radis cale 14

8

Upload: fac-verte

Post on 08-Mar-2016

242 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Journal trop bien

TRANSCRIPT

Page 1: Radis cale 14

Le Radis CaleFeuille de chou bi-mensuelle à usage régulier - prix libre et sans publicité

Solidarité*Démocratie*Environnem

ent*Altermondialisme*Légumes

N°14

Au m enu : Chavez et le pape, le chou

rave, les banques solidaires, les pauvres

et les frais d' inscriptions

" Raphanus Raphanistrum L. " par Dianelene

" Le journal qui ne s' occupe pas que de ces oignons"

Page 2: Radis cale 14

Plat du jour

Par Charles Dem otz

Le Che est mort des balles États­uniennes, Chavez est mort du cancer.On pourrait croire qu'ils sont morts des maladies de leur temps,que hier c'est la tyrannie qui tuait et qu'aujourd'hui l'Amérique du Sud vient à souffrir des mêmes maux que lereste des nations développées.Cela serait rendre compte d'un état du monde, pacifié dans sa multi­polarité, largement erroné.

Qu'est ce qui tue un Hugo Rafael Chávez Frías, un Ernesto Guevara, un Alexandros Grigoropoulos ?Il y a l'instant de la mort, à ce moment là c'est la balle qui tue ou la tumeur, mais ce qui épuise la force vitale, cequi amenuise les défenses physiques et morales c'est la lutte.La lutte, pourtant, c'est si souvent la vie, la fête, les ami(e)s, les espoirs dont on pourrait douter que la lutte tue.Le combat permanent de l'esprit pour trouver des solutions, pour dénouer des tensions, pour trouver le temps derépondre aux nécessités de l'existence et au­dessus de tout cela, déjouer les pièges de la raison.Il est rare de trouver chez les révoltés et les révolutionnaires, un ou une, qui soit pur(e), qui aurait échappé auxcompromis, des plus légers aux plus terribles.C'est là que la lutte nous tue, la permanence du combat nous fait construiredes mécanismes de défense, des blocs de pensées prêt­à­servir en casd'agression.Ces mécanismes, si l'on n'y prend pas garde, transforment nos moyensd'actions et nous éloignent de la finalité que l'on porte :« Chavez a fait alliance avec Ahmadinejad »« Che Guevara était un meurtrier »

Ces cris de haine, lancés par d'hargneux chiens de garde, contiennent unepart de vérité mais on doit toujours conserver une distance, un espritcritique, pouvoir se demander : «ma cause, mon objectif est­il servi oudesservi par mon action ? »

Des millions de français pleurant Staline, alors qu'ils ne rêvent que dejustice sociale, d'égalité, de bonheur, voilà un paradoxe moins étrangelorsqu'on comprend que les logiques d'appareils et l'aura de l'espoiréblouissent et obligent à détourner les yeux.

Mais Chavez malgré l’entièreté des défauts de ses actions n'était nullement Staline,il faisait vivre pour son peuple et pour nous la possibilité de transformer les choses.Aujourd'hui en conscience de ses erreurs nous poursuivons la lutte.Aujourd'hui Chavez est mort,Aujourd'hui un Pape qui a permis l'arrestation et la torture est élu,

Chavez est mortet le Pape lui est en vie.

Aujourd'hui, 18 mars, on fête le début de la Commune de ParisL'espoir est en vie et la vie est à nous

« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent. »Victor Hugo

Editorial : Chavez est m ort, le pape vit encore

22

"L'ESPOIR

EST EN VIE

ET LA VIE

EST À NOUS"

Page 3: Radis cale 14

Par Charles Dem otz

La MarmiteCette semaine : Le chou rave

Le chou­rave, cette bouboule de couleur blanche, vert­pâle ou violette, est une variété

de chou (vous vous en doutiez ?), plus précisément de la famille des Brassicacées, de

son doux nom Brassica oleracea caulo­rapa ou Gongylodes. Il est consommé comme

légume et n'existe pas à l'état sauvage. Le chou­rave, comme le topinambour et le

rutabagaaa, est un peu délaissé de nos jours pour avoir été un aliment de guerre

(parfois plus connu sous son appellation germanophone "Kohlrabi"). C'est un légume

davantage populaire en Pologne, dans les pays anglo­saxons et germaniques qu'en

France.

Questions pratiques:

­il se consomme cuit ou cru

­la pelure s’enlève très facilement une fois cuit

­ses feuilles ne demandent que très peu de cuisson et

s’utilisent comme l’épinard en omelettes et fricassées

­plus il est gros, plus il risque d'être fibreux

­bouilli il est une source de magnésium pour la femme

seulement.

22 3

Les Recettes

Par Panda

CHOU RAVE EN SALADE

Ingrédients : 1 Chou rave, 1 pomme, Une poignée de pignons de pain, Vinaigrette aromatisée

au soja et au miel

Préparation : Laver le chou, lui couper les fanes que vous garderez pour les ajouter à votre

bouillon de légume du soir. Peler la partie verte fibreuse, et ne garder que le bulbe mis à NU.

Râper le chou, comme vous râperiez du gruyère. Couper des dés de pomme, parsemer de

pignons. Arroser le tout de votre vinaigrette aigre douce.

Savourez, appréciez.

CHOU RAVE SAUTÉ AUX ÉPICES

Ingrédients : 2 choux raves avec tiges et feuilles, 2 gousses d'ail, 2 cuillères à café de curry, 2

cuillères à café de curcuma (peut être remplacé par du cumin, ou du raz el hanout), 1 cuillère à

café d'huile d'olive, 1 Yaourt, Qq feuilles de menthe

Préparation : Couper les tiges des choux, séparer les feuilles des tiges, les laver et les essorer,

hacher grossièrement, peler la partie verte fibreuse des choux et Couper en petits cubes, faire

cuire à la vapeur 10 minutes.

Faire chauffer la poêle avec un peu d'huile, et faire revenir cinq minutes l'ail et les feuilles

hachées. Saupoudrer d'épices, et ajouter les cubes de chou.

Mélanger séparément le Yaourt et la menthe hachée.

Servir accompagné de quinoa, boulgour,...!!!

Par Dianelene

Page 4: Radis cale 14

4

Je veux placer mon argent àla banque, je dois medemander  :Mon argent est-i l en sécuritéà ma banque  ?Que va-t-el le faire de monargent  ?Où va-t-el le le placer  ?

Je veux investir, construire,j ’a i besoin d’un prêt  : Labanque recherche-t-el le leprojet le plus rentable àcourt terme  ?Le plus durable  ?

Au XVI Ième siècle, leSuédois Palmstruchdécouvre que ceux quidéposent leur argent ne leretirent jamais tous enmême temps. Lors des plushauts pics l ’argent retiré estéquivalent à 40 % (arrondi)de ce qui a été déposé. 60% de l ’argent déposé restetoujours en caisse. Ainsi ,grâce à un fabuleux calcul ,Palmstruch se permetd’émettre 1,666 fois plus debi l lets que d’argent déposé.

I l accorde ainsi des créditsd’une hauteur supérieure àce qu’ i l possède en caisse.Grosso modo la banqueprête ce qu’el le n’a pasencore. Palmstruchs’enrichissait à vitesse grandv, tous les banquiers firentde même. A la vei l le de lacrise de 2008 le taux n’étaitpas de 60 % mais d’environ8 %. Placez 1000 euros à labanque, la banque enprêtera 12 500  ! Prêter ceque l ’on ne possède pas estrisqué. Les banques risquentl ’ i l l iquidité.

En 2008, el less’échangeaient leurs créditsà travers le monde, lescrédits risqués étaient noyésdans des «   bon crédits  »(opération de titrisation),plus aucune banque nesavait où se cachait les

mauvais crédits. Le mince fi lde confiance se brisa. Unebul le éclata. Aujourd’hui lesbanques «   populaires  » n’ontpas appris la leçon,droguées au risque, el lesjouent toujours.

Depuis 2005, date del 'entrée en vigueur duprotocole de Kyoto, quatreONG se sont penchées sur leportefeui l le des banquesinvestissant dans laconstruction de centrales àcharbon émettant desmi l l iards de tonnes de gaz àeffet de serre (CO2, CH4 ouNO) chaque année auniveau mondial , el lesprésentèrent lors de laconférence de Durban cerapport  :Bankrol l ing Cl imate Change(Financer le changement cl i -matique)

Le fond de l'artichaut

J E PLACE MON ARGENT À LA BANQUE, C’EST MIEUX QUE SOUS LE LIT DE MÈRE-GRAND. C’EST MOINS RISQUÉ, PUIS JE

PEUX LE RÉCUPÉRER QUAND JE VEUX. LA BANQUE A UN COFFRE BIEN SOLIDE, C’EST DU SÉRIEUX. MOUAIS  ?CE QUI EST SÛR C’EST QU’ON EST SOUVENT SEUL, PERDU, FACE AUX INNOMBRABLES OFFRES QUE LES DIFFÉRENTES

BANQUES NOUS PROPOSENT. ON CHOISIT LA BANQUE DE NOS PARENTS LORSQU’ON EST ÉTUDIANT SANS VRAIMENT Y

RÉFLÉCHIR.

BANQUE SOLIDAIRE

Page 5: Radis cale 14

Par Robin Boutonnet

Nos trois principauxétabl issements bancairesnationaux figurent ainsi dansle classement : BNP Paribasest 8e avec 10,7 mi l l iardsd’euros de prêts accordésdepuis sept ans, le Créditagricole 14e avec 5,6mi l l iards et la Sociétégénérale est 18e avec 4,7mi l l iards.

Comment choisir sabanque  ?Ekobanken, une banquesuédoise en progression,poursuit un autre objectifque le profit à tout prix  :L’éthique dans la confiance.El le ne prête que l ’argentqu’el le possède. Cettebanque ne met pas un ortei lsur les marchés financiers.Et ça paye, el le fut épargnéepar la crise bancaire de2008. «   Tout est affaire deconfiance  » expl ique sonsous-directeur KristofferLüthi .Un autre point positif  : El len’ investit que dans desprojets durables. «   Nous necherchons pas ceux qui sontles plus rentables.Seulement ceux qui le sontsuffisamment. » C’est unequestion de choix, « du typed’avenir que nous voulonsfinancer  ». «   Dans lesbanques traditionnel les, i l ya une culture de vente, quine crée pas dedéveloppement durable. Ici ,nous travai l lons sur le longterme, sans aucun objectifde vente à court terme  »

Cette banque fait partied’une fédérationeuropéenne de banques

éthiques et sol idaires  : LaFEBEA. Selon la charte sesmembres s'engagent àœuvrer pour mettrel 'économie au service deshommes, contribuer à lasol idarité, à la cohésionsociale et au développementdurable, refuser la rechercheexclusive du rendementfinancier, favoriser lacréation d' initiativesinnovantes du point de vuesocial et environnemental ,financer des initiativeséconomiques poursuivantnotamment les butssuivants  : la créationd'emplois, en particul ier desemplois sociaux, ledéveloppement durable(énergies renouvelables,agriculture biologique etbiodiversité), la sol idaritéinternationale et lecommerce équitable, offrirune informationtransparente et complètesur son fonctionnementinterne, sur la col lecte del 'épargne et sur l 'uti l isationdes ressources, vis-à-vis dela FEBEA. Transmettre touteinformation uti le relative àses activités.

Les Amis de la Terre enpartenariat avecl ’association de défense desconsommateurs (CLCV) ontévalué les diverses banqueset produits de placementsdans un guide pratiqueintitulé "Environnement  :comment choisir mabanque  ?Les résultats sont assezdésolants  : les deux seulesbanques à obtenir une notesupérieure à la moyenne

sont des institutionsalternatives  appartenant à laFEBEA :  la NEF (institution definance sol idaire) et  le Crédit Coopératif (banqueau positionnement social ) .La Nef, plus proche de nousest clairement l isible, el leprésente chaque année àses cl ients les comptesdétai l lés desinvestissements réal isés. I ls’agit souvent d’artisans, defermes biologiques, deprojets culturels ou sociauxqui bénéficient des prêts quecet établ issement financierconsent grâce à l ’argentplacé chez el le. On peut enconsulter la l iste détai l lée,avec la description del ’activité ou del ’ investissement financé  :rien n’est inconnu. Chacunpeut apprécier.La Nef est aujourd’huiengagée dans laconstruction d’une banqueéthique européenne. Unnouveau projet devrait voirle jour en 2013. Acteurs dela finance éthique, Belges,I tal iens, Al lemands,Espagnols et Français ontdécidé d'unir leurs forces ausein d'une sociétécoopérative commune donti ls seront sociétaires. Dès lemois de septembre 2013, lepremier fondd' investissement européendestiné à investir dans lesentreprises sociales etsol idaires devrait ainsi voirle jour. Une première étapevers l 'éventuel le créationd'une grande banqueeuropéenne éthique.

54

Page 6: Radis cale 14

Sur le feu : Tabelau noir et manif'contre la traque des pauvres PissenLibre

Par Arianna Taviani

Qu’est­ce qu’on nous dit toujours? L’État n’a plus d’argent pour des cadeaux sociaux, c’est le temps de la faillite et de l’austérité. Dans le

secteur de l’enseignement supérieur cela signifie une diminution du financement public et le besoin d’argent privé. Il y a deux

possibilités: d'un côté les entreprises, les fondations et autres grands acteurs privés et de l'autre les étudiants. Pourquoi est­ce que

quelqu’un qui visite un enseignement ne devrait pas payer pour son utilisation? Une bonne source pour financer le budget des

enseignements supérieurs était trouvée! En Allemagne le dernier bastion des études payantes est maintenant tombé, malgré la crise et

malgré son instauration quelques petites années auparavant. Quels sont les raisons de cette évolution?

Modèles du financementAu premier constat il faut comprendre les différents modèles du financement:

1. Le modèle du nord ­ financement public: dans la plupart des pays scandinaves, les universités sont gratuites et chaque étudiant(e)

peut bénéficier de bourses et de prêts d’études. Ce système est financé par un haut taux d’imposition, donc d'une façon indirecte.

2. Le modèle central européen ­ ni l’un, ni l’autre: Un financement tout public qui coûte cher, il existe donc le système de frais peu

élevés en association avec des aides publiques qui dépendent souvent des circonstances familiale et financières.

3. Le modèle anglo­saxon ­ L’éducation/la formation payante: dans la plupart des pays anglophones les frais sont élevés, mais varient

selon les domaines d'études. Même si il y a de nombreuses aides ­ qui sont souvent des prêts ­ les étudiant(e)s sont endetté(e)s à la fin

de leur formation.

4. Le modèle asiatique ­ financement privé: au Japon et en Corée l’enseignement supérieur est financé par le privé en majorité par les

familles et les entreprises.

La discussion sur les enseignements supérieurs payantsDonc à quoi correspond le modèle allemand? À cause de sa structure fédérale, le système est différent. Le pays est divisé en 16 régions

nommées «Länder» dont chacune possède sa propre organisation, son gouvernement et ses compétences légales. Les décisions

éducatives dans le domaine des Länders n'appartient pas au secteur de l’État Fédéral. Une nouvelle discussion de financement a

commencé en 2002 quand le gouvernement (fédéral) social­démocrate­vert a décidé d’interdire les frais de scolarité. Sept Länder aux

gouvernements conservatoires­libéraux n’étaient pas d’accord et s'opposèrent à cette loi qualifiée d'anticonstitutionnelle. En 2005 le

tribunal constitutionnel fédéral ­ le Bundesverfassunsggericht ­ leur a donné raison et a déclaré comme anticonstitutionnelles toutes les

aides monétaires de l’État Fédéral pour les Länder en ce qui concerne le domaine éducatif, ce qu’on appelle «l’interdiction de

coopération». C’était la naissance légale des frais de scolarité. Les préconisateurs ont gagné, quelques Länder ont instauré des frais.

Dans les autres, les étudiant(e)s ont continué à payer uniquement les frais d’inscription, ainsi que des taxes administratives pour le

CROUS et les représentant(e)s étudiant(e)s obligatoires, dont le coût peut fortement varier : dans le Nord­Est, en Mecklembourg­

Poméranie occidentale, ils payent 61E par semestre, à Berlin 280,90E , un ticket du transport public inclus.

Les études payantes: mais pour qui et pour quoi?Suite à la décision de mise en place de frais de scolarité, s'est posée la question du système adéquat, à

savoir qui devrait les payer et comment les utiliser: Est­ce qu’on les demande aux étudiant(e)s d’un

autre Land comme à Bremen, ce qui a été jugé anticonstitutionnel à cause du principe d'égalité de

traitement, ou bien devraient payer ceux (et celles) qui ne finissent pas leurs études dans la limite de

la durée des études ? Ceux qui étudient pour la deuxième fois ? Ou tout le monde?

Le coût a été plus facile à trouver, 500E par semestre supplémentaire aux frais d’inscription.

La deuxième question est plus délicate puisque la majorité des lois sur les frais de scolarité en définit

également leurs utilisations. L’idée: ceux qui en payent sont ceux qui en profitent. Cela permet que

l'argent ne soit dépensé que pour une amélioration des conditions d'études; l’équipement de base

devant continué à être payé par l’État, (donc par les Länders).

Ce dernier point a fait débat puisqu'il signifie que la recherche, les locaux et professeurs universitaires

ne peuvent pas être financés par ces frais de scolarité. Mais alors dans quels domaines de l’enseignement supérieur y a­t­il le plus de

besoins ? Les bâtiments doivent être rénovés ou mieux équipés, il y a besoin de davantage de personnel travaillant dans l’enseignement

et la recherche est coûteuse. Et voilà, il y avait beaucoup d’argent et pas assez de besoins à financer. Les politiciens ont conseillé aux

enseignements supérieurs d’investir l’argent et non de le garder pour accroître leur réputation.

Ils ont donc trouvé des projets fous: dans le cas de l’université Nuremberg­Erlangen, les meubles situés devant l’amphi ont été jugé trop

abîmés, ils en ont donc acheté de nouveaux de grande qualité. Or, du point de vue du service de l'urbanisme, tout mobilier serait

interdit à cause des risques d'incendies. Les nouveaux meubles ont été abandonnés dans une salle de conférence. À Munich les

étudiant(e)s peuvent appeler un «service d’information pour les étudiants» qui répond à toutes les questions (rater un examen,...), on

trouve également ces informations en ligne. Le système a coûté 104 000E et la maintenance 165 000E/an, dont 100 000E pour les

salarié(e)s/ travailleurs étudiant(e)s et 65.000E pour son dirigeant. Autre exemple: les étudiant(e)s peuvent désormais s'amuser avec

un baby­foot, un grill, un bateau ou suivre le nouveau système de balisage. Au final, beaucoup d’argent toujours inutilisé et peu

d’intérêts aux améliorations effectuées.

La fin des frais de scolaritéEn ce moment, les frais de scolarité font débat dans l’opinion public. Au cœur: la question de l’équité sociale puisque les frais sont à

l'origine inégalitaires: il n’y a pas de précision pour les étudiant(e)s dont les parents n’auraient pas assez d'argent; il n'existe que des

exceptions pour les «cas extrêmes» comme l'exemple officiel des handicapé(e)s. Dans la plupart des Länders les frais ont été

abandonnés après la mise en place d'un nouveau gouvernement au niveau du Länder. En Bavarie une alliance des étudiant(e)s, des

partis, des syndicats et des associations a plébiscité. Suite à un succès évident et aux élections imminentes (en automne), même le

gouvernement le plus conservateur a radicalement changé de position en trois mois. La diminution de l'intérêt des frais de scolarité à

cause de leurs buts spécifiques et la pression de l’opinion publique ont gagné en 2013. Mais comme il s’agit d'un joli magot le sujet va

encore rester dans l’agenda. De plus il reste le problème du sous­financement de l’enseignement supérieur, on touche là au sujet de

«l’interdiction de la coopération» entre l’État Fédéral et les Länders. Et il faut constater que l’état ne peut pas se dérober à son

obligation constitutionnelle de garantir la liberté d’éducation.

Frais de scolarité: un question de nécessité?Le tableau noir est un espace où se rassemblent des personnalités très différentes, unies par une vision du monde

où la solidarité est une possibilité et un devoir. C'est dans ce milieu que la manif contre la « traque aux pauvres » à

Marseille a pris corps et formes, suite aux rencontres sur plusieurs sujets collectifs solidaires et libertaires. Ce

rendez­vous n'a pas été le premier, mais est le fruit de la manif solidaire du 15 décembre dernier dans les quartiers

Nord, qui avait trouvé le moyen de proposer une prise de parole alternative et radicale contre la marginalisation

que beaucoup d'entre nous subissent.

« Parqués dans des appartements pourris, expulsés de nos logements et de nos quartiers, exploités dans des boulots

sous­payés, traqués par les flics et les caméras, enfermés dans des prisons et centres de rétention, humiliés à la

pref’, à pôle emploi et à la CAF... Y’en a marre de baisser la tête. Le quotidien est une lutte et seul je perds... »

Contre ça nous sommes descendus le 16 mars dans la rue, pour manifester contre la traque des pauvres, contre le

système capitaliste qui nous divise pour mieux nous exploiter. Pour dire que c’est nous, la force de la société, nous

les sans­papiers, nous les précaires, nous les étudiant(e)s et les citoyen(ne)s d’un monde qui est de plus en plus

exploité et détruit par les puissances économiques, avec l’accord de la politique et des institutions. Pour dire qu'on

est, quand même, toujours ensemble. On est tous ensemble dans la rue en criant « contre la misère et l’exploitation

on s’en fout du droit : on aura ce qu’on prendra !».

On s'est rencontré à la Porte d’Aix vers 16 heures pour le rassemblement. On s'est dit bonjour, on a parlé en

partageant nos expériences, en distribuant le texte d’appel à la manif «et bim». Vers 17h on est prêts, les banderoles

sont à leurs places, une en avant, à la tête du cortège, les autres à la fin et sur le côté gauche. Il commence à faire

froid et il y a du mistral, on est presque 200 personnes, mais on est bien motivés…on part ! Nous descendons la rue

d’Aix après Cours Belsunce et La Canebière, en bloquant la circulation, on crie des «ni flics, ni fric, ni expulsions». Le

premier fumigène est allumé. Les affiches d’appel à la manif sont largement collées dans la rue, les tracts distribués

tout au long du parcours.

Le cortège passe devant Noailles et remonte vers la Gare St Charles, sur l’esplanade au dessus des escaliers on

s’arrête juste un moment pour lire le texte d’appel à la manif puis on repart. En traversant la gare on crie « liberté

pour tous les sans­papiers », nous arrivons sur le Boulevard National.

Jusqu’à ce moment là, la manif s’est déroulée sans problème, mais désormais la situation devient critique. Sur le Bld

National, juste après le tunnel, derrière le cortège les policiers se font de plus en plus nombreux. Le cortège avance

tranquillement mais la tension grandit. A un moment, des cris. Tout le monde commence à courir. La police

commence à charger. Une charge violente, sans sommation. On n'en comprend pas la raison. Plusieurs flics ont été

vus en train de se jeter sur une personne et de la frapper ensemble avant de l’embarquer, pendant que certains

d'entre nous commencent à respirer le gaz lancé par les policiers. Des blessés, des arrestations. Les manifestants

sont surpris et surtout fâchés. Nous marchons rapidement, la police nous poursuit. Quelqu'un prend les poubelles et

les utilise comme première protection. La poursuite continue encore sur quelques mètres. Puis on a commencé a se

disperser.

Une manif qui se déroulait tranquillement a été chargée avec violence ; une violence qui n’a pas d'autre raison sinon

celle de la répression à tout prix des groupes sociaux qui s'opposent au système, au pouvoir et revendique un autre

style de vie, une autre société. On rejette la société dont le bonheur est fondé sur le consumérisme et l’hypocrisie, la

société qui confond l’égalité avec l’assujettissement de tous sur le même modèle. On lutte pour une société sans

frontières, où l’échange culturel, le brassage et l’autodétermination des peuples sont la richesse et la base du

bonheur. Où chacun et chacune peut être lui­même, exprimer sa nature sans honte, chercher sa vie sans craindre les

chaînes de l’État. Mais une société comme ça ne s’adapte pas au système capitaliste qui gère maintenant la planète.

La conscience sociale, la conscience politique de l’être dans le monde sont les ennemies du système au pouvoir. La

violence, à plusieurs niveaux, est un des moyens utilisé pour la répression.

Ce cortège avait des arguments forts, proposant une idée sociale émancipée des contraintes du consumérisme,

remettant en cause la nécessité de plaire aux «capitaux internationaux» que nous propose Euroméd, comme si cela

allait de soi, au prix d'une traque de ceux qui ne peuvent (ou ne veulent) pas accéder aux nouveaux commerces de

la Rue de la République et la Joliette désormais bonifiées.

Pourtant quatre personnes ont été arrêtées, sans que leurs amis et camarades ne puissent avoir de nouvelles; en ce

dimanche soir il sont encore en état d’arrêt, et un sit­in de solidarité a été organisé devant le commissariat de

Noailles. Nous attendons de leurs nouvelles, et les espérons bientôt libres : la répression n’arrête pas le

mouvement !

« Enfant de la même Terre reforme la chaîne…

Là où les murs nous cachent l'horizon

Les frontières nous divisent on crève affaiblis en se divisant »

Keny Arkana – Retour à la terre

6

Page 7: Radis cale 14

Sur le feu : Tabelau noir et manif'contre la traque des pauvres

7

PissenLibre

Par Arianna Taviani

Qu’est­ce qu’on nous dit toujours? L’État n’a plus d’argent pour des cadeaux sociaux, c’est le temps de la faillite et de l’austérité. Dans le

secteur de l’enseignement supérieur cela signifie une diminution du financement public et le besoin d’argent privé. Il y a deux

possibilités: d'un côté les entreprises, les fondations et autres grands acteurs privés et de l'autre les étudiants. Pourquoi est­ce que

quelqu’un qui visite un enseignement ne devrait pas payer pour son utilisation? Une bonne source pour financer le budget des

enseignements supérieurs était trouvée! En Allemagne le dernier bastion des études payantes est maintenant tombé, malgré la crise et

malgré son instauration quelques petites années auparavant. Quels sont les raisons de cette évolution?

Modèles du financementAu premier constat il faut comprendre les différents modèles du financement:

1. Le modèle du nord ­ financement public: dans la plupart des pays scandinaves, les universités sont gratuites et chaque étudiant(e)

peut bénéficier de bourses et de prêts d’études. Ce système est financé par un haut taux d’imposition, donc d'une façon indirecte.

2. Le modèle central européen ­ ni l’un, ni l’autre: Un financement tout public qui coûte cher, il existe donc le système de frais peu

élevés en association avec des aides publiques qui dépendent souvent des circonstances familiale et financières.

3. Le modèle anglo­saxon ­ L’éducation/la formation payante: dans la plupart des pays anglophones les frais sont élevés, mais varient

selon les domaines d'études. Même si il y a de nombreuses aides ­ qui sont souvent des prêts ­ les étudiant(e)s sont endetté(e)s à la fin

de leur formation.

4. Le modèle asiatique ­ financement privé: au Japon et en Corée l’enseignement supérieur est financé par le privé en majorité par les

familles et les entreprises.

La discussion sur les enseignements supérieurs payantsDonc à quoi correspond le modèle allemand? À cause de sa structure fédérale, le système est différent. Le pays est divisé en 16 régions

nommées «Länder» dont chacune possède sa propre organisation, son gouvernement et ses compétences légales. Les décisions

éducatives dans le domaine des Länders n'appartient pas au secteur de l’État Fédéral. Une nouvelle discussion de financement a

commencé en 2002 quand le gouvernement (fédéral) social­démocrate­vert a décidé d’interdire les frais de scolarité. Sept Länder aux

gouvernements conservatoires­libéraux n’étaient pas d’accord et s'opposèrent à cette loi qualifiée d'anticonstitutionnelle. En 2005 le

tribunal constitutionnel fédéral ­ le Bundesverfassunsggericht ­ leur a donné raison et a déclaré comme anticonstitutionnelles toutes les

aides monétaires de l’État Fédéral pour les Länder en ce qui concerne le domaine éducatif, ce qu’on appelle «l’interdiction de

coopération». C’était la naissance légale des frais de scolarité. Les préconisateurs ont gagné, quelques Länder ont instauré des frais.

Dans les autres, les étudiant(e)s ont continué à payer uniquement les frais d’inscription, ainsi que des taxes administratives pour le

CROUS et les représentant(e)s étudiant(e)s obligatoires, dont le coût peut fortement varier : dans le Nord­Est, en Mecklembourg­

Poméranie occidentale, ils payent 61E par semestre, à Berlin 280,90E , un ticket du transport public inclus.

Les études payantes: mais pour qui et pour quoi?Suite à la décision de mise en place de frais de scolarité, s'est posée la question du système adéquat, à

savoir qui devrait les payer et comment les utiliser: Est­ce qu’on les demande aux étudiant(e)s d’un

autre Land comme à Bremen, ce qui a été jugé anticonstitutionnel à cause du principe d'égalité de

traitement, ou bien devraient payer ceux (et celles) qui ne finissent pas leurs études dans la limite de

la durée des études ? Ceux qui étudient pour la deuxième fois ? Ou tout le monde?

Le coût a été plus facile à trouver, 500E par semestre supplémentaire aux frais d’inscription.

La deuxième question est plus délicate puisque la majorité des lois sur les frais de scolarité en définit

également leurs utilisations. L’idée: ceux qui en payent sont ceux qui en profitent. Cela permet que

l'argent ne soit dépensé que pour une amélioration des conditions d'études; l’équipement de base

devant continué à être payé par l’État, (donc par les Länders).

Ce dernier point a fait débat puisqu'il signifie que la recherche, les locaux et professeurs universitaires

ne peuvent pas être financés par ces frais de scolarité. Mais alors dans quels domaines de l’enseignement supérieur y a­t­il le plus de

besoins ? Les bâtiments doivent être rénovés ou mieux équipés, il y a besoin de davantage de personnel travaillant dans l’enseignement

et la recherche est coûteuse. Et voilà, il y avait beaucoup d’argent et pas assez de besoins à financer. Les politiciens ont conseillé aux

enseignements supérieurs d’investir l’argent et non de le garder pour accroître leur réputation.

Ils ont donc trouvé des projets fous: dans le cas de l’université Nuremberg­Erlangen, les meubles situés devant l’amphi ont été jugé trop

abîmés, ils en ont donc acheté de nouveaux de grande qualité. Or, du point de vue du service de l'urbanisme, tout mobilier serait

interdit à cause des risques d'incendies. Les nouveaux meubles ont été abandonnés dans une salle de conférence. À Munich les

étudiant(e)s peuvent appeler un «service d’information pour les étudiants» qui répond à toutes les questions (rater un examen,...), on

trouve également ces informations en ligne. Le système a coûté 104 000E et la maintenance 165 000E/an, dont 100 000E pour les

salarié(e)s/ travailleurs étudiant(e)s et 65.000E pour son dirigeant. Autre exemple: les étudiant(e)s peuvent désormais s'amuser avec

un baby­foot, un grill, un bateau ou suivre le nouveau système de balisage. Au final, beaucoup d’argent toujours inutilisé et peu

d’intérêts aux améliorations effectuées.

La fin des frais de scolaritéEn ce moment, les frais de scolarité font débat dans l’opinion public. Au cœur: la question de l’équité sociale puisque les frais sont à

l'origine inégalitaires: il n’y a pas de précision pour les étudiant(e)s dont les parents n’auraient pas assez d'argent; il n'existe que des

exceptions pour les «cas extrêmes» comme l'exemple officiel des handicapé(e)s. Dans la plupart des Länders les frais ont été

abandonnés après la mise en place d'un nouveau gouvernement au niveau du Länder. En Bavarie une alliance des étudiant(e)s, des

partis, des syndicats et des associations a plébiscité. Suite à un succès évident et aux élections imminentes (en automne), même le

gouvernement le plus conservateur a radicalement changé de position en trois mois. La diminution de l'intérêt des frais de scolarité à

cause de leurs buts spécifiques et la pression de l’opinion publique ont gagné en 2013. Mais comme il s’agit d'un joli magot le sujet va

encore rester dans l’agenda. De plus il reste le problème du sous­financement de l’enseignement supérieur, on touche là au sujet de

«l’interdiction de la coopération» entre l’État Fédéral et les Länders. Et il faut constater que l’état ne peut pas se dérober à son

obligation constitutionnelle de garantir la liberté d’éducation.

Frais de scolarité: un question de nécessité?

Par Charlotte6

Page 8: Radis cale 14

ECOLO et SOLIDAIRE J' adhère!

Fac Verte est le réseau universitaire detous les écologistes. Ouverte à tous(étudiants, enseignants-chercheurs,IATOS. . . ) , Fac Verte porte depuis 2003,l' écologie à l' université.

Indépendante, Fac Verte défend lasolidarité, l' environnement,l' altermondialisme et la démocratie.Nous avons l' audace de croireque nouspouvons changer en agissant trèsconcrètement dans nos facs, nos écoleset nos labos.

Fac Verte ne cherche pas à vousoffrir la Lune, juste la Terre

Bu l l e t i n d ' a d h é s i o n

Nom

:.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prenom :.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Statut :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse mail :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

I nfo en vrac :Rédacteurs et correcteurs : Charles Demotz, Charlotte, Arianna Taviani,Robin Boutonnet, Dianelene et PandaDessinatrice : DianeleneMise en page : Georges DimoyatExemplaire paru en 100 exemplaires le 18/03/2013 et diffusez sur issuuContact : [email protected]

AGENDA

Université populaire :Lundi 18 Mars 2013 à 19 h, Cité du Livre,Sal le Bouvaist,Ergologie/ Phi losophie, Plural i té des valeurset des normes au travai l : Le cas de l ’Afriquenoire francophone.

Mardi 19 Mars 2013 à 19 h, FondationVasarely, Atel ier à l ’étage. Histoire des Artsavec Isabel le PAZUELO, Historienne d’Arts

Jeudi 21 Mars 2013 à 19 h, MMSH, Maisonméditerranéenne des Sciences et del ’Homme, Sal le DubySociologie de la Culture avec ChristianMAUREL, sociologue : Le Théâtre et la vieculturel le.

Vendredi 22 Mars 2013 à 18 h. 30, Cité duLivre, Amphithéâtre de la Verrière. Ciné CitéPhi lo, 4ème édition : Regards surl ’Enfermement, petites stratégies contre uneexistence en huis clos.

Mercredi 20 Mars à 18h00. Réunion pour uncafé associatif aixois au 1 bis Cours d'Orbi-tel le

Jeudi 21 Mars à 18h30 : Assemblée Généraled'ATTAC, sal le 408 du Ligoures

Jeudi 21 Mars à 19h : Départ de la vélorution(balade cyl iste mi l i tante) de printemps. Dé-part place de la mairie.

8

Par Arianna Taviani