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EXEMPLAIRE DE DÉMONSTRATION Ce spécimen ne présente que de courts extraits d’articles

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3La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

L’ÉDITO

Noir profond, couleur viveLa phrase nous est tombée dans l’oreille au fil d’un documentaireà lui consacré. Serge Gainsbourg y affirmait que toutes seschansons d’amour étaient « négatives », invitait à « fuir lebonheur avant qu’il ne se sauve » et déclamait : « je suis venute dire que je m’en vais ». L’amour enfui, la perte, noir désespoir...Comment ne pas entendre, en écho à Gainsbarre, la mêmedouleur d’aimer dans le vers d’Enrique Cadícamo : « hoy, vasentrar en mi pasado »*. Le premier en appelle à Verlaine et quittel’ingrate qui lui « en a trop fait ». Le second portera à jamaisla cicatrice de son amour dans son âme blessée.Et l’on s’interrogerait encore sur l’universalité du tango ?

Il s’est nourri de tant d’influences, poétiques et musicales.Celle qui passionnait Juan Carlos Cáceres était cette racinenoire du tango apportée par les populations d’esclaves quele développement du genre éroda sous les apports italiens etest-européens. Elle était restée plus vivace dans les quartierscandomberos de Montevideo. La société argentine en revanche,dès la fin de la dictature de Rosas (1852), n’eut de cesse de se“blanchir”, physiquement et idéologiquement. Le tango, marqueurde cette société, vit se dissoudre progressivement l’influence desrythmiques issues des communautés noires de San Telmo ou deMontserrat, pour ne citer qu’elles.

Sans doute arrivait-il à Cáceres, tout à sa fougue réhabilitatrice,de surévaluer cette influence des premiers âges du tango.Elle n’en était pas moins réelle et lorsque vous confronterezl’hommage ici rendu à sa rutilante carrière multifacettes au proposd’Olivier Manoury, musicien tout comme Cáceres porté à l’improet capable de révéler la moitié tanguera d’un Thelonius Monk,vous conviendrez que le tango est décidément d’un noir...multicolore. Reconnaissable sous toutes les latitudes. l

JEAN-LUC THOMAS

* Aujourd’hui, tu vas entrer dans mon passé. In Los mareados (Les enivrés)

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P. 3 L’ÉDITO

P. 5 SOMMAIRE

P. 6 FLASH

P. 7 LE MOT DU TEMPS DU TANGO

P. 8 DISPARITION

Juan Carlos Cáceres

P. 16 RENCONTRE

Olivier Manoury

P. 21 CAFETÍN DE BUENOS AIRES

Face au destin...

P. 28 INSTANTANÉ PORTÈGNE

Patricia Barone

P. 36 AU FÉMININ PLURIEL

Ana Karina Rossi

P. 40 BUENOS AIRES HORA CERO

Quand Borges clashait Piazzolla

P. 42 DANSE

Hommage à Rodolfo Dinzel

P. 44 ON A VU ON A LU

P. 52 DISCOGRAPHIE

P. 55 L’AGENDA

5La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

SommairePhoto de couverture : Peinture à l’huile de Juan Carlos CáceresCollection particulière JLT

P. 8 J.C. CÁCERES

P. 14 O. MANOURY

P. 26 A.K. ROSSI

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7La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

Le mot du Temps du Tango

Vingt ans déjà !

Cette année, notre association a 20 ans etnous fêterons son anniversaire à Prayssac.Vingt ans, ce n’est rien et c’est aussibeaucoup d’événements qui ont eu lieu :Couleurs Tango, l'Université d’été du Tango,les festivals de Prayssac et de fin d’année,des concerts, des conférences, des cours,

des initiations... Vingt ans, c'est aussi beaucoupde stress, d’interrogations, de travail, parfois dedécouragement. Mais tout est toujours compensépar le plaisir, l’amitié, les rencontres... Vingt ans, c'estaussi beaucoup de sommités : danseurs, musiciens,poètes, artistes peintres... qui nous ont fait profiter deleurs talents – la liste serait trop longue pour tous lesnommer ici. Nous les remercions tous chaleureusementpour les bons moments passés ensemble. Quelques-uns nous ont quittés. Dernièrement, la liste s’estallongée, avec Horacio Ferrer, Rodolfo Dinzel et JuanCarlos Cáceres, dont nous saluons la mémoire dansce numéro d'avant les vacances. Quitter n’estcependant pas le mot juste, comme le dit Jean-LucThomas. Tous restent parmi nous avec l’œuvre qu’ilsnous ont transmise. Juan Carlos était très attaché auTemps du Tango. Ensemble, nous avions organisé sespremières conférences sur l’origine “noire” du tango,puis il avait participé à l’Université d’été, exposé sesœuvres picturales et était venu encore partagerquelques soirées fin 2009 à Kerallic. Que de bonssouvenirs ! Vingt ans, c’est aussi une promesse,un avenir qui se dessine, une évolution sans doute.Cette évolution, c’est vous qui la ferez avec nous,nous comptons sur vous !Et vous souhaitons de bonnes vacances, du soleil, dutango et qui sait ? Se rencontrer bientôt à Prayssac... l

LE TEMPS DU TANGO

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9La Salida • n°94 • juin à septembre 20158 La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

DISPARITION

P EUT-ÊTRE ÉTAIT-ILd’abord une voix.P r o f o n d e .Chaude commel’asphalte deBuenos Aires unsoir de carnavalquand la murga

prend la rue pour chevaucherses tambours. Abrasivecomme la mélancolie quiécorche les souvenirs. Unevoix. La même qui vousaccueillait volontiers au boutdu fil d’un : « ¿Como estasquerido ? Tanto tiempo... » etvous invitait sans chichi àreprendre la conversation oùvous l’aviez laissée, troisjours ou deux ans plus tôt.Juan Carlos Cáceres n’est pasmort le 5 avril dernier, à sondomicile de Périgny-sur-Yerres, il s’est absenté uncourt instant.

Peut-être était-il un percu-pianiste. Et pourquoi pas ?On parle d’un pianiste quiaurait invité un festival depercussions sous son clavier,d’abord presque en loucedé,en contrebande, en bordurede quelques grands clas-siques – après tout, Cobiánavait voyagé aux States,

s’était frotté au jazz... –, puisau grand jour d’une histoiredu tango dépoussiérée par sessoins et renvoyée impérieuse-ment à ses racines africaines.Ce révisionnisme était sur-tout une réévaluation, unerestitution, une réappropria-tion de la racine noire dutango. Avec l’idée que cepassé progressivement et par-fois violemment étouffén’avait pas tout dit et que lesjeunes « remettent en ques-tion les divers apports de lamigration, d’un style musicalayant pour épicentre le tango,l’attirant ainsi vers un futurinattendu », comme il l’écri-vait dans le livret en forme demanifeste de l’album Murgaargentina (Mañana, 2005),intitulé “L’Histoire reniée”. ÀBuenos Aires, les “sachants”du tango n’étaient pas tousd’accord, certains même pen-saient qu’il en faisait un peutrop, mais le “blanchiment“de l’histoire de l’Argentine etdu tango n’en était pas moinsune réalité aujourd’hui à peuprès reconnue. Grâce à lui,parmi d’autres bien sûr, mais

Musicien, peintre, investigateur,Juan Carlos Cáceres avait consacré

la plus grande partie de sa carrière àla réaffirmation de la racine noire du tango.

Il en partageait les accents decandombe ou de murga avec une

immense générosité.

“Tambour, tambour,Où es-tu parti noir tambour ?

Ton tango, ils l’ont changé,La milonga s’est éclipsée,

Le candombe, terminé,Et la flamme s’est consumée.

Tambour, tambour,Où es-tu parti noir tambour ?”

(Tambor, J.C. Cáceres)

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17La Salida • n°94 • juin à septembre 201516 La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

RENCONTRE

La Salida : Avide de connaître lesdifférentes expressions artistiques, tu asfait des études de lettres modernes, suivides cours à l’École des beaux-arts, étéluthier, avant de faire corps… et âme avecle bandonéon. Te souviens-tu de tespremières phases amoureuses avecce merveilleux instrument ?

Olivier Manoury : J'ai acheté un vieuxbandonéon chez Costa, rue de Flandre dans leXIXe arrondissement de Paris à la fin desannées 1970. Costa était accordeurd'accordéons et de bandonéons, mais cedernier instrument n'était plus joué à l'époque.Je sortais du service militaire bardé dediplômes et sans travail ; je suis entré dansl'atelier et j’ai vu le bandonéon plein depoussière sur une étagère. Je connaissaisl'instrument pour en avoir entendu dans lesbals musettes que fréquentait mon père. J'aivoulu l'acheter et Costa m'a dit que ça n'étaitplus à la mode, que je n'aurais jamais deboulot avec ça, il voulait me vendre unaccordéon électronique, une nouveauté àl'époque. J'ai insisté et il me l'a cédé pour troisfois rien. Je suis rentré chez moi et j’ai tout desuite essayé de jouer un tango, Noche de reyes,dont je me souvenais. J'ai mis un momentavant de comprendre le clavier mais, aprèsquelques jours, j'avais quatre tangos à monrépertoire, Noche de reyes, Confesión,Caminito et, je crois, A media luz, tousrepiqués sur un vinyle de Gardel emprunté àmon père. Je suis allé jouer dans le métro,

debout, le pied sur la caisse du bandonéon, etj'ai gagné mon premier cachet de musicien.Les gens s'arrêtaient, surtout les femmes et lesvieux, et comme je n'avais que quatre tangos,j'ai vite monté un répertoire plus vaste. J'aitravaillé seul, vite, beaucoup, passionnémentet... mal. Plus tard, Juan José Mosalini m'adonné les conseils qui m'ont permis deprogresser.

Au début, quels sons as-tu voulu quele bandonéon te donne ? Du tangoou d'autres musiques ?

J'ai d'abord joué les tangos connus enFrance, c'est-à-dire les tangos de Gardel et deCanaro. Il n'y avait alors ici aucun disqued'Argentine dans le commerce mais j'airencontré de nombreux Argentins réfugiés enFrance pendant la dictature et ils me copiaientdes cassettes. J'ai découvert Pugliese, Federico,Edmundo Rivero et Piazzolla ; je n'auraisjamais imaginé que je rencontreraispersonnellement tous ces gens. Je les ai tousbien connus, sauf Piazzolla, que je n'airencontré que deux fois. Donc, au début, je nejouais que du tango.

Tu as travaillé avec des musiciensbrillants – sans oublier ta collaborationau ballet de Maurice Béjart. Sans faireun bilan de ces engagements, que peux-tunous dire de toutes les possibilités dubandonéon ?

Pour Olivier Manoury, la pratique de l’improvisation dans le tango estdéjà une vieille histoire. Avec son complice Sergio Gruz, il est plus

que jamais dans le tango hors piste…

“Libre, pour ne pas dire libertaire”

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21La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

Cafetín de Buenos Aires

« Contra el destino nadie la talla. »Ces vers, aussi célèbres enArgentine que difficiles à traduireen français, sont tirés du tangoAdiós muchachos (Adieu lesgars). Ils illustrent bien le sujetque je souhaite développer ici,celui du destin, de la fatalitéqui se cache dans les histoiresracontées par les tangos.Car c’est le destin quidistribue les cartes,nous disent-ils, et face à lui,personne ne peut ni tricher

ni bluffer. Les dés ont déjà étéjetés à notre insu et nous nepouvons rien faire pour modifierquoi que ce soit. “Contra el destinonadie la talla” est également le titred’un chapitre du livre Veinte siglosno es nada (Vingt siècles, ce n’est

rien) de Néstor Cordero, unchercheur argentin vivant àParis, professeur émérite dephilosophie classique, qui aété le premier à avoir identifiécette constante, cetteprésence du destin dans letango. Mon article s’inspire enpartie de son chapitre.On a souvent dit que les tangosracontent des petites histoiresqui durent trois minutes, et noussavons qu’en général, ces

histoires sont tristes. Eh bien,

je pense que dans beaucoup decas on peut aller un peu plus loin,pour dire que les histoires que lestangos nous racontent sont despetites tragédies ! Ces histoiresne sont pas dramatiques au sensstrictement littéraire, car dans lesdrames les hommes luttent, sebattent et parfois ils l’emportent,ils sortent vainqueurs. Ou alorsils peuvent perdre, mais rien n’estécrit par avance de manièreinéluctable. Dans les tragédies,en revanche, les hommes sontbattus d’avance, de manièreirrévocable, inexorable, et ils nepeuvent rien faire, malgré tousleurs efforts, pour modifier leur sort.Les hommes ne sont pas maîtresde leur vie, ne sont pas libres dechoisir, ils sont des marionnettes,et ceux qui essayent d’échapperà cette espèce de malédiction nefont rien d’autre que courir à leurperte, accomplissant ainsi leurdestinée. C’est ce triste messagequi est véhiculé, d’une manièreou d’une autre, explicite ouinconsciente, dans biendes tangos.Il est surprenant de constaterla quantité de tangos qui parlentexplicitement du destin, qui le

“Face au destinpersonne n’a la main”

Le sentiment, l’empire même, de la fatalité, a dominé le répertoirede l’âge d’or du tango. S’exerce-t-il aussi puissamment aujourd’hui ?

Sans doute pas…

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37La Salida • n°94 • juin à septembre 201536 La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

AU FÉMININ PLURIEL

La Salida : Commentvois-tu le parcours de la chanteuse dans le tango,depuis les premièresépoques, puis au seindu bal et dans le tangode concert ?

Ana Karina Rossi : Dès ledébut, la voix féminine a uneplace significative dans letango. Dans les années 1920apparaît la première vague dechanteuses célèbres. Parmielles, Libertad Lamarque,Sofia Bozán, Tita Merello ontété des muses pour nombrede poètes et musiciens. Ellesont étrenné leurs chansonsen concert, à la radio et aucinéma. À l’époque de laradio, les chanteuses étaientnombreuses, de grande quali-té. Par contre, les scènes desbals étaient presque exclusi-vement réservées aux voixmasculines. Parmi les raresfemmes qui ont chanté pourle bal, il y a l’UruguayenneNina Miranda. Passé le boomdu tango de bal, de grandesvoix féminines de concertmarqueront leur époque,

comme María Graña, SusanaRinaldi ou Eladia Blázquez.Depuis le retour de la démo-cratie (1983, ndlr) et surtoutdepuis les années 1990, appa-raît une nouvelle vague dechanteuses qui se prolongejusqu'à aujourd'hui.

Elles ont connu la difficultéde chanter pour les danseurs mais ont euune place importante dansd'autres supports : théâtre,cinéma... Pourquoi ?

Je ne suis pas certaine de laraison mais quand la folie dubal a démarré, il n’y avait pasbeaucoup de moyens d’am-plification. Les salles étaientbruyantes et c’était la voix quisouffrait le plus pour se faireentendre. Les chanteursd’alors, en 1930, 1940,devaient lutter pour êtreentendus, à l’aide de méga-phones quand il n’y avait pasencore de microphones. Lesorchestres comptaient douzemusiciens, voire davantage.Peut-être que dans ce contex-te, la voix masculine était

plus appropriée, plus puissan-te. Ou bien est-ce parce que lethéâtre, le cinéma et la radiopossédaient déjà des icônesféminines dans d'autresgenres musicaux ? La femmeavait déjà un espace etl'acoustique des théâtres,les moyens d'enregistrementen studio permettaient demieux reproduire sa voix. à laradio, au cinéma, au théâtre,les chanteuses occupèrentainsi une place de choix,devenant des icônes popu-laires, des divas de la chan-son. Beauté, grâce, authenti-cité et plasticité vocale furentquelques-unes des qualitésqui leurs permirent de se faireune place importante.

“Je ne crois pas enl’idée d’un tangomacho”

Avec le tango de concert,on a l'impression quele pourcentage de chanteuses et de

La Salida commence à explorer ici une thématique consacréeaux voix féminines du tango. La chanteuse Ana Karina Rossi,

dans l’entretien qu’elle nous a donné, situe les problématiquesde l’interprétation au féminin. Nous les approfondirons dans

nos prochains numéros au fil d'un dossier au long cours.

“Être chanteuse de tangoest un grand privilèg e”

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42 La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

L E PREMIER JANVIER 2015, RODOLFODINZEL nous a quittés, comme en dan-sant un tango ! Et je garde son imagevivante. En novembre 2014, j’étais àBuenos Aires où j’ai passé de nom-

breuses journées dans son studio à Jufré(160). Les élèves dansaient, buvaient du matédans le petit patio et Rodolfo était là, aveceux. Il écoutait, parlait de la vie, du tango. Ildonnait avec amour son enseignement, il cor-rigeait, expliquait, montrait. Un jour, alorsque c’était l’anniversaire de Gloria, nousavons préparé une petite fête...

Depuis plusieurs années, Rodolfo était mala-de (poumon, bronches), mais à ce moment-là,il était en pleine forme et, en enseignant, il dan-sait un tout petit peu. C’est cela qui resteradans ma mémoire ! Début décembre, je suispartie pour Montevideo. À mon retour, je lui aitéléphoné pour aller le voir. Il n’était pas bienet respirait mal. Néanmoins, il m’a dit :« Viens à l’estudio le samedi 3 janvier », et aajouté : « Ne me manque pas ! »

Le samedi 3 janvier, nous étions tous à La

DANSE

La liberté était son credoCarmen Aguiar a été très proche de l’enseignement du maestro

Rodolfo Dinzel. Elle rend ici hommage à celui qui codifiait beaucouple tango mais en faisait un instrument de liberté.

Gloria et Rodolfo Dinzel, Carmen Aguiar avec une autre traductricelors d’une conférence donnée à l’université Paris-VIII

DR

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63La Salida • n°94 • juin à septembre 201562 La Salida • n°94 • juin à septembre 2015

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Ont participé à ce numéroCarmen AguiarDominique FicheuxResponsable publicitéFrancine PigetContactez-nous avant le 10 septembre 201501 43 54 18 14 [email protected] Internet et mailingCatherine CharmontMichel VargozDirection artistiqueMarie-Françoise MarionPhotos et mise en pagePhilippe FassierImprimeurTypoform - 4 rue du Vaulorin - 91320 WissousLes informations de l’agenda sont gratuiteset publiées sans autre critère que denous parvenir avant le 10 septembre 2015et formatées comme indiqué sur le site.

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Tirage de La Salida n° 94 en 1 700 exemplairesCommission paritaire n° 1114G78597

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traduction de 150 tangos par Fabrice Hatem

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