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C E N T R E D E R E S S O U R C E S RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010 www.professionbanlieue.org

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C E N T R E D E R E S S O U R C E S

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

www.professionbanlieue.org

� LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE PROFESSION BANLIEUE

élu à l’assemblée générale du 8 avril 2010

BUREAU

Marc RATSIMBA, Président, Directeur général adjoint renou-vellement urbain, Clichy-sous-Bois et Communauté d’agglo -mération Clichy-Montfermeil

Sylvie HAUTIÈRE, Vice-présidente, Directrice des ressourceshumaines, Office public de l’habitat, Seine-Saint-Denis

Hélène REYS, Trésorière, Directrice de centre social, Villeta-neuse

Marie-Anne GALAZKA, Trésorière adjointe, Directrice de DÉFI,Communauté d’agglomération Clichy-Montfermeil

Éric FROEHLICHER, Secrétaire, Secrétaire général adjoint,Chambre de métiers et de l’artisanat, Seine-Saint-Denis

Vanessa ATTIA, Secrétaire adjointe, Coordinatrice de réussiteéducative, Stains

Emmanuel BAUNARD, ConsultantMartine FROIDEFOND, Chargée de mission gestion socialeet urbaine, Immobilière 3F, Paris

Julien NEMETH, Chargé de mission Cucs, Aulnay-sous-BoisPatrick NORYNBERG, Directeur général adjoint en charge dela politique de la ville, Le Blanc-Mesnil

Lydie RAPPAPORT, Présidente de la Fédération des associa-tions de femmes-relais de Seine-Saint-Denis

AUTRES MEMBRES

Luc BERTIN, Chargé de mission économie sociale et solidaire,Garances, Seine-Saint-Denis

Christine BOURBOUZE, Directrice de quartier, Saint-DenisCaroline BRIAN, Chef de service habitat et politique de laville, Pantin

Barbara DIEKMANN, Adjointe au chef de projet rénovationurbaine, Villetaneuse

Marie-Chantal DURU, Déléguée départementale, Fédérationdes centres sociaux, Seine-Saint-Denis

Irène GÉGOUT, Chargée d’opération, La CourneuveSylvie HARBURGER, Chargée de mission, service des affaireseuropéennes et internationales, Caisse des dépôts

Luc JÉRABEK, Directeur, Agence nouvelle des solidarités activesGéraldine KOWALSKI-JUDITH, Chef de projet développe-ment social des quartiers, Pessac

Dorothée LAMARCHE, Chargée de la prévention spécialisée,Conseil général, Seine-Saint-Denis

Marie-Christine LAUR, Chargée de missions transversales,Chambre de commerce et d’industrie de Paris – Seine-Saint-Denis

Charlotte LECHAT, Chef de projet politique de la ville, Saint-Denis

Sandrine MAURIN, Chef de projet Cucs, AubervilliersMounira MEHIRI, Chargée de mission développement social,DPVI, Paris

Isabelle MOULINIER, Chef de projet Cucs, MontreuilMarion PEYRE, Chargée de mission rénovation urbaine,Plaine Commune

Brice PHILIPPON, Responsable de la politique de la ville, Épinay-sur-Seine

Aurélia PIPARD, Responsable des formations, SFM-AD, StainsLilia TANABENE, Chargée de mission, APES, Groupe AstriaCorinne TIXIER, Responsable du service développement etvie des quartiers, Montreuil

� L’ÉQUIPE DE PROFESSION BANLIEUE

L’ÉQUIPE DU CENTRE DE RESSOURCES EST COMPOSÉE

DE SIX PERSONNES À TEMPS PLEIN.

Bénédicte MADELIN, directrice• Direction et animation de l’équipe• En charge des missions d’accompagnement et du suivi des

instances nationales• Responsabilité des relations avec les partenaires du centre

de ressources

Olivia MAIRE, chef de projet• Responsabilité des cycles de qualification• En charge des thématiques développement économique,

développement durable, alphabétisation, réussite éducative,logement, rénovation urbaine

• Animation du Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagne-ment des parents (Réaap)

Cécile FLEUREAU, chef de projet• En charge des thématiques médiation sociale et culturelle,

citoyenneté, lutte contre les discriminations, prévention de ladélinquance

• Gestion et développement du site Internet• Réalisation des fiches d’expériences• Responsabilité des visites sur site et des voyages d’étude

Elsa MICOURAUD, chargée de la documentation et de la gestion de l’information• Responsabilité de la documentation, accueil et orientation

des utilisateurs• Création et diffusion d’outils d’information en lien avec la

documentation• En charge de la thématique santé• Responsabilité des « 5 à 7 »

Hélène GUÉNIOT, responsable administrative et financière• Responsabilité administrative du centre de ressources• Secrétariat des instances politiques de l’association• Suivi des publications de Profession Banlieue

Stéphanie LENOIR, assistante• Accueil téléphonique• Secrétariat administratif, suivi des commandes et factura-

tion• Suivi de l’organisation logistique des manifestations• Tenue des états d’inscription aux différentes instances de

travail

L’ensemble de l’équipe participe à :

• La définition du programme de travail et l’élaboration desorientations soumises au conseil d’administration

• La rédaction de La Lettre de Profession Banlieue• L’élaboration des contenus des Rencontres, cycles de qua-

lification, ateliers…• L’établissement et la relecture des textes des publications

Depuis la mise en place des contrats urbains decohésion sociale en 2007, le conseil d’administra-tion de Profession Banlieue a retenu trois grandsaxes de travail :– pratiques professionnelles et conduite d’un pro-jet de territoire,

– lutte contre les discriminations et pour l’égalité,– observation et veille prospective sur les ques-tions urbaines et sociales.

Ces trois axes de travail s’ancrent dans les réalitésdu territoire d’intervention de Profession Banlieue,la Seine-Saint-Denis, un département particulière-ment concerné par la rénovation urbaine et lescontrats urbains de cohésion sociale où la luttecontre les discriminations et pour l’égalité prendun relief singulier. La Seine-Saint-Denis est égale-ment un département qui vit sans doute plus for-tement qu’ailleurs les mutations de la sociétéfrançaise. L’observation et la veille prospective doi-vent contribuer à ce que les politiques publiquesqui s’élaborent en réponse à ces mutations pren-nent en compte les spécificités de ce territoire.

� PRATIQUES PROFESSIONNELLES ET CONDUITE D’UN PROJET DE TERRITOIRE

Les évolutions de la politique de la ville appellentune attention particulière à l’ingénierie et à laconduite des projets de développement dans lesterritoires de la politique de la ville.

Par ingénierie de projet, nous entendons laconception et l’élaboration d’une stratégie de dé-veloppement et de dynamisation d’un territoirequi intègre des préoccupations d’ordre écono-mique, social, culturel, environnemental, d’amé-nagement et d’intégration urbaine. Cela nécessitela maîtrise des concepts et outils nécessaires àl’élaboration, à l’organisation et au suivi du projet.

Mais la mise en œuvre du projet de territoiresous-entend aussi la capacité à mobiliser toutesles ressources du territoire, notamment les res-sources publiques, et à accompagner les procé-dures contractuelles. Il s’agit en particulier descontrats urbains de cohésion sociale, du diagnos-tic à l’évaluation en passant par le suivi. Celaexige de connaître l’évolution des politiques pu-bliques et le cadre législatif et réglementaire deleur mise en œuvre, mais également de prendreen compte l’environnement du projet, son an-crage dans la réalité sociale et territoriale, lespoints de vue des habitants, des professionnelset des usagers du territoire.

� LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POUR L’ÉGALITÉ

Du fait de l’ancrage du centre de ressources surle territoire de la Seine-Saint-Denis, l’intégration,la lutte contre les exclusions et contre les discri-minations, facteurs essentiels de cohésion sociale,

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Avant-propos

représentent une préoccupation constante deProfession Banlieue depuis sa création. Ce qui im-plique de s’intéresser, notamment, aux politiquesculturelles, éducatives, aux politiques de l’emploi,aux questions de médiation… mais également àl’égalité et à la lutte contre les discriminationsproprement dites.

Dans son rapport de 2004, Ségrégation urbaine,intégration sociale1, le Conseil d’analyse écono-mique montrait comment les discriminations ag-gravent le phénomène de ségrégation urbaine,affectant tout particulièrement l’accès au loge-ment, au travail, à la formation.

Sans ignorer que les comportements discrimina-toires frappent majoritairement les populationsimmigrées, supposées telles ou étrangères, il fautégalement insister sur le caractère social des dis-criminations qui touchent, sur le marché de l’em-ploi, du logement et de la formation, l’ensembledes habitants des zones urbaines sensibles (Zus).Aussi, il paraît également utile d’adjoindre auxdiscriminations à raison de l’origine nationale,« raciale » ou « ethnique », celles qui se « fon-dent » sur le genre ou sur l’origine territoriale.

� OBSERVATION ET VEILLE PROSPECTIVE SUR LES QUESTIONS SOCIALES

Il s’agit de renforcer collectivement les capacitésd’analyse, de réflexion et de proposition surl’évolution des questions sociales et urbaines, àpartir de l’expérience de terrain des chefs de pro-jet, des responsables des services de l’État ou descollectivités territoriales, des responsables asso-ciatifs ou des élus.

Les différents rapports de l’Observatoire nationaldes Zus ou des villes de la Seine-Saint-Denis met-tent au jour un certain nombre d’évolutions àl’œuvre dans la société. Ils permettent notam-ment d’identifier des questions jusqu’alors peuprises en compte par la politique de la villecomme celle du vieillissement de la populationdans les quartiers, et notamment dans l’habitatprivé, ou encore, dans un domaine différent, lesquestions de développement durable et d’écono-mies d’énergie. Cette fonction de veille conduitaussi à repérer l’émergence de nouveaux terri-toires ou de nouvelles formes d’exclusion sociale.

En engageant ce travail d’analyse et de prospec-tive, le centre de ressources souhaite anticiper lesévolutions dans les territoires de la politique dela ville et faire remonter un certain nombre depréconisations au niveau de ceux qui élaborentles politiques publiques.

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

1 Jean-Paul Fitoussi, Éloi Laurent et Joël Maurice, Ségrégation urbaine et intégration sociale, Conseil d’analyse économique, La Documentation française, 2004.

Le rapport d’activité est présenté de manière thématique. Les éléments de pratiques professionnelles et de conduite de projets territoriaux,

les questions de méthodes et d’évaluation ou encore d’analyse prospective sur les évolutions urbaines et sociales ont été abordés

à partir de six grandes entrées thématiques: Politique de la ville et enjeux territoriaux; Habitat, logement, rénovation urbaine; Politiques éducatives; Citoyenneté;

Exclusion sociale et accès aux droits ; Médiation sociale.

Ainsi, dans les différentes actions mises en œuvre, Profession Banlieue a réaffirmé le principe de l’approche transversale

et le besoin de ne pas perdre de vue la dimension globale. Si les professions se spécialisent, cela ne doit pas conduire pour autant

à une segmentation de la réflexion, encore moins de l’action sur les territoires.

LES GROUPES DE TRAVAILLes groupes de travail réunissent sur une questiondonnée des professionnels de la Seine-Saint-Denisissus de villes ou d’institutions différentes. Pendantun an, à raison d’une séance par mois, les partici-pants analysent collectivement les données, élé-ments de contexte et enjeux du sujet étudié, pourconstruire ensemble de nouvelles réponses plusadaptées à leur terrain d’intervention, faire remon-ter des préconisations vers les pouvoirs publicset/ou diffuser les conclusions de leur réflexion.

LES CYCLES DE QUALIFICATIONOuverts à une vingtaine de professionnels de laSeine-Saint-Denis, les cycles de qualification s’or-ganisent autour de trois séances dédiées à l’étudeet à l’analyse des orientations et mesures de lapolitique de la ville et/ou à l’approfondissementd’une question soulevée par les professionnels dudéveloppement social urbain. Faisant intervenirdes chercheurs et des opérateurs, les cycles asso-cient les apports de connaissances, la réflexionthéorique et l’analyse d’actions mises en œuvre.

LES ATELIERS THÉMATIQUESEntre groupe de travail et cycle de qualification,les ateliers invitent les professionnels à débattre,lors de quatre à six séances, autour d’une théma-tique traitée sous plusieurs aspects par des ex-perts ou des professionnels différents à chaqueséance.

LES FORMATIONS-ACTIONSCes « formations en actions », intégrées à une si-tuation de travail, permettent à un groupe d’ac-teurs sur un territoire, ou à une catégorie deprofessionnels d’un même champ d’intervention,de se former à partir de leurs pratiques.

LES RENCONTRESLes Rencontres de Profession Banlieue rassem-blent une centaine de professionnels autour de

questions sociales et urbaines qui font débat. Cesjournées, qui privilégient la rencontre entre leschercheurs et les professionnels, permettent à lafois de prendre du recul et d’acquérir de nou-velles connaissances théoriques et pratiques surle sujet proposé.

LES SÉMINAIRESLe temps d’une journée, les séminaires réunissentsur une question donnée des professionnels de laSeine-Saint-Denis issus de villes ou d’institutionsdifférentes.

LES APRÈS-MIDIDe nombreux programmes de recherche sontdéveloppés autour des principales questions desociété qui intéressent la politique de la ville. Unou deux chercheurs de l’« Après-midi » viennentainsi présenter les conclusions de leurs recherchessur un sujet donné afin de les porter à la connais-sance des professionnels.

LES « 5 À 7 »Lors de ces « 5 à 7 », carte blanche est donnée àun chercheur autour de ses travaux : une façond’engager le débat entre professionnels et cher-cheurs autour des questions sociales, urbaines etpolitiques.

LES VISITES SUR SITELes visites sur site sont organisées afin d’engagerun partage d’expériences et de compétences avecles professionnels d’autres territoires. Les groupessont accueillis sur site par les responsables desprojets et sont accompagnés par un expert.

LES RÉUNIONS DÉDIÉESEn fonction de besoins particuliers, ProfessionBanlieue est parfois conduit à organiser des réu-nions dédiées pour répondre à une sollicitationspécifique ou réagir à une situation complexe ounouvelle.

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Les formes de travail

ACTIONS INSCRITES DANS LE PROGRAMME 2010 ACTIONS RÉALISÉES EN 2010

POLITIQUE DE LA VILLE ET ENJEUX TERRITORIAUX

SÉMINAIRE Comprendre la Seine-Saint-Denis ..... Action en cours.GROUPE DE TRAVAIL Préparer

la nouvelle contractualisation............... Action pour partie réalisée dans les réunions des équipes politiquede la ville et dans l’Après-midi sur « Les réformes des finances locales ».

GROUPE DE TRAVAIL Politique de la ville et agenda 21...... Action réalisée : Articulation entre agenda 21, Cucs et Pru. Rapport en cours.

GROUPE DE TRAVAIL Bâtir le volet économie et emploi du développement durable............... Action réalisée. Rapport en cours.

RENCONTRE Coopération régionale des centres de ressources.................. Action réalisée : La ville, lieu d’accueil

et d’hospitalité?Publication en cours.

HABITAT, LOGEMENT, RÉNOVATION URBAINE

ATELIERS THÉMATIQUES L’environnement social du logement : un enjeu pour les quartiers ............................. Action réalisée. Rapport en cours.

CYCLE DE QUALIFICATION La gestion urbaine de proximité....... Action réalisée. Publication en cours. CYCLE DE QUALIFICATION L’habitat privé dégradé..................... Action réalisée : L’accompagnement

social dans l’habitat privé dégradé. Publication en cours.

SÉMINAIRE État d’avancement des projets de rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis ......................... Action réalisée : Rénovation urbaine

et projets scolaires.Rapport en cours.

APRÈS-MIDI L’état du mal-logement en France ........................................... Action réalisée.

POLITIQUES ÉDUCATIVES

ATELIERS THÉMATIQUES Décrochage et absentéisme scolaires .. Action en cours. RECHERCHE-ACTION Les parcours

de réussite éducative......................... Action réalisée. Publication en ligne.

RENCONTRE Les parcours de réussite éducative, une approche globale ....................... Action réalisée.

FORMATION École et politique de la ville .............. Action réalisée : 4 journées de formation organiséesavec l’Inspection académique. Publications en ligne.

CITOYENNETÉ

GROUPE DE TRAVAIL Citoyenneté, sécurité ........................ Action réalisée. FORMATION-ACTION Les relations population/institutions .... Action non réalisée.RENCONTRE Médias, communication

et quartiers : quelles incidences sur la citoyenneté? ............................ Action en préparation,

prévue en 2011. RENCONTRE La place des associations

dans la politique de la ville ............... Action non réalisée.

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

LES ACTIONS INSCRITES

ACTIONS INSCRITES DANS LE PROGRAMME 2010 ACTIONS RÉALISÉES EN 2010

EXCLUSION SOCIALE ET ACCÈS AU DROIT

GROUPE DE TRAVAIL Ateliers santé ville ............................. Action réalisée.RENCONTRE Précarité, ville

et conduites à risques........................ Action réalisée. Publication en cours.RENCONTRE La grande exclusion............................ Action réalisée. Publication en cours.APRÈS-MIDI Le Rsa en Seine-Saint-Denis .............. Action réalisée : Du Rmi au Rsa :

de l’expérimentation à la généralisation,quelle évaluation?Publication en cours.

FORMATION Agir contre les discriminations.......... Action réalisée : 2 journées de formation (Stains, Villetaneuse).

APRÈS-MIDI Discrimination dans l’emploi des jeunes ................... Action reportée en 2011.

MÉDIATION SOCIALE

GROUPE DE TRAVAIL La qualification des femmes-relais .... Action réalisée.FORMATION Adultes-relais ..................................... Action réalisée.GROUPE DE TRAVAIL Animation du réseau

des adultes-relais de la Seine-Saint-Denis...................... Action réalisée.

MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

GROUPE DE TRAVAIL Les équipes politique de la ville ........ Action réalisée.Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents ... Action réalisée.Médiation sociale ........................................................... Action réalisée.

CONTRIBUTION À DES INSTANCES NATIONALES

Réseau des centres de ressources politique de la ville................ Action réalisée.Conseil national des villes ........................................................... Action réalisée.

APRÈS-MIDI Intercommunalités et politique de la ville ....................... Publication en cours.

APRÈS-MIDI Réforme des finances locales ........... Publication en cours.5 à 7 Robert Castel -

De l’insécurité sociale à la montée des incertitudes ............ Publication en ligne.

RENCONTRE 20 ans de médiation sociale et culturelle.

RENCONTRE Médiation et hôpital ........................ Publication en ligne : La médiation sociale et culturelle dans le secteur hospitalier.

APRÈS-MIDI Femmes-relais et Éducation nationale.

FORMATION CNFPT Analyser le fonctionnement d’un territoire en politique de la ville.

LES ACTIONS ET MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT HORS PROGRAMME RÉALISÉES EN 2010

DANS LE PROGRAMME 2010

DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIREET MISE EN RÉSEAU

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� L’ARTICULATION ENTRE AGENDA 21, CUCS ET PRU– Groupe de travail

ANIMATION : Julie Dumont, chef de projet, Auxilia,et Martin Rault, consultant.

Dans la continuité du travail mené en 2009 surles possibles points d’articulation entre le déve-loppement durable et la politique de la ville2, unnouveau groupe de travail a démarré au prin-temps pour poursuivre la réflexion. Il a réuni desprofessionnels du développement durable et dela politique de la ville, chefs de projet Cucs et Pru.Deux temps forts sont venus rythmer ce travail.

Le premier portait sur la mise en cohérence de lapolitique de la ville et de la démarche agenda 21à Montreuil. Pour ce faire, il s’agissait de revisiterle contrat urbain de cohésion sociale de la villeau regard des objectifs du développement dura-ble. Trois séances y ont été consacrées.

Un premier constat a permis de dégager des pointsde convergence entre les deux démarches. Il esttout d’abord apparu que la lutte contre les inégalitéssociales et territoriales, avec les cinq domaines d’ac-tion du Cucs, pouvait intégrer l’ensemble des thé-matiques du développement durable. Par ailleurs,ces deux politiques répondent à la logique de pro-jet: élaboration d’un diagnostic et d’une stratégie

qui débouchent sur un plan d’actions, mise en placed’instances de pilotage politique et techniques,transversalité avec la concertation et la participationde tous les acteurs territoriaux concernés, enfin éla-boration de référentiels de résultats et d’évaluation.

À la lumière de ce premier constat, le groupe detravail a ensuite émis une série de propositions,comme « Organiser des réunions de coproduc-tion entre les services développement durable etde la politique de la ville » ou « Ne peut-on émet-tre l’hypothèse que la mise en synergie des dé-marches agenda 21 et politique de la villepourrait passer par le contrat urbain de cohésionsociale, ce qui permettrait une prise en compteplus globale du développement durable? ».

Dans la deuxième phase, il s’agissait de mettre endébat les constats et propositions issus du travailavec la ville de Montreuil avec d’autres collectivi-tés porteuses d’agenda 21 en Seine-Saint-Denis.

Les participants ont confirmé la nécessité de for-mer et sensibiliser les agents de la politique dela ville aux problématiques du développementdurable – et vice-versa – afin de favoriser le tra-vail en transversalité et la mise en cohérence despolitiques publiques. Ils ont alors insisté sur lanécessité d’un portage politique fort. La mise ensynergie du Cucs et de l’agenda 21 peut aussiêtre une opportunité pour évaluer ce dernier au

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A Politique de la ville et enjeux territoriaux

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

2 Le rapport est en ligne sur le site de Profession Banlieue : « Développement durable et politique de la ville ».

regard des objectifs de cohésion sociale. Eneffet, la mise en place d’un agenda 21 dans unecollectivité peut être l’occasion d’adopter unnouveau regard sur la politique de la ville et surle Cucs notamment. Elle peut être aussi unmoyen de mieux prendre en compte le dévelop-pement durable dans les projets de rénovationurbaine.

L’ensemble des réflexions prendra la forme d’unguide méthodologique dont la parution est pré-vue au 1er semestre 2011.

� BÂTIR LE VOLET ÉCONOMIE ET EMPLOI DU DÉVELOPPEMENT DURABLE– Groupe de travail

ANIMATION : Guillermo Martin, Résolutions Mana-gement & Développement.

Pour poursuivre le travail de qualification des ac-teurs sur le développement économique et sur lesdémarches de développement durable, ProfessionBanlieue a mis en place un groupe de travailanimé par Guillermo Martin.

Les pro fes sionnels de ces deux champs d'interven-tion ont exploré, durant sept séances, les articula-tions entre les démarches de développementdurable, dont les agendas 21, et les politiques dedéveloppement économique, d’emploi, de forma-tion et d’insertion.

Comment donner une plus grande consistanceaux volets é� conomie et emploi du développe-ment durable, trop souvent limités à� quelquesactions croisant insertion et mé� tiers de l’environ-nement ?

Deux séries de questions ont guidé la réflexion :– une stratégie de développement durable im-plique-t-elle nécessairement un développementéconomique, en particulier pour les territoiresen politique de la ville, alors que nombred’agendas 21 semblent aujourd’hui privilégier

plutôt le développement résidentiel et la qualitédu cadre de vie?

– si oui, quelles activités économiques est-il sou-haitable et possible de privilégier dans les terri-toires où le chômage est important? Cesactivités sont-elles compatibles avec la préoccu-pation d’un emploi de qualité et avec la préser-vation de l’environnement? Va-t-on au contrairevers une spécialisation des territoires pauvres surdes filières produisant des nuisances?

Il s’agissait également de s’intéresser aux diffé-rentes échelles des stratégies locales (l’ensembledu territoire ou une partie de celui-ci), aux secteurset filières d’activité (en ne se limitant pas aux mé-tiers verts) et à l’accompagnement des entreprisesengagées dans des démarches de développementdurable. Les questions de gouvernance et de ma-nagement ont été un fil conducteur des séancesau cours desquelles différentes présentations d’ex-périences sont venues alimenter la réflexion.

Au terme de ce travail, plusieurs constats ont étéétablis :

• Une démarche labellisée développement dura-ble ne peut faire l’économie d’un volet écono-mique. Cependant, les difficultés rencontréespar certains territoires pour mettre en placecelui-ci témoignent du décalage entre bassins devie et périmètres de l’action publique, notam-ment en Île-de-France. Il existe en outre des dif-ficultés à dépasser les logiques de concurrenceentre collectivités riveraines (villes, départe-ments) et à faire émerger un « intérêt de pôle ».

• Un décalage important existe également entrel’évolution de la demande (ménages, entreprises,pouvoirs publics) vers « plus de développementdurable » et les pratiques des entreprises. Au-delàde l’affichage et du marketing, les représentationset comportements évoluent lentement.

• Du côté de la commande publique, la politiqued’accompagnement des entreprises localespour leur permettre de satisfaire aux nouvellesexigences des collectivités (critères, clauses,etc.) est trop rare.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

• La filière des éco-industries semble pâtir au-jourd’hui d’une image dévalorisée. D’une part,les emplois y sont peu qualifiés et pénibles.D’autre part, du fait des tendances à la concen-tration et à l’automatisation dans les secteursde l’assainissement et des déchets, les perspec-tives de développement de l’emploi y sont peufavorables. Les créations d’emplois sur certainesniches (déchets du Btp, de la santé, méthani-sation…) ne semblent pas devoir compenser cephénomène à moyen terme.

• Enfin, la réforme de la taxe professionnelle pré-sente le risque d’inciter les collectivités à privi-légier le commerce et les bureaux au détrimentde l’industrie dans leurs stratégies économiqueset foncières. Le maintien des éco-industries surles territoires s’avère cependant stratégique: lesmatières recyclées seront les matières premièresde demain ; les nouvelles législations et normesconduiront à rapprocher les lieux de produc-tion des déchets des lieux de leur traitement.

L’ensemble de ces réflexions et expériences serapublié dans un document à paraître au 1er se-mestre 2011.

� LA VILLE, LIEU D’ACCUEIL ET D’HOSPITALITÉ?– Rencontre régionale

23 novembre – 112 participants

AVEC : Laurent Bony, architecte urbaniste conseillerau Caue 91, chargé de cours à l’École nationale su-périeure d’architecture de Paris - La Villette, AnneGotman, directrice de recherches au Centre de re-cherche sur les liens sociaux, Brigitte Guigou, so-ciologue-urbaniste, Institut d’aménagement etd’urbanisme d’Île-de-France, Pascale Pichon, so-ciologue, maître de conférences à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne et chercheure au sein dulaboratoire de recherche Modys-Cnrs.

« La ville accueille, attire, concentre… La ville espacede liberté, où l’on reste et dont on part, la ville tran-

sit, la ville refuge des plus exclus… La ville ouverte,la ville des échanges, du lien et de l’hétérogène… »

Ces quelques mots ouvraient l’invitation à lajournée régionale organisée en novembre 2010par les quatre centres de ressources franciliens(Essonne, Paris, Seine-Saint-Denis et Val d'Oise).

La question de la ville comme lieu d’accueil in-terroge de nombreuses politiques publiques– aménagement et urbanisme, transports,déve loppement économique, éducation et for-mation… –, elle interroge aussi la politique de laville… Parler de ville accueillante évoque d’abordles questions relatives à l’usage et à l’appropria-tion de l’espace, et plus particulièrement de l’es-pace public, un espace par définition ouvert àl’usage de tous, construit par ce même usage. Laville lieu d’accueil interroge également la placefaite à l’autre, à l’inconnu, l’étranger, dont lesjeunes, victimes de rejet ou de suspicion, les plusâgés, laissés-pour-compte de la mobilité en ville,ou encore les sans-domicile-fixe (Sdf).

Cette journée était introduite par Anne Gotmanqui rappelait que l’hospitalité est une pratique so-ciale portant en elle-même ses limites et ses pa-radoxes.

L’hospitalité est en effet toujours marquée parl’asymétrie entre l’accueillant et l’accueilli : il nepeut y avoir hospitalité sans le besoin qui créel’obligation d’accueillir, mais l’accueilli doit se sou-mettre aux règles fixées par l’accueillant. Ainsi parexemple, la loi Besson sur les aires d’accueil desgens du voyage a créé à la fois l’obligation d’amé-nagement de ces aires et plus de possibilités lé-gales d’expulsion de ceux d’entre eux stationnanthors de ces aires. Anne Gotman rappelait égale-ment que l’hospitalité fonctionne sur la confianceou… la défiance, car, au bout de la confiance, il ya la suspicion: « Il profite, il abuse… »

Du temporaire au précaire, les frontières sontfloues… L’hospitalité protège le séjour tempo-raire, mais pour que le temporaire ne s’installepas et reste temporaire, elle gère éventuellementaussi la précarité.

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

Partant de ses travaux sur les Sdf, Pascale Pichoninterrogeait la notion d’espace public. Si ce der-nier représente à la fois l’organisation de la ville(avec ses espaces de passage et de rassemble-ment) et un espace de vie collective à l’usage detous (en particulier dans l’usage de la rue et deson partage), peut-il y avoir conjointement hos-pitalité et accessibilité pour tous? La rue est-elleun espace des diversités ou plutôt le lieu du par-tage au double sens du terme : un lieu partagéentre tous, mais aussi un lieu qui sépare, qui di-vise ?

Cette question faisait écho aux propos de Lau-rent Bony qui avait précédemment introduit sonintervention par les mots d’Henri Lefèbvre : « LeCorbusier a tué la ville. En tuant la rue, Le Corbusiera tué la ville », avant de rappeler l’émergence del’espace public, du forum, dans la conception dela ville. Laurent Bony avait évoqué ensuite l’inci-dence des aménagements urbains au regard ducontrôle exercé sur les lieux collectifs, entre par-tage et ségrégation. L’espace public est-il encoreun espace partagé et partageable? La ville peut-elle être encore passante et solidaire ?

Brigitte Guigou proposait une lecture territorialedes effets des politiques publiques visant à ré-duire les inégalités. Partant de l’emploi et du lo-gement en Île-de-France., elle montrait que lesmêmes politiques n’avaient pas les mêmes effetsselon les lieux et les besoins des territoires,qu’elles pouvaient même y renforcer l’exclusion,le rejet, la fermeture. Elle déplorait que l’évolu-tion actuelle semble pourtant aller vers l’homo-généisation des politiques publiques et de leursdispositifs quels que soient les territoires. La villeet l’espace francilien notamment pourront-ilsêtre encore, dans ce contexte de recentralisa-tion, les lieux de l’hospitalité, d’une hospitalitépartagée à l’échelle régionale?

Les actes de cette Rencontre seront publiés en2011.

� DE LA TAXE PROFESSIONNELLE À LA CONTRIBUTION ÉCONOMIQUE TERRITORIALE: LA RÉFORME DES FINANCES LOCALES – Après-midi

15 juin – 33 participants

AVEC: Christine Brémond, juriste, spécialiste des fi-nances locales et membre de l’Adels (Association pourla démocratie et l’éducation locale et sociale), et Jean-Pierre Chauvel, spécialiste des finances publiques.

APRÈS-MIDI ORGANISÉ EN COOPÉRATION AVEC L’ADELS.

La « petite histoire » de la taxe professionnelle atout d’abord été présentée en introduction par lesdeux intervenants : sa création mouvementée en1975, très contestée par les petits commerçants,ses différentes réformes avec, notamment, la sup-pression de la part sur les salaires en 1998 par Do-minique Strauss-Kahn, alors ministre des Finances,jusqu’à sa suppression en janvier 2010 et la créa-tion de la contribution économique territoriale.

La taxe professionnelle reposait depuis 1999 pour20 % sur la part foncière bâtie et pour près de80 % sur les équipements. Aussi cet impôt était-il très critiqué ; il « décourageait l’investissement,mais surtout surchargeait les industries investissantdans les machines, l’outillage, les véhicules, les ordi-nateurs, etc., nécessaires à leur fonctionnement ».Le fond de la réforme de 2010 a donc consisté àne garder que la partie foncière de la taxe profes-sionnelle, appelée désormais « cotisation foncièredes entreprises », et à créer parallèlement une« cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises ».

Deux changements majeurs liés à cette loi – letaux est fixé par la loi et non par la collectivité lo-cale ; les entreprises ne règlent plus directementleur impôt aux collectivités mais à l’État qui redis-tribue – permettraient d’envisager, comme le fontl’Allemagne, la Suède, l’Italie ou l’Espagne, la miseen place d’une péréquation entre les collectivités.Dans leur rapport, remis au gouvernement enmai 2010, sur l’évaluation des effets de la réformede la taxe professionnelle sur la fiscalité locale et

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

sur les entreprises, Bruno Durieux, inspecteur gé-néral des finances, et Pascal Subremon, inspecteurgénéral de l’administration, appelaient ainsi à laconstitution d’un grand fonds de péréquation vi-sant à pallier les disparités entre collectivités. Mais,comme le rappelait Jean-Pierre Chauvel lors de cetAprès-midi, « l’État est aujourd’hui exsangue, d’au-tant que la réforme de la taxe professionnelle repré-sente 4 milliards d’économies pour les entreprises,mais aussi 4 milliards de déficit pour l’État ! »

Pour la majorité des collectivités urbaines, la ré-forme de la taxe professionnelle se traduira, dansun premier temps, par la transformation d’une partsubstantielle de leurs ressources fiscales. Au-delà, cesont les dotations de solidarité et les mécanismesde péréquation entre territoires qui sont interrogés.

La publication de cet Après-midi sera téléchar-geable sur le site de Profession Banlieue au pre-mier semestre 2011.

� LA PLACE DES INTERCOMMUNALITÉSFRANCILIENNES DANS LA POLITIQUE DE LA VILLE– Après-midi

5 octobre - 49 participants

AVEC : Brigitte Guigou et Agnès Parnaix, char-gées d’études à l’Institut d’aménagement et d’ur-banisme d’Île-de-France.

Politique transversale, territoriale et contractuellemise en place depuis près de trente ans, la poli-tique de la ville est d’abord une action publiqueciblée sur les quartiers en difficulté, principalementles grands ensembles d’habitat social construitsdans les années soixante. La contractualisation etle caractère transversal de la politique de la villedonnent une importance particulière à sa gouver-nance. Deux conceptions s’affrontent depuis la findes années 1990: celle des partisans de l’échellecommunale, qui s’appuient sur des arguments deproximité et d’efficacité, et celle des promoteursde l’ag glomération, qui mettent en avant la perti-

nence d’une intervention à cette échelle pour ren-forcer la solidarité territoriale et la mutualisation.

Dans leur étude, Brigitte Guigou et Agnès Parnaixsont parties de l’analyse des contrats urbains decohésion sociale (Cucs) et des projets de rénova-tion urbaine (Pru). Elles ont analysé l’engage-ment financier des intercommunalités en faveurdes quartiers de la politique de la ville et lesmodes d’organisation afin de mesurer la placedes intercommunalités dans le pilotage d’unepartie ou de tous ces dispositifs.

Il en ressort, tout d’abord, que l’engagementcommunautaire dépend de critères géogra-phiques, politiques et historiques. Les aggloméra-tions s’investissent de manière différente selon lepoids démographique des quartiers en politiquede la ville ou le nombre de communes de l’agglo-mération engagées dans cette politique. Dans uneagglomération comme Plaine Commune oùtoutes les communes sont impliquées dans la po-litique de la ville, les établissements publics decoopération intercommunale (Epci) prennent unepart active dans la contractualisation. En revanche,lorsque le périmètre du Cucs ne coïncide pas aveccelui de l’intercommunalité, celle-ci ne participepas aussi activement à la gestion des dispositifs.

Dans les territoires anciennement et fortementimpliqués dans la politique de la ville, des facteurshistoriques peuvent aussi favoriser une meilleureprise en compte des enjeux de la politique de laville par les intercommunalités. Mais cela peutêtre, enfin, l’implication personnelle d’un prési-dent d’agglomération.

Il faut toutefois modérer la hauteur de cet enga-gement. L’étude montre que les intercommuna-lités s’engagent sur le volet urbain (le contratterritorial de rénovation urbaine de Plaine Com-mune, par exemple), mais s’abstiennent généra-lement pour les dispositifs du Cucs à l’exception,sans doute, de l’emploi.

La publication de cet Après-midi sera téléchar-geable sur le site de Profession Banlieue au pre-mier semestre 2011.

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

� L’ENVIRONNEMENT SOCIAL DU LOGEMENT: UN ENJEU POUR LES QUARTIERS– Ateliers thématiques

16 avril, 11 et 27 mai, 16 juin et 1er juillet -119 participants

ANIMATION : Didier Vanoni, Fors-Recherche sociale.

Il s’agissait d’étudier dans ces ateliers les diffé-rents éléments favorisant dans le logement socialun bien vivre, essentiel pour la réussite des opé-rations urbaines.

Juliette Furet, conseillère technique à l’Union so-ciale pour l’habitat, a noté la paupérisation des lo-cataires du parc social : le logement social ne joueplus comme auparavant son rôle de passerelle versl’accession à la propriété et se transforme plutôten filet de sécurité pour les populations précaires.

« Même si le mouvement Hlm souhaite garder savocation généraliste, nous évoluons lentement versle modèle anglais, avec des logements réservés auxplus démunis. »

Face à cette évolution, les bailleurs sont désor-mais obligés d’élargir leurs champs d’interven-tion et d’ajouter à la gestion du parc au sens strictd’autres dimensions : préventive – tenter d’anti-ciper les problèmes –, et sociale – aider les fa-milles à faire face à leurs difficultés.

Étienne Primard, président de la Fédération desassociations pour la promotion et l’insertion parle logement (Fapil) d’Île-de-France, a présenté ladémarche mise en place par le réseau de la Fapilen direction des plus démunis.

La Fapil a en effet développé des réponses adap-tées à ce public en lui offrant des logements auxloyers qui lui sont accessibles et un accompagne-ment social. La démarche s’appuie sur un réseaude bénévoles locaux, des « tuteurs », qui aidentles personnes à trouver leur place dans le quar-tier, et sur des travailleurs sociaux qui intervien-nent à domicile sur la problématique spécifiquedu logement. Cet accompagnement social lié aulogement (Asll) est un outil mis à disposition desprofessionnels, il n’est pas une obligation pourles familles, qui doivent adhérer à la mesure etavoir la volonté de sortir de leurs difficultés. PourSophia Khaies, éducatrice spécialisée à La Sauve-garde 93, l’objectif est de rendre de la dignitéaux personnes en grande difficulté. La ported’entrée est la dette locative qu’il s’agit de solder,ou le retard de paiement du loyer ; vient ensuitetout le travail d’accompagnement pour que la fa-mille prenne la mesure de ses droits et devoirs.

D’autres formes d’intervention, collectives, exis-tent également. Ces « actions collectives » parti-cipent d’une logique de mobilisation duménage, que ce soit pour que ce dernier amé-liore ses propres conditions de vie ou qu’il s’in-sère davantage dans son environnement

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

B Habitat, logement, rénovation urbaine

immédiat. C’est notamment l’expérience dontont témoigné David Monteiro, chargé de mis-sion gestion urbaine et sociale au groupe Immo-bilière 3F (I3F), et Agnès Faulcon, directrice ducentre social intercommunal de la Dhuys (Ca Cli-chy-Montfermeil), avec la création de la Maisonde l’habitat et des cultures, ouverte en 2007 enpied d’immeubles par I3F. Ce lieu s’est vu confé-rer deux vocations principales :– diffuser les informations indispensables pour ac-compagner un projet aussi important que lePru et favoriser la prise de parole des habitantsautour de la réalisation du programme;

– préparer les ménages à leurs futures conditionsd’habitat, notamment en ce qui concerne lefonctionnement du logement social (pour lesanciens occupants des copropriétés) et la ges-tion des charges (tous les compteurs sont indi-vidualisés et les contacts des ménages avec lesfournisseurs sont donc directs).

Pour conclure cette série d’ateliers sur l’accom-pagnement social du logement et pour ouvrirvers d’autres modes de faire, Nathalie Morin,directrice de la promotion sociale et de laconsultation des locataires à l’Office municipald’habitation de Montréal, est venue présenterl’expérience de cet organisme. Elle intervientselon deux axes prioritaires et complémen-taires :– attribuer des logements aux personnes qui enont le plus besoin. Les demandes sont hiérar-chisées en fonction de situations appréciéespour leur degré de fragilité sociale et le deman-deur a un rang dans une file d’attente ; lesloyers sont calculés en fonction des ressources(et évoluent parallèlement à ces dernières) etne font pas l’objet de correctifs via des aides aulogement ; le droit à un logement Hlm s’éteintdès que certaines conditions sociales ne sontplus remplies et génèrent une éviction.

– développer des actions dites « communau-taires » afin de permettre la mobilisation, lamise en mouvement et l’insertion des habitantsdans leur environnement.

L’ensemble de ces ateliers donnera lieu à une pu-blication en 2011.

� LA GESTION URBAINE DE PROXIMITÉ– Cycle de qualification

11, 18 et 25 juin - 30 participants

AVEC : Damien Bertrand, géographe-urbaniste,Fors-Recherche sociale, Brigitte Guigou, socio-logue-urbaniste, chargée d’études, Iau Île-de-France, Cécile Hagmann, chef de projet, Aorif, surTrappes-La Verrière/Les Mureaux-Écquevilly, CéliaMontagne, chargée de mission renouvellementurbain Gup, Ush/Aorif, Ingrid Meunier, consul-tante, Acadie, Djamel Femmami, responsable duservice politique de la ville, Villepinte.

À la fin des années 1990, bailleurs sociaux, villeset État, confrontés à la dégradation de certainsquartiers d’habitat social, se sont engagés dansune nouvelle approche, la démarche appeléegestion urbaine de proximité (Gup). Il s’agissaitd’améliorer la qualité de la vie quotidienne et l’at-tractivité des quartiers, de tranquilliser et de sé-curiser les espaces publics, d’associer leshabitants à l’amélioration de leur cadre de vie…La Gup débouche en général sur des actionsconcrètes et visibles qui améliorent la vie quoti-dienne et les résultats s’avèrent positifs dans lessites qui ont signé une convention de ce type.Cependant, avec la mise en place des pro-grammes de rénovation urbaine, qui concentrenttoutes les attentions des villes et des bailleurs surle bâti, alors qu’elle doit être partie prenante desprojets, comme l’atteste le règlement de l’Anru,la Gup a été moins investie. Certains quartiers ré-cemment rénovés ayant fait l’objet de nouvellesdégradations, les collectivités et les bailleurs in-vestissent de nouveau la démarche, avec l’appuide l’Anru et de l’Acsé, pour pérenniser les travauxen cours.

Un appui politique pour faire vivre la démarchedans la durée d’une part, la méthode de travailet une ingénierie dédiée d’autre part, tels sontpour Ingrid Meunier les deux éléments incon-tournables pour la réussite d’une démarche Gup,dont la difficulté réside dans la mise en place demoyens adaptés, la mobilisation des acteurs surla durée, le renouvellement régulier du diagnos-

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

tic afin d’identifier de nouveaux dysfonctionne-ments éventuels, la capacité d’y apporter des ré-ponses de manière coordonnée. Ainsi, lesproblèmes de gestion dans ces quartiers en pro-jets de rénovation urbaine viennent moins de ladéfaillance spécifique d’un acteur – les bailleurs,la ville ou l’intercommunalité – que des difficultésde coordination, de l’interaction des interven-tions des uns et des autres.

Damien Bertrand a présenté un outil qui s’est gé-néralisé sur nombre de sites : le diagnostic enmarchant. Il s’agit d’une méthode d’observationprenant la forme d’une visite collective des quar-tiers réunissant l’élu de secteur, les professionnelsde la collectivité, les bailleurs, les représentantsde l’État, la police nationale et municipale s’il yen a une, les associations, les habitants… Cetteméthode permet l’élaboration d’un diagnosticconcerté des besoins et des dysfonctionnementssur l’espace public relevant de la gestion urbainede proximité. Trois temps ponctuent ce diagnos-tic : une réunion de lancement, le diagnostic enmarchant proprement dit, la restitution du diag-nostic avec élaboration et validation du pland’actions. Rejoignant les propos d’Ingrid Meu-nier, Damien Bertrand a également mis l’accentsur les facteurs qui participent à la réussite de ladémarche : le portage politique et une ingénieriedédiée.

Célia Montagne et Nicole Hagman ont rappeléque la Gup était appréhendée par les partenairesdans les projets de rénovation urbaine commel’outil de pérennisation des investissements réali-sés. Nécessité d’anticiper, d’envisager les évolu-tions de la gestion parallèlement à la réflexion surle projet lui-même, la Gup devrait être pensée enamont car il ne peut pas y avoir de projet durablesi la gestion n’a pas été envisagée dans le cadremême du projet. Pour les bailleurs, la résidentia-lisation est bien le cœur du problème, c’est dansla résidentialisation que se jouent les enjeux de laGup. La résidentialisation recouvre des enjeuxd’usages importants. Il s’agit de favoriser l’appro-priation par les habitants de leur lieu de résidenceet d’être dans une logique de création de rela-tions sociales pour favoriser la mixité sociale. Il

s’agit également de réguler un certain nombrede dysfonctionnements, notamment de marquerde manière extrêmement claire la limite entrel’espace public et l’espace privé.

Pour conclure, Brigitte Guigou a présenté sonétude sur la place des espaces commerciaux etéconomiques dans la Gup. Le premier constatest leur faible prise en compte dans les diagnos-tics, qui sont plutôt centrés sur les espaces rési-dentiels et les espaces publics. Par ailleurs, lesacteurs en charge des activités économiques etcommerciales sont très largement absents desdémarches de Gup, aussi bien dans la phase dediagnostic que dans les orientations, les plansd’actions. Ils ne sont pas signataires desconventions. Enfin, dans les démarches Gup, ily a très peu d’interventions ou d’actions quisoient sur ou en relation avec les espaces com-merciaux, les lieux de développement écono-mique. Brigitte Guigou a donné quelquesexplications à cette mise à l’écart : la diversitéet un émiettement des acteurs, le manque deculture commune et d’habitudes de travailentre les professionnels de l’aménagement etde l’urbanisme et les professionnels de la sphèreéconomique et enfin le coût en matière de ges-tion des espaces.

Les travaux issus de ce cycle seront publiés en2011 dans la collection Les Cahiers.

� L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL DANS L’HABITAT PRIVÉ DÉGRADÉ– Cycle de qualification

19, 26 novembre et 3 décembre – 29 partici-pants

AVEC : Amel Boumaza, travailleur social, plan desauvegarde de la Morée à Aulnay-sous-Bois, PactArim 93, Hélène Malengana, chef de projet de laMous « Mieux vivre ensemble », Adsea 93, PascalMalléjac, chargé de mission copropriétés, Clichy-sous-Bois, Nathalie Malou, responsable de la mis-sion immeubles privés, Siemp, Cédric Sébille, res-

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

ponsable du pôle politiques locales de l’habitat etingénierie sociale, Pact Arim 93, Muriel Tareau,chef de projet, plan de sauvegarde de la Morée àAulnay-sous-Bois, Pact Arim 93.

La situation très dégradée de certaines coproprié-tés et le travail engagé par les associations sur cessites ont favorisé l’émergence d’une approche so-ciale des problèmes des habitants. Cet accompa-gnement social a notamment été rendu possiblepar des avancées législatives comme la créationde l’Opah copropriété en 1994 ou, plus récem-ment, le Programme national de requalificationdes quartiers anciens dégradés (Pnrqad). L’objec-tif à terme est d’amener les propriétaires à s’im-pliquer dans la copropriété et de permettre unmeilleur fonctionnement des instances de ges-tion pour redresser la copropriété : conseil syndi-cal, assemblée générale et syndic. Traitement desimpayés, mise en place de plans d’apurementdes dettes, mobilisation du Fsl, des aides de laCaf, aide à la formulation des demandes d’aidespersonnelles au logement… autant de facettesde cet accompagnement social.

En s’appuyant sur l’exemple de la Morée, à Aul-nay-sous-Bois, Cédric Sébille a présenté l’organi-sation opérationnelle d’une équipe en charged’un plan de sauvegarde destiné à des immeu-bles privés dégradés récents au sein du Pact Arim.Il a décrit les liens étroits qui existent entre le tra-vailleur social et les équipes plus opérationnelles,comme les chargés d’opération ou de réhabilita-tion et a insisté sur le rôle transversal du travail-leur social qui doit être informé en temps réel del’avancée de l’opération pour accompagner aumieux les copropriétaires. Pour la thématique tra-vaux, par exemple, le lancement du programmen’est possible que si les copropriétaires s’acquit-tent de leur reste à charge travaux. Certains co-propriétaires endettés ont besoin d’aide pourcomprendre leurs charges ou solliciter les ins-tances administratives afin de bénéficier des mi-nima sociaux. Dans 10 % des cas, l’assistance dutravailleur social (pour l’ouverture de droits, lesmodalités d’appels de fonds…) suffit à régulariserune situation. Dans le cas contraire, la recherched’une autre solution de solvabilisation ou l’aide

aux démarches pour accéder au parc social fontpartie des missions de l’assistant social.

La Siemp a été missionnée en 2002 par la ville deParis pour la requalification des immeubles privésdégradés anciens voire insalubres de la ville. Surles 1030 immeubles insalubres recensés, elle a encharge 434 adresses dont 228 copropriétés oumonopropriétés destinées à rester sous statutprivé et ayant fait l’objet d’un diagnostic tech-nique, social et de gestion. Pour ce faire, elle ac-compagne les projets de réhabilitation desimmeubles privés et assure le suivi des immeublesen cours d’expropriation : aide au redressementdes copropriétés (comme opérateur et/oucomme copropriétaire), aides au financementdes travaux, actions foncières d’acquisition ou derevente et, évidemment, accompagnement desménages en difficulté. Les enquêtes socio-écono-miques réalisées en 2003 dans la phase de diag-nostic ont souligné la précarité des conditionsd’occupation pour une partie des occupants et lanécessité de mettre en place un accompagne-ment social lié au logement (Asll) pour assurer laréussite de la mission. Une première expérience,lancée en 2004, a été confiée à une équipe detravailleurs sociaux spécialisés dans l’interventiondans l’habitat privé et les copropriétés : l’équipedu Pact de Paris, qui comprend deux conseillèreshabitat, une assistante sociale, un responsable duservice social du Pact de Paris. Ainsi, 150 mé-nages ont fait l’objet d’une mesure Asll depuis2004, ce qui représente près de 50 ménages sui-vis chaque année.

À Clichy-sous-Bois, la question des copropriétésfragiles ou dégradées est une question pré-gnante : la ville compte 15 copropriétés représen-tant 46 % des logements clichois, dont 14 fontl’objet de dispositifs d’intervention publique(plan de sauvegarde, Opah et Pru), soit 97 % deslogements en copropriétés. La plus grande co-propriété de la ville, La Forestière, construite en1979, compte 508 logements, fait l’objet d’inter-ventions publiques depuis 1997 et bénéficie pa-rallèlement d’un accompagnement socialspécifique. Ce dernier a pris la forme de trois maî-trises d’œuvre urbaine et sociale (Mous). La pre-

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

mière Mous, « Médiation collective », en vigueurde 1999 à 2009, portée par la Sauvegarde 93,s’est transformée en Mous « Mieux vivre ensem-ble » en 2010. Une équipe pluridisciplinaire estprésente quotidiennement sur le terrain pour êtrele relais entre les habitants et les institutions. Elleproduit des éléments de connaissance de La Fo-restière et de ses habitants afin de déterminer lesstratégies d’intervention et les missions en lienavec l’élaboration du plan de sauvegarde. CetteMous s’est progressivement orientée vers desmissions de médiation collective, de sensibilisa-tion, de veille sur l’accompagnement social, deveille technique et de travail socio-éducatif. Elleconcentre aujourd’hui ses missions sur l’informa-tion aux habitants, la sensibilisation au respect ducadre de vie, la veille sociale et le retour au droitcommun. Par ailleurs, deux autres Mous ont dé-marré en 2005, portées par le Pact 93 : « Accom-pagnement social » et « Relogement ». Il s’agitde préparer et d’accompagner les relogementssur le plan opérationnel et de réaliser un accom-pagnement social spécifique de certaines famillesde La Forestière, accompagnement maintenujusqu’à six mois après le relogement.

Les travaux issus de ce cycle seront publiés en2011 dans la collection Les Cahiers.

� RÉNOVATION URBAINE ET PROJETS SCOLAIRES– Séminaire

29 juin 2010 – 14 participants

AVEC : Serge Brunet, directeur d’études, Tetra,Benoît Cruège, chef de projet de quartier,Lormont, Christine Lelévrier, sociologue-urba-niste, Iup, université Paris Est – Créteil, ThierryRabjeau, directeur de l’opération de rénovationurbaine, Bagneux.

Encadré par Christine Lelévrier, ce deuxièmevolet d’un séminaire de travail consacré à l’étatd’avancement des projets de rénovation urbainea interrogé l’articulation entre projets de rénova-

tion urbaine et projets scolaires, un des cinqthèmes retenus par le comité d’évaluation del’Anru. « L’intervention sur les équipements sco-laires, dans les projets de rénovation urbaine, a leplus souvent pour objet de remettre en état un parcdégradé, d’ajuster les capacités d’accueil des éta-blissements à l’évolution démographique liée à larénovation ou encore de désenclaver certaines loca-lisations. Quatre conventions sur dix ne comportentpas d’actions spécifiques et le montant moyenconsacré aux établissements scolaires est mineur. Enoutre, les investissements ne concernent que lesécoles maternelles et primaires, alors que les établis-sements de l’enseignement secondaire concentrentles difficultés. Quand elles sont engagées, les inter-ventions sont toutefois de qualité et un effort réelest consenti par certaines villes pour accompagnerl’action sur le bâti par des politiques scolaires inno-vantes. Mais rares sont les actions qui ont pour butla restauration durable de la mixité des populationsscolaires. » (Rapport évaluation CES Anru 2009)

Il s’agissait d’analyser et de comprendre, lors dece séminaire, en quoi et comment ces projetsparticipent à la réussite du projet de rénovationurbaine.

Pour Serge Brunet, si la place dévolue à une ac-tion sur les écoles dans le cadre des projets de ré-novation n’est pas « centrale », c’est parce quele discours de la rénovation urbaine a plutôt étécentré sur les aspects habitat et aménagement.En outre, la prégnance d’une culture de l’aména-gement et de l’urbanisme dans la conception desprojets ne favorise pas une approche globale etintégrée. Serge Brunet relève toutefois que la di-versité des situations des sites et des philosophiesd’intervention offre un panorama des enjeuxconcernant la scolarité assez différencié : interve-nir sur les écoles dans le cadre des projets de ré-novation urbaine peut relever d’un effetd’aubaine, notamment pour les communes lesplus pauvres, mais aussi concerner des interven-tions dont le besoin avait déjà été repéré et par-tagé. Il note que, dans le cas où l’investissementporte sur les établissements existants requalifiés,la question de la sécurisation des bâtiments, desaccès, des cheminements et de la meilleure visi-

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

bilité des équipements eux-mêmes est une di-mension centrale des interventions. La produc-tion de nouveaux ensembles scolaires est parailleurs souvent mise à profit pour développerune conception de l’école ouverte sur la ville, in-tégrant des espaces de mutualisation destinés àaccueillir d’autres publics que le public scolaire àproprement parler et ménageant notammentdes espaces pour les parents ; c’est donc l’occa-sion de repenser la façon dont le périscolaire estassuré et organisé en lui offrant des moyens nou-veaux.

Ainsi, la ville de Lormont, en Gironde, ayant faitle constat de l’obsolescence et de l’inadaptationaux besoins éducatifs de ses équipements sco-laires, a placé la réflexion sur les établissementsscolaires au cœur du processus de renouvelle-ment urbain. Les deux nouveaux pôles éducatifs,Haut Carriet et Bas Carriet, ont été conçus avecles objectifs de partager entre écoles maternelleet élémentaire un espace commun et de mutua-liser les salles (salle de la bibliothèque-centre dedocumentation, salle multimédia, salle polyva-lente, salle dédiée aux langues, salle de réunionet bureau) entre l’usage scolaire, pendant letemps scolaire, et l’usage associatif, citoyen etcollectif, hors temps scolaire, afin de développerdu lien social.

À Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, tous les pro-jets scolaires ont également été intégrés dans unprojet urbain et social global. Un partenariat forta été noué avec toute la communauté éducative,avec des réunions régulières entre la direction del’école, le service éducation, les services tech-niques, les enseignants, les représentants des pa-rents d’élèves, l’Éducation nationale, le centre deloisirs, les équipes de la réussite éducative… Àpartir de 2009, une réflexion approfondie sur lacarte scolaire a pu être conduite pour préparerles rentrées scolaires. Elle a permis d’anticiper desprogrammes de construction combinés avecl’évolution démographique, de favoriser un meil-leur équilibre des groupes scolaires et d’éviter lesfermetures de postes sur le quartier.

Les Actes de ce séminaire sont en préparation.

� L’ÉTAT DU MAL-LOGEMENT EN FRANCE– Après-midi

2 avril – 33 participants

AVEC : Christophe Robert, délégué généraladjoint de la Fondation Abbé-Pierre.

« Dix millions de personnes sont touchées de prèsou de loin par la crise du logement… » Ainsi com-mence le rapport 2010 de la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés, présentépar Christophe Robert.

La crise du logement, a rappelé Christophe Robert,est bien antérieure à la crise financière puis écono-mique qui a submergé le monde à partir de l’été2008 et dont toutes les conséquences sociales nesont pas encore visibles. Aujourd’hui, les catégoriesde populations qui connaissent des problèmes delogement sont de plus en plus nombreuses. Une en-quête réalisée en 2009 à la demande de Nexity (TnsSofres: « Les Français, le logement et la crise de l’im-mobilier », janvier 2009) montrait que 80 % desFrançais estimaient qu’il était « difficile » de trouverun logement; parmi eux, 37% jugeaient l’accès aulogement « très difficile », ce dernier chiffre étant enaugmentation de 11 % par rapport à août 2007.

Ce 15e rapport de la Fondation Abbé-Pierre sepenche notamment sur les plus jeunes, analysantcomment l’enfant est une « victime collatérale dumal-logement », comment la situation difficile denombreuses familles a des effets lourds sur lequotidien et l’avenir des plus petits, provoquantdes souffrances sociales (difficultés scolaires, dif-ficultés d’insertion…) ou des pathologies médi-cales parfois irréversibles (saturnisme, problèmesde développement…).

Le mal-logement subi par les enfants prend desformes diverses : enfants vivant « à la rue », avecou sans leur famille, enfants hébergés avec leurfamille chez des tiers ou à l’hôtel, enfants vivantdans des structures d’hébergement collectives,enfants subissant enfin de très mauvaises condi-tions d’habitat (logements dégradés, sansconfort, ou surpeuplés). Ce mal-logement ampli-

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

fie les difficultés des enfants pauvres : familles fra-gilisées, forte précarisation de l’emploi et des res-sources de la famille, renforcement de laségrégation sociale et territoriale. Ces situationsont des conséquences importantes sur la santéphysique et mentale des enfants (saturnisme, dif-ficultés respiratoires, qualité du sommeil, alimen-tation, hygiène), sur les apprentissages et laréussite scolaire, sur la sociabilité et enfin la vie fa-miliale : « Ce sont près de 600000 enfants qui su-bissent en France les conséquences du mal-logement. »

Si la situation est grave, Christophe Robert a rappeléque la Fondation Abbé-Pierre refusait tout fatalismeet proposait des pistes de solutions, qui nécessitentcependant une volonté politique réelle etconsciente de cette priorité. Dénonçant l’aveugle-ment du pouvoir politique qui « ne semble pas pren-dre la mesure de l’aggravation de la crise du logementet de ses conséquences dramatiques pour les millionsde personnes qu’elle prive de la sécurité qu’apporte undomicile et de la perspective de pouvoir vivre sereine-ment sans la peur du lendemain »,Christophe Robertconcluait par ces mots: « Les politiques ne doiventdonc pas seulement s’attacher à apporter des réponsesponctuelles et limitées à divers dysfonctionnements,mais doivent permettre de traiter les causes profondesde la crise du logement pour que le logement répondeaux besoins et protège ceux qu’il accueille. »

Le 15e rapport de la Fondation Abbé-Pierre esttéléchargeable sur le site de la Fondation, dansla rubrique « Publications ».

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� LES ÉQUIPES DE RÉUSSITE ÉDUCATIVE– Groupe de travail

Les coordonnateurs de réussite éducative se sontréunis à la fois pour maintenir et développer lalogique de réseau et pour définir les champs detravail à privilégier. Ils ont ainsi fait part de leursouhait de voir se constituer un groupe de travailsur la question du décrochage, souhait qui aabouti aux ateliers « Décrochage et absentéismescolaire : comment agir ? » (cf. infra).

Parallèlement, les équipes ont continué à colla-borer aux journées « L’école et la ville » organi-sées par Profession Banlieue et l’Inspectionacadémique en présentant les actions qu’elles dé-veloppent.

� DÉCROCHAGE ET ABSENTÉISME SCOLAIRES: COMMENT AGIR?– Ateliers thématiques

9 et 30 novembre, 16 décembre – 122 partici-pants

ANIMATION : Stéphanie Morel, directrice derecherches, Acadie.

Les coordonnateurs des équipes de réussite édu-cative de la Seine-Saint-Denis sont de plus en

plus sollicités par l’Éducation nationale ou parleur ville de rattachement pour mettre en placedes actions visant à prendre en charge des élèvesexclus ou en voie de déscolarisation. Ressentantle besoin d’une réflexion collective sur le sujet, ilsont sollicité Profession Banlieue pour mettre enplace une instance de travail sur cette question.Des ateliers ont ainsi été organisés pour donneraux professionnels les éléments de connaissancesur les processus du décrochage scolaire, ses fac-teurs et ses modalités de traitement. Ces ateliersconstituent également un espace de débats entreacteurs de l’éducation investis dans cette ré-flexion (association de prévention, éducateurs del’aide sociale à l’enfance, coordonnateurs de ré-seau d’éducation prioritaire [Rep], services édu-cation des villes) pour comprendre les différenteslogiques institutionnelles, positionner l’équipe deréussite éducative au sein de ce réseau et fournirà l’ensemble des acteurs un niveau commun deconnaissances et de langage.

Huit séances ont été programmées (dont trois en2010). Stéphanie Morel en assure le fil rouge. Sixséances sont centrées sur un des volets du pro-cessus de décrochage et accueillent un interve-nant spécialisé. Deux séances seront réservées àun travail plus collectif en lien avec les pratiquesde terrain.

La première séance a été consacrée à la clarifica-tion de l’expression « décrochage scolaire ». PourStéphane Bonnery, maître de conférences en

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C Politiques éducatives

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

sciences de l’éducation à l’université de Paris VIII(équipe Escol), aucun élève n’est décrocheur : cesont les conditions de l’apprentissage qui ne sontpas adaptées aux différents types de populationsscolaires, notamment à ceux qui ne relèvent pasdu profil de l’élève issu des classes moyennes, àsavoir ceux des couches les plus populaires de lapopulation. Il existe des familles et des élèves quidisposent des « bons » pré-requis correspondantà la culture scolaire. D’autres sont dans une telledistance par rapport à cette culture scolaire, au« modèle d’élèves » auquel s’adresse l’école, queles apprentissages sont biaisés par une série d’in-compréhensions sur ce qu’attend l’école desélèves, sur les énoncés des exercices proposés,sur le sens donné aux apprentissages, et ce dèsle primaire. La confiance de l’enfant en l’écolepeut progressivement être entachée, jusqu’aumoment où l’enfant souffre tellement des incom-préhensions et des injonctions contradictoiresqu’il cesse d’adhérer au fonctionnement scolaireet de croire en l’école… et décroche.

Selon Stéphane Bonnery les modalités de traite-ment du décrochage qui ont émergé depuis unevingtaine d’années se trompent d’objet : elles ex-ternalisent une problématique qui est avant toutscolaire et les dispositifs de scolarisation horsécole, notamment, proposent « une forme doucede déscolarisation encadrée ».

Marc Bablet, inspecteur d’académie adjoint enSeine-Saint-Denis, a présenté la réalité du phéno-mène dans le département et les réponses del’institution. En Seine-Saint-Denis, l’absentéismeà l’école élémentaire concerne 11,5 % des signa-lements ; il s’agit essentiellement d’enfants duvoyage ou de situations très complexes. Au col-lège, l’absentéisme concerne 53 % des signale-ments, et au lycée (général et professionnel),35,5 % des signalements.

L’analyse des décrochages met en évidence descauses multiples : scolaires et périscolaires, fami-liales et psychologiques, sociales, culturelles ouliées aux groupes de pairs. Il s’agit donc pourl’institution scolaire d’agir sur différents fronts. Ilest souhaitable tout d’abord d’engager un travail

pédagogique dans la classe et une action éduca-tive en lien avec la famille, puis de mettre enplace un approfondissement éducatif assortid’avertissements mais aussi de perspectives ausein de l’établissement, enfin d’envisager un tra-vail partenarial pouvant aboutir à des solutionsd’insertion ou d’apprentissage.

Pour suivre ces jeunes, l’Éducation nationale amis en place différents dispositifs qui lui permet-tent également de mieux évaluer et préciser lephénomène: les dossiers individuels de suivi del’assiduité, le groupe d’aide à l’insertion, la mis-sion générale d’insertion et les dispositifs relais.

Pour Marc Bablet, l’ensemble des interventionsmenées par l’Inspection académique doit s’ins-crire dans une complémentarité avec le dispositifde réussite éducative, notamment sur les problé-matiques de santé : du fait de la multiplication descauses, la pluriprofessionnalité est nécessaire pourtraiter du décrochage et de l’absentéisme. Des ar-ticulations sont à trouver entre les différents pro-fessionnels (assistantes sociales, enseignants…).

En s’appuyant sur les études menées à l’Obser-vatoire européen et à l’Observatoire internationalde la violence scolaire, Benjamin Moignard, doc-teur en sciences de l’éducation, a expliqué quele décrochage scolaire tel qu’il est présenté parles pouvoirs publics en France – et contrairementà de nombreux autres pays – relève de la délin-quance. Or, un tel profil ne correspond pas à lamajorité des élèves décrocheurs. Il existe en effettrois autres catégories d’élèves décrocheurs : ceuxqui sont peu intéressés par l’école ; ceux qui ontun trouble du comportement et des apprentis-sages ; les élèves « dépressifs » enfin. Ces autresformes de décrochage sont peu prises encompte. Les études révèlent aussi la manière spé-cifique dont la France considère le problème dela violence scolaire : partant du principe que c’estla violence des quartiers qui pénètre dans les éta-blissements, celle-ci est attribuée à l’environne-ment. Du fait de cette argumentation sur le lienentre environnement et violence, les facteurs sco-laires de construction de la violence sont doncomis. Pourtant, les recherches montrent qu’un

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

certain nombre de variables peuvent être énon-cées comme garantes d’un climat scolaire nonviolent : la stabilité et l’activité des équipes péda-gogiques, la clarté des règles, le soutien des en-seignants… C’est donc sur ces variables qu’il fauttravailler.

Ces ateliers se poursuivront en 2011 et ferontl’objet d’une publication.

� LES PARCOURS DE RÉUSSITE ÉDUCATIVE– Recherche-action

ANIMATION : Fabienne Messica, sociologue, Act-Consultants.

Avec le soutien du département Études, évalua-tion, documentation de l’Acsé, Profession Banlieuea engagé en 2009, avec sept équipes volontairesde la Seine-Saint-Denis, une recherche-action surles parcours personnalisés de réussite éducative. Ils’agissait, à partir de l’analyse d’une centaine deparcours, de choisir une vingtaine d’itinéraires par-ticuliers pour dégager des types de situations etles problématiques auxquelles sont confrontés lespersonnes bénéficiaires et les professionnels.

Le rapport a été finalisé au premier trimestre2010. Une relecture a été effectuée par leséquipes engagées dans cette recherche-action quiont également été associées à l’élaboration de larestitution qui s’est déroulée en deux temps:– un premier temps a été réservé aux parents.

Le samedi 13 avril, les parents interviewés lorsde la recherche ont été invités à la Maison dutemps libre de Stains afin que Fabienne Mes-sica leur présente les résultats du travail en-gagé. Dans un cadre convivial, un débat trèsriche entre professionnels et parents s’est alorsengagé, les parents ont pu évoquer leur satis-faction d’avoir participé à cette recherche ;

– dans un deuxième temps a été organisée unerencontre ouverte à tous ceux intéressés par laquestion, dont bien sûr les équipes de réussiteéducative du département (cf. infra).

� LES PARCOURS DE RÉUSSITE ÉDUCATIVE, UNE APPROCHE GLOBALE– Rencontre

1er juin – 75 participants

AVEC : Bernard Benattar, philosophe, psychoso-ciologue, Martine Kherroubi, enseignante-cher-cheure en sociologie, université de Paris Est –Créteil, Fabienne Messica, sociologue, Act-Consultants, Jean-Yves Rochex, enseignant-cher-cheur, université de Paris VIII, équipe Escol.

Cette rencontre était structurée autour de quatreinterventions.

Fabienne Messica, qui a conduit cette recherche-action, a présenté la démarche et les constats etpréconisations qui se dégagent :

• Les parcours de réussite éducative se distin-guent des actions visant à répondre à un besoinou à un problème. Ils constituent un processus,avec des avancées, parfois des reculs, des pers-pectives, des interrogations. Cette notion deprocessus est essentielle, dans la mesure où elleaffirme que le concept binaire de réussite/échecest inopérant : il n’y a pas d’enfants « enéchec » proprement dit, il y a des enfants « endevenir ».

• La globalité de l’approche n’est pas seulementune intention, c’est un élément fondamentalde la démarche du parcours de réussite éduca-tive. Le repérage d’un enfant ou d’un adoles-cent et la mise en place d’un tel parcoursnécessitent de tenir compte des probléma-tiques familiales et du contexte social liés àchaque situation.

• L’intervention des référents dans le cadre desparcours a permis la plupart du temps de re-nouer le dialogue avec l’école ou les services so-ciaux. Ce constat montre que la coopérationentre les différents acteurs de l’éducatif et dusocial mériterait d’être mieux connue et encoreplus affirmée.

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

Bernard Benattar est intervenu sur la complexitéde l’acte d’éducation. Pour lui, « on ne peut pasdissocier l’acte de l’environnement. Il y a com-plexité de l’acte, des acteurs, complexité desidéaux, parce qu’il n’y a pas d’éducation sansidéaux sociétaux ou sans enjeux sociétaux ou poli-tiques, complexité des conditions de vie, des condi-tions systémiques de l’éducation et complexité desobjectifs visés : quand on parle d’éduquer, de quoiparle-t-on? Mais il y a aussi la complexité de l’en-fant ». Comment faire pour tenir compte detoutes ces complexités ? Qui éduque, quelle estla part de chacun, comment penser l’articulationde tous les acteurs ? Bernard Benattar proposealors une piste : « Peut-être que toute l’éducationest une histoire de médiation au sens où il s’agiraitde traduire d’un monde à l’autre, de créer des pas-sages, des passerelles, des tensions d’un monde àl’autre. À mon sens, l’éducation c’est toujours l’ef-fort que l’on peut faire ensemble pour créer ces pas-serelles. »

Jean-Yves Rochex, quant à lui, a expliqué l’ambi-valence des rapports entre l’école et les famillespopulaires du point de vue de l’école. Pour lui,cette ambivalence est liée à l’Histoire, avec no-tamment la démocratisation de l’école et l’éléva-tion spectaculaire du niveau scolaire. La normepartagée par tous les milieux est une scolarisationla plus longue possible, le diplôme est devenu deplus en plus nécessaire et l’investissement des fa-milles de plus en plus grand.

Pour finir, Martine Kherroubi est intervenue surl’autre versant des rapports entre parents etécole, du point de vue des parents, en s’ap-puyant sur une enquête qu’elle a menée en2005-2006. Selon cette enquête, la premièreattente des parents est sans doute celle d’unerelation directe avec l’enseignant de son enfant.Dans tous les quartiers et dans tous les milieux,cette demande s’exprime, bien qu’elle soit par-fois peu audible. Lorsque les parents investis-sent les dispositifs collectifs de coopération,c’est souvent en considérant que cette actionreste secondaire pour l’intérêt de leur enfantpar rapport à la relation directe avec l’ensei-gnant. Beaucoup de parents, plus éloignés de

l’école, pensent que seule cette relation pré-sente un intérêt et observent parfois avec mé-fiance la manière dont d’autres prennent placeà l’intérieur de l’espace scolaire. Mais entrer encontact avec l’enseignant n’est pas chose aiséepour tous les parents. Aussi certains usent-ils destratégies, comme celle qui consiste à aller de-mander un conseil sur l’éducation familiale.Pourtant, les attentes des parents sont le plussouvent de l’ordre d’une clarification des de-mandes liées au scolaire, mais aussi d’un vérita-ble dialogue qui permette d’entendre leurspoints de vue.

La recherche action est téléchargeable sur le sitede Profession Banlieue dans la rubrique « Publi-cations » : « Recherche action sur les parcours deréussite éducative dans 7 villes de Seine-Saint-Denis ».

� L’ÉCOLE ET LA VILLE– Journées de formation

10 décembre 2009, 11 février, 26 mars et 9 juin2010

Depuis l’année scolaire 2006-2007, ProfessionBanlieue organise avec l’Inspection académiquede la Seine-Saint-Denis des journées de formationen direction des coordonnateurs des réseauxd’éducation prioritaire et des professionnels de lapolitique de la ville, dont les équipes de réussiteéducative. Chaque journée est construite en deuxtemps : la matinée est organisée autour de la pré-sentation d’un rapport ou d’une étude, l’après-midi est réservé aux débats autour des pratiquesprofessionnelles.

Depuis 2009, il a été décidé de capitaliser ces in-terventions dans une nouvelle collection,« L’école et la ville », téléchargeable sur le site deProfession Banlieue dans la rubrique « Publica-tions ».

Les actions présentées ici concernent l’annéescolaire 2009-2010.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

• Absentéisme et décrochage scolaires : com-prendre pour agir. En décembre 2009, 128 per-sonnes étaient réunies pour l’intervention deJacqueline Costa-Lascoux, directrice de recherchesau Cnrs-Cevipof – Sciences politiques, sur unequestion qui préoccupe bon nombre d’acteurs in-tervenant dans le champ éducatif.

Le souci de lutter contre l’absentéisme ou, selonl’expression plus positive de l’époque, d’« assurerl’assiduité des élèves », apparaît dès la loi de JulesFerry du 28 mars 1882, qui pose le principe del’instruction publique obligatoire pour tous, avecpour corollaire l’assiduité. Aller à l’école est en-tendu dans l’intérêt de l’enfant et de la nation,l’assiduité participe d’un projet éducatif. L’allon-gement de la scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans,voté en 1959, pose différemment la question del’assiduité en ouvrant le cycle secondaire d’ensei-gnement à toute une classe d’âge. Mais ce n’estqu’à partir des années 1980 que l’on prendconscience du nombre croissant d’élèves quittantl’école sans avoir les compétences de base et sansdiplôme.

Aujourd’hui, ce sont 150000 élèves qui sortentchaque année du système éducatif sans qualifi-cation. C’est ainsi que le décrochage scolaire estdevenu une question majeure de politique pu-blique dans le domaine de l’éducation. Il est lefait d’une pluralité de facteurs. La faible motiva-tion dans les apprentissages, le manque de re-pères culturels et d’outils conceptuels, la sortiedu système scolaire sans qualification et sans di-plôme, voire l’extension de l’illettrisme, sont au-tant de phénomènes qui obligent à s’interrogersur l’école elle-même, sur les contenus et lesméthodes d’enseignement, sur la culture sco-laire et sur ce qui se passe dans le rapport del’école aux familles et à l’environnement social.C’est donc une approche globale qu’il est né-cessaire d’envisager pour tenter d’endiguer ceproblème.

L’après-midi était consacré à la présentation dedifférentes actions menées dans ce champ:– l’accueil de collégiens en situation d’exclusionscolaire, action conduite par le Pre de Stains,

– le dispositif « décrochage scolaire » développépar la ville de Saint-Denis en collaboration avecle Pre.

• État des lieux de l’accompagnement éducatif.En février 2010, Jocelyne Leydier, inspectrice géné-rale de l’administration de l’Éducation nationale, aprésenté devant une assemblée de 51 personnesles conclusions d’un rapport sur la mise en place del’accompagnement éducatif auquel elle a participé.

Son parti pris a été d’analyser la mise en place dece dispositif en particulier du point de vue despartenariats qu’il a pu – ou pas – favoriser. Pourelle, l’accompagnement éducatif représente uneopportunité de retravailler sur le sens de l’acteéducatif, le sens commun aux enseignants, à lavie scolaire et à tout le secteur péri-éducatif. Aussiles acteurs de l’éducatif ont-ils à se retrouver en-semble autour d’une table pour construire la co-hérence éducative dans l’intérêt des enfants. Latendance naturelle incite à partir de l’offre, maisc’est plutôt sur un diagnostic des besoins desélèves que l’on doit s’appuyer.

Du côté des élèves, l’enjeu est de les amener à per-cevoir l’intérêt de cette mesure afin de les rendreacteurs de leur scolarité et d’un parcours auquelils ont adhéré. Il s’agit aussi, parallèlement, de sen-sibiliser les parents afin qu’ils accompagnent leursenfants en toute connaissance de cause.

Cette intervention a été suivie d’un débat animépar Marc Bablet, inspecteur d’académie adjointen Seine-Saint-Denis, afin d’inscrire les analyseset réflexions conduites au plan national dans lecontexte du département.

• Filles/garçons, éducation à l’égalité ou trans-mission de stéréotypes sexistes ? En mars 2010,le thème de cette journée qui accueillait 60 pro-fessionnels était présenté par Nicole Mosconi,philosophe, professeure en sciences de l’éduca-tion à l’université de Paris X – Nanterre.

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

La reconnaissance des inégalités des sexescomme problème sociologique s’est faite grâceau mouvement féministe de la deuxième vaguedes années 1970 et à l’arrivée dans le monde dela recherche de chercheuses femmes et fémi-nistes. Pour analyser les inégalités liées au sexe,les psychologues et sociologues développentalors un concept central, celui de genre.

Cette théorie du genre fonde ce que l’on ap-pelle le sexisme. Ce dernier désigne un rapportsocial qui organise l’ensemble des champs dusocial – la famille, l’école, le monde du travail,le champ politique et le champ culturel – selonun principe macro-social de rapports de pouvoirdu groupe des hommes sur le groupe desfemmes.

La psychologie sociale cognitive démontreaussi que nous ordonnons le monde en le ca-tégorisant. Une des catégorisations sociales lesplus primitivement apprises est la catégorisa-tion de sexe – femme/homme – et cette caté-gorisation tend vers les stéréotypes de sexe.Ceux-ci ont des effets psychologiques très im-portants : ils orientent et altèrent le regard surautrui, les interprétations de son comporte-ment, les jugements, les attentes, les conduitesaussi.

Ces stéréotypes de sexe fonctionnent de ma-nière automatique chez chacun, dans la familleavec la division des tâches ménagères par exem-ple, à l’école avec les orientations solaires… Au-jourd’hui, les filles et les garçons construisentleurs choix scolaires, professionnels et personnelsen fonction de la réalité sociale de la divisionsexuée des emplois professionnels et de la divi-sion sexuée du travail dans la famille, comme sices divisions étaient définitives et non pas histo-riques, transformables.

Cette journée a donné l’occasion à Sylviane LeClerc, chargée de mission départementale auxdroits des femmes et pour l’égalité, de présenter« Femmes plurielles, vies singulières en Seine-Saint-Denis », exposition réalisée à l’initiative duréseau AVEC 93.

L’après-midi était consacré à la présentation dedeux actions :– l’action menée par le collège Jean-Vilar de Vil-letaneuse dans le cadre de la lutte contre lesexisme, à l’initiative du Conseil général de laSeine-Saint-Denis ;

– l’action « L’égalité fille-garçon », travail conduitdans le cadre de l’accompagnement éducatifà Neuilly-sur-Marne à partir de l’utilisation del’outil « Les P’tits Égaux ».

• La médiation en milieu scolaire : une réponseau décrochage et à la violence en milieu sco-laire? En juin 2010, cette question était intro-duite par Jean-Pierre Bonafé-Schmitt, chargé derecherches au Groupe d’étude médiation Modys(Mondes et dynamiques des sociétés) de l’univer-sité de Lyon II. 65 personnes étaient présentes.

Jean-Pierre Bonafé-Schmitt, qui est à la fois juristeet avocat, a beaucoup travaillé sur la gestion desconflits en entreprise, ce qui l’a conduit progres-sivement à la médiation comme mode alternatifde gestion des conflits. Il a développé plus parti-culièrement la médiation par les pairs en milieuscolaire, qui s’inspire d’un programme canadien,« Vers le pacifique », et concerne la gestion desconflits entre élèves mais aussi entre enseignantset parents d’élèves. La démarche forme desélèves et des adultes, qu’ils soient représentantsde la communauté éducative ou parentsd’élèves.

Le plus important, dans un processus de média-tion, ce n’est pas seulement la réduction de laviolence, du vandalisme, de l’absentéisme… maissa vocation pédagogique, à travers l’apprentis-sage d’un nouveau mode de gestion des conflits.À l’école, on apprend à lire, à compter et à écrire,mais on n’apprend pas à gérer la relation avecl’autre. La médiation peut être un apprentissageà la gestion des conflits. À l’issue de l’expérimen-tation conduite dans une ville de l’académie deGrenoble, Jean-Pierre Bonafé-Schmitt a fait leconstat que la dimension éducative de la média-tion varie d’une manière importante en fonctionde l’âge des élèves. C’est parmi les élèves des

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

écoles élémentaires et du collège que l’on me-sure le mieux les changements intervenus chezles médiateurs, avec l’amélioration de l’estime desoi, le développement de capacités personnelles(esprit d’ouverture, tolérance…), mais aussil’amélioration du comportement, notammentchez les élèves dits « à problèmes ». La participa-tion au projet de médiation permet aussi de ren-forcer chez les élèves l’esprit de responsabilité, decontribuer à l’émergence de « leaders positifs »et d’améliorer les relations scolaires. D’une ma-nière générale, les résultats sont plutôt encoura-geants et démontrent que la médiation peutconstituer un processus éducatif pouvant s’inté-grer dans les apprentissages à la citoyenneté.Mais ces résultats positifs ne doivent pas dissimu-ler la fragilité de ces dispositifs de médiation quirelèvent d’une contre-culture et dont la pérenni-sation nécessite une véritable révolution cultu-relle au sein des établissements scolaires.

L’après-midi était consacré à la présentation dedeux actions :– l’action de médiation scolaire « Favoriser la réus-

site scolaire en lien avec les parents et l’école »,mise en place par la Maison des parents et dela famille de Bondy,

– l’action « Lutter contre l’absentéisme et le décro-chage scolaires : construire le dialogue entre pa-rents, adolescents et système éducatif », conduitepar le Pre de Stains.

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

� LA SÉCURITÉ AU REGARD DE LA COHÉSION SOCIALE– Groupe de travail

ANIMATION : Nicole Chambron, sociologue, Centreeuropéen de recherche et de formation.

Dans les quartiers de la politique de la ville, la sécu-rité et la prévention de la délinquance sont deve-nues de véritables enjeux pour les villes, qui sedotent d’outils de plus en plus nombreux: conseilslocaux de sécurité et de prévention de la délin-quance (Clspd), police municipale, vidéoprotection,médiateurs, conseil des droits et des devoirs des fa-milles, contrats locaux de sécurité nouvelle généra-tion… Le rôle donné au maire est devenu central.Comment concilier ce nouvel élan donné à la poli-tique de sécurité et de prévention de la délinquanceavec la réalité sociale du territoire? Quel regard lesprofessionnels portent-ils sur ces nouveaux enjeux?

Les responsables des politiques de sécurité et deprévention de la délinquance des villes de laSeine-Saint-Denis se sont réunis en 2009 et 2010pour échanger sur leurs pratiques profession-nelles et définir ensemble les différentes dimen-sions d’une politique de tranquillité publique àl’échelle d’un territoire. Il s’agissait de :– faire le point des pratiques, expériences, pointsde vue, propositions des participants sur les ou-tils dont ils disposent ;

– clarifier le positionnement du coordonnateur àl’égard des élus, décideurs, partenaires ;

– traiter d’un cas concret présenté par l’un desparticipants, de manière à aborder la démarched’intégration des différents outils et dispositifsau service d’une population et d’une dyna-mique territoriale ;

– identifier les informations, outils et analysesutiles à mobiliser pour comprendre les problé-matiques d’un territoire.

Les coordonnateurs ont partagé leur vision de l’in-sécurité dans le département et ont décliné les par-tenariats qu’ils mettent en place et leurs difficultés.Différents outils ont été présentés et mis en débat,notamment la médiation, d’une part, et la vidéo-protection, d’autre part. Les échanges ont été re-pris dans un rapport et dans neuf préconisationspour une meilleure prévention de la délinquanceen Seine-Saint-Denis. Dans leurs préconisations, lescoordonnateurs des Clspd rappellent qu’une poli-tique de sécurité est une coproduction et qu’elles’élabore dans la durée. Ils souhaiteraient desconventions de partenariat plus formalisées entrel’État et les collectivités locales et disposer de don-nées fiables concernant la délinquance sur leur ter-ritoire. Ils proposent une répartition plus équilibréeentre le financement de la vidéoprotection et lesactions de prévention, le développement de for-mations à la connaissance des territoires et des par-tenaires institutionnels pour les nouveauxfonctionnaires de police et de justice, ainsi que lacréation d’un annuaire des professionnels. Leséchanges doivent se poursuivre en 2011 avec lelancement d’un nouveau groupe de travail.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

D Citoyenneté

� LES ATELIERS SANTÉ VILLE– Groupe de travail

ANIMATION : Chantal Mannoni, médecin de santépublique et de médecine sociale.

L’accompagnement des coordonnateurs des ate-liers santé ville mis en place depuis la création dela démarche s’est poursuivi en 2010. L’objectifest de renforcer les compétences et de favoriserle travail en réseau des coordonnateurs des ate-liers santé ville de la Seine-Saint-Denis et de leurspartenaires afin de soutenir collectivement les dé-marches en démarrage et d’aider à résoudre desquestionnements ou des difficultés par une ré-flexion collective.

Les différentes séances ont porté sur des sujetstrès variés, depuis la naissance d’un atelier santéville à sa gouvernance ou aux réponses apportéesà l’absence d’offre de soins sur un quartier. La dé-marche de l’atelier santé ville de Villepinte, lancéen 2009, a été présentée. L’idée qui présidait à sacréation était d’une part de développer le serviceprévention/santé et d’autre part d’engager unedémarche atelier santé ville, considérée commeun des axes de travail concourant au « mieuxvivre ensemble, dans une ville solidaire » aumême titre que la démocratie participative avecla naissance de conseils de quartier. La réflexions’est poursuivie sur la question de la gouvernanceà partir de l’expérience d’Épinay-sur-Seine qui apermis d’expliciter la dynamique menée autour

de l’atelier santé ville avec la préparation du planlocal de santé. La notion du pilotage de l’ateliersanté ville a également été revisitée à partir desexpériences d’Épinay-sur-Seine et de La Cour-neuve. Elle revêt une fonction stratégique, car ellecontribue à la légitimité de la démarche, à la ca-pacité de mobiliser des partenaires et à l’ancragede l’atelier santé ville dans la politique locale.

Un travail concret à partir de l’échelle de Rifkin,outil développé dans les années 1980 par SusanRifkin pour mesurer le niveau des dynamiquesd’implication dans les centres de santé commu-nautaire au Canada, a permis aux coordonnateursd’aborder le thème de la santé communautairelors d’un travail en sous-groupe. Les coordonna-teurs ont pu s’essayer à cet outil et discuter de lanotion d’action ou de projet « participatif » autourde deux thématiques :– le dépistage du cancer du sein au Blanc-Mesnil,– la journée mondiale du 1er décembre de luttecontre le sida, dans un lycée.

Une autre séance a été consacrée aux enjeux duprojet de la Maison de santé de proximité duFranc-Moisin, à Saint-Denis, porté par l’Associa-tion communautaire Santé Bien-Être. Cette mai-son a pour vocation d’améliorer la santé deshabitants du quartier à travers la coproductionde l’acte de santé.

La présentation de l’organisation et des orienta-tions de travail de différentes institutions interve-

E Exclusion sociale et accès aux droits

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

nant sur le département, comme l’Agence régio-nale de santé d’Île-de-France, la Direction dépar-tementale de la cohésion sociale, la Caisse primaired’assurance maladie et le service de la préventionet des actions sanitaires du Conseil général, a étél’occasion d’échanges avec les coordonnateurs lorsdu dernier trimestre de l’année.

• Le soutien aux coordonnateurs

Des journées de soutien individuel aux nouveauxcoordonnateurs et aux coordonnateurs rencontrantponctuellement des difficultés ont été organiséesde mai à décembre 2010 à la délégation territorialede l’Agence régionale de santé d’Île-de-France.Cette initiative, proposée depuis 2005, comprendun soutien méthodologique et des conseils admi-nistratifs et/ou financiers adaptés aux besoins dechaque coordonnateur. Cet appui a été animéconjointement par Chantal Mannoni, médecin desanté publique, Martine Dalet, chargée de missionpromotion de la santé et politique de la ville à la dé-légation territoriale 93 de l’Ars, et Profession Ban-lieue. Les coordonnateurs peuvent assister à cesréunions accompagnés des partenaires de leurchoix. Neuf villes ont participé à cette initiative.

� PRÉCARITÉ, VILLE ET CONDUITES À RISQUES– Rencontre

9 juin – 44 participants

AVEC : Patrick Chaltiel, psychiatre des hôpitaux,chef de service, secteur 14, Eps Ville-Évrard, Bondy,Monique Crinon, sociologue et philosophe, Act-Consultants, Renaud Delacroix, intervenant enréduction des risques auprès des usagers dedrogue, Caarud Aides 93, Maryse Esterle, ensei-gnante chercheure, université d’Arras, NicoleGloaguen, directrice générale, Fondation JeunesseFeu vert, Manu Gonçalves, coordinateur santémentale et précarités, Ligue bruxelloise franco-phone pour la santé mentale, Bruxelles, Pascale

Jamoulle, anthropologue, université de Louvain-la-Neuve, service de santé mentale Le Méridien,Bruxelles, Michel Joubert, professeur en sociolo-gie, université de Paris VIII, Zorica Kovacevic,directrice de l’Apcis, Stains, Odile Peiger, direc-trice du Grajar 93, Caroline Richard, coordonna-trice de territoire, chef de service éducatif,Coordination Toxicomanies, Corinne Solnica,animatrice communautaire, psychosociologue,Csapa Alcool de Saint-Denis.

Cette journée, co-organisée avec la Mission de pré-vention des conduites à risques du Conseil généralde la Seine-Saint-Denis, avait pour objectif d’inter-roger le sens que l’on peut donner aux conduitesà risques. En effet, ces dernières constituent unedes interrogations actuelles des professionnels dela santé et notamment des coordonnateurs desateliers santé ville, des professionnels de la préven-tion spécialisée, mais aussi d’un certain nombre depraticiens de la politique de la ville.

Que peut-on comprendre de ces nouvelles pra-tiques? de l’utilisation de nouveaux produits ?Comment ces conduites s’inscrivent-elles dans uncontexte de précarisation croissante?

La notion de risque est absolument vitale, car onne peut vivre sans risquer quelque chose, et laprise de risques fait avancer les êtres humains…Monique Crinon a d’abord tenté d’expliquer lesmotivations et les raisons qui fondent lesconduites à risques avant de s’interroger sur lesgrandes évolutions de notre société, la précariténotamment, et de la ville et sur ce qu’elles indui-sent sur la question des risques. Enfin, sa réflexions’est engagée autour de la différence entreconduite à risques et prise de risque. L’idée deprise de risque est reliée selon elle à un engage-ment, au sens précis de « s’engager », c’est-à-direde répondre de ce que l’on fait ; alors que, dansla conduite à risques, l’individu qui s’y est engagéest pris dans quelque chose qu’il ne maîtrise pas.

Pascale Jamoulle a présenté une enquête qu’ellea menée dans les anciens quartiers ouvriers mi-niers de Belgique et du Nord auprès d’hommeset de pères très précarisés. Les enseignements de

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

cette enquête, publiée sous le titre Des hommessur le fil (éditions La Découverte, 2005), montrentle sens que ces hommes donnent à leur prise derisque, à la fois dans leur milieu de vie (en lienavec les questions de logement, de travail, d’édu-cation…) et dans leur construction identitaire (enlien avec la sphère de l’adolescence). Il s’agissaitaussi de comprendre, à travers des scènes de lavie quotidienne, quels sont les lieux de régulationde ces prises de risque et comment l’identitémasculine se construit dans des milieux précaires.

Quatre ateliers étaient ensuite proposés aux par-ticipants.

• Pour les participants de l’atelier « Précarité etprocessus de fragilisation », la précarité est unélément aggravant des conduites à risques et ilest nécessaire de travailler avec les jeunes maisaussi avec leurs parents, en lien avec leur envi-ronnement. Tous regrettent les cloisonnementsstructurels des acteurs qui, à certains moments,empêchent la mise en relation de praticiens dedifférentes disciplines.

• Les débats de l’atelier « Absentéisme et décro-chage scolaires » ont surtout porté sur la mis-sion de l’école en tant que service public etnotamment sur la question de la gestion desdifficultés scolaires de certains élèves et de laprévention des risques, mais aussi sur la placedes parents dans ces processus.

• Le titre même de l’atelier « De la consommationà la prise de risque: la prévention des consom-mations abusives » a questionné les participants.Il leur semblait que cette formulation pouvait êtreambiguë et se révéler à terme contre-productivedans une démarche de prévention. Les partici-pants ont estimé qu’il fallait plutôt sensibiliserl’entourage naturel des jeunes, à savoir les pa-rents, les enseignants mais aussi les élus locaux,afin d’augmenter leur niveau de compétence,plutôt que de se focaliser sur les consommateurs.

• Enfin, les discussions du dernier atelier, « Préven-tion de proximité et prise en charge des usagersde drogue en errance », ont porté sur l’émer-

gence d’une scène de crack dans un quartier deSaint-Denis, le constat étant que le public pré-caire qui fréquentait ce lieu s’y était retrouvé dufait des « opportunités » de ce quartier : loge-ments indignes, friches industrielles, gare… Tousregrettaient l’intervention médiatique qui avaiteu lieu (venue du ministre de l’Intérieur) etn’avait conduit qu’à déplacer et à précariser en-core davantage les personnes les plus fragiles.

En conclusion, Manu Gonçalves soulignait que lemot « prévention » utilisé par tous les participantsde cette journée lui faisait plutôt penser, par rap-port à la réalité de son terrain d’exercice, à del’action sociale ou à de la réduction des risques,tellement les faits lui semblaient installés et pro-blématiques. Il a également insisté sur l’impor-tance du vocabulaire employé, estimant en effetque le terme de précarité est un « doux euphé-misme » et que nous en sommes effectivementaujourd’hui à gérer la misère. Les conduites àrisques ne seraient-elles pas dès lors, justement,une parole sans voix de cette misère?

� DE L’INSÉCURITÉ SOCIALE À LA MONTÉE DES INCERTITUDES– « 5 à 7 »

11 mai – 88 participants

AVEC : Robert Castel, sociologue, directeurd’études à l’Ehess.

Lors de ce « 5 à 7 », Robert Castel est venu parlerde la croissance actuelle de l’insécurité sociale,qui se traduit par une « montée des incertitudes »,en référence à son ouvrage publié en 2009.

Robert Castel émet l’hypothèse qu’une « grandetransformation » s’est produite à partir du milieudes années 1970, qui correspond à la sortie ducapitalisme industriel et de ses modes de régula-tion, et à l’entrée dans un nouveau régime du ca-pitalisme, plus sauvage, fonctionnant avec desrègles de concurrence exacerbée sur l’ensemblede la planète.

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

Pour illustrer de manière significative cette trans-formation, Robert Castel a choisi trois domaines :– le travail, avec la dérégulation du statut del’emploi ;

– la protection sociale, avec la remontée de l’in-sécurité sociale et l’affaissement des protectionssociales les plus fortes ;

– le statut de l’individu, ou du moins de certainescatégories d’individus déstabilisés par ces trans-formations et menacés d’invalidation sociale,d’exclusion.

Le travail est l’épicentre de cette transformation.À la suite d’une longue histoire faite de luttes etde conflits, une certaine forme d’équilibre avaitété trouvée dans les années 1960 et 1970. C’estce que l’on a appelé le « compromis social » ducapitalisme industriel, entre les intérêts du capi-tal, qui permettent la compétitivité et la produc-tivité des entreprises, et les intérêts du monde dutravail : une sécurité et une protection étendues,à savoir un salaire minimum indexé sur la crois-sance, un droit du travail qui réduit l’arbitraire pa-tronal, des protections fortes dans le domaine dela santé, un droit à la retraite, etc.

Mais le statut d’un emploi solide qui paraissaithégémonique en situation de quasi-plein-emplois’est fissuré, et avec lui les protections fortes quiy étaient rattachées. Aujourd’hui, le chômage demasse et la précarisation des relations de travailsont deux caractéristiques qui font contraste avecla situation qui prévalait à la fin du capitalisme in-dustriel. C’est un changement majeur qui tend àdissoudre le socle sur lequel se sont édifiées lesprotections de la société salariale.

La dégradation du travail et des protections so-ciales risque également d’affaiblir la capacité del’individu à se conduire comme un individu à partentière, c’est-à-dire à même d’exercer ses respon-sabilités dans la société. C’est le cas du chômeurde longue durée à propos duquel les études so-ciologiques montrent qu’il ne perd pas seule-ment son revenu mais voit également sonidentité sociale se fissurer. C’est encore le cas dujeune qui « galère » à la recherche d’un impro-bable emploi et qui, pour reprendre une expres-

sion courante au XIXe siècle, vit « au jour la jour-née », sans avoir la maîtrise de sa vie et pouvoiranticiper positivement son avenir. « On peut éga-lement évoquer la situation des jeunes issus de l’im-migration, comme on les nomme, qui connaissententre autres des taux de chômage aggravés de plusdu double par rapport à la moyenne nationale etqui subissent de surcroît des pratiques discrimina-toires que je qualifie de discrimination négative. »

Toutes ces catégories d’« individus par défaut »se rattachent de près ou de loin à un « préca-riat », un infra-salariat. Ils sont souvent condam-nés à vivre dans l’incertitude des lendemains,sans possibilité de maîtriser le présent et encoremoins d’organiser leur avenir.

Si l’individu est la valeur de référence majeuredans notre société et si être un individu libre etresponsable, dans la lignée de la Déclaration desdroits de l’homme et du citoyen, est un idéal,l’observation sociologique montre que cela nereste très souvent qu’un idéal…

L’avenir est incertain, mais cela ne signifie paspour autant que la situation va continuer à se dé-grader inéluctablement. L’avenir dépendra pourune part de ce que nous faisons aujourd’hui pouressayer d’en maîtriser le cours…

La publication de ce « 5 à 7 » est téléchargeablesur le site de Profession Banlieue.

� PRÉCARISATION ET GRANDE EXCLUSION– Rencontre

18 mai – 89 participants

AVEC: Christine Bellavoine, sociologue, ville deSaint-Denis, Dominique Darce, responsable de cir-conscription, Conseil général de la Seine-Saint-Denis, Jean Furtos, psychiatre, Observatoire natio-nal des pratiques en santé mentale et précarité(Onsmp), Christine Jacquemoire, déléguée terri-toriale adjointe de l’Agence régionale de santé,

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Patricia Léger, directrice territoriale de Seine-Saint-Denis, Amicale du Nid, Olivier Legros, enseignant-chercheur, université de Tours, membre du comité depilotage du collectif national Droits de l’hommeRomeurope, Livia Otal, médecin, en charge du pro-jet Roms, Médecins du Monde, ChristopheRobert, sociologue, délégué général adjoint,Fondation Abbé-Pierre, Jeanine Rochefort, méde-cin du Caso de Saint-Denis, Médecins du monde.

Cette journée avait pour objectif de préciser etde comprendre le champ de la grande exclusionà partir de situations très concrètes, d’apporterdes éclairages et d’ouvrir des pistes de travail ens’appuyant sur des connaissances mobilisables etsur l’action de certaines structures et associations.

Christophe Robert en a assuré le fil rouge. Pourlui, il est important tout d’abord de clarifier dequoi on parle quand on évoque la précarité, lapauvreté, l’exclusion, la grande exclusion, les tra-vailleurs pauvres… et important également de sa-voir quelles sont les données utilisées. Ainsi, parexemple, les pauvres en France, selon la normefrançaise, sont 4,2 millions, alors que, avec lanorme européenne, ils sont 8 millions. Il en estde même avec les travailleurs pauvres : la normefrançaise en compte 1,7 million et la norme eu-ropéenne 3,7 millions. On parle aussi du retourdes bidonvilles, souvent évoqué à travers la ques-tion des Roms migrants, mais pas seulement :quelle est la réalité du phénomène? Pour Chris-tophe Robert, la pauvreté et la précarité nécessi-tent une analyse multidimensionnelle qui toucheà l’emploi, à la santé, au logement, mais aussiaux loisirs, etc. Cette complexité de l’analyse doitégalement être appréhendée. En effet, rappelle-t-il, pour être en capacité de résoudre un pro-blème, il faut d’abord pouvoir le qualifier.

Au regard de l’ensemble de ses travaux (sur la dé-mocratie participative, la territorialisation de l’actionpublique, mais également dans le champ de la pré-carité et de l’action sociale), Christine Bellavoine aexpliqué qu’il lui semblait qu’on était « dans uneconfiguration qui exacerbe l’approche locale, spatiale,territoriale, des questions sociales, et que cette ap-proche s’exerce au détriment d’une approche en

termes de processus sociaux. » Pour elle, la questionsociale se pense aujourd’hui à travers le territoire:ce sont les territoires qui sont aujourd’hui auscultés,qui posent problèmes, et c’est à travers eux que lesquestions sociales arrivent dans le débat public. Lapolitique de la ville en est une illustration. « La ques-tion du développement de la démocratie participativeet son accroche au territoire participent à l’invisibilisa-tion des populations les plus populaires dans le débatpublic. L’action sociale est elle-même largement em-preinte par ce prisme du territoire et le développementdu territoire devient l’objectif à l’aune duquel l’actionsociale est mobilisée. La spatialisation des questionssociales n’est-elle pas alors une autre forme de la dé-qualification des milieux populaires et de ses frangesles plus précaires? »

Dans sa pratique de psychiatre, Jean Furtos faitbien la différence entre pauvreté et précarité, quisont pour lui deux notions distinctes. La pauvretésignifie avoir peu et, dans chaque culture, le peuest défini par des limites. La précarité, quant àelle, désigne la peur de perdre, par exemple lesobjets sociaux, l’argent, le logement, sa famille,son statut. Ces deux notions peuvent cependantse rencontrer, les pauvres étant capables de seprécariser et les riches d’être très précaires eux-mêmes. Quel lien faire ici avec la psychiatrie? Onsait que les maladies mentales, si l’on n’y prêtepas attention, diminuent le lien social. Et que laprécarité excessive diminue ou atteint le lien so-cial. Le découragement, le désespoir peuventdonc donner des troubles, y compris physiques,des troubles parfois d’apparence psychiatrique,qualifiés de syndrome d’auto-exclusion. Beau-coup de ces symptômes ont déjà été vécus auMoyen Âge, époque où la distinction entre pau-vres ayant du mérite et pauvres fainéants, quidoivent travailler, apparaît ; époque aussi où lapeste provoque la peur et le rejet des femmes,des étrangers, des pauvres, des vagabonds, dessorciers, des juifs… Aujourd’hui, 60 % des Fran-çais, peut-être 70 %, ont peur de devenir Sdf. Lapeste a disparu, la pauvreté est relative. La pested’aujourd’hui n’est-elle pas la perte de confianceen soi, en autrui et en l’avenir? « Cette peste s’ap-pelle la précarité, au sens mauvais du terme, pas labonne précarité, celle qui fait que l’on est dépen-

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

dant les uns des autres et qui nous humanise, maiscette mauvaise précarité qui produit une triple mé-fiance tout à fait spectaculaire. »

Olivier Legros a développé ces propos à partir deson étude sur les Roms et leurs bidonvilles. Pourlui, alors qu’elle est très souvent assimilée à un pro-blème, la présence des migrants en situation pré-caire, en l’occurrence des Roms d’Europe centraleou des Balkans, peut constituer une opportunitépour les sociétés urbaines d’Europe occidentale.C’est en effet l’occasion de réfléchir aux modalitésd’une action publique qui serait soucieuse des per-sonnes, une action publique qui tienne comptedes demandes et des initiatives individuelles et col-lectives, car les migrants sont toujours les premiersà amorcer le travail d’intégration. Les Roms en si-tuation précaire assurent par ailleurs une fonctionde miroir vis-à-vis de la société d’accueil. Leur pré-sence invite à porter un regard critique, aussi biensur les processus de marginalisation, qui sont enlien étroit avec les politiques institutionnelles, quesur les dynamiques urbaines. Ces dernières sontmarquées à la fois par la prédominance des lo-giques économiques et sécuritaires, une tendancepropice à la privatisation et à la fermeture des es-paces, par la raréfaction des opportunités en ma-tière d’emploi et de logement pour les personnespeu ou pas qualifiées et aux revenus insuffisants,ainsi que par l’accentuation des disparités socio-spatiales. « Pour que les politiques de lutte contre lapauvreté soient autre chose que des instruments derégulation sociale, il faudrait sans doute qu’elles s’at-taquent aux causes de la précarité qui résident, pourl’essentiel, dans la production des inégalités socialeset économiques et dans les rapports de dominationqui y sont liés. »

Ces trois interventions ont été ponctuées par desexpériences de terrain : Livia Otal suit la popula-tion rom de la Seine-Saint-Denis en tant que mé-decin ; Jeanine Rochefort accueille les plus exclusdes droits et du droit au sein d’un centre d’ac-cueil, de soins et d’orientation (Caso) ; ChristineJacquemoire a rappelé la mission de l’État surl’hébergement d’urgence, Dominique Darce aprésenté la circonscription d’action sociale spé-cialisée dans l’accueil des publics en errance

créée à l’initiative du Conseil général de la Seine-Saint-Denis ; Patricia Léger a expliqué commentl’Amicale du Nid de Seine-Saint-Denis avait étéamenée à créer un accueil de jour réservé à desmères et leurs enfants vivant dans la précarité.

� DU RMI AU RSA: DE L’EXPÉRIMENTATION À LA GÉNÉRALISATION, QUELLE ÉVALUATION?– Après-midi

30 novembre – 45 participants

AVEC : Yannick L’Horty, professeur d’économie,directeur de la fédération de recherche Travail,emploi et politiques publiques, chercheur associéau Centre d’études de l’emploi.

Le dispositif du revenu minimum d’insertion (Rmi)est adopté en décembre 1988 avec pour objectifd’offrir un revenu minimum aux personnes ne bé-néficiant plus de l’assurance chômage. Mais depuissa mise en place, le nombre d’allocataires du Rmin’a cessé de croître: à la fin des années 1990,1,2million de personnes en bénéficiaient. Au débutdes années 2000, la conjoncture s’améliore et letaux de chômage diminue; le nombre d’allocatairesdu Rmi, lui, reste stable. S’ensuivent alors de nom-breuses réformes dites « paramétriques ». Cepen-dant le constat ne change pas: il faut réformer plusstructurellement pour favoriser le retour à l’emploi.Deux solutions sont alors envisageables: augmenterle salaire minimum interprofessionnel de croissance(Smic) ou favoriser le cumul du revenu d’activité etdu revenu d’assistance. C'est cette deuxième solu-tion qui sera retenue.

En novembre 2007, le dispositif du revenu de solida-rité active (Rsa) est expérimenté dans 34 départe-ments dont la Seine-Saint-Denis, sur 51 ter ritoires« tests ». Le principe de ce nouveau dispositif estque le revenu d’activité ne diminue pas d’autantle montant de l’allocation. Avec le Rsa « socle »,pour 1 euro de revenu d’activités, ce sont 38 cen-times d’euro de moins d’allocation Rsa.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Auparavant, une étude sur le Rmi avait développéun outil de micro-simulation calculant tous lestransferts sociaux en fonction de différents paramè-tres des ménages (lieu de résidence – pour prendreen compte le montant des aides locales –, taille duménage, revenus bruts d’activités du ménage).

Les résultats de cette étude avaient mis en évidencele fait que le dispositif Rmi créait des effets de« seuils » et qu’un retour à l’emploi pouvait avoirpour conséquence pour un ménage une perte fi-nancière. Ainsi, les conjoints d’un couple avec troisenfants, habitant à Paris, devaient travailler chacun51 heures par semaine au Smic pour gagner lamême chose qu’en ne travaillant pas. Dans unedeuxième étape, une simulation de la mise enœuvre du dispositif Rsa a été menée, en faisant l’hy-pothèse que les aides sociales locales et leur condi-tion d’attribution resteraient inchangées. Lesrésultats de cette étude sont disponibles sur le sitede l’Insee (www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES429F.pdf)

Lors de la mise en œuvre de l’expérimentationdu Rsa en 2007, il a été souhaité qu’une évalua-tion du dispositif soit également menée en paral-lèle, pour quantifier le gain du retour à l’emploi.Le comité d’évaluation a défini des territoires té-moins, ressemblant aux territoires tests, eux-mêmes définis par les départements, selon desindicateurs de stock (population, densité urbaine,taux de chômage, pauvreté, nature administra-tive) et des indicateurs de flux (chance de sortirdu Rmi…). Il a ensuite mené des études compa-ratives entre ces différents territoires. Le temps del’expérimentation était prévu initialement pourune durée de trois ans, mais l’annonce du Rsa gé-néralisé en 2009, l’a réduit à dix-huit mois.

Malgré cette phase d’expérimentation écourtée,et des résultats en demi-teinte, l’évaluation d’untel dispositif reste une première en France. Simu-ler et expérimenter une procédure avant sa miseen œuvre devrait être un modèle de conduite desréformes.

La publication de cet Après-midi sera mise enligne sur le site de Profession Banlieue au premiersemestre 2011.

� LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS– Formation-action

14 octobre – Stains – 22 participants24 novembre – Villetaneuse – 27 participants

AVEC : Claude Ruche, directeur de l’Afic, associa-tion spécialisée dans les formations à la luttecontre les discriminations et pour la citoyenneté.

Depuis 2005, Profession Banlieue s’est engagédans des actions de formation sur la « luttecontre les discriminations » en direction des in-termédiaires de l’emploi et des travailleurs so-ciaux ou avec la Fédération des centres sociaux.Les bilans positifs de ces formations ont conduitProfession Banlieue à renouveler ces actions surun territoire donné, dans l’objectif de renforcerle réseau des professionnels mobilisés sur cesquestions. Cette action est donc proposée villepar ville aux professionnels qui travaillent avec unpublic potentiellement discriminable : les jeunesissus des quartiers et les femmes notamment.L’objectif de cette formation est de renforcer leniveau de connaissance sur les discriminations,d’interroger les représentations qui peuvent àtout moment être sources de discrimination et dedonner des pistes aux villes pour constituer unréseau local en capacité de se mobiliser autourde la lutte contre les discriminations.

Chaque formation a duré une journée et a fait l’ob-jet d’une réunion préparatoire avec la ville pour ins-crire la démarche dans le cadre des actions déjàengagées dans la commune sur ce sujet. Néan-moins, un certain nombre de fondamentauxétaient présentés afin que les participants partagentun socle commun de connaissances sur le sujet.

Lutter contre les discriminations, lutter contre lesentiment de discrimination, c’est d’abord maî-triser les termes et ce qu’ils recouvrent, savoiridentifier une situation et être en mesure d’ap-porter une réponse à l’échelle du territoire. C’estaussi et surtout prendre conscience que noussommes tous potentiellement discriminants etpotentiellement discriminables, que nous fonc-

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

tionnons tous avec des préjugés et des représen-tations qu’il faut apprendre à maîtriser.

Chaque journée de formation a permis de :

• Définir les concepts et repérer différentes situa-tions : racisme, discriminations, exclusion…

• Appréhender le dispositif juridique de luttecontre les discriminations (loi, champ d’applica-tion, critères discriminatoires). Présenter l’ensem-ble des critères prohibés par la loi en insistantdavantage sur les discriminations liées à l’âge, ausexe et à l’origine, dans l’accès aux droits sociauxd’une manière générale (emploi, services…).

• Reconnaître une situation de discrimination etapporter les premiers éléments de réponse oud’orientation de la victime.

• Travailler les mécanismes à l’origine des discrimi-nations: comment fonctionnent nos préjugés etnos représentations? En s’appuyant notammentsur des exemples issus de la vie quotidienne, ils’agit d’expliquer les mécanismes de la discrimi-nation et de démonter les idées reçues.

• Aborder le rôle du partenariat, tant dans la pré-vention des discriminations que dans l’accom-pagnement des publics.

• Connaître la place des institutions et du servicepublic dans la lutte contre les discriminations,avec une présentation de la Haute Autorité delutte contre les discriminations (Halde).

À Stains, le groupe était constitué de 22 partici-pants provenant pour moitié des services muni-cipaux, l’autre partie travaillant dans desorganismes sociaux partenaires (service social dé-partemental, Éducation nationale, mission locale,associations). À Villetaneuse, les 27 participantsétaient des employés communaux issus de ser-vices très divers. Dans ces deux villes, cette jour-née de formation était le point de départ pourencourager le lancement d’actions de luttecontre les discriminations auprès des autresagents de la ville et des habitants.

� QUESTIONS D’ALPHABÉTISATION– Groupe de travail

ANIMATION : Profession Banlieue.

Dans la suite du groupe de travail conduit en2008 et d’un séminaire organisé en 2009, unnouveau groupe de travail s’est mis en place au-tour des questions d’apprentissage du français enSeine-Saint-Denis. Il s’agit de mettre en place unsuivi-évaluation sur les effets de la mise en placede modes de gardes d’enfants sur l’assiduité desstagiaires, qui était une des préconisations durapport du groupe de travail. En effet, onconstate un nombre conséquent d’absences liéesà la garde des enfants, dans le cadre des contratsd’accueil et d’intégration (Cai) comme dans celuides ateliers socio-linguistiques (Asl). La Directionde l’accueil, de l’intégration et de la citoyenneté(Daic) précise qu’une étude a été menée pourl’Office français de l’immigration et de l’intégra-tion (Ofii) au sujet du Cai qui révèle un taux d’ab-sentéisme de 40 %. L’une des causes la plussouvent évoquée est la question des modes degarde.

Les réflexions du groupe de travail portent surtrois volets :

• La question de l’assiduité : chaque structure estchargée de faire un bilan de l’assiduité desfemmes aux cours en faisant état des motifsd’absence les plus courants.

• Les différents modes de garde : chaque struc-ture renseignera sur son organisation à partird’une trame commune.

• Des entretiens individuels de femmes fréquen-tant les cours, sous la conduite d’un sociologue.

Le travail de ce groupe se poursuivra en 2011.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� LA QUALIFICATION DES FEMMES-RELAIS: L’ÉVALUATION– Groupe de travail

ANIMATION : Laurent Giraud, directeur de FranceMédiation.

La Fédération des associations de femmes-relais deSeine-Saint-Denis a souhaité que les associationssoient formées à l’évaluation de leur utilité sociale. Ils’agit de montrer l’utilité de leur action aux parte-naires, mais aussi de réinterroger leurs missions, leursmodes de travail, et d’analyser leurs pratiques pro-fessionnelles. Plus largement, l’évaluation est uneétape supplémentaire dans le processus de profes-sionnalisation des femmes-relais médiatrices et dereconnaissance de la médiation sociale et culturelle.

Afin d’encourager cette démarche d’évaluation,Profession Banlieue a fait appel à Laurent Giraudpour aider les associations à se doter d’un référen-tiel d’évaluation composé d’indicateurs. Pour lesassociations, il s’agira de s’en saisir, de choisir ceuxqui correspondent le mieux à leur fonctionnementet de les adapter à la spécificité des femmes-relaismédiatrices et aux particularités du territoire.

Ce travail concerne l’évaluation de l’utilité socialede la médiation sociale et non celle d’une actionou d’un projet : qu’est-ce qui fait que mon actionest utile pour la société et pour les habitants ? LeGuide d’évaluation de l’utilité sociale de la média-tion sociale, publié en 2009 par le Secrétariat gé-

néral à la ville, propose cinq étapes pour évaluerl’utilité sociale :– la constitution du référentiel,– la collecte des données,– l’analyse, réalisée par la structure,– la constitution d’un point de vue partagé(points d’accord et de désaccord),

– la diffusion (comment on en parle aux parte-naires, aux habitants, aux institutions).

Pendant les cinq séances de travail conduites en2010, le groupe a travaillé à la constitution du ré-férentiel d’évaluation. Les indicateurs ont étéconstruits et organisés à partir des activités desfemmes-relais telles qu’elles avaient été présen-tées dans la charte de déontologie.

Le travail de ce groupe se poursuivra en 2011.

� LA FORMATION DES ADULTES-RELAISDE LA SEINE-SAINT-DENIS– Formations-actions

13 et 16 participants

ANIMATION: Thérèse Bouvier et DominiqueRemise, ingénieures de formation, Association pourla formation professionnelle des adultes (Afpa).

Profession Banlieue a proposé deux formations dequatre jours aux adultes-relais de la Seine-Saint-

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F Médiation sociale

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

Denis. L’objectif est d’aider les adultes-relais afinqu’ils puissent s’inscrire pleinement dans leursmissions, prendre sereinement la mesure de leurposte, identifier les difficultés inhérentes à leurfonction, réussir leur insertion dans une équipe.Au-delà, il s’agit également de connaître les pos-sibilités d’évolution de leur parcours professionnelet de favoriser la mise en réseau des adultes-relaissur le département de la Seine-Saint-Denis.

Les grands axes abordés lors de ces quatre joursde formation ont été :

• Les documents de référence sur le cadre d’exer-cice des médiateurs sociaux.

• L’introduction à la notion de territoire et auprocessus de communication :– cartographies des territoires d’intervention dechaque participant,

– échanges de pratiques sur les freins et obsta-cles à la communication : « comment je fais,ce que je réussis, ce que je redoute, ce que jeveux faire évoluer ».

• Des apports théoriques sur la médiation et desexercices sur l’écoute.

• Les échanges de pratiques sur la posture spéci-fique du médiateur et sur la mise en œuvre duprocessus de médiation.

• L’analyse des pratiques, les points de vigilanceà observer.

• Les apports théoriques sur les principaux indi-cateurs d’évaluation de la médiation sociale.

Les stagiaires ont apprécié la qualité de l’accueilet les contacts avec les formatrices qu’ils onttrouvées très à l’écoute. Les principaux atoutsde la formation cités dans les bilans sont la pos-sibilité d’échanger entre collègues et le partaged’expériences. Cette formation a permis auxadultes-relais de sortir de l’isolement et leur aapporté des méthodes de travail. L’individuali-sation de la formation, rendue possible grâceau travail en sous-groupes en fonction de l’ex-

périence de chacun, a été particulièrement ap-préciée des stagiaires.

� 20 ANS DE MÉDIATION SOCIALE ET CULTURELLE – 20 ANS D’INTERVENTION AUPRÈS DES HABITANTS– Rencontre

15 octobre – 314 participants

AVEC : Fadela Amara, secrétaire d’État à laPolitique de la ville, Marc Bablet, inspecteur d’aca-démie adjoint en Seine-Saint-Denis, ClaudeBartolone, ancien ministre délégué à la Ville, pré-sident du Conseil général de Seine-Saint-Denis,député de Seine-Saint-Denis, Olivier Bouchaud,professeur de me�decine, chef du service des mala-dies infectieuses et tropicales de l’ho�pital Avicenne,Thérèse Bouvier, ingénieure de formation àl’Afpa, Laurent Chambaud, directeur de la santépublique à l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, Pierre Chauvin, épidémiologiste, respon-sable de l’équipe de recherche sur les déterminantssociaux de la santé et du recours aux soins àl’Inserm, Jean-Pierre Duport, ancien préfet deSeine-Saint-Denis et d’Île-de-France, président de laSa d’Hlm Domaxis, Joël Dutertre, président del’Arifa, Samuel Galanth, principal du collègeVictor-Hugo d’Aulnay-sous-Bois, Françoise Héri -tier, professeur d’anthropologie au Collège deFrance, Hervé Le Clésiau, médecin directeur ducentre d’examens de santé de Bobigny, BénédicteMadelin, directrice de Profession Banlieue, SarahMas-Miangu, femme-relais médiatrice à l’Asso -ciation des femmes médiatrices sociales et cultu-relles de Pantin, Hervé Masurel, ancien préfetdélégué à l’égalité des chances de Seine-Saint-Denis, secrétaire général à la Ville, ÉlisabethMaurel, ingénieure de recherche à l’Iep deGrenoble, Claude Morel, préfet à l’égalité deschances de Seine-Saint-Denis, Lydie Rappaport,présidente de la Fédération des associations deFemmes-relais de Seine-Saint-Denis, Marc Rat -simba, président de Profession Banlieue, AïssaSago, directrice de l’Association des femmes-relais

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

et médiateurs interculturels d’Aulnay-sous-Bois,Ayla Yuksel, femme-relais médiatrice à l’Arifa.

Malgré les mouvements de grève, plus de300 personnes étaient réunies le 15 octobre à laBourse du travail de Bobigny pour fêter les 20 ansde la médiation sociale et culturelle. ProfessionBanlieue, la Fédération des associations defemmes-relais de Seine-Saint-Denis et l’Arifa sesont associés pour organiser une journée à la me-sure de l’événement, ponctuée des témoignagesde nombreuses personnalités.

Claude Bartolone, président du Conseil général,a ouvert la journée en rappelant le besoin deconforter l’image de l’adulte référent dans lesquartiers populaires.

20 ans d’intervention auprès des habitants… Lesfemmes-relais médiatrices réalisent une médiationde proximité qui permet aux habitants d’accéderà leurs droits et qui favorise aussi l’interventiondes pouvoirs publics dans les quartiers de la poli-tique de la ville. Que ce soient à l’école ou dansle domaine de la santé, leur utilité est démontrée.

Dominique Glasman, professeur de sociologie àl’université de Savoie, n’a pas pu se rendre à lajournée en raison des grèves de transport. Il anéanmoins souhaité faire entendre son propos. Ila rappelé que, pour les familles populaires, l’écoleest investie d’un grand espoir, celui d’un avenirmeilleur pour leurs enfants. Elle est aussi perçuecomme une institution difficilement lisible. Cetterelative méconnaissance de l’école est susceptiblede dérouter les parents, de les empêcher de savoirce qu’il leur convient de faire. Pour lui, les femmes-relais médiatrices aident à surmonter les obstaclesà la compréhension mutuelle, permettent aux pa-rents de se familiariser avec le monde de l’école.Les femmes-relais médiatrices donnent l’assuranceaux professionnels que le message de l’école passepar un canal efficace. Dominique Glasman sou-ligne la nécessité de la professionnalisation, pouréviter de confondre la personne et la fonction.

Le principal du collège Victor-Hugo d’Aulnay-sous-Bois, Samuel Galanth, s’est félicité de sa collabo-

ration fructueuse avec les femmes-relais : « Grâceà notre partenariat, les parents sont revenus au col-lège: il y a quelques années, on avait 6 % de partici-pation des parents à l’élection des représentants desparents d’élèves et cette année nous espérons attein-dre 50 %. » Marc Bablet, inspecteur d’académieadjoint, a salué les résultats de ce partenariat entreles associations et l’Éducation nationale.

Dans le domaine de la santé, les études présentéespar Pierre Chauvin prouvent que les inégalitésd’accès à la santé varient d’une population à l’au-tre et que les personnes qui ont le plus besoin desoins ne se déplacent pas. C’est ce qui a conduitl’Arifa et le centre d’examens de santé de la Caisseprimaire d’assurance maladie de Bobigny à pro-poser ensemble des bilans de santé aux habitantsde Clichy-sous-Bois et de Montfermeil. Pour HervéLe Clésiau, médecin directeur du centre, lesfemmes-relais sont « coéquipières de l’observancemédicale : elles relancent la motivation pour un meil-leur suivi des traitements et des recommandations dumédecin ». Olivier Bouchaud, chef du service desmaladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Avi-cenne, a également décrit l’action fondamentalequ’exercent les femmes-relais médiatrices auprèsdes patients d’origine étrangère atteints par le Vih.À travers le programme « Mères nourricières », lesfemmes-relais préparent des repas traditionnels, àla demande des malades, puis les partagent aveceux. « Il s’agit d’apporter un accompagnement et depromouvoir toute la dimension humaine sans la-quelle un corps ne peut pas s’améliorer, surtoutquand il est très malade. »

Des propos bien reçus par Laurent Chambaud, del’Ars d’Île-de-France, qui a affirmé que la médiationserait inscrite dans les orientations de l’agence.

20 ans d’une longue marche vers la reconnais-sance… Des préfets de la Seine-Saint-Denis sontvenus réaffirmer leur soutien : Jean-Pierre Duport,Hervé Masurel et Claude Morel. Françoise Héri-tier, professeur au Collège de France, a montréque ces fonctions de médiation sont une néces-sité ancrée dans de nombreuses sociétés tradi-tionnelles. Aujourd’hui, les femmes-relais sontformées, comme l’ont rappelé Thérèse Bouvier et

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1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

Élisabeth Maurel. Elles souhaitent que leurs com-pétences soient reconnues à travers la créationde véritables métiers de la médiation sociale. Fa-dela Amara a répondu à cette attente en clôtu-rant cette journée: « On connaît la nécessité de cesmédiateurs sociaux, on sait que c’est devenu indis-pensable, on sait que c’est un excellent relais, au-jourd’hui je suis déterminée à faire en sorte que celadevienne un vrai métier et que les personnes quil’exercent sortent de la précarité. »

� MÉDIATION SOCIALE ET CULTURELLEDANS LE SECTEUR HOSPITALIER– Rencontre

14 avril – 39 participants

AVEC : Lynda Belhia, médiatrice de santé publique– espace Eri (Écoute, rencontre et information) del’hôpital Avicenne, Olivier Bouchaud, professeurde médecine, chef du service des maladies infec-tieuses et tropicales de l’hôpital Avicenne,Élisabeth Dianzeka, médiatrice à l’associationBondeko de Gonesse, Sylvie Lariven, direction desdroits des malades de l’hôpital Avicenne, Marie-Christine Lebon, psychologue au service maladiesinfectieuses et tropicales de l’hôpital Avicenne,Annie Leloup, assistante sociale à l’hôpitalAvicenne, Sarah Mas-Miangu, femme-relaismédiatrice à l’Association des femmes médiatricessociales et culturelles de Pantin, Antoinette Mba,médiatrice à l’association Bondeko de Gonesse,Lydie Rappaport, présidente de la Fédération desassociations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis.

La Fédération des associations de femmes-relaisde Seine-Saint-Denis, Profession Banlieue et l’hô-pital Avicenne se sont associés pour organisercette rencontre. Depuis quelques années, le sec-teur hospitalier s’est rendu compte que la seuleprise en charge thérapeutique des malades nesuffisait plus. Les technologies médicales sont trèsavancées, mais l’aspect humain est souvent misde côté. Or les malades ont souvent besoin d’uneprise en charge globale, car un corps malade nepeut être séparé de la personne et de son envi-

ronnement. Faire ce lien est d’autant plus difficileavec des migrants d’origines culturelles très di-verses. La médiation sociale et culturelle s’estdonc imposée peu à peu dans certains hôpitauxpour rapprocher les soignants et les soignés.

Depuis 2001, l’hôpital Avicenne a mis en placeune expérience innovante de renutrition des pa-tients atteints par le Vih avec le programme« Mères nourricières » mis en place par lesfemmes-relais médiatrices de Pantin dans le ser-vice des maladies infectieuses et tropicales. Prèsde 75 % des patients sont étrangers, venus no-tamment d’Afrique. La relation avec la nourritureest très difficile et ces malades, déjà confrontés àdes troubles alimentaires, sont particulièrementsensibles aux odeurs et aux goûts. Or les platsservis à l’hôpital leur sont étrangers et beaucouprefusent de se nourrir. Marie-Christine Lebon,psychologue du service, a expliqué commentl’équipe soignante a été amenée à faire appel auxfemmes médiatrices de Pantin pour préparer desrepas qui correspondent aux goûts des malades.« Pour les réconcilier avec la nourriture, nous leurpréparons des plats selon leurs goûts, raconte lamédiatrice Sarah Mas-Miangu, ensuite nous par-tageons le repas avec eux, discutons parfois dans lamême langue, il s’agit d’un moment privilégié pourentamer un dialogue et créer des liens. »

Le professeur Olivier Bouchaud, chef du servicedes maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital,constate que, si le gain nutritif existe bien avec ceprogramme, bien au-delà, c’est la médiation quiest essentielle, car « elle apporte un accompagne-ment, une affection, une promotion de la dimensionhumaine sans laquelle le corps ne peut se développerquand il est malade ». Pour lui, le corps médical abesoin d’une intrusion de personnes extérieuresà l’hôpital « qui permettent d’aller vers le versantabsolument fondamental de la guérison: le versantsymbolique ». Son expérience lui prouve que,quand les personnes subissent un traitement mé-dical lourd, elles doivent pouvoir s’exprimer dansleur langue maternelle pour que l’équipe soi-gnante soit à leur écoute et puisse mieux adapterles soins. Selon lui, tout le monde est gagnant etles économies financières sont bien réelles.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Les espaces dédiés à l’écoute, à l’information et àl’échange avec les patients se développent au seindes hôpitaux. Lynda Belhia, médiatrice de santé pu-blique à l’espace de rencontre et d’information (Eri)d’Avicenne, a également apporté son témoignage.L’Eri a pour vocation de constituer un maillon com-plémentaire aux services soignants, pour que lespatients et les familles soient mieux informés, par-ticipent, comprennent les décisions thérapeutiques.Il s’agit de permettre au malade de devenir acteurdans sa maladie et dans sa prise en charge.

Des associations émergent dans d’autres hôpi-taux, comme à Gonesse où l’association Bondekoa été créée par le docteur Didier Troisvallets, mé-decin spécialiste du Vih. Ce dernier constatait lemanque de suivi des patients d’origine africaine,qui ont besoin d’un accompagnement, d’un sou-tien au-delà des murs de l’hôpital. Les média-trices de Bondeko ont témoigné de leursactivités. Elles constatent que les collaborationsdoivent être désirées pour réussir.

Les actes de cette Rencontre sont téléchargea-bles sur le site de Profession Banlieue.

� ÉDUCATION NATIONALE ET MÉDIATION SOCIALE ET CULTURELLE– Après-midi

18 mars – 27 participants

AVEC: Catherine Cartigny, femme-relais média-trice sociale et culturelle, Maison des parents et de lafamille, Bondy,Marie-Françoise Rohée, responsa-ble du service politique prioritaire à l’Inspection aca-démique de la Seine-Saint-Denis, Yarie Yansané,adulte-relais, collège Garcia-Lorca, Saint-Denis.

En 2010, près d’un adulte-relais sur six est em-ployé dans le domaine éducatif. La médiation so-ciale et culturelle est de plus en plus présente dansles établissements scolaires, soit à travers les asso-ciations de médiateurs, soit avec les adultes-relaisrecrutés par l’Éducation nationale. Ces nouveauxacteurs du système éducatif sont parfois dans des

positions difficiles au sein de la communauté édu-cative : leur rôle est souvent mal défini dans lesétablissements et il existe une méconnaissancedes missions qui leur sont attribuées. Cette demi-journée de travail avait pour but de favoriser lesliens entre les adultes-relais, de mettre en évi-dence les complémentarités entre les différents in-tervenants sociaux dans les établissementsscolaires, de définir les rôles et places de chacun.

Après l'intervention de Marie-Françoise Rohée quia précisé l'historique de ce dispositif dans l'Éduca-tion nationale, Catherine Cartigny a présenté sonrôle de médiatrice à l’école: « Ma mission est de fa-voriser la réussite scolaire en lien avec les parents etl’école. Je ne dépends pas de l’école, je suis un relaisentre les familles et l’école : l’Inspection académique,les chefs d’établissement, les professeurs, assistantessociales, infirmières, psychologues, conseillers d’édu-cation… Je fais aussi l’interface avec les partenairesinstitutionnels et associatifs qui travaillent avecl’école : le centre d’information et d’orientation, lecentre médico-psychologique, les services sociaux duConseil général, le centre social, la mission locale. »Son travail consiste à favoriser le dialogue entre lesfamilles et l’école. Elle insiste sur l’importance, àses yeux, de ne pas être au sein de l’Éducation na-tionale pour obtenir la confiance des familles.

Yarie Yansané, adulte-relais médiatrice au collègeGarcia-Lorca de Saint-Denis, et Christel Thévenet,assistante sociale, ont témoigné de leurs activitéset du travail en commun qu’elles réalisent auquotidien. Yarie Yansané exerce la médiationentre les élèves, entre les parents et les profes-seurs et entre les professeurs et les élèves. Elle ob-serve que l’adulte-relais est souvent amené àintervenir dans l’urgence, à faire face à des situa-tions familiales délicates. Elle rappelle qu’elle ad’abord été médiatrice dans une association duquartier et que cela l’aide dans sa relation aux fa-milles qui la connaissent depuis plusieurs années.

Les femmes-relais médiatrices, les adultes-relaisde l’Éducation nationale et les assistants sociauxscolaires présents ont échangé alors sur les coo-pérations nécessaires, la question du secret pro-fessionnel et l’accès aux formations.

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU

MISSIONSD’ACCOMPAGNEMENT

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� LES ÉQUIPES POLITIQUE DE LA VILLE– Réunions dédiées

Ces réunions, qui répondent aux demandes deschefs de projet, constituent un lieu d’échange etde débat entre professionnels. Elles sont théma-tiques et/ou consacrées à des rencontres avec desreprésentants d’institutions. Leur ordre du jourest programmé en fonction des demandes et desattentes des équipes politique de la ville.

• POINT SUR LES RÉUNIONS ET COLLABORATION AVEC LES DÉLÉGUÉS DU PRÉFET – janvier 2010

Les professionnels présents ont rappelé que cesréunions, qui rassemblent des chefs de projet detout le département, sont importantes notam-ment dans le contexte actuel des réformes encours et afin de permettre une expression com-mune ainsi que la remontée d’informations col-lectives. Il a également été proposé de réfléchir àla manière de collaborer avec les délégués dupréfet pour mieux « servir » le projet de territoire.

• LA DIRECTION ANIMATION SOCIALE DES QUARTIERS ET SÉCURITÉ DU CONSEIL RÉGIONAL ET LES PROJETS DE SOUTIEN À LA PARENTALITÉ – mars 2010

Yamina Bendahmane, chef de service, et deuxchargées de mission ont expliqué les priorités dela Région Île-de-France dans le cadre de la poli-tique de la ville. Le bilan des actions – contrac-tuelles ou non – financées par le Conseil régionaldans le département en 2009 a également été fait.

Les champs d’action des projets d’appui à la pa-rentalité soutenus par la Caf dans le cadre duRéaap ont été présentés par Martine Charbon-nier, responsable du secteur action sociale à laCaf de la Seine-Saint-Denis.

• AVANCEMENT DE LA CONTRACTUALISATION ET GÉOGRAPHIE PRIORITAIRE – mai 2010

L’intervention de Marie Rey, chargée de mission auSecrétariat général à la Ville, a permis des échangesautour de la notion de zonage et du réaménage-ment de l’organisation de l’État dans le cadre de larévision générale des politiques publiques. Lesperspectives de la politique de la ville ont égale-ment été abordées à partir de l’annonce par Fran-

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A Les rencontres et les réunions

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

çois Fillon de 50 expérimentations qui devraientcomporter des engagements sur les politiques dedroit commun (emploi, sécurité, éducation) et sefonder sur un véritable projet territorial.

• L’EXPÉRIMENTATION – septembre 2010

Un bilan a été fait de la réunion des chefs de pro-jet en préfecture le 14 septembre. Les discussionsont ensuite porté sur l’expérimentation dans lecadre du renouvellement des Cucs. Il a été rap-pelé que cette expérimentation n’était pas unesimple reconduction des Cucs mais un plus pourmobiliser le droit commun, c’est-à-dire les ser-vices de l’État mais aussi ceux des villes. L’expé-rimentation n’est pas non plus seulement unequestion de moyens supplémentaires, mais demodes de fonctionnement et de travail différents.

• PROJETS « CULTURE ET ACTION SOCIALE EN SEINE-SAINT-DENIS » – novembre 2010

Anne Gondolo, chargée de mission au bureaudes arts visuels et du cinéma du service culturedu Conseil général de la Seine-Saint-Denis, a pré-senté les cinq projets culturels menés à titre ex-périmental par les structures départementales del’action sociale. Les débats se sont ensuite enga-gés sur les liens entre la culture et la politique dela ville.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� LE RÉAAP (RÉSEAU D’ÉCOUTE, D’APPUI ET D’ACCOMPAGNEMENT DES PARENTS)

À la demande de la Ddass de la Seine-Saint-Denis, Profession Banlieue anime depuismars 2000 le réseau d’écoute, d’appui et d’ac-compagnement des parents qui s’est mis enplace sur le département dans le cadre de la cir-culaire du 9 mars 1999 du ministère de l’Emploiet de la Solidarité et de la Délégation interminis-térielle à la famille. Il s’agit de créer une dyna-mique de réseau pour favoriser la réflexion etl’échange d’expériences autour du soutien auxparents dans leur fonction éducative, sur la placeet le rôle respectifs des parents et des profession-nels.

Le comité de pilotage (Copil) du Réaap se réunittous les deux mois. C’est au cours de ces réu-nions que sont décidées les actions du Réaap enréférence aux circulaires de la Délégation inter-ministérielle à la famille.

L’animation du Réaap de la Seine-Saint-Denispasse par la mise en place de différents outils etinstances de travail :

• Une lettre tri-annuelle, Parentalités (25 numérosdepuis novembre 2001), diffusée à plus de3000 exemplaires et mise en ligne sur les sitesInternet du Réaap 93 (http://reapp93.free.fr) etde Profession Banlieue. Elle est à la dispositionde tous les acteurs intervenant auprès des en-

fants et de leurs parents afin d’informer sur lesmultiples actions menées soutenues par leRéaap dans le département.

• Des rencontres locales entre les acteurs de ter-rain (associations, institutions et organismesporteurs de projet). La dixième soirée rencontres’est déroulée le 14 décembre 2010 au centresocial Louise-Michel de Neuilly-sur-Marne.Étaient concernés les acteurs des villes de Cli-chy-sous-Bois, Gagny, Gournay-sur-Marne, LeRaincy, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Rosny-sous-Bois etVillemomble.

Cette rencontre a réuni soixante-huit personnes,dont une quinzaine de parents accompagnés desix enfants ; un système de garde d’enfants a puêtre organisé au sein du centre social, permettantaux parents d’enfants en bas âge d’assister àcette soirée. Les participants se sont répartis dansles quatre ateliers proposés :– Accompagner l’école ensemble ;– Être gourmands ensemble ;– Faire ensemble ;– Échanger ensemble.

Autant de thèmes qui ont permis aux parents etaux professionnels de se retrouver, de mieux seconnaître et d’échanger. Le pot de l’amitié estresté un moment festif.

• Le huit-pages Les Soirées du Réaap, tiré égale-ment à plus de 3 000 exemplaires et mis en

B L’accompagnement et l’appui aux réseaux

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2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

ligne sur les sites Internet du Réaap 93 et deProfession Banlieue, reprend les synthèses desdifférentes expériences présentées lors dessoirées rencontres, pour être largement dif-fusé auprès des acteurs et des villes concer-nés.

• Durant l’année scolaire 2009-2010, le comitéde pilotage du Réaap de la Seine-Saint-Denis asoutenu les projets de théâtre-forum sur laquestion des relations école/famille dans huitcollèges du département en lien avec des asso-ciations de proximité et la reconduction decette action portée par trois associations deproximité en lien avec les collèges. Trois com-pagnies ont ainsi pu intervenir : Entrée de jeu,Naje (Nous n’abandonnerons jamais l’espoir !)et Arc-en-Ciel théâtre forum.

• Durant l’année 2010, le comité de pilotage duRéaap a proposé aux porteurs de projet une ré-flexion sur la question de l’adolescence, sous laforme de six journées de travail. L’animation ena été confiée à Bernard Benattar, psychosocio-logue, philosophe. L’objectif était que des pro-fessionnels appartenant à des structuresdifférentes puissent réfléchir ensemble et s’inter-rogent sur cette question de l’adolescence, sujetrécurrent des différentes actions qu’ils organisent(groupes de parents, sorties…). À raison d’unejournée par mois, onze pro fessionnels ont ainsipu échanger sur leurs pratiques, leur positionne-ment, sur les difficultés que peuvent rencontrerles parents face à ce moment de « crise » identi-taire mais également de joie.

• Ils ont exploré des idées reçues « à repenser » :les parents démissionnaires, l’enfant roi, la crised’adolescence ; celles qui posent questions etmériteraient qu’on y revienne : l’autorité, lahonte qui les gouverne, l’éducation à la démo-cratie, les inquiétudes des parents, l’identité ;celles qui ne font pas consensus : la sanction, lecadre, la transmission, les hormones…; cellesqui paraissent indispensables d’affirmer à nou-veau: regarder les ados au-delà des problèmes,reconnaître leurs compétences et leurs respon-sabilités…

En guise de conclusion, on peut reprendre lespropos d’un participant : « À mon sens, chaque adoest différent, même si des grandes lignes communespeuvent exister. Il est donc primordial d’aborderl’adolescent et ses parents avec toute la singularitéqu’ils apportent et de donner comme message auxparents découragés qu’ils sont les adultes dont lejeune a besoin même s’il dit le contraire. Ce derniera besoin de ses parents, mais peut-être d’une façondifférente de celle de ces dix dernières années. Ils’agit de réinventer cette relation, en gardant cecontact aussi essentiel que fragile. »

� LA MÉDIATION SOCIALE

Profession Banlieue a été sollicité à de nom-breuses reprises pour apporter son expertise surla médiation sociale et culturelle. Outre l’anima-tion de la Fédération des associations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis, le centre deressources est membre du conseil d’administra-tion de France Médiation (cf. infra), de l’Arifa, as-sociation des femmes-relais de Clichy-sous-Boiset Montfermeil, et du conseil d’orientation dePartenaires pour la ville, association de médiationsociale intervenant sur Saint-Denis et Plaine Com-mune.

� LA FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS DE FEMMES-RELAIS DE SEINE-SAINT-DENIS

L’année 2010 a été une date anniversaire pourles associations de femmes-relais de la Seine-Saint-Denis. Elle correspondait aux 20 ans de l’as-sociation Arifa et aux 10 ans de l’association desfemmes-relais d’Aulnay-sous-Bois. La Fédérationa donc souhaité marquer cette année en organi-sant les « 20 ans de la médiation sociale et cultu-relle » le 15 octobre 2010 (voir page 38). Elle aégalement été associée à l’anniversaire de l’Arifale 17 novembre 2010 et a participé à l’après-midide débat organisé pour le dixième anniversairede l’association des femmes-relais d’Aulnay-sous-

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Bois le 16 avril 2010. Bénédicte Madelin est in-tervenue lors de la table ronde consacrée au mé-tier de femme-relais. Cette journée a été clôturéepar Fadela Amara, secrétaire d’État à la Politiquede la ville, qui a signé avec le maire d’Aulnay-sous-Bois et le préfet la charte de déontologie dela médiation sociale et culturelle.

En 2010, La Fédération a souhaité mettre en va-leur les thématiques sur lesquelles les femmes-re-lais médiatrices interviennent : à l’école et dansles hôpitaux. Dans chacun de ces champs, lesfemmes-relais ont su trouver leur place et déve-lopper des partenariats et des modes de travailspécifiques. Afin de mettre en valeur leurs expé-riences et leur savoir-faire, la Fédération a contri-bué à l’organisation des deux journées de travail,l’une autour de la médiation sociale à l’école le18 mars, l’autre sur la médiation à l’hôpital le14 avril (voir page 40).

� FRANCE MÉDIATION

France Médiation, réseau national des média-teurs sociaux, s’est créé le 19 mai 2008. Profes-sion Banlieue et la Fédération des associations defemmes-relais de Seine-Saint-Denis ont été asso-ciés à cette création, afin que la médiation socialeet culturelle y ait toute sa place. Bénédicte Ma-delin est vice-présidente ; Cécile Fleureau est ad-ministratrice et représente la Fédération desassociations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis. Les objectifs de France Médiation rejoi-gnent ceux de la Fédération, notamment sur lareconnaissance du métier de médiateur social etla volonté de professionnaliser ces emplois.

Ce réseau a plusieurs objectifs :– fédérer et représenter l’ensemble des dispositifsde médiation sociale, publics, parapublics etprivés, qui souhaitent promouvoir la médiationsociale sur leur territoire ;

– favoriser le développement et la reconnaissancede la médiation sociale en promouvant et encapitalisant les échanges de savoirs et de pra-tiques entre les adhérents ;

– faciliter l’accès à toutes les formes de connais-sances et de savoir-faire sur les différents do-maines touchant la médiation sociale, par despublications, des recherches, des formationsprofessionnelles et des démarches d’évaluationainsi que par la promotion d’activités.

Dans le cadre de son engagement dans ce ré-seau, Profession Banlieue a participé à deuxgroupes de travail :

• Groupe de travail « Reconnaissance de la qualité des activités de médiation sociale »

Profession Banlieue a participé aux réflexionsd’un groupe de travail porté par France Média-tion et animé par Olivier Maurel destiné à envi-sager les différents moyens de « labelliser » lamédiation sociale. Suffit-il d’appartenir au réseauFrance Médiation pour être reconnu comme ac-teur de la médiation sociale? France Médiation asouhaité approfondir l’évaluation des activitésdes membres de son réseau en mettant en placeune démarche qualité et une charte d’engage-ments réciproques entre les adhérents et le ré-seau. Les réflexions du groupe de travail ontpermis de définir deux niveaux d’adhésion au ré-seau :– une adhésion de premier niveau, dans lequelserait évaluée la conformité de l’activité de mé-diation sociale portée par la structure ;

– une adhésion plus « engagée » où les structuresmembres seraient évaluées sur les valeursqu’elles portent, avec la mise en place d’undiagnostic partagé et des recommandationsd’évolution.

• Groupe de travail « Guide pratique du médiateur »

Dans le but de professionnaliser la médiation so-ciale, France médiation a souhaité associer Pro-fession Banlieue à l’élaboration d’un « Guide despratiques professionnelles à destination des mé-diateurs sociaux ». En effet, la définition desmodes opératoires des médiateurs apparaît né-cessaire pour garantir une certaine qualité des

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2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

prestations de médiation sociale sur tout le terri-toire.

Avec ce guide, il s’agit d’aider les opérateurs duréseau France Médiation à mieux définir lesbonnes pratiques de médiation sociale et d’ac-compagner la professionnalisation des média-teurs sociaux en leur permettant de se référer àun outil pratique comportant des éléments deméthode, des processus et la relation d’expé-riences diverses. Réalisé sous la direction de Jean-Édouard Grésy, médiateur et formateur, et avecla participation de médiateurs sociaux issus destructures diverses de toute la France, ce docu-ment reprendra tous les éléments fondateurs dela médiation sociale (définition, cadre déontolo-gique, référentiel des activités) et apportera, viades fiches d’expériences, les bonnes méthodes etprocessus pour réaliser les actions de médiationsociale de manière professionnelle. Il a pour butde devenir un outil indispensable aux opérateursde médiation sociale dans leur quotidien, afin demieux répondre aux problématiques rencontréespar les habitants sur les territoires : accès auxdroits fondamentaux, gestion des conflits inhé-rents à la vie quotidienne…

� FORUM DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR LA MÉDIATION

Profession Banlieue a été sollicité pour participerau Forum de la société civile sur la médiation quirassemble des professionnels souhaitant dévelop-per les diverses formes de médiation. Ce Forums’est mis en place en mai 2009, suite à une invi-tation lancée par Michèle Guillaume-Hofnung,médiatrice, professeur de droit à l’université deParis XI, Michel Marcus, délégué général duForum français pour la sécurité urbaine, DenisMoreau, magistrat, Jacques Salzer, formateur à lamédiation au Cnam, et Monique Sassier, média-trice à l’Inspection générale de l’administrationde l’Éducation nationale. Il s’agit d’un lieu de dia-logue entre toutes les formes de médiation afinde promouvoir l’identité et l’unité de la média-tion et de favoriser son essor. Il s’agit aussi d’une

instance de propositions dans la perspectived’une inscription systématique de la médiationdans les politiques publiques.

Le 18 mars 2010, le Forum a adopté une résolu-tion visant à promouvoir la médiation auprès despouvoirs publics. Cette résolution formule despistes de travail pour accompagner le dévelop-pement de la médiation.

� GROUPE DE TRAVAIL « RECONNAISSANCE DES MÉTIERS DE LA MÉDIATION SOCIALE » PILOTÉ PAR LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL À LA VILLE (SG-CIV)

Le secrétariat d’État à la Politique de la ville apassé commande au secrétaire général à la Villepour la constitution d’un groupe de travail dontla mission est de réfléchir à l’évolution de la mé-diation sociale et de faire des propositionsconcrètes en vue de la reconnaissance des mé-tiers de la médiation sociale comme des métiersà part entière.

Profession Banlieue a été sollicité pour participer àce groupe de travail composé de représentants duSg-Civ, de l’Acsé, de l’Afpa, de France Médiationet de la Fédération des associations de femmes-re-lais de Seine-Saint-Denis. Le groupe s’est réuniprès d’une vingtaine de fois entre avril 2009 etseptembre 2010. Dans un premier temps, il s’agis-sait de dresser un état des lieux du secteur etd’évaluer le potentiel de développement et lenombre d’emplois pouvant être générés.

Le groupe a travaillé dans deux directions :– d’une part, en clarifiant ce que recouvre lafonction de médiation sociale dans ses diffé-rents aspects (missions, cadre d’exercice, réfé-rentiel d’activités, de compétences et deformation…) et en vérifiant l’existence d’unsocle commun entre les différentes familles demétiers se réclamant de la médiation sociale(agents de médiation sociale, femmes-relais,correspondants de nuit, etc.), en vue d’aboutir

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

à une définition stabilisée permettant de fairereconnaître ces métiers dans les répertoires na-tionaux (Rome et Répertoire des métiers terri-toriaux) et dans les cadres d’emploi existants ;

– d’autre part, en essayant d’approcher de ma-nière aussi précise que possible le potentield’emplois concernés par la médiation sociale etd’identifier les besoins actuels ou à venir, ainsique les conditions de solvabilisation de ces em-plois dans les domaines du logement, du trans-port, de l’économie sociale, de la santé ou del’éducation.

Ont été auditionnés des élus locaux, des repré-sentants des bailleurs sociaux au niveau nationalet local, des représentants d’organismes gestion-naires de transports, des représentants de fédé-rations du champ social, des représentants deministères (Éducation nationale, Santé…), des or-ganismes de formation, etc. Les ministères et or-ganismes compétents en matière de constructiondes métiers et des cadres d’emploi (Intérieur, Pôleemploi, Cnfpt) ont également été consultés. Lesauditions se sont déroulées sur la base d’unegrille d’entretien visant à connaître les raisonsayant amené ces employeurs à faire appel à cesnouvelles fonctions et leur complémentarité avecles fonctions déjà existantes et à évaluer le poten-tiel de développement de ces emplois, les condi-tions de leur portage et de leur pérennisation,ainsi que les perspectives d’évolution de carrière.

Le groupe de travail a rédigé un rapport. Lesdix propositions de ce rapport ont été trans-mises au cabinet du ministre de la Ville.

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2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

Profession Banlieue est très sollicité sur des ac-compagnements plus ponctuels ou plus localisés,autour des questions d’inégalités sociales et ter-ritoriales. Certaines sollicitations sont de l’ordred’une intervention ou de l’animation d’une tableronde lors d’un colloque ou d’un séminaire. Nousciterons seulement ici, pour exemple, la partici-pation à trois manifestations :

• L’animation d’une table ronde lors de la jour-née organisée par le secrétariat général à la Villesur l’appel à projets « Des quartiers vers l’em-ploi », autour du chaînage entre genèse du pro-jet, diagnostic, définition d’objectifs, suivi etpilotage. Trois témoignages illustraient cettequestion : l’agglomération du Havre avec sonprojet « Mobilité emploi », la communauté ur-baine de Lyon à propos de la mise en placed’une plateforme mobilité-emploi à l’échelle del’agglomération et la communauté d’agglomé-ration de La Rochelle pour son projet « Quar-tiers Yélo » ;

• La participation au colloque européen organisépar le Conseil général de la Seine-Saint-Deniset le réseau Quartiers en crise – European Rege-neration Area Network (réseau européen basé àBruxelles spécialisé dans la régénération desquartiers) – sur le thème: « Les transformationsclés dans les zones urbaines sensibles » ;.

• La participation à la formation mise en placepar le Forum français sur la sécurité urbaine,« Politique de la ville, prévention de la délin-

quance et développement durable », pour pré-senter les conclusions des travaux de ProfessionBanlieue sur les complémentarités entre poli-tique de la ville et développement durable.

D’autres sollicitations engagent plus durable-ment Profession Banlieue par sa participation àun comité de pilotage ou à un conseil d’adminis-tration, dans un travail qui s’échelonne surquelques mois voire plusieurs années. ProfessionBanlieue est notamment sollicité par le secrétariatgénéral à la Ville pour participer à différents co-mités de pilotage nationaux, du fait de sa proxi-mité géographique, mais aussi de son inscriptionen Seine-Saint-Denis, département embléma-tique de la politique de la ville, ou de son ancien-neté parmi les centres de ressources. Citons parexemple les réunions de travail sur la formationdes délégués du préfet ou pour l’élaboration ducahier des charges précisant les relations entrel’État et les centres de ressources.

Ces différentes coopérations représentent unecharge de travail non négligeable pour l’équipedu centre de ressources, mais concourent à ins-crire Profession Banlieue dans une dynamiquestratégique de reconnaissance de son expertiseet de pérennisation.

Ces missions sont ici présentées en fonction duniveau territorial d’intervention.

C Les autres missions d’accompagnement

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� AU NIVEAU DÉPARTEMENTAL

• CODES 93 (COMITÉ DÉPARTEMENTAL D’ÉDUCATION POUR LA SANTÉ EN SEINE-SAINT-DENIS)

Avec la mise en place des « pôles de compétencerégionaux », le schéma régional d’éducationpour la santé s’est réorganisé. En Île-de-France,l’Institut national de prévention et d’éducationpour la santé (Inpes) a retenu le réseau franciliendes comités d’éducation pour la santé pour por-ter ce pôle de compétence. Le Codes 93 a étéchargé de constituer et de coordonner un comitéde pilotage regroupant les services de l’État, descollectivités territoriales, la Caisse primaire d’as-surance maladie ainsi que des associationscomme Profession Banlieue, afin de définir etd’animer une culture commune de l’éducationpour la santé dans le département.

Le 15 juin 2010, la demi-journée départementaled’échange de pratiques a porté sur le thème« Santé mentale et précarité ». En décem-bre 2010 a également été organisée à Bobignyune journée régionale initiée par l’Instance régio-nale en éducation et promotion de la santé(Ireps), qui réunit les quatre Codes d’Île-de-France, sur le thème de la santé mentale. Lemême jour était organisée une journée nationaled’échanges entre l’Inpes et les centres de res-sources politique de la ville dans laquelle Profes-sion Banlieue était appelé à présenter sescollaborations avec le Codes 93.

> www.codes93.org

• COMITÉ DE SUIVI DE LA MAISON DE SANTÉ DE PROXIMITÉ DU FRANC-MOISIN

Depuis le début de l’année, Profession Banlieueparticipe au suivi du projet de la Maison de santéde proximité (Msp) porté par l’Association com-munautaire Santé Bien-Être dans le quartier du

Franc-Moisin, à Saint-Denis. C’est à partir de laquestion de la démographie médicale et paramé-dicale, avec des départs à la retraire prévus dansles deux ou trois ans à venir, que l’association, surla base d’un diagnostic territorial mené en 2008,s’est lancée dans ce projet. La Msp a pour voca-tion d’améliorer la santé des habitants du quar-tier à travers une coproduction de l’acte de santé.Elle s’appuie sur un projet de santé qui s’adresseà la population en tant qu’usagère potentiellemais aussi en tant qu’actrice de sa santé.

• LA MIEL (MAISON DE L’INITIATIVE ÉCONOMIQUE LOCALE)

Profession Banlieue est administrateur de la Mieldont l’objet est de favoriser le développement destrès petites entreprises et leur pérennisation surPlaine Commune et Saint-Ouen. Après deux an-nées difficiles consacrées à la restructuration de l’as-sociation, l’année 2010 a vu le développement denouvelles actions dans le cadre d’une conventionsignée avec le Conseil régional de la Seine-Saint-Denis et du dispositif Nacre (Nouvel accompagne-ment pour la création et la reprise d’entreprise) quipermet d’offrir un véritable parcours d’accompa-gnement pour les chômeurs et bénéficiaires de mi-nima sociaux créateurs et repreneurs d’entreprise.

• LE CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DE PLAINE COMMUNE

Profession Banlieue est représenté au Conseil dedéveloppement de Plaine Commune et a parti-cipé en 2010 à la commission « Budget », cellesur le développement économique s’étant essen-tiellement concentrée sur le suivi du Plan commu-nautaire pour l’emploi et l’insertion et sa révision.

La commission sur le budget a remis un avis surles conditions d’élaboration du budget 2011 quia été voté fin 2010. Cet avis reflète les effets liésà « la réforme de la taxe professionnelle, qui posedeux questions : celle des inégalités de territoires et

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2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

des richesses des territoires, qui peuvent être diffé-rentes entre l’agglomération et les villes qui la com-posent, au regard du système de péréquation quiva se mettre en place entre les territoires (péréqua-tion horizontale) et entre l’État et les collectivités(péréquation verticale) ; celle de l’intérêt àconstruire plutôt des territoires résidentiels au détri-ment du développement économique ».

Dans son avis, le Conseil de développement, in-quiet quant à la pérennité des recettes et des fi-nancements croisés, demande davantage deprudence dans l’augmentation des investisse-ments et souhaite une plus grande lisibilité de lataxe d’habitation intercommunale.

• LE COMITÉ DE PILOTAGE DE L’AGENT DE DÉVELOPPEMENT LOCAL POUR L’INTÉGRATION (ADLI)

Profession Banlieue est membre du comité de pi-lotage de l’Adli de la Seine-Saint-Denis, dont leposte est porté par l’Assfam (Association de ser-vice social familial migrant). Cet agent a trois mis-sions : repérer les freins et les leviers à l’insertionsociale et professionnelle des femmes primo- arrivantes ; construire un partenariat avec tous lesacteurs institutionnels et associatifs pouvantcontribuer à l’insertion des femmes ; proposer sinécessaire des ateliers d’insertion.

Le bilan établi par l’Adli met en évidence unmanque d’information des femmes quant à leursdroits sur la question des violences et les freins àleur insertion sociale et professionnelle du fait deleur non-maîtrise de la langue française.

• LE DISPOSITIF LOCAL D’ACCOMPAGNEMENT (DLA)

Le portage du Dla a été confié à la Fédération desœuvres laïques. Profession Banlieue est membredu comité de pilotage de ce dispositif qui accom-pagne les associations et porteurs d’initiatives,

dont de nombreux projets dans les territoires dela politique de la ville.

• LE COMITÉ DE PILOTAGE POUR UN DIAGNOSTIC TERRITORIAL DE LA JEUNESSE

La direction de la jeunesse du Conseil général dela Seine-Saint-Denis a décidé d’engager une dy-namique de diagnostic territorial pour améliorersa connaissance de la jeunesse du départementà travers les représentations qu’ont les jeunesd’eux-mêmes et de leurs conditions de vie etcelles qu’en ont les professionnels.

À cette fin, la direction de la jeunesse du Conseilgénéral a mis en place un comité de pilotage as-sociant plusieurs services départementaux, Jeu-nesse et Sports (Ddcs), l’Institut national de lajeunesse et de l’éducation populaire (Injep) etProfession Banlieue pour animer ce diagnosticdans une démarche de recherche-action.

Les premières réunions ont permis de valider lesobjectifs de ce projet : le recensement des struc-tures d’accueil de la jeunesse, pour mieux com-prendre leurs pratiques et leurs champsd’activités en particulier dans le domaine de laparticipation et de l’engagement des jeunes ; ledéveloppement d’un réseau d’acteurs institution-nels et associatifs ; l’identification des principalesinterrogations portées par les acteurs jeunesse etla mise en place d’ateliers d’échange et de ré-flexion.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� AU NIVEAU RÉGIONAL

• ANALYSER LE FONCTIONNEMENT D’UN TERRITOIRE EN POLITIQUE DE LA VILLE

Depuis 2005, le Cnfpt sollicite Profession Ban-lieue pour organiser la formation intitulée « Ana-lyser le fonctionnement d’un territoire enpolitique de la ville » destinée aux chefs de projetdes contrats de ville en prise de poste, aux agentsde développement local, aux responsables deservices municipaux, etc.

Déclinée sous forme d’ateliers, cette formationdoit permettre aux stagiaires d’identifier les dif-férents acteurs de la politique de la ville et leursmodes d’intervention, qui s’appuient à la fois surdes logiques institutionnelles et sur lescontraintes et ressources d’un territoire. Il s’agitde leur proposer une lecture des enjeux d’un ter-ritoire et une compréhension de la place des ac-teurs de façon à ce qu’ils puissent à terme serepérer et se positionner dans cet environne-ment.

En 2010, il a été décidé de structurer la formationautour d’une visite sur site pour s’imprégner duterrain et des difficultés rencontrées, de rencon-tres organisées avec les acteurs de terrain et detemps de regroupement entre stagiaires destinésà échanger entre eux et à élaborer leur restitu-tion.

Après une première séance qui s’est déroulée auCnfpt le 4 octobre, portant sur l’évolution de lapolitique de la ville et le rôle du chef de projet,les stagiaires ont passé quatre jours sur site, les13, 14, 15 et 22 octobre, à Clichy-sous-Bois, villeengagée depuis 1989 dans les différents disposi-tifs de la politique de la ville.

Dans cette commune, les problématiques d’en-clavement, de qualité du cadre de vie ou de pré-carisation de la population sont encore trèsmarquées, malgré les engagements et l’ampleurdes efforts, tant humains que financiers, mis en

œuvre par la commune, l’État et l’ensemble desacteurs locaux depuis plus de vingt ans.

Aussi le contrat urbain de cohésion sociale de Cli-chy-sous-Bois repose-t-il sur une stratégie globalearticulée autour de deux axes d’intervention : lerenforcement de l’attractivité du territoire com-munal et le développement des mobilités poursa population.

Il a été proposé aux stagiaires d’étudier la miseen œuvre de trois thématiques du Cucs : le voleturbain du projet de rénovation urbaine, l’accès àl’emploi, le volet humain du projet de rénovationurbaine.

Au nombre de douze, les stagiaires ont été répar-tis en trois groupes, chacun prenant en chargeune thématique. La restitution s’est déroulée aucentre administratif en présence de l’équipe po-litique de la ville et des personnes rencontréesdisponibles.

• PRATIQUES DES ASSOCIATIONS ET ACTION PUBLIQUE EN ÎLE-DE-FRANCE

La Région Île-de-France a lancé un appel à projetsde recherche intitulé « Partenariats institutions/ci-toyens pour la recherche et l’innovation » (Picri)afin d’analyser les conditions d’engagement etde mobilisation des citoyens dans les associationset leur articulation avec les politiques publiqueslocales et régionales.

La Fonda et le Lise (Laboratoire interdisciplinairepour la sociologie économique, Cnrs-Cnam) ontassocié à leur réponse deux associations, pourleur connaissance des territoires de la politiquede la ville : Le Petit Ney (café littéraire et espaceassociatif, situé dans le XVIIIe arrondissement deParis) et Profession Banlieue. Après un premiertravail de repérage des activités associativesdans différents champs d’intervention (écono-mique, solidaire, sociale et civique), une en-quête approfondie sur quatre terrains derecherche, dont le Franc-Moisin à Saint-Denis,

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2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

s’est attachée à comprendre comment s’articu-lent les pratiques associatives et les politiquespubliques.

L’interrogation sous-tendant la recherche portaitsur les transformations des liens sociaux dans lesassociations et autour d’elles, avec comme hori-zon l’amélioration des partenariats entre les pou-voirs publics et les associations.

Les résultats de cette recherche ont été présentéslors d’un colloque qui s’est tenu le 12 mars 2010à la Maison des métallos à Paris et a rassembléplus de 80 participants. La journée était structu-rée autour de quatre questions :

• Les associations parviennent-elles à tisser desliens sociaux entre les habitants?

• Quelles sont les relations des associations avecles pouvoirs publics : indépendantes, concur-rentes, complémentaires?

• Les associations agissent-elles pour les habitantsou avec les habitants?

• Chercheurs et associatifs peuvent-ils mener en-semble une recherche?

Profession Banlieue intervenait dans ce dernieratelier, avec Christine Audoux, qui représentaitles chercheurs de ce programme: les partenariatsentre chercheurs et acteurs de la sociétécivile peuvent-ils conduire à une reconnaissancemutuelle? à quelles conditions de tels partena-riats peuvent-ils s’établir compte tenu que cher-cheurs et acteurs associatifs n’ont ni les mêmesintérêts, ni les mêmes connaissances, ni la mêmedémarche? Il est très vite apparu que cette rela-tion, pour être productive, nécessite des capaci-tés de traduction entre les différents registres deconnaissance et de langage, des formes de mu-tualité, de respect et de reconnaissance réci-proque.

S’appuyant sur l’expérience du comité scienti-fique du centre de ressources, Profession Banlieuea insisté sur la nécessité de distinguer la posture

du militant ou du bénévole au sein d’une asso-ciation et celle du chercheur, de ne pas confon-dre les deux registres de savoirs : « On ne peut pasêtre les deux dans le même temps. C’est toute l’am-biguïté de la double légitimité, celle des chercheursqui commencent à parler en tant qu’universitaireset qui finissent leurs discours comme militants… ».Une question qui a traversé le comité de pilotagependant les trois années qu’a duré la recherche…

Le rapport définitif a été remis au Conseil régio-nal d’Île-de-France en juillet 2010.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� AU NIVEAU NATIONAL

• LA FORMATION RÉGIONALE DES DÉLÉGUÉS DU PRÉFET

Profession Banlieue a participé à différentes réu-nions techniques pour définir le contenu et lesmodalités des formations des délégués du pré-fet organisées par le secrétariat général à la Villeavec pour objectif de permettre aux déléguésde repérer le rôle, les logiques d’action et lescontraintes des différents acteurs (services del’État, collectivités locales, chefs de projet, as-sociations, bailleurs…), leur place dans le sys-tème d’acteurs et les plus-values qu’ils sont encapacité d’apporter au sein de l’animation in-terministérielle et partenariale de la politique dela ville.

La formation mise en place a pris la forme de troisjournées de travail : une journée d’apports théo-riques ; une journée en situation (trois ou quatredélégués du préfet accompagnant sur le terrainun de leurs collègues plus expérimenté) ; unejournée, animée par Profession Banlieue, d’ana-lyse des situations vécues.

Le bilan de cette formation ayant été très positif,elle sera reconduite en 2011.

• LE COMITÉ DE PILOTAGE POUR LE CADRE DE RÉFÉRENCE DES CENTRES DE RESSOURCES

Ce cadre de référence précise les relations entrel’État et les centres de ressources. Il a fait l’objetde débats au sein des centres de ressources etlors d’une réunion qui a regroupé le secrétariatgénéral à la Ville, l’Acsé, l’Anru, des représen-tants de préfectures de région ou de départe-ment et quatre centres de ressources (l’Oriv –Alsace –, Villes au carré – Poitou-Charente etCentre –, l’Irev – Nord – Pas-de-Calais – et Pro-fession Banlieue).

Les directeurs ont porté leurs remarques quiconcernaient principalement les missions descentres de ressources au regard des attentes del’État, la gouvernance des centres de ressourceset leurs modalité� s de financement (cf. infra, Ques-tion de Ville, page 63). Toutes les remarquespoursuivaient le même objectif : éviter que la ré-daction du cadre de référence ne construise unerigidité préjudiciable au fonctionnement des cen-tres de ressources dont on attend réactivité etpro-activité.

L’élaboration de ce cadre de référence a égale-ment été discutée par le conseil d’administrationde Profession Banlieue qui en a validé le principeen janvier 2011. Les remarques émises ontconcerné les thématiques prioritaires que l’Étatsouhaite voir figurer au programme de travail, lesmodes de financement (et notamment la possi-bilité d’avoir recours à des prestations), enfin, laparticipation de l’État à la gouvernance du centrede ressources, sous une forme à déterminer.

La finalisation de ce cadre de référence doitaboutir au premier trimestre 2011.

• LE GROUPE DE TRAVAIL SUR LES FUTURSCONTRATS DE COHÉSION SOCIALE

Un groupe de travail a été organisé par le secré-tariat général à la Ville qui souhaitait réfléchir auxconditions de mise en place des nouveauxcontrats urbains de cohésion sociale sur différentschamps: celui du portage politique et du « sens »du contrat, celui de la mobilisation du droit com-mun, celui de la finalisation des moyens spéci-fiques de l’État.

La conduite de cette réflexion supposait que cer-tains principes concernant l’élaboration et la miseen œuvre des contrats soient tranchés politique-ment; certains postulats avaient été retenus, parexemple que les établissements publics de coopé-ration intercommunale (Epci) seraient obligatoire-ment signataires des contrats et s’engageraient surles politiques de leurs compétences.

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2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

Ce travail devait se concentrer sur des aspectsméthodologiques (d’autres travaux devant portersur les champs thématiques), autour de trois ca-tégories de questions :

• Comment élaborer le contrat lui-même? Quellien entre le projet, ses objectifs, le contrat etles actions?

• Comment traduire opérationnellement les orien-tations contractualisées? Quelles places pour lepilotage politique et le pilotage technique?

• Comment assurer la contribution de l’évalua-tion au pilotage du Cucs?

L’actualité de la politique de la ville et l’annoncepar le Premier ministre de la prolongation desCucs en 2011 a stoppé les travaux engagés.

• LE COMITÉ DE PILOTAGE DE L’ACSÉ SUR LA PLACE DES FAMILLES DANS LES DISPOSITIFS DE RÉUSSITE ÉDUCATIVE

Profession Banlieue est membre du comité de pilo-tage d’une étude menée pour l’Acsé sur la place desfamilles dans les projets de réussite éducative (Pre).Cette étude devait répondre à quatre questions:

• À quelles conditions la constitution des parentscomme « partenaires » et/ou « bénéficiaires »est-elle un vecteur de succès du programme deréussite éducative?

• Pour quel type de public le programme deréussite éducative a-t-il le mieux réussi à trou-ver des réponses adaptées et dans quelles cir-constances et selon quelles modalités a-t-ilassocié les parents à la résolution de ces situa-tions ?

• Dans quelle mesure la mobilisation des profes-sionnels au sein du Pre, leurs qualifications etcompétences, permettent-elles d’établir des re-lations « aidantes » avec les familles?

• À quelles conditions le Pre réussit-il à créer descomplémentarités d’action avec les initiativeset dispositifs du territoire, ou à créer des dé-marches innovantes au bénéfice des famillesimpliquées dans les parcours?

Cette étude s’est appuyée sur un travail d’ana-lyse d’une trentaine de projets de réussite édu-cative et sur des entretiens approfondis auprèsdes professionnels, des familles et des jeunes. Lerapport de cette étude, réalisé par le cabinetAress, a été remis à l’Acsé à la fin 2010. Il seramis en débat en février 2011.

• LES GROUPES DE TRAVAIL PRÉPARATOIRES AU PACTE DE SOLIDARITÉ ÉCOLOGIQUE

Profession Banlieue a été sollicité pour participerà deux groupes de travail préparatoires au Pactede solidarité écologique, l’un intitulé « Mobilisa-tion citoyenne et sociale », l’autre « Améliorationde la qualité de vie dans les territoires ».

Dans ces deux groupes, Profession Banlieue arappelé, face aux tenants d’une approche très en-vironnementale, et comme ses travaux réalisés en2009 l’avaient bien mis en évidence, que « le dé-veloppement durable ne peut se satisfaire des iné-galités sociales ». Ainsi, non seulement ledéveloppement durable doit être intégré à la po-litique de la ville, contrairement à ce qui est tropsouvent le cas actuellement, mais les démarchesde la politique de la ville et du développementdurable doivent se nourrir l’une de l’autre.

Ce Pacte de solidarité écologique, pilier social duGrenelle de l’environnement, a été présenté parJean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, del’Énergie, du Développement et de l’Aménage-ment durables, et Valérie Létard, secrétaire d’Étatau Développement durable, lors du Forum soli-darité écologique organisé le 17 février 2010. Ilvise dix objectifs concrets autour de la créationd’emplois, du soutien à l’économie sociale et so-lidaire, de la lutte contre la précarité énergétiqueet de l’accès à une alimentation de qualité et à

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

l’eau, des déplacements. Le Pacte rappelle que ledéveloppement durable est un facteur de cohé-sion sociale et qu’il exige une concertation localesystématique en amont de tous les projetsd’aménagement territoriaux.

À la suite de l’annonce de ce Pacte de solidaritéécologique, un groupe de travail sur le dévelop-pement durable et la requalification urbaine a étémis en place par le Commissariat général au dé-veloppement durable (ministère de l’Environne-ment, du Développement durable, des Trans portset du Logement). Il a pour objectif de recenser etpromouvoir des démarches actuelles ou passéescroisant les deux approches du développementdurable et du développement des quartiers sen-sibles.

2. LES MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

CONTRIBUTION À DES INSTANCES NATIONALES

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Depuis plusieurs années, les directeurs des cen-tres de ressources pour la politique de la ville seréunissent régulièrement lors de deux journéespour :– échanger sur les questions d’actualité de la po-litique de la ville,

– partager leurs expériences des outils de qualifi-cation mis en œuvre par les différents centresde ressources,

– affirmer le rôle et la place des centres de res-sources dans la conduite de la politique de laville.

En 2010, les directeurs des centres de ressourcesse sont réunis quatre fois : à Paris en janvier,Lyon en mai, Bordeaux en septembre et Paris endécembre. Outre les débats sur l’actualité de lapolitique de la ville et les échanges d’informa-tions nationales ou régionales qui occupent unejournée, chaque réunion a fait l’objet d’un tra-vail sur un thème spécifique (développementdurable, réformes institutionnelles, préventionde la délinquance) ou sur une technique profes-sionnelle (la veille documentaire thématique etterritoriale).

Dans le cadre des réunions du réseau nationaldes directeurs, Question de Ville (cf. infra,page 63) a porté l’animation des journées thé-matiques. L’objectif de cette animation est d’éla-borer progressivement un référentiel de ce quifonde la fonction ressource dans le cadre de lapolitique de la ville et de la valoriser dans un

contexte de restriction budgétaire. Quels sont laplace et le sens de la fonction ressource comptetenu de l’évolution des enjeux de qualificationdes publics concernés par la politique de la ville?Quelle expertise des thématiques de la politiquede la ville la fonction ressource requiert-elle vis-à-vis des évolutions de cette politique? Quelssont les modes spécifiques d’intervention déve-loppés par les centres de ressources?

Cette mission est conduite par Serge Brunet, di-recteur du cabinet Tétra, qui devra faire part, àl’issue de la mission en juillet 2011, de ses obser-vations et analyses notamment pour aider à cla-rifier la question de la fonction ressource enindiquant ce qui relève de la logique de qualifi-cation développée par les centres de ressourceset ce qui peut relever de processus mis en œuvrepar les organismes de formation ou par des pres-tataires ayant une expertise dans le champ de lapolitique de la ville.

� LA VEILLE DOCUMENTAIRE THÉMATIQUE ET TERRITORIALE – janvier 2010

L’objectif de cette journée dédiée aux modes deveille documentaire était de repérer les élémentsde connaissance du territoire susceptibles de ren-forcer les compétences des centres de ressourceset de contribuer à l’orientation de leurs pro-

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A Le réseau national des centres de ressources

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

grammes de travail. À quelle échelle cette veilledoit-elle se faire? Quels sont les sources et les cri-tères de validation de ces sources? Comment cesinformations sont-elles traitées et partagées ausein des équipes? Différentes formes de recense-ment et de traitement des informations de laveille territoriale ont été analysées et deux moda-lités de partage ont été présentées :– le « Point info doc », qui permet de faire lepoint des infos concernant les territoires(contrats, acteurs, divers documents collectéssur les territoires, identification des actions me-nées, des expériences),

– la réunion d’équipe, lieu de qualification réci-proque, pour faire remonter des informationsdu niveau du local (presse et contacts avec lesacteurs), avec cependant le risque pour le cen-tre de ressources, de multiplier ces temps deréunion.

� POLITIQUE DE LA VILLE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE– mai 2010

Quels peuvent être le positionnement et le rôledu centre de ressources sur la question du déve-loppement durable? Quelles sont les ressourcespossibles en termes de documentation, d’inter-venants, de partenaires et de financeurs?

Il est tout d’abord apparu que peu de centres deressources avaient investi cette question, certainss’interrogeant sur l’actuelle injonction à travaillersur ce champ: s’agit-il d’un « effet de mode »,d’une nouvelle figure de l’action publique, d’uneopportunité de renouveler les approches du dé-veloppement territorial ? N’y a-t-il pas un risquepour les centres de ressources de se disperser surun sujet « tendance »? À l’inverse, le développe-ment durable n’est-il pas une opportunité pourreposer la question des inégalités sociales et ter-ritoriales et tenter de la replacer au cœur des po-litiques locales ? voire une opportunité pourparticiper aux débats sur la manière de concevoirla ville de demain, en y intégrant les enjeux so-ciaux?

Certains points ont très vite fait consensus : l’en-trée développement durable ne doit pas se résu-mer à la dimension du bâti, mais doit s’intéresserà la question sociale des territoires. Les centres deressources ont une place privilégiée à tenir pourque le développement durable ne devienne pasun nouveau système d’exclusion sociale et terri-toriale et pour que les approches ne soient pasexclusivement environnementalistes.

Comment les centres de ressources peuvent-ilsaccompagner les coopérations professionnellesentre chefs de projet politique de la ville et chefsde projet agenda 21? Comment travailler à plusde porosité entre ces milieux? Quelles sont les ar-ticulations entre Cucs et agenda 21?

Si les méthodes de travail semblent assezproches, liées à la conduite de projets complexes,quels sont les rapprochements possibles et les dif-férences? notamment en termes d’indica -teurs d’évaluation?

� POLITIQUE DE LA VILLE ET RÉFORMES INSTITUTIONNELLES – septembre 2010

Cette journée faisait suite à plusieurs journées surla réforme de l’État qui s’étaient tenues en 2009.Elle portait plus spécifiquement sur les réformesterritoriales et fiscales en termes de changementdu contexte institutionnel et de ses incidencespour le développement des territoires. Commentaccompagner le changement dans une situationqui est elle-même en mouvement? Faut-il atten-dre que toutes ces réformes soient bouclées, oufaire en marchant? Comment mieux outiller lesacteurs locaux?

Michel Cabannes, professeur en sciences écono-miques à l’université de Bordeaux, a tenu à rap-peler que la réforme de la fiscalité et descollectivités constitue un enjeu plus décisif que lasuppression de la taxe professionnelle qui a foca-lisé toutes les réactions des élus locaux. Pour lui,la seule manière de financer la lutte contre les

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

inégalités dans cette situation est de revoir laquestion de la péréquation. Il est par ailleurs dif-ficile de parler des finances locales sans parler destransferts de compétences… De manière tendan-cielle, face à l’aggravation des difficultés sociales,ces réformes ne réduisent-elles pas les capacitésd’action des collectivités territoriales?

Alain Faure, chercheur en sciences politiques auCnrs, a présenté l’état d’avancement de la ré-forme des collectivités territoriales. Pour lui, le ni-veau intercommunal sort gagnant de cetterecomposition. Mais une perspective comparati-viste européenne « invite à prendre de la distanceavec la réforme… Tout passe… ».

Dans un tel contexte d’incertitudes, les centresde ressources doivent poursuivre leur missiond’apport de connaissances sur les politiques pu-bliques auprès des acteurs pour les aider à tenirle cap et construire un point de vue, une ana-lyse…

� POLITIQUE DE LA VILLE ET PRÉVENTION DE LA DÉLINQUANCE – décembre 2010

Pour préparer cette thématique et mieux cernerles attentes des différents directeurs, un question-naire leur avait été adressé préalablement. Entreéducation, socialisation, décrochage, incivilité,prévention, déviance, délinquance, criminalité…de quoi parle-t-on? Comment délimiter lechamp: depuis la protection de l’enfance, la pré-vention primaire jusqu’aux politiques de sécuritéstricto sensu, en passant par les incivilités, la réci-dive, les jeunes, les mineurs, le soutien à la pa-rentalité… sur quoi qualifier les professionnels, etavec qui…?

À l’issue des débats, il est apparu très nettementdifférentes stratégies des centres de ressourcessur cette question :– l’« évitement » : on peut ne pas travailler cettequestion, les centres de ressources étant déjàlargement surchargés par d’autres sujets…;

– l’« encerclement » par la mobilisation sur dessujets périphériques– la Gup, l’accès au droit,les femmes…;

– l’« étouffement », en fortifiant les associationslocales pour qu’il n’y ait plus de place dans l’es-pace public pour la délinquance ;

– l’observation et la mise en débat… mais peut-être faut-il repenser les grilles d’analyse desphénomènes de délinquance…

Pierre-François Salviani, chef du bureau des acti-vités de prévention pour la jeunesse de Paris, es-time que les centres de ressources peuvent etdoivent qualifier les acteurs (éducateurs, centressociaux) pour qu’ils aient de vrais discours en di-rection des élus. Cela lui semble d’autant plus né-cessaire que, sur la question de la prévention, etcontrairement à ce qui existe dans le champ dela sécurité, peu de ressources existent. Les centresde ressources sont légitimes pour travailler sur cesquestions qui relèvent de la politique de la ville.

Faut-il intervenir sur les questions de sécurité strictosensu? Sans doute, en prenant en compte les ac-teurs de la sécurité pour les amener sur le champde la prévention, d’autant que ne pas s’occuperde cette question serait affaiblir une fois de plus lapolitique de la ville: « Si nous évitons cette question,elle, elle ne nous évitera pas. » D’autant plus égale-ment que le « tout sécuritaire » commence à mon-trer ses limites. Mais il faut peut-être avoir desambitions mesurées dans ce domaine et axer lesapproches sur ce que connaissent bien les centresde ressources et les acteurs de la politique de laville: l’animation des territoires. Aussi, pour travail-ler cette question, il convient de prendre encompte tous ceux qui agissent dans ce champ:médiateurs, policiers, Alms, éducateurs de la Pjj…sans écarter les chefs de projet, les chargés de mis-sion de gestion urbaine de proximité, etc.

� LA COOPÉRATION ENTRE LES CENTRES DE RESSOURCES

Le travail en réseau des centres de ressources auniveau national permet des coopérations ponc-

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3. LA CONTRIBUTION À DES INSTANCES NATIONALES

tuelles entre centres. C’est dans ce cadre que Pro-fession Banlieue a contribué à l’accueil de deuxnouveaux directeurs des départements d’outre-mer, Mayotte et Guyane.

En particulier en Guyane, Profession Banlieuea participé à une semaine de formation miseen place avec le Cnfpt et la préfecture sur lalutte contre les discriminations et sur l’anima-tion du réseau des coordonnateurs de réussiteéducative.

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

L’association Question de Ville a été créée en sep-tembre 2008 pour permettre une expression pluslibre et réactive des différents centres de res-sources. Elle a pour objectifs :– d’être un lieu de réflexion, d’échange et desoutien aux directeurs ;

– d’être un espace d’élaboration, de mutualisa-tion et de diffusion d’un point de vue sur lespolitiques publiques contractuelles de dévelop-pement social et urbain et leur mise en œuvre,la construction de ce point de vue partagé re-posant sur le croisement des analyses et exper-tises locales.

À ce titre, l’association a porté différents travauxdes centres de ressources.

� À PROPOS DE L’EXPÉRIMENTATION ANNONCÉE SUR CINQUANTE SITES

Question de Ville a souhaité apporter une contri-bution à propos de l’expérimentation annoncéepar le Premier ministre lors de l’installation duConseil national des villes le 25 mai 2010. L’as-sociation a attiré l’attention du secrétariat à laVille sur l’intérêt d’une expérimentation qui créeles conditions nécessaires à son évaluation. Elleappelait donc à expérimenter sur :– un enjeu stratégique du territoire – et non surdes axes prédéfinis au niveau national,

– différentes échelles de territoire, du quartier àl’agglomération,

– la gouvernance du contrat, en particulier parl’association de nouveaux partenaires,

– les modalités de sortie progressive de la poli-tique de la ville,

– une plus forte intégration de la politique de laville aux politiques de développement durable.

L’association demandait également que cette ex-périmentation bénéficie d’une ingénierie impor-tante et qu’elle soit évaluée dans la durée del’expérimentation et pas seulement en fin d’exer-cice.

Enfin, elle proposait que les centres de ressourcespour la politique de la ville trouvent leur place dansles instances de suivi et de pilotage mises en placeau niveau territorial, comme lieux de capitalisation,de diffusion et de mise en débat des résultats, àl’instar de ce qui avait été fait au moment de l’ex-périmentation des projets sociaux de territoire.

� RENCONTRES AVEC L’ACSÉ

Durant l’année 2010, l’association Question deVille a été le cadre des discussions entre les cen-tres de ressources et l’Acsé. Au cours de deux ren-dez-vous avec Rémi Frentz, directeur général del’Acsé, et Sylvie Roger, responsable des réseaux,les échanges ont permis de clarifier la place descentres de ressources au regard de la fonctionressources des directions régionales jeunesse etsports et cohésion sociale.

B Question de Ville

63

3. LA CONTRIBUTION À DES INSTANCES NATIONALES

Par ailleurs, les discussions ont porté sur la valo-risation des travaux des centres de ressources etdes études conduites par l’Acsé. Quelle est leurvaleur ajoutée? Comment peuvent-ils se complé-ter ? Une première réunion de travail a permisd’échanger avec les directeurs de deux pôles del’Acsé : emploi, développement économique etmédiation ; cohésion sociale et culture. D’autresréunions auront lieu en 2011.

� PROJET DE RAPPORT SUR L’ÉTAT DES QUARTIERS AVEC LA FÉDÉRATIONNATIONALE DES CENTRES SOCIAUX

La Fédération nationale des centres sociaux fédèreun grand nombre de centres sociaux implantésdans les sites de la politique de la ville. Constatantque le potentiel d’analyse et de connaissance quereprésente cette implantation n’a jamais été misau profit d’une prise de parole argumentée dansles débats sur la politique de la ville, la Fédérationa sollicité les centres de ressources, via Questionde Ville, dans l’objectif de la publication biennaled’un état des quartiers élaboré à partir d’une pa-role construite des habitants.

Les implications de ce travail de publication sontde plusieurs ordres :– mettre des groupes d’habitants et d’acteurs lo-caux en situation d’expliciter leurs constats, deproduire une analyse commune et de laconfronter à celle d’autres quartiers ;

– bâtir une parole venant du terrain qui puisse êtreprésentée aux instances responsables de la poli-tique de la ville (Comité interministériel desvilles, Conseil national des villes, association Villeet Banlieue, association des maires des grandesvilles de France…) ainsi qu’aux médias;

– animer ces démarches d’élaboration d’une pa-role sur les territoires dans un partenariat entreles deux réseaux (centres sociaux et centres deressources), pour installer et développer desmodes de concertation sur les différents terrains.

Ce projet est en cours d’élaboration. Il bénéficied’un soutien du Sg-Civ.

64

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Depuis 2006, Profession Banlieue est membre duConseil national des villes (Cnv), dans le collègedes personnalités qualifiées. Cette nomination té-moigne d’une reconnaissance du travail effectuépar le centre de ressources.

En 2010, le Cnv a été en veille pendant près desix mois puisqu’il n’a été officiellement réinstallépar le Premier ministre que le 25 mai 2010.

Dans son discours du même jour, le Premier mi-nistre annonçait l’expérimentation d’un nou-veau type de contrats, « en négociant desavenants aux contrats urbains de cohésion socialeactuels dans une cinquantaine de villes ou d’ag-glomérations ». Il précisait que ces contrats de-vraient comporter « des engagements sur lespolitiques de droit commun – notamment l’emploi,la sécurité, l’éducation – et se fonder sur un véri-table projet territorial ». Concernant la révisionde la géographie prioritaire, le Premier ministreindiquait qu’il souhaitait prendre « le temps depréparer une réforme ambitieuse qui s’appuiera surles premières expérimentations des nouveauxcontrats urbains de cohésion sociale et qui pourratenir compte de la réforme en cours des collectivitésterritoriales ». Il poursuivait : « […] je souhaite quenous mettions à profit cette période 2010-2011pour expérimenter et pour affiner la réforme. Afinqu’il n’y ait pas de modification précipitée des zo-nages pour les acteurs de la politique de la ville,nous allons prolonger, en loi de finances, les zonesurbaines sensibles actuelles et les contrats urbainsde cohésion sociale ».

Compte tenu de leur nombre, la participation deProfession Banlieue à ces différents groupes detravail sous l’autorité du Cnv prend nécessaire-ment diverses formes : présence physique auxréunions et/ou travail sur document en vue del’élaboration des avis. Mais, quelle que soit laforme de cette participation, elle est source devéritables apports dans les réflexions conduitespar le centre de ressources.

� BUREAU ET ASSEMBLÉES PLÉNIÈRES

Outre la définition du programme de travail etles débats sur les modalités de production desavis lors des réunions de bureau, deux assem-blées plénières se sont tenues en 2010: l’une àRennes, avec l’organisation d’un séminaire sur lesfinances locales et la péréquation, l’autre à Paris,avec la présentation du rapport parlementaire deFrançois Goulard et François Pupponi sur l’éva-luation des aides aux quartiers défavorisés.

� GROUPE DE TRAVAIL SUR LA RÉFORME DE LA GÉOGRAPHIE PRIORITAIRE

Compte tenu de l’actualité de la politique de laville et de l’annonce de 50 expérimentations parle Premier ministre (voir supra), ce groupe a mo-

C Le Conseil national des villes

65

3. LA CONTRIBUTION À DES INSTANCES NATIONALES

difié son objet de travail pour construire un avissur l’expérimentation.

Cet avis préconise notamment d’être ambitieuxsur la politique d’expérimentation et de promou-voir une diversité de sites avec « des échelles deterritoire différenciées (quartiers, ville, aggloméra-tion) pour tenir compte de la pertinence à expéri-menter certains sujets à la bonne échelle mais enveillant, si l’on focalise sur l’échelle du quartier, à nepas l’enfermer dans un périmètre strict », et de tenircompte également des spécificités territoriales enassurant une répartition équilibrée entre l’Île-de-France et les autres régions.

Il demande également que cette expérimenta-tion s’appuie sur une démarche et une méthodeexigeantes à partir d’un diagnostic réactualisé etd’un dispositif d’évaluation.

Enfin, il préconise d’être imaginatif sur les sujetsd’expérimentation, qu’ils soient sectoriels outransversaux : « En ce qui concerne les thématiquesdu droit commun relevant de l’État et/ou des collec-tivités, aucune ne doit être exclue a priori de l’ex-périmentation. »

Cet avis conclut sur des propositions en matièrede pilotage de l’expérimentation et prône un pi-lotage, « partenarial, dynamique, rigoureux ».

� GROUPE DE TRAVAIL SUR LE LOGEMENT

Le Cnv a souhaité lancer un « Appel pour une po-litique du logement socialement et territoriale-ment équitable ».

Par cet appel, le Cnv entendait manifester son in-quiétude quant à l’évolution du logement social :« Le vaste mouvement de réorientation en cours auniveau national va à l’encontre de l’équilibre néces-saire entre mixité sociale et droit au logement. Il risqued’accroître aussi les extrêmes difficultés rencontréesdans les secteurs les plus tendus (notamment en Île-de-France) pour reloger les ménages ‘Dalo’. »

Les interrogations portent notamment sur :– le prélèvement financier supplémentaire sur lesorganismes, qui créera un handicap pour les or-ganismes locaux de taille moyenne,

– le modèle résiduel vers lequel le gouvernementsouhaite orienter le logement social,

– les difficultés croissantes rencontrées par les de-mandeurs Dalo dans les secteurs tendus quiconstituent un indicateur du mal-logement.

Le Cnv rappelle que la loi Dalo doit s’appliquerdans les secteurs tendus, mais sans accentuer laconcentration de la population fragilisée danscertains quartiers.

Il affirme également que « l’avenir du parc de lo-gements Hlm doit être questionné, parce qu’il estau cœur de l’enjeu de mixité sociale indispensableà un environnement urbain équilibré et équitable.Le parc actuel, majoritairement constitué de grandsensembles, ne joue plus son rôle de ‘brasseur social’[…]. C’est bien un vaste mouvement de recompo-sition du parc en petites unités, bien insérées dansle tissu urbain, qui permettra de repositionner le lo-gement social comme l’un des principaux vecteursde cohésion sociale, mais aussi d’accès au logementpour tous ».

� GROUPE DE TRAVAIL SUR LES FINANCES LOCALES ET LA PÉRÉQUATION

Dans un avis « partiel » sur la péréquation et lesfinances locales, rendu en juillet, et compte tenudes réformes en cours, le Cnv a rappelé sesconvictions, déjà exprimées dans des avis anté-rieurs, sur la nécessité de réduire les écarts de ri-chesses entre les collectivités, de favoriser lesmécanismes d’aides aux communes pauvres quiaccueillent des habitants pauvres, et de « remet-tre à plat » l’ensemble des concours de l’État afinde créer des mécanismes de péréquations hori-zontales et verticales plus efficaces.

Le groupe poursuit l’élaboration d’un avis sur lesujet.

66

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

� GROUPE DE TRAVAIL SUR LA PRÉVENTION DE LA DÉLINQUANCE

Ce groupe de travail s’est déplacé cette année àMulhouse et à Strasbourg pour deux journéesd’échanges avec les responsables des politiquesde prévention et de sécurité de la ville et des ser-vices de l’État (justice, police, Éducation natio-nale).

Par ailleurs, un sondage a été diffusé auprès descoordonnateurs des contrats locaux de sécurité etde prévention de la délinquance (Clspd) pour me-surer les effets au niveau local du Plan national deprévention de la délinquance et d’aide aux vic-times de 2009 et pour apprécier les engagementsfinanciers du Fonds interministériel de préventionde la délinquance dans ce domaine. Couvrant 163collectivités territoriales, les 53 réponses montrentla nécessité d’une meilleure gouvernance localequi exige, de la part des acteurs et responsableslocaux, une approche croisée et partenariale dansl’analyse des problèmes et informations disponi-bles comme dans la conception et la mise enœuvre des réponses et des solutions apportées.

Cette synthèse interroge notamment le rôle« pivot » du maire, voulu par la loi du 5 mars2007. Le Cnv rappelle que cette loi n’« a pas misfin à une certaine confusion entre les rôles ou les do-maines de compétence des acteurs de la prévention »et qu’elle a même « introduit des difficultés supplé-mentaires », en particulier en matière de rappel àla loi. Quant à la coordination entre l’action del’État et celle des municipalités, elle relève plutôtdans les faits d’« un simple transfert de charges »qui s’« est accentué avec le financement massifd’équipements de vidéoprotection au moyen des cré-dits spécifiques du Fipd », dépenses qui resteront àl’avenir à la charge des collectivités territoriales.

3. LA CONTRIBUTION À DES INSTANCES NATIONALES

GESTION DE L’INFORMATION

4

Depuis sa création, Profession Banlieue possèdeun fonds documentaire sélectif sur la politiquede la ville, en particulier en Seine-Saint-Denis.Ce fonds s’est enrichi au fil des années et cor-respond à la volonté du centre de ressourcesd’accompagner la réflexion des professionnelspar un apport de données de différentes na-tures. Sans être exhaustif, il se révèle précieuxdans certains domaines trop spécialisés pour lesbibliothèques ou centres de documentation gé-néralistes.

Les documents du fonds sont organisés selon unplan de classement regroupant les différentesthématiques de la politique de la ville : Action so-ciale/Parentalité, Aménagement du territoire/Ha-bitat/Urbanisme, Culture, Économie/Emploi/ Insertion, Éducation, Immigration/Lutte contreles discriminations, Participation des habitants,Politique de la ville, Population, Justice/Police/Préven tion de la délinquance, Santé.

Différents types de documents sont disponi-bles :– articles de presse classés par thématique ou parville,

– documents contractuels classés par ville(contrat urbain de cohésion sociale, contratlocal de sécurité, atelier santé ville),

– ouvrages, rapports, mémoires universitaires,documents officiels, atlas…,

– journaux municipaux des communes de laSeine-Saint-Denis,

– périodiques (revues ou magazines généralisteset spécialisés),

– cassettes vidéo, Dvd.

Le fonds compte près de 7300 références. L’in-dexation des documents dans la base de donnéesdocumentaire (via le logiciel Alexandrie, version6) se fait à l’aide du thésaurus politique de la ville,initié par le centre de ressources de Rhône-Alpes(Cr-Dsu) et conçu avec la participation des autrescentres. Le thésaurus a évolué depuis sa créationet sa dernière mise à jour a été réalisée en 2010.

Le centre de documentation est ouvert du lundiau vendredi, sur rendez-vous. Sur place, il estpossible de consulter librement tous les docu-ments. Il est également possible d’emprunter cer-tains ouvrages au nombre de trois et pour unedurée de trois semaines.

Un poste multimédia, destiné à favoriser l’accèsà Internet à l’ensemble des utilisateurs de Profes-sion Banlieue, est également mis à disposition.

� QUELQUES INFORMATIONS STATISTIQUES

• 113 personnes ont sollicité la documentationen 2010 dont plus de la moitié par téléphoneou par e-mail, les autres personnes sont venuesconsulter sur place.

69

A La documentation

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

• Les questions ont prioritairement porté sur : lamédiation et les femmes-relais ; les dispositifs etmétiers de la politique de la ville et du dévelop-pement social et urbain ; la santé ; les jeunes ;l’aménagement, l’habitat, l’urbanisme et le re-nouvellement urbain.

• Les personnes en recherche d’informations do-cumentaires sont majoritairement des étudiantset des professionnels de villes ou d’associations.46 % d’entre elles travaillent ou vivent enSeine-Saint-Denis et 38 % dans la région Île-de-France.

• 195 documents différents ont été empruntésau cours de l’année.

� LA MUTUALISATION ENTRE CENTRES DE RESSOURCES POUR LA POLITIQUE DE LA VILLE

Cette action a été initiée début 2007 dans lecadre d’une mission de préfiguration de la fonc-tion documentaire du centre de ressources Villesau carré (régions Centre et Poitou-Charentes).L’idée était de réfléchir à une mutualisation decertaines tâches ou fonctions documentairescommunes à tous les centres de ressources pourla politique de la ville, à un partage d’expérienceset de pratiques, ainsi qu’à un mode de travail enréseau.

En juillet 2010, le groupe de travail chargé de lamise à jour du thésaurus politique de la ville a misen ligne la dernière version de ce dernier.

La mutualisation d’un certain nombre de travaux(dossiers documentaires, bibliographies, agen-das…) continue de se faire via une plateformecollaborative créée sur Igoogle. Un blog a étéégalement lancé en 2009 afin de rendre lisiblel’activité du réseau des centres de ressources pourla politique de la ville.

70

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Le site de Profession Banlieue est en ligne de-puis mars 2002. Il a été conçu pour accroîtrela visibilité de la politique de la ville en Seine-Saint-Denis. Il a pour mission de favoriser lacirculation d’informations, la mise en réseaudes professionnels et des expériences sur ledépartement. L’internaute peut y trouver denombreuses ressources documentaires télé-chargeables : documents contractuels, textesofficiels, rapports de la politique de la ville,avis du Conseil national des villes, bibliogra-phies, textes issus de travaux du centre de res-sources (« 5 à 7 », Après-midi, l’École et la ville,textes de certaines Rencontres), etc.

Véritable source d’informations, le site proposeun annuaire des professionnels de la politiquede la ville en Seine-Saint-Denis, des fiches d’ex-périences, des offres d’emploi, des publicationsà télécharger, des dossiers thématiques, un his-torique de la politique de la ville en Seine-Saint-Denis et des données statistiques parcommunes.

Pour être informé régulièrement, l’internautepeut s’abonner aux fils Rss (Publications, Agenda,Offres d’emploi).

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B Le site www.professionbanlieue.org

4. LA GESTION DE L’INFORMATION

72

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Le site s’organise autour de 12 rubriques :

• Accueil : dernières parutions des ouvrages deProfession Banlieue, actualités du site et du cen-tre de ressources.

• L’association : les missions de Profession Ban-lieue et les thèmes de travail, l’équipe, le conseild’administration et le réseau des centres de res-sources.

• Activités : modes de qualification et types derencontres organisées par le centre, la docu-mentation, la communication, l’animation etles archives.

• Agenda: annonce de colloques, rencontres, soi-rées débat…

• Politique de la ville en Seine-Saint-Denis : pré-sentation du département et de l’historique dela politique de la ville sur le territoire, carte in-teractive du département qui permet d’accé-der, pour chaque commune en contrat urbainde cohésion sociale, à la présentation généralede la commune et à l’historique de la politiquede la ville sur son territoire, aux coordonnéesdes chefs de projet et à certains documentscontractuels.

• Textes officiels et rapports : documents contrac-tuels, textes officiels, rapports incontournablesde la politique de la ville et avis du Conseil na-tional des villes, en téléchargement ou en lien.

• Offres d’emploi : offres d’emploi de la politiquede la ville (150 offres d’emploi proposées en2010).

• À propos de…: fiches réalisées autour desthèmes de travail de Profession Banlieue.

• Fiches d’expériences : fiches d’expériences réa-lisées par Profession Banlieue, en télécharge-ment.

• Publications : toutes les publications de Profes-sion Banlieue, avec possibilité de consulter leur

sommaire (dont 27 publications téléchargea-bles à ce jour).

• Annuaire : répertoire des services et institutionspartenaires de la politique de la ville en Seine-Saint-Denis, recensant près de 470 élus et pro-fessionnels.

• Liens : accès à 260 sites Internet en lien avec lapolitique de la ville, classés par ordre alphabé-tique ou accessibles par une recherche théma-tique.

Une page « Contact » permet aux internautesd’effectuer leurs demandes d’informations enligne. 90 demandes ont été traitées en 2010.

Aprè� s sa refonte en 2009, le site Internet a trouvé�en 2010 sa vitesse de croisiè� re. Avec 144135 vi-siteurs pour l’anné�e, il a accru de 30% son nom-bre de visites (110118 en 2009). En moyenne,plus de 12000 visiteurs parcourent le site Internetchaque mois.

� LA « LETTRE » DE PROFESSION BANLIEUE

La Lettre de Profession Banlieue paraît tous les deuxmois. Elle existe depuis 1995 et est envoyée auxélus, aux services de l’État, aux professionnels de lapolitique de la ville de Seine-Saint-Denis ainsi qu’àleurs partenaires et aux adhérents. Le lectorat de LaLettre s’élargit régulièrement et, en 2010, chaquenuméro a été diffusé à plus de 2000 exemplaires.

L’objectif de cette lettre d’information est d’êtreun outil de travail. Son contenu est précis, brefet comprend plusieurs rubriques :

• Quartiers : mouvement des professionnels,

• Mouvements : nominations officielles dans ledépartement,

• Rendez-vous : annonces de colloques, sémi-naires, rencontres, formations…,

• Nouveautés : sélection de publications reçueset disponibles au centre de documentation.

De plus, chaque numéro dresse un état de l’avan-cée des travaux de Profession Banlieue en reprenantun point particulier avec, éventuellement, des élé-ments bibliographiques ou des actions concrètes.

Depuis 2003, les adhérents ou les professionnelsde la Seine-Saint-Denis qui le souhaitent peuventrecevoir La Lettre par e-mail.

� LES PUBLICATIONS

• LES CAHIERS

France, Europe : quels regards sur la jeunesse? décembre 2008, édité en février 2010

Francis Bailleau, Sandra Gaviria, Florence Lefresne, Carla Nagels, Monika Salzbrunn, Raphaël Wintrebert

À partir de trois exemples, l’Espagne, l’Allemagneet la Belgique, cet ouvrage propose de croiser lespolitiques menées en France et en Europe pourfavoriser l’entrée dans la vie adulte, pour faciliterl’accès à l’emploi des jeunes et développer desstratégies de prévention de la délinquance juvé-nile.

Vieillir dans les quartiers populaires. Un enjeu de politique publique

juin 2009, édité en septembre 2010

Florence Brunet, Baptiste Camus, Férial Drosso,Claude Laguillaume, Olga Piou

Comment les besoins des personnes âgées en si-tuation précaire sont-ils pris en compte au niveaulocal par les bailleurs et les villes? Quels sont lesenjeux du vieillissement de la population entermes de politiques publiques territoriales? Quelaccompagnement spécifique doit-on mettre enplace? Quel peut être le rôle des organismes Hlmdans le maintien des personnes âgées à leur do-micile?

73

C La diffusion de l’information

4. LA GESTION DE L’INFORMATION

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PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

L’intercommunalité : un chantier permanent à géométrie variable

décembre 2009, édité en décembre 2010

Philippe Estèbe, Christian Lefèvre, Pierre SuchetLa nécessité d’une coopération intercommunalepour traiter un certain nombre de dossiers quistructurent le territoire est aujourd’hui incontour-nable : urbanisme, développement économique,logements, transports… À quels enjeux le sys-tème territorial doit-il répondre? L’élargissementdes territoires ne représente-t-il pas un risqued’aggravation de la ségrégation sociale des quar-tiers des villes les plus en difficulté?

• LES « 5 À 7 »

De l’insécurité sociale à la montée des incertitudes

Mai 2010

Robert CastelRobert Castel a partagé son regard sur la sociétéactuelle marquée par l’insécurité sociale et l’en-trée dans un nouveau régime capitaliste qui secaractérise notamment par la dérégulation dustatut de l’emploi, l’affaissement des protectionssociales et la dégradation du statut de certainescatégories d’individus en risque d’exclusion.

• LES PUBLICATIONS EN LIGNE

Recherche-action sur les parcours de réussite éducative dans 7 villes de Seine-Saint-Denis

Fabienne MessicaLe questionnement essentiel qui inspire cette dé-marche de recherche-action a trait d’une partaux caractéristiques des publics, d’autre part à laplace et au rôle joué par les familles et par les en-fants et jeunes concernés par la réussite éduca-tive, enfin à la manière dont ils appréhendent ledispositif et dont ils évaluent son apport.

La médiation sociale et culturelle dans le secteur hospitalier

Lynda Belhia, Olivier Bouchaud, Élisabeth Dian-zeka, Marie-Christine Lebon, Sarah Mas-Miangu, Antoinette Mba

Comment les femmes-relais médiatrices inter-viennent-elles dans le secteur de la santé? Com-ment travaillent-elles avec les personnelssoignants? Comment la médiation sociale et cul-turelle peut-elle s’inscrire au sein des services hos-pitaliers? Actes de la rencontre débat organiséele 14 avril 2010 avec la Fédération des associa-tions de femmes-relais de Seine-Saint-Denis etl’hôpital Avicenne.

• LES APRÈS-MIDI DE LA COHÉSION SOCIALE

Le volet santé des Cucs, « 5e pilier » de la politique de la ville. Analyse critique

novembre 2009 – n° 16

Michel Joubert, Chantal Mannoni

La lutte contre les discriminations dans le logementnovembre 2009– n° 17

Fadila Derraz, Joaquim Soarès

• L’ÉCOLE ET LA VILLE

L’histoire des Zep de 1981 à 2000. Regards sur la Seine-Saint-Denis

décembre 2009 – n° 1

Lydie Heurdier-Deschamps

L’accompagnement éducatif. État des lieuxfévrier 2010 – n° 2

Jocelyne Leydier

Absentéisme et décrochage scolaires. Un processus complexe

décembre 2009 – n° 3

Jacqueline Costa-Lascoux

Filles/Garçons. Éducation à l’égalité ou transmission de stéréotypes sexistes?

mars 2010 – n° 4

Nicole Mosconi

La médiation en milieu scolaire. Une réponse au décrochage et aux phénomènes de violence?

juin 2010 – n° 5

Jean-Pierre Bonafé-Schmitt

• LES CO-ÉDITIONS

Les ateliers santé ville. Une plus-value localepour la réduction des inégalités de santé

juin 2007, édité en mars 2009

Chantal Mannoni (coord.)Pôle de ressources départemental Ville et Déve-loppement social Val-d’Oise, Pôle ressources dela Délégation à la politique de la ville et à l’inté-gration et Profession Banlieue.

Ce document propose une lecture des enseigne-ments mis en exergue lors des visites sur sited’ateliers santé ville d’Île-de-France, tant entermes de thématiques et d’organisation que deméthodes. La contribution des Asv à la réductiondes inégalités sociales et territoriales en matièrede santé est mise en lumière, soulignant la perti-nence de cette démarche développée dans lecadre de la politique de la ville fondée sur laproximité et la transversalité au niveau local.

75

4. LA GESTION DE L’INFORMATION

Repérer les expériences locales de développe-ment social, économi que et urbain et les faireconnaître font partie des missions du centre deressources.

Les fiches d’expériences participent à la capi-talisation, à la qualification et à la mise en ré-seau des professionnels.

Elles sont le reflet du foisonnement de la vieassociative et de la créativité des acteurs surles territoires. Sans rechercher la modélisation,elles ont pour but de donner des références,de susciter des projets et des idées. Elles nour-rissent la réflexion des professionnels et denombreux autres acteurs tels que les habi-tants, les élus, les chercheurs ou les étudiants.

Les expériences choisies sont liées aux thèmesde travail de Profession Banlieue. Des re-cherches approfondies sur chaque expériencesont effectuées (consultation dans la presse, surInternet, demande de rapports) avant que derencontrer le porteur de projet, souvent très in-téressé par la démarche qui contribue à faireconnaître les actions qu’il a initiées. À l’issue del’interview, la fiche est rédigée puis transmiseau porteur pour validation.

76

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

D Les fiches d’expériences

Depuis 2001, 129 expériences ont été capitalisées.Leur diffusion est assurée grâce à quatre supports :– elles sont consultables au centre de documen-tation ;

– elles sont accessibles sur le site Internet ;– elles peuvent être intégrées à une publicationde Profession Banlieue, notamment dans la ru-brique « Initiatives » des Cahiers ;

– elles sont mises en lien sur le site du secrétariatgénéral à la Ville.

En 2010, Profession Banlieue a souhaité se doterd’une nouvelle maquette pour les fiches d’expé-riences. Ce nouveau format concerne les fichestéléchargées à partir du site Internet.

En 2010, cinq fiches d’expériences ont été rédi-gées, autour des thèmes suivants :

• Vieillir dans les quartiers populaires– Batik International, Les Patriarches, mémoiresd’ailleurs et de demain

– Dans le parc social du Val-de-Marne, agir en di-rection des personnes âgées

• L’intercommunalité– Le Grand Lyon. La mobilité : une problématiqueintercommunale

– Rennes métropole. L’accueil des gens duvoyage, un modèle de gestion intercommunale

• Le Programme de rénovation urbaine– Garges-lès-Gonesse. Reconstitution et diversi -fication des logements dans le quartier deLa Muette.

4. LA GESTION DE L’INFORMATION

LES UTILISATEURSDE PROFESSION BANLIEUE

5

Les demandes d’information s’élèvent à 353 en2010. Elles se répartissent ainsi :

Ces 353 demandes montrent une diminution desdemandes de documentation stricto sensu auprofit de la mise en relation, en particulier avecdes initiatives et des porteurs de projet. Elles neprennent pas en compte les demandes qui sontexprimées à l’issue des réunions des groupes detravail ou dans le cadre d’un travail partenarial(établissement de bibliographies, apport d’élé-ments documentaires, participation à desgroupes de travail externes). Ce chiffre ne tientpas compte non plus du nombre de personnesreçues collectivement pour des informations dansle cadre d’une formation universitaire ou profes-sionnelle, ou rencontrées dans leur propre struc-ture.

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A Les demandes d’information adressées à Profession Banlieue

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Nombre Taux

Documentation, dont : 113 32 %Étudiants 38 34 %

Professionnels 57 50 %

Autres 18 16 %

Mise en relation : 88 25 %Avec un expert 26 30 %

Avec une initiative 53 60 %

Autres 9 10 %

Analyse, conseil et aide au montage de projet 100 28 %

Recherche d’emploi ou de stage 20 6 %

Demandes générales sur Profession Banlieue et de partenariats 32 9 %

TOTAL 353 100 %

• SUR LA POLITIQUE DE LA VILLE, SES ÉVOLUTIONS ET SES MÉTIERS

> 100 auditeurs du Cnam de la licence profes-sionnelle d’intervention sociale « Coordonna-teur de projets collectifs en insertion » ;

> 20 volontaires et salariés de l’Association de lafondation étudiante pour la ville ;

> 15 étudiants du master de sociologie etanthropologie « Politique, culture et migra-tions », sur « Médiation interculturelle, média-tion communautaire ? Rôle et statut desmédiatrices dans les politiques de la ville » ;

> 10 étudiants de licence « Sociologie, poli-tiques sociales » de l’université de Marne-la-Vallée ;

> 30 étudiants du master « Conduites d’inter-vention en terrain sensible » de l’université deParis X – Nanterre.

• SUR LA MÉDIATION SOCIALE

> 4 femmes-relais médiatrices interculturelles àAngoulême sur le titre de technicien média-tion services dans le cadre de la validation desacquis de l’expérience ;

> Intervention auprès du réseau des associationsde médiation sociale et culturelle de Picardie(une vingtaine de participants).

� LES DEMANDEURS D’INFORMATION

43 % des demandeurs se déplacent au centre deressources, les autres demandes étant traitées partéléphone (32 %), par email ou par courrier, par-fois par plusieurs moyens.

71 % des demandeurs d’information sont desfemmes.

80

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Nombre Taux

Professionnels, dont : 229 76 %chercheurs et consultants 23 10 %

associations 46 20 %

centres de documentation 23 10 %

presse 23 10 %

collectivités territoriales 71 31 %

État 28 12 %

divers 15 7 %

Étudiants, dont : 61 20 %documentation 38 62 %

conseils et orientations 8 13 %

mise en relation 4 7 %

recherche de stage 9 15 %

Demandeurs d’emploi 13 4 %

� LA ZONE D’INTERVENTION DES DEMANDEURS D’INFORMATION

• LES THÈMES DES DEMANDES

Ces chiffres montrent des variations assez peusensibles dans les demandes. On peut toutefoisnoter sur quatre années les évolutions des de-mandes sur deux thèmes : les questions d’urba-nisme, de rénovation urbaine ou de logementaccusent un recul régulier tandis qu’émerge plusfortement la question de la jeunesse. Les contratsurbains de cohésion sociale et la médiation so-ciale sont comme en 2009 les deux premiersthèmes de demandes.

81

5. LES UTILISATEURS DE PROFESSION BANLIEUE

Seine-Saint-Denis Île-de-France Autres régions National Étranger

36 % 30 % 12 % 18 % 4 %

Thèmes 2007 2008 2009 2010

Contrats urbains de cohésion sociale 15 16,7 17,6 13,5

Médiation 11,9 12,2 11,2 11

Jeunes, femmes 6 5,4 8,8 10,5

Divers 6 8,1 9,6 9,9

Urbanisme, rénovation urbaine et logement 15,7 16,1 11,2 9,6

Action sociale, parentalité 6,9 6,8 4,5 6,9

Éducation 5 6,1 7,2 6,6

Santé 6,2 5,2 8,5 6,6

Immigration, lutte contre les discriminations 6,9 6,3 5,1 6,3

Prévention, sécurité 2,6 4,8 4,8 6,1

Participation des habitants 6,2 5,9 4,3 5,2

Insertion et emploi 6,4 2,7 3,2 3,3

Culture 2,6 1,8 1,9 2,5

Alphabétisation 1 0,2 1,6 1,1

Développement économique 1,7 1,6 0,5 0,8

En %

Les différentes actions de qualification du centrede ressources représentent 2347 journées de pré-sence cumulées, ce qui représente une hausse de3,5 % par rapport à 2009. Elles sont réparties sur93 journées de travail. La présence moyenne parjournée de travail s’élève à 25 personnes.

Deux commentaires à propos de ces chiffres :

• La nécessité d’une structure comme ProfessionBanlieue dans un contexte où la pertinence dela politique de la ville est régulièrement inter-rogée se confirme donc chaque année. Le cen-tre de ressources représente à la fois un lieu dequalification, nécessaire à tous les profession-nels, anciens ou nouveaux dans le départe-ment, mais aussi un espace de débat public quise situe en dehors des enjeux institutionnels. Ladiversité des formes de travail permet égale-ment de s’adapter aux différentes catégoriesd’acteurs de la politique de la ville.

• Par ailleurs, les objectifs de participation que lecentre de ressources se fixe chaque année sontglobalement atteints. Le taux d’assiduité dans

les groupes de travail reste très hétérogène etcache des écarts importants. Les contraintesprofessionnelles expliquent pour partie l’irrégu-larité des participants. Mais cela ne remet pasen cause les groupes de travail : d’une part parceque le taux de participation reste suffisant pourqu’une réflexion puisse se construire collective-ment, d’autre part parce que le travail dans ladurée permet d’approfondir les questions, cequi semble indispensable en termes de qualifi-cation, enfin parce que certaines questions nepeuvent être abordées que dans la durée.

Toutefois, d’autres formes de travail comme lesateliers thématiques semblent répondre auxcontraintes des professionnels. Ils sont une formeintermédiaire entre les groupes de travail et lesAprès-midi : si le thème de l’atelier est travaillé en5 à 6 séances, chacune peut être abordée indé-pendamment de l’ensemble.

Concernant l’origine professionnelle des partici-pants aux différentes instances de travail, les ob-jectifs que s’était fixés le centre de ressources sontégalement atteints.

82

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

B Les participants aux instances de travail

Nombre d’inscrits (en moyenne) Taux de présence (en moyenne)

Prévu Réalisé Prévu Réalisé

Groupes de travail et ateliers thématiques 15 14 50 % 48,5 %

Cycles de qualification 18 23 70 % 76 %

Après-midi 40 38 – –

Rencontres 60 126 – –

5. LES UTILISATEURS DE PROFESSION BANLIEUE

La qualification des femmes-relais 7 20 56 8 0 1 0 4 14 0 0 1Les parcours de réussite éducative 4 12 22 6 12 0 0 0 0 0 0 0L’articulation entre agenda 21, Cucs et Pru 7 35 62 9 13 17 5 0 0 0 0 0Questions d’alphabétisation 1 11 11 11 2 2 0 2 5 0 0 0La sécurité au regard de la cohésion sociale 6 18 44 7 14 1 0 2 0 0 0 1Bâtir le volet économie et emploi du développement durable 6 19 58 10 0 8 3 3 2 1 0 2Les ateliers santé ville 7 47 118 17 28 5 4 9 0 0 0 1 TOTAL 38 162 371 10 69 34 12 20 21 1 0 5

43% 21% 7% 12% 13% 1% 0% 3%La gestion urbaine de proximité 3 30 78 26 12 1 0 11 2 1 0 3

L’accompagnement social dans l’habitat privé dégradé 3 29 57 19 7 9 2 5 2 1 0 3 TOTAL 6 59 135 23 19 10 2 16 4 2 0 6

32% 17% 3% 27% 7% 3% 0% 10%Rénovation urbaine et projets scolaires 1 14 14 14 3 3 1 4 2 0 0 1TOTAL 1 14 14 14 3 3 1 4 2 0 0 1

21% 21% 7% 29% 14% 0% 0% 7%Précarisation et grande exclusion 1 89 89 89 4 16 16 17 19 8 1 8Les parcours de réussite éducative, une approche globale 1 75 75 75 37 9 10 7 9 1 0 2Précarité, ville et conduites à risques 1 44 44 44 8 9 5 8 10 0 1 320 ans de médiation sociale et culturelle 1 308 308 308 28 32 31 67 114 7 7 22La ville, lieu d’accueil et d’hospitalité ? 1 112 112 112 32 13 5 9 25 7 3 18TOTAL 5 628 628 126 109 79 67 108 177 23 12 53

17% 13% 11% 17% 28% 4% 2% 8%L’environnement social du logement : un enjeu pour les quartiers 5 83 119 24 11 11 14 5 3 34 1 4Décrochage et absentéisme scolaires : comment agir ? 4 61 122 31 27 7 7 20 0 0 0 0TOTAL 9 144 241 27 38 18 21 25 3 34 1 4

26% 13% 15% 17% 2% 24% 1% 3%L’école et la ville 4 237 304 76 42 21 15 148 6 0 2 3TOTAL 4 237 304 76 42 21 15 148 6 0 2 3

18% 9% 6% 62% 3% 0% 1% 1%L’état du mal-logement en France 1 33 33 33 9 2 8 1 6 3 3 1La réforme des finances locales 1 33 33 33 8 13 3 2 3 0 0 4La place des intercommunalités dans la politique de la ville 1 49 49 49 15 9 3 7 6 7 0 2Du Rmi au Rsa 1 45 45 45 2 10 3 2 6 3 0 19Éducation nationale et médiation sociale et culturelle 1 27 27 27 0 1 0 16 10 0 0 0Médiation sociale et culturelle dans le secteur hospitalier 1 39 39 39 0 0 2 9 27 0 0 1TOTAL 6 226 226 38 34 35 19 37 58 13 3 27

15% 15% 8% 16% 26% 6% 1% 12%La lutte contre les discriminations - Stains 1 22 22 22 0 14 6 2 0 0 0 0La lutte contre les discriminations - Villetaneuse 1 27 27 27 2 16 0 0 0 0 2 7TOTAL 2 49 49 25 2 30 6 2 0 0 2 7

4% 61% 12% 4% 0% 0% 4% 14%La formation des adultes-relais en Seine-Saint-Denis - 1 4 13 35 9 0 0 0 4 8 0 1 0La formation des adultes-relais en Seine-Saint-Denis - 2 4 16 45 11 0 0 0 5 11 0 0 0TOTAL 8 29 80 10 0 0 0 9 19 0 1 0

0% 0% 0% 31% 66% 0% 3% 0%Les équipes politique de la ville 6 46 93 16 40 2 1 0 0 0 0 3TOTAL 6 46 93 16 40 2 1 0 0 0 0 3

87% 4% 2% 0% 0% 0% 0% 7%De l’insécurité sociale à la montée des incertitudes 1 88 88 88 23 18 15 9 11 3 2 7TOTAL 1 88 88 88 23 18 15 9 11 3 2 7

26% 20% 17% 10% 13% 3% 2% 8%Soirée rencontre des acteurs de la parentalité 1 68 68 68 1 5 10 10 15 0 24 3La question de l’adolescence - Groupe de travail 6 10 50 8 0 4 1 0 2 0 3 0TOTAL 7 78 118 1 9 11 10 17 0 27 3

1% 12% 14% 13% 22% 0% 35% 4%TOTAL TOUTES ACTIONS 93 1760 2347 25 380 259 170 388 318 76 50 119

22% 15% 10% 22% 18% 4% 3% 7%

Les participants aux instances de travail

en 2010

Nom

bre de

séances

dans l’anné

e

Nom

bre de

personn

es

diffé

rentes

Présen

ces cumulée

s

Nom

bre moy

en

de personn

es par séance

Équipe

projet

Ville (servic

es / DG

/ élus)

Conseil gén

éral

État

Assoc

iatio

ns

Baille

urs sociaux

Centre soc

ial

Autres

Groupes de travail

Cycles

Séminaire

Rencontres

Ateliersthématiques

L’école et la ville

Après-midi

Formations

Réunions dédiées

« 5 à 7 »

Réaap

En effet, en fonction des sujets et des formes detravail, la participation de telle ou telle catégoriede professionnels peut fortement évoluer. Parexemple, les professionnels des collectivités ter-ritoriales représentent 71 % des participants auxgroupes de travail mais seulement 39 % des par-ticipants aux Après-midi, tandis que les associa-tions représentent 28 % des participants dans lesRencontres et Après-midi et les services de l’Étatreprésentent près du tiers des participants dansles cycles et le séminaire sur la rénovation urbaine.Par ailleurs, les professionnels des collectivités ter-ritoriales de Seine-Saint-Denis repré sentent 64 %de l’ensemble des participants et 70 % des pré-sences cumulées.

Prévu Réalisé

Collectivités territoriales 50 % 47 %

État 15 % 22 %

Associations et centres sociaux 20 % 21 %

Bailleurs sociaux 5 % 4 %

Autres 10 % 7 %

Si l’on prend en compte l’ensemble des partici-pants aux différentes instances de travail de Pro-fession Banlieue, ce sont 1355 personnesdifférentes qui ont participé à au moins une jour-née de qualification, la moyenne s’établissant à1,7 journée par an. Mais si l’on prend les 20 %d’utilisateurs les plus assidus, soit 271 personnes,ils participent en moyenne à plus de quatre jour-nées de qualification par an.

Il faut également noter une présence significative,légèrement en augmentation, des professionnelsissus des départements franciliens non couverts parun centre de ressources: ils représentent 218 pro-fessionnels pour 256 journées de présence (ces chif-fres étaient respectivement de 205 et 237 en 2009).

84

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Territoire Professionnels différents Journées de travaild’intervention

Effectif Taux Effectif Taux

Seine-Saint-Denis 1039 77 % 1964 84 %

Île-de-France 218 16 % 256 11 %

Autres régions 31 2 % 40 2 %

National 66 5 % 86 3 %

Étranger 1 0 % 1 0 %

TOTAL 1355 100 % 2347 100 %

� LA PARTICIPATION EN FONCTION DE LA ZONE D’INTERVENTION: UN PUBLIC LARGEMENT ISSU DU DÉPARTEMENT

En 2010

� LA PARTICIPATION DES DIFFÉRENTES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES DE LA SEINE-SAINT-DENIS

Sur les 40 communes que compte le départe-ment, les professionnels qui interviennent sur 37d’entre elles (services municipaux ou départe-mentaux, services de l’État, bailleurs sociaux ouassociations qui interviennent dans le cadre de lapolitique de la ville) ont utilisé les services de Pro-fession Banlieue en 2010.

Ce sont les professionnels des villes et intercom-munalités qui bénéficient des procédures de lapolitique de la ville qui constituent la quasi-tota-lité de ces utilisateurs, puisqu’ils représentent98 % des participants et 99 % des journées detravail. En moyenne, ils participent à 2 journéesde qualification par an.

La participation des agents du Conseil général dela Seine-Saint-Denis a augmenté en 2010 de prèsde 50 %. 79 professionnels différents ont parti-cipé à 140 journées de travail. Les services duConseil général sont donc le deuxième utilisateurdu centre de ressources, en nombre de per-sonnes différentes comme en nombre de jour-nées de travail.

VILLE Nombre Nombre de professionnels de journées différents cumulées

Saint-Denis 104 194

Montreuil 70 137

Stains 51 91

Pantin 29 85

Aulnay-sous-Bois 48 82

Communauté d’agglomération Clichy-Montfermeil 31 78

Aubervilliers 41 73

Villetaneuse 47 71

Bobigny 33 66

Rosny-sous-Bois 38 65

Sevran 24 62

Neuilly-sur-Marne 24 57

Tremblay-en-France 27 57

Noisy-le-Sec 27 55

Le Blanc-Mesnil 25 48

Clichy-sous-Bois 24 46

Épinay-sur-Seine 23 43

La Courneuve 24 37

Plaine Commune 19 31

Bondy 16 30

Bagnolet 20 29

Drancy 13 27

Noisy-le-Grand 14 27

Villepinte 7 22

Saint-Ouen 9 21

Romainville 16 20

Le Pré-Saint-Gervais 8 19

L’île-Saint-Denis 10 18

Gagny 13 16

Montfermeil 5 9

Dugny 7 7

Pierrefitte-sur-Seine 5 7

Le Bourget 5 5

Le Raincy 3 3

Coubron 2 2

Les Pavillons-sous-Bois 2 2

Neuilly-Plaisance 1 1

Vaujours 1 1

Villemomble 1 1

5. LES UTILISATEURS DE PROFESSION BANLIEUE

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CENTRE DE RESSOURCES

6

87

Le conseil d’administration s’est réuni six fois en2010, avec en moyenne plus de la moitié des ad-ministrateurs.

Outre les travaux « classiques » dont il a la charge(définition des orientations de travail, suivi de lagestion administrative et financière), le conseild’administration a souhaité travailler sur la struc-ture financière de Profession Banlieue ainsi qu’àune nouvelle forme du comité scientifique. Danscet objectif a été organisé un séminaire réunissantdes chercheurs et des administrateurs autour d’unthème central : « Comprendre la Seine-Saint-Denis », pour tenter d’analyser les processus à�l’œuvre dans le département et faire le point qua-tre ans aprè� s les émeutes de novembre 2005. Lapremiè� re séance s’est tenue le 16 juin, en présencedes membres du conseil d’administration de Pro-fession Banlieue, de chercheurs et de l’équipe sa-larié�e.

� COMPRENDRE LA SEINE-SAINT-DENIS– Séminaire

16 juin – 28 participants

Comment comprendre les processus à l’œuvre etrepérer les changements porteurs de transforma-tion? La Seine-Saint-Denis peut-elle être considéréecomme un territoire « spécifique » et comment ca-ractériser cette spécificité? Les problématiques qui

s’y présentent sont-elles différentes des autres ter-ritoires, d’Île-de-France notamment, ou est-ce seu-lement l’effet de masse et de concentration desphénomènes qui constitue cette spécificité?

Une première réunion a rassemblé 28 personnes :17 administrateurs, 6 chercheurs et 5 membresde l’équipe salariée. Elle a essentiellement faitl’objet d’un recensement des multiples sujets quiagissent sur la transformation de la Seine-Saint-Denis et qu’il est donc important de connaîtrepour en comprendre les effets.

La connaissance des mobilités résidentielles, ur-baines, sociales, scolaires est indispensable pourappréhender les dynamiques territoriales enœuvre en Seine-Saint-Denis. Quelle est notam-ment la place de l’habitat et son rôle dans les dy-namiques ségrégatives? ou celle de l’école et del’offre scolaire ? Quelles sont les incidences del’augmentation significative de la population de-puis le dernier recensement? Comment mesurerles conséquences de la délinquance ou de l’éco-nomie souterraine en termes de « décrochage »?

Les problèmes de logement et les évolutions desformes d’habitat liées à la précarisation de la popu-lation ont été particulièrement signalés: transfor-mations de garages en logements, pau périsationaccélérée de certaines copropriétés transformées en« bidonville vertical »… La proximité de situationstrès antagoniques à quelques mètres les unes desautres a également été soulignée: un habitat in-

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

88

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

digne, des campements de Roms et des ensemblesrésidentiels neufs… Cette situation semble aggra-vée par la difficulté à reloger les familles dans deslogements correspondant à leur niveau de res-sources, situation très marquée dans certaines opé-rations de rénovation urbaine.

Le paradoxe du développement économique de laSeine-Saint-Denis a également été souligné à pro-pos du décrochage entre les milliers d’emplois quise créent sur le territoire (à la Plaine-Saint-Denis, àMontreuil ou sur la plateforme de Roissy notam-ment) et le niveau de qualification de la population.Ce processus de coexistence entre développementéconomique et paupérisation des habitants avaitdéjà été mis en évidence dans les années 1990.Qu’en est-il précisément aujourd’hui? À quelleéchelle doit-on apprécier les écarts socio-écono-miques, par rapport à quel environnement? Doit-on raisonner à l’échelle régionale, infra-régionale?

Enfin, les participants ont estimé que la paupérisa-tion était un phénomène majeur du département.L’aggravation des situations rend très difficile lagestion de quelques quartiers: dans certains d’en-tre eux, deux tiers des locataires en place ne pour-raient plus entrer aujourd’hui dans le parc social ;dans d’autres, l’aggravation des situations de dé-tresse psychologique est patente; ou encore, lorsdes ventes de pavillons, on constate des situationsd’hébergement avec multi-occupation. Cette pau-périsation a de nombreuses conséquences, commel’incapacité pour les plus pauvres de se projeter, ladissociation de plus en plus forte entre les groupessociaux, des conduites d’enfermement, de repli, ouencore le désarroi des professionnels.

La Seine-Saint-Denis apparaît donc à de nombreuxégards comme une « vitrine » des évolutions so-ciétales: ce que l’on y perçoit conduit à réinterro-ger des processus d’évolution de la société dansson ensemble, qui semblent plus exacerbés dansce département. À l’issue des débats, il a été décidéd’approfondir ces différents sujets, d’aborder éga-lement les questions d’immigration et de ségréga-tion, mais aussi d’analyser l’euphémisation destermes utilisés pour décrire les populations du dé-partement: « pauvres », « classes populaires »,

« immigrés », etc., des termes qui ne font pas l’ob-jet d’une définition rigoureuse. Tandis que le mot« ouvrier » ne fait plus partie du vocabulaire…

Lors du conseil d’administration qui a suivi, untour de table a permis de faire une synthèse deséchanges et d’apporter des suggestions sur le dé-roulement et l’organisation des séances sui-vantes. Cinq grands axes de travail ont étéabordés et retenus pour la suite des réflexions :– Histoire et processus,– Immigrations et classes sociales,– Économie,– Discriminations,– Délinquance.

Il est proposé qu’un thème soit abordé à chaqueséance, en présence éventuellement d’un chercheurspécialisé sur la question, en plus des chercheurs etprofessionnels invités sur l’ensemble des séances.

La question de la capitalisation a également étéposée : il est proposé que chaque participantcontribue à la réflexion par l’écriture, en formu-lant 3 questions auxquelles le séminaire tenterad’apporter des pistes de réponses.

� LE GROUPE DE TRAVAIL FINANCES

La question de la structure financière de ProfessionBanlieue était l’autre objectif de travail que s’étaitdonné le conseil d’administration. Les finance-ments publics sont appelés à diminuer. Commenttrouver de nouveaux financements? Comment ré-duire les coûts de fonctionnement? Un groupe detravail a été mis en place réunissant quelques ad-ministrateurs. Lors de sa première réunion, il aanalysé les évolutions du budget de l’associationsur les cinq dernières années pour envisager leséconomies de fonctionnement possibles : envoispostaux, publications, notamment. De même, cegroupe devra rechercher de nouvelles possibilitésde ressources financières. À l’issue de ses travaux,le groupe fera des propositions au conseil d’admi-nistration qui devra établir des priorités et deschoix pour la gestion de Profession Banlieue.

� LE SÉMINAIRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ET DE L’ÉQUIPE SALARIÉE

Ce séminaire était le deuxième après une pre-mière édition en 2009. Il était apparu important,compte tenu du renouvellement important desadministrateurs (près du tiers) de rappeler lesprincipes fondateurs à l’origine de la création del’association. Par ailleurs, devaient être discutésles enjeux financiers de l’association, mais aussil’actualité autour de la réforme de la politique deville et de l’expérimentation.

Dans un premier temps, Sylvie Harburger a rappeléque l’idée de l’indépendance de parole et de travailavait été fondatrice pour justifier la forme associa-tive du centre de ressources. Une étude préalableavait permis de définir le projet de l’association etde donner une crédibilité vis-à-vis des financeurs.

Aujourd’hui, la capacité du conseil d’administra-tion à se renouveler et des professionnels d’ori-gine à jouer le rôle de passeurs est considérécomme une force. La volonté d’autonomie resteessentielle alors que les institutions ont tendanceà vouloir instrumentaliser Profession Banlieue, àl’instar de beaucoup d’autres associations.

En 1993, la demande était de travailler principale-ment avec les chefs de projet, mais Profession Ban-lieue a su s’affranchir de cette commande pours’élargir progressivement à tous les acteurs. Le tra-vail dès l’origine avec les femmes-relais a permisd’assurer une présence du monde associatif.

La question du travail avec les élus est posée. Faut-il que Profession Banlieue travaille directementavec les élus ou accompagne les professionnelssur leur posture vis-à-vis des élus? Un partenariatavec les associations d’élus, et notamment Ville etBanlieue, semble pertinent.

Concernant la sécurisation des financements del’association, trois idées sont évoquées, entre ledéveloppement des ressources propres, la pros-pection de financements privés et les finance-ments européens.

Les derniers débats du séminaire ont porté surl’actualité de la politique de la ville. Un courrieravait été adressé dès juillet à la secrétaire d’Étatconcernant l’expérimentation annoncée par lePremier ministre.

Les idées avancées dans ce courrier concernaient :– la diversité des sites choisis : des sites commu-naux et des sites intercommunaux, en Île-de-France, en région et en outre-mer, des grandeset des petites villes, des sites en sortie de la po-litique de la ville…,

– la place du local dans le choix des thèmes del’expérimentation et la possibilité de pouvoir ar-ticuler plusieurs objectifs : la santé et l’éduca-tion, l’urbain et le social…,

– la gouvernance de l’expérimentation : l’ensem-ble des acteurs concernés doivent être signa-taires ; outre la ville et l’État, la région, ledépartement, les bailleurs, les transporteurs…,

– la durée de l’expérimentation, qui doit être suf-fisante, d’au moins trois ans,

– l’accompagnement par une ingénierie de suiviet d’évaluation de niveau national.

Il était également rappelé que l’expérimentation,qui porte sur le droit commun de l’État au traversles thèmes de l’emploi, de l’éducation et de la sé-curité, doit être complémentaire des Cucs sansles remplacer.

Lors du séminaire, un certain scepticisme sur l’in-térêt de la démarche est apparu. Le plan EspoirBanlieues devait déjà mobiliser le droit commun.Que peut dès lors apporter une démarche d’ex-périmentation dans ce domaine alors que ce plann’a pas été évalué? L’expérimentation apparaîtainsi comme une façon de retarder la réforme dela politique de la ville. Toutefois, le conseil d’ad-ministration n’entend pas rejeter l’idée de l’expé-rimentation et est prêt à investir les instances deréflexion et de pilotage qui l’accompagneraient.

6. LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CENTRE DE RESSOURCES

CONCLUSION

7

91

Il y a un an, lors de l’assemblée générale, les dis-cussions avaient porté sur la nécessaire mobilisa-tion de l’ensemble des acteurs de la politique dela ville dans un contexte d’attente des réformessur la contractualisation et la nouvelle géographieprioritaire…

Des réformes attendues, mais ajournées par lePremier ministre qui indiquait, lors de l’installa-tion du Conseil national des villes le 25 mai 2010,qu’il souhaitait prendre « le temps de préparer uneréforme ambitieuse qui s’appuiera sur les premièresexpérimentations des nouveaux contrats urbains decohésion socialeet qui pourra tenir compte de la ré-forme en cours des collectivités territoriales ».

Cette annonce a créé un certain désarroi chez lesacteurs de la politique de la ville, voire des inquié-tudes renforcées par le contexte des réformes ins-titutionnelles.

Aussi le centre de ressources a-t-il maintenu etdéveloppé son offre de qualification avec la vo-lonté de préparer et d’accompagner les change-ments structurels à venir. Quelles seront les effetsde la réforme des finances locales, avec la sup-pression de la taxe professionnelle et la créationde la contribution économique territoriale? Quelsseront les effets de la Rgpp qui est entrée en vi-gueur le 1er juillet et qui vient modifier le paysageadministratif sur les politiques de solidarité et decohésion sociale? Mais aussi, comment intégrerles préoccupations et les exigences du cadre de

référence du développement durable dans lespolitiques de solidarité?

Ces questions ont été présentes tout au long del’année : lors de temps de travail dédiés à la ré-forme des finances locales, dans les groupes detravail sur les Cucs et les agendas 21 ou sur levolet économie et emploi du développement du-rable, mais aussi dans les instances de travail plusthématiques autour de la réussite éducative, desateliers santé ville ou de la prévention de la dé-linquance.

Mais, s’il fallait caractériser l’année 2010, ce seraitsans doute les questions d’exclusion, d’aggrava-tion des inégalités, de pauvreté voire de précaritéqu’il faudrait souligner, entre la rencontre régio-nale sur la ville hospitalière, les rencontres sur lagrande exclusion ou sur la précarité et lesconduites à risques, le « 5 à 7 » avec Robert Cas-tel sur la montée des incertitudes ou encore lesAprès-midi sur le mal-logement ou l’expérimen-tation du Rsa…

L’année 2010 a également vu un engagementplus marqué pour la reconnaissance de la média-tion sociale, avec le groupe de travail piloté parle Sg-Civ et l’élaboration de dix propositions re-mises à Fadela Amara en octobre, la rencontre àl’hôpital Avicenne ou le colloque des vingt ans dela médiation sociale et culturelle. Des temps fortsqui ont affirmé la qualité de l’intervention desmédiatrices et la légitimité de leur intervention

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

dans les politiques publiques de santé ou d’édu-cation, notamment.

Cette année d’attente et d’incertitude sur le de-venir de la politique de la ville a également réaf-firmé l’importance des espaces de travail quepropose Profession Banlieue, en termes de prisede recul sur un sujet donné, d’apport de connais-sances et de méthodes ou de mise en réseau desacteurs.

Les indicateurs d’évaluation qualitatifs ou les étatsde présences témoignent de l’intérêt des profes-sionnels pour les actions proposées par ProfessionBanlieue. Les fiches bilan retournées par les par-ticipants montrent un taux de satisfaction parti-culièrement élevé : plus de 96 % des participantsse disent satisfaits ou très satisfaits de la journéeou du cycle auquel ils ont participé, de sa cohé-rence globale, et 92 % de la qualité des interve-nants. Enfin, seulement un peu plus de la moitiédes participants disent venir pour élargir leur ré-seau des professionnels, ce qui se fait pour lesdeux tiers d’entre eux. La fréquentation, elle, aaugmenté de 3,5 % et, parmi les personnes quiont répondu aux fiches bilan, 30 % venaientpour la première fois à Profession Banlieue.

Ce dernier chiffre montre à la fois une véritablefidélisation des professionnels et des services descollectivités locales, du Conseil général ou del’État, des bailleurs sociaux ou des associations(puisqu’ils sont 70 % à être déjà venus participeraux actions du centre de ressources), mais aussila place de Profession Banlieue comme espace detravail repéré par les nouveaux professionnels surle territoire départemental.

Une place d’autant plus nécessaire pour souteniret qualifier l’action des professionnels qui peu-vent être déstabilisés par l’incertitude planant surla politique de la ville, alors que les différents rap-ports de l’Onzus montrent que les difficultés s’ac-croissent. « Les écarts en termes de pauvreté, dechômage, d’accès aux soins et de résultats scolairesne se sont pas réduits depuis la loi du 1er août2003 » nous rappelle le Comité d’évaluation etde contrôle des politiques publiques de l’Assem-

blée nationale dans son rapport : « Quartiers dé-favorisés ou ghettos inavoués : la République im-puissante ».

On retrouve ce même sentiment d’urgence dansla déclaration des élus de Ville & Banlieue qui ap-pellent à des accords de Matignon pour les ban-lieues : « Constatant que la politique de la ville esten panne alors que les inégalités sociales et territo-riales s’aggravent, les maires en appellent directe-ment au Premier ministre pour organiser àMatignon, sous l’autorité de celui-ci, une négocia-tion avec l’ensemble des élus concernés, afin d’éla-borer des propositions et obtenir des accordsengageant l’ensemble des ministères. »

Cette urgence est bien celle que constatentchaque jour les acteurs de la politique de la villeen Seine-Saint-Denis. Comment construire de lasolidarité et traduire cette solidarité dans les po-litiques publiques?

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

93

Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Les formes de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Les actions inscrites dans le programme de 2010 et les actions réalisées en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . 6Les actions supplémentaires et missions d’accompagnement hors programme 2010 . . . . . . . . . . . . 7

1. Développement des savoir-faire et mise en réseau . . . . . . . . . . . . . 8A. Politique de la ville et enjeux territoriaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

L’articulation entre agenda 21, Cucs et Pru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Bâtir le volet économie et emploi du développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10La ville, lieu d’accueil et d’hospitalité? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11De la taxe professionnelle à la contribution économique territoriale : la réforme des finances locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

La place des intercommunalités franciliennes dans la politique de la ville . . . . . . . . . . . . . . 13

B. Habitat, logement, rénovation urbaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14L’environnement social du logement : un enjeu pour les quartiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14La gestion urbaine de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15L’accompagnement social dans l’habitat privé dégradé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16Rénovation urbaine et projets scolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18L’état du mal-logement en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

C. Politiques éducatives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Les équipes de réussite éducative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Décrochage et absentéisme scolaires : comment agir ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Les parcours de réussite éducative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Les parcours de réussite éducative, une approche globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23L’école et la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

D. Citoyenneté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28La sécurité au regard de la cohésion sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

E. Exclusion sociale et accès aux droits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Les ateliers santé ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Précarité, ville et conduites à risques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30De l’insécurité sociale à la montée des incertitudes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31Précarisation et grande exclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Du Rmi au Rsa : de l’expérimentation à la généralisation, quelle évaluation? . . . . . . . . . . . 34La lutte contre les discriminations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35Questions d’alphabétisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

F. Médiation sociale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37La qualification des femmes-relais : l’évaluation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37La formation des adultes-relais de la Seine-Saint-Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3720 ans de médiation sociale et culturelle – 20 ans d’intervention auprès des habitants . . . 38Médiation sociale et culturelle dans le secteur hospitalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Éducation nationale et médiation sociale et culturelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

2. Missions d’accompagnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42A. Les rencontres et les réunions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Les équipes politique de la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

B. L’accompagnement et l’appui aux réseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45Le Réaap (Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents) . . . . . . . . . . . . . . 45La médiation sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46La Fédération des associations de Femmes-relais de Seine-Saint-Denis. . . . . . . . . . . . . . . . 46France Médiation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

Table des matières

PROFESSION BANLIEUE – RAPPORT D’ACTIVITÉ 2010

Forum de la société civile pour la médiation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Groupe de travail « Reconnaissance des métiers de la médiation sociale » piloté par le secrétariat général à la Ville (Sg-Civ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

C. Les autres missions d’accompagnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50Au niveau départemental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51Au niveau régional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53Au niveau national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

3. Contribution à des instances nationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58A. Le réseau national des centres de ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

La veille documentaire thématique et territoriale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Politique de la ville et développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60Politique de la ville et réformes institutionnelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60Politique de la ville et prévention de la délinquance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61La coopération entre les centres de ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

B. Question de Ville. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63À propos de l’expérimentation annoncée sur cinquante sites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Rencontres avec l’Acsé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Projet de rapport sur l’état des quartiers avec la Fédération nationale des centres sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

C. Le Conseil national des villes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65Bureau et assemblées plénières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65Groupe de travail sur la réforme de la géographie prioritaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65Groupe de travail sur le logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66Groupe de travail sur les finances locales et la péréquation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66Groupe de travail sur la prévention de la délinquance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

4. Gestion de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68A. La documentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

Quelques informations statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69La mutualisation entre centres de ressources pour la politique de la ville . . . . . . . . . . . . . . 70

B. Le site www.professionbanlieue.org . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

C. La diffusion de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73La « Lettre » de Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73Les publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

D. Les fiches d’expériences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

5. Les utilisateurs de Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78A. Les demandes d’information adressées à Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . 79

Les demandeurs d’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80La zone d’intervention des demandeurs d’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

B. Les participants aux instances de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82La participation en fonction de la zone d’intervention : un public largement issu du département . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

La participation des différentes collectivités territoriales de la Seine-Saint-Denis . . . . . . . . . 85

6. Le conseil d’administration du centre de ressources . . . . . . . . . . . 86Comprendre la Seine-Saint-Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87Le groupe de travail Finances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88Le séminaire du conseil d’administration et de l’équipe salariée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

7. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

� LES FINANCEURS DE PROFESSION BANLIEUE

L’État

• La Préfecture de la région Île-de-France

• Le SG-CIV

• La Direction départementale de la cohésion sociale

de la Seine-Saint-Denis

• La Direction de l’accueil, de l’intégration et de la citoyenneté

• La Direction départementale des affaires sanitaires et sociales

de la Seine-Saint-Denis

• La Caisse d’allocations familiales

L’Agence nationale pour la cohésion sociale

et l’égalité des chances

Les collectivités locales

• Le Conseil régional d’Île-de-France

• Le Conseil général de la Seine-Saint-Denis

• Les villes: Aubervilliers, Bagnolet, Bobigny, Bondy, Clichy-sous-Bois,

Épinay-sur-Seine, L’Île-Saint-Denis, La Courneuve, Le Blanc-Mesnil,

Le Pré-Saint-Gervais, Montfermeil, Montreuil, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand,

Noisy-le-Sec, Pantin, Pierrefitte-sur-Seine, Romainville, Rosny-sous-Bois,

Saint-Denis, Sevran, Stains, Tremblay-en-France, Villepinte, Villetaneuse

• Plaine Commune

La Caisse des dépôts

15, rue Catulienne – 93200 Saint-Denis

Tél. : 01 48 09 26 36

Fax : 01 48 20 73 88

[email protected]

Maquette Claire Péraro • Impression Buroprim, mars 2011