rapport étude travail, trafic et pfte rim juillet 2010

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ETUDE SUR LE TRAFIC, LA TRAITE ET LES PIRES FORMES DU TRAVAIL DES ENFANTS EN MAURITANIE Rapport FINAL Mme Mounina MINT ABDELLAH, Consultante principale Maitre Ali OULD AHMED, juriste Mr Med Mahmoud OULD SIDI YAHYA, sociologue Med Abdellahi OULD BOUKHARY, informaticein juillet 2010 MASEF

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Page 1: Rapport étude travail, trafic et PFTE RIM juillet 2010

ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMES DU TRAVAIL

DES ENFANTS EN MAURITANIE

Rapport FINAL

Mme Mounina MINT ABDELLAH, Consultante principaleMaitre Ali OULD AHMED, juristeMr Med Mahmoud OULD SIDI YAHYA, sociologueMed Abdellahi OULD BOUKHARY, informaticein

juillet 2010

SOMMAIRE

20 novembre 2009, VINGTIEME ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION DES DROITS DE l’ENFANT

MASEF

Page 2: Rapport étude travail, trafic et PFTE RIM juillet 2010

ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Sigles et Acronymes.............................................................................61- Contexte 7

2- Résultats de l’énquête et des interviews 9

3-Analyse des données de l’enquête 12

3-1-Le travail des enfants......................................................12 a) Enfants domestiques : 12

b) Enfants berger : 12

c)Enfants encaisseurs de bus : 13

d) D’autres enfants 13

3-2-Traite des enfants...........................................................13 a) Enfants esclaves ou enfants victimes de ses séquelles: 13

b) Les filles victimes de traite en Arabie Saoudite : 14

c) Les enfants jockeys : 14

d) Les Enfants talibés : 15

e) Enfants de la sous région victimes des TTT en Mauritanie : 15

f)Autres formes d’exploitation 15

3-3Trafic des enfants..............................................................15 4- Pires formes de travail des enfants.........................................16

Mandat des institutions : 18

Conclusions 21

Recommandation 21

Revue documentaire 21

INTRODUCTION ET MANDAT.................................................................27I-CADRE METHODOLOGIQUE SUR L’ETUDE SUR TTT DES ENFANTS..........28

1- Champ de l’étude. 28

2- Esquisse Problématique 28

3- Formation des enquêteurs 29

4- Déroulement de l’étude 30

a) Champ spatial de l’étude 30b) Détermination de la taille de l’échantillon 31c) Collecte et analyse documentaire 31d) L’enquête de terrain 32e) Exploitation des données 335- Difficultés de l’étude 33

6- Methodologie de classifciation des pires formes du travail des enfants 33

II- CADRE JURIDIQUE DE L’ETUDE SUR TTT DES ENFANTS..................35

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

1-les instruments internationaux...................................................351. Champ d’application 352. Définition des pires formes de travail des enfants : esclavage, vente et traite des enfants, travail forcé 353. Pires formes de travail des enfants : travaux dangereux 35

2- Législation nationale applicable à la TTT des enfants 38

III – PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE SUR LES TTT...............411- Travail des enfants 46

2- Traite des enfants 46

a)Enfant jockeys.................................................................................................47Encadré1: histoire de l’enfant jockey AA..............................................47

b) Enfants esclaves/séquelles de l’esclavage..................................48Encadré 2 : situation d’une fille esclave....................................................48

c) Traite et trafic des filles  en Arabie Saoudite :........................49d) Enfants vicitmes d’exploiatation sexuelle...................................49e) Enfants Talibés..............................................................................................50

f) Filles domestiques venant des pays voisins 51

Encadré 3 : Étude de cas d’une intermédiaire impliquée dans le trafic et la traite d’enfants du Mali pour travailler en Mauritanie51

g) Abus et exploitation sexuelle 52

3- Trafic des enfants...........................................................................52V – ANALYSE DES PHENOMENES EN LIEN AVEC LES VIOLATIONS DES DROITS..............................................................................................54

1-Travail des enfants 54

a) Enfants domestiques 54Encadré 4: Enfants domestiques mineurs..........................................54

b) « Encaisseurs de bus » : 55Encadré 5: Vie d’un enfant encaisseur..................................................56Les différents risques sont aussi confirmés par les chauffeurs de bus, lors de nos entretiens dans l’encadré, ci-après :.....................56Encadré 6: causerie avec un chauffeur de bus...................................56

c) Enfants bergers 57Encadré 7 : Histoire d’un berger.............................................................57

2- Traite des enfants 58

a) enfants talibés 59b) esclavages et séquelles de l’esclavage 59d)Traite des filles en Arabie Séoudite : 61

Encadré 8 : Témoignage sur le trafic vers l’Arabie Saoudite (Présidente AFCF)...........................................................................................61Encadré 9: Une ONG dénonce un trafic de mineures entre la Mauritanie et l'Arabie...................................................................................62Encadré 10 : filles mineures du Sénégal...............................................62Encadré 11 : Filles sénégalaises placées : De la pauvreté à l’esclavage........................................................................................................63

3-Trafic d’enfants 63

Enfants migrants 63

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Encadré 12: Situation d’enfants migrants à Nouadhibou...............64V - PROPOSITION DE LISTE DES PIRES FORME DU TRAVAIL DES ENFANTS.........................................................................................................65VI- INVENTAIRE DES ACTIONS EN COURS...........................................67

1- Au niveau juridique 67

2- Au niveau institutionnel 67

3- Au niveau des politiques et programmes 69

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS D’ACTIONS.................................71CONCLUSIONS 71

RECOMMANDATIONS 72

ANNEXES............................................................................................75Annexe1 : TDR....................................................................................75Annexe2 : Outils.................................................................................75Annexe3 : Résultats enquête sur le travail des enfants.........................75Annexe4 : résultats des entrevues semi-structurées.............................75Annexe5 : Bibiolgraphie......................................................................75Annexe6 : Zones visitées....................................................................75Annexe6 : Listes enquêteurs...............................................................75Annexe6 : Personnes rencontrées........................................................75ANNEXE 2 : Outils..............................................................................81QUESTIONNAIRE ENFANTS...................................................................81SECTION II : CARACTÉRISTIQUES DE L’ENFANT......................................81Questionnaire employeurs..................................................................83Guide d'entrevue................................................................................84Annexe 3............................................................................................85ANNEXE3 :..........................................................................................98Annexe8...........................................................................................106PERSONNES RENCONTRÉES...............................................................106

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Remerciements

Nous avons reçu toute l’attention nécessaire auprès de

l’administration, en particulier au niveau du MASEF (Directeur

de l’Enfance et toute son équipe), mais aussi au niveau de la

société civile, les ONG nationales en particulier (AFCF, SOS

esclaves, AMDH, AMSME..) et les OING (TH, AEDM..). Mais aussi,

les autorités régionales et société civile au niveau des Wilayas

ont accueilli l’équipe d’enquêteurs et apprécié l’étude et ses

objectifs et ont été très disponibles pour nos enquêteurs. Nous

tenons ici à leur présenter nos remerciements

Nos remerciements vont aussi à l’UNICEF Nouakchott, en

particulier à Mme Guirlaine Frederic et Mr Mohamed Lemine

Ould Ahmed SEYVER…

Sans oublier de remercier Monsieur Ba Samba Hamady, qui a

assuré la révion complète du rapport.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Sigles et Acronymes

AEDM : Association Enfants et Développement en Mauritanie

AFCF : Association des femmes chef de familles

AGR : Activité génératrice de revenus

AMSME : Association Mauritanienne Pour la Santé de la Mère et de

l’enfant

BIT : Bureau international du travail

CDE : Convention des Droits de l’Enfant

CDHAHESC : Commissariat aux Droits de l’Homme chargé de l’Action

Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile

CDHLCPI : Commissariat aux Droits de l’Homme, à la Lutte contre la

Pauvreté et à l’Insertion

CNDH : Commission Nationale des droits de l’Homme

CNE : Conseil National de l’Enfance

CPIES : Centre de Protection et d’intégration sociale des enfants

DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale

EPSV : Ecoles Propres, Saines et Vertes

FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population

Hakem : Préfet

MASEF : Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille

MEN : Ministère de l’Education Nationale

MFPEFP : Ministère de la Fonction publique, de ………

MID : Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation

MJ : Ministère de la Justice

Moughaa : Préfecture

MS : Ministère de la Santé

NDB : Nouadhibou

NKTT : Nouakchott

OIT : Organisation Internationale du Travail

OPPE : ordonnance portant protection pénale de l’enfant

ONG : Organisation non gouvernementale

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

RGP : Recensement Général de la Population

RIM : République Islamique de Mauritanie

TDH : Terre des Hommes

TTT des enfants : trafic, traite et pires formes du travail des enfants

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

RESUME EXECUTIF

1- Contexte

Le Ministère des Affaires Sociales de l’Enfant et de la Famille (MASEF), en collaboration avec l’UNICEF a initié en 2009 une étude sur le trafic, la traite et les pires formes du travail (TTT) des enfants en Mauritanie. Cette étude a exploré le phénomène à travers des enquêtes quantitatives, mais aussi qualitatives qui ont permis d’apprécier la situation d’une part, et de faire des recommandations aux décideurs politiques et sociaux économiques, d’autre part, pour une meilleure prise en charge et un suivi évaluation des TTT des enfants en Mauritanie.

L’étude a suivi une méthodologie incluant un volet quantitatif relatif au travail des enfants tenant compte du lieu de travail et en particulier des employeurs, mais aussi un volet qualitatif visant des personnes ressources (ONG, OING, responsables gouvernementaux au niveau central et décentralisé, autres personnes de la société civile....).

L’enquête quantitative a été réalisée auprès de 265 enfants et 82 employeurs, du 16 septembre au 19 octobre 2009, par un groupe d’enquêteurs choisis et formés, répartis sur quatre axes:

- Axe 1 : Les deux Hodh, Assaba, - Axe 2 : Trarza, Brakna, Gorgol - Axe 3 : Inchiri, Adrar, Tiris zemmour - Axe 4 : Nouakchott – Nouadhibou

Des investigations qui ont permis d’identifier les lieux de l’étude ont été réalisées avant le démarrage des enquêtes, auprès de personnes ressources dans les Wilayas (Hakem, maires, services régionaux, responsables d’ONG et OING, personnalités âgées, des responsables communautaires, des notables, des enseignants…), mais aussi auprès des enfants travailleurs et de leurs employeurs.

Toutes les communes et zones identifiées sur les quatre axes ont été parcourues par les enquêteurs  qui ont eu à rencontrer  des :

- enfants talibés, - enfants bergers, - filles domestiques, - enfants encaisseurs de bus, - enfants aides garagistes, - fillettes vendeuses dans la rue, - enfants charretiers,- guides touristes- enfants migrants …

Des employeurs et autres personnalités:- chefs de garages, - commerçants, - cheikhs de mahadras- chefs de familles,- chauffeurs de bus, - Bouchers, charretiers- Autres : ONG, intermédiaires, coopératives, familles migrantes..

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Le facteur le plus déterminant des TTT en Mauritanie reste la pauvreté des familles. Cette vulnérabilité les rend facilement accessibles par les intermédiaires qui leur font mirroiter toutes sortes de choses qui leur feraient changer de cadre de vie. S’ajoute à cela le poids des traditions et des pratiques culturelles qui fait que le travail des enfants devient plus ancré dans les habitudes communautaires.

Quand aux conséquences sur la situation des enfants, elles sont multiples et profondes. Le moins que l’on puisse dire est que les TTT maintiennent leurs victimes dans l’analphabétisme, l’ignorance, la maladie, plus de pauvreté et d’isolement et sans avenir meilleur.

La Mauritanie aujourd’hui possède un arsenal juridique qui couvre les domaines fondamentaux de promotion et de protection de l’enfant (Conventions, lois, ordonnances, textes..) mais cela ne se ressent pas dans le quotidien des enfants mauritaniens. Son application et sa vulgarisation restent insuffisantes. Il y a un besoin urgent de mise en place d’institutions coordonnées, avec des programmes véritables d’accompagnement pour sa mise en œuvre : institutions de surveillance, et d’assistance des victimes, d’échange d’informations rapides, de brigades de mineurs renforcées et décentralisées, pour accompagner la société dans son élan de changement et d’amélioration des conditions de vie de ses composantes de base.

L’étude a montré les situations suivantes :- Au niveau du travail : dans toutes les zones visitées, le travail des enfants est

visible à des dégrés divers, soit dans un cadre familial, ou souvent dans un cadre renuméré ;

- Au niveau de la traite : les enfants mendiants souvent séparés de leurs familles, semblent être en situation de traite et d’exploiatation économique par leurs marabouts qui les obligent à faire de la mendicité dans les centres urbains ; des enfants jockeys ont été utilisés dans les Pays du Golf entre 1993 et 2005 dans la course des chameaux;

- Des ONG impliquées dans la lutte conte la problèmatique ont confirmé que des filles semblent être vicitmes d’une traite en Arabie Saoudite pour des mariages précoces et exploiation sexuelle;

- En ce qui concerne le trafic : la migration clandestine est surtout à Nouadhibou où plus de 400 familles sont recensés ; Les deux hodh, l’Assaba, le Trarza et le Gorgol sont aussi lieu de passage des enfants migrants des Pays voisins (Mali, Sénégal, Cote d’Ivoire, Gambie et Guinée..) pour la domestcié

- Pires formes : des pires formes de travail ont été identifiées selon les normes du BIT et l’UNICEF.

Les trafiquants sont le plus souvent, et selon les ONG, des personnes ayant subi ou exercé le trafic, ainsi que d’autres personnes peu scrupuleuses, tirant profit de cette situation, en trompant la vigilance des parents. Sous prétexte de leur trouver un emploi rémunérateur, ils « pêchent » surtout dans les milieux de familles souvent d’anciens esclaves ou vivant dans une grande précarité. Ils profitent de la précarité des conditions matérielles des filles domestiques, ils parviennent à gagner la confiance des parents en leur promettant un avenir meilleur.

2- Résultats de l’enquête et inteviews

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Le traitement statistique, offre des données exhaustives relatives au phénomène des TTT dans une grande partie du pays. Ces données ont été complétées par des informations qualitatives colléctées auprès de personnes ressources.

Le tableau ci-après nous donne le type d’activités identifiées et le nombre d’enfants touchés par l’enquête quantitative dans chaque rubrique :

Les principaux résultats de l’enquête sur le travail des enfants :

- L’échantillon des enfants enquêtés est composé de 17,28% d’enfants domestiques, 14,81% d’enfants apprentis ; 7,41% d’enfants agriculteurs, 9,88% d’enfants bergers de 6,7% d’enfants talibés, enfants vendeurs 9,88%, enfants charretiers 12,25%, enfants soudeurs 6,17% et 1,23% d’enfants pécheurs. Cependant on y retrouve d’autres typologies comme : des enfants ouvriers, des enfants aides domestiques, des enfants encaisseurs de bus, des enfants guides touristiques, des enfants employés dans les oasis comme auxilliaires ou aides assistants, des enfants migrants… ;

Quant aux employeurs, nous en avons interrogés 82 qui se déclinent comme suit:

- employeurs domestiques (15%), commerçants (14%), éleveur (13%), agriculteurs (11%) , Marabouts (Thierno) (10%) ; bergers (9%) et pécheurs (7%).

Caractériques socio-économiques : - l’âge moyen des enfants travailleurs enquêtés est de 13 ans (61% des

enfants entre 12 et 15 ans) et 65% des enfants travailleurs n’ont pas atteint l’âge de 15 ans. Ce qui constitue une violation de la legislation nationale et des conventions ratifiées par la Mauritanie ;

- La journée de travail de l’enfant employé est de 10 heures en moyenne par jour, sauf que les enfants domestiques, les bergers, les enciasseurs, les talibés peuvent travaller jusqu’à plus de 16 heures ;

- La durée moyenne de travail des enquêtés est de 2,6 ans, les enquêtés à Nouakchott et Nouadhibou travaillent depuis 3,6 ans. Ce qui semble montrer que les enfants commencent, dans la plupart des cas, vers l’âge de 10 ans (violation grave des droits de l’enfant) ;

- Le niveau scolaire des employés est relativement élevé par rapport à celui des parents des enfants enquêtés (1% des parents des enfants employés ont le niveau du secondaire, alors que chez les employeurs on compte jusqu’à 21% qui ont le niveau du secondaire et plus).

- Le taux des employés analphabètes (30%) est inférieur au taux national qui est de 46%.

- 69% des employeurs versent le salaire à l’enfant travailleur lui-même ;- Un enfant sur trois ne reçoit pas son salaire, il est plutôt récupéré par les

parents/tuteurs.- Les employeurs prétendent avoir le consentement de 89% des parents, alors

que 83% des enfants interrogés affirment n’avoir pas été consultés.- 12,2% sont employés chez leurs parents ou famille élargie, 23,22% travaillent

pour un tuteur; 50.4% sont hors famille ;- 78,06% ont abandonné l’école ;- 47% sont dans un lieu de travail pénible, à plus de 500Km de leurs familles ;- 48,65% sont battus par leurs patrons.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Le tableau ci-après nous donne le type d’activités rencontrées par tranche d’âge (BIT/UNICEF) dans chaque rubrique : Répartition des activités selon le groupe d’âge des enfants ┌──────────────────┬──────────────────────────┬────────┐ │ │ Groupe d âge │ │ │ ├────────┬────────┬────────┤ │ │ Activité │5-11 ans│12-14 ans 15-17 ans Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Agriculteur │ .│ 13.64│ 9.38 │ 7.41│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Berger │ 7.41│ . │ 18.75│ 9.88│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Pécheur │ 3.70│ .│ .│ 1.23│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Vendeur │ 11.11│ 13.64│ 6.25│ 9.88│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Soudeur │ 3.70│ 4.55│ 9.38│ 6.17│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Domestique │ 7.41│ 31.82│ 15.63│ 17.28│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Apprenti │ 22.22│ 9.09│ 12.50│ 14.81│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Charretier │ 14.81│ 4.55│ 15.62│ 12.35│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Talibé │ 11.11│ . │ 6.25 6.17 │ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres │ 18.45│ 6.00 │ 9.37 15.84 │ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Le volet qualitatif a touché cinquante cinq (55) personnes au niveau central et régional. Il s’agit : de Directeurs Centraux (MASEF, Emploi, Justice, centres spécialisés), de chefs de services centraux et régionaux, de députés, de maires, de responsables d’ONG, d’OING, des responsables centraux et régionaux.

Il s’est intéressé également « aux intermédiaires » (dans le trafic d’enfants étrangers, le placement de filles domestiques..). Les enquêteurs ont pu réaliser des interviews avec des personnes proches des intermédiaires, sans pouvoir toujours accéder directement aux premiers concernés comme par exemple, les agents de voyage qui s’occupent des formalités de départ des filles en Arabie Saoudite. Deux intermédiaires identifiées n’ont pas souhaité répondre à nos questions.

Les 55 personnes rencontrées nous donnent les indications suivantes :- Les enfants esclaves ou subissant ses séquelles : un nombre de 89 enfants

recensés pae des ONG nationales (SOS esclaves, AFCF, AMSME,….) sur tout le territoire national, en particuier dans les deux Hodh, le Brakna et le Trarza.

- Les enfants bergers : un nombre important de filles/femmes esclaves gardent les troupeaux de leurs maîtres, comme l’indique clairement les histoires de quelques esclaves en fugue. Le travail de bergers (garçon en général) en milieu rural expose à une maltraitance non contrôlée. On peut considérer qu’un nombre important d’enfants bergers, qui ne travaillent pas

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

avec leurs parents, vivent dans des conditions difficiles (pénibilité et temps du travail, nourriture insufisante…)

- Les enfants domestiques qui vivent dans une situation de vulnérabilité, particulièrement les filles (travail hors famille, nombre d’heures de travail élevé, licenciement abusif, travail pénible…...)

- Violences ou abus sexuels : la violence sexuelle auprès des filles domestiques touche 15% des enfants enquêtés. Une fille sur cinq, soit 20%, a confirmé une violence sexuelle sans en préciser la nature.Ces filles domestiques affirment également, être souvent accusé de vol ;

- Les enfants des pays voisins (Sénégal, Mali, Gambie) sont le plus souvent sollicités comme domestiques pour les filles tandis que les garçons s’orientent vers les petits métiers ou la mendicité;

- Des fillles victimes de trafic vers l’Arabie Saoudite en majorité mineures ont été identifiées par l’ONG AFCF en particulier qui a aidé plus de 40 à retourner au Pays tout en les réintégrant dans leurs familles (plusieurs…..);

- Les formes de traite repertoriées touchent les deux sexes (bergers, encaisseurs de bus, talibés, ..)

Le tableau, ci-après, synthétise l’ensemble des données quantitatives et qualtitaves sur le trafic, la traite et le travail des enfants, selon les normes du BIT (compléter avec chiffres):

Age Travail, trafic et traite des enfantsDans le cadre familial Hors cadre familial22% de l’échantillon travaillent dans un cadre familial23,22% travaillent pour un tuteur

50,4% travaillent hors cadre familial63% sont à plus de 10 Km41,15% n’ont jamais été à l’école78, 6% ont abandonné l’école 48,05 % sont battus par leur patron56% ont déclaré ne pas pouvoir quitter le travail

Enfants en dessous de l’age minimum

Enfants 5-11 ans

Vendeur 11,11%Artisan 7,41 % Charretier 14,81 %Soudeurs 3,70%Enfant pêcheur 3,7%

Apprentis 22,22 %Enfant berger 7,41 %Talibés 11,11 % Enfants domestiques : 7,41 %

Enfants en age d’effectuer des travaux légers

Enfants 12-14

Vendeur 11,11%Artisan 2,78%Agriculteur 13, 64 %Charretier : 4,55%

Selon notre étude Enfants domestiques : 31,82 %Apprentis 12,50 % Soudeurs : 9,38 %Enfants Talibés 6,25 %

Selon rapports et interviews avec ONG26 filles se sont mariées au Golf86 enfants subissant l’esclavage/séquelles (Nktt, deux Hodh, Brakna, Trarza..)33 Enfant des pays voisins (domestiques, bergers, exploitation sexuelle, autres)  54 enfants (migration clandestine)10 enfants migrants de Côte d’Ivoire

Enfants qui ont l’age minimumGénéral de travail ou plus

Enfants 15 et plus

Selon notre étudeVendeur 6,25 %Artisan 3,12 %Agriculteur 9,38 %Charretier : 15,63 %

Selon notre étudeEnfants domestique : 16,63 %Apprentis 12,50 %Soudeurs 9,28 %Enfant berger 18.75 %Talibés 6,25 %

Selon rapports et interviews des ONG60 filles domestiques12 filles domestiques (des enfants venant des Wilayas

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

9 filles mariées au Golf13 filles prostituées (rapports ONG nationales)9 en exploitation aux travaux (rapport brigade des mineurs)Enfant des pays voisins (domestiques, bergers, exploitation sexuelle, autres) : 25

3-Analyse des données de l’enquête (quantitative, interviews)

L’enquête statistique a montré que le milieu familial de ces enfants est en général disloqué et défavorisé : 50% des enfants enquêtés ont des parents divorcés ou décédés ; 46% de parents des enfants travailleurs sont analphabètes (similaire à celui du niveau national selon le RGP 2000). Au moins 49% des enfants travailleurs vivent actuellement avec des parents, 25% vivent avec des tuteurs, 17% vivent avec des employeurs et plus de 7% vivent ailleurs (amis, centres d’accueils ou dans la rue).

Les enfants travailleurs de la vallée (Trarza, Brakna, Gorgol) semblent être les plus exposés à l’exode rural ou simplement à quitter les localités de leurs parents (40%) pour aller chercher du travail ailleurs. Ils sont en tête des enfants qui vivent à plus de 500KM de leurs parents (30%).

L’exemple de la traite des enfants jockeys aux Etats Arabes Unis a provoqué une prise de conscience nationale et a constitué une base solide de dénonciation du fléau de trafic et de traite des enfants et une reconnaissance du phenomène. L’enquête a observé que ce phénomène a surtout visé les enfants de familles pauvres et ceux d’anciens esclaves (haratines), et que les autorités mauritaniennes avaient été mises à contribution dans le montage de l’affaire.

Cependant, les informations recueillies restent parcellaires et insuffisantes. Malgré tout, nous avons pu identifier plusieurs formes que nous présentons ici en synthèse :

3-1-Le travail des enfants

a) Enfants domestiques :

Les enfants domestiques environ 17,28%(des enfants enquêtés) dont 12,2% des enfants, sont employés dans des entreprises artisanales familiales. Ils travaillent plus de 16 heures par jour. Les filles domestiques sont exposées au viol et à la maltraitance, elles peuvent rester plusieurs mois sans être payées et parfois accusées de vol. Elles sont non scolarisées et sont condamnées à vivre dans la pauvreté et une vulnérabilité permanente. Ce travail domestique se fait dans un cadre informel ce qui fragilise d’avantage cette catégorie de la population qui se retrouve seule face à la roublardise des employeurs.

b) Enfants berger :

Les enfants bergers représentent 9,88% des enfants enquêtés. Le métier de bergers est transmis de génération en génération et les enfants y sont initiés dès leur jeune âge pour les besoins propres de la famille. C’est plus tard que « la professionnalisation » survient. Les enfants de moins de 10 ans sont envoyés pour garder les ovins, tandis que les plus grands s’occupent du grand bétail (bovin et camelin). Ils sont souvent rémunérés en nature et connaissent toujours

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

des retards et des arriérés des salaires, parfois sans salaire, réveillent tôt et se couchent très tard et plus de 16h de travail par jour).

c)Enfants encaisseurs de bus :

Métier dur et fatiguant, l’encaisseur est debout, toute la journée (de 6H du matin à 23 h le soir), de l’arrêt de bus de la Sebkha, jusqu’à celui de Teyarett (plus de 15 km), il reste accroché le long de ce trajet, à l’arrière du bus pour collecter les montants versés par les clients. Toutes les personnes rencontrées assimilent ce « métier » à de pires formes du travail des enfants. L’enfant y est exposé à tous les risques, au travail plus de 16 heures.

d) D’autres enfants D’autres enfants travaillent dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, des

réparations mécaniques, du commerce, de ramasseurs d’ordures, et comme

charretiers….vendeurs (eau, menthe, beignets…..)

3-2-Traite des enfants

Définition : « Le protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transfrontalière organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants, communément appelé « Protocole de Palerme », définit la traite des personnes comme : « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation ».

Les données collectées sur le terrain et comparées aux différentes définitions de la traite, nous ont révélé l’existence de plusieurs cas : les enfants jockeys, les enfants esclaves/subissant ses séquelles, la traite des filles envoyées en Arabie Saoudite, les enfants talibés.

a) Enfants esclaves ou enfants victimes de ses séquelles :

Par rapport à l’esclavage, nos interviews ont collecté des données indiquant l’existence de foyers résiduels de pratique d’esclavage dans les deux Hodhs et le Trarza en particulier. La pauvreté et l’analphabétisme contribuent à la perpétuation de cette pratique dans ces zones.

Selon les interveiws et rapport des ONG des droits de l’Homme, des pratiques esclavagistes subsistent encore dans le pays, mais l’observation de terrain montre qu’elles sont souvent cachées sous différentes formes difficilement décelables à cause de la complicité des parents des victimes. Le silence affiché des parents et des victimes empêchent d’en identfier des cas d’esclavage. Sur les 265 enfants enquêtés, aucun n’a révélé être esclave, malgré l’exsitence de travail forcé et sans renumération observé sur le terrain ;

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b) Les filles victimes de traite en Arabie Saoudite   :

Un trafic de filles mineures vers les pays du golf arabique récemment révélé au grand jour, commence à prendre des proportions inquiétantes. Ces filles serviraient pour des mariages précoces qui cachent une forme d’exploitation sexuelle. Ce phenomène a été confirmé par le MASEF qui a sollicité l’intervention de l’UNICEF pour une solution à cette traite à l’image des enfants jockeys aux Emirats Arabes Unies. Des ONG dont en particulier l’AFCF engagées dans la dénonciation de ce phenomène a révélé que plus de 40 filles seraient victimes de cette traite. Les victimes seraient généralement issues de milieux pauvres des quartiers périurbains de Nouakchott, mais aussi de certaines régions de l'intérieur de la Mauritanie. L'âge des filles varierait entre 5 et 13 ans. Des agences de voyages, des femmes internmédiares et d’autres personnes ayant subis la même pratique sont impliquées dans celle-ci (des agences de voyage, impliqués selon des oNG ont réfusé de nous accueillir et de répondre à nos questions).

c) Les enfants jockeys   :

Les différents rapports du MASEF et de l’UNICEF ont montré l’exsitence d’un trafic d’enfants jockeys de 1993 à 2005. Cette forme de traite répond à une forte demande d’utilisation des enfants dans la course des chameaux aux Emirats, mais aussi par la présence de nombreuses familles mauritaniennes employées dans le gardiennage aux Emirats Arabes Unis. Au total, plus de 400 enfants de 6 à 12 ans y ont participé entre 1993 et 2005.

Ces enfants, issus de familles nombreuses, éclatées et pauvres, ne reçoivent aucune éducation ni de formation en dehors de celle qui doit faire d’eux les « meilleurs jockeys » les plus dociles et les plus soumis. Ces enfants devaient garder le plus longtemps possible, un poids ne dépassant pas les 25 Kg. C’est ce qui a conduit à l’utilisationn d’enfants très jeunes (moins de 12 ans). Tous ces enfants vivaient au milieu des adultes, dans des conditions très difficiles qui ont fait que certains auraient été victimes d’abus sexuels.Comme dans la plupart des cas, là aussi, nous retrouvons des réseaux d’intermédiaires sans scrupules chargés de faciliter la mobilisation des familles, et de l’envoi des enfants (facilité de visa et de passeport).

En 2005, les EAU ont interdit cette pratique et ont convenu avec l’UNICEF et les pays concernés par cette traite, dont la Mauritanie, de rappatrier et de réintégrer les enfants jockeys en activité sur leur territoire.

Pour ces enfants des protocoles d’accord ont été signés entre les EAU, les pays d’origine et l’UNICEF. Ces protocoles prévoyaient le rapatriement et l’indemnisation de tous les enfants, et leur réinsertion sociale au travers d’un programme d’AGR et le renforcement des services sociaux de base des communautés d’origine.

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Ces enfants sont originaires, en particulier de :

Nouakchott (EL Mina, Arafat, Toujounine, Dar Naim et Teyarett) Boutilimit (Habibelech) Hodh Charghy (Timbedra, Nema)

d) Les Enfants talibés   :

Depuis quelques années nous assistons à un phénomène d’exploitation d’enfants dans des conditions dégradantes par des marabouts mal intentionnés. Ils utilisent les enfants (élèves) pour « s’enrichir », en les obligeant à mendier (6,17% des enfants enquêtés sont des talibés).

Dans les différentes ethnies les services rendus par les élèves aux maîtres étaient valorisés. On observe que le phénomène des enfants talibés mendiants, est un phénomène quasi exclusivement lié à la société Peuhle.

C'est avec l'urbanisation de la sous région et l’exode des maîtres avec leurs talibés dans les grandes villes, que ce phénomène a connu des mutations profondes. On ne peut pas imaginer les souffrances de ces enfants, à bas âge, qui vivent dans les rues presque toute la journée. Le talibé, enfant mendiant, peut être même battu s'il ne rapporte rien. L'enfant est valorisé en fonction de ce qu'il rapporte de sa collecte. La nourriture de l'enfant est fortement dépendante de la mendicité. (Béchir Fall 2004, UNICEF et Foncetion Publique).

En 2008, le CPISE/MASEF en collaboration avec la Brigade des Mineurs, et les autres intervenants dans le domaine de la protection de l’enfance ont pris en charge 64 enfants talibés dont un gambien et des sénégalais. Cette prise en charge a été assurée avec l’appui des familles des enfants qui ont récupéré plus de 60% des enfants. Le nombre d’enfants restant a été rendu à leurs marabouts avec des garanties de les empêcher de retourner à la mendicité.

e) Enfants de la sous région victimes des TTT en Mauritanie   : Le phénomène de trafic et de traite existe dans la sous-région. C’est ce qui explique l’existence de filles domestiques du Sénégal et du Mali en Mauritanie. D’autres enfants étrangers employés comme domestiques, bergers ou enfants talibés sont signalés par des ongs (AEDM).

f) Autres formes d’exploitation La prostitution est une pratique interdite officiellement en Mauritanie (Ordonnance n°2005/015 du 05 décembre 2005 portant protection pénale de l’enfant. Certains de nos enquêteurs ont découvert, dans les grandes villes, des réseaux de prostitution parrainés par des femmes de nationalité étrangère. Les quartiers périphériques de Nouakchott et Nouadhibou connaissent des pratiques similaires

Le rapport statistique annuel 2008 de la brigade des mineurs, soulève le cas de 9 enfants victimes d’« exploitation au travail ». D’ailleurs, sur les 180 mineurs masculins et 114 victimes filles enregistrées dans cette base de données, aucune indication ne précise si les victimes sont sur des lieux de travail ou non. Ce qui

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dénote de l’importance d’une révision rapide de méthodologie, au niveau de cette brigade, afin d’y intégrer une rubrique tenant compte des TTT.

3-3-Trafic des enfants Au cours de la période 2006-2009, les ONG nationales ont dénoncé la situation de filles victimes de trafic interne et externe vers les pays du Golf, après avoir enregistré plus de 50 cas, à l’intérieur du pays pour des raisons diverses, dont la principale est le travail domestique mais qui comprend d’autres formes d’exploitation comme la traite des filles vers les pays du Golfe, avec des salaires, qui vont en majorité vers les trafiquants ou les intermédiaires. Plusieurs formes ont été identifiées lors de nos entrevues (discutions avec ONG, avec quelques intermédiaires et des enfants victimes).

Les intermédiaires jouent un rôle prépondérant dans le départ de ces filles et toucheraient trois fois plus que les familles. La complicité des intermédiaires et de certaines agences de voyages de la place dans le cadre de ce trafic expose les filles mauritaniennes à de nombreux dangers.

Ce phénomène de trafic qui prend parfois des formes de migration illégale à des fins de traite de ces enfants, demande une grande mobilisation de la part des pouvoirs publics et des organisations nationales de la société civile et des organisations internationales.

4- Pires formes de travail des enfants

Selon l’OIT, les pires forms du travail des enfants compreneent :- La vente ou la traite d’enfants- Le recrutement forcé d’enfants soldats- L’utilisation ou l’offre d’enfants à des fins de prostitution ou de pronographie

et lutilisation, l’achat ou l’offre d’enfants pour des activités illicités ou tout autre activité suceptible de nuire uax enfants.

L’enquête sur le TTT des enfants en Mauritanie montre que le travail des enfants touche 46% des enfants enquêtés. Il se passe sous des conditions pénibles ou très pénibles, avec parfois un éloignement considérable entre le lieu de travail et la localité des parents. 30% des enfants travailleurs n’ont pas de repos ou de congé et travaillent plus de 10 heures par jour en moyenne. Cela est assimilable à de pires formes de travail.

La majorité des enfants travailleurs (56%) ont exprimé ne pas pouvoir arrêter de travailler, pour des raisons de pauvreté et de besoins de survie de leurs familles. Les conditions de travail sont jugées plus pénibles dans la vallée (Trarza, Brakna, Gorgol) et les grandes villes (Nouakchott, Nouadhibou).

Les employeurs reconnaissent recourir au châtiment corporel comme mesure de punition (21%). Alors que 32% des enfants ont déclaré être battus parfois. La perception du concept d’enfant est ambiguë chez certains employeurs qui pensent qu’il s’arrête à 8 ans. Paradoxalement, 64% des employeurs prétendent connaitre les droits de l’enfant et les respecter.

46% des enfants enquêtés jugent le travail pénible, ou très pénible, alors que 85% d’employeurs enquêtés considèrent le travail des enfants non pénible.

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Selon la convention qui définit les pires formes de travail des enfants comme :a) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés;

b) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques;c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes;

d) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

Nous pouvons conclure que beaucoup de cas de travail des enfants peuvent être assimilés à des cas de pires formes selon le tableau suivant : Formes de PFTE Cas d’enfants travailleurs identifies

par l’Etude moins de 15 ansa) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants;

Enfants esclaves ou victmies des séquelles de l’esclavage ;

Enfants jockeys et filles en Arabie Saoudite

Enfants mendaints(talibés);b) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution ;

Exploitation des filles.

c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes;

Certains enfants de la rue vivent de drogue et/ou peuvent être utilises dans la vente de la drogue compte tenu de leur situation de mineurs (rapports ONG)

d) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

Tous les travaux pénibles identifiés : enfants bergers, soudeurs, tolier-peintre, mécaniciens. domestiques, mendiants, pêcheurs, ramasseurs d’ordures et charretiers

Sur cette base, nous pouvons proposer la liste suivante pour les pires formes du travial des enfants en Mauritanie :-  Toute forme de traite interne d’enfants de moins de 14 ans (Enfants

jockeys, filles en Arabie Saoudite, mendicité des enfants, filles domestiques) ;

- Tout travail forcé exercé sur un enfant de moins de 14 ans (esclavages ou séquelles de l’esclavage) ;

- Les travaux dangereux exercés par des enfants de moins de 14 ans (enfants bergers, ramasseurs d’ordures, encaisseurs de bus, apprentis mécaniciens tolliers et soudeurs, enfants pêcheurs) ;

- Tout travail d’enfants entrainant un risque d’abus d’exploiatation sexuelle et de prostiution.

5- Inventaire des actions en cours

Durant les dernières années, la Mauritanie a enregistré des avancées significatives en matière de protection de l’enfance :

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- La prise en charge par le gouvernement de certaines problématiques qui étaient considérées comme relevant du tabou (mutilations génitales féminines et violences basées sur le genre) ;

- L’adoption de nouvelles législations, Code du Statut Personnel en 2001(CSP), le Code du travail; la loi portant obligation de l’éducation; la loi 2007 contre l’esclavage ; 

- L’élaboration d’une Stratégie de Protection de l’Enfance (SPE) en attente d’adoption et dont la mise en œuvre a été initiée à Nouakchott ;

- Au niveau juridique, la Mauritanie ne s’est pas contentée seulement de la ratification des conventions internationales (qui priment sur les textes nationaux) mais elle a créé un environnement juridique des plus complets en matière de protection. Celui-ci mérite cependant d’être renforcé pour mieux réguler les phénomènes observés sur le terrain.

En outre, l’application de cette législation reste encore faible, à titre d’exemple on peut citer les cas suivants:

- loi portant obligation de l’éducation qui oblige la scolarisation de tous les enfants de 6 à 14 ans : aucune action n’a été entreprise par les administrations concernées contre les familles dont les enfants ne fréquentent pas l’école. D’autres part, l’école elle même n’offre pas de place à tous les enfants en âge scolaire ;- code du statut personnel de 2001 : Le mariage précoce des filles mineures reste répandu en Mauritanie. En effet, le pourcentage des femmes mariées avant l’âge de 18 ans est de 43%. Environ 19% de filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. (Rapport MASEF Beijing+15).- code du travail : L’application timide du code de travail permet à certains employeurs d’engager des enfants. Le travail des enfants se fait dans un cadre informel en l’absence de toute législation ou de contrôle ;- loi contre l’esclavage de 2007 : Les conflits entre esclaves et leurs maîtres sont souvent traités en dehors des juridictions officielles ;- loi sur la traite des personnes de 2005 : n’a pas connu d’application ;- ordonnance portant protection pénale de l’enfant, OPPE : L’évaluation de l’OPPPE a révèle plusieurs disfonctionnements d’ordre structurel, procédural, d’organisation des services et de manque de personnel spécialisé pour l’assistance sociale et judiciaire des enfants. D’autres parts, il n’y a pas encore de cour criminelle compétente pour juger des enfants accusés de crimes.

Malgré cet important dispositif juridique et institutionnel, l’impact sur les conditions de vie des enfants reste mitigé, le champ d’intervention au profit de la protection de l’enfance, se trouve morcelée et fragmentée entre plusieurs administrations et services techniques et politiques sectorielles : le MAED, le MASEF, le MJ, le MID, le MFPTJ, le MEN, le CDHAHESC, les communes, sans compter les partenaires au développement, les ONG et les OING dont le terrain de prédilection est l’action sociale.

Mandat des institutions   : malgré l’expresion explicite des TTT des nefnats dans les organigrames des Départements : - MASEF : élaboration, l’exécution et le suivi des politiques relatives au bien-

être de l’enfance ;- Ministère de la Justice : seule la phrase « la politique de la justice relative

à la famille  et à l’enfant. » (article 2), article 15 annonce création de la Direction de la protection judiciaire de l’enfant qui se charge des mineurs en

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conflit avec la loi (sans spécifiant sil le conflit a un lien ou non avec le travail des enfants).

- Ministère Emploi et travail : Article 58 : La Direction du Travail et de la Prévoyance Sociale est chargée de concevoir et mettre en œuvre la politique nationale en matière du travail et de la prévoyance sociale ;

- Ministère de l’Intérieur : la coordination et le suivi des actions de coopération en matière de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et l’immigration clandestine (article 2); Article 81: La Direction Générale de la Sûreté Nationale assure : la surveillance des frontières ; Avec la police des mineurs, un travail est en train d’être fait, malgré l’absence d’information sur les TTT, il s’agit d’information sur les enfants en conflit avec la loi.

Aussi, les autres structures n’évoquent, pas de facon explicite le travail des enfants dans leur organigramme ou arrêtés. Il s’agit du le Conseil National de l’Enfance Le chargé de l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société

Civile (CDHAHESC) Le Groupe Parlementaire pour la Petite Enfance La Commission Nationale des droits de l’Homme (CNDH)

Sur le plan institutionnel, des actions importantes ont été menées en faveur des enfants. Il s’agit de :- La création en 2007, d’un Centre de Protection et d’Intégration des Enfants en

situation difficile, CPIES. - La révision du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (2006-2010), son

harmonisation avec les Objectifs du Développement du Millénaire, l’intégration de la dimension enfance dans ce cycle et l’élaboration d’un Cadre de Dépenses à Moyen Terme permettent l’allocation de ressources budgétaires supplémentaires aux secteurs sociaux de base, mais n’accorde pas d’attention spécifique à la protection des enfants les plus vulnérables.

- L’élaboration, suivant une approche participative, d’un Plan national de promotion et de protection des droits de l’homme validé en septembre 2003 et accordant aux droits catégoriels une place prépondérante. Ce Plan s’inscrit dans la dynamique internationale de promotion universelle des droits humains, notamment les droits des enfants, conformément à la CDE et la Déclaration du Millénaire adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

- La réforme du système éducatif et l’élaboration d’un Plan décennal pour l’éducation (2000-2010) ont permis d’enregistrer des avancées significatives sur les plans de l’accès et de la rétention des enfants dans le système scolaire.

- La mise en oeuvre d’une stratégie accélérée pour la survie et le développement de l’enfant consacre des progrès importants de survie.

- L’expansion du mouvement national en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’enfant avec la contribution de tous les segments de la société civile (le groupe parlementaire pour l’enfance, le Rassemblement des Imams et Oulémas défenseurs des droits de l’enfant,  l’Association des journalistes défenseurs des droits de l’enfant, le Réseau des leaders religieux, leaders traditionnels, médecins et journalistes pour le développement et la survie de l’enfant, le Parlement des enfants…)

La présence des quelque ONG nationales et internationales dans ce domaine est significative. Ces ONG ont incontestablement développé des approches et initié des expériences probantes et qui doivent être capitalisées.

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Cependant, l'absence de mécanismes de coordination est à l'origine du caractère disjoint de nombreuses interventions et des fréquentes superpositions qui induisent les lacunes relevées au plan stratégique et programmatique, lacunes à l'évidence préjudiciables à toute approche qui se veut globale de la promotion et de la protection des droits de l'enfant.

Au regard de son caractère transversal, la problématique de l’enfance participe des attributions de nombreux départements administratifs. Outre le tout nouveau MASEF, investi d’une compétence de principe, interviennent en outre le Ministère de la Justice (MJ), le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) assurant la tutelle sur la police judiciaire laquelle est chargée de la constatation des infractions, y compris celles commises par les mineurs, le Ministère de la Santé (MS), le Ministère de l’Education Nationale (MEN), le Commissariat aux Droits de l’Homme chargé de l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile (CDHAHESC), le Ministère de la Fonction Publique, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (MFPEFP).

Un regard critique jeté sur ce dispositif institutionnel permet de faire une double réflexion – concernant tout d’abord l’action du MASEF - qui a principalement en charge l’ensemble des questions concernant la promotion et la protection des droits de l’enfant et dont la faiblesse des moyens techniques et humains doit être signalée.

Plusieurs politiques sont développées dont les plus importantes sont :- la Politique de Développement de la Petite Enfance- La Stratégie Nationale de Protection Enfance 2009 - L’expérience pilote des enfants jockeys est devenue une expérience de

prévention et d’IEC des familles ;- La création de la brigade des mineurs - La création du CPISE pour l’accueil, l’orientation et la requalification des

enfants de la rue ou en rupture avec leur famille. Ce centre a pour objectif de réinsérer ces enfants dans leur milieu naturel notamment à travers l’offre d’une formation qualifiante et pratique pour les adolescents.

Toutes ces politiques et institutions spécialisées s’inscrivent, au plan national, dans la stratégie globale de lutte contre la pauvreté tracée, depuis 2001, dans le premier CSLP, et de son plan d’action pour la période 2000-2005. Même si l’on considère que le traitement des questions de l’enfance est au cœur de la stratégie de lutte contre la pauvreté, on peut néanmoins estimer que ce premier CSLP ne lui a pas accordé une place suffisante, eu égard à sa marginalisation sur le plan socio économique. Toutefois, le CSLP 2006-2010 a donné plus d’espace à l’enfance, mais sans beaucoup de moyens.

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Conclusions

Le travail des enfants en Mauritanie prend des proportions inquiétantes.

Au niveau quantitatif il est passé de 10% en 1988 (selon RGPH) à 13% en

2000. Et selon l’enquête MICS de 2007, le travail des enfants a atteint les

16,4%. Cela est d’autant plus inquiètant que ce phénomène touche

particuilièrement les enfants dans la tranche d’âge 5 à 14 ans.

Ce qui représente une violation des normes internationales du travail des

enfants, car il touche une catégorie d’enfants protégés, en principe, par

les conventions internationales et nationales contre le travail.

Il est aussi en contradiction flagrante avec le droit à l’éducation qui est

devenue obligatoire en Mauritanie, jusqu’à 14 ans (loi portant obligation

de l’enseignement de 2001).

L‘étude a montré que les conditions de travail des enfants sont

extrêmement pénibles en raisons de :

- la rudesse de certains travaux ;

- la durée excessive du temps de travail (plus de 10h en moyenne et

en permanence pour le travail domestique) ;

- l’éloignement des enfants de leur milieu familial (30% à plus de

500km) ;

- les mauvaises conditions du travail (cadre informel, alimentation,

santé, exposition à la violence…).

D’autre part, cette étude a revélé plusieurs cas de traite interne et externe

d’enfants dont on peut citer : les enfants en domesticité, talibés, le travail

forcé de certains enfants victimes de l’esclavage ou de ses séquelles, la

traite des enfants jockeys au EAU et des filles en Arabie Saoudite.

La pauvreté et l’ignorance de certaines familles semblent être la cause

majeure du travail des enfants et des cas de traite identifiés, lesquels

répondent parfois une forte demande de main d’œuvre enfantine interne

et externe.Mais aussi, l’inexistence de coordination des actions en faveur

des enfants pose beaucoup de difficultés ; mais aussi l’iexistnece de

porgrammes spécifiques sur les TTT (IEC, éducation, jeux..) .

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Recommandations :

L’étude ainsi réalisée sur les TTT en Mauritanie nous aura permis, par ailleurs, de formuler des recommandations spécifiques aux partenaires nationaux et internationaux de la Mauritanie dans les appuis aux éventuelles stratégies d’éradication du phénomène.

A la lumière de cette évaluation, les principales recommandations suivantes se dégagent :

Domaines Conclusions/RecommandationsAméliorer la connaissance du phénomène

-Créer une base de données sur le phénomène de trafic, de traite et des pires formes de travail des enfants.-Approfondir chacune des formes de travail qui s’y retrouvent, en particulier celui de l’esclavage (et des ses séquelles ) des enfants qui n’a pas été suffisamment appréhendée dans cette évaluation.

Améliorer le cadre juridique et sa mise en oeuvre

- Corriger les lacunes du cadre juridique à travers la ratification de certains instruments internationaux ;-Officialiser la liste des PFTE et adopter un cadre juridique permettant l’élimination progressive des pires formes du travail des enfants ;;-Règlementer l’Enseignement Originel pour garantir le respect des Droits des enfants et le non utilisation des enfants dans la mendicité- veiller au respect et à l’application stricte des dispositions de tous les textes législatifs et réglementaires applicable au TTT des enfants.

Renforcer la mise en œuvre de plan d’action national de programmes lutte contre la pauvreté et assurer son financement

- Accorder une place importante dans le CSLP à la protection de l’Enfant ;- Adopter la stratégie nationale de protection de l’enfance et la mise en œuvre de son plan d’action ; -Renforcer la protection de l’enfant dans les programmes de lute contre la pauvreté.

Renforcer les capacités institutionnelles des structures en charge de la protection de l’enfance

- Former les structures nationales de prévention et de lutte contre la traite sur les droits des enfants (magistrats, policiers et gendarmes et les ONG)- Renforcer le suivi du travail des enfants par la direction du travail et les inspecteurs régionaux du travail

Renforcer la concertation et de la coordination

-Contribuer au sein des organismes sous régionaux au développement d’une approche sous - régionale de lutte contre le phénomène de trafic, de traite et des pires formes de travail des enfants.-Créer au MASEF un cadre de concertation et d’échange d’information pour le TTT des enfants, en collaboration avec l’UNICEF, le BIT, les ONG nationales et internationales (IEC, base de données.).

Renforcer les capacités les coordinations régionales du MASEF et des inscpecteurs régionaux de la jeunesse et OSC mauritaniennes

-Accorder une priorité particulière au renforcement des capacités humaines, matérielles et techniques des ONG AFCF, AMSME, AFCF, AMDH, SOS ESCLAVE….), afin de leur permettre de mieux assurer leur présence sur le terrain, en particulier sur les frontières avec les Pays de la région (Sénégal, Mali, Maroc, Gambie….).-Renforcer la formation des policiers, assistants sociaux, magistrats et de tous les cadres qui travaillent dans le domaine de la lutte contre le trafic, la traite et les pires formes de travail.-Vulgariser les programmes d’IEC et de changement de comportement, d’éducation citoyenne

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Assurer l’nsertion des enfants victimes

- Mettre en place des programmes AGR et de micro crédit pour les enfants victimes de trafic, de traite ou des pires formes de travail des enfants.- Apporter un appui psychosocial de protection intégréevainsi que d’appui économique à mettre en œuvre par tous les partenaires concernés.- Mettre en place des programmes (jeux, clubs, cinémas, jeux sportifs…)- Aligner l’âge minimum à l’emploi au niveau national à celui de la convention 138 ratifiée par la Mauritanie.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

REVUE DOUCUMENTAIRE

Sur la base d'études menées par le BIT, on peut dire qu'environ un quart de tous les enfants du monde en développement âgés de 5 à 14 ans sont économiquement actifs. Toutefois, les plus vulnérables sont ceux qui ont entre 5 et 11 ans.En ce qui concerne cette catégorie d’enfants travailleurs, les études du BIT ont révélé que plus ils sont jeunes, plus ils sont vulnérables aux risques présents sur le lieu de travail et à l'exploitation économique de leur travail. De récentes études du BIT ont fait apparaître qu'entre 50 et 60 millions d'enfants âgés de 5 à 11 ans exerceraient une activité économique à travers le monde. Les enquêtes nationales confirment qu'un grand nombre de ces jeunes enfants travaillent quotidiennement pendant de longues heures et se blessent au travail ou tombent malades à cause du travail qu'ils effectuent (Communiqué de presse/ BIT, 25 mai 1999).

La consultation et la lecture d’un certain nombre de documents, de stratégies, de textes, de lois, nationaux, régionaux et au niveau des organisations internationales (UNICEF, BIT), traitant du sujet des TTT et de la situation des enfants en Mauritanie et ailleurs, nous a permis de faire la synthèse suivante :

La proportion des personnes pauvres qui était de 46% en 2000 est tombée à 39% en 2004. Le recul de la pauvreté a été plus important pour les ménages extrêmement pauvres : 27.9% en 2004 contre 34.1% en 2000, soit un recul de plus de 6 points sur la période (EPCV 2001).

Au niveau du secteur de l’Education, certains indicateurs incitent à l’optimisme même si des efforts restent à réaliser : i) le taux brut de scolarisation (TBS), au niveau national, est de 97,9% en 2007 ; ii) Le taux brut d’accès (TBA) a peu progressé, passant de 119,4% en 2006 à 119,7% en 2007 ; iii) le taux de rétention reste faible (49,3% en 2007 contre 46,4% en 2006). Au niveau du secondaire : Le taux de transition effectif en première année secondaire reste en baisse (49,3% en 2007 contre 56,8% en 2006).

Dans le domaine de l’accès aux droits, le non enregistrement des enfants à la naissance reste largement répandu et constitue un obstacle sérieux à l’accès à certains droits fondamentaux notamment ceux relatifs à l’éducation ainsi que la protection contre les VEDAN(MICS 2007 ).

La scolarisation, en particulier dans le premier cycle du secondaire, agit indirectement contre le travail des enfants (Étude Bechir page 24) Le Trarza compte 3,5 fois plus de filles scolarisées dans le 1er cycle du secondaire que le Hodh Chargui. Dès lors, on comprend mieux que le taux d’activité des enfants soit de 14,9% dans le Hodh Chargui et seulement 8% au Trarza (Étude Bechir page 25)

Dans toutes les régions, notamment du Rural Centre (Hodh Gharbi, Assaba, Brakna, Tagant, Trarza, Adrar), la scolarisation des filles est supérieure à celle des garçons. Cela explique, en partie, le fait que beaucoup de garçons manquent à l’école, contraints de travailler pour leurs parents (Étude Béchir page 26).

On note une certaine similarité à propos de la situation des enfants au niveau de tous les groupes ethniques (Hmeyada, fille domestique, p8).

La situation familiale occupe incontestablement une place particulière dans ce phénomène. En effet, il semble établit que les conditions économiques familiales et sa cohésion constituent des déterminants objectifs dans les risques qui exposent l’enfant au travail dans des pires formes (16,4% selon le MICS).

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

De nombreuses alliances et réseaux ont été créés ou renforcés pour la sensibilisation et la promotion des droits des femmes et des enfants (Revue à mi-parcours du Plan d'Action enfance 2000-2010 RIM/UNICEF, 2006)

On peut estimer que le nombre d’enfants travailleurs est d’environ 85.000 à 90.000 en Mauritanie, soit 13% de la population active occupée (y compris estimation des moins de 10 ans) (Étude Béchir 2004, page 14).

 Les conditions de travail des enfants ne sont pas réglementées et comportent peu de mesures de protection contre les sévices potentiels (MICS 2008, surveillance de la situation des femmes et des enfants en Mauritanie).

Le travail des enfants qui est apparu marginal dans les centres urbains, selon les résultats du RGP 1988, connaît maintenant un reflux qui explique des taux en progression à Nouakchott et Nouadhibou (Étude Béchir page 19).

Pendant 12 ans de 1988 a 2000 l’emploi informel urbain, secteur de prédilection du travail des enfants, a connu un essor sans précédent avec un taux de croissance par an supérieur à 5 % (étude Béchir page 8).

Selon l'enquête MICS, 0.8 % des enfants âgés de 5 à 14 ans en Mauritanie ont effectué un travail rémunéré et 1% parmi eux participent à un travail non rémunéré pour une personne non membre du ménage

Les enfants qui ont effectué un travail rémunéré ou non rémunéré pour une personne autre qu’un membre du ménage ou qui consacrent plus de vingt huit heures aux corvées ménagères au sein du ménage ou qui effectuent d'autres travaux familiaux sont considérés comme des "travailleurs".

En général, 16.4 % des enfants sont considérés comme travailleurs à l'heure actuelle. La différence est très peu perceptible entre les garçons et les filles (18.2 % des garçons et 14,6 % des filles). Selon le milieu de résidence, les enfants en milieu rural sont beaucoup plus exposés au travail que ceux du milieu urbain (21.2 % contre (9,3%).

La différence selon le niveau d’instruction de la mère révèle que 20.6 % d’enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction travaillent contre seulement 5.9 % d’enfants dont la mère a le niveau secondaire ou plus.

Près de 70% des enfants travailleurs recensés dans le secteur rural en Mauritanie, le font pour le compte de leur famille (Béchir Fall, Le travail des enfants, 2004 p.4-5).

En général, 16.4 % des enfants sont considérés comme travailleurs à l'heure actuelle. La différence est très peu perceptible entre les garçons et les filles (18.2 % des garçons et 14,6 % des filles). Selon le milieu de résidence, les enfants en milieu rural sont beaucoup plus exposés au travail que ceux du milieu urbain (21.2 % contre 9,3%).

Cette situation est la conséquence de la nature même des emplois ruraux de type traditionnel (travaux liés à l’agriculture, faire paître les animaux, etc.) qui ne nécessitent pas des qualifications particulières.

Le Profil de la pauvreté en Mauritanie en 2000 montre une corrélation parfaite entre le niveau de pauvreté et le taux de travail des enfants. Les 4 wilayas les plus pauvres sont celles où les taux d’activités des enfants âgés de 5 à 14 ans

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

sont les plus élevés (Guidimakha, Gorgol, Assaba, Hodh Gharbi) tandis que dans les wilayas les plus riches, ce taux est plus faible (Nouadhibou 4,2%, Tiris Zemour 16,4%, Nouakchott 25,1%).

Les quatre wilayas les plus pauvres sont celles où les taux d’activité des enfants âgés de 5 à 14 ans sont les plus élevés. A l’inverse, les quatre Wilayas les plus riches sont celles où les taux d’activité sont manifestement les plus bas (Étude Béchir page 23).

L’absence d’une agriculture intensive favorise naturellement le recours aux enfants dont le coût d’utilisation est jugé faible en comparaison de l’effort fourni (Étude Béchir page 34).

La « fuite des bras » qui s’exprime par l’exode de la population masculine (25-44 ans) est particulièrement importante dans ces localités : 16,9 % et 18,4% respectivement dans le Gorgol et l’Assaba, (Étude Béchir page 33)

Naturellement cette absence de bras pour travailler ne peut être compensée que par des enfants obligés de remplacer les hommes absents (Étude Béchir page 15)

Il y’a deux conditions générales pour tous les cas de traites ou d’exploitation des enfants en Mauritanie et dans la sous région : la pauvreté extrême (34.1% en 2000), et l’analphabétisme (47% en 2000).

Les phénomènes de la mendicité et des enfants de la rue, sont des phénomènes urbains (CSLP«Filets de sécurité », CDHLCPI par Med Lemine Ould Selmane, 2000).

Les trafiquants, sont très souvent perçus par les communautés comme des intermédiaires facilitant la migration et la recherche d’emploi et non pas comme auteurs de crimes ou de délits. Cette perception généralisée constitue une entrave à la lutte contre la traite des personnes (AFCF, rapport 2008)

Toujours en ce qui concerne ces enfants les plus jeunes, le nombre de fillettes qui travaillent est supérieur à celui des garçons - dans une proportion proche de trois filles pour deux garçons.

Toutefois, il faut noter que la mobilité géographique de la fille domestique avec ses employeurs (plus de 42%) est une chose courante et bien acceptée (hmeyad, domestique, p 52).

On compte un peu plus de 2% environ de jeunes filles domestiques ayant des enfants hors mariage. Cela dénote de l’existence de cas d’abus sexuels (hmeyad, domestique, p 17)

Les estimations sont de l’ordre de 1,2 million de jeunes victimes de la traite chaque année et 32% seraient des Africains (UNICEF, 2003). La lutte contre la traite des enfants en Afrique représente donc un énorme défi (La traite des personnes page 24).

Le phénomène des enfants Talibés mendiants est un phénomène quasi exclusivement lié à la société Peuhle et fortement enraciné dans leur culture (étude sur les filles domestiques, hmeyada, p35).

Les enfants sont très souvent victimes de mauvais traitements de la part de leurs marabouts, en plus de celui de la rue. Le calendrier d’activité alternant entre des

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

périodes d’étude et de celles de quêtes de quoi vivre, ne leur permettent pas toujours de se divertir. Cette sollicitation intense n’est pas faite pour « aider » l’enfant dans le maintien de sa santé physique et morale. C’est pourquoi les mahadra enregistrent beaucoup de cas de fugues (Enfants almoudo, 2006, Ba Samba, page 14).

Un comité interministériel composé des départements de la justice, de la santé, des affaires étrangères, de l’intérieur et des affaires sociales a été mis en place pour la conception d’un programme d’insertion des enfants jockeys. Ce comité a bénéficié de l’appui de l’UNICEF.

Certaines parties impliquées dans la justice pour mineurs et certaines familles et particulièrement dans le suivi de ce genre de dossier, privilégient la médiation et ont tendance à banaliser ces crimes et délits en fonction de la situation sociale de l’enfant victime et du poids social que présente l’auteur des faits (Mbaye/rapport 03/08/08).

Pour la première fois dans l’histoire de la Mauritanie, une plainte, pour acte d’esclavage et demande de réparation, est explicitement déposée par une victime, devant les tribunaux. » (Rapport SOS esclave 2004 p61).

Les témoignages des victimes de la traite ont permis de mieux appréhender les multiples techniques de recrutement utilisées par les trafiquants pour tromper les enfants et les parents. La promesse d’un avenir meilleur et la possibilité de gagner de l’argent sont les principaux arguments avancés par les trafiquants pour capter la force de travail des personnes, en particulier des femmes et des enfants. Ainsi, le trafiquant ou l’intermédiaire est souvent perçu comme une personne facilitant l’émigration pour un avenir meilleur et non comme un criminel. Par ailleurs, plusieurs enquêtes ont révélé que le trafiquant, homme ou femme.

Les actions de lutte contre la traite sont essentiellement focalisées sur l’interception des enfants lors de leur déplacement et non sur la demande, c’est-à-dire les employeurs, les zones d’activités et les lieux de traite. Or, il est aujourd’hui urgent d’identifier la demande et d’agir directement sur cette dernière afin de l’éradiquer.(rim CDE 2007 p6)

Le trafic des filles prend de plus en plus de l’ampleur en Mauritanie. La tranche d’âge des jeunes filles victimes de ce commerce humain scandaleux varie entre 5 et 12 ans. Selon la présidente de l’Afcf, ce fléau des temps modernes, constitue un sérieux danger pour notre pays, notamment pour la jeunesse féminine (www.cirdem.org).

La prévention est restée focalisée sur une stratégie de sensibilisation visant essentiellement les adultes afin qu’ils se responsabilisent et maintiennent les enfants dans leur lieu d’origine. Or, il est indispensable que la sensibilisation s’adresse également aux enfants et touche aussi bien les zones de provenance que les zones de destination. Ce qui signifie que les messages doivent être adaptés aux populations cibles, y compris les employeurs et les trafiquants, et prendre en considération les différentes situations d’exploitation rencontrées en Afrique de l’Ouest et du Centre. (La traite des personnes page 64).

Les enfants immigrés ou réfugiés, sont placés dans le centre de rééducation des enfants en conflit avec la loi. Ils sont séparés des adultes et bénéficient du concours de l’assistance sociale et légale. La détention n’intervient qu’en dernier

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

recours, car les magistrats exploitent les mesures alternatives à la détention et optent pour le placement des enfants en question. (Réponse CDE/ 2009 p 11,12).

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

INTRODUCTION ET MANDAT

Le présent rapport présente les résultats de l’étude sur le trafic, la traite et les

pires formes de travail des enfants en Mauritanie. Il se compose de :

- du cadre méthodologique,

- du cadre juridique,

- des résultats et analyses de la situation des enfants en Mauritanie en

matière de trafic, de traite et des pires formes du travail des enfants en

Mauritanie, sur la base des entrevues réalisées,

- un aperçu synthétique des principaux résultats de l’enquête sur le travail

des enfants ainsi que l’inventaire et l’analyse des actions en cours en

Mauritanie.

Ce rapport présente aussi une conclusion de l’étude et des recommandations

(partenaires, UNICEF et Gouvernement)

Les objectifs de l'étude sont:

(i) obtenir une analyse qualitative et dans la mesure du possible

quantitative des phénomènes de trafic, de traite et des formes de

travail des enfants « assimilables à des pires formes, selon le BIT » en

Mauritanie;

(ii) déboucher sur des propositions de pistes d’actions concrètes

Les résultats attendus   :

Sur la base de la documentation et des données disponibles (études, rapports de

résultats, fichiers de données brutes, sources administratives…), des enquêtes

de terrain à conduire et surtout de son/leur savoir-faire, le ou les consultants

chargé/es de l’étude devra/ont parvenir aux résultats suivants :

- un diagnostic sur la situation du trafic, de la traite et des pires formes de

travail des enfants en Mauritanie suivant les lignes directrices du BIT et de

l’UNICEF sur ces questions (repérer les sources d’information, évaluer leur

qualité, leur exhaustivité, leur fiabilité…) ;

- une Analyse sur la base des informations disponibles et obtenues la

structure, les principales tendances et l’évolution de ces phénomènes en

Mauritanie ;

- la formulation de recommandations claires sur les approches stratégiques en

matière de lutte contre ces phénomènes en Mauritanie.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

I-CADRE METHODOLOGIQUE SUR L’ETUDE SUR TTT DES ENFANTS

1-Champ de l’étude .

Le champ de l’étude et les taches du consultant se trouvent largement prédéterminés par les Termes de Référence (voir annexes) impartis à la mission, qui proposent un rapport provisoire en quatre sections différentes. Avec des TDRs aussi précis, il a paru très difficile de se détacher des indications ainsi définies. Il s’est donc avéré plus commode de suivre la démarche suggérée, en envisageant les questions à traiter selon l’ordre dans lequel elles figurent, sous réserve de quelques réaménagements mineurs. Le plan retenu sera donc largement inspiré de celui proposé en filigrane par les TDRs, avec toutefois des apports spécifiques des consultants quand cela s’est avéré nécessaire.

Dans ce cadre, et comme suggéré dans les TDRs, la présente recherche vise d’une part à obtenir une analyse qualitative et dans la mesure du possible quantitative des phénomènes de trafic, de traite et des formes de travail des enfants « assimilables à des pires formes, selon le BI » en Mauritanie et de l’autre à permettre au gouvernement mauritanien d’identifier, de caractériser et d’établir les pires formes de travail des enfants en cours sur le territoire. Elle devra également déboucher sur des propositions de pistes d’actions concrètes visant à lutter efficacement contre ces problématiques

La majorité des institutions de protection de l’enfance (gouvernement, société civile et partenaires) ont été contactés au niveau central et régional.Le volet qualitatif a été mis en œuvre, à travers une enquête enfants (environ 300) et employeurs (90). La majorité des communes et zones d’intervention dans 11 Wilayas ont été investiguées. Des guides d’entrevues semi-structurées ont touché la majorité des zones identifiées. Des investigations et observations préalables ont été réalisées et ont permis d’identifier des groupes cibles non connus à l’avance.

Notre équipe (enquêteurs, superviseurs, consultants) a mené son enquete, au cours du mois de septembre et octobre 2009 avec les Départements techniques (MASEF , Justice, Emploi, Centres spécialisés.), des responsables d’ONG nationales et internationales (AFCF, AMSME, AMDH, AEDM, SOS esclave et Terre des Hommes, plusieurs ONG locales ) mais aussi des leaders d’opinion, avocats, professeurs, des enfants victimes –talibés, bergers, encaisseurs de bus, enfants domestiques, fille et familles de retour de l’Arabie saoudite, et d’autres personnes ressources (hakem, maires, services régionaux, inspecteurs de travail..).

2-Esquisse Problématique

La Mauritanie est un pays du tiers monde classé parmis les PPTE depuis mars 99, multiethnique et multiculturel marqué par un double héritage socioculturel Arabe et Négro africain. Avec une superficie de plus d'un million de kilomètres carrés, la Mauritanie est un véritable trait d’union entre l’Afrique noire (Afrique de l’Ouest) et l’Afrique Blanche (Magrhreb). Elle est limitée à l'est et au sud-est par le Mali, à l’ouest par l'océan Atlantique, au nord par l’Algérie, au nord-ouest par le Sahara occidental, et au sud par le Sénégal.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

La population est estimée1 à un peu plus de 3,686 millions d’habitants. Elle est en grande partie constituée des sédentaires (94,89%), alors que les nomades ne représentent que 5,11%. Lapopulation du milieu rural qui représentait 61,94% s’est urbanisée aux cours de ces dernières années avec une rapidité déconcertante : 9,1% en 2000 pour 50,1 % en 2006. Cette forte urbanisation s’est traduite par une forte pression sur les services sociaux, la dégradation des conditions de vie des ménages et l’éclatement des structures traditionnelles d’entraide et de protection.

La population essentiellement jeune et se présente comme suit :

- la tranche d’âge de moins de 15 ans représente 44,2%

- pour la tranche d’âge de 65 ans et plus,  4%

- les femmes en constituent les 51%

- l’espérance de vie à la naissance est passée de 47 ans en 1970 à 64 ans en 2006, selon l’ONS.

Cette situation générale prédispose la Mauritanie à une précarité réelle qui expose ses composantes les plus vulnérables (les femmes et les enfants), au non respect de leurs droits les plus fondamentaux et rendre leur vie plus difficile.

Ainsi, le travail des enfants demeure préoccupant : d’abord, par le nombre très élevé d’enfants concernés, ensuite et surtout, en raison des conséquences négatives que le travail prématuré a sur le développement personnel de l’enfant et sur le développement économique et social des pays qui tolèrent ces pratiques. La lutte contre le travail des enfants ne peut se résumer à la seule interdiction par le biais de la fixation par la législation d’un âge minimum d’admission à l’emploi ou au travail. Des actions diversifiées doivent être prises et mises en œuvre, ce qui suppose que des choix soient faits et des priorités établies.

La migration illégale et le trafic de migrants (enfants) ne doivent pas se confondre avec la traite des enfants. La migration illégale et le trafic ont pour objectif le franchissement illégal d’une frontière, ce qui représente une violation des lois sur l’immigration. La traite des enfants implique le déplacement d’un enfant, que ce soit à l’intérieur d’un pays ou par-delà une frontière, à des fins d’exploitation, ce qui constitue une violation des droits de la personne et un crime contre cette personne.

A partir de cette approche définitionnelle, l'on peut comprendre, que le trafic des enfants est un élément ou encore une phase de la traite des enfants. Il en est ainsi lorsque les migrants (enfants), après avoir franchi une frontière internationale, sont attirés par un tiers dans un système d’exploitation.

3-Formation des enquêteurs

Un atelier de formation a été organisé au profit des enquêteurs et superviseurs, dont la liste est jointe au rapport en annexe, le 11 et 12 août 2009 dans les locaux du CFPF de Nouakchott. Cette formation portait le test des outils de l’enquête et la capitalisation de leur expérimentation, d’une part, et d’autre part, sur quatre communications :

1Selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH)

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Les objectifs de l’étude de manière générale, ainsi que ceux de la

formation de manière particulière, présentée par la consultante principale

La clarification et l’analyse de tous les concepts liés à l’étude sur le trafic,

la traite et les pires formes de travail des enfants

La compréhension des différents outils de l’étude, la philosophie générale

des enquêtes et les tâches des enquêteurs et superviseurs

Les méthodes appropriées de remplissage des outils de l’enquête à

l’intension des enquêteurs et superviseurs

La deuxième journée de la formation a permis de tester les outils et sur la base des contributions des uns et des autres, des modifications ont été apportées aux outils afin de les adapter à la réalité du terrain.

4-Déroulement de l’étude

Les objectifs de l’étude comportaient à la fois une dimension qualitative et une dimension quantitative qui permettent de répondre aux attentes de ses commanditaires. L’avantage d’une telle méthode est qu’elle combine deux méthodes de recherche sociologique qui se complètent et se soutiennent pour couvrir la compréhension et l’analyse des phénomènes de trafic de traite et des pires formes de travail conformément aux termes de référence.

Le volet quantitatif s’est attaché à caractériser la problématique et de définir son ampleur et son incidence et a fourni des données statistiques de base sur la distribution géographique, la typologie du travail, les caractéristiques socio démographiques des enfants, la perception de la pénibilité du travail, les indicateurs sur la situation d’éducation et de santé des enfants victimes.

Le volet qualitatif s’est attaché à approfondir la compréhension de la problématique et les causes du phénomène, afin de mieux comprendre la complexité du trafic, de la traite et des pires formes de travail des enfants en Mauritanie.

Toutefois, il s’agit d’une étude exploratoire qui n’avait pas la prétention d’aboutir à des résultats quantitatifs susceptibles d’être généralisés sur le plan scientifique. Ceci est dû à la sensibilité du thème à réaliser dans une société traditionnelle et aux difficultés d’avoir des données statistiques fiables dans le domaine en plus du manque de financement spécifique à la recherche approfondie sur chacun des phénomènes soit le trafic, la traite et les pires formes de travail des enfants en Mauritanie.

a) Champ spatial de l’étude

Afin de couvrir la diversité des situations et des spécificités économiques, socio démographiques et physiques des différentes régions du pays, l’étude a été effectuée dans les axes suivants :

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Axe 1 : Les deux Hodh, Assaba, 80 enfants + 20 employeurs sur 1 semaineAxe 2 : Trarza, Brakna, Gorgol : 80 enfant + 20 employeurs 1 semaineAxe 3 : Inchiri, Adrar, Tiris zemmour : 50 enfants + 15 employés 1 semaineAxe 4 : Nouakchott – Nouadibou : 100 enfants + 35 employeurs 1 semaine

b) Détermination de la taille de l’échantillon

Le groupe socio-économique de l’enfant est défini par rapport à l'occupation principale du groupe des employeurs. L'objectif est d'évaluer et de suivre l'évolution d'indicateurs clés de comportement socio-économique et de conditions de vie de ce groupe.

Le Recensement Général de la population et de l’habitat donne la répartition suivante des enfants au travail :

Wilaya Enfants Travailleurs Agricultur

e

Elevage Autres

Hodh el Gharbi 5330 961 3063 1306

Hodh el Charghi 4463 1612 1899 952

Assaba 4378 1951 1500 927

Brakna 2453 738 770 945

Adrar 709 63 273 373

Nouadhibou 306 0 0 306

Tiris Zemmour 146 0 0 146

Inchiri 104 0 0 104

Trarza 2001 297 489 1215

Nouakchott 2666 0 0 2666

Ensemble 22556 5622 7994 8940

Compte tenu de cette répartition, l’échantillon s’est présenté comme suit :Axe 1 : Les deux Hodh, Assaba, 80 enfants + 20 employeurs sur 1 semaineAxe 2 : Trarza, Brakna, Gorgol : 80 enfants + 20 employeurs 1 semaineAxe 3 : Inchiri, Adrar, Tiris zemmour : 50 enfants + 15 employés 1 semaineAxe 4 : Nouakchott – Nouadibou : 100 enfants + 35 employeurs 1 semaine

En effet, compte tenu du nombre assez réduit de l’effectif et de la diversité des champs de travail des enfants, un échantillon de 300 enfants et 90 employés a été jugé représentatif et a permis d’avoir toutes les informations nécessaires à l’analyse des phénomènes étudiés.

c) Collecte et analyse documentaire

L’analyse et la synthèse documentaire relatives au travail des enfants résultent de l’exploitation des types de documents et sources d’informations déjà cités :

- les instruments juridiques internationaux (traités, conventions, chartes, etc.) et les textes réglementaires internes ;

- les rapports de différents séminaires, ateliers ou conférences tenus dans le cadre de la compréhension du problème ou de la lutte contre le travail des enfants ;

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

- les ouvrages, revues ou journaux, scientifiques ou d’information ;- divers types de publications des ONG ou organismes s’intéressant aux

questions du travail (OIT) ou au sort de l’enfant (UNICEF) ;- des études faites ici ou ailleurs sur le travail des enfants, ont été aussi

exploitées pour enrichir les données et élargir les perspectives.

Ce volet a visé, en particulier les institutions sources de données et d’information : l’Université de Nouakchott, l’UNICEF, le BIT, les Ministères porteurs des enquêtes EPCV, du dernier profil de pauvreté, de l’enquête EDSM, du rapport sur la situation de l’emploi et du CSLP ainsi que les programmes de lutte contre l’exploitation des enfants mis en place par les partenaires au développement (l’ONG AEDM, OXFAM Word Vision, GRET, Terre des Hommes…). Les archives des tribunaux, les registres de la Brigade des mineures, les travaux des ONGs dans la protection des enfants contre l’exploitation, la presse ont fait aussi l’objet de l’attention des chercheurs.

La recherche s’est intéressée également aux ouvrages, rapports, mémoires de fin d’étude et aux thèses de doctorat sur la protection des enfants contre les pires formes de travail, l’exploitation et la traite, au niveau national et international.

Ces données ont été complétées par les écrits de tous les auteurs qui ont eu à analyser la législation mauritanienne sur les pires formes de travail, la traite et l’exploitation des enfants. Une importance particulière a été accordée aux traités et conventions signés et ratifiés, au sujet du travail, de la traite et du trafic des enfants, par la Mauritanie afin d’analyser la dimension de protection des enfants contre les pires formes de travail, la traite des enfants.

d) L’enquête de terrain

Dans cette phase il a été question d’une part, de l’administration de questionnaires, et d’autre part, d’interviews semi-directives ou semi-structurées.

Deux questionnaires (voir annexes) respectivement pour enfants et employeurs et comportant les principales variables pertinentes ont été administrées conformément aux termes de référence de l’étude.

Les consultants et les enquêteurs ont mené plusieurs investigations et observations sur le terrain, qui ont permis de creuser, où il se doit, et auprès des personnes ressources susceptibles d’indiquer ou de relater des cas de trafic et/ou de traite et de pires formes de travail des enfants identifiés après enquête.

Le questionnaire enfant a ciblé les enfants de 5 à 14 ans, en particulier ceux travaillant dans les stations-service, les garages, la pêche, le petit commerce, les enfants berger, ceux travaillant dans les minibus de transport public, les enfants talibés… En somme nous avons ratissé tout le secteur informel en y incluant les enfants travaillant dans l’agriculture ou l’élevage (même sous tutelle de leurs parents), les filles domestiques, les enfants migrants, et tout enfant dans une situation de travail visible.

Des entrevues semi structurées (guide d’entrevue en annexe) avec les administrations, les communes, les projets, les ONG, les institutions internationales, les associations communautaires au niveau local, régional, et

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

national, les leaders d’opinion, et d’autres personnes ressources du secteur libéral notamment (avocats, militant des droits de l’Homme, journaliste, magistrat, autorités religieuses, assistants sociaux, religieux, responsables de mahadras, thiernos talibés, policiers, etc..).

Ces entrevues semi structurées ont été conduites en premier lieu par tous les enquêteurs en vue d’identifier des cas de trafic, de traite et de pires formes de travail des enfants, et le cas, échéant, des mesures nécessaires ont été prises afin d’enquêter de manière approfondie les dits cas.

Pour l’étude des problèmatiques plus sensibles (filles envoyées au pays du Golfe, les enfants jockeys etc, une approche qualitative « Case study » (entrevues approfondies non structurées, histoires vécues par les victimes) a été utilisée.

Des entrevues non structurées ont ciblé les quelques trafiquants qui ont accepté  de nous rencontrer. Il s’agit d’un ancien responsable d’une agence de voyage, d’une intermédiaire de la sous-région Ouest Africaine, une femme intermédiaire dans le voyage des filles en Arabie Saoudite, un thierno talibé… D’autres trafiquants identifiés ont fermé  la porte devant la consultante principale.

Les entrevues non structurées et semi structurées ont été conduites par les consultants eux-même ou des enquêteurs de même niveau.

e) Exploitation des données

Pour rassembler les données éparses, les consultants, en plus de l’enquête de

terrain, ont essayé d’élargir le spectre des rencontres et de procéder à des

croisements des différentes données afin d’arriver à une analyse qui soit la plus

complète et la plus indépendante possible. Des recoupements ont été

systématiquement faits afin de s’assurer de la fiabilité des informations et de leur

actualisation. Le traitement statistique a été réalisé par un consultant staticien

ayant des qualifications en informatique.

5- Difficultés de l’étude

Les contraintes de temps et les restrictions financières n’ont pas permis de faire

une enquête complète, plus approfondie. Mais aussi, l’ampleur des trois

problèmes (traite, trafic, pires formes du travail des enfants) qui constitue chacun

une étude à part.

6-Methodologie de classifciation des pires formes du travail des enfants

Selon la convention du BIT, les pires formes de travail des enfants correspondent à:

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

a) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés;

b) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques;

c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes;d) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

Nous pouvons conclure que beaucoup de cas de travail des enfants peuvent être assimilés à des cas de pires formes des enfants selon le tableau suivant :

Formes de PFTE Cas d’enfants travailleurs identifies par l’Etude moins de 15 ans

a) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants;

Efnfants esclaves ou victmies des séquelles de l’esclavage ;

Enfants jockeys et filles en Arabie Saoudite

Enfants mendaints(talibés);b) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution ;

Exploitation des filles. Rapportée par les ONG

c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes;

Certains enfants de la rue vivent de drogue et/ou peuvent être utilises dans la vente de la drogue compte tenu de leur situation de mineurs (rapports ONG)

d) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

Tous les travaux pénibles identifiés : enfants bergers, soudeurs, tolier-peintre, mécaniciens. domestiques, mendiants, pêcheurs, ramasseurs d’ordures et charretiers

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I- CADRE JURIDIQUE DE L’ETUDE SUR TTT DES ENFANTS

1- les instruments internationaux

Il s’agit d’étudier les conventions de l’OIT et les conventions internationales applicables au trafic et à la traite des personnes.

A) Les Conventions de l’OIT

La Mauritanie est signataire de plusieurs conventions de l’OIT, mais cette analyse concernera la convention n° 138 portant sur l’âge minimum, la convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfants.

La convention n° 138 portant sur l’âge minimumLa convention n° 1382 oblige les Etats parties à spécifier un âge minimum d’admission à l’emploi et de poursuivre une politique nationale visant à assurer l’abolition effective du travail des enfants. La convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfantsElle a pour objet d’assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants.

1. Champ d’application L’article 2 de la Convention n° 182 définit le champ d’application rationne personae de l’instrument en considérant que le terme « enfant » s’appliquera à toute personne de moins de 18 ans.

2. Définition des pires formes de travail des enfants   : esclavage, vente et traite des enfants, travail forcé

L’article 3 a) énumère des situations définies dans d’autres instruments internationaux ; ainsi toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage y sont reprises ainsi que l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage3. Il se réfère également au travail forcé ou obligatoire défini dans la convention n° 29 sur le travail forcé.

3. Pires formes de travail des enfants   : travaux dangereux

La désignation des travaux dangereux ainsi que les modalités de leur détermination est fortement inspirée de l’article 3 de la convention n° 138. En

2 Ratifiée par la Mauritanie le 3 décembre 2001.

3 Esclavage : état ou condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux (convention de

1926, art. 1. 1. Traite : tout acte de capture, d’acquisition ou de cession d’un individu en vue de le réduire en esclavage, tout acte

d’acquisition d’un esclavage en vue de le vendre et de l’échanger, tout acte de cession par vente ou échange d’un esclave acquis en vue d’être

vendu ou échangé, ainsi que, en général, tout acte de commerce ou de transports d’esclaves  ; Servitude pour dettes : état ou condition

résultant du fait qu’un débiteur s’est engagé à fournir en garantie d’une dette ses services personnels ou ceux de quelqu’un sur qui il a

autorité, si la valeur de ces services n’est pas affectée à la liquidation de la dette ou si la durée de ces services n’est pas limitée ni leur

caractère défini » ; Servage :  « condition de quiconque est tenu par la loi, la coutume ou un accord de vivre et de travailler sur une terre

appartenant à une autre personne et de fournir à cette autre personne, contre rémunération ou gratuitement, certains services déterminés, sans

pouvoir changer sa condition » ; Parmi les pratiques analogues à l’esclavage : « toute institution ou pratique en vertu de la quelle un enfant

ou un adolescent de moins de 18 ans est remis, soit par ses parents ou par l’un d’eux, soit par son tuteur, à un tiers, contre paiement ou non,

en vue de l’exploitation de la personne, ou du travail dudit adolescent ».

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effet, l’article 3 d) de la convention n° 182 inclut parmi les pires formes de travail des enfants « les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans les quelles ils s’exercent sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la mortalité de l’enfant ». La principale différence entre les deux textes réside dans le remplacement du terme « compromettre » par le terme « nuire ». B) Les conventions internationales applicables au trafic et à la traite

des personnes

La première convention internationale sur le phénomène de la traite de personnes remonte à 1926 et fut adoptée sous l’égide de la défunte Société des Nations. Intitulée Convention relative à l’esclavage, elle avait pour but d’inciter les Etats parties à prévenir et abolir l’esclavage4. La Mauritanie a ratifié le 06/06/1986 la Convention relative à l’esclavage et la Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et des pratiques analogues5 de 1956.

Cette dernière invite les Etats parties à intensifier leurs efforts en vue d’abolir complètement l’esclavage, y compris en prenant des mesures pour obtenir l’abandon de « toute institutions et des pratiques en vertu desquelles un enfant ou un adolescent de moins de dix-huit ans est remis, soit par ses parents ou par l’un d’eux, soit par son tuteur, à un tiers, contre paiement ou non, en vue de l’exploitation de la personne, ou du travail dudit enfant ou adolescent »6.

Tant la déclaration universelle des droits de l’Homme7 de 1948 que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques8 de 1966 condamnent la traite d’esclaves sous toutes ses formes, alors que le Pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels9 rappelle que les enfants et adolescents doivent être protégés contre l’exploitation économique et sociale10.

Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant11, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants12, également ratifié par la Mauritanie13, définit la

4 Convention relative à l’esclavage, Société des Nations, 60 L.N.T.S.253, signée le 26 septembre 1926 et entrée en vigueur le 9 mars 1927. L’article premier définit l’esclavage comme suit : « tout acte de capture, d’acquisition ou de cession d’un individu en vue de le réduire en esclavage ; tout acte d’acquisition d’un esclave en vue de le vendre ou de l’échanger, tout acte de cession par vente ou échange d’un esclave acquis en vue d’être vendu ou échangé, ainsi que, en général, tout acte de commerce ou de transport d’esclaves ». 5 Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et des pratiques analogues, signée le 7 septembre 1956 et entrée en vigueur le 30 avril 1957. Ratifiée par la Mauritanie le 06/06/1986.6 Ibid, alinéa d) de l’article 1.7 Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par la résolution 217 (A) (III) de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 10 décembre 1948, article 4.8 Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté par la résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 16 décembre 1966 et entrée en vigueur le 23 mars 1976, paragraphe 1 de l’article 8. Ratifié par la Mauritanie le 17/11/2004.9 Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux, et culturels, adopté par la résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966, 21 U.N.GAOR Supp. (No 16) à 49, UN Doc.A/6316,993 U.N.T.S., 3 et entrée en vigueur le 3 janvier 1976, paragraphe 3 de l’article 10. Ratifié par la Mauritanie le 17/11/2004.10

Le pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels prévoit que les Etats doivent protéger les enfants contre l’exploitation économique et sociale, sanctionner leur emploi dans des travaux dangereux et fixer des âges limites d’admission à l’emploi (article 10, 3). En outre, l’article 13,2 a) du pacte prévoit que « l’enseignement primaire doit être obligatoire et accessible gratuitement à tous ». Cependant, si les dispositions du pacte reprennent sous une forme synthétique l’essentiel du contenu des normes internationales du travail, les obligations des Etats qui ont ratifié cet instrument sont en vertu de l’article 2,1), relativisées dans le temps et quant à leur ampleur.11

En ratifiant la Convention relative aux droits de l’enfant, la Mauritanie s’est engagée à protéger l’enfant contre toute forme d’exploitation, y compris l’exploitation économique et toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence sexuelle. 12 Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, A/RES/54/263, adopté le 25 mai 2000 et entrée en vigueur le 18 janvier 2002. Ratifiée par la Mauritanie le 23/02/2007.13 Ratifiée par la Mauritanie le 12/06/2009

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vente d’enfants comme étant : «tout acte ou toute transaction en vertu desquels un enfant est remis par toute personne ou de tout groupe de personnes à une autre personne ou un autre groupe contre rémunération ou tout autre avantage »14.

Le protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transfrontalière organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants15, communément appelé « Protocole de Palerme », est le plus récent instrument international dans le domaine. Ce dernier, auquel la Mauritanie est partie16, définit la traite des personnes comme : « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation.

L’expression «trafic illicite de migrants» est utilisée dans le contexte du Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée17. Elle désigne alors «le fait d’assurer, afin d’en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel, l’entrée illégale dans un État Partie d’une personne qui n’est ni un ressortissant ni un résident permanent de cet État»18.

Cependant, la littérature est claire à l’effet qu’il s’agit de deux phénomènes distincts. Selon Finckenauer et Schrock, la traite diffère du trafic en ce qu’elle implique un élément additionnel de coercition et d’exploitation et implique des profits à long terme et non à court terme comme c’est le cas pour le trafic19.

À ce sujet, le rapport de 2006 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime129 souligne trois distinctions importantes : (1) les migrants qui sont victimes de trafic, malgré le fait que leur trajet se passe dans des conditions dangereuses et dégradantes, ont eu l’opportunité de consentir. Les victimes de la traite pour leur part, n’ont jamais pu consentir à leur situation ou encore leur consentement n’est plus valable compte tenu de la manipulation, la tromperie ou la coercition exercée par les trafiquants. (2) Le trafic se termine avec l’arrivée des migrants à leur destination, alors que la traite des personnes implique une exploitation continue des victimes, visant à générer de façon illicite un gain pour les trafiquants. (3) Le trafic est toujours transfrontalier, alors que la traite peut avoir lieu peu importe si les victimes sont emmenées à l’étranger ou déplacées d’un endroit à l’autre au sein d’un même pays.

14 Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, supra note 109, alinéa a) de l’article 2.15 Protocole de Palerme, loc. cit. note 1.16 Ratifiée par la Mauritanie le 22 juillet 2005.17 Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, A/RES/55/25 25, 2000. 18 Ibid, alinéa a) de l’article 3.19 James O. FINCKENAUER et Jennifer SCHROCK, Human Trafficking: A Growing Criminal Market in the U.S, Trafficking in Women and Children: Current Issues and Developments, Anna M. Troubnikoff. Nova Science Publishers Inc., New York, 2003, p. 34.

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1- Législation nationale applicable à la TTT des enfants

Plusieurs lois ont été promulguées en Mauritanie pour lutter contre le trafic, la traite et les pires formes de travail des enfants, il s’agit de la loi n° 2001-052 portant code du statut personnel, de l’ordonnance n° 83-162 du 9 juillet 1983 portant institution d’un code pénal, de la loi n° 025/2003 du 17 juillet 2003 portant répression de la traite des personnes, de la loi 2007-042-du 3 septembre 2007 portant incrimination de l’esclavage et répression des pratiques esclavagistes, de la loi n° 2001-054 portant obligation de l’enseignement fondamental, de la loi n°2004-017 du 6 juillet 2004 portant code de travail, de la convention collective générale du 13 Février 1974, de l’ordonnance n°2005015 du 05 décembre 2005 portant protection pénale de l’enfant, et de l’ordonnance n° 2007/012 portant organisation judiciaire.

Le code du statut personnel (CSP) : Adopté en 2001, il comble le vide juridique antérieur, résultant de l’absence d’un code de la famille. Elaboré pour promouvoir le statut de la femme, il se fonde sur la shariaa20, mais intègre aussi le droit moderne. Il régit les différents aspects de la vie en famille. De façon spécifique, il protège les droits de la femme et de l’enfant, définit les conditions du divorce et précise celles de la garde, de l’entretien et de l’éducation des enfants. Il fixe à 18 ans l’âge légal du mariage, les dérogations ne pouvant être accordées que par un magistrat21. L’article 9 précise que la femme majeure ne peut être mariée sans son consentement.

La fille mineure demeure cependant moins protégée, puisque le code stipule que le consentement s’impose à partir de 18 ans, mais non pas en-deça de cet âge. La jeune fille mineure est représentée par son tuteur (Weli) lors du mariage, qui prend pour elle l’engagement, que la jeune fille approuve ou non celui-ci. Cela ne poserait pas de problème si nul ne pouvait se marier avant l’âge de 18 ans. Or l’article 6 ne stipule pas qu’il y a interdiction du mariage avant 18 ans, mais indique seulement qu’avant cet âge, la jeune fille (et plus généralement l’incapable) peut être mariée sur décision de son tuteur. Il n’y est pas spécifié que l’intérêt du tuteur coïncide avec celui de la jeune fille.

Les mariages précoces continuent aujourd’hui à être pratiqués parce qu’aucune sanction pénale n’est encourue et que leurs effets ne sont pas suspendus en cas d’inobservation des prescriptions du code du statut personnel. En conséquence, la traite des jeunes filles trouve un terrain favorable dans la pratique du mariage précoce. Pour mettre fin au mariage précoce il convient de sanctionner pénalement la pratique à travers les auteurs de l’acte ascendants et responsables de l’état civil et d’autre part qu’il ne soit de nul effet.

20 A titre comparatif, les autres pays du Maghreb ont opté pour des solutions assez contrastées en matière de code de la famille. Au Maroc, la moudawwana (code de la famille) repose, pour l’essentiel, sur les préceptes du droit musulman classique. Ce texte, promulgué en 1957 et amendé en 1993, se présente comme une codification du fiqh. En cas de lacunes, il renvoie expressément à l’opinion dominante ou à la jurisprudence constante du rite malékite. En Tunisie, l’option moderniste est, en revanche, beaucoup plus affirmée. Le code de la famille, promulgué en 1956, intègre les principes fondamentaux prévalant dans les sociétés occidentales : monogamie, divorce judiciaire, émancipation de la femme, adoption...

21 Dans ce cas, le consentement au mariage de la jeune fille mineure est exprimé par son tuteur et non par l’intéressée même, ce qui peut représenter un risque pour l’intérêt de l’enfant.

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Cela devra passer par une modification des dispositions du code du statut personnel et du code portant protection pénale de l’enfant dans ce sens.

Le code pénal22 prévoit l’interdiction de l’enlèvement des mineurs, des actes de négligence, de brutalité, de violence et d'abus sexuels (articles 285, 326, 332 et 334), l’abandon et le commerce des enfants. L'âge de la majorité pénale est de 18 ans, mais on distingue les mineurs de 0 à 12 ans, présumés incapables de discerner le bien du mal et ceux âgés de 13 à 18 ans, réputés capables de discernement.

La loi n° 2003- 025 du 17 juillet 2003 portant répression de la traite des personnes23 : Elle se propose de protéger les enfants de certains périls susceptibles de menacer leur avenir. L’article 1er définit les diverses formes de trafic humain: «…l'expression "traite des personnes" désigne l'enrôlement, le transport, le transfert de personnes par la force ou le recours à la force ou à la menace ou à d'autres formes de contraintes, par enlèvement, tromperie, abus d'autorité ou l'exploitation d'une situation de vulnérabilité ou par l'offre de l'acceptation de paiement ou d'avantages pour obtenir le consentement d'une personne ayant autorité sur une autre aux fins d'exploitation».

La notion de « vulnérabilité » renvoie aux mineurs, aux enfants de la rue, aux enfants obligés de mendier24, à ceux qui travaillent et aux victimes d’exploitation sexuelle. La loi dispose que «l'enrôlement, le transfert, l'hébergement ou l'accueil d'un enfant aux fins d'exploitation sont considérés comme une "traite des personnes", même s'ils ne font appel à aucun des moyens énoncés à l'article 1er». Elle prend en compte plusieurs dispositions de la CDE : article 19 sur la protection contre toute forme de violence, article 32 sur l’exploitation économique, article 34 sur l’exploitation sexuelle, article 35 sur l’enlèvement, la vente et la traite d’enfants et article 36 sur toutes autres formes d’exploitation.

La loi 042-2007 du 3 septembre 2007 portant incrimination de l’esclavage et répression des pratiques esclavagistes parachève le corpus juridique relatif aux droits de l’Homme en introduisant des sanctions sévères et en permettant aux ONG des droits de l’Homme d’ester en justice et d’assister les victimes. Elle érige en crime l’enlèvement d’enfant, sa privation de scolarisation, d’héritage ainsi que sa soumission au travail.

22 Tout en faisant place aux conceptions contemporaines en matière de criminologie, le code pénal est largement inspiré de la shariaa, notamment en ce qui concerne les peines de houdoud (sanctions pénales prévues par le Coran).

23 Si l’esclavage a été maintes fois aboli en Mauritanie, dont la dernière par ordonnance du 9 novembre 1981, la survivance de séquelles a conduit le gouvernement, sous la pression des ONGs et associations nationales et internationales, à compléter le dispositif juridique par la définition de la notion de "traite" des personnes, transformant ce qui n’était auparavant qu’une infraction en un crime passible de lourdes peines.

24 Dans certaines communautés du pays, les enfants sont, de coutume, confiés par leurs parents à un précepteur traditionnel (maître ou "marabout"), afin de leur inculquer un enseignement traditionnel. Cependant, il arrive qu’ils soient envoyés par des maîtres peu regardants mendier dans les rues pour leur compte. Il en résulte ainsi une démission des parents par rapport à leurs obligations à l’égard des enfants, exposés ainsi aux risques de l’errance et du vagabondage.

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La loi n° 2001-054 du….2001 portant obligation de l’enseignement fondamental s’inscrit dans cette démarche d’intégration des dispositions de la Convention dans le droit interne. En effet, les parents sont désormais tenus, sous peine de sanctions pénales, de scolariser leurs enfants âgés de 6 à 14 ans.

La loi n°2004017 du 6 juillet 2004 portant code de travail fixe l’âge minimum du travail à 14 ans, adapte l’ensemble des dispositions de l’ancien code à celles de la CDE et des Conventions internationales de l’OIT, plus favorables aux enfants.En Mauritanie, les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise, même comme apprentis avant l’âge de 14 ans ou si, ayant dépassé cet âge, ils sont encore soumis à l’obligation scolaire25. Aucune dérogation à l’âge minimum d’admission au travail susceptible de porter atteinte aux prescriptions relatives à l’obligation scolaire ne saurait être accordée. Les enfants âgés de douze ans révolus peuvent en dehors des heures fixées pour la fréquentation scolaire, être employés à des travaux sous réserve que ces travaux :

- Ne soient pas nuisibles à leur santé et à leur développement normal ;- N’excédent pas deux heures par jour, aussi bien les jours de classe que les jours de vacances, le nombre total quotidien des heures consacrées à l’école et aux travaux légers ne dépassant pas sept heures26.

Aussi, dans toute entreprise ou établissement, les jeunes travailleurs âgés de moins de 21 ans ne peuvent être embauchés que s’ils ont été reconnus aptes à l’emploi auquel ils seront occupés à la suite d’un examen médical complété par un examen radiographique des poumons. L’examen médical d’aptitude à l’emploi, doit être effectué gratuitement par le médecin attaché au service médical de l’entreprise ou, à défaut, par un médecin agrée aux frais de l’employeur. Il doit être constaté par une annotation portée au registre prévu par l’article 156. L’employeur est tenu de classer et de tenir à la disposition de l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale le certificat médical d’aptitude à l’emploi.

La Convention collective générale du travail protège d’avantage l’enfant contre tout travail mettant en danger sa vie, sa santé, son éducation et son développement. L’ordonnance n°2005015 du 05 décembre 2005 portant protection pénale de l’enfant protège l’enfant contre toute forme d’exploitation, reconnaît aux mineurs les différentes voies de recours et détermine les conditions dans lesquelles ceux en conflit avec la loi doivent être traités. L’article 60 de la section II, de l’ordonnance N° 2005-015 portant protection pénale de l’enfant, intitulé : du travail et des conditions de travail de l’enfant prévoit que le fait d’obtenir d’un enfant en abusant de sa vulnérabilité ou de sa situation de dépendance, la fourniture de services non rétribués ou en échange d’une rétribution manifestement sans rapport avec l’importance du travail accompli, le fait de le soumettre à des conditions de travail ou d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine est puni de 6 mois à un an de prison et de 200 000 à 400 000 ouguiyas d’amende, lorsqu’il est commis à l’égard de plusieurs enfants. L’ordonnance N° 2005-015 portant protection pénale de l’enfant punit également en son article 5, la traite, le transfert forcé, la substitution, la mise en gage et la servitude d’enfants de dix ans à vingt ans d’emprisonnement. L’Ordonnance n° 2007/012 portant organisation judiciaire a mis en place des chambres pénales pour enfants dans chaque région du pays.

25 Article 153 du code de travail.26 Article 154 du code de travail.

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IV- PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE SUR LES TTT

Naturellement pour explorer la réalité des TTT en Mauritanie, il fallait identifier et rencontrer des personnes impliquées (enfants victimes, employeurs, parents, tuteurs…), des personnes ressources (chercheurs, autorités, OSC, Institutions du Système des Nations Unies…) pour reccueillir toutes les informations devant constituer le socle de notre présente étude, qui en était la première sur cette thématique, en Mauritanie.

A cet effet, pour des considérations participatives, notre choix s’est porté sur une enquête à travers 11 Wilayas de la Mauritanie. Deux outils d’enquête ont été utilisés : un guide d’entrevue (annexe 2) utilisé auprès de 55 personnes (ONG, administration centrale et régionale et autres personnalités) et un questionnaire auprès d’enfants travailleurs et leurs employeurs (annexe 2). Cette enquête par échantillonnage, a également tenu compte d’un certain nombre de paramètres (milieu rural, milieu urbain, le sexe…) ayant des rapports objectifs avec la manifestation de la réalité des TTT en Mauritanie. Pour une couverture la plus représentative possible, le territoire national a été segmenté en quatre zones:

Axe 1 : Les deux Hodh, Assaba, Axe 2 : Trarza, Brakna, Gorgol Axe 3 : Inchiri, Adrar, Tiris zemmour Axe 4 : Nouakchott – Nouadibou

L’échantillon est composé de 17,28% d’enfants domestiques, 14,81% apprentis ; 7,41% d’enfants agriculteurs, 9,88% d’enfants bergers de 6,7% d’enfants talibés, vendeurs 9,88%, charretiers 12,35% et 1,23% d’enfants pécheurs. Mais d’autres formes de travail des enfants sont pris n compte par l’échantillon : ouvriers, aides familles, encaisseurs de bus, guides touristiques, enfants dans les oasis, enfants migrants… ;. Ci-après le type d’activité des enfants (tableau 34).

Tableau 34 : Types d’activités de l’enfant Ensemble Types d’activités Agriculteur 7.41 Berger 9.88 Pécheur 1.23 Vendeur 9.88 Artisan 4.94 Soudeur 6.17 Domestique 17.28 Apprenti 14.81 Charretier 12.35 Talibé 6.17 Autres 9.88 Ensemble 100.00

Nous avons interrogés 82 employeurs, répartis ainsi: employeurs domestiques (15%), commerçants (14%), éleveur (13%), agriculteurs (11%), Marabouts (Thierno) (10%) ; bergers (9%) et pécheurs (7%)(tableau36, annexe 3)

61% des enfants sont sur l’axe agropastoral en tant que lieu traditionnel du travail des enfants (les deux Hodhs et l’Assaba, Trarza, Brakna, Gorgol). Elle apporte une vision générale sur le travail des enfants en milieu rural et urbain

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Le guide d’entretiens a touché 55 personnes ressources réparties comme suit :- Administration centrale (MASEF, Justice, Emploi, Brigade des mineurs). - Administration locale (Hakem, services régionaux du MASEF, de la

jeunesse,….) : - Présidents/Présidentes d’ONG nationales, locales et internationales : - Autres personnes : parlementaires, conseillers municipaux, professeurs,

enseignants, éducateurs sociaux, étudiants, avocats…..

1- le travail des enfants

1-1 Enfant travailleurs

1-1-1 Description de l’échantillon Cette enquête a ciblé 265 enfants dont 61% de l’axe agropastoral lieu subdivisé en :

- axe 1 : Deux Hodh, Assaba- axe 2 : Gorgol, Brakna, Trarza

La lecture des données globales nous permet de faire les constats suivants :-L’âge moyen des enfants travailleurs varie selon la zone. Il est de 6 ans dans la zone 4 (Nouakchott, Nouadhibou). Il est de 11 dans la zone 3 (Inchiri, Adrar, Trirs Zemmour), alors qu’il est de 7 ans dans la zone 1(Deux Hodh, Assaba) et 2 (Gorgol, Brakna, Trarza).-L’âge moyen global des enquêtés est 13 ans (61% des enfants entre 12 et 15 ans) et 65% des enfants travailleurs n’ont pas atteint l’âge minimum de travail (15 ans).- La comparaison entre le sexe des employeurs et enfants employés, montre

un effectif inférieur des employeurs féminins par rapport aux filles employées, il y a 39% filles employées contre 29% de femmes employeurs. Ce qui veut dire qu’il y a un nombre important des filles employées par des hommes (tableau 2, Annxe 3). Les filles travailleuses représentent 22% de l’échantillon (30% selon le RGPH).

- 54,98% travaillent pour un employeur, 23,22% travaillent pour un tuteur et 10,43% travaillent pour un marabout (tableau 17, Annexe 3)

- 64,47% sont amené au travail par leur père/mère 14,21% conduits au travail par des parents, 5,58% conduits au travail par leurs frères/sœurs et 15,74% conduits par d’autres (tableau 18, Annxe3) ;

- 31% des Enfants déclarent être battus (tableau 23, annexe 3) et 48,05% déclarent être battus par leurs patrons (tableau24, Annxe 3)

- 18,8% de filles ont subies des violations sexuelles sur les lieux de travail ;- 22,02% d’enfants ont été accusés de vol (tableau 26, Annxe 3)- 56% des enfants ont déclaré ne pouvoir arrêter de travailler (tableau 27,

Annxe 3)- Les enfants ont des difficultés de travail ; 27% souvent, 26,10% «et 36,51%

ont rarement des difficultés (tableau 28, Annexe 3).

La durée moyenne de temps à l’emploi des enquêtés était depuis 2,6 ans, les enquêtés à Nouakchott et Nouadhibou sont les plus anciens au travail avec une moyenne de 3,6 ans (tableau 4, Annexe 3).

1-1-2 Milieux socioculturels

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Le milieu familial de ces enfants est en général disloqué : 50% ont des parents divorcés ou décédés. Sur l’axe 2 (Trarza, Brakna, Gorgol), le travail des enfants est important même si la majorité des parents vivent ensemble (63%), il s’agit des coutumes de la vallée, là où le divorce est moins accepté que dans les autres zones en Mauritanie. (Tableau 4, annexe 3.)

L’axe 1 (deux Hodh, Assaba), zone pastorale garde la moyenne de 5 frères et peut atteindre jusqu'à 15 contre les deux axes 3 (Inchiri, Adrar, Tiris Zemmour) et 4(Nouakchott, Nouadhibou) jugés urbain là ou la moyenne est de 3 frères. (Tableau 5, annexe 3) et (tableau 6, annexe 3.).

1-1-3 Conditions de travail

a) Relation de l’enfant avec ses parents :50% des enfants enquêtés vivent actuellement avec des parents, plus 25% avec des tuteurs, 17% vivent avec des employeurs.

L’axe 3 (Brakna, Gorgol, Trarza) reste différent des autres axes car les enfants vivent avec leurs parents 60%, et rarement avec les employeurs 4%. Sur l’axe 4 (Nouakchott, Nouadhibou) ils sont plus nombreux à vivre avec les employeurs par rapport à tous les axes (24%) et pour l’axe 2 (Brakna, Trarza, Gorgol). Ils sont plus nombreux à vivre avec les tuteurs plus que dans les autres axes (37%, tableau 7, annexe 3.)

Pour les enfants travailleurs on peut travailler dans la même localité de ses parents sans vivre avec eux 67% confirment vivre dans la même localité des parents contre 50% qui expriment vivre actuellement avec ceux. Les enfants travailleurs de la vallée (axe 2) sont plus disposés que les autres à quitter la localité des parents (40%) pour aller chercher du travail ailleurs, on peut trouver la cause simplement en se référent au nombre de frères le plus élevé de cet axe, il s’agit des familles larges et pauvres (tableau 8, annexe 3)

b) Scolarisation 57% des enfants ont fréquenté l’école primaire mais 78% des ces enfants ont confirmé avoir abandonné les études. Sur l’axes 3 (Inchiri, Adrar, tiris,) et 4 (Nouakchott, Noudhibou), l’école est plus faible que sur l’axe 1(deux hodh, Assaba) et 2 (Brakna, Gorgol, Trarza) où le taux est 39% pour l’axe 2 et 96%.

Aider au travail familial est la première cause notamment du travail des enfants pour 60% des enfants à l’Est, la cause financière (manque de moyens) est évidemment plus souvent évoquée dans les grandes villes Nouakchott et Nouadhibou, et même sur l’axe 2 de la vallée 40% (Tableau 10, annexe 3).

D’autres causes sont, selon ces enfants : problème familial, choix des parents, pauvreté des parents, enseignement traditionnel, mariage précoce pour les filles, manque de pièces d’état civil, inexistence d’écoles complètes (5 et 6ème) ; renvoi de l’école, aide de la famille, violences à l’école… (Tableau 10, annexe 3) etc.

c)situation sanitaireLes enfants enquêtés tombent souvent malades (57%), notamment les enfants travailleur de la vallée (83%) évidement le paludisme est derrière ce nombre record, les enfants de deux Hodhs et Assaba viennent en deuxième place (59%). Sur l’axe 3 avec 76% des enfants ne tombent pas souvent malades (tableau11, annexe 3).

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Les enfants de la zone agropastorale sont plus vulnérables à la maladie à cause de l’insuffisance des structures et des moyens sanitaires. Un enfant est vacciné à l’Est sur (axe 1, Deux Hodh, Assaba) contre 2 (Gorgol, Brakna, Trarza) enfants dans les grandes villes (axe 4, Nouakchott, Nouadhibou) (tableau 11, annexe 3).

Si un enfant travailleur tombe malade il est habitué à compter sur ses propres moyens ou à prendre un médicament (aléatoire) ou même à ne rien faire. Le deuxième recours sont les parents ou rarement les employeurs ou Marabouts dans le cas des talibés.

Les employeurs prennent en charge les enfants travailleurs dans 31% des cas, mais 35% des enfants n’ont jamais été pris en charge par leurs employeurs (tableau 12, anexe 3).

La différence en faveur des employeurs sur l’axe 1, les deux Hodh et l’Assaba (45% prennent en charge souvent les enfants) peut être à cause de la liaison entre travail et famille. L’état de 70% des enfants qui n’ont jamais été pris en charge par leurs employeurs dans l’axe 3 (Inchiri, Adrar, Tiris) est significatif et devrait alerter contre le travail des enfants, même s’il est rare que ces enfants tombent malades (tableau 13, annexe 3).

La majorité des enfants travailleurs (84%) prennent deux ou trois repas par jour, 17% prennent souvent un seul repas toute la journée ou même ne prennent rien.Les enfants de la zone agropastorale axe 1 (deux Hodh, Assaba) et axe 2 (Brakna, Gorgol, Trarza) prennent 3 repas par jour souvent (56%) contre seulement (8%) des enfants de l’axe 3 (Adrar, Inchiri, Zemmour) dont la majorité (88%) prend 2 repas par jour.

Ceux qui prennent souvent un seul repas sont en majorité sur l’axe 1 (deux Hodh, Assaba) et 4 (Nouakchott, Nouadhibou). Les conditions de travail pénibles (sans repas) sont signalées dans la vallée (Brakna, trarza, Gorgol) et les grandes villes (Nouakchott, Nouadhibou). Même si le nombre de repas d’un enfant n’est pas toujours en relation avec la maltraitance, il s’agit parfois d’habitudes nutritionnelles différentes selon les zones et les ethnies (tableau 14, annexe 3). Cela a des conséquences sur le développement de l’enfant, son endurance et son rendement au travail.

d) Rémunération du travailLa majorité des enquêtés sont des travailleurs rémunérés (63%). Un enfant travailleur sur trois n’est pas rémunéré. Les enfants apprentis et talibés non remunérés représentent seulement 20% des enquêtés (tableau 20, Annexe 3).

Le montant d’un salaire mensuel quand il exsite, varie de 3000 à 60.000 UM dans l’axe des grandes villes (Nouakchott, Nouadhibou) mais dans le même axe il y a les sans rémunérations.

e) Heures de travail/congé 30% des enfants travailleurs n’ont pas de repos ou congé. En moyenne les enfants obtiennent une journée de repos par trimestre. La périodicité de repos est plus courte sur les axes 3,4 (chaque deux semaines) pour les domestiques à Nouakchott et Nouadhibou (tableau 21, Annexe 3). Ce qui constitue une violation du droit aaux loisirs, au droit de participation, d’association etc.

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f) Perception de l’avenir 46,08% souhaitent pouvoir retourner à l’école, alors que plus de 53% ne le souhaitent pas.Pourtant, plus de 72% souhaitent changer de situation.

Tableau 31: Les enfants souhaitant retourner à l’école selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Retour à l école │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 34.55│ 49.12│ 27.27│ 58.57│ 46.08│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 65.45│ 50.88│ 72.73│ 41.43│ 53.92│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableau 32: Changement de situation selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Changement │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 58.73│ 78.67│ 58.33│ 81.08│ 72.03│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 41.27│ 21.33│ 41.67│ 18.92│ 27.97│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

1-2 Employeurs

L’enquête sur les TTT a visé en parallèle un échantillon de 82 employeurs sur les 4 axes ciblés. Ceux-ci ont été enquêtés afin d’appréhender leur perception du travail des enfants et des conditions de celui-ci.

1-2-1 Description de l’échantillonLa comparaison entre le sexe des employeurs et enfants employés, montre un effectif inférieur d’employeurs féminins par rapport à celui des filles employées. Il y a 39% filles employées contre 29% des femmes employeurs. Ce qui veut dire qu’il y a un nombre important de filles employées par des hommes. Ce qui augmente l’exposition de ces filles aux abus sexuels.

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Nous avons interrogés 82 employeurs, répartis ainsi: les commerçants (18,52%), éleveur (13,58%), agriculteurs (13,58%), Marabouts (Thierno) (6,17%) ; bergers (9%) et les pécheurs (4,94%).L’âge moyen des employeurs enquêtés est de 43 ans. Le niveau scolaire des employés est élevé : 21% d’entre eux ont un niveau secondaire et plus, seuls 30% d’entre eux sont analphabètes.

Tableau36 Activité de l’employeur Ensemble Activité Agriculture 12.35 Elevages 13.58 Pêche 4.94 Commerce 18.52 Artisanat 3.70 Soudure 6.17 Garages 16.05 Thierno talibé 6.17 Autres 18.52 Ensemble 100.00 Tableau37 Niveau scolaire de l employeur Ensemble Niveau Alphabète 30.86 Coranique 24.69 Primaire 23.46 Secondaire 14.81 Plus 6.17 Ensemble 100.00

1-2-2 Conditions de travailIl n’y a pas de différence remarquable entre les réponses des employeurs et celles des enfants enquêtés sur la renumération, 63%  selon employeurs et 66% selon les enfants. Pour les employeurs l’argent est donné à l’enfant travailleur lui-même (69%), soit un enfant sur trois ne reçoit pas son salaire, récupéré par les parents/tuteurs.

Les employeurs prétendent avoir le consentement de 89% des parents, contre 83% selon les enfants. Même si les parents suivent 76% des enfants dans leur travail, 24% restent sous le contrôle unique de l’employeur (tableau41 et tableau42). Ce qui augmente l’exposition aux risques d’exploitation et d’abus.

1-2-3 Soutien pour l’avenir et perceptionsL’engagement théorique pour un soutien scolaire des enfants est de 91% ou chez les employeurs. Ce pourcentage diminue quand on passe à l’engagement réel pour la scolarisation, il devient (72%) et tombe à 70% pour l’appui aux cours d’alphabétisation.

Les employeurs sont d’accord pour une formation professionnelle des enfants travailleurs (83%) le domaine préférable n’est pas du domaine de l’activité des employeurs, qui sont plutôt favorable à une amélioration de rendement des enfants travailleurs.

2- Traite des enfants

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La traite étant définie comme tout recrutement, transport, transfert et hébergement ou accueil d’enfants à des fins d’exploitations, est une est une atteinte à l’intégrité de tout être humain et constitue une atteinte aux droits de l’homme. Cette violation est d’autant plus grave lorsqu’elle concerne des enfants mineurs, car elle porte sur plusieurs droits à la fois : droit à l’identité, droit à l’éducation, droit aux soins de santé, au repos, aux loisirs, au droit de ne pas être soumis à des peines ou à des traitements dégradants…

L’étude a pu identifer plusieurs formes de travail qui relève de la traite des enfants à travers les entrevues, mais aussi par le biais des enquêtes quantitatives. Il s’agit du cas des enfants jockeys, de celui des filles en domesticité venant des wilayas ou des pays voisins, de la mendicité des enfants déplacés, du travail forcé (enfants esclaves ou subissant ses séquelles), des exploités comme esclaves, des enfants forcés à mendier ou de trafic des filles en Arabie Saoudite etc

a)Enfant jockeys

Les différents rapports du MASEF et de l’UNICEF ont montré l’exsitence d’un trafic d’enfants jockeys de 1993 à 2005. Cette forme de traite a répondu à une forte demande d’utilisation des enfants dans la course des chameaux aux Emirats, et a été favorisée par la présence de nombreuses familles mauritaniennes employées dans le gardiennage et la course de chameaux aux Emirats Arabes Unis. Au total, plus de 400 enfants de 6 à 12 ans y ont participé entre 1993 et 2005.

Ces enfants, issus de familles nombreuses, éclatées et pauvres ne reçoivent aucune éducation ni de formation en dehors de celle qui doit faire d’eux les « meilleurs jockeys », les plus dociles et les plus soumis. Comme dans la plupart des cas, là aussi il a été rapporté l’existence de réseaux d’intermédiaires sans scrupules chargés de faciliter la mobilisation des familles, et de l’envoi des enfants (facilité de visa et de passeport). Ces enfants, pour les besoins de la course, devaient rester le plus longtemps possible à un poids ne dépassant pas 25 Kg. Ce qui a ouvert le recours aux enfants de plus en plus jeunes (de moins de 12 ans) pour la course de chameaux.

En 2005, les EAU ont interdit cette pratique et ont convenu avec l’UNICEF et les pays concernés par cette traite, dont la Mauritanie, de rapatrier et de réintégrer les enfants jockeys en activité dans leur pays. Tous les enfants vivaient avec des adultes dans des conditions très difficiles et certains ont été victimes d’abus sexuels.

En vue de mettre fin à cette pratique, des protocoles d’accord ont été signés entre les EAU, les pays d’origine et l’UNICEF. Ces protocoles qui prévoient le rapatriement et l’indemnisation de tous les enfants, pour leur réinsertion sociale, avec un programme d’AGR et le renforcement des services sociaux de base des communautés d’origine.

Ces enfants étaient originaires, en particulier de : Nouakchott (EL Mina, Arafat, Toujounine, Dar Naim et Teyarett) Boutilimit (Habibelech) Hodh Charghy (Timbedra, Nema)

L’un de nos enquêteurs a pu suivre la vie d’un enfant jockey, encadré 4 suivant :Encadré1: histoire de l’enfant jockey AA

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Je suis né en 1995 à Nouakchott dans une famille qui se compose de 6 personnes. Je suis orphelin du père. Mes frères, ma mère et moi vivions avec ma grande mère.En 1999, J’ai quitté mon pays à 5 ans pour me rendre aux Emirats Arabes Unies afin de travailler dans les courses des chameaux. Ma famille m’a confié à mon frère et à un intermédiaire qui s’appelle XX. Ma mère avait convenu avec lui de me payer 40.000 ouguiya mensuellement. Cet intermédiaire était mon interlocuteur auprès de mon employeur  et de ma famille. Il récupèrait mon salaire et envoyait à ma famille le montant de 40.000. Il me donnait des instructions relatives au travail de jockey. De temps en temps il me permettait de saluer ma famille au téléphone.Aux Emirats, je travaillais 8h par jour. Mon travail consistait à garder le troupeau, à le faire nourrir et à monter les chameaux aux moments de courses qui étaient hebdomadaires. L’endroit ou nous travaillions se situait à 10 Km d’Abu-Dhabi Mon frère, notre intermédiaire et moi, nous partagions une maison avec des pakistanais et des bangladais. Nous enfants c'est-à-dire mon frère et moi, avions une chambre pour nous. Les pakistanais obligeaient parfois les enfants à la pédophilie.Les repas étaient ainsi organisés : 7h du matin le petit déjeuner, 1h le déjeuner et 20h le diner. Nous ne devions pas beaucoup manger parce qu’il fallait rester maigre et léger pour la course des chameauxEn 2005 les autorités des Emirats Arabes Unies ont rapatrié tous les enfants qui travaillaient à l’époque dans les courses des chameaux. Suite à ça j’ai regagné mon pays et j’ai commencé une vie presque normale.En 2007 ma mère m’a inscrit dans le programme d’insertion des enfants jockeys ce qui m’a permis de bénéficier de ce qui suit : Financement d’une boutique pour les produits alimentaires (pour un montant de 1500 dollars US) au profit de ma famille, appui scolaire, indemnisation (combien il a reçu) , consultation par un psychiatre et octroi de deux chèvres. Cet enfant dispose d’un dépôt bancaire (1500 Dollars US) jusqu’à atteinte de la majorité (18 ans)Aujourd’hui je suis inséré dans ma famille et je suis en 4ème année du fondamental. Mon grand problème actuel c’est l’absence d’un acte de naissance et la pauvreté de ma famille. Enquêteur Nouakchott

b) Enfants esclaves/séquelles de l’esclavageCe phénomène a déjà suscité un intérêt particulier, auprés des ONG militantes des droits de l’Homme (AMDH, AMSME, AFCF, SOS esclavage, Terre des Hommes, AEDM) et de façon timide dans la presse écrite. 89 cas d’enfants ont été identifiés comme ayant subi les séquelles de l’esclavage/ou esclaves sur les 15 dernières années.(voir tableau1 ci-après) :

Tableau 1 : Filles esclaves ou ayant subi l’esclavageNbre Classification Sex

eAge Date Origine Auteurs de

l’exploitation

Source

50 Enfants esclaves G et F

12 -13 ans

entre 1995 et 2009

Toute la Mauritanie

Familles et individus

SOS ESCLAVE

30 Filles subissant les séquelles de l’esclavage

F 13 -15 ans

2006-2009

Hodh charghi, Hodh Gharbi, Tarza Mauritanie

Familles et individus

AFCF

5 Filles mineures esclaves

F 12 -14 ans

2006 2008 2009

Deux hodh, Brakna, Tarza, Nouakchott

Familles AFCF et SOS Esclave

2 Enfants esclaves F 14 -17 ans

2009 Vers Arabie Saoudite

….. AFCF

1 Esclave, Fille domestique

F ….. entre 2006 et 2008

Akjoujt Parents AFCF

1 Traite /esclavage F 13 ans 2006 Trarza le fils de la sœur de la femme maitre

AMSME

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L’exemple de Hanna a fait l’objet d’articles et de rapports dans la presse. Encadré 2 : situation d’une fille esclaveAffaire Hanna m/ Mariye, âgée de 11 ans : Cette petite fille a été placée dans une famille par sa mère qui est en réalité l’esclave de cette famille dirigée par un jeune couple : Toumena M. Thenoureiny née en 1976 et Ahmed O. Thenoureiny né en 1970. Cette affaire a été dénoncée par l’ONG SOS- esclaves qui a été informée de la situation de la petite fille. Cette organisation travaillant contre l’esclavage en Mauritanie a aussitôt saisi les autorités administratives (le préfet) qui a saisi le commissariat de Teyarett et après les investigations, l’affaire a été transférée à la Brigade des mineurs le 22/04/09 dans la soirée et nous avons donc été saisis par le commissaire de la brigade qui proposait de nous remettre l’enfant jusqu’au lendemain en attendant l’arrivée de sa mère de Boutilimitt.Et l’enfant a refusé de partir avec nous, et nous avons donc demandé pour sa sécurité qu’elle passe la nuit à la Brigade mais séparée de ses maîtres. Le lendemain, 23/04/09 nous avons assisté à l’instruction. Au cours de l’instruction, il est apparu clairement que l’enfant était une servante et que la famille dans laquelle elle se trouvait était celle des maîtres de sa mère. Transmise au procureur de la république le 23 avril 09 à 9h00, les maîtres et l’enfant et sa mère ont été libérés sous caution morale jusqu’au dimanche 26/04/09. Malheureusement, le dimanche, l’affaire a été classée sans suite par le parquet pour insuffisance de preuve.Hanna s’occupait des corvées domestiques de la maison de ses maîtres et de la surveillance des enfants qui allaient à l’école alors qu’elle n’y avait pas droit. (Rapport Mbaye, avril 2009)

c) Traite et trafic des filles  en Arabie Saoudite :

L’étude a revelé que des jeunes filles faisaient l’objet de traite en Arabie Saoudite. A cet effet, des réseaux se sont organisés impliquant différents groupes à diverses vocations. Certains sont spécialisés dans l’établissement de passeports, d’autres s’occupent des visas, des formalités de transports, de recrutement des clients et candidats au voyage et des conditions de séjour etc). Profitant de la vulnérabilité des populations (pauvreté, chômage et analphabétisme), ces réseaux ont pris de l’ampleur et se sont professionnalisé au fur et à mesure.

Le cas de trafic de jeunes filles et leur traite à des fins d’exploitation sexuelle dans certains des pays frères du golfe mérite d’être instruit et documenté par les pouvoirs publics des deux parties. Il s’agira de mettre fin au voyage illicite de jeunes filles, de démanteler les réseaux, de réparer les dégâts et préjudices causés aux victimes et de développer des actions de prévention en mettant à contribution autorités judiciaires, les familles, les intermédiaires et les réseaux, à l’image du projet de rapatriement et de réinsertion des enfants jockeys.

Les ONG des droits de l’homme rencontrés, en particulier l’AFCF a jugé le nombre de filles subissant ce trafic, important. Plus de 30 filles identifiées (voir tableau 2, annexe 4)

Tableau 2: traite des filles en Arabie Saoudite Nbre Classification Sexe Age Date Origine Auteurs de

l’exploitationSource

26 Filles victimes du trafic sexuel vers Arabie Saoudite

F 6-9ans 2006 Sur le territoire

Familles, agence de voyage, femmes ayant été victimes du même trafic de jeunes filles

AFCF

9 Filles envoyées pour mariage en Arabie Saoudite

F 12 ans 2008 Les deux Hodhs

Familles AMSME

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d) Enfants vicitmes d’exploiatation sexuelle 

La prostitution est une pratique interdite officiellement dans le pays. Nous avons découvert dans les grandes villes mauritaniennes des réseaux de prostitution parrainés par des femmes de nationalité étrangère. Les quartiers périphériques de Nouakchott et Nouadhibou ont été le lieu de cas similaires.

Au cours de notre enquête, il a été signalé des lieux de rencontres tenus par des femmes adultes où de jeunes filles sont exploitées sexuellement. En effet, une femme vivant dans le quartier de Bagdad de Nouakchott âgée de près de 50 ans « facilite » le mariage et utilise son domicile comme lieu de rencontres entre les jeunes, pour prostitution. Parfois, c’est elle-même qui attire des jeunes filles vers son domicile (tableau 3, annexe 4)

Tableau 3 : filles victimes d’exploiation sexuelle(identiffiées)Nbre Classification Sexe Age Date Origine Auteurs de

l’exploitation

Source

10Filles prostituées

  

NDB femme facilitatrice

, Fatimetou Kerdid

2

Guides pour prostitution

G et F

15 ans, 13 ans

entre 1993 et 1995

Dar Naim femmes prostituées

président de l'ONG amis de l'enfance en difficulté

1 Fille prostituée F   Zouerate Mère DGA jeunesse

e) Enfants Talibés

Depuis quelques années nous assistons à un phénomène d’exploitation d’enfants dans des conditions dégradantes par des marabouts mal intentionnés. Ils utilisent les enfants (élèves) pour « s’enrichir », en les obligeant à mendier. 10% de l’échantillon sont des talibés, soit 26 enfants.

Dans les différentes ethnies mauritaniennes les services rendus par les élèves aux maîtres étaient valorisés. Cependant le phénomène des enfants Talibés mendiants, est un phénomène quasi exclusivement lié à la société Pular.

Selon les enquêtes, c'est avec l'urbanisation de la sous région et l’exode des maîtres avec leurs talibés dans les grandes villes que ce phénomène a connu des mutations profondes. On ne peut pas imaginer les souffrances de ces enfants à bas âge qui vivent dans les rues presque toute la journée. Le talibé, enfant mendiant, peut être même battu s'il ne rapporte rien. L'enfant est valorisé en fonction de ce qu'il rapporte de sa collecte. La nourriture de l'enfant est fortement dépendante de la mendicité.

En 2008, le CPISE/MASEF en collaboration avec la Brigade des Mineurs, et les autres intervenants dans le domaine de la protection de l’enfance ont pris en charge 64 enfants talibés dont un gambien et des sénégalais. Cette prise en charge a été assurée avec l’appui des familles des enfants qui ont récupéré plus de 60% des enfants. Le nombre d’enfants restant a été rendu à leurs marabouts avec des garanties que ces enfants ne retourneraient plus à la mendicité.

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Par ailleurs, au mois de novembre 2009, un site web de la place révèle l’histoire d’un portugais (intermédiaire)  retrouvé avec 10 enfants de Guinée. Selon ses déclarations, le but de son voyage était l’éducation coranique des enfants.

Tableau 4 : enfants talibésNbre Classification Sex

eAge Date Origine exploitan

tSource

64 Enfants Talibés almoudo

G 12 et 15 ans

2008 Mauritnaie, Nktt, Gorgol, Brakna

Thierno Talibé

Rapport 2008 CPIESdu MASEF

35 Enfants Talibés G 11 à 14 ans

2009 Mauritnaie, Nktt, Gorgol, Brakna

Thierno Talibé

Enquête TTT enfants, octobre 2008

f) Filles domestiques venant des pays voisins

L’étude a confirmé l’existence des pratiques de trafic et de traite des enfants dans la sous-région. C’est ce qui explique l’existence de filles domestiques du Sénégal, du Mali, de la Côte d’ivoire, de Guinée et de la Gambie en Mauritanie ; D’autres enfants étrangers sont également signalés comme domestiques, bergers ou enfants talibés à l’intérieur du pays.

Ces enfants sont parfois victimes d’un trafic pour passer les frontières et se retrouvent souvent sans état civil et sans attache familiale.

L’étude a révélé l’existence de plusieurs intermédiaires vivant en Mauritanie dont cette femme malienne qui depuis 15 ans, mobilise en moyenne 40 enfants par an. Pour les filles, la préparation de trousseaux qu’elle leur livre en fin de séjour, lui sert de prétexte sans qu’elle leur verse leurs salaires. Pour les garçons, ils reçoivent des montants pour leur rêve à gagner l’Europe (préparation des papiers) ce qui justifie la même exploitation.

Cette femme intermédiaire retourne annuellement au Mali pour inciter de nouveaux parents à envoyer leurs enfants en Mauritanie. A Nouakchott, elle essaie d’éviter tout contact avec les ONG et les structures, notamment le CPISE (qui a tenté de persuader certains enfants de venir se former), et pour bloquer toute intervention qui puisse décoder son trafic.

Encadré 3 : Étude de cas d’une intermédiaire impliquée dans le trafic et la traite d’enfants du Mali pour travailler en MauritanieSexe: Féminin, Âge: 45 ans, Type d'activité : Placer des enfants comme domestiques

Cette femme Malienne vit en Mauritanie depuis plus de 17 ans. Elle est propriétaire d'une maison située à Dar Naim, périphérie nord de Nouakchott. Elle fait des voyages pour ramener des enfantsle du Mali en Mauritanie, sous couvert de leur trouver un emploi rémunérateur. Elle arrive ainsi, à mobiliser, chaque année, jusqu'à 40 enfants âgés entre 10 et 16 ans, qu’elle place dans des foyers mauritaniens ou sur des lieux de travail, en touchant elle-même tous les salaires. En guise de récompense, la fille reçoit, au moment du retour au Mali, « la valise nuptiale » déstiné à son futur mari. Cette pratique culturelle est assez encrée en milieu Bambara et constitue une éspèce de « dot féminine » que les familles de la fille mettent beaucoup de temps à réunir. Alors que le garçon, reçoit de l’argent pour l’aider à voyager en Europe. Quand les enfants reviennent à la maison de l’intermédiaire, ils sont pris en charge (nourriture, vêtements, savons..) souvent avec des moyens très réduits. Pour rejoindre leurs lieux de travail, ils y vont souvent à pied même s’ils vont dans des Moughataas différentes de celle où vit l'exploitante.

L’intermédiaire les placent en général les filles dans des foyers (travail domestique, gardiennage d’enfants, nettoyage d’habits) et les garçons dans des lieux de nettoyage de véhicules ou sur des

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charrettes..Elle déclare s’assurer auprès des familles de la sécurité des filles et le suivi de leur situation. Quelques enfants, rencontrés à l’insu de la femme, déclarent avoir des liens de parenté avec l’intermédiaire et qu’ils poursuivaient des cours à l’école, mais leurs parents ont décidé de les envoyer en Mauritanie pour travailler, afin d'aider leurs familles vivant dans une extrême pauvreté. Ces enfants indiquent souffrir de beaucoup de problèmes, notamment de l’absence de leurs familles, de l’isolement qui les conduit parfois, à des larmes lorsqu’ils se souviennent des êtres chers.

La plupart des enfants n’ont que des actes de naissance comme seul acte de leur état civil. Cela leur permet d’aller dans des pays voisins, en particulier la Mauritanie. Devant les autorités mauritaniennes des frontières, ils sont en général refoulés. C’est pour cela qu’ils utilisent des voies non légales. Les intermédiaires, en particulier les chauffeurs de bus, à qui l’intermédiaire verse des montants. Ils sont cachés dans des sacs ou valises de voyageurs en arrivant aux frontières

Au cours d’un entretien avec un enfant travailleur, il nous précise : « Je suis envoyé par ma mère et mon père, afin de travailler, sous la supervision de cette femme et de garantir un appui à ma famille .Cette femme qui nous offre, à la fin de l’année la « valise nuptiale» pour les filles et des cadeaux pour les garçons. Elle reçoit mensuellement entre 15000 et 20000 ouguiyas de notre travail. Mais l’essentiel pour nous est de plaire à nos familles et assurer notre avenir ». D’autres entrevues avec des enfants placés par l’intermédiaire qui essaie de fermer toutes les portes qui permettraient aux enfants de s’insérer dans la vie active, à travers la formation professionnelle s’ils en découvre la possibilité. Ainsi , une fille domestique âgée de 14 ans, placée chez une famille aisée à Tevragh Zeina, mais souvent battue par les enfants de la famille, s’est retrouvée dans les rues de Nouakchott après avoir été licenciée suite à la dénonciation de son mauvais traitement auprès de son employée. Elle a été repérée par une équipe du CPISE et placée dans un atelier. Retrouvée par l’intermédiaire, elle se trouve obligée de rendre compte à la femme, qui l’oblige à sortir du centre et de revenir à domicile. Le CPISE informé, reprend la fille..

Dans le cas d’un enfant qui travaille la journée dans la vente d’eau sur des charrettes, et la nuit dans la collecte d’ordures (argent versé à l’intermédiaire), mais repéré par le CPISE qui l’encadre et essaie de le retirer du travail pour formation..). Alors la femme, demande à le retirer du centre pour le remettre au travail ce qui garanti. C’C’est ainsi que, pour ne pas perdre ses liens avec la femme, l’enfant partage son temps entre le centre et la collecte d’argent pour l’intermédiaire.

C’est à ce moment que le centre prend la responsabilité de déclarer à la femme son refus d’accepter le retour de l’enfant et commence à lui donner des cours d’alphabétisation et du cran…. Khayta, enquêtrice Nouakchott

g) Abus et exploitation sexuelle

L’étude présente a mis en évidence pour la première fois la violence sexuelle à l’encontre des filles domestique. Une fille sur cinq a confirmé être victime d’une forme quelconque de violence sexuelle sans en préciser la nature. Le même nombre de filles domestiques exprime être accusé de vol.

Une synthèse des informations recueillies à travers des entrevues semi-structurées ont permis de réaliser le tableau de l’annexe 4.

Le rapport statistique annuel 2008 de la Brigade des mineurs, soulève le cas de 9 enfants victimes « d’exploitations durant leur travail ». D’ailleurs, sur les 180 mineurs masculins et 114 victimes filles enregistrées dans cette base de données, aucune indication ne précise si les victimes l’ont été ou non sur les lieux de travail. Ce qui dénote de l’importance d’une révision rapide de la méthodologie de collecte de données au niveau de cette Brigade, afin d’y intégrer une rubrique travail des enfants, ainsi que le trafic et la traite. Tableau ci-après :

Tableau 5: enfants en exploitation au travail

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Nbre Classification Sexe Age Date

Origine

Exploitant

Source

9 Filles et garçons Enfants mineurs 2008 Nktt agresseurs

Police des Mineurs

3- Trafic des enfants

Il y a lieu aussi de soulever le cas d’enfants immigrés, exploités économiquement dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Ils sont sous-rémunérés et maltraités.

Au cours de la période 2006-2009, les ONG natioanles ont pu dénoncer la situation de plus de 50 filles trafiquées et victimes de traite à l’intérieur de la Mauritanie pour des raisons diverses, dont la principale est le travail domestique, avec des salaires, qui vont en majorité vers les trafiquants :

Tableau 6 : enfants migrants :Nbre Classification Sex

eAge Date Origine exploitant Source

10 Enfants migrants de cote d’ivoire

G Entre 12 et 13 ans

2008 Cote d’ivoir

  AFCF

44 Enfants migrants     4 1er mois de 2009

? Migration clandestine e

Superviseur Nouadhibou

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V – ANALYSE DES PHENOMENES EN LIEN AVEC LES VIOLATIONS DES DROITS

1-Travail des enfants

De nombreuses difficultés sont rencontrées par les enfants au travail : manque d’argent (28,15%), manque d’affection (9,66%), isolement (5,04%) et problèmes de santé (15,97%) (Tableau 28, Annexe 3).

En outre ces enfants n’ont pas souvent accès à l’état civil, à l’éducation, à la protection en général et de celle de la famille en particulier et aux services sociaux de base. Ils font l’objet de diverses formes de violences dont certaines (abus et exploitation sexuelle) ont des conséquences néfastes sur leur survie et développement.(voir tableau 28, Annexe 3)

a) Enfants domestiques Environ 17,28%, des enfants sont employés domestiques. Ils travaillent pendant de très longues heures et ne sont souvent pas rémunérés. Les filles domestiques sont exposées au viol et à la maltraitance. Elles ne peuvent être scolarisées et sont condamnées à vivre dans la misère et la vulnérabilité. Elles sont payées, sauf exception rare, en deçà du SMIG et travaillent plus de 10h par jour.

Selon cette enquête, la fille peut être recrutée dès l’âge de 8 ans. 32% des filles interrogées au cours de l’enquête sont âgées de moins 12 ans. Ces taux sont plus élévés à Nouadhibou (62%) et Nouakchott (52%). Encadré 4: Enfants domestiques mineurs

X est une petite fille de 10 ans, qui travaille comme domestique chez une famille. Un jour, après lavage des habits elle monte sur la terrasse au dessus pour étaler le linge sur les lignes de séchage, le maître de la maison la poursuit et attrape son bras. La fillette commence à pousser des cris et appelle la mère de famille qui vient en courant. Voyant sa femme arriver le maître se mit à crier « voleuse, elle m’a volé 150 000 UM….. » . L’histoire prend, donc, le tournant de vol  … Une avocate intervient en appelant le propriétaire de la maison, qui est militaire de profession en lui indiquant qu’il devra retirer sa plainte si non elle le poursuivrait auprès de son institution miliaire. Alors l’homme retira immédiatement sa plainte et le dossier resta sans suite……L’ONG AMDH, présidée par l’avocate remet la fille à sa famille et finance une AGR à sa maman pour contribuer au placement de la fillette à l’école.

Un garçon de 13 ans, placé par son père comme « boy » chez une famille, est accusé de violer une fillette de 8 ans (dans un milieu familial « malsain »). L’avocate informée entame ses contacts, en discutant avec la fillette, toute seule, elle lui déclare «  moi, je suis allée voir X sur le lieu du thé et l’ai touché …. Il n’est pas fautif, j’en ai l’habitude… ». Alors, l’avocate décide de contacter la famille, les icnite à retirer leur plainte…L’avocate : «  notre premier problème est le retrait de plaintes par des familles ou personnes concernées, après règlement des problèmes à l’amiable… »

Maitre Fatimata Mbaye

Les enfants domestiques sont issus des milieux non scolarisés (2% des familles d’origine ont atteint le niveau secondaire) et de familles nombreuses. La moyenne de la fratrie excède la moyenne nationale (6 frères contre 5 au niveau national). La comparaison entres les axes nous montre que l’axe 2 (Gorgol,

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Brakna, Tarrza) est en tète avec une fratrie pouvant atteindre 32 frères. Et la moyenne dépasse 8 frères par famille. La fécondité est très élevée au niveau de la vallée du fleuve à cause de la stabilité familiale et de la polygamie.

Ce fort taux de domesticité s’explique par ailleurs par un engagement conséquent des jeunes filles âgées de 10 à 14 ans à aider leurs familles dans leur lutte pour la survie. S’ajoute à cela que l’employeur préfère souvent avoir affaire à la « docilité » féminine qu’au caractère grincheux et rigide des mâles. C’est

dans les wilayas de l’Assaba et du Brakna ainsi qu’à Nouakchott, que les jeunes filles sont plus nombreuses à travailler (étude Bechir Fall, page 21).

Cette typologie d’enfants domestiques recouvre autant les filles (43,3%) que les garçons. En 1988, le pourcentage des filles était moins important, (31,6%) que celui des garçons. Cette progression spectaculaire est due à une certaine réserve à employer un garçon domestique pour une rentabilité plus grande avec une fille. En effet le garçon domestique qui débarque généralement de la « brousse » ne maîtrise pas beaucoup les tâches ménagères (linge, cuisine, entretiens ménagers, soins des enfants…). Donc il paraît être d’un rendement limité par rapport à l’option « fille domestique » qui est supposée mieux indiquée pour toutes ces tâches et bien d’autres encore, surtout si elle réside chez l’employeur, comme c’est souvent le cas dans la plupart des situations étudiées.

21% des employeurs disent utiliser le châtiment corporel comme mesure de correction des enfants. Les employeurs gardent les mêmes enfants en fonction en moyenne pendant 3 ans. La durée d’apprentissage est en moyenne de 2 ans. L’horaire de travail est de 6 à 10 heures par jour.

Tableau: Forme de correction ┌──────────────────┬────────┬────────┐ │ │ AXE │ │ │ ├────────┤ │ │ │ensemble│Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┤ │Forme │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │Avertissement │ 36.00│ 36.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┤ │Insultes │ 16.00│ 16.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┤ │Châtiment corporel│ 21.33│ 21.33│ ├──────────────────┼────────┼────────┤ │Renvoi du travail │ 10.67│ 10.67│ ├──────────────────┼────────┼────────┤ │Autres │ 16.00│ 16.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┘

b) «   Encaisseurs de bus   »   : D’après plusieurs chauffeurs et encaisseurs de bus, on enregistre une diminution importante de l’accès des enfants à cette activité. Cette activité comme d’autres formes de travail des enfants est une conséquence de l’exode rural qui a poussé des enfants des quartiers périphériques de Nouakchott a exercé de petis métiers dans l’informel, tel que celui des cireurs de chaussures, de vendeurs ambulants, d’encaisseurs de bus etc.

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Ce métier si difficle expose les enfants à beaucoup de risques. Pour le Directeur de l’Enfance au Ministère des Affaires Sociales « c’est une activité assimilable aux pires formes du travail, à cause des dangers sur la vie de l’enfant », comme l’indique un enfant encaisseur, interviewé, ci-après :

Encadré 5: Vie d’un enfant encaisseur Abdoul Aziz dit Oumar Diack, 17 ans, habite avec sa famille au « Kebbe » El Mina, plus connu sous le nom de Kebba Marbat ; Son père est décédé en juillet 2009.

Il a fait l’école primaire jusqu’en 2ème Année fondamentale, et est encaisseur de bus depuis plus de quatre ans. Il dit connaitre, presque tous les chauffeurs de Bus de l’arrêt de bus du 5ème, où il arrive, chaque jour à 7h du matin, revient chez lui pour manger vers 13H et reprend son travail vers 15H pour retourner à la maison vers 19H au plutôt ; Avant les bus circulaient jusqu’à 23H. Au cours des 4 premiers mois, il s’est toujours bagarré avec les jeunes qui refusaient, souvent, de payer le tarif normal.

Il déclare que « le métier est dur et fatiguant, en particulier quand je descends, j’ai tout mon corps qui me fait mal : les épaules, les bras, les pieds et les mollets, car je suis debout, toute la journée, de l’arrêt de bus du 5ème, jusqu’à celui de Teyarett, je suis accroché le long de ce trajet, sur le toit pour ne pas tomber.. ».

Abdoul Aziz déclare aussi que « le travail n’est plus comme avant ; Cela fait une semaine que je n’ai pas travaillé, car j’aidais ma mère à refaire notre baraque. Des fois je ramenais, à la maison entre 800 à 1200 ouguiyas, chaque soir. Les chauffeurs sont les maîtres de la situation ; les plus honnêtes peuvent nous donner plus de 1500 UM, selon les recettes et cela devient rare »

L’enfant déclare « Je souhaite devenir, un jour, un chauffeur de bus et pouvoir donner plus d’argent à ma mère devenue veuve ; malheureusement les chauffeurs, dans quelques temps préféreront des enfants moins âgés, et parfois ils assurent eux même leur encaissement ; Mais ils sont plus disposés aux bagarres avec les clients que nous ».

Pour les dangers, l’enfant déclare : « Ah ! Il faut éviter les bagarres, les grands intimident les plus petits, les amènent, parfois derrière l’arène du 5ème et les menacent…et reprennent leur argent….Moi, je suis là depuis 4 ans et ayant de grandes connaissances, j’évite toujours les plus dangereux.Quand la bagarre éclate, les voleurs, en profitent…mais la police s’intéresse au bus, seulement quand il y a un grand problème, pas de prévention !! »

Avenir ? : «  Pour le moment, je suis là, pour aider ma mère, je ne serais jamais, clandestin pour aller ailleurs, ce n’est pas sûr, ma famille sait où me trouver et ne m’a jamais empêché de travailler.. ».

Le travail des enfants : exclamation en pular … « Hih.L’enfant ne va pas à l’école, il faut qu’il travaille…mieux vaut apprendre un métier, que de trainer….Je vois beaucoup d’enfants qui vont dans les clubs vidéo ou les baby foots »

Athié, octobre 2009

Les différents risques sont aussi confirmés par les chauffeurs de bus, lors de nos entretiens dans l’encadré, ci-après :

Encadré 6: causerie avec un chauffeur de bus

Ahmed est un chauffeur de Bus qui relie l’axe 5ème 6ème et Teyarett et est dans ce métier depuis 10 ans. Il n’a pas de connaissance de la Convention des Droits de l’Enfant, cependant, il lui arrive de tomber, par hasard, sur radio Mauritanie, où il en entend parler, sans avoir vu une manifestation importante là-dessus.

A la question que sont devenus les enfants qui faisaient encaisseurs ? Ahmed répond : « Je ne sais pas, mais je constate, comme tous, qu’il n’y a plus beaucoup d’enfants encaisseurs, c’est certainement dû au manque de sérieux de certains enfants, mais il y’en a eu de très sérieux.. Pourtant les enfants nous arrangent beaucoup, ils sont plus faciles à gérer. Cela, nous évite de gérer les clients, on est au volant et on ne descend pas chaque fois ; ils gardent l’argent

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des recettes, qui ne se mélange pas avec les recettes de la cabine. Chaque fois que je n’ai pas un encaisseur, je me fatigue et je m’énerve sur les clients ».

En ce qui concerne les recettes, il déclare « cela dépend des jours et de l’encaisseur. Si nous avons un bon encaisseur, nous encaissons entre 12 à 14000 UM par jour ; au cours d’un seul voyage entre 5ème et Teyarett, 3000 à 5000 ouguiyas. Quand il fait une recette de 5000 UM par voyage, je lui paye 600UM sur le champs et 1500 à la fin de la journée ; S’il accepte de passer la journée sur les lieux de travail, je lui paye son déjeuner et son diner…D’ailleurs, ils prennent leurs petits déjeuners sur place».

Situation d’un encaisseur : « Dah est un enfant de 13 à 1’ ans, élève au Lycée Zem-Zem et Teyarett et est gosse très intelligent et très habile. Il sait attirer les clients. Tous les chauffeurs veulent travailler avec lui. Il fait les meilleures recettes par jour. Mais, il fait ce travail à l’insu de sa famille ; S’il aperçoit un de ses parents, il se cache. Il préfère travailler comme encaisseur, qu’aller perdre son temps au lycée, d’autant plus que les professeurs, selon lui, ne sont jamais dans les classes ».

Encaisseur est-ce un métier pour un enfant ? Le chauffeur répond « Non ! un enfant doit aller à l’école, mais aujourd’hui, beaucoup d’enfants cherchent à aider leurs familles, vu le contexte de pauvreté extrême ; D’ailleurs, ceux qui sont sérieux apprennent vite le métier de chauffeur et la mécanique. J’ai connu, au moins 5 à 6 encaisseurs qui sont autonomes qui se sont mis au chauffeur-apprenti pendant deux ans, l’un deux est maintenant chauffeur de bus. Beaucoup d’entre eux sont, aussi « rabatteurs » de clients (chargés d’aller rechercher d’éventuels passagers), moyennant, une prime de 20 à 30 ouguiyas  »

Y a-t-il danger ? « Les seuls dangers pour les enfants se sont les accidents qui sont rares, car les enfants sont agiles.J’ai entendu qu’un enfant mécanicien, tombé d’un bus, s’est fait écraser par une voiture ».

La causerie a porté sur plusieurs autres questions, avec d’autres, qui nous appris que les enfants négociaient avec le chauffeur, sans intermédiaire, et qu’ils étaient sur les lieux de travail entre 7H et 7H30, ceux qui habitaient plus loin venaient vers 9H et travaillaient jusqu’à 19H à 19H30 ; Avant ils travaillaient jusqu’à 22H à 23H.

Y a-t-il des enfants qui dorment sur le site ? « Je ne sais pas ; mais certainement »

Avenir des enfants ? « Normalement, comme je l’ai dit, les enfants doivent aller à l’école et/ou apprendre un métier ; Aujourd’hui l’école ne sert à rien !!. Moi, j’ai fait le jardin d’enfants du Ksar en 1972-1974, l’école 1 du Ksar ; le collège jusqu’au brevet et j’ai abandonné de mon plein gré ; Si j’avais continué, je serai comme beaucoup de diplômés chômeurs. Encaisseur n’est pas un métier d’avenir, sauf si l’on devient chauffeur ou mécanicien  » ATHIE, enquêteur octobre 2009

c) Enfants bergers 9,88% de l’échantillon sont des bergers. Le métier d’enfants bergers est transmis de génération en génération, selon le groupe ethnique. Les enfants y sont initiés dès leur jeune âge, en gardant le troupeau familial. Les enfants de moins de 10 ans sont envoyés pour garder les ovins et caprins. Ils sont rémunérés, parfois seulement en nature.

Ce métier semble être des plus difficiles parmi les formes de travail des enfants, car l’enfant est généralement très tôt coupé de son milieu familial ; Il vit dans le désert, souvent en permanence avec les animaux, parcourant de grandes distances par jour et avec de longues journées de travail. Un nombre important d’enfants esclaves ou anciens esclaves gardent les troupeaux de leurs maîtres comme l’indique clairement les histoires de quelques esclaves en fugue.

Le travail de berger en milieu rural expose l’enfant à une maltraitance non contrôlée comme le précise l’histoire ci-dessous (Encadré 7).

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Encadré 7 : Histoire d’un berger

Adamah est un petit berger qui avait huit ans à l’époque des faits. Adamah a été engagé comme berger par un propriétaire de troupeaux. Les parents d’Adamah qui sont de pauvres cultivateurs lui avaient « loué » leur fils moyennant une faible rémunération.

Au campement, Adamah était sans cesse battu par un autre berger plus grand que lui. Il s’est plaint plusieurs fois auprès de son patron. Au bout d’un mois de bastonnade systématique, Adamah est allé une fois de plus auprès de son patron se plaindre, celui-ci n’a rien trouvé de mieux que de lui remettre un couteau en lui recommandant de s’en servir la prochaine fois qu’il serait menacé. Quelques jours plus tard, Adamah a frappé mortellement avec son couteau son agresseur qui a été transporté à l’hôpital de la ville voisine, Boutilimit, où il aurait succombé à ses blessures.

Adamah a été arrêté et envoyé dans la prison de Rosso, le chef lieu de la région du Trarza. Le tribunal local s’étant déclaré incompétent pour juger l’affaire, Adamah a été transféré à Nouakchott à la prison pour enfants de Beyla. Dès que Tdh a été saisi de l’affaire, l’avocate du projet d’assistance juridique s’est rendue compte de l’absence du dossier de l’enfant. Aucun document ne justifiait la mise en détention : ni procès verbal de la police relatant les faits, ni ordre d’incarcération. Apparemment le dossier aurait été « perdu » lors du transfert de l’enfant entre Rosso et Nouakchott. Il fut impossible de le retrouver ni de savoir où et pourquoi il avait disparu.

Face à cette situation, et également en raison de l’âge de l’enfant le rendant irresponsable pénalement au vu du code mauritanien et donc non passible d’emprisonnement, l’équipe de Tdh n’a ménagé aucun effort pour tenter de le libérer. Il faut dire qu’il était très pénible de voir ce petit gosse perdu à la prison des mineurs au milieu de garçons plus grands que lui et ayant un tout autre parcours. A chaque visite de notre équipe, avocats et travailleurs sociaux, Adamah s’accrochait à eux en leur demandant quand il allait être enfin remis à ses parents.

Ses parents lui rendaient visite très souvent. De son côté, l’équipe de Tdh était restée en contact permanent avec eux. Ce sont eux qui nous ont expliqué que comme le veut la tradition musulmane, il leur était réclamé une dya (réglement à l’amiable lors d’un conflit entre deux familles) d’un montant fort important difficile de rassembler par la famille et sa tribu étant donné leurs très faibles revenus. Cette dya aurait même été augmentée après un premier accord, ce qui expliquerait la « disparition » du dossier comme moyen de pression.

Pendant 19 mois, il fut impossible d’arriver à faire libérer cet enfant qui n’avait pas sa place en prison puisque rien ne justifiait sa détention en l’absence de dossier et surtout en raison de son âge. Tout l’appareil judiciaire mauritanien a été remué. Tous les arguments juridiques et humanitaires ont été déployés pour tenter de faire sortir Adamah de sa prison. Le délégué de Tdh est allé voir les plus hautes aurtorités judiciaires du pays, le procureur général et finalement le ministre de la justice lui même à deux reprises.

Sans qu’il y ait eu vraiment un élément « formel » nouveau et à la suite d’une dernière tentative d’un des avocats de Tdh, le petit Adamah a été finalement mis en liberté provisoire et remis à sa famille sous sa responsabilité. On suppose que le tapage qui commençait à se faire autour de l’affaire et pour lequel Tdh n’était pas étranger a finalement décidé les autorités à trouver une solution à l’affaire.

Il reste cependant encore à juger l’affaire puisque Adamah n’a été remis qu’en liberté provisoire mais c’est une autre histoire… Terre des Hommes Nouakchott

On peut considérer qu’un nombre important d’enfants bergers qui ne travaillent pas avec leurs parents sont maltraités (mal nourris, mal habillés, mal logés, mal payés…).

Ce métier est assimilable, selon les normes internationales du BIT/UNICEF à des pires formes de travail, par sa pénibilité, le temps de travail, la rupture avec le milieu familial et leur transhumance, en plus des conditions de vie précaire (habitat, nourriture, santé, habillement..).

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2- Traite des enfants

Les informations disponibles sur la traite en Mauritanie sont très limitées eu égard à la nouveauté de l’attention portée au phénomène de l’expérience des enfants jockeys envoyés aux Emirats Arabes Unies.

Celle-ci a provoqué une prise de conscience nationale et a constitué une base solide de dénonciation de ce fléau en brisant le tabou et a constitué un plaidoyer important qui a attiré l’attention des pouvoirs publics sur des formes assimilables à la traite des enfants sur le territoire mauritanien et notamment sur les phénomènes d’enfants esclaves et ex-esclaves, d’enfants migrants et les victimes de la traite des filles en Arabie Saoudite à travers les longues frontières du pays.

Les rares données nationales disponibles sur la traite et le trafic en Mauritanie sont très dispersées. Il n’existe pas de sources officielles de cas de victimes de traite et de trafic, malgré la création de la Brigade des mineurs et de la surveillance des frontières (aéroports, points de passage) et le contrôle systématique des voyageurs accompagnés par des enfants effectué par les gardes frontières (police et gendarmerie) Depuis la création de cette structure plusieurs cas de trafic et de traite d’enfants ont été recensés. Toutefois, ces cas sont enregistrés, sans spécifier leur nature et ne prennent pas en compte les différents contours de la question, ni même les différents acteurs.

Les données dont disposent les ONGs agissant dans le domaine sont souvent récoltées dans des conditions confuses et n’obéissant pas à une méthodologie fiable. Elles correspondent généralement au nombre d’enfants qui se sont présentés à la Brigade des mineurs, ou aux données recueillies par les ONG œuvrant dans le domaine ou à celles des centres d’accueil intervenant dans le cas d’enfants en conflit avec la loi (viol, vol, fugue, ). Toutefois, la base de données de la Brigade des mineurs ne spécifie pas la nature de ces cas.

a) enfants talibésEn Mauritanie, le phénomène d’enfants Talibés concerne au premier chef des enfants issus du milieu peuhl. Dès l’age de cinq ans, l’enfant est envoyé à des kilomètres rejoindre la mahadra de son onle, de son cousin ou d’un marabout de la famille.Tout au long de leur cursus les enfants (talibés, almoudo) sont « pris en charge » par leur marabout. Ils récitent et mémorisent le Coran, sont initiés à la culture islamique et reçoivent une formation dans le domaine religieux.

Cependant, depuis quelques années nous assistons à un phénomène d’exploitation d’enfants dans des conditions dégradantes par des marabouts mal intentionnés. Ils utilisent les enfants (élèves) pour s’enrichir en les obligeant à mendier.

Malgré certains clichés sur les « talibés » trop visibles mais dont le nombre de un millier, selon l’ONG AEDM, représente à peine 13% des enfants travailleurs de la capitale.

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Dans le substrat culturel Peuhl, la soumission à la faim et à la soif, développe les capacités d'endurance et de dépassement de soi. La quête de sa nourriture en mendiant joue un rôle dans le façonnage de sa personnalité notamment dans le développement de son humilité. 

Mentionner ici ce que les enquêtes auprés des marabouts et talibés ont donné !!!b) esclavages et séquelles de l’esclavageLa société mauritanienne se caractérise par des séries d’inégalités et une hiérarchisation sociale parfois rigide. L’esclavage est la manifestation de cette hiérarchisation, bien qu’il n’ait jamais été institutionnalisé. Il reste et demeure très ancré dans cette société, malgré son abolition par les pouvoirs publics.Le phénomène de l’esclavage et ses séquelles représente, les formes les plus graves à propos duquel les discussions commencent à prendre de l’ampleur, après l’engagement officiel des autorités pour lutter contre ces pratiques.

La législation mauritanienne héritée de la colonisation française a interdit l’esclavage dès l’indépendance. Toutefois, sa mise en œuvre du temps même de la colonisation s’est heurté à la puissance des pouvoirs locaux (Féodalité, Tribalisme, Emirat…) fortement installés depuis plusieurs décennies, particulièrement en milieu rural.

La Mauritanie a adopté en août 2007 une loi (référence) criminalisant la pratique ainsi que toute référence « blessante » au phénomène. Même si sa mise en œuvre n’a pas encore bénéficié de l’attention nécessaire, il n’en demeure pas moins que cette loi vient compléter l’arsenal juridique national dans ce domaine. Aussi, le phénomène de l’esclavage, de manière particulière, a engendré des séquelles au niveau des attitudes sociales et des mentalités. Il a également engendré des conséquences économiques, sociales et culturelles. Par rapport à cette situation, nos interviews ont collecté des données indiquant l’existence de certains foyers d’esclavage, en particulier dans des deux Hodhs et du Trarza,. La pauvreté et l’analphabétisme contribuent à la perpétuation de cette pratique dans ces zones

Des pratiques esclavagistes subsistent encore dans le Pays, mais l’observation de terrain montre qu’elles sont souvent cachées sous différentes formes difficilement décelables à cause de la complicité des parents des victimes et leur consentement affiché.La majorité des enfants esclaves travaillent comme domestiques dans les foyers de leurs maîtres, ou comme bergers en brousse. Leurs conditions de vie et de travail engendrent leur fugue et sont souvent recueillies par les ONGs agissant dans le domaine.

Les cas litigieux sont souvent résolus par consensus en dehors des tribunaux.

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Les anciens esclaves traînent avec eux les tares de leurs anciennes situations sociales (analphabétisme, manque de qualification professionnelles), grossissant les rangs des populations vivant dans les zones périphériques des villes.

En effet, le manque de mesures concrètes d’accompagnement, de structures d’accueils pour les anciens esclaves les exposent à d’autres forment d’exploitation non moins déplorables et inhumaines. Dans ce contexte, Mme Gulnara Shahinian, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de l'esclavage a déclaré lors de sa visite en Mauritanie du mardi 3 novembre 2009 à Nouakchott, que "des cas d'esclavage très graves existaient encore" en Mauritanie, pays où cette pratique est pourtant officiellement abolie ».

Durant son séjour, elle a rencontré des officiels mauritaniens et des ONGs mais aussi "des victimes de l'esclavage, des enfants et des femmes qui ont fui leurs maîtres dans les zones rurales pour se réfugier dans les villes, laissant les leurs derrière eux dans des conditions difficiles".

Mme Shahinian a, néanmoins, indiqué qu'il lui manquait encore "beaucoup d'informations pour mieux comprendre le phénomène de l'esclavage en Mauritanie eu égard à la complexité des structures sociales et de la composition ethnique" du pays. Elle s'est félicitée de la volonté du gouvernement de "mettre fin à cette pratique et sortir les citoyens des ténèbres de l'esclavage".

d)Traite des filles en Arabie Séoudite   : Le cas de trafic de jeunes filles et leur traite pour des fins d’exploitation sexuelle dans certains des pays du Golf mérite d’être instruit et documenté par les pouvoirs publics des deux parties (pays d’origine : la Mauritanie et le pays d’accueil). Il s’agira de mettre fin au voyage illicite de jeunes filles, de démanteler les réseaux, de réparer les dégâts et préjudices subit par les victimes et de développer des actions de prévention en mettant à contribution le procureur de la République, les familles, les intermédiaires et les réseaux.

Les priorités du Gouvernement dans le domaine de la protection des enfants portent essentiellement sur la lutte contre les violences, les abus, les discriminations et l’exploitation économique et sexuelle qui se manifestent à travers, le trafic des enfants notamment les jeunes filles à des fins d’exploitation sexuelle à l’étranger.(réponse CDE/P 17)

Alors que le MASEF, déclare dans son rapport de juin 2009, devant le Comité de l’Enfance aux Nations Unies : «  Grâce au concours de l’UNICEF, la Mauritanie exécute une stratégie de lutte contre le trafic et la traite des enfants. Dans ce cadre, les jeunes filles en partance pour les pays du Golfe sont soumises à un contrôle strict qui permet aux policiers de ne pas les laisser monter à bord des avions s’ils ont des doutes sur leur sort notamment en ce qui concerne le trafic et la traite.(réponse CDE/P 15) »,

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Sur ce nouveau trafic de filles découvert par des ONG et reconnu pqr les pouvoirs publics ; nous présentons ici quelques exemples qui sont édifiants.

Encadré 8 : Témoignage sur le trafic vers l’Arabie Saoudite (Présidente AFCF)Les témoignages de la Présidente de l’ONG(AFCF), mais aussi des victimes de la traite/trafic des filles pour des mariages en Arabie saoudite, ont permis de mieux appréhender les multiples techniques de recrutement utilisées par les intermédiaires pour tromper les filles et les parents. La promesse d’un avenir meilleur et la possibilité de gagner de l’argent sont les principaux arguments avancés par les intermédiaires

L’intermédiaire est souvent perçu comme une personne facilitant l’accès à la Mecque pour un avenir meilleur et non comme un criminel. Par ailleurs, plusieurs personnes ont révélé que l’intermédiaire, homme ou femme, est le plus souvent, soit une femme ayant subi, le même trafic dans sa jeunesse, soit un agent de voyage, ou une autre personne habituée, quelqu’un de la famille, de la communauté qui bénéficie alors « d’un capital confiance » et persuade la famille des avantages de se déplacer pour se marier en Arabie Saoudite (Argent et paradis)……. tel que cas de cette fille qui vit actuellement à Nouakchott, après l’intervention de l’ONG AFCF.L’AFCF déclare détenir le dossier d’une fillette donnée par son père à sa tante paternelle à l’âge de 4 ans et demi, elle la donne en mariage à un saoudien (cousin d’origine mauritanienne) qui la maltraite, la viole et la séquestre. Enfermée jusqu’à l’age de 9 ans (« en mariage ») ; sa tante renvoyée de l’Arabie Saoudite, le père de la fille se présente à l’AFCF et raconte les faits….Elle est suivi et prise en charge par l’ONG, avec des cours d’alphabétisation et projette la placer au CFPF pour formation sur un métier.(visitée par la reponsable de l’étude)

Selon l’AFCF, 50 femmes et jeunes femmes ont été expulsées d’Arabie Saoudite en 2008 dont sept placées chez des proches et prises en charge par l’association en attendant leur insertion dans les familles d’origine. D’ailleurs cinq exécutions en Arabie Saoudite de jeunes filles mauritaniennes pour prostitution (adultère). 50 autres femmes sont actuellement en prison en Arabie Saoudite. D’ailleurs, l’Arabie Saoudite commence à fqire faire face a l’ampleur de ce phenomene en interdisant l entree des jeunes filles mauritaniennes et des femmes de moins de 40 ans sur son Territoire….Les intermédiaires parviennent toujours à contourner les lois en falsifiant les actes de naissances en connivence avec des agents de l’état civil. Cette pratique courante est déjà employée pour les jockeys envoyés aux EAU.

Encadré 9: Une ONG dénonce un trafic de mineures entre la Mauritanie et l'ArabieLa présidente de l'Association des femmes chefs de familles en Mauritanie (AFCF), Mme Aminetou Mint Moctar, a fait état, vendredi, de l'existence d'un trafic de filles mineures entre la Mauritanie et l'Arabie saoudite, déclarant que "cette pratique honteuse" porte atteinte à l'image du pays. Dans un entretien exclusif accordé à la PANA, Mint Moctar a précisé que ces filles, dont l'âge varie de 5 à 13 ans, sont généralement issues de milieux pauvres des quartiers périurbains de Nouakchott, mais aussi de certaines régions de l'intérieur de la Mauritanie.La présidente de l'AFCF soutient avoir procédé à des vérifications pour une dizaine de cas avérés et avoir reçu plusieurs dizaines de plaintes émanant de familles de petites filles disparues.Selon elle, ces filles sont généralement amenées hors du pays avec la complicité d'un membre de famille qui perçoit une somme d'argent en contre partie -environ 4.500 dollars US- et une foule de promesses pour le futur relativement à l'éducation, à l'emploi et au mariage.Quant à la personne chargée du recrutement, elle toucherait un montant au moins 3 fois supérieur, révèle Mme Mint Moctar, qui indique que les filles sont, une fois sur place, transformées en esclaves sexuelles.La présidente de l'ONG met également en cause la complicité de certaines agences de voyages de la place dans le cadre de ce trafic qui expose les Mauritaniennes à de nombreux dangers. Elle en appelle à une réaction urgente et à la collaboration de toutes les autorités nationales compétentes en vue de démanteler ces filières de trafic de filles vers l'Arabie saoudite. Nouakchott - 03/04/2009

L’avantage matériel tiré par les familles des filles et surtout par les trafiquants participe à la perpétuation de ce phénomène

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D’autres exemples de filles mineurs et surtout les enfants domestiques immigrés :Encadré 10 : filles mineures du Sénégal Un enfant est resté en Casamance (Sénégal) jusqu’à la 6ème Année du fondamental, son Papa décide de l’envoyer chez un ancien marabout (proche de Boutilimit. L’intermédiaire est un cousin, qui décide sans l’avis du Papa de l’envoyer avec une autre personne ; comme berger.

L’enfant mis dans des conditions insupportables décide de fuguer, retrouvé par un camionneur qui, sans retrouver une adresse pour l’enfant l’amène à la brigade des mineurs. A son tour la brigade des mineurs alerte le représentant des sénégalais en Mauritanie qui déclare connaitre un sénégalais du même village que l’enfant. L’enfant, refuse d’accompagner l’homme et déclare que c’est la même personne qui l’a placé chez le berger ; Terre des hommes, appui le retour de l’enfant au Sénégal…qui dès son arrivée à Dakar, fugue de nouveau.

Une fille mineur sénégalaise placée par une intermédiaire dans un foyer ; elle est violée, salaire partagée entre trois personnes ((sa mère, l’intermédiaire, la femme qui l’a placée) ; dossier réglée à l’amiable, après versement de 350 000 UM à sa famille ; Retour au Sénégal (Avocate et TH) ;

Une autre fille mineur sénégalaise Confiée à une femme qui venait de Rosso en partance pour Nouakchott, cette dernière n’a jamais mis la fille en contact avec sa grand-mère; chaque mois la femme lui donnait seulement 2000 ouguiyas (le salaire de la fille est 20 000 ouguiyas/mois, et c’est la femme qui vient récupérer l’argent La petite rentre chaque soir au PK. C’est au cours d’une sortie à la badiya (l’exploiteuse de la petite a autorisé la fille a accompagner ses patrons) c’est au cours de cette sortie à la badiya que la petite a dit que sa grand-mère vit à Nouakchott et quelle connaît son numéro de téléphone. Et c’est ainsi que le processus de recherche de la grand-mère s’est déclenché. La grand-mère n’en revenait pas, car pour elle la petite était morte. C’était une rencontre pleine d’amertume, la grand-mère habite à la Médina R, vers le marché de la mosquée marocaine. Les amis ont décidé de ne plus remettre le salaire à l’autre femme et d’aider si possible au retour de la petite dans sa famille au Sénégal Maître Mbaye Fatimata.

90 cas de traite dont la moitié date de l’année 2009 ont été détectés, selon les activistes, défenseurs des droits de l’enfant en Mauritanie. Le travail domestique est la première débouchée le Mali vient en tête des pays pourvoyeurs dont le Sénégal (notamment la région Casamance), La Cote d’Ivoire et la Gambie

Encadré 11 : Filles sénégalaises placées : De la pauvreté à l’esclavage« Lutte contre la traite des enfants » est le thème de l’édition 2007 de la journée de l’enfant africain. Pour célébrer l’événement en Mauritanie, les enfants parlementaires ont été mobilisés, des discours ont été  prononcés sous les feux de la télé. Il n’a pas été question des «filles placées » ou filles domestiques victimes de traite des enfants.Aminata a neuf ans. Elle est la quinzième fille d’une famille polygame de quinze enfants. D’un village reculé de la vallée du fleuve Sénégal, elle a été envoyée par sa mère à une de ses lointaines tantes résidant à Nouakchott. Comme toutes les filles placées, elle se réveille à six heures. Pendant que les enfants de sa famille «adoptive » se préparent à aller à l’école, Aminata leur prépare à manger. Pendant qu’ils suivent les cours en classe, elle balaie, nettoie les carreaux, fait le linge et d’interminables aller retour entre la maison et la boutique.Quand les enfants de sa tante s’amusent, Aminata travaille. Quand ils regardent la télé, elle cuisine. La tante, son mari, ses enfants, les visiteurs…elle est au service de tous. Tant qu’il y a une course ou un travail à faire, elle ne ferme pas l’œil. Aminata se réveille avant toute la famille et se couche la dernière. » Le salaire de Aminata : quelques forfaits versés à sa mère par sa tante.La traite des personnes, selon le protocole de Palerme du 25 décembre 2005 est un «processus par lequel un enfant est recruté, déplacé de sa zone d'origine (à l'intérieur ou à l'extérieur d'un pays) vers une zone de destination dans des conditions qui le transforment en valeur marchande ou à des fins d'exploitation ». La loi mauritanienne portant répression de la traite des personnes dit dans son premier article que «l’expression "traite des personnes" désigne l'enrôlement, le transport. le transfert de personnes par la force ou le recours à la force ou à la menace ou à d'autres formes de contraintes, par enlèvement, tromperie, abus d'autorité ou l'exploitation d'une situation de vulnérabilité ou par l'offre de l'acceptation de paiement ou d'avantage pour obtenir le consentement d'une personne ayant autorité sur une autre aux fins d'exploitation. »Aminata a été transférée d’un lieu (son village) vers un autre (Nouakchott). Le moyen utilisé : l’exploitation de sa condition d’enfant pauvre et vulnérable.

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La loi mauritanienne portant répression de la traite des personnes ajoute que « l’enrôlement, le transfert, l'hébergement ou l'accueil d'un enfant aux fins d'exploitation sont considérés comme une "traite des personnes" même s'ils ne font appel à aucun des moyens énoncés à l'article 1er » L’accord entre la famille «adoptive » et les parents de la fille placée ne change rien. Cette loi punit les auteurs de traite des personnes d’un maximum de dix ans de prison.La loi mauritanienne assimile aux auteurs de traite des personnes, «ceux qui auront conclu une convention ayant pour objet d'aliéner, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux, la liberté d'une tierce personne. » La convention entre les parents de la fille placée et sa famille d’accueil est tacite. « Je vous donne ma fille et vous me versez une petite somme quand vous pouvez . » Parfois, il n’y a aucune contrepartie. De pauvres familles livrent leurs fillettes qu’elles ne peuvent plus nourrir en espérant qu’elles vivront heureuses avec leurs patrons. Une sorte d’effroyable troc : l’esclavage à la place de la pauvreté matérielle. Les parents des filles placées sont généralement «castés ou descendants d’esclaves » issus de milieux ruraux pauvres et vulnérables. En contrepartie de sommes modestes, Ils confient leurs filles aux familles supposées nanties et «nobles » des grands centres urbains.Un drame « normal» Le recours aux filles placées (violation de tous les droits de l’enfant) est tellement répandu en Mauritanie, tellement banalisé qu’une application effective de la loi enverrait de nombreuses respectables familles en cours d’assises. Le caractère privé du phénomène des filles placées est un obstacle à tout contrôle. A première vue, une fille placée est comme un enfant de la famille. Le drame qu’elle endure fait partie de la normalité ambiante.Les filles domestiques, âgées généralement de 10 à 15 ans, sont privées de loisir, d’école et de l’affection de leurs parents. Cette misère affective, les pousse souvent, vers 14 ou 15 ans, dans les bras du jeune mécanicien ou menuisier du coin. La suite, c’est une grossesse précoce non désirée et leur renvoi au village d’origine où elles vont accoucher d’un mort né et d’une fistule obstétricale.. [email protected]: Info source : Nouakchott Info, 19 juin 2007

3-Trafic d’enfants

Enfants migrants Tous les jours des centaines de jeunes ouest africains tentant de gagner l’Europe, sont découverts par les autorités nationales entassés dans des embarcations au large des côtes mauritaniennes. Parfois des femmes et des mineurs font partie de ce long voyage.

Ces « voyageurs indésirables » sont souvent mal accueillis. Humiliés, sous escorte policière et menottes aux mains, ils sont entassés dans le centre d’accueil des migrants à Nouadhibou appellé Guantanamito avant d’êre refoulé vers leur pays d'origine. A moins d’être abandonné dans le désert, un no man’s land situé entre le Maroc et la Mauritanie que ces migrants ; victimes de trafic Malgré tout cela, l’immigration clandestine continuera toujours de prendre de l’ampleur même si les frontières de l’Europe se délocalisent en Afrique (Mauritanie, Maroc, Tunisie, Libye).

Selon des ong humanitaires présentes à Nouadhibou, 470 clandestins ont été arrêtés entre le mois de janvier et la première quinzaine du mois de février 2009, dont 90 mineurs non accompagnés.

Sur les quatre 1er mois de l’année 2009 plus de 44 enfants sont arrivés dans les mêmes conditions. La Mauritanie est un territoire et particulièrement, la ville de Nouadhibou non loin des côtes européennes, permettant un coût relativement bas pour la traversée, par rapport aux autres pays de la sous-région (tableau, annexe 4)

En 2006, les autorités espagnoles ont créé un centre de rétention de Nouadhibou en vue d'accueillir les clandestins en instance de rapatriement dans leurs pays

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d’origine. Ce centre joue un rôle appréciable dans l'offre de service des premiers soins, l'alimentation et les autres besoins des immigrés.

Au cours de l'année écoulée, plusieurs organisations nationales et internationales de défense des droits humains ont critiqué les conditions d'accueil dans le centre de rétention de Nouadhibou.

Encadré 12: Situation d’enfants migrants à NouadhibouLa ville de Nouadhibou, deuxième ville du pays par ses richesses halieutiques et minières attire de plus en plus de migrants. Ceux-ci viennent particulièrement d’Afrique de l’Ouest. Ce sont surtout des sénégalais, des maliens, des guinéens, des ghanéens qui ont élu domicile dans la cité économique jadis peu populeuse mais devenu de plus en plus cosmopolite. Parmi ces migrants des femmes, en particulier des ghanéennes mais aussi des sénégalaises qui s’adonnent au plus vieux métier du monde.

La pauvreté, le manque de travail rémunérant ont poussé ces migrants à proliférer dans le secteur informel. On les retrouve dans le secteur de la pêche artisanale qui attire surtout les sénégalais, dans le secteur de la maçonnerie, le travail dans les garages comme électriciens et mécaniciens, au niveau du sous-secteur de la menuiserie, de la soudure. Même si cette situation a tendance a diminuer ces dernières années, il n’en demeure pas moins que les migrants restent nombreux dans la ville.

La présence de ces migrants constitue un véritable handicap pour leur progéniture amenée avec eux car l’absence de scolarisation va jeter ces enfants dans le secteur informel sans éducation. Laissés pour compte dans ce cadre, ils vont travailler avant l’âge requis pour cela et ainsi s’acclimater avec le monde de l’argent et du labeur durant la période où normalement ils devaient acquérir du savoir.Pire, les migrants ouest africains arrivés dans leur pays d’origine reviennent avec un autre lot d’enfants recommandés par d’autres afin de leur procurer de l’argent.

Par exemple, à la cité SNIM, vieux quartier de la ville qui normalement devait recevoir les travailleurs de cette société mais loué par ces agents de la SNIM aux étrangers africains, plus de 30 enfants travaillant, de 5 heures du matin à 15 heures, avec leurs pères et parents dans les pirogues (vider l’eau salée des pirogues, charger le poisson ou le vendre sur la côte).D’autres travaillent dans les garages, de 7 heures à 19 heures, sans rémunération aucune comme apprentis. L’emplacement de ces lieux d’attraction des enfants mineurs se trouve en particulier au niveau de l’ancien quartier de « Ghirane » et des nouveaux quartiers de « Numerouatt. » Il faut signaler en dernier lieu que ces migrants qui étaient organisés dans des associations distinctes les unes des autres se sont regroupés récemment dans un seul courant associatif où se retrouvent tous les étrangers ouest africains. A la tête de cette organisation se trouve un sénégalais et la mission catholique tient lieu de place de réunions du groupe de migrants à Nouadhibou.

MOHAMED OULD SOUVI, enquêteur NDB

V - PROPOSITION DE LISTE DES PIRES FORME DU TRAVAIL DES ENFANTS

Selon l’OIT, les pires forms du travail des enfants compreneent :- La vente ou la traite d’enfants- Le recrutement forcé d’enfants soldats- L’utilisation ou l’offre d’enfants à des fins de prostitution ou de pronographie

et lutilisation, l’achat ou l’offre d’enfants pour des activités illicités ou tout autre activité suceptible de nuire uax enfants.

Selon la convention qui définit sur les pires formes de travail des enfants comme :a) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés;

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b) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques;c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes;d) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

Nous pouvons conclure que beaucoup de cas de travail des enfants peuvent être assimilés à de pires formes de travail des enfants selon le tableau suivant :

Formes de PFTE Cas d’enfants travailleurs identifies par l’Etude moins de 15 ans

a) toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants;

Efnfants esclaves ou victmies des séquelles de l’esclavage ;

Enfants jockeys et filles en Arabie Saoudite

Enfants mendaints(talibés);b) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution ;

Exploitation des filles.

c) l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales pertinentes;

Certains enfants de la rue vivent de drogue et/ou peuvent être utilises dans la vente de la drogue compte tenu de leur situation de mineurs (rapports ONG)

d) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

Tous les travaux pénibles identifiés : enfants bergers, soudeurs, tolier-peintre, mécaniciens. domestiques, mendiants, pêcheurs, ramasseurs d’ordures et charretiers

Sur cette base, nous pouvons classer la plupart des enfants travailleurs selon les tranches d’âge BIT/UNICEF et selon que le cadre du travail (au sein de la famille, ou pas). Le travail hors cadre familial et dans les rtranches d’âge de 5 à 14 ans est assmlilables aux pires formes de travail des enfants :

Age Travail, trafic et traite des enfantsDans le cadre familial Hors cadre familial22% de l’échantillon travaillent dans un cadre familial23,22% travaillent pour un tuteur

50,4% travaillent hors cadre familial63% sont à plus de 10 Km41,15% n’ont jamais été à l’école78, 6% ont abandonné l’école 48,05 % sont battus par leur patron56% ont déclaré ne pas pouvoir quitter le travail

Enfants en dessous de l’age minimum

Enfants 5-11 ans

Vendeur 11,11%Artisan 7,41 % Charretier 14,81 %Soudeurs 3,70%Enfant pêcheur 3,7%

Apprentis 22,22 %Enfant berger 7,41 %Talibés 11,11 % Enfants domestiques : 7,41 %

Enfants en age d’effectuer des travaux légers

Enfants 12-14

Vendeur 11,11%Artisan 2,78%Agriculteur 13, 64 %Charretier : 4,55%

Selon l’étude Enfants domestiques : 31,82 %Apprentis 12,50 % Soudeurs : 9,38 %Enfants Talibés 6,25 %

Selon rapports ONG et interviews26 filles mariées au Golf

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86 enfants subissant l’esclavage/séquelles33 Enfant des Pays voisins (domestiques, bergers, exploitation sexuelle, autres)  54 enfants (migration clandestine)10 enfants migrants de cote d’ivoire

Enfants qui ont l’age minimumGénéral de travail ou plus

Enfants 15 et plus

Selon enquêteVendeur 6,25 %Artisan 3,12 %Agriculteur 9,38 %Charretier : 15,63 %

Selon l’étudeEnfants domestique : 16,63 %Apprentis 12,50 %Soudeurs 9,28 %Enfant berger 18.75 %Talibés 6,25 %Selon rapports ONG et interviews60 filles domestiques12 filles domestiques (des enfants venant des Wilayas9 filles mariées au Golf13 filles prostituées9 en exploitation aux travauxEnfant des Pays voisins (domestiques, bergers, exploitation sexuelle, autres) : 25

Sur cette base, nous pouvons proposer la liste suivante pour les pires formes du travial des enfants en Mauritanie :

-  Toute forme de traite interne d’enfants de moins de 14 ans (Enfants jockeys, filles en Arabie Saoudite, mendicité des enfants, filles domestiques) ;

- Tout travail forcé exercé sur un enfant de moins de 14 ans (esclavages ou séquelles de l’esclavage) ;

- Les travaux dangereux exercés par des enfants de moins de 14 ans (enfants bergers, ramasseurs d’ordures, encaisseurs de bus, apprentis mécaniciens tolliers et soudeurs, enfants pêcheurs) ;

- Tout travail d’enfants entrainant un risque d’abus d’exploiatation sexuelle et de prostiution.

VI- INVENTAIRE DES ACTIONS EN COURS

Durant les dernières années, la Mauritanie a enregistré des avancées significatives en matière de Protection de l’enfance :

- La prise en charge par le gouvernement de certaines problématiques qui étaient considérées comme relevant du tabou (mutilations génitales féminines et violences basées sur le genre) ;

- L’adoption de nouvelles législations, Code du Statut Personnel en 2001(CSP), le Code du travail; La loi portant obligation de l’éducation; la loi 2007 contre l’esclavage.

1- Au niveau juridique

Au niveau juridique, la Mauritanie ne s’est pas contentée seulement de la ratification des conventions internationales (qui priment sur les textes nationaux) mais elle a créé un environnement juridique des plus complets en matière de protection.

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Cependant, l’application de cette législation reste encore faible, à titre d’exemple on peut citer les cas suivants:- loi portant obligation de l’éducation qui oblige la scolarisation de tous

les enfants de 6 à 14 ans : aucune action n’a été entreprise par les administrations concernées contre les familles dont les enfants ne fréquentent pas l’école. D’autres part, l’école elle même n’offre pas de place à tous les enfants en age d’aller à l’école

- code du statut personnel de 2001 : Le mariage précoce des filles mineures reste répandu en Mauritanie. En effet, le pourcentage des femmes mariées avant l’âge de 18 ans est de 43% . 19% de filles sont mariées avant l’âge de 15 ans.

- code du travail : L’application timide du code de travail permet à certains employeurs d’engager des enfants. Le travail des enfants se fait dans un cadre informel en l’absence de toutes législations ou de contrôles

- Loi contre l’esclavage de 2007 : Les conflits entre esclaves et leurs maîtres sont souvent traités en dehors des juridictions officielles.

- Loi sur la traite des personnes de 2005 : n’a pas connu d’application ;- Ordonnance portant protection pénale de l’enfant, OPPE : L’évaluation

de l’OPPPE a révèle plusieurs disfonctionnement d’ordre structurel, procédural, d’organisation des services et de manque de personnel spécialité pour l’assistance sociale et judiciaire des enfants. D’autres part, il n’y a pas encore de cour criminelle compétente pour juger les crimes commis par des enfants.

2- Au niveau institutionnel

Malgré cet important dispositif juridique et institutionnel, l’impact sur les conditions de vie des enfants reste mitigé, le champ d’intervention au profit de la protection de l’enfance, se trouve morcelée et fragmentée entre plusieurs administrations et services techniques et politiques sectorielles : le MAED, le MASEF, le MJ, le MID, le MFPTJ, le MEN, le CDHAHESC, les Communes, sans compter les partenaires au développement, les ONG et les OING dont le terrain de prédilection est l’action sociale.

- MASEF : élaboration, l’exécution et le suivi des politiques relatives au bien-être de l’enfance ;

- Ministère de la Justice : seule la phrase « la politique de la justice relative à la famille  et à l’enfant. » (article 2), article 15 annonce création de la Direction de la protection judiciaire de l’enfant qui se charge des mineurs en conflit avec la loi(sans spécifiant sil le conflit a un lien ou non avec le travail des enfants).

- Ministère Emploi et travail : Article 58 : La Direction du Travail et de la Prévoyance Sociale est chargée de concevoir et mettre en œuvre la politique nationale en matière du travail et de la prévoyance sociale ;

- Ministère de l’Intérieur : la coordination et le suivi des actions de coopération en matière de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et l’immigration clandestine (article 2); Article 81: La Direction Générale de la Sûreté Nationale assure : la surveillance des frontières ; Avec la police des mineurs, un travail est en train d’être fait, malgré l’absence d’information sur les TTT, il s’agit d’information sur les enfants en conflit avec la loi.

Aussi, les autres structures n’évoquent, pas de facon explicite travail des enfants dans leur organigrammes ou arrêtés.. IL s’agit du

le Conseil National de l’Enfance Commissariat au droit de l’homme

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Groupe Parlementaire pour la Petite Enfance), etc. ; CNDH

Sur le plan institutionnel, des actions importantes ont été menées, aussi, en faveur des enfants, il s’agit de :

- La création en 2007, d’un Centre de Protection et d’Intégration des Enfants en situation difficile.

- La révision du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (2006-2010), son harmonisation avec les Objectifs du Développement du Millénaire, l’intégration de la dimension enfance dans ce cycle et l’élaboration d’un Cadre de Dépenses à Moyen Terme permettent l’allocation de ressources budgétaires supplémentaires aux secteurs sociaux de base.

- L’élaboration, suivant une approche participative, d’un Plan national de promotion et de protection des droits de l’homme validé en septembre 2003 et accordant aux droits catégoriels une place prépondérante. Ce Plan s’inscrit dans la dynamique internationale de promotion universelle des droits humains, notamment les droits des enfants, conformément à la CDE et la Déclaration du Millénaire adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

- La réforme du système éducatif et l’élaboration d’un Plan décennal pour l’éducation (2000-2010) ont permis d’enregistrer des avancées significatives sur les plans de l’accès et de la rétention des enfants dans le système scolaire.

- La mise en oeuvre d’une stratégie accélérée pour la survie et le développement de l’enfant consacre des progrès importants de survie.

- L’expansion du mouvement national en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’enfant avec la contribution de tous les segments de la société civile (le groupe parlementaire pour l’enfance, le Rassemblement des Imams et Oulémas défenseurs des droits de l’enfant,  l’Association des journalistes défenseurs des droits de l’enfant, le Réseau des leaders religieux, leaders traditionnels, médecins et journalistes pour le développement et la survie de l’enfant, le Parlement des enfants…)

La présence des quelque ONG nationales et internationales dans ce domaine est significative. Ces ONG ont incontestablement développé des approches et initié des expériences probantes et qui doivent être capitalisées. Ils sont, par exemple, l’AFCF, l’AMDH, SOS esclaves, AMSME, …ALCD et Terre des Hommes..

Cependant, l'absence de mécanismes de coordination est à l'origine du caractère disjoint de nombreuses interventions et des fréquentes superpositions qui induisent les lacunes relevées au plan stratégique et programmatique, lacunes à l'évidence préjudiciables à toute approche qui se veut globale de la promotion et de la protection des droits de l'enfant.

Au regard de son caractère transversal, la problématique de l’enfance participe des attributions de nombreux départements administratifs. Outre le tout nouveau MASEF, investi d’une compétence de principe, interviennent en outre le Ministère de la Justice (MJ), le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) assurant la tutelle sur la police judiciaire laquelle est chargée de la constatation des infractions, y compris celles commises par les mineurs, le Ministère de la Santé (MS), le Ministère de l’Education Nationale (MEN), le Commissariat aux Droits de l’Homme chargé de l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile (CDHAHESC), le Ministère de la Fonction Publique, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (MFPEFP).

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Un regard critique jeté sur ce dispositif institutionnel permet de faire une double réflexion – concernant tout d’abord l’action du MASEF - qui a principalement en charge l’ensemble des questions concernant la promotion et la protection des droits de l’enfant et dont la faiblesse des moyens techniques et humains doit être signalée.

3- Au niveau des politiques et programmes

Plusieurs politiques sont développées, au niveau politique, dont les plus importantes sont :

- la Politique de Développement de la Petite enfance- La Stratégie Nationale de Protection enfance 2009 (non validée encore)- Les expériences pilotes des enfants jockeys est devenue une expérience de

prévention et d’IEC des familles - La création de la brigade des mineurs - La création d’un centre pour l’accueil, l’orientation et la requalification des

enfants de la rue ou en rupture avec leur famille. Ce centre a pour objectif de réinsérer ces enfants dans leur milieu naturel notamment à travers l’offre d’une formation qualifiante et pratique pour les adolescents.

- La création du CPIES (centre pour l’accueil, l’orientation et la requalification des enfants) de la rue ou en rupture avec leur famille.

Toutes ces politiques et institutions spécialisées s’inscrivent, au plan national, dans la stratégie globale de lutte contre la pauvreté tracée, depuis 2001, dans le premier CSLP, et de son plan d’action pour la période 2000-2005. Même si l’on considère que le traitement des questions de l’enfance est au cœur de la stratégie de lutte contre la pauvreté, on peut néanmoins estimer que ce premier CSLP ne lui a pas accordé une place suffisante, eu égard à sa marginalisation sur le plan socio économique. Toutefois, le CSLP 2006-2010 a donné plus d’espace à l’enfance, mais sans beaucoup de moyens.

Malgré ces avancées, des défis importants restent à relever :(i) Le taux de pauvreté très élevé en particulier dans le milieu rural, qui

constitue un handicap majeur devant la scolarisation des enfants qui doivent travailler en l’amélioration des conditions de vie de leurs familles dont le 1/5 est dirigé par les femmes mariées souvent très jeunes ; (ii) Les phénomènes de la société telles que le mariage précoce des filles, les contraintes sociales et économiques notamment dans un contexte où les femmes dirigent plus d’un cinquième empêchent une partie non négligeable des enfants, en particulier les filles d’accéder à l’école ou d’y rester ; (iii) La qualité de l’enseignement et de l’apprentissage au niveau du système éducatif fait penser pas mal de familles à chercher un alternatif ou à laisser les enfants au foyer; (iv) La non adéquation des produits du système éducatif aux besoins du marché de l’emploi, reflété à travers le niveau relativement élevé du chômage ;

(ii) Le manque de coordination entre le gouvernement les ONG et les institutions spécialisées ( BIT et UNICEF) ;

(iii) La sensibilisation et la vulgarisation des textes peu suivies et non intensifiées ;

(iv) L’application laxiste des textes régissant le droit et la protection des Enfants.

(v) Les structures de gestion, d’encadrement et de dissémination des textes très centralisées laissant très peu de manœuvres aux régions,

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

(vi) la pesanteur des traditions et des coutumes qui handicapent le respect des droits et de protection des enfants par les familles 

(vii) Tous les intervenants dans le domaine de l’enfance s’accordent sur la délicatesse du choix d’un schéma institutionnel, délicatesse d’autant plus prononcée que ce choix met en jeu le partage du pouvoir au sein de l’administration(organigrammes), quelle que soit du reste la formule retenue.

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS D’ACTIONS

CONCLUSIONS

Le travail des enfants est un phénomène mondial auquel aucun pays ni aucune

région n'échappe. Le phénomène du travail des enfants est une réalité en

Mauritanie même s'il n'est pas alarmant comme dans d'autres pays de la sous

région, prend des proprotions inquiétantes.

Le travail des enfants en Mauritanie prend des proportions inquiétantes ; Au niveau quantitatif il est passé de 10% en 1988(selon RGPH) à 13% en 2000 et selon l’enquête MICS 2007 le travail des enfants atteignent 16,4%. Cette situation touche particuilièrement enfants dans la tranche d’âge 5 à 14 ans.

Ce qui représente une violation des normes internationales du travail des enfants, car il touche une catégorie d’enfants protégés, en principe, par les conventions internationales et nationales contre le travail.

IL est aussi en contradiction flagrante avec le droit à l’éducation qui est devenue obligatoire jusqu’à 14 ans (loi portant obligationd e 2001).

L‘étude a montré que les conditions de ce travail sont jugés difficiles par :- la pénibilité de certains travaux (enfants bergers, encaisseurs de bus,

domesticité, enfants talibés..)- temps de travail élévé, plus de 10H en moyenne et en permanence pour le

travail domestique ;- l’éloignement des enfants de leur milieu familial (47% à plus de 500km)- les mauvaises conditions du travail (alimentation, santé, violence(plus de 48%

sont battus )

D’autre part, cette étude a revélé plusieurs cas de traite interne et externe d’enfants dont on peut citer : les enfants en domesticité, enfants bergers, talibés, le travail forcé de certains enfants victimes de l’esclavage et de ses séquelles, la traite des enfants jockeys au EAU et des filles en Arabie Saoudite.

La pauvreté et l’ignorance de certaines familles semble être la cause majeure de ce travail des enfants et des cas de traite identifiés, qui répondent parfois une forte demande de mains d’œuvre enfantine interne et externe.

L’enquête a permis de montrer que l’échec de la scolarisation, la pauvreté,

l’informalisation croissante de l’économie, le faible niveau des ressources

humaines des parents, ainsi que le faible niveau de revenu et d’éducation des

parents sont les principaux déterminants de la présence des enfants sur le

marché du travail en Mauritanie.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

RECOMMANDATIONS

- Mettre en commun tous les efforts nécessaires pour créer un cadre solide et

permanent de concertation, de coordination, d’information pour contribuer au

changement des mentalités et pour une meilleure protection de l’enfant ;

- Relier ce cadre d’information avec tous les autres cadres, réseaux, structures

nationales et internationales, acteurs engagés dans la protection de l’enfance et

de lutte contre le TTT des enfants dans toutes les zones où les enfants se

retrouvent victimes du TTT ;

- Créer des réseaux et des approches communautaires et participatives, pour

contribuer à la lutte contre le TTT des enfants ;

- Organiser des campagnes de sensibilisation sur les TTT;

- Renforcer les capacités institutionnelles des intervenants dans la protection de

l’enfance;

- Initier des actions de formation à l’endroit des acteurs de prévention et de lutte

contre les TTT (magistrats, polices, ONG, administrations centrales et locales..) ;

- Veiller au respect et à l’application stricte de la convention 182 de l’OIT

concernant les pires formes de travail des enfants ;

- Adopter une loi spécifique sur les pires formes de travail des enfants;

- Mettre en place des mécanismes de coordination au niveau national et des

tables régionales de concertation ;

- Mettre l’enfant au centre des programmes de lutte contre la pauvreté/en vue du

CSLP en préparation ;

- Accorder la priorité à l’enfance dans les programmes nationaux d’éducation, de

santé et de justice.

- Mettre en place un vaste programme de sensibilisation de formation de tous les

acteurs sur ce fléau du trafic des enfants depuis les lieux d’origines d’où partent

les enfants jusqu’aux lieux d’accueil de ceux – ci ;

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

- Créer des mécanismes sous – régionaux d’approche et de lutte contre le trafic,

la traite et les pires formes du travail des enfants ;

- Veiller au respect et à l’application stricte des dispositions de la CDE relatives

au travail, à l’exploitation économique et aux mauvais traitements des enfants ;

- Créer au MASEF en collaboration avec le Ministère du travail, un cadre de

concertation et d’échange d’information pour les TTT;

- Consolider et élargir la coopération avec les ONG nationales et internationales,

dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies et plans d’actions de lutte

contre les TTT des enfants ;

- Créer au niveau du MASEF(CPIES), de la justice, et de la police des mineures,

des services spécialisés dans l’animation psychologique et pour les parents et

pour les enfants ;

- Assurer un suivi de la situation de traite des filles mineures en Arabie Saoudite

(faire des investigations supplémentaires au niveau diplomatique pour le traiter,

d’abord, comme celui des enfants jockeys, au niveau bilatéral) ;

- Approfondir les investigations les pires formes de travail des enfants, la traite et

le trafic ;

- Veiller à la présentation de rapports périodiques sur la situation des enfants ;

- Assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations du Comité des droits

de l’enfant de Genève sur le travail des enfants;

- Mettre en place des actions de prévention et d’alerte et de lutte contre le TTT;

- Renforcer la formation des inspecteurs du travail sur les TTT ;

-Créer des services régionaux de la brigade des mineurs, en particulier dans les

deux Hodhs, Trarza, Guidimagha et Nouadhibou, pour un meilleur suivi des TTT ;

-Créer des comités de vigilance dans les quartiers de pauvreté extrême, pour

prévenir et indiquer les cas de pires formes de travail des enfants ;

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

- Multiplier les espaces de loisirs dans les quartiers des grandes villes pour les

enfants ;

- Faciliter l’accès aux données pour les associations agissant dans la protection et

la défense des droits dans le domaine des TTT;

- Organiser des campagnes de sensibilisation impliquant tous les acteurs

concernés sur les TTT ;

- Œuvrer pour la coordination du rôle de la société civile, de l’Etat et des APE

dans l’obligation de l’enseignement jusqu’à 14 ans ;

- Sensibiliser les élus, les responsables de l’administration et les populations sur

les TTT ;

- L’UNICEF devra Faciliter et accompagner l’échange, le dialogue et la

collaboration entre l’état et la société civile en matière des TTT des enfants ;

- Former des journalistes « d’investigation » pour alerter l’opinion publique sur les

atteintes aux droits des enfants et les TTT ;

- Faciliter l’échange d’expérience en matière des TTT entre les Pays de la sous-

région.

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ANNEXESAnnexe1 : TDRAnnexe2 : OutilsAnnexe3 : Résultats enquête sur le travail des enfantsAnnexe4 : résultats des entrevues semi-structuréesAnnexe5 : BibiolgraphieAnnexe6 : Zones visitéesAnnexe6 : Listes enquêteursAnnexe6 : Personnes rencontrées

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Annexe1 Termes de référence de l’Etude sur le trafic, la traite et les pires formes de travail des enfants en Mauritanie.

Justification

La traite des enfants en Afrique de l’ouestL’Article 3 (a) du Protocole à la Convention sur les Crimes Transnationaux Organisés définit ainsi le “traite des personnes” comme « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes”.

S’agissant de la traite d’enfants, l’alinéa (c) du même article retient une définition plus large puisqu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait usage de moyen frauduleux pour qualifier une situation de traite d’enfants : “Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant aux fins d’exploitation sont considérés comme une “traite des personnes” même s’ils ne font appel à aucun des moyens énoncés à l’alinéa a) du présent article”. A cet égard, cette définition, combinant le déplacement organisé de l’enfant et une finalité d’exploitation, revêt une importance fondamentale dans le contexte de la région d’Afrique de l’Ouest, où le traite des enfants s’organise le plus souvent avec le consentement, certes vicié, des parents et parfois même des enfants. En effet, le traite des enfants s’appuie ici sur une tradition de migration pour le travail qui constitue une stratégie adoptée depuis longtemps par les familles et les communautés, en particulier en zone rurale.

La traite des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, en l’état actuel des connaissances, intervient dans la plupart des pays de la région. La traite concerne aussi bien les garçons que les filles, suivant une certaine répartition sectorielle : la traite des filles vise leur exploitation comme domestiques, celle des garçons vise leur exploitation comme ouvriers agricoles ou aides dans le secteur informel. Les enfants des deux sexes sont également recrutés pour faire du commerce de rue. Ainsi la traite répond tant à une demande urbaine privée qu’à une demande rurale de main d’œuvre enfantine.

L’analyse des facteurs de traite d’enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, renvoie pour une large part à ceux qui favorisent le travail des enfants. La pauvreté, les valeurs et les traditions culturelles notamment de circulation de l’enfant en dehors la famille biologique, la crise du système éducatif constituent les principales causes de la traite.

Le placement « traditionnel » a subi une mutation et intervient dorénavant dans un espace social où les liens entre les parents et le récipiendaire sont de plus en plus lâches et se monétisent dans la poursuite d’objectifs économiques. Les valeurs et traditions de circulation et de placement de l’enfant maintiennent le consensus social autour de pratiques qui s’apparentent de plus en plus à des

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

trafics informels. Normalisant la séparation et le départ de l’enfant, ces valeurs culturelles tendent à masquer des pratiques mercantiles et des situations d’exploitation.

La multiplication des intermédiaires et des réseaux de migration et de placement, s’est faite d’autant plus facilement que le vide juridique en matière de traite d’enfants et la faiblesse des moyens institutionnels limitent les risques de poursuites judiciaires. Le contrôle des mouvements internes et de la migration transfrontalière des enfants se heurte à l’absence de moyens pour surveiller les frontières et au faible taux de délivrance des papiers d’identité des enfants (faible taux d’enregistrement des naissances, délivrance coûteuse des documents) qui rend difficile la détermination de l’âge de l’enfant qui se déplace et son lien de parenté avec le « tuteur » ou « parent » qui l’accompagne. Enfin, le niveau élevé de corruption limite la portée des mesures conservatoires mises en place.

La situation en MauritanieLes données manquent pour pouvoir cerner de façon fiable et précise la réalité de trafic, la traite et les pires formes de travail des enfants en Mauritanie.

La forme de traite la plus connue maintenant est celle des enfants mauritaniens qui servaient comme enfants jockeys aux Emirats Arabes Unis de 1993 à 2005. Ce travail des enfants jockeys a connu un dénouement heureux en 2005 avec l’interdiction par les EAU de l’utilisation des enfants de moins de 16 ans dans les courses de chameaux mais aussi avec leur rapatriement vers leur pays d’origine dont la Mauritanie. 463 enfants mauritaniens ont été identifiés à ce jour (fev 2009) par la direction de l’Enfance au Ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille et le bureau UNICEF de Mauritanie. La plupart des enfants déjà identifiés sont partis très jeunes (de 6 à 12 ans) grâce a la complicité de leurs parents et d’intermédiaires qui les ont convoyés aux Emirats Arabes Unis.

Une autre forme d’exploitation des jeunes filles en Arabie Saoudite est signalée par les pouvoirs publics et certaines ONG. Ces filles seraient utilisées dans des formes d’exploitation sexuelle et pour des mariages précoces.

Des cas de traite ou d’enlèvements d’enfants sont aussi parfois signalés par la presse : le plus souvent des cas d’exploitation des jeunes filles mauritaniennes, sénégalaises, maliennes et guinéennes qui sont placées par des membres de leurs familles comme bonnes (Mbindane, Hakama, Sekata) auprès de familles mauritaniennes. Ce phénomène des filles domestiques est une pratique courante en Mauritanie et il est alimenté par l’exode des filles du milieu rural vers les villes et par la migration transfrontalière des jeunes filles des pays voisins.

Le travail des enfants bergers dans le désert mauritanien qui est très vaste et non contrôlé, a été signalé par des représentants d’ONG. La dernière étude sur le travail des enfants a montré qu’un grand nombre d’enfants travaillent dans les régions les plus pauvres du pays : Selon le RGPH en 2000, 84933 enfants de 10 à 14 ans travaillent, soit un taux de 13 % de la population activité occupée. La nature de ce travail et ses conditions ne sont pas bien connus.

La Mauritanie a, en 2003, adopté une loi sur la traite des personnes. Celle-ci assimile la traite des enfants à des formes d’esclavage et reprend intégralement le texte de la Convention de Palerme. Elle a aussi ratifié les Conventions 138 et

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182 du BIT respectivement sur l’âge minimal à l’emploi et sur les pires formes de travail des enfants.

L’Ordonnance 2005-015 Portant Protection Pénale de l’enfant (OPPPE) adoptée en 2005 comprend aussi des dispositions protégeant les enfants comme toutes formes de traite.

Dans le cadre du projet «Réinsertion des Enfants jockeys » et du plan d’action 2009, le Ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille et l’UNICEF ont prévu de réaliser une étude sur le trafic, la traite et les pires formes de travail des enfants en Mauritanie.

Objectif général de l’étude L’objectif général de cette étude vise d’une part à obtenir une analyse qualitative et dans la mesure du possible quantitative des phénomènes de trafic, de traite et des formes de travail des enfants « assimilables à des pires formes, selon le BI » en Mauritanie et de l’autre à permettre au gouvernement mauritanien d’identifier, de caractériser et d’établir les pires formes de travail des enfants en cours sur le territoire. Elle devra également déboucher sur des propositions de pistes d’actions concrètes visant à lutter efficacement contre ces problématiques.

Objectifs spécifiques1. Procéder à l’identification sur le terrain et l’analyse des différentes formes de trafic, de traite et de travail des enfants afin de faire ressortir :o leurs caractéristiques spécifiques, leurs causes et leurs conséquences sur les enfants en terme de violation des droits avec une attention particulière sur les VEDA (violence, exploitation, abus et discrimination) en résultanto les différentes actions -ainsi que les intervenants concernés- en cours par rapport à ces phénomènes en décrivant leurs forces et faiblesses par rapport aux caractéristiques des problématiques observées et étudiées sur le terrain2. En conformité avec les lignes directrices du BIT sur les pires formes de travail des enfants27 et celles de l’UNICEF sur la traite et en vue de guider les commanditaires dans la catégorisation des pires formes de travail: établir une typologie de différentes formes de travail et de traite identifiées et analysées proposer une classification des pires formes de travail basée notamment sur l’ampleur du phénomène en terme de volume d’enfants affectés, d’acuité de leurs effets néfastes en terme de violation des droits des enfants (y inclus les situations de VEDA) qui en résultent et/ou tout autre critère proposé par le BIT3. Etablir une cartographie des flux d’enfants victimes en identifiant les zones pourvoyeuses et les zones de destination4. Faire des recommandations d’approches stratégiques en matière de lutte contre ces formes de trafic, de traite et de ces pires formes de travail des enfants en Mauritanie

Tâches du ou des consultants : Sur la base de la documentation et des données disponibles (études, rapports de résultats, fichiers de données brutes, sources administratives…), des enquêtes de terrain à conduire et surtout de son/leur savoir-faire dans un domaine où l’information n’est pas souvent à portée

27 y inclus les principes et dispositions –clé des Conventions 138 et 182 du BIT respectivement sur l’âge minimum à l’emploi et sur les pires formes de travail de l’enfant, ratifiées par la Mauritanie

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

de main, le ou les consultants chargé/es de l’étude devra/ont parvenir aux résultats suivants.Résultats attendus Présenter une méthodologie, un plan de travail sur le terrain, un plan d’analyse et de rédaction du rapport et une estimation budgétaire pour la réalisation de ce travail Proposer les outils de collecte de données notamment un questionnaire d’enquête pour l’identification et la caractérisation sur le terrain des formes de trafic, de traite et de travail des enfants assimilable à une pire forme pour son adoption par le comité de suivi Mener un diagnostic sur la situation du trafic, de la traite et des pires formes de travail des enfants en Mauritanie suivant les lignes directrices du BIT et de l’UNICEF sur ces questions (repérer les sources d’information, évaluer leur qualité, leur exhaustivité, leur fiabilité…) Procéder à des voyages (au Nord, à l’Est et au Sud du pays) pour mener des enquêtes sur les employeurs qui utilisent des enfants, notamment dans le domaine de l’élevage, de la pêche, de l’agriculture, du transport ou du travail domestique ou toute autre pratique assimilable à une forme de traite, de trafic ou de pire forme de travail. Rencontrer les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux concernés ou impliqués dans le suivi, la prévention et la réponse à ces problématiques notamment le MASEF, le MFPT, la Brigade des Mineurs, le Ministère de la justice, le CNDH, les ONGs spécialisées (SOS Esclave, FNPDFE, AMSME, AEDM, AFCM) afin d’identifier et analyser leur vision, approche et actions dans le domaine Analyser sur la base des informations disponibles et obtenues la structure, les principales tendances et l’évolution de ces phénomènes en Mauritanie : estimer le nombre d’enfants victimes, présenter leur situation par classe d’âges, sexe, milieu de résidence, branches d’activité, niveaux d’instructions Formuler des recommandations claires sur les approches stratégiques en matière de lutte contre ces phénomènes en Mauritanie 

Produit attendu : Un rapport provisoire sur la situation des formes de traite des enfants et de pires formes de travail des enfants qui présente :1. l’analyse de la situation des enfants en Mauritanie en matière de trafic, de traite et de travail assimilables « à des pires formes » selon les lignes directrices du BIT,2. une typologie des formes de traite, de trafic ainsi que de travail assimilables « à des pires formes » identifiées sur le terrain 3. l’inventaire et l’analyse des réponses en cours4. des orientations et des recommandations d’actions Soumettre un rapport final concis et exhaustif ajusté aux recommandations successives du comité de suivi de la recherche Faire un sommaire exécutif du rapport final (en 5 page maximum) en suivant le canevas suivant : 1) Contexte général, 2) Objectifs, 3) Principaux résultats et 4) Conclusions et recommandations.

Tous les produits devront être fournis sur double support papier et électronique.

Déroulement du travail : Le ou les consultants devra/devront travailler sous la supervision d’un comité de suivi présidé par la Direction de l’Enfance et comprenant la Direction du travail et l’UNICEF.La Direction de l’Enfance, l’UNICEF, les administrations concernées et les ONG –qui seront sensibilisés à cet effet- faciliteront l’accès à la documentation et aux

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

données pertinentes dont ils disposent ainsi que le travail de terrain. Ce travail de collecte de l’information devra être réalisé à Nouakchott et sur les axes cités à l’intérieur du pays.

Une réunion technique sera organisée par la Direction de l’Enfance avec la participation des administrations concernées et des personnes ressources dès que la version provisoire de cette étude sera disponible. Cette rencontre permettra de faire une première série d’observations sur le contenu de l’étude. Le Rapport finalisé approuvé par le comité de suivi fera l’objet d’un séminaire de validation animé par le/les consultants. Le cas échéant, le rapport finalisé fera l’objet d’ajustements ultimes aux recommandations issues de cette rencontre de validation.Durée : Les Travaux dureront deux mois à compter de la date de signature du contrat.

Profil du ou des consultants : Ce travail devra être réalisé par une équipe pluridisciplinaire comprenant un consultant senior qui devra avoir un diplôme post-universitaire en sciences sociales, en droit ou tout autre profil équivalent/connexe. Il devra disposer de 10 ans d’expériences au minimum ainsi que d’une bonne connaissance des droits de l’enfant et des problématiques de protection des enfants.Il devra avoir une bonne connaissance des législations nationales et des conventions relatives au travail et à la traite des enfants. Il devra maîtriser parfaitement le français et avoir un accès facile aux documents en anglais et en arabe.Son équipe devra inclure également un juriste, un sociologue et des enquêteurs expérimentés de niveau universitaire.

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

ANNEXE 2   : Outils

QUESTIONNAIRE ENFANTS

Numéro du questionnaire : /___/___/___/

SECTION I : IDENTIFICATION

Wilaya : /__/__/ Moughataa : /__/Ville/localité : _____________________ Commune : ________________________ Nom de l’enquêteur : ___________________________________ code : /__/

SECTION II : CARACTÉRISTIQUES DE L’ENFANT1. Age /__/__/ 2. Sexe Masculin (1) ; Féminin (2) /__/ 3. Situation matrimoniale des parents Parents encore mariés/en union (1) Parents divorcés (2) /__/ Père/Mère décédé (3) Les deux parents décédés (4)4. Combien de frères/sœurs avez-vous ? /__/__/5. Niveau d’instruction des parents /__/ Analphabète (1) ; Coranique (2) Primaire (3) ; Secondaire (4) ; Supérieur (5) 6. Avec qui vivez-vous actuellement ? : /__/ Vos deux parents (1) ; vos Tuteurs (2) ; Votre employeur (3) ; vos amis (4) Un centre d’accueil (5) ; Dans la rue (6)7. Vos parents vivent ils dans la même localité où vous travaillez ? oui (1); non (2) ; Si 1→9 /__/ 

8. Distance entre le lieu de votre travail et celui de votre famille d'origine Distance < =10 km (1) 10<Distance<=100 km (2) /__/  100<Distance<=500 km (3) Distance > 500 km (4)

SECTION III : INFORMATIONS SUR LA SANTE ET L’EDUCATION9. Avez - vous déjà fréquenté l’école ? Oui (1) ; non (2) si 2 passer à 11 /__/ 10 La fréquentez-vous actuellement ou l’avez-vous abandonné ?Je fréquente actuellement l’école (1) si 1→12 /__/  J’ai abandonné l’école (2)11. Pourquoi vous avez quitté l'école ? Aide au travail familial (1) Manque de moyens (2) /__/ Problème de santé (4) Autres (à spécifier)………………………………………. (9)

12. Si vous avez un problème de santé que faites- vous  généralement? Vous consultez le personnel médical à vos frais (1) Vous prenez des médicaments tout simplement (2) /__/ Vous ne faites rien du tout (3) ; Autres (à spécifier)…………………………… .(9)13. Lorsque vous êtes malades, vous arrive-t-il d’être pris en charge par votre employeur? Parfois (1) ; souvent (2) ; rarement (3) ; jamais (4) /__/14. Vous arrive t-il de tomber souvent malade ? Oui (1) Non (2) /__/15. Avez- vous été vacciné ? Oui (1) Non (2) /__/ 16. Combien de repas, prenez vous d’habitude par jour ?Trois (1) ; Deux (2) ; Un (3) Ne prend pas de repas parfois (4) /__/

SECTION IV : INFORMATIONS SUR LE TRAVAIL ?17. Exercez-vous actuellement un travail qui pourrait être différent de celui mené dans le cadre familial ? Oui (1)  Non (2) Si 2 passer21 18. Pour qui vous travaillez actuellement?

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Employeur (1) ; Vos tuteurs (2) ; /__/  Votre marabout (4) Autres personnes à préciser (9)19. Depuis combien de temps vous travaillez ? /__/__/ 19.A : Unité : Année : (1) Mois (2) /___/20 Qui vous a conduit là bas dès le début (chez votre employeur) ? Père/mère (1) Autres parents (2) /__/ Frères/sœurs (3) Autres à préciser (9)

21. Quel type de travail faites-vous actuellement ? Ouvrier (1) ; Apprenti (2) ; employer de maison (3); /__/ aide familial (4) ; Autres à spécifier-------------------------------- (9)22. Combien d’heures travaillez-vous par jour ? (estimé) /__/__/ 23. Etes vous payés pour le travail que vous faites ? Oui (1) Non (2) Si 2 passer à 28 /__/ 24. A combien on vous paie approximativement par mois? /__/__/__/__/__/25. Que faites vous de cet argent ?---------------------26. Avez-vous un congé ou repos ? : Oui (1) non (2) /__/27. Si Oui, périodicité: /__/__/27.A Unité : Jours(1) semaines(2) mois (3) /__/28. Comment considérez-vous le travail que-vous faites ? Pénible (1) ; Très pénible (2) Acceptable (3) Aisé (4) /__/

29.Êtes vous parfois ou souvent battu au travail ?   Oui (1) non (2) Si 2 passer à 32 /__/ 30. Par qui ? Le patron (1) ; les grandes personnes (2) ; Autres à spécifier (9)_______ /__/

31. S’il s’agit d’une fille, a t elle subi des violences sexuelles ? Oui (1) Non (2). /__/ 32. A –t-elle fait l’objet d’une accusation de vol ? Oui (1) Non (2) /__/ 33. Pouvez-vous décider d’arrêter de travailler?  /____/ Oui 1) ; N non (2) /__/

SECTION V : DIFFICULTES ET ASSISTANCE 34-Avez-vous des difficultés ? Souvent (1) ; parfois (2) ; rarement (3) /__/ 35- Quels genres de difficultés ?Problème d’argent (1) Manque de chaleur humaine /amour (2)Isolement (4) Santé (8) Autres à préciser (16) /__/__/36- Qui consultez-vous en cas de difficulté (personne/structure) ? ----------------------- -37- Combien de fois avez-vous déjà obtenu cette assistance? Une fois (1) Deux à trois fois (2) Plus de trois fois (3) /__/

SECTION VI : PERCEPTION DE L’AVENIR38. Si vous ne fréquentez pas l’école, souhaiteriez vous y aller/retourner? Oui (1) Non (2) /__/39. Si vous avez le choix, souhaiteriez vous quitter votre situation actuelle ? Oui (1) Non (2) /__/40. En cas d’opportunité de formation, quel domaine choisiriez vous ? (Proposer des modalités et fermer la question) /___/41. Quels sont vos désirs pour l'avenir? ------------------------------------------------------------42. Quel est votre personne modèle ?---------------------------------------

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Questionnaire employeursNuméro questionnaire :/____/____/____/

1. Wilaya /____/____/2. Ajouter la moughataa /____/3. Commune : 4 Ville/localité : --------ajouter la commune

Information sur l'enfant5 Sexe : Masculin (2) Enfant (2 ) /____/ 6. Age : /____/____/7-Type d’activité exercée Agriculteur (1) Eleveur (2) Pécheur (3) Vendeur (4) Artisant (5) Soudeur (6) Domestique (7) Apprenti (8) charitier (9) talibé (10) autres à préciser (11) -------------- /____/____/8-Quelles sont les tâches confiées à l’enfant ?-------------Pour le reste il faut fermer les questions et codifier les réponsesInformation employeur 9.Sexe : Homme (1) Femme (2) /____/ 10. Age : /____/____/11. Activité économique principale Agriculture (1) Elevage (2) Pêche (3) Commerce (4) Artisanat (5) Soudure (6) Garage (7) thierno talibé (8) (Autres à préciser (9) ---------- /____/ 12. Niveau scolaire  : Analphabète ( 1) coranique ( 2 ) primaire (3 ) secondaire (4 ) plus ( 5 ) /____/Conditions de travail   ; 13 - Position de l’enfant Apprenti (1 ) salarié (2 ) Si 2 passer à 15 /____/ 14 Si apprenti: rémunéré (1 ) non rémunéré (2 ) /____/15- Salaire : /____/____/ ____/ ____/____/ Um15.A Unité Jour (1) semaine (2) mois(3) /____/ 16- Donnez vous la rémunération à l'enfant lui-même ( 1 ) ses parents/ tuteurs (2 ) Détails à ajouter ------ /____/17- Horaire de travail : Nbre de jours par semaine _____ Nbre heures par jour ______18- Depuis quand employez - vous l’enfant ? /____/____/ 18.A : Unité année (1) mois (2) /____/ 19-Avez-vous obtenu le consentement de ses parents/tuteur ?/_ _/ oui (1 ) non (2 )20-L’enfant est il suivi par sa famille ? Oui ( 1 ) Non (2 ) /____/20.A Si Oui suivi Par Qui ?________________21- S’il est apprenti, combien de temps va durer sa formation /____/____/22.A Unité Jours (1) année (2) /____/ 23 Quelles formes de correction utilisez-vous- habituellement ? Avertissement (1 ) insultes ( 2) châtiment corporel ( 3) renvoi du travail ( 4 ) autres-(9)----------------------------------------- : /____/Connaissances/perception du travail des enfants24-On reste enfant jusqu'à quel âge? /____/____/25- A quel age l’enfant peut-il commencer à travailler ? /____/____/26-Pensez vous que le travail des enfant est: Bon pour leur futur (1 ) pas mal ( 2) Mauvais (3 ) autres à préciser (9)-------------- /____/27 Pourquoi? --------------------------------------------28- Quels sont les avantages du travail des enfants ? ------------------------------------------ 29-Avez-vous entendu parler des droits de l'enfant Oui (1 ) Non (2 ) /____/ Amélioration des conditions de travail 30- Croyez vous que l’enfant a besoin d’un soutien scolaire ? Oui (1 ) Non (2 ) /____/ 31-Allez vous collaborer pour une telle opération ? Oui (1 ) Non (2 ) /____/

32-Si l’enfant n’est pas alphabétisé, appuierez-vous des cours d’alphabétisation ? Oui (1 ) Non (2 ) /____/33-Conseillez vous que l'enfant bénéficie d'une formation professionnelle: Oui (1 ) Non (2 ) /____/34-Si Oui quel domaine de formation? ---------------------------------

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Guide d'entrevueEtude sur le trafic, la traite et les pires formes de travail des enfants en MauritanieGuide d'entrevue des personnes ressources concernées par le travail des enfants, des structures spécialisées dans les droits humains et des organisations communautaires de base.

Identification:Wilaya : ………………Moughataa : ………….Commune : ……………Localité : ……………..

Information sur la personne ressourceNom: --------------------------------Activité (domaine d'intervention): -------------------------------Depuis quand militez-vous (travaillez-vous) dans ces domaines ?

Informations sur le travail des enfants 1- Comment définissez-vous le travail des enfants ?2.- Y’a-t-il des formes interdites du travail des enfants ?Si oui préciser les ? 3- Quelles sont les zones d'attraction de ce phénomène dans le pays?4- Quels sont les facteurs déterminants des formes interdites du travail des enfants ?5-Avez-vous assisté des enfants victimes des formes interdites du travail des enfants ? (Quand, combien, où, comment…)6-Quelles contraintes ont défié votre assistance?7- Quel est le rôle des structures Etat /ONGs /militants? (Évaluation du cadre juridique, structures, efficacité) dans le cadre de la protection des enfants victimes ?8. Quelles sont les recommandations que vous faites pour améliorer la situation des enfants victimes en Mauritanie des pires formes de travail?

Traite des enfants:09. Comment définissez-vous la traite des enfants ?10. Avez-vous déjà rencontré des cas de traite des enfants en Mauritanie?Si oui combien, tranche d’âge, milieu social, et où ?11. Avez-vous des informations sur les réseaux d’intermédiaires (origine, sexe, âge, moyens, destination, ….) ?12. Qu'en est-il de la position des parents, des autorités administratives et judiciaires par rapport à la traite?13. Croyez-vous que la traite des enfants en Mauritanie est un phénomène ou des cas exceptionnels isolés?14. Quels sont les facteurs déterminants de la traite des enfants en Mauritanie?15. Qu'avez-vous fourni comme effort pour lutter contre la traite des enfants en Mauritanie (défis/obstacles)?16. Quelles sont vos recommandations pour éradiquer la traite des enfants en Mauritanie?

Trafic des enfants:17. Comment définissez-vous la traite des enfants ?18. Avez-vous des informations sur le trafic des enfants dans le pays?Si oui comment vous les caractérisez (âge, sexe, destination, origine, milieux: familial et culturel….) ?19. Quels sont les facteurs déterminants du trafic des enfants dans la région ?20. Quels sont les réseaux de trafiquants /intermédiaires du trafic des enfants en Mauritanie (origine, sexe, âge, moyens, destination, position des parents….)?21. Croyez vous que le trafic des enfants en Mauritanie est en développement ou en régression?23. Comment jugez-vous les efforts menés contre le trafic des enfants en Mauritanie (ONGs/ gouvernement/régional/international).23. Quelles sont vos recommandations pour éradiquer le trafic des enfants en Mauritanie?24. Autres remarques et recommandations générales

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Annexe 3Résultats de l’enquête sur le travail des enfants

Tableaux Enfants Tableau 1 :

Axe : 1 N Minimum Maximum Mean Std Dev -------------------------------------------------------------------------- Age 79 7.0000000 18.0000000 12.9873418 2.9935558 Salaire mensuel 50 3000.00 25000.00 12260.00 4814.14 Axe : 2 N Minimum Maximum Mean Std Dev -------------------------------------------------------------------------- Age 71 7.0000000 17.0000000 13.7746479 2.1327191 Salaire mensuel 36 1000.00 30000.00 10750.00 7133.92

Axe 3 N Minimum Maximum Mean Std Dev -------------------------------------------------------------------------- Age 25 11.0000000 15.0000000 13.2400000 1.3000000 Salaire mensuel 12 1500.00 24000.00 12750.00 6814.09

Axe: 4 N Minimum Maximum Mean Std Dev -------------------------------------------------------------------------- Age 76 6.0000000 18.0000000 13.3289474 2.5213127 Salaire mensuel 57 0 60000.00 14510.53 8463.85

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Tableua2: Répartition par axe selon le sexe ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Sexe │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Masculin │ 74.36│ 83.56│ 72.00│ 75.00│ 76.98│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Féminin │ 25.64│ 16.44│ 28.00│ 25.00│ 23.02│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua3: Répartition de la situation matrimoniale selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │situation │ │ │ │ │ │ │matrimoniale │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Parents encore │ │ │ │ │ │ │marié │ 50.63│ 59.72│ 40.00│ 41.56│ 49.41│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Parents divorcés │ 34.18│ 18.06│ 36.00│ 31.17│ 28.85│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │PΦre/mΦre dΘcΘdΘs │ 11.39│ 15.28│ 24.00│ 18.18│ 15.81│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Les deux dΘcΘdΘs │ 3.80│ 6.94│ .│ 9.09│ 5.93│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua4: Répartition du niveau d’instruction par des parents selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Niveau d │ │ │ │ │ │ │instruction │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Alphabète │ 60.53│ 41.67│ 28.00│ 43.42│ 46.59│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Coranique/ Mahadra│ 31.58│ 48.61│ 36.00│ 28.95│ 36.14│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Primaire │ 6.58│ 5.56│ 32.00│ 25.00│ 14.46│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Secondaire │ 1.32│ 2.78│ 4.00│ 1.32│ 2.01│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Supérieur │ .│ 1.39│ .│ 1.32│ 0.80│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableua5: Répartition par lieu de résidence actuelle axe selon le sexe ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Lieu de résidence │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Parents │ 56.41│ 38.89│ 60.00│ 49.35│ 49.60│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Tuteurs │ 16.67│ 36.11│ 28.00│ 22.08│ 25.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Employeurs │ 24.36│ 16.67│ 4.00│ 16.88│ 17.86│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Amis │ 2.56│ 5.56│ 8.00│ 7.79│ 5.56│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Centre d’accueil │ .│ 1.39│ .│ 2.60│ 1.19│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Dans la rue │ .│ 1.39│ .│ 1.30│ 0.79│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘ Tableua6: Répartition du lieu de résidence des parents avec l enfant selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Résidence des │ │ │ │ │ │ │parents avec l │ │ │ │ │ │ │enfant │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 71.79│ 61.11│ 66.67│ 71.43│ 68.13│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 28.21│ 38.89│ 33.33│ 28.57│ 31.87│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua7: Distance entre le lieu du travail et celui de la famille d origine selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Distance │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Distance <=10 km │ 41.38│ 25.81│ 53.85│ 37.21│ 37.07│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │11-100 km │ 41.38│ 19.35│ 7.69│ 27.91│ 26.72│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │101-500 km │ 10.34│ 22.58│ 23.08│ 18.60│ 18.10│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │plus de 500 km │ 6.90│ 32.26│ 15.38│ 16.28│ 18.10│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableua8: Fréquentation de l’école selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Fréquentation │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 46.58│ 39.13│ 96.00│ 76.32│ 58.85│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 53.42│ 60.87│ 4.00│ 23.68│ 41.15│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua9: Fréquentation actuelle de l’école selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Fréquentation │ │ │ │ │ │ │actuelle │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │fréquente l école │ 38.89│ 20.69│ 16.67│ 15.15│ 21.94│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Abandonné l école │ 61.11│ 79.31│ 83.33│ 84.85│ 78.06│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua10: Raisons d’abandon de l’école selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Raison │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Aide au travail │ │ │ │ │ │ │familial │ 60.00│ 34.78│ 42.86│ 42.03│ 42.86│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Manque de moyen │ 24.00│ 41.30│ 14.29│ 40.58│ 34.78│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Problème de sante │ 4.00│ 13.04│ 4.76│ 7.25│ 8.07│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autre │ 12.00│ 10.87│ 38.10│ 10.14│ 14.29│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua11: Lieu de consultation selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Lieu │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Consultation a son│ │ │ │ │ │ │frai │ 42.67│ 22.86│ 20.00│ 30.26│ 30.89│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Prendre médicament│ │ │ │ │ │ │simplement │ 24.00│ 25.71│ 4.00│ 28.95│ 23.98│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ne rien faire │ 18.67│ 17.14│ 32.00│ 22.37│ 20.73│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres │ 14.67│ 34.29│ 44.00│ 18.42│ 24.39│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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Tableua12: Prise en charge par l’employeur selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Prise en charge │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Parfois │ 12.00│ 42.86│ 21.74│ 46.05│ 32.38│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Souvent │ 45.33│ 8.57│ 8.70│ 15.79│ 22.13│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Rarement │ 8.00│ 10.00│ .│ 13.16│ 9.43│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Jamais │ 34.67│ 38.57│ 69.57│ 25.00│ 36.07│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua13: Les enfants souvent malades selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Souvent malade │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 59.21│ 81.69│ 24.00│ 39.47│ 56.05│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 40.79│ 18.31│ 76.00│ 60.53│ 43.95│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua14: Vaccination des enfants selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Vaccination │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 41.10│ 55.71│ 76.00│ 74.32│ 59.09│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 58.90│ 44.29│ 24.00│ 25.68│ 40.91│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua15: Nombre de repas pris habituellement selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Nombre │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Trois │ 55.70│ 64.29│ 8.00│ 40.26│ 48.61│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Deux │ 20.25│ 28.57│ 88.00│ 36.36│ 34.26│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Un │ 24.05│ .│ 4.00│ 18.18│ 13.55│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ne pas prendre par│ │ │ │ │ │ │fois │ .│ 7.14│ .│ 5.19│ 3.59│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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Tableua16: Répartition des enfants exerçant un travail différent du travail familial selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Travail │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 81.01│ 85.92│ 68.00│ 86.36│ 82.57│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 18.99│ 14.08│ 32.00│ 13.64│ 17.43│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua17: Pour qui travail les enfants selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Travail │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Employeur │ 52.17│ 66.67│ 38.10│ 52.46│ 54.98│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Tuteur │ 23.19│ 8.33│ 52.38│ 27.87│ 23.22│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Votre marabout │7.25│ 25.00│ .│ 3.28│ 10.43│19 ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres 17.39│ .│ 9.52│ 16.39│ 11.37│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua18:Les personnes ayant conduit les enfants aux travaux selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Personnes │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Père/mère │ 70.77│ 66.67│ 40.00│ 63.79│ 64.47│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres parents │ 7.69│ 12.96│ 35.00│ 15.52│ 14.21│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Frères/sœurs │ 4.62│ 9.26│ 5.00│ 3.45│ 5.58│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres │ 16.92│ 11.11│ 20.00│ 17.24│ 15.74│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua19: Type de travail actuel selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Type │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Ouvrier │ 7.69│ 15.25│ 8.70│ 19.72│ 13.76│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Apprenti │ 10.77│ 6.78│ 26.09│ 12.68│ 11.93│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Employer de maison│ 15.38│ 22.03│ 13.04│ 21.13│ 18.81│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Aide familial │ 26.15│ 11.86│ 8.70│ 9.86│ 15.14│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres │ 40.00│ 44.07│ 43.48│ 36.62│ 40.37│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘ Tableua20: Travail rémunèré selon les axes

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selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Travail rémunère │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 66.20│ 58.46│ 52.17│ 67.57│ 63.09│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 33.80│ 41.54│ 47.83│ 32.43│ 36.91│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua21: Les enfants ayant un congé ou repos selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Lieu de résidence │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 91.84│ 56.10│ 50.00│ 66.67│ 70.51│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 8.16│ 43.90│ 50.00│ 33.33│ 29.49│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua22: Distance entre le lieu du travail et celui de la famille d origine selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Distance │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Pénible │ 29.33│ 22.22│ 30.43│ 26.03│ 26.50│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Très pénible │ 32.00│ 19.05│ 4.35│ 15.07│ 20.51│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Acceptable │ 30.67│ 57.14│ 65.22│ 42.47│ 44.87│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Aise │ 8.00│ 1.59│ .│ 16.44│ 8.12│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableau 23: Les enfants parfois battus au travail selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Battu au travail │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 36.62│ 22.22│ 4.35│ 41.67│ 31.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 63.38│ 77.78│ 95.65│ 58.33│ 69.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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Tableua24: Les personnes battant les enfants aux travaux selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Personnes │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Le patron │ 50.00│ 33.33│ .│ 54.29│ 48.05│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Les grandes │ │ │ │ │ │ │personnes │ 34.62│ 53.34│ .│ 14.29│ 28.57│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Autres │ 15.38│ 13.33│ 100.00│ 31.43│ 23.38│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua25: Les filles ayant subi des violations sexuelles selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Violations │ │ │ │ │ │ │sexuelles │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 22.22│ 8.33│ .│ 20.83│ 18.18│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 77.78│ 91.67│ 100.00│ 79.17│ 81.82│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua26: Objet d une accusation de vol selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Accusation de vol │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 34.78│ 15.63│ .│ 29.41│ 22.05│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 65.22│ 84.37│ 100.00│ 70.59│ 77.95│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua27: Les enfants pouvant s’arrête de travailler selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Arrêt de travail │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 51.35│ 33.33│ 47.83│ 43.66│ 44.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 48.65│ 66.67│ 52.17│ 56.34│ 56.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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Tableua28: Les enfants ayant des difficultés selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Difficultés │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Souvent │ 19.74│ 45.45│ 20.00│ 21.62│ 27.39│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Parfois │ 27.63│ 25.76│ 24.00│ 58.11│ 36.10│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Rarement │ 52.63│ 28.79│ 56.00│ 20.27│ 36.51│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua29: Genre de difficulté selon les axes

┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Genre │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │1 │ 34.21│ 21.05│ 28.00│ 25.71│ 27.63│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │2 │ 11.84│ 5.26│ .│ 12.86│ 9.21│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │3 │ 2.63│ 3.51│ .│ 4.29│ 3.07│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │4 │ 6.58│ 3.51│ .│ 5.71│ 4.82│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │5 │ 3.95│ 10.53│ .│ 2.86│ 4.82│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │6 │ .│ 5.26│ .│ 5.71│ 3.07│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │7 │ 1.32│ 1.75│ .│ 4.29│ 2.19│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │8 │ 11.84│ 17.54│ 44.00│ 8.57│ 15.79│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │9 │ 5.26│ 3.51│ .│ 2.86│ 3.51│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │10 │ 2.63│ 1.75│ .│ 1.43│ 1.75│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │11 │ 1.32│ 1.75│ .│ 1.43│ 1.32│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │12 │ .│ 15.79│ .│ .│ 3.95│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │14 │ .│ .│ .│ 1.43│ 0.44│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │15 │ 1.32│ .│ .│ .│ 0.44│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │16 │ 10.53│ .│ 28.00│ 10.00│ 9.65│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │17 │ 2.63│ .│ .│ 7.14│ 3.07│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │18 │ .│ 1.75│ .│ .│ 0.44│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │19 │ .│ .│ .│ 2.86│ 0.88│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │23 │ .│ .│ .│ 2.86│ 0.88│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │24 │ 3.95│ 3.51│ .│ .│ 2.19│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │32 │ .│ 1.75│ .│ .│ 0.44│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │48 │ .│ 1.75│ .│ .│ 0.44│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableua30: Nombre d assistance obtenue dans le travail selon les axes

┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ │ ├────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │ │ PCTN │ PCTN │ PCTN │ PCTN │ PCTN │ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Assistance │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Une fois │ 11.67│ 25.81│ 17.39│ 25.45│ 20.50│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │2 a 3 fois │ 26.67│ 16.13│ 17.39│ 27.27│ 22.50│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │plus de 3 │ 61.67│ 58.06│ 65.22│ 47.27│ 57.00│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua31: Les enfants souhaitant retourner a l école selon les axes

┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Retour a l école │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 34.55│ 47.17│ 27.27│ 57.97│ 45.23│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 65.45│ 52.83│ 72.73│ 42.03│ 54.77│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

Tableua32: Changement de situation selon les axes ┌──────────────────┬───────────────────────────────────┬────────┐ │ │ les axes │ │ │ ├────────┬────────┬────────┬────────┤ │ │ │ Hodh │ │ │Nouakch-│ │ │ │charghi,│Trarza, │Inchiri,│ ott, │ │ │ │Gharbi, │Brakna, │ Adrar, │Noouadh-│ │ │ │ Assaba │ Gorgol │ Tiris │ ibou │Ensemble│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Changement │ │ │ │ │ │ ├──────────────────┤ │ │ │ │ │ │Oui │ 58.73│ 77.27│ 58.33│ 81.08│ 71.37│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Non │ 41.27│ 22.73│ 41.67│ 18.92│ 28.63│ ├──────────────────┼────────┼────────┼────────┼────────┼────────┤ │Ensemble │ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ 100.00│ └──────────────────┴────────┴────────┴────────┴────────┴────────┘

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableaux employeurs(Global)

Tableua33: Répartition selon le sexe de l enfant

Ensemble

Sexe Masculin 60.98 Féminin 39.02 Ensemble 100.00

Tableua34: Type d activité de l enfant

Ensemble Type d activité Agriculteur 7.41 Eleveur 9.88 Pécheur 1.23 Vendeur 9.88 Artisan 4.94 Soudeur 6.17 Domestique 17.28 Apprenti 14.81 Chartier 12.35 Talibé 6.17 Autres 9.88 Ensemble 100.00

Tableau 35 : Sexe de l’employeur Ensemble Sexe Homme 70.37 Femme 29.63 Ensemble 100.00

Tableua36: Activité de l’employeur

Ensemble Activité Agriculture 12.35 Elevages 13.58 Pêche 4.94 Commerce 18.52 Artisanat 3.70 Soudure 6.17 Garages 16.05 Thierno talibé 6.17 Autres 18.52 Ensemble 100.00

98

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableau37: Niveau scolaire de l employeur

Ensemble Niveau Alphabète 30.86 Coranique 24.69 Primaire 23.46 Secondaire 14.81 Plus 6.17 Ensemble 100.00

Tableua38: Conditions de travail

Ensemble Conditions Apprenti 50.68 Salarie 49.32 Ensemble 100.00

Tableua39: Statut du travail des enfants

Ensemble Statut Rémunère 63.46 Non rémunère 36.54 Ensemble 100.00

Tableau 40 : Responsable de la rémunération des enfants

Ensemble Rémunération Lui même 68.75 Parents/tuteur 31.25 Ensemble 100.00

Tableau 41 : Consentement des parents pour le travail

Ensemble Consentement Oui 89.19 Non 10.81 Ensemble 100.00

Tableau42: Suivi des enfants

Ensemble Suivi Oui 76.00 Non 24.00 Ensemble 100.00

99

Page 100: Rapport étude travail, trafic et PFTE RIM juillet 2010

ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableau 43: Suivi Travail des enfants

Ensemble Travail Bon 62.34 Pas mal 23.38 Mauvais 14.29 Ensemble 100.00

Tableau 44: Droit des enfants

Ensemble PCTN Droit Oui 64.10 Non 35.90 Ensemble 100.00

Tableau44: Soutien scolaire pour les enfants

Ensemble Soutien Oui 91.25 Non 8.75 Ensemble 100.00

Tableau 45: Collaboration pour un soutien scolaire pour

Ensemble Soutien Oui 72.15 Non 27.85 Ensemble 100.00

Tableau46: Appui aux cours d alphabétisations pour les enfants

Ensemble Appui Oui 70.51 Non 29.49 Ensemble 100.00

Tableau47: Formation professionnelle pour

Ensemble Formation Oui 82.89 Non 17.11 Ensemble 100.00

100

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

ANNEXE3 :

TABLEAUX RESULTATS ENTREVUES

Tableau3 : exploitation sexuelle sur lieux de travailNbr

e Classification Sexe Age Date Origine exploitant source

38 Trafic filles domestiques

mineurs

F   2006 2009

Néma Kiffa Kaédi

Zouerate Rosso Aleg Nkt

Familles  AFCF

9 Traite (viol par sodomie à la

mahadra )

8 G et 1 F

Entre 7 et 10 ans

2008 Trarza Homme étranger AMSME

2 Domestique(violées par le fils de la famille maitre)

F violées avant l'âge

de 10 ans

2007 Nktt Le fils de la famille maitre AMSME

1 Traite (violée par son père)

F 16 ans 2006 Nouakchott Père ayant fait subir le même viol à sa sœur ainée, mariée et éloignée de lui. C’est cette sœur qui accueille la fille après qu’elle soit acquittée et

prison du papa

AMSME

1 Traite (violée par son père)

F 4ans 2006 Adrar   AMSME

1 Fille domestique, Traite (violée )

F 14ans 2009 Tevragh Zeina, Nktt

Fils de la famille (proche de Hamam NILA à

Tevragh Zeina«

AMSME

1 Traite , fille domestique

(violée )

F 14ans 2009 Nktt Boy de la famille AMSME

1 Domestique Traite et viol(

F 18 ans 2009 Monguel Mari de sa sœur AMSME

1 Traite (Viol et grossesse)

F 16 ans 2008 Trarza Un cousin de son parâtre AMSME

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Tableau 9 : traite trafic des enfants de la sous région

Nbre

Classification Sexe

Age Date Origine exploitant source

40

enfants domestiques, baby Sitter, nettoyage véhicules, charrettes

G et F

entre 10 et 16 ans

Femme installée en Mauritanie depuis plus dev 17 ans

Intermédiaire pour trafic et traite du Mali

familles Khaite, enquêteur

10 Enfants domestiques G ……. 2006 et 2008

De Côte d’Ivoire

  AFCF

7 Trafic, fille domestique F Entre 12 et 13 ans

1996 Du Sénégal Couple sénégalais (chauffeur PK)

Abdallahi MOUD SCOUT

7 Trafic/mariages forcés, domesticité

F … 2008 Du Sénégal familles AFCF

5 Trafic/Fille domestique F moin 17 ans

Entre 1995 et 2009

Sénégal Trafiquant vers Maroc, via Nktt

AFCF

1 Berger en fugue, soumis à un trafic et une traite

G 12ans 2009 CasamanceSénégal

Parent du père

Maitre Mbaye et police des mineurs

1 Trafic et traite (domesticité et viol)

F 14 ans 2008 Sénégal Voisine Maitre Mbaye

1 Berger en fugue, soumis à un trafic et une traite

G 12ans 2009 CasamanceSénégal

Parent du père

Maitre Mbaye et police des mineurs

1 Trafic et traite (domesticité et viol)

F 14 ans 2008 Sénégal Voisine Maitre Mbaye

1 Fille domestique F Entre 11 et 13 ans

19 931 995 Sénégal une bande de criminels

Animateur à la Commune de Sebkha

1 Trafic/exploitation sexuelle

G   2008 Casamance/Sénégal

  AFCF

5 Trafic/Fille domestique F 14 ans 2008 De Gambie Trafiquants vers Maroc, via Nktt

AFCF

102

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ANNEXE 5 :

Bibliographie

Instruments Internationaux- Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par la résolution 44/25

de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 20 novembre 1989.- Convention relative à l’esclavage, Société des Nations, 60 L.N.T.S. 253,

signée le 26 septembre 1926 et entrée en vigueur le 9 mars 1927.- Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite

des esclaves et des institutions et des pratiques analogues, signée le 7 septembre 1956 et entrée en vigueur le 30 avril 1957.

- Convention no 138 de l’OIT concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi, 1973.

- Convention sur les pires formes de travail des enfants (BIT 182), 17 juin 1999;

- Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, le 22 janvier 2007;

- Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, 1986.- Charte Africaine des Droits et du Bien Être de l’Enfant, 1999.- Déclaration universelle des droits de l’Homme, adoptée par la résolution

217 (A) (III) de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 10 décembre 1948.

- Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adopté par la résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 16 décembre 1966 et entrée en vigueur le 3 janvier 1976.

- Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté par la résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 16 décembre 1966 et entrée en vigueur le 23 mars 1976.

- Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 55/25, entrée en vigueur le 9 septembre 2003. (communément appelé Protocole de Palerme).

- Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, A/RES/55/25, 2000.

- Protocole facultatif à la convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, A/RES/54/263, adopté le 25 mai 2000 et entré en vigueur le 18 janvier 2002.

Instruments nationaux- La Constitution du 25 juin 2006- Loi n° 2001-054 portant obligation de l’enseignement fondamental - Loi n° 2001-052 portant code du statut personnel - Loi n° 025 / 2003 portant répression de la traite des personnes - Loi n° 2004/017 portant code du travail - Loi n° 2007/048 portant incrimination de l’esclavage et des pratiques

esclavagistes.- Loi n° 2001-054 portant obligation de l’enseignement fondamental

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

- Ordonnance n°2005015 du 05 décembre 2005 portant protection pénale de l’enfant

- Ordonnance n° 2007/012 portant organisation judiciaire- Ordonnance N° 83-162 du 9 juillet 1983 portant institution d’un code

pénal.

OUVRAGES- KLEIMENOV Mikhail et Stanislav SHAMKOV, Criminal Transportation of

Persons : Trends and Recommandations, « Human Traffic and Transnational Crime : Eurasian and America Perspective », Sally Stoecker et Louise Shelley Rowman (Eds), Littlefield Publishers Inc., Lanham, MD, 2005.

- KEMPADOO Kamala, Introduction: From Moral Panic to Global Justice. Changing Perspective on Trafficking, In “Trafficking and Prostitution Reconsidered: New Perspectives on Migration, Sex Work, and Human Rigt”, Kamala Kempadoo, Jyoti Sanghera et Bandana Pattanaik (Eds.), Paradigm Publishers, Boulder, CO, 2005.

- ASIAN DEVELOPMENT BANK, Combating Trafficking of Women and Children in South Asia: Regional Synthesis Paper for Bangladesh, India and Nepal, avril 2003.

- O’CONNELL DAVIDSON Julia, Children in the Global Sex Trade, Polity Press Ltd., Cambridge, Royaume-Uni, 2005.

- MANZO Kate, Exploting West Africa’s Children: Trafficking, Slavery and Uneven Developpement, “Area”, Vol. 37 (4), 2005.

- SANGHERA Jyoti, Unpacking the Trafficking Discourse, « Trafficking and Prostitution Reconsidered: New Perspectives on Migration, Sex Work, and Human Rights”, Kamala Kempadoo et Jyoti Sanghera (Eds.), Bandana Pattanaik Paradigm Publishers, Boulder, CO, 2005.

- FINCKENAUER James O. et Jennifer SCHROCK, Human Trafficking: A Growing Criminal Market in the U.S, Trafficking in Women and Children: Current Issues and Developments, Anna M. Troubnikoff, Nova Science Publishers Inc., New York, 2003.

Rapports : - Suivi de la situation des femmes et enfants en Mauritanie : enquête

par grappes à indicateurs multiples 2007, MAED et BM, UNICEF, FNUAP, mai 2008.

-  Stratégie de protection de l’enfance et plans d’action 2009/2013, 2008, Direction de l’enfance au MASEF/UNICEF

- Enquête sur le travail des enfants et opportunités d’insertion à Nouakchott, par Bechir Fall, juriste consultant, Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi/UNICEF, 2004

- Enfants et Femmes de la Mauritanie : Analyse de la Situation, RIM- UNICEF, Avril 2004

- Expériences de Participation communautaire dans les systèmes éducatifs de quelques Pays et en Mauritanie, RIM – UNICEF, El hadj Seydou Nourou Kane (consultant) Avril 1995, (EDUC 1)

- Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté, RIM, Janvier 2001- Processus de consultation nationale sur l’habilitation juridiques des

pauvres : Accès à la justice et état de droit, novembre 2007, CMAP/MAED, par Maître Jemila ICHEDDOU

- MAED/ UNICEF, Impact de la mise en œuvre du cadre stratégique de lutte contre

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

- CSLP/Développements urbains et files de sécurité, sous groupe « Filets de sécurité », CDHLCPI, par Mohamed Lemine OULD SELMANE, 2000

- la pauvreté sur l’enfant et la femme en Mauritanie, M. Bounoudaba Diabiré

- CMAP/MAED/UNICEF, Revue à mis parcours des actions en faveur des enfants, 2000/2010, novembre 2006

- MAED/ MSAS, Enquête démographique et de santé 2000-2001, ONC et ORC Macro calverton Maryland USA

- Rapport alternatif du FONADH, devant le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, 65ème session, 2-20 août 2004, Genève, Suisse (Audition du Gouvernement mauritanien)

- Rapport périodique de la Mauritanie : sur la CDE, SECF/UNICEF, Maitre Mine Ould Abdel Hamid, 2004

- Rapport initial de la RIM sur l’application de la CDE, RIM/UNICEF, 1999- Comité des droits de l’enfant Nations Unies : Examen des rapports des

Etats parties (du rapport de la Mauritanie, 2007) ;- Rapport périodique de la Mauritanie : Réponses suscitées par l’examen

du deuxième rapport périodique, juin 2009 à Genève ;- Convention no 182 concernant l’interdiction des pires formes de

travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination, OIT Genève 17 juin 1999 ;

- Principes Directeurs pour la protection des enfants de la traite en AOC, UNICEF, Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et de l’Est

- Traite en Afrique de l’Ouest et du Centre, UNICEF 2008- Travail des enfants en Mauritanie, dossier de presse locale par

Thiam- La question de l’esclavage en Mauritanie, Bamariam Koita, Directeur

Général des droits de l’Homme, CDHLCPHI, 2005- Rapport de l’étude sur l’impact de la mise en œuvre du CSLP sur la

femme et l’enfant en Mauritanie MAED/UNICEF, Mr Bonoudaba DABIRE, Economiste Analyste des Politiques économiques, Consultant, janvier 2004

- EPCV 2008/2009, ONS/MAED- Enquête sur le travail des enfants à Kiffa, UNICEF/Ministère de la

Fonction Publique et l’Emploi, par Mohamed Ould Maatalla, décembre 2007 ;- Meilleures pratiques : Prévention et élimination du travail des enfants

par l’éducation, 2008 WINROCK INTERNATIONAL- Travail des enfants : «  Mauritanie dotée d’un arsenal juridique pour

réprimer ce fléau », journal Horizons, par Babouna Diagana (rubrique société), PAGE 4/HORIZONS N° 3895/LUNDI 17 JANVIER 2005

- Enquête sur les Filles domestiques en Mauritanie, Direction des Affaires Sociales MSAS et UNICEF, 1999, par Mohamed OULD HMEYADA et Lafdal ;

- Rapports d’ONG nationales : SOS esclave, AFCF, AMSME de 2000/2009, Mauritanie

- Trajectoires de scolarisation et de travail des enfants au Sénégal, - Etude pour une prise en compte optimale de la dimension Enfant dans le

nouveau CSLP (2005-2008), UNICEF/SECF- CSLP 2006/2010 , RIM/partenaires 2006- Rapport de l’atelier sous régional sur la préparation de rapports sur

les conventions internationales du travail de l’OIT sur le travail des enfants, Cotonou (Bénin) du 27 au 31 août 2007

- RAPPORT SUR LA COLLECTE DES ASPIRATIONS A LONG TERME DES POPULATIONS MAURITANIENNES, Projet Mauritanie 2030, Isselmou Ould Mohamed, aout 2009

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

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Annexe 6 :

Zones visitées

Wilayaenfants Détails

employeurs Détails

Hodh Charghi 2510 bergers- 5 filles domestiques 6 2 bergers

AOUEINAT EZBEL

10 informels urbains (charretiers, garagistes, vendeurs, ...) 2 employant filles domestiques

NEMA 2 informelsBERIBAVAT AGOUEINIT TEMBEDRA TOUIL

Hod El Gharbi 2510 bergers- 5 filles domestiques 6 2 bergers

AIOUN EL ATROUSS

10 informels urbains (charretiers, garagistes, vendeurs, ...) 2 employant filles domestiques

DOUEIRARE 2 informelsEGJERT OUM LAHYADH TINTANE DEV-A

Assaba 3015 bergers - 5 filles domestiques 8 4 bergers

GUEROU

10 informels urbain (charretiers, garagistes, vendeurs, ...) 2 employant filles domestiques

EL GHAIREE 2 informelsKAMOUR KIFFA AGHORAT EL MELGUE Trarza 15 4 talibés migrants 4 1 "thiernos" de talibésBOUTILIMIT 5 agriculteurs 1 agriculteurAJOUEIR 6 informels urbains 2 informelsN'TEICHET TENGHADEJ OUAD NAGA AOULEIGAT

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ETUDE SUR LE TRAFIC,LA TRAITE ET LES PIRES FORMESDU TRAVAILDES ENFANTS EN MAURITANIE

Brakna 30 12 agriculteurs 8 4 agriculteursALEG 10 talibés migrants 2 "thiernos" de talibésCHEGAR 8 informels urbains 2 informelsAGHCHORGUIT MAGHTALAHJAR SANGRAVE OUAD EMMOUR

Gorgol 35 15 agriculteurs 8 4 agriculteursKAEDI 10 talibés migrants 2 "thiernos" de talibésNERE WALO 10 informels urbains 2 informelsGANKI Inchiri 10 3 filles domestiques 2 1 employant filleAKJOUJT 4 mines 1 mineBENNECHAB 3 informels urbains 1 informelAdrar 20 10 tourismds 6 3 dour)smesATAR 3 palmeraies 2 palmeraiesAINE EHEL TAYA 7 informels urbains 1 informelCHOUM Tiris Zemour 20 10 mines 6 3 minesF'DERICK 3 migrants 1 palmeraiesZOUEIRATT 7 informels urbains 2 informelsNDB 30 10 enfants migrants 13 3 réseaux migrantsBOULENOUAR 10 pêcheurs 5 pêche NOUAMGHAR 10 informels urbains 5 informelsNouakchott 70 10 filles domestiqtes 22 7 employant fillesTEYARETT 15 talibés migrants 5 "thiernos" de talibésKSAR 5 pêcheurs artisans 2 armateurs pêche artisanaleTEVRAG ZEINE 10 charretiers 5 garagistes

TOUJOUNINE 20 (vendeurs + lavage + poubelle) 3 charretiers + poubelle

SEBKHA 10 garagistes EL MINA ARAFAT DAR NAIME RIYAD

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Annexe 7Listes enquêteurs

Wilaya intérieur

Superviseurs Enquêteurs

Hodh Chargui Mohamed Salem Mohamed Salem (GUIDE)Hafsa MINT HAMADY

Hodh Gharbi Mohamed Salem Mohamed SalemMme Ghalia MINT SID AHMED

ASSABA Gueitana MINT MOHAMED Gueitana MINT MOHAMED (GUIDE)Nebghouha MINT LABEIDLekhoueidim

Gorgol Gueitana MINT MOHAMED Gueitana MINT MOHAMEDJarietou BA

Brakna Gueitana MINT MOHAMED Gueitana MINT MOHAMEDZahra MINT MOUNJAH

Trarza MBarka MINT MHAIMID Mbarka MINT MHAIMID (GUIDE)Sy Aissata

Adrar MOHAMED OULD SOUVI MOHAMED OULD SOUVI (GUIDE)Abdel Aziz OULD AHMED

Inchiri MOHAMED OULD SOUVI MOHAMED OULD SOUVI Fatimetou MINT MOHAMED ABDELLAHI

Nouadhibou MOHAMED OULD SOUVI MOHAMED OULD SOUVI Zeinebou MINT MOHAMEDEN

Zouerate MOHAMED OULD SOUVI MOHAMED OULD SOUVI BABA OULD ALI ABDELLA

NouakchottKsar et Teyarett AHMED Dar Naim et Toujounine Mbarka Vall MINT JARAH

Kerima MINT ISSELMOUTevragh Zeina et Arafat Salma Mint Ahmed Louly

Khady WoneSebkha Marietou Koné

El Mina et Riyadh Yahya Fall

Enquêteur Autres Nktt ATHIE ET KHAITE

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Annexe8

PERSONNES RENCONTRÉES

Départements Techniques (National, Régional)- Sidi Mohamed Ould Baidy, Conseiller Juridique, MASEF- Saleck Ould Jeireb, Directeur de l’Enfance, MASEF- Dr El Vally, Directeur des Affaires Sociales, MASEF- Siydé MINT JEIREB, Directrice CPIES, MASEF- Haimoud OULD RAMDAN, Chargé de Mission au Ministère de la Justice- Khaled Ould Cheikhna, Conseiller Juridique, Ministère de la Fonction Publique- Isselmou Ould Maouloud, Conseiller Technique, Ministère de l’Emploi- El Bekaye Ould Khou, Directeur du travail, Ministère de l’emploi, du travail…- Cissé, Chef de Service à Direction du travail, au Ministère de l’emploi.. Nouakchott- Monsieur Yall Bocar Hassen, Commissaire de Police, Chef de la Brigade spéciale, chargée des mineurs en conflits avec la loi, El Mina, Noukachott- Mme Mekvoula MINT MED HADRAMI, inspecteur chargée de la collecte de données à la brigade des mineurs, El Mina Nouakchott- Mme Fatma MINT CHEIKH OULD EL HADJ, assistante sociale, Ministère de la justice, 2007, à la brigade des mineurs, El Mina Nouakchott- Mohamed Said Ould HAMODY, Président de la CNDH- Bamariam Koita, SG CNDH- Toutou MINT YAGHOUB, Coordination Régionale du MASEF à Kiffa Assaba, tél 2371518- Sidi OULD NEMARA, Hakem de Kaédi, Gorgol- Sowdatou Ly, Coordinatrice Régionale MASEF, Kaédi, Gorgol- Habibi OULD SIDATY, responsable de la maison des jeunes et délégué régional de la jeunesse, Néma, Hodh Chargui- Mohamed O/ Moustapha, Directeur adjoint de la promotion de la jeunesseMinistère de la Jeunesse- Abdellahi Ould Moud, Scout de formation, communication sociale, Ministère Jeunesse- Monsieur Khattry, greffier en chef, Ministère de la Justice, Kiffa, Assaba

Société Civile (ONG, Parlementaires, autres personnes)- Professeur Cheikh Saad Bouh Kamara, Sociologue- Maitre Fatimata MBAYE, avocate des mineurs, Présidente de l’AMDH- Maitre Mine Ould Abdel Hamid, Avocat, Nouakchott- Aminetou MINT EL MOCTAR, Présidente de l’ONG AFCF- Seniya Mint Saleck, Directrice Centre de protection de l’enfance l’ONG AFCF- Boubakar Ould Messaoud, Président de l’ONG SOS ESCLAVE- Zeinebou MINT TALEB MOUSSA, Présidente ONG AMSME- Responsible Word Vision, Kaédi, Gorgol- Sall Mamadou, Terre des Hommes, Mauritanie- Ba Samba, Superviseur technique, ONG AMSME

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- Marième Mint Hamady, Directrice EL Wava, ONG AMSME - El Mamy OULD EL KHAYR, Président du réseau des ONG de Néma, Hodh Chargui- Cheikh Sidi Mohamed OULD MOHAMED OULD BRAHIM, conseiller municipal, Commune Agoueinit, Hodh Chargui.- Abdellahi Ould Mohamed Mahmoud, ONG AEDM, Animateur/Educateur chargé du suivi des Talibés- Aiche MINT SOUEILICK, EL VOWZ pour la nutrition communautaire, Aioun, Hodh Gharbi- Saleh Baba OULD ELY MAHMOUD, Président de l’ONG CHOURA, Aioun, Hodh Gharbi, Tél 2071451- Nouha MINT BOUNA ALY, ONG Avenir de la femme dans le développement rural, Tél 6501107, Aioun, Hodh Gharbi.- Yaye MINT BABA, ONG Avenir Houda, Tél 6486558, Aioun, Hodh Gharbi- Fatma MINT BOUNA ALY, ONG BAB MOUSTAGHBAL, Tél 6792159, Aioun, Hodh Gharbi- Debbe MINT BRAHIM, Promotion Sociale, Aioun, Hodh Gharbi- Famille à Mbagne, ayant une fille berger, Brakna- Famille à Debaye EL Hijjaj, ayant un enfant berger, Brakna- Mohamed OULD ZENVOUR, Commissaire de police d’Aleg, Brakna- Khadijetou FAYE, Présidente de l’ONG des femmes travailleurs et Développement, Aleg, Brakna- Zeinebou Mint Sidel Moctar, Présidente de l’ONG Avagh, Kiffa Assaba, tél 2033702- Saadna Mint Bouguitaya, Président de l’ONG de Lutte contre la pauvreté, Kiffa Assaba, tél 2074647- Yahya Ould Bady, dit Saleck, Président ONG Communication pour le Développement, OCD, Kiffa Assaba.- Aminetou MINT ABDELLAHI, présidente de l’UCF(garderie d’enfants), Kiffa Assaba, tél 6275708- Savia MINT HACHEM, Adjointe DREN/MEN, Kiffa Assaba, tél 2256712- Fatimetou MINT TALEB AHMED, présidente de l’ONG AVRAH, Kiffa Assaba, tél 6202292- Aminetou MINT BEIBOU, présidente de l’ONG AVENIR, Kiffa Assaba- Mamadou Amadou BA dit Thierno Baro, Enseignant coranique. Président Association pour l’enseignement du coran, de la Sunna et de la lutte contre la Mendicité, Siège Association- Mosquée Medina R- Fatimetou Mint Semaly, Educatrice sociale( Repérage suivi et accompagnement filles en situation difficile), de l’Association Enfants et Développement en Mauritanie AEDM

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