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REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE^ PAR M. COINTAT Ingénieur en Chef des Eaux et Forêts La Turquie est de loin le plus gros producteur de noisettes et représente 60 % de la production mondiale. Viennent ensuite l'Ita- lie (22 %), l'Espagne (10 %) et les USA (S %). La France ne possède que quelques vergers de noisetiers· notamment en Corse, dont la production annuelle avec à peine 500 tonnes est négligeable. Bien que son royaume soit limité aux rives embrumées et chau- des de la Mer Noire, le noisetier est considéré en Turquie comme un véritable emblème national. Dans les salons de thé, dans- les guinguettes qui bordent le Bosphore aux couleurs éclatantes, la noi- sette fraîche, sèche ou grillée, remplace les cacahuètes de nos cafés. Chez M. Kémal PEKER à Giresun, et dont une étude fort docu- mentée sur la valeur nutritive et médicale de la noisette accompagne cet article, on peut admirer tapis et assiettes décorées avec des feuil- les, ou des fruits de noisetiers. M. Kemal PEKER est d'ailleurs un véritable apôtre de la noi- sette, qui a su en chanter les beautés, et les vertus. J'espère qu'il (1) Etude réalisée à la suite d'un voyage en Turquie du 13 juillet au 8 août 1961. Il m'est particulièrement agréable de remercier toutes les person- nalités qui m'ont si aimablement reçu et guidé avec cette extraordinaire hos- pitalité turque: M'M. NAIN ARIKDAL et A L I GÜLERTEKIN, directeur général et directeur général adjoint de la Fiskobirlik, M'. KEMAL PEKER, Secrétaire général de l'Union des Exportateurs de Noisettes de la région de la Mer Noire, M. FEHMI OZGEN, Directeur del' Agriculture de la province de Giresun, M. SELAHATTIN TÜRÜD, Directeur de la Station de Recherches Agronomi- que de Giresun, »M. ÇETIN BAYAZITÔGLU, Chef de Service à la Fiskobirlik et M. MAHMUT DORUK, Professeur d'anglais à Trébizonde, dévoué et sympa- thique interprète.

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REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE^

PAR

M. COINTAT Ingénieur en Chef des Eaux et Forêts

La Turquie est de loin le plus gros producteur de noisettes et représente 60 % de la production mondiale. Viennent ensuite l'Ita­lie (22 %) , l'Espagne (10 %) et les USA (S %). La France ne possède que quelques vergers de noisetiers· notamment en Corse, dont la production annuelle avec à peine 500 tonnes est négligeable.

Bien que son royaume soit limité aux rives embrumées et chau­des de la Mer Noire, le noisetier est considéré en Turquie comme un véritable emblème national. Dans les salons de thé, dans- les guinguettes qui bordent le Bosphore aux couleurs éclatantes, la noi­sette fraîche, sèche ou grillée, remplace les cacahuètes de nos cafés. Chez M. Kémal PEKER à Giresun, et dont une étude fort docu­mentée sur la valeur nutritive et médicale de la noisette accompagne cet article, on peut admirer tapis et assiettes décorées avec des feuil­les, ou des fruits de noisetiers.

M. Kemal PEKER est d'ailleurs un véritable apôtre de la noi­sette, qui a su en chanter les beautés, et les vertus. J'espère qu'il

(1) Etude réalisée à la suite d'un voyage en Turquie du 13 juillet au 8 août 1961. Il m'est particulièrement agréable de remercier toutes les person­nalités qui m'ont si aimablement reçu et guidé avec cette extraordinaire hos­pitalité turque: M'M. NAIN ARIKDAL et A L I GÜLERTEKIN, directeur général et directeur général adjoint de la Fiskobirlik, M'. KEMAL PEKER, Secrétaire général de l'Union des Exportateurs de Noisettes de la région de la Mer Noire, M. F E H M I OZGEN, Directeur del' Agriculture de la province de Giresun, M. SELAHATTIN TÜRÜD, Directeur de la Station de Recherches Agronomi­que de Giresun, »M. ÇETIN BAYAZITÔGLU, Chef de Service à la Fiskobirlik et M. MAHMUT DORUK, Professeur d'anglais à Trébizonde, dévoué et sympa­thique interprète.

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792 REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

voudra bien m'excuser de donner une traduction assez libre d'une de ses poésies :

« Dans la région de la Mer Noire

Les habitants ivres d'espoir

Se tournent vers le noisetier austère

Comme les tournesols vers la lumière.

Le soleil dore la nature

De même la noisette pure,

Déride le cœur et l'esprit

Dans cette province de la Turquie. »

La noisette fait partie du folklore. Elle a sa place dans les légen­des et même dans l'humour populaire. En langage turc, on l'appelle « F I N D I K » (prononcez « Feundeuk ») et une vieille histoire mili­taire prétend que les habitants riverains de la Mer Noire ne savent pas prononcer « Feundeuk », mais dans leur patois local disent « Foundouk ». Aussi la tradition veut que tous les jeunes soldats qui prononcent « Foundouk » soient versés dans la marine. La noi­sette sert donc même de test pour l'armée turque.

Les deux principales variétés sont la « Tomboul » ou grosse ronde, et la « Sivri » ou noisette pointue. Suivant qu'elles sont grassouillettes ou un peu trop minces, les charmantes femmes tur­ques sont souvent surnommées « Tomboul » ou « Sivri » par ce peuple enthousiaste de Bithynie, de Paphlagonie et de la région Pontique.

A. — L E NOISETIER TURC

I ) Importance - Répartition géographique

(cf. ca r te )

Les noisetiers sont localisés sur la côte de la Mer Noire en deux régions différentes :

— une zone principale de Terme à la frontière russe autour de Giresun, capitale de la noisette et qui s'étend sur environ 400 km (3 sous-régions: Trébizonde, Giresun et Ordou).

— une zone secondaire à l'Ouest autour de la ville de Diizdje et sur environ 70 km de côte entre Ugurlu et Alapli.

LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 793

Les surfaces plantées en noisetiers sont les suivantes (1949) :

Circonscriptions Surface en ha Nombre total de cépées

a) Région de Trebizonde:

Pazar Rize Of

Total

b) Région de Giresun: Vakfikebir

c) Région d'Ordou:

Fatsa

Total

d) Région d'Aktchakodja-Düzdje:

TOTAL GÉNÉRAL

1700 350

1100 4 000 4 000 8 000

11800

30 950

4 500 9 000

12 000 35 000 18 500

79 000

12 100 2 200 4 076

717

19 093

5 500

134 543 ha

1 731 000 862 000 100 000

8 465 000 19 980 000 23 030 000 2 995 000

57 163 000

15495 000 10 000 000 15 000 000 25 000 000 22 000 000

87 495 000

11640 000 4100000 5 500 000

525 200

21 765 200

- ( ? ? )

166 423 200 cépées (non compris

région de Düzdje)

Dans le secteur de Giresun les vergers de noisetiers constituent l'essentiel du paysage et colonisent les 3/4 de la surface agricole. Le noisetier est en extension. De nouvelles plantations sont réalisées principalement dans les régions cl'Ordou et de Düzdje.

Les noisetiers cultivés sont cantonnés dans une zone côtière de 20 à 30 km de large et les plantations s'étagent en banquettes régu­lières et étroites jusqu'à 700 m d'altitude.

La province de Giresun renferme près de 2 /3 de la surface plan­tée et représente le lieu de prédilection du noisetier autour de la pit­toresque presqu'île de Giresun qui, couronnée des restes d'un fort seldjoukide, s'enfonce verdoyante dans l'immensité toujours un peu voilée de la Mer Noire, cette « Kara deniz » qui apporte pluie et fertilité.

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A Giresun, les plantations sont plus régulières, les vergers sont mieux ordonnés et mieux entretenus. Le nombre des cépées par hec­tare est en moyenne de 1 100, mais à Giresun même, la densité tombe à 7 00. Il en est ainsi également dans la province dOrdou où les jeunes plantations plus rationnelles, sont nombreuses.

Ailleurs, les vergers sont très divers : tantôt ce sont presque des taillis tellement leur densité est grande, notamment en altitude où les variétés primitives et sauvages sont plus fréquentes, tantôt les noisetiers sont disséminés soit dans le maquis, soit au milieu des cultures. C'est ce qui explique que le nombre des cépées, en moyen­ne de 1 850 par hectare clans la province de Trébizonde, varie en fait de 100 à 5 000.

2) Histoire

Bien que différentes espèces de Corylus croissent spontanément en Amérique, en Chine et dans bien d'autres contrées de l'hémi­sphère Nord, il semble pourtant que nos noisetiers cultivés soient originaires de l'Asie Mineure et en particulier de cette région pon-tique où ils font l'objet de cultures intensives.

Le nom de la ville de Giresun qui vient du « Cerasus » latin, est significatif et l'on peut avancer que cette région, chaude, hu­mide, fertile est vraisemblablement le berceau de plusieurs de nos arbres fruitiers.

LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 795

La culture du noisetier est par conséquent pratiquée en Turquie depuis un temps immémorial. Au début du ινθ siècle avant J.C., Xénophon découvrit à Giresun des noisettes plates, des noisettes amandes qui étaient stockées clans les greniers de la ville.

Au ΧΙ Ι Ι Θ siècle, les Génois firent de Trébizonde un centre com­mercial important et furent les premiers à répandre les noisettes turques sur les marchés mondiaux.

« Le premier document relatif aux exportations de noisettes est un récit de voyage, se trouvant à la bibliothèque nationale de Ma­drid, écrit par Roy Gonzalez Clavio, chef de la délégation envoyée en 1403 auprès de Tamerlan, par le roi Henri I I I d'Espagne.

D'après ce document, les Espagnols ont quitté le port de Trébi­zonde le 17 septembre 1403, à bord d'un navire chargé de noi­settes, sous le commandement du Capitaine Nicolas COJEN, et sont arrivés à Stambul après un- voyage de 25 jours » (1).

C'est vers 1665 que le « Noisetier de Byzance » (Corylus Cotur­no) dont le fruit était jadis appelé la « noix pontique » a été intro­duit en Europe.

Dès 1773, au début du mois de mai de chaque année, d'impor­tantes cargaisons de noisettes en coques étaient expédiées· à la foire de Nijni Novgorod en Russie. Ces noisettes étaient préalablement soufrées pour rehausser la couleur des coques. Vers la même épo­que (1792) commencent également des exportations vers la Rou­manie.

La noisette turque figure pour la première fois en Europe en 1851 à l'exposition internationale de Londres. E n 1852, la Suisse achète directement des noisettes provenant des bords de la mer Noire. La Belgique commence ses importations à partir de 1875.

La première expédition de noisettes décortiquées est réalisée en 1889. Les noisettes turques se répandent très rapidement dans le monde au début du xx e siècle: 1906, Grèce; 1907, Allemagne; 1909, Marseille ; 1912, Amérique.

3) Différentes espèces et variétés

La Turquie cultive de nombreuses variétés de noisetiers fet il existe encore une certaine confusion dans la classification bota­nique de cet arbre, étant donné la présence d'hybrides. J e serai donc extrêmement prudent sur ce chapitre, laissant aux spécialistes le soin de poursuivre des études pour le moins nécessaires.

Les trois espèces les plus répandues en Turquie sont Corylus Colurna L., Corylus Maxima Mill. ( C Tubulosa) et Corylus Avel­lana L.

(1) Cf. Bibliographie - K. PEKER n° 4.

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Le Corylus Colurna est le noisetier de Byzance. Le fruit de for­mes diverses comporte une cicatrice basale importante s'étendant sur le tiers ou la moitié de la hauteur.

Le Corylus Maxima est le noisetier franc. L'involucre a une forme de tube et est généralement court. La noisette est allongée et comprimée.

Le Corylus Avellana est l'avelinier ou le coudrier que Ton trouve généralement en France. Les lobes de l'involucre sont séparés, effi­lés et souvent dentés. La cicatrice du fruit est peu importante.

Noisettes turques

ι

Tomboul Sivri Badem

Kara Palas Kan

Depuis quelques années, un effort appréciable a été réalisé par les coopératives et les groupements de producteurs pour la sélection des noisettes de qualité. Les caractères principaux qui sont recher­chés sont les suivants : coque mince, brillante et d'une couleur f ran-

LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 7 9 7

che, peau intérieure de couleur fraîche, mince et vivante, saveur agréable, amande remplissant complètement la coque, teneur en huile.

Les noisettes turques sont notamment réparties en deux grands crus :

— la noisette de Giresun dont le taux de matière grasse n'est jamais inférieur à 67 % (noisettes sèches),

— la noisette « Levant » (Trébizonde, Ordou, Düzdje) dont la teneur en matières grasse ne dépasse pas 55 % (noisettes sèches) mais dont les huiles sont plus digestibles et se conservent mieux.

Les· principales variétés se répartissent ainsi :

a) La (( Tomboul » ou grosse ronde, encore appelée « Impé­riale de Trébizonde », représente 70 % de la production turque. Le fruit est très gros. La coque est ronde, mince et brillante, d'un brun clair. L'amande à chair blanche remplit complètement la coque. La peau intérieure est très mince ; légèrement rougeâtre, elle bru­nit au soleil. Séchée, elle se sépare facilement du fruit. Le noisetier « Tomboul » est le plus productif et donne les fruits de qualité exceptionnelle. Le rendement est de 50 % de noisettes sèches dé­cortiquées par rapport au fruit sec en coque.

b) La « Sivri » ou noisette pointue, appelée encore par certains auteurs « noisette de Kérasonde ». Cette variété de noisetier se rencontre presque uniquement dans les provinces de Giresun et de Trébizonde. Elle représente environ 10 % des plantations. C'est également une noisette de très grande qualité et d'une saveur parti­culièrement fine..Le fruit est pointu. La coque brillante et mince est de couleur plus claire que la tomboul. La productivité est bonne, mais le rendement est un peu plus faible: 45 % à 50 %.;

Le noisetier « Sivri » a des feuilles plus petites que le noisetier « Tomboul ».

c) La « Badem » o u noisette-amande a une forme allongée et comprimée comme les amandes. Sa couleur est claire et sa chair est fine. On trouve ce noisetier essentiellement dans la région de Giresun. . " >

d) La « Iri Kara » ou grosse noire, ressemble à la «^Xpmboul », mais sa qualité est moins bonne : coque plus épaisse et couleur plus foncée. Le noisetier, qui a des feuilles larges et vert sombre, est plus rustique que les variétés précédentes. Il est surtout répandu en altitude. . . . .

e) La « Ρ allas », ou noisette Keressen, est également une variété à gros fruit. Elle ressemble comme qualité, mais avec" une forme

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plus ramassée à la « Kara » précédente. Toutefois, la coque a une couleur plus claire et est assez fortement striée. Il s'agit également d'un arbre rustique supportant des températures plus basses que les deux grandes variétés « Tomboul » et « Sivri ».

f) A côté de ces cinq grandes variétés qui constituent les noi­settes turques de qualité, ainsi que la très grande majorité de la production, quelques autres types de noisettes méritent d'être ci­tés:

— « Indje Kara » ou petite noire, noisette de très belle qualité, à haut rendement au décorticage et au séchage, mais de petite di­mension.

— « Kan Findik » ou noisette rouge, à rendement correct, et dont la peau intérieure devient rouge très foncé et adhère fortement à l'amande.

— « Focha » noisette de la région de Trébizonde. — « Kouch » noisette limitée à la commune de Piraziz dans la

province de Giresun.

— (( Ikiz Findik » ou noisettes doubles. Il s'agit d'une mons­truosité qui apparaît dans chaque variété. Cette originalité est peut-être plus fréquente dans les régions dOrdou et Unye,

— « Ham Findik » ou noisette sauvage.

4) Ecologie du noisetier

Les vergers de noisetiers s'étendent principalement de Terme à la frontière russe et s'étagent sur les flancs des montagnes ponti-ques qui bordent la mer Noire. Il n'est pas banal de serpenter pendant des centaines de kilomètres entre deux haies de noisetiers avec souvent l'impression de parcourir une véritable forêt de cou­drier, tant les plantations sont serrées.

La petite zone Ouest de Düzdje également le long de la mer n'est pas comparable : moindre importance du noisetier dans le pay­sage, vergers de plaines (bassin de Bolu) plus que vergers en ban­quettes.

La chaîne Pontique face à la mer Noire est divisée en deux par­ties par l'un des fleuves les plus importants· de Turquie, le Kizil Irmak (1 150 km).

A l'Est, dans la région de Samsun-Trébizonde, les chaînes sont plus vigoureuses, cristallines et volcaniques, et atteignent 3 700 m d'altitude (chaîne du Lazistan).

Les fleuves: Sakarya, Kizil Irmak, Yechil Irmak, rejoignent la mer Noire par des gorges profondes, ce qui explique les difficultés de communication Nord-Sud.

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LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 7 9 9

Le vent du nord, vent marin, très humide est le vent dominant et donne un climat tempéré à pluies abondantes et régulièrement réparties surtout à l'Est (1 000 à 1 500 mm par an). La pluviosité diminue vers lOuest (700 mm) avec tendance méditerranéenne. Une petite région de quelques dizaines de kilomètres à Γ Ouest de Trébizonde est également plus sèche et explique la présence d'oli­viers et l'interruption du paysage de noisetiers en bordure de la mer.

Le climat de la côte et de la chaîne Pontique est du type chinois donnant naissance à une forêt dense, humide, qu'il est surprenant de rencontrer en Europe, forêt malheureusement très dégradée par le pâturage.

Les hivers sont doux; moyenne de janvier -f- 7° à Samsun. Les étés sont moyennement chauds: moyenne d'août + 24° à

Samsun. Les noisetiers, accompagnés d'arbres fruitiers (pruniers, pom­

miers, cerisiers) constituent la culture dominante jusqu'à 700 m d'altitude. Au-dessus, la forêt du Pont comprend une futaie à as­pect septentrional:- aulnes, chênes, hêtres, avec un sous-bois sou­vent exubérant de laurier-cerises et de rhododendrons.

A partir de 1 100 m commence la forêt de Picea Orientalis, mélan­gée dans la partie inférieure de quelques· Abies nordmanniana.

A côté des noisetiers, le maïs est la culture vivrière tradition­nelle (quelques rizières dans les deltas). De nouvelles cultures sont en plein développement : agrumes, thé, tabac.

Après la grande guerre, la culture du noisetier a subi une crise importante à la suite du départ de 100 000 Grecs, remplacés par des réfugiés Tcherkesses bulgares. Cette période critique est mainte­nant effacée et grâce à l'autorité de Mustapha Kémal Ataturk, dont la villa d'été* se trouvait à Trébizonde, le noisetier a repris une place prépondérante.

La démographie, dans cette zone côtière à culture intensive, est particulièrement dense jusqu'à 700 m : de 50 à 100 habitants par km2.;

Le noisetier cultivé réclame 1 000 à 1 200 mm de pluies annuel­les, bien réparties et à un degré hygrométrique élevé. A Giresun, la pluviosité est de 1 800 mm, à Trébizonde de 1 600 mm. L'hygro­métrie ne descend pas au-dessous de 80.

Au point de vue température, le facteur limitant est — 7°. A Giresun, près de la mer, la température minimum est de — 5°,

la température maximum est de + 30° (moyenne annuelle : + 10°). La température à 700 m est au minimum de — 6°, mais suivant les expositions on trouve encore quelques· noisetiers cultivés jus­qu'à 1000 m (Ì).

(1) Il s'agit toujours de noisetiers cultivés, car il a été trouvé des noise­tiers sauvages jusqu'à 2 000 m d'altitude dans la chaîne Pontique.

800 REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

Le noisetier est assez indifférent vis-à-vis du sol· toutefois il pré­fère les sols argileux sur lesquels il n'est pas rare de voir des ver­gers centenaires. Sur les sols sableux, podzolisés, les noisetiers ont une longévité beaucoup moindre et ne dépassent guère 25 ans.

Dans la province de Giresun, le pH du sol atteint rarement 6 et est généralement de 5. Les sols sont dans l'ensemble très humides. A défaut de drainage, les agriculteurs turcs laissent volontiers croître au milieu des vergers quelques aulnes naturels qui assainissent le terrain tout en apportant un peu de bois de chauffage. Il ne sem­ble pas cependant que cette pratique soit parfaitement rationnelle.

5) Plantations - Vergers de noisetiers

La méthode de plantation préconisée actuellement par les Services Agricoles de Giresun est la suivante et diffère sensiblement des plan­tations italiennes et espagnoles.

Après un défoncement à 60 cm, les drageons au nombre de 6 par cépées sont plantés sur un cercle de 125 cm de diamètre. Les drageons en général de 1 an sont enfoncés de 15 à 20 cm en terre et dépassent le sol de 30 à 50 cm.

Les cépées sont distantes, de centre à centre de 5 à 6 m, soit 3 à 400 cépées par hectare. Les anciennes plantations sont beaucoup plus denses, et ne sont ni cultivées ni entretenues. L'agriculteur compte sur une végétation toujours exubérante.

La plantation est réalisée au printemps et les drageons sont re-cépés après un an. A l'exception de quelques tailles de formation, et de l'enlèvement des branches dépérissantes, les cépées croissent naturellement et atteignent 2 à 3 m de hauteur. Les premières noi­settes apparaissent vers 5 ans. L'optimum de production se situe environ 10 ans après la plantation.

Il est également conseillé un labour d'automne, rarement effectué dans la pratique.

Au moment de la plantation, il est enfin recommandé d'incorpo­rer au sol 500 gr d'engrais par cépée : 200 Ν — 200 Ρ — 100 Κ. Après 3ans, on ajoute 200 gr de chaux.par cépée.

6) Entretien des vergers

La production annuelle est très irrégulière, variant de 7 000 ton­nes en 1929 à 130 000 tonnes en 1956, avec une récolte moyenne de l'ordre de 80 000 tonnes pour les 10 dernières années. Ces fluc­tuations sont dues essentiellement: à l'absence d'entretien des ver­gers, aux gelées printanières et aux dégâts causés par les insectes.

Il n'existe pas en Turquie de défense collective contre le gel, du moins en ce qui concerne les noisetiers. Par contre, depuis quel-

LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 801

ques années, l'administration et les Coopératives se préoccupent de la lutte contre les insectes, mais les traitements sont encore peu développés.

L'ennemi n° 1 du noisetier turc est le Balaninus nucum ou ver de la noisette, petit charançon qui en mai perce la coque et dépose un œuf dans chaque fruit. Le ver ronge l'amande avant de rejoindre le sol où la métamorphose aura lieu. Les dégâts sont souvent consi­dérables.

UEryophyes Coriligallarum, petit acarien, attaque aussi parfois les bourgeons et les feuilles.

7) Structure agraire

Les propriétés agricoles sont très diverses; toutefois dans cette région très anciennement cultivée, l'exploitation moyenne et petite dominent au contraire du plateau anatolien, où le nomadisme étant la règle, Ataturk a procédé à de vastes défrichements et à une ré­forme agraire profonde. -

Dans la région du noisetier, 80 % des fermes ont une surface comprise entre 0,5 ha et 50 ha et 20 % ont de 50,à 200 ha. Tou­jours dans cette zone côtière, on considère, mais nous donnons ce chiffre sous toutes réserves, que la culture d'un hectare réclame en­viron 2 ouvriers à 100 jours· de travail par an (1).

B. — LA NOISETTE TURQUE

1) Récolte

La récolte des noisettes commence fin juillet début août et se poursuit pendant environ 3 semaines. En altitude, la récolte a une dizaine de jours de retard.

Pendant les dix premiers jours, les fruits qui ne sont pas encore tout à fait mûrs sont cueillis directement sur l'arbre. Ensuite les noisettes sont ramassées sur le sol après avoir secoué les arbres.

Une personne cueille en moyenne 35-40 kg de noisettes par jour. Celles-ci sont mises dans de curieux paniers pointus qui sont atta­chés par une ceinture sur le ventre des cueilleurs, ou plutôt des cueilleuses. Ces paniers sont tressés avec du coudrier sauvage prove­nant des taillis situés vers 800 m d'altitude.

Les noisettes sont ensuite séchées au soleil et séparées de leur gaine averte. Le séchage terminé, elles sont livrées par l'agriculteur aux usines de décorticage.

(1) Cette unité de 100 jours de travail/an est justifiée dans ce pays, où le moyen emploi est la règle sinon un des premiers.buts à atteindre. ~

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2) Production Le rendement d'un verger de noisetiers bien entretenu, cultivé,

et engraissé est de Tordre de une tonne par hectare de noisettes sèches en coques, ce qui correspond à 4 500 kg de noisettes sèches décortiquées.

Mais en fait, les 135 000 hectares de vergers turcs, souvent aban­données à la providence, sont loin de donner une telle production, les variations d'une année sur l'autre étant, comme il a déjà été précisé, fort considérables.

La production pendant les 10 dernières années a été la suivante :

1951 85 800 tonnes 1952 74 500 tonnes 1953 44 000 tonnes 1954 115 700 tonnes 1955 46150 tonnes 1956 130 500 tonnes 1957 54 500 tonnes 1958 100000 tonnes 1959 81 000 tonnes 1960 52 262 tonnes 1961 (1) 70 000 tonnes

Moyenne annuelle 1951-1960: 78.440 tonnes.

Pendant les périodes décennales précédentes, la production a évo­lué ainsi :

1923-1930 , : 31 000 tonnes 1931-1940 46 900 tonnes 1941-1950 53 700 tonnes

La progression est appréciable et constante et ces quelques chif­fres montrent la vitalité de la culture du noisetier en Turquie.

La répartition par provinces est encore plus significative pour prouver l'effort particulier de certaines régions.

PERIODE 1951-1960 Provinces Surfaces % Production % Production

en tonnes

Trébizonde Giresun . . . Ordou Aktchakodja

(1) Chiffre approximatif.

23 % 27 % 60 % 35 % 14 % 28 % 3 % 10 %

100 %

21200 27 600 22 400 7 200

100 % 78 400

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LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 8 0 3

La région de Giresun, contrée traditionnelle de la noisette, ren­ferme les plus vieux noisetiers. De nombreux vergers méritent d'être régénérés, pour améliorer la productivité. Au contraire, la province d'Ordou est une région nouvelle où les jeunes plantations sont nombreuses et continuent leur progression. Il en est de même à l'Ouest autour d'Aktchakodja, et Duzdje.

Pour les périodes décennales précédentes, la répartition était la suivante :

Périodes Trébizonde Giresun Ordou Aktchakodja

1923-1930 . . . . 29 % 48 % 21 % 2 % 1931-1940 . . . . 32 % 46 % 19 % 3 % 1941-1950 . . . . 31 % 38 % 27 % 4 %

3) Préparation et traitement des noisettes

La Fiskobirlik (Findik Tarim Satis Kooperatifleri Birligi), c'est-à-dire l'Union des Coopératives pour la commercialisation des noi­settes, dont le siège est à Giresun, représente la plus importante usine de préparation des noisettes turques.

La plus grande partie de la production est vendue décortiquée pour la confiserie et la chocolaterie. Sur les 25 000 tonnes com­mercialisées par la Fiskobirlik en 1960-1961, seulement 750 ton­nes ont été expédiées en noisettes non décortiquées.

Les agriculteurs livrent les noisettes classées par variétés. Elles sont étendues pour être expertisées. Pour parfaire le séchage elles passent dans un ventilateur qui a pour but d'éliminer les noisettes défectueuses plus légères, puis les noisettes sont ensuite envoyées dans un décortiqueur constitué par un disque supérieur fixe et un disque inférieur mobile et réglable. Un sasseur sépare les coques des amandes.

Le classement est effectué par des trieurs cylindriques : triage par variétés et par grosseurs.

Avant d'être envoyées dans le silo, un deuxième triage est effectué à la main sur un tapis roulant. Enfin, les noisettes sont mises en stock pendant une durée de deux mois, au cours de laquelle les fruits sont contrôlés.

Les noisettes sont expédiées en sacs de 50 à 80 kg par voie mari­time et chaque année le premier chargement est à Giresun l'objet d'une fête traditionnelle.

A la Fiskobirlik, la capacité journalière est de 10 tonnes de noi­settes décortiquées et le personnel comprend une centaine d'ou­vriers.

Le rendement en noisettes décortiquées est presque toujours su­périeur à 50 % pour la Tomboul, et de 45-50 % pour la Sivri.

804 REVUE FORESTIERE FRANÇAISE

Les normes de dimensions sont pour la Tomboul:

— en qualité standard de 13 mm en coque et 9 mm décorti­quée,

— en qualité « Giresun » de 13 mm en coque et de 11 mm dé­cortiquée. - . '

Le rendement en huile est pour la Tomboul « Giresun » supé­rieur à 67 %, pour la Tomboul « Levant », de 50 à 55 %, pour la Sivri « Giresun » d'environ 55 %.

4) Organisation professionnelle

La moitié de la production passe par des coopératives, bien or­ganisées et ayant un rôle essentiellement technique : vulgarisation, et préparation des noisettes. A Trébizonde, la coopérative groupe . 4 000 paysans, représente 70 % des producteurs et traite 7 à 8 000 tonnes de noisettes par an.

La commercialisation est effectuée par la Fiskobirlik qui rassem­ble au total 25 coopératives dont 2 pour la région d'Aktchakodja. La Fiskobirlik a un triple rôle : traitement des noisettes de la ré­gion de Giresun, commercialisation et société d'intervention sou­mise au contrôle du Gouvernement pour la régularisation du mar­ché.

Dès leur arrivée les noisettes sont expertisées en présence de l'agriculteur. La tolérance est au maximum de 5 % de noisettes non sèches. Pour la récolte 1960, l'acompte versé aux producteurs a été de 450 Kurus par kilog de Tomboul et 410 Kurus par kilog de Sivri (1).

Les acomptes sont calculés sur un rendement de 50 % pour les Tomboul. Des ristournes sont accordées en fin de campagne suivant le prix de vente des noisettes décortiquées.

Par ailleurs, des prêts sont consentis par la Banque de l'Agri­culture aux agriculteurs pour étendre et pour rénover leurs plan­tations.

Chaque année le Gouvernement turc fixe un prix minimum qui est actuellement de 116 $ FOB pour 100 kg de noisettes décorti­quées. • · _·

Suivant le marché, le Ministère du Commerce peut, pour éviter l'effondrement des cours, demander à la Fiskobirlik d'effectuer des achats massifs, comme pour les Sociétés d'intervention françaises. Ces achats régulateurs sont subventionnés par l'Etat, par l'inter­médiaire de la Fiskobirlik.

(lj soit environ 2,20 NF et 2,00 NF.

LA CULTURE DU NOISETIER EN TURQUIE 805

Pour la commercialisation des noisettes des· Coopératives, la Fis-kobirlik agit comme un courtier, en déduisant ses frais estimés à l'avance. La vente a lieu par variétés, la tolérance étant de 10 % de variété « Sivri » dans la « Tomboul » et inversement.

Les deux tiers de la production sont en moyenne exportés, soit environ 25 000 tonnes/an de noisettes décortiquées. La Turquie vend ses noisettes à 23 pays différents dont les principaux par ordre décroissant sont: l'Allemagne (10 000 tonnes), la Suisse (2 500 tonnes), l'Autriche, la Belgique, l'Angleterre et la Tchéco­slovaquie.

Les noisettes non décortiquées· sont principalement expédiées en Israël; Irak, Egypte, Belgique, Autriche.

Evolution des exportations

Noisettes non décortiquées Noisettes décortiquées

1923-1930 . . . . 3 000 tonnes 12 000 tonnes 1931-1940. . . . 2 500 tonnes 18 000 tonnes 1941-1950. . . . 2 500 tonnes 18 000 tonnes 1951-1960 . . . . 2 000 tonnes 25 000 tonnes

C. — CONCLUSIONS.

Le Français imagine mal la beauté des paysages turcs. En dehors des rives enchantées du Bosphore, de l'activité débordante et cosmo­polite de Stamboul et de Péra, il a tendance à penser que la Tur­quie est uniquement un vaste plateau dénudé et aride. Il est vrai que l'Anatolie et plus spécialement la Cappadoce est un pays de sécheresse et de souffrance où un extraordinaire effort de mise en valeur a été réalisé, mais il ne faut pas oublier cette région côtière de la mer Noire, aux montagnes puissantes drapées de riches plan­tations, aux paysages verdoyants toujours voilés et un peu mélanco­liques, aux plages de sable gris, à la côte pittoresque et découpée. Ce pays est « l'hortus dei » de la Turquie. Dans une végétation exubérante, le noisetier apporte la note originale de son feuillage vert gris. Il colonise les vallons et les creux, il s'accroche aux flancs des montagnes. Il est partout sur des centaines de kilomètres- et Ton comprend dans ce pays de terre promise que la Turquie soit le premier producteur de noisettes aussi bien en quantité qu'en qualité.

La France importe chaque année de 4 à 5 000 tonnes de noisettes, mais il n'y a pratiquement pas de noisettes originaires de Tur­quie. Et je regrette personnellement que ces beaux fruits « Tom­boul» et « Sivri » soient absents de la gastronomie française.

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806 REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE

B I B L I O G R A P H I E

1. Kémâl^ PEKER. — Connaissance des noisettes (Findik Bîlgisi, 1949). 2. Kémâl PEKER. — La Noisette de Turquie (Revue « Chocolaterie, Con­

fiserie de France », n° 34, octobre 1949). ~ 3. Kémâl PEKER. — Rhapsodies sur les noisettes (manuscrit). 4. Kémâl PEKER. — Les noisettes en Turquie (manuscrit). 5. Kémâl PEKER. — Giresun et les noisettes (Giresun ve Findik). 6. Kémâl PEKER. — La ville de Trébizonde et les noisettes (Iste Iktisadi

Trabzon ve Findik). 7. Kémâl PEKER. — La province d'Ordou et les noisettes (Ordu ili ve Fin­

dik). 8. Kémâl PEKER. — Anthologie des noisettes (Findikname). 9. Kémâl PEKER. — Pâtisseries utilisant des noisettes (Findiktan Yapilan

pastelar). 10. Kémâl PEKER. — Les noisettes : un produit connu depuis 555 ans (555

yillik bir mahsul Findik). 11. Kémâl PEKER. — Panégyrique de noisettes. 12. Kémâl PEKER. — 555e année de l'exportation des noisettes (Findik Ihra-

catiminiz 555 ci Yilinda). 13. Kémâl PEKER. — Le commerce des noisettes : 1773-1958 (Findik Tica-

reti 1773-1958). 14. Kémâl PEKER. — Théophraste et les noisettes (Teophrastos ve Findik,

I960). 15. Kémâl PEKER. — Les reines Elisabeth I et I I (Kraliçe Elisabeth I ve II,

1961). 16. Kémâl PEKER. — La noisette, roi des produits (Kral Mahsul Findi ). 17. Kémâl PEKER. — Statistique sur les noisettes (Rakamlasla Findik). 18. Kémâl PEKER. — L'Union des Coopératives de noisettes (Findik in Koopé-

ratiflestirilmesi). 19. Kémâl PEKER. — La noisette (Revue « Vie et Santé », n° 832, fév.

1961). 20. Kémâl PEKER. — Les noisettes en Chine (Çin Findiklari). 21. Kémâl PEKER. — Notre Union des Coopératives agricoles de noisettes

(Bizde T. S. Kooperatifleri Birlikleri). 22. Kémâl PEKER. — Les noisettes italiennes (Italyan Findiklari). 23. Kémâl PEKER. — Rapport sur le Congrès de la noisette (Findik Kongre­

s s e Rapor). 24. Kémâl PEKER. — La santé humaine et les noisettes (Insan Saglagi ve

Findik). 25. Kémâl PEKER. — Sohbet-ül Esmâr ve Findik. 26. Ministère de l'Agriculture. — Comment préparer et planter les noisetiers

(Findik Fidani Nasil Olmali ve Nasil Dikilmeli, 1954). 27. Ministère de l'Agriculture. — Décisions du premier Congrès de la noisette

à Giresun (7-10 novembre 1955) (Birinci Findik Kongresi Kurarlari, 1956).

28. Ministère de l'Agriculture. — Le Charançon de la noisette (Balaninus nucum) (Findik Kurdu, 1956).

29. Station Agronomique de Giresun. — La noisette turque et les possibili­tés de son développement (Türkiyenin Bu Günkü Findik Durnum ye Gelisme imkânlari, 1959).

30. Dr. Fikri ARIKAN. — Les types de noisettes qui croissent à Giresun et les caractères biologiques de la fécondation du noisetier (Giresunda Ye-tisen Onemli Findik Çesithen'nin Doll eme Biyolojisi bakimin Husu-siyetleri. Thèse I960).

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