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1 Revue Nationale sur les Produits Forestiers non Ligneux (PFNL). Cas de la République Démocratique du Congo Prof Shango Mutambwe Juin 2010 Establishment of Forestry Research Network for ACP Countries (FORENET)

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Revue Nationale sur les Produits Forestiers non Ligneux (PFNL). Cas de la République Démocratique du Congo

Prof Shango Mutambwe

Juin 2010

Establishment of Forestry Research Network

for ACP Countries (FORENET)

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TABLE DES MATIERES

Liste des tableaux 04 Liste des figures 05 Liste des photos 06 Acronymes 07 Avant propos 08 Remerciements 09 I.- Introduction 10 II.- Généralités 12 1.- Approche méthodologique 12 2.- Définitions 12

3.- Classification des PFNL 13 4. Importance des PFNL 15 5.- Facteurs encourageant la mise en valeur des PFNL 16 6.- Effets négatifs de l’exploitation des forêts face aux PFNL 16 III.- Etat des lieux des PFNL 18 1. PFNL d’origine végétale 18 1.1. PFNL végétaux comestibles 18 1.2. PFNL végétaux utilisés dans la pharmacopée traditionnelle 22 1.3.- PFNL végétaux utilisés comme usage artisanal 25 1.4.- PFNL végétaux utilisés comme vins 29 2.- PFNL d’origine animale 30 2.1.- Gibier 30 2.2.- Oiseaux 34 2.3.- Poissons 34 2.4.- Reptiles 36 2.5.- Insectes 36 2.6.- Autres petits animaux 38 2.7.- Produits dérivés des PFNL d’origine animale 38

2.8.- Miel 38 3.- PFNL fongiques 39 IV.- Mode d’exploitation des PFNL et leurs impacts sur les écosystèmes forestiers

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1.- Mode de collecte des PFNL végétaux 41 2.- Exploitation des PFNL d’origine animale 41 2.1.- Méthode des captures des gibiers 41 2.2.- Méthode des captures des poissons 42 V.- Cadre juridique relatif aux PFNL 43 1.- Lois, règlements et les mesures relatifs aux PFNL 43 2.- Règles et modes traditionnelles de régulation des PFNL 43

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3.- Conditions légales de l’exploitation des PFNL 43 3.1.- Exploitation (récolte ou cueillettes) des PFNL végétaux 44 3.2.- Exploitation des PFNL fauniques 45 3.3.- Taxation et fiscalité relatives aux PFNL 46 VI.- Cadre institutionnel de gestion des PFNL 47 VII.- Consommation des PFNL 48 VIII.- Organisation du marché des PFNL en RDC 49 1.- Marché extérieur 49 2.- Marché extérieur 50

IX.- Commercialisation 52 X.- Rôle socio-économique des PFNL en RDC 54 1. Au niveau des ménages 54 2.- Au niveau national et international 58 XI.- Valeurs bromatologiques des PFNL 59 XII.- Contraintes 62 XIII.- Conclusion 64 XIV.- Bibliographie 67 15.- Annexes 72

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Prix unitaire moyen de principaux PFNL comestibles 21

Tableau 2 : Prix unitaire moyen de principales plantes médecinales 25

Tableau 3 : Prix unitaire moyen de quelques produits végétaux artisanaux

28

Tableau 4 : Prix unitaire moyen ($/l) des vins forestiers à travers les villes visitées par Toirambe (2005)

30

Tableau 5 : Prix unitaire moyen des gibiers rencontrés dans les villes visitées par Toirambe (2005)

32

Tableau 6 : Prix des poissons relevés dans les villes visitées par Toirambe (2005)

35

Tableau 7 : Valeur marchande de quelques reptiles vendus au Katanga 36

Tableau 8 : Prix unitaire moyen du miel dans les villes visitées par Toirambe (2005)

39

Tableau 9 : Prix moyen de quelques variétés des champignons consommés à Lubumbashi

40

Tableau 10 : PFNL dans les marchés kinois 53

Tableau 11 : Valeur nutritionnelle des PFNL au Kwango 59

Tableau 11 : Valeur nutritionnelle des champignons au Kwango 59

Tableau 12 : Valeur nutritionnelle des champignons 59

Tableau 13 : Valeur nutritionnelle des fruits consommés au Kwango 60

Tableau 11 : Valeur nutritionnelles de quelques PFNL d’origine animale consommé au Kwango

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LISTE DES FIGURES

Figure 1. Classification des produits des forêts et des arbres (FAO, 1999) 14

Figure 2. Proportion d’organes végétaux comestibles utilisés par la population congolaise

19

Figure 3. Proportion des organes végétaux utilisés dans la préparation des remèdes

24

Figure 4.- Cadre institutionnel de gestion des PFNL 47

Figure 4.- Organisation du marché des PFNL en RDC 49

Figure 6.- Contribution des activités économiques exercées en milieu forestier chez les ménages du landscape Salonga-Lukenie-Sankuru

58

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LISTE DES PHOTOS

Photos 1 et 2 : Viande boucanée d’antilope et de sanglier 31

Photo 3: Quelques espèces de poissons vendues au marché de Kinshasa 34

Photo 4: Larves de Rhynchophorus phoenicis. (Photo à gauche) et de d’Oryctes sp (Photo à droite)

37

Photo 5: Macrotermes falciger 37

Photo 6 : Echantillon de miel vendu au marché de Kingabwa (Kinshasa)

39

Photo 7 : Etalonnage des champignons comestibles dans le marché Gambela (Kinshasa)

40

Photo 8 : Marché de rotins à Kinshasa 55

Photo 9 : Marché des PFNL utilisés dans la pharmacopée traditionnelle à Kinshasa

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ACRONYMES

ACP: Afrique, Caraïbes, Pacifique

CARPE : Central Africa Regional Program for Environment

COMIFAC : Commission des Forêts d’Afrique Centrale

FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations

FORENET : Establishment of Forestry Research Network for ACP Countries

IRET : Institut de Recherches Ecologiques Tropicales

RDC : République Démocratique du Congo

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AVANT-PROPOS

La République Démocratique du Congo (RDC), est de loin le pays d’Afrique doté de la biodiversité la plus élevée. Elle possède le plus grand nombre d’espèces pour pratiquement tous les groupes et héberge des espèces endémiques spectaculaires comme l’okapi, le rhinocéros blanc, le bonobo, le paon congolais, ...

Ce pays aux potentialités forestières immenses, est aussi une source non négligeable de produits forestiers non-ligneux (PFNL) qui sont d’une importance socio-économique pour les populations tant rurales qu’urbaines lorsqu’on sait

qu’ils interviennent dans l’alimentation, l’artisanat et les soins de santé des populations locales et constituent également une source potentielle de revenus. Malheureusement cette importance conduit à une surexploitation des ressources et menace l’équilibre dynamique des différents écosystèmes exploités. Les gestionnaires des forêts n’accordent non plus suffisamment d’intérêt à cette ressource.

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) donne un appui technique aux pays membres de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) par le biais du projet régional GCP / RAF / 398 / GER intitulé « Renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique Centrale à travers la gestion et l’utilisation durable des produits forestiers non ligneux (PFNL). L’objectif global de ce projet est d’améliorer la sécurité alimentaire dans les six pays d’Afrique Centrale (Gabon, Cameroun, RDC, République Centrafricaine, République du Congo, Guinée Equatoriale) à travers l’utilisation durable des aliments forestiers et des arbres hors forêt. Ses objectifs immédiats sont : (1) le renforcement de la prise de conscience et la connaissance du rôle des PFNL pour la sécurité alimentaire, et (2)

l’établissement des bases du rôle des PFNL pour une meilleure intégration systématique sur les aliments forestiers dans les programmes et politiques pertinents.

Le présent projet « Revue Nationale sur les Produits forestiers non ligneux (PFNL) Cas de la RDC, mis en œuvre par le Establishment of Forestry Research Network for ACP Countries (FORENET), s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet ACP-FORENET en Afrique.

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REMERCIEMENTS

Nous remercions ACP-FORENET, RFPO Afrique Centrale, les responsables de l’Institut de Recherches Ecologiques Tropicales pour avoir financé ce projet et pour la confiance qu’ils nous ont faite.

Nous remercions Messieurs MAYELE David et TSHIOMBE Van Emery de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa pour la collaboration qu’ils ont apportée à la réalisation de ce travail pour le compte de la RD Congo.

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I. INTRODUCTION

Situé au cœur de l’Afrique sur un territoire de 2.344.860 km2, la République Démocratique du Congo est le troisième grand pays d’Afrique en terme d’étendue après le Soudan et l’Algérie. Elle se place au second rang mondial de superficie des forêts denses humides derrière le Brésil et au cinquième rang mondial pour les superficies forestières après la Russie, le Canada, les Etats-Unis et le Brésil. Ce massif forestier couvre une superficie estimée à 155,5 millions d’hectares (dont 99 millions de forêts denses humides), soit 67% du territoire national. Elle représente près de la moitié des forêts tropicales humides (Eba’a Atyi et Bayol, 2009) et 10% du potentiel forestier mondial (FAO, 2004).

Ces forêts regorgent des espèces emblématiques, rares et/ou menacées dont les grands mammifères: Okapi (Okapia johnstoni), rhinocéros blanc (Ceratotherium simum cottoni), Bonobo (Pan paniscus), le Paon congolais (Afropavo congensis), gorille des montagnes (Gorilla gorilla beringei), le gorille des plaines orientales (Gorilla gorilla graueri). On y a dénombré également 11000 espèces de plantes vasculaires dont 3200 endémiques appartenant à près de 2196 genres et 377 familles (FAO, 2002), plus de 400 espèces de mammifères (Tchatat, 1999), 1100 espèces d’oiseaux, plus de 1500 espèces de poisson, 350 espèces de reptiles, 20 espèces de caméléons, 105 espèces de mollusques aquatiques.

Actuellement, l’accès et l’utilisation de ces ressources sont multiples et varient d’une pression de récolte très faible à l’exploitation commerciale d’intensité variable en passant par les produits forestiers non ligneux. Ils sont dans la plupart de cas, fonction d’une articulation singulière mais qui fonctionne entre les acteurs de la société civile et les agents de l’État qui tous cherchent leur subsistance dans un contexte économique délétère sans se soucier de la durabilité des ressources exploitées.

Ces ressources ont constitué, depuis les temps immémoriaux, la source

des revenus économiques du pays à la fois dans les secteur formel (exploitation industriel du bois, des minerais, …) et informel (produits forestiers non ligneux). Pour une partie importante de la population, pauvre, elles constituent aussi une bouée de secours sans laquelle elle tomberait en deçà du seuil de survie. Ces forêts jouent encore un rôle important au niveau des grands équilibres écologiques mais sa contribution au PIB est très modeste (à peine 1%) comparativement à d’autres secteurs productifs tels que les mines, l’agriculture, …

D’après les estimations du Système de nations Unies (UNPP, 2006), la population de la RDC s’élevait à 58.741.000 d’habitants en 2005 et devrait dépasser 69 millions d’habitats en 2010 (soit 25 habitants au km²) pour atteindre plus de 93 millions en 2020.

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La croissance démographique élevée à 2,4 % par an et la faiblesse de l’appui à une modernisation de l’agriculture vivrière font craindre à l’avenir une accélération de la déforestation. Ainsi, la principale cause de la déforestation, mais aussi la principale menace en RDC, est l’agriculture vivrière (Eba’a Atyi et Bayol, 2009).

Aujourd’hui, au regard des réalités socio-économiques des divers pays en développement (revenus insuffisants voire inexistants, rareté d’emploi, insécurité alimentaire chronique, etc.) dont la RDC, la population a développé des activités lucratives diversifiées pour se maintenir, parmi lesquelles

l’exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) (Biloso et Lejoly, 2006). L’exploitation judicieuse des PFNL est de plus en plus considérée comme une stratégie de conservation des ressources tropicales, en même temps qu’elle permet une amélioration du bien-être des populations locales forestières par la lutte contre la pauvreté (Guedje, 2005.).

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II. GENERALITES SUR LES PFNL

1.- Approche méthodologique

Les informations contenues dans ce rapport proviennent essentiellement des documents produits (livres, périodiques, rapports, travaux de fin d’études sur les PFNL) par les organisations et institutions tant nationales qu’internationales. Ces documents étaient consultés sur place, si possible photocopiés ou achetés pour une consultation ultérieure.

D’autres données ont été récoltées lors des missions de service effectuées au cours de ces trois derniers mois dans des centres urbains, notamment à Kinshasa, Kisangani, Mbandaka. Pendant ces missions, des enquêtes ethnobotaniques et ethnozoologiques auprès de différentes catégories d’acteurs de la filière (Organisations non gouvernementales locales et internationales, institutions de recherches et d’enseignements universitaires, vendeurs des produits forestiers) ont permis d’identifier et d’évaluer des PFNL prioritaires présentant une importance dans l’amélioration de la sécurité alimentaire. 2. Définition

Il n’est pas aisé de définir une expression aussi dynamique que celle des produits forestiers non ligneux. A l’instar de cette terminologie, le sens donné aux PFNL a beaucoup évolué dans le temps. Ces produits étaient le plus souvent restreints aux autres ressources forestières végétales spontanées à usage alimentaire et médicinal. Le champ de cette définition s’est élargi davantage avec la prise en compte de certains produits utilisés localement et non recherchés sur le marché international (Ndjebet, 1997). Outre les

ressources biologiques forestières, les auteurs comme Aubé (1996) et Peters (1997), FAO (1999) prennent en compte toutes les ressources forestières autres que le bois d’oeuvre dans leur définition et considèrent comme produit forestier non ligneux tout produit dont l’exploitation ne nécessite pas d’investissement particulier et dont l’usage ou la commercialisation profite directement aux riverains.

Pour Ndoye et Awono (2005), les PFNL peuvent être d’origine soit végétale, soit animale: des feuilles, des racines, des écorces, des fruits sauvages, des herbes, des épices, des condiments, des fibres, des lianes, des fleurs, de la résine d’arbre ou de l’huile pouvant servir comme combustible, les noix ou amandes, les champignons, les chenilles, le gibier, les escargots et autres insectes comestibles, etc., en provenance de la forêt.

Le Programme Régional d’Afrique Centrale pour l’Environnement (CARPE) définit les PFNL comme étant des biens et services provenant de la forêt et de leur biomasse, de façon à y être remarqués, acquis ou consommés (FAO, 1992). Ils peuvent être tangibles ou non tangibles. Les PFNL excluent seulement les tiges ligneuses pour l’exploitation des grumes et le bois de feu (Biloso, 2008).

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Les définitions de ces auteurs sont bien résumées par celle de la FAO (2001) qui considère les PFNL comme l’ensemble de biens et services pouvant être vendus, autoconsommés ou être utilisés par l’industrie comme source de matières premières et qui proviennent des ressources renouvelables et de la biomasse forestière. Ces produits sont susceptibles de permettre une augmentation des revenus réels et des emplois des ménages ruraux (Biloso, 2008). Même si leur exploitation se fait encore à l’échelle artisanale, les PFNL ont une influence sur la vie ou la survie des populations rurales, car ils jouent un rôle important dans l’équilibre alimentaire, la conservation de l’identité

culturelle, la santé et des activités génératrices des revenus. Le miel s’inscrivant dans ce registre, il se présente comme un produit multifonctionnel couvrant pratiquement tous les aspects susmentionnés (Awono et al, 2008).

Selon la FAO (1992), la valorisation des PFNL dans les pays en développement a été principalement favorisée par la détérioration des facteurs économiques intérieurs et extérieurs et par les efforts faits pour conserver les forêts tropicales et la biodiversité. L’une des caractéristiques propres à ces PFNL, réside dans leur accessibilité, même aux personnes ne disposant pas de terre cultivable et/ou de revenus suffisants (BILOSO, 2008, Toirambe, 2006).

3.- Classification des PFNL

Suivant la définition mondiale des produits des forêts et des arbres, la FAO (1999) a retenu deux catégories des PFNL, basées sur leurs utilisations finales, la taxonomie ainsi que les caractéristiques de services qu’ils rendent aux populations. Il s’agit des :

- plantes et produits végétaux. Si l’on s’en tient à l’anatomie des ressources forestières, la distinction entre les produits ligneux et non ligneux considérés par les chercheurs et scientifiques n'est pas nette. Dans le contexte de la présente étude, les produits "ligneux" se

réfèrent au bois rond (grumes), aux sciages, aux panneaux dérivés du bois, aux copeaux et à la pâte de bois, et sont généralement destinés à des activités industrielles et commerciales ainsi qu'à l'utilisation individuelle de bois bruts pour de grandes constructions, les produits non-ligneux d’origine biologique autres que le bois, dérivé des forêts, d’autres terres boisées ou d’arbres hors forêt (Degrande et al, 2006 ; r Biloso, 2008). Selon la FAO (2001), les PFNL d'origine végétale sont classés en 8 catégories: aliments ; fourrage; matière première pour la préparation de médicaments et de produits aromatiques ; matière première pour la préparation de colorants et de teintures ; matière première pour la fabrication d’ustensiles, d’objets d’artisanat et pour la construction ; plantes ornementales ; exsudats et autres produits végétaux.

- animaux et produits forestiers non ligneux d’origine animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants, cuits, les peaux et trophées, les poissons (vivants, ornementaux), les reptiles, les

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insectes, les fourrures, les os, les oeufs d’oiseaux et des reptiles, les dents, les coquilles, les griffes, les plumes d’oiseaux, les poils, les cornes, les queues, les huiles de poissons et de serpents, le miel sauvage et la cire d’abeille, etc. ;

- étant considérés comme un règne indépendant des plantes vasculaires, les champignons devraient faire l’objet d’une troisième catégorie dans la classification des PFNL (Toirambe, 2005).

Figure 1. Classification des produits des forêts et des arbres (FAO, 1999)

4.- Importance des PFNL en RDC

Il est admis que les forêts congolaises jouent un rôle important au niveau des grands équilibres écologiques mais leur contribution au PIB est très modeste (à peine 1%) comparativement à d’autres secteurs productifs tels que les mines, l’agriculture, …

Dans ces forêts l’importance des produits forestiers non ligneux n’est plus à démontrer. Il est déjà largement connu que ces produits complètent la

Bois industriel, bois de feu

et charbon de bois

Petits bois (bois de

construction, …)

Plantes et produits

d’origine végétale

Animaux et produits

d’origine animale

Produits

forestiers ligneux

Produits

forestiers non

ligneux

Services

forestiers

Produits des

forêts et des

arbres

Champignons

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production agricole des ménages en leur apportant des denrées nutritionnelles essentielles, des produits à usage médicinal, du fourrage, de la paille, etc. Ils sont pourvoyeurs des aliments de secours pendant la période de soudure ou constituent un filet de sécurité alimentaire d’urgence contre des aléas saisonniers et en cas de nécessité urgente pour les ménages (Mukerji, 1995).

Les PFNL constituent également une des principales sources, sinon la principale source de protéines animales pour les populations tant rurales qu’urbaines. En milieu rural, les protéines animales commercialisées issues d’élevage ne font généralement pas ou font très peu partie de l’alimentation

habituelle. Pour satisfaire leurs besoins, les populations rurales font souvent usage du gibier, du poisson, des insectes, des chenilles, des larves, des escargots, etc. Pour Wolfgang et Bihini (1989) 75 % des protéines animales consommées en RDC proviendraient de la faune sauvage. Les marchands de viandes ou de poissons marins surgelés n’ont pas pu s’établir dans beaucoup de centres urbains de la cuvette centrale (entité purement forestière) jusqu’à nos jours à cause de la concurrence que leur imposent les chasseurs et les pêcheurs autochtones.

L’apport qualitatif en protéines par la viande sauvage a été étudié par quelques chercheurs. Ainsi, Heymans (1982) rapporte qu’au Bénin, un kilogramme de viande d’antilope boucanée contient 85,16% de protéines. Debroux et Dethier (1993) ont montré que, dans la plupart des cas, la teneur en protéines de la viande de brousse est supérieure à celle de la viande des animaux domestiques (environ 22,3% pour le bétail).

Les produits végétaux non ligneux contribuent potentiellement à la fourniture des matières premières d’où sont extraites des principes actifs par les industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de santé d’environ 80 % de populations des pays en développement qui,

aujourd’hui, font encore recours à la pharmacopée traditionnelle (Mukerji, 1995). Deux raisons majeures peuvent expliquer cette situation : des crises économiques diverses dans ces pays ; et des coûts onéreux des produits pharmaceutiques.

Les PFNL représentent souvent, aux yeux des populations locales, la manifestation la plus évidente de la valeur de la forêt en tant que capital-nature, et représentent par la suite un facteur important dans la conservation de l’ensemble des ressources de la forêt, notamment de sa diversité génétique (FAO, 1989). Ils peuvent ainsi constituer une source importante de revenus dans les économies locale, nationale ou internationale. A l’heure actuelle, plus de 150 PFNL font l’objet de commerce dans les différents marchés de l’Afrique Centrale (FAO, 2001). Tabuna (2000), en décrivant le marché des PFNL en Europe (Royaume Uni, France, Portugal, Belgique et Espagne), a évalué les exportations de l’Afrique Centrale à 3.475 tonnes/an et le chiffre d’affaires généré par ce volume est estimé à 96.424.251 $US.

Pour une utilisation commerciale, l’exploitation de certains des PFNL a ouvert de nouvelles perspectives laissant entrevoir la possibilité d’emplois à

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temps partiel ou à temps plein, pour les hommes aussi bien que pour les femmes dans les communautés rurales, voire dans des centres urbains.

5.- Facteurs encourageant la mise en valeur des PFNL en RDC

Selon la FAO (1992), la valorisation des PFNL dans les pays en développement a été principalement favorisée par la détérioration des facteurs économiques intérieurs et extérieurs et par les efforts faits pour conserver les forêts tropicales et la biodiversité. Cette détérioration a été le frein de certaines importations et a permis aux populations de ces pays d’aller puiser davantage dans leurs propres ressources naturelles pour la survie. Les

médicaments sont un exemple de produit importé coûteux qu'il faut maintenant remplacer par des plantes médicinales locales dont le coût financier est insignifiant.

Par ailleurs, certaines administrations nationales se rendent de plus en plus compte que le bien-être d'une partie des communautés locales dépend des ressources forestières non ligneuses, et que l’utilisation rationnelle de ces ressources peut en améliorer régulièrement le niveau de vie. Ndoye et al. (1998), Biloso (2003), Biloso et Lejoly (2006) ont démontré que les femmes engagées dans la vente des principaux PFNL (Dacryodes edulis, Irvingia spp., Cola acuminata, Ricinodendron heudelotii…..), ont vu leur situation économique s’améliorer positivement.

La demande des plantes médicinales des forêts tropicales par les industriels pharmaceutiques crée de nouveaux débouchés à travers le monde. Cette demande a relevé les prix de certains produits au détriment des produits de synthèse.

Jadis marginalisés, beaucoup des PFNL participent aujourd’hui aux échanges internationaux. L’accroissement démographique des immigrés du Sud dans des pays européens a ouvert la porte aux marchés des PFNL tropicaux

(considérés pour certains comme des « produits biologiques »), dont la demande est restée croissante pendant ces dernières années (Tabuna, 2000).

Un autre facteur qui motive la valorisation des PFNL est la pertinence de diversification des produits, qui favorise la création d’emplois et de revenus dans les zones rurales, ainsi que la protection des valeurs environnementales et culturelles.

6.- Effets négatifs de l’exploitation des forêts face aux PFNL

L’agriculture itinérante sur brûlis, l’exploitation forestière, la chasse commerciale sont des activités anthropiques majeures, responsables de l’amenuisement ou de l’appauvrissement des PFNL en milieu forestier.

En RDC par exemple, plus de 70% de la population pratiquent essentiellement l’agriculture de subsistance, cultivant annuellement près de 5 à 6 millions d’hectares. Les techniques culturales (défrichement, sarclage, brûlis, etc.) sont préjudiciables au maintien des forêts, surtout en zones de

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forte densité où le raccourcissement de la période de jachère ne permet plus à la forêt de se reconstituer (MINAF-ET, 2003).

L’exploitation forestière présente également un impact tant présent que futur sur les récoltes des PFNL. Elle peut conduire à un appauvrissement de certaines espèces (par exemple Baillonella toxisperma) et de la diversité structurale de la forêt, ainsi qu’à une faible croissance du sous-bois, suite à la destruction des semis, des jeunes arbres, de la surface du sol ainsi que des réseaux de drainage (Djomo, 2001). Les engins lourds utilisés (tracteurs à chenilles pour le débusquage, tracteur à chenilles ou sur pneus pour le

débardage) causent beaucoup de dommages au niveau du sol et du peuplement des PFNL. Les routes forestières et l’installation des campements dans des zones d’exploitation forestière ne font qu’augmenter la pression sur les PFNL en les rendant accessible.

La chasse fut pratiquée depuis le temps immémoriaux par les populations forestières ; mais cette activité n’est plus durable pour plusieurs raisons : la modification de l’environnement social, l’apparition de nouveaux besoins à cause de l’accroissement démographique, la sédentarisation, l’urbanisation, l’immigration intensive, l’évolution des méthodes de chasse avec l’apparition du fusil et des câbles en acier, etc. (Mathot, 2002).

La viabilité de cette chasse dans les forêts tropicales, en particulier en Afrique, suscite de grandes préoccupations pour la faune sauvage des forêts. Par exemple, la quantité de viande d’animaux sauvages (gibier ou viande de brousse) récoltée chaque année dans le bassin du Congo est évaluée à 5 millions de tonnes (Fa et al, 2002), ce qui indique que le taux d’exploitation est deux fois plus élevé que le taux de production. A titre de comparaison, en Amazonie, on récolte environ 0,15 million de tonnes de gibier, ce qui correspond à un taux d’exploitation de 0,08 % par rapport au taux de

production, un ratio 30 fois inférieur à celui du bassin du Congo (FAO, 2003). Bien que ces chiffres soient indicatifs, ils confirment les graves menaces qui pèsent sur la faune sauvage des forêts tropicales africaines et congolaises en particulier.

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3. ETAT DE LIEUX DES PFNL EN RDC

Ce n’est que ces dernières années que des études systématiques sont faites sur l’utilisation des PFNL, notamment en étudiant les filières et en procédant aux inventaires des PFNL des diverses régions de la RDC. Bien qu’embryonnaire, plusieurs études ont montré que de nombreux produits forestiers non ligneux sont couramment utilisés ou ont une valeur reconnue. Certains sont exploités de façon très intensive, d’autres moins. L’intensité de l’exploitation est fonction de la demande domestique et/ou commerciale du produit (Toirambe, 2005).

Dans ce point, il sera question de donner des principaux PFNL qui jouent un rôle capital et visible dans l’amélioration des conditions de vie des populations qui les exploitent et/ou qui les commercialisent. Ainsi, rappelons que les PFNL présentés ici font l’objet d’une compilation des informations de la littérature et des enquêtes ponctuelles réalisées auprès de différents acteurs du secteur PFNL. On trouvera ci-dessous, les différents PFNL regroupés en trois catégories signalés plus haut: les PFNL d’origine végétale, les PFNL d’origine animale et les PFNL fongiques.

1. PFNL d’origine végétale

Dans cette catégorie, on distingue :

1.1. PFNL végétaux comestibles La vie des ménages dans les villages et dans les villes est soutenue par une mosaïque de plantes et de cultures destinées à la consommation. Plus de 100 espèces de produits végétaux non ligneux destinées à l’alimentation humaine sont connus (Annexe 1). Dans son étude sur le « Renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique Centrale à travers la gestion et l'utilisation durable des produits forestiers non ligneux, Toirambe (2005) a montré que 21 espèces présentent une importance au niveau national et 45 espèces au niveau local ou provincial. L’usage relatif aux organes végétaux montre que les fruits (45% d’organes comestibles) sont couramment recherchés et consommés par la population congolaise, suivis des feuilles (38%) qui sont préparées comme légumes (Figure 2). Les tubercules ou rhizomes (11%) sont consommés comme aliment de base ou d’appoint et les autres organes, notamment les écorces (2%) et les petits morceaux de bois (1%) sont traditionnellement utilisés comme condiments ou en assaisonnement.

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Figure 2. Proportion d’organes végétaux comestibles utilisés par la population congolaise (Toirambe, 2005) Il sied de signaler que deux à trois organes de certaines espèces sont

consommés, cas de : Afrostyrax lepidophyllus avec trois organes (écorce, morceau de bois et graines), Hua gabonii avec trois organes (écorce, morceau de bois et graines), Aframomum laurentii avec deux organes (fruits et nectar), Capsicum frutescens avec deux organes (feuilles et fruits), Cucurbita maxima avec deux organes (feuilles et graines), Elaeis guineensis avec deux organes (bourgeon et noix), Scorodophleus zenkeri avec deux organes (écorce et fruits), Impatiens masisiensis avec deux organes (feuilles et fruits), Lasimorpha senegalensis avec deux organes jeunes feuilles et rhizomes), Lagenaria sphaerica avec deux organes (feuilles et graines), Lagenaria siceraria avec deux

organes (feuilles et graines), Raphia sesse avec deux organes (bourgeon et fruits), Solanum aethiopicum avec deux organes (feuilles et fruits), Tristemma incompletum avec deux organes (feuilles et fruits), Xanthosoma qagittifolium avec deux organes (feuilles et tubercules).

L’étude de Biloso (2008), sur de la valorisation des PFNL des Plateaux de Batéké en RDC montre que 169 espèces de PFNL appartenant à 65 familles des plantes sont valorisées. Les PFNL végétaux comestibles sont les plus exploités dans la zone d’étude. Il s’agit de Pteridium sp, du vin indigène (de palmier à huile et de raphia), de Dioscorea praehensilis, de Talinum triangulare et du

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rotin. La consommation du Pteridium sp. par le ménage, son prix de vente, sa disponibilité dans les écosystèmes, la distance à parcourir par rapport aux lieux de prélèvement, le statut matrimonial du chef de ménage, la distance par rapport au marché et l’appartenance à une structure locale sont des facteurs explicatifs déterminants dans le choix de l’exploitation ce PFNL qu’est le Pteridium sp. (BILOSO, 2008). Les ignames sauvages, différentes espèces d’Afromomum sont bien originaires de la forêt dense humide africaine (Hladik et al, 1997). Comme en en Afrique de l’ouest, les ignames cultivées constituent la nourriture de base de certaines communautés pour lesquelles Miège (1954,

cité par Hladik, 1997) et Coursey (1972 in Hladik, 1997) ont évoqué l’idée d’une «civilisation de l’igname» (expression).

Les feuilles de Megaphrynium macrostachyum sont utilisées par les populations des villages de Botsima, Bekumankake et Besoi situés en bordure nord –est du Parc National de la Salonga, pour la préparation de la Chikwangue. En plus des légumes cultivés (feuilles de manioc, de patates douce ou d’amarante) les enfants vont parfois ramasser dans la forêt des feuilles sauvages qui se développent en abondance à certaines périodes de l’année (Dhetcum et Lejoly, 1997):

Awono et al. (2008) dans son enquête sur les PFNL, indique que Dacryodes edulis est un des PFNL les plus appréciés sur le plan alimentaire. Il se retrouve dans toutes les régions de la RDC. L’enquête a encore montré la préférence du Dacryodes edulis comme aliment : il représente un poids de 31,44%, suivi par les champignons (18,20%), les chenilles (12,99%) et le fumbwa (Gnetum) (11,43%). L’importance du Dacryodes edulis en termes d’aliment dans les ménages de production baisse par rapport à son poids en termes de revenus (55,37%). C’est dire que ce produit, sans négliger sa valeur alimentaire pour les ménages producteurs, leur est plus utile pour les revenus générés que

pour l’autoconsommation (Awono, et al. 2008 ).

Pour Mialoundama (1997), parmi les feuillages comestibles des forêts humides de l’Afrique centrale et de la RDC en particulier, celui de petite liane du sous-bois du genre Gnetum (appartenant au groupe des Gymnospermes, ordre primitif de Gnetale avec une seule famille, Gnetaceae) est tout particulièrement apprécié des consommateurs qui en font la collecte. Le Gnetaceae se constitue de l’unique genre qui comprend environ 30 espèces, principalement des arbres et arbustes des régions tropicales d’Asie, d’Amérique et d’Afrique (Martens, 1971 cité par Mialoundama, 1997). En Afrique, il n’existe que deux espèces, Gnétum africanum et G. buchholzianum, dont l’aire de répartition s’étend depuis le Nigeria, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon, le Congo, le Zaïre (RDC), jusqu’en Angola. Les feuilles de ces deux espèces sont consommées depuis les temps immémoriaux. Elles sont commercialisées par les femmes pendant toute la durée du cycle annuel, sur le marché de l’Afrique centrale et même dans certaines villes d’Europe. Cependant, en raison de la collecte intensive de cette ressource forestière spontanée et de certaines pratiques culturales qui en réduisent

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l’habitat, les espèces du genre Gnetum sont menacées de disparition en Afrique. D’où la nécessité de penser à sa domestication.

Dans la région d’Ituri, Ichikawa (1996) rapporte que parmi les quelques 500 espèces de plantes vasculaires récoltées dans la région, les Mbuti en consomment une centaine des PFNL (41 fruits, 25 graines, 13 tubercules et 21 feuilles). En outre, ils boivent la sève de 4 espèces végétales et consomment quelques 20 espèces de champignons

L’offre de ces PFNL comestibles est généralement fonction de la saisonnalité des produits. La fixation des prix se fait suivant la loi de l’offre et de la demande et également des autres facteurs notamment du coût de revient, de la qualité du produit (état de périssabilité), de la dimension ou grosseur du produit ainsi que du coût de transport. Relativement à leur valeur marchande, le tableau 1 suivant donne les prix unitaires moyens de principaux PFNL comestibles dans les différentes villes visitées pendant les mois de juin – juillet 2006 (prix moyens de vente collectés dans des grands marchés de ces villes et les unités de vente ramenées au kilogramme, Taux de change : 1$ = 450Fc).

Tableau 1.- Prix unitaire moyen de principaux PFNL comestibles relevés par Toirambe (2005)

Il se dégage de ce tableau que les tubercules de Satyrium buchananii coûtent très chers (8,12$ le kg) à Lubumbashi, suivis des feuilles de Gnetum sp.(2,57$/kg) et de graines de Cucumeropsis mannii (1,77$/kg) à Kinshasa.

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1.2. PFNL végétaux utilisés dans la pharmacopée traditionnelle La diversité des plantes médicinales répertoriées témoigne de

l’importance accordée à la pharmacopée traditionnelle par la population congolaise. Au regard de la liste de 166 espèces donnée en annexe 4, 13 espèces présentent une importance nationale, à savoir : Aframomum laurentii, Cola acuminata, Garcinia kola, Hymenocardia acida, Mondia whitei, Morinda morindoides, Pentadiplandra brazzeana, Piper guineensis, Prunus africana, Quassia africana, Rauwolfia vomitoria, Renealmia africana, Zingiber officinale.

Awono et al. (2008) dans son étude sur les PFNL au Bas-Congo a pu mettre en évidence au cours de son enquête, les vertus curatives de Dacryodes edulis qui soigne plusieurs maladies dans les villages. L’analyse statistique montre que plus de 3/4 de la population totale des villages d’enquêtes, traitent leur mal de dents à base du Dacryodes edulis. Puis, une deuxième catégorie de personnes (10%) utilise le Dacryodes edulis pour soigner la diarrhée. Celle qui utilise le Dacryodes edulis pour assurer la régulation des seins pour un lait maternel abondant et de bonne qualité, occupe le troisième rang avec 6%. Les maladies telles que les brûlures, l’amaigrissement chronique, le zona, le hoquet et la dysenterie viennent avec au moins 3% de la population

interrogée comme utilisant le Dacryodes edulis pour les guérir. Le reste des maladies citées viennent avec un poids non négligeable mais inférieur où égal à 2%. Il est important de noter qu’il y a bien des personnes dans les villages d’enquêtes, qui soignent plus d’une maladie sur la base du Dacryodes edulis. Il n’y a donc pas une exclusivité par rapport aux différents groupes tels que donnés dans les pourcentages ci-dessus. C’est dire combien le Dacryodes edulis est important dans les communautés du Bas Congo, au-delà de sa valeur alimentaire et économique.

Parmi les divers autres usages médicinaux répertoriés, les plus fréquents concernent le traitement des maux suivants : l’impuissance sexuelle, la lombalgie, l’anémie, l’hémorroïde, la filariose, la diarrhée, les coliques, la malaria. Le traitement de ces maladies ou parfois la vente des produits intervenant aux soins sanitaires apporte un supplément de revenus aux amateurs de la phytothérapie. Mais pour la plupart de cas, la souffrance ou la maladie qui frappe un membre de communauté affecte l’économie de tout le monde. C’est pourquoi, le traitement prévu pour soigner le malade se fait avant tout dans le sens de trouver une solution non pécuniaire à la situation du patient. En plus, au village, chacun est d’abord son propre thérapeute

(TOIRAMBE, 2005).

Il sied de signaler que la connaissance de plantes médicinales met chaque adulte (homme ou femme) en mesure de soigner certaines maladies qui peuvent frapper les membres de la communauté. Non seulement ces adultes disposent de connaissances efficientes mais également de remèdes plus personnels qu’ils détiennent de leurs ancêtres et qu’ils transmettront à leurs descendants. Dans cette prise en charge de ses propres états de maladie, chaque paysan contribue à la santé de tous. Les phytothérapeutes congolais

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perçoivent clairement la variation de teneur des principes actifs intervenant dans les traitements de différentes maladies. C’est ainsi qu’ils recourent aux différents organes végétaux: écorces, feuilles, fruits, inflorescences, racines, tiges, sève, … (Toirambe, 2006).

Les phytothérapeutes congolais perçoivent clairement la variation de teneur des principes actifs intervenant dans les traitements de différentes maladies. C’est ainsi qu’ils recourent aux différents organes végétaux : écorces, feuilles, fruits, inflorescences, racines, tiges, sève, etc. Ainsi, la figure 3 met en évidence la proportion de chaque organe végétal utilisé dans la préparation des remèdes. De cette figure, nous observons la prévalence des feuilles avec 41% d’organes utilisés, suivie des écorces (29%), des fruits/graines (9%), des racines (5%) et des tubercules/rhizomes (5%). Les feuilles et les écorces se révèlent donc des organes végétatifs qui contiendraient les principes actifs recherchés par les phytothérapeutes. Ces organes sont bien connus par leur rôle circulatoire des sèves brutes et élaborées et des déchets métaboliques. Ces derniers, comprenant entre autres des alcaloïdes, des hétérosides, des tannins, des saponines, etc., qui sont des substances biochimiques couramment utilisées dans les traitements chimiothérapeutiques (Wome, 1985).

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Figure 3. Proportion des organes végétaux utilisés dans la préparation des remèdes (Toirambe 2005)

Il s’observe sur la liste de ces plantes médicinales (annexe 2) que la préparation des remèdes se fait par l’usage soit d’un seul organe végétal d’une espèce pour soigner différentes maladies, soit de deux ou de trois organes de la même espèce pour la même finalité, ou encore par l’usage d’une association d’organes de différentes espèces pour soigner une maladie.

Conjointement à l’usage commercial des PFNL comestibles, il se développe, à la suite des coûts élevés des produits pharmaceutiques, un commerce des plantes médicinales tant dans des villages qu’en milieu urbain. La fixation des prix respecte les mêmes facteurs énumérés au point 3.1.1. ci-dessus. Le tableau 2 donne une idée des prix unitaires moyens de différentes plantes médicinales vendues majoritairement dans les villes enquêtées par Toirambe (2005) (Taux de change 1$ = 450Fc).

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Tableau 2.- Prix unitaire moyen de principales plantes médicinales relevés par Toirambe (2005)

(* : Rhizome de Zingiber officinale + graines de Renealmia africana + écorces de Mangifera indica + Ananas + eau)

1.3. PFNL végétaux à usage artisanal En plus des plantes comestibles et médicinales, les forêts congolaises

font pousser une gamme d’espèces végétales à usage artisanal. L’annexe 3

donne une liste non exhaustive des espèces (32) utilisées comme matériaux de construction (11 espèces), emballage des produits (8 espèces), fabrication des paniers, des chapeaux et des nappes (6 espèces), des bijoux naturels (4 espèces), des meubles (2 espèces), racines de décoration d’aquarium (1 espèce).

Dans ces forêts, les populations riveraines utilisent par exemple des écorces de Piliostigma reticulatum et de Maniophyton fulvum pour les cordages ; des espèces de rotangs (Calamus deëratus, Eremospatha macrocarpa, E. wendlandiana, E. haullevialeana, Sclerosperma mannii, Eremospatha spp., Megaphrynium macrostachyum, Laccosperma secundiflorum, Oncocalamus mannii, L. opacum, etc.) servent pour la construction des maisons, la vannerie, l’ameublement; etc.

Les jeunes tiges de Garcinia mannii sont utilisées comme brosses à dents. Les pédoncules de Thaumantococcus danielli sont utilisés dans la fabrication des nattes. Les rachis et les pétioles de palmes de Raphia spp. sont utilisés dans la fabrication des claies, des paniers et des nattes utilisées pour

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couvrir les toits des cases; les rachis seuls entrent dans la fabrication des bancs, des lits, des chaises, des fauteuils, des tables et des meubles divers.

Dans beaucoup de villages de différentes provinces du pays, la construction des maisons se fait entièrement avec les bottes de Imperata cylindrica et les sous-produits de Raphia gillettii. Ainsi, les pétioles et les rachis de cette dernière espèce servent de chevrons et de lattes, les segments foliaires et les fragments d’écorce du pétiole sont utilisés pour la confection des pailles servant à couvrir la toiture et les murs des maisons. L’ensemble pétiole et rachis des jeunes plantes, débarrassé de ses segments foliaires sert

de canne à pêche et les pétioles adultes sont utilisés comme perches pour guider les pirogues dans les rivières peu profondes.

Les rachis et les pétioles d’Elaeis guineensis sont utilisés dans la fabrication des séchoirs traditionnels ou des grainiers. Les nervures centrales des folioles sont utilisées dans la fabrication des balaies traditionnels.

Il s’observe actuellement à travers les grands centres urbains (surtout Kinshasa et Lubumbashi) une bijouterie artisanale à base des plantes : graines de Adenanthera pavonina, de Julbernardia seretii, de Gambeya lacourtiana, de Hevea brasiliensis, de Baillonella toxisperma ou de Mukulungu (porte-clés), fruits de Raphia sp., etc.

La plupart de ces PFNL à usage artisanal ont une valeur marchande intéressante et présentent des atouts majeurs pour l’amélioration des conditions de vie des exploitants. Le tableau 3 ci-dessous donne une idée des prix unitaires moyens de quelques produits végétaux artisanaux rencontrés lors de notre étude.

Les études scientifiques sur l’utilisation des PFNL en RDC sont encore embryonnaires. Le peu d’études menées par Kayisu (2008) et bon nombre d’étudiants dans le cadre de leur mémoire de Master à Kisangani, ont donné

des résultats très probants qui montrent le rôle et la diversité de ces produits dans les forêts de la RDC. D’autres études sur la biologie et l’écologie de cette ressource sont en cours dans cette Université et se penchent essentiellement sur la densité, la distribution, la régénération de ce produit dans les divers habitats de la réserve forestière de la Yoko. Elles tendent à définir les normes de récoltes et les recommandations pour leur valorisation durable.

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Tableau 3.- Prix de quelques produits végétaux artisanaux

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La consommation, le prix de vente, les connaissances endogènes et la disponibilité de ces produits et singulièrement des rotins dans les écosystèmes sont les déterminants de leur valorisation (Biloso, 2008).

1.4. PFNL végétaux utilisés comme vins

En RDC, les populations locales apprécient le vin tiré des plantes et en distinguent plusieurs sortes en fonction de la plante principale utilisée :

- le vin de palme (masanga ya mbila ou samba) produit de Elaeis guineensis ;

- le vin de raphia (masanga ya sese) produit à partir de Raphia sesse ;

- le vin de canne à sucre (ngunzu, lungwila) fabriqué à partir de Saccharum officinarum ;

- le vin communément connu sous le nom de « lotoko ou lutuku » obtenu après fermentation et distillation d’un mélange de farines de maïs et/ou de banane et de manioc ;

- l’hydromel obtenu après la fermentation du miel mélangé avec environ cinq fois son volume d’eau tiède et avec comme levain quelques larves d’abeilles broyées ;

- le vin de maracuja produit à partir des fruits de Passiflora edulis ;

- le « kibuku » qui est une bière de maïs concassé de consistance visqueuse;

- le « munkoyo », boisson produite principalement au Katanga à partir de la farine de maïs ou de sorgho mélangée avec les racines soit de Eminia spp.,soit de Rhynchosia insignis ou de Vigna nuda

Signalons encore l’usage courant dans le Katanga de boissons extraites à partir de Phoenix reclinata et de Borassus aethiopum, mais dont la production est faible. En plus, toutes ces boissons sont alcooliques et qu’avant la décennie 90, leur préparation ou leur distillation était strictement interdite par le pouvoir public.

Dans le pays, les vins forestiers sont consommés par tout le monde c’est-à-dire adulte et enfant, homme et femme, à l’exception de certains adeptes des Eglises Protestante, Kimbanguiste et de réveil. Cette consommation a lieu soit au lieu de production, soit à la maison ensemble avec les amis ou les membres de famille, soit après le repas, ou encore pendant ou après le travail dans un « nganda », dans des rituels ancestraux, etc.

Les vins forestiers constituent les produits qui maintiennent la cohésion du tissu social dans son ensemble. A l’occasion d’un évènement exceptionnel tel que le mariage, le deuil, les fêtes de nouvel an, de Noël, des Pâques, les vins forestiers sont consommés en grande quantité par toutes les personnes associées à l’évènement. Ils apaisent et égaient les âmes affligées et parfois réconcilient les différends.

Sur le plan culturel, les vins forestiers scellent différents contrats liant les humains des esprits surnaturels. Chez les notables des villages ou les Chefs de famille par

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exemple, lors d’une cérémonie traditionnelle, avant d’avaler une gorgée de vin (surtout vin de palme), ils doivent asperger par la bouche quelques gouttes par terre dans l’intention d’impliquer les esprits des aïeux dans leur manifestation. A ces valeurs s’ajoute une valeur marchande connue (Tableau 4).

Tableau 4 .- Prix moyen unitaire (en $/litre) des vins forestiers à travers les villes visitées par Toirambe (2005)

2. PFNL d’origine animale Les produits forestiers non ligneux d’origine animale sont le gibier et ses produits

dérivés, les insectes (chenilles, criquets, escargots, etc.), les poissons d’eau douce, les reptiles, les oiseaux, etc. Ils furent, sont aujourd’hui et resteront certainement pendant longtemps encore, la principale source de protéines animales pour les populations locales (Malaisse, 1997). Ils contiennent, d’après Okitolonda (2000), des protéines de haute valeur biologique par leur composition équilibrée en acides aminés. La FAO (1992) souligne même que leur teneur en protéines est en général plus élevée que celle des animaux domestiques. Dans les différentes villes congolaises, le gibier et le poisson se classent respectivement le deuxième et le troisième parmi les divers produits de forêt liés à la culture alimentaire congolaise, après les produits agricoles alimentaires (maïs, manioc, riz).

Dans sa publication sur l’exploitation des PFNL d’origine animale, Phanzu (2005) indique que 35,7 % de PFNL sont représentés par le gibier, 21,4 % par les insectes, 21,4 %) par les reptiles, 7,1 % par Oiseaux et par 14,3 % par les autres produits animaux.

2.1. Gibier

Dans les différentes zones forestières de la RDC, le gibier fournit la part la plus importante des protéines après le poisson et constitue également une source des revenus. Malheureusement la quantité consommée et vendue par jour et par habitant dans ces zones n’a pas connu une évaluation scientifique approfondie.

Toutefois, les espèces consommées comme gibier sont nombreuses et diversifiées. Citons quelques exemples répertoriés pendant l’étude et signalés par des

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auteurs consultés notamment Pendje et Baya (1992), Gata (1997), Wetshi et al. (1987), Toirambe (2002), Toirambe (2005), Sabuni (1978), Malaisse (1997), Marachto (2002), Ndona (2004), De Merode et al. (2004). : Anomalurops sp.(anomalure), Atherus africanus (athérure), Caphalophus dorsalis (céphalophe à dos noir), C.leucogaster (céphalophe ventre blanc), C. monticola (céphalpophe bleu), C nigrifons (céphalophe à front noir), Cercocebus albigena (singe, cercocèbe joues grises), C. galeritus (cercocèbe agile), Cercopithecus cephus (singe moustache), C.nicitans (singe hocheur), C. neglectus (singe, cercopithèque de brazza), Colobus guereza (colobe guereza), Crossarcuhus obscurus (mangouste brune), Dendrolyrax arboreus (daman des arbres), Hylochoerus meinertzhagebi (hylochère), Loxodonta africana (éléphant), Manis giganthea (pangolin géant), M. tetrdyctala (pangoloin à logue queue), M. tricuspis (pangolin à écailles tricuspides), Nandinia binotata(nandinie), Panthera pardus (panthère), Panthera leo, Pan paniscus (Bonobo), Pantroglodytes (chimpanzé), Potamochoerus porcus (potamochère ou phacochère), Syncerus cafer nanus (buffle de forêt), Tragelaphus euryceros (Bongo), T. scriptus (guib arnaché), T. spekei (sitatunga), Tryonomys swinderianus (aulacode), Viverra civetta (civette), Rat-palmiste, Rat aquatique, Aonyx congica (loutre à joues bleues), Hyemoschus aquaticus (chevrotain aquatique), Hippopotamus amphibius (Hippopotame), Potamogale velox (Potamogale), Okapi et bien d’autres encore.

ICHIKAWA (1996) rapporte dans son article intitulé « Déterminismes écologiques et culturels des choix alimentaires des chasseurs-cueilleurs Mbuti du Zaïre » habitants les forêts d’Ituri, (1996) que les Mbuti sont des chasseurs-cueilleurs qui ont lié avec les cultivateurs des relations qualifiées de symbiotiques : « les Mbuti approvisionnent les cultivateurs en gibier et en divers produits de la forêt, leur servent de main-d’œuvre polyvalente en échange des produits cultivés, d’outils ou d’autres objets de fer, et des divers articles d’importation ». Les Mbuti consomment plus de 200 espèces animales. Ils considèrent comme comestibles toute espèce de mammifères de moyenne et de grande taille, et toutes les espèces d’oiseaux, à l’exception des hirondelles, des bergeronnettes, des rapaces nocturnes et des engoulevents.

Il a été observé sur les marchés urbains que peu de personnes consomment le gibier (surtout les grands mammifères) sous forme de viande fraîche. La raison principale est que ces animaux ne se rencontrent que dans des sites éloignés des grands centres urbains. La viande ne peut parvenir aux consommateurs urbains que sous forme séchée ou fumée (Photos 1 et 2)

Photos1 et 2.- Viande boucanée d’antilopes et de sanglier

Ce type de

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viande coûte de loin plus cher que la viande fraîche ; mais la valeur marchande varie selon la nature et la taille du gibier et également selon le milieu. Par exemple 1 kg de viande d’éléphant, d’hippopotame, de buffle, de chimpanzé, d’okapi, etc. coûte plus cher dans les centres urbains et de plus en plus encore cher à Kinshasa que dans les villages où sont chassés ces animaux, et aussi plus cher que les rongeurs. La vente de gibier de grande taille comme les ongulés et les primates se réalise en morceaux ou en quartiers ; par contre celle des petits gibiers (par exemple les rongeurs, les carnivores, les pangolins, les hyracoidés et quelques reptiles) se fait en entièreté. Le tableau 5 ci-après donne les prix moyens unitaires de quelques gibiers couramment commercialisés rencontrés dans les marchés des villes visitées par Toirambe (2005).

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Tableau 5. Prix moyen unitaire des gibiers rencontrés dans les villes visitées par Toirambe (2005)

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2.2. Oiseaux

La RDC possède des écosystèmes favorables au développement harmonieux des oiseaux. Ces derniers sont capturés par les amateurs en vue de leur consommation. Mais, il a été constaté que leur importance dans l’alimentation des riverains de forêts est relativement très négligeable. Toutefois, quelques espèces sont friandisées et font même l’objet d’un braconnage dans leur biotope de prédilection, notamment les pintades au Katanga, le canard sauvage dans la cuvette centrale, les perdrix, les calaos, les pigeons verts, les oies, etc. De nombreux oiseaux de petite taille sont surtout chassés par les enfants (Malaisse, 1997 ; FNPP, 2002)

2.3. Poissons d’eau douce

La faune ichtyologique de la province ichtyologique du Congo, reste encore imparfaitement connue et moins étudiée (Teugels et Guégan, 1994). Cela est d’autant vrai que les informations disponibles sont, dans la plupart de cas, anciennes ou fragmentaires voire inexistantes pour certaines zones.

Les espèces de poissons pêchées dans les ruisseaux, les rivières, les lacs et le fleuve Congo sont nombreuses et très diversifiées.

Aujourd’hui, on connaît plus de 1000 espèces mais les espèces les plus recensées dans les marchées ne dépensent pas une cinquantaine.

Photos 3.- Quelques espèces de poissons vendues au marché de Kinshasa

Signalons que l’importance de cette richesse ichtyologique est bien différente d’un cours d’eau à un autre et également d’une région à une autre (Wamuini, 2010).

Il s’observe dans le tableau 6 qui donne une idée des prix des espèces les plus consommées que le prix du poisson est très élevé à Kinshasa fait dû surtout à la forte demande de cette denrée alimentaire très appréciée par les consommateurs de cette mégapole et également aux frais de transport ainsi qu’aux différentes tracasseries dont sont victimes les commerçants.

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Tableau 6.- Les prix des poissons relevés par Toirambe (2005)

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2.4. Reptiles

Les reptiles fournissent peu d’aliments aux populations forestières. Néanmoins, la grande estime dans laquelle sont le plus souvent tenues les viandes de crocodiles, de tortues et de certains serpents (vipère, python) ressort de nombreux commentaires tant en milieu rural qu’urbain. Le tableau 7 ci-après donne la valeur marchande de quelques reptiles consommées par la population du Katanga.

Tableau 7.- Valeur marchande de quelques reptiles vendus au Katanga (FNPP, 2006).

Malheureusement, la vue d’un serpent provoque immanquablement une vive réaction de la part des villageois, particulièrement des enfants et des femmes. Il

inspire souvent une grande peur suite à sa forme, son mode de locomotion, à la rapidité de son attaque et surtout à la réputation mortelle de sa morsure.

2.5. Insectes et les crevettes

Les insectes jouent un rôle important dans les régimes alimentaires des peuples du monde entier, particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales. Ils représentent une source de nourriture acceptable, principalement intéressante pour les populations rurales vivant en autosubsistance, dans la mesure où ils peuvent être trouvés en abondance et faciles à récolter. Etant riches à la fois en protéines et en lipides, ils améliorent sensiblement la qualité du régime alimentaire. Ils constituent en outre une source de revenus pour la majorité de ramasseurs. Les insectes les plus recherchés sont :

- les chenilles sont très prisées aussi bien par les populations rurales que par les populations urbaines. Les espèces les plus consommées (annexe 4) appartiennent à diverses familles, notamment : Attacidae, Notodontidae, etc. Elles se nourrissent des feuilles de différentes espèces forestières telles que Bridelia ferruginea, B. micrantha, Erythrophleum suaveolens,

Entandrophragma spp., Petersianthus macrocarpus, Triplochyton scleroxylon, Trema orientalis. On les récolte pendant la petite saison sèche durant les mois de juillet et août et parfois septembre ;

- les larves d’Oryctes sp. (Hanneton, Photo 4 à gauche) et de Rhynchophorus phoenicis (Mpose, Photo 4 à droite) qui se développent dans les troncs d’Elaeis guineensis et de Raphia sp. en décomposition. Elles constituent une friandise

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appréciée surtout par les populations forestières de l’Equateur, urbaines et rurales. On les récolte toute l'année.

Photos 4.-. Larves de Rhynchophorus phoenicis. (Photo à gauche) et et de

d’Oryctes sp (Photo à droite)

- les criquets qui apparaissent surtout en début des saisons sèches. Ils sont

consommés tant par les populations locales qu’urbaines. Les espèces faisant l’objet d’une récolte assidue pendant la période favorable sont Ruspolia differens (la sauterelle verte) et Brachytrupes membranaceus (grillon);

- les termites : leur récolte est effectuée à l’occasion des vols d’essaimage, principalement lors du retour des pluies. Les termites de la famille de Macrotermitidae sont les plus convoitées, surtout l’espèce Macrotermes falciger (Photo 5)

Photo 5.- Macrotermes falciger

- les crevettes (Caridina africana) et les crabes (Potamonautes bayonianus) sont récoltés dans les rivières et ruisseaux du sous-bois des forêts hydromorphes, surtout pendant les saisons sèches. Ils sont très appréciés par les populations des zones forestières.

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En villes, les chenilles sont vendues chez les grossistes par sac de 40 kg et chez les détaillants par des mesures communément appelées « sakombi » (100 sakombi = 1 sac) et « ekolo » (1 ekolo = 3 sakombi) ou parfois par des tas. Le prix suivant la loi de l’offre et de la demande présente des écarts énormes entre les lieux de production et ceux de consommateurs urbains. Il est par exemple de 35$ le sac à Monkoto (non loin de Mbandaka dans la province de l’Equateur), de 50$ à

Mbandaka, de 120$ à Kisangani et de 140 $ à Kinshasa. Associant le coût de transport par bateau (5$) et les taxes estimées à environ 3,5$, il s’observe que la marge bénéficiaire du produit à Kinshasa est de 276% (Toirambe, 2006)

2.6. Autres petits animaux Quelques petits animaux comestibles ont été répertoriés, présentant une

alimentation ethnique très appréciée par les consommateurs. Il s’agit notamment :

- des gros escargots ou Achatina sp. qui sont diversement appréciés par les différentes ethnies locales du pays (surtout celles des provinces de l’Equateur et Orientale) et sont récoltés en abondance pendant les saisons pluvieuses ;

- des grenouilles, surtout Strongylopus fasciatus dont les cuisses sont, pour d’aucuns, une friandise. Notons que cette espèce est très recherchée par les grands restaurateurs des centres urbains et à Kinshasa, elle se vend à 10$ le kg.

2.7. Produits dérivés des PFNL d’origine animale De divers produits d'origine animale sont largement utilisés. Ainsi les peaux de

certains mammifères (antilopes, buffles, etc.) et de reptiles (varan, python) sont, après tannage, d’usage courant et varié, surtout dans la fabrication des tambours, des tamtams, ….. Les peaux entrent également dans la confection de trophées, de décors traditionnels, de cordes d’arc.

Jadis, avec l’écorce battue de Ficus sp, les peaux fournissaient des cache sexes qui, fixés par une ceinture, masquaient le bas-ventre et le bas du dos.

Les plumes de certains oiseaux étaient et sont parfois encore des objets de parure mis dans la chevelure des hommes lors de diverses cérémonies.

Depuis longtemps, les peaux de crocodiles et de python sont très recherchées et appréciées par la maroquinerie pour la fabrication d’articles en cuir de luxe, notamment les sacs pour dames, les ceintures, les chaussures, les portefeuilles, etc. Les pointes d’ivoires sont utilisées pour la fabrication des objets d’art, voire même dans la bijouterie.

En plus, les produits dérivés de certains animaux comme les poils, la queue, la peau, les cornes, les carapaces, les coquilles, les dents, les griffes, les huiles, etc. et les plumes de certains oiseaux sont utilisés dans la pharmacopée traditionnelle.

3.2.8. Miel

La récolte du miel pour sa consommation immédiate ou pour la production de l’hydromel (boisson à 6% d’alcool) est une pratique très ancienne, largement répandue chez différentes ethnies du pays. D’ailleurs la recherche du miel chez certaines communautés notamment les Pygmées constitue une des activités lucratives dont le

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produit récolté fait partie de l’alimentation traditionnelle. Malaisse (1997) signale d’autres usages du miel où la cire produite à partir des rayons servait pour couvrir les masques à armature de bois et de raphia des Tshokwe et récemment enduire les tissus féminins (wax).

Comme l’ont indiqué Awono et al (2008), le miel constitue comme la plupart de la plupart des PFNL alimentaires un médicament et un aliment. Bien que le niveau d’utilisation diffère, il s’est révélé que toutes les couches sociales reconnaissent au miel ces deux vertus.

Photo 6.- Echantillon du miel vendu au marché de Kingabwa (Kinshasa)

Trois espèces d’abeilles interviennent dans cette technologie du miel, à savoir : Apis mellifica, Meliponula bocandei et Trigona sp.

La valeur marchande du miel varie, comme tous produits forestiers non ligneux, d’une région à une autre, et également du lieu de production (milieu rural) à des marchés urbains. Le tableau 11 suivant présente sommairement les différents prix du miel prélevés dans les villes visitées par Toirambe (2005).

Tableau 8.- Prix moyens du miel dans les villes visitées par Toirambe (2005)

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3. PFNL fongiques Les Champignons comestibles constituent dans bien des sociétés une nourriture

succulente, un produit de consommation prestigieux avec des recettes propres à chaque région. Les populations urbaines, autochtones et locales sont toutes mycophages et les champignons font partie de leur tradition alimentaire. Ces produits n’apparaissent dans la nature que de manière saisonnière, le plus souvent au début des saisons des pluies.

Les principaux champignons consommés connus révèlent des familles des Agaricaceae, Amanitaceae, Auriculariaceae, Cantharellaceae, Russulaceae, Tricholomataceae. Les espèces couramment recherchées appartiennent aux genres Auricularia (Matoyi), Termitomyces (Mayebo), Cantharellus, Amanita, Lactarius, Schizophyllum, Lentinus, Pleurotus, Russula, etc.

Photos 7.- Etalage des champignons comestibles/Marché de Gambela (Kinshasa) La valeur marchande de ces champignons est variable selon les espèces

consommables et également selon les régions. Par exemple dans la ville de Mbandaka, un sac des champignons séchés de 25 kg de « Auricularia sp. » ou de Termitomyces sp.(Tableau 9) coûte 50$, par contre, le même sac revient à Kinshasa à 70$ à 100$ suivant le rythme de la demande.

Tableau 9.- Prix moyen de quelques champignons consommés à Lubumbashi (Toirambe (2005)

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En pharmacopée traditionnelle, certaines espèces de champignons font partie du système traditionnel des soins de santé cas de sclérote de Lentinus tuberregium utilisé en mélange avec certaines plantes pour soigner les maux de tête, d’estomac ou contre l’asthme ; la poudre d’Amauderma sp. , administrée contre la tuberculose et les douleurs lombaires; etc.

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IV. MODE D’EXPLOITATION DES PFNL ET LEUR IMPACT SUR LES

ECOSYSTEMES FORESTIERS

La plupart des PFNL est exploitée quotidiennement d’une manière intensive par les populations riveraines à qui ils procurent des revenus substantiels. Cette intensité de l’exploitation est fonction de la demande domestique et/ou commerciale du produit et de la productivité de la ressource par rapport à son exploitation (Djomo, 2001). L’impact de cette exploitation sur la physionomie et la composition de la forêt est étroitement lié à cette intensité, mais aussi à l’organe végétal prélevé (fruits, feuilles, écorces, sèves, tiges, racines), aux méthodes de captures de la faune sauvage et à l’extraction du miel. 1. Modes de collecte des PFNL végétaux

Pour les PFNL végétaux, les modes d’exploitation couramment rencontrés sont : (i) la cueillette ou le ramassage des fruits, (ii) la cueillette et/ou l’arrachage des tiges feuillées, (iii) l’écorçage des tiges ou des racines, (iv) l’extraction du vin forestier et (v) l’abattage des plantes. La cueillette apporte des plantes alimentaires ou condimentaires (feuilles, tubercules, fruits et noix) mais aussi des insectes et petits animaux divers (larves, escargots, batraciens) avec une saisonnalité très marquée, ce qui constitue d’ailleurs l’une des caractéristiques essentielles de ces produits. Ce type alimentaire mixte a des conséquences très importantes en ce qui concerne les terroirs utilisés. Le comportement de la population kinoise dans l’alimentation évolue en fonction des prix et de la diversité de ces produits (CEPLANUT, 2000).

Dans ce secteur, les femmes sont plus impliquées que les hommes. Il est l’apanage des personnes adultes de plus de 40 ans dont la majorité trouvés à Kinshasa ou d’autres villes sont originaires de zones forestières. La plupart des personnes oeuvrant dans ces secteurs ont fait au moins l’école primaire.

2. Exploitation des PFNL d’origine animale L’exploitation de la faune sauvage et halieutique en vue de satisfaire les

besoins en protéines animales des populations autochtones et locales et urbaines engendre dans la plupart des cas des répercussions sur les écosystèmes forestiers. La gravité de l’impact écologique de cette exploitation est fonction des techniques de capture ou de prélèvement utilisées (Biloso, 2003).

Le prélèvement de ces PFNL d’origine animale se fait par le ramassage, la chasse et la pêche.

2.1. Méthode de capture des gibiers

Deux formes de chasse sont utilisées :

- la chasse traditionnelle, destinée essentiellement à l’autoconsommation, cause peu des dégâts sur la population de la faune sauvage ; car le prélèvement vise surtout des animaux de petite et de moyenne taille à reproduction répétitive et/ou multipare (comme Atherurus africanus (nziko), Cricetomys emini (mtomba), Cephalophus monticola (mboloko), les antilopes de forêt

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(Cephalophus dorsalis, C. nigrifrons, C. leucogaster, C. callypigus), les Suidae (Potamochoerus porcus, Hylochoerus meinertzhageni), etc. et les quantités de gibiers prélevés sont moins importantes. Les techniques de prélèvement utilisées ne nécessitent pas beaucoup d’investissements, ni d’armes sophistiquées.

Les techniques les plus usuelles sont le piégeage à collet, le piégeage à

assommoirs basculants, l’enfumage des terriers et des trous d’arbres, l’usage de filet, de l’arbalète ou de l’arc à flèches empoisonnées et la chasse à carabine de fabrication locale.

Cette chasse traditionnelle est une activité purement secondaire qui s’exerce en alternance avec d’autres activités de subsistance comme l’agriculture, l’artisanat, etc. Elle est pratiquée toutes les saisons de l’année et les pièges sont visités une fois par semaine, avec intervalle d’au moins quatre jours.

Elle est malheureusement en voie de disparition. Elle apparaît aujourd’hui, dans les différentes communautés villageoises, inadaptée face à la situation de crise socio-économique qui perdure et laisse de plus en plus place à la chasse commerciale ;

- la chasse commerciale est l’activité exercée en majorité par les chasseurs professionnels qui en font leur source principale des revenus. Elle utilise des armes automatiques modernes telles que les calibres 12 & 16 de marque française ou russe ou des calibres 12 de fabrication locale, des armes de guerre et vise essentiellement la commercialisation des produits prélevés. Cette chasse se pratique la nuit comme le jour en fonction des conditions météorologiques, du cycle lunaire, des saisons et de la disponibilité du gibier dans l’écosystème. Elle est particulièrement destructrice, vu son intensité et la quantité élevée des gibiers prélevés. C’est la chasse la plus exercée actuellement à travers le territoire national consistant en un véritable braconnage. Le prélèvement des gibiers se fait sans tenir compte de leur sexe, de leur âge, de leur état physiologique (gestation), ou des périodes d’ouverture et de fermeture de chasse prévues par la loi en vigueur (loi n° 82-002 du 28 mai 1982 portant réglementation de la chasse), laquelle n’est d’ailleurs pas nécessairement adaptée, ni basée sur l’écologie des espèces. 2.2. Méthode de capture des poissons

Plusieurs types de pêche sont développés à travers le pays : pêche aux ichthyotoxiques, pêche aux nasses, pêche par vidange d’une portion de rivière, utilisée dans des rivières à faible profondeur et à faible débit, pêche aux filets (filets dormants, épervier ….), pêche à la ligne, pêche à harpon.

Du point de vue écologique, plusieurs formes de pêche et singulièrement la pêche aux ichthyotoxiques, constituent de véritables menaces des ressources halieutiques, car elles capturent ou tuent sans distinction toutes les catégories de poissons présentes dans les différents écosystèmes aquatiques.

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V. CADRE JURIDIQUE RELATIF AUX PFNL

1.- Lois, règlements et mesures relatifs aux PFNL

Comme les autres produits forestiers, l’utilisation durable de PFNL végétaux est régie par la loi n°011-2002 du 29 août 2002 portant code forestier et la loi n°82-2002 du 28 mai 1982 portant Code forestier, notamment à travers ses dispositions liées à l’exercice des droits d’usage et du prélèvement soumis à la détention des autorisations (articles 36 à 44

La loi sur la chasse est régie par la loi n°82-002 du 28 mai 1982 portant réglementation de la chasse qui prévoit un régime d’autorisation et des dispositions relatives à la commercialisation de ces produits. L’arrêté ministériel n°014/CAB/MIN/ENV/2004 du 12 février 2004 est assorti des mesures réglementaires pour la mise en exécution de cette loi 2. Règles et modes traditionnels de régulation des PFNL

Pour Vundu (2006), les populations locales ont pendant longtemps pratiqué des us et coutumes permettant la régulation des PFNL, lesquels favorisaient la gestion durable de la ressource. A titre illustratif on peut citer :

- la création et l’entretien des forêts sacrées ;

- la pratique des coupe-feux saisonniers en vue d’assurer la défense des forêts environnantes des villages ;

- la pratique des jachères favorisant la régénération et la reconstitution des végétaux utiles à l’alimentation ou à la médecine ;

- la domestication de certaines espèces végétales telles que le palmier à huile, le safoutier (Dacryodes edulis) ;

- l’interdiction d’abattage de certaines essences porteuses des chenilles ;

Toutefois, en raison de plusieurs facteurs tels que l’explosion démographique, le recul des règles coutumières, l’accroissement des besoins vitaux traditionnels et l’apparition de l’esprit mercantiliste, la mauvaise gouvernance ayant entraîné les conflits sociopolitiques et l’accroissement de la pauvreté, ces populations ont

abandonné la plupart des traditions régulatrices pour adopter des méthodes de récolte qui détruisent la ressource ou compromettent sa pérennité. Les cas les plus stigmatisés sont la déforestation par des pratiques agricoles, la pratique des feux de brousse comme mode de chasse, ou encore la capture des oiseaux au moyen des filets, … (Vundu, 2006)

3. Conditions légales de l’exploitation des PFNL.

Par l’exploitation nous entendons non seulement la récolte ou la cueillette des produits forestiers non ligneux, mais aussi la commercialisation de ceux-ci. De plus, il parait utile de faire une nette distinction entre les produits végétaux, d’une part et ceux d’origine faunique d’autre part. C’est dans cette logique que nous faisons état

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respectivement de l’exploitation des PFNL végétaux et fauniques, avant de donner, dans la mesure du possible, un aperçu sur la taxation et la fiscalité qui s’y rapportent.

3.1 Exploitation (récolte ou cueillette) des PFNL végétaux

C’est une fois de plus le code forestier qui constitue le texte de base en ce qui concerne l’exploitation des PFNL végétaux, notamment à travers ses dispositions telles que les articles 36 à 44. A la lumière desdites dispositions on peut conclure à une

différence de régime entre les produits prélevés en vertu des droits d’usage et ceux dont le prélèvement est soumis à la détention des autorisations (permis).

- PFNL liés à l’exercice des droits d’usage

Les populations riveraines des forêts, ainsi que tout congolais dans certains cas, peuvent en vertu de leurs droits d’usage forestiers fondés sur les coutumes et tradtions locales, prélever librement des ressources forestières (PFNL y compris) en vue de la satisfaction de leurs besoins domestiques individuels ou collectifs. Mais la liberté d’exercice de ces droits n’est pas totale dans la mesure où la loi prévoit des limites, dont les plus remarquables peuvent être identifiées comme suit :

seules les coutumes et traditions locales qui sont conformes aux lois et à l’ordre public peuvent fonder les droits d’usage forestiers (articles 36, al. 1er) ;

la subordination de l’exercice de ces droits à l’état et à la possibilité de la forêt sur laquelle ils portent (article 3.6, alinéa 2) ;

dans les forêts classées (aires protégées) l’exercice de ces droits est limité à la cueillette et au ramassage de quelques produits mentionnés de manière

explicite par la loi, même si le plan d’aménagement de la forêt concernée peut en identifier d’autres (article 39) ;

même si l’agriculture peut être pratiquée dans les forêts protégées, elle demeure susceptible de prohibition dans certains cas tenant à la nécessité de la sauvegarde de la forêt ou de son intérêt futur (article 42) ;

la pratique de l’agriculture est exclue dans les forêts de production permanente (article 44) ;

La commercialisation des PFNL prélevés à titre des droits d’usage n’est pas en principe autorisée; Toutefois le gouverneur de province peut exceptionnellement fixer une liste des fruits et produits susceptibles de faire l’objet de commerce (article 37).

- Exploitation soumise à des autorisations

En application des articles 7, 8, 98 et 107 du code forestier un projet d’arrêté ministériel relatif à l’exploitation forestière, actuellement en instance de signature par l’autorité compétente, soumet l’exploitation de certains produits forestiers non ligneux à l’obtention préalable des permis.

Il s’agit soit d’un permis ordinaire de récolte lorsque l’essence exploitée ne fait pas l’objet d’une mesure particulière de protection, soit d’un permis spécial de

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récolte, dans le cas d’un produit d’essence protégée comme celles concernées par la CITES.

Le permis de récolte est délivré à tout congolais exerçant une activité de récolte des PFNL et lui confère le droit de prélever, dans un but commercial ou de recherche, des produits tels que les rotins, les écorces, les racines, les rameaux, les plantes médicinales ou les chenilles,… Il est délivré par le

gouverneur de province pour une durée n’excédant pas un an, allant du 1er janvier au 31 décembre et couvre une superficie maximale de 50 hectares.

Le permis spécial de récolte est délivré pour le prélèvement d’un tonnage déterminé des PFNL protégés. Il est délivré par le Secrétaire Général en charge des forêts.

L’introduction sur le territoire national de tout matériel végétal forestier, vivant ou mort, est soumise à une autorisation préalable du Ministre en charge des forêts ou de son délégué, sur présentation d’un certificat d’origine ou d’un certificat phytosanitaire délivrés par l’organisme compétent du pays de provenance.

Enfin l’exportation des PFNL est soumise à l’obtention préalable d’un permis d’exportation ordinaire, pour les essences non protégées, d’un permis d’exportation spécial pour les végétaux protégés, en particulier ceux régis par la convention CITES.

Quant à l’exportation, les végétaux les plus concernés au cours de ces trois dernières années (2003-2005) sont les racines sèches de « Milletia drastica », les plantes aquatiques médicinales et les billons d’ébène fendus.

3.2.- Exploitation des PFNL fauniques

Comme signalé plus haut, l’exploitation des produits de la faune sauvage est régie par la loi n°82-002 du 28 mai 1982 portant réglementation de la chasse qui prévoit un régime d’autorisation et des dispositions relatives à la commercialisation de ces produits.

- Permis de chasse.

On distingue deux catégories de permis, à savoir les permis ordinaires de chasse et les permis spéciaux de chasse.

Les permis ordinaires de chasse

Les permis ordinaires de chasse sont les permis sportifs de petite et grande chasse, les petits et grands permis de tourisme, le permis rural de chasse et le permis collectif de chasse. Les deux derniers concernent les populations rurales:

Les permis spéciaux de chasse

La loi prévoit trois permis spéciaux de chasse à savoir : le permis scientifique de chasse, le permis administratif et le permis de capture commerciale. Celui-ci est délivré à toute personne désireuse de capturer et de détenir des animaux sauvages non protégés ou partiellement

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protégés (annexe 2 CITES). Il est valable pour douze mois et un nombre déterminé des spécimens.

Notons que l’introduction sur le territoire congolais d’un animal étranger à la faune sauvage nationale est subordonnée à la présentation d’un permis d’importation délivré sur base du permis d’exportation du pays d’origine. Tout comme la réexportation du même spécimen est couvert par un permis de réexportation.

3.3 Taxation et fiscalité relatives aux PFNL

- PFNL d’origine végétale

l’exploitation des PFNL végétaux liée à l’exercice des droits d’usage, que ce soit en forêts protégées (rurales) qu’en celles de production permanente, demeure libre et ne donne pas lieu au payement d’une taxe (ou redevance) ou encore à une compensation au profit du concessionnaire forestier

l’exportation de tous les autres produits forestiers non ligneux, la loi la soumet au payement de la taxe ou d’une redevance notamment en disposant qu’aucun exploitant forestier, aucun exportateur ni transformateur des produits forestiers ne peut, quel que soit le régime fiscal auquel il est soumis, être exonéré du payement des droits, taxes et redevances prévues par elle ou ses mesures d’exécution (code forestier, article 120).

- PFNL fauniques

la loi n°082-002 sur la chasse ne prévoit aucune disposition concernant les droits d’usage des populations riveraines des domaines et réserves de

chasse,

sous réserve de ce qui vient d’être dit, toute exploitation des produits fauniques est en principe assujettie au paiement des taxes et redevances. Ceci découle de l’article 5, alinéa 2, de la loi n°082-002 sus évoquée aux termes duquel l’octroi de tous les types des permis ainsi que l’abattage ou la capture des animaux sauvages est subordonné au payement d’une taxe.

C’est ainsi qu’en application de cette disposition, l’arrêté interministériel n°066/CAB/MIN/FIN-BUD et n°067/CAB/AFFET/2003 du 27 mars 2003 fixant les taux des taxes et redevances en matière forestière et faunique détermine les taux des taxes relatives aux permis de chasse , à la détention des produits de la chasse, aux domaines de chasse, aux permis d’importation, d’exportation et de réexportation des espèces menacées, à la capture et à l’abattage d’animaux sauvages.

Si on s’en tient à l’enquête menée par Kabuya (2004), 60 % d’enquêtés estiment que les lois et les arrêtées ne sont pas respectées, 53 % estiment que cela est du au manque de suivi, 32 %, à l’impunité et 15% au manque de vulgarisation.

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VI.- CADRE INSTITUTIONNEL DE GESTION DES PFNL

Le cadre institutionnel de gestion des PFNL est constitué principalement du

Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts auquel

incombe la responsabilité gouvernementale de régir le secteur forestier et qui

l’assume par le truchement de certaines de ses structures sur l’ensemble du territoire

national. Mais en vertu de la politique et des stratégies de la gestion participative,

d’autres opérateurs parapublics et privés, y compris ceux de la société civile, sont

impliqués à un niveau ou à un autre dans cette gestion (Figure 4).

Ministère de l’Environnement

Conservation de la Nature et Tourisme

Niveau central Niveau provincial Intervenants paraétatiques

et privés

Direction de la gestion forestière Bureau de la Bureau de contrôle et

(DGF) conservation inspection

de la nature

Direction de contrôle et inspection

(DCI) Niveau District

Direction des ressources fauniques et chasse Bureau spécifique

(DRFC)

Niveau Territoire

Supervision de l’ECNEF

Figure 4.- Cadre institutionnel de gestion des PFNL

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VII. - CONSOMMATION DES PFNL

Concernant les motivations de la consommation des PFNL, Kabongo (2005) affirme que la majorité des répondants (62 %) à ses enquêtes attribue la consommation des produits de la biodiversité à leur goût et/ou à leur disponibilité. Le caractère naturel et la valeur nutritive sont évoqués en deuxième position. D’autres enquêtées menées par cet auteur indique que près de 47 % des enquêtés affirment que les PFNL sont plus nourrissants que les produits du champ ; 20 % affirment qu’ils sont naturels et moins coûteux que ceux du champ. Pour Bokakonya (2005) c’est

l’habitude alimentaire qui est la principale raison de la consommation des PFNL.

Quant aux habitudes de consommation des PFNL, les enquêtes de Kazwazwa (2001) ont encore révélé que 39 % des enquêtés consomment 1 – 2 fois par semaine, 43 % en consomment 3 – 4 fois par semaine tandis que 14 % en consomment mensuellement. Il rapporte aussi que les produits les plus consommés sont Gnetum africanum, les chenilles (Bangala et Bandundu) ainsi que les champignons.

Certes, l’alimentation à Kinshasa dépend de l’appartenance socioculturelle. Mais la dépendance de plus en plus grande des ménages kinois vis-à-vis des produits de la chasse, de la cueillette ainsi que des produits importés est en partie attribuable à la chute du pouvoir d’achat des kinois ; ce qui a comme conséquence la modification des habitudes alimentaires (Yeki et al, 1998). Aussi a – t – il été observé, que la préférence de la consommation d’un produit donné est motivée par l’état nutritif, les coutumes et les habitudes acquises. La raison du coût n’est pas en reste.

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VIII.- ORGANISATION DU MARCHE DES PFNL EN RDC

Le marché des PFNL congolais fonctionne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, d’une manière informelle et l’organisation de la filière commerciale fait intervenir différents acteurs dont les principaux sont : les villageois producteurs (cueilleurs ou récolteurs, ramasseurs, chasseurs, pêcheurs) les commerçants grossistes, les demi-grossistes et/ou les commerçants détaillants et les consommateurs (Figure 5)

1.- Marché intérieur

Le marché des PFNL fonctionne beaucoup plus d’une manière informelle. Les plantes comestibles et médicinales, les champignons, le gibier, les poissons, les chenilles et autres insectes comestibles, le miel, les produits végétaux artisanaux, etc. se vendent bien sur les marchés ruraux et urbains, tant à l’intérieur du pays qu’à Kinshasa la capitale. Certains de ces produits tels que Gnetum sp., Dacryodes edulis, Cola acuminata, Garcinia kola Zingiber officinale, Prunus africana, Rauwolfia vomitoria, Piper guineense, gibier, poissons, chenilles, miel, champignons séchés, se distinguent du lot avec un relèvement du prix très conséquent au niveau national et pénètrent même dans le maillon du commerce international.

Figure 5.- Organisation du marché des PFNL en RDC

Excepté le gibier et le poisson, le marché des PFNL à travers le pays n’était pas tellement organisé avant les années 90 (moins florissant) car les échanges commerciaux des produits agricoles entre les centres urbains et la campagne étaient mieux organisés. Il a beaucoup évolué au cours de ces deux dernières décennies, en

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partie sous l’effet de la croissance démographique et surtout des crises politiques et des conflits armés qui ont paralysé l’économie du pays et ont accentué la dépendance des populations vis-à-vis des ressources des forêts.

Les enquêtes menées par Luyinduladio et al (2005) dans les provinces de Bandundu et de l’Equateur indiquent que :

- plus de la moitié des marchés ont une association des commerçants,

- les vendeurs des PFNL sont très actifs au sein de ces associations

- les hommes y sont plus impliqués que les femmes,

- 17,3% des commerçants interviewés appartiennent à une association.

Le transport est donc le facteur limitant dans la mesure où les producteurs que sont les communautés de base ne peuvent pas ou ne veulent plus produire, car ils n’ont pas accès aux marchés, faute de moyens de transport. Ils sont même conscients des interactions existant entre la production, le transport et le marché de leurs produits. Si dans les conditions normales, les communautés de base ont plutôt affaire à la loi de l’offre et de la demande, ici, on peut dire que ces communautés sont confrontées à la loi de l’offre et du transport, et surtout à un cercle vicieux. En effet, si l’offre est moindre, le transport se fait rare, et si le transport se fait rare, l’offre diminue. La conséquence n’est pas seulement d’ordre de prix, mais de dislocation de système, de structure et de capacités de production. Quand la filière commerciale présente une bonne interconnexion avec un réseau régulier du transport, le marché du produit devient intéressant et parfois très bénéfique pour tous les acteurs impliqués (cas de la filière commerciale des feuilles de Gnetum sp. entre Kinshasa et les différentes villes de l’intérieur du pays (Toirambe, 2005).

Concernant la clientèle, les PFNL sont achetés aussi bien par les hommes que par les femmes d’âge varié. Pour les plantes médicinales, ce sont les hommes qui sont les plus grands clients.

2.- Marché extérieur (Exportation) L’exportation d’un certain nombre de PFNL congolais se réalise exclusivement

par les privés, car il n’existe pas une société d’Etat ou service spécialisé chargé de collecter ou d’acheter ces produits et de les exporter. Cette exportation se fait parfois ou souvent de façon frauduleuse. C’est le cas des PFNL exportés généralement à partir de l’intérieur du pays, le long des frontières avec les autres pays disposant des unités monétaires fortes (par exemple le Franc CFA) et également vers les grands marchés étrangers (Europe principalement). Trois axes d’exportation ont été répertoriés par bon nombre de chercheurs, à savoir:

- l’axe de l’Est (Nord et Sud Kivu) : les PFNL concernés sont les écorces de Prunus africana et de Rauwolfia vomitoria, les graines de Cola acuminata, de Garcinia kola et de Piper guineensis, les rhizomes de Zingiber officinalis, les paniers à base des jeunes feuilles de Phoenix reclinata, les poissons (surtout les frétins) et le gibier. Les pays destinataires ou de transit sont : Burundi, Rwanda, Ouganda et Kenya ;

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- l’axe du Nord – Est (Province Orientale) et de l’Ouest (Equateur, Kinshasa, Bas-Congo): les PFNL utilisés sont destinés pour le Congo Brazzaville, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique du Sud, les pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Il s’agit généralement des produits suivants : feuilles de Gnetum sp. et de Ipomoea involucrata, fruits de Dacryodes edulis et de Piper guineense, graines de Cola acuminata, de Cucumeropsis mannii et de Garcinia kola, rhizomes de Zingiber officinale, chenilles, poissons, gibier, miel, champignons séchés, paniers et nattes à base de rotin et des pétioles de Thaumatococcus daniellii ;

- l’axe du Sud-Est (Province du Katanga) dont les produits utilisés sont destinés généralement pour les villes de pays frontaliers, notamment la Zambie et la Tanzanie. Les PFNL concernés sont surtout les poissons, le gibier et les champignons. Il est à noter que l’exportation de certains PFNL se fait de façon régulière et

nécessite l’obtention et la détention par l’exportateur d’un certain nombre de documents légaux délivrés par les services des Ministères ayant l’Environnement et la Santé dans leurs attributions. C’est le cas notamment du certificat phytosanitaire pour les racines décoratives (Millettia drastica), du permis d’exportation CITES pour les espèces de la flore (Prunus africana) et de la faune (Psittacus erithacus) figurant dans l’annexe II de CITES et du certificat d’origine pour les autres espèces animales et végétales non encore protégées surtout à but scientifique.

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IX.- COMMERCIALISATION DES PFNL

Au cours de ces dernières années, Le commerce des PFNL s’est intensifié de plus en plus dans le milieu urbain alors que naguère, il était réservé au milieu rural et dans les périmètres de grandes villes. (Biloso, 2003). Pour Kazwawa (2000) l’achat, la vente des PFNL et les transactions commerciales sont effectuées en majorité (65 %) par les personnes ayant plus de 5 ans dans l’exercice de cette activité. Ces enquêtes ont encore révélé que parmi les principales motivations (rentabilité, survie, activité transitoire) qui peuvent pousser à un commerce, les personnes interrogées y

poursuivent la rentabilité du secteur, tandis que pour Kabuya (2004) la raison majeure est d’assurer l’autoconsommation. D’autres considèrent cette activité comme une activité facile à pratiquer et principale génératrice des recettes suivie par l’agriculture.

Longosso (2002) a trouvé, à l’issue de son investigation sur le marché des chenilles, que plus de 83 % des commerçants sont détaillants et a confirmé le fait que les principales espèces de chenilles vendues sur le marché de Kinshasa sont de deux types : chenilles de Bangala et celles de Bandundu. Pour le commerce de champignons comestibles, Labulu (2002) a trouvé 47 % de demi-grossistes, 20 % de grossistes et 33 % de détaillants. Pour le commerce de Gnetum les détaillants sont dominants (63%) et les autres (37 %) sont des grossistes (Munengu, 2002). Les intervenants dans le commerce de Gnetum à Kinshasa sont : les commerçants et les prestataires des services tels que les transporteurs, les manutentionnaires, les agents de l’administration publique (Munengu, 2002).

Il sied de signaler que parmi les modalités de commerce de PFNL, c’est la vente au comptant qui prédomine (62 % des enquêtés). Toutefois, la vente à crédit est aussi fréquente (28 %) selon les enquêtés, étant donné la périssabilité de la plupart des

PFNL. Si les clients aux marchés terminaux sont essentiellement de vendeurs, des détaillants, des voyageurs, des restaurateurs et parfois des religieux et des ONG, les principaux clients aux marchés de détail sont surtout les individus et les religieux.

Concernant la commercialisation des PFNL, Kazwazwa (2000) a noté qu’il y a des marchés qui sont spécialisés pour la commercialisation de tel ou tel produit que d’autres (Tableau 10).

L’offre de différents PFNL est généralement fonction de la saisonnalité des produits. La fixation des prix se fait suivant la loi de l’offre et de la demande et également des autres facteurs notamment du coût de revient, de la qualité du produit (état de périssabilité), de la dimension ou grosseur du produit ainsi que du coût de transport (Tableaux 1 à 9)

Les différentes études réalisées à Kinshasa ont montré que les bénéfices tirés par chaque intervenant dans une filière dépendent généralement de la nature du produit et de la loi de l’offre et de la demande. Traditionnellement, ce sont surtout des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs qui profitaient davantage de la filière et en tiraient de grands bénéfices. Mais pour Kabongo (2005) 93 % de ses enquêtés estiment que l’exploitation des PFNL est très rentable car il leur permet tous de satisfaire leurs besoins primaires .

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Produits Marchés spécialisés Communes

Gnetum africanum - Gambela (Dépôts) - Pascal (Dépôts)

- Kasa-Vubu - Masina

Chenilles (mikwati) + champignons

- Kulumba (BKTF) - TV5 (Kianza) - Agence (Ndolo, Itaga) - Parkings

- Masina - Ngaba - Barumbu & Kinshasa - Kimbanseke & Masina

Gibier + chenilles Bangala + champignon

- Ports (GLM, Strabag) - Grand Marché - Gambela - Maluku

- Limete - Gombe - Kasa-Vubu - Maluku

Insectes - Matankumu (sans fil) - Grand Marché - Gambela - Matete

- Masina - Gombe - Kasa-Vubu - Matete

Fruits, noix, graines - Ports - Parkings (Masimanimba) - Selembao - Matete Q6 et Q7 N’djili - Bitabe

- Limete - Kasa-Vubu - Selembao - Ngaba - N’djili - Masina

Tableau 10.- PFNL dans les différents marchés kinois

Conjointement à l’usage commercial des PFNL comestibles, il se développe, à la suite des coûts élevés des produits pharmaceutiques, un commerce des plantes médicinales tant aux villages qu’en milieu urbain (Voir tableau 2 pour plus de détails).

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X.- ROLE SOCIO-ECONOMIQUE DES PFNL EN RDC

Pour beaucoup de congolais (ruraux comme urbains), la forêt constitue un cordon ombilical au quotidien – un capital pour ceux qui ont peu d’alternatives pour les autres moyens de subventions. Ceci est particulièrement vrai pour les communautés vivant en milieu rural qui constituent la majorité de tous les ménages pauvres du pays. Les PFNL constituent de ce fait une source importante de subsistance et de revenus, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire. Une partie de ces produits sert à l’autoconsommation et une autre est destinée à la vente sur les marchés locaux, urbains, voire internationaux apportant ainsi des revenus financiers appréciables qui permettent de résoudre certains problèmes pertinents liés à l’amélioration des conditions de vie.

Certains congolais estiment même que « sans ces produits naturels, beaucoup de familles ne pourraient pas faire face à la crise qui sévit dans ce pays ni survivre pendant les guerres que les pays a connu au cours de ces dernières années lorsqu’on sait que la plupart des habitants des villages avaient trouvés refuge en forêts, loin de leurs champs ou de lieux d’approvisionnement des biens de première nécessité ». 1. Au niveau des ménages

Les PFNL jouent un rôle socio-économique très important. Avec la crise économique qui sévit le pays, la majorité de populations sont devenues plus dépendantes de ces produits qu’elles utilisent pour se nourrir, se soigner, construire, etc. A travers diverses filières informelles, ces produits offrent des opportunités d’emplois et engendrent des revenus à de nombreux ménages impliqués dans leur exploitation et leur commercialisation.

Il est évident que la demande pour ces produits forestiers est appelée à croître considérablement à mesure que le pouvoir d’achat augmente, que la population s’accroît, que la migration de la population rurale vers les villes devient plus aisée, et que les produits de l’agriculture issus d’un système de production rudimentaire sont insuffisants pour assurer durablement la sécurité alimentaire. La réduction des coûts de transport et l’accroissement de la demande rendent le commerce de ces PFNL plus lucratif, encourageant davantage de personnes à s’y lancer.

La contribution de ces produits aux économies des ménages et à la sécurité alimentaire est bien nette et perceptible. Dans les communes urbano-rurales de Kinshasa, Biloso et Lejoly (2006) notent que la contribution du commerce des feuilles de Gnetum africanum au revenu mensuel du ménage demeure le leader incontestable avec une recette moyenne de 275$, suivie des frondes de Pteridium centrali-africanum avec 166,70$ par mois et par ménage ; des feuilles de Dracaena camerooniana avec 75,55$ par mois et par ménage, des tubercules de Dioscorea praehensilis avec 71$ et par mois et par ménage et des feuilles de Psophocarpus scandens avec 58,75$ par mois et par ménage, Toirambé (2006) dans une enquête réalisée récemment a montré qu’à Kinshasa, près de 1069 personnes, majoritairement des femmes (98%), exercent le commerce des feuilles de Gnetum sp. dans onze marchés prospectés. Cette activité commerciale est génératrice de revenu (environ 132,93$/mois) qui dépasse de loin le PNB congolais (114$/an/habitant) et nettement supérieur au salaire mensuel de la fonction publique (70$/mois pour un Directeur).

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Dans les deux marchés de Mbandaka (Central et Wendji Secli), Ndoye et Awono (2005) avaient évalué, pendant douze mois, la vente des feuilles de Gnetum sp. pour un volume de 47.200 kg à 21.904$ ; le commerce de 145.015 kg de feuilles de Maranthaceae pour une valeur de 3.446$ ; et la vente de 105.554 litres de vin de palme pour un chiffre d’affaire de 13.054$.

A Boma et Kisangani, quelques plantes prioritaires illustrent cet important rôle socio-économique : les drupes de Dacryodes edulis consommées après cuisson sous la cendre chaude, à la braise ou à l’eau chaude ; la pulpe de Cola acuminata et de Garcinia kola très prisée par les amateurs de boissons et consommée à l’état frais comme excitant ou aphrodisiaque ; la farine des graines de Cucumeropsis mannii et de Sesamum orientale utilisée comme liant dans les différents mets locaux ; la poudre des fruits de Piper guineens et des rhizomes de Zingiber officinale utilisée comme condiment dans l’assaisonnement de différents mets, etc. Leur intérêt alimentaire croissant tant dans les zones rurales que dans les centres urbains et leur valeur marchande en tant que source de revenu pour les acteurs impliqués dans l’exploitation et la commercialisation justifient le développement de leur récolte en forêts et leur culture dans beaucoup des villages périphériques de ces villes.

La demande des objets en rotins est de plus en plus élevée, surtout dans des centres urbains (Kayisu, 2008). La dimension économique de cette entreprise artisanale se justifie par la main d’oeuvre employée ainsi que sa contribution rémunératrice aux personnes impliquées. A Kinshasa, Toirambe (2006) a répertorié environs 118 artisans qui touchent un salaire moyen de 149$ par mois et à Boma, 153 artisans avec un salaire de 87$ par mois.

Photo 8.- Marché des rotins à Kinshasa

Quelques plantes répertoriées à travers les villes sont utilisées en médicine traditionnelle. Ces produits disposent des marchés commerciaux (Photo 9) et de possibilités prouvées pour procurer un revenu de substitution aux riverains des forêts et parfois un revenu conséquent aux intermédiaires et aux exportateurs attitrés. C’est le cas par exemple :

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- des plantes rentrant dans le traitement du paludisme : les écorces de Voanga africana, de Spathodea campanulata ; les feuilles de Morinda morindoides, de Lantana camarra, de Cymbopogon citratus, de Artemisia annua, de Carica papaya ; les morceaux de tiges de Quassia africana, etc.;

- des plantes antihelminthiques : Les feuilles de Euphorbia pigra, de Vernonia vomitoria, de Chenopodium ambrosoïdes, de Ocimum gratissimum, de Piperumbellatum, de Clerodendrum scandens ; les graines de Paulinia pinnata, de Momordica charantia ; les écorces de Anogeissus leiocarpus, de Alstonia boonei, de Cleistpholis patens, etc. ;

Photo 9.- Marché des PFNL utilisés dans la pharmacopée traditionnelle à Kinshasa

D’autres PFNL médicinaux trouvés en RDC par contre sont utilisés en médicine tant traditionnelle que moderne. C’est le cas notamment des écorces de Hymenocardia acida (décocté contre l’amibiase), de Rauwolfiavomitoria (macéré contre les maladies sexuellement transmises) et de Prinusafricana (syn. Pygeum africanum) dont le décocté des écorces du tronc est utilisé en médecine traditionnelle comme lavement (un irrigateur par jour) pour lutter contre les douleurs lombaires et les fatigues généralisées. En médecine moderne, les études pharmacologiques et les expérimentations cliniques ont mis en évidence les propriétés thérapeutiques de principe actif tiré des écorces de ces plantes. C’est le cas par exemple du complexe lipido-stérolique extrait des écorces de tronc de Prinus africana que l’industrie pharmaceutique produit des médicaments utilisés dans le traitement des troubles mictionnels de l’adénome prostatique chez l’homme (Kabala et Toirambe, 1996).

L’implication des PFNL d’origine animale dans l’économie des ménages de la RDC est bien soulignée par Wetshi et al. (1987), Wilkie et Carpenter (1999), Fa et al. (2003), Marachto (2002), Toirambe (2002), De Merode et al. (2004) et Ndona (2004) à partir des enquêtes menées sur les mammifères. Ces auteurs soulignent la place centrale qu’occupe le gibier dans la vie des populations rurales. Ces dernières considèrent que la viande de chasse est une nourriture de haute qualité et relativement peu coûteuse que la viande de l’élevage. La chasse tant traditionnelle que commerciale implique une main d’oeuvre importante, demande peu d’investissements et procure souvent un gain important et rapide. Selon Fa et al. (2003) et Wilkie et Carpenter (1999), la consommation de gibier peut s’estimer à 1,4 millions de tonnes par an pour

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un chiffre d’affaire pouvant s’évaluer à 1,4 milliards de dollars américains, en considérant le prix moyen de 3,5$/kg. Les singes, les céphalophes, les potamochères, les rongeurs constituent la plus grande part de ce gibier, mais les gens préfèrent également la viande des buffles, de l’éléphant, d’hippopotames, des reptiles et des oiseaux, ainsi que de grandes quantités de chenilles, de sauterelles, de criquets, de termites, etc. Dans le marché central de Kikwit (Bandundu), Ndoye et Awono (2005) ont pu évaluer la vente de 14,194 tonnes de chenilles pendant huit mois pour une valeur marchande de 17.939$. Dans la Réserve de Biosphère de Luki, Toirambe (2002) avait confirmé l’existence d’une véritable entreprise cynégétique dans cette réserve et ses environs avec 16 points de ventes de gibier comptant un effectif de 83 vendeurs (tous des hommes) dont l’âge varie de 20 à 45 ans. Le revenu moyen par vendeur et par semaine était évalué à 16,14$, soit 64,56$/mois/vendeur.

D’autres ressources naturelles représentent également la base de subsistance des populations locales et des activités économiques en milieu forestier. Il s’agit notamment du poisson, des champignons, du miel et du vin forestier. Il s’observe que, pour la majorité des ménages habitant de long des cours d’eau et du fleuve du Congo, la pêche est l’activité la plus largement pratiquée.

Signalons également que les autres acteurs bénéficiant de la commercialisation des PFNL sont les transporteurs et dans une moindre mesure l’Etat. Par exemple, les transporteurs aériens (Hewa Bora et CAA) impliqués dans l’activité de fret de Gnetum sp. ont effectué des échanges pendant la période d’avril – mai 2006 de 123.615 kg entre Kisangani et Kinshasa et Mbandaka et Kinshasa pour un bénéfice total de 1.245.985,34$. Malheureusement, les données sur les taxes prélevées par les agents des Ministères de l’Environnement et de l’Agriculture n’ont pas été disponibles lors de notre passage dans ces services.

La contribution de PFNL au revenu des ménages, par rapport à celle d’autres activités est très variable. Cette variabilité dépend, entre autres, de l’un ou des plusieurs facteurs suivants : activité principale du ménage (cueillette, chasse, pêche, vente des gibiers, artisanat, etc.), origine du PFNL (végétal ou animal) et étape à laquelle intervient le ménage dans la filière commerciale. Colom (2006) souligne par exemple que dans les zones forestières, particulièrement dans le paysage Salonga – Lukenie – Sankuru, parmi les huit activités touchant les ressources naturelles des forêts, l’agriculture et la cueillette représentent les activités les plus largement pratiquées, chacune engage respectivement 24,1% et 23,3% de ménages du paysage. La chasse (19,3%) et la pêche (19,0%) sont les troisième et quatrième activités les plus pratiquées, constatées auprès de trois quarts de la population. L’implication des ménages dans d’autres activités telles que le travail artisanal (8,2%), le commerce (3,0%), le travail temporaire (1,8%) et la médicine traditionnelle (1,3%), démontre la dépendance des riverains à l’égard des ressources naturelles des forêts.

Quant à la génération des revenus, l’agriculture vient à la première place ; suivie de la chasse et de la pêche. La cueillette des PFNL constitue donc une source supplémentaire pour les ménages comme le témoigne la figure 7 ci-après.

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Figure 6.- Contribution des activités économiques exercées en milieu forestier chez les ménages du landscape Salonga-Lukenie-Sankuru (Source : Colom, 2006)

2.- Au niveau national et international La dimension économique au niveau national des PFNL est pratiquement

méconnue, voire invisible au profit de la seule exploitation des bois d’oeuvre et des produits agricoles. Toutefois, il existe de multiples taxes perçues chez les vendeurs des principaux PFNL dans les marchés par les différents services de l’administration publique. Par exemple, dans les marchés de Kinshasa, l’administration perçoit une taxe journalière de 100Fc (soit 0,22$) par vendeur (cette taxe concerne tous les vendeurs des produits). Malheureusement, aucune statistique n’a été trouvée dans les bureaux de cette administration lors de notre visite d’étude.

Faisons remarquer qu’une comptabilisation précise et systématique des différents PFNL intégrant le marché local fait encore défaut à l'heure actuelle au niveau de différents villages importants ou des centres urbains. Le prélèvement de droit ou taxe divers à cet échelon, quand il existe, ne distingue pas les PFNL des autres produits échangés sur le marché, et ne permet pas d'évaluer ni la part, ni l'importance réelle de ces derniers sur le marché.

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Au niveau international, il existe depuis des temps immémoriaux des échanges commerciaux concernant les PFNL entre la RDC et les pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord ; mais cela se fait souvent d’une manière informelle, car aucune donnée statistique fiable et officielle n’existe.

Ces échanges sont importants, car ils renforcent des liens culturels entre les peuples d’une même région ou de plusieurs régions différentes. Les pays frontaliers de la RDC et ceux de l’Union Européenne, les Etats Unis d’Amérique et le Canada sont parmi les principaux pays où ces échanges sont élevés et en augmentation

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XI.- VALEURS BROMATOLOGIQUES DES PFNLS

Le peu de travaux réalisés dans ce domaine ont été faits par Mbemba et Remacle (1992), Mbemba et al (1985). Ci-dessous les résultats obtenus par ces auteurs

Noms Parties comestibles

Calorie Kcal

Humidité (%)

Protéines (g)

Lipides

(g)

Fibres brutes (g)

Glucides (g)

Cendres (g)

Gnetum africanum

(Mfumbwa)

Feuilles 106 67,30 5,95 2,25 7,87 15,53 1,10

Sarcphrynum amoldianum (Mikungu)

Jeunes feuilles

32 90,62 3,62 0,42 0,72 3,45 1,17

Olax viridis (Mukubi

Feuilles 356 10,72 17,07 2,76 1,50 65,69 2,24

Olax wildemanii (Nkaka kubi)

Feuilles 127 63,70 7,61 2,03 2 ;37 19,69 4,60

Psophocarpus scandens (Kikalakasa)

Feuilles 61 82,70 7,03 1,28 2,21 5,40 1,38

Pteridium

aquilinum

(Misili)

Tiges

tendres

28 91,52 2,38 0,44 0,87 3,36 1,33

Dioscorea

sp.

(Bandjindji

Tiges et

tubercu

les

68 80,00 4,47 0,45 2,02 11,40 1,66

Tableau 11.- : Valeurs nutritionnels des PFNL du Kwango (RDCongo)

Noms Partie

comestible

Calorie

(Cal)

Humidité

(%)

Lipides

(g)

Protéines (g) Glucides

(g)

Fibres Cendre

(g) Fraîche Sèche

Auricularia sp

(Matoyi)

Toute la

plante

33 91,46 91,46 0,24 1,23 - 3 ,71 0,65

Cantharellus

sp. (Bututulu)

Toute la

plante

35 90,62 0,24 4,60 45,77 3,71 0,65 0,85

Schizophyllum

sp (Bukolokoto)

Toute la

plante

356 10,74 10,74 17,07 2,76 1,50 65,69 2,24

Gymnophyllus

sp.

Toute la

plante

127 63,70 0,31 3,16 - 3,94 1,23 1,17

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Cockela

subcipes

73 77,04 0,31 5,89 25,61 12,86 1,10 2,20

Lentinus sp.

(Bupeshele)

56 84,29 0,25 4,58 29,17 8,91 0,83 1,14

Lepiota sp.

(Ubogu wa

ngombi)

100 69,53 1,41 13,64 44,76 8,23 2,75 4,49

Lepiota sp

(Umbimbi)

48 86,03 0,37 5,04 36,08 6,10 1,33 1,13

Marasmius

arb. (Gasenda

ngunda)

45 87,26 0,29 6,19 48,58 4,40 0,89 0,97

Pleurotus

tuberrgium

(Butondi)

119 68,56 0,15 6,20 19,75 23,25 0,85 0,97

Pluteolus

acuminata

(Kamasimasi)

92 74,46 0,45 6,29 24,63 15,74 1,27 1,79

Tableau 12 : Valeurs nutritionnelles des champignons commercialisés au Kwango

Noms Partie

comestible

Calorie

Kcal

Humidité

(%)

Protéines

(%)

Lipides

(%)

Fibres

(%)

Glucides

(%)

Cendres

(%)

Cola acuminata

(Makasu)

(Sterculiaceae)

Noix 163 56,90 1,97 0,43 1,75 37,38 1,13

Landolphia

awariensis

(Matonge)

(Apocynaceae)

Pulpe et

noix

99 49,90 4,12 0,49 18,74 24,81 1,94

Afromomum sp.

(Tondolo)

(Zingiberaceae)

Pulpe et

jus

118 69,66 1,99 1,58 1,61 24,02 1 ,14

Anisophyllea

dichostyla (Mbila

esobe)

(Rhizophoraceae)

Pulpe 137 74,66 1,03 2,00 0,67 21,14 0,56

Tableau 13.- Valeurs nutritionnelles des fruits consommés au Kwango (RDC)

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Nom Calorie Humidité Protéines Lipides Glucides Cendres

Fourmis ailées 63 83,43 9,37 1,92 2,13 3,16

Dynastes du

palmier

- 63,43 24,33 - - 1,99

Sauterelles - 55,59 27,22 - - 2,21

Grillons - 85,79 8,99 - - 0,44

Chenilles 81 80,45 13,09 1,86 3,07 1,03

Tableau 1 : Valeur nutritionnelles de quelques PFNL d’origine animale commées au Kwango

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XII. CONTRAINTES

Les majeures difficultés qui pèsent sur la production, le développement, la valorisation et la commercialisation des PFNL et qui nécessitent l’effort conjugué de l’Etat, des commerçants et autres vendeurs sont nombreuses et très diversifiées. Parmi celles-ci, on peut citer :

- le conditionnement des produits, le transport, le stockage, la conservation, la démangeaison allergique (Kazwazwa, 2000 ; Kabuya , 2004 ; Kabongo, 2005)

- Pour Ndoye et Awono (2005) les différentes contraintes tournent autour des

axes suivants : longue distance, débouchés limités, coût de transport élevé, périssabilité des produits, taxes informelles (tracasseries et barrières), et autres.

- Pour Toirambe (2005, 2006) : les principales contraintes qui empêchent le développement et la valorisation des PFNL en RDC :

les textes législatifs et réglementaires régissant l’utilisation et la gestion des PFNL sont flous et ne définissent pas clairement le rôle que pouvaient jouer les PFNL dans l’économie nationale ni leur apport judicieux dans les ménages. Ces textes sont souvent élaborés sur le modèle classique de l’utilisation durable des forêts se focalisant sur le rendement continu de la production de bois d’oeuvre ;

le manque de maîtrise de la domestication des produits forestiers non ligneux utilisés comme aliments ou dans la pharmacopée ;

l’absence d’une politique nationale définissant des stratégies de production, de conservation des produits exploités et de développement des filières potentielles des PFNL majoritaires pour une contribution efficiente à l’économie nationale et à l’amélioration des conditions de

vie des populations locales;

l’intégration insuffisante ou l’absente des PFNL majoritaires dans l’économie formelle

les politiques insuffisantes en matière de qualité des produits mis sur les marchés ;

la connaissance scientifique insuffisante ou non approfondie sur la majorité de ces produits, notamment sur la disponibilité de la ressource, sur les méthodes de récolte appropriées, sur les technologies de transformation afin d’augmenter leur valeur ajoutée ;

la commercialisation des PFNL basée sur des valeurs mal définies obéissant aux seules règles de l’offre et de la demande du marché ;

le manque d’accès aux marchés potentiels et d’informations sur ces marchés;

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l’absence des structures organisationnelles en ce qui concerne la production et le commerce des PFNL. D’où l’absence des statistiques sur ces produits ;

l’instabilité politique, l’insuffisance des infrastructures rurales et les tracasseries administratives sur les prélèvements fiscaux (surtout les PFNL protégés par CITES), non accès au système financier par les

principaux acteurs.

le cadre organique du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts qui parait inadéquat et désarticulé par rapport à l’ampleur des tâches qu’implique la gestion des ressources forestières.

la présence de plusieurs services de différents ministères (Environnement, Agriculture, Commerce extérieur et Santé Publique) agissant pour les mêmes produits occasionne des conflits de compétence (dualité entre les institutions) et ne favorise pas la valorisation les PFNL exploités).

l’insuffisance des outils, des données et des informations de base pour une planification et une gestion forestière durable (inventaires forestiers, cartographie de base et cartographie thématique, etc.) (Kapa et Malele, 2003).

l’inexistence de crédits bancaires et de mécanisme de couverture des risques encourus (assurance) pour les opérateurs du secteur forestier ;

la faiblesse des capacités se traduisant par le manque d’un programme de formation et de recherche adapté susceptible aussi bien d’améliorer

la gestion des ressources que la valeur ajoutée des produits ;

la contre-performance des institutions et services de gestion due au manque de moyens matériels et financiers conséquents ;

A ces différentes contraintes, on peut ajouter celles épinglées par Biloso (2008) :

Les idées préconçues des populations en général et des autorités politiques en particulier, favorisant les produits de type occidental au détriment de produits locaux. Les produits d'origine sauvage sont soit socialement inacceptables, soit considérés comme technologiquement inférieurs parce qu'ils ont été utilisés par des populations ancestrales moins avancées (Sene, 2001);

Le comportement des fonctionnaires de l'Etat et les communautés urbanisées qui souvent mésestiment l'importance des PFNL pour la population rurale. Ainsi, les plans et projets de développement qui intéressent ces produits et ressources sont le plus souvent conçus sans que les communautés rurales intéressées soient consultées, ce qui peut entraîner le rejet par ces dernières des mesures prises (Malele, 2006);

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le manque d’intérêts manifestés par les agents de terrain et les chercheurs vis-à-vis des PFNL considérés comme des produits naturels mineurs

le manque des banques des données ou l’insuffisance de renseignements fondamentaux détaillés sur les ressources disponibles, les rendements, la qualité, la préparation et l'utilisation de la plupart des PFNL et sur leur

importance dans l'économie rurale locale, sans parler de la prise en compte de leur valeur potentielle pour l'économie nationale.

la méconnaissance du potentiel d’utilisation d'un produit, souvent dû à un échange insuffisant de connaissances entre pays, pour des raisons linguistiques ou politiques.

le manque de spécialisation académique et universitaire en matière de PFNL, de plantes d'importance économique ou d'ethnobotanique dont la connaissance est requise pour tout programme de développement intéressant les PFNL;

l’existence des tabous et interdits dans certains milieux ruraux des pays en développement, compromettant ou empêchant l’utilisation de certains PFNL.

l’approche multidisciplinaire qu’exige la valorisation des PFNL qui, malheureusement, fait défaut dans les pays en développement où le sectarisme reste encore développé.

En effet, s’agissant de la conservation de la viande de gibier, la technique la plus utilisée est la fumaison. Elle consiste à placer la viande au-dessus du feu jusqu’à

ce qu’elle sèche complètement (Ocha, 2002 in Kabuya (2004), Dethier, 1995) ; le manque d’électricité ainsi que les difficultés de distribution des produits pétroliers constituent une forte contrainte pour l’utilisation des autres méthodes de conservation telles que la réfrigération ou la congélation. Dans le milieu rural congolais, il n’existe presque pas d’entrepôt pour le stockage des produits alimentaires en général et des produits de chasse et de cueillette en particulier (Kabuya, 2004).

S’agissant du miel, l’instabilité des lieux d’approvisionnement, le manque de clientèle et les longues distances pour s’approvisionner sont les principales contraintes citées. A ces contraintes inventoriées par les commerçants du miel de Kinshasa, s’ajoute la présence de plusieurs qualités de miel dans les supermarchés de Kinshasa ; ce qui constitue une menace du miel local qui reste par ailleurs moins compétitif en terme de qualité. (Awono, 2008). Kinkela et al (2002), constatent que l’emballage en RDC varie d’un produit à un autre sans standardisation fixe. On retrouve les macro-emballages –sac en jute ou en raphia, panier en rameaux ou en lianes) et les micro-emballages (feuilles de marantacées, sachet en plastique). Kabongo. (2005) relate que le manque de moyen pour acheminer des produits à partir du lieu de prélèvement jusqu’au marché pose problème aux exploitants. En outre, poursuit-il, sur le plan de

la commercialisation, les prix de vente sont fixés sans règles ni principe législatif pouvant concilier l’intérêt tant des exploitants que de la population.

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Egalement, Kabongo (2005) et Diniame (2005) constatent que plus de 50 % des enquêtés sont des agriculteurs et 23 % ont comme principale activité la cueillette. Donc, en plus du commerce des PFNL, plus de 45 % des enquêtés se livrent à l’agriculture, à la cueillette. La majorité des enquêtés parcourt plus de 2500 mètres pour exploiter les produits de la biodiversité alors qu’à Kisenso, la plupart des gens font moins de 1000 km pour l’exploitation des PFNL.

XIII.- CONCLUSION

Il est admis que la République Démocratique du Congo regorge une diversité élevée des produits forestiers non ligneux permettant la satisfaction de nombreux besoins des populations rurales et urbaines, à savoir : l’alimentation, les soins de santé, l’artisanat, etc. Ces produits représentent également une source de revenus non négligeable. Parmi eux, il y en a qui présentent une importance au niveau local (récoltés occasionnellement) ; d’autres par contre présentent une grande importance au niveau national et international, très prisés par la population et sont même recherchés préférentiellement, contribuant visiblement à l’amélioration des conditions de vie des acteurs impliqués. Il s’agit, par exemple des feuilles de Gnetum sp., de Ipomoea involucrata, de Psophocarpus scandens, de Pteridium aquilinum, de Cymbopogon citratus, de Maranthaceae ; des rotins ; des fruits de Piper guineensis et de Dacryodes edulis ; des graines de Garcinia kola, de Cola acuminata, de Cucumeropsis mannii, de Sesamum orientale ; des écorces de Prunus africana, de Ruwolfia vomitoria, de Hymenocardia acida ; des rhizomes de Zingiber officinale ; des tubercules de Dioscorea sp., de Satyrium buchananii, de Xanthosoma sagittifolium ; des poissons ; des gibiers ; des peaux de certains mammifères (antilopes, buffles, etc.), de crocodiles et de serpents (python et vipère) ; des chenilles et larves d’insectes (Mpose, Makpokolo, …) ; des escargots, des crevettes ; du miel ; des champignons ; des vins forestiers, etc. Cette préférence est surtout motivée par leur valeur commerciale qui contribue significativement à l’économie des exploitants ou des utilisateurs.

Avec toutes les crises que la RDC vient de traverser, les PFNL, secteur purement informel, ont connu un essor rapide durant ces deux dernières décennies, jouant un rôle remarquable surtout dans les économies des ménages. Ils leur pourvoient des nourritures et des soins de santé de qualité acceptable et relativement peu onéreux, demandent peu d’investissements pour leur exploitation et procurent souvent un gain rapide (cas de gibier). Ceci justifie la dépendance de majorité de populations tant rurales qu’urbaines à ces produits forestiers.

Malheureusement, l’organisation du marché de ces produits n’est pas structurée ; mais on identifie bien l’existence des acteurs intervenant à différents niveaux de la filière. Il s’agit notamment : des producteurs (récolteurs, ramasseurs, chasseurs, pêcheurs), des grossistes, des semi-grossistes, des commerçants détaillants, des intermédiaires entre les producteurs et les grossistes ou entre les grossistes et les commerçants détaillants et des consommateurs. Il est souvent constaté que dans la filière commerciale du PFNL utilisé, ce sont surtout des intermédiaires qui en tirent le maximum des bénéfices et les consommateurs en sont victimes de la surenchère établie.

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Bien que l’accès aux PFNL dans les espaces forestiers est reconnu généralement libre, leur exploitation par contre est une arme à double tranchant : bénéfique d’un côté, car elle donne et apporte de la valeur à la forêt sur pied ; et préjudiciable d’un autre côté, parce qu’elle augmente le danger d’une utilisation excessive au fur et à mesure que les produits deviennent économiquement plus lucratifs, renforcée par certaines méthodes de récolte ou de capture dites destructrices (cueillette ou ramassage systématique et régulier des fruits, abattage ou arrachage de la plante, écorçage affectant le pourtour de la tige, extraction du vin de Raphia en arrachant le bourgeon terminal de la plante, braconnage, pêche faisant usage aux engins dangereux à la ressource halieutique, usage des plantes ichtyotoxiques, etc.).

Malgré des multiples contraintes rencontrées dans le développement de ce secteur des PFNL, il existe aujourd’hui une opportunité réelle de développer de nouveaux modèles d’utilisation des forêts et de financement au-delà des schémas habituels de l’exploitation de bois d’oeuvre afin de lutter contre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des communautés riveraines des forêts. Mais la définition d’une politique raisonnée de valorisation de ces produits intégrée à l’approche du développement communautaire durable est à prévoir.

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Annexe 1.- Plantes comestibles

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Source : Toirambe (2005)

Noms vernaculaires: (M) : Mashi, (K) : Kiyombe, Ki : (Kikongo), (T) : Turumbu, (L) : Lingala, (S) : Swahili, (C) : Commun, Mo :

Mongo

Distribution en RDC : Eq : Equateur, Kat : Katanga, Or : Orientale, Kin : Kinshasa, Bc : Bas-Congo, NK : Nord-Kivu, SK : Sud-Kivu

Habitat: Cu = culture, Ja = jachère arbustive, Fsj = forêt secondaire jeune, Fsa = forêt secondaire adulte, Fsh = forêt sur sol

hydromorphe, Fss = forêt semis empervirente,

Sa = savane, Rud = rudérale

Importance : 1 = grande importance au niveau national ; 2 = importance au niveau local/provincial ; 3 = importance limitée

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ANNEXE 2.- Plantes utilisées dans la pharmacopée congolaise

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Source : Toirambe (2005)

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