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1 Sélignes 132 printemps 2015 A : « Les fragments13.046-13.056 » des « Pensées éclatées de Loteur de Sélignes » ® et © -13.046 Vincent Roubaud : « girafon »

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Sélignes 132 printemps 2015 A : « Les fragments13.046-13.056 » des « Pensées éclatées de Loteur de Sélignes » ® et © -13.046

Vincent Roubaud : « girafon »

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Avis à nos correspondants : Pierre Roubaud, et Loteur de Sélignes, son associé imaginaire se déclarant incapables de faire comme s’ils n’avaient pas pris connaissance d’un message lu, même sous le sceau du secret, les Editions Dubois pour la Mère Nicolas Gnik Gnak Gnouf se réservent le droit de publier toute la correspondance adressée à ces deux personnes réelle ou fictive en en masquant, sauf avis contraire de leur part, aussi bien les noms que les adresses. Avertissement N°1: ce qui suit n’est pas de la poésie : il s’y trouvera de la prose caractérisée, mais le reste des fragments ne pourra être appelé que de la poésie dégénérée, vu la faiblesse des contraintes que Loteur s’est données pour les rédiger, et le peu de soin qu’il a d’ailleurs pris à correctement les respecter. Dirons-nous qu’il s’agit de prosésie ? Non, ce ne sont pas des poèmes, mais des « prosèmes ou de la « poérosie » ». On les zaime ou ne les zaime pas. Avertissement N°2 : Consultez le site des frères Loteur http://un.ane.communiste.free.fr/

Note administrative Autorisation : Les Editions Dubois pour la Mère Nicolas autorise ses correspondants à transférer à qui bon leur semblera la Livraison ci-dessous reproduite des œuvres de Loteur de Sélignes. Notes du Traducteur -Rappel des contraintes proposées à Loteur par Fréréné (en nombre de pieds, ou syllabes) : (xxxxx – xxx – xxxxx), ou : (xxxxx – xxx – xxxxx –xxxxxx-xxxx), ou : (xxxxx – xxxxxxx – xxxxx – xxxxxxxx – xxxxxxx), ou : (xxxxx – xxxxxxx – xxxx –xxxxx), soit 5 3 5, ou 5 3 5 6 4, ou : 5 7 5 7 7, ou : 5 7 5 4 5 -Le signe * signifie que, exceptionnellement Loteur n’a pas voulu, ou, plus couramment n’a pas réussi à malgré sa bonne volonté, respecter la contrainte qu’il a choisie parmi les quatre répertoriées ci-dessus. Remarque : Fréréné affirme que Loteur s’est trompé dans l’énoncé des contraintes qu’il lui a recommandées : d’une part il ne lui aurait pas énoncé la contrainte 5 3 5 6 4 et d’autre part, au contraire, il lui aurait recommandé la contrainte 5 7 5. Loteur adopte donc, comme vous l’aviez sans doute déjà remarqué cette dernière contrainte, sans pour autant abandonner la précédente qu’il trouve, après plusieurs années de pratique, tout à fait à son goût. A propos du Rappel des contraintes ci-dessus prétendument proposées à Loteur par Fréréné, le 17/04/2013, Loteur a reçu la mise au point suivante (les grisés sont de Loteur) :..\selignes 2013 2\selignes 103 bis contraintes frerene.doc Avertissement suivi d’un blâme : les personnages de ces histoires ressemblent tous, d’une façon ou d’une autre, à des personnages réels, mais sont fictifs : ressemblance n’est pas identité. Qu’on se le dise ! En rupture à gauche avec cette collaboration de classe qui prend pour prétexte le « réalisme « ou le « moindre mal », faites connaissance avec une position politique originale. Ce site pourrait vous intéresser : www.sitecommunistes.org

13.047 -Le 13/03/2015, Charles B. du Mrap a écrit (citation et commentaire) : Bonjour Je vous envoie en pièce jointe un article: "Avant Lampédusa" de Yannick Haenel, paru dans le dernier Charlie Hebdo du 11 mars 2015. Il parle des conditions ignobles des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée. Sur quelques uns qui réussissent, combien meurent dans ce que l'on peut appeler le plus " grand cimetierre du monde ". Charles Avant Lampedusa C’est à Garbouli, sur une plage de Libye. Des hommes, des femmes, des enfants fuient leur pays en guerre, l’Erythrée, la Syrie, la Somalie, le Soudan. Ils rêvent d’une vie vivable et veulent traverser la Méditerranée. Des trafiquants, en l’occurrence une milice libyenne, leur promettent un passage et les rackettent ( 650 euros d’après un récent survivant malien) ; puis ils les parquent dans un camp pendant des semaines, avant de les jeter, sans eau, sans nourriture, sur une embarcation qui, le plus souvent, n’est qu’un pauvre canot pneumatique. Il est évident qu’ils n’arriveront pas à destination : il y a plus de 100 kms jusqu’à Lampédusa, des vagues de 8 mètres, le naufrage est inéluctable. Les migrants refusent de monter. Les trafiquants les obligent avec un revolver sur la tempe. L’expression « regarder la mort en face » m’a toujours semblé vaine. Cet instant où, sur une plage de Lybie, une famille de réfugiés grimpe sur un canot promis au naufrage relève de l’horreur sacrificielle : l’animal rituel est mené ainsi au poteau qui le condamne. La mise à mort n’est pas une énigme, elle rend visible ce point d’abjection où la victime est exposée à merci. On dit souvent que Lampédusa est devenu le paradigme de l’infamie occidentale ( ou plutôt on ne le dit pas assez) ; mais avant Lampédusa- avant même que les migrants, s’ils ne sont pas morts, ne deviennent des « sans-papiers », et comme tels se voient assimiler par la législation européenne à des criminels-, il y a cet instant sur une plage où la supplication les exclut. Un homme , une femme, un enfant sont livrés au supplice d’être sacrifiables. Sans doute n’existe-t-il pas d’instant plus terrible : il possède l’opacité d’une zone de non droit. A partir de cet instant qui les expose à la mort, ils n’appartiennent plus à aucune communauté : ils sont tuables. Le revolver sur la tempe du migrant dit à celui-ci qu’il est de trop : non seulement il n’a plus de place dans le monde, mais il est devenu le déchet.

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De quoi s’agit-il ? D’esclavage ? d’une forme nouvelle de traite ? organiser une cargaison d’humains pour la couler en pleine mer, est-ce que ça a un nom ? Il parait que l’histoire ne peut pas se passer de manger de vies ; celles qui sont mises en proie sur la plage de Garbouli sont les otages d’un nouveau marché : l’acheminement low cost des réfugiés. Coincés entre les guerres civiles d’Afrique qu’ils fuient et l’aberration de normes européennes qui les mettent au ban, ils sont réduits à n’être plus qu’un produit que les mafias se disputent ( les cargaisons de migrants leur rapportent des millions d’euros ) . Le malheur ne doit pas déranger les affaires, ou alors devenir rentable à son tour. Ainsi avant d’être considérés comme des « sans-papiers », c’est-à-dire comme des créatures politiques sans existence légale, les migrants sont-ils monnayés comme des marchandises dans la circulation commerciale planétaire. Je ne cherche pas à m’acquitter d’une émotion facile ; je me demande s’il est possible de penser ce qui arrive sur les plages mafieuses de Lybie ( mais aussi de Turquie ). Une telle chose récuse les vielles notions, elle déborde l’économie politique, laquelle ne parvient qu’à s’accommoder de la mort des autres. YANNICK HAENEL Article paru dans Charlie Hebdo n°1181 du 11 mars 2015 Non, le plus grand cimetière du monde est celui qu’alimente en cadavres l’impérialisme yankee aidé de ses vassaux :

-guerres et occupations coloniales, notamment en Afghanistan, Irak, Syrie, Palestine, Lybie, Mali, Côte d’Ivoire, Haïti, Ukraine, Colombie : des dizaines de pays hébergeant des bases militaires sous commandement de l’Otan ;

-plans d’ajustement structurels avec notamment, privatisation des services publics de santé, spéculation sur les denrées alimentaires et les médicaments, plans d’austérité meurtriers pour financer les prêts bancaires à taux d’usure, Les disparitions de migrants en Méditerranée ne sont qu’une conséquence de ces guerres et de ces plans. Mais qui met en cause l’article de Charlie Hebdo ? L’impérialisme en train de piller l’Afrique ? Vous n’y pensez pas ! Dans Charlie Hebdo, on ne parlera à la source que de « guerres civiles » : (les Africains seuls responsables de ce qui leur arrive !) et à l’arrivée de « l’aberration de normes européennes », comme si un Sarkozy, un Hollande et un Valls ne savaient pas ce qu’ils font en instituant l’immigré en bouc-émissaire de la crise ! Pourtant, qui a livré la Lybie aux bandes sanguinaires des mercenaires réunis de la charia et de l’Otan ? Qui leur a livré l’Irak en se justifiant par le mensonge de la fabrication d’armes de destruction massive ? Qui leur a livré l’Afghanistan du temps de l’intégriste Commandant Massoud avant qu’il faille intervenir pour faire cesser le scandale de l’interdiction de la culture du pavot par les talibans ? Qui a mis au pouvoir des néonazis en Ukraine pour imposer à ce pays un plan d’austérité encore pire que celui imposé à la Grèce ? Qui continue à armer les commandos paramilitaires fascistes contre les FARC en Colombie ? Qui fomente des coups d’Etat au Venezuela ? Pour Charlie Hebdo, le mot impérialisme est un mot tabou. Et le Mrap continue dans son choix d’un silence complice au sujet du coup d’Etat des nazis pro-yankees en Ukraine et du symbole que constitue leur invitation lors de la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz ! 13.048 -Le 18/03/2015, Denis Habendasher a écrit : Très cher, Je te remercie beaucoup pour l'envoi de la reliure de trois des livraisons de ton pote Loteur. La lutte contre l'antisoviétisme est une question déterminante pour la victoire de la révolution socialiste. Ton envoi me permet d'essayer de me remémorer quelques petites choses. À la page 47, tu annonces dans une prochaine livraison des commentaires sur le cours de Denis Lemercier concernant l'impérialisme et le CME. Je ne me souviens plus si tu l'as fait. D'autre part, Monsieur le biologiste se permet de faire de la psycho et ne va pas jusqu'au bout de sa démarche puisqu'il n'a toujours pas critiqué mon article sur la conscience. En tout cas j'ai quelques désaccords radicaux avec ce que tu as écrit dans les pages 50. Je ne sais pas où tu as été pêché une conscience animale, de la subjectivité chez l'animal et enfin je n'ai, pauvre psychologue, jamais employé la notion de conscience réfléchie. Il faut sans doute chercher la cohérence de son emploi avec le fait qu'il existerait une conscience animale. Tout cela dit sans rancune. Enfin, mon vieux passé d'instit, dans la lecture en diagonale que j'ai pu faire de ton document à sa réception, a repris le dessus et j'ai noté qu'à la page 21 il y a un « excuses-moi » qui doit être mal orthographié. Je sais combien il est difficile de ne pas laisser des fautes d'orthographe dès qu'on écrit un texte avec une machine. Encore merci. Je vais lire tout cela avec une attention renouvelée. Salut et fraternité, DL

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13.049 -Citation et commentaires

« Communistes » : proposition de cours à l’école élémentaire LE CAPITALISME MONOPOLISTE D’ETAT p ar Denis Lemercier

En rouge, questions et remarques de Loteur – en bleu les observations de D. L. J’ai proposé ce contenu à cette session de notre école parce qu’il nous faut revenir sur les questions théoriques d’économie politique étant donné la véritable débandade théorique et idéologique qui concerne ce domaine. En effet, l’idéologie dominante domine. Mais elle domine à un point tel qu’il y a bien longtemps qu’elle n’a pas autant dominé : les organisations syndicales et les organisations politiques censées être de gauche sont soumises à cette domination. Toutes ces organisations ne font que rabâcher ce qui est le point de vue de la grande bourgeoisie : le stade actuel du fonctionnement social est le néolibéralisme (je n’ose même pas dire que les organisations proclament que le stade actuel du capitalisme est le néolibéralisme parce que, bien souvent, il n’est pas clair dans leur expression que le système social dans lequel nous vivons est le capitalisme). Notre organisation elle-même, « Communistes », si elle affirme haut et fort que nous sommes soumis au capitalisme ne se prononce pas sur la forme qu’il a. Or depuis qu’existe le capitalisme a connu différentes formes. Nous avons déjà abordé cette question du CME lors du cours sur l’impérialisme mais nous n’avons fait qu’en souligner quelques traits essentiels. Il nous faut entrer plus dans le détail. Cette tâche est ardue pour moi parce qu’actuellement très peu de travaux ont lieu sur la question étant donné justement l’état lamentable dans lequel nous sommes au niveau théorique. Je peux bien sûr m’appuyer sur l’ouvrage qu’avait publié la section économique du parti communiste français dans les années 70. Mais la forme et le contenu concret du CME se sont trouvés modifiés depuis cette date sous l’effet de la lutte des classes c’est-à-dire à partir du fait suivant, provisoire, comme l’a dit Warren Buffet, que la classe à laquelle il appartient (la bourgeoisie et plus spécifiquement celle qui domine c’est-à-dire une grande bourgeoisie) est en train de gagner la lutte de classe. Le fait le plus significatif de cette régression de la lutte de classe de la classe ouvrière est bien sûr la chute de l’essentiel des pays socialistes : l’URSS et les pays de démocratie populaire de l’Ouest européen (et de la Chine, la Mongolie, le Vietnam, … ? Et s’agit-il de la « chute de l’Urss », ou de la « victoire des forces contre-révolutionnaires d’Union Soviétique » ? Tout-à-fait d’accord avec la 2ème partie de l’alternative (On ne fait jamais assez attention à ce que l’on écrit - en tout cas c’est valable pour moi) Pendant trop longtemps, et même encore dans ce qui reste d’organisations se réclamant plus ou moins valablement du communisme, on a fait et on fait comme si en Urss et dans les autres Etats socialistes les antagonismes de classe, avaient définitivement disparu. Ce fut une des batailles ultimes de Staline en URSS (voir les « Problèmes économiques du socialisme en URSS » ) : insister sur l’existence de la lutte de classe en URSS (Ce fut peut-être la raison pour laquelle il disparut si rapidement). Or, comme l’exprimait le fragment 12.201 de Loteur de Sélignes :

« Ce qui s’est passé Avant s’interprète à la

Lumière de ce Qui s’est passé après. » :

Ainsi le fragment 12.085 IX contenait cette remarque : « L’enthousiasme de La victoire Dans la grande guerre Patriotique avait Masqué que la Lutte des classes au

Sein de la Société était Loin d’être terminée, Et donc que l’idée D’un passage à la Construction

D’un « Etat du Peuple Tout Entier », n’était rien D’autre qu’une* Illusion mortelle. »

Et le fragment 12.085 XIII cette remarque : « J’ai écrit plus haut combien le cataclysme de l’agression hitlérienne a dû peser sur l’histoire de l’Urss après la victoire. Par exemple, l’illusion d’un ralliement de l’Eglise à l’Etat soviétique n’a pas dû être sans effet sur la croyance en une disparition acquise des antagonismes de classe au sein de la société. » Ce n’est pas le seul fait qui témoigne de cette régression de la lutte de classes : une autre caractéristique de l’époque actuelle c’est la disparition de bien des partis communistes en tant que partis communistes. Certains, comme le parti communiste français, ont pu en conserver le nom sans en avoir conservé la politique : ce sont de véritables partis sociaux-démocrates au service du grand capital, se donnant l’allure bien sûr d’opposants à ce

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régime capitaliste. Comme la réalité est toujours contradictoire, un élément vient un peu contredire ce mouvement réactionnaire : c’est la situation en Amérique latine. Pendant longtemps le PCF a distingué trois composantes dans le rapport des forces anti-impérialiste : -Les forces révolutionnaires des Etats socialistes, dont celles d’Urss constituaient le noyau central, -Le mouvement de libération nationale anticolonialiste, -Les Partis communistes et forces démocratiques des pays capitalistes développés. De ces trois composantes, il ne reste plus grand-chose. (Je me souviens fort bien de cette catégorisation : d’un certain point de vue la 2ème composante s’exprime en Amérique latine.) En tout cas, cette nouvelle réalité mondiale a changé la forme du capitalisme monopolistique d’État en même temps que des processus d’intégration régionaux (l’Union européenne par exemple) faisaient apparaître des intégrations étatiques allant même jusqu’à l’apparition d’appareil d’État à ce niveau régional comme c’est le cas notamment pour l’Union européenne. Libéralisme et néolibéralisme Je l’ai dit, l’idéologie dominante énonce que le stade actuel du développement social est le néolibéralisme. Mais avant d’essayer de comprendre ce que signifie ce terme et son enjeu il s’agit de définir le terme de libéralisme. En fait, la notion de libéralisme appartient au vocabulaire politique bourgeois qui la définit, de façon abstraite, comme l’attachement à la liberté, et qui l’utilise à un double niveau. Au niveau individuel, le libéralisme serait l’attitude consistant à admettre les opinions des autres, même si on ne les partage pas, et leurs actions, même si on ne les approuve pas, tout en réclamant, pour soi, la même liberté. Au niveau collectif, le libéralisme caractériserait un type de régime politique fondé sur le pluralisme et l’existence, reconnue et garantie, de libertés publiques. Le discours marxiste ne comporte pas de définition de ce terme, qu’il n’a pas à assumer historiquement, mais permet d’en faire l’analyse et la dénonciation. Le libéralisme doit être envisagé non pas comme une attitude abstraite, mais comme un comportement de classe. Individuellement, le libéralisme est une tolérance de nantis. Collectivement, le libéralisme n’a qu’une portée restreinte, dans la mesure où il consiste à défendre et à valoriser certaines libertés, celle dont la bourgeoisie a eu besoin historiquement pour construire un système correspondant à ses intérêts de classe. Comme, d’ailleurs, le capitalisme réduit très souvent le champ des libertés, le terme libéralisme se vide de son contenu politique, et devient simplement idéologique. Il ne s’agit guère, pour la bourgeoisie, que d’une notion de combat, visant à disqualifier les régimes qui ne reposent pas sur la même articulation constitutionnelle que la démocratie bourgeoise. Historiquement, le «libéralisme» s’est fort bien accommodé de l’esclavage, du colonialisme, de génocides comme celui par exemple des amérindiens. Il s’accommode fort bien du racisme et du mépris du peuple. D’un point de vue plus économique, on peut dire que le libéralisme est un ensemble de doctrines économiques qui se fonde sur la liberté du travail, du profit et des échanges. Dans sa formulation première (avec la physiocratie) le libéralisme considère que la liberté économique conditionne la réalisation d’un ordre naturel voulu par Dieu. Ensuite, avec l’école classique et Adam Smith, il entend fonder ses analyses sur une observation positive des faits. Le libéralisme considère que l’esprit d’entreprise dépend de la liberté des investissements et de l’appât du profit. La rencontre, sur le marché, entre l’offre et la demande, détermine le prix. Deux observations ici. La première concerne l’emploi du terme offre, qui est très utilisé actuellement même par les syndicats qui parlent par exemple d’offre d’éducation, qui renvoie donc à l’idéologie de la bourgeoisie. La deuxième concerne la loi de l’offre et la demande dans la détermination des prix : or on sait bien, comme Marx l’a démontré, que ce qui va essentiellement ou en dernier ressort déterminer les prix, ce ne sont pas les aléas du commerce, de l’offre et de la demande notamment, mais c’est la quantité de valeur déterminée par le temps de travail incorporée dans la marchandise. Toujours dans cette idéologie du libéralisme, les entraves à la libre concurrence et au libre jeu de la loi de l’offre et la demande sont des facteurs de crise et empêchent l’instauration de l’harmonie spontanée. Les produits s’échangent contre les produits et, dans ces conditions, les crises de surproduction ne sont que des accidents plus ou moins graves, mais de toutes façons momentanées. Remarque : actuellement il y a bien surproduction déterminée par le fait que les salaires étant comprimés les travailleurs n’ont plus les moyens d’acheter des marchandises. Cette baisse des salaires est la conséquence de la recherche du taux de profit maximum qui est le moteur de la production au stade actuel du capitalisme. (Je me demande s’il est juste de faire dériver les crises du capitalisme des politiques d’austérité. Par exemple, si toute la production était consommée, soit par les salariés, soit dans le luxe de la classe capitaliste, soit dans les dépenses étatiques, il y aurait-il du chômage ? Plutôt que de caractériser les crises par la sous-consommation des salariés contredite par la surconsommation capitaliste, n’est-il pas plus juste de le faire par la suraccumulation du capital (Je ne fais aucunement dériver les crises du capitalisme des politiques d’austérité : surproduction,

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suraccumulation du capital, baisse tendancielle du taux de profit sont trois faces non indépendantes du même phénomène ) : impossibilité de rentabiliser l’ensemble du capital produit par la société. Actuellement, par exemple, on assiste à un conflit entre rente et capital. Au nom de la compétitivité, c’est-à-dire, du taux de profit maximum immédiat, le capitalisme cherche à réorienter les dépenses de revenus (salaires, dépenses nécessaires à l’entretien et l’évolution de la force de travail, mais aussi dépenses de luxe et gaspillages divers de la société capitaliste) vers la stricte accumulation du capital. Si mon interprétation est exacte, un capitaliste austère serait plus capitaliste qu’un autre vivant dans le luxe, c’est-à-dire détournant une partie de la plus-value extorquée de sa vocation : l’accumulation du capital. On se souvient peut-être encore comment le Baron Empain avait été sommé de cesser de se livrer à un tel détournement. Or, si j’ai bien compris cette affaire, l’accumulation passe nécessairement à un moment ou un autre, par la croissance de la productivité du travail qui à son tour finit par provoquer la baisse du taux de profit. Par exemple, si l’on arrivait à produire une voiture avec seulement une heure de travail social, nul ou presque deviendrait le profit à tirer de l’industrie automobile : est-ce que je me trompe ? C’est la suraccumulation du capital qui impose de remplacer le terme « productivité » par « compétitivité » : ce deuxième terme admet qu’il n’y a pas de place pour tous les capitaux. Toujours dans cette idéologie, la liberté du contrat de travail met à égalité juridique l’employeur et le salarié : il ne saurait y avoir exploitation du travailleur dès lors que celui-ci est maître de son adhésion au contrat. Les inégalités sociales sont naturelles, nécessaires et inévitables, mais les crises de l’emploi ne sont, elles aussi, que des maux passagers appelés à disparaître lors de la réalisation finale de l’harmonie. Le libéralisme est résolument conservateur du système capitaliste d’exploitation et de l’inégalité des classes, ainsi que de la position pratiquement dominante des nations les plus riches et les plus industrialisés. Aujourd’hui, il faudrait parler plutôt des nations les plus riches et « développées » : en effet, de même qu’en France la production agricole a progressivement été supplantée par la production industrielle au 20ème siècle, de même nous assistons aujourd’hui à l’essor de la production des « services » aux dépens de la production des biens dits matériels. Dans mon idée, un service est un bien qui est consommé en même temps que produit. Par exemple, un hôpital privé vend des actes médicaux et non les résultats escomptés de ces actes médicaux ? Idem pour une institution d’enseignement privé. Un service marchandise est un travail, non le produit d’un travail. (Il faut que je creuse cela) L’une des évolutions marquantes au sein de la pensée économique serait la domination, depuis les années 1970, d’un courant « néolibéral », qui aurait donné lieu à une série de politiques du même nom en Grande-Bretagne et aux États-Unis, puis dans les pays dits « en développement », sous l’égide de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ces politiques ont suscité et suscitent encore de nombreux débats ; par contre, les réflexions épistémologiques sur la « théorie » néolibérale ne sont pas légion. Cet état de fait tient peut-être au caractère imprécis du terme, dans la mesure où il s’agit tout à la fois d’une idéologie, d’une vision du monde, d’un ensemble de politiques, et d’une collection de « théories » qui ne sont pas nécessairement cohérentes les unes avec les autres. L’autre source de confusion vient du fait que ce mot n’est pas utilisé, encore moins revendiqué, par celui qui est aujourd’hui considéré comme son père spirituel : Milton Friedman. Ce dernier se définit en effet comme un héritier du libéralisme du XIXe siècle. En tout cas, le terme de néolibéralisme désigne aujourd’hui un ensemble d’analyses d’inspiration libérale qui partagent un socle d’idées communes : la dénonciation du développement excessif de l’État-providence, comme ils disent pour désigner les droits que les travailleurs ont conquis ; la dénonciation des interventions publiques dans l’économie (on le verra, pour cette question il en est de même que pour la liberté : pas d’interventions publiques dans l’économie au bénéfice du peuple mais des interventions au bénéfice du grand capital de la même manière que les « libéraux » sont pour la liberté en ce qui les concerne et l’esclavage pour les autres); la promotion de l’économie de marché au nom de la liberté de l’individu et de l’efficacité économique ; la disparition progressive du secteur public au profit du privé. En fait le néolibéralisme correspond à une offensive du grand capital à une période où il se sent plus fort que dans la période précédente. Les objectifs restent les mêmes : principalement faire le profit maximum. Qu’est-ce que le capitalisme monopoliste d’État ? Le CME c’est, par essence, le capitalisme par la permanence des rapports fondamentaux d’exploitation. C’est le stade de l’impérialisme par l’extension des structures monopolistes (on a déjà traité de cette question de l’impérialisme, mais j’y reviendrai. À l’intérieur de ce stade, c’est sa phase contemporaine par le développement de l’intervention de l’État (phénomène que gomme tous les tenants du « néolibéralisme » qu’ils soient patronaux, syndicalistes, ou dirigeants politiques d’un parti ou de l’autre) et l’interdépendance croissante entre les monopoles et l’État. Le CME et une totalité organique qui englobe tous les aspects de l’activité sociale. Du monopoliste simple au capitalisme monopoliste d’État. Une analyse scientifique de l’évolution du capitalisme conduit à distinguer trois stades fondamentaux. - le stade primitif ou manufacturier,

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- le stade classique ou de libre concurrence, - le stade monopoliste au impérialiste. Si l’on peut distinguer ces trois moments du développement du capitalisme, il est évident qu’il n’y a pas de coupure, de passage brusque de l’un à l’autre. Au contraire, l’évolution à l’intérieur d’un stade prépare le stade suivant. Chacun naît du précédent. L’apparition du stade primitif du capitalisme se situe au XVIe siècle ; elle s’effectue parallèlement à la destruction révolutionnaire du mode de production féodal. En éliminant le servage et en développant l’économie marchande, le mode de production capitaliste a permis un essor considérable des forces productives et des techniques de production ; en ce sens, il a été un facteur de progrès. Ce stade, cependant, est resté marqué par cette survivance du mode de production féodal ; celles-ci ont longtemps freiné l’extension du marché capitaliste. Ce n’est en effet, qu’au XIXe siècle que s’épanouira le stade classique, caractérisée par la « libre concurrence» et par le développement des forces productives issues de la production industrielle. Sous la poussée des contradictions économiques et sociales et du progrès technique, l’accaparement capitaliste du travail et des ressources s’est développé. L’économie du pays. L’économie du pays a été progressivement dominée par un nombre de plus en plus restreint de groupes capitalistes de plus en plus importants. Dans ces conditions le rôle politique de la grande bourgeoisie (terme qu’on n’emploie plus guère maintenant mais qui pourtant garde toute sa validité) n’a cessé, lui aussi, de grandir. Trois traits fondamentaux caractérisent le capitalisme de monopole ou impérialisme :

- le développement des entreprises à caractère monopolistique (pourquoi cet adjectif barbare ? « monopoliste » ne convient pas ? si, mais parfois je suis snob) qui entraîne une transformation des conditions de la concurrence telle qu’on les connaissait au stade classique. C’est-à-dire que le capitalisme monopoliste est apparu comme développement logique du capitalisme de concurrence mais il est entré en quelque sorte en contradiction avec celui-ci. Arrêtons-nous un instant sur la définition des monopoles. Il ne faut pas s’en tenir à l’approche quantitative et juridique selon laquelle serait seulement un monopole l’entreprise où le groupe qui contrôlerait à 100 % le marché de sa branche. La réalité est assez différente. En effet, pour survivre, les entreprises capitalistes doivent accumuler, c’est-à-dire développer leur capital grâce au travail des producteurs, c’est-à-dire essentiellement de la classe ouvrière. Avec le développement du capitalisme, vient un temps où ceci n’est plus possible au même rythme, pour toutes les fractions du capital, en même temps. Au sein de la classe capitaliste, des différences apparaissent. Certaines fractions tendent à accaparer progressivement et de façon de plus en plus totale les moyens économiques et politiques (j’insiste bien sur les moyens politiques, c’est-à-dire étatiques) nécessaires à la poursuite et à l’accélération de l’accumulation de nouveaux capitaux. Disposant de la possibilité privilégiée d’accroître leur propre capital, elles réussissent ainsi à s’approprier une part croissante des moyens de production. Ce sont les monopoles. On perçoit ici pourquoi on n’est plus dans le système de la « libre concurrence » : les monopoles ont un tel poids économique et politique que la concurrence est faussée. Les petites et moyennes entreprises sont en position d’infériorité.

- le stade impérialiste et en second lieu caractérisé par le développement du capital financier, où s’interpénètre le capital industriel et capital bancaire. On avait vu cela quand on avait parlé de l’impérialisme. Les entreprises monopolistes se développent en groupes financiers. Le pillage de toutes les formes d’épargne renforce l’exploitation capitaliste.

- un troisième trait définit l’impérialisme, on l’avait vu : l’exportation systématique des capitaux, entraînant la domination du monde par les grandes puissances impérialistes et l’exploitation conjuguée des classes ouvrières des pays dominants et des pays sous-développés et colonisés. Le stade impérialiste est donc marqué par des aspects contradictoires. Alors que le caractère social des forces productives s’accroît rapidement, l’exploitation des mains ouvrières et le pillage des couches intermédiaires est le fait d’un nombre de plus en plus restreint de monopoles capitalistes. Cette contradiction appelle, par sa nature même, un mode de production supérieure : le socialisme. Prenant appui sur cette socialisation accélérée des forces productives, le mouvement révolutionnaire et démocratique peut, en effet, objectivement parlant, transformer plus rapidement les rapports de production. C’est en ce sens que le CME constitue selon l’expression de Lénine« l’antichambre du socialisme ». Le capitalisme monopoliste d’Etat : phase contemporaine de l’impérialisme. Déjà ébauchée par Engels, la définition du capitalisme monopoliste d’État a été largement esquissée par Lénine dans « La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer» publié en octobre 1917. La même année et publié en 1918, Lénine écrit «l’État et la révolution» dont nous avons déjà eu l’occasion de parler. Dans ce texte Lénine caractérisé l’impérialisme comme « l’époque du capital financier, l’époque des gigantesques monopoles capitalistes, époque où le capitalisme de monopoles évolue en capitalisme monopoliste d’État ». Lénine ajoutait que cette époque voit les guillemets montre le renforcement extraordinaire de la machine d’État, l’extension inouïe de son appareil bureaucratique et militaire… ». Mais déjà dans « L’impérialiste stade suprême du

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capitalisme » écrit, on s’en souvient, au cours du premier semestre 1916 et publié pour la première fois vers le milieu de 1917 Lénine évoquait le CME sans le nommer. Le CME apparaît ainsi à un moment donné du développement capitaliste, comme un produit de l’antagonisme entre le capital et le travail, de la concentration du capital et la socialisation des forces productives. Mais si la loi générale de l’accumulation du capital et le développement atteint par les forces productives sont la cause profonde de la transformation du monopole simple en capitalisme monopoliste d’État, d’autres éléments, politiques et militaires notamment, entre aussi en jeu. En particulier la première depuis la seconde guerre mondiale, le défi lancé par le système socialiste puis maintenant son effondrement, l’effondrement du système colonial et maintenant le retour aux menées colonialistes, la pression du mouvement démocratique des masses, ont joué un rôle déterminant aux différentes étapes du renforcement du CME. Les toutes premières formes du CME apparaissent dès le début du stade impérialiste ; cependant c’est au cours de la première guerre mondiale que son empreinte apparaît nettement sur l’ensemble de l’économie des pays belligérants. La lutte sans merci alors engagée entre les groupes capitalistes nécessita un accroissement très important de la production dans le cadre de l’économie de guerre, une mobilisation de toutes les forces productives que le capital monopoliste ne put obtenir sans le concours de l’État. Le rôle de celui-ci va, en conséquence, s’élargir et sa puissance grandir. Les effets de la grande dépression des années 1930 sont à l’origine d’un nouveau et considérable développement du capitalisme monopoliste d’État (Je pense personnellement qu’il en est de même avec la crise actuelle quoi qu’en disent tous les beaux parleurs qui n’ont que le mot de néolibéralisme à la bouche : bien évidemment ce considérable développement actuel se se fait dans les conditions actuelles c’est-à-dire sans l’Union soviétique, avec intégration encore plus grande des économies capitalistes au sein de vastes ensembles comme l’union européenne par exemple). Atteinte d’une crise économique et financière profonde, la société capitaliste apparaît alors comme bloquée. Destruction volontaire et massive de marchandises pour éviter que leurs prix ne s’effondrent, chômage de dizaines de millions de travailleurs, arrêt de la croissance économique, concentration monopoliste renforcée sont les principales conséquences de cette crise sans précédent. Seul un élargissement de l’intervention de l’État a permis, pour un temps, d’éviter la faillite d’une société fondée sur les rapports de plus capitaliste. Dans tous les pays capitalistes, la puissance de l’État a été alors développée et utilisée, sous des formes diverses, pour rétablir une situation qui risquait d’emporter le système, face aux succès du premier État socialiste et à l’accentuation de la lutte des classes. Au cours de cette période, l’intervention de l’État a pris notamment la forme de commandes d’armement. L’extension des industries de guerre a accentué le processus belliciste qui conduisit finalement à la seconde guerre mondiale. Celle-ci a été l’occasion d’un nouveau et spectaculaire développement du CME. Au lendemain de la défaite du fascisme, les forces ouvrières et démocratiques imposèrent des transformations démocratiques profondes en Europe occidentale et notamment en France : Sécurité sociale, nationalisation de certaines banques industries de base… Cependant, la grande bourgeoisie monopoliste, appuyée par l’impérialisme yankee, reprenait l’offensive. Elle réussissait à arrêter le processus de transformations démocratiques et tentait d’en modifier le contenu. En France, cette politique aboutit à l’éviction des ministres communistes du gouvernement en 1947, à la division des forces se réclamant de la démocratie et du socialisme et au détournement des conquêtes démocratique, notamment dans les grandes entreprises nationalisées. Les années qui suivirent la fin de la seconde guerre mondiale marque ainsi le début d’une nouvelle étape dans les rapports entre les grands grands groupes monopolistes et l’État capitaliste. Les principaux traits du CME sont désormais rassemblés. Une conférence de 81 partis communistes et ouvriers convoquée à Moscou en 1960 analysa cette phase nouvelle comme celle au cours de laquelle sont « réunies la puissance des monopoles et celle de l’État, en un mécanisme unique destiné à sauver, au maximum, les profits de la bourgeoisie impérialiste par l’exploitation de la classe ouvrière et le pillage de larges couches de la population ». Ainsi le CME se caractérise comme une totalité organique qui n’inclut pas seulement des éléments économiques et sociaux mais aussi des aspects politiques, idéologiques, militaires, psychologiques… Si le financement public, le secteur public, la consommation d’État, la planification monopoliste sont des traits distinctifs du CME, la militarisation de l’économie, la contrainte idéologique et politique ( voir le rôle des mass media par exemple) le regroupement des forces réactionnaires (qu’elles soient de droite ou dites sociales-démocrates), les tendances à l’autoritarisme politique (voir notamment la présidentialisation du régime politique), n’en caractérisent pas moins fondamentalement le CME. Cette phrase du stade impérialisme est particulièrement marquée par les liens nouveaux qui s’établissent entre l’État et les monopoles. Les monopoles et l’État La définition adoptée par la conférence de Moscou en 1960 met en relief l’unité contradictoire formée par les monopoles et l’État capitaliste. Unité contradictoire déjà bien mis en évidence par Lénine. L’État contribue aujourd’hui, de manière décisive, on le verra, au développement de l’accumulation capitaliste, à la concentration du capital et de la production jusqu’à l’échelle internationale. Ce faisant, l’État est ainsi devenu l’appareil

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primordial de survie des rapports de production monopolistes. Ainsi, la phase du CME se développe à la fois en continuité et en rupture avec la phrase du monopoliste simple. Continuité en ce sens que le CME représente la poursuite des transformations du capitalisme de monopole ; c’est-à-dire un renforcement de l’hégémonie des monopoles (hégémonie des monopoles que masque bien l’inscription dans l’idéologie du néolibéralisme) sur l’ensemble de la société et donc aussi sur l’appareil d’État. Ce renforcement et la double conséquence de l’accumulation croissante du capital et du caractère de plus en plus social de la mise en œuvre des forces productives dans les conditions capitalistes. Il manifeste l’intervention toujours plus directe de la loi générale de l’accumulation capitaliste. Mais la phase du CME est aussi en rupture avec la précédente, en ce sens que l’État, bien qu’étant plus directement sous le contrôle des monopoles, voit son rôle s’accentuer (ce que masque encore l’idéologie du néolibéralisme ) car tel est objectivement le besoin et l’intérêt des grands groupes monopolistes ; ce rôle s’exerce cependant selon des modalités particulières qui, à un moment donné, entrent en contradiction avec l’action propre des monopoles et nécessitent une transformation de la société et des rapports de production. Autrement dit, entre les monopoles et l’État, il n’y a ni fusion, ni séparation, mais étroite interaction, chacun ayant, à la fois, un rôle propre et un même but : développer l’accumulation du capital et la concentration, renforcer l’exploitation capitaliste et accroître le profit des groupes monopolistes. En dernière instance cependant, le rôle déterminant appartient aux monopoles. L’idée que les monopoles et l’État ont fusionné laisserait croire, soit que les monopoles ont disparu et en fin de compte que le capitalisme a changé de nature, soit que l’État est devenu un instrument passif que l’on ne peut distinguer, à aucun titre, des monopoles. On ne pourrait alors rendre compte des contradictions qui opposent les groupes monopolistes entre eux que les certains groupes, dans des circonstances données, à tel ou tel aspect de la politique de l’État capitaliste. À l’inverse, l’idée que l’État et les monopoles ne seraient pas liés organiquement à l’époque actuelle conduiraient à sous-estimer le rôle de l’État (ce qui est fait actuellement par tous ceux qui parlent de néolibéralisme), à ne pas voir la nature des contradictions du capitalisme contemporain, qui en font la dernière phase de la société capitaliste. En réalité, si les monopoles et l’État tendent vers un même but, chacun utilise, pour y parvenir, des moyens adaptés à leurs rôles respectifs. Toutefois, même si les moyens diffèrent, ce sont les mêmes lois qui expliquent l’action des groupes monopolistes et celle de l’État capitaliste. Il faut donc se garder de confondre, comme de séparer, l’action de l’État et celles des groupes monopolistes. L’une et l’autre sont à la fois dialectiquement unies et distinctes. Les monopoles et l’État tendent ainsi conjointement à développer l’accumulation du capital et le profit monopoliste de manière à ce qu’il ait le taux maximum, à perpétuer la propriété privée des grands moyens de production et d’échange et à maintenir la domination de la bourgeoisie monopoliste sur la société. Dans ce système contradictoire, les rapports politiques et idéologiques, dont le rôle spécifique, relativement autonome, est de plus en plus développé, sont en même temps liés est subordonnés, de plus en plus étroitement, aux rapports de production. La polarisation monopoliste des rapports sociaux de production entraîne à sa suite la polarisation de l’ensemble des rapports sociaux dans un système global qui masque et maintient à la fois les rapports d’exploitation du travail. En conséquence, politique et économie sont de plus en plus liées entre elles. Les interventions de l’État sur la base économique sont de plus en plus profondes et les liens entre l’appareil d’État et les groupes monopolistes de plus en plus resserrés. Cette interpénétration reflète objectivement, quoiqu’indirectement, la socialisation croissante de la production. Les rapports idéologiques et politiques représentent un élément de contrainte de plus en plus systématique visant à maintenir la propriété privée monopoliste. Mais en même temps et pour les mêmes raisons, la lutte des classes se développe dans une multitude de secteurs et de domaines, économiques et politiques. Toute victoire sur un terrain retentit sur les autres. Toutes difficultés économiques se traduit de plus en plus directement, pour la bourgeoisie monopoliste, par des difficultés politiques ; et tout changement politique réel ne pourra s’effectuer qu’en s’accompagnant de changements économiques profonds. (Voir ce qui s’est passé depuis 81). La question de la dette. La dette publique est évaluée fin 2009 à : 1 841,5 milliards d’euros selon les critères de la comptabilité publique française ; 1 489 milliards d’euros (78,1 % du PIB) selon les critères de Maastricht. Mesurée en euros constants, la dette publique n’a pas cessé d’augmenter depuis 1973 (on verra tout à l’heure pourquoi je prends cette date de référence). Selon le rapport de la Cour des Comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques rendu public en juin 2009, cet endettement était, fin 2008, de 20 600 € par habitant est de 47 400 € par actif ; la charge des intérêts de la dette publique était en 2008 de 850 € par habitant et 1950 € par actif. Le service de la dette représente le paiement annuel des échéances (capital plus intérêts) des emprunts souscrits. La charge de la dette représente le paiement des intérêts seuls. Elle se montait à 47,4 milliards d’euros pour l’année 2005, soit la presque totalité de l’impôt sur le revenu payé par les Français (qui représentent en 2006 17

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% des recettes de l’État). Cette charge était en 2005 le deuxième poste budgétaire de l’État français après celui de l’éducation nationale et avant celui de la Défense (ce qui ne veut pas dire le budget militaire puisqu’une partie se retrouve dans d’autres postes budgétaires). Au total, le service de la dette de l’État représente 118 milliards d’euros, ce qui correspond à la totalité de ses ressources fiscales directes, ou encore, presque à la TVA (environ 130 milliards). Je vous ai asséné tous ces chiffres, comme on vous assène en permanence à travers les médias tout ce qui correspond à cette prétendue dette, pour faire un contraste avec le fait que ce n’est qu’une prétendue dette. En fait c’est une dette complètement fictive, ne reposant sur rien. Je crois que ce serait bien de notre site y revienne longuement. Certains se sont regroupés pour exiger un audit de la dette. Pas besoin d’audit : il n’y a pas de dette. Pourquoi ce que je dis cela ? Pour le comprendre, il faut revenir à la création de la monnaie, au rôle de la banque centrale et à celui des autres banques, les banques commerciales. Quand notre monnaie était nationale la Banque de France pouvait créer la monnaie. C’était la manière selon laquelle elle avançait ce dont avait besoin l’État : c’était la manière selon laquelle l’État pouvait se financer et subvenir à ses moyens défaillants. C’est ce que pourrait faire la banque de Francfort, mais elle le fleuret pour les besoins de l’Union européenne mais non pas pour les besoins de chaque pays. Cela étant dit, vous avez remarqué que j’ai employé le conditionnel parce que ce n’est pas ce qu’elle fait et ce n’est plus ce que faisait la Banque de France depuis 1973, parce que aussi bien à l’une qu’à l’autre, des lois décidées au niveau étatique, donc par l’appareil d’État, loi nationale dans le cas de la France ou traités européens dans l’autre cas le leur ont interdit. Et on va comprendre comment l’État qui est à la disposition des monopoles, par ces décisions alimente les caisses du grand capital financier, qui est la forme actuelle du grand capital. Il va falloir donc aborder la deuxième manière de créer de la monnaie. Ce n’est plus la création par la banque centrale mais la création par les banques commerciales. Celles-ci créent de la monnaie par le crédit. Comment cela se passe-t-il ? Quand vous empruntez ou quand l’État emprunte auprès d’une banque commerciale, la banque vous donne ou lui donne une certaine somme. Mais cette somme la banque commerciale ne la sort pas de ses caisses : elle crée de la monnaie par simple jeu d’écriture, qui s’appelle donc de la monnaie scripturale contrairement à la monnaie créée par les banques centrales qui s’appellent de la monnaie fiduciaire. C’est ce qu’on appelle en langage courant de la monnaie de singe : de la monnaie, de l’argent qui n’existe pas. C’est la raison pour laquelle je lis qu’on n’a pas à rembourser cette dette qui n’existe pas. Les banques ont le droit de prêter l’équivalent de six fois leurs réserves. Pourquoi l’État va-t-il emprunter cette monnaie de singe et être dépendant du capital privé alors qu’il pourrait fort bien subvenir tout seul à ses besoins. Tout simplement, parce qu’il s’est interdit de le faire (comme quoi il est au service des grands monopoles) et qu’il s’est donné l’obligation d’aller emprunter auprès des banques commerciales auxquelles il paiera de lourds intérêts (comme quoi il est au service des grands monopoles). Sans compter qu’il devra rembourser la dette alors qu’il n’avait pas à le faire quand il créait lui-même sa monnaie (comme quoi il est au service des grands monopoles). Depuis quand est-il interdit à l’État de créer sa propre monnaie ? Formellement, depuis la loi du 3 janvier 1973 dite loi Pompidou-Giscard d’Estaing ou encore loi Rothschild. Il y a un débat sur cette question. Néanmoins, les possibilités qu’a l’Etat de créer sa propre monnaie (d’emprunter à taux zéro auprès de la Banque de France)se trouve bien plus limitées. C’est le traité de Maastricht (article 104) qui interdit complètement cette possibilité et qui oblige donc l’État emprunter auprès des banques commerciales. Le traité de Lisbonne (article 123) va entériner cette interdiction d’emprunter alors auprès de la banque européenne de Francfort et obliger les Etats à emprunter auprès des banques commerciales. On le sait, la banque centrale européenne prête de l’argent à 1 % aux banques commerciales et celle-ci traite de l’argent aux Etats à des taux qui peuvent atteindre 7 ou 8 %. On voit ici comment l’appareil d’État ou d’un appareil de concertation des Etats européens s’est mis au service du grand capital pour lui peaufiner une loi qui lui permet d’augmenter facilement son taux de profit. Autrement dit, on voit bien que cette dette est complètement artificielle. Elle n’a aucune existence réelle puisque les banques n’ont absolument pas avancé d’argent : elles n’ont fait que créer de la monnaie scripturale, par un jeu d’écriture. C’est une pure escroquerie. Il n’y a donc pas lieu de la rembourser. C’est sur ce genre de question qu’est bien mis en évidence, pour que nous retrouvions la maîtrise de notre budget, la nécessité de recouvrer le franc, de lutter pour quitter la zone euro. Il est bien évident que ce n’est pas suffisant pour éviter la pression des monopoles concernant la maîtrise de la monnaie. En effet, encore faut-il supprimer la loi Pompidou-Giscard. En même temps, on peut mener des luttes pour exiger le non-remboursement de la dette et à ses intérêts.

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Autre exemple de financement du grand capital par l’État : le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Vous le savez ce crédit d’impôt est une des mesures adoptées par le gouvernement actuel. Cette mesure équivaut à une baisse de 6 % du coût de la force de travail représentant 20 milliards d’euros ou de cadeaux de l’État au grand capital. On peut voir par les chiffres que je vais vous donner que ce dispositif est bien fondé pour enrichir les grandes sociétés monopolistes. Le numéro un du CAC 40, Total empochera une enveloppe de 30 millions d’euros, Sanofi empochera 47 millions d’euros alors qu’il s’apprête parallèlement à supprimer des centaines d’emplois (je rappelle que ce crédit d’impôt s’appelle : pour l’emploi). Vinci, le géant du bâtiment, sera bénéficiaire d’un crédit d’impôt estimé entre 111 et 189 millions d’euros. Au passage, je ferai remarquer que le taux d’imposition sur les sociétés est de 8 % pour les grands groupes alors qu’il est de 33 % pour les PME, cela par le jeu des multiples niches fiscales et de l’évasion fiscale. On voit bien là encore que c’est le grand capital qui est le maître du terrain : on voit bien que la libre concurrence est complètement faussée. D’une manière plus générale, on sait que l’État par les différentes dispositions législatives et réglementaires fait un cadeau chacun année de 170 milliards d’euros au grand capital par des allégements d’impôts et des remises de cotisations sociales. Le grand capital se donne les moyens d’intervenir pour conformer la législation à ses besoins : il a créé des structures pour cela au-delà de la concurrence qui peuvent exister entre les différents groupes. Je citerai la Trilatérale, le groupe de Bilderberg, la Table ronde européenne et au niveau national l’Institut Montaigne. Je commencerai par la Table ronde européenne. Des structures étatiques existent également pour défendre les intérêts du grand capital en tant que tel. -C’est le cas par exemple du FMI, de la Banque mondiale ou de l’OTAN. Ces structures qui défendent l’intérêt global du grand capital n’empêchent pas les contradictions impérialistes de s’exprimer et qu’il existe à l’intérieur d’elles-mêmes des rapports de domination. Par exemple, pour ce qui concerne le FMI ou l’OTAN qui sont tous les deux dominés par les États-Unis. Voyons le cas du FMI. Le Fonds monétaire international a été fondé officiellement le 27 décembre 1945, après la ratification par 29 pays des statuts adoptés à la conférence monétaire et financière de Bretton Woods tenue aux Etats-Unis en juillet 1944. Il a été créé en vue de réguler le système monétaire international de changes fixes, et de mettre fin aux fréquentes dévaluations, en mettant temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources à la disposition des États membres qui ont des difficultés de balance des paiements. Voici la présentation officielle. Son rôle a largement évolué au cours des trente dernières années, notamment avec la fin de la fixité des taux de change en 1971, qui entraîne la disparition du premier rôle du Fonds. A partir de 1973, avec la flexibilité officielle des taux de change, Il redéfinit ses missions et devient un instrument de régulation financière et d'aide aux pays en développement, chargé de permettre à ces pays de surmonter des crises temporaires de financement de leur déficit de la balance des paiements. Son action consiste à prêter de l'argent aux pays connaissant ce type de difficultés, ceux-ci devant en contrepartie mettre en oeuvre des politiques pour parvenir à l'équilibre de leur balance des paiements. Aujourd'hui, il est devenu le principal acteur de la dette des pays du Sud. Le FMI est parfois qualifié de "gendarme" des finances internationales lorsqu'il impose ses programmes d'ajustement structurels, et de "pompier" lorsqu'il intervient financièrement pour renflouer des Etats touchés par une crise financière. Il faut envisager, pour nos écoles, de préparer un cours destiné à montrer comment l’Etat est non seulement mis au service économique, mais aussi au service politique des grands monopoles capitalistes (D’accord). Par exemple, nous lisons sur la notice censée aider le contribuable français à remplir sa déclaration de revenus 2012, qu’il peut bénéficier d’une réduction ou d’un crédit d’impôt égal à 66% de sa participation au financement du ou des partis politiques de son choix. Ainsi plus un Parti politique sera proche des couches aisées de la population, et plus il recevra des aides de l’Etat. A l’autre bout de l’échelle des revenus, les citoyens qui n’ont pas les moyens de prélever sur leur strict nécessaire des sommes importantes ne recevront aucune aide de l’Etat. Je crois que pour cette question spéciale des dons aux partis politiques – je ne discute pas ici la question générale des réductions d’impôts - ce qui m’apparaît le plus clairement c’est que les partis et syndicats ne sont plus indépendants de l’Etat : ce qui est grave. « Communistes » devrait refuser cette réduction d’impôts. Il serait intéressant d’étudier comment les attendus de la déclaration d’impôt sur le revenu favorisent les couches aisées de la population : le principe même de la réduction d’impôt en fournit un exemple : l’aide de l’Etat est distribuée en déduction du revenu imposable et en proportion des dons effectués : en sont donc privés les contribuables dont les revenus sont trop faibles pour être imposables. Ce sont des citoyens de seconde zone qui

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ne sont donc pas censés, par exemple, « fournir gratuitement une aide alimentaire aux personnes en difficulté, favoriser leur logement ou leur donner gratuitement des soins médicaux », ce que pourtant font nombre d’entre eux, car l’esprit de solidarité se trouve plus souvent dans les couches défavorisées de la population que dans les couches les plus aisées. Citoyens de seconde zone, ils ne sont pas non plus censés être aidés par l’Etat pour leur soutien « à des œuvres ou des organismes d'intérêt général, des fondations ou des associations reconnues d'utilité publique, des fondations universitaires, des fondations en faveur du patrimoine, présentant un caractère philanthropique éducatif, scientifique...; ». Ils ne sont pas non plus censés être aidés par l’Etat pour leur soutien à des « fondations d'entreprise qui réalisent une œuvre d'intérêt général », ou des « établissements d'enseignement supérieur ou artistique, publics ou privés d'intérêt général, à but non lucratif ». Ils ne seront pas non plus aidé par l’Etat pour faire face aux « frais engagés par les bénévoles dans le cadre de leur activité associative, en vue de participer à des activités entrant strictement dans le cadre de l'objet social des organismes cités précédemment » Il ne seront pas non plus aidé par l’Etat pour faire face aux frais d’étude secondaires ou supérieures de chacun de leurs enfants : « 61 € par enfant au collège, de 153 € par enfant au lycée et de 183 € par enfant dans l'enseignement supérieur ».

(…)

(…)

Le mode de décision du FMI, comme celui de la Banque mondiale, est basé sur une répartition des droits de vote en fonction du montant de la cotisation des Etats membres, selon le principe "1 dollar, 1 voix". Les quotes-parts des principaux contributeurs du FMI se répartissent comme suit, après le relèvement des quotes-parts de la Chine, de la Corée du Sud, du Mexique et de la Turquie en septembre 2006 :

Quotes- parts Droits de vote

Etats-Unis 17,09% 16,79%

Japon 6,13% 6,02%

Allemagne 5,99% 5,88%

France 4,94% 4,86%

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Grande-Bretagne 4,94% 4,86%

Chine 3,72% 3,66%

Italie 3,25% 3,20%

Canada 2,93% 2,89%

Russie 2,74% 2,70%

Pays-Bas 2,38% 2,34%

Belgique 2,12% 2,09%

Inde 1,91% 1,89%

Mexique 1,45% 1,43%

Espagne 1,40% 1,39%

Brésil 1,40% 1,38%

Corée du Sud 1,35% 1,33%

Afrique du Sud 0,86% 0,85%

Turquie 0,55% 0,55%

Juillet 2007 Les droits de vote différent légèrement des quotes-parts, un minimum de droit de vote étant attribué à tous les pays, même les plus petits Pour modifier la charte du FMI, il faut 85% des voix. Les Etats-Unis, qui détiennent 16,79% des voix, possèdent donc une minorité de blocage. Les pays en développement dans leur ensemble, quant à eux, détiennent la minorité des voix, 46 pays africains n'étant représentés que par deux des 24 administrateurs du Fonds. Par ailleurs, vous connaissez l'existence du G8, sorte de conseil d'administration du monde par les huit puissances les plus riches. Avec les adjonctions de pays dits « émergents » on voit apparaître le G20 (auquel participe par exemple le Brésil), sorte de conseil d'administration élargi) ou apparaissent également les conflits entre impérialistes. On sait qu'au niveau de « l'Europe » par exemple, certaines puissances comme l'Allemagne et la France jouent un rôle prépondérant. Il existe une monnaie commune qui bien évidemment jouant un rôle dans la préservation du taux de profit au niveau de la sphère « européenne ». Ce n'est pas par hasard que la banque centrale est installée en Allemagne. On connaît le rôle de la Commission européenne qui, par directives, gouverne d'une manière absolument antidémocratique, dans l'intérêt des grandes entreprises capitalistes l'ensemble des pays appartenant à sa sphère d'influence. Je n'ai cité que quelques organismes mais on voit bien par là qu'on est loin du libéralisme. D'autres organismes politiques (Conseils des ministres...) mettent en neuve des politiques bénéfiques aux multinationales et aux états les plus puissants. (Voir la dégringolade actuelle en « Europe » des pays les moins développés.) C'est en comprenant l'histoire de sa construction, qu'on peut véritablement comprendre que « l'Europe » est « l'Europe du grand capital », que c'est une « Europe » impérialiste. Pour aborder cette question historique un document intéressant de Annie Lacroix-Riz se est à lire. On peut le trouver à l'adresse suivante : http://www.historiographie.info/menu.html . Il reste bien évidemment beaucoup de travail à réaliser pour recueillir les données nécessaires à l'étude concrète de l'impérialisme (c'est-à-dire à l'étude concrète du capitalisme monopoliste et plus précisément du CME) en 2009. L’État et le financement des monopoles (suite). Dans les pays capitalistes, le développement du capital public ou d’origine publique apparaît comme la formation d’un capital non rentabilisé, « dévalorisé », qui prend charge des frais de fonction, des dépenses d’infrastructures, ou encore des activités de production, dont la rentabilité est (ou devient) insuffisante pour justifier une immobilisation supplémentaire de capitaux par des groupes financiers, mais qui pourtant doivent être assurées pour permettre au capital monopoliste de poursuivre son accumulation. Le financement public ne se développe, dans sa phase du CME, que comme recoure ultime du capital financier fasse à la sur accumulation du capital. Il faudrait faire une étude détaillée de l’interpénétration et de la complémentarité du capital public et du capital privé. Ainsi, il faudrait examiner comment la mise en œuvre de fonds publics est utilisé comme capital dévalorisé. -Investissement : l'Etat toujours actionnaire de 58 groupes

Le conseil des ministres a entériné, mercredi 17 octobre, la création de la Banque publique d'investissement chargée de financer les PME.(Je vais revenir sur cette banque). Outre ces futures participations, l'Etat est déjà actionnaire de 58 grands groupes. -Air France est l'une des 58 entreprises dont l'Etat est encore actionnaire

Les chiffres clés :

- 58 entreprises ont l'Etat comme actionnaire -60,3 milliards d'euros de capitalisation boursière

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-5,8 milliards de dividendes en 2011 -1,7 million de salariés employés

Ce qu'il faut retenir : de 1986 à 2011, l'Etat a privatisé ou vendu pour 98,2 milliards d'euros d'entreprises ou de participations. Avec la Banque publique d'investissement (BPI) dont la création a été officiellement actée le mercredi 17 octobre, l'Etat se dote d'un instrument de financement et de prise de participation au capital des PME et des entreprises innovantes. C'est oublier que l'Etat est déjà l'un des plus gros actionnaires en France. Malgré les privatisations des années 80, il reste à la tête de 60,3 milliards d'euros de capitalisation boursière, soit 10% de la capitalisation du Cac 40. En comparaison, l'endettement de l'Etat atteint 1700 milliards d'euros. S'il vendait toutes ses participations, l'Etat serait encore lourdement endetté! L'Etat est donc présent au capital de 58 groupes ou entreprises, comme le rappelle un document budgétaire annexé au projet de loi de finances et signé par Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, ministres de l'Economie et du Redressement productif. On trouve dans ce portefeuille aussi bien EDF, GDF Suez, Air France, France Télécom que EADS, Renault, Safran, Radio France, Areva ou encore Aéroport de Toulouse et la Société des chemins de fer luxembourgeois. La participation de l'Etat peut aller de 100% à la SNCF ou la RATP à 36,01% dans GDF Suez ou 0,06%% dans EADS. Ces grands groupes comme ces petites entités emploient au total plus d'1,7 million de salariés. 10,6% de marge opérationnelle Globalement, les participations de l'Etat constituent plutôt une bonne affaire pour le contribuable. En 2011, ces participations ont rapporté 5,8 milliards d'euros en dividendes, contre 7,9 milliards en 2010. Pour 2013, l'actuel projet de loi de finances mise sur sept milliards de dividendes perçus. La marge opérationnelle a atteint 10,6% en 2009 et l'objectif est de 9% en 2012. C'est dans le secteur des transports et des industries de défense que cette marge est la plus élevée alors qu'elle faible dans les services et les médias. -L'Etat-actionnaire sera mieux rémunéré en 2013 L'Etat devrait engranger 7 milliards d'euros de dividendes en 2013 au titre de ses participations dans des entreprises publiques. C'est moins qu'en 2011, mais nettement mieux qu'en 2012. Bercy espère percevoir 7 milliards d'euros de dividendes en 2013 Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles dans le projet de budget pour 2013. Ainsi, l'Etat va récupérer 2,6 milliards de plus qu'en 2012 Il au titre des dividendes qu'il percevra de ses participations dans des entreprises ou des établissements financiers. Le montant total de ces dividendes devrait ainsi atteindre 7 milliards d'euros contre 4,4 milliards en 2012. Ce chiffre est cependant inférieur à ceux de 2010 et 2011, qui étaient respectivement de 7,9 et 7,8 milliards.

Valeur des principales participations de l'Etat (valorisation au 31/11/2011, en milliards d'euros)

Source : loi de règlement 2011 > Banque de France : 26,3

> EDF : 26 > CdC : 24,5

> GDF Suez : 12,1

> France télécom : 9,1 > SNCF: 7

> La Poste : 5,2

-EDF, GDF Suez et les autres

L'Etat est actionnaire de plusieurs grands groupes publics ou privatisés : EDF, GDF Suez, Areva, Renault, Air France... A ce titre, il devrait percevoir, selon Bercy, 4,3 milliards d'euros de dividendes en 2013 contre 3,1 milliards en 2012. Comme les années précédentes, les plus gros contributeurs devraient être EDF et GDF Suez. L'an dernier, le taux moyen de rendement de ces participations s'établissait à 3,27%. Le gouvernement ne s'attend pas pour 2013 à une amélioration de ce taux. L'augmentation des rentrées d'une année sur l'autre s'explique par le fait que certains groupes comme GDF Suez ont versé cette année leur dividende sous forme de titres et non en numéraire. Cette pratique ne devrait pas se reproduire en 2013. La Caisse des dépôts à la rescousse Quant aux participations de l'Etat dans les établissements financiers, principalement la Banque de France, la Caisse des dépôts et la Caisse nationale de prévoyance, elles lui rapporteront 2,3 milliards contre 1,1 milliard cette année. Ce résultat s'explique par la hausse de 600 millions du dividende versé par la Banque de France et autant pour la Caisse des dépôts. Par ailleurs, celle-ci versera à l'Etat 368 000 euros en compensation de l'Impôt sur les sociétés qu'elle ne paie pas.

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«Globalement, les participations de l'Etat constituent plutôt une bonne affaire pour le contribuable. » Cette phrase du cours peut prêter à confusion : elle semble indiquer que les salariés, en tant que contribuables sont intéressés aux profits engrangés par l’Etat actionnaire, en une sorte d’association capital-travail, vieille lune de l’idéologie de collaboration de classe. En réalité, il n’en est rien, car : -Les salariés de ces groupes à participation de l’Etat sont exploités au même titre que ceux des groupes entièrement privés, -Les activités de ces groupes sont mises par l’Etat au service de l’accumulation du capital privé : par exemple, les travaux d’aménagement du « Grand Paris » transformant la capitale en une grande place financière et de tourisme de luxe, -Les profits de ces groupes rejoignent l’ensemble du budget de l’Etat, lui-même mis au service du capital, par exemple en finançant les guerres coloniales, ou la formation d’une main-d’œuvre adaptée aux besoins du moment des grandes entreprises capitalistes, ou en tombant directement dans les comptes des grandes banques par le biais du versement des intérêts de la prétendue dette de l’Etat. (Tout-à-fait d’accord avec toi, cette phrase :«Globalement, les participations de l'Etat constituent plutôt une bonne affaire pour le contribuable. » ne correspond en rien à ma pensée. Ce doit être l’effet d’un copier-coller mal maîtrisé Si j’avais dit cela je n’aurais vraiment rien compris au CME) Le drainage des fonds publics : un exemple la Caisse des dépôts et consignations. C’est aussi un drainage de l’épargne populaire. Le budget de l’État. L’impôt. L’allocation budgétaire. À la phase du CME, le budget tend à s’adapter de plus en plus fidèlement aux difficultés de valorisation des capitaux de groupes. L’illustration la plus frappante de ce fait est fourni par le développement démesuré des commandes militaires. Du point de vue des groupes dominants, cette commande constitue d’abord la contrepartie d’une exigence d’ensemble de la lutte pour la domination de classe, pour la remise en cause des partages de son influence : il s’agit à l’origine de modifier les rapports de force à l’échelle internationale. Mais cette « fonction » se combine avec un rôle économique : la « demande militaire » devient un moyen de financement des groupes les plus puissants. À travers elle pas un flux de plus en plus gigantesque de financement des monopoles et – qui plus est – de groupes industriels qui se situent précisément dans la section de production des moyens de production. Ce mouvement objectif se reflète à son tour au niveau de la superstructure sur la forme de « politique de surarmement ». À travers ce flux de financement se trouvent également soutenus par les fonds collectés par l’État : la recherche (par laquelle passe la lutte pour l’innovation entre les groupes), les dépenses de formation de personnel qualifié des branches de pointe. De sorte que les contours de la militarisation de l’économie sont de plus en plus difficiles à saisir. Conclusion Le développement des forces productives entrent en conflit de plus en plus aigu avec les rapports de production capitalistes. L’exigence objective dès nationalisation se réfère au caractère social de la production monopoliste. Ce qui a été dit sur les groupes industriels et le capital financier qui dominent l’économie et utilisent à leur profit l’appareil d’État conduit à la conclusion que la nationalisation des principaux moyens de production et le moyen d’amorcer la transition vers une appropriation collective et finalement vers la socialisation. Ces nationalisations ne peuvent cependant ouvrir la voie à la socialisation que dans la mesure où le contenu social de l’État, son contenu de classe est profondément modifié. La nationalisation démocratique s’oppose donc radicalement à l’étatisation monopoliste qui répond à la nécessité, pour le capital financier, d’un appui de l’État pour maintenir et accroître le profit et renforcer le caractère privé de l’appropriation. Le capitalisme monopoliste d’État développe de son propre mouvement les bases matérielles du passage à la démocratie économique et politique et au socialisme. Il me semble que le cours devrait insister sur les changements fondamentaux survenus depuis Marx et Lénine, notamment : Quels changements fondamentaux depuis Marx et Lénine : constats, questions, hypothèses -Réduction de la place de l’agriculture au profit des industries manufacturières, puis de ces industries au profit des activités de service, la marchandise service se distinguant de la marchandise bien matériel par le fait qu’elle est consommée en même temps que produite. Par exemple, un groupe médical privé vend des actes médicaux, non les résultats de ces actes médicaux. -Passage des économies d’échelle dans la production du niveau continental au niveau planétaire, d’où l’émergence d’un Etat impérialiste dominant : postulant à cette fonction aujourd’hui, l’impérialisme des USA, avec constitution sous sa tutelle d’ensembles supranationaux continentaux, dont l’Europe. A la structure

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pyramidale des groupes monopolistes s’adapte la structure pyramidale des Etats impérialistes tendant à la domination d’un seul. Question : Quel est le degré de pénétration des capitaux US en Europe, et, réciproquement, des capitaux européens aux Etats-Unis. Même question pour les capitaux US en Chine et, réciproquement les capitaux chinois aux Etats-Unis. Il y a-t-il, comme on l’ont prétendu certains de mes correspondants, interpénétration symétrique des capitaux entre tous les grands Etats capitalistes ? (Je n’ai rien à redire à ce que tu avances : le traité transatlantique est un bon TD sur la question : je ferais l’hypothèse que, même si certains groupes « européens » trouvent avantage à se mettre à la remorque de l’impérialisme US, ce sont les groupes yankees qui y gagneront pour l’essentiel : le « libre-échange » peut même être à sens unique dans certains domaines comme ce fut le cas à la fin du XIXème quand la GB a prôné et pratiqué le « libre-échange ») ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13.050 -Communistes Hebdo, n°394, semaine du 09 au 15 mars 2015 (citation et correspondance)

Communistes Hebdo, n°394, semaine du 09 au 15 mars 2015 (citation sans commentaire) http://www.sitecommunistes.org/ch394syrie.htm

Syrie : Scandaleux, l'union sacrée à gauche pour une intervention en Syrie ! COMMUNISTES dit non à l'intervention impérialiste, condamne la tenue de cette manifestation. Des organisations syndicales FSU dont le SnesSup, SUD, UNEF, CGT, des partis politiques, Front de Gauche, PCF, PG PS, NPA, des associations comme ATTAC appellent à un rassemblement le 14 mars contre les tyrannies de Bachar Al Assad et de Daech » et cela en partenariat avec le ville de Paris. Comment peut-on pousser ainsi à une nouvelle intervention militaire directe de l'impérialisme en Syrie, quand on connaît la réalité de l’agression de ce pays pour détruire l'indépendance de cet Etat souverain agressé depuis des années par des troupes mercenaires (dont Daech n'est qu'un aspect) financées par les Etats du Golfe et la Turquie avec le soutien d'Israël, le tout sous contrôle des USA. Hollande qui pousse à la guerre se frotte les mains, il a enfin la caution de l'union sacrée à gauche pour faire subir à la Syrie le sort de la Libye et de l'Irak avec les résultats que l'on connaît. Ainsi l'impérialisme qui pousse les feux de la guerre partout dans le Monde peut-il trouver un nouveau prétexte pour aller plus loin dans la destruction des Etats du Moyen-Orient, pour créer les conditions d'un ordre nouveau permettant une exploitation sans vergogne de leurs richesses. COMMUNISTES dit non à cette politique impérialiste. Il a déjà exprimé sa solidarité avec le peuple syrien qui doit seul pouvoir décider de son avenir. Il appelle à le soutenir dans sa lutte pour l'indépendance et le droit de vivre en sécurité sans intervention étrangère.

Ce à quoi, le même jour, Jean-Marc Castera a répondu : Comment pourrais-je choisir pour me représenter un politicien de la droite, complexée ou décomplexée ? Alors, le 28/03/2015, Loteur a écrit : Et en outre, comment pourriez-vous choisir un politicien de la gauche complexée ou décomplexée, qui, en alternance avec la droite, fait (ou soutient ceux qui font) la politique qui nourrit le Front National? 13.051 -Le 21 03 2015, Loteur a reçu ce message (citation et commentaire) Chers amis, L’aviation syrienne vient de bombarder au chlore des enfants. Leurs petits corps haletants agonisent sur les civières des hôpitaux tandis que les médecins retiennent leurs larmes, et les regardent impuissants suffoquer jusqu’à la mort. Mais aujourd’hui, nous pouvons arrêter ces bombardements meurtriers grâce à une Zone d’exclusion aérienne.

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Les États-Unis, la Turquie, le Royaume-Uni, la France et d’autres envisagent sérieusement en ce moment même d’ériger une zone de sécurité dans le Nord de la Syrie. Des conseillers proches du président Obama soutiennent ce projet, mais celui-ci s’inquiète de ne pas avoir le soutien de l'opinion publique. Et c’est là que nous intervenons. Faisons-lui savoir que nous ne voulons pas d’un monde qui se contente d'observer passivement lorsqu’un dictateur utilise des armes chimiques contre des familles au beau milieu de la nuit. Nous voulons répondre par l’action. Un travailleur humanitaire a dit: “J’aimerais que le monde puisse voir ce que j’ai vu de mes yeux. Votre coeur serait à jamais brisé”. Démontrons que cela ne nous est pas égal. Signez pour sauver des vies avec l’instauration d’une Zone de non-vol: https://secure.avaaz.org/fr/syria_safe_zone_loc/?bSxpnib&v=55610 Ce n’est pas la première fois que Bachar El-Assad utilise des armes chimiques contre son propre peuple. Mais cette attaque survient quelques jours seulement après l’adoption d’une résolution par le Conseil de Sécurité de l’Onu qui condamne l’utilisation du chlore en Syrie. Le Conseil a menacé d’agir en cas de violation de cette résolution — c’est-à-dire maintenant! Une zone de sécurité, mise en place par les États-Unis, la Turquie, le Royaume-Uni, la France et d’autres gouvernements, serait une avancée modeste qui pourrait atténuer la violence du conflit et mettre un arrêt à des massacres de civils. Cela n’entraînerait pas l’Occident dans une guerre sur le terrain. Mais les experts affirment que les militaires syriens seraient incapables de défier une telle Zone de non-vol. Tant que Bachar El-Assad a le contrôle de l’espace aérien, il restera convaincu qu’il peut gagner cette guerre brutale en bombardant les communautés jusqu’à leur soumission. Mais si nous soutenons l’instauration de cette Zone de non-vol, cela peut cesser dès aujourd’hui — montrons à Barack Obama que nous voulons qu’il protège les civils. Ajoutez votre voix maintenant : https://secure.avaaz.org/fr/syria_safe_zone_loc/?bSxpnib&v=55610 Les chiffres nous laissent interdits: plus de 210 000 morts, 50% de la population chassée de chez elle, 36% des hôpitaux détruits, et près de 4000 écoles réduites en poussière. Notre communauté se rassemble depuis plusieurs années pour soutenir le combat des Syriens pour leur survie. Rassemblons-nous une nouvelle fois, maintenant. Avec espoir, John, Mais, Nick, Alice, Rewan, Wissam, Ricken et toute l’équipe d’Avaaz

Le commentaire Pour justifier son agression contre l’Irak l’impérialisme yankee aidé de ses vassaux a inventé de toutes pièces le prétexte d’une « fabrication d’armes de destruction massive » par le régime de Saddam Hussein. Pour justifier l’agression de l’Otan contre la Libye, l’impérialisme yankee aidé de ses vassaux a inventé le « bombardement de manifestations pacifiques » par le régime de Khadafi. Pour justifier son agression contre la Syrie, l’impérialisme yankee aidé de ses vassaux a prétendu avoir les preuves d’une utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar El-Assad, puis a abandonné cette accusation qui d’après les experts de l’ONU pouvait aussi bien être lancée contre les adversaires de Bachar El-Assad. Pour justifier son agression contre l’Afghanistan l’impérialisme yankee a prétendu devoir le faire pour lutter contre le terrorisme, mais la première mesure qu’il y a pris, fut de rétablir la culture du pavot ! Pour justifier son soutien aux néonazis d’Ukraine, l’impérialisme yankee a prétendu que ces néonazis étaient là pour protéger le peuple ukrainien, entendant par là que des nazis sont habilités à protéger les peuples… Pour justifier son occupation de Haïti, l’impérialisme US a prétendu que le Président Aristide était insupportablement corrompu. Etc. 13.052 -Le 23 03 2015 Loteur a reçu ce message :

http://comaguer.over-blog.com

Au fil des jours et des lectures n°195 22.03.2015

LES FINANCES DE LA FRANCE ET L’OCCUPATION ALLEMANDE - 1940-1944

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Le livre de Pierre Arnoult « LES FINANCES DE LA FRANCE ET L’OCCUPATION ALLEMANDE 1940-1944 » a été publié en 1951 aux PUF. Il est encore disponible dans certaines bibliothèques universitaires. Inspecteur général des finances, Pierre Arnoult a eu accès, dés 1944 et à titre dérogatoire, aux archives de l’administration de Vichy avant qu’elles ne soient versées aux Archives Nationales et inaccessibles pour 30 ans. Il livre donc une analyse détaillée du déroulement des « négociations » financières entre l’administration de Vichy et l’occupant. Celui-ci étale d’abord ses revendications (explicitées plus loin) puis souligne en haussant progressivement le ton que le rapport de forces lui est très favorable et finit par imposer la mise en coupe réglée des richesses de la nation française. Le livre de Pierre Arnoult décrit dans le détail comment les hauts fonctionnaires se prêtent à ce jeu de la « négociation » puis comment arrive le moment où le simulacre de négociation prend fin. Le dossier remonte alors au niveau du gouvernement de Vichy et la politique de collaboration débouche sur la soumission écrite aux volontés de l’occupant. Les écrits de la soumission existent puisque l’ETAT FRANÇAIS va pendant 4 ans légiférer sans aucun contrôle démocratique. Le livre d’Annie Lacroix-Riz « Industriels et banquiers sous l’occupation » (Armand Colin 2013) rend parfaitement compte de tous les aspects de cette politique de collaboration très bien acceptée par la fraction dominante de la bourgeoisie dirigeante. Ce qu’il faut retenir c’est que ce sont principalement les impôts* prélevés par le gouvernement de collaboration sur la population française qui servent à : 1- payer les troupes d’occupation ce qui veut dire que c’est l’argent des français qui va servir à nourrir les soldats allemands qui font des rafles , à payer les balles allemandes qui tueront des maquisards et à financer le moment venu les troupes allemandes en guerre contre les alliés sur le territoire français. Le montant exigé s’élève d’entrée à 400 millions de francs par jour ce que les « négociateurs » français ont présenté, évidemment sans succès, comme trop élevé. 2- acheter les produits des industries françaises dont a besoin l’économie de guerre allemande 3- acheter les actions des entreprises françaises qui sont vendues pour tout ou partie aux entreprises allemandes qui en prennent le contrôle et que cet argent se retrouve dans la poche des actionnaires français vendeurs.

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*Quand les ressources du Trésor Public sont insuffisantes, la Banque de France (qui ne sera nationalisée qu’en 1945) imprime la quantité de billets requise pour compléter. Nous sommes donc en présence d’un gigantesque prélèvement opéré au profit de l’occupant par le gouvernement de collaboration sur les revenus d’une population française appauvrie et amaigrie (perte de poids de 10 kilos en moyenne par adulte en 4 ans). Cette situation n’est rien d’autre qu’une situation coloniale : le colonisateur tient le peuple colonisé fermement sous son joug militaire - ce qui interdit à celui-ci d’exprimer son mécontentement- et le fait exploiter par la bourgeoisie coloniale qui se retrouve être dans la position décrite par Marx comme celle de bourgeoisie compradore, vivant d’une commission – les achats de produits ou d’actions - accordée par la puissance coloniale en rétribution du service rendu. Ce retournement complet de position qui pendant 4 ans fait passer la France du statut de puissance coloniale à celui de colonie allemande sera douloureux pour la bourgeoisie française qui reprendra très vite ses mauvaises habitudes séculaires (qu’elle n’a pas totalement perdues puisqu’elle a conservé la maitrise, entre 1940 et 1944, de la plupart de ses colonies) à Sétif , à Madagascar et en Indochine où elle refusera à Ho Chi Minh et au PC vietnamien une indépendance sans guerre. L’extrait que nous publions a trait à un aspect de la politique d’Aryanisation c’est-à-dire au pillage des biens appartenant à des juifs français. La prédation financière, l’amende annoncée est mineure par rapport à toutes les autres « expropriations » de biens juifs, comme par rapport au tribut exposé plus haut, mais la violence nazie contre les « judéo-bolcheviks » s’y étale. La note, datée du 14 décembre 1941, six mois après le début de l’invasion de l’URSS, annonce la brutalité de la répression nazie sur le territoire français et exprime sans fard les méthodes de guerre nazies contre les populations civile qui seront appliquées partout par le Reich. 13.053 -Le 25/03/2015, Loteur a reçu ce message (citation et commentaire)

2ème tour des élections départementales : le MRAP Appelle à faire obstacle au Front National

Avec 8 élus au premier tour, arrivés en tête dans 43 départements, présents au second tour dans plus de la moitié des cantons, les scores du Front National constituent une menace pour la démocratie. Ses thèses d'exclusions rassemblent une partie de son électorat, mais le désarroi social, le sentiment d'abandon de larges secteurs urbains et ruraux expliquent aussi un vote vécu comme protestataire. Les politiques interchangeables menées par les gouvernements successifs, de droite comme celles de la majorité PS, portent une écrasante responsabilité dans cette la montée de l'extrême-droite. Mais l'histoire nous a appris que le discours social de l'extrême-droite n'est qu'un leurre le temps d'une conquête du pouvoir, elle se retourne toujours contre les couches populaires dès qu'elle a pris le pouvoir. Il n'a par ailleurs rien renié de son discours xénophobe et nationaliste, pierre angulaire de la politique du bouc émissaire. Il y a donc urgence, aujourd'hui à arrêter la progression de ce parti anti-républicain. Il est de la responsabilité de chaque citoyen attaché aux valeurs de la République de faire obstacle dans les urnes au Front National dimanche prochain mais au-delà, les partis républicains doivent impérativement répondre aux angoisses sociales qui expliquent les scores du FN afin d'endiguer durablement sa progression. Le MRAP appelle à ne pas laisser la catastrophe s'amplifier et à faire barrage partout aux candidats du Front National. Paris, le 23 mars 2015

Autrement dit : le

Racisme et Le fascisme veulent

Entrer chez nous par la Porte d’extrême

Droite. Fermons-leur Cette porte

En leur ouvrant tout Grand, celles de la droite

Et de la gauche !

Autrement dit encore, le MRAP appelle à faire barrage à l’inondation des idées et comportements fascisants du Front National en votant pour ceux qui les alimentent par leur politique,

-En votant pour ceux (je cite un communiqué du Mrap) qui « portent une écrasante responsabilité dans cette la montée de l'extrême-droite. » !

-En votant pour ceux qui aux dires du Mrap lui-même, pratiquent envers les immigrés la « politique des boucs émissaires » alimentant ainsi la xénophobie du Front National.

-En votant pour ceux qui expulsent autant et plus que la droite (le Mrap le sait bien) les camps de Roms, les sans-papiers et les mal-logés dans des conditions inhumaines, alimentant ainsi la xénophobie du Front National.

-En votant pour ceux qui apportent leur soutien, sans que le Mrap ait un mot à y redire, aux putschistes néonazis en Ukraine, banalisant ainsi des idées fascistes du Front National.

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-En votant pour ceux qui se montrent plus va-t-en guerre que les faucons de la Maison Blanche pour, sous des prétextes humanitaires ou de lutte antiterroriste cousus de fils blancs, écraser sous les bombes de l’Otan comme en Libye ou en Syrie, en Palestine des Etats dont le véritable crime est d’avoir voulu échapper à la domination de l’impérialisme yankee, alimentant ainsi la démagogie anti-capitaliste du Front National.

-En votant pour ceux qui n’ont de cesse de privatiser tout ce qui reste d’entreprises publiques, détruire les services publics en abolissant par la même occasion le statut de la fonction publique et réduisant à zéro partout ailleurs les droits du travail, alimentant ainsi la démagogie anti-fonctionnaire et antiétatique du Front National

-En votant pour ceux qui mettent en concurrence tous les travailleurs pour l’emploi, les soins médicaux, le logement, l’éducation, etc. alimentant ainsi la xénophobie du Front National,

-En votant pour ceux qui n’ont de cesse d’occuper les medias par l’étalage de leur corruption, leurs promesses jamais tenues, alimentant ainsi la démagogie antisystème et antiparlementaire du Front National...

-En votant pour ceux qui mettent la France au service de l’impérialisme des Etats-Unis, dans le cadre de l’Union Européenne et de l’Otant, alimentant ainsi la démagogie nationaliste chauvine du Front National Quant au prétendu « abandon » dont se sentiraient victimes « de larges secteurs urbains et ruraux » il n’a rien à voir avec la réalité, car ces secteurs de l’opinion sont loin, malheureusement pour eux, d’être « abandonnés » par le pouvoir, et ceux qui en sont les premières victimes le savent très bien : ils savent très bien que cette politique qu’on leur impose ne profite qu’aux titulaires des grandes fortunes, et à l’accumulation forcenée du capital. Or, c’est sur cette réalité que se fonde la démagogie nationaliste, anti-fonctionnaire, prétendument anti-corruption, anticapitaliste, antiaméricaine et antieuropéenne du Front National ! Une nouvelle fois, la direction du Mrap se sert de notre organisation comme d’une courroie de transmission d’objectifs politiciens directement opposés à ce qui fait sa raison d’être. 13.054 -Le 31 mars 2015, Loteur a reçu ce message (citation et commentaire)

Rassemblement mercredi 1er avril 2015 à 12 h DEVANT L’ECOLE MATERNELLE ROBESPIERRE 8 RUE DAUMIER A VILLEJUIF (94) > Metro : PV COUTURIER ou LOUIS ARAGON (près du McDo) Roméo (4ans) et Shaliko (2 ans) doivent avoir leur papa ! Or celui-ci a été expulsé lundi30 mars vers la Géorgie laissant seule sa femme et ses deux enfants pour protester contre cette ignominie réclamer un visa de retour pour Anzor Gvinjilia pour soutenir Leila et ses deux enfants Roméo et Shaliko Cette famille réside depuis 2010 à Villejuif où Roméo est scolarisé à la maternelle Robespierre et où Shaliko le sera à la prochaine rentrée. A quelques mois de remplir les critères de durée de présence pour une régularisation au titre de la circulaire Valls, ne laissons pas commettre cette inhumanité ! Roméo (4 ans) au Palais de Justice, le 21/03/2015 : je veux papa ! Comme lui, le 01/04/2015 devant son école : nous voulons son papa !

Certains que je vais Voir, près de moi, ce jour-là Manifestant fort Leur indignation devant « cette ignominie », seront

Aussi de ceux qui, Une fois de plus, viendront Juste de voter Pour ceux-là même qui ont Ordonné de la commettre,

Et ils, pourtant, je Le sais, vont me soutenir Qu’ils ne voient pas, dans Leur comportement, où se Trouve une contradiction.

13.055 - Matériau 1 Eve et Adam sont- -ils les types des époux Vantés par la Bible ? 2 Envie de lyre. Envie de lire, En vide tire-lire ?

3 –Surmenage scolaire Moi, des cours à jet Continu, Suis découragé. 4 L’amie lit « hard » et relit la Bible 5 … et plus si infinité ! Comment serait-ce possible ?

6 Un conseil : avant D’ouvrir la Bouche, pensez à Comment, ensuite, vous La fermerez. 7 Pour pisser dans un Violon encore faut-il En disposer d’un.

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8 La rose Eusèbe Ne serait Pas si rose : des Fois elle serait rouge. 9 Salut au crapaud. 10 –Jeu d’enfant Le ballon dévie Au long de sa course et vient Frapper en plein des Lyres, des cerfs aux bois sales En paille et de paonthères mitées, Et des lys en verre, Et, contre tout, ta Tante Couchée en chien de Fusil sur un canapé De Brest-Litovsk, drame affreux. 11 Puis, dans le naufrage, Ses fils Ali et Baba coulent ! 12 Il a, contre nous Eu une volée d’injures, Des mots, rôts hideux, Mer de vases nauséabondes 13 -Mon mât est brisé ! -Laisse ton mât ! -Allah dérive !

-C’est pas marin, tout ça ! 14 Faut pas paniquer ma mère ! 15 Ton « on s’habitue A tout » pique Jusqu’au tréflond mon Cœur, mais je me tiendrai A carreau. 16 Les chiens, des oreilles ont. Les magmas de lave chauds sont. La lumière a la même structure ondulatoire qu’a le son. Satisfaits, les abonnés à free sont ? Petits, mais nombreux, les petit pois sont. Grande est la sensibilité que mes papilles ont. Nombreux sont les virages que les routes de corniche ont. Dans l’huile, les poissons frits sont. Je sais ce que les Noces de Cana sont. Pas seulement à la guerre sont les chars bons. Les bombardiers des bombes ont. 17 J’ignore ce qu’une vie de rat vaut d’âge. 18

Le temps se radoucit : Dieu le veut. 19 Veaux laids, roux, lents. 20 Victime d’une intoxication élémentaire 21 Elle laissait filer ses bas longs : en soit, ce n’était pas déplaisant tant elle avait la peau lisse. 22 En pissant dans ce Violon, tu Te donnes du mal Pour rien, ahuri né ! 23 Un jeune normand Poursuivi pour homicidre Involontaire. 24 Comme Ange calcule L’heure ? Alpha, béta, d’où L’heure, homo laid. 25 Elle appelle Agathe Au goûter, Thé et chocolat.

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Vincent Roubaud, « Grains de blé »

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