réforme 2003 de la politique agricole commune

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Réforme 2003 de la Politique Agricole Commune Analyse comparée de la mise en œuvre en Alsace et dans le Baden Württemberg BRGM/RP-53542-FR Novembre, 2004

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Amisedans

Réforme 2003 de laPolitique Agricole

Commune

nalyse comparée de la en œuvre en Alsace et le Baden Württemberg

BRGM/RP-53542-FRNovembre, 2004

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Amisedans

Réforme 2003 de laPolitique Agricole

Commune

nalyse comparée de la en œuvre en Alsace et le Baden Württemberg

N. Graveline, V. Segger , J-D. Rinaudo

BRGM/RP-53542-FRNovembre, 2004

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Mots clés : Exploitations agricoles - Politique Agricole Commune - Primes – Marges brutes

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Graveline N., V. Segger et Rinaudo J-D. (2004) – Réforme 2003 de la Politique AgricoleCommune : analyse comparée vde la mise en œuvre en Alsace et au Baden Württemberg.Rapport BRGM/RP-53542-FR.

© BRGM, 2004, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

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Réforme 2003 de la Politique Agricole Commune

Sommaire

1. INTRODUCTION ............................................................................................................................. 9

2. LA RÉFORME DE 2003................................................................................................................. 11

2.1. LES DISPOSITIONS GÉNÉRALES DE L’ACCORD DE LUXEMBOURG................................................ 112.1.1. Découplage et droits au paiement unique « DPU »............................................................. 112.1.2. L’éco-conditionalité ............................................................................................................. 132.1.3. La modulation ...................................................................................................................... 13

2.2. MODALITÉS DE MISES EN ŒUVRE EN FRANCE............................................................................ 132.3. MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE EN ALLEMAGNE ...................................................................... 182.4. ANALYSE COMPARÉE FRANCE – ALLEMAGNE........................................................................... 23

3. EVOLUTION DES MARGES BRUTES ASSOCIÉES AUX ACTIVITÉS AGRICOLES ...... 25

3.1. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES MARGES BRUTES.................................................................... 253.2. DONNÉES UTILISÉES................................................................................................................... 26

3.2.1. Secteur Alsacien ................................................................................................................... 263.2.2. Secteur Badois...................................................................................................................... 27

3.3. EVOLUTION DES MARGES BRUTES POUR LES GRANDES CULTURES............................................. 273.3.1. Alsace ................................................................................................................................... 273.3.2. Pays de Bade ........................................................................................................................ 293.3.3. Principales différences entre les deux pays pour les grandes cultures ................................ 31

3.4. EVOLUTION DES MARGES BRUTES POUR LES CULTURES SPECIALES ........................................... 333.4.1. Alsace ................................................................................................................................... 333.4.2. Pays de Bade ........................................................................................................................ 343.4.3. Analyse et principales différences ........................................................................................ 35

3.5. EVOLUTION DES MARGES BRUTES POUR LES ACTIVITÉS D’ÉLEVAGE.......................................... 373.5.1. Alsace ................................................................................................................................... 373.5.2. Pays de Bade ........................................................................................................................ 373.5.3. Analyse et principales différences ........................................................................................ 38

3.6. CONCLUSION ET LIMITE DE L’ANALYSE .................................................................................... 39

4. CONCLUSION ET PERSPECTIVES........................................................................................... 40

5. BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 42

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Titre du rapport

6 BRGM/RP-53542-FR Version provisoire – Novembre 2004

SynthèseAprès un rappel succinct des évolutions de la politique agricole commune au cours desdeux dernières décennies, nous évoquons les principaux faits de la réforme de 2003,issue des accords de Luxembourg. La première partie présente les dispositionsgénérales prévues par cette réforme. Cet accord laissant une certaine marge demanœuvre aux Etats membres, nous exposons ensuite les orientations prises enFrance et en Allemagne pour la mise en œuvre de cet accord. Cette analyse souligneune différence notable d’adoption de la réforme en France et en Allemagne : ledécouplage est opéré totalement en Allemagne alors qu’il n’est que partiel en France.Le maintien partiel des incitations à produire en France a pour but d’éviter unchangement brutal de la structure de la production agricole et une éventuelledésorganisation des filières en aval.

Dans la seconde section, nous évaluons l’impact de la réforme de la PAC sur le niveaudes marges brutes pour les principales productions agricoles pratiquées dans la zoned’étude soit le Baden-Württemberg pour l’Allemagne et l’Alsace pour la France. Nouscomparons l’évolution des marges brutes par type de production, en Pays de Bade eten Alsace. Nous montrons qu’il y a davantage de changement dans le secteurallemand que dans le secteur français où les marges brutes subissent moins demodifications suite au maintien partiel des primes couplées (elles sont totalementsupprimées en Allemagne). Des deux cotés le maïs se voit affecté négativement (plusfortement en Bade) par cette réforme d’autant plus qu’il est la production dominantedans la zone d’étude.

En conclusion, nous évoquons sommairement les principaux impacts que la réformeest susceptible d’avoir sur les principales productions et les types d’exploitations danschacune des deux régions en précisant que de nombreux facteurs sont à analyser enplus des marges brutes. Celles-ci ne représentant qu’un seul aspect responsable dansle développement ou la réduction de certaines activités agricoles : d’autresconsidérations macro-économiques et techniques doivent être prises en compte. Lasuite du travail consistera à consulter des experts pour recueillir leur points de vue surl’impact de cette réforme dans le cadre d’un travail de prospective agricole sur la zoneétudiée. D’autre part un travail de simulation sera poursuivi pour simuler l’impact decette réforme sur les différents types d’exploitations agricoles coté alsacien et badois.

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Réforme 2003 de la Politique Agricole Commune

Liste des tableaux et figures

Tableau 1 : Taux de re-couplage des primes pour les productions végétales en France...........15

Tableau 2 : Taux de recouplage des primes pour les productions animales en France. ............15

Tableau 3 : Principales différences entre les systèmes d’aidse en France et enAllemagne ....................................................................................................................................24

Tableau 4 Marges brutes pour les grandes cultures en Alsace en € /ha ....................................28

Tableau 5 Marges brutes pour les grandes cultures en pays de Bade en € ...............................30

Tableau 6 Marges brutes de quelques cultures spéciales en Alsace en €..................................33

Tableau 7 Marges brutes pour quelques cultures spéciales en pays de Bade en € ...................35

Tableau 8 Marge brute de l’activité lait et de quelques fourrages en Alsace ..............................37

Tableau 9 Marges brutes de quelques productions animales et des fourrages en paysde Bade........................................................................................................................................38

Figure 1 : Evolution des primes et des paiments compensatoires (primes top-up) enAllemagne. ...................................................................................................................................21

Figure 2 Evolution des marges brutes avant et après réforme PAC 2003 pour grandescultures en Alsace - Veränderung des DB vor und nach Gap Reform für Hauptkulturenim Elsass. .....................................................................................................................................29

Figure 3 Evolution des marges brutes avant et après réforme PAC 2003 pour culturesprincipales marge en Bade - Veränderung des DB vor und nach Gap Reform fürHauptkulturen in Baden................................................................................................................31

Figure 4 Evolution des marges brutes avant et après réforme PAC 2003 pour cultures àforte marge en Alsace - Veränderung des DB vor und nach Gap Reform für einigeKulturen im Elsass .......................................................................................................................34

Encadré 1: Exemple de calcul des primes avant et après réforme sur une exploitationlaitière alsacienne ........................................................................................................................18

Encadré 2 Exemple de calcul des primes avant et après réforme sur une exploitationlaitière badoise .............................................................................................................................23

Annexe 1 principe des 3 dernières réformes de la PAC..............................................................43

Annexe 2 Application de la réforme aux cultures spéciales ........................................................44

Annexe 3 Montant des primes pour la campagne 2003 dans le Bas Rhin et le BadenWürttemberg ................................................................................................................................44

Annexe 4 methode de calcul de marge brute –exemple alsacien 2003 .....................................45

Annexe 5 methode de calcul des marges brutes en €-exemple badois 2003............................46

Annexe 6 Variabilité des primes perçues au titre des régimes de soutien PACconformément aux seuils de dépassement des bases nationales ..............................................47

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Titre du rapport

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1. Introduction

La Politique Agricole Commune est née, dans les années 60 d’une volonté de soutenirle secteur agricole afin de favoriser son développement et sa compétitivité aulendemain de la seconde guerre mondiale. L’objectif à cette époque étant de rendrel’agriculture européenne autosuffisante et exportatrice. Aujourd’hui les défis del’agriculture européenne sont différents : les objectifs initiaux ont été atteints et lecontexte européen et mondial s’est largement modifié. Depuis le début des années 90une série de réformes (voir Annexe 1) ont été mises en place pour ajuster cettepolitique à l’évolution du contexte économique global et pour limiter certains impactsnégatifs (socio-économiques et environnementaux) d’une politique de soutien de laproduction. C’est sous la pression internationale et le courant de libéralisation deséchanges ainsi que la mobilisation des pays du Sud qui s’expriment dans les accordsdu GATT que les politiques de soutien à la production ou aux prix ainsi que lesrestitutions à l’exportation ont dû être réduites puis abandonnées.

La première réforme importante est celle de 1992 qui remplace le mécanisme desoutien des prix par un mécanisme d’aides directes à la production découplé desquantités produites. La réforme de 2000 (Agenda 2000) supprime totalement lemécanisme de soutien des prix et le remplace par des primes compensatoires directesdont le montant est indépendant de la quantité effectivement produite 1 mais dépendde la nature des productions réalisées par l’agriculteur. En parallèle, une baisseprogressive des prix d’interventions des céréales, de la viande bovine, du beurre et dela poudre de lait écrémé est mise en place.

La réforme de 2003, née des Accords de Luxembourg, s’inscrit dans la continuité desréformes précédentes mais aussi dans la perspective des négociations agricolesmultilatérales du cycle de Doha. Elle concrétise la mise en œuvre du découplage : lemontant des primes versées aux agriculteurs ne dépend plus de la nature de laproduction, ni des surfaces effectivement cultivées. Elles sont calculées en fonctiondes primes reçues par chaque agriculteur dans le passé, leur but est seulement desoutenir le revenu agricole. Ainsi le nouveau régime de primes ne devraient plus inciterà produire, puisque l’agriculteur touchera la même aide qu’il produise ou pas. Laperception de ces aides sera soumise au respect de certaines contraintes agro-environnementales.

Le travail présenté dans ce rapport est une première étape dans le travail d’élaborationde scénarios de prospective agricole dans le bassin du Rhin réalisé dans le cadre duprojet MONIT (INTERREG III). La politique agricole européenne est en effet l’un desfacteurs de changement majeurs (ou « driving force ») susceptible de déterminerl’évolution de l’agriculture dans la plaine du Rhin supérieur, zone d’étude du projetMONIT.

1 Le montant est calculé en fonction d’un rendement moyen régional historique.

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la première partie de ce rapport présente en détail l’application et la mise en œuvre decette réforme en France (Alsace) et en Allemagne (pays de Bade). La partie suivanteprésente l’impact de la réforme sur les marges brutes associées à chacune desactivités agricoles dans les deux régions.

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2. La réforme de 2003

Ce chapitre présente successivement les principes généraux de la réforme de laPolitique Agricole Commune établis par les accords de Luxembourg, puis les modalitésde mises en œuvre prévues en France et en Allemagne.

Il s’appui sur les documents suivant :

-La réforme de la PAC après l'accord de Luxembourg. Strasbourg (intervention du 8juin 2004)-D.R.A.F., Bas-Rhin. (2004).

-La réforme de la politique agricole commune de juin 2003- INRA Sciences sociales.(2003). -

- Les modalités d'application nationale 2005-2006-2007- La nouvelle politique agricolecommune (PAC)-Ministère de l'agriculture de l'alimentation de la pêche et des affairesrurales,2004 -

-Die Reform der Gemeinsamen Agrarpolitik Deutscher Bauerverband (2003)

- Inhalt und Auswirckungen der neuen EU-Agrarreform -Segger, V. LEL (Landesanstaltfür Entwicklung der Landwirtschaft) (2004).

2.1. LES DISPOSITIONS GÉNÉRALES DE L’ACCORD DELUXEMBOURG

Les accords de Luxembourg (2003) introduisent trois éléments de réforme du mode desoutien de l’agriculture européenne : (i) le découplage des aides directes par la miseen place du régime de paiement unique aux agriculteurs, (ii) l’éco-conditionalité desaides et (iii) la modulation des aides.

2.1.1. Découplage et droits au paiement unique « DPU »

Le premier principe de la réforme est le découplage. Il consiste à remplacer lesystème de paiements compensatoires liés à la production par un système de droitsau paiement unique (ou « droits à prime ») indépendant de la production et attachés àla terre.

Le nombre de droits est exprimé en hectares ; il est égal à la surface de référence del’exploitation, définie comme la somme des surfaces cultivées pendant la période deréférence (2000-2002). La surface de référence est égale à la somme des surfaces

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cultivées, incluant les cultures fourragères et les prairies, mais excluant les surfacesen fruits, légumes, pomme de terre (hors fécule) et forêts. La possession d’un droitpermet de percevoir l’aide qui y est associée quelle que soit la cultureeffectivement pratiquée (sauf cultures permanentes: vergers et vigne) et le niveaude production. Il est donc possible de percevoir le paiement unique sur des terresn’étant pas cultivées, à condition que celles-ci soient entretenues dans de bonnesconditions agro-environnementales (condition d’activation des droits).

Le montant de la prime associée à chaque droit (paiement unique) peut être calculéde deux façons : les Etats Membres peuvent en effet choisir entre un système deréférences individuelles ou régionales.

- Le premier système, qui vise à maintenir individuellement le niveau de revenuantérieur à la réforme, consiste à définir des valeurs de primes variables d’uneexploitation à l’autre, la prime étant égale à la somme des aides perçues pendantla période de référence (y compris les aides liées aux productions animales)divisée par le nombre de droits acquis. Ce système fige les différentiels de primesexistant actuellement entre les exploitations, figeant ainsi les rentes générées parles choix de production sur la période de référence (hors modulation quis’appliquera de la manière à toutes les exploitations voir 1.1.3.).

- Le second système consiste à définir un montant régional de la prime, valablepour toutes les exploitations indépendamment de leur historique. Ce derniersystème bénéficie aux agriculteurs les plus extensifs (car les primes animales sontincluses dans cette prime : le niveau moyen de leur prime augmente donc), audétriment des plus intensifs (leur niveau de prime baisse). Le passage à unsystème de références régionales peut se faire de manière progressive pouratténuer l’impact économique et social de la réforme (cas de l’Allemagne).

Le fait que les surfaces fourragères, les prairies (et les betteraves en Allemagne)soient désormais « éligibles » au même titre que les grandes cultures est l’un deschangements majeurs introduits par la réforme. En ce qui concerne les culturesspéciales comme le tabac, le houblon et la betterave sucrière les régimes de soutiensont décrit dans des OCM (Organisations Communes de Marché) qui intègrentchacune différemment la réforme de la PAC. La jachère obligatoire reste intégrée ausystème, chaque agriculteur qui demande des paiements à la surface devant toujoursse soumettre à l’obligation de geler 10% de la surface en céréales et oléo-protagineuxde la période de référence.

Jusqu'en 2007, les droits restent attachés à la terre (les transferts de droits auxpaiements s'accompagneront de la cession des terres correspondantes), et au-delà, lacession du droit sera un acte de vente distinct de celui du foncier. Après trois ans denon-utilisation de droit au paiement celui-ci est perdu par l’agriculteur et retombe dansla réserve nationale.

La réforme laisse aussi le droit aux états membres de garder une partie maximale de25% des aides couplées aux productions selon le système actuel.

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2.1.2. L’éco-conditionalité

Le second élément essentiel des accords du Luxembourg est le renforcement duprincipe de l’éco-conditionalité. Pour percevoir des aides (paiement unique), lesagriculteurs devront justifier la conformité de leurs pratiques à certaines exigences.

D’une part le respect de 19 directives et règlements européens devra se faireprogressivement sur 3 ans. Ces directives portent sur (i) l’environnement, (ii) la santépublique et la santé des animaux et des végétaux, (iii) le bien-être animal et (iv) lebonnes conditions agricoles et environnementales.

En matière d’environnement, les agriculteurs devront se conformer aux bonnesconditions agricoles et environnementales (BCAE) qui sont à définir par les étatsmembres en 2005 (dans le cadre défini au niveau communautaire). Ils devront doncjustifier qu'ils entretiennent correctement leurs parcelles y compris les jachères. Lemaintien des pâturages permanents est aussi prévu. Bien que les modalités ne soientpas encore fixées, il faudra conserver à partir de 2005 les surfaces totales en prairespermanentes en état.

2.1.3. La modulation

Le troisième principe est la modulation des aides, qui prévoit une réduction progressivede l’enveloppe des aides pour tous les états membres. Pour les années 2005 et 2006et pour la période 2007 à 2012, elle sera respectivement de 3, 4 et 5%. Cepourcentage s’appliquera donc aux paiements uniques perçus par les agriculteurs,avec cependant une franchise de 5000€ d’aides par exploitation afin d’épargner lespetites exploitations

Les accords de Luxembourg laissent certaines libertés aux états membres pourl’application de la réforme : soit directement en 2005, soit après l’adoption d’unepériode de transition. Le choix d’un niveau de découplage est aussi laissé aux étatsmembres qui peuvent conserver des primes couplées à hauteur de 25% maximumpour les grandes cultures. La France a opté pour un découplage partiel tandis quel’Allemagne a choisi un découplage total, comme la plupart des autres paysmembres.

2.2. MODALITÉS DE MISES EN ŒUVRE EN FRANCE

En France, les modalités de mise en œuvre de la réforme reposent sur deux principes :le paiement des primes (découplées) sur la base de références individuelles et unrecouplage partiel des paiements à la production. Le principe de base du calcul dumontant des primes est le maintien des aides individuelles reçues par rapport à lapériode de référence. Après mise en œuvre de la réforme, chaque agriculteur pourradonc percevoir presque la même aide qu’il percevait avant réforme, celle-ci sedécomposant en une partie indépendante de l’activité productrice et une partie coupléeà la production.

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• L’aide découplée

Le montant de l’aide découplée (appelé montant de référence) est égal à la sommedes aides par type de production multiplié par le taux de découplage (qui est variableselon les productions). Les aides liées aux activités d’élevage et celles liées à laproduction végétale sont comptabilisées ensemble dans le montant de référence et infine rapportées aux surfaces de référence (2000-2002).

∑ ∑+=i j

jjjiiiref PNPSM ττ ****

Où : Mref est le montant de référence ;

« i » et « j » sont respectivement un indice de production végétale et deproduction animale (PMTVA, abattage…)Si la surface en production i pendant la période de référenceNj le nombre de bêtes en période de référence concernées donnant droit à laprime PjPi est l’ancien montant de la prime associée à la culture « i »Pj est l’ancien montant de la prime associée à l’activité d’élevage « j »τi est le taux de découplage pour la culture « i »τi est le taux de découplage pour l’activité d’élevage « j »

Le montant de référence est ensuite rapporté au nombre de droits acquis parl’exploitation (= surface de référence), ce qui permet de définir la valeur du droit (en€/ha). La valeur de ce droit, dont le calcul est basé sur l’historique de chaqueexploitation, diffère donc d’une exploitation à l’autre.

Le nombre de droits est égal à la surface de référence (surfaces en céréales et oléo-protéagineux, cultures fourragères, prairies). Ces droits permettent de percevoir laprime individuelle à condition que les parcelles soient maintenues en bon étatagronomique et qu’elles ne soient pas utilisées pour la culture de légumes, pommes deterre ou betteraves.

Le taux de découplage est de 75% pour l’ensemble des COP et le houblon, de 60%pour la betterave, 40% pour la tabac. Pour les primes animales le découplage est de60% pour la prime abattage gros bovin, de 50 % pour la prime à la brebis ou à lachèvre et de 100% pour la prime spéciale bovin mâle ainsi que le complémentextensification et les compléments de la prime abattage pour les femelles. L’aidelaitière est également découplée à 100% (elle s’élève à 35.5€/T de lait en quota dès2006 pour compenser la baisse du prix du lait).

• L’aide couplée

Le montant de l’aide couplée est égal, pour chaque activité de production (animale ouvégétale), à l’ancien montant de la prime multiplié par le taux de couplage (1- τ) del’activité. Le montant des aides couplées est donc identique pour tous les agriculteurs

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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(au sein d’une même région). Ce système garanti ainsi que la somme des aides reçuespar chaque agriculteur est inchangée, pour des choix de production identiques. Ellepermet de garder une certaine incitation à la production.

Les taux de découplage retenus en France sont présentés dans les tableaux suivants :

Type d’aide Taux de re-couplage

Montant de la prime couplée(€/ha)

Prime SCOP 25% 93 €/ha (céréales )Supplément protéagineux 100% 93+57=150 €/haPrime Betteraves 0% 0Prime Tabac 60% Restitution par rapport au prix

unitaire (dépend donc durendement)

Prime Houblon 25% 120 €/ha

Note : Le détail de l’application aux betteraves, tabac et houblon est présenté en Annexe 2.

Tableau 1 : Taux de re-couplage des primes pour les productions végétales en France.

Type d’aide Taux de re-couplage

Montant de la prime couplée(€/ha)

Prime maintien de troupeau devaches allaitantes

100% 200 €/U

Prime abattage veaux 100% 50 €/U

Prime abattage gros bovin 40% 40 €/U

Prime brebis ou chèvre 50% 9 €/U

Tableau 2 : Taux de recouplage des primes pour les productions animales en France.

• L’aide à la jachère

Des droits particuliers sont définis pour la jachère. Chaque exploitation se voit attribuerun nombre de droits au paiement unique « jachère » correspondant à la surface geléependant la période de référence. Ces droits permettent de percevoir un paiementunique d’environ 330 €/ha (calculé à partir des perceptions passées individuelles).L’activation des droits « jachère » suppose que la contrainte de gel de 10% dessurfaces COP soit respectée.

• Les bonnes conditions agricoles et environnementales

Elles portent sur :

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- La mise en place de 3% de la SCOP (gel inclut) en couvert environnementalobligatoire sous forme de bandes le long des cours d’eau et, s’il n’y a pas de coursd’eau sous forme de parcelles entières.

- L’obligation d’avoir au moins deux familles de cultures ou 3 cultures différentes surl’exploitation2. Dans le cas d’une monoculture la couverture des sols en hiver estobligatoire à 100%.

- Elles supposent aussi le non-brûlage des résidus de culture, une gestionenvironnementale des terres non prises en production et le respect des conditionsde prélèvements en eau pour les cultures irriguées.

• Période de transition

En France la réforme s’appliquera à partir de 2006. L’éco-conditionalité doit cependantse mettre en place dès 2005.

2 Les céréales à paille ; le maïs (grain et ensilage) ; les oléagineux (colza alimentaire et industriel,tournesol...) ; les protéagineux ; les pommes de terre ; les betteraves : les légumes de plein champ ;les prairies temporaires sont chacun considéré comme une famille de cultures. En revanche les prairiespermanentes ; le gel (hors gel industriel) ; les cultures pérennes (verger, houblon, vigne...) ; les culturespluriannuelles (asperges, framboises, fraises,...) ; le tabac ne sont pas considérés comme une famille decultures.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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Calcul des primes avant et après réforme de la PAC : Exploitation laitière AlsaceL2 Fr (les activités sont mintenues au même niveau d'activité)SAU totale: 102 en EurosVaches laitières 79% de prairie 21%

Cultures ayant données droit à primes en période de référence

surface (ha) prime

taux de découplage

montant de référence

taux de couplage

primes couplées

maïs grain NI 31 x 496 = 15176 x 75% = 11382 x 25% = 3794céréales (sans maïs) 14 x 353 = 4895 x 75% = 3672 x 25% = 1224jachère (dont cult energétiques) 9 x 429 = 3861 x 100% = 3861 x 0% = 0

Quota laitier 494000 = x 100% = 17537 x 0% = 0Prime abattage gros bovin 26 x 100 = 2607 x 60% = 1564 x 40% = 1043

prime ha.betteraves sucrières 6 x 0 = 0 464,4 = 2786cultures fourragères 21 x 0 = 0prairies 22 x 0 = 0

= 36941= 99

= 373= 9

= 429

= 40343Paiement couplé : 6061

26539 = 46404Détails revenus:

en 2003 : en 2010 : Evolution:Marge brute totale hors prime 96428 69605Marge brute totale 122967 116009 -5,66%

à partir de 2010

nb droits jachère (ha) :

Primes totales

valeur du droit culture = montant de réf. / nb.droits :

valeur du droit jachèrePaiement unique = (373x9)+(429x99)

Montant de réf. (hors jachère) :nb droits normaux (ha) :

Période de référence 2000-2002

Primes couplées :

-27,82%

Encadré 1: Exemple de calcul des primes avant et après réforme sur une exploitation laitièrealsacienne

2.3. MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE EN ALLEMAGNE

En Allemagne, la mise en œuvre de la réforme repose sur trois principes essentiels : (i)un découplage total des aides de la production; (ii) la mise en place progressive d’unsystème de références régionales complété par un système de référencesindividuelles : appelé le modèle combiné (« Kombi-modell ») et (iii) un traitementséparé des productions végétales et animales (pendant une période de transition).

• Aides liées aux cultures

A la date d’entré en vigueur de la réforme (2005), on distingue deux types de droit : undroit « cultures » et un droit « prairie ». Pour chaque droit acquis, les agriculteursrecevront une aide fixe, d’un montant voisin de 306 €/ha pour le droit « culture » et unmontant de 73€/ha pour les droit « prairie » (principe des références régionales),

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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indépendamment de l’usage qu’ils font effectivement des terres ouvrant des droits(principe de découplage total) 3.

Seule la culture de pomme de terre pour fécule et celle de tabac restent partiellementcouplées (40% et 60% jusqu’à 2009) comme dans les autres pays européens ; l’aide« carbone » pour culture énergétique ainsi que le supplément à l’extensification restentaussi couplées à 100%.

La mise en place du système de référence régionale, caractérisé par l’aide « culture »unique (306 €/ha) conduira à une baisse de revenu significative pour les exploitationsagricoles fortement orientées vers la culture du maïs, qui donnait droit à une prime de380 € en 2003 (en tenant compte de l’abattement régional 4), alors que lesexploitations spécialisées en céréales bénéficieront d’un très léger gain de quelques€/ha.

Le nombre de droits « culture » permettant de percevoir cette aide est égal à la sommede toutes les surfaces sauf cultures permanentes et forêts (soit donc toutes les culturesarables, houblon, tabac, betteraves5, pomme de terre, légumes et fruits nonpermanents6 ainsi que les cultures fourragères et jachères) à l’application de laréforme c’est-à-dire en 2005 (sauf pour les surfaces en fruits et légumes et pommes deterre figées en 2003).

Les prairies donnent droit à un autre paiement unique fixe de 73 €/ha. Ce montant(régional) augmentera progressivement7 pour atteindre environ 300 €/ha, en 2013,date à laquelle les deux types de droits seront fusionnés (objectif final de la réforme).Les droits prairies sont ceux de 2005 .

• Aides liées aux productions animales : top-up

Les aides liées à la production animale sont traitées à part, pour la plupart d’entreelles, suivant un modèle de références individuelles (contrairement au modèlerégional) de la façon suivante (c’est le même système que celui adopté en France pourla partie découplée). Pour chaque exploitation, on calcule :

3 sauf vignes, vergers et autres cultures pérennes. 4 Le montant théorique de la prime est de 459 €/ha. Ce montant est cependant ajusté chaque année en lemultipliant par un coefficient égal au montant total des aides théoriques à verser à l’échelle régionaledivisé par le budget alloué aux aides à la même échelle. Dans le cas du Baden Württemberg, cecoefficient était égal à 0,83 en 2003. Voir Annexe 6

5 Voir annexe 2 détail de l’application de la PAC aux cultures spéciales

6 Les légumes et fruits pourront donc donner droits à des aides mais les terres concernées ne sont peutêtre plus éligibles (si on y a fait régulièrement des cultures autres que aidées sous la PAC avant 2003) ;dans ces cas elles ne donnent pas droit.

7 Par les primes animales qui disparaîtrons du top-ups et redistribuées sur les droits prairies

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

20 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

- un montant de référence égal à la somme de la majorité des aides perçuespendant la période de référence pour la production de bovins8

- un montant de référence pour la production lait, égal au quota au 31-05-2005multiplié par une valeur unitaire de 35,5 €/T.

- un montant de référence total (la somme des deux montants précédents), quidonne droit à un paiement compensatoire, appelé « prime top-up ». Cette prime« top-up » n’est pas rattachée à un droit, son montant baisera progressivementpour s’annuler en 2013 (voir Figure 1).

• Période de transition

Le système d’aide mis en place en Allemagne va connaître une évolution significativeentre son entrée en vigueur en 2005 et sa stabilisation en 2013. Les ressourcesfinancières dégagées par la baisse progressive des paiements compensatoiresdécouplés mais individuels (top-up) sera utilisée pour remonter progressivement leniveau de la prime attribuée aux droits « prairie ». A terme (2013), cette prime, dont lemontant n’est actuellement que de 75 €/ha, atteindra le même niveau que la primeattribuée aux droits des terres arables (environ 328 €/ha). La Figure 1 ci dessousillustre bien cette évolution temporelle du système.

8 200€/U pour PMTVA;; 210 € prime spéciale bovin mâle ; prime abattage veaux 50€/U ; prime àl’extensification (50%) de 50€/U ; (la prime abattage gros bovin a été régionalisée)

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 21

Source : Segger, V. LEL (Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft) (2004).

Figure 1 : Evolution des primes et des paiments compensatoires (primes top-up) en Allemagne.

L’application progressive de ce transfert financier des primes « top-up » vers lesprimes « prairies » aura un impact sur le revenu des exploitations agricoles spécialisésdans l’élevage : les exploitations les plus extensives, disposant de nombreux droits« prairies » seront avantagés dans le long terme, tandis que celles plus intensives,bénéficiant de primes top-up élevées, mais d’un nombre limité de droits « prairies »verront leur aide totale diminuer. C’est déjà ce qui se passe dans une moindre mesureavec les droits cultures avantageant les systèmes extensifs dès 2005 (les primesabattages sont déjà inclues dans le calcul du montant des primes régionales« cultures »).

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

22 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 23

Calcul des primes avant et après réforme de la PAC : Exploitation laitière BadeL-BW (les activités sont mintenues au même niveau d'activité)SAU totale: 87 en EurosVaches laitières 55% de prairie 34%

Cultures ayant données droit à primes en période

de référence surface (ha) prime Céréales sans maïs 15 x 324 = 4698Maïs grain 16 x 380 = 5890Jachères 6 x 333 = 1931

cultures fourragères et autres n'ayant pas donné droit aux primes avant réforme 21 x 0 = 0

primes:somme des surfaces/droits cultures 57 x 306 = 17419surface / droits prairies 30 x 96 = 2877

SAU totale 87 prime régionale: = 20296taux de

découplage top upQuota laitier (en L) 380000 x 0 = 0 x 90% = 12141Prime abattage gros bovin 48 x 100 = 4800 x 0% = 0prime spéciale bovin mâle 30 x 210 = 6300 x 90% = 5670

23619 Top up : 17811

= 38107

Détails revenus:en 2003 : en 2010 : Evolution:

Marge brute totale hors prime 89200 92741

Marge brute totale 112819 106562

3,97%

-5,55%

découplage régional ; primes régionales :

Primes couplées :Primes totales

Période de référence 2000-2002 en 2010découplage individuel = Top

Up

Encadré 2 Exemple de calcul des primes avant et après réforme sur une exploitation laitièrebadoise

2.4. ANALYSE COMPARÉE FRANCE – ALLEMAGNE

Les principales différences entre les modalités de mise en œuvre de la réforme enFrance et en Allemagne sont résumées dans le tableau suivant. Mis à part le régimede soutien pour le lait et pour les cultures énergétiques « aide carbone », on note quel’ensemble des dispositions prises en Allemagne et en France diffèrent

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

24 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

Caractéristiques Allemagne FranceDécouplage Total (sauf supplément

protéagineux, tabac et houblonen partie)

Partiel et variable selonles productions

Couplage exceptionnel(niveau européen)

- pommes de terre à fécule (couplage à 60%, soit 66.32 €/T)- protéagineux : primes supplémentaires de 55.57 €/ha - oléagineux pour biocarburants (crédit carbone) : 45 €/hapour les cultures hors jachères (pas d’aide, mais le droit deplanter sur jachère) sous réserve de respect de quota deproduction pouvant être fixé par pays.

Système de référence Modèle combiné (régional +individuel) en phase de transitionet régional à terme (2013).

Individuel.

Paiements compensatoiresindividuels pour maintien durevenu agricole

Aucun pour les cultures.Temporaire et décroissantjusqu’en 2013 pour lesproductions animales.

Systématique et sanslimite de durée.

Types de droits -Droits « cultures » (montant fixeenviron 300 €/ha.-Droits « prairies » avec paiementprogressif de 75€ en 2005 à328€/h en 2013

-Droits « cultures »(montant variable basésur référencesindividuelles)-Droits «jachère »(permanent)

Base du calcul du nombre dedroits (type principal) etpériode de référence

Toutes cultures sauf culturespermanentes en 2005 (culturesfruitières et maraîchères, ainsique betteraves sont prises encompte).

Toutes cultures sauffruits et légumes,betteraves et pommes deterre autre que fécule etcultures permanentes enpériode de référence2000-2002

Conditions d’activation desdroits

-Respect des 10% de jachères-Eco-conditionalité

Transition aides élevages Incorporation des anciennesaides liées à l’élevage dans laprime liée aux droits « prairie »,dont le montant vaprogressivement augmenterjusqu'à égaler les droits« cultures »

Pas d’évolution durégime prévu

Tableau 3 : Principales différences entre les systèmes d’aidse en France et en Allemagne

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 25

3. Evolution des marges brutes associées auxactivités agricoles

La réforme de la PAC va profondément modifier le niveau des marges brutes descultures, la marge brute étant définie comme la différence entre le produit brut (ventedes produits et primes perçues) et le coût des facteurs de production variables. Leniveau de profitabilité relative des culture pourrait donc être modifié : certaines culturesaujourd’hui peu rentables pourraient devenir très attractives après la réforme – ouinversement. Ce chapitre se propose d’évaluer ces changements. Il présente d’abordla méthode de calcul des marges brutes et les données utilisées, puis une estimationchiffrée des variations de marge brute attendue suite à la réforme de la PAC, enAlsace et dans le pays de Bade. Les marges brutes sont calculées pour unitinéraire technique standard. Les valeurs obtenues seront ensuite ajustées pourchaque type d’exploitation identifié dans la typologie des exploitations agricoles.

3.1. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES MARGES BRUTES

La marge brute est un indicateur micro-économique qui se calcule pour un hectared’une culture donnée ou par unité de production animale (par UGB, par 1000 litres delait). Elle mesure le revenu que procure une unité d’activité, pour une structured’exploitation donnée. Dans ce calcul le coût de la main d’œuvre de l’agriculteur (etéventuellement de sa famille) n’est pas pris en compte. Il en est de même de toutes lescharges fixes, qui ne sont pas directement imputables à l’activité, comme les chargesliées à l’exploitation en générale (électricité, coûts liés à la gestion de l’exploitation…).

La nature des coûts variables comptabilisés varie d’un pays à l’autre. Des différencessignificatives existent notamment entre le mode de calcul en France et en Allemagne.A titre d’exemple, le coût des machines agricoles est inclus dans le calcul enAllemagne, alors qu’il ne l’est pas en France. Ceci nous a conduit à re-définirprécisément le mode de calcul, afin que les chiffres produits soient comparables entrela France et l’Allemagne. Dans le cadre de ce projet, les marges brutes seront donccalculées avec les hypothèses suivantes :

∑−+=j

jiiiii CVApRMB ,)*(

où :

MBi est la marge brute de la culture iRi est le rendement de la culture ipi est le prix de vente du produit agricole iA i2004 est le montant de l’aide (couplée) perçue pour un hectare de culture iCV i,j est le coût variable du facteur de production j nécessaire à la culture i

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

26 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

Le produit brut peut inclure le produit de la vente de sous-produits. Le coût variableinclus en particulier celui des semences, des engrais, des produits phytosanitaires (oualimentation et frais vétérinaires pour les animaux), de l’irrigation (énergie,fonctionnement et eau s’il y a lieu), du séchage et du stockage le cas échéant. Il inclueégalement les taxes et assurances particulières liées à la production. Enfin, estégalement compté le coût de fonctionnement lié à la production des machinesagricoles, estimé sur la base d’un nombre d’heure de travail et d’un coût horairemoyen, par type d’équipement. A noter que ce coût n’est généralement pas pris encompte dans la définition des marges brutes en France alors qu’il l’est en Allemagne.

3.2. DONNÉES UTILISÉES

Les marges brutes des activités de productions végétales et animales ont été calculéesà partir de différentes sources de données cas alsacien et badois. Dans chacun descas une seule marge brute « standard » a été calculé bien que dans la suite du travailde modélisation nous adapterons les marges brutes suivant les typesd’exploitations agricoles. Des feuilles de calcul de marges brutes pour l’Alsace et lepays de Bade sont présentées en Annexe 4 et Annexe 5.

Notons également que les calculs réalisés pour les comparaisons réalisées (2003 et2006) ne tiennent compte uniquement de variations de primes PAC et non pas d’autresévolution probable des prix ou coûts variables.

3.2.1. Secteur Alsacien

En Alsace, la mobilisation des données pour le calcul des marges brutes s’est avéréerelativement difficile. Les calculs s’appuient sur les données publiées par le Centre degestion de la chambre d’Agriculture du Bas-Rhin (analyses de groupes) correspondantaux années 1997 à 2002 (selon les production).

Pour les cultures non couvertes par cette source, les marges brutes ont été re-calculées à partir de données techniques allemandes (rendements notamment), dedonnées fournies par les agriculteurs rencontrés lors de la phase d’enquête et dedonnées économiques obtenues d’organismes professionnels agricoles localisés dansd’autres régions françaises. Des fabricants ou distributeurs d’aliments pour animauxont également été contactés ainsi que des organismes professionnels spécialisés danscertaines cultures (par exemple l’ONIFLHOR - Office national interprofessionnel desfruits, des légumes et de l’horticulture pour le tabac).

Les valeurs de primes PAC intégrées aux calculs ont été fournies par la DirectionDépartementale de l’Agriculture et de la Forêt du Bas-Rhin ( voir Annexe 3).

Les données économiques correspondent à des années antérieures à 2003 ont étéactualisées en utilisant un indice des prix (INSEE). Un indice différent a été choisi pouractualiser le coût des intrants (+7% entre 1999 et 2003) et la main d’œuvre temporaire( +15,8 % pour la même période).

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 27

3.2.2. Secteur Badois

En Allemagne nous nous sommes appuyés sur les valeurs de la LEL 9, publiées sousle titre « Kalkulationsdaten Ernte 2003 -Deckungsbeiträge» . Ces données sontestimées par des experts du Land Baden Württemberg pour cette région. Pour lescultures maraîchères les marges brutes ont été calculées à partir d’information fourniespar un agriculteur enquêté et de données de la LAP10 Forchheim (en ce qui concernel’irrigation).

3.3. EVOLUTION DES MARGES BRUTES POUR LES GRANDESCULTURES

Les tableaux ci-dessous présentent les marges brutes estimées pour les principalesactivités agricoles présentes dans la région étudiée. Elles sont classées par ordredécroissant avant réforme. Pour les cultures fourragères qui sont auto-consommées etne génèrent aucun produit brut, la valeur de marge est un coût variable total.

Nous rappelons que les valeurs présentées ci-dessous rendent uniquement comptedes modifications de primes PAC (les primes découplées n’apparaissent plus dans lesmarges brutes après réforme). Les itinéraires techniques (donc les coûts variables)sont supposés constants.

3.3.1. Alsace

Pour l’Alsace une prime couplée à hauteur de 25% sera perçue indépendamment dupaiement unique (soit 378 €/ha ×25% =95€/ha) pour toute surface éligible cultivée encéréales ou oléo-protéagineux. Les marges brutes des grandes cultures sont doncréduites de trois quarts du montant de la prime à l’hectare. Il est donc aussi normal quela marge du maïs diminue proportionnellement plus que celle des autrescéréales puisque sa prime était supérieure à celle des autres grandes cultures. Nousprésentons aussi les marges brutes associés aux prairies car certains agriculteurs dela région cultivent des prairies de fauche, indépendamment de toute activitéd’élevage11.

9 Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft und der ländlichen Räume »-Schwäbische Gmünd".

10 « Landesanstalt für Pflanzenbau », bureau dépendant du ministère de l’agriculture pour les grandescultures dans le Baden Württemberg

11 Cependant la marge brute associée est à considérer avec attention car les prix du foin varienténormément puisqu’ils se font sur un marché exclusivement local.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

28 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

Culture MB avant laréforme

(€/ha 2003)

MB aprèsréforme

(€/ha 2006)évolution en %

Betterave sucrière 1648 928 -44%Mais grain irrigué 963 569 -41%Maïs ensilage 989 617 -38%Mais grain sec 937 565 -40%Mais grain 851 479 -44%Soja 758 388 -49%Blé d'hivers 660 395 -40%Maïs ensilage non primé 637 637 0%Orge 540 275 -49%Avoine d'hiver 517 252 -51%Colza alimentaire 496 232 -53%Colza industriel ("carbone") 551 286 -48%Colza industriel ("carbone") sur jachère 506 241 -52%Jachère obligatoire 429 0 -100%Pois 455 85 -81%Jachère obligatoire avec herbe 262 -167 -164%Tournesol (sans séchage) 195 -70 -136%Prairie permanente ( fauche ) 76 76 0%Prairie temporaire (fauche) 7 7 0%

Tableau 4 : Evolution des marges brutes pour les grandes cultures en Alsace en € /ha.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 29

989 963

851758

660 637551

506455

262

7

617569

479388 395

637

286241

85

-167

7

-400

-200

0

200

400

600

800

1000

1200

avant la réforme (2003)après réforme (2006)

Figure 2 Evolution des marges brutes avant et après réforme PAC 2003 pour grandes culturesen Alsace - Veränderung des DB vor und nach Gap Reform für Hauptkulturen im Elsass.

3.3.2. Pays de Bade

En Pays de Bade le découplage total annule toute prime à la production pour lescéréales et oléo-protéagineux. L’ensemble des marges brutes des grandes cultures sevoit donc réduites du montant de la prime.

Cultures MB avantréforme/ vor

Reform(€/ha - 2003)

MB aprèsréforme/ nachReform (€/ha -

2006)

evolution en%

Betterave suc./ Zuckerrübe 2346 1230 -48%Pomme de t./Kartoffel 1911 1911 0%Maïs ES /silage 1048 589 -44%Maïs G sec/K. trocken 890 431 -52%Maïs G sec/K. trocken(2)12 811 431 -47%Maïs G /K 753 294 -61%Blé qual. sup /Qualitätsweizen (W.) 715 391 -45%

12 (2) : avec des primes de 380 €/ha pour le maïs correspondant à la prime « réduite » moyenne sur lesdernières années ; la prime prévu étant de 459€, utilisée dans les autres marges brutes maïs.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

30 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

Cultures MB avantréforme/ vor

Reform(€/ha - 2003)

MB aprèsréforme/ nachReform (€/ha -

2006)

evolution en%

Maïs G /K (2) 674 294 -56%Orge brasserie/Braugerste 593 269 -55%Maïs G13 irrigué/ K bewässert 569 110 -81%Blé hiver meunerie/Wweizen(Brot) 559 235 -58%Colza alim./W.raps 550 226 -59%Colza industriel/ Winterraps (NAWARO) 527 213 -60%Maïs G irrigué/ K bewässert (2) 490 110 -78%Triticale 488 164 -66%Blé hivers fourrag( WWeizen (Futter) 487 163 -66%Tournesol /Sonnenblumen 439 115 -74%Avoine d'hiver/ Hafer 411 87 -79%Orge d'hiver /Wintergerste 358 34 -91%Jachère herbe/Stilleg. grün 276 -57 -121%Soja 238 -31 -113%Prairie (fauche) / Wiese, Heu 215 215 0%Pois fourrag/Futtererbse 202 -67 -133%couvert H/W.begrün. 48 48 0%Couvert autom./Herbstbegrün. 29 29 0%

Tableau 5 Marges brutes pour les grandes cultures en pays de Bade en €/ha.

13 G : grain ; H/W : hiver ; autoc. :autoconsommé ; ES :ensilage ; sec : grain vendu vendu sec

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 31

2346

1911

753 715 674593 569 559 527 490 487

276 215

1230

1911

294391

294 269110

235 213110 163

-57

215

-500

0

500

1000

1500

2000

2500

avant/vor réformeaprès/nach réforme

Figure 3 Evolution des marges brutes avant et après réforme PAC 2003 pour culturesprincipales marge en Bade - Veränderung des DB vor und nach Gap Reform für Hauptkulturen

in Baden

Les baisse de marges brutes pour les grandes cultures en pays de Bade sont trèsimportantes pour l’ensemble des productions qui donnaient droits à des primes.

On note par exemple que la marge brute du maïs grain va perdre 78% de son montantaprès la réforme, une des plus forte baisse, ce qui s’explique par le fait que la primemaïs était la plus importante avant réforme et qu’elle disparaît entièrement. Le maïsgrain perd son avantage au profit du blé de qualité supérieure et le maïs irrigué perdson avantage au profit de l’orge de brasserie et même de la prairie.

3.3.3. Principales différences entre les deux pays pour les grandescultures

En Alsace, avant la réforme de 2003 les primes distribuées pour les céréales étaientdifférentes : on distinguait le maïs, du maïs irrigué et des autres céréales regroupéesavec les oléo-protéagineux (voir Annexe 3). On remarque notamment qu’en Alsace lemaïs irrigué était le plus primé (529 € /ha 14), venait ensuite le maïs non irrigué (464 €)

14 Pour le Bas-Rhin , campagne 2003

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

32 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

puis les autres céréales (342 €). En Allemagne il n’y a pas de distinction entre maïsirrigué et non irrigué mais il y a en a une entre maïs (459 €/ha) et autres céréales(324€/ha). Ainsi la réforme sera ressentie très fortement par les maïsiculteursallemands. On remarque d’ailleurs que ces primes sont légèrement moins élevées enAllemagne qu’en France.

La réforme 2003 vise entre autre à supprimer ces distinctions, puisque les primes(sous formes de paiement unique et de primes couplées) vont se baser sur unrendement régional de référence (6T/ha en Alsace et en Bade quelle que soit laculture) et un montant de référence de 63€/T (quelle que soit la production).

Coté badois, les modifications sont plus importantes, ceci est du aux plus grandesdiminutions de marges brutes des cultures qui ont été aidées puisque le découplage sefait à 100% contrairement à la France où il n’est que de 75%. Ainsi ce sont bien lesexploitations allemandes très fortement orientées vers le maïs qui vont le plus ressentirla réforme à travers la baisse de revenu.

La betterave subi un sort comparable aux autres grandes cultures, bien que le soutienait été un soutien aux prix et non pas une prime à la production unitaire par surface. Lesoutien se faisait encore en fonction du niveau de rendement puisque les prix payésaux producteurs incluaient une prime (sur le prix par unité de poids). Cependant l’effetsur le revenu et sur l’incitation à la production va être le même que pour les COP(céréales et oléo-protéagineux), c’est-à-dire que la marge brute va diminuer dumontant « soutenu ». Comme pour les COP cette part « primée » étant découplée, elleviendra s’ajouter aux droits aux paiements. Cependant la betterave étant uneproduction limitée par un système de quotas, on peut imaginer que les surfacescultivées vont évoluer avec le stock total de quota et moins avec le prix sauf si celui-civiendrait à baisser d’avantage. La réforme prévoit une baisse de ces quotas (16% pourl’ensemble de l’UE) dont l’échéance n’a pas encore été fixée de façon précise.

Nous avons aussi choisi de présenter ici quelques cultures très peu cultivéesaujourd’hui : comme le pois et le tournesol, on voit que la réforme ne semble pas dutout les avantager. Dans ce sens il paraît peu probable que ces cultures marginales sedéveloppent 15.

De façon générale en Alsace comme au pays de Bade on peut penser que lessurfaces en maïs vont être réduites au profit d’autres grandes cultures, d’autantplus que seront mises en œuvre des mesures incitatives à pratiquer des rotations(pour éviter la monoculture de maïs, largement répandu dans la plaine du Rhin). 16

15 Malgré cela une étude approfondie mérite d’être faite pour voir quelles pourraient être des cultures« nouvelles » qui pourraient prendre de l’importance dans la région.

16 Eco-conditionalité et mesures locales (CAD répondant au problème de la chrysomèle,…)

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

BRGM/RP-53542-FR 33

3.4. EVOLUTION DES MARGES BRUTES POUR LES CULTURESSPECIALES

Au sein des cultures spéciales nous distinguons celles qui font l’objet d’un soutien à laproduction (que ce soit par le biais de prix soutenus ou des primes à la production),comme le tabac et le houblon, et celles qui ne font pas l’objet de soutien systématiquecomme les fruits, les légumes et les cultures permanentes.

Le cas du tabac et du houblon est un peu plus compliqué puisque chaque culture faitl’objet d’une réglementation particulière décrite dans les organisations communes demarchés (OCM). Conformément aux accords de Luxembourg (2003) ces OCM vontsubir des modifications qui vont aussi dans le sens d’un découplage plus ou moinsrapide. On remarquera donc que seuls le tabac et le houblon font l’objet demodification de marges brutes avant et après la PAC dans la catégorie des culturesspéciales. Les modifications de ces régimes sont cependant les mêmes en Allemagneet en France.

3.4.1. Alsace

MB avant réforme(2003)

MB après réforme(2006)

Evolution en %

Asperge 12 402 12 402 0%Tabac Virginie 8 228 4 213 -49%Tabac Burley 7 705 4 106 -47%Houblon Strisselspalt 6 132 5 772 -6%Choux à choucroute 4 129 4 129 0%Pomme de terre NI 2 370 2 370 0%

Tableau 6 Marges brutes de quelques cultures spéciales en Alsace en €/ha.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

34 BRGM/RP-53172-FR – Version provisoire – Novembre 2004

8228

6132

4129

2370

1648

4213

5772

4129

2370

928

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

Tabac Virginie Houblon Strisselspalt Choux a choucroute Pomme de terre NI Betterave sucrière NI

MB

en E

uros avant la réforme (2003)

après réforme (2006)

Figure 4 Evolution des marges brutes avant et après réforme PAC 2003 pour cultures à fortemarge en Alsace - Veränderung des DB vor und nach Gap Reform für einige Kulturen im Elsass

Ce sont les différentes cultures de tabac dont la marge brute diminue le plus : plus de40 % (même ordre de grandeur de pourcentage de baisse que les grandes culturescomme le maïs et les autres céréales). En valeur absolue, c’est la culture (parmi lescultures que nous présentons ici) dont la marge brute diminue le plus (- 3 500 €/ha).Ce qui se traduira donc par une réduction importante du revenu pour les producteursde tabac et peut être par une réduction des surfaces en tabac au profit du houblon (quia une marge après réforme bien supérieure) ou du choux à choucroute (marge bruteinchangée et culture moins exigeante en main d’œuvre) qui sont des culturesdemandant également beaucoup de main d’œuvre et susceptible d’intéresser lesmême type d’agriculteurs. Notons quand même que ces cultures spéciales sont toutessoumises soit à des quotas ou soit produites sous contrats de productions et que leurimplantation ne dépend que peu de la marge brute.

La diminution de la marge brute du houblon est beaucoup plus faible relativement,mais elle représente tout de même 350€ de moins par hectare. Les autres culturesspéciales ne sont absolument pas concernées par la réforme de la PAC puisqu’ellesne donnaient pas lieu à des soutiens financiers.

3.4.2. Pays de Bade

Les marges brutes sont identiques avant et après réforme (2003) pour les cultures dontnous disposons des valeurs nous permettant de calculer les marges brutes, car ce sont

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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des cultures spéciales ne donnant pas lieu à des aides de la PAC (voir tableau ci-dessous).

Pour le tabac et le houblon dont nous ne disposons pas des données pour le calculdes marges brutes il y aurait eut des différences du même ordre que coté alsacien17.

Cultures Marge brute (€/ha)Salade-serre 33 495Tomate 31 415Salade champ 13 435Chou fleur-champ 6 515Brocoli 5 555Pomme de terre NI 1 911

Tableau 7 Marges brutes pour quelques cultures spéciales en pays de Bade en €/ha

Disposant ici uniquement des cultures spéciales non concernées par des régimes desoutiens ce tableau rend quand même bien compte des intérêts économiques de tellescultures beaucoup plus rentables à l’hectare que les grandes cultures. Il faut quandmême noter que les frais de fixes (exclu du calcul des marges brutes) des exploitationsà cultures spéciales (notamment maraîchères) sont beaucoup plus élevés que ceuxdes grandes cultures, ce qui tempère les résultats ci-dessus.

Les principales cultures spéciales sont les légumes (3 558 ha) dont l’intérêt à laproduction est augmenté et le tabac (913 ha) dont les surfaces risquent de diminuer enréponse aux dispositions prises (baisse des quotas et des soutiens). Le houblon estquasi inexistant.

Ainsi on peut s’attendre à un développement des cultures maraîchères coté badois,tant que la demande sera suffisante (ces cultures n’étant pas subventionnées, leurniveau de production dépend de la demande principalement). Or il paraîtrait18 que larégion badoise soit encore importatrice de légumes d’autres régions d’Allemagne : lademande locale ne serait donc pas négligeable.

3.4.3. Analyse et principales différences

Les cultures maraîchères et permanentes (vergers et vignes) ne font pas l’objetd’attribution de primes ni de soutiens aux prix, les marges brutes correspondantes neseront donc pas modifiées. Les OCM correspondant n’ont pas été modifiées dans lecadre de la réforme. On note juste que coté allemand les surfaces maraîchères

17 la réforme sur ces OCM régit à niveau européen s’opére suivant les mêmes modalités en France et enAllemagne

18 selon un producteur maraîcher badois

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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pourront faire l’objet de perception de droits au paiement si les terres ont étémaintenues « éligibles19 » ce qui n’est pas le cas en France. Les marges brutes de cesactivités ne seront pas modifiées et puisqu’elles sont beaucoup plus importantes queles autres cultures, elles gagneront plutôt en intérêt relatif à être cultivées puisque nousavons vu que les autres cultures vont globalement perdre en valeur pour lesagriculteurs. Ceci dit l’augmentation des surfaces cultivées dépend d’autres facteurs(conditions naturelles, débouchés, savoir-faire…). On peut juste dire que la réformede la PAC incitera financièrement le développement de telles cultures, dans lesens où elle en désavantage d’autres.

Pour le tabac le soutien aux prix qui est diminué de 40% en Allemagne comme enFrance va avoir pour conséquence la diminution de la marge brute associée et le restedu montant de soutien sera découplé. Ici la différence est qu’à partir de 2010 le soutienne sera plus que découplé et il ne sera que de 50% de son montant initial, les autres50 % serviront de financement à un fond de restructuration des exploitations tabacoles.Aujourd’hui la culture du tabac est une culture très demandeuse en main d’œuvre maistrès rentable. Cette culture est extrêmement contrôlée (droits de production et prixsoutenus) et dépend beaucoup des incitations et réglementations. Il est probable quecette réforme modifie profondément l’importance des surfaces cultivées car (i) ladisponibilité et le coût de la main d’œuvre est un réel problème, surtout en Alsace (ii) lamarge brute dès 2006 va diminuer d’environ 46% (diminution dans le classement desmarges brutes après réforme en Alsace). D’ailleurs la mise en place du financementd’un fond pour la restructuration des exploitations tabacoles montre bien que cettefilière va subir de profondes modifications en vu d’une diminution importante dessurfaces.

Le tabac perd donc de l’intérêt (tabac Burley et Virginie) par rapport à d’autrescultures spéciales fortement demandeuses en main d’œuvre (comme les légumesen général par exemple). Des deux cotés les surfaces de tabac, comme celles debetteraves vont diminuer progressivement avec les quotas (aussi appelés droits)indépendamment de tout « signal » économique.

Les surfaces en houblon sont aussi susceptibles de diminuer en Alsace (en Bade lehoublon est quasi inexistant) puisque la demande est de plus en plus faible (car ilexiste de plus en plus de substituts pour le houblon dans le process de brasserie). Ence qui concerne le chou à choucroute la production est le plus généralement souscontrat, et donc comme pour l’ensemble des cultures maraîchères la potentielleaugmentation de surface dépendra de la demande.

19 ce qui supposait la demande d’une aide pour culture primée à temps régulier

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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3.5. EVOLUTION DES MARGES BRUTES POUR LES ACTIVITÉSD’ÉLEVAGE

Les marges brutes pour les productions animales ont été calculées sans comptabiliserles coûts liés à l’alimentation qui se produit dans les exploitations.

3.5.1. Alsace

MB avantréforme

MB aprèsréforme

Evolution en %

Maïs ensilage )non primé) (coûts) -659 -659 0%Prairie Herbe Ensilage (coûts) -515 -515 0%Prairie permanente (foin) (coûts) -672 -672 0%Vache laitière en production 1786 1205 33%

Tableau 8 Marge brute de l’activité lait et de quelques fourrages en Alsace

L’élevage est le domaine pour la France où le découplage a été le moins appliqué etpresque toutes les aides animales restent en partie couplées.

Pour l’activité d’élevage les primes sont répercutées ici sur les animaux (enl’occurrence l’activité vache laitière). Les fourrages ne subissent donc pas de variationde marges brutes après réforme. En revanche la marge brute associée à l’activité laitest diminuée de 33% en raison de la baisse du prix de soutien du lait. Ceci estcompensé dans le paiement unique découplé.

Il n’a pas été calculé de marges brutes pour les autres activités d’élevages notammentporcin et taurillon par manque de données et car ces productions sont marginales dansla zone d’étude.

3.5.2. Pays de Bade

MB avant réforme MB après réforme Evolutionen %

Blé hivers fourrage (W-Weizen(Futter)

487 163 -66%

Pois fourrager / Futtererbse 202 -67 -133%Prairie herbe ES/Grass (autoc.) -447 -447 0%Prairie(fauche) /Heu (autoc.) -522 -522 0%Maïs ES (non primé)(autoc. )/ohne Ausgleichsp.Kosten

-860 -860 0%

Vaches laitières/ Milchkühe 2355 1804 -23%Taurillons vendus négoce-Bullen 442 243 -45%Taurillons vente directe- Bullen 1602 1403 -12%

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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Direktvermarkt.

Productions non soutenues :MB avant et après réforme

Production veaux (14-130 jours)/ Kälber 511production porcs (place) /Schweine 151production porcs (place) - Vente directe /Schweinedirektvermarktung

432

truies sans aliments / Suchtsauen (ohne Futter) 510truies avec aliments / Suchtsauen mit Futter 407

Tableau 9 Marges brutes de quelques productions animales et des fourrages en pays de Bade

En Allemagne l’élevage est le seul domaine où les aides découplées seront perçuesd’après les références individuelles passées (sauf pour la prime abattage gros bovinqui est régionalisée), mais le découplage a bel et bien lieu. C’est ce qui expliqued’ailleurs la forte chute des marges brutes des productions soutenues comme lestaurillons et, dans une moindre mesure, celles de l’activité lait.

On note aussi l’importance du type de débouché avec lequel travail l’agriculteur,puisque selon qu’il fera de la vente « classique » au négoce ou bien de la vente directeles marges brutes sont très différentes et, en conséquence, plus ou moins sensible à laréforme (cas des taurillons).

3.5.3. Analyse et principales différences

On remarque que le domaine du lait est le seul où la réforme s’opère de la mêmefaçon en France et en Allemagne : découplage avec références individuelles. Le choixdes « tops-up » individuels est moins « radical » que celui en faveur des aidesrégionales qui unifient le niveau des aides à l’hectare quel que soit les aides perçuesdans le passé.

En France les aides animales découplées et en Allemagne les "top-ups" permettrontaux élevages de continuer leurs productions animales sans changements importantsde revenus jusqu'à 2010-2013 environ. Cependant les élevages allemands aurontd’avantage intérêt à s’arrêter puisque la perception des aides n’est plus lié à leuractivité de production contrairement aux français dans la cas des primes aux bovinsmâles, aux veaux aux maintien de troupeaux de vaches allaitantes.

Les contraintes agro-environnementales se feront particulièrement ressentir dans lesélevages puisque des conditions de densités maximales par hectare pénaliseront lesélevages trop intensifs dépassant une certaine charge à l’hectare (d’autres part lesaides à l’extensification restent couplées à niveau européen). La viabilité à long termedes élevages dépendra alors vraisemblablement des surfaces disponibles en fourrageset prairies. L’élevage est faiblement représenté dans la région étudiée, il est davantageprésent aux frontières de la zone vers les zones de piémont où là les systèmes

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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extensifs seraient vraisemblablement avantagés par rapport aux systèmes intensifssurtout en Allemagne après la disparition des tops-ups dans la prime régionale.

3.6. CONCLUSION ET LIMITE DE L’ANALYSE

L’observation de l’évolution des marges brutes permet d’avoir une idée sur l’évolutiondes incitations économiques liée à chaque activité agricole. Cependant la marge brutene suffit pas à elle seule pour déterminer quelles vont être les cultures qui vont sedévelopper ou bien celles qui vont être abandonnées. En effet les choix de productionsont réalisés en tenant compte de l’ensemble des contraintes de l’exploitation agricole.

L’évolution des marges brutes calculée et présentées dans ce rapport suppose queseul les primes vont changer et que les niveaux de prix resteront constant. En réalité ilest fort probable que les variations de la production totale ait un impact macro-économique sur les marchés, conduisant à une évolution des cours des produitsagricoles. De plus, le prix d’autres facteurs de production est susceptible d’évoluer,l’énergie en particulier, avec des répercussions sur le prix des engrais, de l’essencedonc du coût d’utilisation des machines, etc. Ici nous avons fait le choix de ne prendreen compte que les changements dus à la réforme des primes PAC, car ce sont lesseuls dont on est sûr de l’évolution à court terme.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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4. Conclusion et perspectives

La réforme de la PAC selon les Accords de Luxembourg vise donc principalement adécoupler les primes perçues par les agriculteurs pour soutenir leurs revenus. Cetteréforme s’applique à l’ensemble des pays membres, cependant ces applicationspeuvent être différentes, comme c’est le cas en Allemagne et en France : ledécouplage partiel en France laisse encore une incitation artificielle à produire tandisque le découplage total en Allemagne accentuera les impacts de la réforme de la PAC.

Si le découplage vise à supprimer toute incitation à produire une culture ou desproductions animales en particulier, il permet cependant aux exploitations agricoles depercevoir une rente fonction de leur activité agricole passée (2000-2003) qui pourrapermettre à l’exploitation de survivre et de poursuivre une activité agricole si elle lesouhaite. On peut ainsi contredire le fait que le découplage soit une désincitationtotale, puisqu’en contribuant au capital de l’exploitation elle pourra permettre definancer des activités agricoles.

L’analyse de l’évolution des marges brutes avant et après réforme a montrérelativement peu de modification dans le classement des marges brutes entre elles.Cependant les marges brutes totales des exploitations vont beaucoup diminuer (prèsplus de 50 % en Allemagne et plus de 40% en France pour les grands céréaliers) : laréforme de la PAC a donc un impact important sur les revenus liés à laproduction de l’année, bien que ceci sera atténué par le versement de paiementunique qui permettra de maintenir à un niveau comparable le revenu total del’exploitation. Le maïs est cependant la culture dont la marge brute va le plus diminuer(plus que les autres céréales et oléo-protéagineux). On a aussi remarqué que pour unemême production la sensibilité à la réforme pouvait être plus ou moins importanteselon les prix (qui peuvent être variables s’il existe différents débouchés). Globalementnous avons aussi vu que l’on pouvait s’attendre à un avantage relatif pour lessystèmes extensifs et les choix de non-production. Et en Allemagne les maraîchersvont sûrement devenir encore plus compétitifs qu’ils ne l’étaient jusque-là, bien quececi dépende de l’évolution du marché des produits maraîchers.

Cependant, le choix des cultures ne se fait pas uniquement sur la base des margesbrutes anticipées, mais après avoir fait le bilan de différents facteurs qui dépendent dutype d’exploitation considérée. A priori on peut donc penser que l’impact de laréforme sera différent selon les types d’exploitations agricoles définis par leurstructure et leur logique générale. Un raisonnement à l’échelle de l’exploitation (ladécision se faisant à ce niveau) est donc indispensable. L’analyse de l’évolution desmarges brutes ne constitue donc qu’un premier pas dans l’analyse des impacts de laréforme.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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La consultation des experts régionaux par un travail participatif est prévue pourcompléter ce travail d’identification des impacts de la réforme et pour l’inclure au travailde prospective agricole qui aboutira à la réalisation de différents scénarios d’évolutionde l’agriculture. La réforme de la PAC ne représente d’ailleurs qu’un seul des différentsfacteurs de changement pour l’agriculture régionale qui seront traités dans ces travaux.

S’il est nécessaire d’inclure les impacts de la réforme de la PAC dans la réflexion desscénarios de prospective agricole, il faut aussi être conscient de l’horizon proche decette réforme contrairement à l’horizon visé par le travail de prospective (2050 et au-delà). En effet l’évolution de cette réforme après 2013 est complètement incertaine. Onpeut cependant penser que la tendance de cette réforme va se prolonger et que lesprix des marchés mondiaux se répercuteront davantage sur les prix producteurs (cequi a été entamé par cette réforme). Ce point devra être discuté avec les experts,certains suggérant qu’il n’est pas impossible que la Commission Européenne et lesEtats Membres reviennent en arrière par rapport aux dispositions de la réforme 2003.

Dans le cadre du projet MONIT des travaux de modélisation se poursuivent pourrendre compte de l’impact de cette réforme sur les différents systèmes de productionreprésenté par des types d’exploitation et la gestion et l’utilisation de l’azote dans cessystèmes.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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5. Bibliographie

Chambre d'agriculture du Haut-Rhin, E. G. E. (2000). Analyse de groupe 2000.

Deutscher Bauerverband (2003). Die Reform der Gemeinsamen Agrarpolitik: 16.

D.R.A.F., Bas-Rhin. (2004). La réforme de la PAC après l'accord de Luxembourg.Strasbourg (intervention du 8 juin 2004)

INRA (2003). "La réforme de la politique agricole commune de juin 2003." INRASciences sociales 4-5/03.

LEL (Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft und der ländlichen Räume)(2003). Kalkulationsdaten Marktfrüchte Ernte 2003-Deckungsbeiträge/Vollkosten.

Ministère de l'agriculture de l'alimantation de la pêche et des affaires rurales,2004 - Lanouvelle politique agricole commune (PAC)-Les modalités d'application nationale2005-2006-2007

Segger, V. LEL (Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft) (2004). Inhalt undAuswirckungen der neuen EU-Agrarreform -Contenu et impacts de la nouvelle réformede la PAC.

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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ANNEXE 1 PRINCIPE DES 3 DERNIERES REFORMES DE LAPAC

Réforme de 1992Soutien des prix → Soutien des revenus agricoles en fonction de la production

1éres mesures agro-environnementales

Agenda 2000Primes liées au niveau de la production → Découplage des aides du

rendement des productions

Réforme 2003 - Accords de LuxembourgAides spécifiques par type de production → Paiements directs découplés de la

production

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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ANNEXE 2 APPLICATION DE LA REFORME AUX CULTURESSPECIALES

Allemagne Découplage à 100% modèle

combiné

France : Découplage partiel

• Baisse des quotas communautaires (-16%) (horizon non fixé)• Baisse des exportations subventionnées

43,6 €/T32,832,827,4 • Aide compensatrice de la perte de revenu induite restituée à 60%

dans le DPU

Betteraves

Prix minimum en €/TPériode de référence

2005/062006/072007/08

Surfaces inclues au DPU Tabac

2006/2009

2010/2013

• 60% de la prime tabacole reste couplée (st 1.86€/kg de t. Burley et1.99€/kg de t. Virginie)

• les 40% restant sont inclus au DPU

50% de la prime dans le DPU ; les 50% restant vont à un fond pour larestructuration des exploitations tabacoles

HoublonDès 2005

Couplage à 25 % de la prime à la surface)75% va au DPU

ANNEXE 3 MONTANT DES PRIMES POUR LA CAMPAGNE2003 DANS LE BAS RHIN ET LE BADEN WÜRTTEMBERG

En Euros / ha Bas-Rhin20 Baden Württembergcéréales (à paille) 342 324

maïs grain sec 464 459maïs grain irrigué 529 459

oléagineux 342 324protéagineux 342 384

gel céréales et oléagineux 415 333gel maïs sec 398 333

gel maïs irrigué 426 333

20 Pour le Haut-Rhin les primes sont légèrement différentes ( des écarts de maximum 7 €)

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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ANNEXE 4 METHODE DE CALCUL DE MARGE BRUTE –EXEMPLE ALSACIEN 2003pour 1 ha Mais grain Mais grain

irriguéBlé d'hiver Betterave

sucrière NI

N (kg/ha) 197 197 140 160P (kg/ha) 92 92 60 95K (kg/ha) 90 90 80 205

Produit brut Rendement (moyen) 91 112 79 850Prix vente (espéré 2003) 11 11 10 3Produit brut hors primes 1000 1249 786 2576produit secondairesPrime PAC (couplée) 124 131 88 0Autres primes (CAD…)Produit brut avec primes 1124 1380 874 2576

Coûs variables Prix unitaireSemences 140 145 60 213Fertilisation N 0,58 114 114 81 93Fertilisation P 0,46 42 42 28 44Fertilisation K 0,35 32 32 28 72Traitements phytos 80 85 115 200Travaux récolte 80 60 75 315Séchage-stockage 0 0Assurance spéciale 10 15 5 20Taxe (?) 15 15 10 55Main d'œuvre spéciale 0Irrigation: NRJ maintenance 160 0Utilisation machines 100 100 87 118Total 613 768 489 1129

MB 611 712 473 1564Marge brute MB avec cout machines 511 612 386 1446

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ANNEXE 5 METHODE DE CALCUL DES MARGES BRUTES EN€-EXEMPLE BADOIS 2003

Betterave suc./ Zuckerrübe

Maïs G sec/K. trocken

Maïs G /K (2)

Blé qual. sup /Qualitätsweizen (W.)

Orge brasserie/Braugerste

N (kg/ha) 108 163 163 167 97P (kg/ha) 60 76 76 56 44K (kg/ha) 150 57 57 42 33Produit brut

Rendement (moyen) 600 95 95 60 55Prix vente (espéré 2003) 5 14 11 15 14Produit brut hors primes 3084 1330 1056 900 744produit secondaire 382 0 0 39Prime PAC (couplée) 0 459 380 324 324Meka 60 160 60Produit brut avec primes 3526 1789 1436 1384 1167

Coûs variablesPrix unitaire

Semences 129 143 143 64 68Fertilisation N 0,58 63 95 95 97 56Fertilisation P 0,46 28 35 35 26 20Fertilisation K 0,35 53 20 20 15 12Traitements phytos 279 160 160 188 104Travaux récolte 476 174 174 139 139Séchage-stockage 0 137 35 25Assurance spéciale 35 16 16 16 14Taxe (?)Main d'œuvre spécialeIrrigation: NRJ maintenanceUtilisation machines 118 120 120 90 136Total couts fixes par unité produites 1037 750 613 532 486Total 1180 899 763 669 574

MB 2464 1010 794 805 729Marge brute MB avec cout machines 2346 890 674 715 593

(2) avec les primes réelles perçues de 380 €/ha pour le maïs

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Impact de la réforme de la PAC dans le Rhin Supérieur

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ANNEXE 6 VARIABILITE DES PRIMES PERÇUES AU TITREDES REGIMES DE SOUTIEN PAC CONFORMEMENT AUXSEUILS DE DEPASSEMENT DES BASES NATIONALES

Dans le Baden-Württemberg :

Seule la prime maïs a subi des modifications liées au dépassement de la basenationale :

Montant des primes prévues et perçues en Bade.

Culturedéclarée

Montant 2001prévu en €

Montant2002-03prévu en €

Montant 2004prévu en €

Montant moyenpayé sur 2001-2003

Céréales àpaille,

324 324 324 Idem « prévu »

Maïs grainsec et irrigué

459 459 459 380

Protéagineux 384 384 389 Idem « prévu »Oléagineux 419 324 324 Idem « prévu »Jachère 333 333 333 Idem « prévu »

En France :

En 2004 le dépassement de surface ne concerne que les céréales à paille,aucun dépassement n'a été enregistré sur les surfaces en maïs sec et irrigué.La base nationale céréales sèches accuse un dépassement de 3,29 %. De ce fait,le montant de l'aide céréales sera légèrement différent de celui annoncé en débutde campagne. Par contre, les montants d'aide aux surfaces en maïs serontconformes à ceux annoncés en début de campagne. En effet, contrairement auxannées précédentes, il n'y a aucun dépassement de la base maïs sec. Lemontant payé en 2004 pour le maïs sec et le gel correspondant est donc plus élevéde quelques 30 euros par hectare qu'en 2003.

Différence du montant des primes prévues et payées dans le Bas-rhin pour lacampagne 2004 :

Culture déclarée Montant 2004prévu en €

Montant 2004payé en €

céréales à paille 351,54 340,34 maïs grain sec 497,07 497,07 maïs grain irrigué 529,83 529,83 Oléagineux 351,54 340,34 gel/maïs sec 426.51 426,51 gel/maïs irrigué 426.51 426,51 gel/céréales 426.51 412,92

En 2003 les dépassements au sein de la base maïs non irrigué étaient enaugmentation par rapport à l'année 2002 et étaient de 7,06 % (diminution de 30 €environ) .La base maïs irrigué n’était pas en dépassement. La base nationale céréalessèches accusait un dépassement de 2,67 %.

En valeur absolue il y a peu de différence entre 2003 et 2004.

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