résumé d’une méthode pour l'observation de l'effectvité des droits culturels

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Observation participative de l'effectivité des droits culturels : résumé d’une méthode

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Page 1: Résumé d’une méthode pour l'observation de l'effectvité des droits culturels

!

OBSERVATION PARTICIPATIVE DE L’EFFECTIVITE DES DROITS CULTURELS

Résumé d’une méthode

Version du 29 janvier 2013

Patrice Meyer-Bisch

1. Récolte de cas d’école (axe 1)...........................................................................2 2. Etablissement de cartes d’interaction (axe 2) ....................................................3

2.1. Cartes de parties prenantes d’acteurs culturels ..........................................3 2.2. Cartes de parties prenantes de chaînes de valeurs ....................................4 2.3. Cartes de systèmes, ou réseaux .................................................................4

3. Construction d’un système d’indicateurs ........................................................... 4 3.1. Première liste d’indicateurs de connexion ...................................................5 3.2. Les indicateurs de participation ...................................................................7 3.3. Les indicateurs de réseaux..........................................................................7

4. Vers la constitution d’observatoires participatifs ..................................................8

Enjeu : observer et réaliser des valeurs correspondantes aux droits culturels Une recherche – action – observation – formation – élaboration. Observer ensemble, c’est aussi chercher ensemble les valeurs à observer ; c’est donc se former mutuellement à exercer ce partage de savoir nécessaire pour élaborer des stratégies qui répondent aux difficultés analysées. Observer une situation au regard des droits culturels, c’est déjà les mettre en œuvre.

Observer l’effectivité d’un droit de l’homme, c’est exercer le droit de chacun de participer à un système d’information adéquate. Cela signifie que la démarche doit elle-même réaliser ce droit, autrement dit, s’exercer de la façon la plus participative possible dès l’amont jusqu’à l’aval.1

Chaque droit culturel, au sein du système des droits de l'homme, implique des valeurs nécessaires à la réalisation de ce droit, reliant dignité humaine, capacités et activité culturelle. Il convient d’identifier les valeurs, les capacités qui leur correspondent, puis les indicateurs qui permettent de les observer (tracer).

Les indicateurs doivent être développés aux niveaux :

• des personnes (micro) : leurs droits culturels sont-ils effectifs ?

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"!Sur l’éthique de l’observation d’un droit de l’homme,!#$%&!'!La mesure du droit à l’éducation. Tableau de bord de l’éducation au Burkina Faso, IIEDH, APENF, éds, Paris, 2005, Karthala, 153 p. Trois Documents de Travail, contenant les résultats d’enquêtes sont disponibles en ligne sur le site de l’IIEDH : www.unifr.ch/iiedh!

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• des systèmes culturels (meso et macro) : les acteurs présents sont-ils capables de répondre aux droits culturels des personnes ? Constituent-ils des systèmes acceptables, adaptables, accessibles et assez dotés en ressources (humaines et non humaines), pour permettre aux personnes de réaliser leurs droits, mais aussi leurs responsabilités culturelles à l’égard d’elles-mêmes et des autres ?

Outre les indicateurs quantitatifs qui doivent permettre de disposer de statistiques fiables, il convient de développer des indicateurs systémiques qui permettent de fonder des stratégies et d’évaluer celles qui sont mises en œuvre.

L’opération se déroule selon trois axes complémentaires qui se nourrissent mutuellement et qui sont instrumentés par trois outils d’observation :

Axe 1 : Cas d’école

Collecte de cas d’école, vérification, puis analyse : identification des points saillants

Axe 2 : Cartographie

Développement de cartes de parties prenantes d’acteurs culturels et d’activités culturelles

Axe 3 : Indicateurs

Développement d’une batterie d’indicateurs de connectivité, en parallèle avec les deux autres axes

Cas d’école

Cartographie indicateurs

Cette triangulation des approches, analyse de cas / indicateurs / cartes, devrait permettre de construire progressivement une méthode d’observation et de pilotage en reliant les situations concrètes, les indicateurs de richesse des systèmes, et les visualisations territoriales. Les trois démarches se construisent et se corrigent mutuellement de façon à « coller » au plus près de la réalité observée et à observer.

A l’inverse des systèmes d’indicateurs linéaires (par droits), cette approche vise spécifiquement les interactions, elle part de l’expérience des personnes sujets de droits ainsi que de celles qui prennent en charge la mise en œuvre de ces droits. Cela signifie que l’observation est un processus participatif continu qui nécessite une plateforme collaborative.

Traitement et communication

Etablissement d’une plateforme internet pour la capitalisation, le traitement et le partage de l'information et des outils

1. Récolte de cas d’école (axe 1) La récolte de cas d’école constitue une première recherche de données, la plus importante et la plus directement utilisable, car elle est proche des situations et révèle les enjeux : obstacles et tentatives de solutions. Dans un processus d’observation – action participative, le croisement des expériences et des analyses constitue une école permanente. Les « cas d’école » sont des situations qui méritent d’être analysées de manière approfondie parce qu’elles représentent des exemples significatifs, qui vont des plus mauvaises pratiques aux meilleures, en passant par tous les intermédiaires. Un cas d’école est d’autant plus intéressant qu’il présente des situations contrastées.

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Analyser ces cas selon une grille d’observations « contrastives » (mettant en lumière les contrastes entre pratiques qui paraissent les pires et celles qui semblent être les meilleures), selon les huit droits culturels tels qu’ils sont organisés dans la Déclaration de Fribourg, permet un premier repérage croisé des situations particulièrement significatives.2

La fiche-type de recueil et d’analyse des cas d’école est jointe (annexe 1 : FCE3) complétée par une fiche d’utilisation (annexe 2 : FCEutile3).

Méthode : Les cas récoltés sont analysés, (avec d’éventuelles demandes de compléments) puis répertoriés et placés sur l’intranet établi pour ce programme de recherche. Dans un second temps, le groupe de travail choisit les cas qui lui semblent les plus significatifs et les soumet à une seconde analyse, au regard d’indicateurs pertinents, en partant d’une liste d’indicateurs de connectivité (axe 3) qui sert d’hypothèse de base à compléter et corriger au fur et à mesure de la recherche.

2. Etablissement de cartes d’interaction (axe 2) La récolte de cartes d’interaction constitue une autre recherche de données qui permet de visualiser les interactions, utiles en particulier pour proposer des stratégies. Elles peuvent compléter utilement les cas d’école.

Trois types de cartes d’interaction culturelle sont complémentaires, le premier met l’acteur au centre (situation d’un acteur culturel au centre d’un système d’interactions) ; le second développe une activité culturelle (éducation, théâtre, musique, festival…), ou un dispositif mis en place, comme une « chaîne de valeurs » à laquelle contribuent de nombreux acteurs ; le troisième consiste à placer dans un territoire choisi (sur une carte géographique) un système d’acteurs et d’activités culturels .

2.1. Cartes de parties prenantes d’acteurs culturels

Chaque acteur culturel3 peut établir « sa » carte des parties prenantes (stakeholder). Chaque acteur a une mission principale, qui ne contribue à la réalisation du droit de participer à la vie culturelle et démocratique que si elle intègre la recherche systématique des synergies avec les acteurs complémentaires. Cela implique des politiques territoriales qui organisent la complémentarité des ressources et des acteurs sociaux et culturels et permettent des modes de participation divers et adaptés aux capacités et compétences de tous ces acteurs.

Pour l’école, par exemple, la participation des enseignants, enseignés, parents, administrateurs, etc., mais aussi autres acteurs (théâtre, musée, conservatoire…) est indispensable pour réaliser la « vie » d’une école bien insérée dans la cité.

Un acteur social, sanitaire, administratif peut être pris sous sa mission culturelle :

Par exemple, un hôpital psychiatrique qui dispose d’un secteur culturel ; un bureau d’action sociale, qui développe des activités culturelles

Ces cartes décrivent la « vie institutionnelle ».

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!(! Cette méthode contrastive a été utilisée la première fois en partenariat avec le Réseau arabe UNESCO ISESCO de recherche action sur les droits économiques, sociaux et culturels (ARADESC) : Droits culturels au Maghreb et en Egypte. 1ère série d’observations, S. Saad-Zoi, J. Bouchard (ss. La dir. de), Rabat, 2010. http://unesdoc.unesco.org/images/0019/001900/190009f.pdf!)!*!Par « acteur culturel » nous entendons ici tout acteur en tant qu’il est considéré sous l’angle de ses responsabilités par rapport aux droits culturels,. Voir annexe: Carte, utile.!

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2.2. Cartes de parties prenantes de chaînes de valeurs

Selon les expériences à observer et analyser, Il peut être utile d’établir le schéma d’une « chaîne de valeurs » montrant le bilan d’une activité, Ce bilan peut alors être visibilisé selon ses différentes dimensions : valorisation de chaque étape de la chaîne de valeurs, selon ses différentes insertions (culturelle, sociale, économique, citoyenne..). Des schémas de ce type partent non plus de l’acteur mais de l’activité à laquelle concourent différents acteurs, contribuant à la création de valeur.

Par exemple, une activité théâtrale, ou un festival, une fête à l’école, depuis sa conception jusqu’à sa réalisation.

Cela peut être aussi l’itinéraire d’une personne, pour évaluer la pertinence d’un dispositif mis en place pour l’accompagner dans ses difficultés, sa formation, son accès aux ressources, sa participation à la vie culturelle…

Enfin ce peut être aussi la description d’un dispositif interinstitutionnel établi sur la durée (collèges et culture, insertion par la culture,…)

Ces cartes décrivent la continuité, la cohérence ou l’intégration d’une activité dans les systèmes culturels.

2.3. Cartes de systèmes, ou réseaux

La carte est un outil central de pilotage. Chaque région peut être observée comme un « écosystème culturel ». Il convient dès lors d’établir la carte des acteurs et de leurs connexions. Celle-ci permet de situer les indicateurs par points forts et faibles.

Il s’agit de situer les acteurs distincts qui concourent à une même mission et qui doivent se comporter comme les interacteurs (stakeholders ou parties prenantes) d’un même espace culturel vivant et participatif. L’objectif est de favoriser une véritable inclusion sociale des personnes et une intégration des différentes activités.

Par exemple, pour un système culturel régional, il s’agit de coordonner autorités régionales, écoles de différents niveaux, Maisons de la culture, Maison des jeunes, réseaux sociaux, associations capables d’investir des lieux (places, rues, sites historiques, média…), entreprises fournisseurs…

Une carte peut être générale (tous les domaines culturels), mais risque d’être très chargée, il peut être utile d’établir des cartes par domaines (ou deux ou trois domaines les plus connexes) et éventuellement de les superposer.

Ces cartes décrivent la richesse d’un réseau, ses capacités à répondre aux droits de chacun de participer à la vie culturelle.

La fiche-type de cartes de parties prenantes est jointe (annexe 3 : Cartes,4) complétée par une fiche d’utilisation (annexe 4 : Cartes, utile,4).

Méthode : Les cartes récoltées sont analysées, (avec d’éventuelles demandes de compléments) puis répertoriées et placées sur l’intranet.

3. Construction d’un système d’indicateurs

Cette méthode ne part pas d’une liste a priori d’indicateurs. Orientée vers la recherche des interactions, elle propose, à titre d’hypothèse de travail, six types de connexion (2.1). L’analyse des données récoltées devrait établir s’il est possible d’identifier des indicateurs correspondant à ces connexions, ou à d’autres. Il est possible, également que d’autres types d’indicateurs, plus centrés sur la participation (2.2) ou sur les capacités des systèmes (2.3) soient pertinents : soit pour proposer d’autres indicateurs, soit pour croiser les premiers.

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3.1. Première liste d’indicateurs de connexion

En plus des indicateurs classiques qui sont plutôt linéaires, il s’agit de développer spécialement des indicateurs de connexion (ce qui est constaté) permettant d’évaluer la « connectivité » (les capacités de connexion, facteur central de la richesse d’un système), afin d’obtenir des indicateurs de richesse. Si c’est pertinent pour tous les systèmes, cela a d’autant plus de sens pour le culturel qui se définit par sa capacité de liaison (la « circulation du sens »).

Le principe : la diversité des domaines et celle des acteurs se complètent et se renforcent ; elles impliquent un croisement des savoirs, notamment par la formation et l’information permanentes, valorisant la qualité et la diversité des ressources sociales et culturelles. Six connexions sont ici identifiées.4

1) inter-discipline (s) Les domaines, ou disciplines, culturels se répondent et se fécondent mutuellement. La pratique de chaque discipline à un niveau suffisant permet d’exprimer / réaliser une dimension de la personne qui la réconcilie avec elle-même et augmente ses capacités de lien social. La correspondance entre les disciplines induit une valorisation mutuelle. La correspondance entre les disciplines induit une valorisation mutuelle de la puissance libératrice de chaque activité. « Les sons et les parfums se répondent »+.

• Quelles sont les disciplines (domaines culturels) représentées ? Quelles sont leurs connexions ?

2) inter-public (s) L’inter-discipline (s) offre une palette de communication et donc une visibilité et une attractivité plus grandes. Cette interaction permet une richesse de correspondances entre acteurs culturels et publics, puisque le public est davantage sollicité par la multiple invitation. Mais il faut considérer ici que le « public » ne désigne pas un groupement passif. Un public est un collectif acteur : il choisit et investit son temps, il se déplace, il interagit, il véhicule la « publicité » (le « bouche à oreille ») et chacun y trouve des ressources pour sa propre créativité. Il a enfin des désirs variés qu’il est important de rejoindre, voire d’aller chercher. Un public est invité à exister par un acteur qui crée un espace public plus ou moins riche, plus ou moins approprié.

L’inter-discipline favorise ainsi la rencontre des publics et valorise le lien social, non seulement entre communautés culturelles caractérisées par leurs origines différentes, mais aussi entre les classes sociales et diverses « communautés de savoir », entre les âges et les statuts sociaux. La rencontre des publics qui ne sont pas seulement côte à côte dans une salle, est un principe fort d’intégration sociale et de croisement de références.

• Quels sont les publics ? Quelles sont leurs connexions ?

• Quelles méthodes et quelles démarches sont entreprises pour rejoindre et inviter des publics non habituels ?

3) inter-lieu (x)

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!,!Première synthèse publiée dans le Journal de Culture et Démocratie, N0 25 (juillet 2012, Bruxelles) : http://www.cultureetdemocratie.be/fr/documents/Journal_25.pdf!!+!Un bel exemple, entre mille et un, de résonnance mutuelle des arts et des pratiques : « Etre juste de voix, c’est être juste de parole, il y a un lieu /lien intime entre le chant et la parole, car toute parole chante ». « Aurore chante » Association d’anciens toxicomanes. Pour un beau choix d’exemples, voir : le livre qui chante, Conciliabules : pour l’expression artistique et citoyenne des femmes, Genouilleux, 2011, Ed. La passe du vent.

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Toute activité culturelle est rencontre, à la fois habitation d’un lieu et déplacement, de personnes et /ou d’œuvres. Chaque lieu mérite d’être habité, chaque lieu peut être une invitation. Des activités clairement localisées destinées à des publics choisis demeurent importantes pour développer les disciplines particulières : publics avertis qui se rencontrent en un théâtre ou dans les musées ; élèves qui habitent classes, couloirs et cours d’école ; groupe d’habitants qui animent un quartier.

Mais il est aussi nécessaire de favoriser les lieux mixtes, ceux qui valorisent à la fois les capacités d’un territoire urbain ou villageois et la diversité des publics invités à l’habiter, y passer au quotidien ou à y demeurer le temps d’une fête. Une rue est polymorphe, ce n’est pas qu’un passage ; un commerce n’est pas qu’un distributeur. Cette mixité est cependant une capacité que l’on peut dégager de chaque lieu.

• Quels sont les lieux principaux ? Quelles sont leurs connexions ? Quels sont les lieux mixtes ? Quels déplacements sont réalisés ? Y a-t-il une cartographie ?

4) inter-temps Le travail culturel cumule les temps, il les croise et les féconde mutuellement. Il rassemble passé et futur en un présent porteur de sens. Il permet la capitalisation des savoirs, leur transmission / interprétation dans la continuité de la vie personnelle et dans la filiation des générations. Le travail culturel demande du temps, et permet le lent développement d’un « capital culturel ». L’analyse des activités doit pouvoir cumuler les temps courts et longs, mais aussi la dialectique inhérente au temps : la durée et l’instant qui surgit ; la vie au quotidien et le temps de le fête et du festival, instant organisé qui structure et organise le temps social. Les politiques culturelles ont à valoriser les marqueurs du temps, conditions de toute créativité personnelle et sociale.

• Quels sont les temps qui sont pris en compte ? Temps courts, temps longs, fêtes et festivals ?

• Quels sont les temps d’apprentissage ? (si un dispositif culturel invite des professionnels confirmés et des débutants, ainsi que des publics non initiés et des publics avertis, il valorise la dimension temporelle de l’apprentissage des « deux côtés » des acteurs qui constituent un espace public (des créateurs et des personnes invitées à partager une création).

5) inter-institution (s) Il faut redonner à chaque institution ou organisation sa capacité d’hospitalité et de recueil. Décloisonner constitue le défi politique à la fois ordinaire et majeur, puisqu’il s’agit de réaliser la meilleure synergie entre les institutions au service des droits, libertés et responsabilités de chacun. Tous les acteurs culturels sont ici concernés : ils ont une fonction de médiateurs : musées, écoles, troupes de théâtre, universités, médias, … en général, tout acteur dans la mesure de sa fonction culturelle.

• Est-ce que la définition de leur mission et le cahier des charges des collaborateurs contiennent cet engagement en faveur de l’interaction ?

• A l’intérieur de l’institution, l’interaction des métiers est-elle valorisée ? • Dans quelle mesure une école, une Maison de la culture, une Maison des jeunes, un

musée, une bibliothèque, une association culturelle ou éducative, sont interconnectés : o Vers quels autres acteurs ? o reçoivent-ils d’autres acteurs ? o les accès (géographique, communicationnel,…) sont-ils facilités ?

6) inter-économie (s)

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Il faut aussi sans cesse repenser la «place du marché» au cœur de la cité. L’économie permet la circulation des valeurs par valorisation mutuelle des ressources, dans la mesure où elle est au service des hommes. L’action cultuelle dont la mission est de « cultiver » les ressources en leur nouveauté, de créer et entretenir des pépinières, de laisser croître, de sélectionner, réimplanter…, est au cœur d’une économie bien comprise. L’économie est une discipline de la réciprocité organisée, une conscience de la rareté et de la nécessité de l’échange aussi bien que du don. Pour être durable, une activité économique doit respecter et valoriser ses ressources premières – les savoirs dans leur diversité – et, pour être également durable, une activité culturelle doit trouver sa cohérence économique par la mixité des financements.

• La mixité des financements reflète-t-elle les connexions entre les acteurs et eest-elle communiquée comme telle ?

• La régularité des financements est-elle suffisante pour assurer un équilibre des bilans et une pérennité appropriée?

• Les « aides au démarrage » (effet « pépinière d’entreprise ») sont-elles efficaces ?

3.2. Les indicateurs de participation

Les indicateurs de connexion sont tous des indicateurs de participation, et ont l’avantage, sur les indicateurs classiques, de ne pas être focalisés sur la participation « des publics » aux activités qui les concernent, mais sur une participation de toutes les parties prenantes. Il est essentiel de différencier entre une approche « consommateurs » et une approche « droits de l'homme », nécessairement systémique

Il reste que les critères de connexion définis ci-dessus devraient prendre en compte au moins trois étapes de participation à l’activité :

• Définition et choix (avant) • Réalisation de l’activité (pendant) • Evaluation et suivi (après)!

3.3. Les indicateurs de réseaux (éventuellement)

Dans un second temps, il sera possible d’utiliser des indicateurs dont la fonction est d’évaluer les capacités d’un réseau, compris comme un « écosystème culturel ». Les indicateurs de capacités, sont des indicateurs systémiques, permettant d’analyser la performance d’un système pour réaliser l’effectivité d’un droit de l’homme. La méthode, dite des « 4A », (les quatre capacités dans leur formulation en anglais), s’est développée, peu à peu depuis l’adoption de ces capacités dans l’observation Générale 13, du Comité des NU pour les droits économiques, sociaux et culturels.6 !

- Acceptabilité (Acceptability) : appropriation du droit, participation, exercice des libertés dans la diversité

- Adaptabilité (Adaptability) : engagement des acteurs, diversité du système, connaissance des résultats, circulation d’une information adéquate.

- Accessibilité (Accessibility) : non-discrimination selon le genre, l’origine sociale et culturelle, l’espace géographique, la capacité économique.

- Disponibilité, ou dotation adéquate (Availibility) : dotation adéquate en ressources humaines (nombre de personnes, valeur de leur formation initiale et permanente, valeur de leur salaire), et en ressources non humaine (équipements), ainsi que des

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!-!La mesure du droit à l’éducation. Op.cit.!

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investissements à l’interface entre le système social concerné (système éducatif, assistance sociale, système judiciaire).

Il est possible que ces indicateurs puissent être utilisés pour interpréter quelques cartes de parties prenantes. Ce sera à voir dans le développement de la recherche.

4. Vers la constitution d’observatoires participatifs

Une observation est intéressante lorsqu’elle permet des comparaisons dans le temps, et favorise ainsi le suivi des changements, notamment ceux qui sont induits par les stratégies adoptées (co-pilotage du système). Il faut donc réfléchir, dans un dernier temps, et dans la mesure où la recherche aura produit des résultats pertinents, à la constitution d’observatoires, ou d’équipes d’observation inter-reliées. Le pilotage, ou gouvernance, d’un système culturel participatif implique la constitution de systèmes d’observation, qui peuvent être de différentes natures, mais si possible, institutionnellement mixtes. Leur mission est d’observer l’état des lieux, notamment les capacités de recevoir des témoignages, d’élaborer et de communiquer des propositions.

Il s’agit, soit de créer de nouveaux dispositifs, soit d’activer ceux qui existent déjà. Ces observatoires peuvent être assez généraux ou plus spécifiques et être organisés de façon souple et toujours interactive à différents niveaux de gouvernance.

Annexes 1. Fiche-type d’identification de cas d’école tirés des pratiques professionnelles

(FCE) 2. Utilisation des fiches d’utilisation des cas d’école (FCE, utile) 3. Cartes-types de parties prenantes (Cartes) 4. Fiche, utilisations des cartes d’interaction entre parties prenantes (Cartes, utile)