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Réponse à la CRISE CRISE EN CENTRAFRIQUE EN CENTRAFRIQUE Bulletin hebdomadaire des Partenaires humanitaires du secteur de la Santé OMS -UNFPA - DRC -EPS -UNICEF -CMPS -MSF Espagne -IFRC -OPID -JUPEDEC -AEEG -ADECOM -CARITAS -AHA - IMC -ALIMA -ECHO -OCHA -EMERGENCY - CRCA - MSF Belgique - INTERSOS - MDM France- DBS - ONUSIDA - ACAPS - CAP ANAMUR - MENTOR Iniave - MERLIN/SAVE THE CHILDREN - ACF - UNHCR - OIM-CORDAID - USAID-MERCY CORPS -BM- BADCICR -IRC- AIDE MONDIALE- ACMPSI-CRF- MSF Hollande- Maxi Pauvre- APEC-MSF France- CRCA- RFCAPEV- RMCS- SCP-PU/AMI– ASSOMESCA- ACF -IRC - ACA- ARESDI- COHER- CONASAN- ACLD- MSPASAH- APSD-SOS Village d’Enfants. Le 11 Décembre 2013, les Chefs des Agences des Nations Unies ayant un mandat humanitaire ont classé la crise en RCA au niveau 3 (L 3) des urgences, c’est à dire le plus élevé. Le 11 Février dernier, se sont donc achevés les 60 premiers jours de la déclaration de l’urgence, la première en Afrique depuis le lancement de l’Agenda Transformatif humanitaire. Bien qu’il y ait encore des efforts à faire pour couvrir les besoins énormes notamment hors de Bangui, les réalisations actuelles des acteurs du secteur de la santé durant ces 60 jours sont à souligner. L a date du 11 décembre 2013 a mar- qué le début de l'intensification de l’engagement des acteurs humanitaires et la mobilisation des ressources nécessaires pour répondre à la crise qui frappe le pays depuis plusieurs années. Crise qui a atteint son paroxysme en décembre 2013 mettant plus de la moitié de la population dans le besoin d’assistance humanitaire d’ur- gence. Le Cluster Santé, sous la coordination de l’OMS, a entrepris le processus de renforce- ment de la réponse sanitaire selon trois axes prioritaires dans le cadre d’un plan de 100 jours : l’accessibilité aux services de santé aus- si bien pour les populations déplacées que pour celles vivant dans des zones où les services de santé ont été interrompus par la crise; la pré- vention et le contrôle des maladies transmis- sibles pour minimiser la survenue d’une catas- trophe sanitaire secondaire; la coordination de la réponse basée sur les besoins par une éva- luation continue de la situation et des priorités, et l’adaptation appropriée de la réponse. Sur le site de l’un des camps des déplacés de l’aéroport Bangui M’Poko, quelques uns des partenaires du cluster santé en concertaon lors d’une visite de supervision OMS / G. Moussouamy Secteur Santé en Chiffres 60 jours après activation du L3 05 déc. 13 Au 11 fév. 2014 2.5 million Populations affectées 714 000 / 289 000 à Bangui (>900,000, déc. 13) Déplacés internes 3 millions Personnes n’ayant pas accès aux services de santé Secteur de la Santé Structures de santé (hôpitaux, Centre de santé): 117 évaluées dans 8 des 16 districts 42% Endommagés 50% Pillés 68% Rupture de stock médicaments/ intrants Consultations (Déplacés internes à Bangui) 82% des déplacés couverts pas des ser- vices de santé de base à Bangui > 98 300 Consultations > 2200 Chirurgies majeures > 7 300 Consultations Prénatales 821 Normal 44 césariennes Accouchement assistés 120 Viols pris en charge Enfants vaccinés contre 139 087 (92%) Rougeole 30 907 (42%) Polio Système d’alerte précoce aux épidémies Surveillance sur 40 sites (82% pop) Epidémie de rougeole détectée à temps (Bria) Financement Cluster Santé 6.9 % financé 56.4 million US$ requis L es acteurs opérationnels, (ONGs nationales et internationales, le mouvement de la Croix-Rouge, certains agents des ser- vices de santé nationaux), avec l’appui des agences des Nations Unies, ont souvent bra- vé l’insécurité pour assurer des soins médico- chirurgicaux d’urgence à plus de 80% de déplacés internes (PDIs) dans le besoin. Des épidémies de rougeole et de coqueluche ont été détectées et contrôlées à temps. Des activités de coordination, notamment l’évaluation continue de la situation, des ac- teurs et des services; l’élaboration de straté- gies de réponse incluant la réponse aux obs- tacles d’accessibilité (politique de gratuité de soins) qui sont des fondements non visibles mais nécessaires ont été réalisées. Ce bulletin résume les acquis et les enjeux et des 60 premiers jours de la réponse sanitaire après la déclaration du L3. SPÉCIAL 60 JOURS 11 DÉCEMBRE 2013 - 11 FÉVRIER 2014

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Réponse à la CRISE CRISE EN CENTRAFRIQUEEN CENTRAFRIQUE Bulletin hebdomadaire des Partenaires humanitaires du secteur de la Santé

OMS -UNFPA - DRC -EPS -UNICEF -CMPS -MSF Espagne -IFRC -OPID -JUPEDEC -AEEG -ADECOM -CARITAS -AHA - IMC -ALIMA -ECHO -OCHA -EMERGENCY - CRCA - MSF Belgique - INTERSOS - MDM France- DBS - ONUSIDA - ACAPS - CAP ANAMUR - MENTOR Initiative - MERLIN/SAVE THE CHILDREN - ACF - UNHCR - OIM-CORDAID - USAID-MERCY CORPS -BM- BADCICR -IRC- AIDE MONDIALE- ACMPSI-CRF- MSF Hollande- Maxi Pauvre- APEC-MSF France- CRCA- RFCAPEV- RMCS- SCP-PU/AMI– ASSOMESCA- ACF -IRC - ACA- ARESDI- COHER- CONASAN- ACLD- MSPASAH-APSD-SOS Village d’Enfants.

Le 11 Décembre 2013, les Chefs des Agences des Nations Unies ayant un mandat humanitaire ont classé la crise en RCA au niveau 3 (L 3) des urgences, c’est à dire le plus élevé. Le 11 Février dernier, se sont donc achevés les 60 premiers jours de la déclaration de l’urgence, la première en Afrique depuis le lancement de l’Agenda Transformatif humanitaire. Bien qu’il y ait encore des efforts à faire pour couvrir les besoins énormes notamment hors de Bangui, les réalisations actuelles des acteurs du secteur de la santé durant ces 60 jours sont à souligner.

L a date du 11 décembre 2013 a mar-qué le début de l'intensification de l’engagement des acteurs humanitaires et la mobilisation des ressources nécessaires pour répondre à la crise qui frappe le pays depuis plusieurs années. Crise qui a atteint son paroxysme en décembre 2013 mettant plus de la moitié de la population dans le besoin d’assistance humanitaire d’ur-gence.

Le Cluster Santé, sous la coordination de l’OMS, a entrepris le processus de renforce-ment de la réponse sanitaire selon trois axes prioritaires dans le cadre d’un plan de 100 jours : l’accessibilité aux services de santé aus-si bien pour les populations déplacées que pour celles vivant dans des zones où les services de santé ont été interrompus par la crise; la pré-vention et le contrôle des maladies transmis-sibles pour minimiser la survenue d’une catas-trophe sanitaire secondaire; la coordination de la réponse basée sur les besoins par une éva-luation continue de la situation et des priorités, et l’adaptation appropriée de la réponse.

Sur le site de l’un des camps des déplacés de l’aéroport Bangui M’Poko, quelques uns des partenaires du cluster santé en concertation lors d’une visite de supervision

OMS / G. Moussouamy

Secteur Santé en Chiffres 60 jours après activation du L3

05 déc. 13 Au 11 fév. 2014

2.5 million

Populations affectées

714 000 / 289 000 à Bangui

(>900,000, déc. 13)

Déplacés internes

3 millions

Personnes n’ayant pas accès aux services de santé

Secteur de la Santé

Structures de santé (hôpitaux, Centre de santé): 117 évaluées dans 8 des 16 districts

42% Endommagés

50% Pillés

68% Rupture de stock médicaments/intrants

Consultations (Déplacés internes à Bangui)

82% des déplacés couverts pas des ser-vices de santé de base à Bangui

> 98 300 Consultations

> 2200 Chirurgies majeures

> 7 300 Consultations Prénatales

821 Normal 44 césariennes

Accouchement assistés

120 Viols pris en charge

Enfants vaccinés contre

139 087 (92%) Rougeole

30 907 (42%) Polio

Système d’alerte précoce aux épidémies

Surveillance sur 40 sites (82% pop) Epidémie de rougeole détectée à temps (Bria)

Financement Cluster Santé

6.9 % financé

56.4 million US$ requis

L es acteurs opérationnels, (ONGs nationales et internationales, le mouvement de la Croix-Rouge, certains agents des ser-vices de santé nationaux), avec l’appui des agences des Nations Unies, ont souvent bra-vé l’insécurité pour assurer des soins médico-chirurgicaux d’urgence à plus de 80% de déplacés internes (PDIs) dans le besoin.

Des épidémies de rougeole et de coqueluche ont été détectées et contrôlées à temps. Des activités de coordination, notamment l’évaluation continue de la situation, des ac-teurs et des services; l’élaboration de straté-gies de réponse incluant la réponse aux obs-tacles d’accessibilité (politique de gratuité de soins) qui sont des fondements non visibles mais nécessaires ont été réalisées. Ce bulletin résume les acquis et les enjeux et des 60 premiers jours de la réponse sanitaire après la déclaration du L3.

SPÉCIAL 60 JOURS 11 DÉCEMBRE 2013 - 11 FÉVRIER 2014

A u lendemain du renversement de la force de l’ancien régime le 24 mars 2013 par la coalition ‘‘Seleka’’, la situation sécuritaire s’est rapidement détériorée en République Centrafri-caine (RCA), causant une crise humanitaire de grande ampleur.

L’ensemble de la population est estimée à 4,6 millions de personnes. Environ 2,5 millions de personnes sont dans un besoin urgent d’assis-tance, selon OCHA. Des affrontements récurrents entre groupes armés avec une intensité particulière depuis le 05 Décembre, ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs habitations, quartiers et villages entrainant ainsi une urgence huma-nitaire sans précédent.

Les campagnes de violence ont causé des déplacements massifs de la population tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, le rapatrie-ment des ressortissants étrangers, et l’afflût de réfugiés. La désignation de Madame Catherine Samba-Panza, comme Présidente de la transition le 20 janvier dernier, n’a pas calmé les affronte-ments. L’insécurité continue d’affecter les opé-rations humanitaires notamment l’accès des populations aux soins et services de santé, surtout en dehors de la ville de Bangui.

Le nombre de populations déplacées internes (PDI) a presque atteint le million dont plus de la moitié dans la ville de Bangui (décembre 2013).

La dynamique des mouvements des popula-tions reste caractérisée d’une part, par le retour d’une partie des PDI dans leur zone d’origine et, d’autre part, par la poursuite des rapatrie-ments essentiellement de la communauté mu-sulmane vers les pays voisins. Ainsi, au 11 février 2014, le nombre des personnes dépla-cées internes était estimé à 714,000 dont 289,000 à Bangui. (graphique 1)

5 décembre 2013 : la France lance l'opération « Sangaris» pour restau-rer la sécurité, après le vote de l'ONU donnant mandat aux forces françaises pour intervenir.

11 décembre 2013 : Déclaration d’urgence de Niveau 3 (L3) par les Directeurs des Agence du groupe humanitaire IASC.

19 décembre 2013 : la Mission inter-nationale de soutien à la Centra-frique (MISCA) a pris officiellement le relais de la Force Multinationale des Etats d'Afrique Centrale (FOMAC).

Graphique 1: Evolution des populations déplacées à Bangui, du 5 décembre 2013 au 11 Février 2014 (ref.

Cluster Protection)

10 janvier 2014: Le Président de la République, Michel Djotodia démis-sionne à N'Djamena.

20 janvier 2014 : Mme Catherine Samba Panza Maire de Bangui, est élue Présidente de la transition.

25 janvier 2014 : nomination du Pre-mier ministre centrafricain André Nza-payéké.

27 janvier 2014 : formation du nou-veau gouvernement de transition de 20 membres. Création du Ministère de la Santé Publique, des Affaires so-ciales et de l’action humanitaire.

SITUATION SÉCURITAIRE ET CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS

Un des sites des déplacés se trouve sur l’Aéroport international de Bangui. Il compte plus de 100 000 personnes qui vivent dans une promiscuité physique à la limite du supportable.

OMS / G. Moussouamy

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RISQUES SANITAIRES ET SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE

L es conditions de vie dans les sites restent

très précaires à cause de la promiscuité; le manque

d’abris adéquats, d’eau potable et de latrines; ainsi

qu’une insalubrité marquée.

Le risque d’épidémies, en particulier les maladies

diarrhéiques (choléra), les maladies transmises par

les vecteurs (paludisme, dengue, fièvre jaune) , les

maladies transmises par voie respiratoire (rougeole,

méningite épidémique) est significativement majoré.

Dans le reste du pays où d’autres violences ont lieu

(Bouar, Bozoum, Bossangoa, Bambari ou Kaga-

Bandoro) des dizaines des milliers de personnes

déplacées se sont réfugiées dans la brousse et res-

tent toujours hors d’atteinte des interventions de

santé.

La faible couverture vaccinale (antigènes du pro-

gramme élargie de vaccination : PEV), dans un con-

texte de crise chronique, augmente les risques d’épi-

démies avec la promiscuité sur les sites de déplace-

ment.

Des cas de rougeole ont été confirmés et des cam-

pagnes de riposte et de prévention ont eu lieu, et

sont aussi en cours dans la sous-préfecture de Bria.

Plus de 140 000 enfants ont été vaccinés et la sur-

veillance a été renforcée dans tous les sites de dé-

placés.

Vingt (20) cas de coqueluche ont été notifiés dans le

village Mbiti, préfecture sanitaire de la Nana-Grebizi,

commune de Ndenga (janvier 2014).

Une investigation a été réalisée et un appui a été

donné pour la prise en charge des cas. La riposte

vaccinale est en cours de préparation.

Six (6) cas suspects de fièvre-jaune ont été enregis-

trés dans 5 districts sanitaires (7ème arrondisse-

ment, 8ème arrondissement, Bimbo et Ouham, Ba-

tangafo) dont 2 cas confirmés dans le district de

Batangafo. L’investigation a relevé qu’il s’agissait de

cas non autochtones, cependant la surveillance a été

renforcée.

D’une manière générale, des mesures sont prises

par les partenaires du Cluster Santé pour les activi-

tés préventives. Un accent est mis aussi sur l’éduca-

tion sanitaire.

A Bangui, 40 sites de surveillance couvrent plus de 80% des déplacés internes. Environ 60% ont rapporté régulièrement au cours des dernière semaines. Les conditions de sécurité affec-tent souvent la collecte des données.

Maladies 0-4ans 5ans et plus

Cas Décès Cas Décès Paludisme 17446 10 21935 12

Ira 9721 6 - -

Diarrhées aigues aqueuses 7000 19 4789 0

Malnutrition aigües modérées 1098 3 47 0

Diarrhées aigues sanglantes 908 0 2044 1

Malnutrition aigues sévère 396 0 33 0

Traumatismes physiques 388 0 1989 5

Rougeole 89 0 60 0

Méningite 20 0 11 0

Tuberculose 17 0 53 0

Troubles mentaux 11 0 43 0

Paralysie flasque aiguë 1 0 0 0

Choléra 0 0 0 0

Fièvre jaune 0 0 2 0

Autres maladies 7449 15 22708 3

Total 44544 53 53714 21

Les principales causes de consultations chez les enfants de moins de cinq ans sont le palu-disme, les infections respiratoires aigües et les diarrhées. Elles représentent respectivement : 39% ; 22% ; et 17% des consultations totales. Le paludisme reste la principale cause de con-sultation chez les enfants de plus de 5 ans.

Fréquence des maladies cibles

3

SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE

La tendance proportionnelle (%) des maladies les plus fréquentes (paludisme, infection respiratoire aigue, diarrhées aqueuses) reste stable. Cependant des mesures sont prises par les membres du cluster santé pour les activités préven-tives comme la distribution des moustiquaires. Aussi les médicaments antipalu-diques et les tests rapides sont en cours de distribution.

La mortalité maternelle en RCA est l’une des plus élevées : 890 /1000 nais-sances (OMS 2010). Des mesures ont été prises par les partenaires pour couvrir les consultations prénatales et les soins obstétricaux. A la date du 9 Février, plus de 7300 consultations prénatales, 821 accouchements dont 44 césariennes ont été assistés par un personnel qualifié. De même, 120 cas de viols ont été pris en charge.

C ouverture des soins de santé Environ 82% des personnes déplacées se retrouvent dans les sites où il y a une ONG qui délivre les soins de santé primaires. C’est le cas dans 93% des sites pour les soins de santé primaires, et dans 20% des sites pour les soins de santé secondaires. Depuis le début de l’intervention en décembre 2013 :

Au moins 2206 blessés et 120 victimes de viol ont été soignés dans les struc-tures sanitaires de Bangui dans les sites des Populations Déplacées In-ternes (PDI).

Au moins 98 300 consultations et 7300 consultations prénatales ont été réali-sées .

Plus de 865 accouchements assistés (dont 44 césariennes) dans les sites .

A l’intérieur du pays, ces soins ont été réalisés dans les structures hospita-lières ou des cliniques mobiles par les ONGs et la Croix-Rouge.

ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES DE SANTÉ

Dans le cadre de la prévention et du con-trôle de certaines maladies évitables par la vaccination, des campagnes de vaccina-tions ont été conduites couvrant :

La rougeole avec 139 087 enfants vaccinés (92% de la cible), et une campagne de riposte est en cours dans la sous-préfecture de Bria),

La polio avec 30 907 enfants vacci-nés (42%) ; et

La supplémentation en vitamine A.

M ise en place d’un système de référence des patients Pour faire face aux besoins de référence au pic de la crise en décembre, les membres du cluster (particulièrement MSF) appuyés par l’OMS ont mis en place un système d’ambulance avec des numéros verts télé-phoniques mis à la disposition des popula-tions et partenaires de santé afin d’appeler les ambulances en cas de nécessité. Ce système a permis d’évacuer et de sauver de nombreuses personnes.

A ppui à la transfusion sanguine Pour répondre aux besoins énormes en matière de produits sanguins pour la prise en charge de multiples cas de blessures, un renforcement du centre national de transfusion sanguine a été faite par les membres du Cluster Santé (UNFPA, OMS) à travers l’approvisionnement en intrants, la sensibilisation des donneurs potentiels de sang et une campagne de collecte de sang.

P rise en charge des malades du VIH et des tuberculeux. Le Ministère de la Santé a mis à la disposition des partenaires des ARV et des antitubercu-leux, et a instruit son département de la prise en compte des patients déplacés dans les nouveaux sites des déplacés.

S urveillance épidémiologique et riposte Elle a permis de détecter l’épidémie de rou-geole dans les sites de déplacés de Bangui et à Bria au nord du pays. 40 sites de surveil-lance sur les 72 sites DPIs sont restés fonc-tionnels par rapport au système d’alerte pré-coce à Bangui (couvrant 80% des PDIs) avec des agents dédiés du Ministère de la Santé et la participation des partenaires du Cluster Santé.

L utte contre le paludisme Le Fonds Mondial a mis à la disposition des partenaires une quantité de 400 000 cures d’antipaludiques qui sont actuellement distri-buées par la FICR dans les structures sani-taires. Des MIILD d`une valeur de 205.210.000 F CFA seront distribués sur 49 sites par l’UNI-CEF en partenariat avec la Croix Rouge Cen-trafricaine et les ONGs Action Contre la Faim, ACTED et Intersos.

Visite de routine des malades en observation

OMS / G. Moussouamy

4

A ppui au développement des plans et

stratégies des réponses

L’OMS a facilité le développement des straté-

gies et plans suivants :

Plans stratégiques de réponse du clus-

ter santé pour les 3 premiers mois (16,7

millions USD) et de 12 mois (56,4 mil-

lions USD)

Plans opérationnels de l’OMS de 100

jours et d’une année pour l’appui au

cluster et au Ministère de la santé

Stratégie de la gratuité des soins avec

le Ministère

Plans de distributions des kits d’urgence

et des ACT

A ppui à la cartographie des partenaires

du cluster santé

Une première analyse de la cartographie des

partenaires de qui fait quoi et où (3W) a été

réalisé pour les sites des PDI de Bangui. Il res-

sort que 82 % des personnes déplacées se

retrouvent dans les sites qui ont au moins une

organisation qui délivre les services de santé.

A ppui à l’évaluation initiale rapide mul-

tisectorielle (MIRA)

Toute l’équipe du groupe information et com-

munication de l’OMS a participé à la conduite

de cet exercice qui a révélé que les besoins

prioritaires auprès des populations dans les

zones affectées par les conflits sont la santé, le

suivi de la protection et de la sécurité alimen-

taire

D éveloppement des plans et straté-

gies des réponses du cluster Santé

Un plan d’urgence de 3 mois a été élaboré. Il a

permis de définir des zones et structures priori-

taires les plus affectées par les conflits et de

développer la stratégie de la gratuité des soins.

En attendant la finalisation de la directive sur la

gratuité sous le leadership du Ministère de la

santé, la plupart des partenaires opérationnels

appliquent déjà la gratuité des soins au béné-

fice des patients dans les zones affectées par

les conflits.

COORDINATION DE LA RÉPONSE

M ise en place de la gratuité des

soins

Pour assurer l’accès aux soins de santé des

populations vulnérables, les partenaires de la

santé on fait un plaidoyer et obtenu du Ministre

de la santé l’autorisation de mettre en œuvre

la gratuité des soins (arrêté ministériel No

0037) pour une période initiale de 3 mois.

En plus de l’approvisionnement en médica-

ment, la stratégie de la gratuité des soins a été

mise en place à l’Hôpital de l’Amitié et les sites

de déplacés couverts par l’ONG Save the

Children. Des fonds nécessaires ont été al-

loués par l’OMS grâce aux allocations CERF,

pour couvrir les motivations des personnels et

les frais de fonctionnement de l’hôpital

R enforcement de capacité des organi-

sations humanitaires

De manière générale, après la déclaration de

la crise de la RCA au niveau 3, les partenaires

humanitaires, en particulier les agences de

l’ONU, ont renforcé l’effectif des leurs staffs y

compris celui du secteur de la santé (OMS,

Unicef et UNFPA).

R enforcement de la coordination des

réponses à la crise

Les activités du Cluster Santé ont été renfor-

cées à Bangui et à l’intérieur du pays, notam-

ment à Bouar et à Kaga Bandoro, par le dé-

ploiement des experts de l’OMS à la tête de

ces activités. L'hôpital Communautaire, l'hôpi-

tal de l'Amitié et l'hôpital de Poua ont été dotés

en kits trauma A et B pour une prise en charge

Une équipe de l’OMS en supervision expliquant aux agents de santé comment remplir les outils de collecte de données

OMS / G. Moussouamy

de 300 cas de traumatismes graves pendant

trois mois. Seize (16) structures sanitaires

primaires ont été aussi approvisionnées en 32

kits basics pour une prise en charge de 32 000

personnes pendant trois mois. L’ONG Save

the Children a été désignée co-facilitateur du

Cluster Santé. Un point focal de cette ONG va

être mis à la disposition du Cluster avec le

financement d’ECHO et des termes de réfé-

rences précis.

P erspectives: Il s’agira pour les parte-

naires du Cluster Santé de :

Accroître l’accès aux services de santé

avec la mobilisation des partenaires pour

l’appui aux structures de santé dans le

cadre de la réponse humanitaire mais

aussi du relèvement du système de santé.

Poursuivre l’appui à la gratuité des soins

dans les structures de santé publiques

dans les zones affectées .

Effectuer une analyse des ressources

sanitaires disponibles et la cartographie

(HeRAMS), et apporter un appui au déve-

loppement du plan de transition pour le

secteur santé;

Maintenir et renforcer la surveillance et la

réponse aux épidémies, notamment l’ap-

pui à la lutte anti paludique à travers l’ap-

provisionnement en tests rapides et en

anti paludiques pour les formes sévères,

et le repositionnement de kits pour les

maladies diarrhéiques .

Elaborer le plan de contingence pour la

lutte contre le choléra et la lutte anti vecto-

rielle.

5

Interventions de l’OMS, Agence Lead du cluster santé à compléter

En conformité avec le cadre de réponse aux urgences et la classifica-tion au niveau 3 de la crise de la RCA , l’OMS a renforcé sa stratégie de réponses à travers les activités suivantes : Déploiement, dès le 17 décembre, d’une équipe de 18 experts de l’OMS pour l’appui à la réponse à la crise dans le secteur de la santé. Le plan de déploiement prévoit la rotation mensuelle d’une équipe dirigée par un Coordonnateur et composée de 4 groupes de travail (la Coordination, l’information et la communication, l’expertise technique et l’équipe de soutien). Ces groupes intègrent les staffs tech-niques du Bureau pays . Appui aux structures sanitaires en kits d’urgence. L’OMS a mis à la disposition des structures sanitaires des kits basiques d’urgence pour faire face aux ruptures de stock en médicaments essentiels. Appui à la mise en place du système d’alerte précoce dans les sites. La collecte des données épidémiologiques a été mise dans les sites des personnes déplacés de Bangui à travers un système d’alerte précoce qui a permis de détecter l’épidémie de rougeole dans 3 sites des personnes déplacées, de fournir des soins de santé de base à 181 000 habitants, d’effectuer des chirurgies majeures sur 600 blessés au cours de deux premiers mois. Appui au système de référence des patients. L’OMS a financé le fonctionnement des 4 ambulances du Ministère de la Santé des Af-faires Sociales et de l’Action Humanitaire, dans la ville de Bangui pour une période de 3 mois de janvier à mars 2014 . Appui à la transfusion sanguine. Les activités de transfusion sont appuyées à travers le Centre national de transfusion sanguine avec l’approvisionnement en intrants, la sensibilisation des donneurs poten-tiels de sang et la campagne de collecte de sang. Un montant de 246 100 USD a été mobilisé à travers le fonds CERF pour une période de 3 mois Appui à la mobilisation des ressources. L’OMS a contribué aux plai-doyers et à la mobilisation des ressources pour le secteur Santé. A l’heure actuelle, 3 227 794 $US seulement ont été mobilisé sur les 56 400 000 $US planifiés, ce qui représente 5,7% des besoins été cou-verts.

(d à g) Audience de Mme Ministre de la Santé, des Affaires Sociales et de l’Action Humanitaire, Dr Marguerite Samba, avec Dr Mamadou Lamine Kone, Représentant de l’OMS en RCA, Dr Lucien Manga, Coordonnateur des Urgences au Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Richard John Brennan, Directeur des Urgences au siège mondial de l’OMS et Dr Michel Yao, Coordonnateur de la 2è équipe de réponse. La visite de la mission conjointe du siège et du Bureau régional a permis de rehausser l’image et la perception de l’OMS auprès des autres Agences des Nations Unies et auprès de Gouvernement de transition.

Suivi et supervision des activités de l’équipe de réponses aux urgences. A la veille des 60 jours de la crise, l’équipe de réponse aux urgences a reçu, du 7 au 11 février 2014, la visite des responsables des programmes d’urgence du siège de l’OMS à Genève, Dr Richard Brennan, et de la Région africaine de l’OMS, Dr Manga Lucien.

La mission a recommandé entre autres :

le renforcement de la collaboration avec les acteurs de terrain, en particulier les ONGs, par des visites de terrain plus fré-quentes, y compris en dehors de Bangui ;

la poursuite et le renforcement de la mise en œuvre du plan des

100 jours qui contient les interventions urgentes essentielles ;

la collaboration avec les autres agences sur les aspects de la surveillance de la qualité de l’eau, des opérations d’hygiène et d’assainissement, et de la lutte anti vectorielle.

Plusieurs ONG humanitaires interviennent dans la prise en charge médicale des malades. L’accueil, l’enregistrement et la distribu-tion gratuite des médicaments se font avec la participation et l’adhésion de la communauté.

OMS / G. Moussouamy OMS / G. Moussouamy

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