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Semaine du 19 au 25 septembre 2020
RESUME : En RDC, le tensions se poursuivent entre les deux coalitions au
pouvoir, le FCC et CACH, le premier semblant déterminé à faire revenir
Joseph Kabila au pouvoir en 2023 (RDC_15). Par ailleurs, 13 députés et des
membres de la société civile ont déposé une proposition de loi à l’Assemblée
nationale dont se méfie la coalition présidée par l’ancien président : cette
proposition prévoit la suppression du seuil de représentativité, ainsi que de
nouvelles mesures pour le dépôt des candidatures et la diffusion des
résultants par la CENI (RDC_14).
Dans le domaine des relations extérieures, les ambassadeurs américain,
anglais et canadien à Kinshasa déplorent la corruption qui mine la lutte
contre le virus Ebola (RDC_19). Par ailleurs, la Belgique a décidé d’apporter
sa collaboration à l’Office d’identification de la population qui doit mener
un recensement en 2023 : le dernier recensement en RDC date de 1984
(RDC_20). On signalera également que devant l'Assemblée générale annuelle
de l'ONU, le président Tshisekedi a demandé une remise totale de la dette
des pays en développement afin de les aider à surmonter la pandémie du
COVID-19 (RDC_18). Enfin, en ce qui concerne la commission colonialisme
créée au sein du Parlement belge, des membres des diasporas congolaise,
rwandaise et burundaise ont présenté un rapport renfermant leurs
revendications : ils demandent notamment la création de musées et
monuments décoloniaux ainsi qu'un centre de recherche sur la rencontre des
peuples d'ailleurs avec ceux d'Afrique, un renforcement de l'arsenal
juridique contre les actes racistes, l'instauration de quotas pour accroître la
présence des personnes noires aux postes à responsabilité ou encore le
financement d'un fonds pour la santé mentale des afro-descendants afin que
les maux liés au racisme soient pris en charge collectivement (RDC_21).
Dans le domaine de la sécurité, les attaques contre les travailleurs du secteur
humanitaire se multiplient dans la région troublée de l’est du pays (RDC_1).
Sur le terrain, les violences contre l’armée et la population civile se
poursuivent au Kivu et dans la province de l’Ituri. Au Sud Kivu, bien que 70
groupes armés se sont engagés à cesser les hostilités (RDC_2), un nouveau
groupe armé dénommé « République du Kivu » a vu le jour dans le territoire
de Kabare (RDC_3). Au Nord Kivu, trois groupes armés sèment la terreur
dans le territoire de Lubero (RDC_5) où la population a lapidé des Maï-Maï
qui font la loi dans certaines parties de ce territoire (RDC_4). Dans le
territoire de Beni, dix civils et un militaire ont été tués lors d’une attaque des
ADF dans la région (RDC_6). Enfin, dans le territoire de Walikale, les
FARDC ont repris la semaine dernière plusieurs sites occupés par les
combattants de deux factions de la milice NDC\Rénové (RDC_6_1).
Dans la province de l’Ituri, une opération de désarmement du groupe armé
FRPI a été lancée dans le territoire d’Irumu (RDC_7), où une dizaine de
miliciens du FPIC a été neutralisée (RDC_12). Pour ce qui regarde la milice
lendu du CODECO, une ONG affirme que des militaires ougandais ont
franchi la frontière pour soutenir ce groupe armé (RDC_8), tandis que de
nombreux déplacés en ont été les victimes retournent progressivement dans
leurs villages dans le territoire de Djugu (RDC_10). Par ailleurs, deux gardes
d’une réserve naturelle d’okapis ont été tués par des Maï-Maï dans le
territoire de Mambasa (RDC_9). Enfin, on signalera que plusieurs anciens
chefs de guerre, dont le plus connu est Thomas Lubanga de l’UPC, ont appelé
les groupes armés de la région à mettre fin aux violences (RDC_11).
Au Kasaï Oriental, une dizaine de personnes auraient été tuées et des
centaines de maisons incendiées en trois jours d'affrontements
communautaires (RDC_13).
Dans le domaine de la justice, le procès de l’ancien directeur de cabinet du
président Tshisekedi a repris sans la présence de l’intéressé (RDC_16). Par
ailleurs, la police judiciaire affirme avoir dénombré plus de 130.000 cas
d’agents fictifs qui bénéficient indûment de la paie des fonctionnaires et
agents de l’Etat officiellement reconnus, une réalité qui est reconnue par le
comité de suivi de la bancarisation de la paie (RDC_17).
Au Burundi, les Nations unies n’enregistrent aucune amélioration dans le
domaine du respect des droits humains : il ne semble pas y avoir de ce point
de vue un changement par rapport au régime de Pierre Nkurunziza
(BUR_1).
En ce qui concerne le Rwanda, l’ancien propriétaire de l’hôtel des milles
collines, qui a sauvé des milliers de personnes durant le génocide et qui réside
aux Etats-Unis, a raconté le récit de son arrestation rocambolesque alors
qu’il se rendait au Burundi : il est accusé par le régime de son pays d’origine
d’entretenir une milice armée et de terrorisme (RWA_1)
BURUNDI
Justice, Droits de l’homme…
(BUR_1) Deutsche Welle – 18/9
Des violations des droits de l’homme toujours en cours au Burundi. Une
commission d’enquête des Nations Unies n’a noté aucune amélioration dans le
respect des droits de l’homme dans le pays.
Le nouveau président Évariste Ndayishimiye a beau avoir affiché une volonté de
changement par rapport à son prédécesseur Pierre Nkurunziza, les meurtres, les
détentions arbitraires et les disparitions continuent d’être commis au Burundi.
Les enquêteurs des Nations Unies n’ont pu que constaté que ses espoirs n’ont pas
encore été concrétisés depuis juin dernier, lorsqu’après avoir remporté l’élection
présidentielle, il prend le pouvoir plus tôt que prévu à la mort soudaine de son
prédécesseur
Ndayishimiye continue à œuvrer pour une réforme globale du Burundi et pour
l’ouverture du pays enclavé qui a été réduit à un paria international pendant les
15 années de domination de Pierre Nkurunziza.
Lire aussi sous :
https://news.un.org/fr/story/2020/09/1077442
RDC
Sécurité, Armée…
(RDC_1) RFI – 23/9
Les attaques contre les travailleurs humanitaires se sont multipliées ces derniers
mois dans l’est du pays. La situation devient de plus en plus inquiétante alors que
les besoins humanitaires augmentent dans la région.
Le dernier incident sécuritaire documenté s’est produit lundi 21 septembre près
de Sange, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo.
Un convoi humanitaire a été ciblé. Le premier véhicule a été attaqué. Trois de ses
passagers ont été kidnappés. Le second véhicule du convoi a réussi à faire demi-
tour.
Plus tôt, le 16 septembre, un employé de l’organisation non gouvernementale
World Vision a été tué. Le convoi dans lequel il se trouvait a été pris pour cible
par des hommes armés non identifiés. Deux jours plus tard, le 18 septembre, trois
agents de l’organisation Caritas ont été kidnappés à une dizaine de kilomètres de
la ville de Bunia. Au mois de juin, une expatriée américaine travaillant pour
Médecins sans frontières était également prise en otage pendant plusieurs jours.
Depuis trois ans, les chiffres sont restés stables avec en moyenne un incident
sécuritaire par mois pour l’ensemble des deux provinces du Kivu. Ce qui change,
d’après le baromètre sécuritaire du Kivu, un projet conjointement géré par Human
Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York,
c’est la nature de ces incidents.
En 2018, on notait essentiellement des vols et des braquages. Aujourd'hui, la
nouvelle tendance se caractérise par des enlèvements. En 2018, seulement deux
kidnappings ont été recensés. Les chiffres ont ensuite grimpé. En 2019, c’était
cinq et en 2020, déjà sept cas ont été recensés, d’après les chiffres du baromètre
sécuritaire du Kivu. Et l’année n’est pas encore finie.
Cette année, les attaques se concentrent dans la province du Sud-Kivu. Elles sont
attribuées pour la plupart aux miliciens Maï-Maï. Certaines ONG estiment que la
crise économique accentuée par les mesures prises pour stopper la propagation du
coronavirus serait l’une des raisons de cette montée de la violence. Les frontières
fermées, les miliciens n’auraient plus beaucoup de marge de manœuvres.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) s’est
dit très inquiet étant donné que le pays reste confronté à une crise humanitaire très
complexe. Rien que cette année, plus de 9,2 millions de personnes sont ciblées
par la réponse humanitaire.
- Kivu
(RDC_2) Radio Okapi – 18/9
Près de 70 groupes armés et le gouvernement de la RDC se sont engagés à la
cessation immédiate des hostilités et la libération des prisonniers Maï-Maï
impliqués dans le processus DDRC (Désarmement, démobilisation et
réintégration communautaire). Il s’agit de l’une de grandes résolutions de la
réunion sécuritaire tenue du 14 au 16 septembre à Murhesa, dans le territoire de
Kabare (Sud-Kivu).
Le ministre délégué à la défense nationale, Sylvain Mutombo, a indiqué que les
deux parties ; à savoir : le gouvernement, d’une part, et les groupes armés, d’autre
part, se sont convenus qu’il ne sera plus question de laisser les groupes armés
intégrer l’armée sans adhérer au processus de désarmement, démobilisation et
réinsertion. Le brassage est un moment de grâce qui a ses limites, a renchéri le
ministre Sylvain Mutombo, qui a représenté le gouvernement aux assises de
Murhesa du 14 au 16 septembre.
Des comités de suivi seront également constitués dans chaque groupe armé pour
dénoncer des abus en rapport avec les crimes de droits de l’homme.
Cette rencontre a été organisée par la Commission interprovinciale d’appui au
processus de sensibilisation, désarmement, démobilisation et réintégration
communautaire (CIAP-DDRC), avec l’appui financier de trois ONG spécialisées
dans la résolution des conflits.
(RDC_3) Radio Okapi – 19/8
Un groupe armé dénommé République du Kivu a vu le jour dans le groupement
d’Irhambi -Katana, dans le territoire de Kabare. Ce groupe opère aux alentours du
Parc National de Kahuzi-Biega, rapporte société civile du groupement d’Irhambi-
Katana.
La même source fait remarquer que cela fait un mois depuis que des allégations
faisant état de la présence de ce groupe sont rapportées. Ses principales
motivations ne sont pas encore connues. Mais les membres de ce groupe
insécurisent déjà la population. Ils rançonnent notamment les habitants qui se
rendent aux champs. Une information confirmée par Thadée Miderho,
administrateur de territoire de Kabare.
Rappelons par ailleurs que la formation de ce groupe armé intervient quelques
jours après la signature d’un accord de cessez-le feu avec cessation immédiate des
hostilités entre 70 groupes armés et le gouvernement de la RDC. C’était à l’issue
d’une importante réunion sécuritaire tenue du 14 au 16 septembre à Murhesa,
toujours dans le territoire de Kabare.
(RDC_4) Radio Okapi – 19/9
Quatre Maï-Maï ont été tués vendredi 18 septembre par lapidation par les
habitants de Vinjo dans la localité de Itendi, en territoire de Lubero.
L’un des infortunés, reconnu dans la région comme leader de ce groupe Maï-Maï
avait agressé un habitant du village. Il s’agit d’un certain Naboti, chef rebelle du
groupe Maï-Maï.
D’après l’administrateur du territoire de Lubero, ce chef rebelle était accompagné
de trois de ses acolytes lors de l’incident. Pris de colère, les habitants de Vinjo ont
profité de ce malentendu pour régler les comptes à ces miliciens qui font la loi
dans la zone depuis plusieurs mois. Ces quatre Maï-Maï dont leur leader Naboti
ont été lapidés et n’ont pas survécu aux coups assenés.
Selon Cyprien Sangala, ancien président de la société civile locale, ce groupe Maï-
Maï s’illustrait dans des cas de viol sur des femmes, imposaient des patrouilles
nocturnes et bien d’autres exactions.
L’administrateur du territoire de Lubero Richard Nyembo indique que les
éléments de la police et de l’armée qui sont basés à Kirima ont été dépêchés à
Vinjo pour calmer la situation avant d’enterrer les corps de ces miliciens. La
même source ajoute que le calme est revenu dans ce village quelques heures plus
tard. Richard Nyembo regrette « de voir les groupes armés qui ont manifesté la
volonté d’adhérer au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion
communautaire continuer à insécuriser les entités dans lesquelles ils attendent le
lancement dudit processus ».
(RDC_5) Radio Okapi – 20/9
Trois groupes armés sèment la terreur dans le secteur de Bapere en territoire de
Lubero (Nord-Kivu), a dénoncé dimanche 20 septembre la société civile locale.
Il s’agit de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC), du
Rassemblement national lumumbiste (RNL) et Congo Ebebi, qui s’acharnent sur
la population. La même source dit avoir dénombré plusieurs cas d’enlèvements et
d’intimidation envers les activistes, mais aussi les journalistes de la région.
Le dernier cas d’intimidation date du samedi dernier, où un élément du groupe
Maï-Maï Congo Ebebi a fait irruption dans les installations de la Radio du Peuple
pour son Education (RPE) de Njiapanda pour intimider les journalistes,
expliquent des sources locales.
Selon la société civile, ce même groupe a enlevé le weekend dernier un cultivateur
et habitant de Njiapanda, qui reste toujours porté disparu. En plus de cela,
renseigne toujours la même source, à Mambume, ces groupes armés imposent des
travaux forcés, perçoivent des taxes illégales auprès de la population et volent du
bétail.
Nasson Luvatshi, président de la société civile de Njiapanda, demande aux
autorités de faire de leur mieux pour restaurer l’autorité de l’Etat dans cette zone,
afin d’éviter un drame et même la famine, car ces rebelles empêcheraient les
habitants de se rendre dans leurs champs.
(RDC_6) AFP – 21/9
Dix civils et un soldat ont été tués dimanche soir dans une zone surnommée "le
triangle de la mort" dans l'Est de la République démocratique du Congo lors d'une
attaque attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), a
indiqué lundi un responsable local.
"La nuit d'hier (dimanche à lundi), l'ennemi est entré de l'est vers l'ouest. Il est
arrivé à 400 mètres du bureau de secteur de Mbau où il a tué dix personnes et un
militaire", a déclaré à l'AFP Donat Kibwana, l'administrateur du territoire de Beni.
"L'ennemi, ce sont les ADF", a-t-il ajouté, indiquant que "trois autres personnes
sont blessées et plusieurs personnes (sont portées) disparues".
Parmi les dix personnes tuées, "il y a deux hommes et huit femmes", a déclaré de
son côté le président de la société civile de Mbau, Omar Kalikia, qui a évoqué "un
bilan provisoire". "L'attaque a commencé à 20h30 et s'est terminée à 1h00", selon
lui, ajoutant que "trois maisons ont été incendiées" et "tous les biens ont été
emportés", dont des chèvres.
La zone surnommée "le triangle de la mort" est située dans la province du Nord-
Kivu près de l'Ouganda, où les ADF sont tenus pour responsables de la mort de
570 civils depuis novembre 2019, selon des experts.
(RDC_6_1) Radio Okapi – 24/9
Les FARDC ont repris la semaine dernière plusieurs sites occupés par les
combattants de deux factions de la milice NDC\Rénové dans le territoire de
Walikale (Nord-Kivu), ont indiqué mercredi 23 septembre à Radio Okapi
plusieurs sources contactées à Pinga. Ces bastions sont notamment Nkasa,
Bushimo et Pinga-centre, où les combattants de Bwira et de Guidon s’affrontaient.
Certains notables et la société civile, contactés mercredi à Pinga, affirment que
l’armée mène des attaques contre les combattants de Guidon à Kaseke, Mutongo
et Kailenge, dans la même région. Selon ces sources, la population déplacée, qui
tentait de revenir récupérer ses biens à Pinga et environs, est encore retournée en
brousse. D’autres habitants se sont dispersés dans d’autres localités.
Un dialogue a réuni, du 16 au 17 septembre à Kibua, la notabilité locale, les
familles de deux leaders du NDC, les communautés Bunakima et Lussu ainsi que
les chefs des groupements.
L’objectif était d’obtenir un arrêt des hostilités entre les deux factions, afin de
permettre le retour des habitants, mais aussi de persuader les belligérants à se
rendre pour intégrer le processus DDR, a indiqué Prince Kihangi, député
provincial élu de Walikale, qui a pris part à ces assises.
Bwira, l’un de deux concurrents du NDC, s’était déjà rendu aux FARDC avec
environ cinq cents combattants et tous se trouvent cantonnés actuellement à
Rumangabo.
En rapport avec cette situation de Pinga, le porte-parole des opérations Sokola 2,
major Guillaume Njike Kaiko, a confirmé mercredi à Goma les opérations lancées
contre les miliciens à Pinga.
- Ituri
(RDC_7) Radio Okapi – 18/9
Le responsable du STAREC en Ituri, Jean Marc Mazio, a annoncé jeudi 17
septembre à Radio Okapi que le lancement de l’opération de désarmement des
miliciens du groupe armé Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) est
prévu le 30 septembre prochain au site de Kazana et de Karatsi, en chefferie de
Walendu Bindi. Il annonce sue le gouvernement de la RDC et ce groupe armé
sont tombés d’accord sur un nouveau calendrier pour le processus de paix au Sud
d’Irumu.
Jean Marc Mazio précise que cette phase va durer deux mois et sera suivie de
l’étape de réinsertion communautaire des ex-combattants qui vont choisir la vie
civile. Il ajoute qu’un compromis a été trouvé entre les deux parties sur les
questions entre autres d’amnistie et de grades.
(RDC_8) Radio Okapi – 18/9
Des militaires de l’armée régulière de l’Ouganda ont traversé mardi 15 septembre
la frontière avec la RDC, au village de Zolo, en chefferie de Warpallar, dans le
territoire de Mahagi (Ituri).
Selon l'ONG de défense des droits de l’homme « Collectif sauvons le Congo »,
ces militaires qui étaient à bord de deux véhicules ont progressé à l’intérieur du
pays et se sont dissimulés dans certaines localités. Les deux camions sont
retournés vides en Ouganda après quelques heures.
Cette ONG de défense des droits de l’homme déclare également que la présence
de cette force étrangère inquiète la population. Pour certains, ils seraient venus
pour appuyer la milice CODECO qui est active en Ituri.
(RDC_9) AFP – Belga – 18/9
Deux gardes d'une réserve naturelle d'okapis, classée au patrimoine mondial de
l'Unesco, ont été tués par des hommes armés en Ituri dans le nord-est de la
République du Congo, a-t-on appris vendredi auprès de l'Institut congolais de la
Conservation de la Nature (ICCN).
"Dans l'attaque surprise de jeudi de la Réserve de faune à okapis (RFO), deux éco-
gardes (rangers) ont été tués par des Maï-Maï (milices communautaires
d'autodéfense) pour des raisons qu'on ignore jusqu'à présent", a déclaré le
directeur général de l'ICCN, qui a la tutelle sur cette zone protégée, Cosma
Wilungula, à l'AFP. "L'armée qui était dans les environs est venue à la rescousse
des éco-gardes. Ensemble, ils ont chassé les assaillants", a ajouté M. Wilungula.
Les rangers sont généralement armés en RDC.
"Du côté des assaillants, (il n'y a) pas de précisions sur le nombre de morts, mais
ils doivent avoir transporté des corps parce que des traces de sang sont visibles",
a expliqué à l'AFP Muyisa Muzaliwa, chargé de la communication à la réserve.
(RDC_10) Radio Okapi – 21/9
De nombreux habitants et de déplacés du territoire de Djugu retournent
progressivement dans leurs villages d’origine, à la suite de l’accalmie observée
depuis plus d’un mois dans cette région.
La société civile de Djugu rapporte que le retour de la population est observé dans
presque tous les secteurs et chefferies qui étaient affectés par les atrocités de la
milice CODECO.
Le président de cette société civile, Jules Tsuba, indique que les déplacés qui sont
encore dans les sites se rendent dans leurs champs pour chercher des vivres sans
être inquiétés. Cependant, il déplore des extorsions des biens de la population par
ces miliciens qui sont regroupés dans certains villages. Ce qui empêche d’autres
personnes de regagner leurs milieux d’origine. Jules Tsuba plaide pour
l’accélération de programme de désarmement de ces assaillants de la CODECO
et leur prise en charge par le gouvernement pour pacifier cette zone.
Certains véhicules parcourent le tronçon Bunia-Mahagi sur la route nationale
numéro 27 sans même escorte des FARDC et de la police depuis le regroupement
des miliciens de la CODECO.
(RDC_11) Radio Okapi – 22/9
Le président du parti de l’opposition, Union des patriotes congolais (UPC) et
ancien seigneur de guerre de l’Ituri, Thomas Lubanga, a appelé les groupes armés
actifs dans la province, à cesser les violences.
Il a lancé cet appel lundi 21 septembre au cours d’un point de presse à Bunia. Il
a, par l'occasion, déploré les tueries perpétrées par ces milices avec comme
conséquences le déplacement massif des populations qui vivent dans des
conditions difficiles.
Thomas Lubanga estime que l’Ituri n’a pas changé après 17 ans, le temps qu’il a
passé en prison et qui selon lui n’a pas servi de leçons aux leaders de ces groupes
armés. Il les invite à déposer les armes pour contribuer au développement de cette
province.
Lire aussi sous :
https://information.tv5monde.com/afrique/rdc-d-ex-chefs-de-guerre-en-
emissaires-de-paix-aupres-des-miliciens-en-ituri-376226
(RDC_12) Radio Okapi – 23/9
Treize miliciens du groupe armé Force patriotique et intégrationniste du Congo
(FPIC) ont été neutralisés par des soldats des FARDC à Babode et à Beabo dans
la chefferie de Babelebe en territoire d’Irumu. C’est pendant des offensives
lancées depuis lundi 21 septembre par des forces loyalistes contre ces assaillants
dans un de leurs bastions situé dans le groupement Ngongo.
Selon les sources locales, des combats qui ont opposé les deux parties mardi 22
septembre ont duré près de quatre heures. Un habitant joint au téléphone par Radio
Okapi indique que plusieurs personnes ont fui en direction de Mwanga ou de
Tuma. D’autres sources dressent un bilan de 13 morts et cinq armes saisies par
les forces loyalistes.
Jusqu’à ce matin, certaines personnes n’avaient pas encore regagné leurs villages,
par peur des représailles.
Le porte-parole de l’Armée en Ituri indique qu’il s’agit d’une opération de traque
de ces miliciens qui déstabilisent cette partie du territoire d’Irumu. Le lieutenant
Jules Ngongo avance un bilan de cinq assaillants tués, une arme du type AK47
récupérée avec plusieurs minutions de guerre, le mardi 22 septembre.
Selon des témoins, plusieurs cas de pillage des biens de la population ont
également été rapportés.
- Kasaï Oriental
(RDC_13) AFP – 23/9
Une dizaine de personnes auraient été tuées et des centaines de maisons
incendiées en trois jours d'affrontements communautaires dans la région du Kasaï,
au centre de la République démocratique du Congo, a annoncé mercredi une
ONG.
"Les affrontements ont éclaté le 5 septembre et se sont poursuivis durant trois
jours d'affilée. Le bilan provisoire est de onze morts, sept blessés graves", a
avancé à l'AFP Pierre Mulumba Mpoyi, directeur de l'organisation catholique
"Caritas développement" du diocèse de Mbuji-Mayi (Kasaï oriental). Caritas a
également recensé "924 maisons incendiées" d'après son directeur, précisant que
les morts et les blessés ont frappé toutes les communautés. Aucune autre source
ne pouvait confirmer ce bilan.
Sans donner de chiffres, l'administrateur de territoire (responsable politico-
administratif) de Katanda a confirmé à l'AFP l'existence des affrontements,
réservant "la primeur de son rapport" au gouverneur du Kasaï oriental.
Ces conflits ont confronté les communautés Bena Kabuya, Bena Mwembia d'un
côté et les Bena Nshimba de l'autre. L'enjeu porte sur les terres cultivables.
Vie politique…
(RDC_14) RFI – 18/9
Une proposition de réforme de la loi électorale a été déposée jeudi 17 septembre
à l’Assemblée nationale, fruit des consultations menées depuis fin juillet par un
groupe de 13 parlementaires et des personnalités issues de la société civile.
Selon les auteurs de la proposition de loi, leurs idées consistent plus
spécifiquement à répondre aux problèmes pratiques et aux irrégularités constatées
lors des élections controversées de décembre 2018.
Parmi les propositions, il y a celle de supprimer le seuil de représentativité au
niveau national, c’est la raison pour laquelle, lors de précédents scrutins, des
candidats ayant reçu le plus de voix ont été battus par des candidats parachutés
par des partis ayant une assise nationale. Il y a aussi des mesures relatives aux
dépôts des candidatures elles-mêmes. Il est proposé d’interdire qu’un homme
politique puisse présenter sa candidature à différents scrutins et qu’il puisse se
désister au profit de membres de sa famille désignés comme suppléants.
Concernant la campagne électorale, les auteurs proposent l’interdiction aux
candidats de distribuer de l’argent.
Un autre point concerne la diffusion des résultats : les procès-verbaux doivent être
remis aux témoins mais aussi aux observateurs. Le président de la Céni doit
pouvoir être sanctionné en cas de refus de publication des résultats, bureau de vote
par bureau de vote et en cas de contentieux, le recomptage des voix doit être
obligatoire. Mais le principal obstacle à l’adoption de ces propositions, c’est que
l’Assemblée nationale et le sénat sont dominés par le FCC. Or, cette coalition pro-
Kabila avait exprimé sa méfiance envers les auteurs de la proposition de loi.
Certains les accusant d’être dominés par l’opposition, d’autres d’être
instrumentalisés par Félix Tshisekedi.
Les évêques catholiques réunis au sein la conférence épiscopale nationale du
Congo (Cenco) ont interpellé les députés et sénateurs mercredi 16 septembre au
lendemain de la rentrée parlementaire. Dans un communiqué, ces derniers ont
appelé les élus à se mettre « réellement au service du peuple » en adoptant avec «
vigilance des lois justes » qui garantissent la tenue des élections. Pour la Cenco,
la révision de la loi électorale en vue de la dépolitisation de la Céni s’avère plus
que nécessaire. Elle appelle donc aux parlementaires de veiller à ce que la majorité
parlementaire pro-Kabila n’abuse pas de sa supériorité numérique pour « faire
voter des lois peu favorables au progrès de la démocratie ».
(RDC_15) RFI – 20/9
Le ton continue de monter entre le Cach et le FCC formant la coalition au pouvoir.
Les ambitions se font sentir au sein des deux camps. Et la volonté d’un retour de
Kabila en 2023 n’est plus caché par certains cadres du FCC.
Sur le papier, ce sont des alliés, mais la coalition FCC et la plateforme Cach ne
s'empêchent pas d'afficher leurs désaccords chaque fois que l'occasion leur est
offerte. Selon plusieurs observateurs, la méfiance et le doute, qui caractérisent les
relations entre les deux familles politiques, seraient à la base du blocage constaté
dans plusieurs secteurs de la vie nationale.
Il y a eu notamment le retard dans les nominations au sein des entreprises
publiques et la polémique autour de la désignation des responsables à la Céni. Il
y a aussi la querelle concernant les récentes nominations au sein de l'armée et dans
la magistrature. Le FCC a déjà donné le ton pour la territoriale. L'organisation des
élections et du cadre institutionnel doit se dérouler en toute transparence de
manière à rassurer les parties prenantes.
C'est donc clair que l'enjeu est l’élection présidentielle de 2023. Avec ce scrutin,
le PPRD (présent dans la coalition du FCC) et le FCC espèrent faire revenir Kabila
au pouvoir. Claude Nyamugabo, ministre de l’Environnement et cadre du PPRD,
explique que le retour de Kabila au pouvoir n'est pas un slogan, s'adressant aux
militants du PPRD à Kolwezi.
Alors que l'UDPS entend conserver la direction du pays. Et, si possible, renverser
la majorité parlementaire à son profit. Augustin Kabuya, secrétaire général
intérimaire de l'UDPS, rappelle que le président Félix Tshisekedi n'a de comptes
à rendre qu'au peuple congolais, et non à un individu quel que soit son rang.
Lire aussi sous :
https://www.rtl.be/info/monde/international/rdc-rencontre-tshisekedi-kabila-les-
ministres-pro-kabila-travaillent-a-son-retour-1245910.aspx
Justice, Droits de l’homme…
(RDC_16) AFP – 18/9
Après plusieurs audiences reportées, le procès en appel de Vital Kamerhe, figure
centrale des redoutables jeux du pouvoir en République démocratique du Congo,
a véritablement commencé vendredi, en son absence pour des raisons de santé, a-
t-on appris auprès de son avocat.
Homme de confiance de deux présidents successifs, M. Kamerhe, 61 ans, a été
condamné à 20 ans de prison en juin avec l'entrepreneur libanais Jammal Samih,
également absent vendredi, pour le détournement d'environ 50 millions de dollars
d'argent public.
"Le tribunal a entendu les motifs d'appel de toutes les parties y compris le parquet,
en l'absence de Vital Kamerhe et de Jammal Samih. Tous les deux sont malades",
a déclaré à l'AFP Me Jean-Marie Kabengela. "La prochaine audience est fixée au
2 octobre", a-t-il ajouté. Avant la fin de l'audience qui se déroulait à la prison de
Makala, l'avocat a précisé à l'AFP avoir déposé une demande de liberté provisoire
pour M. Kamerhe. Plusieurs demandes ont déjà été rejetées depuis l'interpellation
début avril de M. Kamerhe, 61 ans, ancien président de l'Assemblée nationale
congolaise.
Le 24 août, son parti l'Union pour la nation congolaise (UNC) avait annoncé son
évacuation de la prison pour suivre des soins dans un hôpital de Kinshasa, après
une dégradation de son état de santé. Son coaccusé Jammal Samih, 79 ans, a lui
été "admis au centre médical de la prison de Makala, en attendant son évacuation
vers un hôpital approprié", a déclaré à l'AFP un proche qui n'a pas voulu être cité.
(RDC_17) Radio Okapi – 21/9
Les résultats préliminaires des enquêtes de la Police judiciaire des parquets sur la
paie des agents et fonctionnaires de l’Etat renseignent qu’il y a plus de 133 000
agents fictifs et environs 43 000 doublons qui bénéficient indûment de la paie des
fonctionnaires et agents de l’Etat officiellement reconnus.
Des sources proches de la police judiciaire, qui se sont confiées à Radio Okapi,
font des révélations sur les présumés détournements des salaires opérés par
manque d’un système de bancarisation efficace depuis le mois d’août 2011
jusqu’à ce jour.
Les agents de l’administration publique, du Président de la République jusqu’au
dernier huissier, sont estimés à environ 1 138 000 fonctionnaires. Ces chiffres,
avancent-elles, ne reflètent pas la réalité. Les vrais effectifs ne sont jamais
maîtrisés malgré les recensements réguliers. Ce qui cause un manque à gagner
considérable au trésor public.
L’histoire de la bancarisation remonte de l’instruction demandée par le parquet
générale près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete. Car d’après ces sources, le
rapport du comité de suivi de cette bancarisation n’avait jamais été finalisé et qu’il
y aurait des éléments nouveaux.
Peu avant, la première demande d’instruction avait été formulée sur injonction de
l’ancien ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba puis, le dossier fut
classé sans suite.
Depuis le mois d’août 2011, sept mille milliards des francs congolais ont été
détournés chaque mois des salaires des fonctionnaires.
Les enquêteurs allèguent que l’argent détourné a été partagé entre 50 personnes,
agents et officiels impliqués dans la chaine de paiement avec la complicité de
certains responsables de la Banque centrale du Congo et des banques
commerciales.
Enfin dans le cadre du suivi de la bancarisation, le comité qui en assure le contrôle
et l’encadrement afin d’élaguer les doublons et les fictifs n’est pas non plus sans
reproche. Ses responsables défalqueraient l’équivalent de 3,6 $ sur la paie de
chaque fonctionnaire.
Les fonctionnaires de l’Etat représentés par le SYNECAT se disent satisfaits de
ces résultats préliminaires. Le secrétaire de SYNECAT, Jean-Bosco Puna, a
toujours réclamé un audit sur cette bancarisation. Il souhaite que ces enquêtes
aboutissent à des sanctions.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2020/09/25/actualite/securite/rdc-les-fonctionnaires-
fictifs-existent-encore-reconnait-le-comite-de
Economie, Finances…
(RDC_18) Belga – 23/9
Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a
réclamé mardi devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU une "annulation
totale" de la dette pour les pays en développement afin de les aider à surmonter la
pandémie.
"Afin d'aider les pays en développement à sortir effectivement de la crise, et à
mieux assurer l'après-Covid-19, les efforts de la communauté internationale
devraient inclure l'annulation et autres allègements du fardeau de la dette afin de
leur permettre de mieux se reconstruire", a-t-il dit.
Reconnaissant les efforts du G-20 et des institutions financières internationales,
qui ont allongé les délais de paiement de la dette, la RDC les invite "à prendre
d'autres décisions en vue de son annulation totale", a ajouté le président dans son
discours vidéo pré-enregistré. "Toutes ces mesures de soutien ou de financement
supplémentaire de pays en développement ne devraient être liées à aucune
condition", a-t-il souligné, en lançant un appel "à renforcer la solidarité
internationale".
Félix Tshisekedi a aussi demandé un renforcement "de l'assistance technique pour
combattre et arrêter une maladie qui est un ennemi commun".
Relations extérieures
(RDC_19) AFP – 18/9
Les ambassadeurs des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni à Kinshasa ont
dénoncé vendredi la "corruption" qui "mine" la lutte contre la nouvelle épidémie
d'Ebola dans le nord-est de la République démocratique du Congo, mais aussi le
reste de l'État de ce pays.
"Les gens voient ce genre d'épidémies comme une opportunité de s'enrichir, que
ce soit pour le secteur privé ou à travers les différents canaux de l'État", a déclaré
l'ambassadeur du Canada Nicolas Simard, qui répondait aux questions de la radio
Top Congo avec ses collègues américain et britannique.
Tous trois sont de retour d'une mission conjointe la semaine dernière à Mbandaka,
dans la province de l'Équateur touchée par la 11e épidémie d'Ebola en RDC (50
morts pour 123 cas). "À Mbandaka, il y avait plus de 4.000 membres du personnel
qui étaient affectés à la réponse contre Ebola alors qu'on était à 120 cas seulement.
Pourquoi 4.000 personnes ? ", s'est interrogé l'ambassadeur canadien. "Il faut
absolument trouver les moyens de mieux gérer les fonds publics, d'éviter toutes
sortes de problèmes de corruption qu'on a pu observer, qui sont une autre épidémie
et qui viennent miner les capacités de l'État", selon lui. "Il y a les mêmes
préoccupations concernant l''Ebola business' et les personnes qui veulent profiter"
de l'épidémie, comme lors de la précédente vague dans l'est, a ajouté
l'ambassadeur américain Mike Hammer.
Proches de l'ancien président Kabila, les présidents de deux chambres du
Parlement ont dénoncé mardi "l'ingérence" et "l'activisme" de certains diplomates
en RDC, non cités.
Ces prises de position ne sont "pas du tout" de l'ingérence, a de son côté souligné
M. Hammer. "Le président Tshisekedi et son gouvernement nous ont demandé de
l'aider à lutter contre la corruption." Les États-Unis se présentent comme le
premier bailleur de fonds humanitaires en RDC, avec "plus de 500 millions de
dollars" par an. Washington avait annoncé avoir versé 600 millions sur deux ans
pour lutter contre la précédente épidémie d'Ebola dans l'est du pays (plus de 2.200
morts entre juillet 2018 et juin 2020). "Le total de l'aide au développement du
Canada tourne autour de 135 millions de dollars canadiens (102 millions de
dollars américains)", a avancé l'émissaire d'Ottawa, qui n'envisage cependant pas
que son pays suspende cette aide annuelle. "Ce n'est pas l'aide qui est l'objet de la
corruption, c'est le système qui est autour", a-t-il dit.
L'ambassadrice du Royaume-Uni Emily Maltman a assuré de son côté que
Londres versait 250 millions de dollars par an pour soutenir le secteur congolais
de la santé.
(RDC_20) Belga – 24/9
La Belgique est prête à collaborer avec l'Office national d'Identification de la
Population (ONIP) congolais, chargé de mener à bien le recensement de la
population de la République démocratique du Congo (RDC), rapporte jeudi la
presse kinoise en citant l'ambassadeur de Belgique en RDC, Johan Indekeu.
M. Indekeu a rencontré mercredi le directeur général de l'ONIP, Richard Ilunga
Ntumba, au siège de cette institution. "Nous avons échangé sur des possibilités de
collaboration entre la Belgique et l'ONIP en matière de l'identification de la
population. C'est quelque chose de très important. C'est également une matière
bien connue en Belgique. Nous sommes bien disposés d'échanger nos expériences
avec l'ONIP. Si on arrive à donner une identité à une personne cet acquis de droit,
notamment le droit à la santé, à l'éducation etc. C'est un droit important qu'il faut
donner à chaque personne et chaque Congolais le mérite", a affirmé
l'ambassadeur, selon les sites d'information mediacongo.net et InfosPlus.org.
"Nous avons déjà eu quelques expériences ici au Congo, et nous sommes disposés
à voir de quelle manière nous pouvons échanger nos expériences avec l'ONIP afin
de moderniser, non seulement l'identification mais également le bureau de l'état-
civil", a ajouté le diplomate.
L'ONIP a été mis sur pied en 2014, avec comme tâches l'identification
systématique et effective de la population, la constitution et l'entretien du fichier
général de la population, la délivrance de la carte d'identité et d'autres imprimés
de valeur produits à partir de la base de données de la population. Le régime de
l'ancien président Joseph Kabila avait tenté l'année suivante d'entamer le
recensement de la population. Mais cela avait provoqué de graves violences car
l'opération risquait de retarder la tenue des élections générales - prévues en 2016
et qui ont finalement eu lieu le 30 décembre 2018.
Le dernier recensement en RDC remonte à 1984, lorsque le pays était appelé Zaïre
et dirigé par le maréchal Mobutu Sese Seko. Le prochain devrait se dérouler avant
les prochaines élections, prévues en 2023.
(RDC_21) Belga – 24/9
Des membres des diasporas congolaise, rwandaise et burundaise ont présenté
jeudi après-midi, au parlement bruxellois, un rapport renfermant leurs
revendications par rapport au travail de la commission spéciale de la Chambre qui
se penche sur le passé colonial de la Belgique.
"Nous ne vous laisserons pas faire sans nous", ont déclaré les afrodescendants aux
parlementaires à travers les parties lues du rapport en élaboration. Ils demandent
entre autres à créer des musées et monuments décoloniaux ainsi qu'un centre de
recherche sur la rencontre des peuples d'ailleurs avec ceux d'Afrique, de renforcer
l'arsenal juridique contre les actes racistes, d'instaurer des quotas pour accroître la
présence des personnes noires aux postes à responsabilité ou encore de financer
un fonds pour la santé mentale des afrodescendants afin que les maux liés au
racisme soient pris en charge collectivement.
En ouverture de cette rencontre, initiée par la députée bruxelloise Hilde Sabbe
(one.brussels), le secrétaire d'État bruxellois chargé du Patrimoine et de
l'Urbanisme, Pascal Smet (one.brussels également) a rappelé la constitution dans
les prochaines semaines d'un groupe de travail sur la décolonisation de l'espace
public.
Le médiateur a en réaction formulé l'espoir de voir Bruxelles et ses rues devenir
un "laboratoire" pour l'ensemble de la Belgique. Un représentant de l'ASBL
Change, Dido Lakama, a ajouté souhaiter que la Belgique soit plus largement
exemplaire dans son travail sur la mémoire coloniale afin d'entraîner les autres
états européens dans son sillage.
"On ne peut pas sous-estimé l'importance de cette commission spéciale", a déclaré
le président de la commission spéciale de la Chambre, Wouter de Vriendt (Groen),
venu écouter les recommandations et appréhensions des diasporas. "Pour la
première fois dans l'histoire belge, on est prêt à véritablement enfin assumer notre
passé colonial. (...) Vous avez longtemps attendu une telle initiative. On y est
maintenant et au parlement, au sein des groupes politiques, il y a une volonté
d'avancer et de faire des pas considérables. (...) Ce qu'on assumera est une vérité
douloureuse, une confrontation inconfortable avec le passé de notre pays. On
s'attend donc à une certaine nervosité et par conséquent la commission aura aussi
besoin d'un soutien public", a-t-il ajouté.
La commission abordera les questions du discours officiel sur la colonisation, de
l'espace public, de la restitution dans l'enseignement et des liens avec le racisme
qui perdurent actuellement. Le rapport du groupe d'experts, qui inclut des
afrodescendants, est attendu au 1er décembre. S'en suivront des auditions et autres
travaux.
La co-fondatrice de l'association Bakushinta, Georgine Dibua Athapol, a par
ailleurs assuré que la décolonisation de l'espace public participera à "décoloniser
les esprits". "Décoloniser c'est casser les mythes, fondre le socle d'imaginaire
immiscé dans tous les pans de la société, fondre la matière s'il le faut afin de
repartir sur une histoire renouvelée, une histoire que tout citoyen belge vit avec
apaisement". La cinéaste Monique Mbeka Phoba a conclu en revenant sur les
difficultés rencontrées par le passé dans les groupes de travail sur des questions
coloniales.
RWANDA
Justice, Droits de l’homme…
(RWA_1) RFI – 20/9
L'ancien patron de l'hôtel des mille collines, Paul Rusesabagina, qui avait sauvé
plus de 1 200 personnes abritées dans son hôtel pendant le génocide au Rwanda
en 1994, a témoigné au New York Times depuis sa cellule à Kigali.
Son histoire a inspiré le film « Hôtel Rwanda ». Alors qu'il était de passage à
Dubaï le 26 août dernier, il avait disparu avant de réapparaître à Kigali le 31
août… en état d'arrestation. L'ONG Human Rights Watch avait dénoncé une «
disparition forcée ». Des journalistes du New York Times ont pu rencontrer celui
qui est devenu un opposant politique au président Paul Kagame.
Dans sa cellule « spartiate », selon les journalistes du NYT, Paul Rusesabagina,
chemise blanche et veste anthracite, raconte calmement et avec un léger sourire
en coin ce qui lui est arrivé et comment il a été arrêté. Sous la surveillance de deux
officiers de police, il décrit au quotidien américain avoir quitté les États Unis, où
il réside, pour se rendre au Burundi. Il affirme avoir été invité par un pasteur local
à faire une série de discours. Mais finalement, l'avion, opéré par une compagnie
grecque et fréquemment utilisée par le président Paul Kagame, ne l'emmène pas
là où il pense. « Comment je suis arrivé ici, ça a été une surprise. En fait, je ne
venais pas ici, j'allais au Burundi. J'ai pris l'avion. Un vol ordinaire. Et quand je
suis arrivé pour mon escale à Dubaï, il y avait quelqu'un du Burundi qui avait loué
un jet privé. Ce jet privé devait nous emmener de Dubaï à Bujumbura. Il nous a
emmené de Dubaï à Kigali. Quand on a atterri, je pensais être atterrir à Bujumbura
», raconte-t-il. Paul Rusesabagina confirme donc être tombé dans un piège.
Ensuite, pendant 3 jours, il disparaît. Il refait finalement surface en détention.
Pendant ce temps, sa famille affirme n'avoir eu aucune nouvelle. « J'ai été emmené
quelque part. Mais je ne sais pas où j'étais. J'avais les jambes et les mains ligotées.
Mon visage masqué. Je ne pouvais rien voir. Je ne sais pas où j'étais. Après ces 3
jours j'ai été très très bien traité », témoigne-t-il. Selon les officiels rwandais son
but était en fait de rencontrer des groupes armés.
Il est depuis des années dans le collimateur des autorités rwandaises. Son parti, le
Mouvement rwandais pour le changement démocratique est accusé d'avoir un bras
armé : le Front de libération nationale, un groupe considéré comme terroriste par
le pouvoir.
Lundi 14 septembre, il a été inculpé de terrorisme, meurtre et financement de
rébellion par un tribunal de Kigali.
Lire aussi sous :
http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2020/09/24/le-piege-tendu-a-paul-
rusesabagina/