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Quoi de plus sain qu’une balade hivernale sur les

sentiers du littoral... La revue vous y emmène dans

ce numéro, peut-être sans poésie excessive, mais

dans une approche technique qui caractérise sa

ligne éditoriale. Le sujet est, comme d’habitude,

très vaste mais ces quelques pages vous donneront

les bases pratiques sur l’aménagement, avant de

Informations en bref

ancienne peupleraie récemment aménagée pour la remise en pâture. Les animaux utilisés (bovins principalement) sont suivis par les techniciens du Parc naturel régional des Bou-cles de la Seine Normande. Les gardes rencontrent ensuite Mr Sellier, agriculteur partenaire du Conservatoire du littoral pour la gestion de prairies méso-philes à humides. Ce contact de grand intérêt permet de mieux appréhender l’organisation de l’élevage semi-intensif et la complexité du fonctionnement agricole.D’autres problématiques, comme l’alimentation en eau des parcelles pâturées, sont abordées sur le terrain, cette fois sur la rive Nord de la Seine (Seine-Maritime). La rencontre avec Mr Lair, agriculteur sur le site (dont une partie en réserve naturelle) et du Directeur de la réserve permet de mieux com-prendre les enjeux économiques et écologiques liés au pâturage. C’est aussi l’occasion de prendre connaissance d’un important travail de stage mené par Mat-thieu Camus sur la qualité d’eau et la diversité végétale des fossés en zone pâturée.Après une rencontre avec Riva-ges de France, le stage s’achève par une réfl exion approfondie en groupe sur la rédaction du cahier des charges à destination des agriculteurs exploitants des terrains du Conservatoire.

vous conduire sur les magnifi ques rivages de Corse

où le sentier cherche avant tout à se fondre dans le

paysage.

Enfi n, quelques rappels juridiques seront sans doute

utiles aux gardes sur cette problématique du droit

d’usage des sentiers. Alors, bonnes promenades avec

tous nos vœux pour cette nouvelle année...

Les gardes normands dans le Marais VernierNormandie, expose ensuite la particularité de la délégation vis-à-vis des activités agricoles. La Normandie constitue en effet le secteur littoral où le concours des agriculteurs est le plus sol-licité pour la gestion de certains sites. Plus de la moitié des sites, et environ 300 exploitations sont concernés par ce partena-riat. Ce dernier fait l’objet d’un cadre strict sur le plan juridique (article L322-9 du Code de l’envi-ronnement) mais l’élaboration et le suivi d’un cahier des charges sont également indispensa-bles pour assurer une gestion harmonieuse des terrains. Les gardes et les techniciens sont impliqués au quotidien en tant qu’interlocuteurs permanents des agriculteurs sur le terrain. Cette question sera débattue le second jour en bilan de stage, s’appuyant notamment sur l’ex-périence de certains agents du SYMEL (Manche).Puis Mr Letellier, de la Chambre d’Agriculture de l’Eure, présente les grands axes de la nouvelle Politique Agricole Commune et donne un éclairage intéressant sur le fonctionnement du monde agricole et de ses probléma-tiques, information souvent peu connue et mal perçue par le monde de la protection de la Nature.L’après-midi de ce premier jour et la matinée suivante sont con-sacrés à différentes visites et rencontres. En vallée de la Risle, il s’agit d’abord de la visite d’une

Le stage des gardes du littoral normand a eu pour cadre le Marais Vernier (Eure) les 13 et 14 septembre 2006, avec pour thème la gestion agricole des terrains du Conservatoire, plus particulièrement en zones humides. Ces dernières sont en effet très étendues dans les boucles de la Seine et la vallée de la Risle toute proche. Contraste saisissant que ces vastes espaces de prairies humides pâturées faisant pratiquement face aux grands complexes industrio-por-tuaires du Havre et de la basse vallée de la Seine.Monsieur Carpentier, Directeur du Développement Economique et de l’Aménagement du Ter-ritoire au Conseil Général de l’Eure présente aux participants la politique récente (2001) des Espaces Naturels Sensibles du département. Le recouvre-ment de la TDENS est encore plus récent (2005). Les ENS représentent 3600 ha, pour une quarantaine de sites identifi és dans un schéma d’intervention arrêté initialement en 2002 et en refonte actuellement.Le Département, doté de peu de moyens en régie pour la gestion, travaille fréquemment en par-tenariat, notamment avec les agriculteurs.1000 hectares appartenant au Conservatoire du littoral sont en convention de gestion avec le Département de l’Eure.Jean-Philippe Lacoste, délé-gué du Conservatoire pour la

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Les aménagements de sentiers s’inscrivent dans un double objectif d’accueil du public et de préservation des espaces naturels. Le sentier doit répondre aux exigences suivantes : être suffi samment confortable et présenter une lecture aisée. En effet, quand les sentiers associent largeur et confort de marche, le public ne ressent pas le besoin de divaguer dans les espaces proches. Le sentier doit être ressenti par le visiteur non pas comme une contrainte mais comme un moyen d’être guidé vers des centres d’intérêt. Attention cependant à ne pas dénaturer les paysages, même pour une cause légitime...

L e s c a r a c té r i s t i q u e s p hy s i q u e s

L’a m é n a g e m e n t d e s e n t i e r s

Le sentier peut être réalisé :- sur un secteur connaissant déjà une fréquen- tation importante qui risquerait de provoquer la dégradation de certains milieux - sur un secteur préalablement fermé mais qui mérite d’être rendu accessible (nouveau schéma d’accueil, éléments d’interprétation à mettre en valeur...). Il peut être aménagé de façon sommaire (fauche, voire tonte uniquement par exemple) ou faire l’objet de travaux plus lourds, les matériaux de revêtements utilisés permettant de résister à l’érosion ; on parle dans ce cas de sentier cons-truit alors que le premier cas correspond à des sentiers non construits. Dans les deux cas, un travail préalable doit être mené.

Définition du tracé

Le tracé répond à plusieurs critères :- le comportement des visiteurs, observé (chemins anarchiques existants) ou souhaité (demande exprimée par le public notamment vis-à-vis d’éléments du patrimoine ou volonté de la part du gestionnaire par rapport à des éléments fi xes comme un bâtiment d’accueil,...). Les repères visuels et les centres d’intérêt doivent être étudiés fi nement.- la topographie, en évitant les fortes pentes (préférentiellement inférieures à 6%), de façon à éviter les problèmes de gestion des ruisselle- ments et pour le confort du public- l’état du sol : travailler en priorité sur les sentiers existants, les zones à végétation non patrimoniale (voire les zones non végétali- sées pour l’aménagement des sentiers cons- truits), les secteurs les moins sensibles vis-à- vis du dérangement de la faune.

La largeur et la forme du sentier

Elles dépendent à la fois du niveau de fréquen-tation observé ou attendu, des caractéristiques du site traversé et de l’ambiance recherchée. En effet, un sentier large et rectiligne rompt avec l’intimité et gâche la part de mystère qui attire le visiteur au détour d’un lacet... On privilégiera également les larges courbes afi n que le public n’ait pas l’impression de faire des détours et ne soit pas tenté de créer des cheminements plus directs ou plus faciles (la recherche inconsciente du raccourci...).

Quelques idées pour la largeur à défi nir....

Fréquentation pressentie Largeur associée(en personnes/heure) (en m)

1500 4,50500< <1000 3100< < 500 2< 100 1 à 1,50

Rappel sur les normes tout public...Les dimensions du sentier doivent permettre le passage d’un fauteuil roulant standard occupé (0,75x1,25m).Voir compléments dans la revue n°58

Adapter les caractéristiques du sentier au contexte et aux besoins... P

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L a r é a l i s at i o n te c h n i q u eLes sentiers non construits

Les sentiers enherbés

La première, voire la seule opération peut consis-ter en une fauche, voire une tonte de la végé-tation, permettant de créer un sentier intégré dans son environnement, pouvant par ailleurs être déplacé au cours de la saison, au gré de la fréquentation, des effets sur la végétation et de l’évolution des éléments d’interprétation.Cette technique offre la possibilité de mener ultérieurement une gestion différenciée, main-tenant un ourlet à faucher annuellement (avec exportation) et une zone de passage plus rase (la fréquentation peut suffi re à le maintenir en l’état). L’autre technique est de procéder à un épierre-ment léger de l’emprise :- suppression des plus grosses pierres, relative- ment instables- suppression des affl eurements rocheux gênants voire dangereux, par éclatement à la masse- disposition des pierres inférieures à 5 cm en rive inférieure du sentier de façon à favoriser au besoin les reprises de végétation- ratissage superfi ciel puis balayage dans le sens contraire de la pente, les produits du balayage étant stockés en rive inférieure du sentier.Une fauche alternée chaque année, permet éventuellement de déplacer progressivement le cheminement et de favoriser deux types de végé-tation différentes sur le linéaire, ce qui peut avoir un intérêt à la fois sur le plan paysager (création d’ambiances différentes de part et d’autre du che-minement), écologique (création de corridors) et pédagogique (support intéressant lors de visites guidées pour expliquer les effets de l’intervention sur les milieux naturels).

Type Conditions associées

Sentiers non construits Sentiers peu fréquentés Végétation existante bien fi xée Pentes faibles Moyens humains suffi sants pour l’entretien ultérieur

Sentiers construits Restauration d’un sentier non construit dégradé (ex : sol nu) Résistance attendue par rapport à la fréquentation observée ou prévue Secteurs diffi ciles (pentes, inondation, roche-mère...) Peu ou pas de moyens humains pour l’entretien ultérieur

Le recyclage de matériaux dans l’aménage-ment de sentiers non construits

La création ou la restauration d’un sentier peut aussi être un moyen de recycler des matériaux qu’on ne peut évacuer, et donc plutôt un moyen de répondre à une contrainte d’exportation de matière (réduction des volumes à déplacer) plutôt qu’à une réelle volonté d’utiliser un matériau naturel.

Mise en œuvre :Procéder sur des espaces ne présentant pas d’in-térêt écologique majeur, de préférence dans des zones déjà pourvues d’une litière. Ex : sous-bois, fourrés. Couches de 10 cm en moyenne Type de produits :Broyats issus des travaux de débroussaillage, voire de déboisement du site. Dans les dunes, il s’agit souvent d’Argousier, Saule, Sureau, Eglan-tier, Ajonc d’Europe… Proscrire l’utilisation de matériaux provenant d’autres sites (risque d’in-troduire des espèces végétales invasives comme la Renouée du Japon).La taille des produits à broyer est directement liée au type de broyeur utilisé, ce qui peut varier de 1 à 10 selon le matériel (voir encadré).Durabilité :L’expérience sur les secteurs de dunes fl aman-des (59) montre que les produits fi nissent par être recouverts par le sable. Dans les secteurs eutrophes, où une litière est déjà structurée, un mélange s’effectue progressivement entre les produits et le substrat.Recul par rapport à la technique :Peu de connaissances sur les effets des matériaux sur le sol et la végétation associée.

S e n t i e r s c o n s t r u i t s, s e n t i e r s n o n c o n s t r u i t sLe choix repose sur les objectifs en matière d’ac-cueil (fréquentation recherchée), d’intégration dans le site, d’identité et d’image du site et des

Comment aménager son sentier ? Analyse des conditions

conditions présentes (nature du sol, accessibilité aux engins,...).

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Broyeur de branches ou broyeur de végétaux ?

Toutefois, certains broyeurs couplent les deux procédés (marteaux en premier, qui broient le produit, puis cou-teaux qui le hachent), système breveté SAELEN.

Pas de transports excessifs de matériaux, d’où une réduction de l’émission des gaz à effet de serre mais une manutention potentiellement importanteValorisation d’un produit qui pourrait être con-sidéré a priori comme un déchet

Possibilité de modifi cation de la structure, du type de sol et de la composition de la végétation, dans les secteurs les plus oligotrophesDurabilité limitée par décomposition ou enfonce-ment dans le sol (selon type de sol concerné)Besoin de renouveler le tapis de broyats réguliè-rement selon les cas

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A noter que lors d’une enquête de fréquenta-tion réalisée sur un site intérieur du Conseil Général du Nord, et proche d’une ville, 70% des personnes interrogées préféraient circuler sur un sentier construit plutôt que non cons-truit… Cette donnée serait à vérifi er auprès du public fréquentant des espaces naturels comme les milieux dunaires… La notion de confort reste cependant toujours recherchée par le plus grand nombre, si ce n’est quelques randonneurs chevronnés...

Broyeurs : comment les choisir ?

Vérifi er la hauteur de chargement : préférer un outil qui permet de charger à bout de bras (0,60m) ou avec une chargeuse équipée d’un godetEtudier le bruit en fonctionnement, tant pour le confort du gestionnaire que pour le publicPrivilégier le système anti-bourrage automatique

Avantages

Produit fi ni esthétiqueRendement élevéTraitement de sections impor-tantes

Moins de puissance exigée que le broyeur de branches

Broyeur de branches

Broyeur de végétaux

Inconvénients

Exploitation uniquement de la matière ligneuseEntretien régulier (affû-tage)

Diamètre des branches réduit

Principe Coupe franche de la matière par le biais de couteaux pas-sant sur une contre-lame

Utilise souvent des mar-teaux

Connaître le type de matériaux à broyer (sections notamment) et ajuster la capacité admissible du broyeur (moteur)Etudier le rendementTrouver le bon compromis entre la puissance (et donc l’encombrement) et l’accessibilité aux sites

Adapter la puissance de la machine aux besoins :

Puissance du moteur Diamètre de branchages admissible

6 ch 40 mm9 ch 55 mm13 ch 70 mm18 ch 120 mm28 ch 150 mm

Broyeur de branches, broyeur de végétaux, choisir le bon matériel en fonction de ses besoins...

Intérieur d’un broyeur de branches

Rappel : toujours bien sécuri-ser la zone de travail avec un broyeur (passants, véhicules) et, comme pour tout engin mécanique, veiller à une sécu-rité absolue des opérateurs.

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Les sentiers construits

La réalisation technique varie en fonction des matériaux utilisés (d’après C. Celton, DDE Finistère) :

A noter la possibilité de réaliser un jointement (composition : mortier de sable 0/6 (57%),terre argileuse de terrassement (14%), chaux (24%),

fi bres) ou thermoliés (assemblés par liaisons thermiques de leurs fi bres)- TricotésIls combinent des propriétés à la fois hydrauliques et mécaniques :- forte perméabilité associée à un diamètre de fi ltration faible- forte résistance mécanique associée à une souplesse leur conférant une très bonne adhérence.

R : résistance en Mégapascals

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Décaissement

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Complément

Apport de pierres pour drainage

Lit de pose

Chemin en grave ciment

0,15 m par rapport au TN de la rive inférieure

/

Pas de décompactage. Humidifi cation

/

Mise en oeuvre de la grave ciment avec matériau*** 0/10 ou 0/20 ou 0/30 de couleur claire, amendé à 4% de ciment blanc et humidifi é à 8% sur une épaisseur de 0,18m.Compactage au cylindre

*** Utilisation d�un maté-riau de granulométrie infé-rieure à 0/10 et de teinte adaptée aux caractéristiques du site, après vérification des compatibilités d�adhé-rence avec le ciment

Chemin stabilisé Sable ou pierre/terre/chaux (épaisseur 0,25 à 0,30 m)

0,25 à 0,30 m par rapport au TN * de la rive inférieure

Criblés. Terre végétale utilisable pour la construction du sol

A noter que pour le mélange sable/terre/chaux, la stabilité du mélange est obtenue en 3 à 4 semaines minimum

40/70 (ou 20/40 pour pierre/terre/chaux) sur 10 ou 20 cm

Réglage (à la niveleuse si largeur suffi sante) en respectant une pente de 2% vers la rive inférieureCompactage au cylindre ou au rouleauMise en place de géotextile**Réalisation du mélange terre végétale (25%) et sable 0/6 (75%) ou 20/40 pour le mélange pierre/terre/chauxAmendement à la chaux aérienne naturelle (réf.CL90 norme 15-311 ou DL 85 norme 15-311) à raison de 6% du mélange terre/sable ou 4% du mélange terre/pierres (pourcentage à déterminer en fonction du pH)Mise en œuvre du mélange amendé en deux couches de 0,10 m d’épaisseur, chaque couche étant compactée au rouleau ou cylindre en 10 passes minimum (sans vibrer pour les 5 premières pour le mélange sable/terre)

Chemin empierré ou dal-lage sommaire

Jusqu’à 0,30 m selon la nature du sol

Stockage possible pour la construction du sol (pierres, terre après criblage)

Scarification superficielle et apport de chaux vive en poudre sur 1 cm

Calibre 40/70mm ou 20/40 mm sur 10 cm hors affl eure-ments rocheux

Mélange sable 0/6 /arène argileuse 0/1(85%), chaux (10%), ciment R32,5 (5%)Pose de pierres humidifi ées (au moins 0,20 m) à joints creux de moins de 5 cm de large avec un mortier de pose plus mouillé que le lit de pose (adhérence accrue)

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*TN : terrain naturel

ciment R32,5 (5%), avec balayage des joints à la terre du site). Le stabilisé sable/terre/chaux est très utilisé pour les PMR.

** Géotextile :Matériaux perméables constitués de polymères. Les polymères de base sont le polypropylène, le polyester, le polyamide et le polyéthylène. Les fi bres sont des matiè-res textiles d’origine naturelle ou d’origine chimique. Il existe trois catégories de géotextiles :- Tissés, avec deux séries de fi ls entrecroisés, servant aux activités de renforcement et de fi ltration- Non tissés, aiguilletés (monofi laments de polymères assemblés par aiguilletage puis par enchevêtrement des

Tous nos remerciements à C.Celton pour les éléments transmis et la lecture de l’article...

Le pH de la terre végétale doit être supérieur à 7 pour que la chaux aérienne fasse prise.

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Dans un souci de développement durable, la réfl exion doit porter à la fois sur les produits utilisés, les transports associés et les techniques mises en œuvre, afi n d’estimer le bilan écologique global.Dans cette optique, il faut porter la réfl exion sur :- l’origine des matériaux, en privilégiant les matériaux de provenance locale (carrières pro- ches…)- les matières et réduire au maximum celles qui sont composées de produits chimiques (pollutions lors de la conception mais aussi risque lors de la dégradation dans les milieux naturels).

Utilisation de produits recyclés pour l’aménagement de sentiers construits

Des déchets ultimes ou ménagers sont doréna-vant utilisés pour l’aménagement de pistes cycla-bles, parkings… grâce au procédé ENVERR’PAQ, chape semi-lisse superfi cielle composée d’un sable de béton recyclé renforcé par du ciment de verre de la gamme brevetée ECO’STIL.

Il existe une chape 100% recyclage constituée d’un sable de béton concassé, beige-jaunâtre, lié par un ciment de verre renforcé.

Gérer les eaux

Le drainage du sentier

Pour un sentier sur sol perméable, où le ruissel-lement est faible, prévoir une pente transversale du sentier vers l’extérieur, avec un dévers de 3 à 4%. Sinon, incliner la pente transversale vers l’intérieur et creuser une cunette voire un fossé. Les eaux seront ensuite évacuées par des cani-veaux ou un drain traversant ou sous le sentier.

Les caniveaux empierrés

Une fouille de 30 cm de profondeur sur 40 cm de largeur est réalisée.Des pierres de calibre minimum 20x10x20 cm sont approvisionnées ou, mieux encore, récupé-rées sur le site. Elles sont éventuellement taillées et ensuite scellées sur un lit de pose composé de sable et de chaux aérienne.Les joints sont garnis au mortier composé de terre, sable, ciment et chaux en proportion de 20 pelles de terre, 30 pelles de sable 0/6 non lavé, 25 kg de chaux naturelle et 50 kg de ciment.Dès la réalisation des joints, de la terre végétale est épandue puis balayée après raidissement du mortier.D’autres techniques qui permettent de prendre en considération les caractéristiques (identité) du site peuvent être mises en œuvre.

Intérêts :Capacité d’auto-réparabilité (auto-cicatrisation par l’humidité des désordres en cas de fi ssura-tion)Cohésion exceptionnelle sur pente forteMise en œuvre :Fond de forme constitué d’une grave non traitée (GNT) 0/20 à 0/31.5 compactée L’épaisseur de chape doit être de 5 à 8 cm pour une utilisation piétonnière ou cyclable et appli-quée par nivelage et compactage du mélange, avec une réalisation à programmer de mars à septembre.

ECO’STIL : liant minéral et hydraulique, à prises pouzzolaniques et gels propres au verre, principale-ment constitué de micronisats de déchets ultimes de verres d’emballage, de vitres, de pare-brises et de sable naturel concassé, calibré ou d’un sable de béton de recyclage. Ce ciment de verre ne comprend ni cendres volantes, ni laitier, ni liant routier ; il peut lier et conso-lider de façon durable un sable de béton concassé.Composition : 75% de poudre de déchets ultimes de verre25% de chaux aérienne (associée à des réactifs basiques pour certaines versions).

La fabrication d’une tonne de ciment de verre rejette 5 fois moins de gaz à effet de serre que celle d’une tonne de ciment traditionnel, le mélange ENVERR’PAQ consomme deux fois moins d’eau que les bétons traditionnels.Les essais de lixiviation normalisés exécutés sur ENVERR’PAQ excluent toute pollution du sol et des eaux par les “ciments de verre”.Valorisation et élimination des déchets ultimes de verre et des sables provenant du concassage des bétons de décons-truction pour ENVERR’PAQ 100%RECYCLAGE.Possibilité de recycler totalement le produit en granulats en fi n de vie.

Composition d’ECO’STIL

93% de sable beige de béton concassé 0/6 ou 0/10 ou de 93% de granulats concassés (0/4 à 0/8 pour cycles et piétons) de nature calcaire de préférence, silico-calcaire, de roche dure éruptive ou magmatique, et de porosité minimum voire nulle.7% de ciment de verre ECO’STIL renforcé

Aménager des sentiers respectueux des lieux...

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Exemples :- Calade de galets fi chés dans le lit de pose et jointoyés au sable ou à la terre- Béton de galets lavés.

Pour le rechargement de sentiers existants dégra-dés, on procèdera comme suit :- Préparation du fond de forme par scarifi cation du chemin existant sur 0,10 m de profondeur, évacuation des matériaux de calibre supérieur à 5 cm puis réglage et compactage- Construction du sol avec mise en œuvre de matériaux 0/30 ou 0/20, sur une épaisseur de 0,20 m puis réglage en bombé ou en dévers (à la niveleuse si largeur suffi sante) et compac- tage, enfi n sablage en 0/6, sur 3 cm d’épais- seur et compactage fi nal.

A noter la variante : 20/40 sur 0,20 ou 0,15 m + géotextile + 0/10 ou 0/20 sur 0,10 ou 0,20 m.

Gérer les débordements du public

Pour maîtriser les divagations, il faut prévoir, selon les cas, soit une mise en défens de certains secteurs, soit des élargissements ponctuels dans le cheminement.

La mise en défens

Elle consiste en la pose d’un obstacle linéaire, permettant de guider les visiteurs et marquer l’emprise du sentier, mais ayant un impact le plus faible possible sur le paysage :- poteaux et fi ls : poteaux en bois (Chêne sec) non traité de 40 cm hors sol implantés dans des massifs béton enfouis dans le sol (-0,10 m) recouverts de terre et câble 7x7, de diamètre 5 mm inox- lisses bois, plus souvent utilisées pour délimi- ter une aire à ne pas franchir.

L’effet dissuasif de ces mises en défens est plus psychologique et visuel que physique.

Les élargissements

Ils seront réalisés sur des espaces moins intéres-sants sur le plan écologique et privilégiant des zones où le public pourra stationner, c’est à dire là où les points de vue peuvent être intéressants.

L’entretien des sentiers

Pour les sentiers non construits, l’entretien correspond essentiellement à la surveillance et au ratissage régulier dès lors que de nouvelles pierres seront mises à jour, voire à la prévention des risques d’érosion. Pour les sentiers construits (chemins stabilisés), la structure des rives sur 0,20 m se révélant parfois moins solide suite aux difficultés de compactage, il s’avère nécessaire, après la pre-mière année de mise en service, de procéder à un balayage ou un ratissage pour éliminer les pierres libres. Cet entretien est inutile si l’on constate une reprise de la végétation en rive, traduisant un piétinement plus faible.Pour les sentiers aménagés sans liant, un ratis-sage et un compactage peuvent s’imposer en cas d’érosion due aux eaux pluviales, avec un rechargement éventuel sur “nid de poule” après piochage.

Un entretien qui évite le binage manuel ou l’emploi de produits phytosanitaires...

L’entretien manuel peut confronter le gestionnaire à un dilemne : procéder à un laborieux binage manuel ou avoir recours au chimique, simple et rapide d’utilisation mais dont les produits de dégradation sont néfastes pour l’environnement. Une solution mécanique est envisageable sur les substrats durs et relativement homogènes, utilisant une brosse désherbante sur porte-outils ou micro-tracteur.Sur des stabilisés suffi samment compacts, l’utilisation d’un scarifi cateur (également sur porte-outils ou micro-tracteur) est à tester. Les couteaux en forme de L (voir photo) peuvent être réglés à différentes profondeurs, et coupent le feutrage des herbes ayant envahi les bords de sentier. Il suffi t alors de ratisser soigneusement pour un travail effi cace et durable (1 à 2 ans). A noter que ce maté-riel pourrait être utilisé pour étréper localement certaines zones sur quelques centimètres d’épaisseur.

Quelques idées de coûts

POSTE

Déblai avec évacuationMise en décharge de terreProfi lage de talus après gros terrassementGéotextile pour sentier piétonsEmpierrement de stabilisationRemblai de déchets de carrière

COÛT

50 euros/m315 euros/m31,25 euros/m2

1,25 euros/m237,20 euros/m337,20 euros/m3

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Zoom sur le système de couteaux du dés-herbeur mécanique

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L’originalité de l’aménagement des sentiers de Corse depuis une quinzaine d’années tient à la place faite aux paysages. Le sentier doit s’inscrire naturellement dans la logique du paysage et dans l’esprit des lieux. Souvent, les sentiers ainsi créés, retrouvent, sans qu’on ne le sache, d’anciens cheminements.

E n a m o n t d e l a m é t h o d e, l e p ay s a g e

L e s s e n t i e r s i n t é g r é s d e C o r s e

La décision d’ouvrir un sentier dans un secteur se traduit systématiquement par une approche paysagère visant une “progression dramatique dans la découverte” : on cherche à contenir l’at-tente et l’attention du public jusqu’à un point ultime de découverte.Cela passe par une phase conceptuelle basée sur le terrain, en se mettant au service des lieux : le paysagiste s’imprègne du site, de ses ambian-ces, en travaillant sur les lumières, les points de vue... C’est la phase essentielle du travail, qui a pour but de créer un sentier qui doit à la fois s’inscrire avec simplicité dans le paysage et participer à sa découverte.

A noter que cette phase devra prendre en considération les saisons dans la plupart des paysages (la Corse n’est pas concernée, la structure du maquis ne se trouvant que peu modifi ée au cours des saisons).

Ces bases permettent au paysagiste de défi nir un premier itinéraire : les gardes ouvrent des layons dans le maquis impénétrable, de façon à concrétiser les premiers éléments du tracé. Cela permet de confronter le projet aux contraintes du terrain :

Elaboration du cahier des charges

Une fois le tracé validé, sont défi nis les travaux à mettre en oeuvre. Il ne s’agit pas de réaliser des opérations lourdes, marquant fortement le pay-sage mais bien de travailler sur l’existant pour que le sentier paraisse “naturel”. La barre à mine, la bêche et la débroussailleuse sont les principaux outils dont s’équipent les agents pour travailler avec les “matériaux” du site, qu’il s’agisse des éléments minéraux (rochers, pierres...) ou de la végétation. On privilégie en effet des matériaux du site pour réaliser les équipements : quelques pierres locales permettront de réaliser un emmar-chement ou renforcer le sol. Peuvent s’y ajouter des micro-ouvrages d’art (il s’agit de réaliser des passages d’eau)... Cela n’exclut pas localement la réalisation de plateformes stabilisées et dessou-chées, ou l’implantation de ganivelles, de fascines pour condamner certaines voies de pénétrations

- repérer des nouveaux éléments remarquables, qui mériteraient d’être partagés avec le public par le biais du sentier. Exemples : rochers, sujets remarquables, points de vue nouveaux...- identifi er des contraintes physiques pouvant poser des difficultés en matière d’aménage-ment du sentier : pentes abruptes, état du sol impliquant de mettre en place des équipements lourds...Cette approche de terrain donne lieu à un retour entre les gestionnaires et le paysagiste. C’est notamment l’occasion de croiser les éléments du tracé avec les données relatives aux sensibilités des espaces sur le plan écologique. Cette phase donne souvent lieu à des débats, des discussions animées : le paysagiste aimerait offrir à découvrir un joli plan d’eau que les gestionnaires veulent préserver pour la tranquillité de la faune, ou les gestionnaires ont envie d’amener le public vers un point de vue qui permette d’admirer la mer alors que le paysagiste juge que cette fenêtre arrive trop tôt dans la découverte...

D e l a c o n c e p t i o n à l a r é a l i s at i o n

indésirables ou d’anciens chemins abandonnés.Le cahier des charges précis décrivant les diffé-rents points d’intervention sera mis en oeuvre en régie ou par une entreprise, suivie à la fois par le paysagiste et les gardes, qui accompagnent la démarche du fait de leur intime connaissance du terrain.

Un grand merci à Michel Delaugerre (CEL Corse) pour ses informations et son approche poétique...

Passage dans un mur en pierres

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La phase de terrain

Les diffi cultés d’accès et la volonté de travailler avec l’existant permettent de limiter les gros engins sur le site, une participation importante des agents étant nécessaire pour mener à bien l’entreprise et concevoir des équipements légers en visant au fi nal le confort du public. Il ne s’agit pas de gêner la progression des publics et de leur demander d’avoir toujours les yeux vers leurs pieds mais bien d’admirer à chaque détour le paysage !Globalement, le niveau d’aménagement dépend du type de sentier réalisé : un sentier proche d’un village sera plus aménagé qu’un sentier reculé. A noter que sur un même sentier, on recherche l’unité du niveau d’aménagement.

L a s i g n a l é t i q u e

Elle est conçue de façon à intégrer jusqu’aux trois fonctions suivantes :- jalonnement du cheminement. qui sert à rassurer le visiteur- diffusion d’informations : temps nécessaire pour rejoindre le phare, type de sentier (piéton/ cavalier...)...- le nom des lieux indiqué dans la langue du lieu. C’est une façon importante de favori- ser la rencontre entre le visiteur et le terri- toire.

Le rythme d’implantation des jalonnements est irrégulier, lié aux nécessités des cheminements. Généralement, le public a besoin d’être rassuré en début de parcours, d’où une présence assez soutenue les dix premières minutes du tracé, puis la signalétique s’estompe peu à peu, pour laisser la place au paysage, le cheminement lui-même devant suffi re à guider le visiteur.On considère en effet qu’un cheminement qui nécessite d’être surchargé en signalétique est un mauvais cheminement, qui mérite d’être totalement revu.La signalétique de sentier est gravée sur un support stratifi é très résistant. Ce support, en forme de losange ou de rectangle selon les cas, est collé/vissé ou riveté sur un montant en bois (Cap Corse) ou en métal (acier autorouillant) dans le Sud de l’île (voir revue Garde n°41).

L’e n t r e t i e n , p o u r l a s u r v i e d u s e n t i e rLa phase de conception du sentier doit permet-tre d’éviter tout gros problème : un sentier bien pensé est un sentier bien intégré qui prend en considération les problématiques liées notam-ment à l’érosion.Quand un souci survient, il doit être rapidement traité, d’où la présence marquée des gardes sur le terrain. Cela permet d’intervenir dès l’amont des problèmes : un petit coup de bêche en amont d’une rigole en cours de formation, repérée par le garde, afi n d’évacuer les eaux de ruissellement vers l’extérieur du sentier valent mieux que de lourds travaux nécessaires après plusieurs mois sans intervention.

Rappelons, s’il est besoin, qu’un travail bien fait est un travail qui ne se voit pas, et cela tant dans la phase de création du sentier que dans la phase d’entretien...

Les principes mis en oeuvre participent au succès des sentiers, à en juger leur fréquentation et la réputation qu’ils gardent d’année en année...

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Support sur montant bois au Cap Corse

Mettre en scène les richesses du paysage

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L e s e n t i e r d u l i t to r a l

L’ u t i l i s a t i o n d e s e n t i e r s e t l e d r o i tLes sentiers peuvent revêtir différents statuts, qui n’ont pas les mêmes conséquences en termes d’utilisation ultérieure. Faisons également le point sur les outils à dispo-sition pour le respect de la réglementation sur ces espaces où la pression est parfois très forte...

- lorsque les piétons peuvent circuler le long du rivage de la mer grâce à des voies ou passages ouverts au public - si le maintien de la servitude de passage fait obstacle au fonctionnement soit d’un service public, soit d’un établissement de pêche bénéfi - ciaire d’une concession, soit d’une entreprise de construction ou de réparation navale - à l’intérieur des limites d’un port maritime- à proximité des installations utilisées pour les besoins de la défense nationale - si le maintien de la servitude de passage est de nature à compromettre soit la conservation d’un site à protéger pour des raisons d’ordre écologique ou archéologique, soit la stabilité des sols- pour des raisons de sécurité (ex : effondrement de falaise).

Pour les passages en bord de mer comme en bord de falaise, le sentier est considéré en majorité comme un itinéraire sportif qui exige de la pru-dence vis à vis des chutes notamment. Le piéton s’engage sous sa propre responsabilité.

Par tempête et fortes marées, il est préférable d’éviter le cheminement sur le Domaine Public Maritime qui peut être recouvert par la mer.

Les sentiers, très convoités par les VTT...

Il représente 1626 km aménagés. Il s’agit d’un droit de passage sur les propriétés privées : “Les propriétés privées riveraines du domaine public maritime sont grevées sur une bande de trois mètres de largeur d’une servitude destinée à assurer exclusivement le passage des piétons” (articles L 160-6 à L 160-8 et R 160-8 à R 160-33 du Code de l’urbanisme, repris dans l’article L 321-10 du Code de l’environnement).

La loi du 31 décembre 1976 affi rme le principe du libre accès des piétons au rivage de la mer et la loi littoral complète ce principe par la notion de continuité de ce cheminement.La mise en œuvre de cette servitude est assurée par les services de l’Etat, Directions Départemen-tales de l’Equipement ou Services Maritimes, en concertation avec les élus locaux et les proprié-taires concernés. Cette servitude ne s’applique pas sur les terrains du Conservatoire qui sont du domaine public puisque “aucune servitude ne peut être instituée sur le domaine public”. Une autorisation d’occupation temporaire peut permettre au département de mettre en place un sentier littoral avec un cahier des charges sur le tracé, les matériaux et la signalétique.Lorsque le passage est possible sur le tracé de droit de la servitude, le sentier est directement aménagé et ouvert au public.Sauf dans le cas où l’institution de la servitude est le seul moyen d’assurer la continuité du che-minement, la servitude ne peut grever (article L.160-6 du Code de l’urbanisme) : -les terrains situés à moins de 15 m d’une habi- tation édifi ée avant le 1er janvier 1976.-les terrains attenants à des maisons d’habita- tion et clos de murs au 1er janvier 1976.

A titre exceptionnel, la servitude instituée par l’article L.160-6 peut être suspendue, notamment dans les cas suivants (article R.160-14 du Code de l’urbanisme) :

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P l a n d é p a r te m e n t a l d e s i t i n é r a i r e s d e p r o m e n a d e e t d e r a n d o n n é e ( P D I P R )

Toute opération publique d’aménagement foncier doit également respecter ce maintien ou cette continuité.La circulation des piétons sur les voies et chemins inscrits au PDIPR, ou ceux identifi és pour les che-mins privés, après conventions passées avec les propriétaires de ces chemins, par les communes et les fédérations de randonneurs agréées s’effectue librement, dans le respect des lois et règlements de police et des droits des riverains.

L a c o h a b i t at i o n p i é to n s - vé h i c u l e s

Régi par l’article L361-1 (Loi nº 2005-157 du 23 février 2005 art. 197 Journal Offi ciel du 24 février 2005, Loi nº 2006-436 du 14 avril 2006 art. 28 I Journal Offi ciel du 15 avril 2006)

Le département établit, après avis des communes intéressées des itinéraires inscrits au PDIPR. Ces sentiers peuvent emprunter des voies publiques existantes, des chemins relevant du domaine privé du département ainsi que les emprises de la servitude destinée à assurer le passage des piétons sur les propriétés riveraines du domaine public maritime en application de l’article L. 160-6 du Code de l’urbanisme. Ils peuvent également, après délibération des communes concernées, emprunter des chemins ruraux et, après conven-tions passées avec les propriétaires intéressés, emprunter des chemins ou des sentiers apparte-nant à l’Etat, à d’autres personnes publiques ou à des personnes privées. Ces conventions peuvent fi xer les dépenses d’entretien et de signalisation mises à la charge du département.Toute aliénation d’un chemin rural susceptible d’interrompre la continuité d’un itinéraire inscrit sur le plan PDIPR doit, à peine de nullité, com-porter soit le maintien, soit le rétablissement de cette continuité par un itinéraire de substitution.

Les GR®, même inscrits au PDIPR, empruntent le plus souvent des chemins ruraux publics que peuvent emprunter, entre autres, les véhicules à moteur. Leur accès peut être limité pour les véhicules à moteur (ou autres utilisateurs comme les randonneurs équestres, par exemple) par arrêté municipal. De façon générale, l’ensemble des dis-positions relatives à la circulation des véhicules terrestres dans les espaces naturels sont issues de la loi du 03/01/1991 dite loi Lalonde (ou loi 4x4) qui interdit la circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels.La circulaire N° DGA/SDAJ/BDEDP n°1 du 6 septembre 2005 précise les “Conditions de circu-lation des véhicules à moteur dans les espaces naturels” (voir extraits ci-après).Un petit guide à l’intention des maires accom-pagne la circulaire, il leur rappelle la règle et la façon de la faire respecter.

Et les Véloroutes Voies Vertes ?

Les voies vertes sont des aménagements en site propre réservés aux déplacements non motorisés : piétons, cyclistes, rollers, personnes à mobilité réduite et cava-liers lorsque le revêtement le permet. Elles ont pour but le développement du tourisme, des loisirs et les déplacements de la population locale. Les véloroutes sont des itinéraires pour cyclistes à moyenne et longue distance, linéaires, continus, sécu-risés et incitatifs, reliant les régions entre elles. Elles empruntent différents types de voies à faible trafi c automobile et autant que possible des voies vertes.

Les GR® et les PR®

Les sentiers balisés de la sorte offrent environ 140 000 km en France.Les GR® (Grande Randonnée), balisés en rouge et blanc, sont essentiellement linéaires. Le plus célèbre, le GR®20, traverse la Corse du nord au Sud. Les GR de Pays ®, balisés en jaune et rouge, constituent des boucles.Les PR® (Promenade et Randonnée), souvent balisés d’un trait jaune, proposent un maillage du territoire, et offrent des niveaux variés.Ces sentiers sont reconnus et entretenus par la Fédé-ration Française de la Randonnée Pédestre.Le jalonnement, traduit par des marques de peinture sur les éléments fi xes du territoire, est implanté plus ou moins fréquemment en fonction du terrain.

Signifi cation des fl échages en fonction du type de sentier

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Un arrêté municipal pris sur le fondement des articles L.2213-1 et L. 2213-4 du Code général des collectivités territoriales doit respecter les règles suivantes :- viser les textes en vigueur, à savoir les articles L.2213-1 et L.2213-4 du Code général des collectivités territoriales, articles L.362-1 et suivants du Code de l’environnement, décret n°92-258 du 20/03/1992 portant modifi cation du Code de la route et application de la loi du 03/01/1991relative à la circulation des véhicu- les terrestres dans les espaces naturels- motiver l’arrêté, à savoir assurer la préserva- tion des espaces naturels, la tranquillité publi- que, un développement touristique respectueux du patrimoine naturel- identifi er les milieux naturels à protéger, justifi er leur sensibilité, indiquer le type de protection…- identifi er les voies interdites à la circulation- noter les dérogations permanentes- l’interdiction ne doit pas présenter un caractère général et absolu.Ni l’article R. 331-3 du Code forestier, applicable aux forêts, ni l’article L. 362-1 du Code de l’envi-ronnement, applicable à l’ensemble des espaces naturels, n’exigent que l’interdiction de circula-tion sur les voies non ouvertes à la circulation publique soit matérialisée.

La circulation des véhicules à moteur (4x4, quad, moto) est autorisée seulement sur :- les voies classées dans le domaine public rou- tier de l’Etat, des départements et des commu- nes (voies goudronnées)

- les chemins ruraux (domaine privé de la commune) sauf arrêté municipal ou préfecto- ral interdisant la circulation automobile (Code Rural art. R161-10 / 5 - Code Général des Collectivités territoriales art. L2213-4 & L2215-3). Dans ce cas, une signalisation régle- mentaire (panneau B0) doit être présente aux extrémités du chemin (6 - Code Rural article L161-13 & Code de la Voirie Routière art. L113-1).

Véhicule à moteur (article R311-1 du Code de la route) A noter que des cycles ayant au moins 2 roues et propulsés exclusivement par l’énergie musculaire des personnes se trouvant sur ce véhicule, sont des véhicules mais ne sont pas des véhicules à moteur.

Code de l’environnement art. L362-1 (qui codifi e la loi du 3 janvier 1991) :En vue d’assurer la protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors des voies classées dans le domaine public routier de l’Etat, des départements et des communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur. Voir également les articles suivants (jusque L362-8). Cette interdiction ne s’applique pas aux véhicules utilisés pour une mission de service public ou pour des fi ns pro-fessionnelles de recherche, d’exploitation ou d’entretien des espaces naturels.

Code Général des Collectivités territoriales art. L2213-4 Le maire peut, par arrêté motivé, interdire l’accès de certaines voies ou de certaines portions de voies ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre soit la tranquillité publique, soit la qualité de l’air, soit la protection des espèces animales ou végétales, soit la protection des espaces naturels, des paysages ou des sites ou leur mise en valeur à des fi ns esthétiques, écologiques, agricoles, forestières ou touristiques. (art. L2215-3 : même chose mais c’est le préfet qui interdit).

“(...) la circulation des véhicules terrestres à moteur dans les espaces naturels est, sauf exceptions, interdite par la loi. Outre les dangers qu’ils peuvent représenter pour les randonneurs, les cavaliers et les autres usagers de la nature, les véhicules à moteur circulant dans les espaces naturels peuvent porter gravement atteinte aux habitats naturels ainsi qu’à la faune et à la fl ore sauvages (...)”. Extrait de la circulaire n°DGA/SDAJ/BDEDP n°1 du 06/09/2006

Code Rural art. R161-10 : Dans le cadre des pouvoirs de police prévus à l’article L. 161-5, le maire peut, d’une manière temporaire ou permanente, interdire l’usage de tout ou partie du réseau des chemins ruraux aux catégories de véhicules et de matériels dont les carac-téristiques sont incompatibles avec la constitution de ces chemins, et notamment avec la résistance et la largeur de la chaussée ou des ouvrages d’art.

4x4 dans les dunes

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- les voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur (Code de l’environnement art. L362-1). Il s’agit de chemins d’exploitation (domaine privé communal) et de chemins privés (pro- priété privée ou domaine privé des personnes publiques, par exemple les chemins forestiers).

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Le propriétaire peut décider que le chemin (d’ex-ploitation ou privé) sera fermé à la circulation sans être obligé d’installer un dispositif de ferme-ture ou de signalisation. Mais si le chemin (d’ex-ploitation ou privé) est carrossable ou empierré, il est impératif que le propriétaire matérialise (panneau, barrière) la non ouverture du chemin le cas échéant. Un chemin privé ne peut pas s’em-prunter sans l’accord du propriétaire (propriété privée). En cas d’accord avec le propriétaire, la restriction ne s’applique pas...Il est interdit de circuler sur :- les sentiers d’exploitation - les simples sentiers ou layons (chemin en forêt) - les voies vertes (par défi nition, route exclusi- vement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers)- les voies de défense contre l’incendie (bandes pare-feu)- les chemins de halages, les levées, les digues- les emprises non boisées du fait de la présence d’ouvrages souterrains (ex : lignes électriques, canalisations...)

Le maire et le Préfet sont compétents pour autoriser ou non la circulation et les épreuves et compétitions de sports motorisés (décret n°55-1366 du 18/10/1955).La pratique à des fi ns de loisirs du quad immatri-culé est interdite hors voie ouverte à la circulation publique. La circulation à des fi ns de loisirs des quads non immatriculés ne doit se cantonner qu’aux terrains aménagés (et officiellement autorisés) à cet effet ; elle ne l’est donc pas sur les routes ouvertes à la circulation publique ni dans les espaces naturels.

La loi de 1991 a attribué aux départements la compétence en matière de loisirs motorisés : le département doit établir dans les mêmes condi-tions que les PDIPR, un plan départemental des itinéraires de randonnée motorisée (article L361-2 du Code de l’environnement). Les chemins sont sélectionnés suivant des critères précis après avis de l’ensemble des acteurs concernés et retiennent donc les chemins ouverts à la circulation, évitant les chemins réservés aux piétons et aux cavaliers et épargnant les zones naturelles sensibles ou protégées.

Dispositions particulières à la circulation sur la zone de balancement des marées (estran)

L’article L321-9 du Code de l’environnement pose le principe de l’interdiction de circuler et de stationner des véhicules terrestres à moteur sur le rivage de la mer, les dunes et les plages. Cette interdiction n’est toutefois pas pénalement sanctionnée. Mais les dispositions de droit commun (article L 362-1 du Code de l’environnement) s’appliquent.

L e c o n s t at d e s i n f r a c t i o n sLa circulaire du 06/09/2006 de la Ministre de l’écologie et du développement durable rappelle que «la crédibilité des dispositions législatives et réglementaires en vigueur passe par le contrôle effectif de leur application». En conséquence, il est demandé aux préfets et aux directeurs généraux et directeurs d’établissements publics de “veiller à appliquer très fermement la réglementation en mettant en place une politique de contrôle adaptée au nombre et à l’importance des atteintes portées à l’environnement (...)”.Sont habilités à constater les infractions les offi ciers, les agents de police judiciaire, les ingé-nieurs, chefs de district et agents techniques des eaux et forêts et gardes champêtres, les fonction-naires et agents commissionnés et assermentés au titre de la protection de la nature par le ministre en charge de l’environnement, les agents commissionnés et assermentés de l’Offi ce national de la chasse et de la faune sauvage, du Conseil

supérieur de la Pêche et des parcs nationaux. Le procès verbal doit être remis ou envoyé par lettre recommandée au procureur de la Répu-blique au plus tard 5 jours francs après celui où l’infraction a été commise.Montant de l’amende : maximum de 1500 euros (contravention de 5ème classe). A noter que l’agent qui a constaté l’infraction peut immobi-liser ou mettre en fourrière le véhicule ; cette immobilisation pourra être prononcée pour une durée au plus égale à 6 mois par le tribunal saisi des poursuites.Les gardes du littoral peuvent immobiliser le véhicule en infraction mais ne peuvent le mettre en fourrière, et doivent faire appel, pour cela, à la police municipale ou la gendarmerie.Pour éviter un éventuel classement des P.V., un agent assermenté peut déclasser l’infraction (de 5ème en 4ème classe) et passer par le timbre amende (135 euros par véhicule verbalisé).

La pratique du quad, réglementée en fonctionde l’existence ou non d’une immatriculation

Photo : CEL Corse

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Ce stage, nouveau quant à son articulation (voir encadré), semble avoir reçu un accueil très favora-ble de la part des participants. La problématique agricole implique de nombreux gardes en Normandie et ce stage a sans doute contribué à mieux leur faire percevoir leur rôle d’interface avec des partenai-res de la gestion dont les priorités sont parfois assez éloignées des problématiques de Conservation de la Nature.

La rencontre Languedoc-Roussillon

Près de 25 gardes du littoral se sont réunis fi n septembre à Lattes (34) pour deux journées consacrées au thème de la Police de la Nature et aux compétences juridiques des agents de terrain.La Mairie de Lattes, en la per-sonne de Madame Donada (élue à l’environnement), accueille les stagiaires dans la Maison de la Nature et souligne la reconnais-sance des élus locaux vis-à-vis du travail des gardes.Jean-Claude Bonnafé reprécise ensuite aux participants les pou-voirs juridiques dont ils disposent dans le cadre de leur mission de police. Ces compétences relèvent de l’article 29 du Code de Procé-dure Pénale (garde particulier) et de l’article L.322-10-1 du Code de l’environnement : au titre de cet article, les gardes du litto-ral assermentés sont habilités à constater les infractions aux arrê-tés municipaux et préfectoraux relatifs à l’accès et aux usages de certains espaces (dont les sites du Conservatoire le cas échéant). D’autres compétences sont liées à certains articles du Code Général des Collectivités Territoriales (art. L 2213-2, L2213-4, L2213-5, L2215-1, L2213-22). Les gardes du littoral sont par ailleurs habilités à utiliser la procédure de l’amende forfaitaire (timbre-amende) pour les contraventions de première à quatrième classes. Quelques pro-blèmes matériels pour la mise à disposition des carnets de timbres-amende devraient être résolus pro-

chainement par le Conservatoire. Concernant ces différents pou-voirs juridiques, le Conservatoire devrait diffuser prochainement aux gardes un opuscule leur rappe-lant ce champ de compétences.Jean-Claude Bonnafé présente aussi succinctement d’autres moyens offerts aux gardes du lit-toral pour réprimer certains cas graves d’infraction : la contraven-tion de grande voirie (art. L322-10-4 du Code de l’environnement), la citation directe et la plainte avec constitution de Partie civile.Un débat s’engage ensuite pour identifier les principales contra-ventions constatées sur les sites. Les plus répétitives, la cueillette de plantes, la non tenue de chiens en laisse trouvent souvent une réponse dans l’information répétée et la sensibilisation. Ce type d’in-fractions rentre pleinement dans le champ d’application de l’amende forfaitaire. La circulation de véhi-cules à moteur (4x4, quads, motos) dans les espaces naturels reste une infraction assez courante bien que le problème semble s’atténuer grâce au contrôle de plus en plus optimisé des accès par différents moyens physiques (pierres, fossés, etc ...). La pratique illégale de la chasse se présente également sur certains sites mais, là encore, la discussion répétée, la sensibilisation fi nissent par donner de bons résultats.Cette synthèse est ensuite présen-tée à Madame Denjean, Substitut du Procureur de Montpellier en charge des questions d’environ-nement. Cette dernière rappelle l’organisation du Parquet et les rôles du Procureur en matière

d’action publique. Elle précise éga-lement les procédures judiciaires auxquelles les gardes du littoral peuvent se référer. Un débat s’ins-taure ensuite avec les participants qui regrettent notamment le peu d’informations reçues du Parquet lors de la transmission de procès-verbaux. Chacun perçoit assez nettement que la charge de travail et le peu de moyens du système judiciaire rendent occasionnelles les poursuites de contrevenants par le Parquet. Le contact entre les acteurs a cependant constitué un point très positif. Il est sans doute à systématiser dans chaque juridiction pénale.En fi n de journée, la visite du site du Méjean est guidée par Gérard Zapata et ses collègues.Le lendemain, Philippe Augé, (ONCFS, délégation Languedoc-Roussillon) présente le protocole qui a permis de contenir le bra-connage de la Bécasse à la passée, avec l’idée de reproduire ce type de dispositif concerté et élargi à la pratique de la circulation moto-risée dans les espaces naturels. Son objectif principal est de réunir tous les personnels de terrain d’organismes ayant une maîtrise foncière et une mission de police de l’environnement. La démarche vise tout d’abord à caractériser l’infraction : récolte des informa-tions diversifi ées et précisions sur la pratique (typologie, quantitatif, localisation). Sur la base de cet état des lieux, une opération d’en-vergure sera mise en place sous l’autorité de la DIREN et de la Pré-fecture, et réunira l’ensemble des partenaires concernés pour la mise

Les rencontres régionales ont été un peu modifi ées dans leur articulation depuis cette année, notamment en réponse aux sollicitations des agents lors du forum des gardes à la Rochelle (mai 2006). Outre leur contenu technique, qui répond des démarches précédentes, et des échanges avec chaque délégation concernée, ces rencontres permettent aux gardes de discuter avec Rivages de France des principales problématiques qui concernent leur métier.Après une discussion en commun, le représentant régional des gardes se fait l’écho des questions soulevées auprès de Rivages de France. Un débat très riche a émané de cet échange lors des trois stages organisés cette année. Les comptes-rendus de ces discussions sont disponibles auprès de Rivages de France.Contact : Direction de Rivages de France Tél : 01 44 24 00 81 - Fax : 01 44 63 56 76Pour le siège : Tél : 02 31 97 31 00 - Fax : 02 31 96 68 78Mail général : [email protected]

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Revue éditée par le Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres27, rue Blanche - 75 009 Paris - [email protected] Corderie Royale - BP 137 - 17 306 Rochefort cedexDirecteur de publication : E. LopezRédaction : P. Desfossez/B. Lefèvre.A.L.F.A. : 2, résidence l'orée du bois - 62 360 La Capelle (Tél: 03.21.30.53.01 ; Fax: 03.21.30.53.02 ; E.mail: [email protected])

au point d’une répression ciblée, d’une communication sur cette répression et l’analyse des impacts sur la fréquence des infractions. L’ONFCS, opérateur technique de l’opération, s’appuiera notamment sur la délégation Languedoc-Roussillon (Gilles Lolio) et les gardes pour sa mise en œuvre sur le littoral.La matinée se poursuit par un débat entre les gardes et Riva-ges de France (voir encadré). Le stage s’achève par la présentation des activités de la Délégation en matière d’acquisitions et de gestion des sites. Les partici-pants ont souligné l’intérêt de cette rencontre annuelle et se sont donné rendez-vous en 2007, probablement dans les Pyrénées atlantiques.

Sur les rivages d’Ille et Vilaine

Les rivages de Dinan et St Malo ont accueilli la rencontre régionale des gardes bretons (une quaran-taine) fi n novembre dernier sur la problématique des plantes invasives.Louis Diard, botaniste de renom et directeur adjoint du service espa-ces naturels du département d’Ille et Vilaine, expose tout d’abord la situation des principales espèces invasives en Bretagne. Sur la base d’un diaporama illustré, il aborde les plantes invasives terrestres, parmi lesquelles on retiendra les renouées du Japon et de Sac-chaline, le Séneçon du Cap ou la fameuse “Herbe à la Pampa”, puis les plantes de milieux humides dont les jussies sont l’archétype d’une plante au pouvoir colonisa-teur exceptionnel. Ce tour d’hori-zon permet d’alerter chacun sur le repérage le plus précoce possible de ces plantes sur les sites.Thierry Chauvin (Conservatoire

du littoral) et Pascal Desfossez (ALFA) exposent ensuite les gran-des caractéristiques écologiques et biologiques des plantes invasives ainsi qu’une synthèse sur les prin-cipales méthodes de régulation, s’appuyant notamment sur le tra-vail de Rozenn Jezequel (Univer-sité de Brest), stagiaire à la délé-gation Bretagne du Conservatoire. Ce travail a sollicité les gardes des terrains du Conservatoire et a montré notamment que 70% des sites ayant fourni des données étaient concernés par la problé-matique. Le Cortaderia (Herbe à la Pampa) représente 38% des sites touchés, suivi du Baccharis (25%), de la Renouée du Japon (16%) et des griffes de sorcière (10%).Puis une visite sur la Pointe du Nick à St Lunaire, guidée par Gilles Guguen du Conseil Général d’Ille et Vilaine permet de décou-vrir quelques-unes de ces plantes invasives. Certaines invasions débutent souvent par une certaine “imprudence”, en particulier pour la Renouée du Japon. Hors des rives de cours d’eau, celle-ci est fréquemment associée aux rem-blais et semble se cantonner à ces terres contaminées et remaniées. Une vigilance sur les origines des remblais, une rigueur quant au nettoyage des engins de chantier puis un suivi régulier permettent en général de prévenir son inva-sion. Des discussions techniques de grand intérêt émaillent cette visite, en particulier sur les essais menés sur les sites à l’encontre des plantes invasives : pose de bâches, encouragement de la concurrence arbustive (sureaux) voire arborée (aulnes) pour lutter contre la Renouée. Une discussion de fond s’engage sur le recours aux traitements chimiques dans les situations les plus diffi ciles. Le glyphosate, molécule de synthèse encore couramment utilisée mais de dégradation mal connue, paraît

plus hasardeux que le recours à quelques molécules minérales (ex : sulfamate d’ammonium), qui, sans être anodines sur les milieux, sont mieux connues quant aux produits issus de leur dégradation.La seconde journée débute par la rencontre-débat avec Riva-ges de France (voire encadré) avant une visite à la Pointe de la Varde. Le site, très fréquenté, est également caractérisé par une importante population de lapins posant quelques problèmes aux jardins proches. Le Conservatoire a adopté un mode de régulation très original utilisant la fauconnerie plutôt que de procéder à la chasse, problématique dans ce contexte péri-urbain.Une démonstration est faite aux gardes par le “Château et Parc zoologique de la Bourbansais”, avec des buses de Harris. La visite est aussi l’occasion de voir les travaux de restauration visant notamment à canaliser le public, entrepris par le Conseil Général d’Ille et Vilaine.Patrick Bazin (Conservatoire du littoral) présente l’étude à venir sur la mise à jour de la biodiver-sité remarquable dans les sites du Conservatoire. L’opération, initiée en 1995, sera renouvelée en 2007/2008 et se déclinera en deux phases : un recueil d’informations par des prestataires scientifi ques, constituant une compilation de données existantes puis la solli-citation des gestionnaires pour compléter ces informations. L’in-térêt majeur de l’opération devrait être la possibilité de consulter ces synthèses sur internet, les plantes invasives devant être ajoutées au recueil.La Délégation clôture le stage par un bilan de ses activités. Les thèmes de stage proposés pour 2007 pourraient porter sur la ges-tion forestière ou sur l’agriculture sur les sites littoraux.

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