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RESULTATS 2014 ‐ PROJECTIONS 2015 SUR LES 34 EXPLOITATIONS DU RESEAU D’ELEVAGE BOVIN LAIT BRETAGNE
Dans le cadre du dispositif Inosys ‐ Réseaux d’Elevage, 34 exploitations laitières de la région Bretagne font l’objet d’un suivi technique et économique depuis 2014. Elles représentent la diversité des systèmes laitiers de la région. Ces exploitations ont été choisies de par leurs résultats économiques supérieurs aux repères issus des centres de gestion. Ces systèmes optimisés d’un point de vue technique, travail,
environnement et économique permettent de produire des références utiles au conseil et à la formation des éleveurs. Ce réseau constitue également un outil unique pour la conduite d’études prospectives, nécessaires à l’adaptation des systèmes aux changements de contexte économique, environnemental ou réglementaire.
STRUCTURE ET DIVERSITE DES EXPLOITATIONS DU RESEAU
Dans ce réseau de références, l’exploitation laitière moyenne présente les caractéristiques suivantes : 1,9 UTH (dont 0,3 UTH salariés) – un volume de référence moyen de 516 800 litres de lait – 81 ha de SAU dont 21 % en cultures – 70 vaches laitières ‐ 99 UGB lait. La dimension moyenne par travailleur est de 278 500 litres de lait livré – 44 ha de SAU –52 UGB lait. Tableau 1 : Caractéristiques des exploitations en fonction du collectif de main d’œuvre exploitant
Classe d’UTH exploitant Moyenne
< 1,5 [1,5 ; 2,5[ 2,5 Nombre exploitations 15 16 3 34
UTH totaux 1,5 2,2 2,8 1,9
UTH exploitants 1,0 1,9 2,8 1,6
UTH salarié 0,5 0,2 0,0 0,3
Volume de lait livré (l) 472 945 541 054 607 523 516 871
Volume de lait livré (l/UTH) 323 474 249 062 211 669 278 592
Volume de lait livré (l/UTH expl.) 456 529 282 076 211 669 352 828
SAU (ha) 71 90 85 81
SAU (ha/UTH) 49 41 30 44
Volume de lait (l/ha SAU) 6 950 6 463 7 152 6 739
Volume de lait (l/ha SFP) 9 080 8 077 10 038 8 693
Bretagne
Repères techniques et économiquesen élevage laitier
REPERES TECHNIQUES ET ECONOMIQUES EN ELEVAGE LAITIER ‐ RESULTATS 2014 ‐ PROJECTIONS 2015 ‐ BRETAGNE
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Tableau 2 : Spécialisation des exploitations en fonction du collectif de main d’œuvre exploitant
Classe d’UTH exploitantMoyenne
< 1,5 [1,5 ; 2,5[ 2,5 Nombre exploitations 15 16 3 34
% surface en cultures de vente dans la SAU 22 18 28 21
Nombre d’UGB totaux/UTH 66 52 42 57
Nombre d’UGB lait 90 105 110 99
Nombre de VL 64 74 79 70
Le dispositif présente une diversité de systèmes de production que l’on peut différencier au travers de deux indicateurs de spécialisation : % VL/UGB totaux et % SFP/SAU.
Ces ratios permettent de définir trois profils de systèmes laitiers :
• des exploitations laitières spécialisées (en bleu),
• des exploitations laitières avec cultures de vente et animaux d’élevage (en orange),
• des exploitations laitières avec viande bovine (en rouge).
Graphique 1 : différents types de systèmes de production dans les exploitations du réseau
En moyenne, le groupe lait spécialisés (la moitié des exploitations) se situe à 73 % d’UGB VL sur UGB totaux : il n’y a pas d’UGB hors atelier lait. La part de SFP sur SAU est de 84 % : il y a en moyenne dans ces exploitations 11 ha de cultures de vente. Dans une analyse aux 1 000 litres de lait vendus, les productions supplémentaires augmenteront les produits et charges (charges opérationnelles et frais généraux) par 1 000 litres de lait et, espérons‐le, un résultat complémentaire lié à la rentabilité de chaque activité supplémentaire !
RESULTATS ECONOMIQUES DES EXPLOITATIONS SANS LE HORS SOL (€/1000 L)
L’ensemble des critères a été triés sur l’EBE avant MO sans le hors sol en % du produit total. Deux classes ont été créées : le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace. La date de clôture moyenne des Réseaux est au 31 mars 2015. Les résultats économiques sont exprimés en €/1000 litres vendus.
Tableau 3 : Caractéristiques des exploitations en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Nombre exploitations 9 34 9
UTH totaux 1,7 1,9 2,1
dont UTH exploitants 1,4 1,6 1,6
Volume de lait livré (l) 483 148 516 871 517 675
Volume de lait livré (l/UTH) 371 178 352 828 361 389
Volume de lait (l/ha SFP) 9 877 8 693 8 250
SAU (ha) 73 81 79
% surface en cultures de vente/SAU 28 21 13
Nombre d’UGB lait 90 99 93
Nombre de VL 63 70 68
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Les résultats économiques sont exprimés en €/1 000 litres vendus. Le prix moyen de vente du lait sur l’exercice est de 365 €/1 000 l.
Produit total hors aides structurelles
Produit total 489 486 463
dont bovin lait 416 431 430
dont cultures 57 41 21
dont bovin viande 12 12 10
+ ‐
‐
Aides structurelles
59 60 54
Charges opérationnelles
214 183 145
Frais généraux
128 117 93
205 246 279
37 % PT 45 % PT 54 % PT
Le ¼ moins efficace et le ¼ plus efficace présentent des caractéristiques d’exploitation proches en termes de lait à produire par hectare de S.A.U. : Le ¼ plus efficace se distingue sur les points suivants : L’utilisation des surfaces : en produisant 8 250 litres de lait par ha de SFP contre 9 880 litres pour le ¼ moins
efficace, il conserve deux fois moins de surfaces en cultures de vente dans le système de production. La main d’œuvre : il rémunère 0,23 UTH salarié en plus pour un litrage par UTH exploitant similaire.
Dépenses financières
85 89 76
EBE avant MO
Disponible Travail Autofinancement
120 157 203
Revenu disponible pour prélèvements privés et autofinancement
82 107 134
15% PT 20% PT 26% PT
‐
=
L’écart est important sur l’EBE avant MO : 74 €/1 000 l vendus. Le ¼ le plus efficace présente un produit global plus faible (‐31 €) lié principalement à un produit cultures de vente nettement inférieur.
Il fait par contre nettement la différence sur la maîtrise des charges. L’économie est de : 69 €/1000 l sur les
charges
opérationnelles,
35 €/1000 l sur les frais généraux.
Charges de MO
MSA 25 34 43
Salarié 13 17 26
Aux 74 €/1 000 l d’écart sur l’EBE avant main d’œuvre s’ajoutent 9 €/1 000 l d’écart sur dépenses financières. Le ¼ le plus efficace finance plus de temps salarié (0,23 UTH en plus et +13 €/1 000 l) et paye aussi plus de charges sociales en lien avec les résultats obtenus (+ 18 €/1 000 l). Au global, l’écart de résultat disponible est de 52 €/1 000 l. A 82 €/1 000 l de résultat disponible par 1000 l de lait, le ¼ le moins efficace reste nettement sensible aux effets de conjoncture. Rappel du prix moyen payé correspondant : 365 €/1 000 l.
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Tableau 4 : Productivité du travail et prix d’équilibre en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Volume lait livré (1 000 l/UTH) 291 279 254
Volume lait livré (1 000 l/UTH expl.) 371 352 361
Résultat disponible sans hors sol (€/1000 l) 82 107 134
Résultat disponible sans hors sol (€/UTH expl.) 30 645 38 848 51 912
Prix d’équilibre global 25 000 €/UTH de prélèvements privés (€/1 000 l)
349 337 305
Prix payé moyen du lait (€/1 000 l) 357 365 364
Ecart à l’équilibre (€/1 000 l) 8 28 59
UNE EFFICACITE ECONOMIQUE OBTENUE PAR UNE BONNE MAITRISE DES CHARGES
Les tableaux suivants présentent les résultats techniques et économiques des exploitations du réseau d’après un tri de l’ensemble de l’échantillon sur l’EBE avant MO sans le hors sol en % du produit total. Nous considérons ce critère comme représentatif de l’efficacité du système de production laitier. Chaque indicateur est calculé sur le ¼ moins efficace, le ¼ le plus efficace et la moyenne de l’ensemble des exploitations. Tableau 5 : détail produit bovin lait en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Prix du lait payé (€/1000 l) 357 365 364
TB (g/l) 40,9 41,7 42,0
TP (g/l) 32,7 33,3 33,0
Produit viande atelier lait (€/1000 l) 59 66 66
Prix veau 15 j (€/veau) 130 131 138
Prix vache de réforme (€/VR) 808 847 845
Poids carcasse VR (kg/VR) 300 314 309
Taux perte des veaux (%) 17 14 11
Au regard de l’écart d’EBE avant main d’œuvre de 74 €/1 000 l entre le ¼ le moins et le plus efficace, les écarts de produits sont relativement faibles. Des taux légèrement plus élevés expliquent une grande partie de la différence du prix du lait. Nous observons qu’une meilleure maîtrise de la finition des animaux et un taux de perte des veaux plus faible apportent une plus‐value sur le produit viande. Avec un écart proche de 40 €/1 000 l, la maîtrise du coût alimentaire et plus particulièrement du coût de concentré est le principal facteur explicatif de la différence d’efficacité des systèmes de production. L’efficacité des concentrés est primordiale pour abaisser le coût alimentaire. A production laitière équivalente, les vaches des élevages les plus efficaces consomment en moyenne 600 kg/VL de concentré en moins. Produire le maximum de lait à partir des fourrages reste la meilleure voie pour gagner en efficacité.
L’écart à l’équilibre représente la marge de sécurité, la capacité d’autofinancement restante pour l’exploitation ou encore la capacité à prélever au‐delà des 25 000 €.
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Tableau 6 : Coût alimentaire troupeau bovin lait en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Coût alimentaire troupeau (€/1 000 l) 119 102 80
Coût alimentaire VL (€/1 000 l) 93 80 63
dont fourrages (€/1 000 l) 28 29 25
dont concentré (€/1 000 l) 65 50 38
Lait livré (l/VL/an) 7 583 7 433 7 597
kg concentré/vache 1 475 1 117 880
g concentré/l lait vendu 188 145 112
Coût du concentré VL (€/t) 336 346 340
Coût alimentaire génisses (€/UGB) 484 405 352
Age au 1er vêlage 27 28 26
Taux renouvellement (%) 37 32 32
Tableau 7 : marge brute de l’atelier lait en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Marge brute en €/1 000 l 234 271 299
Marge brute en €/ha SFP lait 2 354 2 394 2 544
Graphique 2 : Marge brute atelier bovin lait et coût alimentaire du troupeau
Nous observons une corrélation entre le niveau de marge brute, le coût de concentré et l’efficacité du système de production. Avec un prix du lait moyen de 365 €/1 000 l et un coût alimentaire troupeau maîtrisé, l’année 2014 était propice à des marges brutes supérieures à 250 €/1 000 l. La moyenne se situe à 271 €/1 000 l, le ¼ moins efficace a une marge brute de 234 €/1 000 l contre 299 €/1 000 l pour le ¼ plus efficace. Malgré une plus forte productivité sur les surfaces pour le groupe avec une plus faible efficacité (cf. tableau 3), la marge brute de 2 350 €/ha SFP est inférieure de 300 €/ha SFP par rapport au ¼ plus efficace. La productivité par surface ne compense pas la perte d’efficacité par 1 000 l.
Tableau 8 : coût production fourrages en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Coût fourrages récoltés (€/ha) 362 329 282
Chargement (UGB/ha) 2,0 1,7 1,5
% ensilage de maïs dans la SFP 46 38 30
Coût maïs (€/ha) 582 593 591
Rendement maïs (t MS/ha) 15 15 15
Coût maïs (€/t MS) 39 41 39
Coût herbe (€/ha) 176 166 150
Rendement herbe calculé (t MS/ha) 7,9 6,6 5,9
Coût herbe (€/t MS) 20 23 25
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Les coûts de production des fourrages par hectare ne sont pas différents entre les groupes. Malgré une différence de proportion de maïs dans la SFP, les coûts fourragers par 1 000 l sont proches quels que soient les niveaux d’efficacité du système. Globalement il y a une bonne valorisation des surfaces fourragères dans les exploitations suivies.
Tableau 9 : Frais d’élevage en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Frais d’élevage (€/1 000 l) 61 53 49
Frais d’élevage (€/VL) 463 392 368
dont frais reproduction (€/VL) 94 78 76
dont frais vétérinaire (€/VL) 99 86 88
dont paille (€/VL) 66 60 46
Tableau 10 : Détail des Frais généraux en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Frais généraux 128 117 93
dont mécanisation (hors annuités) 48 46 36
dont foncier 27 26 21
dont bâtiments (hors annuités) 4 4 3
dont autres charges de structure 49 40 34
dont assurances 11 9 9
dont électricité 9 8 5
Tableau 11 : Coût de mécanisation (approche annuités) en fonction de l’efficacité du système de production
¼ moins efficace Moyenne ¼ plus efficace
Coût de mécanisation (€/1 000 l) 105 107 89
Coût de mécanisation (€/ha) 685 692 625
dont mécanisation déléguée (€/ha) 224 225 181
dont mécanisation en propre (€/ha) 461 467 444
dont carburants lubrifiants 90 89 80
dont entretien – achat petits matériels 136 122 120
dont annuités 235 255 244
Graphique 3 : Coût de mécanisation moyen des 34 exploitations conventionnelles (€/ha)
Le coût de mécanisation est le deuxième poste de charge après le coût alimentaire. L’écart de 15 €/1000 l n’a pas un impact très important dans l’efficacité du système de production, mais il y a tout de même des pistes pour diminuer les charges. Ramenés par hectare, nous observons que l’entretien du matériel et les annuités peuvent être optimisés.
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RESULTATS ECONOMIQUES EN FONCTION DU SYSTEME FOURRAGER
Dans cette partie nous avons analysé les résultats en fonction de la part de maïs dans le système fourrager de l’exploitation. Quatre classes ont été créées. Les exploitations avec plus de maïs dans la SFP sont de plus petites dimensions à production laitière équivalente. Le développement des surfaces en maïs a permis d’augmenter la production laitière produite avec une contrainte sur le foncier. La différence de productivité du travail n’est pas significative entre les groupes. Du système herbe au système maïs, les stocks fourragers consommés vont de 2,5 à plus de 4,3 t MS/UGB lait. Le lait livré par vache évolue de 6 700 l/VL à 8 200 l/VL. Tableau 12 : Caractéristiques des exploitations en fonction du système fourrager
Herbe (H) Herbe/maïs (HM)
Maïs/herbe (MH)
Maïs (M)
Classe % ensilage de maïs < 26% [26 – 39% [ [39 – 45% [ 45% Nombre d’exploitations 6 10 9 9
% ensilage de maïs dans la SFP lait 20% 34% 42% 54%
UTH 2,0 2,1 1,8 1,9
SAU (ha) 89 88 80 70
% surface cultures dans la SAU 10% 14% 26% 30%
Lait vendu (l) 518 968 582 011 442 838 517 129
Graphique 3 : Résultats économiques en fonction du système fourrager
Le produit total est proche quel que soit le système fourrager. Les écarts sur l’EBE av. MO de 63 €/1000 l au maximum se font donc largement sur les charges opérationnelles, notamment le coût alimentaire. Le système avec une part plus
importante de maïs diluent un peu plus les frais généraux, mais cette dilution ne compense pas la différence de charges opérationnelles. Graphique 4 : Coût alimentaire en fonction du système fourrager
Quel que soit le système, la valorisation des fourrages est bien maîtrisée et nous n’observons pas de différences sur le coût fourrager. Cependant la part plus importante de maïs dans la SFP implique une consommation de concentré plus élevée ce qui génère un écart fort sur le coût alimentaire.
Document édité par l’Institut de l’Elevage 149 rue de Bercy – 75595 Paris Cedex 12 – www.idele.fr Mai 2016 – Référence Idele : 0016 303 008 – Réalisation : Corinne Maigret Crédit photos : Institut de l’Elevage, Chambres d’agriculture Ont contribué à ce dossier : Mathieu MERLHE – Chambre d'agriculture de Bretagne – Tél : 02 23 48 27 22 Isabelle SICOT – Chambre d’agriculture de Bretagne – Tél : 02 97 46 32 17 Sophie TIRARD – Chambre d’agriculture de Bretagne – Tél : 02 23 48 27 39 André QUEFFELEC – Chambre d’agriculture de Bretagne – Tél : 02 98 41 33 17 Patrice PIERRE – Institut de l’Elevage – Tél : 02 41 18 61 62
INOSYS – RÉSEAUX D’ELEVAGE
Un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs de l’Institut de l’Elevage et des Chambres d’agriculture pour produire des références sur les systèmes d’élevages.
Ce document a été élaboré grâce au soutien du Ministère de l’Agriculture (CasDAR). La responsabilité des financeurs ne saurait être engagée vis‐à‐vis des analyses et commentaires
développés dans cette publication.
UNE CONJONCTURE 2015 TRES DEFAVORABLE AU REVENU DES ELEVAGES
La conjoncture 2015 a eu de très lourdes conséquences sur les revenus des éleveurs laitiers. Dans la plupart des systèmes, les estimations réalisées dans le cadre du dispositif Inosys Réseaux d’Elevages indiquent que les revenus moyens ont été divisés par 2 par rapport à 2014. Cette chute du revenu est en grande partie expliquée par l’évolution du prix du lait. Les baisses de charges (prix des concentrés et de l’énergie…) n’ont eu qu’un impact limité sur les résultats 2015. La baisse des aides PAC contribue aussi à cette situation. Tableau 13 : Evolution de différents indicateurs économiques de 2014 à 2015 en Bretagne
Lait produit (en volume) + 5%
Prix du lait ‐ 58 €/1 000l
Prix des céréales Equivalent à 2014
Prix des réformes Equivalent à 2014
Aliments achetés ‐ Systèmes de plaine
‐5%
Prix des engrais + 0,70%
Frais d'élevage (vétérinaire) + 1,80%
Prix des carburants ‐13%
RCAI : résultat courant avant impôts = Résultat avant la prise en compte de la MSA et CSG
Graphique 5 : Impact de la conjoncture 2015 sur les systèmes laitiers spécialisés en référence à l’année 2014
Dans les exploitations laitières spécialisées, le niveau de revenu 2015 est en baisse de plus de 36 % par rapport à l’année 2014. Le résultat courant avant impôt et cotisations sociales est proche de 23 400 €/UTH avec des élevages dont la dimension et la productivité du travail a augmenté ces dernières années. En lait spécialisé, la baisse du prix du lait : premier facteur explicatif. Dans ces exploitations ou l’essentiel du revenu est assuré par la production laitière, la diminution de
prix du lait explique l’essentiel de la baisse de produit (22 800 € par unité de main‐d’œuvre exploitant). En référence à l’année 2014 et dans ces élevages, l’EBE est en baisse de 21% et le niveau d’efficacité (EBE/Produit) passe de 35% à 30%. Cette chute du revenu risque d’avoir des conséquences catastrophiques pour les exploitations les plus fragiles. Ce contexte pénalise également les élevages en phase de croissance (mobilisation de trésorerie pour financer les investissements et les stocks).