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Novembre 2014 RAPPORT DE CAPITALISATION DES EXPERIENCES DU PROJET D’APPUI A LA CREATION D’UNITES AGROPASTORALES VIABLES PAR LES JEUNES FORMES AU CENTRE DE FORMATION DE L’ONG BOUGE A SEKOU Capitaliser une expérience, c’est ‘’la transformer en connaissance et la partager pour la mettre au service de l’action et du savoir’’ Pierre de Zutter Donner un poisson à quelqu’un c’est le nourrir un jour, lui apprendre à pêcher c’est le nourrir toute la vie

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Novembre 2014

RAPPORT DE CAPITALISATION DES EXPERIENCES DU PROJET D’APPUI A LA CREATION D’UNITES AGROPASTORALES VIABLES PAR LES JEUNES FORMES AU CENTRE DE FORMATION DE L’ONG BOUGE A SEKOU

Capitaliser une expérience, c’est ‘’la transformer en connaissance et la partager pour la mettre au service de l’action et du savoir’’ Pierre de Zutter

Donner un poisson à quelqu’un c’est le nourrir un jour, lui apprendre à pêcher c’est le nourrir toute la vie

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Table des matières I. Contexte de l’expérience et objet de capitalisation................................................................................. 3

1- Contexte de l’expérience ....................................................................................................................................... 3

2- Objet de capitalisation............................................................................................................................................ 4

II- Objectifs de la capitalisation ............................................................................................................................... 5

III- Démarche méthodologique ................................................................................................................................. 5

1- Avant la formation ................................................................................................................................................... 5

2- Pendant la formation au Centre ........................................................................................................................ 6

3- Après la formation ................................................................................................................................................... 6

IV- Des expériences et les leçons tirées ................................................................................................................ 6

1- Aspects préparation, coopération scientifiques/technique, implication des autorités

communales et recrutement ............................................................................................................................... 6

2- Aspect formation professionnelle au Centre Bouge ................................................................................ 8

3- Suivi post-formation et appui technique.................................................................................................... 10

V- Bonnes pratiques facteurs de réussite du projet .................................................................................... 13

1- Aspects recrutement, évaluation des besoins et implication des autorités locales .............. 13

2- Aspect formation professionnelle au centre ............................................................................................ 13

3- Suivi post-formation et appui technique.................................................................................................... 14

VI- Synthèses ................................................................................................................................................................... 14

VII- Conclusion et recommandations ................................................................................................................... 15

1- Conclusion ................................................................................................................................................................. 15

2- Recommandations ................................................................................................................................................ 15

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Sigles et acronymes ANPE : Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi

BAMBè : Bourreaux de l’Agriculture Moderne du Bénin (BAMBé), nom donné à la 1ère

promotion de stagiaires

BRS : Banque Régionale de Solidarité

CARDER : Centre Agricole Régionale pour le Développement Economique Rural

CECURI : Centre Cunicole de Recherche et d’Information

CPS : Centre de Promotion Sociale

CEDeC : Centre d’Education et de Développement de Compétences

FSD : Fonds Social de Développement

IFDC : International Fertilizer Development Center

LAMS : Lycée Agricole Médji de Sékou

OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables

PDC : Plan de Développement Communal

PRCJDE : Programme de Renforcement de Capacité de Jeunes Demandeurs d’Emploi

PRODEV : Projet et Développement

ReSPESD : Réseau des Structures de Protection des Enfants en Situation Difficile

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

SCDA : Secteurs Communaux de Développement Agricole

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I. Contexte de l’expérience et objet de capitalisation 1- Contexte de l’expérience

L’ONG Bouge est une association à but non lucratif créée et légalisée en 2007 (N°2007/0335/DEP-ATL-LITTT/SG/SAG-ASSOC du 11 Septembre 2007). Sa mission est d’amener les couches défavorisées de la population (OEV, jeunes, veuves) à se prendre en charge et les producteurs agricoles à se professionnaliser afin d’être tous des acteurs du développement socio-économique de leur milieu.

Les activités de l’ONG Bouge sont organisées autour de deux pôles d’interventions :

Le pôle « Actions sociales et développement communautaire » regroupe les activités de parrainage des orphelins et enfants vulnérables et le soutien ponctuel aux enfants et aux familles démunis et en difficulté. L’ONG Bouge intervient également dans l’organisation des filières agricoles à travers l’accompagnement des organisations de producteurs.

Le pôle « Activités Formation professionnelle et entrepreneuriat agropastoral » : Le Centre d’Education et de Développement de Compétences (CEDeC) de l’ONG Bouge est constitué de plusieurs ateliers d’apprentissage agropastoraux. Les spéculations développées sont variées (maïs, ananas, papaye solo, piments, cultures maraîchères, bananes, compostage etc.) et le cheptel en élevage est tout aussi diversifié (lapins, volaille, petits ruminants, escargot, aulacodes, poisson). Le savoir-faire développé depuis plusieurs années est mis à profit dans la formation pratique de plusieurs groupes cibles : Jeunes vulnérables déscolarisés, Exploitants agricoles (cuniculteurs, ananaculteurs), étudiants et élèves de différents lycées et écoles spécialisés en agropastorale au Bénin et dans la sous-région Ouest africaine (LAMS, GAZA, UCAO, INA, Université Ouaga2, Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi).

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2- Objet de capitalisation Le projet d’appui à la création d’unités agropastorales viables par les jeunes formés au Centre de formation de l’ONG Bouge à Sékou et appuyé par l’Ambassade de France à travers le Fonds Social de Développement (FSD), est l’objet de la présente capitalisation. La première phase du projet d’insertion professionnelle des jeunes par l’entreprise agropastorale, a connu quatre temps forts : la préparation du projet, la sélection des jeunes apprenants, la formation en agropastoral et entreprenariat et la négociation de conventions de partenariats avec les communes cibles du projet. Cette première phase a permis la formation de 19 jeunes à

l’entreprenariat et aux techniques de production agricole au Centre de formation Bouge à Sékou. L’initiative a ciblé les départements de l’Ouémé et du Plateau au sud du Bénin. Situés entre les 6ème et 7ème degrés de latitude nord ces départements couvrent une superficie d’environ 4.700 km2. L’analyse démographique de cette partie du Bénin montre sa diversité ethnique. L’Ouémé et le Plateau abritent 1.137.888 âmes qui représentent 8,4% de la population du Bénin. La tranche des populations situées entre 15-59 ans représentent 49%. 43% est analphabète (RGPH 2002). Les principales ethnies de ces deux départements sont : Wémè, Goun, Yoruba, Nago, Holli, Aïzo, Torri, Toffin, Sèto et Défi. Le bassin de l’Ouémé est favorable à l’agriculture, une activité essentiellement de type pluvial et de subsistance avec les spéculations telles que le maïs, le manioc, l’igname, le riz et le niébé. La pêche est continentale avec les techniques aux filets maillants, aux nasses…. Les activités commerciales dans l’Ouémé reposent essentiellement sur les échanges des produits agropastoraux, les produits forestiers et l’exploitation des ressources minières. Le bassin de l’Ouémé est constitué d’une réserve de terres cultivables évaluées à 39 903 km² dont moins de 10% est réellement exploitée. La grande partie est constituée de plaines inondables favorables pour les cultures de contre saison. Dans le Plateau, les principaux produits agricoles sont : le maïs, le niébé, la pa tate douce, l’igname pour les produits vivriers. Les principales cultures industrielles sont le coton et surtout le palmier à huile. L’élevage concerne les espèces telles que les volailles, les ovins, les bovins, les porcins et constitue une activité secondaire. Le Plateau dispose d’un important gisement de calcaire, d’argile et de terre de barre. Le voisinage des deux départements avec le Nigéria a fait émerger un commerce informel d’un volume important de produits pétroliers. Les potentialités commerciales dans ces départements sont énormes

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compte tenu du voisinage et des échanges avec le Nigéria. Les deux départements bénéficient également de ressources touristiques comme les forêts sacrées abritant des singes à ventre rouge et les patrimoines culturels. En termes de marché, les communes des départements bénéficient de la proximité des deux plus grandes villes du Bénin (la capitale économique et politique) et le Nigéria. Les contraintes majeures de ces communes se résument en leur faible valorisation des potentialités agricoles ; en L’absence de politique rationnelle de gestion du foncier, à la non maîtrise des techniques culturales, à la mauvaise conservation des produits agricoles ; à l’accès limités aux crédits et financements ; et au manque de structure d’encadrement.

II- Objectifs de la capitalisation La Capitalisation de ce projet vise à : - Porter un regard analytique sur l’expérience de formation et d’insertion de la première

promotion d’entrepreneurs agricoles formés au Centre Bouge afin de tirer des leçons et améliorer la pratique

- Récupérer les bonnes pratiques pour nourrir les actions et les stratégies futures.

III- Démarche méthodologique Pour faciliter l’analyse de l’expérience, le processus a été subdivisé en trois temps : - Avant la formation au Centre de formation de l’ONG Bouge à Sékou - Pendant la formation dans ce Centre - Après la formation La démarche de capitalisation a exploité, les différents rapports (consultation des acteurs locaux, réunions de comité de pilotage, rencontres d’échange d’expériences entre jeunes entrepreneurs), interview des acteurs clés, entretien avec l’équipe de projet. L’exercice ici a consisté à mettre en exergue certaines activités cruciales aux trois étapes de la formation – Avant-Pendant et Après la formation - pour tirer les leçons et les connaissances qu’il faut valoriser

1- Avant la formation Cette étape se compose de :

- Renforcement des infrastructures d’hôtellerie et d’encadrement pédagogique du Centre de formation ;

- Développement d’une coopération scientifique afin de bonifier l’expertise au niveau des ateliers du Centre Bouge et de l’encadrement des jeunes.

- Choix des départements d’intervention,

- De l’implication des autorités communales et des Centres de Promotion Sociale dans la définition des critères de sélection, la diffusion de l’information et le recrutement des jeunes vulnérables à l’aide des critères retenus.

- Cette étape est résumé sous le vocable «Aspects préparation, coopération scientifique / technique, implication des autorités communales et recrutement».

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2- Pendant la formation au Centre Il concerne l’organisation de l’apprentissage au Centre de l’ONG Bouge. La formation est centrée sur les besoins de l’apprenant. Ces besoins peuvent sont scindés en trois catégories : la capacité à exécuter les activités agropastorales essentielles et existantes au centre Bouge (maraîchage, élevage), la capacité d’expliquer les principes et règles observés dans les interventions agropastorales et la capacité de planifier, d’implanter et de gérer une petite entreprise dont le développement personnel. Cette étape est désignée sous le titre de «Aspect formation professionnelle au Centre»

3- Après la formation Une fois la formation dans le Centre de Bouge terminée, les jeunes retournent dans leurs localités d’origine pour y implanter l’unité agropastorale planifiée tout au long de leur séjour au centre Bouge. Cette étape désignée sous le titre «Suivi post-formation et appui technique» est cruciale pour espérer une forte proportion de réalisation de l’auto emploi agropastoral tant espéré par les jeunes avant leur entrée au Centre Bouge.

IV- Des expériences et les leçons tirées

1- Aspects préparation, coopération scientifiques/technique, implication des autorités communales et recrutement - Le Centre Bouge devant recevoir à titre résidentiel des pensionnaires ou des stagiaires, il

était important qu’il dispose d’un capital d’hôtellerie et d’infrastructures pédagogiques adéquats. Pour ce faire, le fonds social de Développement de l’Ambassade de France a accompagné l’ONG Bouge dans l’érection d’infrastructures complémentaires

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- Le partenariat entre le Centre Bouge et l’université d’Abomey-Calavi a permis d’accompagner l’élaboration des cahiers de charges de la formation, la validation des syllabus et le renforcement de capacité du personnel d’encadrement. Il permet également l’accueil en stage d’immersion professionnelle des étudiants en agronomie.

- Le choix des départements de l’Ouémé et Plateau est basé sur la disponibilité et de la fertilité des terres d’une part et sur potentiel commercial d’autre part (près de 100 km de frontière avec le Nigeria et des deux grands pôles de consommation du Bénin (Cotonou et Porto-Novo).

- L’organisation d’un atelier avec la participation de l’ensemble des acteurs concernés par le projet a permis de valider les critères et la démarche de sélection des jeunes à former. Cet atelier a permis également de :

Séance de renforcement de capacité des encadreurs du Centre Bouge par le Conseiller pédagogique (Dr AKPO Yao) sur le module production animale

Atelier des acteurs en amont Entretien de recrutement Visite médicale

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- Engager les autorités communales (Adjohoun, Bonou, Dangbo Pobè et Sakété) à travers la signature d’une convention de partenariat avec l’ONG Bouge dans le cadre de l’appui à l’insertion professionnelle des jeunes ;

- Favoriser une collaboration transdisciplinaire entre les autorités communales et les services techniques déconcentrés de l’Exécutif (Centre de Promotion Sociale- Mairie- Secteur de Développement Agricole)

- Etablir une plateforme de communication entre acteurs Grâce au processus transparent et participatif mis en place au début du projet pour la sélection des bénéficiaires, les autorités locales ont pu jouer un rôle actif dans le recrutement des jeunes (élaboration et diffusion d’affiches et de communiqués radio-communautaires pour informer et susciter les candidatures de beaucoup de jeunes).

2- Aspect formation professionnelle au Centre Bouge La formation au centre Bouge peut se résumer en deux volets : le volet pratique d’acquisition des habiletés manuelles pour les activités agropastorales et la partie dite théorique relative à la compréhension des principes / règles , techniques culturales d’une part et d’autre part les aptitudes entrepreneuriales et managériales La capacité à exécuter les activités agropastorales s’acquiert au Centre Bouge par le «Learning by doing» soit en «mettant la main à la pâte» La compréhension des principes, règles et techniques agropastorales s’apprennent en salle de cours mais avec une démonstration en atelier. La compétence entrepreneuriale et managériale s’apprend en salle de cours avec les études de cas et la résolution de problèmes de management d’entreprise agropastorale avec la facilitation de professionnels.

De façon transversale, des séminaires visant à approfondir les différentes thématiques sont animés par les conseillers pédagogiques et des personnes ressources. Ces différents séminaires portent sur les 3 thèmes des modules que sont : La production végétale ; la production animale et l’entrepreneuriat. Ces thèmes sont dévelopés deux fois par semaine pour les productions animale et végétale tandis que le séminaire sur l’entrepreneuriat se déroule une fois par semaine (Jeudi de l’entrepreneuriat). Les séminaires sur l’entrepreneuriat intègrent le développement personnel pour une meilleure connaissance de soi, de ses capacités et de ses faiblesses. Il est également important de mentionner que l’expertise des ressources humaines des Mairies et des Centres de Promotion Sociale sont solliciter pour l’appui à la formation des jeunes recrutés de leurs localités et en formation au Centre. Cette démarche permet de créer des liens entre ces ressources techniques et les futurs entrepreneurs. Ceci facilite le retour et les interactions futures. Les thèmes abordés lors

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de ces interventions concernent : la citoyennété, la gestion des biens publics, devoirs de la Mairie envers les jeunes etc.

- Au cours de la formation émerge petit à petit l’idée de l’unité de production agropastorale

et du « Business plan». La faisabilité du plan est questionnée sous les aspects de pertinence selon le milieu, de cohérence de réalisation et d’accès aux ressources pour sa mise en œuvre

- Ces différentes facettes de la formation suscitent la recherche d’une complémentarité au sein d’un petit groupe de jeunes entrepreneurs, la dynamique de groupe.

- L’atelier de compostatge au niveau du centre Bouge permet d’initier les pensionnaires et usagers du Centre aux techniques de compostage afin de contribuer à la promotion de l’agriculture biologique. En effet, les résidus d’exploitation, les crottes et fientes d’animaux sont récupérés au niveau de cet atelier. Il sont ensuite transformés en composte qui sert dans le maraîchage et la production vététale. Une telle pratique fait du Centre Bouge, un promoteur de l’agriculture intégrée ( biologique).

Cours d’informatique au Centre Bouge

Cours pratique en production végétale

Match de Football entre apprenants et encadreurs

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- L’accueil des stagiaires venant des Universités agricoles favorise le brassage entre un publique déscolarisé (Jeunes orphelins déscolarisés en formation au niveau du Centre) et le monde universitaire. Cette pratique constitue une sources d’enrichissement mutuels et permet au futurs décideurs de comprendre les difficultés rencontrées par les jeunes déscolarisés.

- Les 19 orphelins déscolarisés dont 04 filles de la première promotion ont suivi une formation en entreprenariat et en agro-pastoral au centre de l’ONG Bouge. A leur sortie, les jeunes formés ont déclaré à 100% leur satisfaction de la qualité de la formation (fiches de questionnaire administrées aux pensionnaires à la fin de leur formation

3- Suivi post-formation et appui technique - La préparation du retour des jeunes dans leur milieu d’origine a démarré un mois avant la fin de

leur séjour au Centre de formation de l’ONG Bouge. En effet, le 16 juin 2013 se sont tenus à la Mairie de Sakété les travaux de l’atelier de consultation sur le dispositif à mettre en place pour l’installation des jeunes en fin de formation. Cet atelier s’est focalisé sur les orientations à donner au projet devant accompagner l’installation des jeunes. Les échanges ont surtout porté

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sur l’accès au foncier pour les jeunes et les sources de financement de leurs unités agropastorales. Les autorités locales, bien qu’ayant reconnu la pertinence et l’importance de l’installation de ces jeunes ont regretté leur impuissance face aux problèmes d’accès au foncier et aux sources de financement pour accompagner l’installation de cette première promotion. Elles ont cependant pris l’engagement de porter la question au niveau des Conseils Communaux afin que des solutions y soient apportées pour les promotions à venir. Cette rencontre, initiée par l’ONG Bouge avec le soutien actif de la Mairie hôte a regroupé quatorze (14) participants. Chacune des 5 communes invitées (Adjohoun, Bonou, Dangbo, Pobè et Sakété) était représentée par un membre de l’exécutif communal et un membre du personnel en charge des questions de développement au sein de la Mairie.

- Toutes les parties prenantes du projet sont représentées et ont participé au comité de suivi mis en place au début du processus d’installation des jeunes. Les indicateurs de suivi sont définis et validés de manière participative au sein du comité de suivi. Trois rencontres du comité de pilotatge du projet ont permis de faire des bilans intermédiaires et de recevoirs les conseils des membres et faires les ajustements nécessaires. Par exemple, la deuxième rencontre du comité de pilotage tenue dans à la Mairie de Bonou a permis de régler les problèmes liés à la gestion de la main d’oeuvre locale sur le site d’installation des jeunes à Sakété. Le Maire est intervenu personnelement pour rappeler à l’ordre les ouvriers locaux en charge du forage du puits sur le site. Ce qui a permis de faire des progès significatifs au niveau de l’unité.

- Du lundi 3 au mardi 4 février 2014, une délégation de l’ONG Bouge dirigée par le Directeur

Exécutif a sillonné le département de l’Ouémé/Plateau pour échanger avec les jeunes entrepreneurs agricoles débutants sur la faisabilité de leur projet d’installation dans le cadre du Projet d’appui à la création d’unités agro-pastorales viables par les jeunes formés au centre de formation Bouge à Sékou. Cette tournée non prévue au titre des activités du projet, s’est imposée et s’est même révélée déterminante dans la réussite de ce projet. En effet, l’option d’installation par groupe qui n’était pas prévue dans la conception du projet a été enfin retenue comme une option prioritaire d’installation des jeunes pour faciliter l’accès à la terre. Cette pratique qui a vu le jour sur le site de Sakété a été utilisée pour régler la question d’accès au foncier pour des jeunes dans d’autres communes. En outre, sur les 10 sites d’installation des jeunes, 100% des initiatives en groupe (5/5) fonctionnent avec des bonnes perspectives alors

Atelier de consultation des acteurs locaux en amont à l’élaboration du projet

Vérification du dispositif d’implication des acteurs par le SCAC de l’Ambassade de France au cours de l’évaluation du projet

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que seulement 40% (2/5) fonctionnent avec beaucoup de difficultés pour les initiatives individuelles.

- Un autre avantage dans l’option d’installation par groupe est qu’elle a permis à 60% des unités qui l’on adopté d’être appuyées par d’autres partenaires alors que les initiatives individuelles n’ont reçu aucun appui. De ce fait, l’initiative en groupe est devenue une condition indispensable d’accès à l’appui post formation pour d’autres promotions formées au Centre.

- Les prestations de services au niveau des nouvelles unités agropastorales créées ont utilisé

exclusivement la main d’œuvre locale. Car les conditions fiscales dans le cadre de la convention entre le gouvernement de la République du Bénin et l’Ambassade de France ont facilité une telle pratique qui n’est pas classique. Ceci a permis de créer des emplois saisonniers et contribuer ainsi à l’animation de la vie économique locale.

- Les rencontres d’échanges entre jeunes entrepreneurs pendant le processus d’installation

tenues au Centre Bouge se sont révélées très intéressantes :

100% des jeunes entrepreneurs ont effectivement participé aux trois rencontres qui ont jalonnées la mise œuvre du projet ;

Le retour au centre de formation constitue une opportunité d’échange direct avec les encadreurs sur les difficultés techniques et managériales auxquelles ils sont confrontés dans leurs unités agricoles.

- Le tableau ci-après analyse le niveau d’importance des contraintes par rapport à chaque type de

cible du projet

Contraintes Importance du risque

Jeunes apprenants formés Autres jeunes des communes

Les difficultés d’accès aux ressources foncières

Forte Forte

Les difficultés d’accès aux financements adaptés

Forte Forte

L’incapacité à monter des projets viables (bancables)

Faible Forte

L’incapacité à gérer rigoureusement les ressources et à développer de nouveaux marchés

Moyenne Forte

L’incapacité à maîtriser les risques spécifiques au secteur agricole

Moyenne Forte

Tournées d’échanges et d’évaluation des projets soumis par les jeunes réalisées par l’équipe de projet

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L’approche de Bouge ayant permis de renforcer les capacités techniques et entrepreneuriales des jeunes apprenants, les projets d’installation doivent traiter prioritairement les contraintes liées à la recherche de financement et au renforcement des capacités de gestion et de développement de leurs marchés. A contrario, toutes les contraintes liées au financement et l’accès au foncier freinent toutes activités agropastorales des jeunes sans ressources.

Les représentants des exécutifs communaux ont réitéré leurs limites à intervenir efficacement dans la mobilisation des ressources foncières pour les jeunes à installer. Ils se sont cependant montrés très engagés à s’impliquer dans les actions visant à lever les autres contraintes identifiées.

Le projet dénommée “ L’entreprenariat et l’agropastoral pour bouger les jeunes vers une insertion professionnelle réussie” cible prioritairement les jeunes orphelins déscolarisés des communes de l’Ouémé/Plateau. Cette initiative louable, exclut de fait une large partie de la jeunesse des communes cibles qui connaît d’énormes problèmes d’emploi. L’approche d’insertion professionnelle des jeunes par l’entreprise agricole développée par l’ONG Bouge devrait élargir sa cible afin d’impacter une plus large population. Ce nécessaire élargissement des cibles est renforcé par les recommandations formulées par les évaluateurs du projet soumis au FSD quant à la mise en place d’un mécanisme susceptible de provoquer un effet de levier auprès d’autres jeunes désœuvrés des communes cibles.

V- Bonnes pratiques facteurs de réussite du projet

1- Aspects préparation, coopération scientifique /technique, implication des autorités communales et recrutement

Le choix de jeunes orphelins déscolarisés permet de prendre en compte trois dimensions importantes du développement du Benin : la capacitation d’une couche vulnérable de la population à se prendre en charge, l’aspect du chômage des jeunes et l’insécurité alimentaire.

L’implication des spécialistes des centres de promotion sociale dans l’identification et la sélection des jeunes bénéficiaires permet d’avoir des candidats de bonne qualité ayant des besoins à satisfaire à travers l’auto emploi et motivés pour l’apprentissage. Elle permet aussi de gagner en temps et ressources financière avec des résultats meilleurs

L’implication des autorités communales permet d’avoir leur soutien, de faire des choix d’intervention en lien avec les priorités de la Commune et de profiter de la synergie d’action des secteurs agropastoraux de la commune dès le départ. Elle a permis également de susciter l’engagement des autorités locales dans la promotion de l’emploi des jeunes et fait germer l’idée de constitution de réserves foncières au niveau communale pour l’exploitation agropastorale.

2- Aspect formation professionnelle au centre L’approche expérientielle de la formation au centre de l’ONG Bouge est à poursuivre. En effet, contrairement aux autres formations, elle permet aux apprenants de «mettre la main à la pâte » et prend en compte les trois dimensions de la compétence : le savoir, le savoir –faire et le savoir être sous l’angle agropastoral et entrepreneurial au profit des jeunes. Il faut cependant commencer l’élaboration et la validation avec les localités, les plans d’affaires des jeunes en formation au moins quatre mois avant leur sortie. Cette démarche permettra de corriger

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très tôt les incohérences des plans et d’ajuster leur faisabilité avec les réalités de terrain (comme la disponibilité de terre, l’adéquation du terrain avec les activités de production envisagées) A propos de la question liée à l’accès au foncier, en attendant les procédures de mise à disposition des réserves administratives pour les communes qui en disposent il faut continuer de privilégier les héritiers et les jeunes qui ont bénéficié d’une manière ou d’une autre des domaines pour s’installer et la possibilité d’acquisition. Les Cinq dimensions prioritaires identifiées pour espérer une dynamique d’insertion professionnelle durable par l’activité agropastorale : les capacités d’élaboration des projets d’activité à fort potentiel de création de valeur, l’accès au foncier, l’accès au financement, la maîtrise des risques spécifiques liées à l’agriculture et les capacités de gestion et de développement d’une entreprise doivent être constamment évaluées depuis l’élaboration du plan d’affaire jusqu’à la période de suivi post-formation.

3- Suivi post-formation et appui technique La disponibilité de ressources financières et techniques pour accompagner l’installation des jeune est déterminante mais pas suffisante pour assurer la création effective d’une unité agropastorale par le jeune entrepreneur quelle que soit la qualité de sa formation. Cependant cette garantie enlève la pression de l’accès au financement et de l’absence d’un appui technique d’un jeune entrepreneur livré à lui-même. Le regroupement de jeunes entrepreneurs autour d’une unité agropastorale constitue un levain, source de motivation, de mutualisation des forces et de partage des risques qui facilite la création d’entreprise en générale et l’agropastorale en particulier. Quels que soient les inconvénients du regroupement dans les initiatives d’entreprises agricoles, il s’impose aux jeunes et ne demande qu’à se doter d’outils de régulation interne pour prévenir ou solutionner les conflits potentiels inhérents à la dynamique de groupe. La mise en place d’un comité de pilotage /gestion est une pratique qui permet aux acteurs à la base de s’approprier le projet. Le comité de gestion était aussi pour les jeunes entrepreneurs la garantie d’un interlocuteur, d’un guide disponible à leur accorder une écoute favorable. Par ailleurs, le jeune entrepreneur peut trouver auprès de ce comité un cadre d’échange et de conseils.

VI- Synthèses La synthèse des Bonnes pratiques se résume comme suit : - Les critères de choix des jeunes vulnérables dans le milieu rural ; - La démarche participative qui a impliqué les Centres de Promotion Sociale des Communes

dans la l’identification des jeunes à recruter ; - La démarche d’identification du projet avec les leaders locaux et les autorités communales ; - La planification de l’auto emploi des jeunes dans la conception du projet ; - La diversification et la complémentarité des sources de financement pour boucler le cycle

d’un même projet jusqu’à l’installation ; - La mise en place d’un fonds d’installation ; - La formation de type expérientiel ; - Le régime d’internat pour la durée de la formation ; - La production parfaitement intégrée de l’agriculture et de l’élevage ;

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- La production biologique enseignée ; - La coopération scientifique et technique initiée source d’échanges entre formateurs et entre

apprenants - Le retour dans son milieu d’origine et l’implication des autorités communales dans

l’installation ; - Les rencontres d’échange et de partage entre les jeunes entrepreneurs ; - La mise en place d’une équipe multidisciplinaire de suivi post-formation et d’appui conseil ; - La mise en place d’un dispositif participatif permettant la concertation entre les acteurs clé

durant le cycle du projet ; - L’initiative de regroupement des jeunes entrepreneurs pour leur installation ; - L’élaboration d’un statut et d’un règlement intérieur pour le fonctionnement des groupes

d’entrepreneurs.

VII- Conclusion et recommandations

1- Conclusion Accompagner un jeune entrepreneur agricole à succès dans le contexte béninois est une question de temps et demande beaucoup de dévouement. Les difficultés majeures rencontrées par l’équipe de projet de l’ONG Bouge sont liées à l’accès au foncier adapté au projet d’installation des jeunes; l’insuffisance de ressources financières allouées au suivi, l’inadéquation des profils des techniciens spécialisés au niveau des Secteurs Communaux de Développement Agricoles (SCDA) avec les besoins des jeunes entrepreneurs. D’une manière générale nous notons au niveau de ces jeunes, une ferveur à saisir des opportunités dans leurs localités. Les groupes de BAMBé qui ont démarré ont compris l’existence d’une multitude d’atouts dans le domaine agropastorale qui peuvent leur permettre de se prendre en charge et servir de modèles pour d’autres jeunes. Ils peuvent employer ou former d’autres au métier de l’agropastoral. En fonction des spécificités des projets et les réalités des localités les groupes qui ont démarré leurs unités ne sont pas au même niveau d’évolution. La rencontre a permis aux jeunes qui trainent les pas de bénéficier des succès de ceux qui sont avancés. Compte tenu de la diversité et de la spécificité des difficultés, Le modèle innovant proposé doit permettre à tous les acteurs de jouer leur rôle dans l’accompagnement de ces jeunes, avec au premier rang de ce dispositif, les jeunes apprenants formés au Centre Bouge et dont les unités agropastorales constitueront des centres d’immersion et d’apprentissage pour d’autres jeunes. Dans ce cadre, tous les Représentants des Mairies ont affirmé leur disponibilité à accompagner le mécanisme qui permet de démultiplier les initiatives d’insertion professionnelle par l’activité agricole auprès des jeunes de leurs communes.

2- Recommandations - A l’endroit de l’ONG Bouge Poursuivre avec les bonnes pratiques depuis l’identification du projet jusqu’au suivi post-formation des jeunes entrepreneurs pour contribuer de façon substantielle à l’emploi des jeunes vulnérables et à la sécurité alimentaire du Bénin.

Page 17: RAPPORT DE CAPITALISATION DES EXPERIEN ES …bouge-ong.org/RapportDeCapitalisation.pdf · ananas, papaye solo, piments, cultures maraîchères, bananes, compostage etc.) et le cheptel

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Prévoir un suivi post-formation d’au moins deux ans des jeunes entrepreneurs avec l’équipe de Bouge et les services techniques compétents de la Commune ou du Département pour consolider les acquis des jeunes entrepreneurs Formaliser le dispositif de capitalisation des expériences de l’ONG Bouge ; Favoriser la création d’un cadre formel d’échanges entre jeunes entrepreneurs du même département pour apprendre les uns des autres et se soutenir ; Voir avec les Autorités locales et Étatiques, les possibilités de solliciter les microfinances pour soutenir l’installation des jeunes entrepreneurs - A l’endroit des Autorités communales et nationales Favoriser l’accès aux terres et aux sources de financement des unités pour l’entreprenariat agropastoral des jeunes défavorisés ; Maintenir ou inscrire l’installation des jeunes entrepreneurs dans le Plan de développement Communal (PDC) ; Poursuivre le soutien aux interventions d’insertion des jeunes par l’ONG Bouge. - A L’endroit des jeunes entrepreneurs Préférer s’installer en groupe pour bénéficier de la mutualisation des ressources, du partage des risques et de l’émulation entre pairs 8Établir des ententes formelles avec les autorités Communales pour le suivi post formation ;

Établir des liens de collaboration et d’échange entre jeunes entrepreneurs

Prévoir des possibilités de recyclage des membres au Centre Bouge ;

- Aux Partenaires Techniques et Financiers. Poursuivre et amplifier le financement de l’ONG Bouge pour booster le développement agropastoral à la base

Encourager les pairs à soutenir l’ONG Bouge dans sa vision et dans ses interventions combien pertinentes et efficaces.

- Fondation Christa - Mr et Mme

Gantenbein