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Retour sur le Caillou Rapport d’Observation Stratégique

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Retour sur le CaillouRapport d’Observation Stratégique

WINCHESTER Pearl Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

SommaireTable des matières

Sommaire..................................................................................................................1Introduction................................................................................................................2I/ Ma méthode peu efficace de recherche de stage ....................................................3II/ Pendant : aspect culturel et vie de l’enteprise........................................................7III/ Après : un bilan très positif et des objectifs atteints...........................................11Conclusion................................................................................................................14

WINCHESTER Pearl 1 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

IntroductionLe Rapport d’Observation StratégiquE (ROSE) ayant pour but d’expliquer

notre méthode de recherche de stage, le déroulement de celui-ci et notre intégration en pays inconnu pour les gens ayant effectué leur stage à l’étranger, le tout afin d’en tirer des conclusion sur notre avenir proche ou lointain, je vais tenter de faire le point sur les trois mois passés à MIKAN, une micro-entreprise de développement informatique basée à Nouméa.

Le principal objectif que je m’étais fixé avant même de démarrer ma recherche de stage était de voir si je pouvais rester 8 heures par jour devant un PC. Pour cela il me fallait trouver un stage en informatique. Et malgré une méthode de recherche pas tout à fait efficace, j’ai fini par être acceptée à MIKAN, une (très) petite entreprise de développement informatique de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.

La mission de mon stage était de réaliser une interface de consultation de courrier au format papier, accessible via intranet ou internet à tout employé muni d'un login et d'un mot de passe. Cela implique que le stage sera orienté vers de la programmation pure d'application, il n'y aura aucune maintenance d'ordinateurs, ni de gestion de réseau.

Quant à l'aspect « vie extérieure au stage », mon stage étant en Nouvelle-Calédonie, mon pays d'origine, je n'aurais à priori à faire face à aucun « choc culturel ». Par contre le principal problème de la Nouvelle-Calédonie actuellement est de réussir à donner du travail aux immigrés, qu'ils viennent de France ou d'ailleurs. Les Calédoniens sont assez jaloux et possessifs en matière d'emploi. Pourtant mes deux collègues étaient des Français de Métropole installés depuis peu sur le Territoire et l'ambiance était très bonne.

WINCHESTER Pearl 2 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

I/ Ma méthode peu efficace de recherche de stage Je tiens à être franche, ma méthode de recherche de stage n’était pas tout à fait

au point, d’ailleurs les résultats obtenus l’ont largement prouvé : j’ai trouvé mon stage pendant l’avant-dernière semaine de cours, c’est-à-dire à moins de quinze jours de la date butoir de départ en stage.

Mes deux critères de recherche de stage étaient simples : 1. Trouver un stage en Nouvelle-Zélande, car tout dans ce pays m’attire :

la gentillesse de ses habitants, l’anglais, le cadre propre et dynamique, le fait que ce soit une île du pacifique pas trop eloignée de ma terre d’origine, la Nouvelle-Calédonie.

Figure 1   : Géographie des îles du Pacifique Sud 1

2. Trouver un stage en informatique, afin de tester physiquement et moralement ma capacité à rester devant un ordinateur 8 heures par jour pendant trois mois, et mes aptitudes ou compétences dans ce domaine.

C’est donc tout naturellement que j’ai commencé par conctacter l’ambassade de Nouvelle-Zélande en Nouvelle-Calédonie au mois d’août 2003. Le rendez-vous que j’ai pu y obtenir m’a permis de faire le point sur l’ensemble des démarches administratives à effectuer pour obtenir un visa, un permis de travail et de séjour, ou autre papiers administratifs nécessaires au bon déroulement de mon futur stage sur le sol kiwi.

J’ai appris à ce moment-là que le délai d’obtention d’un visa est de un mois, donc si je voulais commencer mon stage début mai, il fallait que j’aie envoyé le dossier administratif au consulat au plus tard début avril. Ce qui signifie que je devais avoir trouvé un stage en Nouvelle-Zélande à la mi-mars au plus tard, afin d’obtenir l’acceptation de l’entreprise, puis l’acceptation du consulat pour le visa.

Il existe deux moyens de trouver un stage : soit répondre à une demande formulée par l’entreprise, soit effectuer une candidature spontanée. La première solution est le plus souvent la meilleure, car elle répond à un réel besoin de l’entreprise. Le stage a plus de chances d’être intéressant et d’être rémunéré. Mais la concurrence est plus rude pour l'obtenir.

1 D’après http://www.fr.placestostay.com/node.html?n=1380

WINCHESTER Pearl 3 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

La deuxième solution consiste tout simplement à contacter le plus d’enterprises possibles en leur envoyant CV et lettre de motivation, un peu « au petit bonheur la chance ». Avec cette méthode il faut envoyer beaucoup de candidatures pour avoir un faible taux de réponse, car les entreprises ne possèdent pas forcément de service courrier chargé de répondre aux demandes, et les enterprises ne sont pas non plus forcément intéressées ou en mesure de prendre un stagiaire.

Mon caractère dynamique m’a poussé vers la première méthode de recherche, car je n’aurais pas pu supporter de rester trois mois enfermée sans boulot précis à faire, les stages fictifs je préfère les éviter. Donc en octobre j’ai commencé à regarder sur Internet les sites néo-zélandais spécialisés dans l’offre et la demande d’emploi. Et de ce côté-là la recherche a été efficace, il existe plus d’une centaine de sites spécialisés, dont plusieurs rien que pour les emplois dans l’informatique.

Mais hélas les propositions faites par les entreprises sur les sites en question concernaient la plupart du temps des jobs de niveau ingénieur et administrateur de réseaux, alors que je ne cherchais qu’un stage de niveau technicien. De plus la moitié des offres étaient explicitement restreintes aux habitants et aux ressortissants Néo-Zélandais.

J’ai bien réussi à trouver des offres intéressantes auxquelles j’ai répondu, mais même en relançant aucune réponse ne m’est parvenue. La seule réponse réellement interessante que j’ai reçue vient de http://www.itmaniacs.co.nz, un site qui recherche des employés pour d’autres entreprises. Disons qu’il s’agit d’une agence d’intérim spécialisée dans les techniologies de l’information et des systèmes informatiques.

Ils ne me proposaient pas directement un stage, mais m’expliquait que si je décidais d’aller en Nouvelle-Zélande pour m’installer, il y aurait du travail pour moi sans aucun doute. Cela impliquait de tout quitter pour y aller. J’avoue que j’ai hésité quelques heures avant de refuser. Par la suite plusieurs personnes habitant en Nouvelle-Zélande ou habituées à travailler avec des Néo-Zélandais m’ont dit qu’il y a assez de travail pour tout le monde là-bas, à condition simplement de s’y installer.

Ce sera pour plus tard, pour l’instant je ne suis à la recherche que d’un stage technicien. Nous sommes fin décembre et la recherche patine dans la choucroute de façon flagrante. Il faut dire aussi qu’en Nouvelle-Zélande la culture du « stage » n’existe pas. Il est difficilement concevable pour la direction d’une entreprise kiwie de former quelqu’un qui ne deviendra pas un employé par la suite, même si au fur et à mesure de la mondialisation ce comportement de blocage tend à disparaître.

Comme la recherche via les offres d’emploi ou de stage ne menait à rien, j’ai décidé de commencer à contacter de façon spontanée les entreprises, en leur envoyant des mails. Je n’ai pas voulu envoyer de lettre manuscrite, étant donné que je souhaitais effectuer un stage en informatique, je trouve plus judicieux de contacter les responsables par mail. Un informaticien est plus enclin à lire des mails qu’à lire du courrier, et cela prouve que je sais au moins me servir d’une boîte mail.

A ces envois de mails est venu s’ajouter les démarches effectuées par ma famille qui est partie en vacances pendant trois mois dans l’île du Nord. Mon père s’est baladé durant trois semaines entre janvier et février avec mon CV sous le bras. Les hôtes qui les ont accueillis ont chacun essayé de relayer le message, sans grand succès.

WINCHESTER Pearl 4 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

Un institut technologique, basé à Rotorua, a paru intéressé par mon CV, et avait comme projet la publication sur Internet de l’ensemble de ses cours. Cela aurait pu constituer un sujet de stage parfait, et ils ont donné leurs coordonnées à mon père afin que je les recontacte. Mais malgré mes nombreuses relances je n’ai plus eu aucune nouvelle de leur part. Tant pis…

A la fin février, toujours aucune réponse positive, mais je ne me suis pas découragée et ai continué à envoyer des mails à droite et à gauche, au gré des trouvailles sur les sites des entreprises, du kompass ou des annuaires professionnels. Rien y a fait, à la mi-mars toujours pas de stage pour Pearl en Nouvelle-Zélande. Et avec la période de Recherche Documentaire, pas le temps de continuer à chercher efficacement un stage. C’est à ce moment-là que mes parents ont décidé de chercher en Nouvelle-Calédonie et de me faire rentrer à la maison.

Avant toute chose, il a fallu acheter un billet d’avion tant qu’il restait des places sur les vols. Puis mon père a été démarcher auprès des cinq ou six grosses boîtes d’informatique du marché. Aucune n’a répondu favorablement, chacune prenant tout de même son temps avant de refuser.

Une des entreprises était intéressée par mon CV, mais ils étaient dans l’incapacité physique de me prendre en stage, les postes normalement réservés aux stagiaires étaient déjà tous complets pour la période. Une autre a refusé car l’ingénieur qui aurait dû s’occuper de moi était en pleine direction de projet et n’aurait pas pu me coacher efficacement.

Heureusement, mon père, au lendemain de la décision de mon retour à la maison, en a parlé autour de lui, notamment à ses collègues ou ses anciens collègues qu’il avait au téléphone. Et c’est justement une de ses anciennes collègues, à qui il a donné de mes nouvelles, qui a parlé de moi à Mr Bartoletti, Directeur de MIKAN, alors qu’il effectuait une formation sur un des logiciels développés par cette petite entreprise.

Il a tout de suite été intéressé par ma candidature, il a communiqué ses coordonnées afin que je le recontacte. Mais MIKAN est une micro-entreprise qui ne fait que de la programmation de logiciels, aucune maintenance et très peu de formation-conseil. J’ai donc eu peur de ne pas être à la hauteur, notamment en programmation pure, car à part les deux projets de langage C je n’ai jamais effectué de vraie programmation.

Ce n’est donc qu’après les réponses négatives des grosses entreprises, et à moins de trois semaines de l’échéance que j’ai décidé de le contacter. Sa réponse a été positive et immédiate, mais je ne l’ai reçue que quatre jours plus tard, étant donné que j’étais partie au Cartel des Mines à Madrid (le sport c’est la santé).

Donc la bonne nouvelle m’est parvenue à mon retour de Madrid, lorsque j’ai allumé mon ordinateur, en rentrant à 3h du matin. Deux jours plus tard, par fax interposés, le papier de proposition de stage était rempli et signé par l’entreprise, je pouvais prétendre à une convention de stage et suis partie à la recherche…d’un tuteur école cette fois.

Heureusement, de ce côté-là ma recherche a été couronnée de succès dès la première demande, et j’ai pu signer ma convention le vendredi 30 avril, c’est-à-dire le

WINCHESTER Pearl 5 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

dernier jour possible avant mon décollage, étant donné que je prenais l’avion le dimanche 02 mai. Mais l’essentiel est que j’aie été dans les temps ! Et puis je saurais pour la prochaine fois que d’être trop fainéant sur la façon de rechercher ne mène nulle part, à part peut-être droit dans le mur.

WINCHESTER Pearl 6 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

II/ Pendant   : aspect culturel et vie de l’enteprise Bon, au départ je souhaitais effectuer mon stage en Nouvelle-Zélande, pour

m’imprégner d’une nouvelle culture et tenter de franchir la barrière que peut représenter la langue. De ce côté-là c’est totalement raté, parce qu’à Nouméa la langue parlée est le français (avec tout de même des variantes parfois pas compréhensibles pour les non-habitués), et au niveau culture, après y avoir vécu 18 ans, on peut dire que je connais les us et coutumes du pays.

Je pourrais très bien les décrire en détail, mais plusieurs livres ont déjà été édités, et sinon il faudrait plus de 10 pages de ROSe pour en parler. Disons pour simplifier que la Nouvelle-Calédonie est un pays de 250 000 habitants environ, dont 120 000 habitent dans la grosse agglomération formée par trois ville : Nouméa, Dumbéa et le Mont-Dore. Le reste des habitants vivent soit dans des villages éparpillés le long de la route qui fait le tour de l’île, soit dans des tribus retirées dans les montagnes centrales.

La Calédonie est une île assez prospère, dont la première force est l’industrie du Nickel. En effet, il s’agit de la 3ème réserve mondiale de Nickel derrière le Canada et la Russie. Les exportations du minerai sont internationales, que ce soit vers le Japon, le Canada ou la France. Autour de cette industrie principale ont été rajoutés des entreprises de services, et l’informatique se développe petit à petit.

L’ADSL a d’ailleurs fait son apparition il y a de cela cinq ou six ans, mais c’est maintenant que le vrai boom a lieu, malgré des prix très élévés quand on les compare à ceux pratiqués en France. Exemple , pour une installation complète, il faut compter :

Elément Prix en Franc CFP2 Prix en Euros

Achat du routeur 30 000 250Location mensuelle du routeur (si non acheté) 3 500 30Installation au domicile 12 500 (offerte jusqu’au 31/12/ 04) 104Abonnement mensuel du fournisseur 5 000 41Abonnement mensuel de l’OPT3 4 500 38

Total le 1er mois avec installation et achat du routeur 52 000 436Total le 1er mois sans installation et achat du routeur 39 500 331Total forfait mensuel sans location du routeur 9 500 80Total forfait mensuel avec location du routeur= 13 000 109

Tableau 1   : Frais d’installation de l’ADSL 125 Ko en Nouvelle-Calédonie (sur Nouméa)

Si nous comparons rapidement les prix avec ceux de France, nous nous rendons compte qu’en Calédonie la vie est beaucoup plus chère qu’en Métropole, et j’ai choisi l’exemple de l’ADSL car je me suis renseignée sur les prix, mais cette proportionnalité est valable pour tous les produits présents, et surtout les outils

2 Le Franc CFP (Colonies Françaises du Pacifique) est la monnaie utilisée en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie Française (Tahiti). Aussi appelé Franc XFP ou XPF. 1€=119.33FCP.3 Office des Postes et des Télécommunications (OPT), Organisme qui a le monopole des communications téléphoniques et postales du Territoire. Equivalent de France Télécom et de La Poste réunis pour la France.

WINCHESTER Pearl 7 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

technologiques. Les ordinateurs, imprimantes et autres systèmes informatiques sont entre trois et dix fois plus cher qu’en France.

Mais les prix de l’informatique baissent de façon constante, et de plus en plus d’entreprises gérant des systèmes d’information sont crées sur le Caillou4. C’est ainsi que j’ai appris l’existence de MIKAN, une entreprise de 4 employés au total : 2 patrons associés chargés du démarchage chez les clients : Pierre BARTOLETTI et Martin FISCHER, et 2 ingénieurs-chefs de projet-développeurs-analystes-testeurs (bref, tout le reste) : Florence LEMAIRE et Jérémie CREUZIL.

Florence était installée en Nouvelle-Calédonie depuis quatre ans, et Jérémie depuis à peine un an. Tous les deux ont eu un peu de mal à trouver du travail en arrivant à Nouméa, à cause du « racisme positif » des Calédoniens, qui veulent « préserver l'emploi local » et donc qui empêchent les immigrés, et en particulier les Français de Métropole, d'être embauchés.

Moi je me suis rajoutée à cet ensemble, et ai travaillé avec Florence et Jérémie comme programmeuse-analyste-testeuse-and-co principalement sur l’application Visual Doc, un logiciel de gestion du courrier au format papier pour les entreprises, mais aussi sur le module Intranet (commande spéciale) de la DEFIJ-Gestion Des Etudiants pour la Province Nord.

Visual Doc5 a approximativement le même fonctionnement qu’une boîte de mails, sauf que le courrier en question à gérer est le courrier reçu au format papier, que ce soit les colis externes ou les notes internes à l’entreprise ou à l’institution-administration.

L’application DEFIJ-Gestion Des Etudiants est une commande spéciale à un million de Francs CFP (8380€) de la Province Nord6. Ce module, fonctionnant via Intranet comme Visual Doc permet de stocker les informations sur tous les Etudiants habitant en Province Nord et parti en France, en Australie ou ailleurs. Cela permet de les suivre efficacement dans l’avancée de leurs études, leurs renouvellements de bourses, leurs réorientations.

Les clients principaux de MIKAN sont donc des institutions ou des grosses administrations : La Province Sud, La Province Nord, la Mairie de Nouméa, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, plusieurs Mairies de Brousse7, les Ecoles maternelles et primaires, … Il s’agit ici des principaux clients que j’ai été amenée à rencontrer au cours de mes quatre mois de travail à MIKAN.

L’avantage premier de travailler dans une toute petite entreprise (une micro-entreprise à ce niveau) est que l’ambiance y est généralement bonne, ou au moins détendue. Evidemment il y a parfois des clashs si deux personnes ne sont pas d’accord, mais tout le monde doit coopérer et s’entraider pour que l’entreprise puisse continuer à tourner correctement.

4 Le « Caillou », surnom de la Nouvelle-Calédonie.5 Voir le Rapport Technique pour explications plus approfondies.6 La Calédonie est divisée en 3 provinces : Sud, Nord et Îles. Cela correspond au Régions en Métropole7 La « Brousse », terme utilisée pour dénommer les villages et les tribus à l’extérieur de Nouméa et de son agglomération. En France on associe, dans le même ordre d’idée, Paris et la « Province ».

WINCHESTER Pearl 8 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

Le deuxième avantage est qu’il y a moins de contraintes pour les employés au niveau des horaires. Normalement, nous devrions travailler 39h par semaine, cinq jours par semaine, soit 7 heures et 48 minutes par jour, ou 4 jours à 8 heures et un jour à 7 heures, mais dans la réalité nous étions beaucoup plus libres.

En effet, le matin je pouvais arriver entre 7h30 et 8h30 sans problèmes, voir un peu plus tard en cas de souci ou si la veille j’étais restée assez tard à travailler. Le midi, le départ est annoncé quand l’estomac hurle, entre 11h30 et 12h30 (je suis restée une fois jusqu’à 13h30, je n’avais pas faim et du boulot à faire), et le soir retour à la maison quand l’esprit n’arrive plus à se concentrer, que la faim (encore elle) refait son apparition ou toute autre raison valable pour quitter le travail. Disons qu’après 17h chacun est libre de s’en aller.

Et là déjà cette flexibité des horaires me plaît. J’ai toujours eu des problèmes pour arriver à l’heure à l’école (surtout depuis que je suis à Albi). Là au moins si le matin je peux prendre tout mon temps avant d’arriver, le soir je peux aussi continuer à travailler tranquillement sans être bousculée pour partir. Le jour où je travaillerai je préfèrerai adopter ce mode d’horaires flexibles, qui me

correspond tout à fait.

Et la vie dans une petite entreprise me convient aussi parfaitement, car il faut être polyvalent, prêt à toucher à tout, attentif au travail des autres pour pouvoir les aider en cas de blocage, et l’ambiance est moins stressante qu’une grosse entreprise où il y a toujours quelqu’un pour vous mettre des bâtons dans les roues ou vous stresser. Les projets des petites entreprises sont des projets assez courts, sauf dans le cas d’application de référence, qui contribuent à l’image de marque de la société.

Ici, pour MIKAN, l’image de marque est assurée par Post-Office (et sera prorogée avec Visual Doc, son successeur) au niveau des gestionnaires de courrier, et par X-Decide, un logiciel de prévisions et de statistiques au niveau de l’analyse de chiffres (datamining).

J’ai été affectée au projet Visual Doc, et la mission de mon stage était de créer de A à Z une interface intranet de consultation du courrier, et uniquement de consultation, aucune fonctionnalité d’envoi de courrier n’est prise en compte.

WINCHESTER Pearl 9 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

III/ Après   : un bilan très positif et des objectifs atteints

Les deux objectifs principaux lors du déroulement de ce stage étaient :1. De me confronter moralement et physiquement au travail

d’informaticien, c’est-à-dire assis devant un PC 8 heures pas jour, 5 jours sur 7

2. De tester mes compétences en informatique et d’en acquérir d’autres, ou au moins de déterminer quels types de connaissance sont réellement nécessaires, pour les acquérir par la suite en autodidacte

Maintenant que le stage est terminé, je peux dire que ces deux objectifs ont été atteints et réalisés.

En effet, j’ai réussi à tenir 3 mois d’affilée assise entre 7h30 et 9h par jour, sans m’ennuyer pour autant, malgré mon caractère dynamique voire turbulent. A chaque page d’application à coder c’est un nouveau défi à relever, une astuce à trouver pour démêler le problème posé. Une fois qu’un problème est résolu, un sentiment de puissance et de génie nous envahit, jusqu’au moment où le problème suivant apparaît.

Pour apprendre le Visual Basic.NET il m’a fallu 2 semaines, et pour le maîtriser correctement, 4 semaines. Une fois que cette étape d’apprentissage a été surmontée, la programmation de l’interface s’est faite machinalement, instinctivement même. Une fois que j’avais prévu dans ma tête les réactions de l’application aux actions de l’utilisateur, il suffit de les mettre en place et de réfléchir à toutes les situations possibles pour anticiper les erreurs.

Donc au niveau du travail, le stage a été très profitable, j’ai appris un nouveau langage et découvert la fabrication et la programmation des applications Windows grâce à Visual Studio.NET. Ensuite au niveau de l’ambiance, rien à redire, tout le monde a été très sympa avec moi, les cafés du matin rien de tel pour se mettre au travail dans la bonne humeur.

J’ai aussi vu les aléas de la vie professionnelle, par exemple de réussir à gérer ses horaires et les faire coïncider avec la vie de famille, comme par exemple le midi sortir à temps pour pouvoir aller chercher ma petite sœur au lycée le midi, puis revenir un peu plus tard pour pouvoir la ramener. De ce côté-là, les horaires flexibles c’est le top, dès qu’un imprévu se présente, il est possible de décaler d’une heure les heures de travail sans gêner personne.

En effet, même si avec Florence nous travaillions toutes les deux sur le même projet, nous travaillions en individuel, chacune sur une partie, et nous mettions ensuite en commun ce que nous avions fait. C’est donc à la fois du travail d’équipe, où il faut communiquer avec le voisin pour savoir où il en est, comment nous adapter à ce qu’il a déjà effectué, donner des idées ou des conseils pour améliorer l’application, et du travail en individuel, où nous sommes libres de gérer notre propre temps de travail pour abattre le boulot efficacement.

Pour aller au travail tous les matins j’étais en voiture, donc il me fallait 5 minutes pour aller jusqu’à la place de parking, et encore 10 minutes pour aller de la

WINCHESTER Pearl 10 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

place de parking au bureau même. J’ai donc découvert les joies de la recherche d’une place pour la voiture, à tourner et virer plusieurs minutes avant de me pouvoir garer. C’est l’inconvénient majeur de la voiture pour se déplacer jusqu’au bureau, et je me dis que le vélo après tout, c’est bien et en plus ça ne pollue pas !

Maintenant que j’ai découvert la vie d’une très petite entreprise, et lors des stages précédents j’avais vu le fonctionnement d’entreprises plus développées (59 employés pour le premier stage et 48 pour le deuxième), et je dois dire que je préfère les petites entreprises. Mais pour bien faire, il faudrait que j’essaie de trouver un stage dans un grand groupe pour le prochain stage, afin de réellement pouvoir comparer tous les aspects possibles.

Je préfère travailler dans une grande ville car la vie en dehors de l’entreprise y est plus développée. Mon dynamisme naturel a besoin d’être canalisé par des activités diverses, et dans une petite ville (<100 000habitants) la monotonie est plus difficile à rompre. D’ailleurs, le fait de rentrer à Nouméa (120 000 habitants) m’a permis de varier les sorties. Mais la Calédonie est une toute petite île dans le sens où tout le monde se connaît, et que ce sont toujours les mêmes personnes que l’on rencontre au gré des sorties.

Je vais donc essayer de trouver mon prochain stage dans une grosse entreprise, à Paris ou dans une autre grande ville de France. Travailler dans une mégapole ne me fait pas peur et m’attire même. J’adore Paris, même si je n’ai eu l’occasion d’y rester à peine une semaine pendant des vacances. Je veux essayer de découvrir l’envers du décor, le métro, la foule, les gens pressés, l’état d’esprit typique des travailleurs parisiens.

Beaucoup de personnes m’ont conseillé d’effectuer au moins un stage dans un pays anglophone, afin de maîtriser l’anglais, les entreprises étant de plus en plus à la recherche de personnes bilingues. Mais j’ai découvert l’existence du visa vacances-travail mis en place entre la France et la Nouvelle-Zélande. Ce visa, valable un an, permet à son titulaire de s‘installer en Nouvelle-Zélande et de travailler dans une même entreprise trois mois d’affilée. Cela permet donc de s’imprégner de la culture néo-zélandaise pendant toute une année avec permission de travailler pour subvenir à ses besoins. Les conditions d’obtention de ce visa sont d’avoir plus de 18 ans, d’être français et de disposer de plus de 150 000FCFP (1260€) sur son compte en banque.

Je pense donc demander un visa vacances-travail à la sortie de l’Ecole afin d’effectuer une année semi-sabbatique là-bas pour perfectionner mon anglais. Je ne pense pas revenir en Calédonie avant plusieurs années. Je préfère tenter l’aventure et parcourir le monde, aller là où on peut avoir besoin de moi, ou où j’ai envie d’aller. Je réserve le retour au bercail que lorsque j’aurai atteint la trentaine et serai réellement prête à m’installer et fonder un foyer.

Mais ce genre de considérations et de projets d’avenir peuvent évoluer au gré des rencontres ou des opportunités, personne ne sait jamais de quoi demain est fait, et j’ai décidé de vivre au jour le jour, sans essayer de prévoir où je serai en juillet 2006 ou après.

WINCHESTER Pearl 11 Septembre 2004

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ROSe : Retour sur le Caillou

ConclusionEn conclusion je peux dire que ce stage a été une excellente formation et j’ai

passé trois mois fantastiques à MIKAN.

J’ai pu apprendre le Visual Basic.Net et me familiariser avec le dotnet, Visual Studio.net et toutes les techniques de création de sites web ou d’applications Windows. Cela m’a donné une expérience supplémentaire de programmation, et m’a permis de comprendre le déroulement de la création d’un logiciel de A à Z.

J’ai aussi pu tester mes capacités d’adaptation et de polyvalence au sein de l’entreprise, car dans une micro-entreprise (4 personnes) il faut savoir toucher à tout pour répondre aux problèmes ou aux attentes des clients, et trouver les solutions par soi-même aux problèmes que l’on rencontre. L’ambiance dans une toute petite entreprise est plutôt décontractée et les horaires flexibles me conviennent parfaitement car le matin j’ai du mal à me réveiller, mais le soir rien ne m’empêche de rester un peu plus tard pour travailler.

Mais mon goût de l’aventure me pousse à essayer de trouver un emploi dans une grosse entreprise voire un grand groupe pour le prochain, au moins pour voir de quoi il en retourne, et savoir si là aussi je saurais m’adapter au vrai travail d’équipe, m’intégrer à un projet…Et je voudrais pouvoir effectuer ce stage dans une grande ville, afin de voir si la vraie vie citadine –métro, boulot, dodo- me convient mieux que la vie dans une ville plus petite, donc plus restreinte en activités. Paris me tente assez.

D’ailleurs le retour en Calédonie m’a permis de retrouver la famille et le train-train auquel j’ai été habituée pendant 18 ans, mais une monotonie m’envahit, et je ne pense pas revenir ici avant plusieurs années. Je préfère parcourir le monde et tenter l’aventure ailleurs tant que j’en ai l’occasion et l’envie, et me poser ici plus tard, le jour où j’aurai un foyer à élever.

Mon envie de parcourir le monde se concentre actuellement sur la Nouvelle-Zélande, que je pense envahir une fois que j’aurai eu mon diplôme d’ingénieur, grâce au visa vacances-travail. Mais nous ne savons jamais de quoi sera fait le lendemain, et pour l’instant je vais me focaliser sur l’option GSI à Albi, et réfléchir à l’avenir petit à petit. Car eh oui, ces trois mois d’informatique quotidienne n’ont pas altéré mon envie de prétendre au titre honorifique (selon les points de vues) d ‘« ingénieur informaticien ».

WINCHESTER Pearl 12 Septembre 2004