rapport de synthèse cndd

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République du Niger Fraternité - Travail - Progrès CABINET DU PREMIER MINISTRE Conférence de Rio + 20 RAPPORT NATIONAL Au service des peuples et des nations Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable UD N P

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République du Niger

Fraternité - Travail - Progrès

CABINET DU PREMIER MINISTRE

Conférence de Rio + 20

RAPPORT NATIONAL

Au service des peuples et des nations

Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable

U DNP

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page1

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page2

3RappoRt de SynthèSe du nigeR

République du Niger

Fraternité - Travail - Progrès

CABINET DU PREMIER MINISTRE

RappoRt nationalConférence de Rio + 20

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page3

4 Conférence de Rio + 20

Rapport national de synthèse de la République du NigerConférence des Nations Unies sur le Développement DurableCopyrights © Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD), Mai 2012.Tous droits réservésElaboré et publié avec le soutien technique et financier du PNUD

Coordonnateur de la rédaction : CNEDDPersonne ressource : Hassane SaleyCredits photos : Aly Adamou/PNUD, Pierre Holtz, Sahara Conservation Fund, PNUD.Conception : Tondo les Beaux Arts

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5RappoRt de SynthèSe du nigeR

liStE DES taBlEaUX Et FiGURES 7

SiGlES Et aBREViationS 8

intRoDUCtion 10

CHapitRE i : CaDRE DE la MiSE En ŒUVRE DU DEVEloppEMEnt

DURaBlE aU niGER 13

1 – le niger, pays à faible revenu marqué par la sècheresse et la désertification 13

2 – le cadre institutionnel du développement durable au niger 15

2.1 Le contexte historique 15

2.2 Le cadre institutionnel et législatif 16

- Le cadre institutionnel 16

- Le cadre législatif 18

2.3 Les politiques et programmes 20

- Le Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD) 20

- La Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté

(SDRP2008-2012) 22

3 – les financements 23

CHapitRE ii : Bilan DE la MiSE En ŒUVRE DE l’aGEnDa 21 aU niGER 27

1 – Une tentative de bilan 27

1.1 Sur le plan social 27

1.2 Sur le plan économique 29

1.3 Sur le plan environnemental 30

1.4 Implication de la Société civile en faveur du développement durable 31

2 – Evaluation critique de la mise en œuvre du développement durable au niger 31

2.1 Une mise en œuvre qui a bénéficié d’un cadre institutionnel solide et d’un

soutien politique, technique et financier national et international 31

2.2 Les contraintes de la mise en œuvre 32

CHapitRE iii : DEFiS EMERGEntS Et pERSpECtiVES 35

1 – problématiques émergentes 35

1.1 Des crises alimentaires de plus en plus récurrentes 35

1.2 Des changements climatiques qui semblent s’accentuer sous toutes les dimensions 36

1.3 Une gouvernance du développement durable à réviser 37

1.4 L’économie verte, un concept à clarifier 37

1.5 Des défis liés à l’urbanisation de plus en plus pressants 38

1.6 L’accès à l’eau potable et l’assainissement, un impératif 40

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6 Conférence de Rio + 20

1.7 Un accès à l’énergie à améliorer 41

1.8 Des modes de consommation et de production durables à développer 42

2 – perspectives 42

2.1 Relance de la vision prospective à long terme 42

2.2 L’Initiative 3N 43

3 – Recommandations 45

3.1 Renforcer le cadre institutionnel à travers une plus grande coordination 45

3.2 L’économie verte créatrice d’opportunités pour le développement durable et

de l’élimination de la pauvreté 46

ConClUSion 47

RéFéREnCES BiBlioGRapHiqUES 49

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7RappoRt de SynthèSe du nigeR

liStE DES taBlEaUX

tableau 1 : Mobilisation des ressources dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 23

tableau 2 : Niveau d'atteinte de certains indicateurs globaux de la SDRP 28

tableau 3 : Evolution et projection de la population totale et urbaine du Niger

de 1982 à 2030 39

liStE DES FiGURES

Figure 1 : Carte du Niger 14

Figure 2 : Part du Budget des sous-secteurs du développement rural dans le BIE 24

Figure 3 : Pourcentage des dépenses par composante par rapport aux dépenses totales 31

Figure 4 : Evolution et perspectives du taux d’urbanisation au Niger 39

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8 Conférence de Rio + 20

BaD : Banque Africaine de développement

BEEiE : Bureau d’Evaluation et d’Etudes d’Impact Environnemental

BiE : Budget d’Investissement de l’État

CaDHp : Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

CCa : Cellule Crise Alimentaire

CCD : Convention Cadre des Nations Unies sur la Désertification

CnEDD : Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable

CCnUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CDD : Commission Développement Durable

CDE : Convention relative aux Droits de l’Enfant

CEDEF : Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination

à l’Egard des Femmes

CilSS : Comité Inter États de Lutte contre la Sécheresse

Dpa : Direction de la Production Agricole

FaS : Facilité d’Ajustement Structurel

FaSR : Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé

FCFa : de la Communauté Financière d’Afrique

FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial

FnE : Fonds National de l’Environnement

GES : Gaz à Effet de Serre

GiEC : Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat

GnGE : Génération Nouvelle de Gestionnaires de l’Environnement

HCaVn : Haut Commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger

i&FF : Investissements et Flux Financiers

inS : Institut National de la Statistique

MDp : Mécanisme pour un Développement Propre

MH/E : Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement

MiS/Sp : Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique

Mp/at/DC : Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire

et du Développement Communautaire

Mt/aC : Ministère des Transports et de l’Aviation Civile

ntiC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

oCB : Organisation Communautaire de la Base

oiF : Organisation Internationale de la Francophonie

oMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

onG : Organisation Non Gouvernementale

oSC : Organisation de la Société Civile

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9RappoRt de SynthèSe du nigeR

oSS : Observatoire du Sahara et du Sahel

pana : Programme d’Action National pour l’Adaptation aux changements

climatiques

pan/lCD/GRn : Plan d’Action National de Lutte Contre la Désertification et

de Gestion des Ressources Naturelles

paSE : Projet d’Accès aux Services Energétiques

pDS : Plan de Développement Social

pDES : Plan de développement Economique et Social

piB : Produit Intérieur Brut

piCaG : Programme Intérimaire du Cadrage de l’Action Gouvernementale

plECo : Projet de Lutte Contre l’Ensablement des Cuvettes Oasiennes

pM : Premier Ministre

pnEDD : Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable

pnUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

pptE : Pays Pauvres Très Endettés

pRaSE : Programme de Référence sur l’Accès aux Services Energétiques

pRn : Présidence de la République du Niger

pnUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement

ptF : Partenaires Techniques et Financiers

RMDH : Rapport Mondial sur le Développement Humain

RnDH : Rapport National sur le Développement Humain

RoSElt : Réseau d’Observatoires pour la Surveillance et le Suivi Ecologique

à Long Terme

Sap : Système d’Alerte Précoce

SCn : Seconde Communication Nationale

SDDCi : Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive

SDR : Stratégie de Développement Rural

SDRp : Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté

SE/CnEDD : Secrétariat Exécutif du Conseil National de l’Environnement pour

un Développement Durable

SEDES : Série d’Etudes Economiques et Sociales

SF : Source de Fonds

SnDD : Stratégie Nationale de Développement Durable

Snpa/CVC : Stratégie Nationale et Plan d’Action en matière de Changements

et Variabilité Climatiques

SnDB/pa : Stratégie Nationale sur la Diversité Biologique et son Plan d’Action

SRp : Stratégie de Réduction de la Pauvreté

tBS : Taux Brut de Scolarisation

UnSo : United Nations Sudano-Sahelian Office

ZaRESE : Zone à Risque Environnemental et Social Elevé

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10 Conférence de Rio + 20

Après les conférences de Stockholm (1972), Nairobi (1982), Rio de Janeiro(1992) et Johannesburg (2002), l’Assemblée Générale des Nations Unies aadopté le 24 décembre 2009 la résolution (A/RES/64/236) décidant de tenir

en 2012 la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (CNUDD),également surnommée Rio +20 ou Rio 20. Ces rencontres décennales, égalementappelées « Sommets de la Terre », offrent l’opportunité aux dirigeants mondiaux dese réunir pour définir les moyens de stimuler le développement durable au niveaumondial. Il s’agit en fait du développement d'une culture mondiale de respect del'environnement. A ce titre, les Sommets de la Terre présentent un enjeu important.Ils visent à mobiliser la capacité collective dans la même direction en vue de gérerefficacement les problèmes planétaires et affirment en même temps la nécessité d'unecroissance qui prend en compte la dimension écologique.

Quarante ans après Stockholm et vingt ans après Rio 1992, il est apparu nécessaired’avoir un regard, introspectif d’évaluer les progrès réalisés, les lacunes et lesobstacles à la mise en œuvre du développement durable ainsi que les enjeuxémergents. Ces Sommets de la Terre ont entre autres permis d’asseoir les principesde la responsabilité commune mais différenciée et du pollueur payeur, de mettrel’accent sur la prévention et la participation, mais aussi de développer des accordsmultilatéraux sur l’environnement, de créer des Ministères dédiés à l'environnement,de favoriser l'émergence de la Société Civile et d’éveiller la conscience collective surla fragilité de la planète.

Le monde fait toutefois face aujourd’hui à des crises multiples qui menacent lacroissance et les moyens de subsistance. La crise financière et ses conséquencescontinuent de se propager dans l’économie mondiale, l’insécurité alimentaire, lemanque d’accès aux sources d’énergies modernes, les changements climatiques, ladégradation des terres, la réduction de la biodiversité et les pénuries d’eau ne sontque quelques-uns des ces crises et défis. En dépit de la multiplication des accords etconventions sur l’environnement, on note des difficultés, surtout pour lesgouvernements du Sud, à assurer la suivi de la mise en œuvre des décisions de cesconventions au niveau local.

Forte de ces constats, la Conférence de Rio+20 qui se tiendra du 20 au 22 juin 2012à Rio De Janeiro (Brésil) s’est fixée deux objectifs majeurs : (i) garantir lerenouvellement des engagements politiques pour le développement durable et (ii)évaluer les progrès vers les objectifs élaborés au niveau international pour ledéveloppement durable et proposer les moyens pour relever les défis nouveaux etémergents. Au cours de cette conférence, les débats mettront l’accent sur deux thèmesspécifiques : l’économie verte dans le contexte de l’éradication de la pauvreté et dudéveloppement durable et le montage d’un dispositif institutionnel qui assure ledéveloppement durable.

Le caractère prestigieux et emblématique de ce nouveau rendez-vous mondial ne doitpas occulter le fait que le monde dans lequel nous vivons a profondément changé.

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11RappoRt de SynthèSe du nigeR

En ce sens, des défis nouveaux et des enjeux bien plus complexes et interdépendantsque par le passé ont vu le jour. Par exemple, nos modes de développement etd’organisation ont montré leurs limites et la question des changements climatiquesa pris une importance considérable en lien avec ses impacts potentiels sur l’ensemblede la planète. Dans un tel contexte, notre incapacité collective à trouver des réponsesconcrètes aux problèmes soulevés à l’occasion des conférences précédentes rendtoujours prégnants les défis majeurs existants parmi lesquels, les défis écologiques,économiques, financiers, sociaux, ou de gouvernance.

Le Niger était présent à toutes les rencontres sur l’environnement et ledéveloppement durable avec une forte volonté politique marquée par la participationà certaines d’entre elles des plus hautes autorités de la République. Le Niger, payspartie aux trois Conventions de Rio, participera à la Conférence Rio+20. Unsecrétariat chargé de coordonner le processus de préparation de cette conférence aété mis en place par les Nations Unies au niveau international. Ce secrétariat arecommandé à chaque pays partie d’élaborer un rapport national dans l’objectif defaciliter le processus préparatoire aux négociations. C’est dans ce contexte que leNiger, avec l’appui du PNUD et du Département des Affaires Economiques etSociales de l’ONU, a élaboré le présent rapport de synthèse en prélude à saparticipation à Rio+20.

Quatre étapes ont marqué la préparation du Niger à Rio+20, à savoir :

- La mise en place d’un Comité Ad Hoc en prélude à la participation du Niger àRio+20 : dans le but d’informer et de sensibiliser le public sur les objectifs et lesenjeux de Rio+20 ainsi que d’assurer la préparation logistique de la participation duNiger à cette conférence ;

- l’élaboration d’un rapport de situation sur la mise en œuvre de l’Agenda 21 duNiger qui a tracé les progrès réalisés, les lacunes et contraintes rencontrées enmatière de développement durable ainsi que les défis émergents dans ce domaine ;

- la tenue d’un forum national préparatoire dans l’objectif d’informer et desensibiliser le public sur les objectifs et les enjeux de Rio+20 ainsi que du forummais aussi d’enrichir et de valider le rapport de situation sur la mise en œuvre del’agenda 21 du Niger. ;

- la rédaction du rapport national de synthèse, du rapport de situation et desrecommandations du forum national préparatoire. Il comporte trois chapitres àsavoir :

• Chapitre 1 : Cadre de la mise en œuvre du développement durable au Niger

• Chapitre 2 : Bilan de la mise en œuvre de l’agenda 21 au Niger

• Chapitre 3 : Défis émergents et perspectives

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12 Conférence de Rio + 20

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13RappoRt de SynthèSe du nigeR

CaDRE DE la MiSE En ŒUVRE DU DEVEloppEMEnt DURaBlE aU niGER

Ce chapitre présente le contexte et le cadre institutionnel, légal et politique de miseen œuvre de l’Agenda 21 national. Il décrit ainsi les mécanismes de coordinationet les programmes et politiques mis en place pour un développement durable.

Avec une superficie de 1 267 000 Km2, leNiger est l’un des pays les plus vastesd’Afrique. C’est un pays enclavé dont le

climat est aride au nord, sahélien à l’ouest, aucentre-sud et à l’est et sahélo-soudanien dansl’extrême sud-ouest. Seulement 1% du territoire(extrême sud-ouest) reçoit plus 600 mm depluie par an, tandis que 89% du territoire,localisés dans la partie nord, reçoit moins de350 mm de pluie par an. Au cours des dernièresdécennies, le régime pluviométrique a connu undéficit moyen compris entre 20% et 30% selonles années et les régions. Les sols sontsablonneux ou argilo-sablonneux, pauvres enéléments nutritifs et en matière organique. Lessols cultivables sont à plus de 80% dunaires et15 à 20% sont des sols hydro morphesmoyennement argileux1.

Le réseau hydrographique est issu de deuxbassins importants, celui du fleuve Niger etcelui du Lac Tchad. L’ensemble du réseaudraine annuellement 24 à 30 milliards de m3

d’eau dont seulement 1% est exploité. Lesécoulements souterrains renouvelablesreprésentent un volume annuel de 2,5 milliardsde m3 environ dont moins de 20% sontactuellement exploités. Il convient d’ajouter àce potentiel la réserve considérable d’environ

2 000 milliards de m3 d’eaux souterraines nonrenouvelable, dont une partie infime estexploitée essentiellement par les sociétésminières et l’agriculture oasienne.

Le contexte humain du Niger se caractérise parune grande diversité socioculturelle avec huitgrands groupes ethniques et des pratiquestraditionnelles d’origine aussi ethnique quereligieuse. L’une des caractéristiquesfondamentales de la population nigérienne estson fort taux de croissance estimé à 3,3%. Ainsi,entre 1988 et 2010, la population du Niger adoublé, passant de 7,25 millions à 15,20 millionsd’habitants2. En 2012, la population nigériennedevrait être de plus de 16,27 millionsd’habitants dont près de 50,05% de femmes (soit8 145 088) et 49,2 % de jeunes de moins de 15ans. Cette population est inégalement répartiesur le territoire national. Près de 79,6% de lapopulation, soit 12 099 000 personnes, viventen milieu rural contre 20,4% en milieu urbainavec une forte concentration dans la capitale,Niamey, qui abrite presque 40% de la populationurbaine du pays3.

La situation socioéconomique est marquée parune faible croissance du produit intérieur brut,une persistance de la pauvreté et un chômagecroissant. Diverses stratégies ont été mises en

1. le niger, pays à faible revenu marqué par la sècheresse et la désertification

1 SEDES, 19872 INS, 20103 Ibid.

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14 Conférence de Rio + 20

œuvre pour y faire face. De plus, lacroissance économique du Niger estinsuffisante au regard des besoins despopulations. A titre illustratif, le revenupar tête en parité du pouvoir d’achat4 auNiger est très insuffisant de l’ordre de641 dollars US en 2011, contre 1141dollars pour le Burkina Faso et 1123dollars pour le Mali.

Par ailleurs, la conjugaison d’un certainnombre de facteurs comme ladévaluation du franc CFA intervenue en1994, les crises alimentaires (en 1997,2005, 2010 et 2011), les instabilitéspolitiques (1996, 1999 et 2010) et la crisefinancière internationale en 2008, a eunotamment pour conséquences unralentissement de l’économie du pays etdes difficultés dans la mise en œuvre desdifférents programmes et projetsélaborés dans le cadre de la mise enœuvre de l’agenda 21. D’après le

Rapport National sur les Progrès versl’atteinte des Objectifs du Millénaire5,sur les 1 630 milliards FCFA annoncéspar les partenaires lors de la table ronde,527 milliards ont été effectivementmobilisés et des conventions ont étésignées à hauteur de 272 milliards deFCA, soit des engagements fermes del’ordre de seulement 49% pour lancer leNiger sur la trajectoire de l’atteinte desObjectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD). Dans le mêmesillage, une autre contrainte majeure estrelative au financement dudéveloppement d’autant plus que le paysest fortement dépendant de l’extérieurpour le financement de son budget dansun contexte marqué par le faible ratio del’aide publique au développement partête, de 48 dollars par habitant en 20106,l’un des plus faibles des pays de l’Afriquesubsaharienne.

4 RMDH 20115 INS, 20106 Indicateurs du Développement dans le Monde, Banque Mondiale, 2011.

Figure 1 : carte du Niger

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15RappoRt de SynthèSe du nigeR

Le contexte et le cadre institutionnel, légal etpolitique de mise en œuvre de l’Agenda 21national seront présentés et analysés. Dans cechapitre, les mécanismes de coordination et lesprogrammes et politiques mis en place pour undéveloppement durable seront évalués.

2.1 le contexte historique

La planification stratégique et le pilotageopérationnel du développement a connu deuxphases bien distinctes avec :

• une première étape marquée par l’élaborationet la mise en œuvre de plans de développementéconomique et social jusqu’en 1991 avec la finde la mise en œuvre du Plan de DéveloppementEconomique et Social (PDES) 1987 à 1991.Cette phase connut, dès 1984, l’introduction duprocessus des programmes de réformessoutenus par des crédits d’ajustement structurel(FAS, FASR) ;

• une seconde phase de 1991 à 2011, caractériséepar l’absence de plan au début, puis lagénéralisation de la conception et l’exécutiondes programmes d’ajustement structurel, et,enfin, la Stratégie de Réduction de la Pauvretéet des programmes sectoriels (DéveloppementRural, Education, Santé).

Le contexte historique explique en partie lesfondements institutionnels, législatifs etréglementaires qui ont parrainé les efforts duNiger pour lui permettre d’aller vers undéveloppement durable.

Sur le plan environnemental, l’approche adoptéedès le départ était essentiellement fondée sur lacoercition, puis, à partir de 1974, unrenforcement des politiques de préservation desressources naturelles par l’élaboration de textes

législatifs. Dans les années 80, l’accent a été missur la lutte contre la désertification, lereboisement et la lutte contre la dégradationforestière basée sur l’approche participative. De1990 à nos jours, l’approche est marquée parl’implication et la responsabilisation despopulations dans la gestion des ressourcesnaturelles.

Sur le plan économique et social, la Stratégie deRéduction de la Pauvreté au Niger (SRP)constituait le cadre unique de référence enmatière de politique de développementéconomique et social qui visait à ramener letaux de pauvreté de 63% en 1992 à 50% en2007. Cette stratégie a été révisée pour prendreen compte la dimension genre, la protectionsociale, le développement des infrastructures etla réduction de la croissance démographique.Ainsi, le DSRP2 intitulé Stratégie deDéveloppement Accéléré et de Réduction de laPauvreté (SDRP2008-2012) a défini sept axesstratégiques7.

7(1) la recherche d’une croissance forte, diversifiée, durable et créatrice d’emplois, (2) l’accès équitable à desservices sociaux de qualité, (3) la maîtrise de la croissance démographique, (4) la réduction des inégalités etle renforcement de la protection sociale des groupes vulnérables, (5) Le développement des infrastructures,(6) la mise en place d’une gouvernance de qualité, (7) et la mise en œuvre efficace de la stratégie.

2. Le cadre institutionnel du développement durable au niger

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page15

16 Conférence de Rio + 20

En résumé, le Niger a développé plusieursinitiatives en matière de planification de sondéveloppement. En dépit de ces efforts, lesprogrès obtenus ont été en deçà des attentes.C’est pourquoi d’autres initiatives ont été misesen œuvre suite à l’adhésion du Niger à l’Agenda21 issu de la Conférence Rio 92.

2.2 le cadre institutionnel et législatif

Ce cadre est composé de plusieurs structuresintervenant dans le développement durable. Ilest soutenu par des textes réglementaires etlégaux qui fournissent les outils de mise enœuvre de l’Agenda 21 au Niger.

n le cadre institutionnel

Le cadre institutionnel est caractérisé parl’existence de plusieurs structures qui gèrentdirectement ou indirectement la question dudéveloppement durable. Parmi celles-ci, ondistingue les institutions de l’État, lesorganisations de la société civile (OSC) et lesecteur privé. Ce sont principalement :

Le Conse il Nat ional de l ’Environnementpour un Déve loppement Durable   : au

lendemain de la Conférence de Rio (1992), leNiger, soucieux de mettre en œuvre lesrecommandations de l’Agenda 21 mondial, s’estdoté d’une structure transversale decoordination. En effet, conformément auxchapitres 8 et 38 de l’Agenda 21 qui requièrentla mise en place d’un organe de coordination, leNiger a créé par décret n° 96-004/PM du9/01/1996, le Conseil National del’Environnement pour un DéveloppementDurable (CNEDD). Ce décret a été modifié etcomplété par deux autres décrets, celui de 2000-272/PRN/PM du 4 août 2000, et celui de2011-57/PCSRD/PM du 27 janvier 2011.

Placé sous la tutelle du Premier Ministre, leCNEDD, composé de représentants de l’Etat,du secteur privé et de la société civile, est chargéd’assurer la coordination et le suivi de lapolitique nationale en matière d’environnementet de développement durable. Le CNEDD estdoté d’un Secrétariat Exécutif. Point focalnational des Conventions post Rio, leSecrétariat Exécutif du CNEDD est l’organenational de coordination et du suivi des activitésrelatives à ces Conventions et de leursprotocoles ainsi que de toute autre conventionque le Niger viendrait à ratifier en la matière.

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17RappoRt de SynthèSe du nigeR

Le Secrétariat Exécutif du CNEDD s’appuiesur des commissions techniquespluridisciplinaires qui regroupent desreprésentants des structures de l’État, de lasociété civile, des institutions de recherche et dusecteur privé. Ces commissions ont pourmission de l’aider dans l’élaboration et le suivide la mise en œuvre des programmesprioritaires et de la politique nationale.

L’ancrage du SE/CNEDD au Cabinet duPremier Ministre lui confère une positionstratégique de coordination, de synergie et departage avec l’ensemble des acteurs dans unesprit de neutralité quant aux prises dedécisions. En 15 ans, le CNEDD a mobilisé desressources pour des actions du planificationstratégique, de renforcement des capacités, desensibilisation et des actions de terrain dans lesdomaines de la préservation de la biodiversité,de la lutte contre la désertification et deschangements climatiques.

La Présidenc e de la République : il existedifférents départements d’appui-conseilspécialisés dont la cellule Eau etEnvironnement, mais aussi d’autres structuresqui se distinguent pour la promotion d’undéveloppement durable soutenu, notamment leHaut Commissariat à l’Initiative 3N  «  lesNigériens Nourrissent les Nigériens  »  et leHaut Commissariat à l’Aménagement de laVallée du Niger (HCAVN).

Le Cabinet du Premier Mini stre : dans lecadre de la coordination de l’actiongouvernementale, en plus du SE/CNEDD, leCabinet du Premier Ministre est doté destructures spécialisées dans la promotion dudéveloppement durable  dont le Dispositifnational de prévention et de gestion des criseset catastrophes doté d’un Secrétariat permanentet qui comprend : le Système d’Alerte Précoce(SAP); la Cellule Crise Alimentaire(CCA) et laCellule de l’Information Communication.

Le Ministère du Plan, de l ’Aménagement

du Ter ritoire e t du Déve loppementCommunautaire (MP/AT/DC)  : il estl’instrument privilégié de coordinationintersectorielle, de dialogue avec les partenairestechniques et financiers, de mobilisation desressources extérieures et de suivi desprogrammes et projets de développement. Ilcoordonne l’exercice de planification dudéveloppement et de l’orientation stratégiquepour un développement durable et unecroissance inclusive mené par leGouvernement.

Le Mini stère de l ’Hydraulique et del ’Environnement (MH/E)  : sa mission estd’élaborer et de mettre en œuvre les politiques,plans, programmes et projets relatifs à lapréservation de l’environnement et à la gestiondes ressources naturelles. Il est membre detoutes les commissions du CNEDD et assure laprésidence de trois commissions techniques :Diversité Biologique (DB), le Plan d’ActionNational de Lutte Contre la Désertification(PAN/LCD) et Eau et Développement Durable.

Les Ministères en charge de l ’Agricultureet de l ’Elevage  : assurant l’encadrement desproducteurs ruraux, ces Ministères agissentdans le développement durable à travers la luttecontre la pauvreté en milieu rural, la promotiondes productions agricoles et pastorales, la luttecontre l’insécurité alimentaire, ledéveloppement des écosystèmes et lasécurisation des conditions de vie despopulations rurales. Gérant les bases de laproduction agro-pastorale, ces deux Ministèresreprésentent la locomotive de la Stratégie duDéveloppement Rural (SDR) qui regrouped’autres institutions gouvernementales.

Par ailleurs, la plupart des autres Ministèresparticipent également aux CommissionsTechniques du SE/CNEDD et du CT/SDRP.

En matière de planification et de surveillanceécologique, on note aussi l’instauration d’unRéseau d’Observatoires pour la Surveillance et

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18 Conférence de Rio + 20

le Suivi Ecologique à Long Terme (ROSELT)ainsi que la création récente d’un CentreNational de Suivi Ecologique. Par ailleurs, lesaudits environnementaux des établissements etdes unités industrielles se poursuivent sous laconduite du BEEEI de même que l’applicationde la loi cadre sur la gestion de l’environnementet ses textes subséquents, notamment ceuxrelatifs aux études d’impact environnementaldes projets et programmes de la SDRP.

n le cadre législatif

Le Niger a ratifié plusieurs Conventions etautres textes législatifs internationaux en lienavec les questions de développement humain.C’est ainsi que, entre autres, on peut citer :

• les trois Conventions de Rio qui furent à labase de l’élaboration du PNEDD et de sesprogrammes prioritaires :

- la Convention sur la Diversité Biologique(CNUDB) le 25 juillet 1995 ;

- la Convention Cadre sur la lutte contre leChangement Climatique (CCNUCC) le  25juillet 1995 ;

- la Convention Cadre sur la Désertification(CCD) le 25 janvier 1996.

• Le Niger a également ratifié, entre autres lePacte International relatif aux DroitsEconomiques, Sociaux et Culturels le 7 mars1986, la Convention sur l’Elimination de toutesles formes de Discrimination à l’Egard desFemmes le 8 octobre 1999 (avec des réserves,articles 2, 5, 15, 16 et 29) et la Conventionrelative aux Droits de l’Enfant le 5 octobre1990.

Au niveau régional, le Niger a également ratifiéla Charte Africaine des Droits de l’Homme etdes Peuples (Ouagadougou, 1981) le 15 juillet1986. En plus des droits civils, politiques,économiques, sociaux et culturels, la CADHPprévoit la protection de certains droits quiprennent en compte la spécificité du continentafricain, et en particulier les traditions etimpératifs du développement africain. CetteCharte a été ratifiée par les 53 États membresde l’Union Africaine. Toutefois, le Niger n’a pasencore ratifié son Protocole Additionnel relatifaux Droits de la Femme (Maputo, 2003).

Au niveau national, il faut retenir une série de

textes fondamentaux dont, entre autres :

• la Constitution (du 25 nov. 2010)  : loifondamentale qui proclame que la Républiquedu Niger est un État de droit qui s’applique àtous les Nigériens. Elle a fait sienne les DroitsHumains évoqués dans la DUDH, le PIDCP, lePIDESC et la CADHP. Dans ce cadre, le respectdes droits humains est garanti par les pouvoirspublics avec la création d’une CommissionNationale des Droits de l’Homme et desLibertés Fondamentales, d’une CommissionNationale de Dialogue Social et d’uneCommission Nationale de Dialogue Politique.Les associations de défense des droits del’homme et les organisations syndicales jouentpleinement leur rôle et bénéficient de l’appui del’État nigérien et des organisationsinternationales. La Constitution promeut aussila question du développement durable car elleproclame l’obligation de préserverl’environnement, d’une gestion durable desressources naturelles, de lutte contre ladésertification, de lutte contre la pollution

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19RappoRt de SynthèSe du nigeR

nucléaire et nuisance et des études etévaluations des impacts des projets etprogrammes sur l’environnement.

• le Code Rural : la loi d’orientation sur lesprincipes d’orientation du code rural et sesdifférents livres  complémentaires etl’ordonnance n°93-015 du 02 mars 1993 fixantles principes d’orientation du code rural.

• le Code de l’Eau : l’ordonnance n°2010-09 du1er avril 2010 portant Code de l’Eau du Nigerdispose en son article 4 que « chaque citoyen ale droit fondamental d’accès à l’eau ». « L’Étata l’obligation dans ce domaine de mettre à ladisposition de chacun de l’eau en quantitésuffisante et de qualité et d’un coût acceptable,à tout temps et partout où besoin sera » (Article5). Cependant, la loi 2000-12 du 14 août 2000qui crée une Société de Patrimoine des Eaux duNiger (SPEN) traduit une cession partielle desactions de l’État au secteur privé.

• le Code Forestier : la loi-cadre sur la gestion

de l’environnement, loi n°98-56 du 29 décembre1998.

• le Code Electoral (2010) ne fait aucunediscrimination entre l’homme et la femme pouravoir la qualité d’électeurs et d’élus.

• le Code pénal (1961) : depuis sa réforme en2003, certains actes relatifs aux femmes(mutilations génitales féminines, harcèlementsexuel, esclavage) et aux enfants (ordonnanceN° 99-11 du 14 mai 1999 portant sur la créationet organisation des juridictions des mineurs)ont été érigés en délits et crimes.

• La loi portant sur la politique nationale decommunication pour le développement.

Ainsi, le Niger a ratifié plusieurs traités etConventions internationaux. Il s’est égalementdoté de textes fondamentaux, de codesréglementaires ainsi que d’une multitude de loisnationales pour la promotion d’undéveloppement humain durable.

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20 Conférence de Rio + 20

2.3 les politiques et programmes

Pour assurer le développement durable duNiger, plusieurs politiques et stratégiessectorielles ont été élaborées et mises en œuvre.Celles-ci sont fondamentales à titre deréférentiels législatifs et réglementaires de laplanification nationale. La plupart d’entre ellessont adoptées par des lois ou décrets.

Le Plan National de l ’Environnementpour un Développement Durable (PNEDD)

Le PNEDD, agenda 21 national, a été élaboréen 1998 et adopté par le Gouvernement par ledécret n°2000-114 (bis)/PRN/PM du 21 avril2000.

La finalité du PNEDD est d’élargir les optionsde développement et de les pérenniser pour lesgénérations futures. Son but est de mettre enplace les conditions favorables à l’améliorationde la sécurité alimentaire, à trouver dessolutions à la crise de l’énergie domestique, àl’amélioration des conditions sanitaires et audéveloppement économique des populations.

Jusqu’à l’adoption des Objectifs du Millénaire,il était considéré comme le cadre de référenceen matière d’environnement et dedéveloppement durable et a permis de mieuxorienter la première Stratégie de Réduction dela Pauvreté (SRP) ainsi que la Stratégie deDéveloppement Rural (SDR).

A l’exception du chapitre 17 de l’Agenda 21relatif à la protection des océans et de toutesles mers, le PNEDD couvre l’ensemble deschapitres définis dans l’agenda 21.

L’approche participative a permis de disposer àla fois d’un Agenda 21 national et de sixprogrammes prioritaires traduisant la mise enœuvre concrète des trois Conventions issues deRio en 1992. Il s’agit des :

- Programme Changements et Variabilitéclimatiques avec notamment l’adoption d’une

Stratégie Nationale et d’un Plan d’Action surles changements et variabilités climatiques(SNPA/CVC), l’élaboration d’un Programmed’Action National d’Adaptation (PANA), dedeux communications nationales, ainsi qu’unesérie de programmes et projets visant àaméliorer la résilience de la population face auxeffets néfastes du changement climatique ;

- Programme de Gestion de la Diversité biologique,dans le cadre de la mise en œuvre de laConvention sur la Diversité Biologique, leNiger a adopté une Stratégie Nationale sur laDiversité Biologique et son Plan d’Action(SNDB/PA), élaboré quatre rapports nationauxde mise en œuvre de la Convention sous l’égidede la Commission Technique sur la DiversitéBiologique et mis en œuvre plusieursprogrammes et projets visant à améliorer laconservation de la diversité biologique ;

- Programme Energie et Développement Durableavec l’adoption d’une Stratégie Nationale et sonPlan d’Action sur les Energies Renouvelables,l’adoption et la mise en œuvre d’un Programmede Référence sur l’Accès aux ServicesEnergétiques (PRASE). Des programmes etprojets sont en cours de mise en œuvre oud’instruction  tels que le projet d’accès aux

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21RappoRt de SynthèSe du nigeR

services énergétique (PASE) et le programmerégional solaire 1 et 2 ; les plateformesmultifonctionnelles et le programme nationalgaz butane électricité.

- Programme d’Action National de Lutte Contre laDésertification et de Gestion des RessourcesNaturelles (PAN/LCD/GRN) adopté par legouvernement dans le cadre de la Conventiondes Nations Unies sur la Lutte Contre laDésertification,dans le cadre de sa mise enœuvre, plusieurs actions ont été menées àtravers des projets de réhabilitation/gestiondurable des terres, de lutte contre ladésertification et l’ensablement et l’envasementdes plans d’eau, ainsi que des projets derenforcement institutionnel,  tels que le projetde lutte contre l’ensablement des cuvettesoasiennes (PLECO) et le projet de lutte contrel’ensablement du fleuve Niger;

- Programme Environnement Urbain et Cadre deVie, dans le cadre de la mise en œuvre de ceprogramme, un certain nombre d’activités sontmenées dont, entre autres : l’élaboration duschéma directeur de l’assainissement de la villede Niamey ; des activités liées aux déchets etordures ménagères et des actions dans ledomaine de l’eau  ; la construction par laCoopération Japonaise d’une station d’épurationà Niamey, située à l’un des exutoires dans leGount Yéna, en expérimentant un procédénouveau pour le Niger à savoir «  UpflowAnaerobic Sludge Blanket » (UASB) ;

- Programme Eau et Développement Durable, dansle cadre de la mise en œuvre de ce programme,plusieurs actions ont été réalisées dont, entreautres :

. le projet sectoriel eau /IDA/BanqueMondiale ;

. le programme hydraulique villageoise, Zinder/Diffa/Coopération Danoise ;

. le programme régional solaire 1 et 2 / UnionEuropéenne ;

. le programme hydraulique villageoise Dosso/Coopération Belge ;

. l’adoption de l’ordonnance N°2010-09 du 1er

avril 2010 portant code de l’eau au Niger.

De l’analyse de la mise en œuvre du PNEDD, ilressort que les programmes relatifs auxchangements climatiques, l’eau et la biodiversitésont ceux qui ont drainé beaucoup plus definancements et que les autres volets ont étéinsuffisamment pris en charge. Toutefois, lesactivités menées sous les programmeschangement climatique et biodiversité ontsurtout été des actions pilotes pour lesquellesdes financements additionnels doivent êtremobilisés afin de les mettre en place à une plusgrande échelle.

D’autres activités transversales aux troisConventions ont été également menées,notamment l’élaboration de la stratégienationale et plan d’action pour renforcer lescapacités à gérer l’environnement mondial, laréflexion sur la mise en place d’un fondsnational de l’environnement (FNE), lesrapports sur l’Etat de l’environnement, ledispositif de suivi-évaluation et l’amorce del’élaboration de la Stratégie Nationale deDéveloppement Durable (SNDD).

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22 Conférence de Rio + 20

La Stratégie de Développement Accéléré etde Réduction de la Pauvreté (SDRP2008-2012)

Conçue à la suite de l’adoption des Objectifs duMillénaire pour le Développement et adoptéeen 2002, la Stratégie de Réduction de laPauvreté (SRP), constituait le cadre deréférence pour la conduite du développementdu pays, répondant aux préoccupationsexprimées par les parties prenantes tout aulong d’un minutieux processus participatif depréparation. Elle était fondée sur la convictionque la réduction de la pauvreté passe par unecroissance forte et soutenue, créatrice derichesses et d’emplois, notamment en faveurdes personnes démunies de ressources, et enmilieu rural. Faisant suite à la SRP, la Stratégie

de Développement Accéléré et de Réduction dela Pauvreté (SDRP) a pris en compte certainsprogrammes du PNEDD dans sa déclinaisonsectorielle, la Stratégie de DéveloppementRural (SDR), adoptée en 2003. Elle est le cadrede référence pour l’intervention publique dansle secteur rural et son ambition est de parvenirà diminuer l’incidence de la pauvreté au Nigerde 63% en 2003 à moins de 50% à l’horizon2015. Elle assigne au secteur rural une placecentrale, considérant qu’il peut et doit jouer unrôle moteur dans l’amélioration de lacroissance économique. Les Ministères encharge de l’agriculture et de l’élevagereprésentent les locomotives de la SDR quiregroupe cinq autres institutionsgouvernementales intervenant dans le secteurrural.

La SDRP devrait ainsi compléter et renforcerles différents efforts entrepris dans le cadre dela SDR en créant les conditions d’undéveloppement économique et social durable,garantissant la sécurité alimentaire du pays etune gestion rationnelle des ressourcesnaturelles.

La SDRP a également l’avantage d’être alignéesur les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement et d’être plus ambitieuse quela SRP. Le récent bilan à mi-parcours de laSDRP a toutefois révélé que les objectifs entermes de réduction de la pauvreté, quinécessiteraient une croissance économiqueforte et durable d’au moins 7% par an, n’ontpas été atteints par le Niger. A titre illustratif,seules les cibles des OMD liée à la réductionde la mortalité infanto-juvénile et à laséroprévalence au VIH/Sida se trouvent sur labonne trajectoire.

Ce tableau confirme que le financement duPNEDD, de la SDRP et de la SDR est issupour une bonne partie de la coopérationinternationale au détriment du budgetd’investissement de l’État (BIE).

la grande muraille verte

Il est également intéressant de mentionnerl’adoption des mesures politiques pour lapromotion de l’initiative de la GrandeMuraille Verte. Cette initiative a pour objectifglobal le développement durable des régionssahélo-sahariennes et l’amélioration desconditions de vie des communautésconcernées à travers la mise en œuvre d’unensemble concerté et cohérent d’interventionsvisant l’amélioration des productions, laconservation, l’exploitation durable etl’aménagement des ressources naturelles et lerenforcement des infrastructures socio-économiques de base dans sa zoned’intervention. Au Niger, elle couvre toutesles localités comprises entre les isohyètes 100mm au Nord et 500 mm au Sud, soit unesuperficie globale de 47  223  634 hectares,c’est-à-dire, 37,27 % du territoire nigérien,couvrant 228 Communes réparties dans leshuit (8) régions du pays. Au sein de sa zoned’intervention serait érigée une bande vertede plantation d’arbres d’espèces différentes età grande valeur économique pour unesuperficie d’environ 2 500 000 hectares.

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23RappoRt de SynthèSe du nigeR

3 les financements

activités réaliséesCoûts

(en US$)Coûts

(en FCFa)Source de

financementElaboration d’un Programme d’Action National pourl’Adaptation

200.000 FEM/ PNUD

Mise en œuvre des interventions prioritaires du PANApour renforcer la résilience et la capacité d’adaptation dusecteur agricole face aux changements climatiques

3,7 millions PNUD/FEM

Programme Africain d’Adaptation, Composante Nationale 3 millions PNUD/Japon

Programme d’Adaptation à Base Communautaire (PABC) 1,8 millions Japon/FEM

Programme d’Apprentissage à Base Communautaire deCare international

1. 121. 950 DFID, DA-

NIDA, et FOR-MIN

Programme Pilote de Résilience Climatique  (PPCR) 110 millions IDA et BAD

Elaboration de la première et la seconde communicationnationale

705.000 FEM

2005 à 2007 : ressources financières mobilisées pour lesecteur rural dans lequel s’intègre la diversité biologique(agriculture, élevage, forêt, faune et hydraulique)

144.765.411.000Ministère del’E/F 2007

2004 à 2008 : seize projets soumis au programme de microfinancement par la société civile

294 414 500Ministère del’E/F 2007

Mise en œuvre du projet PANA Résilience 3.500.000 FEMMise en œuvre du DAP/PNEDD 4.498.585 PNUDMise en œuvre du programme intégré de développementdes zones arides

400.000 DDC/PNUD

Mise en œuvre du projet corps des jeunes Ministère de laJeunesse et de l’Insertion Professionnelle des Jeunes

450.000 VENEZUELA

Mise en œuvre du projet PRIPAN 800 millionsCoopération

ItalienneMise en œuvre du Programme Italie/Sahel de Lutte contrela Désertification et réduction de la Pauvreté

3,5 millionsCoopération

ItalienneElaboration du document de projet AutoévaluationNationale des Capacités à renforcer

25.000 FEM

Elaboration de la Stratégie nationale de Renforcement descapacités nationales en matière de gestion del’environnement national et mondial

200.000 FEM

Mise en œuvre du Projet Partenariat pour leDéveloppement des Droits et des Institutions de Gestionde l’Environnement

PNUE

250.000

Mise en œuvre du projet Renforcement des capacités dansle cadre de la mise en œuvre de la Stratégie et du Pland’Actions sur la Diversité Biologique (Ministère del’Environnement et de la lutte contre la désertification)

209.000 FEM

Mise en œuvre du Projet Renforcement des capacités desdécideurs en changements climatiques

142.500 PNUD

tableau 1: Mobilisation des ressources dans la cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 21

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page23

24 Conférence de Rio + 20

Depuis le début des années 80, plus de 50programmes ont été mis en œuvre dans le cadrede la gestion durable des terres au Niger. Legouvernement du Niger et ses partenaires audéveloppement ont investi plus de 200 milliardsde FCFA dans des programmes de promotionde la gestion durable des terres et d’autresactivités visant à réduire la pauvreté despopulations et la vulnérabilité des terres.

Il faut également noter que, avant la Conférencede Rio en 1992, le Niger avait bâti laplanification de son développement autour desprogrammes d’ajustements structurels quimontrèrent rapidement leurs limites. Parailleurs, les approches développées dans lagestion des ressources naturelles n’ont puempêcher leur dégradation. C’est pourquoi, avecla ratification des trois Conventions Post Rio, le

Figure 2 : Part du Budget des sous-secteurs du développement rural dans le BIE Source : MEF/SE/CNEDD, 2011

8Les ressources du BIE proviennent de diverses sources : Trésor, PPTE, Emprunts et aidesnon remboursables.

25

20

15

10

5

0Agriculture Elevage Forêts et faune

Secteur rural

% d

u B

iE

n 2010

n 2009

n 2008

Il importe de relever à ce sujet que les effortsne sont pas à la hauteur des attentes et cela n’amalheureusement pas eu l’impact positifattendu sur les résultats globaux. Par exemple,le financement des 23 programmes et sous-programmes de la SDR, après s’être accru deprès de 17 à 19% de 2007 à 2009, a enregistréune baisse drastique en 2010 avec un volumefinancier représentant seulement 77% de celuide l’année 2007 (figure 3). Le taux d’exécutionpour les indicateurs d’effets spécifiques de laSDR a suivi la même tendance.

Cette baisse d’investissement dans le secteurrural résulte principalement de la suspension decertains financements, suite à l’instabilitépolitique et institutionnelle dans laquelle le paysétait plongé. Ainsi, de nombreux projets n’ont

pu être poursuivis ou mis en œuvre et desopportunités de financement ont été perdues.En ce qui concerne le BIE8, il faut noter que ledéveloppement rural a bénéficié de 84,24milliards FCFA pour la période 2008-2010, cequi ne représente que 12,9% des décaissementstotaux estimés à 654,99 milliards FCFA.

Tous les sous-secteurs du développement ruraln’ont pas bénéficié de l’attention requise entermes d’affectation des ressources (Figure 2).Le sous-secteur forêt et faune, dont les activitésdevraient s’inscrire dans le cadre dudéveloppement durable, n’a reçu que 12% desdécaissements du BIE en faveur dudéveloppement rural, contre 30% pour l’élevageet 58% pour l’agriculture.

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25RappoRt de SynthèSe du nigeR

Niger, à travers les programmes duPNEDD, a recentré la gestion de cesressources naturelles conformémentaux principes directeurs del’agenda 21.

En outre, la mise en œuvre desObjectifs du Millénaire pour leDéveloppement a permis l’éclosiond’autres cadres complémentaires àl’agenda 21 national que constitue lePNEDD. Toutefois, le financementdu développement est confronté à lacrise financière internationale.

Il découle de ce chapitre que le Nigera accompli des efforts considérablespour remplir les engagements prislors de la Conférence de Rio en 1992.En plus de l’élaboration desdifférentes stratégies et programmescomposant le PNEDD, d’autrescadres tels que la SDRP et la SDRfurent mis en œuvre avec unemobilisation des ressources interneset la contribution des partenairesextérieurs.

En dépit de tous ces efforts consentispour concevoir les cadresstratégiques et souscrire auxengagements internationaux relatifsà l’agenda du développementdurable, les impacts induits restentencore à renforcer pour uneamélioration substantielle desconditions de vie des populationsnigériennes. A cet effet, un accentparticulier devrait par conséquentmis sur l’opérationnalisation effectivedes actions identifiées dans les cadresstratégiques et les mesuresenvisagées dans les instruments etconventions internationaux.

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26 Conférence de Rio + 20

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27RappoRt de SynthèSe du nigeR

En dépit des investissements importantsréalisés dans le souci de préserverl’environnement, de renforcer la

production agricole et de réduire l’incidence dela pauvreté, le bien-être des populations ne s’estpas amélioré de manière substantielle.

Il ressort ainsi qu’après plusieurs décenniesd’efforts, les résultats restent somme toute endeçà des objectifs annoncés dans les dimensionsdu développement durable.

1.1 Sur le plan social

Selon le Plan de Développement Sanitaire(PDS, 2011-2015), en 2009, la couverturesanitaire était d’un médecin pour 29986personnes, un infirmier pour 4487 personnes,d’une sage-femme pour 5877 femmes en âge deprocréer et des infrastructures couvrant 71,3 %de la population nationale.

Le taux de prévalence du VIH / SIDA est de 0,7%. Le taux d’utilisation des soins curatifs de 20% en 2004 et 43,5% en 2009 est passé à 55,7%en 20101. On constate également d’autresprogrès en termes d’effets même si l’impact duPDS reste à nuancer. Il s’agit, entre autres :

• une baisse de la létalité liée au paludisme quipasse de 0,13% en 2008 à 0,09% en 2009 pourune valeur ciblée à 1,5% en 2012 ;

• une hausse du pourcentage des accouchementsassistés par du personnel qualifié passant de21,90% en 2008 à 26% en 2009 pour une ciblede 40% en 2012 ;

• une augmentation du taux de prévalencecontraceptive moderne (16,5% en 2009 contre13% en 2008 pour une cible de 14% en 2012) ;

• une baisse du taux d’insuffisance pondérale (de35,5% en 2008 à 33,7% en 2009 pour une ciblede 24% en 2012) ;

Et en termes d’impact du PDS, l’étude PSIA2

réalisée par le PNUD Niger et l’UniversitéLaval (Canada) fait ressortir que même si l’étatsanitaire de l’enfant et de la femme s’estamélioré entre 2005 et 2008, l’incidence de lapauvreté sanitaire de ces deux cibles du PDS,est encore à un niveau élevé et de manièredifférenciée selon les huit régions du Niger.Aussi, cette étude confirme que la pauvretésanitaire3 coexiste avec une distributionhétérogène de la pauvreté monétaire et nonmonétaire. Pourtant, une distributioninégalitaire de bien-être influence négativementle développement humain durable.

En termes d’amélioration du cadre de vie, laproportion de la population ayant accès à unmeilleur système d’assainissement est de 8,4 %.

Bilan DE la MiSE En ŒUVRE DE l’aGEnDa21 aU niGER

Ce chapitre dresse un bilan analytique de la mise en œuvre de l’Agenda 21 au Niger.Ce bilan montre que, malgré des avancées incontestables, il subsiste néanmoins deslacunes à combler.

1 – Une tentative de bilan

1 Revue à mi- parcours SDRP, 2012

2 Poverty and Social Impact Analysis, 2011, PNUD Niger-Université Laval Québec CANADA

3 La pauvreté sanitaire intègre à la fois les variables sur : l’accès à la santé, l’utilisation des services de santé, la disponibilité des infrastructures sanitaires y

compris les conditions liées à l’environnement. Plus l’individu combine beaucoup de privations par rapport à ces variables, plus sa probabilité d’être pauvre

augmente.

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28 Conférence de Rio + 20

Pour la couverture en eau potable, il existe28 451 points d’eau modernes sur des besoinsestimés à 45 813, soit un taux de couvertureglobal de 62,66 % pour une cible de 80% en2015.

Le taux brut de scolarisation (TBS) est passé de14,90% en 1997 à 16,05% en 19994, de 62,1% à75% entre 2007/2008 et 2009/2010, alors quel’objectif était de 72% pour 20105. Les fillesreprésentent 47,4 % de ce pourcentage et lesgarçons 66,7 %. Le taux d’alphabétisation estpassé de 19,9% en 1999 à 29 % en 2010 dont17,1 % pour les femmes et pour les hommes42,8 %.

On note ainsi des progrès sur certainsindicateurs sociaux. Ces progrès expliquentdans une certaine mesure pourquoi l’indice dedéveloppement humain au Niger fait partie desIDH ayant le plus progressé en Afrique ces

dernières années6, malgré le mauvaisclassement du pays sur l’échiquier mondial cesdernières années.

Ils sont malheureusement insuffisants pourespérer améliorer significativement le rang duNiger en classement de l’indice dedéveloppement humain (IDH) en raison de larécurrence des aléas climatiques notamment lessécheresses et les invasions acridiennes, ainsique l’instabilité politique.

Ces contraintes justifient à bien d’égardspourquoi le Niger a été classé à la 186ème placesur 187 pays dans le rapport sur ledéveloppement humain de 2011 avec un IDH de0,295. Par conséquent, l’objectif de la Stratégiede Développement accéléré et de Réduction dela Pauvreté (SDRP) qui est d’atteindre au moinsla 100ème place en 2012, semble s’éloigner.

Stratégie SDRp Cibles 2012Résultats atteints

en 2010

probabilitéd’atteinte de la

cible

Taux de croissance du PIB réel 7%[1] 8 ,2% improbable

Incidence de pauvreté 42% 59,50% improbable

Taux de malnutrition 24% 18% probable

Taux Brut de Scolarisation (TBS) 94% 75% probable

Taux d’alphabétisation 45% 29,00% improbable

Taux de mortalité infantile juvénile 108 ‰ 63,2 ‰ probable

Taux de mortalité maternelle 2 ‰ 5,54 ‰ improbable

Taux de prévalence du VIH/SIDA Inférieur à 0,7% Inférieur à 0,7% probable

Taux d’accès à l’eau potable 80% 64,25% improbable

Taux d’accès au service électrique 3% en milieu rural  improbable

65% en milieu urbainGlobalement

23,65%

Indice synthétique de fécondité 6 enfants/femme 7,1

Couverture des besoins nationauxen céréales

110% 129%

tableau 2 : Niveau d'atteinte de certains indicateurs globaux de la SDRPSource : Revue à mi parcours de la SDRP 2012.

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page28

29RappoRt de SynthèSe du nigeR

1.2 Sur le plan économique

Le PIB a varié de 2057 milliards de FCFA en2007 à 2404 milliards de FCFA en 2008 et 2481milliards de FCFA en 2009, soit unaccroissement réel respectivement de 3,4%,9,3% et -1,2%8. Le produit intérieur brut (PIB)par habitant est ainsi estimé à moins de 700$US par an en 2011 selon le dernier rapportmondial sur le développement humain. Le tauxde croissance moyen annuel du PIB réel sur lapériode 2000-2011 est inférieur à 5%, ce quireste faible au regard du taux de croissance dela population (3,3%/an). Ce taux est en dessousdes 7% requis pour espérer réduire la pauvretéde moitié à l’horizon 2015. La croissanceéconomique est en effet très volatile du fait,notamment de récurrence des sécheresses cesdernières années et du manque de politiquesadéquates pour gérer structurellement cettecontrainte et y faire face durablement.

Par ailleurs, le taux annuel moyend’accroissement du PIB pour l’ensemble dusecteur primaire a été de 6,6%. Toutefois, si l’onconsidère les différents sous-secteurs, ce tauxannuel ressort à 9,5% pour le PIB agricole, 2,1%pour l’élevage et 6,3% pour le secteur forestieret la pêche9.

La faiblesse de l’environnement des affaires etdu tissu industriel justifient le degréd’extraversion élevée de l’économie nigérienne,avec une balance commerciale largementdéficitaire avec -120,5 milliards de FCFA en2007, -194,3 milliards de FCFA en 2008 et -212,1 milliards de FCA en 200910. Cedéséquilibre entre les importations nettementsupérieures aux exportations est en partie lié àune faiblesse de la base productive et de lavalorisation du sous-secteur agricole etd’élevage, présentant pourtant de réellesopportunités de croissance économique et decréation d’emplois.

La Stratégie de Développement Rural (SDR) aclairement défini les indicateurs qui permettentd’évaluer à juste titre, l’évolution du secteurrural et notamment les taux de croissance de laproduction des sous-secteurs agricole, del’élevage et de la forêt et de la pêche. D’unemanière générale les indicateurs de croissanceévoluent en dents de scie pour tous les secteurs.Cependant, dans le cas du secteur agricole, lafluctuation est particulièrement importante.L’année 2009 est marquée par un déficitimportant de croissance de production (-15,8%)suivi d’une année 2010 excédentaire (29,1%).Ceci s’explique par les variations climatiquesintra et inter saisons agricoles. La productionannuelle de poissons frais a enregistré uneévolution décroissante passant de 13 939 tonnesen 2006 à 5 961 tonnes en 2010, soit une baissede 58%11. Par ailleurs, la pisciculture faittoujours vivre en moyenne plus de 50  000pêcheurs, transformateurs, mareyeurs et autresintermédiaires.

En ce qui concerne le secteur minier, après unquart de siècle de léthargie due à la méfiancevis-à-vis du nucléaire, le marché de l’uraniumreprend du poids dans l’économie nigériennecomme principale source de richesse. En termesde revenus d’exportation, l’uranium vient entête du classement des produits avec unecontribution de 69,8 %, suivi de l’or à 13,8 %,puis les produits de l’élevage avec 8,2 % et lesproduits agricoles avec 4,2 %12. Le PIB desactivités extractives est ainsi passé de 37,762milliards de FCFA en 2007 à 48,532 milliardsde FCFA en 2010, soit une progression annuellede 9,2% au cours de la période de mise en œuvrede la SDRP. L’objectif cible de 8,9% a donc étédépassé pour ce secteur. Cependant, malgrécette progression, la contribution du secteurminier à la croissance économique pourrait êtredavantage renforcée dans la mesure où elles’inscrit en dessous de 6% au cours de la

4 RNDH 1997, 1998, 1999

5 Annuaires statistiques MEN, 2010

6 Note sur le décryptage de la situation économique et sociale au Niger, PNUD Niger 2012

7 Les 7% représentent une cible moyenne sur la période 2008-2012, mais pas la croissance annuelle ciblée pour l’année 2012. En réalité on doit comparer

les 7% au taux de croissance moyen de la période 2007-2011 qui est estimé à seulement 4.85% largement en dessous de la cible 2012.

8 INS, 2009

9 DSRP, 2011

10 BCEA, 2009

11 DPA, 2010

12 INS, 2010

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page29

30 Conférence de Rio + 20

dernière décennie 2000-2010, alors que lesecteur prédomine les exportations nationales.Par conséquent, la hausse du poids des minesdans la production des richesses nationales, lacréation d’emplois et le financement des autressecteurs de l’économie, demeure un défi àrelever au cours des prochaines années.

Le Niger fonde l’espoir d’une croissancesoutenue sur la base des ressources minières,notamment l’uranium qui, avec le complexeindustriel en installation par le groupe nucléaireAREVA, devrait permettre de le hisser audeuxième rang mondial des producteurs et delui procurer une rente financière de trente anspour les générations présentes et futures,offrant ainsi des capitaux importants pour lefinancement du développement économique,social et culturel. De plus, les produitspétroliers occuperont bientôt une placeimportante dans l’appréciation du produitnational brut grâce aux retombées économiqueset financières de la première raffinerie en coursd’exploitation dans la région de Zinder et àtravers l’exportation du pétrole brut vers lesmarchés internationaux dans les prochainesannées.

1.3 Sur le plan environnemental

Au-delà des trois conventions post Rio,plusieurs autres Conventions Internationalessont mises en œuvre par le SE/CNEDD, maisaussi les ministères sectoriels. A ce titre, leNiger bénéficie de financements importantspour mettre en œuvre des projets/programmesspécifiques qui contribuent notamment aurenforcement des capacités des acteurs dans lecadre de la protection de la couche d’ozone del’adaptation aux changements climatiques, de lagestion de la biodiversité, de la lutte contre lasécheresse et la désertification. Certains de cesprogrammes, notamment ceux de gestion desdéchets ménagers et d’aménagements et degestion de ceintures vertes périurbaines entre

autres projets sont élaborés en partenariat avecdes ONG/OCB spécialisées.

Plusieurs autres actions de renforcement decapacités et de protection des ressourcesnaturelles sont menées par les ministèressectoriels et services techniques spécialisés telsque la direction générale des forêts pour freinerla dégradation des ressources naturelles. Parexemple, les efforts de reboisement, en dehorsdes formations naturelles ont touché 135 187 haentre 1980 et 2005, soit un reboisement moyenannuel de 5 400 ha13. Les efforts de récupérationdes terres et de reboisement se sont intensifiéset ont atteint 25 105 ha, 30 531 ha et 35 239 harespectivement en 2008, 2009 et 2010 (cf.fig. 3,4, 5, 6). Cependant, les ressources végétales sedégradent sous les effets conjugués des actionsanthropiques et des aléas climatiques. En effet,l’extension des champs et la mutilation desarbres entraînent des pertes annuelles enressources forestières et en terres forestières de80 000 à 100 000 ha14.

Le Niger dispose d’un potentiel important deplans d’eau (400 000 ha), sans compter le LacTchad, et d’un important axe fluvial (le fleuveNiger et ses affluents). Les principalescontraintes qui handicapent à la valorisation deces ressources en eau sont entre autresl’ensablement, l’étiage, l’assèchement et letarissement des plans d’eau conjuguées à lafaible productivité des milieux naturels. De plus,la prolifération des plantes envahissantescomme l’Echhornia cracipes (la jacinthe d’eau) etTypha australis influe négativement surl’utilisation de ces ressources en eau, et lanavigabilité du fleuve Niger et pose unproblème pour aménager les mares et pointsd’eau permanents.

Le CNEDD a également mené uneexpérimentation de la Gestion Intégrée desRessources en Eaux (GIRE) dans la zone dufleuve Niger et celle-ci devrait être poursuiviedans d’autres zones.

13 CNEDD/FEM/PNUD, 2007

14 DE/MHE/LCD, 2004

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page30

31RappoRt de SynthèSe du nigeR

1.4 implication de la Société civile en faveurdu développement durable

La mise en œuvre de l’Agenda 21 national estmarquée par l’adoption d’une approcheparticipative impliquant les organisations de lasociété civile et les organisationscommunautaires de base dont elle a favorisé lefoisonnement à partir de 1991. En effet, ilexistait environs 12 ONG en 1992 contre 1162en 2011.

Leurs interventions ont permis laresponsabilisation accrue des populations dansla réalisation des activités. Ainsi, elles ontappuyé les efforts de l’Etat et sesdémembrements à travers des cadres deconcertation et d’actions. Ces cadres ont pourmission de créer la synergie et de la matérialiserà travers la mise en œuvre de l’ensemble desprogrammes contenus dans les Conventions desNations Unies sur l’environnement.

Cela s’est traduit concrètement par des actionsde sensibilisation, d’éducation, d’information etde formation des populations, conformémentaux différents Objectifs du Millénaire et àl’Agenda 21 national. Elles ont aussi contribuéà la prise en compte des spécificités des régionsmais aussi et surtout des priorités et du savoir-faire des populations. Plusieurs formations ontété menées dans le cadre du renforcement descapacités opérationnelles des ONG, ce qui leura permis de mobiliser les financements denombreuses activités de terrain, à travers desprojets locaux.

La contribution des organisations de la sociétécivile à la lutte contre la pauvreté à travers lapromotion d’activités génératrices de revenus,la micro finance, la promotion de la femme et legenre, le développement local communautaireainsi que la gouvernance ne sont toutefois pastrès significatives. Les dépenses nereprésentaient que 2% du montant total de 27milliards FCFA en 2010. La figure 7 ci-aprèsdonne la répartition des dépenses parsecteurs/domaines d’intervention d’OSC.

L’Etat, les partenaires au développement et lasociété civile ont tous apporté leurscontributions pour l’atteinte des objectifsassignés à travers les différentes Conventionset accords multilatéraux sur le développementdurable. Cependant, l’inadéquation entre le tauxde croissance de la population de 3,3%15 et letaux moyen de production agricole nationale de2,2%16, la dégradation des terres, la récurrencedes sécheresses parmi tant d’autres paramètresconstituent de sérieux défis à relever.

15 INS, 2011

16 MA, 2011

Figure 3 : pourcentage des dépenses par composante par rapportaux dépenses totalesSource : MPAT/DC, 2010

2 – Evaluation critique de la mise en œuvre du développement durable au niger

L’évaluation critique de la mise en œuvre dudéveloppement durable au Niger se focaliserasur les plans organisationnel, institutionnel,politique, financier et des ressources humaines.

2.1 Une mise en œuvre qui a bénéficié d’uncadre institutionnel solide et d’un soutienpolitique, technique et financier national etinternational

Les avancées sont incontestables, et des progrèsréels ont été enregistrés en terme de cadrage

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page31

32 Conférence de Rio + 20

législatif et réglementaire, et ce avecl’implication et la participation de l’ensembledes acteurs dans l’élaboration, la mise en œuvreet le suivi-évaluation du PNEDD. La mise enœuvre du PNEDD a nécessitél’opérationnalisation d’une structure unique decoordination (CNEDD) pour les questionsd’environnement et de développement durable,point focal des trois Conventions de Rio. Sonsuccès repose sur son ancrage institutionnel auCabinet du Premier Ministre, la création descommissions techniques permanentes chargéesd’appuyer le CNEDD dans l’élaboration, la miseen œuvre et le suivi-évaluation des projets etprogrammes et la création des organesdécentralisés du CNEDD au niveau régional etlocal. La décentralisation reste aussi un facteurqui a contribué à assurer une internalisation àla base, et on a pu noter la prise en compte desquestions d’environnement et dedéveloppement durable dans les planificationsstratégiques au niveau central.

L’existence d’un cadre de concertation entre lesdifférents partenaires techniques et financierssur les questions d’environnement et dedéveloppement durable a été également unatout important. Par exemple, le PNUD estchef de file des PTF du Système des NationsUnies pour les questions en rapport avecl’environnement, et c’est à ce titre qu’il apporteun appui privilégié au SE/CNEDD, en termesde mobilisation de financements, mais aussi derenforcement de capacités. Ce cadrageréglementaire est renforcé par l’engagementpolitique fort des plus hautes autorités du paysavec l’inscription de la question dudéveloppement durable dans la Constitution du25 novembre 2010.

Cette gouvernance pour le développementdurable a induit la mise en conformité destextes nationaux avec ceux des conventionsinternationales ratifiées par le Niger et larévision de certains textes pour disposer desconditions favorables à la mise en œuvre duPNEDD ou encore la révision d’autres textes

pour les adapter aux réformes institutionnelles,techniques et juridiques telles que le Codeforestier.

Un autre progrès est le développement dupartenariat entre les différents acteurs avec laparticipation de la société civile, des populationslocales, des organisations communautaires debase, de l’administration publique, desopérateurs économiques et de l’assistancetechnique, et enfin le renforcement et lacontribution de l’expertise nationale.

D’une manière générale, le Niger a bénéficiéd’un engagement politique fort qui a favorisé lamise en place, non seulement d’une structureunique de coordination ayant facilitél’implication de tous les acteurs, mais aussi del’adoption de textes réglementaires etjuridiques et la mobilisation des partenairestechniques et financiers pour contribuer aufinancement du développement durable auNiger. Cependant certaines faiblesses ontplombé la bonne exécution par endroits etpourraient être des tendances lourdes si desmesures correctives n’y étaient apportées.

2.2 les contraintes de la mise en œuvre

La multiplicité des textes internationaux renddifficile leur mise en œuvre aux différenteséchelles de planification et d’actions pour le

Les ressources financières pour conduire lesactivités ont été importantes. Au-delà de lacontribution de l’Etat, l’appui financier, matérielet logistique des partenaires au développement aété déterminant. Il s’agit notamment du systèmedes Nations Unies au Niger, et plusspécifiquement du PNUD, du FEM, descoopérations française, italienne, américaine,espagnole, japonaise, luxembourgeoise mais ausside la Banque Mondiale, de Capacité 21, del’UNSO, du CILSS, de l’OSS, de la GIZ, BAD, etc.Il faut également citer les contributions dessecrétariats exécutifs des trois Conventions. Lesparties prenantes nationales participent aussi aufinancement du développement durable.

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33RappoRt de SynthèSe du nigeR

développement durable sur le terrain. Parailleurs, le conflit institutionnel constitue unecontrainte majeure des actions dedéveloppement et la résolution de ces conflitsdevrait être une priorité afin de créer dessynergies indispensables entre les différentsacteurs et parties prenantes. La faiblesse desynergie entre les différents projets etprogrammes dans la mise en œuvre de leursactions de sensibilisation ainsi que le manque decompétences sur certains domaines émergentsreprésentent en effet des obstacles à laréalisation du développement durable.

La mise en œuvre a également souffert d’uneparticipation insuffisante de certains acteursclés. Le secteur privé par exemple n’a pu êtremobilisé dans le cadre de la promotion dumécanisme de développement propre. La faiblevulgarisation des textes législatifs etréglementaires ainsi que la faible application destextes popularisés a freiné une promotionélargie des droits, mais aussi des devoirs et despratiques auprès des populations à la base,premiers bénéficiaires des retombées desactivités . Par exemple, le PNEDD n’est en faitune référence que pour quelques initiés, ce quia conduit à des difficultés de coordination, desynergie et d’harmonisation des interventions,sur fond de conflits de compétences entre lesstructures étatiques. De la même manière, ladimension changement climatique n’est quefaiblement prise en compte dans les politiquessectorielles et les plans de développementcommunal (PDC). Au niveau régional,départemental et communal, le processus dedécentralisation du CNEDD reste inachevé etles commissions techniques si elles existent nesont pas opérationnelles. Les annéesd’instabilité politique qu’à connues le pays n’ontpas favorisé la mise en œuvres des actions pourl’atteinte des indicateurs définis dans lePNEDD.

D’autres contraintes importantes sontl’insuffisance des ressources humainesnotamment l’expertise (pour traiter desquestions émergentes telles que la

problématique des changements climatiques)doublée d’une faible mobilisation de ressourcespour la mise en œuvre et le suivi et l’évaluationdu développement durable. Enfin, la faibleaffectation de ressources au développementdurable reste un obstacle majeur. Certainsprojets ou programmes souffrent de la faiblessede ces financements. Par exemple, les plans dedéveloppement communal sont parfois desrépertoires d’actions/projets, sans que lesfinancements pour leur mise en œuvre ne soientréellement identifiés. Il devrait y avoir unrenforcement de capacités et un engagementplus marqué afin d’élaborer desprojets/programmes novateurs et solliciter lesfinancements auprès des différentes sourcesdisponibles, comme par exemple les 6000financements recensés sur les questions dechangement climatique.

L’absence d’indicateurs environnementaux biendéfinis et évalués, comme il en existe pour lesOMD, rend difficile le suivi-évaluation de ladynamique environnementale, malgrél’existence d’institutions de suivi de bonnequalité (Bureau d’Evaluation et d’Etudesd’Impact Environnemental (BEEIE), DGF,Centre de suivi écologique).

La prise en charge des questionsenvironnementales se trouve ainsi confrontée àde multiples problèmes dont  la faiblemobilisation des financements concernant laprotection de l’environnement, la lutte contrela désertification, la perte de la diversitébiologique, les changements climatiques et ledéveloppement durable et pour la promotiond’une éducation environnementale pour créerune Génération Nouvelle de Gestionnaires del’Environnement (GNGE). 

Cette série non exhaustive de contraintes apoussé le Niger à s’orienter vers la définition denouvelles visions et perspectives pour le bienêtre des générations présentes et futures quivont également devoir répondre aux nouveauxdéfis auxquels lui et le monde font actuellementface.

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34 Conférence Rio + 20

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35RappoRt de SynthèSe du nigeR

1.1 Des crises alimentaires de plus en plusrécurrentes

La situation alimentaire mondiale est deplus en plus critique sous les effetsconjugués des changements climatiques,

de la hausse des prix des produits alimentaireset de la crise financière mondiale. Les contextesclimatique et environnemental difficiles duNiger, conjugués à une croissancedémographique très forte, constituent unemenace permanente sur la disponibilité, lespossibilités d’accès à l’alimentation et sonutilisation par la population.

Au Niger, les périodes de crises alimentairessont de plus en plus rapprochées, faisant d’ellesune question émergente à laquelle des solutionsidoines doivent être trouvées. C’est pourquoi laConstitution de la VIIème République stipuleen son article 12 que « Chacun a droit à la vie,à la santé, à l’intégrité physique et morale, à unealimentation saine et suffisante, à l’eau potable,à l’éducation et à l’instruction dans lesconditions définies par la loi ».

La sécurité alimentaire doit être perçue à partirde trois dimensions essentielles relatives àl’alimentation : l’accessibilité, la disponibilité etl’utilisation. L’insécurité alimentaire renvoie, auNiger, à une situation dans laquelle le disponiblealimentaire par habitant reste encore limité.

La quantité et la qualité nutritionnelles de laconsommation ainsi que l’accès aux denréesalimentaires sont difficilement assurés chez lescouches défavorisées de la population. Le déficitcéréalier prononcé s’accompagne d’uneinsécurité alimentaire entraînant lamalnutrition chez les populations vulnérables.

En 2010, la mauvaise répartition des pluies dansle temps et dans l’espace pendant la saisonpluvieuse de 2009, a entrainé un déficit céréalierde 410  665 tonnes. Une crise alimentairetouchant jusqu’à 7,1 millions de personnes, soit48% de la population s’en est suivie en 2011.Cette nouvelle crise confirme un problèmestructurel lié en partie à la mise en œuvreinsuffisante des politiques agricoles, voire mêmeà leur inadaptation. Selon l’enquête sur lasécurité alimentaire des ménages au Niger denovembre 2011, l’insécurité alimentaire affecteglobalement 11 à 25% de la population totale enmilieu rural.

Les interactions entre l’environnement et lasécurité alimentaire incitent à envisager la miseen œuvre de mesures correctives en faveur dela nature qui promeuvent la préservation etl’exploitation rationnelle des ressources pourgarantir la survie des générations futures. Eneffet, une des dimensions cruciales de la sécuritéalimentaire est la production agricole.Malheureusement, la rareté de la ressource en

DEFiS EMERGEntS Et pERSpECtiVES

La communauté internationale s’accorde de plus en plus sur certaines questionsémergentes. Ce chapitre traite de quelques sujets émergents et identifie desperspectives à la poursuite de la mise en œuvre du développement durable au Niger.

1 – problématiques émergentes

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36 Conférence de Rio + 20

terre et en eau dans les pays sahéliens etparticulièrement au Niger contraint lespopulations déjà nombreuses à exercer une fortepression sur les ressources naturelles limitéescomme en témoigne la cueillette de certainesespèces végétales par les populations surtoutrurales pour satisfaire leurs besoinsalimentaires, économiques et sanitaires.

1.2 Des changements climatiques quisemblent s’accentuer sous toutes lesdimensions

Le climat du Niger se classe dans la catégoriedes climats tropicaux secs. La pluviométrievarie en moyenne entre 0 et 150 mm en zonesaharienne, 150 à 300 mm en zone sahélo-saharienne, 300 à 600 mm en zone sahélienneet plus de 600 mm en zone sahélo-soudanienne.Les températures restent élevées, accusant defortes hausses au niveau des maxima et desminima.

Les travaux des deux communicationsnationales sur les changements climatiques(première et seconde communicationsnationales), du Plan d’Action National pourl’Adaptation (PANA), du projet pilote derenforcement de la résilience agricole (PANA-Résilience agricole) et du Programme Africaind’Adaptation (PAA), permettent de mieuxcerner les tendances et risques climatiques duNiger. Les projections climatiques à l’horizon2020 - 2049, indiquent pour les pluies une fortevariabilité des précipitations, avec unediminution de 5% à 40% à l’ouest et uneaugmentation de 5 % à 35% sur l’autre moitié,une hausse des événements pluvieux extrêmesentre autres. La température pourrait varier de2,5° et 4°C à l’horizon 2020-2049, selon lesrégions.

Ces changements climatiques pourraient doncavoir des impacts sensibles sur les ressources etsecteurs de développement au Niger.

Sur les ressources en eau, ces impacts serésument en une diminution sensible des débitsdes cours d’eau et la disparition de la plupartdes points d’eau permanents. Sur le planagricole  on peut citer  une baisse desrendements des principales cultures céréalières(mil, sorgho et niébé) allant de 4,6 % à 25 %(variable selon les céréales et les modèles) ainsiqu’une baisse de la production de biomassesèche (céréales sèches ou fourrage pourl’élevage). Sur le plan social, cette situationpourrait créer une exacerbation de l’exoderural ; une aggravation et/ou recrudescence depathologies vectorielles (malaria, méningite àméningocoque, rougeole).

Par ailleurs, l’emprise des sécheressesrépétitives et la recrudescence des inondationsimpriment aux communautés des coûts parfoisexorbitants. Par exemple en 1998, il y eut plusde 9000 ha de champs et rizières détruits, prèsde 8000 têtes de bétails décimées et plus de 40000 personnes touchées avec 4000 habitationseffondrées. En 2009 et 2010, plusieurs dizainesde milliers de têtes d’animaux à traversplusieurs régions du pays ont été décimées. Onestime ainsi que sur la période 2000-2008, lescoûts d’impacts des catastrophes d’origine

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page36

climatique se sont élevés à un montant de 8,5milliards à 17,5 milliards de dollars.

A ce titre, les changements climatiques, quiconstituent des menaces sérieuses pour lessystèmes socio économiques (agriculture,infrastructures) et humains, restent pour leNiger un des plus importants défis émergents.

1.3 Une gouvernance du développementdurable à réviser

Le Niger s’est doté dès 2000 d’un cadre uniquede coordination des questions del’environnement et du développement durable :le Plan National de l’Environnement pour unDéveloppement Durable (PNEDD). Il constituela Stratégie Nationale de DéveloppementDurable (SNDD). Cadre de référence en matièrede l’environnement et du développementdurable, le PNEDD avait pour finalité d’élargirles options de développement et de lespérenniser pour les générations futures. Son butest de mettre en place les conditions favorablesà l’amélioration de la sécurité alimentaire, àtrouver des solutions à la crise de l’énergiedomestique, à l’amélioration des conditionssanitaires et au développement économique despopulations.

La mise en œuvre effective de la SNDD devraitfavoriser la stabilité et la durabilité de la gestiondes ressources naturelles au Niger. Cependant,son bilan en matière de promotion dedéveloppement durable reste aujourd’hui endeçà des attentes suscitées dans l’adoption parle Niger des Conventions post Rio. Ainsi, lapolitique nigérienne en matière

d’environnement et de développement durabledoit encore relever de nombreux défis. Il s’agitentre autres de développer une stratégie globalede long terme et de systématiser la prise encompte des problèmes écologiques dans toutesles décisions qui concernent le développementdu pays. Cela est prévu dans les nouveauxcadres de planification du développement encours de finalisation, à savoir la Stratégie dedéveloppement Durable et de CroissanceInclusive (SDCCI), le Plan de DéveloppementEconomique et Social (PDES) et l’Initiative 3N.Il faudra cependant veiller à ce que, dansl’application, ne se répètent les lacunes dedysfonctionnement connu par le passé  : (i)concentration au niveau central (ministèressectoriels et services techniques, capitale etc.) ;(ii) faible internalisation vers les régions etdépartements des résolutions issues des forasinternationales, absence de fonctionnement oufaible fonctionnement des démembrements duSE/CNEDD ; (iii) des besoins importants enrenforcement de capacités et surtout nécessitéd’une expertise de relais dans un contexte decadres techniques vieillissants.

1.4 l’économie verte, un concept à clarifier

Le Programme des Nations unies pourl’environnement (PNUE) définit l’économieverte comme : « une économie qui engendre uneamélioration du bien-être humain et de lajustice sociale, tout en réduisant sensiblementles risques environnementaux et les pénuriesécologiques ». De ce fait, le défi d’une économieverte est d’améliorer le niveau de vie dans lespays en développement sans augmenter leurempreinte écologique et en même temps ne pas

RappoRt de SynthèSe du nigeR 37

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page37

38 Conférence de Rio + 20

réduire le niveau de vie dans les pays développéstout en réduisant leur empreinte. 

L’axe thématique sur « l’économie verte dans lecontexte du développement durable etl’éradication de la pauvreté  » rend possiblel’identification de politiques permettant derendre les objectifs environnementauxcompatibles avec les objectifs de développementéconomique, de même que l’éradication de lapauvreté  et les autres dimensions dudéveloppement durable.  Dans son acceptionlarge, elle doit prendre en compte les troispiliers du développement durable ainsi que ladimension culturelle et pourrait ainsi constituerun des moyens pertinents pour atteindre ledéveloppement durable surtout pour les pays endéveloppement.

L’économie verte mettrait en relief les défis etopportunités pouvant exister dans les différentsdomaines de développement économique etsocial tels que la sécurité alimentaire, la gestionrationnelle de l’eau, l’accès universel auxservices énergétiques modernes, les villesdurables, la santé publique, la création d’emploisdurables et le développement soutenu desressources humaines y compris la jeunesse.

Les jeunes sont parmi les premières victimesdes crises économiques, sociales et écologiquesqui affectent le Monde. Cette population jeune,attend que des opportunités lui soientproposées, notamment par la création d’emploisverts dans six secteurs d’activités  à savoirl’entreprenariat rural, les industries extractives,les NTIC, l’artisanat, la culture et le tourisme,de même que les institutions financières etbancaires et les infrastructures.

Les décideurs politiques du Niger, à l’instar deceux de la sous-région, n’ont pas convenu d’unesignification de l’expression – économie verte,cependant, un certain nombre de politiquesnationales sont mises en œuvre en matière dedéveloppement durable et de réduction de lapauvreté.

Aussi, le Niger a-t-il engagé l’Initiative 3N « lesNigériens Nourrissent les Nigériens » adoptéele 18 Avril 2012 et la tenue en janvier 2012 d’unForum International «  Jeunesse et EmploisVerts à Niamey sous l’égide de l’OrganisationInternationale de la Francophonie (OIF) dansle cadre de la préparation de la conférence deRio +20. Des recommandations pertinentes ontété formulées à cette occasion.

Le Niger encourage la communautéinternationale à convenir d’une définition duconcept d’économie verte et soutient que lapromotion d’une telle économie doit être soustendue par des objectifs nationaux, lesimpératifs sociaux, économiques,environnementaux et culturels dudéveloppement et la réalisation des objectifs dedéveloppement convenus à l’échelleinternationale.

Les avantages que le Niger peut tirer de la miseen œuvre d’une stratégie aussi bien nationaleque régionale seront d’ordre socio-économique(réduction de la pauvreté, sécurité alimentairecohésion sociale) et environnemental(restauration des sols, conservation de labiodiversité) à travers une intégrationrégionale.

1.5 Des défis liés à l’urbanisation de plus enplus pressants

Le Niger est un pays encore faiblementurbanisé, avec 3,7 millions d’urbains sur unepopulation totale de 15,2 millions d’habitants en20091, soit le quart de la population totale.Cependant, le taux annuel de croissancedémographique urbaine est important etreprésente 6,2% par an, contre 3,3% pour lapopulation totale.

Le taux d’urbanisation a connu une importanteprogression en passant de 5% en 1960 à 12% en

1 INS

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39RappoRt de SynthèSe du nigeR

19772, 15% en 19883, 16% en 20014 et 20,1% en20105. De ce fait la population urbaine aquadruplé ces cinquante dernières années. Si latendance actuelle persiste, la population urbainereprésentera plus de 40% de la population totaled’ici 2030. (Graphique ci-après)

D’après le dernier recensement général de lapopulation6, le Niger compte 40 centres urbains

dont 3 grandes villes, 29 villes moyennes et 8petites villes.

Or les déchets solides ménagers, les eaux uséeset les excréta, les déchets industriels etbiomédicaux, et les pollutions atmosphériques,prolifèrent en l’absence d’un plan cohérentd’urbanisation.

Cette forte urbanisation crée une importantedemande en bois d’œuvre. C’est pourquoi unenouvelle politique d’économie de bois deconstruction doit être promue, avec notamment

l’utilisation de technologies innovantes dans laconstruction et le bâtiment, utilisantnotamment les matériaux locaux qui offrent uneplus grande efficacité énergétique et diminuent

2 RPG773 RPGH884 RPGH20015 Le Niger en chiffres 20116 RGP/H 2001

année

1982 2003 2009 2015 2030

population totale (en Millions) 5,9 11,8 15,2 18,6 30,7

population urbaine 0,8 2,6 3,7 5,4 13,2

part population urbaine (%) 14 22 24 29 43

tableau 3 : Evolution et projection de la population totale et urbaine du Niger de 1982 à 2030Source : MUH, 2011

Figure 4 : Evolution et perspectives du taux d’urbanisation au NigerSource : Annuaire statistique, séries longues INS et MUH

Rapport Conférence Rio _Rapport de Synthèse CNDD 30/05/12 15:32 Page39

40 Conférence de Rio + 20

l’empreinte écologique, en vue de l’améliorationdes conditions de vie.

L’urbanisation galopante est devenue unepréoccupation aussi bien pour la capitaleNiamey, qui abrite à elle seule plus de 40% de lapopulation urbaine du Niger, que pour les villessecondaires situées à l’intérieur du pays.

1.6 l’accès à l’eau potable etl’assainissement, un impératif

Au Niger, en 2010, le taux national decouverture des besoins en eau potable serait de66,93%7 et de 73,75% en milieu urbain.L’ordonnance n°2010-09 du 1er avril 2010portant Code de l’Eau au Niger dispose en sonarticle 4 que « chaque citoyen a le droitfondamental d’accès à l’eau »et en son article 5que « l’Etat a l’obligation dans ce domaine demettre à la disposition de chacun de l’eau enquantité suffisante et de qualité et d’un coûtacceptable, à tout temps et partout où besoinsera »). Toutefois, la création d’une Société dePatrimoine des Eaux du Niger (SPEN) par laloi 2000-12 du 14 août 2000 traduit une cessionpartielle des actions de l’Etat au secteur privé.

La forte croissance de la population nigérienneoblige ainsi l’Etat à augmenter sesinvestissements pour garantir un meilleur accèsà l’eau potable notamment dans les villes et lesgrosses agglomérations.

Sur le plan de l’hydraulique urbaine et rurale, leGouvernement entend mener des actions visantà améliorer l’accès à l’eau potable. Pourl’hydraulique urbaine, le taux de desserte desvilles devrait être porté de 74% en 2010 à 85%d’ici 2015. Quant à l’hydraulique rurale, le tauxde couverture devrait être rehaussé de 74,6% en2010 à 88% et le taux d’accès à l’eau potable de48% en 2010 à 58% en 2015.

En matière d’hygiène et d’assainissement,

l’objectif du Gouvernement est d’accroître lepourcentage des populations disposant delatrines en milieu rural, en faisant passer le tauxde 7% en 2009 à 25% en 2015 et en milieuurbain de 79% en 2009 à 100% en 2015. Laproduction des déchets solides à l’échelle del’ensemble des centres urbains au Niger n’a pasfait l’objet d’évaluation. Cependant, d’après lesestimations, la production des déchets solidesménagers est de 0,65 kg/hab./j pour lesgrandes villes et 0,30 kg/hab./j pour les petiteset moyennes villes, soit par exemple plus 350000 tonnes/an de déchets solides ménagerspour la ville Niamey.

L’étalement spatial accéléré des villes n’est pasaccompagné d’une mise en placed’infrastructures adéquates, notammentd’ouvrages d’assainissement en vue del’amélioration du cadre de vie. Les principalesvilles totalisent moins de 130  000 mètreslinéaires de caniveaux pour l’évacuation des

7 INS/MHE, 2011

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41RappoRt de SynthèSe du nigeR

eaux pluviales et ils sont vétustes et malentretenus. Il en résulte un environnementurbain précaire exposant les populations à desproblèmes d’inondation et d’hygiène publique.Malgré le fait que la ville de Niamey disposed’un schéma directeur d’assainissement depuis1980, elle reste confrontée chaque saison despluies à des problèmes d’inondations causantd’énormes pertes matérielles et parfois mêmedes vies humaines. D’autres problèmes sont lesstagnations des eaux sources de paludisme etd’autres maladies liées à l’eau non évacuée. Celarésulte du faible taux de réalisation desouvrages qui représentent moins de 20% desprévisions.

Afin de trouver une amorce de solution à cetépineux problème, le Ministère de l’Urbanisme,du Logement et de l’Assainissement a introduit,en juin 2011, une requête auprès des partenairesau développement pour le financement descollecteurs, caniveaux, toilettes publiques,station de traitement des eaux usées et latrinesà fosses sèches, et d’élaboration de schémasdirecteurs pour un montant de 17,4 milliards deFCFA.

1.7 Un accès à l’énergie à améliorer

Selon une étude menée en 2004 par leCNEDD8, la couverture électrique du Niger estextrêmement faible et l’accès au réseau varieselon les zones d’habitation. La majorité de lapopulation nigérienne (63%) habite dans deszones rurales et c’est précisément là qu’il y aune très faible couverture électrique. Laconsommation nationale en énergie primaire estde 0,242 tep par habitant, une des plus faiblesau monde. La biomasse représente 93% de cetteconsommation et les autres énergies (pétrole,gaz, électricité, etc.) ne représentent donc que7%. Le pays importe 68% de sa consommationen électricité en provenance du Nigeria. LeNiger doit donc s’assurer une indépendance vis-

à-vis de cette source d’approvisionnement.

Comme les programmes de reboisement nesuivent pas le rythme, l’exploitation du bois-énergie est un défi environnemental majeurauquel le Niger doit faire face. Laconsommation de bois énergie en milieu urbainest de 0,6 kg/personne/jour et celle en milieurural de 0,8 kg/personne/jour en 2004. Le bilanconsommation / accroissement soutenu en boisénergie est négatif. Le déficit sera de près de 4millions de tonnes en 2015 si aucune mesuren’est prise.

Sur la base d’un bilan forestier national, lecapital forestier sur pied est fortement entamé.L’atténuation de cette paupérisation desformations végétales ne peut se faire qu’àtravers l’élaboration et la mise en œuvre destratégies, de mesures et d’actions diverses deconservation, de développement durable et degestion des ressources forestières tout en

8 SE/CNEDD, Consultation sectorielle sur l’environnement et la lutte contre la désertification, mai 2004.

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42 Conférence de Rio + 20

assurant la satisfaction des besoins actuels etfuturs. Parmi les stratégies à mettre en œuvre,il faut poursuivre la formalisation des filièresbois-énergie, la responsabilisation descommunautés rurales à travers l’extension dela création des marchés ruraux, l’améliorationdu cadre institutionnel et juridique de la gestiondes forêts naturelles et la promotion de sourcesd’énergie alternatives au bois-énergie à traversla valorisation du potentiel local (solaire,charbon minéral, hydroélectricité, etc.).

L’exploitation des sources d’énergiesrenouvelables est en phase expérimentale. Leurdéveloppement permettra d’améliorer les tauxd’accès à l’énergie, de diminuer les importationsen électricité, d’augmenter l’indépendanceénergétique et d’améliorer le développementéconomique et social. Le pays a de nombreusesressources peu exploitées dans le domaine desénergies renouvelables.

1.8 Des modes de consommation et deproduction durables à développer

Les modes non durables sont égalementnombreux dans les différents secteurs deconsommation et de production au Niger. Ainsi,dans le secteur rural, l’occupation anarchiquedes berges et lits des cours d’eau, le gaspillagede l’eau dans l’irrigation, l’utilisationincontrôlée et abusive des engrais et pesticides,l’occupation des forêts comme champs agricoles,le défrichement, l’abattage sauvage de la faune(braconnage), l’occupation sauvage despâturages, le surpâturage, le piétinement dessols, la coupe abusive du bois selon destechniques non adaptées, etc. sont autant depratiques non durables dont les impacts négatifssur les ressources naturelles sont indéniables.

C’est pourquoi une des réponses aux crisesfinancière, économique, sociale etenvironnementale est à trouver dans denouvelles voies de développement quis’appuieront entre autres sur : (i) l’amélioration

des conditions de vie dans les pays endéveloppement en assurant l’accès aux servicesessentiels et aux droits fondamentaux ; (ii) lapromotion des formes de consommation et deproduction durables ; (iii) la gestion économedes ressources non renouvelables ; (iv) denouvelles responsabilités sociétales etenvironnementales pour les entreprises.

2 – perspectives

Ayant fait le bilan des insuffisances du Nigerdans la voie vers le développement durable,cette partie traitera des nouvelles stratégiesdéfinies par l’Etat nigérien pour compléter lecadre et les mesures existantes.

2.1 Relance de la vision prospective à longterme

La création d’un Ministère du Plan, del’Aménagement du Territoire et duDéveloppement Communautaire (MP/AT/DC)en 2011 procède d’un choix politique duPrésident de la République. Il souhaite ainsimettre en œuvre de manière efficiente sa visionpour le Niger à travers notamment la relancedu processus de planification comme outil degestion du développement. Cette option traduitincontestablement la volonté de concilier lesimpératifs d’une gestion économique etfinancière axée sur la recherche des solutionsaux préoccupations de court terme avec ceuxd’une définition des stratégies cohérentes dedéveloppement à long terme, qui seraient plusaptes à valoriser les ressources naturelles ethumaines pour assurer l’épanouissement desgénérations futures.

Cette fonction essentielle du MP/AT/DC doitpar conséquent s’exercer de façon coordonnéeet cohérente pour une plus grande efficacité desinterventions. Trois documents principaux àcaractère stratégique vont constituer le socle dela relance de la planification au Niger. Ce sont :(i) le Document de vision stratégique portant

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sur une « Stratégie de Développement Durableet de Croissance Inclusive (SDDCI NIGER2035)  »  ; (ii) le Plan de DéveloppementEconomique et Social (PDES)  ; (iii) leProgramme Intérimaire de Cadrage de l’ActionGouvernementale (PICAG). En outre, lesévaluations de la mise en œuvre de la SDRP etde la Déclaration de Paris sur l’efficacité del’aide ont mis en évidence le fait que le manquede vision à long terme a contribué à limiterl’impact des différents programmes dedéveloppement au cours de ces dernièresdécennies.

En relation avec l’ensemble des composantes dela Nation, le MP/AT/DC s’attèlera à évaluerles progrès de la mise en œuvre des stratégiesjusque-là exécutées, et à conduire la réflexiondevant déboucher sur le document de Stratégiede Développement Durable et de CroissanceInclusive (SDDCI) à partir duquel les scenariide développement à long terme à l’horizon 2035seront définis. Ces options constitueront lecadre de référence pour l’élaboration des futursplans à moyen terme. Le PNUD etl’Organisation Internationale de laFrancophonie (OIF) se sont engagés à soutenirle processus de formulation d’un documentstratégique à long terme. D’autres partenairesont également manifesté un vif intérêt à cesujet.

Les objectifs stratégiques de la SDDCI devrontêtre déclinés en des plans de moyen termeappelés Plans de Développement Economiqueet Social. A brève échéance, il sera élaboré unPDES pour la période 2012-2015. Le PDESprendra en compte les accords et Conventionsauxquels le Niger a souscrit dans le cadre del’intégration économique régionale.

En attendant l’élaboration du Plan deDéveloppement Economique et Social 2012-2015 et pour mieux coordonner les actions dedéveloppement et veiller à une utilisationrationnelle des ressources financières, unProgramme intérimaire de cadrage de l’action

gouvernementale (PICAG) d’une durée d’un an(2011-2012) sera élaboré au cours du premiersemestre 2012. Sa formulation sera pilotée àtravers le Dispositif Institutionnel deCoordination proposé.

2.2 l’initiative 3n

Afin d’assurer un accroissement soutenu de laproduction alimentaire et de parvenirrapidement à une sécurité alimentaire etnutritionnelle durable et mettre fin aux crisesalimentaires répétitives, le Gouvernement s’estengagé à mettre en œuvre l’Initiative 3N « lesNigériens Nourrissent les Nigériens ».

En effet, en dépit des efforts entrepris avecl’appui de la communauté internationale dans lesecteur agricole depuis l’indépendance, lasécurité alimentaire et nutritionnelle au Nigerdemeure toujours une préoccupation nationale.La situation de dépendance continue vis-à-visde l’aide extérieure du Niger est inacceptable etil est possible de changer radicalement lasituation. C’est là l’ambition de l’initiative 3N,dont l’objectif global est de : «contribuer à asseoirun développement agricole durable pour la sécuritéalimentaire et nutritionnelle ».

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44 Conférence de Rio + 20

Sa mise en œuvre comporte des actions pourrépondre aux besoins et demandes despopulations, en milieu rural en particulier, etpour augmenter la production locale etsécuriser les moyens de subsistance. Ellenécessitera des investissements massifs, desréformes conséquentes et un renforcement ducadre organisationnel des producteurs et desacteurs des activités connexes en vue d’uneappropriation et une pérennisation des acquisqui résulteront de ce vaste chantier dereconstruction de l’économie agricole et ruraledu Niger. La nécessité de relever le défi del’insécurité alimentaire chronique et des crisesrécurrentes l’exige, la volonté de léguer auxgénérations les bases d’un développementéconomique et social durable l’impose et lefavorise.

Pour soutenir la mise en œuvre du plan d’actionde l’I3N, l’initiative du Cadre d’Accélération del’OMD1 (MAF) adoptée par le Gouvernementen janvier 2011, avec l’accompagnement duSystème des Nations Unies et la facilitation duPNUD est en cours de développement. Le cadre

stratégique du MAF vise à identifier etsurmonter les goulots d’étranglement quiempêchent l’atteinte d’une sécurité alimentaireet nutritionnelle au Niger

L’initiative 3N doit constituer un catalyseurd’une transition technologique nécessaire encréant les conditions appropriéesd’accroissement significative et durable de laproductivité des systèmes de productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Il s’agit pourcela d’investir des ressources conséquentespour : (i) développer les cultures irriguées (cf.fig.23) ; (ii) améliorer les niveaux de rendementdes cultures pluviales  ; (iii) améliorer lesproductions animales et halieutiques  ; (iv)diversifier les productions  et ; (v) gérerdurablement les terres et les ressourcesnaturelles.

En 2008 et 2009, on a enregistrérespectivement 23,5% et 16,4%, de terresirriguées, ce qui représente un total d’environ40% de la superficie cible à irriguer en 20129.Néanmoins, beaucoup d’efforts restent à fournir

L’initiative 3N se décline en cinq programmes

majeurs, dont :

(i) accroissement et diversification des

productions agro-sylvo-pastorales

et halieutiques ;

(ii) valorisation et commercialisation des

produits agro-sylvo-pastoraux ;

(iii) amélioration de la résilience des Nigériens

face aux crises alimentaires et aux

catastrophes ;

(iv) amélioration de l’état nutritionnel des

Nigériens ;

(v) création d’un environnement favorable à la

sécurité alimentaire et au développement

agricole durable.

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45RappoRt de SynthèSe du nigeR

pour l’adhésion des communautés à la pratiquede l’agriculture irriguée pour une meilleurerésilience face aux changements climatiques.

La stratégie prend en compte les enseignementstirés des stratégies et politiques mises en œuvreprécédemment au Niger, de même qu’elles’inspire des leçons apprises et des bonnespratiques aux niveaux régional et mondial.

En somme, beaucoup de défis restent à relever,c’est pourquoi l’adoption et la mise en œuvre dela SDDCI et l’Initiative 3N, la prise en comptede la dimension des changements climatiquesdans les cadres nationaux de planification, lechangement dans les modes de consommationet de productions, et les autres défis émergentsconstituent des opportunités pour le Niger.

9 i3N, 2012

3. Recommandations

Suite à la consultation nationale, et sur la basedu rapport de situation, les différentes partiesprenantes ont exprimé les recommandationscontenues dans cette sous partie et qui traitentdes deux thèmes principaux de la conférencede Rio+20. Ces recommandations renforcentcelles contenues dans la Déclarationconsensuelle africaine pour Rio+20 adoptée enoctobre 2011 à Addis Abéba en Ethiopie etdont le Niger fait sienne et défendra lors de laConférence de Rio+20.

3.1 Renforcer le cadre institutionnel àtravers une plus grande coordination

Conformément à la position communeAfricaine, le Niger soutient l’idée de renforcerle cadre de gouvernance de développementdurable tout en réaffirmant la nécessité de laprise en compte des intérêts et des besoinsparticuliers de l’Afrique. Les recommandationssuivantes renforcent et complètent la positionafricaine en ce qui concerne le Niger.

De l’analyse du rôle de la coopérationinternationale en rapport avec le renforcementdu développement durable, il ressort que sur leplan national, le soutien de la coopérationinternationale au développement durable peutêtre renforcé à travers une plus grandecoordination et cohérence des interventionsdes partenaires, ainsi qu’une simplification etune harmonisation des procédures de

décaissement des fonds par les PTF. A cetégard, le rôle du PNUD en qualité decoordonnateur du système des Nations Uniesau Niger et sa contribution décisive en matièrede développement durable à travers lesdimensions économique, sociale etenvironnementale y compris l’accès à l’énergierenouvelable pourrait être consolidé. D’unemanière plus générale, son rôle dansl’accélération de l’atteinte des OMD estégalement de nature à favoriser les progrès enmatière de développement durable même audelà de 2015, en encourageant laprogrammation conjointe et le suivi de la miseen œuvre des décisions qui seront issues de laCNUDD.

En outre, il est essentiel pour la communautéinternationale, entre autres de : (i) renforcerl’engagement politique sur le planinternational c’est-à-dire une réorganisationdes institutions internationales à même derépondre aux questions émergentes  ; (ii)mutualiser les efforts, plus de solidarité etassouplir les mécanismes de financement et lesprocédures des donateurs  ; (iii) rendre l’aideplus efficace en se référant à la « déclaration deParis  » ; (iv) mettre en cohérence lesinterventions des partenaires.

Par ailleurs, l’accélération du DéveloppementDurable devra passer par :

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• L’initiative 3N «les Nigériens Nourrissent lesNigériens» déclinée en 5 axes stratégiques et quiest l’engagement phare du gouvernement pourgarantir durablement la sécurité alimentaire duNiger ;

• Une politique nationale de DéveloppementDurable qui prend en compte lesrecommandations de la conférence de Rio+20pour opérationnaliser la SDDCI ;

• Une actualisation du PNEDD pour prendreen compte les questions émergentes.

3.2 l’économie verte créatrice d’opportunitéspour le développement durable et del’élimination de la pauvreté

Reconnaissant que l’économie verte peut offrirde nouvelles opportunités de réaliser lesobjectifs de développement durable grâce à lacroissance économique, à la création d’emploiset à la réduction de la pauvreté et des inégalités,le Niger adhère à la nécessité d’une définitionclaire de ce concept. La promotion d’une telleéconomie doit être sous tendue par les objectifsnationaux, les impératifs sociaux économiques

et environnementaux du développement et laréalisation des objectifs du développementconvenus à l’échelon international. Il est crucialde veiller à la gestion durable des terres dans lecadre des initiatives visant à parvenir à uneéconomie verte.

Les attentes formulées en rapport avec laConférence de Rio+20 dans le cadre del’économie verte pour un développementdurable et l’élimination de la pauvreté sont,entre autres, les suivantes :

- la mise en place d’un cadre institutionnelinternational fort sur l’économie verte ;

- l’appui technique et financier aux politiques etstratégies nationales et régionales en matièrede développement durable et de l’éradicationde la pauvreté ;

- l’affirmation de la souveraineté des Etats dansla gestion des ressources naturelles ;

- la gestion durable des ressources naturelles(terre, eau, biodiversité,…) et la promotiondes emplois verts.

46 Conférence de Rio + 20

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47RappoRt de SynthèSe du nigeR

Le Niger a mis en place les cadres indispensables à la gouvernance dudéveloppement durable tant du point de vue institutionnel questratégique. La mise en œuvre de la politique nationale s’est attelée à

développer les conditions favorables à l'amélioration à long terme de la sécuritéalimentaire, à gérer de manière plus durable les eaux et les terres, à trouver dessolutions à la crise de l'énergie domestique, à améliorer les conditions sanitaireset assurer le développement socioéconomique des populations tout en renforçantleur résilience face aux effets néfastes du changement climatique.

Cependant, une série de contraintes multiformes ont constitué un frein à lacréation de ces conditions. Ces contraintes sont, entre autres, les capacitéslimitées en terme de mobilisation de ressources, de gestion et de coordinationde l’aide, et de capital humain avec également un taux de croissancedémographique élevé qui conduit à de fortes pressions sur l’environnement. Parailleurs, le secteur privé est peu dynamique, de même que le climat des affaireset de l’industrialisation nécessaires à la création de la valeur ajoutée dans lessecteurs clés de l’économie. A ces contraintes majeures s’ajoutent aussi descontraintes externes comme les changements et la variabilité climatiques, causesde sécheresses récurrentes, mais aussi la désertification.

Dans ce contexte, beaucoup de problèmes environnementaux n’ont donc pas étérésolus et se sont même aggravés. La demande croissante en ressourcesnaturelles (terres, eau, forêts, écosystèmes) due à une croissance démographiqueforte de 3,3% par an, a accru l’appauvrissement et la dégradation del’environnement, la perte de la biodiversité et la déforestation. Ceci a entrainédes déficits céréaliers fréquents corolaires d’une insécurité alimentairerécurrente et une situation socioéconomique difficile dans la mesure où lamajorité de la population surtout en milieu rural se trouve dans un état depauvreté totale.

Face à ces défis, le gouvernement a pris conscience du fait qu’il lui faille asseoirdes cadres de référence en mesure d’assurer une croissance et un développementéconomiques qui pourraient améliorer le bien-être humain, offrir des emploisdécents, réduire les inégalités, lutter contre la pauvreté et préserver le capitalnaturel dont dépend toute la population.

Ainsi, les Autorités de la 7ème République ont réaffirmé leur adhésion auxcadres stratégiques sectoriels existants comme le PNEDD et mis en place denouveaux cadres de mise en œuvre des questions de développement durabledans le souci d’amorcer l’inversion des tendances à partir de 2011. Il s’agitnotamment de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance

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48 Conférence de Rio + 20

Inclusive (SDDCI, Niger 2035), du Plan de Développement Economique etSocial (PDES 2012-2015) et du Programme Intérimaire de Cadrage de l’ActionGouvernementale (PICAG 2011-2012). A cela s’ajoute la formulation en coursd’un autre cadre stratégique de l’Initiative 3N, qui va contribuer à la sécuritéalimentaire et nutritionnelle durable au Niger en prenant en compte lesquestions émergentes de durabilité et des changements et variabilitésclimatiques et plus récemment la politique nationale du Niger en matière dechangements climatiques (PNCC).

La mise en œuvre efficace et effective de ces nouveaux cadres stratégiques ouvrede nouvelles perspectives. Elle ne peut se faire sans la prise en compte et larésolution de nouveaux défis subséquents notamment : la nécessité d’asseoir unebonne gouvernance, le développement et le renforcement des capacités deproduction et la gestion, la mobilisation d’importantes ressources financièresainsi que la mobilisation et le renforcement de capacités de toutes les partiesprenantes.

La conférence de Rio+20 devra être l’occasion pour la communautéinternationale de faire émerger une vision commune du développement durablepour le 21ème siècle. Elle devra plus spécifiquement donner au Niger, unnouveau souffle au développement durable qui plus que par le passé, mettral’accent sur les interrelations entre les défis sociaux, économiques,environnementaux et culturels.

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49RappoRt de SynthèSe du nigeR

ReFeRenCeS BiBLiogRaphiQueS

1. BAD, OCDE, PNUD, CEA, Niger Perspectives économiques en 2011

2. INS, Rapport National sur les Progrès vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement Niger 2010.

3. MP/AT/DC, Note d’orientation stratégique pour un développement durable et une croissanceinclusive, août 2011.

4. Secrétariat Exécutif du Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable:Deuxième Rapport national du Niger dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention Cadredes Nations Unies sur la Désertification, avril 2002 ;

5. SE/CNEDD, Plan National de l’Environnement et le Développement Durable de 2000.

6. PNUD, 6ème Rapport National sur le Développement Humain du Niger (RNDH2009).

7. PNUD, 5ème Rapport National sur le Développement Humain du Niger 2004 (RNDH 2004).

8. PNUD, Décryptage de la situation économique et sociale récente du Niger, mars 2012

9. PNUD Niger-Université Laval (Canada), Rapport de l’étude PSIA, 2010: Analyse de l’évolutionsanitaire et du bien-être de l’enfant et de la femme avec le Plan de Développement Sanitaire(PDS2005-2009), décembre 2011.

10. PNUD, Rapport sur la coopération au développement au Niger, 2010 : La problématique de laSécurité Alimentaire, octobre 2011.

11. PNUD, Rapport Mondial sur le Développement Humain (RMDH 2011) ;

12. République du Niger et Système des Nations Unies au Niger, Cadre d’Accélération des OMD,(MAF) 2011.

13. République du Niger, Initiative "3N " pour la sécurité alimentaire et le développement agricoledurable "les Nigériens nourrissent les Nigériens", document provisoire, mars 2012.

14. République du Niger, MF, INS, Le Niger en chiffre, Novembre 2011.

15. SAP, Rapport d’évaluation de la campagne agro-pastoral 2011-2012, Niamey.

16. SE/CNEDD, Seconde Communication Nationale sur les changements climatiques de 2009.

17. République du Niger, Stratégie de Développement Rural de 2003.

18. République du Niger, Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté de2007.

19. SE/CNEDD : Rapport sur l'Evaluation nationale de l'agenda 21 dans le cadre du sommetmondial sur l'environnement et le Développement durable, Octobre 2001 ;

20. SE/CNEDD et PDDIGEA : État des lieux des textes législatifs et réglementaires et lesinstitutions de l’environnement au Niger, Janvier 2006 ;

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50 Conférence de Rio + 20

21. SE/CNEDD, Bilan d’activités 2000-2010, février 2011 ;

22. SE/CNEDD, la Stratégie Nationale et le Plan d’Action en matière de Changements etVariabilité Climatiques de 2004 ;

23. SE/CNEDD, le Programme d’Action National pour l’Adaptation aux changements climatiquesde 2006 ;

24. SE/CNEDD, MHE/LDD, Direction de l’Environnement : Evaluation des actions menées auNiger dans le domaine de l’environnement (reboisement, récupération/restauration de terre)pendant les vingt (20) dernières années ;

25. SE/CNEDD, Programme d'Action National de Lutte contre la Désertification et de Gestiondes Ressources Naturelles, janvier 1999 ;

26. SE/CNEDD, Rapport sur l’évaluation d’investissement et flux financier du secteur de foresterie(atténuation), octobre 2010 ;

27. SE/CNEDD, Rapport sur l’évaluation des investissements et des flux financiers pourl’adaptation du secteur Agriculture/Elevage aux changements climatiques, juin 2010 ;

28. SE/SDR, Rapport de suivi 2010, novembre 2011 ;

29. SP/SDRP, Revue à mi-parcours de la stratégie de développement accéléré et de réduction dela pauvreté 2008-2012, février 2012 ;

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