rôle d'internet dans les rencontres sexuelles chez les gays : le net gay baromètre 2009
DESCRIPTION
Présentation pour la 81ème rencontre du Crips Ile-de-France "Amour, sexualité et Internet", 26 septembre 2011TRANSCRIPT
UMR Espaces et sociétés
Présentation duNet Gay Baromètre 2009
& d’un portrait des jeunes HSHselon l’enquête
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Rencontres en ligne, Sexualité et Comportements à risque chez les internautes gays et bisexuels français
Présentation des enquêtes Net Gay Baromètres
Alain LéobonChargé de recherche C.N.R.S. UMR ESO Espaces et SociétésProfesseur associé à l’université du Québec à Montréal, Chaire de recherches en éducation à la Santé
Collaborations : UQÀM, Joanne Otis
Partenaires : INVS*, Annie Velter
* CONVENTION DE PARTENARIAT DE RECHERCHE N°05-N-MIT10-75
Différentes éditions du Net Gay Baromètre :deux terrains et 5 enquêtes
Cet exposé présente l’enquête française 2009
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Objectifs :
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Présenter les questions abordées par nos enquêtes, les sites partenaires, les territoires et populations ainsi que l’évolution de leur contenu depuis 2004;
Décrire les modes de vie, usages sociosexuels d’Internet, les comportements à risques et problématiques de santé des jeunes HSH au regard de leurs aînés.
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‣ Données sociodémographiques
‣ Espaces fréquentés à des fins de rencontre incluant Internet
‣ Problématiques de santé et consommations de drogues
‣ Déclaration au regard des tests HIV et IST
‣ Partenaires occasionnels et pratiques sexuelles
‣ Comportements sexuels à risque au cours de l’année
‣Au moins une pratique non protégée avec un partenaire occasionnel (UAI)
‣Pratique régulièrement non protégée avec des partenaires occasionnels (RUAI)
‣Pratique fréquemment ou systématiquement non protégée avec des partenaires
occasionnels (FSUAI)
‣ Contexte de développement des pratiques bareback
‣ Difficultés psychologiques, image corporelle, préoccupations en matière de santé
sexuelle, psychologique et relationnelle
‣ Facteurs prédictifs des prises de risque régulières
Les sujets abordés par le Net Gay Baromètre
Un choix de sites de rencontres partenaires permet d’obtenir un échantillon de convenance qui rend compte de la diversité de cette population sur l’ensemble du territoire, à diverses échelles urbaines.
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Distribution spatiale des répondants selon les sitespartenaires
Citegay
RézoG
ZoneDia
l
gayvo
x
Smboy
Bearw
ww
Bbackz
one
Citébeu
r
Gay
rrier
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
4482
3062
2629
1329
3074
2407
1176
467 419
3256
2259
1900
987
2148
1722
313 331 302356
169 17551
422269
704
52 31
Tous les groupes Séronégatifs Séropositifs
Pourquoi s’adresser à des sites spécialisés ?
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Rendre compte de la réalité des cultures de sexe des HSHpasse par leur recrutement auprès de sites spécialisés :ex : BDSM, Bear, Barebacker, Beurs etc.
4 sites de rencontres« généralistes »
5 sites de rencontres « spécialisés »
Analyses d’un sous échantillon les Jeunes HSH
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Nous avons dégagé un certain nombre de groupes à risque présentant des profils et des préoccupations distincts en matière de santé
Une analyse des variables et facteurs prédictifs associés aux comportements sexuels à risque réguliers (RUAI) est proposée pour chacun des groupes
Nous présentons ici lesrésultats relatifs auxJeunes HSH
Profil général des 18-25ans Les 18*25 ans représentent
17,4% de l’échantillon (n= 3003)
Études universitairesRevenu mensuel (1600€ et +)
Ile de FranceEn région
EuropéenMinorité visible
HomosexuelBisexuel
HétérosexuelAutres ou refus
Fréquente le milieu gai
A été engagé dans une relation stableA rencontré son partenaire en ligne
Pacsé avec un homme
SéronégatifIncertain d’être séronégatif
SéropositifSéro-interrogatif
5 verres d’alcool et plus en une occasionnel une fois par semaine et plus
Au moins une drogue une fois
Relation sexuelle monnayée
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Plus de 25ans 18-25 ans
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Communes de résidence 18*25ans / tous les répondants
La distribution des 18*25 ans parmi les répondants, à l’échelon communal, montre qu’ils sont plus nombreux à résider en région.
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Les espaces fréquentés à des fins de rencontre
S’ils fréquentent tout autant Internet et les sites de rencontre en ligne, les 18*25ans proviennent le plus souvent de sites de rencontres généralistes.
S’ils déclarent un peu moins souvent fréquenter « communauté gay », ils sont plus nombreux à fréquenter les espaces de socialisation (sites de rencontres, Coffee-shop, bars et clubs-discothèques) au détriment des lieux favorisant des rencontres sexuelles immédiates* préférés par leurs aînés.
* Les lieux de rencontres sexuelles immédiates réfèrent aux lieux extérieurs de rencontres, aux saunas, et aux sexe-clubs ou bar avec backroom.
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Leurs usages d’Internet et ses répercutions
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Les 18*25 ans sont significativement plus
nombreux que leurs aînés à utiliser Internet pour
socialiser, pour des raisons affectives et pour trouver
du soutien.Contrairement à leurs
ainés, la dimension sexuelle est en retrait
Socialiser
Raisons affectives
Chercher des aventures sexuelles
Cybersexe
Chercher des informations sur la communauté gaie
Chercher des informations sur les pratiques sexuelles et leurs risques
Trouver du soutien médical ou psychologique
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Leurs habitus d’usages d’Internet
plus de 25 ans 18-25 ans
Positif sur les ren-contres socio-sex-
uelles
Dépendance aux in-teractions en ligne
Dépendance à la pornographie ou au
cybersexe
18-25 ans 74.2 50.2 36.2
plus de 25 ans
72 50 33.7
515253545556575
Effets et répercutions au regard des usages d’internet
Les 18*25ans sont légèrement plus nombreux à déclarer un effet positif d’Internet alors que le sentiment de dépendance aux interactions en ligne ou à la pornographie ne varie pas selon les groupes d’âge.
Profil psychosocial
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Injures
Agression physique
Solitude
Déprime
Idées suicidaires
Recherche de sensa-tions fortes
Prend des risquesAimer faire face à des
défis
0 10 20 30 40 50 60 70
Accorde de l’importance à l’apparence physique dans les rencontres
Satisfaction de son apparence physique
Perçoit de l’importance à l’apparence physique dans les rencontres
Sentiment d’être aussi valable que les autres
Sentiment de capacité à faire les choses aussi bien que les autres
Satisfait de soi dans l’ensemble
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Plus souvent victimes d’injure et d’agression physique en raison de leur sexualité, ils sont plus nombreux que leurs aînés à se sentir seuls, à avoir des idées suicidaires ou à se sentir déprimés, alors qu’ils sont plus nombreux à rechercher des sensations fortes et à aimer prendre des risques, leur estime d’eux même semblant un plus faible.
On voit aussi qu’ils sont plus nombreux à accorder et à percevoir de la part des autres de l’importance à l’apparence physique et seraient
significativement davantage nombreux à être affectés par l’ensemble des aspects corporels (non présentés ici).
Consommation de drogue
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Plus de 5 vers d'alcool en une seule prise …
Au moins une drogue
Poppers
Cannabis
Cocaine, crack
Viagra
GHB/GBL
Ecstasy
Amphetamines/ speed
Ketamine
Crystal meth
Heroine
0 10 20 30 40 50 60
Les 18*25 ans sont plus nombreux à s’alcooliser fortement une fois par
semaine ou plus.
Leur consommation de drogue est aussi importante que celle de leurs aînés mais suit une logique plus récréative que sexuelle (cannabis, speed, extasy etc.).
Configurations relationnelles entre type de partenaire
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Au moins un partenaire occasionnel
Plus de 10 partenaires occasionnels
A été engagé dans une relation stable
A rencontré son partenaire en ligne
Relation sexuelle avec un partenaire occasionnel pendant une situation de couple
Échange de relations sexuelles contre de l’argent, de la drogue, des biens ou des services
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
plus de 25 ans 18-25 ans
Les 18*25 déclarent plus souvent une relation de couple dans la dernière année, ayant plus souvent rencontres ce partenaire en ligne et lui vouant une
plus grande fidélité que leurs aînés.Ce groupe est plus souvent engagé dans des rencontres sexuelles monnayées.
Nombre d’occasionnels et sexualité développée
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Moyenne du nombre de partenaires tous lieux confon-
dus
Moyenne du nombre de partenaires rencontré en ligne
0 4 8 12 16 20
Nombre de partenaires occa-sionnels
Mastrubation
Sexe oral
Anulingus
Pénétration anale passive
Pénétration anale active
Sexe de groupe
Se soumettre à plusieurs actifs
Barebacking
Urophilie
Fist fucking
Sadomasochisme
Scatophilie
0 20 40 60 80 100 120
Pratiques sexuelles avec des partenaires oc-casionnels
plus de 25 ans 18-25 ans
Les analyses montrent une culture de la sexualité distincte entre les deux groupes en cohérence avec les espaces fréquentés : les pratiques hard sont moins fréquemment déclarées et les partenaires occasionnels moins nombreux.
Comportements sexuels à risque
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Moins engagés dans des prises de risque régulières (RUAI) ou Systématiques (FSUAI), les 18*25ans sont tout autant engagés que leurs ainés dans des pénétrations anales non protégées « au moins une fois » (UAI) au cours des 12 derniers mois.
UAI Pénétration anale non pro-tégée au moins
une fois
RUAI Pénétration anale non pro-
tégée REGULIERE
FSUAI Pénétration anale non pro-
tégée frequente ou systématique
Exposition orale au sperme
18-25 ans 37.9 16.9 6.3 63.9
plus de 25 ans
38.9 21.2 9.2 64.2
5
15
25
35
45
55
65
Pénétrations anales non protégées avec des partenaires occasionnels
Déclaration et configuration de pratiques bareback*
18* Définie comme la pratique intentionnelle de relation anales non protégées avec des partenaires quel que le soit leur statut relationnel ou sérologique
Déclaration d’une pratique bareback
Exposition anale au sperme lors des pratiques bareback
18-25 ans 28.4 26.4
plus de 25 ans 29.9 26.5
24.5
25.5
26.5
27.5
28.5
29.5
Déclaration de pratiques bareback
Partenaire de couple
Partenaire occasionnel séroconcordant
Partenaire au statut inconnu
Partenaire occasionnel dont le répondant ne s’est pas soucié du statut
Partenaire occasionnel sérodivergent
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Cette pratique s’est déroulée de parfois à toujours avec :
plus de 25 ans 18-25 ans
Moins fréquemment déclarée, leur pratique du bareback suit une logique de réduction des risques plus affirmée que leurs ainés : elle se développe plus souvent avec son partenaire de couple ou des partenaires occasionnels « considérés » comme séroconcordants.
La pratique du barebacking est déclarée par 28,4% des 18*25ans
Décès d’un proche/deuilVie de couple
Trouver un partenaire stable ou régulierRelations familiales
S’occuper d’un proche maladeDépendance affective
Fin d’une relation/ruptureTrouver des amis
HomophobieDiscrimination
Coming outViolence en général
Violence dans le couple
Image corporelleNiveau de stress élevé
Dépendance à InternetDépression
Consommation problématique d’alcoolConsommation problématique de drogues
Dépendance au jeu
Usage des préservatifsBien-être sexuel
Risques associées aux pratiques sexuellesPratiques sexuelles
ITSSexualité compulsive
Visionnement compulsif d’images érotiques
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
plus de 25 ans
18-25 ans
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Des problématiques de santé spécifiques
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Indicateurs prédictifs de relations sexuelles anales REGULIEREMENT non protégées (RUAI)
Multivarié
OR( IC=99%) ; p<0.01
Absence d’études universitaires 1,24 (1,00-1,54)
Ne plus être séronégatif 1,78 (1,43-2,20)
Avoir consommé une drogue au moins une fois 1,27 (1,00-1,62)
Rechercher des sensations fortes 1,35 (1,08-1,68)
Rencontrer plus de 10 partenaires sexuels occasionnels sur 12 mois 1,54 (1,21-1,97)
Fréquenter des sites aux cultures de sexe particulières * 1,40 (1,08-1,81)
Pratiquer des activités sexuelles marginales ** 1,66 (1,31-2,11)
* Les sites à intérêts particulier sont les sites BDSM, BEAR ou BAREBACK et concernent des HSH se définissant habituellement comme « Hardeurs »** Les activités sexuelles marginales réfèrent à des pratiques sexuelles ayant été déclaré par moins de 25% de l’échantillon, soit la soumission à plusieurs actifs, les jeux sexuels impliquant l’urine (water sport), le fist fucking, le sado-masochisme et la scatophilie.
Indicateurs prédictifs de pénétrations anales Régulièrement non protégées (RUAI)
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Discussion
Bien que cette enquête ne soit pas représentative de la population des HSH, elle a permis de recruter une grande diversité de profils de répondants en terme de caractéristiques sociodémographiques et de proximité de la communauté gay en recrutant au-delà des espaces qualifiés d’identitaires .
Tout le territoire français quelque qu'en soit l’échelle urbaine est investi montant la forte pénétration d’Internet dans les territoires et une population homosexuelle présente à divers échelons (ville-centre, banlieue, péri-urbain, rural etc. ).
La place spécifique d’internet en tant que vecteur de sociabilité chez les jeunes générations et les HSH est prépondérante et permet, aujourd’hui, d’atteindre plus facilement ce type de population.
Grâce à l’ampleur de l’échantillon du NBG 2009, la participation des HSH âgés de 18 à 25 ans est importante et permet de réaliser des analyses statistiques robustes.
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DiscussionSur le plan psychosocial, le portait doit convaincre les organismes communautaires à déployer des programmes qui soient spécifiques aux jeunes HSH. Plus souvent victimes d’injure et d’agression physique en raison de leur sexualité, ils sont en effet plus nombreux que leurs aînés à se sentir seuls, à avoir des idées suicidaires ou à se sentir déprimés. S’ils sont aussi plus nombreux à rechercher des sensations fortes et à aimer prendre des risques, ils déclarent moins souvent une bonne estime d’eux-mêmes.
Les problématiques de santé qu’ils dévoilent portent sur la recherche d’un partenaire régulier et leur relation de couple, sur certaines dépendances, sur l’image corporelle et l’usage des préservatifs.
Si les jeunes HSH semblent distants des codes et modes de vie homosexuels en ayant moins de partenaires sexuels masculins que leurs aînés, ils sont plus souvent installés dans une relation stable exclusive où les rapports anaux sont intentionnellement moins protégés que chez les plus de 25 ans.Au sein des relations stables, ils se protègent donc moins que leurs aînés comme lors de relations ouvertes à des partenaires sexuels occasionnels. Dans ce contexte, ces jeunes HSH sont plus susceptibles que leurs aînés d’être contaminés par leur partenaire stable.
Les facteurs prédictifs de comportement sexuels régulièrement non protégés rejoignent ceux de l’ensemble de l’échantillon soulignant une culture de la sexualité dont les particularismes, qui ne sont pas nouveaux, permettent d’orienter les messages de prévention.
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