résonances, mensuel de l'ecole valaisanne, juin 2001

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L'éducation au goût

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Page 1: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

Bureautique Librairie scolaire

Le plD du sco'.'re

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Page 2: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

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La salle de classe qui sait s'adapter ...

Une infrastructure impeccable est la condition de base pour que les enfants aiment l'école et que les enseignants y travaillent avec plaisir.

Nos concepts d'aménagement

marchent avec le temps.

ENSEIGNANTS ATTENTION! Au moment où vous préparez vos courses d'école, qui vous emmèneront, avec vos élèves, à la découverte de la nature, il nous semble utile de vous rappeler un danger souvent mécon· nu, en tout cas mal apprécié: les crues subites en rivières.

Nous attirons votre attention sur le danger permanent qu'il y a à se déplacer ou à stationner dans le lit de certains cours d'eau. Si vous ne pouvez l'éviter, gardez constamment à l'esprit qu'une augmentation rapide du niveau d'eau est à chaque instant possible. Si VOliS n'avez pas d'autre solu· tion que de traverser une rivière à gué, placez un observa· teur à l'amont, qui surveillera l'arrivée éventuelle d'une crue, et faites traverser les élèves un par un et rapidement.

Ce danger est signalé constammenl par des panneaux placés sur les chemins d'accès el le long des rivières. Ils indiquenl clairement les risques encourus.

Bonnes promenades! Soyez prudents!

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É Il, 1

Exploration du ~~

L'éducation aux saveurs et aux odeurs CQffilnence bien avant l'entrée à l'école, au­tour de la table familiale . Cependant, certaines acti­vités d 'éveil sensoriel, car le goût implique tous les sens, peuvent être menées en classe dans une perspec· tive complémentaire. L'édu­cation au goût favorise l'in­terdisciplinarité et c'est en cela qu'elle peut trouver sa pertinence dans le contexte scolaire.

En Va lais, beaucoup d 'en­seignants pratiquent intui­tivement avec leurs élèves la découverte du goût. Dans le cadre d'une découverte extra-scolaire, l'Alimel!ta­r ill", de Vevey est une bon­ne adresse pour réjouir les papilles des gastronomes en culottes courtes. En Fran­ce, où la culture gastrono­mique est plus importante qu'ici, un programme na­tional d 'éducation active et concrète au goût existe depuis 1990. Et comme la dégustation est avant tout affa ire de curiosité, il semblait intéressant avec ce dossier d'en savoir Wl peu plus sur ce pro­gramme de dix séances élaboré par Jacques Puisais. Solange Barroux, animatrice des classes du goût, ré­sume dans un article le contenu des dix séances prévues dans ce con­cept. Le Futuroscope de Poitiers a par ailleurs m is en place un «Ate­lier du goût» en mettant en images la méthode Puisais (cf. ar ticle de Natalie Ton N u). Toutefois, même en France, tout ce qui touche au dé-

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La découverte du goül commence en famille.

veloppement du goût n 'est pas aussi populaire qu'on pourrait le croi re. En effe t, Natalie Rigal est l'une des rares universitaires à s'être intéressée au développement gus­tatif chez l 'enfant et quasiment la seule à avoir vulgarisé le sujet. Elle a récemment publié aux édi· tions Noesis un ouvrage intitulé La Ila issance dll goût, livre destiné aussi bien aux parents qu'aux en­seignants . Comme elle l'explique, le goût reste méconnu, parce qu'il est associé à l ' animalité et n on à l'humani té. Il y a comme du dégoût pour le goût.

Ce dossier se veut davanta­ge ludique que pédagogi­que au sens strict du terme. L'idée, c'est simplement de proposer quelques pistes pour découvrir le goût au· trement. Avec les résultats de l'enquête menée dans les classes francophones du préscolaire et du primaire du canton de Berne, c'est aussi l'occasion de tordre le cou à certains préjugés con­cernant les habitudes ali· mentaires des enfants, mê­me si la mal-bouffe n 'est de loin pas qu 'un mythe. Le goût, c'est aussi l'éducation à la consonunation. Il est in­téressant de lire l' interview de France Massy, restaura­trice à Crans, à ce propos.

Peut-être que ce dossier au ton léger de fin d 'année donnera envie à quelques classes ou centres scolaires de participer à la prochai­ne Semaine du goût qui aura lieu du 27 mai au 2 juin

2002. Si tel é tait le cas, rappelons que les colonnes de Réso11a11ces sont toujours ou vertes à celles et ceux qui souhaitent faire partager leurs découvertes, leurs expériences, qu'elles soient liées ou non à ce thè­me. Ce pourrait être une façon enri­chlssante de valoriser les initiatives pédagogiques locales en français, en mathématiques, en sciences ou dans d'autres matières. A vos plumes et au p laisir de vous lire bientôt.

Bon été à toutes et à tous!

Nadia Revaz

Page 3: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

.'

S 0 R E

ÉDITORIAL

1 Exploration du goût N. Reval

NOTRE DOSSIER : l'ÉDUCATION AU GOÛT

3 Le goût, la déguslolion el son apprentissage B. Proutea.

lf Elèves el olimenlation: le règne de la mal·bouffe? S. Baeriswyl

~ réducalion au goût: loul un programme S. Barroux

~ Exemples d'activités réalisables en dosse S. Barroux

~ Les saveurs de base: exercices praliques P. Vetter

10 réveil sensoriel N. Ton Nu

12 F. Massy - Education ou goût: une œuvre de longue haleine P. Vetter

1lf La découverle du goûl dans les dosses N. ReVOl

1$ Nalalie Riga/, spécialisle du goûl chez l'enfant N. Reval

1~ Cilolions exlroiles de La naissance du goût

1/ Des livres pour apprendre le goût Résonances

NOS RUBRIQUES

11 LE SITE DU MOIS Des mathématiques magiques et ludiques N. Revaz

20 LU POUR VOUS rincivilité scolaire vue par quatre acteurs du terrain N. Reval

22 ACM Avec des rouleaux C. Dervey

2lf REVUE DE PRESSE D'un numéro à II(]utre Résonances

2~ LIVRES Nouveoulés Résonances

27 ÉDUCATION MUSICALE fête canlonal, de chant des enfanls B. Oberholzer

2~ PASSAGE EN REVUES Les revues du mois Résonances

21 GRAPPILLAGE Les cilolions du mois Résonances

30 LA VIE DES CLASSES récole outremenl M. Francey

31 CONCOURS littéra·Découverle: pour conleurs en herbe Littéra·Découverte

32 RENCONTRE Corinne Dervey: la créativité ou cœur des ACM N. Reval

3lf RECHERCHE récole à la recherche de nouveaux repéres P. Gilliéron

3~ EN RACCOURCI Les brèves de Résonances

37 ÉCOLE ET MUSÉE Apprendre à se connaître pour déjouer ses faiblesses (2) E. Berthod

INFORMATIONS o FFI CI ELLES

3~ Concours: Les jeunes parlent développement durable Danielle Emery Mayor

lfO Nominations ou service de l'enseignement DECS

lfO Visite commenlée de l'exposilion Picasso

lf1 Expo 02: Une aubaine pour les jeunes BEl

lf1 Chant: session de formation

~2 Règlemenl concernonl les direclions d'école de la scolorilé obligatoire DECS

lflf Enseignemenl religieux: décision DECS

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Le Goût, la dégustation et son

E.P'U'~ Nos sens constituent une interface extrêmement so­phistiquée entre deux uni­vers complexes. D'un part, un lUuvers exté­rieur qui englobe aussi bien l'infinie richesse physico· chimique et organoleptique de nos aliments que la di­versité des contextes am­biants et des usages socio· culturels liés à leur consom­mation. D'autre part, un univers in­térieur dans lequel de mul· tiples connexions cérébrales mettent en jeu nos sensa­tions, notre mémoire, nos affects, notre inconscient et se traduisent par des émo· tians et des sentiments, du désir, de l'indifférence, du plaisir ou du dégoût, des souvenirs, des gestes, des pa· raIes, des comportelnents ..

DOS S E R

L'éducation est un facteur puissant d 'ouverture, de communication et d'inté­gration qui tire sa force du plaisir qui lui est lié. Par une meilleure COIU1ais­sance de noh'e corps et de notre histoire gustative, el· le nous rend plus respon· sables de nos choix ali­mentaires et nous ouvre à la connaissance de la gas­tronomie, élémen t fonda­mental d'intégration socia­le et culturelle. En améliorant et en el1fi­chissant les rapports quoti­d iens que nous entrete­nons avec notre bouche et les aliments qui la tra ver­sent, elle participe à notre épanouissement et à notre équi libre.

Ainsi, nos repas revêtent La dégustalion passe par la mémorisolion des perceptions.

Elle exerce la mémoire et le langage qui sont au cœur de ces processus cognitifs. Elle peut constituer, dans de nombreux cas, une aide des enjeux d ' identité per­

sonnelle et, par l'appartenance qu'ils déterminent à des groupes (familiaux, sociaux, régionaux, na­tionaux ... ), des enjeux d'identité culturelle. «Je suis ce que je mange» Car autant que nous transformons nos alitnents avan t de les ingérer, n ous les transformons dans n otre corps et dans notre esprit.

L'aliment est la source de nombreux stimlùi et le support de significa· tians multiples, de connotations et de symboles insoupçonnés que la pédagogie de la dégustation et l'ap­proche descriptive permettent de ré­véler. La description, la mémorisa·

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tian des perceptions et leur recon­naissance passent par l'utilisation du langage. Car ce sont les mots qui permettent le recours à la métapho­re, l'expression d'w1e ressemblance ou la réminiscence d'une expérience déjà vécue. Les expériences de dégustation sont d'abord l'occasion d'opérer un véri· table examen sensoriel de l'aliment. Mais elles permettent aussi à cha­cun de mieux connaître ses propres réactions sensibles, émotionnelles ou affectives et de relativiser ce qu'elles peuvent avoir d'irrationnel. La révélation de cette richesse inté~ rieure pousse les individus à parta­ger ce qu'habituellement ils taisent.

efficace à des actions thérapeu-tiques ou préventives.

Enfin la dégustation rend curieux. Le nlonde infininlent varié des odeurs et des saveurs ouvre à notre curiosité un autre monde, infini lui aussi, de savoir et de plaisir.

L'~ Bernard Prouteau Président de l'h1stitut de Dégus­tation à Tours.

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Elèves et alimentation: est-ce le règne de la ~-e~~e.'

5.g~~ Da11s le cadre d',m projet relatif à la Cl'éatioll de supports didactiques ell édu­cation Itutritionuel­le, tme el1quête re­présentative a p1l être menée dans les classes frallcop/w­l'les du préscolaire et du ClJcle primaire du canto,., de Benœ.

Cette investigati on relative au compor­tement alimentaire a été menée auprès de 870 élèves de 57 classes du présco­laire et du primaire.

les boissons consom­mées (celles du petit­déjeuner et des pau­ses scolaires, nlais aussi celles des re­pas) et les goûters (en particulier les pauses à l'éco le) . Concernant les re­pas, une seule ques­tion visait à en défi­nir le cadre: nous avons constaté que les enfants interro­gés le prennent gé­néra lement en fa­mille (dans 91 % des cas). Seuls 16 élèves ont déclaré manger seuls au repas de mi­di et 1 seul aux deux repas principaux. Les questions por­

taient sur certaines habitudes alimen­taires et sur certai­nes a tti tudes et re- l'enquête casse certaines idées relues à propos de la mal-bouffe.

Certains rés ultats obtenus sont surpre­nants, car ils contre­disent les représen­présentations face à

la nourriture. Les repas familiaux et leur contenu n'ont en revanche pas été abordés.

Les enseignantes et enseignants des classes concernées ont éga le­ment répondu à un questionna ire visant notamment à faire l'inven­taire des activités consacrées à l'éducation nutritionnelle dans les c1asses.

L'objectif général de cette enquête consiste à mettre en év id ence cer­tains points et comportements pro­blématiques dans le but de cons­tituer et de proposer des activités et supports didactiques qui tiennent compte des besoins identifiés.

L'enquête a été conduite oralement auprès des élèves du préscolaire et des degrés 1"'-2' , et par écrit - mais avec présence en classe des dellx enquêtrices - auprès des élèves de 3' à 6'. Un traitement statistique des données a ensuite été réalisé avec le concours de l'Office de re­cherche pédagogique cantonal, la création des activités devant quant à elle être concrétisée au cours de l'année scolaire prochaine.

Quelques résultats surprenants

Les questionnaires des élèves por­taient surtout sur le petit-déjeuner,

tations que se font généralement les enseignantes et enseignants.

Beaucoup d'entre eux en effet pen­sent que leurs élèves mangent trop de chips et autres salés gras lors des pauses, alors que seulement 34 élè­ves sur 870 affirment en consom­mer à la récréation de 10 heures. Partant du principe que les enfants ont répondu aux questions tout à fait librement et honnêtement, on peut constater que l'on a souvent tendance à retenir plutôt ce qui nous choque au détriment parfois de la réalité. Il en va de même pour les fruits, que certains enfants (278 d'entre eux) disent consommer ré­gulièrement lors de la pause du

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matin, - c'est la collation la plus souvent citée - alors que les ensei­gnants ont le sentiment que les élèves ne mangent plus de fruits.

En ce qui concerne le petit-déjeu­ner, seuls 7% des enfants interrogés partent à l'école le ventre vide; les autres consomment généralement des aliments solides (essentielle­ment tartines et céréales) ou boi­vent quelque chose (lait, boisson chocolatée ou jus de fruits). Encore une fois, les enseignants pensent que les enfants qui n'ont rien con­sommé le matin avant de se rendre à l'école sont plus nombreux, car beaucoup d'élèves leur paraissent fati gués e t semblent manquer d 'énergie durant la matinée.

Lors de la pause du matin, près de 90% des élèves consomment des aliments solides qu'ils achètent eux-mêmes dans la majorité des cas, sur le chemin de l'école ou dans l'école même. Seul un tiers des enfants absorbent une boisson au cours de la matinée, ce qui dé­montre bien que l'importance de la prise régulière de liquide n'est pas encore une habitude acquise.

Les parents sûl1t à 45% partenaires de leurs enfants pour le choix des collations prises durant les pallses. Ceci est smtout valable pour les de­grés inférieurs; à partir de la 4e, les élèves deviennent plus autonomes.

On notera que les résultats relatifs aux boissons montrent à l'évidence que les enfants boivent d ' une ma­nière générale des produits trop su­crés, ceci étant valable aussi bien au cours des repas qu'en dehors de ces derniers. Les boissons industrielles (cola, limonade, ice tea, etc.) con­tiennent une forte proportion de sucre et il conviendrait d'en limiter la consommation. 580ft, des enfants déclarent en effet en consommer quotidiennement et une bonne moitié d'entre eux en absorbent plusie urs fois par jour. Cet aspect certes connu des habitudes alimen­taires actuelles mériterait que l'on

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s'y attarde afin de rendre les en­fants plus critiques et conscients fa­ce à leur consommation.

Que pensent les enseignants?

Le corps enseignant des classes qlli ont participé à l'enquête a aussi été interrogé. On relèvera notamment que le temps qu'ils consacrent à des activités ciblées sur l'alimentation varie assez fortement, la plus gran­de proportion (69%) se situant dans une fourchette de 1-6 leçons par an­née. La manière dont s'alimentent les enfants ne semble donc pas être

« La manière dont les enfants

s'alimentent ne emble pas être une préoccupa tion prim.ordiale des » enseIgnants.

une préoccupation primordiale de la majorité des enseignants alors même qu'ils sont 35% à constater des problèmes de santé liés à l'ali­mentation chez certains de leurs élèves.

Les deux sujets apparemment les plus abordés en classe concernent les produits sucrés - en rapport avec les activités d e brossage des dents - et les activités ciblées sur l'hygiène alimentaire.

Les enseignants hésitent toutefois à s'avancer sur le terrain du conseil nutritionnel, car ils craignent les ré­actions des parents. On notera que ces derniers ne sont que rarement partenaires d es enseignants (un quart pourtant de ces derniers affir­ment associer les parents à l'éduca­tion nutritionnelle). Lorsque les pa­rents participent, les bonnes inten-. tians initiales sont de courte durée

et les habitudes familiales repren­nent vite le dessus.

85% des enseignants sont conscients qu'il est utile de parler à l'école de prévention en matière de nutrition et que ce rôle n'est pas uniquement dévolu aux parents. Ils ne sont plus que la moitié à penser que l'école doit intervenir dans les choix ali­mentaires des enfants lorsque des comportements préjudiciables à la santé sont constatés. Il ne faut ce­pendant pas en déduire que la moi­tié des enseignants se d ésintéres­sent de la santé de leurs élèves, mais comprendre p ar là qu'il convient de rester prudent en la matière.

Qu'attendent les enseignants?

Une très forte proportion (91 %) des enseignantes et enseignants inter­rogés souhaitent une mise à dis­position de supports destinés à la réalisation d'activités ciblées sur J'éducation nutritionnelle. L'objec­tif essentiel attendu consiste à infor­mer les parents et les élèves, dans une perspecti ve qui ne vise pas à empiéter sur la sphère privée.

En bref

Certaines statistiques suisses ré­centes montrent que les habitudes alimentaires évoluent et qu'elles témoignent de ce fait d e certains problèmes nouveaux . L'intérêt de notre enquête réside avant tout dans le fait que la création de sup­ports didactiques tente de se faire en fonction de certains problèmes clairement identifiés. La concrétisa­tion au cours de la prochaine année scolaire de ces moyens devrait con­firmer, espérons-le, cette ambition.

L'~ Simone Baeriswyl, enseignante à l'Ecole Normale de Bienne.

Page 5: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

L' ~~ au goût: tout un programme

Au cours du XXe siècle, nos modes de vie ont subi des influences di­verses: l'évolution fulgurante des techniques, le travail des femmes, la grande distribution, la mondiali­sation ... Nos habitudes alimentai­res se sont trouvées prises au piège de ces nouvelles formes de dépen­dances: manger vite, bon marché, adopter les produits «à la mode» et les emballages pratiques.

Notre alimentation s'est à la fois di­versifiée et uniformisée: Davantage de produits sont à notre disposition mais la manière de les accommoder ne s'en est pas trouvée enrichie, faute de temps et de savoir-faire.

Ces pratiques se traduisent, sur le terrain, par une banalisation du goût, un appauvrissement sensoriel, la disparition des convivialités à table et une perte de l'esprit critique.

Des objectifs

L'éducation au goût s'est introduite dans les écoles au même rang que les arts plastiques ou la musique. Elle participe au développement sensoriel, à la cul ture générale.

Mais elle s'inscrit dans bien d'autres disciplines: elle permet d'enrichir le vocabulaire, de développer les con­naissances en biologie, en histoire, en géographie ..

Elle permet également à chaque en­fant d'apprendre à se connaître en l'amenant à verbaliser ses préfé­rences et ses répulsions. On lui pro­pose de sortiT de l'attitude écono­mique du <<j'aime» ou <<j 'aime pas»

5. gM/WJ~ qui contient en elle-même le renon­cement à comprendre, en lui ap­portant des outils, des expériences qui enrichiront son discernement et llu permettront de l'exprimer.

Au-delà de l'aspect strictement sen­soriel, l'éducation au goût pose la question de l'appartenance à un groupe social et de l'identité propre. «Fais-moi voir comment tu manges, je saurai d'où tu viens.» (Auguste Michel). Comme une langue mater­nelle, notre culture culinaire s'im­pose à nous et il nous faut travailler pour accepter la cuisine des autres, apprivoiser des saveurs nouvelles, élargir le champ des possibles.

Une méthode

Elaborée par l'Institut français du goût, c'est une éducation active et concrète, impulsée par Jacques PUI­SAIS, qui se compose de 10 séances de 1 h 30 chacune alternant pra­tique et réflexion .

La première séance met en évideuce le caractè"e polysensoTieZ de la dé­gustation. Le vocabulaire relatif aux 5 sens est mis en place et des ali ­ments de référence sont associés aux 4 saveurs (salé, sucré, acide, amer).

Ln seconde séance est consacrée à la langue et aux saveurs. Elle per­met de comprendre le fonctionne­ment des papilles et leur place dans la dégustation. Les exercices amè­nent à constater qu'il existe des seuils de perception et que les sa­veurs peuvent s'équilibrer entre elles. (ex: On adoucit l'acidité d'une boisson ou d'un fruit en ajoutant

du sucre. On peut également corri­ger l'amertunl€ avec du sucre ou du sel.)

La tl'Oisièllle séallce aborde l'olfac­tion. En plus du fonctionnement des bourgeons olfactifs, elle permet de distinguer les odeurs et les arômes. Des exercices simples mettent en évidence les interactions entre odeur et vue, odeur et affectif, odeur et ap­pétit.

La quatrième séance fait p,'e11dre consciellce de l'iHfluellce de la vue et principalement des couleurs sur les perceptions (on déguste un pro­duit dans son environnement et il n'est pas perçu de la même maniè­re selon la couleur dominante du lieu ou de la table ou de l'assiette ... ) Les couleurs agissent également sur le choix des aliments ou sur leur rejet, tous les publicistes le sa­vent bien.

Ln CÎllquième sénnce permet de C0111-

prendJ'e l'importance des sensations tactiles dans nos goûts et nos dé­goûts. Elle aborde, d'une certaine manière, la dimension sociale et cul­turelle du toucher. Les sensations lisses ou gluantes par exemple, peu­vent être très appréciées par certains et devenir l'objet d'une profonde aversion pour d 'autres. Les textures (fibreuses, granuleuses ... ) de cer­tains mets sont à l'origine de dé­goûts beaucoup plus sûrement que leur saveur ou leur arôme. Enfin, les sensations tactiles nous renseignent sur la température et la consistance des produits. De même l'importan­ce de la préparation, de la cuisson, peuvent modifier l'appréciation que l'on a d'Wl aliment.

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Au COJU"s de la sixième séance, les élèves élaborellt lm l'epas équilibJ'é au niveau diététique mais égale­ment harmonieux au plan des sa­veurs e t des arômes. La prise en commun de ce repas est l'occasion de parler des règles élémentaires d'hygiène, de politesse et de convi­vialité.

La septième séance est cOl1sacl'ée à la participation de l'ouïe à la dé­gustatio11 et aux sensations d'agl'es­sio11. Sont évoquées les s timulations auditives qui provoquent la saliva­tion et les stimulations chimiques qui sont à l'origine des sensations désagréables en bouche (le piquant, le brûlant, l'astringent). On intro­duit également des ambiances qui perturbent (pollution sonore) et l'on recherche d'autres situations qui peuvent troubler l'appréciation des mets (pollutions olfactives, mau­vaises manières ... )

C'est au cours de la huitième séan­ce qu'est introduite la /lotion de terroir. Elle s'appuie sur la diversi­té des élèves qui échangent sur leurs habitudes alimentaires et pré­sentent, si cela est possible, un plat typique de leur région d'origine. Cette séance est particulièrement intéressante dans la mesure où elle permet de mettre en relation les produ its avec les sols et les climats qui participent à leur élaboration. L'enfant comprend pourquoi on ne peut pas manger n'importe quoi n'inlporte où, comme tend à le faire croire la société consumériste dans laquelle nous vivons et qui, au-delà des rythmes saisonniers et des ter­roirs appropriés propose tout et n'importe quand. Il n'est pas diffi­cile de comprendre alors que beau­coup de produits ont perdu leur goût. Ils n'ont tout simplement pas eu le temps de l'élaborer, les moda­lités de conditionnement et de transport ne le permettant pas. C'est là que l'éducation au choix, l'éducation citoyenne en quelque sorte prend tout son sens. Pour bien manger, il faut savoir choisir ce que l'on mange.

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La neuvième séaJlce est la mise en pratiq1le des compétences acquises au cours de la formation. En sui­vant le protocole adapté, les élèves, collectivement puis individuelle­ment, dégustent des produits sim­ples et livrent puis échangent leurs impressions. C'est également au cours de cette séance qu'wle discus­sion «bilan» s'engage sur les chan­gements provoqués par cette lor­Ination dans leurs comportements alimentaires.

La dixième séance, plus extraordi­naire est /t1le visite sur 1I1'J lieu con­sacd à l 'é laboration de pl'Oduits alimelltaires. Ça peut être aussi bien un lieu de production (une fer­me ... ) qu'un lieu de transformation (artisan ... ) ou un lieu de consom­mation (restaurant...).

Une attitude

Dès le commencement des séances, il est bien entendu avec chaque élè­ve que personne n 'a l'intention de l'obliger à tout aimer. Il lui est sim­plement demandé d'avoir les mains propres pour toucher les différents produits qui lill sont apportés. Il lui est conseillé d'être en forme afin de rester réceptif, de manière à mieux ressentir et exprimer ses sensations. Des règles simples sont mises en place: pas de «BeUTk» ni de «Mianw avant que tout le monde n'ait goûté et apprécié selon son propre juge­ment, jamais d'obligation de finir ce qui est proposé et la possibilité de boire à volonté.

Bilan

Généralement, tout se passe très bien, la classe de goût ne désigne pas de bons ou de mauvais élèves et elle est souvent perçue comme un moment agréable, différent.

Les remarques ou les comporte­ments des élèves évoluent positive­ment tout au long des séances et la dégustation de la huitième séance

est généralement très pertinente. Par les rela tions avec les familles qui sont entreten ues tout au long des séances (information, question­naires .. .) on constate que beaucoup d'élèves en parlent chez eux et s' in­téressent davantage à la cuisine de maman, aux achats dans les maga­sins. Au fur et à mesure, les ques­tions posées en classe deviennent plus pertinentes et il n'est pas rare qu'un enfant obèse pose des pro­blèmes de régime, ou que certaines boissons très à la mode soient mises en accusa bon.

A travers ce travail, l'enfant ques­tionne ses habitudes, ses relations aux autres. Il se donne une culture qui doit lui permettre de devenir acteur de ses choix et donc de con­quérir son autonomie.

L'~ Solange Barroux est professeur d'école, animatrice de classes de goM. Elle est également membre de l'Institut aquitain du goût.

Page 6: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

. '

Exemples J.' ~~ facilement réalisables en classe

Le bonbon

Consignes: Ne pas sentir le bonbon avant de le Inettre en bouche.

Se pincer les narines avant de met­tre le bonbon en bouche. Rechercher les arômes quelques se­condes puis ouvrir le nez. Les arômes se dégagent alors.

Explication: Retenir sa respiration empêche la ventilation des fosses nasales. Le bulbe olfactif ne reçoit pas les molé­cules odorantes et nous ne perce­vons pas la savelU" de l'aliment. Ceci explique pourquoi rien n'a plus de goût lorsque l'on est enrhu­mé.

Les sirops

Choisir un sirop de couleur neutre et de goût pas trop banal... (ananas par exemple). En colorer quelques verres en vert et en rouge.

Distribuer aux enfants un seul ver­re de sirop mais répartir les diffé­rentes coulelus dans ]a classe, QuestiOlUler les enfants et faire des statistiques .. L'influence de la couleur est en gé­néral très nette.

Autre expérience possible: Choisir plusieurs sirops (arônles différents) et modifier toutes les couleurs . Denlander aux élèves d ' identifier chaque boisson. Comparer les résultats.

Il faut évidemment pratiquer cha­que exercice de façon totalement individuelle, éviter les interactions de groupe(s) si l' on veut obtenir des résultats signifiants.

s. Barroux

Les ~,uvw, de base: exercices pratiques p.v~

En matière de goût, on croit sou­vent que tout se passe en bouche. Un simple rhume suffit à nous dé­montrer notre erreur. Les fosses na­sales obstruées, le meilleur des dé­gustateur confondrait à l'aveugle un pamplemousse et une orange un tant soit peu acide. Les physio­logistes ont depuis fort longtemps mis en évidence le rôle linùté de la bouche qui n'est d'aucun secours en matière d 'odeurs. Celles-ci ne

sont détectées que lorsque surgit le phénomène de rétro-olfaction, sor­te de remontée des composants odorants de l'arrière-bouche au nez. La cavité buccale, en particu­lier la langue, ne peut opérer que dans le registre limité des saveurs dont les quatre principales sont l'acidité, l'alnertume, la salinité et ]a sucrosité. Nous vous proposons de réaliser en classe quelques exer­cices permettant aux appre-nants

(cela peut aussi bien se réaliser avec des écoliers qu'avec des étu­diants ou des adultes) de prendre conscience de leurs sensations.

Plan de zones linguales

Les quatre sensations de base sont perceptibles essentiellement grâce aux papilles situées sur la langue. ChacUlle d 'entre elles «marque» Wle

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zone très précise de notre appendice buccal. Il est important de connaître ce petit préalable théorique si l'on veut plus aisément mettre un nom sur les sensations perçues, car c'est là que réside essentiellement la dif­ficulté.

On peut aisément confectionner des breuvages «lnano-savoureux». Pour ce faire, il faut impérative­ment utiliser comme base une eau pure telle l'eau distillée. Dans le commerce, la lnarque Volvic est cel­le qui semble la plus neutre. Il faut naturellement éviter toutes les eaux minérales qui ont leur propre sa­veur.

Salives variables

DOS S R

Pour l'acidité, on utilisera de l'aci­de tartrique que l'on ajoutera à l'eau pure à raison de 1 gramme par 1itre. Tl est bon de comnlencer en prenant l'eau pure en bouche, en la triturant longuement avant de l'avaler. On fait ensuite la même chose avec la solution acide. On peut attirer l 'attention des élèves Sur le genre de salive qu'elle fait sé­créter. On laissera ensuite cette sali­ve neutraliser l'acidité, sans avaler le liquide. Cet exercice accolllpli, on essaiera de composer d 'autres solu­tions acides en abaissant la con­centration d'aci-

Les quotr. sensations de base sont perceptibles essentiellement grâce aux papilles situées sur la longue.

de tartrique à un demi-gralnme au litre ou Inoins. L'acidité est en gé­néral perçue sur toute la longueur des côtés de la langue, à l'excep­tion de la pointe.

La sensation sa­lée est très facile à reproduire puis­qu 'il suffit d'ajou­ter quelques gram-

la mesurant soigneusement avec un pèse-lettre, par exemple, histoi­re de déterminer le seuil de percep­tion de chacun. La salinité est repé­rée sur les côtés de la langue, dans la partie arrière.

La sensation sucrée s'obtient avec du sucre cristallisé alimentaire, le saccharose. La perception est nette sur la pointe de la langue, lnais aussi sur les lèvres et sur les

muqueuses buc­

< < Les physiolo-gistes ont

cales au niveau des gencives infé­rieures. Pour ap­prendre à la repé­rer, on procédera comme pour l'aci­dité, mais en ame­nant le liquide sur les zones sensi­bles. On notera aussi la différen­ce de consistance de la salive qui acquiert une cer-

depuis fort longtemps mis en évidence le rôle limité de la bouche en matière d'odeurs. »

taine viscosité. Là mes de sel de cuisine à l'eau pure. L'idéal, et le conseil est valable pour les autres saveurs, est de va­rier petit à petit la teneur en sel, en

encore, on essaiera de repérer le seuil de perception, fort variable selon les habitudes alimentaires de chacun.

R~·Juin2001

Attendre l'amertume

Pour la sensation amère, il est sou­vent plus simple de faire préparer les solutions en droguerie. il ne faut en effet que quelques milligrammes de sel de quinine pour un litre d ' eau. Cidéal consiste à demander plusieurs bouteilles avec des con­centrations différentes. L'amertUlne tarde généralement à se manifester et il faut garder et triturer le liquide en bouche durant une douzaine de secondes avant de l'avaler. La sen­sation amère est repérer par une zo­ne transversale tout à l'arrière de la langue.

Une fois ces exercices réalisés, on proposera cinq verres: un breuvage neutre et les quatre préparations. Les apprentis dégustateurs tente­ront de repérer chacune des sa­veurs. En prolongement, on peut imaginer toutes sortes de composi­tions de deux saveurs ou plus. En­fin, on s'amusera à les repérer dans les fruits ou d'autres aliments.

Bon travail, bon courage et surtout, pas de découragement. Tout le mon­de y arrive à la longue!

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

.. .

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L/éveil~~

L'éveil sensoriel en milieu éd uca tif a déjà une longue histoire en Fran­ce. En effet, les acteurs du monde éducatif sont depuis longtemps sen­sibles au fait que le développement de la sensorialité chez l'enfant, et en particulier le plaisir associé au com­portement alimentaire, participe pleinement à son épanouissement et à son équilibre personnel.

Ainsi, en 1990-91, l'Institut Français du Goût et le C.N.A.C. (Conseil Na­tional des Arts Culinaires) mettent en place une formation d ' institu­teurs pour enseigner l'éveil sensoriel au goût dans les écoles élémentaires.

Cette pédagogie active autour de la dégustation (10 leçons sur le goût) conduit l'enfant à découvrir ses ca­pacités sensorielles et à en tirer un meilleur parti, à prendre plaisir à manger, à partager ses émotions de table et à devenir un consomma­teur plus averti.

Aujourd'hui, les activités pédago­giques autour du goût continuent à se développer: l'Institut du GolÎt,

N. Tc~N~

en partenariat avec le Pm'c dH Futu­roscope, a mis en place un Atelier du Goû t comportant 3 modules d'éveil sensoriel destinés aux jeu­nes. Ces séances de «travaux prati­ques» font appel à la curiosité des enfants et partent de leurs centres d'intérêt pour leur faire assimiler des connaissances récentes sur le goût. Durant l'année 2000, 300 clas­ses (soi t 8500 enfants) ont expéri­menté ces mod ules, et de février à juin 2001, 260 classes (soi t 6500 en­fants) auront participé à ces a teliers.

Ces séances ont rencontré un vif succès auprès des élèves, qui ap­précient d'être des ac teurs plutôt que des a uditeurs attentifs, e t au­près des enseignants, favorables à faire entrer le réel sous sa forme la plus familière et à le transformer en objet d 'observation et de réflexion.

Quels messages transmettre aux enfants?

1. Les programmes d 'éveil senso­riel jouent un rôle de (révélateur»

Veuillez apporter un obje en rapport avec les sens.

car ils permettent à l 'enfant de mieux se connaître et d'être davan­tage à l'écoute de ses sens.

En mettant au premier plan la di­mens ion «Travaux pratiques», ces activités d'éveil amènent l'enfant à porter son attention sur la variété des messages sensoriels; J'enfant constate que tous ses sens sont mis en éveil lorsqu'il mange, il com­prend comment fonctionnent ses sens e t quelles informations il est susceptible de recueillir sur les ali­ments: avant de les mettre en bou­che, grâce à la vue et à l'olfaction, pendant la dégusta tion, grâce au toucher, au goût, e t à l'olfaction ré­tro-nasale,et après avoir avalé (per­sistance du goût).

En outre, l'enfant découvre que son système sensoriel est très perfor­mant puisqu'il est capable de perce­voir une multitude de nuances dans les caractéristiques sensorielles des alimen ts: l'odeur de la mie de pain est différente de l'odeur légèrement grillée de la croûte, la boisson qui accompagne les mets (eau vinaigrée

L'enfant doit apprendre à devenir un IOnsommaleur averti.

10 R~· Juin 2001

DOS S E R

@{Q]1b3Ifn@fN] ~ QUOi C'EST LE PLUS iNDj~EST[? 1· Glt-l CHEESE. RoYAL Œ (Y)c. DO ? 2" LI.. COURS D'ALLEMAND AVEC- Mt. ,/0'/0 7

ou citronnée, sodas plus ou moins sucrés ... ) joue un rôle dans l 'équi­libre des perceptions ...

2. Au cours des Classes du Goût, l'enfant apprend aussi à mettre des mots sur ses perceptions: la verbali­sation permet à chacun de mémori­ser plus efficacement ses impres­sions de dégustateur, d'enrichir e t d 'affiner son répertoire sensoriel.

3. Enfin, l'enfant réalise que l'acte de manger résulte d ' une interaction entre le dégustateur, l'aliment et le contexte: il apprend que le contexte de la dégustation, les facteurs cultu­rels et religieux jouent un rôle essen­tiel dans l'appréciation des aliment (un repas pris en commun permet le

partage des émotions de table et met en avant le plaisir, la convivialité, la diversité des cultures, et l'envie de goûter à des aliments nouveaux!).

Des retombées positives pour tous!

Les instituteurs qui ont participé à ces programmes d 'éveil au goût soulignent l'étendue et l'importan­ce de l'enrichissement persOlmel observé chez ces jeunes.

Ainsi, des progrès sont réalisés en sciences naturenes (l'enfant décou­vre le rôle et le fonctionnement de ses sens par auto-observation, mais apprend aussi une méthode de tra-

Note _____ _ _______ _ ___ _ ______ _

l L'1I1Stitlit du Goût, créé en 1999 par Messieurs Patrick Mac Leod, professeur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, et Jacques Puisnis, président et fondateuT de l'Institut Frall­çais du Goût, est lIl1 organisme aut0/10me de Formation et de Recherche entièrement cO/1sacré à l'approfondissement et à la diffusion des connaissances dans le domaine du goût el de leurs applications. TI poursuit l'œuvre el1treprise par Jacques Puisais et l'IlIS­titut Français du Goût en faveur d'une sensibiliSlition des jeunes au goût. 11 élargit sa mission à la diffusion des Sciences du Gant et de leurs applicatioltS auprès d'u/11arge pu­blic de professionnels, d'enseignants et de cherc1'1eIl Ys.

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vail qui met en avant l'expérimenta­tion), en expression écrite et orale (l'éveil au goût réalise un travail de verbalisation original, puisque le mot est appris dans l'action et per­met réellement d 'évoquer la «cho­se»), en histoire et géographie et également en instruction civique (l'enfant apprend à exprimer ses idées lors de discussions de groupe, à respecter les autres dans leurs dif­férences).

Quant aux parents, ils constatent au quotidien les retombées positives de ces programmes: ils notent W1 inté­rêt et une curiosité plus vifs de leurs enfants vis-à-vis des aliments, ainsi qu'une plus grande envie de partici­per à la préparation des repas!

L'~ Nathalie Ton Nu est responsable de la Formation à l'Institut du Goût' . Institut du goût, B.P. 2000, 86130 Jaunay Clan, tél. 003354949 44 83, cOUITiel: [email protected]

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Fronce M(]ssy

E~~ au goût: une œuvre de longue haleine

France Massy est bien connue des Valaisans. D'tme part, elle tient une des meilleures tables du Haut-Pla­teau, la Nouvelle Rôtisserie à Crans. D'autre part, ses recettes sont ré­gulièrement publiées dans le quoti­dien cantonal.

Autodidacte, France Massy possè­de un indéniable talent pédago­gique qu'elle a déjà eu l'occasion de faire valoir à plusieurs occasions. Mère d'une adolescente, elle lutte contre la standardisation des goûts qui touche tout particulièrement la civilisation fast-food. Pour ce faire, elle a d'abord adhéré à Slow-food, une association internationale épi­curienne qui se bat pour qu'on re­mette au premier plan des produits

authentiques. C'est dans le cadre de Slow-food Valais que la restau­ratrice a fait ses prenüères expé­riences d'éducation au goût avec les enfants.

France Massy, dans le cadre de Slow-food, qu'avez-vous réalisé avec les enfants? A la naissance de Slow-food Valais, j'ai tout de suite manifesté mon in­térêt pour les programmes pour en­fants. J'ai fait quelques rencontres avec eux en essayant de proposer chaque fois quelque chose pour les plus jeunes. Le premier atelier réali­sé l'a é té lors d'w1e rencontre de )' Association organisée à Martigny, au Moulin de Sembla net. Alors que les adultes dégustaient pains, vins

et fromages, j'avais préparé un ate­lier pédagogique. Nous présentions dix pains avec les céréales qui cor­respondaient. Nous leur avons ex­pliqué les méthodes de fabrication, les valeurs nutritives. Comme les enfants inscrits étaient assez jeW1es, les activités étaient très ludiques. Le dernier pain était lUl pain Mac Do.

Et quelles furent les réactions? Les enfants l'ont trouvé sec et fade. Evidemment, comn1e ils l'avaient goûté en dernier, ce n'était pas très étormant.

Mais alors comment expliquer l'intérêt des enfants pour ce genre de cuisine? Tout est plus ou moins sucré. Il n'y a pas de sauce piquante: tout est aigre-doux; la sauce cmry est su­crée. Le fromage a un goût indéfi­nissable ..

Activités ludiques

Leur parliez-vous des saveurs de base? Nous avions monté un petit bar avec les saveurs de base. Nous uti­lisions au départ des produits clas­siques puis d'autres plus subtils. Nous avions préparé des panneaux explicatifs. L'exercice se terminait par un petit concours, une distribu­tion de diplômes.

L'éducation au goût n'est-elle pas un domajne interdisciplinaire? Bien sûr! Nous avions préparé des notices historiques: l'invention du pain levé, le sta tut des bou langers chez les Grecs, l'origine du mot co­pain.

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Et cette expérience est restée uni­que? Non, nous avons, une autre fois, or­ganisé une journée dans un alpage. Nous leur avions proposé une dé­gustation de thés glacés aux herbes aromatiques: à la verveine odorante, la menthe sauvage, le thym citron­né ... Les enfants pouvaient toucher les herbes, les froisser, les repérer dans la nature. Les petits apprécient cela et s'en souviennent. L'an der­nier, n1a fille qui était en camp en montagne m'a téléphoné pour me dire qu'elle avait trouvé du thym sauvage et qu'elle l'avait repéré à l'odeur, après avoir marché dessus. II y a encore eu une troisième dégus­tation-découverte consacrée aux épi­ces. Des épices qu'eux connaissaient. Je me souviens d'un petit garçon respirant un bâton de vanille et af­firmant que cela sentait le chocolat. Ce n'est pas étonnant puisque très souvent les chocolats sont parfumés à la vanille. Il y a chaque fois beau­coup d'intérêt, particulièrement pour l'origine des produits. Ils ne savent que rarement que la vanille est la gousse d'une fleur. Pour eux, le til­leul n'est souvent qu'un sachet. Ces sorties peuvent être assimilées à des journées de culture générale: scien­ces naturelles, histoire, géographie .. On touche un peu à tout.

Vous avez cessé l 'organisation de ces sorties. Le succès n 'était pas au rendez-vous? Non, pas du tout. C'était au con­traire très intéressant. Par contre l'organisation générale des activi­tés de Slow-food Valais manque de dynamisme.

Grande table pour petits

Vous avez également participé à une émission de la télévision ro· mande ... C'était une émission d'une série consacrée aux métiers. Le but con­sista it à initier des enfants à la cuisi­ne. Ma fille était alors en 4c année, si mes souvenirs sont bons. Je tenais à l'époque le Restaurant La Poste à

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Montana. Une douzaine d'enfants de la classe son t venus manger: tables nappées, vaisselle habituelle, garçon en costume et nœud pa­pillon ... Us étaient déjà très impres­sionnés. Avant chaque plat, ils ont eu droit à des explications concer-

« Il Y a bien la semaine

du goût mais elle a le défaut de tout concentrer sur une courte » période.

nant les ingrédients. Il y avait par exemple un filet de rouget au roma­rin. Us ont touché et senti le romarin puis ont essayé de le retrouver dans la sauce. On les a aussi fait tourner en cuisine, par groupes.

Et ils ont eu droit au repas com­plet? Il y avait huit plats. Je me souviens de la réaction de certains lorsqu'on leur a servi une queue de cigale de mer. «QuelJe horreur! » ou «Moi, les poissons, je les mange toujours car­rés.» Mais ils ont tous tout goûté. C'était la seule exigence que nous avions eue. Mais nous n'avions pas pris trop de risques. La viande, par exemple, était une poularde. C'était une journée très sympa­thique e t instructive, mais malheu­reusement pas réalisable avec des classes.

Finalement, que faudrait-il faire à l'école? L'éducation au goût est une œuvre de longue haleine. Ils en parlent au cycle d'orientation, dans le cadre des cours de cuisine. Mais r ai l'im­pression que ça vient un peu tard. Les journées ont leur raison d'être: e lles sont là pour susciter et attiser la curiosi té des enfants. Il y a bien la semaine du goût mais elle a le

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défaut de tout concentrer sur une courte période. li serait à n10n sens plus intéressant d'y consacrer trois à quatre journées ou demi-journées par année. Cela permettrait de sui­vre les saveurs saisonnières. On pourrait ramasser du tilleul ou des fleurs de sureau et, en hiver, parler des choux et autres légumes d'hiver et de leurs vertus anti-oxydantes. On peut naturellement parler de nos produits. Mais on devrait éga­lement exploiter les coutumes des familles étrangères.

La main à la pâte

Et quel est selon vous le rôle de la maison en matière d'éducation au goût? Il est bien difficile de donner des le­çons. Jusqu'à trois ans, ma fille man­geait de tout. J'étais très fière. Passé cet âge, il y a eu un passage où elle n'aimait plus rien. Je suis cependant persuadée qu'il faut faire participer les enfants à la confection de cer­tains plats. Ils ont ensuite envie de goûter aux fruits de leur travail. Il existe des recettes faciles qui sortent de l'ordinaire. Actuellement, de nombreuses ma­mans travaillent. Elles n 'ont plus nécessairement le telnps de coruec­tiOIU1er des plats mijotés. Je ne leur jette pas la pierre, mais les habi­tudes alimentaires des enfants s'en ressentent.

Finalement, n'est-ce pas unique­ment un mentalité, une attitude face à la standardisation? Effectivement! On peut tirer lm pa­rallèle avec le cinéma. J'essaie d'em­mener ma fille voir des films ita­liens ou français; si elle ne se fie qu'à la publicité ou à ses copains, el­le ne verra que des navets améri­cains. Je la laisse aussi 'aller voir ce­la. Mais il est important de s'ouvrir à tout, que ce soit en matière d'art ou de cuisine. L'important est de garder une certaine identité tout en s'ouvrant l'esprit au monde.

Propos recueillis par Paul Vetter

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La Jia,M-V~ du goût dans les dasses

Indirectement le goût fait partie du programme scolaire valaisan. Toute­foi s, les activités sont simplement suggérées dans les grandes lignes, sans qu'aucune démarche structurée ne ;Oit proposée. L'apprentissage du gout a une place dans les classes va­laisannes, de l'école enfantine à la fin d u CO, mais cette éducation est pratiquée surtout en fonction de l'in­térêt de chaque enseignant.

Les idées pour découvrir le goût et l'odorat à l'école enfantine sont mul­tiples. Nicole Magnin, enseignante à Pully, pratique surtout la dégusta­tIon, parfois à l'aveugle, avec ses

élèves de 1 re et de 2' enfantine: dé­gustation de fruits au fil des saisons dégustation de sirops, de compotes: de confi tures ou encore de pOp-corn. «Les pop-corn permettent une décou­verte des saveurs salée et sucrée très étrange, cm· il Il 'y a pas de différence nll mveau vlsllel. A l'école enfantine le goût n'est pas encore vraiment formé et les activités de découverte deviennent vite émerveillement», explique-t-elle. Mélanger les ingrédients, faire une pâte, la voir lever, assister à la trans­formation des aliments, c'est ma­gique pour les jeunes enfants e t pour elle li faut partir de cet enthou­siasme pOW" expliquer.

le rôle des parents

sionné par la cuisine et la termino­logie cu linaire. Pour Nicole Ma­gnin, découvrir les fruits et d 'autres produits frais, c'est de plus une manière de pallier les excès de su­creries et d'éviter certaines dérives alimentaires. Elle lie également la prophylaxie dentaire à l'éducation au goût.

Au cycle d'orientation, la cuisine et la diététique sont au programme dans le cadre des cours d'économie familiale. Ainsi que l'explique Ra­chel Bircher May, enseignante en économie familiale au CO de Col­lombey, l' un des objectifs liés au goût consiste à savoir doser les as­saisonnements. S'il n 'y a pas de COurs spécifiq ue autour du goût, il en est pourtant question ponctuel­lement. Le cours d'alimentation in­tègre la découverte des différents groupes d'aliments (lait entier, lait partiellement écrémé, lait m aigre par exemple) et des saveurs. «Au CO, les élèves reconnaissent claire­ment le salé et le sucré, mais peinent souvent à distinguer l'nmer et l'acide. Ils 011t lin gOlÎt influencé par 1111 as­saisonnel/lent standardisé que /'0/1. re­trouve dans les plats déjà préparés qui fon t perdre nll produit SOn goût na­turel. De plus, l'adjonction d'arômes fallsse le gOlÎt des aliments», observe Rachel Bircher May. Elle estime que l'éducation au goût devrait en partie être faite à l'école, m ême s i l 'essentiel se joue autour d e la table familiale. En outre, elle est favora ble à une approche interdis­cip1inaire, en lien par exemple avec le programme de sciences, mêm e

Me"~e la main à la pôle: une occasion d'apprendre le goul,

Selon N icole Magnin, c'est d'abord aux parents de pro­poser aux enfants des activi­tés sensorielles, car la nour­riture fait partie du lien avec la famille. Le rôle des pa­rents est d'ouvrir la porte de la cuisine e t de permettre aux enfants de mettre la main à la pâte. Cependant l 'école peut proposer el~ complément des activités in­terdisciplinaires pour mieux comprendre le mécanisme d u goût. C'est aussi l'occa­sion d'un travail d 'expres­sion fort intéressant, pour aUer au-delà du <<j'aime, j'ai­me pas». Et pour les enfants gourmands, c'est une ma­nière de les valoriser. C'est au COurs d'une des séances de dégustation qu'elle a ain­si découvert qu'un de ses jeu nes élèves était déjà pas-

si au niveau de J'organisation ce n'est pas toujours facile à gérer. Et eHe ajoute que ,<le gOlÎt fnit par-

14 R~ -Juin 2001

tie d'une éducation plus globnle ii ln COnS01l111wtioll l indispensable à notre époque»,

Une expérience veveysanne

Yvan Schneider, enseignant d'éco­nOrrUe familiale au niveau secon~ daire à Vevey, s'est lancé dans l 'aventure de la Semaine du goût en mars dernier en présentant un pro~ je t, imaginé en collaboration avec Anne-Francine Simonin, éga lement enseigna nte et Jean-Louis Ambre­sin, vigneron-œnologue et spécia­liste du goût. Ensemble, ils ont or­ganisé un parcours ludico-gustatif qui a été visité par une trentaine de classes de tous degrés. Les plus grands se sont occupés des plus jeunes dans ces jeux de découverte gustative. Les élèves ont pu ap­p rendre à discerner les quatre sa ­veurs, ce qui n 'est pas évident pour les petits. ils ont pu toucher et goû­ter les produits, mais aussi compa­rer des produits marqués et neutres, ou par exemple une pomme fraîche­ment coupée avec une autre oxy­dée. L'AlilllentnriulIl de Vevey leur avait prêté sa «table des arômes» et ses buvards à odeurs et cette étape fut l'un des moments forts du par­cours. «L'idée, c'était de leu,. expliquer 1lI1 peu la grammaire du gOlÎt», résu­me Yvan Schneider. il espère vive­ment que d'autres établissements scolaires de Suisse romande partici­peront à la prochaine édition de la Semaine du goût.

Propos recueillis par Nadia Revnz

La prochaine Semaine du goût aura lieu du 27 mai au 2 juin 2002 et se déroulera ainsi en mê­me temps que le Salon des goûts et terroirs qui se tient à Bulle. Les dossiers de candida tures se­ront disponibles en août 200l. Pour plus d'infos, visitez le site Internet www.gout.ch ou télé­phonez au 021 ! 80345 28.

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Natalie Rigal, ~ du goût chez l'enfant

«Il fouI rapprocher l'enfonl de l'olimenl>>_

Maître de conférences à l'Université de Paris-X Nanterre, Na talie Rigal enseigne la psychologie de l'enfant et du développement. Elle est l'au­teur d 'un ouvrage intitulé La nais­sance du goût publié aux éditions Noesis.

Natalie Rigal, comment vous est venue l'idée d'écrire un livre sur le goût chez l'enfant? Tout d'abord, je suis chercheur et de­puis une dizaine d 'années je trava ille sur la question du goût. En tant que chercheur, il me semblait intéressant de rendre accessibles au public des informations pas toujours suffisam­ment vulgarisées. De plus, il y a peu cl' ouvrages consacrés à ce thème. Lors des forma tions de sensibilisa­tion au goût que je donne à des per­sonnes travaillant avec des enfants,

j'ai pu constater qu'il y avait une réelle demande de documents pour comprendre la naissance du goût.

Pourquoi le goût est-il un sens aussi méconnu? C'est une discipline qui n 'es t pas reconnue sur le plan universitaire, considérée comme pas suffisam­ment noble. On ne travaille pas sur ce sens qui est primitif, vu que c'est un des premiers à se développer chez l'enfant. C'est quelque chose qu'on rapproche plus de l'animali­té que de l'humanité. Le goût est banalisé, car il se rapporte à ce qui se mange et donc à la survie.

Le goût est-il inné? Tout dépend de ce que l'on entend par goût, car il y a plusieurs accep­tions du mot goût: goût-saveur,

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goû t-flaveur, goût-pl aisir ... La sa­veu r (acide/ amer, sucré/salé), est effectivement innée, puisque uni­versellement les bébés p réfèrent le sucré et rejettent l'acide et l'amer. Mais le goût, ce n 'est pas seu le­ment la saveur, c'est l'ensemble des sensations que l'on perçoit dans la bouche.

Comment les enfants peuvent-ils apprendre à goûter les aliments? Jusqu'à environ un an et demi, l'enfant est assez facile à nourrir puisqu'il mange un peu de tout, indépendamment des problèm es d 'allergie. Vers deux ans, lorsqu'il introd uit lui-même les aliments dans son corps, il devient plus réti­cen t, notamment par rapport à la nouveauté. C'est ce qu'on appelle la néophobie. Pour les enfants néo­phobes, car tous ne le son t pas, il s'agit de passer par la réassurance, c'est-à-dire qu'il faut introduire des aliments nouveaux mais progressi­vement. Il est important de ne pas renoncer à la variété. La néophobie

est une périod e normale du déve­loppement de l'enfant entre 2 et 7-8 ans. 11 faut rapprocher l'en fan t de l'a liment qu' il ne connaît pas et c'est en cela que l'éducation senso­rielle peut intervenir. Pou r goûter, il fa ut mettre les cinq sens en éveil. Par ai ll eurs, un enfa nt qui met la main à la pâte sera davantage faIni­liarisé avec les allinents nouveaux.

L'école en France fait-elle place à l'éducation au goût? En France, nous avons les classes dl/.

goa/. C'est un programme d e dix séances d 'une heure et demie pour les enfants de 8-10 ans, concept créé par Jacques Puisais il y a dix ans et actuellement en cours de réactuali­sation. L'objectif est de familiariser l'enfant avec le langage de l'aliment, avec les saveurs, les odeurs, l'histo i­re et la provenance des produits ... Avec ce programme, l'enfant ap­prend d 'abord à connaître ses p ro­pres sensations, à les comparer avec celles des autres pour ensuite seule­ment se tou rner vers les aliments . A

côté de ce programme national, il y a bien sûr les initiatives locales. Même si la France est réputée pour sa culture culinaire, les moyens mis en place en matière d 'éduca tion au goû t sont très restreints.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Comment donner aux enfants la curiosité culinaire? Natalie Ri­gal dans son livre sur la naissan­ce du goût répond à cette pas­sionnante question et permet de comprendre la mise en place des goûts alimentaires chez l'enfant et leur évolution jusqu 'à l'ado­lescence. Dans un style cla ir, l'auteur s'adresse autant aux pa­rents qu 'aux p rofessiOlIDels de l'éducation et de la santé.

Natalie Rigal. Ln naissallce du goût. Commen t dOllner al/X enfants le plaisir de mallger? Noes is, 2000.

c~~ extraites de La naissance du goût La cuisine-chimie

Her vé This, chimiste et physicien passionné de cuisine, propose aux enfants de confectionner des re­cettes simples (ndlr: Hervé TIUs, Ln casserole des ellfnnts, Belin, 1998) dont il d évoile les secrets molécu­laires: ceux du soufflé au frOlnage, de la crème chantilly ou encore de l'ea u qui bout. Il s'agit là d 'une ap­propria tion ali mentaire savante et am usante (réservée cependant au x enfants de plus de 7-8 ans). p . 129.

Les cinq sens du goût

Observez ce filets, puis savourez-le, vos cinq sens en seront éveillés. La v is iun nous parle de l'aspect de

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l'aliment, de sa forme, de sa cOu­leur. La gus tation sert à apprécier ses saveurs. L'olfaction nous ren­seigne sur ses odeu rs, qu'elles se dégagent au nez ou se diffusent dans la bouche. Le touçher évoque la texture de l'aliment, telle que la main ou la bouche peuvent la sen­tir. Enfin, l'ouïe ajoute une touche sonore à la perception tactile. p . 15.

Mettre la main à la pâte

Les enfants son t de grands expéri­men ta teurs et acceptent volontiers de se prêter au jeu de la découverte sensorielle. Les r ègles en sont ai­sées: «Voilà un a.liment. Crois-tu que ça va être croquant, que ça va faire d u bruit quand. tu vas le mâ-

cher? Peux-tu me dire ce que ça te ra ppelle comme goût, ce que tu sens dans la bouche, etc?» Puis on nommera et on décrira l'aliment avec l'enfant. Comme le dit joli­ment Jacques Puisais, il faut laisser les aliments raconter leur histoire et apprendre aux enfants à jouer des gammes sur l'échiquier sensoriel. p.136.

Au-delà du i' aime, i' aime pas

L'idée directrice de l'éducation sen­sorielle est de chercher à dépasser la réponse hédonique première de tou t indi vidu par rapport aux ali­ments, cette pauvre réponse dicho· tomique: «c'est bOll» ou «ce n 'est pas bOn». p. 131.

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Des ~/!,t4 pour apprendre le goût

Des pistes pour cultiver le goût et l'odorat

Paru aux Editions De Boeck, dans la collection Outils pour enseigner, Cultiver le goût et l'odorat est un ou­vrage qui s'adresse avant tout aux enseignants et aux parents d 'enfants de 2 à 8 ans. Il se propose de fournir une réflexion théorique et diverses exploitations pédagogiques au sujet des sens olfactif et gustatif. Dans les premières p ages, les au­teures, à travers les écrits de philo­sophes, pédagogu es, médecins et psychologues, démontrent l'ancien­neté d 'une prise de conscience: celle de l'importance de l'éduca tion sen­sorielle. Ensuite, elles rapportent et commentent une série d'observa­tions relatives aux réactions senso­rielles des enfants ainsi que les ré­sultats d 'un sondage relatif à leurs habitudes alimen taires. Dans un troisième chapitre, elles dé­crivent le fonctionnement et le dé­veloppement des sens gustatif et ol­factif après avoir défini clairement les principales notions en rapport. Le dernier chapitre - très pratique celui-là - développe avec précision et méthode des exemples d 'activi­tés à réaliser avec d es enfants d 'éco­le enfantine ou des premières an­nées primaires. JI est cependant aisé d'adapter la plupart d 'entre elles au niveau d 'enfants plus âgés. Ces sé­quences sont parfaitement organi­sées: sens mis en jeu, objectif opéra­tionnel, règle du jeu, matériel, orga­nisa tion, évaluation, prolongement possible, gradation suggérée ... Tout est fait pour éviter que les ensei­gnan ts soient obligés de réinventer la roue, chacun dans sa classe. Au total quatorze activités sont ainsi

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décrites par le menu et vous fourni­ront largement assez de matière pour toute une année scolaire.

Delplrine Dmart, Annie Jmlss",s, Mi­chelle Waelput. Cultiver le goût et l'odorat. Bruxelles: De Boeck & Lar­cier, 2001.

Cinquante activités pour apprendre le goût

Vous avez réellement l'envie d 'aller p lus loin dans la découverte des goûts et d es odeurs avec vos élè­ves? Un ouvrage peut vous y aider. «Cinquante activités pour appren­dre le goûb>, c'est son titre, consti­tue une mine d'idées. On y trouve par exemple un carnet d 'épices dé­crivant aussi bien le curcuma que l'estragon ou la coriandre; on y dé­couvre également des cartes d 'iden­tité p résentant des produits tels la tomate ou la fraise accompagnant

des recettes incluant ces aliments. On y rencontre encore des fiches pour jouer avec les différents sens. Un vocabulaire culinaire et une liste d ' ustensiles permettent de s'initier au monde enchanteur des fournea ux. Tous ces documents permettent de réaliser de nombreu­ses activi tés touchant à différentes branches. Prenons un exemple: le Travail au­tour d u chocolat qui se propose de sens ibiliser l'enfant au fait qu'un produit amer tel que le cacao peut par transformation offrir au palais un nuancier de saveurs sucrées. Une activité de vocabulaire permet de sélectionner les actions (fouetter, mélanger . .. ) et de choisir les usten­siles adéqu ats (minuteur, cul-de­poule, spatllie ... ). La n otice per­mettant de réaliser une pâte de chocolat amer, tout comme celle proposan t une crème ch antilly au chocolat peut constituer un modèle judicieux de texte injonctif. Quant à

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Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

la carte d'identité «Du cacao au cho­colah, elle permet d 'aborder des notions his toriques (merci M. Cor­tez de nous avoir ramené le choco­la t!), géographiques (un voyage de l'Indonésie à la Colombie en pas­sant par le Nigéria), ou botaniques (tout savoir sur le cacaoyer et ses cabosses). Des activités mathéma­tiques, sans être suggérées, sont fa­ciles à imaginer, de nombreux chif­fres étant cités. Une bibliographie complète le tout. Elle ne cite pas uniquelnent des livres sur le choco­lat: on en veut pour preuve la pré­sence de Hansel et Gretel dans ce chapitre réservé au chocolat. Ce livre a été réalisé par un cuisi­nier Laurent Skre qui a mis son ex­périence professiOlUlelle au service de l'enfant. Répétons-le, le résultat est fort convaincant!

Lm,rent Sicre. 50 activités pour ap­prendre le gotît à l'école. TOI/loI/se: CR OP Midi- Pyrénées, 1997.

Les irrésistibles recettes de Roald Dahl

On ne présente plus Roald Dahl. On peut cependant encore faire dé­couvrir ses Irrésistibles recettes . Ce livre constitue un recueil des re­cettes - parfois sérieuses, d'autres fois absolument épouvantables, mais drôles toujours - qu'on peut

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Les Irrésistibles Recettes - - de Roald Dahl- -

,ft.;f-.. /" !'''k:-+,.Je.~

rencontrer au gré des livres de l 'écri­vain britannique. Cela va des Doigts de pied de moustique frits le plus délicatement du monde aux Pom­mes au caramel, en passant par les Côtelettes de Hanse! et Gretel. Un livre à découvrir et à proposer aux enfants, ne serait-ce qu'au lno­ment où l'on aborde les textes de type injonctif.

Felicity Oahl, Roald OahL Les irrésis­tibles recettes de Roald. Paris: Galli­mard jeunesse, 1995.

Le goût et l'odorat: des expériences amusantes

Paru chez Albin Michel Jeunesse, dans la collection Sciences en poche, Le goûl et /' odorat: des expériences fa ­ciles et amusantes est un petit liv re qui deviendra rapidement la bible de ceux qui veulent faire découvrir les sens olfactif et gustatif à des enfants de 8 à 12 ans. Sur quelque 80 pages, il propose une quinzaine d 'exp ériences faciles à effectuer avec un nlinimum de matériel. Une fois réalisée, chaque expérience est suivie d'une explication du résultat ainsi que de l'application de cette «découverte» dans notre vie. Un exemple: le rôle de la salive. On vous propose d 'assécher votre lan­gue avec un papier buvard puis d'y

déposer un morceau de chocolat. Les jeunes expérimentateurs dé­cou vriront ainsi aisément l'impor­tance de bien mâcher les alinlents puisque seul le goût des éléments dissous peut êh'e perçu.

Le goût et l'odorat: des expériel1ces fa­ciles et amL/santes. Paris: Albin Michel Jel/IIesse, 2001.

Mais aussi •••

Ciboul, Adèle. Les cinq sens. Paris: Nathan, 1999. (Kididoc) . Enfant.

Delafosse, Claude; Kniffke, Sophie. Le goût. Paris: Gallimard, 1994. (Mes premières découvertes du corps hu­main; 54). Enfant, dès 4 ans. Cote ORO?: VTl-5 DEL.

Fijalkow, Jacques; Garcia, Joëlle; Cayré, Patrice. Les [cinq] 5 sens: cycle 2. [Paris]: Magnard, 1994. (Ecrit li vres). Cote OROP: VIT-5 FI].

Le goût: petit Croque et le loup. Paris: Gallimard Tournesol, 1982. [28] (La vie à belles dents; 6). En­fant, dès 4 ans. Cote OROP: VII-5 BAU.

Rius, Maria; Parramon, José Maria; Puig, J. J .. Le goût. Paris : Bordas, 1984. 29 p.: ill.; 21 cm. (La biblio­thèque des tout-pe tits . Les cinq sens). Enfant, dès 3 ans. Cote OR OP: VIl-5 RIU.

Vidéocassettes

Le goût: Green Umbrella [prad .], 1995. 1 vidéocassette [VHS] (48 min.): PAL. (Le m ystère des sens; 1). Tout public. Cote OROP: CVSbi 131.

L'école en chantiers: l 'école du goftt / Télévisjon Suisse romande [prod], 2000. 1 vidéocassette [VBS] (29 min. ): PAL. (Magellan Hebdo). Tout public. Cote OR OP: CVPed 133.

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""'" NOS RUBRIQUES

LE SITE DU MOIS

Des mathématiques ~~ et ludiques

Mathématiques Magiques est un site ludique qui permet aux jeunes, majs aussi aux moins jeunes de décou­vrir des tours de magie, des peti tes histoires de grand s mathématiciens, des illusions géométriques aninlées, mais aussi des trucs lnalins pour devenir un as des mathématiques, e tc.

Entrons dans (de royal/me des mathé­matiques magiques, malicieuses et sym­pas» p ou r reprendre les termes de la page d 'accueil. Pour commencer la visite des lieux, plusieurs tours magiques sont proposés: la carte m ystérieuse, l'addition magique .. mais aussi des puzzles numériques, des jeux mathématiques (courses d'allumettes .. . ) ou des jeux de ci­bles (déplacement de segments pour atteindre une cible). Pour exemple, l'ordinateur calcule «lnagiquement» l'âge de l' internaute qui se pro­mène sur le site. Il s'agit de choisir un nombre de 1 à 9, de le multi­plier par 9, de retrancher ce dernier résultat il 10 fois votre âge e t de commluüquer ce résultat à J'ordi­nateur qui trouvera sans problème la réponse à l'énigme. Et le tour est joué.

La magie du calcul

MathéIlUltiques Magiques, c'est aussi un retour sur l'historique de la géo­métrie, sur l 'histoire du thermo­mètre, des calendriers Ou des me­sures ... , avec quelques quiz pour vérifier les connaissances. Les Dé­lices il Maths ra ssemblent quelques illusions optiques (le jeu des an­neaux, les 7boules volantes .. . ), plu­sieurs jeux de disparitions et d 'ap-

R4<>~ - Juin 7001

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http://perso.wanadoo.fr/therese.eveilleau/pages/accueiIF.htm

paritions (le v isage perdu, le para­doxe de lignes ... ), des lignes qui s 'étirent et se contractent et que l'on voit concaves ou convexes alors qu'elles sont parallèles.

Dans la rubrique Trucs Maths et Mé­moire, on y apprend des techniques de géométrie pratique, par exemple COlnrnent nlesurer un arbre sans grimper, et des techniques de ma­gie du ca1cul, comme les sou strac­tions magiques, des astuces pour maîtriser la table de 9 ou poUl" jouer avec la racine carrée. Côté Para­doxes, il est question de contradic­tions géOlnétriques e t arithlnéti­ques apparentes, de figures impos­sibles, e tc. Le site Mathématiques magiques rassemble en outre des liens intéressan ts, qu ' il s'agisse d 'autres adresses sur la toile consa­crées aux jeux mathématiques, à l'histoire des mathématiques, à la résolution de problèules ou encore aux logiciels de maths.

Thérèse Eveilleau , qui enseigne les mathématiques, à de futurs profes­seurs des écoles, a d 'abord p ensé aux 10-16 ans en créant ces pages, tnais les visiteurs ont, à sa grande surprise, entre 7 e t 77 ans, et cer­tains sont des passionnés de jeux lnathématiques alors que d 'autres sont des néophytes curieux. La ru­brique Maths et Magie s'adresse à tous, dès 8-9 ans, tout comme la ru­brique Délices, alors que les infor­mations sur l'Histoire et les Para­doxes sont destinées aux plus moti­vés. Parmi les Trucs Maths, la partie magie du calcul et opérations an­ciennes vise les plus jeunes, tandis que le reste de la lUbrique concerne davantage les collégiens et les plus grands. Ce site, qui participe à l'An­neau des Mathématiques Franco­phones, a obtenu en 2001 le Net d'o, de la catégorie «Loisirs et Art de vivre» ainsi que le Grand Prix des Internautes.

Nadia Revaz

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Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

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LU POUR VOUS

L' ~~ scolaire vue par quatre acteurs de terrain

Le livre intitulé Face aux incivilités scolaires. Quelles altematives au tout sécuritaire? dOlule la parole à quatre professionnels qui agissent sur le terrain. Une journaliste, Sophie Ba­Ia, a recueilli le témoignage d'un comnlissaire de police, d'une ma­gistrate, d'une psychologue pour enfants et d'un proviseur de lycée.

Lapproche retenue dans cet ouvra­ge est une réflexion sur la manière de se sortir de la violence, plutôt qu'wle énième analyse portant sur les ca uses et les manifes-

que parler d'«ùlcivilitb> est un «eu­phémisme bien commode» lorsqu'il s'agit en fait d'acte de violence. Il explique que la nouveauté de la violence actuelle se manifeste par sa quotidielmeté et, bien qu'elle ne soit souvent qU'lme façon de parler, il est important de ne pas la tolérer dans le milieu scolaÜ"et car c'est par l'école que passe l'intégration.

Dans l'intérêt des jeunes eux-mêmes, Didier Mazayer se dit favorable au «zéro tolérance», même si un tel dis-

cours peut paraître répressif. Il dé­plore que la police ((reste une institu­tion. agitée colt/me Ull épouvantail». Il nlontre la nécessité de briser l'omer­ta des élèves, des enseignants et des chefs d'établissement. Une fois une affaire jugée, il déplore le fait que les policiers ne soient pas associés aux mesures éducatives. Ayant eu la chance cl 1 expérhnenter le partena­riat institutionnel en Seine-Saint­Denis, il sait que la collaboration exige une confiance réciproque, mais que celle-ci peut s'avérer extrême-

tatious de la violence. Ces regards croisés nous appor­tent une lnise en perspecti­ve originale.

Gilbert Longhi Didier Mazayer

Maryse Vaillant Marie-Dominique Vergez

ment efficace. Il défend par ailleurs le principe de l'indi­vidualisation de la réponse judiciaire. Reste que, selon lui, la police en milieu sco­laire est un rôle à inventer: elle ne doit pas se limiter à l'intervention en urgence lorsque la situation a déra­pé. Il s'agit de privilégier le discours de prévention.

Améliorer le partenariat

Prenlier ténloin, Didier Ma­zoyer, cOlnlnissaire princi ­pal à Vitrolles ayant long­temps été inspecteur de po­lice dans différentes régions, estime qu'il faut «maintenir il tout prix le projet républi­cain». Pour lui, la police n'a pas seulement une nüssion répressive, lnais aussi un rô­le social qui s'incarne dans la mise en place d'une poli­ce de proximité présuppo­sant une alnélioration du partenariat entre Education nationale, justice et police. A la police de proximité, il rapproche la «violef1ce de proximité» qui commence par le langage, en famille, entre a.mis, puis avec les voisins, les enseignants ... Il estime

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Face aux incivilités

scolaires Quelles alternatives

au tout sécuritaire?

Marie-Dominique Vergez, actuellement présidente du tribunal des enfants de Cré­teil, après avoir été juge pour enfants pendant plu­sieurs années en Seine-Saint­Denis, est d'avis que la jus­tice doit jnventer, réparer et hUlnaniser. Elle constate llile augmentation de la violen­ce contre les institutions, lnais s'interroge sur cette hausse en faisant la distinc­tion entre insécurité objecti­ve et sentinlent d'insécuri­té. Elle rappelle qu'il serait faux de croire à l'effet «ma­gique» du repérage judiciai­re et met en garde contre le recours trop fréquent à la

R~- Juin 2001

.... justice. «Les injures fusaient aussi dans le passé sans se muer en af/Gh'e judiciaire. Il y a là quantité de menus délits qui, autrefois, étaient considérés 1101'1 pas comme une" infraction péna­le H mais comme ll11 problème relevant de la discipline interne à l'établisse­ment», explique-t-elle. Et elle ajou­te: «en traitant, par un égal recours all

judiciaire ces affaires graves ou bé­nignes sur le même plan, l'Education nationale fait montre de sa faiblesse. » Par contre, elle signale que cette même Education nationale a ({grand mal à admettre que dans certains cas les enseignants puissent être poursui­vis comme auteurs d'infractions car el­le se perçoit avant tout comme victi­me», Elle raconte en outre des cas de violence qui légitimement doi­vent aboutir devant les juges.

Selon Marie-Dominique Vergez, il est urgent de lutter contre l'idée re­çue selon laquelle les enfants se­raient de plus en plus violents et de plus en plus jeunes. Elle relève sur­tout l'inégalité de la violence. Elle aussi pense que <de monde enseignant 1lOUtrit des attentes démesurées vis-à­vis du judiciaire.» Pour changer les choses, il serait souhaitable de mieux définir les rôles de chacun et aussi ne pas oublier celui des parents. Idéalement, elle avoue qu'il faudrait expliquer le fonctionnement de la justice, mais ne croit guère à l'effica­cité des visites de tribunaux, sans une véritable préparation. En cas d'infraction, elle plaide - sauf cas exceptionnels - pour la (mleSure de réparation" et pour la prise en comp­te des victimes dans l'action judi­ciaire.

Une é(ole ouverte sur la cité

Pour aborder la question de la vio­lence, Maryse Vaillant, psycholo­gue clinicienne et chargée de mis­sion à la Protection judiciaire de la jeunesse, opère un retour sur le pas­sé: «Même si les spécia.listes, socio­logues et historiens rappellent que la vie en société da.ns nos villages et dans /105 villes est moins dangereuse aujour-

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d'hui qu'hier, tout le monde a oublié qu'on ne sortait pas après la tombée de la nuit dans les campagnes et que des rixes et des bagarres, des émeutes soule­vaient régulièrement les quartiers po­pulaires.» Elle observe que l'école et la famille sont actuellement les der­luers garants de la civilisation et que ces dernières doivent transmettre des valeurs de moins en moins claires, d'où les difficultés de trans-

« Former les élèves

à la complexité de la démocratie, c'est une manière, pour l'école, de tenir sa place » éducative.

mission. Plutôt que de voir cette cri­se comme passagère, «le discours do­minant laisse penser qu.e nous sommes orphelins des valeurs d'antan», déplo­re-t-elle. Pour Maryse Vaillant, il est temps d'aider les parents sur le plan social dans leur mission édu­cative. Quant à l'école, elle doit être un lieu d'enseignement et un lieu de socialisation, qui doit s'ouvrir sur la cité. Selon elle, il est essentiel que les enseignants soient formés à la question de la violence, à l'inter­culturel... afin d'éviter «/a dérive vers le tout judiciaire).

Quant à Gilbert Longhi, proviseur d'un lycée à Paris qui présente la particularité d'accueillir 12% d'ado­lescents de 16 à 21 ans rejetés par les autres structures de l'Education na­tionale, il évoque tout d'abord la question des mots pour dire la vio­lence et l'incivilité en ne cachant pas la difficulté de trouver le dis­cours adapté, entre banalisation et dramatisation. «Former les élèves à la complexité de la démocratie, c'est /.lne manière, pOlir l'école, de tenir sa place

NOS RUBRI .QUES

éducative», commente-t-il. Il n'ou­blie pas pour autant le rôle des pa­rents. Lucide, il n'ignore pas non plus que la démocratie scolaire a ses limites. Aspect intéressant de son raisonnement, il pense qu'il est essentiel que les enfants des villes ne puissent plus se cacher derrière «l'apparente immunité que donne l'ano­nymat». «(Dire l'interdit exige une cer­taine qualité dans les rapports entre ados et adultes. Le fait de signifier à "" jeune qu'il est en train de s'embourber dans une situation peut l'aider à pren­dre conscience des conséquences de sa conduite», argumente-t-il. Le provi­seur préconise la bonne utilisation du conseil de discipline et précise qu' il faut se garder de «confondre l'outil scolaire avec unlabaratoire» et qu'il est temps de redéfinir les mis­sions prioritaires assignées à l'ensei­gnement, car la «tâche est trop phéno­ménale».

Même s'ils sont issus de cultures scolaires différentes, les quatre té­moins se rejoignent sur bien des points. En effet, tous quatre crai­gnent les excès de la répression et privilégient les mesures éducatives sur le long terme. Ils partent de leur expérience pour imaginer des outils pour mieux vivre ensenlble et non des solutions 111irac1es. En chœur, ils déplorent le manque de visibilité de leurs actions. Ils n'idéalisent pas le passé et ne font pas pour autant le rêve d'un monde nouveau, forcé­ment meilleur. Ils préfèrent l'action ici et maintenant, basée sur l'inven­tivité et le partenariat. Ils savent que la violence est une dimension humaine, qu'il faut apprendre à do­miner dès la petite enfance.

Nadia Revaz

Référence

Gilbert Longhi, Didier Mazoyer, Mary­se Vaillant, Marie-Dominique Vergez. Face (lllX incivilités scolaires. QlIelles alter­lIatives art tOlIt sécuritaire? Paris: Syros, 2001. (Propos recueillis ct mis en forme par Sophie Baia).

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Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

Recyder des rouleaux de papier WC ou d'essuie·tout permet des activités créatrices manuelles originales et peu coüteuses. Pour certains travaux, on peut privilégier des rouleaux plus solides ou de tailles différentes à ré· cupérer dans des entreprises ou des commerces: rouleaux de nappes, boites de volants de badminton .. .

Ces cylindres de corton peuvent être peints, recouverts de papier, de tissu, d'autocollant, ovant d'être transfor· més en ieu, en boite, en mobile ou outre décorotion.

Voici quelques suggestions à exploi· ter en dasse. Vous trouverez en prêt à l'Odis de SI·Mourice un livre qui propose une foule d'autres réalisa· tions «Bastelideen rund um die Roi· le) Kurs 62B.

Mémory (pholo 1)

Ce ieu demonde la fabricotion d'un grand nombre de chats. Il se prêle à un trovoil collectif. Chaque élève crée une poire de chats avec des attributs

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ACM

Avecdes~~

semblables lcouleur des yeux, du pe· loge, longueur de 10 queue, mous· loches . .. ). Des obiels seront cochés sous les chois: bonbons, ietons, bou· tons ... ou minimum par paires. A tour de rôle les élèves sou lèvenl 2 chots et cherchent à découvrir des paires d'obiets semblobles. les chats

étant différenls, la mémorisotion de· vrait en être simplifiée.

Réalisation: • Agrafer les 2 oreilles en écrosont

le cylindre. • Oter un triongle afin de former

des oreilles poinlues.

• Dessiner, peindre el coller, des yeux, un museau, des mouslaches.

• Aiouter une queue en plioge sor· cière.

Marionnettes

les rouleaux sonl pertés Ipiquoge ou découpage) de 2 Irous suffisommenl grands afin de pouvoir y placer ces doigls el manipuler 10 morion nette.

Un cylindre lenu à la verlicale se Irons· forme en personnage (pholo 2), olors qu 'à l'horizonlale il se prêle à une exploilotion d' onimal (pholo 3).

Imoginer un speclode el créer les ac· leurs ou concevoir des marionnettes puis les mettre en scène, voilà de quoi moliver des élèves.

Tire-lire (pholo 4)

Adoplez le rouleau oux ambitions de vos économies: solide et résistant, ou ovec couverde amovible pour puiser régulièremenl dans les réserves.

R~·Juin2001

NOS RUBRIQUES

de corte de 4 x 13 cm enroulé el col· découpée. les boulettes de papier lé sur le corps. uêpon suggérenlles écoilles de l'oni·

mal. la queue elles pottes sont découpées

Un ogre, avaleur de monnaie, Il imo- le rouleou seri de corps pour l'Di · dons un seul morceau de corte de 4 x Pour donner plus de relief à la mô· giner librement: aioulez des volu· seou. lo lête esl réolisée à l'aide 25 cm plié et collé sous le corps. choire el aux yeux, les coller et les mes, des collages, des motériaux di· d'une boule de popier. les ailes el la plier pour les mettre dons une 3' di· vers. queue sonl découpées dons de 10 cor· r oiseou est décoré selon 10 fonlaisie mension.

te. Pour donner du volume, on peut de chacun: plumes, ru bons, uête et Pensez également à stabiliser le pero friser les bandes de popier. bec en découpoge .. . les octivilés proposées conviennenl sonnoge. Des pieds ou du poids dans porliculièremenl bien oux élèves des la base seronl peul·être nécessaires

Crocodiles petits degrés.

si 10 têle esl en volume. Porte-serviettes (pholo 6) (pholo 7) les rouleaux peuvent égalemenl ins·

pirer les gronds éléves dans des créo· Mobile Oiseaux ou poussins, ces anneaux de Une utilisation inléressonte des rou· lions de maquettes (photo 8), des

(pholo S) serviettes égoienl une toble de fête. leaux: les coller en sondwich enlre 2 instruments de musique ou des us· la serviette plocée dans le rouleau feuilles découpées afin de donner du lensiles de bureau.

rété orrive, la dasse s'onime d'Di· donne l'impression d'oiles. volume oux trovoux. seoux de toules les couleurs. Ce mo· Bon trovoil! bile en popier s'anime ou moindre le rouleou du corps esl coupé à 6 cm. Un crocodile en volume devienl plus [orinne Dervoy, (ourant d'oir. la têle esl formée par un rectongle impressionnonl qu'une simple feuille animatrice A[M

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Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

REVUE DE PRESSE

D'un ~ à l'autre

Allemand en 3P Bras de fer Dans le Jura bernois, U11 bras de fe r oppose les enseignants francophones à la Direction de l' instruction publique. Le sujet de d iscorde porte sur l' introduction de l'allemand en troisième année primaire dès la rentrée 2001. Le synd i­cat des enseîgnants est favo­rable à J' introduction de deux langues étrangères à J'école obligatoire, mais s'oppose à ce qu'elles soient introduites toutes deux à l'école primai­re. Le syndicat refuse en QU ­

tre que l'allemand débute en 3c année, tan t en 2001 qu'en 2002 et justifie le repor t de l'entrée en vigueu r du décret au nom d'une forma tion de quali té. Les enseignants fran­cophones craignent par ail­leurs que la modification de la grille horaire ne se fasse au détriment du français. (Journal du Jura 26.04)

langues régionales Coup de pouce en France Pour le ministre Jack Lan g, la France est assez forte pour encourager davantage le bi­linguisme régional. Aujour­d'hui, sur 12 millions d 'élè­ves en France, 155'000 seule­ment reçoivent un enseigne­ment en langue régionale (occitan, corse, breton, bas­que, catalan, alsacien, mosel­lan), sous diverses formes.

Un des articles brièvement résu­més dans cette rubriqlle VOliS Îutéresse? If VOliS suffit de le faire savoir à la rédaction de Ré­sOIln/rees (DROP, Grave/olle 5, 1950 5io/l, Tél. 027/60641 52). Une photocopie de J'art icle VOliS

sera gmt llitellle!J t adressée.

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L'initiative Lang répond à un souhait croissant des habi­tants des régions où survi­vent des langues et cultures minoritaires. Ce qui appara is­sait jadis comme un danger pour le français représente un atout, même si certains rappellent que la priorité doit être donnée à l'enseignement du français. (24 heures 27.04)

Ecoles valaisannes Fin du (atechisme Après des années de vaines tentatives, le Valais d evrait enfin se doter d 'un program­me cantonal d'enseignement religieux. Avec l'arrivée dans les classes d'élèves musul­mans, orthodoxes, le cadre de l'enseignement religieux ne s'était pas bien adapté. La méthode choisie, Enbiro, bou­te le catéchisme hors de la classe. L'Evêché a toutefois de­mandé que des éléments com­plémentaires soient apportés. (Le Courrier 28.4)

Philosophie ou primaire Bilan d'une expérience Durant sept ans (1993-2000), l'école du 31-Décembre à Genève a introduit une sen­sibilisation à la philosophie dans le programme de fran­çais. Une démarche concluan­te selon Roland Hafner, long­temps enseignant dans cette école et titulaire d'un docto­rat en Sciences de l'éduca­tion. La philosophie à l'école existe depujs près d 'Wl quart de siècle aux Etats-Unis, et depuis sept ans au Q uébec. Depujs peu, des tentatives similaires sont faites en Fran­ce et en Belgique. Roland Hafner rêve que son expé-

rience soit reprise plus large­men t da ns l'enseignement primaire genevois. (Tribu"e de Genève 2.05)

Salon de l'apprentissage Valorisation des métiers Genève organisera du 7 au 18 novembre 2001 prochains une Cité des métiers, impor­tant salon de liapprentissa­ge et de la formation profes­sionnelle . La filière profes­sionnelle retrou ve peu à peu de son lustre par rapport aux formations gymnasia les et académiques. La manifesta­tion devrait attirer des ado­lescents genevois, mais aussi du Valais, du canton de Vaud et de France voisine. La Cité des métiers permettra de dé­couvrir 150 fo rmations des tro is secteurs, primaire, se­condaire et tertiaire. (Le Temps 4.05)

Dessin Pas une branche mineure Dans le canton de Fribou rg, les maîtres de dessin et d'au· tres enseignants veulent rap­peler que les b ranches dites mineures sont nécessaires au développement et à l'équi_ libre de l'enfant. Pour le dé­mon trer, ils ont organisé m'le exposition. Pour les initia­teurs de la manifestation, il ne s'agit pas de jouer une branche contre une autre, mais les branches d 'expres­sion ont déjà été réduites à la portion congrue et la tendan­ce veut que la formation vise le «(rentable», d'où la nécessi­té de réagir et de prévenir, Pour eux, l'idéal consisterait à articuler la grille en trois pôles équivalents: les langues, les scien ces et la ctùture. Cet-

te exposit ion, qui ne se con­tente pas de montrer des des­sins d'élèves, devrait eIlsuite tourner dans d'autres cantons notanunent Genève, Neuchâ~ tel et Vaud. (La Liberté 4.05)

147 Appels doublés En 2000, le numéro destiné aux jeunes a vu ses appels mensuels passer de 2500 à 4700. Les filles appellent trois fois plus que les garçons. Pour Michael Wegner, responsable de la coordination su isse du 147, cela s'explique parce qu' (dl reste toujours culturel­lement admis qu'une femme a plus le droi t de pleurer qu'un homme». Afin d'assu­rer SOI1 développement, l'or­ganisa tion tente de récolter 500'000 francs. Le succès du 147 a ses raisons. Les appels peuvent rester anonymes et il n'est pas nécessaire de pren­dre rendez-vous. De plus, les jeunes sont des familiers du téléphone et ont l'habitude de s'en servir pour des conversa­tions intimes avec leurs amis. (Le Temps 4.05)

Matu en 12 ans Option fribaurgeoise Le Conseil d 'Etat fribour­geois a pris une option pour un raccourcissement éven­tuel de la durée des études (de 13 à 12 ans), mais ceUe-ci ne vaut toutefois pas «déci­sion». En juin 1995, lors de la préparation du projet frjbour­geois de la nouvelle maturité fédérale, le Conseil d'Etat dé­cidait de ne pas toucher à l~ durée des études de 13 ans. SI 13 cantons connaissent tul

cursus de 13 anS jusqu'à la

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maturité fédérale, sept d 'entre eux envisagen t de couper Wle aJUlée. Le Conseil d'Etat a demandé un nouveau rap­por t à l' Instruction publique afin de prend re sa décision en corma issance de cause. (La Liberté 8.05)

Violence à l'école la parole aux victimes Jusqu 'à présent, en matière de violence scolaire, la fo­cali sa tion s'es t faite autour des jeunes violents. Ceci est d 'autant plus explicable que les victimes de violence sont difficiles à aider, car elles se taisent. Eric Oebarbieux, pro­fesseur en sciences de l'édu­cation à l'Université de Bor­deaux et directeur de l'Obser­vatoire européen de la violen­ce scolaire, voit aussi d 'autres explications à ce sHence que la seule crainte des rep r('Sailles: ((Les enfants agressés déve­loppent un sentiment de cul­pabilité par rapport à leur "faiblesse".) Le problème de la violence scolaire es t pris très au sérieux dans tous les cantons romands, ne serait-ce que parce qu'il est en aug­mentation. Par contre, les dif­férents partenaires de l'école ne sont pas toujours d'accord avec l'image que les médias don nent de cette violence. Cette violence moins «drama­tique» qu'on ne l'imagine ne la rend pas plus acceptable. Les initiatives qui visent à la prévenir ou à la stopper sont nombreuses. Dans la diversité de ce qui existe, on remarque un certain nombre de cons­tantes dans l'a ttitude à adop­ter face à la victime: la pren­dre au sérieux, reconnaître sa souffrance et lui offrir une ré­para tian. «En généra l les vic­times se satisfont de ces me­sures), explique Benvenuto Solca, psychologue et direc­tem au service médico-péda­gogique genevois. (L'Hebdo, JO.05)

Royaume-Uni Sélection impitoyable Le sys tème scolaire britan ~ nique est de plus en plus in-

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égalitaire. Des classes de plus de quarante élèves, des éco­les contraintes à la semaine de quatre jours en raison du manque d'enseignants souS­payés, des profs «importés» d 'Australie à grands frais, ces difficul tés sont monnaie courante au Royaume-Uni. De plus, face à une forte de­mande, les écoles font li t­téralement leur marché et ch oisissent les élèves qui leur gara n tiront le meilleur classement J'arulée suivante. Conséquence: des élèves de 11 ans parcourent plusieurs dizaines de kilomètres pour aller à l'école, dans un flux croisé totalement ill ogique. Chaque candidat refusé con­naît un sentiment de culpa­bilité et d 'échec. Et le pire est à craindre, car Tony Blair a promis d 'accélérer le dé­veloppement des «selective schools» et autres «(centres d'excellence )). (Le Temps 21 .05)

Titres universitaires Fin programmée de la licence Dans les dix ans à venir, les univers ités suisses vont s'américaniser. Trente pays européens ont signé en 1999 une décla rat ion instituant une harmonisation des cur­sus. Cette réforme v ise à ins­taurer un système à deux di­plômes académiques, sur le modèle américain du «ba­ch elor» (bac + 3 ans) et du «(mastep) (bac + 5 ans). Les hau tes écoles suisses se di ­sent prêtes à adopter ce sys­tème, mais sa LI s certaines conditions. (Nous voulons que la mise en œ uvre soit différenciée»), lance Chris­toph Staublin, président de la Conférence des recteurs. C'est là le cœur des débats à venir. Sur le fond, il semble éviden t que le «master» sera considéré conune le vrai titre aca.démique, l'équivalen t de l 'actuelle licence. Les res­ponsables estiment qu'il fau­dra dorénavant raisonner en termes de crédits d'études. Ce découpage pourra s'avé­rer péri ll eux dans certaines

formabons, par exemple la médecin e. Autre point à éclaircir, fa udra-t-il abaisser l'âge du bac, puisque les bach eliers helvétiques sont p lus âgés que certains de leurs camarades eltropéens. Les négociations ne font que commencer. (Le Temps 23.05)

Martine Brunschwig Graf En route pour un 3- mandat Huit ans de guérilla au sein de son département n 'ont pas freiné l'ard eur réfor­matrice de Martin e Brun­schwig Graf. Son bilan de ré­formatrice est effectivement impressionnant, même si for­tement critiqué paT ses ad­versaires: mise en place rapi­de d es directives fédéra les sur la nouvelle maturité gym­nasiale et sur l' introduction de la maturité profession­nelle, rôle moteur dans la constitution de la Haute éco­le spécialisée (HES) de Suis­se occidenta le, rénovation de l'école primaire, refonte de la grille horaire d u cycle d'orientation, engagemen t constant en faveur de la col­laboration en tre universités aléman iq ues. Pour le socia­liste Charles Beer, «la dé­mocratisat ion des études a marqué le pas sous son rè­gne et ses méthodes de di­rection ont démobilisé les enseignants». Toutefois esti­mée bien au-delà de sa fa ­mille politique à cause de sa ténacité et de son cou rage, personne n'ose rêver qll'e1le soit mise sér ieusement en difficulté en briguant Wl h·oi­sième mandat cet automne. (L'Hebdo 23.05)

HEVs Publidlé Pour la premi ère foi s, une école publique d u canton a mis en place une campagne publicitaire d 'envergure. La Haute Ecole valaisanne a dé­pensé 150'000 francs pour se vendre et vend.re son ima­ge. «Ce chiffre peut paraître énorme à première vue, mais il faut savoir qu' il corres-

NOS RUBRIQUES

pond à 0,5% de n otre bud­ge t)}, explique le directeur Marc-And ré Berclaz. Pour l'heure, les résultats de cette campagne son t en core im­perceptibles et, pour le direc­teur, la meilleur pub reste encore le bouche à oreille, mais aussi le taux d'échec aux examens. «(A chaque fois qu'on a eu des tau x d 'échec plus élevés que la moyen­ne, les inscrip tions pour la rentrée suivante étaient en ba isse;), consta te Marc-An­dré Berclaz. ll n'empêche que la p ublicité est aujou rd'hui obligatoire, pour ne pas être condamné, car la concurren­ce est forte. De plus, la cam­pagne actuelle a voulu tou­cher une clientèle fém inine encore trop confiden tielle. Si ce tte publici té sert avant tou t à la HEVs, elle peut égaIe­ment s'avérer ut ile au can­ton. «li fa ut savoir qu'un étudiant valaisan qtri fait ses études en Valais coûte au canton quatre fois moins cher qu'un atltre qui irait à Lau ­sanne ou Fribourg». Marc­André Berc1az avoue au.ss i vouloir attirer des étudiants hors canton dans son école. (Le NOl/velliste 23.05)

Prafs d'Uni en Allemagne Salaire au mérite Le gouvernement allemand veut renforcer l ' attractivité de la place académique all e~ mande. Ede/gard Bulrnahn, ministre de l'éd ucation, a concocté Wle réforme visant à in troduire une dose de concurrence et de la souples­se da ns les hautes écoles. Trois mesures sont proposées: la suppression de l'habi li ta­tion, la créa tion d'un statut de professeur «junior» pour favoriser la relève talentueu­se et la rétribution au mérite des professeurs. Lapidaire, la Fédération allemande des professeurs menace: ~( Les

meilleurs s'en iront e t l'uni­versité aura tout perdu.» Les Lander ont senti le danger: du nord au sud de l'Alle­magne, ils se mobilisent con­tre la réforme. (Le Temps 25.05)

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Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

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le français dans tOLlS ses états

Tu parles!? le français da11s tous ses états, a été une exposition-spectacle présentée dans plusieurs villes fran­cophones et, parallèlement, c' est aussi un livre. Sous la forme d'un abécédaire de 27 lettres (la dernière lettre étant@conunedemain),l'ou­vrage aborde la langue française dans tous ses états. L'intérêt de cet ouvrage collectif, c'est la variété des approches proposées. Chaque auteur s'est penché sur une ques­tion: ainsi, par exemple, Marie-José Béguelin et Jean-François De Pietro ont exploré la lettre S, S comme Suisse, sans autre, septante, séré, soccolis, sonderfall, souper, stanuTI, syndic ...

Bemard Cerquiglini, rean-Claude Cor­beil, Jean-Marie Klinkenberg et BeJ10ît Peeters (Oir.). «Tu parles!? le français

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LIVRES

dans tous ses états. Paris: Flammarion, 2000. (Illustratio11s originales de Le­wis Trondheim).

Paul Ravel tente de raconter l'école de l 'intérieur, avec ses protagonis­tes, dans un livre qui fourmille de ci­tations visant à renforcer les propos tenus. L'auteur donne son point de vue sur 1'enseignement de la dictée, sur la rédaction, sur la grammaire .. sur les maths, sur la gyln, sur l'his­toire-géo, sur les sciences et sur les contenus. Paul Ravel n'hésite par exemple pas à donner la priorité à l'écrit sur l'oral dans les cycles 2 et 3. Selon lui, plutôt que d'une réforme, l'école a besoin d'une redéfinition de ses missions et d ' un inventaire des Inoyens nécessaires.

Paul Ravel. L'école aujourd'/wi. Quel­les réalités? Obstacles, réussites, pers­pectives. Paris: ESF, 2001.

Comment donner le goût de lire? Dans son dernier livre qui est une sorte de boîte à outils, Christian Poslaniec décrit trente animations pour faire découvrir aux jeunes le plaisir de la lecture, y compris aux faibles lecteurs. Toutes ces anima­tions ont été expérimentées et pour chacune, la classe d'âge concernée est indiquée. Quatre catégories d'animations lecture sont propo­sées en fonction de leur objectif principal: des animations informa­tjon, des animations ludiques, des animations responsabilisantes et des animations d 'approfondisse­ment. Cette nouvelle édition de Donner le goût de lire actualise celle parue en 1990.

Christian Poslal1iec. D0I111er le goût de lire. Paris: éditions du Sorbier, 2001.

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.., ~OS RUBRIQUES

ÉDUCATION MUSICALE

Fête cantonale de chant des enfants 2002

Une nouvelle M~ Les rassemblen1ents chantants, que ce soit au niveau régional, cantonal ou national, poursuivent les mêmes objectifs, à savoir, pour nos enfants, la découverte d'autres chœurs et d 'autres musiques dans la joie parta­gée et, pour les organisateurs de ces manifestations, l'espoir d'un renou­veau dans les rangs des chorales.

Sur le plan des associations cho­rales régionales, il est de tradition d'inviter les groupes d'enfants le sa­medi après-midi des fêtes de chant organisées par les associations con­cernées. Et ces rencontres ont tou­jours un succès certain.

Sur le plan cantonal En 1994, à Martigny, les «chansons autour du monde» ont enthousias­mé le nombreux public du CERM. En 1998, à Naters, malgré une orga­nisation locale déficiente, le «train du rêve», vaste projet pédagogique, a donné l'occasion à de nombreux élèves de découvrir et d 'apprécier des œuvres créées par des classes valaisannes.

Ces deux projets ont enrichi le ré­pertoire puisque les chansons sont reprises régulièrement dans les clas­ses ou dans les spectacles de chœurs d'enfants.

Pour le vendredi 3 mai 2002 à Monthey:

un projet digne d'intérêt Afin d'éviter le malaise ressenti lors de la fête de 1998 à Naters, les organisateurs (comité cantonal et commission musicale de la FSCV', AVCC 2, animation musicale du DECS) proposent aux groupes inté­ressés lli1e nouvelle structure per­mettant des prestations chantantes dignes de ce nom à travers lm choix d 'activités semblable aux autres fê­tes (aubades, jury, atelier) destiné aux chœurs de classes primaires, aux chœurs d'enfants et aux chœms d'école.

En ce qui concerne plus particuliè­rement les ateliers, plusieurs lieux d' interprétation sont prévus, facili­tant ainsi 1'organisation. Ils sont

Invitation à la présentation des ateliers de la fête cantonale 2002 SAMEDI 1" SEPTEMBRE 2002 (lieu à fixer)

Cette journée est destinée aux enseignantes et aux enseignants engagés dans l'animation de groupes chantants dans le cadre de l'école, ainsi qu'aux directrices et aux directeurs de chœurs d'enfants. C'est l' occasion unique de découvrir un nouveau répertoire et de pré­parer, bien sûr, le grand rassemblement de Monthey. Une formule d'inscription sera envoyée le 13 août 2001 mais on peut déjà s'inscrire en prenant contact avec: Pierre-A1ain Barras, route de Muzot, 3968 Veyras (027/4553417) [email protected] ou Bernard Oberholzer, route de Mareindeux 1, 1870 Monthey (024/472 15 10) [email protected], [email protected]

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spécialement destinés aux classes/ chœurs désirant chanter avec d 'au­tres, en ne subissant pas le stress in­hérent à un passage devant le jury.

Je vous dévoile en grande première le choix qui vous est offert: - Variété française - Bobino (suite de chants avec une

histoire) - Chansons populaires - Chansons folkloriques du monde - Chansons françaises de 1900 à nos

jours - Chansons populaires en langue

allemande.

Je remercie tous les fidèles lecteurs de la page «Education musicale», je leur souhaite de belles vacances et je n1e réjouis de leur faire vivre, cet automne, d'autres aventures musi­cales.

B. Oberholzer

---Notes

1 Fédération des sociétés de c/UlI1t du Valais.

1 Associntion valaisanne des chefs de chœur.

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La Classe

Dans sa dernière Ii.vraisol1, La Classe publie deux dos­siers interdisciplinaires pra­tiques, l'Wl consacré au cerf­volant et l'autre à la décou­verte de p lusieurs aspects de la ville: histoi.re, population, commerces, ac tivités, servi­ces .. . Des activités d 'expres­sion <1UtOUT du réci t oral sont également proposées dans ce numéro de mai ainsi que de nombreuses autres fiches du mois.

JDI «Oser la littérature»), tel est le titre du dernier dossier du lOf/maI des illstitlltellfS et des professeurs des écoles. Pour

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PASSAGE EN REVUES

Les 1LiI~ du mois

Jean-Michel Zakhar tchouk, professeur de français, for­mateur en TUFM et membre du comité de rédaction des Cahiers pédagogiques, il est indispensable de daire accé­der l'enfant à toutes les œu­vres». Dans (( l 'école en mé­moire», Danielle Mitterrand raconte ses souvenirs d 'éco­le. Ce numéro est aussi l'oc­casion de découvrir le systè­me scolaire de la Louisiane.

Wapiti, le magazine des scien­ces pour les 7-13 ans, s' inté­resse, dans son dossier d li mois de mai, à li1 métier qui fait rêver les enfants, à savoir vétér inaire. Ce numéro es t aussi l'occasion d'en savoir plus sur les crapauds, l'hé­véa, les lignes imaginaires de la planète ou encore la loutre derner.

Cahiers pédagogiques Le mensuel Les Cahiers péda­gogiques propose un numéro intitulé (da musique»). Dans le ur édi torial, les coordina­trices d LI dossier, rappellent que «la musique n 'est pas une discipline tout à fait com­me les autres, car elle ne peut pas être enseignée si le plai-

sir n'est pas au rendez-vous)). En vrac, il est question d'in­terdisciplinarité, d'évolution des programmes, de forma­tion, des recherches en édu­cation musicale, de chan.t cho­ral, de musique branchée, de jazz, de musique comme lien social..

Le Monde de l'éducation Pourquoi les écoles privées ma rchent? Dans son numé­ro de mai 2001, le Monde de l'éducation tente de répondre à cette question. Entre pu­blic et privé, le climat est au­jourd'hui plus serein. A côté des boîtes à bac bien con­nues, des établissements pri­vés expérimentent des inno-

vations pédagogiques dont les pouvoirs publics pour­raient s'inspirer. Mais le pri­vé, c'est aussi le pire, avec les sectes. La rubrique «(ac­tua lité>} fait le point sur les documentalistes, générale­ment oubliés de l'école et qui se cherchent un nouvel avenir, étant dOIUlé que le COI semble être un «avant­poste de J'école de demain»). Côté pédagogie, il est aussi question d'autoformation.

Education enfantine

La revue Education enfa/ltine consacre son dossier à la cons­truction du nombre. Comment se construit le développement du raisonnement logique en interaction avec la construc­tion du langage et l'élabora­tion de compétences dites mathématiques. Des ouvra­ges mais aussi des nœuds in­téressants sur la toile fournis~ sent par ailleurs de nombreu­ses pistes pour aller plus loin dans la cOImaissance de cette thématique.

TOlites les rev/les IIIclltioll/lées dans cette mbrique sorlt d~sp'0 -}libres à l'OROP et/ol/li 1f1 BIblIO­thèque callto/mle.

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q NOS RUBRIQUES

GRAPPILLAGE

Les ~~ du mois

Faire du sens à p artir d'un texte ne consis te pas sim­plement à le décoder, c'est pourquoi savoir lire n e suf­fit pas pour avoir le goût de lire. Tous les enseignants savent que bon nombre d 'enfants maîtrisent à peu près le décodage - qu'en tous cas ils ont compris comment cela fonctionne, même s'ils restent lents à utiliser cette compétence - sans pour autant s'adonner à la lecture.

Vouloir donner aux élèves une fresque simplifiée du monde et du passé était peut-être un objectif louable quand les livres étaient rares et chers et quand les en­fants, une fois l'école quittée, avaient peu d e chances d'enrichir leurs connaissances. Mais ce n'est plus le cas maintenant. Mieux vaut avoir le mode d'emploi de l'histoire pour pouvoir l'écrire à son tour.

Christiall Poslalliec. DO/111er le goût de lire. Paris: éditiolls d1l Sorbier, 2001.

Dominique Come/li . Comment on enseigne l'histoire à nos enfallts. Nalltes: L'Atalallte, 2001.

L'autoévuation est une forme alter­native d 'évaluation qui représente un enjeu élevé malgré son coût mo­déré. Cette pratique n'exige pas des enseignants qu' ils y sacrifient leur temps, qu'ils s'équipent de maté­riel nouveau ou qu'ils abandon­nent ce qui marche bien avec leur classe. Les activités propices au dé­veloppement d e l'autoévalu ation peuvent s' intégrer aux programmes en vigueur.

Scott . G. Paris & Lillda R. Ayres. Ré­fléchir et devellir. Apprendre ell auto­l1omie. Des outils pOlir l'enseignant et l'apprellallt. Paris/Bruxelles: De Boeck, 2000.

La première n écessité, pour donner le goût de lire aux enfants, est d onc de faire en sorte qu'ils découvrent leurs propres motivations à lire, que cela soit conscient ou que ce1a reste largement inconscient.

Christian Poslalliec. DOllller le goût de lire. Paris: éditiolls du Sorbier, 2001 .

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Les en seignants, qui connaissent bie.n les enfants, savent que proposer ne suffit pas, qu'il faut également inciter. Et que la façon d 'inciter à faire quelque chose varie d ' w1 enfant à l'autre, car tous sont différents. Les ani­mations lecture permettent précisément d'inciter sans contraindre, de res­pecter l'espace d e liberté de chaque enfant et de donner vie à une biblio­thèque intégrée à l'é tablissement scolaire, ou à une bibliothèque extérieure.

Christinll Poslalliec. DO/111e/' le gOtÎt de lire. Paris: éditions du Sorbier, 2001.

Au-delà de la dimension «ouverture e t solidarité internationale» procurée par Internet pour les clèves des pays développés, on pourrait vérifier l'hy­pothèse d ' une réduction des inégalités dans un cadre Nord-Sud. Il s'agi­rait de supposer que, con1me pour un échange entre des élèves d e nülieu social favorisé e t des élèves de milieu social défavorisé dans un même pays, il existerait, grâce à Internet, une sorte de parité technologique, par exemple entre des élèves français et malgaches.

Azzedine Si Moussa.lllternet à l'école: usages et enjeux. Paris: L'Harmattan, 2000.

Les seuls à pouvoir prétendre nous dOlmer des leçons actives de pédago­gie sont sans doute nos élèves. Ils sont là pour apprendre, nous sommes là pour leur apprendre; mais la proposition est réflexive: que sa urions-nous de ce m é tier s'ils n e nous amenaient pas à le penser?

Geneviève Chabert-Ménager. Des élèves ell difficulté. Paris: L'Harmattan, 1996.

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Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

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LA VIE DES CLASSES

L'é(ole~

La classe de 4 P d 'Arbaz a vécu W1e

expérience hors du COlnmUll, trois jours, avant les vacances de Pâ­ques.

En effet, nous avons passé les 9, 10 et Il avril 2001 à Tsalan, au cœur du domaine skiable d'Anzère, pour un camp d'envirOlu1ernent.

Après l'autorisation du DECS, de l'inspecteur, de la CornmW1e et des parents, un progralnme copieux mais ô cOlnbien intéressant a été mis en place.

Au menu, des cours de français et de mathématique le matin, quel­ques échanges en allemand lors des repas et des intervenants profes­sionnels, l'après-midi, sm les diffé­rents thèmes développés ci-après.

La faune et la flore

Les chamois, bouquetins, renards et autres oiseaux ont été décrits par le conférencier, sans oublier les em­preintes laissées dans la neige par chacun d'eux et facilement observables.

Si nous n'avons pas aperçu la première marmotte ayant mon­tré le bout de son nez après son hibernation, quelques chanceux se sont retrouvés face à u n beau tétras quê­tant nourriture près du restalU'ant où nous logions.

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Quant aux différentes essences d'arbres se situant à cette altitude, le sapin et le mélèze restent les rois incontestés de la forêt, alors que, parmi les fleurs, l'edelweiss, le rho­dodendron et la gentiane occupent la place d'honneur parmi tant d'es­pèces différentes, réparties sur nO­tre territoire.

Neige et dangers naturels

Observez W1 flocon de neige! Quel chef-d'œuvre de la nature! Person­ne ne le contredira.

Monsieur François Dufour de l'ENA à Sion s'est déplacé, dans la tempê­te, pour nous rejoindre au camp de base, afin de nous parler d'un do­maine qu'il c01U1aît très bien, la nei­ge et les avalanches.

Matériel à l'appui, il a su capter l'at­tention de 30 paires d'yeux intéres­sés et curieux. Les avalanches mouil­lées, de poudreuse ou de plaque

n'ont plus de secret pour nous. Cha­Clm a pris conscience du danger en­couru en montagne. Alors, avant de nous élancer dans la haute neige, nous consulterons le bulletin des avalanches affiché au départ des pistes ou sur internet.

Aux avalanches s'ajoutent égale­ment les dangers naturels suivants:

les inondations les éboulements et chutes de pierre les glissements de terrain les coulées de boue les tremblements de terre.

Malheureusement, comme nous avons pu le constater ces derniers temps, le Valais est loin d'être épar­gné par ces c.atastrophes.

Observation du paysage

Le relief, l'hydrographie, la végéta­tion et les constructions n'ont pas pu être observés directelnent sur le

terrain, comme pré­vu. Nous n'avons pas aperçu le soleil du­rant tout notre séjom en altitude.

Néanmoins, grâce à lUl panoralna-photos développé par Mon­sieur Jacques Dussez de l'ORDP et aux con­naissances d 'un spé­cialiste de la n10nta­gne, la nomenclature a pu être mise en place.

L'observation se fera ultérieurelnent.

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., La sécurité en montagne

Le trafic sur les pistes de ski est con1parable au trafic routier: la si­gnalisation en place doit être res­pectée par tous les skieurs ou snow­baorders. Et si, malgré toutes les précautions prises, un accident de­vait survenir, sur les pistes balisées ou non, les gens du sauvetage, mu­nis de leur «harryvox>;, intervien­draient rapidement sur les lieux avec leur sac équipé du matériel de premiers secours et la luge indis­pensable au transport du blessé. Dans les cas plus graves, lU1 hélico­ptère serait affrété très vite sur les lieux du drame.

Le déclenchement artificiel des avalanches, et le damage quotidien des pistes contribuent également à la sécurité des skieurs.

Grâce au mef de la sécurité des pis­tes, nous avons pu visiter le bunker avec ses n1unitions et participer à lU1 déclenchement d'une coulée. Exer­cice réussi et montée d'adrénaline immédiate!

Les ratraqueurs sont également ve­nus nous chercher un matin à 7 heures. Nous les avons accOlnpa­gnés dans leur périple, pour notre plus grande joie. Nous nous sou­viendrons longtemps de ce lever matinal pas comme les autres!

Pour terminer ce camp en beauté, le dernier soir, nous avons effectué lU1e descente à ski, aux environs de 21 heures, sous la houlette d'tm pro­fesseur et de quelques papas. Bien équipés et munis de lampe frontale, nous avons défilé à la queue leu leu comme un long ver de terre lumi­neux jusqu'au chalet. Seuls nos cris de joie, et d 'appréhension, parfois, fendaient l'immensité de la nuit.

En espérant que cette école sur l'Al­pe sera reconduite à l'avenir, nous ne pouvons qu'encourager d'autres classes à tenter notre expérience.

Monique Francey

R4c~· Juin 2001

NOS RUBRIQUES

CONCOURS

Concours liftera-Découverte

Pour U1~ en herbe La voilà qui surgit de nulle part. El­le s'avance, hésitante, glisse lente­ment sur le sol, se faufile entre les arbres, longe un mur, passe entre les grilles d'un portail, traverse un parc, s'y arrête un mOlnent, s'étire, reprend sa marche, n10nte lme volée d'escaliers pour venir se reposer lUl instant contre une porte d'entrée. Vous écartez les rideaux du salon et le monde a changé ..

La br1lme l'habite, m.enaçante et ma­gique à la fois. Elle a tout transformé. Le chêne centenaire a disparu, seul un mOllstre griffu agite ses bras démesurés dans le vent. Les silhouettes des mai­S011S familières se sont évanouies elfes aussi dans la masse grise omnivore; quelques lampadaires têtus s'obstillent encore à éclairer des chemins qui ne mèl1ent nulle part. Lentement un autre monde s'installe dotlt l'inquiétante étrangeté fascine. Soudain vous l'ape/"-

cevez. Sautillant dans le gris lin farfa­det espiègle, accompagné d'une fée, s'approche de votre fenêtre avant de disparaître à nouveau. VOllS avez rêvé, peut-être, certainement, enfin .. .

Pourtant lentement, la bnmle se déchi­re laissant passer des coulées de lumiè­re. Et se dessinent au loin les contours encore flous d'une cité perdue, mer­veilleuse, attirante, pleine de promesses et de rencontres inespérées. Alors ... vous vous décidez à aller voir.

Toi qui as plongé dans la brume et qui en est revenu(e), raconte-nous ce qui s'y passe et Littera publiera peut-être ton histoire à rêver debout dans un magnifique recueil intitulé Les Contes de la brume. Ce livre pa­raîtra pour le Salon du livre de jeu­nesse les 12, 13 et 14 avril 2002, à St-Maurice, date à laquelle seront connus les heureux gagnants.

Règlement à l'usage des contoscribes - Etre âgé de 7 à 15 ans révolus - Ecrire seul, à 2 ou à plusieurs, un conte inédit de 1 à 3 pages A4 - Envoyer le texte en 1 exemplai.re à: Littera-Découverte, CP 85, 1890

St-Maurice - Dernier délai: samedi 24 novembre 2001

Passé ce délai, aucune commlUlication ne sera échangée jusqu'à la pro­clamation des résultats le 14 avril 2002.

Les textes reçus ne sont pas retournés et deviennent propriété de Littera.

Ecrivez lisiblement vos coordOlu1ées (prénom, nom, âge, adresse privée complète, et numéro de téléphone).

En cas de doute, renseignements complémentaires au 024 / 472 35 48.

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Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

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RENCONTRE

Corinne Dervey La ~~ au cœur des ACM

Corinne Dervey a le regard pétillant lorsqu'elle parle de créativité. Elle a à cœur de défendre la place des activités créatrices et manuelles à l'école. Pour elle, cette branche mé­riterait une plus grande reconnais­sance, car l'inventivité, si peu pré­sente dans le contexte scolaire, est essentielle au développement du potentiel imaginaire de l'enfant.

Après l'Ecole normale, Corinne Dervey a enseigné les travaux ma­nuels et le dessin dans les classes d'application de l'Ecole normale et dans des classes primaires de 80-vernier. C'est au terme de sa forma­tion initiale qu'elle s'est sentie da­vantage attirée par les activités créatrices que par les autres ma­tières scolaires. Un jour et delni par semaine, elle se spécialise alors à l'Université de Berne et obtient son brevet d'enseignement secondaire en dessin, éducation artistique et activités créatrices et manuelles. Lorsqu'elle est nomlnée animatrice ACM à mi-temps, elle complète pendant plusieurs almées son acti­vité en dispensant des heures d'ap­pui. Aujourd'hui, à côté de l'animation, elle enseigne les ACM une demi-journée par semaine dans la commune de Val-d'Illiez. Son travail d'animatrice consiste princi­palement en conseils person­nalisés et en interventions sur demande dans des cen­tres scolaires pour des tra­vaux collectifs de grande en­vergure (peinture murale, tissage collectiL.). Corinne Dervey dOlU1€ aussi des cours de dessin et de travaux ma­

propose par ailleurs régulièrement des idées de réalisations ACM aux lecteurs de Résonances et à ceux de l'Ecole romande, journal des activités créatrices et manuelles.

Branche à valoriser

La créativité est l'objectif principal des ACM. Néanmoins, étant dOlmé l'absence de recyclage et de pro­gramme strict, l'enseignement de cette matière dépend largement de l'intérêt de l'enseignant. Donc, mê­me si certaines approches person­nelles sont particulièrement nova­trices et intéressantes, les pratiques enseignantes en Valais restent fort inégales dans ce domaine. «Les en­seignants spécialistes ont beaucoup fait progresser la branche», nuance Corin­ne Dervey. Les ACM sont devenues plus interdisciplinaires, mais souf­frent encore et toujours d'un déficit de reconnaissance. Les politiques peinent à se positionner clairement lorsqu'il est question des activités créatrices et manuelles. Notre socié­té valorise l'économie et la compéti-

tivité et, à l'école, lesACM sont l'un des rares moments de créativité, même si bien évidemment cette der­nière n'est pas l'apanage des ACM. Quelle est l'utilité de développer l'hémisphère droit du cerveau et la vision globale? Ne faudrait-il pas tendre à plus d 'équilibre entre les diverses formes d'intelligence? Pour Corinne Dervey, la nécessité d'un tel équilibre ne fait pas 1'00n­bre d'un doute. Elle souhaiterait du reste qu'une étude soit menée sur les retombées de la créativité à l'éco­le, convaincue que les apports sont nombreux mais méconnus.

Si les ACM occupent une plage im­portante dans la grille horaire des écoliers valaisans du priInaire, force est de constater que la fonnation continue des enseignants est insuffi­sante. «Les enseignants devraient pou­voir se former aux nouvelles tecJmi­ques», explique Corinne Dervey. C'est un peu COlnme si l'on considérait que les ACM ne connaissaient pas d'évolution. "Cela /'enforce l'impres­sion que c'est une brn11che très secon­daire» , constate l'animatrice ACM.

nuels aux enseignants. Elle «Je suis époustouflée par le potentiel créatif des élèves».

Actuellement, la commission Education artistique, con1posée d'enseignants spéciaHstes en ACM - ACT - Dessin-Peinlure définit degré par degré des objectifs plus précis que ceux qui figurent dans le plan d'études romand. L'idée n'est toutefois pas de fournir des activités clé en main. Il s'avè­re primordial de ne pas ensei­gner la créa tivité sans faire preuve soi-même d'un mini­mum d'imagination et d'ori­ginalité. De plus, il faut être confronté à la réaHté d'une

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4IIIJij

classe pour prévoir les ex­ploitations interdiscipli­naires possibles en lien avec les ACM. Par ailleurs, l'on peut légitimement se demander si la séparation dessin - peinture tient suf­fisamment compte du ca­ractère global de l'activité plastique.

Lors d'une enquête menée par la conunission Educa­tion artistique auprès des enseignants, c'est globale­ment la satisfaction qui dominait au niveau des apprentissages. Par cancre, les effectifs posent problè­me, tout conune les salles et les équipements gui ne correspondent pas aux be­soins. Un budget plus con­séquent, qui resterait toute­fois anecdotique par rap­port à d'autres branches, devrait en outre être pré­vu pour le matériel, si 1'on souhaite stimuler l'imagination des élèves. Le manque de finances tou­che également les déplacements au musée, dans des galeries ou les ren­contres dans les ateliers d'artistes. Pour Corinne Dervey, on a tendance à oublier que c'est en se confrontant avec les œuvres artistiques que se développent le goût et l'esprit cri­tique. Elle ajoute que, malgré tout, les classes visitent de plus en plus des musées ou des galeries de proxi­nlité.

Les ACM et l'interdisciplinarité

Interdisciplinari té, différenciation, auto-évaluation, autonomie: les ACM permettent et favorisent tout cela. Bien sûr, dans la pratique, ce n'e5t pas si évident car, pour ne prendre qu'un exemple, l'activité interdisciplinaire doit idéalement être planifiée avant le début de l'an­née scolaire, ce qui est particulière­ment difficile pour les enseignants spécialistes souvent informés très tardivement des classes dans les-

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quelles ils travailleront l'année sui­vante. Pour Corinne Dervey, il est important de préciser que (<le pro­grnntme devrait être cOl1st1'uit à partir du but final, afin d'éviter de surajouter des activités interdisciplinaires au pro­gl'mnme déjà élaboré». Le travail de couture peut par exeluple servir à créer les costu mes et les décors d'un spectacle de fin d'année, et là les ACM prennent tout leur sens. Les enseignants peuvent aussi valo­riser la branche en organisant des expositions ou des classes ouvertes.

Cette aru1ée, l'organisation dans les classes valaisannes de «2001 jeux» a précisément pennis l'exploitation d'un même thème, celui du jeu, dans différentes disciplines, le but étant de favoriser l'interdiscipli­narité et le travail coopératif entre les enseignants généralistes et les spécialistes en ACT-ACM. Dans le centre scolaire de Val-d'Illiez où en­seigne Cornme Dervey, c'est le thè­me «zoolympiques» qui a été choi­si. A la fin de l'mmée, Wl grand jeu autour des animaux sera organisé

NOS RUBRIQUES

qui mélangera les élèves des différentes classes. Chaque classe a imaginé et créé un jeu différent, en relation avec la musique, les mathématiques, les sciences, l'environnement, les ACM, etc.

CoriIU1e Dervey mène ac­tuellement une expérien­ce dans l'esprit des ate­liers d'Arno Stern. L'ate­lier de peinture permet à chaque enfant de faire ce dont il a besoin et envie, sans jugement sur sa créa­tivité et dans le respect du travail d'autrui. Au­cun thème n'est imposé, ni même suggéré. «Je suis épouslouflée pal' l'attitude des élèves, par leu.r autono­mie, par leur potentiel créa­tif, nwis pour découvrir cette richesse créative des élèves, il faut qu'ils aient la possibilité de choisir parmi tilT stock de

peintures, de textiles, de terre à modeler, etc.», commente Corinne Dervey. «En classe, tO/lt est très, pO/fois trop structuré. L'eltseigl1011t apporle l'idée, [a documentation, le matériel et l'élève crée dans un cadre donné. Malgré les con.traintes, il fait SOlivent preuve d'ori­ginalité. Si le cadrage est nécessaire à l'appre/1tissage technique, l'el1seignant devrait aussi proposer des plages de créativité totale, et pas seulement du ­rant les ACM. Les élèves découvrent une motivation différente et s'investis­sent davantage lorsqu'ils peuvent s'ex­primer sans avoir à 1'espeder une CO/1-signe précise», poursuit-el1e.

Depuis peu, l'on recherche désespé­rément des créatifs dans le monde professionnel. Avec cette mouvance, peut-être que les branches créatives auront Ineilleure presse . .. Quel sera l'avenir des ACM dans le contexte de la nouvelle Haute école pédago­gique et celui des enseignan ts spé­cialistes de la branche? Pour l'heure, les réponses sont encore floues.

Propos recueillis par Nadia Revaz

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Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

Il

RECHERCHE

Evaluation informative

L'école à la recherche de nouveaux ~ Cette étude! met un terme au man­dat attribué à l'URSP concernant le suivi de l'expérimentation du car­net d'informations périodiques en première et deuxième année pri­maire. Les réflexions et les analyses proposées dans cette publication donnent suite au travail des dé­léguées des établissements et grou­pelnents expérimentateurs au cow·s des années scolaires 97-98 et 98-99. ElIes prennent en compte éga le­ment Je contenu de certaines prises d'informations récoltées par l'URSP dans le cadre de suivis des pha­ses exp loratoires dans d'au tres cycles ou degrés ainsi que les ré­flexions menées dans des commis­sions pédagogiques ou dans des groupes de travail mis sur pied par leSENEPS 2.

Les enjeux d'une réforme de l'évaluation

L'orientation de la réforme vaudoi­se, dans son ensenlble, s'inscrit dans un mouvement plus large, qui con­cerne non seulement les autres can­tons romands et la Suisse, mais l'en­semble des systèmes de formation des pays industrialisés. Tous les projets de réforme scolaire tenten t d 'élever le niveau global d'instruc­tion, afin de répondre à l'augmenta­tion des exigences des milieux pro­fessiormels, de lutter contre l'exclu­sion socia le et économique que peut entraîner l'échec et de mieux prendre en compte les attentes et les besoins des partenaires scolaires.

Dans le can ton de Vaud, les ré­flexions au tour des différents types d'évaluation sont au cœur de la ré-

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forme de l'école, La mise en œ uvre de l'évaluation informative et du carnet périodique dès 1997 va être le révélateur des bénéfices et des difficultés dans l'application con­crète des înnovations et, plus large­ment, du difficile passage des con­ceptions théoriques dans la pratique des classes.

Organisation et contenu partiel de l'étude

La publi cation comporte quatre parties distinctes. La première est consacrée au contenu de quelques recherches en sciences de l'éduca­tion en lien avec la thématique. La deuxième partie aborde le contenu de tra vaux suisses et romands en matière d'évaluation ainsi que cer­taines orientations des réformes scolaires dans quelques cantons ou pays. La trois ième cerne les choix vaudois en matière d'évaluation in­formative au travers d'une descrip­tion du carnet périodique et des conceptions à l'origine du support. La quatrième partie est consacrée à une analyse critique, en regard no­tamment des intentions de dépa rt du projet EVM, des principales mo­difications intervenues au cours des trois années d'expérimentation et d 'exploration du carnet d'infor­mations périodiques. Plus explora­toire, elle privilégie les réflexions concernant la lisibilité des infor­mations proposées aux familles et évoque la question de la faisabilité de certaines idées novatrices en con­texte scolaire. Une synthèse reprend succinctement le contenu des qua­tre parties et évoque quelques pistes de travail et de réflexion futures.

Voici en bref le contenu partiel de la publication et ceci au travers de trois thèmes de réflexion: la sélec­tion scolaire, les liens famille-école et les codes in formatifs.

• Repositionner la fouction sélective de l'école

La lutte contre J'échec scolaire est une préoccupation partagée par de nombreu x systèmes d'enseigne­ment. Progressivenlent, les modi­fications sociales et économiques exigent une aug,mentation des com­pétences individuelles et un élar­gissement de l'accession à de so­lides connaissances. L'orientation des réflexions actuelles porte sur des modifications dans les pra­tiques mêmes d'enseignement et d'évaluation réa li sées en classe. Elle vise notamment à inciter les enseignants-es, mais également les parents et le monde extérieur à l'école, à entreprendre une relnise en question de certains aspects de la sélection scolaire.

En lien avec les travaux de recher­che, le contenu de certains rapports d'études suisses et romandes enga­gent à se distancier de la pratique «normative» de l'évaluation et à re­mettre en question son rôle de tri social. Les réflexions visent à mieux distinguer les différentes fonctions de l'évaluation et à trouver les moyens de favoriser une observa­tion au service des acquisitions des élèves. Dans la même optique, les conceptions pédagogiques vaudoi­ses à l'origine d'une évaluation in­formative fréquente, associée à la création de cycle d'apprentissage

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-de deux ans, veulen t limiter le poids des évaluations sommatives, au pro­fit d'une observation centrée sur l'élève, en cours d 'apprentissage.

Les difficultés survenues révèlent qu'il est nécessa ire de mieux tenir compte des contraintes concrètes de la classe dans la mise en œuvre des innovations. Une association plus directe des enseignants-es dans les réflexions semble indispensa­ble. Les efforts théoriques et pra­tiques à mener actuellement con­cernent notamment la définition des objectifs de fin de cycle ou de degré et des objectifs d 'apprentis­sage, l'organisation de situations interactives, le suivi des acquisi­tions de l'élève et les moyens for­matifs utiles à la régulation.

• Rellforcer les relations fa11lille-éco le

Jusqu 'au début du XXc siècle, les familles n'ont que peu, voire pas du tout, de relations avec l'école publique. Les cllangements sociaux et économiques de l'après Seconde Guerre mondiale auront des inci­dences sur la place de l'enfant dans la famille et, corollairernent, sur la posture adoptée par les parents face au système d 'enseignement. La familIe et l'école ne peuvent plus s'ignorer et doivent prendre en compte un partage plus com­plexe des tâches d'instruction et d'éducation.

La question des différents rôles des adultes qui entourent l'enfant est présente dans les travaux romands et su isses sur l'évaluation des élè­ves. il est admis que l'école se doit d'informer régulièrement les pa­rents afin que ceux-ci puissent aider leur enfant dans ses apprentissages. Les codes globaux figurant dans le carnet d'infornlations vaudois, complétés d'un dossier d 'évalua­tion et d'une transmission aux pa­rents des objectifs fixés par l'école, visent à favoriser une collaboration plus fructueuse entre partenaires.

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Les attentes et les besoins des fa­lnilles, ne sera it-ce qu'en matière de communication sur le trava il réalisé en classe, sont mal connus. Ce constat milite en faveur d'une définition plus claire et beaucoup plus argumentée à la fois des com­pétences de la sphère scolaire et de celIe des familles. Elle implique, de la part des enseignants-es, une dé­termination plus soutenue d e leur rôle et des contenus professionnels spécifiques de leur travail.

• Créer de nouveaux codes infa1'H/atifs

Depuis une trentaine d 'années, des études récurrentes évoquent les li­mites d 'une évaluation scientifique des apprentissages. Si la littérature de recherche est riche de critiques concernant l'emploi des notes et d es moyennes par le système sco­laire, elle reste muette sur la nature de son remplacement. En incitant les cantons à créer puis à mettre en œuvre de nouvelles formes d'éva­luation, les réflexions entreprises au niveau suisse et romand ont favorisé une relnise en question concrète de l'ancien système d'éva­luation.

A l'instar du canton de Genève, l'école vaudoise a choisi de rempla­cer les notes et les moyennes notam­ment par les trois intitulés Satisfai­salit, Peu satisfaisall l et Très satisfai­sant. Transmis à plusieurs reprises dans l'année scolaire, le ca rnet vise, dans les intentions de départ, à don­ner une infonnation périodique glo­bale, un signal. L'absence de recours aux moyennes au terme du cycle ou du degré veu t inciter à diversifier les critères de décision au moment de la promotion ou de l'orientation de l'élève.

Les phases d 'expérimentation et d 'exploration du carnet d'informa­tions ont montré ]a nécessité de créer des nouveaux codes qui tien­nent compte non seulement des in­novations pédagogiques souhai-

NOS RUBRIQUES

tées mais aussi d'impératifs de lisi­bilité et de cohérence demandés par les familIes e t le monde exté­rieur. Par ailleurs, les gens d'école sous-estiment probablement le par­tiel hermétisme du vocabulaire pé­dagogique et, à plus forte raison, des intentions théoriques et pra­tiques poursuivies par les réformes des systèmes d 'enseignement. Un important travail d 'explicitation reste à faire.

Pour ne pas conclure ... admettre les difficultés sans

tout jeter L'étude montre que les innovations actuelles sont ancrées dans les ré­flexions de recherche et qu'elles par­ticipent aux réfornles scolaires en­treprises par d'au tres cantons ou pays. Dans le débat social et poli­tique vaudois, la question de l'aban­don des notes et des moyennes et de leur remplacement par une autre communica tion satisfaisante sem­ble être le principal problème. Or, les ambitions du projet EVM vont très au-delà de la création de nou­veaux codes de communication en­tre la famille et l'école. Aujourd'hui, il s'agit bien d'améliorer la lisibilité et la cohérence des informations transmises à l'extérieur du système d'enseignetnent sans malencontreu­senlent casser l'élan de tous ceux qui pensent que l'école, à l'image de la société qui l'entoure, doit eUe aussi évoluer. Les réformes scolai­res, pour faire leurs preuves, ont également besoin de temps.

Patricia Gilliél'O/I, Unité de recherche e/1 système

de pilotage

---Notes

1 Evaillation informative: l'école il la re­cherche de Il01lvet1UX repères, avril 2001.

2 Service de l'ellseignel1lent enfalltill, pri· maire et secondaire (SENEPS) du Dépar­tement de la forl/Iatio1l et de ln jeullesse (DFJ).

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Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

EN RACCOURCI

Les e~4 de Résonances

Exposition à Sierre Photographies de Robert Capa ~Associotion des (oves de 10 Moison de (ourten IACDC) Ù Sierre présente iusqu'ou 19 août une exposition de photographies de Robert (opo Iné ù Budapest en 1913 sous le nom d'André Friedman et mort ù Thoi Binh en 19541, réalisée en collaboration ovec le Musée de l'Elysée de Lausanne. (ofondoteur de l'agence Mognum avec ses omis David Seymour et Henri (ortier, Bresson, (opo consacre sa vie ou reportage d'actualité et devient une figure légendoire en raison de son tolent de photographe, de son courage et de son engagement, couronnés por une fin tragique. Pour plus d'informations, s'adresser ù ACD(, tél. 027 / 4520231.

Ecu d'or Vente Patrimoine suisse lonciennementligue suisse du potrimoine national) et Pro Notura, les deux orgonisotions qui chapeautent l'Ecu d'or, loncent un oppel pressont aux enseignontes et enseignants: continuez à soutenir activement 10 vente des écus d'or, qui a lieu en septembre. La compogne 2001 est consocrée principolement oux zones olluvioles, symbolisées por le costo'­Adresse: vente de l'écu d'or, Brigitte Bründle, [email protected], tél. 01 / 262 30 B6.

Monde merveilleux du cerveau Bro(hure gratuite Le monde merveilleux du (erveou est une brochure du Programme notionol de recherche qui explique simplement comment nous percevons noire environnement via nos cinq sens, comment nous ressentons sentiments el humeurs} comment nous pouvons opprendre et nous souvenir, quelle estlo différence entre un réflexe et une oction consciente, etc. Lo brochure est disponible grotuitement auprès de: Fonds notionol suisse, PNR 38, Wilhoinweg 20, cose postole, 3001 Berne, tél. 031 / 3082222, télécopie 031 /3052970, courriel: [email protected] le texte de l'information détoillée peut être consultée sur la page d'occueil du Fonds notionol: http://www.snf.ch/fr/ com/prr/prr.osp

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© Robert Cop •• Ch.rtres, 18 .oût 1944.

Exposition à Martigny Minéraux du Valais La Fondation B. & S. TIssière, la Société de minéra· logie du Bos·Volo.is, avec la collaboration du Musée contonol d'histoire naturelle, proposent une expo· sition consocrée oux minéroux du Volois linstru· ments de géodésie de 10 collection Jeon·Morie Rouiller) du 6 juillet ou 14 octobre 2001 , ouverte tous les iours de 10 h ù 18 h. ~entréeestlibre laccueil des closses sur demande ou 027 / 723 12 12). Adresse: av. de 10 Gore 6, 1920 Mortigny.

Storyvox Sile de littérature sonore Sur le domoine sonore Sloryvox Ihttp://www.storyvax.com/J. il est possible d'écouter des textes clossiques (contes, fobles, nouvelles ... ). Pour exemple, des extroits de contes de Lewis (orroll, de Doudet, Perroult ou Voltoire peuvent être découverts sur ce site de littérature sonore. Les textes lus snnt généralement des extroits qui donnent bien le ton d'une œuvre. Pour écouter les éléments sonores de Sloryvox, le lecteur Reol Audio doit être instollé sur votre ordinoteu,­S'il ne l'est pos, il est possible de le télécharger directement en possont por l'aide de Sloryvox.

Album de famille Dossier pédagogique Les éditions LEP viennent de publier un dossier pédogogique intitulé «Album de fomille». (e dossier, qui brosse les portraits de seize fomilles, s'odresse ù l'ensemble des élèves de 10 scolorité obligotoire, des classes enfontines ou secondoire 116·15 ons). Les octivités proposées sont regroupées por thémes: 10 famille, les loisirs, le milieu de vie, la vie sociale, l'environnement, l'hobitot, la communicotion ... Elles relèvent essentiellement du photo·longoge et sont conçues de façon ù permettre aux élèves d'établir un (jen continu ovee leurs références personnelles et leur expérience de vie. Il s'ogit de permettre ù l'élève d'éloborer activement des outils d'apprentissage transposables dons d'outres domaines / disciplines (opproche socio·constructiviste): développer le sens de l'observation et de la description Isélection de critères, clossificotion por cotégories). Le cortoble comprend 16 illustrotions couleurs A3 et une brochure pédagogique de 36 poges Iprix Fr. 29.·). Les photos sont signées P. Menzel. Pour informations supplémentaires et commondes: Fondotion Educotion et Développement, av. de (our 1, 1007 Lausanne, tél. 021 /61200 81 , télécopie 021 /612 00 82.

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NOS RUBRIQUES

ÉCOLE ET MUSÉE

Apprendre à se UJ~ pour déiouer ses faiblesses (2)

Les manières d'appréhender le mon­de va rient selon ses intérêts certes, mais encore selon ses stratégies. Les observations conduites dans les mu­sées sur le fonctioru1ement de leurs publics nous apprennent que les vi­siteurs se divisent en trois types: co­gnitif, sensitif et émotif.

1. Le visiteur de type cognitif ac­corde beaucoup d 'intérêt aux commentaires, légendes et au­tres démonstrations qui lui per­mettraient de comprendre ce qui est présenté. Tl éprouve du plai­sir à exp1iquer ce qu'il sait de l'objet exposé.

2. Le visiteur de type sensitif se lais­se séduire par la beauté de l'objet, sa mise en valeur dans l'espace, l'atmosphère globale de la salle ou de l'exposition. L'éclairage ou les conditions d'exposition parti­ciperont pleinelnent à la satisfac­tion de la vis ite .

3. Le visi teur du type émotif réagi­ra sur les ünpressions suscitées, sur les souvenirs et les émotions que les objets déclenche­ront en lui. A travers une œuvre ou un objet, c'est son vécu qui refait surface, qui cond itionnera San a p­préciation de la visite.

Cette classification recoupe les trois versants d e la nature humaine, intellectuel, physi­que et spirituel. Ces trois do­maines s'imbriquent, se com­binent et aboutissent à une variation infinie de modèles, propres aux uns et aux autres. Et ceci aussi bien face à une

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œuvre d'art qu'à une publicité pour une voiture.. Idéalement chacun recherche l'équilibre entre ces trois pôles, croit le terur et ne se pose plus la question de son propre fonction­nement. Au risque de tomber dans les pièges d'une lecture partiale de son environnement.

Fort de ce constat j'ai élaboré l'acti­vité «(Quel genre de visiteur êtes­VOliS?» où l'objectif est la mise en valeur de ces 3 modes et de son «profil» de visiteur. Les publics v i­sés sont a priori les classes réputées non scolaires. Les élèves en difficulté ne se sentent pas concernés par W1e activité où 1es critères de réussite, une fois de plus, sont ceux du do­maine cognitif. En leur proposant une visite au musée sous l'angle de l'activité studieuse, je me heurtais à une passivité ou un rej et supplé­mentaire. En optant pour une «en­trée» sur les trois registres je tentais de toucher tous les élèves ..

Un exemple emprunté au Musée cantonal d'histoire. Dans la premiè­re salle une série de reliquaires at-

teste des pratiques de dévotion ré­pandues de l'Antiquité à nos jours. Certains d'entre eux présentent des ossements quj heurtent parfois les sensibilités conteu1poraines.

«Dalls le temps les gens étaient fOlls, ils collectionnaient des ossements dé­goûtants ..

comme souvenir, par respect ou peur des revenants;

pour invoquer les disparus dans leurs prières;

pour le prestige; c'est U/1 prétexte à réalise,' de luxueuses «( boîtes» pour les conserver.»

Toutes les justifications proposées pourraient être correctes. Elles re­couvrent les trois registres évoqués plus haut. Au fil de la visite et du qttestionnaire les élèves indiquent leurs préférences. En fin de par­cours on cOll1pare les choix et on esquisse un profiL Les élèves s'ani­ment et C0I11mentent leur «courbe)). On consta te la variété des choix et l'unanimité de la satisfaction. Une discussion s'imposera en classe en prolongement de cette approche.

Mais surtout, comment réagi­rais-je au musée des beaux­arts, ou face à un événement politique? Ma «lecture» du monde est-elle suffisan1ffient large? COffilnent pourrais-je l'entretenir et la développer?

Des questions à creuser, des pistes à poursuivre. Et sur­tout l'autorisation, pour cha­Clm, de fréquenter les musées et d'y trouver de nombreuses sources de satisfaction.

Eric Berthod

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Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

CONCOURS

(oncours destiné aux classes valaisannes

Les ~ parlent «développement durable» Comment les jeunes Valaisans imaginent-ils la vallée du Rhône de ce XXI' siècle? Que proposent­ils pour que l'eau continue à cou­ler à f lots dans nos montagnes et ailleurs dans le monde? Telles sont les deux questions soulnises à l'imagination des classes valai­sannes à l'occasion d'un concours organisé par la FONDATION POUR LE

DÉVELOPPEMENT DURABLE DES RÉ­

GlONS DE MONTAGNES. Deux ques­tions autour d'un thème: celui de l'eau, axe central de l'Année inter­nationale de la Inontagne.

Susciter l'interrogation et la prise de conscience, inciter les jeunes à réfléchir et à agir pour façonner le monde qui est le leur, dans l'esprit d'un développement dmable ... Voilà un des rôles que se donne la FONDATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DU­

RABLE DES RÉGlONS DE MON­

TAGNE en lançant un conCOlU·S dans les écoles valaisannes. Un concours - organisé en collaboration avec le Dépar­tement de l'Education, de la Culture et des Sports - qui débutera en octobre de cette année pour se terminer en ma rs 2002. Le chef du dé­partement Claude Roch ne cache pas qu'il «encourage vivement ln démarche du déve­loppement durable dans les mi­lieux scolaires» et qu'il espère que les classes seront nOln­breuses à prendre part à ce concours. Il incite les ensei­gnants intéressés à d'ores et déjà réfléchir à la planifica­tion de leurs cQurs pour la prochaine année scolaire.

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L'eau, du fleuve à la fontaine

Deux sujets précis - au choix - sont proposés aux classes du Primaire, Secondaire l et II, voire Tertiaire. Ils doivent permettre de mieux com­prendre les enjeux, afin de faire naître des comportements appli­cables dans la vie quotidienne.

Le premier sujet pose la question de savoir quelle vallée les jeunes imaginent pour demain. Ce pre­mier thème doit inciter les élèves à déchiffrer la vallée du Rhône pour découvrir COD1ll1ent elle s'est façon­née au fil des siècles. La question doit permettre également d'imagi­ner un développement de la plaine

du Rhône pour le futur, un déve­loppement qui soit durable et puis­se satisfaire tous les groupes de po­pulation, sans toutefois porter pré­judice aux générations futures, ni tarir les ressources naturelles.

Sous le titre «L'eau, un bien précieux à préserver», le deuxième thème in­cite les jeunes à imaginer une dizai­ne de cOlllportements du consom­mateur. Cette question veut susciter une réflexion autour de l'eau, sour­ee de vie par excellence, qui va po­ser aux homnles un certain nombre de défis majeurs pour l'avenir de la planète. Quels sont les dangers, les espoirs, les solutions? Comment ne pas être un consommateur agissant

avec une nonchalance cou­pable? Voilà des réflexions qui devraient découler sur des Ines ures concrètes, per­mettant de mieux COlnpren­dre la démarche du déve­loppement durable et qui devraient inciter les jeunes à s'impliquer dans le proces­sus.

Le Valais, rôle de leader

Que ce soit en réfléchissant à la vallée du Rhône de de­main, ou en s'attardant sur les enjeux de la gestion et de la consonlmation de l'eau, les classes valaisannes parti­cipant au concours avance­ront de concert avec tous les pays qui réfléchiront à des questions semblables durant 2002, Année internationale de la montagne. Le Valais a décidé de jouer un rôle actif,

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.. comme l'explique Gabrielle Nan­chen, présidente de la FONDATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

DES RÉGIONS DE MONTAGNE. «La Suis­se n joué un rôle de leader en ce qui concerne le développement durable des régions de montagne. C'est il elle que l'on doit le Chapitre 13 de l'Agenda 21 de Rio; c'est elle qui a soufflé à la Kir­ghizie (pays situé à la frontière avec la Chine, le Kazakhstan et le Tadji­kistan) l'idée de faire de 2002 l'Année inlernationale de la montagne. Et le Valais, callton de montagne par excel­lence, est particulièrement légitimé pour parler au nom de la Suisse». L'idée d'approcher les jeunes Valaisans s'est rapidement concrétisée par la décision de réserver aux élèves du canton le Prix 2002 de la Fonda­tion. «Ce Prix représente un excellent moyen de sensibiliser les jeunes à la problématique commune à toutes les régions de montagne du monde, à la solidarité qui devrait s'instaurer entre celles-ci. Quant à l'eau, elle devient la grande question dont se préoccupent tous ceux qui réfléchissent au devenir de notre humanité. Il est important qI/e les jeunes prennent conscience de la ri­chesse que l'lOUS, Valaisan.s, détenons, que nous apprenions à la gérer, ainsi que le pouvoir qlli en découle,»

Un enseignement pluridisciplinaire

Par les deux thèmes proposés, le Prix de la Fondation doit susciter une réflexion faisant appel à des notions multiples. Gabrielle Nan­chen le souligne: «(l'eau est III'! thème très riche qui peut être abordé dans plu­sieurs cours. On peut partir de n'im­porte quel angle pour en comprendre les enjeux environnementaux, sociaux, économiques, culturels, politiques. Il s'agit d'une excellente ouverture au dé­veloppemel1t durable.)}

Pour accompagner les enseignants dans leur tâche, la Fondation et le DECS proposeront des références concernant le matériel didactique, des supports de cours et d'autres sources d'informations via hlternet.

R~- Juin 2001

Des espaces de consultation seront également mis à disposition des personnes intéressées à la Média­thèque Valais et à l'ORDP / ODIS de Sion, Brigue et Saint-Maurice. Les enseignants intéressés devront inscrire leur classe au plus tard pour le 12 octobre 2001. Le règle­ment du concours, les indications de travail ainsi que Je formulaire d'inscription seront prochainement à leur disposition, soit sur Internet (www.fondation2006.ch).soit au­près des persormes mentionnées ci­dessous.

Les travaux devront être rendus pour le 25 mars 2002. Ils feront l'ob­jet d'une exposition. Le premier prix consistera en un échange avec l'un des pays partenaires de l'An­née internationale de ]a montagne. Les autres récompenses prendront

INFORMATIONS OFFICIELLES ,

la forme de voyages ou d'excur­sions commentées, en rapport avec le thème de l'eau et la démarche du développement durable.

Danielle Emery Mayor

Renseignements sur le Prix de la Fondation:

- Fondation pour le développement durable des régions de montagne. Mme Nathalie Luyet, coordinatrice. Tél.: 027/3230685 - 078! 64401 64 infofddm@freesurfch

- M. Stéphane Dayer, délégué Ecole-Economie. Téléphone 079 / 220 3367 [email protected]

2002, Année internationale de la montagne

Le Valais participe activement 2002 a été décrétée Année internationale de la montagne par l'ONU. Le Valais entend profiter de l'occasion pour informer et sensibiliser le public au sujet des écosystèmes de montagne, leur fonction, leur dyna­mique et leur importance démesurée au regard de la surface gu'ils occupent. Il veut aussi créer des liens avec des régions de montagne des autres continents, dans un esprit d'échange, de collaboration et de défense des intérêts communs.

Le thème central de la contribution valaisanne sera «l'eau». L'or bleu, tant du point de vue de sa qualité que de sa quantité, deviendra tou­jours plus un facteur limitant du développement de nombreuses régions de la planète, et par là même source de nombreux conflits. En Valais, alors que l'eau coule en suffisance, certaines communes vivent des périodes de pénurie épisodiques qui font prendre conscience que la problématique ne concerne pas seulelnent de lointaines terres déser­tiques. Les catastrophes récentes dans la vallée du Rhône montrent que l'eau peut être encore aujourd'hui - et peut-être demain aussi - synony­me de tragédie. Le Grand Conseil valaisan a pris, en août 2002, une décision historique en acceptant le principe de travaux d'Hercule liés à la gestion moderne des eaux du Rhône. Cette 3e correction du fleuve verra vraisemblablement le jour en 2004. Ce nouvel aménagement du Rhône sera d'ailleurs présenté et discuté lors des Etats généraux du dé­veloppement durable, les 6 et 7 octobre 2001, à Viège. Des Etats géné­raux dont un des moments forts sera le lancement officiel du Prix de la Fondation pour le développement durable des régions de montagne destiné aux écoles valaisannes.

39

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

Nc~~ dans les écoles et au Service de l'enseignement

Cycles d' orientntions CO Orsières: départ de M. Roger Fellay, entrée en fonction de M. Jean-Michel Tornay. CO Leytron: départ de M. Charly Roth, entrée en fonction de M. Phi­lippe Terrettaz. CO Ste-Marie à Martigny: départ de Michel Carrier, entrée en fonc­tion de Paul Gay-Crosier. CO Bagnes: départ de M. Daniel Darbellay, entrée en fonction de M. Alain Maret. CO La Tuilerie à St-Maurice (CO + EPP): départ de Mme Lysiane Par­chet, entrée en fonction de M. Alain Grandjean. CO de Goubing à Sierre: départ de M. Guy-Pierre Pont, entrée en fonc­tion M. Marc-André Salalnin.

Ecoles supérieures de commerce Ecole supérieure de commerce Mon­they: départ de Sœur Marie-Claude Vuadens, entrée en fonction de M. Cla ude Pottier.

Ecole supérieure de commerce Mar­tigny: départ de M. Nicolas Bessard, entrée en fonction de M. Jean Co­quoz.

Ecoles primaires Nomina tion de M. Frédéric Carron à la direction des écoles primaires de Fully.

Service de J'enseignement Nomination de M. Jean-Claude Ay­mon comme collaborateur scienti­fique au Service de l'enseignement.

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Visite commentée de l'exposition pour les enseignants

Picasso - Sous le soleil de Mithra

Le 12 septembre 2001 à 17 h 00 A la fondation Gianadda

de Martigny, par Mme Antoinelle de Wolff.

Picassa «Faune dévoilant une femme», aquatinte, 1936, Fondation Pierre Gianadda,

Le culte du dieu Mithra, d 'origine iranienne, est fondé sur le sacrifice du taurea u. Le taureau évoque de tout temps l'idée de puissance. On retrouve l'affrontement de l'hom­me et du taureau dès la préhistoire, dans les grottes, et actuellement dans les tauromachies ou les com­bats de reines. Le Minotaure ou le taureau tricorne sont également des symboles de force et de comba­tivité qui ont marqué l'histoire.

L' œuvre de Picasso est marquée par cette imagerie sacrée. Plus d 'une centaine d'œuvres prêtées par le Musée Picasso de Paris seront pré­sentes à Martigny: les séries de "Cor­ridas», «Tauromachies», «Minotau­res», traitées en peinture, en gravure, en sculpture et en céramique.

En parallèle sera présenté un choix d ' œuvres préhistoriques et antiques prêtées par les départements des antiquités orientales et gréco-romai­nes du Musée du Louvre, du Musée des antiquités de St-Germain-en­Laye ... Une expérience visuelle et intellectuelle sans précédent.

R4c~ -Juin 2001

- INFORMATIONS OFFICiElLES

Une ~~ pour nos ieunes

Pourquoi ne pas sais ir la chance qui s'offre à travers le projet «Exchan­ge.02» pour visiter l'Expo,02 en compagnie de partenaires prove­nant des cantons-sites?

C'est précisément la proposition fai­te par «Exchange.02» qui a lancé un projet ambitieux visant à rassenl­bler à cette occasion 10'000 jeunes de 12 à 20 ans de toute la Suisse.

Comme les écoles l'on t appris par une documentation détaillée, nous a ttendons les inscriptions dans les mois qui viennent (30 sept. 2001).

Grâce au dynamisme des organisa­teurs, cet échange est particulière­ment avantageux puisque les jeu­nes ne paieront qu'une participa­tion de Fr. 25.-.

A côté de la visite de l'Expo.02 sont prévues toutes sortes d 'activités al­lant de la visite des arteplages aux ateliers «protection de la nature et du paysage» et «communication».

«Exchange.02» est une expérience wlique dont les objectifs sont: • Permettre aux jeunes de décou­

vrir Expo.02 en bénéficiant d'w1 encadrement spécifique. Délivrer un message de jeunesse à tout le pays.

• Encourager les échanges en tant que partie intégrante de la for­mation scolaire.

• Permettre aux élèves de décou­vrir et comprendre une nouvelle dimension culturelle.

• Développer des contacts au-delà des frontières linguistiques et can­tonales.

• Motiver sa propre classe. • Renforcer la cohésion en tre en­

seignants et élèves.

R4c~ - Juin 2001

• Sortir les enseignants du cadre scolaire pour qu'ils participen t à un projet de grande envergure.

• Présenter sa propre région et en découvrir une autre à son tour.

• Se confronter à d 'autres systèmes d'enseignement.

• Trava iller à des projets communs pendant l'échange et donner ain­si un but à la visite.

Ces activités devraient déboucher s ur des travaux en CQlnmUn sous forme de journaux ou de réa lisa­tions utilisant les technologies mo­denles (vidéo, CD-Rom, énussions de radio, Internet, etc.).

Conune il s'agit d'échanges, les Neu­châtelois, les Jurassiens, les Bernois, les Vaudois ou les Fribourgeois qui ont accueilli des classes, auront à leu r tour J'occasion de se rendre dans les cantons non-exposants,

La formule idéale serait de deux fois 5 jours, mais un séjour plus bref est tout à fait envisageable.

Si cette expérience «pas comme les autres», reliant la visite de l'Expo.02 à la découverte d'un autre canton, voire d'une autre langue, vous ten­te, dépêchez-vous de remplir les bulletins d'inscription, que vous avez reçus à cet effet!

Burenu des échflllges linguistiqlles Responsnble: Yves Andereggel1

Adjointe: Corinne Barras

Chant: session de formation Chanteurs, düecteurs, organistes, Vous cherchez à vous former ou à parfaire votre formation? Voici la session d'été qu'il vous faut! Chacun peut choisir la formule qui lui convient:

30 heures de cow;s (semaine) pour les ateliers de chant John Rutter ou liturgique, chant grégorien, solfège débutants, direction chorale avan­cés, orgue; 15 heures de cours (trois jours) pour les ateliers art choral, chantre­animateur, direction chorale débutants, solfège avancés, proclama­tion, pose de voix.

La Session se termine par un grand Concert public à la Basilique le sa­medi soir 14 juillet à 20 h 30. Venez avec vos enfants! Nous nous en occupons en vous proposant IDl

atelier exprès pour eux. Rencontres en dehors des cours et soirées festives, tout pour que vous pas­siez lme inoubliable semaine à Saint-Maurice en Valais, du 9 au 15 juillet. Renseignements et inscriptions: Secrétariat SRML, case postale 58, 1890 Saint-Maurice, tél. 024 / 485 11 28, télécopie 024 / 485 34 48, courriel: [email protected]

41

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

R~ du 11 avril 2001 concernant

les directions d'école de la scolarité obligatoire

Le Conseil d'Etat du canton du Valais

vu les articles 74c, 84b, 101 et 130 de la loi sur l'instruction publique du 4 juillet 1962;

vu les articles 2 et 17 du règlement du 9 janvier 1991 fixant le statut de la commission scolaire;

vu les articles 18 et 27 de la loi concernant le traitement du per­sonnel enseignant des écoles pri­maires, du cycle d'orientation et des écoles secondaires du deuxiè­me degré du 12 novembre 1982;

sur la proposition du Département de l'éducation, de la culture et du sport (DECS),

arrête:

Section 1: Dispositions générales

Article premier Champ d'application

1 Le présent règlement détermine le statut général de la direction d'wle école communale ou intercommu­nale de la scolarité obligatoire (ci­après direction) et fixe le cadre et les limites dans lesquels son trai tement pour les heures de direction est sub­ventionné par l'Etat.

2 Une direction a la responsabi lité soit d'illle école primaire (enfantine et primaire), soit d'un cycle d'orien­tation, soit d'un cycle d'orientation et d 'une école prinlaire. En fonc­tion de l'importance de l'école, les

42

tâches dévolues à la direction peu­vent être réparties entre le direc­teur d'école et Wl ou plusieurs ad­joints.

3 Les fonctions prévues dans le pré­sent règlement peuvent être assu­mées par des personnes des deux sexes.

Art. 2 Autorité de nomination

La direction est nommée par le conseil communal si elle est COln­

munale, par le conseil d 'adminis­tration si elle est interconlffiunale, sous réserve de dispositions inter­commwlales contraires.

Art. 3 Mission générale

La direction asswne la responsabi­lité pédagogique et administrative d'un établissement scolaire Sur la base des compétences déléguées par l 'autorité cantonale et inter­communale (ci-après communale) ou cantonale.

Art. 4 Fonction pédagogique

1 Dans l'exercice de sa fonction pé­dagogique, la direction applique et fait respecter les orienta tions sco­laires données par l'autorité canto­nale.

2 A cet effet, elle collabore étroite­ment avec le DECS. Elle assure l'encadrement pédagogique des enseignants de son établissement.

Art. 5 Fonction administrative

1 Dans l'exercice de sa fonction ad­ministrative, la direction traite tou-

tes les questions relatives au bon fonctionnement de l'école. Elle exer­ce les attributions déléguées par le conseil com,muna!, respectivement le conseil d'administration.

2 A cet effet, elle collabore étroite­ment avec la commission scolaire, représentant l'autorité de nomina­tion.

Art. 6 Malldat spécifique du directeur et répartition des tâches de direction

1 Vis-à-vis des autorités scolaires et des partenaires de l'école, le direc­teur assume la responsabilité géné­rale.

2 Dans le cas où un ou plusieurs adjoints sont nommés, les tâches sont réparties entre les membres de la direction en fonction des compé­tences spécifiques de chacun.

Art. 7 Conditions de 1I0minatio/1

1 Les candidats à la direction doi­vent remplir les conditions sui­vantes:

a) avoir, sur le plan humain el pro­fessimmel, les qualités et apti­tudes requises par la fonction;

b) être porteur d'un titre d 'ensei­gnement permettant l'enseigne­ment dans le degré concerné par l'école ou d'un titre reconnu équivalent par le DECS;

c) justifier d'une expérience péda­gogique suffisante;

d) avoir suivi ou s'engager à suivre la formation de directeur dis­pensée par le DECS ou par lIne institution agréée.

R~-Juin2001

-2 L'autorité de nomination, en ac­cord avec le DECS, peut fixer des exigences supplémentaires.

Art. 8 Mise au conCOlf/'S

et cahier des charges

1 La nomination de la direction est précédée d'une nlise au concours publique.

2 Les exigences et les obligations pédagogiques et administratives liées à la fonction sont contenues dans le cahier des charges établi par l'autorité de nomination et agréé par le DECS.

3 L'autorité de nomination ne peut s'écarter des conditions de la mise au concours sans répéter cette der­nière avec les nouvelles conditions.

Art.9 Approbation de la nomination

La nomination de la direction doit être approuvée par le DECS.

Art. 10 Résiliation

Sauf dispositions contraires, la rési­liation ou le non renouvellement de l'engagement par l'une ou l'autre des parties est soumise aux règles et à la procédure régissant le per­sonnel enseignant.

Section 2: Traitemenl des heures

de direction et subventionnement

Art. 11 Principes

1 Pour ses activités pédagogiques et administratives, la direction est rétribuée par les communes. Ce traitement est subventionné par l'Etat. Les charges sociales de l'em­ployeur ainsi que les allocations liées au traitement sont exclues du subventioIUlement.

2 Le traitement admis au subven­tionnement pour les membres de la

R~- Juin 2001

direction d'un cycle d'orientation est celui des enseignants secon­daires diplômés du deuxième de­gré. Le traitement admis au sub­ventionnement pour les membres de la direction d'Wle école primaire est celui des enseignants secon­daires diplômés du premier degré.

3 Pour les heures d'enseignement accomplies par les membres de la direction, le traitement servi est ce­lui du degré concerné.

Art. 12 Taux de la subvention

1 La subvention cantonale com­prend une subvention de base de 30% à laquelle s'ajoute une sub­vention différentielle fondée sur la capacité financière des communes en matière de frais de fonctionne­ment.

2 S' il s'agit d'une école intercom­munale, le taux différentiel moyen des communes associées est appli­cable.

Art. 13 Heures de direction

1 La direction d'un cycle d'orienta­tion dispose d'un certain nombre de périodes pour assumer ses fonc­tions, tant pédagogiques qu'admi­nistratives . L'Etat du Valais sub­ventionne ces périodes sur la base du tableau suivant:

Nombre d'élèves

jusqu'à 100 élèves de 101 à 200 élèves de 201 à 300 élèves de 301 à 400 élèves de 401 à 500 élèves dès 501 élèves

Périodes hebdomadaires subventionnées

(en 26' ) 10 14 18 22 24 26

2 La di.rection d'wle école primaire dispose d'un certain nombre d'heu­res pour assumer ses fonctions, tant pédagogiques qu'admüüstratives. L'Etat du Valais subventionne ces heures sur la base du tableau sui­vant:

INFORMATIONS OFFICIELLES

Nombre d'élèves

Heures hebdomadaires subventionnées

jusqu'à 150 élèves de 151 à 300 élèves de 301 à 450 élèves de 451 à 600 élèves de 601 à 800 élèves de 801 à 1000 élèves de 1001 à 1200 élèves dès 1201 élèves

(en 27') 2 4 8 12 16 20 24 28

3 Si la direction d'école couvre tou­te la scolarité obUgatoire (degrés enfantin, primaire et cycle d'orien­tation), les heures et les périodes hebdomadaires des tableaux ci­dessus sont cumulées.

Art. 14 Frais de type administratifs

Etant dOlmé que la scolarité obliga­toire est de la compétence des com­munes, il leur appartient d'assu­mer plus spécifiquement les frais de type administratif.

Art. 15 Versemmt du traitement

1 Les traitements de la direction sont versés par les communes.

2 A la demande des communes concernées, le DECS, en accord avec l'Administration cantonale des fi­nances, peut en autoriser le verse­ment direct par l'Etat.

Section 3: Autres dispositions

Art. 16 Structure administrative

L'autorité de nomination vei lle à mettre à la msposition de la direction une structure administrative adap­tée aux tâches qui lui sont confiées.

Art. 17 Frais de fOl1ction

1 Les frais de fonction du directeur sont à la charge des communes.

2 Ils ne sont pas subventionnés par l'Etat.

43

"

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

A.·t. 18 Remplacement

Le remplacement des membres de la direction pour les heures d 'enseigne­ment est sounü s aux mêmes règles que celui des autres enseignants.

Section 4: Dispositions finales

Art, 19 Litiges

1 Les litiges pouvant survenir dans l'application du présent règlement sont tranchés par le DECS, sous ré­serve de recours au Conseil d 'Etat.

2 La procédure de recours est régie par la loi sur la procédure et la juri­diction administrative (LPJA).

Art. 20 Application et entrée en vigueur

1 Le DECS est chargé de l'applica­tion du présent règlement qui abro­ge toutes les dispositions antérieu­res contraires, notamment le règle­ment du 28 juin 1974.

2 Le présent règlement est publié dans le Bulletin officiel pour entrer en vigueur à la rentrée scolaire 2002/ 2003.

Ainsi adopté en séance du Conseil d'Etat, à Sion, le 11 avril 2001.

Le président du Conseil d'Etal: Jean-René Fournier

Le chancelier d'Etat: Henri v. Roten

44

concernant l'enseignement religieux

Le Conseil d'Etot

Vu les articles 2 bis et 58 de la loi du 4 juillet 1962 sur l'instruction pu­blique;

Vu le mandat du 26 novembre 1998 confié par le chef du Département de l'éducation, de la culture et du sport à un groupe de travail prési­dé par Mme Marie-Madeleine Luy, inspectrice scolaire, concernant les programmes de l'enseignement re­ligieux pour l'école obligatoire;

Vu le préavis favorable du groupe mixte «DECS - Eglises reconnues»;

Considérant que les Eglises ont participé activement à l'élaboration du projet et ont donné leur aval aux propositions retenues;

SUI la proposition du Département de l'éducation, de la culture et du sport,

décide:

1. Le document «Objectifs et finalités de l'enseignement religieux pour la scolarité obligatoire, développement et contenus, mars 2001», est ap­prouvé. Les programmes décou­lan t du document précité sont adoptés p our l'ensemble de la scolarité obligatoire du Valais ro­mand, avec entrée en application à la rentrée scolaire 2002-2003.

2. Les moyens d 'enseignement sui­vants sont introduits progressi­vement dans les classes de l'éco­le publique:

a) Ecoles enfantines: «Le Colporteur et les deux en­fants" + compléments métho­dologiques à rédiger.

b) Ecoles primaires: Les moyens d'enseignement analysés par le groupe de tra­vail (méthode Enbiro notam­ment) seront complétés en collaboration avec les Eglises reCOImues qui donneront en­suite leur accord définitif.

c) Cycle d'orientation: «Cahier et guide de culture re­ligieuse» et collection «Créa­tion») pour les élèves; ouvrage complémentaire «Viens» pour les enseignants,

3. De charger le groupe mixte «DECS - Eglises reconnues»:

a) de rechercher une collabora­tion immédiate avec l'éditeur Enbiro pour l'élaboration de la collection nouvelle;

b) d 'étudier les incidences de l'adoption des nouveaux pro­grammes et moyens d 'ensei­gnement sur la formation des enseignants;

c) de clarifier le rôle des ensei­gnants et des intervenants ec­clésiaux sur les plans pédago­gique, matériel et administratif.

4. Le Département de l'éducation, de la culture et du sport est char­gé de l 'exécution de la présente décision.

R~- Juin 2001

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Déportement de l'éducation, de ki culture el du .porllOECII Dili" de rB<h." he el de dOlumenl,Ii,n péd,gogique 10RO PI GIO" lone 5, COlI p" I,le 478, 1951 5ion Ti1.1027) 606 41 52 [email protected]

Jean·Pierre Salomin

Nadio RevoI, rédoctri(e responsoble Poul Veller, rétflKleur

Conse. de ridac:tion Potrick Abbel, AI., pa/Ont Daphnie Caml .. lin, IPV,I Maurice Dirren, OSP Xavi" Goillard, AVECO Maurice Nanchen, OMP Béalri" Anlille, AVPEI Georges Sierro, AMEP

Photographe Jacques OusseI

Données techniques

Parution

Surfo<e de composition: 175 x 245 mm Formot de la revue: 21 0 x 280 mm Impression en offset en noir el une leinle vive, photolithos fournies ou frois de reproduction Iodures séparement pour les documents fournis prêts ô la reproduction.

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Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2001

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