl. de l’arsenal, ms. 417). Mais c’est principalement Jean Colombe, actif de 1460 environ à 1493 à Bourges, qui lui a transmis ses caractéristiques. Il est possible qu’ils soient entrés en contact à Lyon à l’occasion d’un des nombreux voyages de l’artiste berrichon (en Savoie par exemple), la formation du Maître de Guillaume Lambert sur les bords de la Loire restant hypothétique. De Colombe, il a retenu sa palette de couleurs grisâtres de la peau ainsi que le bleu-vert des paysages, les têtes disproportionnées de ses personnages et les scènes très peuplées (le Portement de Croix, f. 92v).

Ce manuscrit est donc fondamental pour l’histoire de l’enluminure lyonnaise, d’autant plus qu’il porte une date et une signature assez rare à cette époque pour être mis en avant. Beaucoup d’éléments restent cependant à découvrir sur l’atelier de Guillaume Lambert. Lynn Jacobs a mis au jour deux nouvelles personnalités artisti-ques au sein de ce groupe d’artistes et il est probable que, grâce à la redécouverte de ce manuscrit, la connais-sance du milieu artistique lyonnais, futur centre international de l’imprimerie au XVIème siècle, progresse à nouveau.

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O. Pächt et D. Thoss, Die illuminierten Handschriften der Osterreichischen Nationalbibliothek : Französische Schule II, Vienne, 1977, pp. 142-147 ; J. Plummer et G. Clark, The last Flowering French Painting in Manuscripts, 1420-1530, Pierpont Morgan Library, New York, 1982, pp. 76-77 ; E. Burin, Manuscript Illumination in Lyons, c. 1450-1530, Ph. D. diss. Cambridge University, 1990 ; F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, Bibliothèque nationale, Paris, 1993, pp. 358-361 ; L. Jacobs, The Master of Getty Ms. 10 and 15th Century Manuscropt Illumination in Lyons, J.Paul Getty Museum Journal, 21, 1993, pp. 55-83.

Nous remercions Anne-Sophie Raimbeaux pour la rédaction de la fiche du manuscrit

26. MALTHUS (T.R.). Essai sur le principe de population… traduit de l’anglais par Pierre Prevost, Pr. de Ph. à Genève… Paris-Genève, J.J. Paschoud, 1809, 3 vol. in-8°, veau raciné, filets dorés autour des plats, étoiles en angles, dos lisses finement ornés avec nom du premier possesseur frappé en queue, tranches jaunes mouchetées (reliure de l’époque).

Edition originale de la traduction française.

Dans cet ouvrage, qui exerça une grande influence sur l’évolution de la pensée économique moderne, Malthus expose sa théorie basée sur le constat d’un décalage croissant entre population, augmentant en progression géométrique, et moyens de subsistance, n’augmentant, eux, qu’en progression arithmétique. Les solutions pro-posées par l’auteur déclenchèrent en Europe une polémique, point départ d’un débat qui permit une meilleure compréhension des mécanismes socio-économiques.

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A ce titre, Malthus peut-être considéré avec Smith et Ricardo, comme l’un des fondateurs de la science écono-mique.

Exemplaire de qualité, dans une fraîche et élégante reliure de l’époque exécutée pour le baron Antoine de Chabaud.

Provenance : Le baron Antoine de Chabaud-Latour, condamné à mort comme fédéraliste, évita l’échafaud en s’évadant. Il rentra en France après le 9 thermidor, puis siéga au conseil des cinq-cents, au Tribunat, au corps législatif et à la Chambre des députés, ou sous la Restauration, il vota contre les lois d’exception. A la seconde chute du gouvernement impérial, il se retira à Nimes et défendit la cause de ses corrélégionnaires protestants. Il siégea, jusqu’à sa mort, en 1832, dans les rangs de l’opposition.

Kress, B-5541 ; Printing and the mind of man, 251 (Ed. anglaise de 1798).

27. MASSON (A.) & LEIRIS (M.). Simulacre. Paris, Galerie Simon, 1925, in-4°, broché, couverture.

Edition originale de ce premier recueil poétique de Michel Leiris.

7 lithographies à pleine page d’André Masson, qui réalise ici son premier livre illustré par cette technique.

Tirage limité à 110 exemplaires ; celui-ci numéroté sur papier d’Arches, est signé par l’auteur et l’artiste.

Musée national d’art moderne, Daniel-Henri Kahnweiler, p.184 ; Centre littéraire Fondation Royaumont, André Masson, livres illustrés de gravures originales, n°2 ; Chapon, Le Peintre et le Livre, pp. 113-115 ; Victoria & Albert Museum, From Manet to Hockney, p. 198 ; Castelman, A Century of Artists Books, p. 30.

28. MATISSE (H.) & MONTHERLANT (H. de). Pasiphaé, chant de Minos. Paris, Fabiani, 1944, in-4°, en feuille, couverture décorée, chemise, étui.

18 gravures originales à la gouge de Matisse illustrent ce texte ainsi que de nombreux bandeaux et lettres ornées.

Malgré l’échec en 1936 de voir la Rose de Sable illustrée par le peintre, Montherlant sollicita à nouveau Matisse : «… vous savez combien il me paraît que des ouvrages comme Pasiphaé et Encore un instant de bonheur seraient adaptés à votre inspiration. Je ne désespère pas que quelque éditeur s’en aperçoive un jour… » (Lettre de H. de Montherlant à Matisse, 27 février 1937).

Le peintre contacta alors Tériade, R. Laffont, Gallimard et Fabiani. Ce dernier refusa puis accepta au cours de l’année 1943. Il ne resta à Matisse qu’à convaincre l’écrivain, que son texte soit accompagné de linogravures.La maquette définitive fut achevée en septembre 1943, elle suscita l’enthousiasme de Montherlant. L’ouvrage fut offert aux bibliophiles en mai 1944.

Tirage limité à 250 exemplaires, tous signés par l’artiste ; celui-ci est sur vélin d’Arches, il est enrichi d’une intéressante dédicace de l’auteur, au docteur Marteret.

Castelman, A century of artists books, p. 113 ; Victoria & Albert Museum, From Manet to Hockney, 112 ; Chapon, Le peintre et le livre, p. 165 ; Duthuit, Henri Matisse, n°10.

29. [...]. MENAGERIE. Album De 151 dessins. [Circa 1840] , in-4° (338 x 235 mm), demi-veau vert, ex-dono frappé sur le plat supérieur, dos lisse orné (reliure de l’époque).

Intéressant album parodique des Métamorphoses du jour de J.J. Granville (1803-1847), constitué de 151 dessins à l’encre de Chine, aquarellés et non-signés.Bien que le dessinateur ait travaillé dans un style proche de celui de Granville, ces personnages différent malgré tout de ceux créés par le célèbre caricaturiste en raison d’une rigidité et d’un trait de contour un peu plus pro-noncé.

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Les personnages représentés dans ce recueil sont le produit d’un compromis hybride entre zoomorphes (portraits d’hommes avec des traits d’animaux) et anthropomorphes (portraits d’animaux avec des traits d’humains). L’histoire de la caricature elle-même est fortement marquée par cette forme de satire croisant les être vivants, hommes par le corps, animaux par la tête, dont le but n’est autre que de personnifier les sentiments, la pensée, la physionomie et surtout les vies des êtres humains. Dès le XVIe siècle, et notamment chez Léonard de Vinci, on trouve de semblables représentations caricaturales.

Ici l’analyse caricaturale et satirique entre animaux et humains, se fonde sur l’éxagération manifeste des carac-tères physiques. Bien que l’artiste s’inspire pour une très large part des correspondances établies par Grandville, il a, à l’évidence, un style qui lui est propre.Ainsi, pour représenter les personnages maussades et tristes, il a recourt à la figure du porc (pl. 4, 8, 61, 116, 131), au crocodile pour les personnages rusés et calculateurs (pl. 6, 138), à la chevrette pour les personnages sournois et crédules (pl. 24, 55), au coq pour les personnages hautains et hâbleurs (pl. 33,39, 119), au loup pour les personnages dangereux (pl. 28), au bouc pour les personnages débonnaires (pl. 144) et au lion pour les per-sonnages féroces (pl. 1, 81). Il fait appel également au chat, à la grue, à la citrouille…

Une note volante manuscrite nous apprend que ce recueil proviendrait de Bar-Le-Duc, provenance intéressante si l’on considère le lieu de naissance de Granville, Nancy. L’artiste anonyme serait peut-être d’origine lorraine.

Provenance : Capitaine Marjolet.

G. Lello, Granville, Das Gesamte Werk, Munchen, Rogner und Bernhard, 1969 ; Clive Getty, The Drawings of J.J. Granville until 1830, The Development of his Style during his formative year ; Musée des beaux-arts, Granville dessins originaux, Nancy, Musée des beaux-arts, 1986, pp. 133-143 ; Philippe Kaenel, Le métier d’illustrateur, 1830-1880, Rodolphe Topffer - J.J. Granville, Paris, Messine, 1996.

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30. MOLIERE (J.-B.). Le mariage forcé, ballet du Roy. Paris, Ballard, 1664, in-4° de 12 pp. chiffrées, maroquin Lavallière janséniste, dos à nerfs, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Rivière & Son).

Edition originale du premier livret de ballet de Molière.Ni les entrées ni les arguments seront repris lors de l’impression du texte de la comédie à proprement dite.

Le Mariage Forcé, représenté pour la première fois au Louvre le 29 janvier 1664 dans le cadre des réjouissances d’avant carême, est un évènement scènique important dans l’oeuvre de Molière. C’est à cette date que com-mença sa véritable collaboration avec Lully pour la composition de comédies-ballets, genre dramatique, musical et chorégraphique inventé par Molière et Beauchamps. On distingue deux sortes de comédies-ballets ; l’une menant vers l’opéra, l’autre plutôt vers l’opéra-comique. Le Mariage Forcé, qui dépeint le monde bourgeois avec humour, est du second genre.A cette occasion Louis XIV y dansa sous le costume d’un Egyptien.

Exemplaire de qualité.

Provenance : Hayoit.

Mazouer, Molière et ses comédies ballets, Paris, 1993.

31. MOLIERE (J.-B.). Oeuvres de Molière avec des remarques grammaticales, des avertisse-ments et des observations sur chaque pièce, par M. Bret. Paris, La Compagnie des Libraires Associés, 1773, 7 vol. in-8°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, dos lisses joli-ment ornés, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque).

Texte établi après une révision soigneuse des éditions originales des comédies de l’auteur, contenant la célèbre Vie de Molière par Voltaire. Ce dernier avait été chargé en 1734 d’écrire cette biographie par M. de Chauvin pour l’édition in-4° illustrée par Boucher. Refusée par le censeur de la librairie occupé à la publier, il fallut attendre 1739 pour qu’elle soit éditée. Elle est ici augmentée.

L’illustration comporte un portrait de l’auteur d’après Mignard et les 33 célèbres figures de Moreau gravées par les meilleurs artistes de cette époque. Elles sont ici en premier tirage. Chaque page de titre est ornée d’un beau fleuron.

Notre exemplaire qui a été composé par un bibliophile à l’époque, est enrichi de diverses pièces relatives à Molière :

- Chamfort. Eloge de Molière,... Paris, Veuve Reynard et Demonville, 1769.- Arthaud. Le Centenaire de Molière, comédie en un acte… Paris, Veuve Duchesne, 1773.- Schosne (Abbé de). L’Assemblée, comédie en un acte et en vers ; avec l’apothéose de Molière.

Paris, Cellot, 1779.- des Observations de Voltaire, ici calligraphiées sur un feuillet précédant chacune des pièces.

Ces Observations, refusées pour le Molière de Boucher, ont été éditées pour la première fois en 1765 dans l’édition illustrée par Punt.

Afin de préserver l’harmonie de cette série, son premier propriétaire la fit relier en 7 volumes d’égale épaisseur. Pour parfaire l’ensemble, il fit calligraphier une page de titre pour le dernier tome.

Superbe ensemble dans une fraîche reliure de l’époque, contenant bien en double les pages 66-67 et 80-81, caractéristiques des exemplaires recherchés.

Provenances : Louis des Champs des Tournelles dont l’ex-libris est gravé par Moreau ; René de Proyart de Baillescourt.

32. MONTESQUIEU (Ch.-L. de Secondat). De l’esprit des lois ou du rapport que les lois doivent avoir avec la constitution de chaque gouvernement, les moeurs, le climat, la reli-gion, le commerce, … Genève, Chez Barrillot & Fils, 1748, 2 vol. in-4° (245 x 196 mm.), veau fauve, filets dorés autour des plats, dos à nerfs ornés, roulette dorée intérieure, tran-ches rouges (reliure de l’époque).

Edition originale de ce chef-d’oeuvre de l’esprit des lumières, ouvrage de pure politique et jurisprudence, mis à l’index en 1751 et condamné par la Sorbonne.

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32 - MOnTesquieu

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L’auteur analyse les différentes formes de gouvernements pour en dégager les lois politiques, économiques, sociales et religieuses qu’ils doivent adopter. Montesquieu est le père de la science politique moderne.

Exemplaire de première émission, avec le nom de l’éditeur orthographié avec deux r ; on y trouve les passages modifiés par la censure et par l’auteur pendant l’impression.Ce livre rare en belle condition est ici à belles marges et dans une chatoyante reliure de l’époque. Coiffes et coins habilement restaurés.

Provenance : ex-libris manuscrit de l’époque, D. Bouchez, avocat au parlement de Paris.

Kress Library, 4920 ; Printing and the Mind of Man, 197.

33. NOGUIER (A.). Histoire Tolosaine. Toulouse, G. de Boudeville, 1556, in-folio de 280 ff. sign. (aa1) - aa8, A-Z6, AA-LL6, A-I6, R(K)-K6, L8, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, chiffre au centre, dos à nerfs orné, tranches peintes (reliure de l’époque).

Edition originale de l’une des plus belles impressions toulousaines du seizième siècle.

Cette Histoire Tolosaine, imitée de celle de Nicolas Bertrand, s’articule suivant trois parties, depuis sa fondation jusqu’à la mort de Philippe Auguste en 1223.

Noguier, qui décéda en 1570, avait publié auparavant, toujours chez G. de Boudeville, son Eridographie. L’ouvrage passe pour être la première impression toulousaine en italique.

L’iconographie se compose d’un titre illustré figurant un portique supporté par des cariatides grotesques et d’un bois à pleine page, représentant le portail du Château Narbonais. Le reste de l’ornementation consiste en une belle série de lettrines à fonds fleuris ou criblés.

Superbe exemplaire ayant appartenu à Nicolas Fabri de Peiresc (1580-1637), qui le fit relier à son chiffre par Simon Corberan, d’ Aix, son relieur attitré.

On remarquera les très jolies tranches du volume, décorée de rayures obliques rouges.

Provenances : ex-libris manuscrit de Roville, peut-être s’agit-il de l’imprimeur lyonnais ou d’un membre de sa famille ; Bordes (Cat., 1902, n°178).

Megret et Desgraves, Toulouse, B. A., p. 141 ; Brun, p. 270 ; Desbarreaux-Bernard, Guyon de Boudeville, 1879, pages IV, 1, 6 et 20 ; RFHL, n°20, 1978, p.705.

Voir reproduction ci-contre

34. PAPILLON (J.-M.). Traité historique et pratique de la gravure en bois. Ouvrage enrichi des plus jolis morceaux de sa composition et de sa gravure - Supplément du traité histori-que et pratique de la gravure en bois. Paris, G. Simon, 1766, 3 t. en 2 vol. in-8°, veau blond glacé moucheté, filets dorés autour des plats, dos lisses ornés, tranches mouchetées (reliu-re de l’époque).

Edition originale de la première monographie sur la xylographie.

L’ouvrage se présente en deux parties, l’une concerne uniquement l’aspect historique, la seconde traite de la technique à proprement dite. Cette dernière avait déjà fait l’objet d’un article publié dans l’Encyclopédie de Diderot, mais elle est ici considérablement augmentée.

Un portrait de l’auteur interprété par Caron, une gravure en camaïeu représentant Saint-André, et une série de 5 planches montrant la décomposition des couleurs d’une gravure, forment l’iconographie du livre.

Exemplaire de choix. Habile et petite restauration sur le second plat du tome II.

Rare dans cette condition.

Hind, History of Woodcut, pp. 43-44 ; Bibliothèque nationale de France, Anatomie de la couleur, p. 38 (“Michel Papillon… premier historien de cette technique”).

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35. OLAUS MAGNUS (Olaf Stor, dit). Historia de Gentium Septentrionalium, earumque diversis statibus, conditionibus, moribus… exercitiis, regimone, vistu, mineris metallicis… Rome, J.M. de Viottis, 1555, in-folio de 42 ff., 815 pp., vélin de l’époque.

Edition originale du premier grand livre sur les pays septentrionaux.

L’auteur, alors archevêque d’Uppsala après son frère Johannes, fut contraint de partir vivre à Rome, pour les quinze dernières années de sa vie. C’est au cours de son exil qu’il fit publier cette histoire des contrées scandi-naves, dans une magnifique édition in-4°, aussi intéressante par son texte que par sa richesse iconographique.

Les six derniers livres, soit le quart de l’ouvrage, sont consacrés aux animaux : domestiques, sylvestres, oiseaux, poissons, poissons monstrueux, et insectes. Ces descriptions sont accompagnées d’un commentaire quant à l’utilisation qu’en faisait l’homme : travaux agricoles, chasse, pêche…

Les nombreuses rééditions et traductions du livre attestent amplement de son succès et témoignent de l’attrait des occidentaux pour des pays encore inconnus.

L’illustration gravée sur bois, ici en premier tirage, se compose d’une grande carte de la Scandinavie, de 4 scè-nes de bataille à pleine page, de 6 bois à mi-page et d’environ 500 bois dans le texte, tirés dans des encadrements typographiques.Cette riche iconographie, couvre une grande quantité de sujets : faune, chasse, pêche, vues de ville, méthodes de combat d’infanterie, costumes, scènes de moeurs, peintures d’artistes, artisanat… Les représentations de poissons monstrueux sont importantes. Elles serviront de base iconographique aux mons-tres marins qui peuplent les cartes de géographie.

Exceptionnel exemplaire dans sa première reliure, d’un ouvrage rare en belle condition.

Mortimer, Harvard Italian 16th century books, II, 270 ; Sabin, Dictionnary of books relating to America, 43830 ; Adams, Catalogue of books printed on the continent of Europe, 1501-1600, 140 ; Laurent Pinon, Livres de zoologie de la Renaissance, une anthologie (1450-1700), n°22 ; Petit (G.) - Théodoridès, Histoire de la zoologie, des origines à Linné, p. 290-292.

Voir la reproduction sur la page de titre

36. PICASSO (P.) & CESAIRE (A.). Corps perdu. Paris, Editions Fragrance, 1950, in-folio, en ff., couverture, chemise à dos de parchemin, étui.

“C’est probablement sur la double suggestion d’André Breton et du peintre cubain Wilfredo Lam, que Picasso entreprit l’illustration de ce recueil du poète lauré de la négritude. On a suggéré que Picasso aurait fait des allusions au surréalisme magique de Wilfredo Lam, notamment dans quelques figures, à la fois humaines et animales”.

“Surprenante et belle illustration de Picasso où l’artiste s’exprime sur deux registres complémentaires, l’un, caressant et modulé, à l’aquatinte, l’autre d’une extrème concision et d’une formidable puissance, où corps, fleurs, visages et sexes sont réduits à des signes d’autant plus éloquents qu’absolument dépouillés.”

20 gravures au burin, 10 aquatintes, une eau-forte et une gravure à la pointe sèche et à l’eau, soit 32 planches originales.

Tirage à 219 exemplaires ; celui-ci est sur papier Montval, signé au crayon par l’auteur et l’artiste.

Cramer, Pablo Picasso, Les livres illustrés, n°56, p. 156.

37. POGGI (M.). Alfabeto di lettere iniziali inventate, e delineate da Mauro Poggi scrittor fiorentino, ed incise dall’abate Lorenzo Lorenzi. S.l. n.d. [Firenze, 1750-1760] , gr. in-4° oblong (387 x 275 mm), veau porphyre, roulette et filet dorés autour des plats, motif doré en angles, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure de l’époque).

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L’un des alphabets les plus importants du XVIII e siècle.

Premier tirage.

Un superbe titre dans un encadrement de chérubins tenant les attributs du dessin et de la gravure et 24 plan-ches.

Chaque figure, frappante d’originalité, représente une lettre de l’alphabet accompagnée d’animaux et de person-nages. H. Lehman Haupt, dans son article paru en 1958 dans Amor Librorum : “ Human Alphabets ”, en recon-naît à la fois l’importance et la richesse de création : “ Poggi’s peculiar strength live reside in the effect of monumentality, gracefully and achieved by the integration of details into a sweeping patton of motion. He is aware of the tradition of human alphabet and must have seen the works of some of his predecessors, but what he put down is entirely his own ”.

L’un des plus beaux exemplaires connus dans une reliure italienne strictement contemporaine de l’ouvrage.

L’exemplaire de la vente Esmérian (Cat. III, juin 1973, n° 78) modestement relié en maroquin au dix-neuvième siècle par Lortic, était incomplet d’une planche.

Berlin Katalog, 5295 ; Jessen, 2482 ; Guilmard, 19 ; Bonacini, 1453.

Voir la reproduction en couverture

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35 - Olaus MagnusDim. du bois : 93 x 56 mm

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38. RACINE (J.). Mithridate. Paris, Barbin, 1673, in-12, maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet).

Edition originale.

L’année 1673 est pour Racine l’année du triomphe. Il fut nommé trésorier à la généralité de Moulins, puis l’Académie française lui ouvrit ses portes, et il fit représenter Mithridate avec un succès qu’aucune autre de ses pièces n’avait connu.Elle réunissait tout ce que la mode théâtrale avait alors consacré, mais rajeunie et animée par le génie de Racine. Mithridate est ainsi l’une des créations les plus riches et les plus vivantes de son théâtre.

Superbe exemplaire, dans une sobre reliure de Trautz-Bauzonnet.

Hauteur : 157 mm.

Guibert, Bibliographie des Oeuvres de Jean Racine, pp. 70-71.

39. RAY (J.). Histoire naturelle éclaircie dans une de ses parties principales, l’ornithologie, qui traite des oiseaux de terre, de mer et de rivière, tant de nos climats que des pays étrangers. Paris, Debure, 1767, in-4°, maroquin vert, chaînettes perlées et florale autour des plats serties de filets dorés, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure de l’époque).

Edition originale de la traduction française de l’ouvrage de John Ray, Synopsis methodica avium et piscium, par Salerne.

John Ray (1628-1705), naturaliste anglais, se destinait à une carrière religieuse, qu’il abandonna en 1662 pour se consacrer aux sciences naturelles. Proche de Willoughby, il publia par fidélité à la mémoire de son ami, décédé en 1672, divers ouvrages d’après les collections zoologiques laissées par le défunt, tout en continuant ses propres travaux. Dans ses ouvrages, Ray a introduit en histoire naturelle d’importantes innovations. Il a défini la notion d’espèces, précisé l’idée de groupes dans la classification et se basa sur l’anatomie pour établir une nomenclature zoologique.Cette classification annonçait celle que Linné développa plus tard.

L’auteur de cette traduction s’est attaché à compléter le travail de Ray par de nombreuses observations approu-vées par Réaumur avec lequel il entretenait une correspondance étroite et par de nouvelles descriptions d’oiseaux.Salerne confia l’illustration de son ouvrage, ici en premier tirage, à Martinet qui dessina et interpréta un fron-tispice représentant une chasse au vol et 30 planches figurant une centaine d’oiseaux. Seul le frontispice a été gravé par Longueil.

L’un des rares exemplaires sur grand papier, dont les planches ont été magnifiquement coloriées à l’époque, dans une élégante reliure de l’époque. Nerfs et plats très légèrement épidermés.

Provenance : Ferdinand M. Mc Veagh.

Anker, 414 ; Zimmer, II, 677 ; Fine Birds Books, p.101 ; Ronsil, 2683 ; Ripley, p.237 ; Thiébaud, p. 823 ; Ronsil, L’Art Français dans le livre d’oiseaux, p.25.

40. RENARD (J.). Poil de carotte. Paris, Flammarion, 1902, in-12, demi-maroquin citron à la bradel, dos lisse orné, couverture et dos, tête dorée, non rogné (Kauffmann).

Première édition illustrée, définitive et en partie originale, de ces 48 récits autobiographiques. L’ouvrage fut publié pour la première fois en 1894.

J. Renard confia à Félix Valloton qu’il rencontra en 1894, le soin d’orner son livre. L’artiste réalisa pour l’oc-casion 50 dessins reproduits selon la technique de la photogravure.Ce travail fut précédé par d’autres réalisations, notamment ils collaborèrent à un numéro du Nib, supplément de la Revue Blanche, et Valloton illustra la Maitresse et les Histoires Naturelles en 1896.

L’un des 20 exemplaires de tête sur papier Japon.

Provenance : Armand Sibien.

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41. SAINT-NON (abbé R. de) & VIVANT-DENON (D.). Voyage pittoresque ou description des royaumes de Naples et de Sicile. Paris, Clousier, 1781-1786, 4 tomes en 5 volumes in-folio, maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, dos à nerfs orné de fleurons et roulettes dorés, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque).

Edition originale et premier tirage de ce grand guide encyclopédique sur le Royaume de Naples et de Sicile, alors peu décrit et surtout peu connu. Il constitue l’une des plus belles réussites de l’édition française du dix-huitième siècle.

La deuxième partie du dix-huitième, prise dans l’élan des encyclopédistes, vit se multiplier des recherches archéologique, topographique et géographique. Témoin de cet engouement, le Voyage pittoresque…, fut initié par Benjamin de La Borde, l’auteur de la Description de la France.Il parvint à convaincre en 1776 Saint-Non, lui-même influencé par l’esprit éclairé et universel de ses amis encyclopédistes, de s’associer à lui pour la publication d’un ouvrage luxueux et le plus complet possible. Saint-Non était l’homme providentiel : ami et protecteur de nombreux artistes en vue et suffisamment fortuné pour prendre en charge l’entreprise. Le projet initial devait traiter l’Italie dans son ensemble : devant le gigantisme de l’ouvrage, Saint-Non limita le travail au Royaume de Naples et de Sicile. Cette entreprise éditoriale le ruina, mais lui valut le titre d’amateur honoraire à l’Académie de peinture.

Rédigé entre 1781 et 1786, l’ouvrage relate le voyage entrepris entre 1777 et 1780 par la brillante équipe dirigée par Vivant Denon, diplomate et artiste, qui avait été chargé par Saint-Non de rapporter les éléments nécessaires à la rédaction du texte.Les autres participants, tous éminents spécialistes étaient : Deodat de Dolomieu, géologue et minéralogiste, à qui l’on doit l’étude sur le Vésuve, référence à l’époque sur ce sujet ; Barthélemy Faujas de Saint-Fond, géolo-gue ; Romé de l’Isle, spécialiste d’histoire naturelle ; Châtelet, paysagiste ; Després et Renard, architectes et pensionnaires du roi à l’académie de Rome.On trouve ainsi une des premières descriptions des sites d’Herculanum, Pompeï et Paestum, un article sur le tremblement de terre de Messine en 1783, et un état précis des découvertes géologiques de Dolomieu aux îles Lipari.

La partie iconographique fut confiée aux tout premiers artistes dessinateurs et graveurs du siècle. Pierre-Adrien Paris, dessinateur et architecte de Louis XVI, Després, Hubert Robert et Fragonard, ont dessiné la plus grande partie des compositions, gravées par Fessard, Saint-Aubin, Choffard, Berthault…Ces illustrations sont de deux sortes : soit des plans et des relevés de sites ou d’objets, soit des vues d’am-biance plus évocatrices pour le lecteur. Les dessins de Hubert Robert et Jean-Honoré Fragonard, alors jeunes artistes de l’Académie de Rome, furent rapportés de leur voyage en Italie qu’ils firent en compagnie de Saint-Non en 1759.Le cycle iconographique comprend : 5 vignettes de titre, une épître dédicatoire à Marie-Antoinette, 284 plan-ches, 15 vignettes en tête, 96 culs-de-lampe dont un grand nombre tirés en bistre, 6 cartes, un plan, une planche de phallus et 14 planches de médailles.

Exceptionnel exemplaire en maroquin rouge de l’époque, bien complet de la planche dite “des phallus” et des 14 planches de médailles des villes de Sicile.Cohen ne relève que 2 exemplaires reliés ainsi, ceux des collections Dutuit et Portalis.

Cohen, Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, 929-930 : « On rejettera la médiocre réim-pression de cet ouvrage publiée en 1829. » ; Ray, The art of the French illustrated book 1700 to 1914, n°34 : « This one of the most ambitious and successfull of travel books. » ; Blackmer, Greece and the Levant, n°1473.

42. SCHMIED (F.-L.) & HOMERE. L’Odyssée. Paris, La Compagnie des bibliophiles de l’automobile-club, 1930-1933, 4 vol. in-4°, en ff., chemise, emboîtage.

Le plus beau livre illustré et conçu par F.-L. Schmied.

100 illustrations et décors en couleurs de F.-L. Schmied, dont une à double page et 73 à pleine page, gravés sur bois par son fils Théo Schmied et coloriés au pochoir par Jean Saudé, ornent le texte et transcrivent merveilleu-sement bien la civilisation hellénique.

Tirage limité à 145 exemplaires, tous sur peau de vélin.

Marcilhac, Fr.-L. Schmied, Peintre-Graveur-Editeur, 1975, p.59 ; Mauro Nasti, Schmied, pp. 169-172, B-20.

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43. SCHEFFER (J.). Histoire de la Laponie. Paris, Veuve olivier de Varennes, 1678, in-4°, maroquin rouge, filets dorés autour des plats, armes au centre, dos à nerfs orné, tranches dorées (reliure de l’époque).

Edition originale française, traduite du latin par le P. Auguste Lubin. Elle est dédiée au baron Charles Bonde, l’envoyé extraordinaire de sa Majesté Suédoise en France.

Sur l’auteur nous avons peu de renseignements. Il est natif de Strasbourg (1621- ? 1679), et publia pour la première fois son Histoire de la Laponie, en latin, à Francfort en 1673. L’ouvrage qui fut également traduit en allemand et en anglais, passe pour être l’un des meilleurs livres anciens sur la Laponie, région la plus septen-trionale de l’Europe, aujourd’hui partagée entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.Le texte traite non seulement des origines et des coutumes des lapons, mais également de la faune, de la chasse (notamment celle du cerf), des mines, des pierres précieuses…

Un frontispice, figurant des Lapons accompagnés de leurs traîneaux et skis, une carte de la Laponie dressée par le R.P. Lubin et gravée par R. Michault qui travaillait alors pour Sanson, 20 planches hors-texte et 7 figures, illustrent l’ouvrage.Les premières cartes de la Laponie datent des années 1662 et 1666. Elles ont été éditées par Blaeu et Sanson.

Bel exemplaire aux armes de Arnauld de Labarthe, vicomte de Rébenac, conseiller honoraire au parlement de Navarre et sénéchal de Béarn. Il institua son héritière sa nièce Jeanne d’Esquille, lui transmettant par là même ses armoiries.Petite épidermure habilement restaurée sur le second plat.

Chadenat, 2469 ; Tooley, Maps and Map-Makers, p. 129 ; Dufau-Maluquer-Jourdain, Armorial du Béarn, 1889-1893.

44. TALLEMANT DES REAUX (G.). Les Historiettes. Paris, Levavasseur, 1834-1835, 6 vol. in-8°, veau blond glacé, dos à nerfs, tête dorée, non rogné (Bauzonnet).

Edition originale publiée d’après le manuscrit inédit et autographe, alors conservé dans la bibliothèque du duc d’Aumale. Cette version du texte, ici expurgée, a été établie par Messieurs Monmerqué, Chateaugiron et Tascherau.

Restés longtemps inconnus, ces Mémoires sont une galerie de portraits des gens influents de la société de la première moitié du XVIIe. Ainsi défilent Henri IV, M. de Sully, le vicomtesse d’Auchy, Madame de Choisy…

Intéressant exemplaire, enrichi de 88 pages manuscrites reprenant les passages expurgés, dans une élégante reliure d’époque, signée, réalisée entre 1831 et 1840.

4 5. TERENCE. Comœdiae. Strasbourg, J. Grüninger, 1 novembre 1496, in-folio de 180 ff ch. I à CLXXVI, sign. a6, b-c8, d-z6, A-E6, F8, peau de truie estampée à froid, dos à nerfs, tranches lisses (reliure du XVIème siècle).

Première édition des Comédies de Térence sortie des presses de Jean Reinhard dit Grüninger. Des six comédies qui forment le registre théâtral de Terence (ca. 185-159), deux inspirèrent Molière : Phormion pour les Fourberies de Scapin et Adelphes pour L’Ecole des Maris.

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Originaire de Markgrönigen, Grüninger travailla à Bâle avant de s’installer à Strasbourg où il fonda en 1482 un atelier d’imprimerie actif jusqu’en 1532, doublé d’un atelier de gravures car soucieux de produire des livres illustrés attrayants.C’est avec lui que l’illustration du livre strasbourgeois atteindra son apogée.

Ce superbe incunable s’ouvre sur un frontispice, une fois répété, représentant un théâtre au moyen-âge animé d’acteurs et de spectacteurs. Puis suivent 6 grands bois annonçant chaque comédie. Le reste de l’iconographie consiste en 158 illustrations au tiers de page, chacune constituée le plus souvent de 4 ou 5 bois gravés, repré-sentant un décor ou des personnages en costume.Cette pratique novatrice permettait ainsi à l’imprimeur de créer un nombre illimité d’images avec un nombre restreint de bois. Par ce procédé Grüninger marqua une étape importante dans l’histoire du livre illustré stras-bourgeois.

Le texte imprimé en caractères romains, est entouré de commentaires dans un caractère plus petit, selon une habitude ancienne.

L’ouvrage connut un vif succès et fut réédité en 1499, 1503 et 1511.

Séduisant exemplaire, du premier tirage, dans une reliure du début du seizième siècle. Quelques feuillets légè-rement maculés et une cassure habilement restaurée au f. k3. Sans le feuillet vierge final F8. La première et la seconde ligne du collophon restées vierges souffrent d’une amincissure de papier.

Est relié avec : JUSTINIUS. Ex. trogo Pompeio historiae. Venice, Johannes Tacuinus de Tridino, 23 septembre 1512.

Provenances : Annotations manuscrites datées 1515 sur le premier contre-plat et sur le recto du feuillet de garde ; ex-libris Lerchenfeld du dix-neuvième siècle.

BMC, I, 110 ; Goff, T-94 ; Schreiber, 5331 ; Ritter, 447 ; Otto Schäfer, I, Drucke, Manuskripte und Einbände des 15 Jahrhunderts, 324 ; Bibliothèque nationale, Catalogue des Incunables, II, T-83 ; La Mémoire des Siècles, 2000 ans d’écrits en Alsace, 1989, pp. 129 et 135-137.

46. VALERY (P.). Le Serpent. Paris, NRF, 1922, in-12, box noir, plats ornés d’un décor à froid de filets obliques et sinueux, dos à nerfs orné de même, doublure de box rouge, gardes de soie moirée noire, couverture, tranches dorées sur témoins, étui (Semet & Plumelle).

Edition originale de ce poème dédié à Henri Ghéon, conforme au texte de la pré-originale paru sous le titre Ebauche d’un serpent, dans la Nouvelle Revue Française en 1921. Il sera réédité sous le même titre dans Charmes en 1922.

2 bois gravés de Paul Vera.

L’un des 30 exemplaires numérotés sur papier de Hollande ; celui-ci porte sur le premier feuillet de garde, une dédicace de l’auteur à l’imprimeur du livre, Henri Barthélémy :

Le Serpent reconnaissantdes bons soins qu’il a donnésà l’impression de cet ouvrage

Paul Valéry

G. Karaïskakis-Chapon, Bibliographie des Oeuvres de Paul Valéry, n°28.

47. VITRUVE. I dicci libri dell’architettura. Venise, Francesco Marcolini, 1556, in-folio, demi-maroquin rouge à grains longs, à coins, dos lisse orné à fond étoilé avec attributs de l’architecte, en pied frappé en lettres dorées [Molinos], tranches jaunes (reliure ancienne).

Edition originale de la traduction de Barbaro.

Dès la fin du milieu du XVIe siècle, la version de Cesarino, publiée en 1521 à Côme, ne répondait plus aux exigences des architectes. Aussi, quelques tentatives de nouvelles traductions furent entreprises, mais ne virent

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pas le jour, seule celle de Barbaro fut publiée. Ce dernier commença son travail en 1547, avant son ambassade en Angleterre et il la continua après son retour à Venise, en 1551. Pour mener à bien son travail, Barbaro pro-fita non seulement des acquis scientifiques de l’époque mais des conseils de Palladio, qui avait une connais-sance exacte de l’architecture classique.

La qualité de leur travail, très vite reconnue, fit que cette traduction fut consultée tout au long des seizième et dix-septième siècles, et montra que les seules connaissances d’un philologue n’étaient plus suffisantes pour donner une interprétation adéquate de l’oeuvre de Vitruve.

Elégamment imprimé en caractères romains pour le texte et en italiques pour les commentaires dans lesquels on retrouve les premiers fondements du futur ouvrage de Barbaro, La practicia delle perspective, ce livre s’ouvre sur un très beau frontispice architectural et allégorique, suivi d’un grand bois montrant des architectes et leurs instruments, et de 131 figures dans le texte dont 8 à double page et 15 à pleine page. Six gravures portent des manchettes et 3 des volvelles.Ce cycle iconographique, interprété sur bois par Salviati, l’a été d’après des dessins dont certains sont de Palladio.

Le reste de l’ornementation consiste en une série de grandes lettrines sur fond de villes et d’architecture, ouvrant chacune un des 10 livres. Chaque chapitre débute par un lettrine historiée.

Bel exemplaire, grand de marges, conforme aux caractéristiques mentionnées par Mortimer (cartons aux ff. B3, E8 et F7).

Quelques légères traces de mouillures. Un onglet de renfort a été appliqué au feuillet de titre au moment de la reliure.

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La reliure est attribuable à Courteval, l’un des meilleurs practiciens des premières décades du XIXe siècle, qui a frappé en queue le nom du bibliophile qui lui passa cette commande. Il s’agit de Jacques Molinos (1743-1831), architecte lyonnais, élève de Blondel.Il réalisa quelques constructions sous Louis XVI à Paris et à Brest en collaboration avec son ami Jacques-Guillaume Legrand, puis fut architecte de la ville de Paris sous l’Empire et la Restauration, période pendant laquelle Molinos fut l’ordonnateur des fêtes et édifia de nombreux bâtiments publics : marché Saint-Honoré, marché Popincourt, Fontaine-Valhubert, la Halle aux Vieux linges…Homme de culture, il avait constitué une belle bibliothèque dont les livres étaient reliés uniformément par Courteval en demi-maroquin de diverses couleurs, avec les attributs de l’architecte et son nom frappés au dos.

Provenances : Ex-libris manuscrit D. Picard (?), daté 1681 ; Molinos (1743-1831).

Fowler, 407 ; Mortimer, 547 ; Wiebenson, I-21 ; Vagnetti, E II b 23 ; Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, pp. 368-369 ; Devauchelle, La Reliure en France, II, p. 227.

48. [WEIS (J.M.)]. Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg, pour la conva-lescence du Roi, à l’arrivée et pendant le séjour de sa Majesté en cette ville inventé, des-siné et dirigé par J.M. Weis,... Paris, Aubert, sans date [1744], in-folio, maroquin rouge, roulette dorée autour des plats, armes au centre et dans les angles, dos à nerfs orné d’un chiffre couronné entrelacé et d’une fleurs de lys plusieurs fois répètés, tranches dorées (Padeloup).

Edition originale et premier tirage.

Du 11 au 19 aôut 1744, Louis XV, à la tête de ses armées à Metz fut en proie à une trés forte fièvre, au point qu’il reçut l’Extréme-Onction et que la Reine accourut à son chevet. A la nouvelle de son rétablissement, des Te Deum résonnérent un peu partout en France et plus particuliérement à Strasbourg qui apprit que le Roi, alors surnommé le Bien- Aimé, allait l’honorer de sa visite.Son entrée le 5 fut triomphale. Douze cents cavaliers et fantassins l’accueillirent aux sons des timbales, trom-pettes, haut-bois, cors de chasse et autres instruments. Toutes les cloches de la ville carillonérent. Le Roi passa sous un arc de triomphe de soixante pieds de hauteur , se rendit à la cathédrale, puis au Palais Episcopal, construit sur ordre du cardinal de Rohan.La nuit venant, la tour du clocher de la cathédrale, les places publiques et toutes les maisons de la ville furent illuminés, produisant un effet jamais égalé dans le royaume. Vers huit heures du soir un feu d’artifice fut tiré sur la riviére en face du Palais où le roi résidait.Pour remercier le peuple de l’accueil qu’il réserva au Roi, les magistrats de la ville firent couler des fontaines de vins et dresser des banquets gorgés de victuailles. La fête se prolongea les jours suivants avec des joutes organisées par les bateliers, des vins d’honneur présentés par les tonneliers...

Pour pérenniser l’évènement, François-Joseph de Klinglin, préteur royal à Strasbourg, ordonna l’exécution de ce magnifique livre.Il se compose d’un titre gravé par Marvye, d’un portrait de Louis XV gravé par Wille d’aprés Parrocel , de 11 planches sur double page interprétées par J.-P. le Bas d’après Weis et de 10 feuillets de texte gravé avec enca-drements et fleurons variés.

Superbe exemplaire aux armes de Louis XV et de la ville de Strasbourg, d’un des plus beaux livres de fêtes du XVIIIe siécle. Les volumes ainsi ornés étaient destinés aux personnages les plus distingués de l’état.L’étiquette d’Antoine-Michel Padeloup (1685-1758) dit Padeloup Le jeune, est contre-collée sur la page de titre. Il est le plus célèbre des Padeloup, et fut reçu relieur ordinaire du Roi avec le mandement du duc d’Antin, en 1733.

Cohen, 870 ; Vinet, 520 ; Ruggieri, 574 ; Thoinan, pp. 362-367.

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49. ZEISING (H.). Theatri Machinarum. Liepzig et Altenburg, Grossen - Liegren - Meuschken et Jansonium, 1614-1629, 6 parties en 2 vol. in-8° oblong (156 x 183 mm ; 145 x 165 mm), vélin ivoire, traces de lacets, tranches bleutées (reliure de l’époque).

Premier théâtre de machines allemand.

L’auteur, étudiant en architecture, confia à son ami libraire de Leipzig, Henning Gross le Jeune, le soin de publier cette seconde édition, l’originale datant de 1607. Il s’assura les services de Hieronymus Megiser pour la partie des traductions, et ceux de Johann Meuschker, Georg Liegern et Justum Jansonium pour l’impres-sion.

Le texte s’articule autour de six parties, chacune annoncée par un bel encadrement de titre baroque, deux d’en-tre eux sont signés soit du nom, soit des initiales de Bretschneider.

L’illustration, inspirée de celle du Ramelli, se compose de 152 gravures sur cuivre, représentant des pompes aspirantes et refoulantes, des fontaines, des treuils, des leviers, des ponts mobiles, des grues, des machines hydrauliques, des écluses, des fontaines… La plupart, présentent un aspect plus animé et détaillé que celles des autres théâtres de machines : Ramelli, Zonca, Branca et Boeckler.Bien que la majorité d’entre elles soient non-signées, certaines planches portent les mentions HZ f. HG exc. ou AB f. HG exc. Dans ces initiales se lisent probablement les noms de Henning Gross, Heinrich Zeising et Andreas Bretschneider. De ce dernier, nous savons qu’il s’installa à Leipzig en 1611, et qu’il travailla à l’illustration de livres pour Gross, notamment en réalisant les gravures d’un Ramelli publié en 1620.

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On remarque que les planches signées ont été traitées avec plus de soin que certaines restées anonymes.

Superbe exemplaire, très frais, de cet ouvrage rare en belle condition.

Provenance : Joseph A. Freilich.

Wolf, A History of Science, Technology… in the 16th & 17 centuries, p. 541 ; V.D. 17 , pp. 72-73 et 221-223 et 340-342 ; Holstein, B., pp. 154-156.

50. ZOLA (E.). Nana. Paris, Javal et Bordeaux, 1933, fort vol. in-4°, maroquin bleu, premier plat orné d’une scène de genre, figurant une silhouette en calèche, accompagnée d’un cavalier, l’ensemble esquissé à l’or et mosaïqué de maroquin havane, crème, vert, rouge et bleu, dos lisse avec en queue le titre et le nom de l’auteur frappés en lettre or, doublure de box chocolat, gardes de soie moirée bleue, couverture et dos, tête dorée, non rogné (Robert Bonfils Del.).

30 gravures originales de Vertès.

Tirage unique à 60 exemplaires sur Japon impérial, contenant un état en couleurs colorié à la main et un état en noir ; celui-ci a été enrichi :

- de deux dessins originaux à l’encre de Vertes au recto et au verso d’un feuillet.- d’une suite de 30 eaux-fortes de W. Ablett, tirées sur papier japon mince.

A la fois peintre, décorateur et illustrateur, Robert Bonfils (1886-1971), dessina des décors de reliures qui lui étaient propres. Ils se distinguent de ceux de ses contemporains par un style linéaire dépouillé ou les personna-ges apparaissent sous forme de silhouette.Ses maquettes étaient réalisées entre autres par Cretté, Canape et les élèves de l’école Estienne, où il exerçait en tant que maître de composition. Bien que reconnu, comptant notamment parmi ses clients Henri Vever et Olivier Sainsère, collectionneurs réputés, ses reliures furent limitées à un nombre restreint.

Comme Dufy, il réalisa des cartons pour des soies de Bianchini-Férier.

Provenance : Collection privée.

Exposition : Bibliothèque nationale, La Reliure Originale, 1947, n°240 avec reproduction.

Alastair Duncan - G. de Bartha, La Reliure en France, Art Nouveau-Art Déco, 1880-1940, p.187-188.

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