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REVUE DE PRESSE
SELECTION
PRESSE NATIONALE ET INTERNATIONALE ENTRE 2009 ET 2016
SOMMAIRE
Récapitulatif des articles de presse depuis 2009 .............................................................…..1
Sélection d’articles
Séléction de 50 articles sur 150 issus de la presse nationale et internationale
Presse internationale……………………………………………………………………..2
Presse nationale..…………………………………………………………………………20
Presse locale……………………………………………………………………………....58
TV – Radio……….………………………………………………………………….……..67
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PRESSE INTERNATIONALE
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DEMOCRACY
The New York Times, 9 mai 2014 (USA)
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DEMOCRACY
Chicago Tribune, 4 mai 2014 (USA)
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DEMOCRACY
Columbia Spectator, 2 mai 2014 (USA)
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DEMOCRACY
Chicago Sun Times, 28 avril 2014
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DEMOCRACY
Broadway World, 18 avril 2014 (USA)
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DEMOCRACY
Der Standard, 4 novembre 2013 (Autriche)
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DEMOCRACY Der Bund, 30 octobre 2014 (Suisse)
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DEMOCRACY
Berner Zeitung, 30 octobre 2014 (Suisse)
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DEMOCRACY ,
DNN, 30 septembre 2014
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PROFESSOR
Journal japonais, février 2013 (Japon)
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PROFESSOR
Metropolis, 8 février 2013 (Japon)
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PROFESSOR
La scène, Japon, juillet 2010
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POETRY
La Russie d’aujourd’hui, 10 novembre 2011
Maud le Pladec à Ekaterinbourg
10 novembre, 2011
Du 19 au 27 novembre le Théâtre de ballet « Casse-Noisette » avec une présentation du résultat le 28 novembre au festival « On the verge ».
Alliance Française Ekaterinbourg et le Consulat
Général de France à Ekaterinbourg invitent:
Du 19 au 27 novembre le Théâtre de ballet
« Casse-Noisette » présente un atelier de la
chorégraphe française Maud Le Pladec.
La chorégraphe française arrive à Ekaterinbourg
pour un master-classe avec des étudiants de la
faculté de la danse contemporaine de l’Université des Sciences Humaines. Un spectacle de danse qui
sera préparé lors de cette échange, sera présenté au public e 28 novembre 2011 dans le carde du
festival « On the verge » ( « Na grani »).
Maud Le Pladec
Née en 1976 à Saint Brieuc, vit à Rennes.
Chorégraphe et interprète Maud Le Pladec se forme à la danse contemporaine en 1999, en intégrant
la formation ex.e.r.ce au CCN de Montpellier. En 2001, elle co-créé le collectif Leclubdes5 au sein
duquel elle signera, avec Mickael Phelippeau, Fidelinka et Fidelinka-extension. En 2010 elle signe
Professor, pièce pour trois interprètes conçue avec et à partir de la musique de Fausto Romitelli. En
tant que danseuse, elle collabore, entre autres, avec E. Vo-Dinh, L. Touzé, L. Laâbissi, G. Appaix, M.
Monnier, H. Diephuis et B. Charmatz qu'elle assiste pour son projet Roman Photo. En 2004 elle
intègre la Formation Supérieure de Culture Chorégraphique auprès Laurence Louppe et poursuit ses
études en Master 2 au département de recherche en danse à l'Université Paris 8.
Vidéo spéctacle « Professeur » http://vimeo.com/11078961 . Chorégraphie - Maud Le Pladec.
Le festival « On the verge » - http://www.muzkom.net/on_the_verge/
L’affiche du festival - http://www.muzkom.net/afisha/actual/showactual.php?id=102
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PRESSE NATIONALE
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DEMOCRACY
Libération, 5 novembre 2013
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DEMOCRACY
Le Monde, 23 novembre 2013
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PROFESSOR
les inrockuptibles, 16 juin 2010
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PROFESSOR
Le Monde, 5 décembre 2012
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DEMOCRACY
Les Inrockuptibles, Novembre 2013
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OMINOUS FUNK & DYSTOPIA
Libération, 6 février 2011
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Xerse
Le Monde, 23 novembre 2013
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PROFESSOR
Libération, samedi 8 – dimanche 9 mai 2010
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XERSE
Le Monde.fr 8 octobre 2015
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Xerse
Les Echos, 6 octobre 2015
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DEMO
Les Inrockuptibles, 13 au 19 fevrier 2013
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CONCRETE
Ballroom, décembre 2015, janvier et février 2016
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POETRY
Mouvement, octobre-décembre 2011
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OMINOUS FUNK & DYSTOPIA
Danser, Juin 2012
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PROFESSOR
Mouvement, Avril 2012
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PROFESSOR
Danser, Juillet-Août 2010
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POETRY
Mouvement.net, 15 novembre 2011
COMPTE RENDU Deux mondes sur un plateau
Maud Le Pladec à Mettre en scène date de publication : 16/11/2011
Retour sur deux créations vues au festival Mettre en scène à Rennes : Poetry, de Maud Le
Pladec et Onzième, du Théâtre du Radeau. Deux récits dans lesquels corps et scènes
s’affrontent et se portent.
Correspondances (par Charlotte Imbault)
Les séries de gestes, les lumières, les sons se répondent. Poetry, la seconde pièce de la chorégraphe
Maud Le Pladec, aurait pu se nommer Correspondances, elle aurait pu se titrer Voyelles tant les
couleurs sont des sons, les corps sont des couleurs et les sons strient l’espace. Comme rarement, la
conception sonore (créée à partir de la partition Trash TV Trance de Fausto Romitelli) a travaillé avec
la gestuelle des deux danseurs (Maud Le Pladec et Julien Gallée-Ferré) et du guitariste (Tom Pauwels,
également présent sur scène). Comme rarement, les ambiances de couleurs (remarquable travail de
Sylvie Mélis), du rouge pourpre, au bleu glacé/glacial en passant par tout le spectre, jouent avec la
matière répétitive des corps et enveloppent le public pour l’emmener vers des naissances latentes, des
ivresses perceptives.
La pièce compte parmi celles qui insistent, persistent et creusent dans le sillon des allers-retours
musicaux et chorégraphiques. Poetry rejoue la relation danse/musique de Professor (première pièce
de Maud Le Pladec écrite à partir de Professor Bad Trip de Romitelli) en travaillant sur le rythme. Alors
que dans Professor, la chorégraphe avait à cœur de traduire toute la partition romitellienne en gestes,
dans Poetry, la traduction est dépassée, transcendée même, par la répétition. Une insistance continue.
Les trois corps (bien que pendant les deux premières parties, le guitariste demeure assis) tracent une
verticalité, un aller vers sans cesse reproduit et recommencé. Les gestes, effectués la plupart du temps
en impact, tracent un chemin, s’arrêtent pour renouveler le processus. Le rythme martèle les corps.
Maud Le Pladec répète sur place un saut. Aucun envol n’est possible. Retour à la matière. C’est une pièce
d’une radicalité forte. Le geste, minimal, puissant, contenu, menace d’exploser, mais l’explosion arrive
par le son de la guitare, par le bruit blanc, par les respirations entendues en écho ainsi que par les
nappes de lumières.
Dans la troisième partie (lancée par le « One, two, three, four » de Tom Pauwels, qui soudain se lève)
les voix sortent des corps, le rythme s’échappe alors. Après la saturation sonore, vient l’apaisement.
Tous les trois se rapprochent doucement… Désunis, éparpillés jusque-là, ils forment ensemble un tout.
Au cœur des choses. Entre le bruit brun du fond de salle et la lumière blanche du fond de scène.
Poetry, de Maud Le Pladec, le 23 janvier au TU de Nantes (Festival Flashdance), les 18 et 19 février à La
Ferme du Buisson dans le cadre de Hors Saison, les 4 et 5 mai au Kunstencentrum Vooruit, Gent
(Belgique) et en décembre 2012 au Nouveau Théâtre de Montreuil. A lire dans le numéro en cours, un
article sur les répétitions de Poetry. Festival Mettre en scène, du 3 au 19 nov.. Photo : Caroline Ablain.
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Hunted
Danser, canal historique, 1er février 2015
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PROFESSOR
Mouvement.net, mercredi 9 juin 2010
COMPTE RENDU Professeur buissonnier
Le Professor culotté de Maud Le Pladec aux Rencontres Chorégraphiques de
Seine St Denis
Maud Le Pladec rejoue le rapport danse-musique et place une bombe chorégraphique en plein
cœur des Rencontres Chorégraphiques de Seine St Denis avec Professor, symphonie
chorégraphique enluminée par l’œuvre de Fausto Romitelli.
Imaginons une séquence de Psychose d’Alfred Hitchcock, interprétée par le Monsieur Loyal de Mulholand
Drive de David Lynch, le tout, sur une musique du compositeur Ennio Moricone… Ou représentons nous
un monstre à plusieurs têtes, sorte de cadavre exquis dont le visage serait signé par la jeune
chorégraphe française Maud Le Pladec, le buste par le compositeur italien Fausto Romitelli, et le tronc par
l’écrivain Henri Michaux. C’est en quelques sortes le genre de fabulations transgenres et transhistoriques
auxquelles nous invite Professor, hyptonique et virtuose première pièce de Maud Le Pladec, qui réinjecte
de la noblesse dans le couple danse-musique en giflant, au passage, quelques dogmatismes au faciès
rebutant. En premier lieu, celui qui voudrait qu’un projet chorégraphique proprement contemporain se
doive de décoller la musique de la danse pour ne pas salir le mouvement.
« On me demande en tant qu’interprète de ne pas trop danser en symbiose avec la musique. J’avais
envie de voir de quelle façon il était possible aujourd’hui d’explorer une matière jugée “ désuète ”. Parmi
les retours que l’on m’a fait sur Professor, quelqu’un s’est étonné de voir une jeune chorégraphe
retourner à ce rapport naïf entre danse et musique », confie Maud Le Pladec, à l’issue des
représentations données dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques de Seine St Denis, où la pièce a
reçu un accueil stupéfait et fort enthousiaste. Certes, étonnement il y a lorsque l’on vérifie durant
cinquante mémorables minutes que, en effet, la chorégraphe « illustre absolument TOUT » des leçons du
concerto Professeur Bad Trip de Fausto Romitelli. Tout : les distorsions acidifiées de la musique, ses jeux
volumétriques, ses effets d’échelles et de matières, ses surprises toniques, ses mignardises Pop-rock et
ses clins d’yeux figuratifs… Tout de cette symphonie éberluée que Fausto Romitelli, disparu en 2004,
avait composé à l’ombre des textes qu’Henri Michaux, le corps emprisonné dans son malaise, avait
imaginé au-dedans. Maud Le Pladec semble avoir continué une chaîne amorcée par le compositeur : elle
semble créer à partir de Romitelli comme Romitelli avait lui-même créé à partir de Michaux. Soit en
composant des correspondances protéiformes et extrêmement rigoureuses qui placent
aujourd’hui Professor dans la lignée des projets danse-musique les plus essentiels que l’histoire de la
danse ait compté.
Cette histoire moderne, puis contemporaine, s’est, depuis Isadora Duncan, construite dans le rejet de la
fusion danse-musique. Il suffit d’observer la faveur qu’ont reçues au cours du siècle les chorégraphies «
en silence ». Ou il n’est qu’à relever aujourd’hui les déclarations de jeunes chorégraphes en mal
d’engagement qui rejettent toute forme d’ « asservissement » de la danse à la musique, comme si le
combat était encore le notre et que l’inverse ne générait aucun académisme. Sans rien ignorer du
moment dans lequel elle inscrit sa pièce, Maud le Pladec a pourtant pris l’exact contrepied en
réussissant, en trois mouvements qu’elle nomme « leçons », un corps à corps rare entre autorité
musicale et puissance chorégraphique. Tout à la fois marionnettes de la musique et prestidigitateurs de
la farce, les trois interprètes de Professor s’en vont ainsi explorer un terrain inédit, où chaque son a sa
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physionomie et chaque effet sonore, son geste juste: abstrait, figuratif comme cette séquence de boxe
menée par Felix M.Ott et le sublime Julien Gallée-Ferré (interprète), ou en possible référence aux effets
spéciaux des films de Science Fiction, si l’on repense au duo infernal entre Tom Pauwels et une créature
invisible qu’il s’agit de contrôler… « Nous avons commencé par nous immerger dans la musique de
Romitelli, se souvient la chorégraphe, en bénéficiant du savoir faire analytique de Tom Pauwels (il est un
des musiciens de l’ensemble Ictus qui réside dans les locaux de Rosas). Puis nous nous sommes mis à
expérimenter. Le principal écueil est de danser sur la musique et non en symbiose avec elle : les
interprètes doivent donner l’impression de découvrir la musique en même temps qu’ils l’incorporent.
Nous avons ensemble visionné beaucoup de films Le testament du docteur Mabuse, M le Maudit,
Psychose, Le secret derrière la porte, etc. La question de la fiction et de la narration est donc très
présente. Il s’agissait aussi d’imaginer de quel film de l’histoire du cinéma aurait pu être extraite la
musique de Romitelli ». Et effectivement, semble demander Maud Le Pladec, quelles seraient donc les
coordonnées musicales et chorégraphiques du film d’angoisse, de la montée du suspens ?
Dans cette caméra obscura qui semble saluer l’enfance du cinéma, nul écran de projection ne vient
prendre en charge les références cinématographiques. Seuls trois corps masculins rejouent, en vestes
satinées et pantalon de cuir, les courses-poursuites et ombres disproportionnées des films
expressionnistes, les petits gestes graphiques et périphériques des années 1980 et autres figures
fantasmatiques tendues au bord du personnage. Et ce, sans tenir aucunement compte des structures
normatives actuelles du spectacle vivant: « J’ai l’impression aujourd’hui que les instances de légitimation
d’une œuvre sont basées sur des valeurs suivantes : les contours de l’écriture ne sont pas très nets, on
est davantage sur des valeurs de fragilité, on ne veut surtout pas “ donner à voir ” mais on espère que le
spectateur “ imagine voir ”. Comme si l’on disait : “ On ne fait pas mais on dit que l’on aurait pu faire ”.
Mais ce que je ressens en tant que spectateur, c’est que l’on m’oblige à imaginer ! C’est tout autant
autoritaire ! Ces formes sont pour moi des formes molles, elles ne me touchent en rien, j’en suis lassée,
je ne considère même pas qu’elles déclenchent réellement de la polémique. Je les trouve terriblement
formatées. »
Après un parcours d’interprète pour les chorégraphes Mathilde Monnier, Loïc Touzé ou Herman Diephius,
après l’aventure du Flip Book de Boris Charmatz qui a sûrement conforté ses fabulations citationnelles,
Maud Le Pladec, guidée par une envie soudaine « d’assumer complètement de faire un spectacle »,
déplace et remet en jeu les questions de la figuration et des gammes expressives.
Questionnée sur de possibles ramifications avec l’œuvre d’Anne Teresa de Keersmaeker, la chorégraphe
avoue qu’elle fut étonnée qu’autant de monde lui parle d’elle: « Je n’ai jamais réellement eu de filiation
directe avec elle. Mais ce qui est curieux, c’est que les prémices de ce projet, qui sont maintenant
lointaines et abandonnées, viennent d’elle. Je voualis travailler sur Fase. Cela figure d’ailleurs sur mes
premières notes et la première mouture du projet que l’on a présenté au CCNRB contenait Fase.
L’approche qu’elle a eu de la musique de Steve Reich me semblait être une entrée intéressante pour une
recherche chorégraphique. J’avais envie de traiter Fase comme une station, de travailler sur
l’interprétation de cette pièce, sur des transpositions ou des citations. Seulement, cela aurait impliqué
que je me focalise sur le champ de la danse, et que je situe mon projet exclusivement au regard de
l’histoire de la danse. Si j’ai donc abandonné cette idée, c’est que j’avais besoin de faire un projet très
personnel. Fase explore un unique registre musical et un unique registre de geste, contrairement à moi
qui ai choisi la digression, les périphéries comme objet. Quoi qu’il en soit, je voulais faire un projet “
plein ” comme Fase. Cette œuvre de De Keersmaeker est pour moi une oeuvre complète.»
Invité par elle à tresser les œuvres, on repense alors à Antonia Baehr et sa formidable exploration
physiologique des Rires. On repense à Pâquerette du tandem François Chaignaud et Cécilia Bengolea
avec leur expérience performative sur l’anus. Bref, on repense aux quelques artistes régénérant qui osent
s’emparer du refoulé de leur discipline pour dessiner les traits, élémentaires et lumineux, d’une scène en
liberté.
>Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis du 7 au 30 mai 2010
>Crédits photo : Caroline Ablain Eve BEAUVALLET
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Hunted
Danser, canal historique, 29 janvier 2015
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DEMO
Mouvement, 6 février 2013
Plongée
Que se passe-t-il lorsque la durée d’un plan cinématographique s’étire au-delà de tous les usages du cinéma narratif conventionnel ? Que se passe-t-il lorsqu’un plan cinématographique s’élargit à l’extrême et que l’action qu’il recèle s’éloigne, comme dissoute à la taille d’un pixel ? Vincent Dupont, qui fluctue dans une chorégraphie pétrie d’arts visuels et de performance, est passé derrière la caméra pour écrire le film Plongée. Son spectateur y éprouve une expérience perceptive de toute rareté. La seizième édition du festival Vivat la danse ! à Armentières l’avait inscrit dans sa programmation entièrement axée sur les formes d’« immersions sensorielles, vertiges de la perception » aptes à nous faire « changer de repères ».
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On vit l’oxymore d’une parfaite tranquillité haletante, le paradoxe d’une intensification minimaliste, devant le film de Vincent Dupont. C’est formidablement émancipateur : plus une présence est sobre, s’installe dans sa durée et se réduit dans la vastitude de l’image, plus en même temps elle se condense dans l’évidence de sa seule manifestation, s’impose et s’entête pour ce qu’elle est, rien d’autre, alors même que son contenu factuel demeure énigmatique, non élucidé au sens commun d’une dramaturgie traditionnelle. Les trois personnages de Plongée paraissent éprouver des sensations liées aux quatre éléments fondamentaux de l’eau (se baignent) et du feu (allument des brasiers), de la terre (arpentent) et de l’air (entrent en lévitation). Parmi eux, Werner Hirsh, artiste de la performance inter-genres, distille une ambiguïté toute discrète. Cela tandis qu’au cœur des éléments, de fugitives apparitions de masques creusent la hantise de l’absence qui habite toute image de la situation morte qu’elle a captée. Une longue séquence du film travaille des renversements de volumes, d’espaces et de plans. Les personnages paraissent y marcher renversés à l’horizontale, s’élever dans les airs, s’accommoder de vivre tête en bas. N’importe quelle manipulation des technologies de l’image permet de produire aujourd’hui de tels trucages sur un écran de PC. Or dans Plongée, il ne s’agit pas de trucages, mais de patients agencements de caissons courbes, renversements de décors, rapport de fixité contrariée entre caméra et sujet. C’est ce qui fait la différence, d’une image tenant de l’élaboration patiente d’un rapport tactile au monde, profondément éprouvé. Plongée engage un bouleversement des techniques et usages du voir. On y pénètre par apnée de la paresse de regard. Puis on ressort doucement ivre de cette traversée à pas comptés au cœur des projections de l’espace et du temps. Aire de jeu L’idée d’Aire de jeu est simple. Et fonctionne. Trop peu de lieux ont des idées simples, qui fonctionnent. Aire de jeu est une initiative des Subsistances à Lyon, également portée par le CCN de Rillieux-la-Pape et le Théâtre de la Croix-Rousse. Chaque édition annuelle y donne à découvrir un compositeur de musique contemporaine. Un seul. Plusieurs chorégraphes sont invités à choisir de ses morceaux, qu’ils ont envie d’interpréter par la danse. La performance live passe systématiquement aussi par une interprétation de la musique par des musiciens sur scène. Cette année, Faustin Linyekula, Arkadi Zaides, Maud Le Pladec et Tania Carvalho sont partis à l’écoute de la compositrice new-yorkaise Julia Wolfe. Une seule soirée permettait d’assister à l’enchaînement des pièces des trois premiers de cette liste. Cette configuration très entraînante fait opérer une traversée mouvementée d’un univers musical mal connu. Les trois pièces écoutées ce soir-là présentent la caractéristique commune de n’être composées, chacune, que pour un type instrumental homologue : huit voix de contrebasse concourent à Stronghold (dont sept sont enregistrées sur bande, dans une version pour un seul instrument effectivement sur scène), quatre batteries jouent Dark Full Ride, et quatre violon, alto, violoncelle Dig Deep. De cette uniformité d’instrumentarium, émanent des structures très denses, stables et charpentées, mais qui permettent dès lors un jeu très vif de correspondances entre timbres, intensités et résonances. Dans Dig Deep, par exemple, se produit une vertigineuse course en avant, dont l’homogénéité captivante ruisselle d’éclats de fragmentations. Dans Dark Full Ride, le dialogue accapare, quand seules les cymbales répondent aux cymbales, ou seules les caisses, et que le langage semble ainsi désossé, sonnant très clair, sans injonction de l’acmé fusionnel obligé de la batterie traditionnelle, mais quand même avec des grondements le disputant au rock. A y entendre un dialogue, nul doute que c’est sur cette pièce que Maud Le Pladec et ses interprètes osent la composition chorégraphique la plus furieusement impliquée, où danseurs et musiciens échangent leurs rôles, où l’espace physique de la circulation entre instruments devient l’aire même, et le volume, d’un déploiement global hautement plastique. Les danseurs œuvrent entre. Dommage qu’à pareil endroit, Corinne Garcia tienne à montrer de la danse à voir. Nul besoin de sur-je(u) pour que tout résonne et se réponde dans cette pièce. Au regard de cette Demo, Faustin Linyekula et Arkadi Zaides auront pris des options plus sages, voire conventionnelles, d’une composition par juxtaposition. Mais par effet de contrepoint, ces façons de se toiser entre danse et musique, contribuent à orchestre une soirée très vivifiante. Nos limites On n’a pas encore pris toute la mesure des implications insondables de la pièce Nos limites, composée par le chorégraphe Radhouane El Meddeb avec les circassiens Mathias Pilet et Alexandre Fournier. La communication et une installation visuelle attenants à la pièce stricto sensu portent à la
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connaissance des spectateurs les circonstances tragiques qui auront présidé à la conduite de ce projet artistique. Celui-ci ne gagne rien au fait d’être rabattu sur de telles justifications. Qu’importe. Nos limites compose tout ce qui transcende une absence. Ses deux interprètes en scène sont de tailles très différentes. En quelque sorte, il manque à l’un un bout, pour être à la hauteur de l’autre. Mais alors comment dire, à travers ce manque, la portée du simple geste qui voit le plus grand des deux tenir l’autre bien serré contre lui dans ses bras, pieds suspendus ballant sans toucher sol ? Ce n’est rien. Mais ce porté, ce soutien, ce dépassement de la différence, très patients, bouleversent. Le plus grand manque est alors celui que s’imposent les deux performeurs circassiens, en semblant renoncer le plus souvent à l’appui de leurs jambes, comme dévitalisées. Ainsi un dialogue s’abstrait et se suspend, se tenant comme d’emblée détaché du sol, niant en somme l’un des fondamentaux du cirque – qui consiste en l’acte même de s’arracher à la pesanteur – pour peupler l’espace d’une forme de vol, défiant ce qui est pourtant figure du handicap. Au terme d’une souple suspension vertigineuse, en plateau porté sur un seul pied redressé, un noir se fait, brusque, puis sa suite de chutes mortelles, implacables. Alors suit une grande danse de danse. On ne sait ce qui flotte là, du chorégraphique ou du circassien, dans cette pièce où tout est sobre, épuré, vide de tapage. Si deux arts et deux sensibilités s’y sont rencontrés, il semble que pour une fois cela ne se fasse pas par rajout, mais par le dialogue distancé d’une forme d’absence. Un projet de l’art se consume dans une légèreté, à jamais. Transcendant. Ben oui. Aire de jeu s’est tenu du 29 janvier au 2 février aux Subsistances, Lyon. Nos limites, de Mathias Pilet, Alexandre Fournier et Radhouane El Meddeb était présenté du 31 janvier au 4 février au 104, Paris.
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PRESSE LOCALE
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CONCRETE
Ouest France, 7 novembre 2015
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DEMOCRACY
Le Télégramme – édition Brest, 15 novembre 2013
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DEMOCRACY
Ouest France – édition Rennes, 15 novembre 2013
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XERSE
La Voix du Nord ; novembre 2015
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Hunted
Tout lyon affiches (Hunted), 24 janvier 2015
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POETRY Ouest France, 5-6 novembre 2011
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PROFESSOR LIVE
La Marseillaise, 15 mai 2012
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PRESSE TV – RADIO
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PROFESSOR
Tokyo TV, février 2013
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PROFESSOR LIVE
France 2, 4 mai 2012
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PROFESSOR LIVE
France 3 Provence-Alpes, 16 mai 2012
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POETRY
France 2-Des mots de minuit, 16 novembre 2011
programme Le 16 novembre 2011
INVITÉS : Patrick DEVILLE, François BIZOT, Eve ENSLER, CAMILLE, Dany-Robert DUFOUR
INCERTAIN REGARD : Cambodge
Patrick DEVILLE, écrivain Actualité : "Kamputchea", Editions du Seuil François BIZOT, écrivain Actualité : "Le silence du bourreau", Editions Flammarion
CONVERSATION :
Camille, auteur compositeur interprète Actualité : Album "Ilo Veyou", chez EMI Dany-Robert DUFOUR, Philosophe Actualité : "L’individu qui vient après le libéralisme", Editions Denoël Eve ENSLER, écrivain Actualité : "Je suis une créature émotionnelle", Ed 10/18
AVOIR LE CHOIX :
Festival International Mettre en scène à Rennes Film de Julia Leigh "Sleeping beauty" Yann KERSALE, exposition "Sept fois plus à l’ouest" Espace de la Fondation EDF
DES MUSICIENS :
Camille, pour l’Album "Ilo Veyou", chez EMI
MUSIQUE :
Camille, Album "Ilo Veyou", chez EMI
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DEMOCRACY
France Culture, 18 novembre 2013
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PROFESSOR
France Culture, le 20 septembre 2012
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PROFESSOR
France culture-écrans de danse, 13 janvier 2011
(Edwige Phitoussi)
Interview (1h13) à écouter sur :
http://www.franceculture.com/plateformes-ecritures-musicale-et-
choregraphiquecroisements-transformations-creations-maud-le-plade
Maud Le Pladec
La programmation 2010-2011 des Écrans de
Danse portera sur
les relations qu’entretiennent la Danse et la
Musique, aujourd’hui. Il s’agira, à travers le
repérage de motifs et de principes structurants
(canon, contrepoint, saturation,
combinatoire...) de voir de quelles façons
ceux-ci opèrent dans les champs musical et
chorégraphique, peuvent être générateurs
d’une création. Une attention plus grande sera
portée à la question de la partition, tant
musicale que chorégraphique. Celles-ci
pourraient-elles s’envisager l’une en regard de
l’autre pour tenter d’aboutir à une communauté
d’intérêts, comme de forme : est-il possible de
réunir, en une même inscription sur l’espace de la page, les notes de musique, la notation des
gestes chorégraphiques jusqu’à imaginer y inclure des éléments de scénographie ? Enfin, sera
posée la question de la fidélité à la notation : quelle place a l’interprète, de quelle liberté
personnelle peut-il faire preuve au sein de ce qui peut apparaître, en premier lieu, comme une
fixation ?... Enfin, on ne se privera pas du plaisir d’accueillir des chorégraphes comme de
présenter des pièces de danse dont le rapport à la musique, sans être très directement lié à notre
questionnement, contribue à la structuration chorégraphique...
Un entretien avec Edwige Phitoussi.
Enregistré le 13 janvier 2011.
Voir une chorégraphie de Maud Le Pladec.
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PROFESSOR
France culture-La vignette, 27 mai 2010