ricomagnum
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Projet pluridisciplinaire sur le thème du patrimoine riomois.TRANSCRIPT
Ricomagnum et ses Secrets
Edition spéciale : Lumière et couleurs Sommaire : La pierre de Volvic p. 1 Le blason de Riom p. 1 Enquête sur le terrain : p. 2 Trois temples de lumière et de couleurs Les pigments p. 3 L’enluminure p. 3 Art de la lumière et de la couleur p. 4 Interview d’un maître verrier
Notre ville de Riom, se situe au nord de la métropole régionale de Clermont-‐Ferrand. Riom est la deuxième ville d’Auvergne avec une superficie de 9 187 hectares pour 19 000 habitants (au 1er janvier 2014). Elle est installée en hauteur, sur un site défensif, entre la chaîne des Puys et la plaine de la Limagne. Le nom de la ville est d’origine celtique : « Ricomagnum » signifie « le riche marché ». En effet, la ville se trouvait au carrefour de deux voies, la route de la vallée de l’Allier et celle de l’océan Atlantique, favorisant ainsi le commerce. Riom a grandi autour d’un édifice religieux devenu un lieu de pèlerinage sur les reliques de Saint-‐Amable. Au Moyen âge, Riom a été la capitale des ducs d’Auvergne. A la Renaissance, après avoir appartenu à la famille de Bourbon, la ville revient définitivement à la couronne de France en 1531. Ville florissante, elle est le siège des différentes juridictions royales. D’ailleurs, le soin apporté à l’architecture atteste de la prospérité de la ville. Aujourd’hui on peut encore voir les anciennes portes du centre historique. Les habitants sont fiers de leur cité, ville « noire », un peu austère et secrète, construite en pierre de Volvic, roche grise de la région. Ainsi les Riomois ont le souci de conserver ses nombreux bâtiments historiques.
La pierre de Volvic provient des coulées d’un des plus vieux volcans de la chaîne des puys, le puy de la Nugère. En Auvergne, elle est utilisée depuis l’époque gallo-‐romaine avec un essor durant la période gothique. C’est une pierre de couleur grise ou noire avec de nombreuses petites bulles et du feldspath. Sa dureté et ses qualités de résistance en font un excellent matériau de construction. Elle se prête tout aussi bien à la sculpture. Sa couleur sombre donne un aspect très typique à l’architecture des quartiers historiques de Riom et de Clermont-‐Ferrand avec des monuments tels que la Cathédrale de Clermont Ferrand, la Basilique Saint-‐Amable de Riom, la Sainte-‐Chapelle de Riom. Elle est utilisée aussi pour de nombreux monuments funéraires. Mais, à la fin du XIXe siècle, ce recours massif à la pierre de lave inquiète les élus qui vont freiner l’utilisation de cette pierre jugée trop austère, afin de transformer l’image des villes de Clermont et de Riom. Cependant, aujourd’hui, la pierre de Volvic reste un symbole culturel fort de l’Auvergne.
La pierre de Volvic
La ville de Riom a son blason : azur et or. Sur fond azur se détache l’initiale « R » en lettre d’or accompagnée de deux fleurs de lys couleur d’or. Les armoiries se composent traditionnellement de deux éléments : des figures simples et des couleurs, pour que l’on voit le blason de loin. Dans le langage du blason, les couleurs sont très importantes. Elles sont au nombre de six et sont désignées, en langue française du blason, par un terme spécifique : argent (blanc), or (jaune), gueules (rouge), azur (bleu), sable (noir), sinople (vert). Ces couleurs sont réparties en deux groupes : un premier ensemble pour le blanc et le jaune et un deuxième ensemble pour le rouge, le noir, le bleu et le vert. Il est de règle de ne pas superposer deux couleurs appartenant au même groupe. Les armoiries, très présentes dès le XIIe siècle, ont influencé la perception chromatique et ont contribué à faire des couleurs utilisées dans les blasons, les six couleurs de base de la culture occidentale.
Trois « temples de lumière et de couleurs »
Enquête sur le terrain dans les édifices religieux de Riom.
Au Moyen-‐âge les églises sont polychromes (elles ont plusieurs couleurs) et sont de véritables « temples de lumière et de couleurs » selon la formule de l’historien Michel Pastoureau. Les couleurs des murs, des sols, des peintures sont éclairées par les torches, les lampes à huile, les cierges, les chandelles. La lumière du soleil filtre à travers les vitraux colorés, avec
des variations d’intensité du matin au soir, d’une saison à l’autre. Il faut aussi penser aux couleurs des vêtements du culte et des tentures dressées à l’occasion des fêtes religieuses. Même si les couleurs ont certainement changé depuis le moyen âge, nous sommes allés sur le terrain, découvrir les trois édifices religieux de Riom : Notre-‐Dame du Marthuret, La Basilique Saint-‐Amable et la Sainte-‐Chapelle. L’église Notre-‐Dame du Marthuret, de style gothique, date des 14e et 15e siècles, elle possède la merveilleuse Vierge à l’oiseau et de beaux vitraux des 15e et 16e siècles. Le vitrail de l’Annonciation, représente l’ange Gabriel à gauche tenant un bâton sur lequel s’enroule le phylactère. A droite, aux côtés de la Vierge une colombe représente l’Esprit-‐Saint sous forme d’une colombe. Les couleurs rouge, bleu et or sont vives, ce qui contraste avec les dais architecturés qui surmontent la scène. Si l’on observe les visages des personnages, les drapés et les broderies d’or on peut dater ce vitrail au XVe siècle. Dans la chapelle Saint-‐Jacques, un vitrail représente une Vierge à l’enfant sur un fond d’architecture en grisaille. On voit à sa gauche saint Jacques le Majeur avec le bâton de pèlerin et à sa droite saint Jean l’Evangéliste avec la coupe contenant, sous forme d’un dragon vert, le poison qui lui était destiné. La Sainte Chapelle de Riom a été construite par Jean de Berry, fils puis frère du roi de France de 1395 à 1403. Le plan s’inspire de celui de la Sainte Chapelle royale de Paris. Il existe une douzaine de Sainte Chapelles en France, pour mériter l’appellation Sainte Chapelle, il faut qu’elles aient été construites par un seigneur descendant de Saint Louis et qu’elles possèdent une relique de la passion du Christ. Celle de Riom est très lumineuse car elle possède de nombreux vitraux. Les verrières du Chœur ont été réalisées de 1440 à 1460 par le maître verrier Etienne Thévenot, et elles ont fait l’admiration du poète Mallarmé. L’un de ses vitraux représente l’annonciation faite par l’Ange Gabriel à Marie. Un autre représente la Vierge Marie sur un trône avec l’enfant Jésus. On peut voir à ses côtés le duc de Berry en prière, un religieux debout avec un agneau représentant Saint Jean Baptiste, puis le duc de Bourbon, Charles 1er et son épouse avec leurs saints patrons derrière eux. La verrière représente des personnages en pied qui sont presque de taille réelle et possèdent des visages individualisés. A cette époque on représente les personnages religieux comme des personnages réels pour qu’ils paraissent plus proches aux fidèles. La Sainte Chapelle de Riom a été classée « monument historique » : il est donc interdit de la détruire et si elle est endommagée, il faut la restaurer.
Pigments
Les Enluminures
Il existe différentes techniques traditionnelles de peinture. La peinture à l’huile, la peinture à l’œuf, l’aquarelle, et la gouache. Il y a quatre types de ressources différentes pour réaliser des pigments qui sont la matière colorante de la peinture. Les minéraux (malakit qui donne le vert et le Lapis Lazuli qui donne le bleu), le cuivre, après oxydation, qui
donne le vert, et le zinc qui donne le blanc), les végétaux (la garance, une fois la tige écrasée et broyée, donne du marron) les animaux (les os, après carbonisation, donnent du noir et la cochenille qui donne du rouge). Avec les pigments, il est nécessaire d’ajouter des liants pour donner une consistance à la peinture. Il existe différents liants : dans la peinture à l’œuf, il n’y a que le jaune d’œuf qui est utilisé. La peinture à la cire d’abeille donne de la matière à la peinture. Il faut la garder à température chaude pour pouvoir la travailler. L’aquarelle est un mélange de gomme arabique et de miel. Pour pourvoir l’utiliser il faut de l’eau. La peinture à l’huile est faite d’huile de lin et de calcaire (moulée, cela donne des pastels gras). La gouache est composée de gomme arabique et de calcaire (moulée, cela donne des pastels secs).
Au moyen âge, l’ancêtre du livre, le codex, est un véritable objet d’art, copié à la main par les moins copistes et enluminé. Le codex est fabriqué à partir de parchemins (peaux d’agneaux ou de chevreaux travaillées, polies, puis découpées en feuilles) pliés pour former des cahiers cousus ensemble et protégés par une couverture en cuir ou en bois. Le terme enluminure vient du latin illuminare « rendre lumineux », « embellir ». Une enluminure est une peinture exécutée à la main pour décorer ou illustrer un manuscrit. Il peut s’agir de simples motifs décoratifs ou de peintures de petits formats représentant des scènes que l’on appelle des miniatures. La technique de l’enluminure comporte trois activités : l’esquisse, le mélange des pigments de couleurs avec la colle animale et le coloriage par couche. Durant un cours d’arts plastiques nous avons réalisé des lettrines, avec l’initiale de notre prénom. Nous avons pu choisir entre plusieurs couleurs pour le fond, et nous avons fait la lettre avec une peinture dorée ainsi que différents dessins autour de notre lettre.
Rencontre et interview d’un maître verrier vitrailliste.
L'art de la couleur et de la lumière
Lors de notre enquête sur le terrain et de nos visites des vitraux de Riom, un des élèves de la classe a proposé de nous faire rencontrer un des ses amis, Laurent Guillouard, maître verrier vitrailliste. Nous l’avons invité lors du cours d’Arts Plastiques. Quand nous sommes arrivés dans la salle, Laurent Guillouard, avait installé sur une table tout le matériel nécessaire pour fabriquer un vitrail : des feuilles canson pour créer les patrons, un diamant qui permet de rayer le verre, différents échantillon de verre (de différentes épaisseurs, transparent ou de couleur, …), des tiges de plombs qui servent à assembler les bouts de verre, ainsi que certaines de ses créations. Nous avons pu toucher les différentes sortes de verre qu’il nous avait apportées et manipuler les vrais outils d’un vitrailliste. Nous avons découvert les ciseaux à trois lames dont le vitrailliste a besoin pour découper les différentes parties du patron. En effet, ces ciseaux à trois lames permettent d’éliminer une fine lame de papier qui correspondra à l’épaisseur de la tige de plomb. Laurent Guillouard nous a montré comment se servir du patron pour découper les morceaux de verre. Plusieurs élèves se sont essayés à l’utilisation du diamant pour rayer le verre et en détacher les éclats qui composeraient le vitrail. Enfin, il nous a montré comment assembler ces différents fragments à l’aide des tiges de plomb. Ces instants en sa compagnie ont été pour nous l’occasion de lui poser toutes les questions que nous souhaitions, afin de mieux connaître son métier.
5°C : Pourquoi avez-‐vous choisi ce métier? L.G.: J’ai rencontré ce métier par hasard, lors d’un stage, et c’est devenu une passion. 5°C : Depuis quand pratiquez-‐vous ce métier? L.G.: Depuis cinq ans. 5°C : Quelles sont les difficultés de ce métier? L.G.: Les travaux de restauration sont les plus difficiles, car ce sont les plus délicats. Il faut extraire le vitrail de la pierre sans l’abîmer puis penser à la meilleure façon de le restaurer en dosant fidélité et créativité. 5°C: Y a-‐t-‐il des risques? L.G. : Il n'y a pas vraiment de risques, à part se couper, mais sinon il n'y a pas de grand danger. 5°C: Travaillez-‐vous seul, ou en équipe? L.G.: En général je travaille seul, mais en restauration, je travaille en équipe. 5°C: Le prix des matériaux est-‐il élevé ? L.G.: Oui, les différents verres sont très chers. 5°C: Quel est votre temps de travail et comment s’organise-‐t-‐il sur une semaine ? L.G.: Cela dépend des chantiers et des restaurations. Il ne faut pas compter ses heures, je n’ai pas d’horaires fixes, ni de jours de repos fixes dans la semaine. A la fin de notre entretien, Laurent Guillouard nous a montré le calque d’une de ses créations, un vitrail composé d’environs cent cinquante éclats de verre, commandé par un particulier. Cette rencontre nous a plu car nous avons pu manipuler les matériaux.
classe de 5eC du collège Sainte Marie de Riom (30 élèves) Morgan Beaudoin, professeur d’Arts Plastiques Stéphanie Giraud, professeur de français Collège Sainte Marie de Riom Académie de Clermont-‐Ferrand 3 Place Marinette Menut 63 200 Riom
04 73 38 02 23 contact@sainte-‐marie-‐riom.fr www.sainte-‐marie-‐riom.fr